Biodiversité marine dans les zones situées au-delà des juridictions nationales : négociation d’un nouveau traité international

Examen des impacts environnementaux éventuels de la négociation du nouveau traité international sur la biodiversité marine.

Cet accord a pour but de protéger la biodiversité marine en améliorant les structures de gouvernance des hautes mers, dans des zones au-delà des juridictions nationales.

Depuis une dizaine d’années, il y a eu une perte de biodiversité marine découlant d’activités humaines, y compris des changements climatiques, et l’intérêt commercial grandissant dans des zones jusqu’ici inexplorées, y compris des zones au-delà des juridictions nationales. Du point de vue économique et socioéconomique, la biodiversité marine dans les zones situées au-delà des juridictions nationales offre des ressources accessibles à tous les États. Comme tout le monde a accès à ces ressources, il y a peu d’incitation à les conserver et à les gérer de façon durable.

Les écosystèmes et la biodiversité marins fournissent une gamme de services essentiels à la santé de l’environnement et contribuent aussi au bien-être humain. On estime que la biodiversité marine produit le tiers de l’oxygène atmosphérique de la Terre et contribue à modérer le climat à l’échelle de la planète. Elle est également précieuse comme source d’aliments pour l’homme ainsi que pour l’élaboration d’autres produits, y compris pharmaceutiques. Les écosystèmes et la biodiversité marins offrent aussi des possibilités de loisir et de récréation, de recherche et d’éducation. Des milliers de personnes de par le monde comptent aussi sur les ressources marines pour gagner leur vie, qu’on pense aux emplois dans les secteurs de la pêche et du tourisme.

Cependant, il est largement reconnu que l’actuel cadre de gouvernance mondiale et régionale n’assure pas adéquatement la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité marine dans les zones situées au-delà des juridictions nationales. Les règlements actuels manquent d’uniformité et de cohérence, la qualité de l’environnement en haute mer s’en trouvant réduite.

Le 19 juin 2015, l’Assemblée générale des Nations Unies a décidé d’élaborer, dans le cadre de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (UNCLOS), un instrument international juridiquement contraignant relatif à la conservation et à l’utilisation durable de la diversité biologique marine des zones au-delà des juridictions nationales. Un Comité préparatoire a été créé pour présenter à l’Assemblée générale des recommandations quant aux éléments devant figurer dans l’ébauche du texte de cet instrument international juridiquement contraignant.

Le nouveau traité envisagé est centré sur la conservation et l’utilisation durable de l’environnement, et devrait comprendre quatre volets principaux :

Les négociations en vue du nouveau traité devraient résulter en des régimes et en des structures de gouvernance améliorés pour la haute mer. Il y aura des répercussions positives pour les oiseaux migrateurs, les ours blancs, et les espèces marines en péril, et la création d’aires marines de conservation en haute mer.

Le traité devrait aboutir à de nombreux avantages environnementaux :

Le traité favoriserait aussi la santé humaine et une croissance économique durable. Il assure une assise solide pour la durabilité par l’entremise de règles, normes, lignes directrices et obligations acceptées à l’échelle internationale visant à soutenir des systèmes de gestion durable des ressources hauturières.

Le Canada appuie fortement la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité marine dans les ZAJN. Le mandat-cadre de négociation canadien établit les principes directeurs et les stratégies pour les négociations, y compris :

L’évaluation environnementale stratégique a déterminé que l’approche proposée peut avoir des répercussions positives en ce qui concerne la conservation des écosystèmes hauturiers, ainsi que de ceux situés à l’intérieur des juridictions nationales. En promouvant les principes énoncés dans son mandat-cadre de négociation, le Canada contribuerait à favoriser la conservation et l’utilisation durable des ressources naturelles marines.

La proposition favorise l’atteinte de l’objectif « Côtes et océans sains » figurant dans la Stratégie fédérale de développement durable (SFDD) de 2016 à 2019. Cet objectif consiste à faire en sorte que les côtes et les océans contribuent à des écosystèmes sains, résilients et productifs. À l’échelle internationale, la proposition contribue aussi au Programme de développement durable à l’horizon 2030 des Nations Unies, en particulier à l’atteinte de l’objectif de développement durable (ODD) 14 « Vie aquatique ». La protection des côtes et des océans est reliée à d’autres éléments de la SFDD, dont les changements climatiques et la biodiversité :

La proposition contribuera aussi au rôle du Canada dans les efforts internationaux de lutte contre les changements climatiques en améliorant les régimes internationaux de protection et de gestion des océans, qui aident à réguler l’écosystème planétaire.

La performance du Canada durant les négociations sera évaluée sur la base de son niveau de participation dans les séances de négociation et de la mesure dans laquelle le traité définitif reflétera les priorités et objectifs canadiens.

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