Rapport annuel de 2020 à 2021 sur la Loi sur les ressources en eau du Canada : chapitre 3

3 Surveillance de l’eau douce

En collaboration avec les gouvernements des provinces et des territoires et d’autres intervenantsNote de bas de page 2 , ECCC a mené 3 types d’activités de surveillance de l’eau douce partout au Canada, afin d’obtenir de l’information sur :

3.1 Surveillance de la quantité d’eau

Le Programme hydrométrique national (PHN), un partenariat entre le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux et territoriaux, a pour responsabilité la fourniture des données, des connaissances et des renseignements hydrométriques essentiels dont les Canadiennes et Canadiens, et leurs institutions ont besoin pour prendre des décisions éclairées en matière de gestion de l’eau pour assurer la protection et l’intendance de l’eau douce au Canada. Ces données se trouvent sur le site Web du Bureau de l’eau d’ECCC. La Division des relevés hydrologiques du Canada, qui fait partie des Services hydrologiques nationaux (SHN) d’ECCC, est le partenaire fédéral et le principal exploitant du réseau du PHN au Canada.

Le PHN est cogéré par la Table nationale des administrateurs et le Comité des coordonnateurs du PHN, tous deux formés de membres responsables de l’administration des accords de surveillance hydrométrique dans chaque province ou territoire et d’un administrateur national désigné par le Canada. Les deux groupes se sont réunis régulièrement au cours de l’exercice 2020-2021 pour discuter de questions relatives au programme. Des commentaires fournis régulièrement par les deux groupes et une enquête annuelle sur la satisfaction de la Table nationale des administrateurs offrent une contribution précieuse sur les activités, la documentation et les pratiques de diffusion du programme, ainsi que sur les ressources disponibles en matière de formation pour le PHN.

ECCC a des accords hydrométriques avec 9 provinces, le Yukon, les Territoires du Nord-Ouest ainsi que Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada pour le Nunavut en vue de la collecte, de l’analyse, de l’interprétation et de la diffusion de données sur la quantité d’eau. Ces ententes sont administrées en collaboration depuis 1975 et, à l’exception de Terre-Neuve-et-Labrador, du Nouveau-Brunswick et de la Saskatchewan, elles ont été renouvelées depuis 2008. De plus, les SHN sont cosignataires du protocole d’entente annuel sur l’eau avec l’Île-du-Prince-Édouard. L’objectif de l’entente est d’assurer la coordination des efforts provinciaux et fédéraux pour la surveillance de la santé des écosystèmes aquatiques à l’Île-du-Prince-Édouard, y compris la quantité d’eau, en vue de maintenir la durabilité des ressources en eau de la province pour générer des avantages environnementaux, sociaux et économiques.

Les accords relatifs à des programmes particuliers sur les ressources en eau requièrent que les gouvernements participants précisent le montant de financement que chacun assumera ainsi que l’information et l’expertise qu’ils fourniront, dans des proportions convenues. Lorsque les accords portent sur des activités permanentes, comme les accords de surveillance hydrométrique conclus avec chaque gouvernement provincial et territorial, le partage des coûts se fait en fonction des besoins de données de chaque partie.

3.1.1 Réseau national de surveillance hydrométrique

Aucun changement notable n’a été apporté à la taille du Réseau national de surveillance hydrométrique au cours de l’exercice 2020-2021, mais certaines modifications mineures y ont toutefois été apportées. Le Réseau national de surveillance hydrométrique du PHN du Canada était constitué de 2 826 stations de surveillance hydrométrique (voir le tableau 1 et la figure 1).

Figure 1 : Réseau national de surveillance hydrométrique

Description longue

La figure 1 est une carte du Canada qui indique l’emplacement du Réseau national des 2 865 stations de surveillance hydrométrique. (Voir Tableau 1) 

Au cours de cette période, ECCC a exploité 2 263 de ces stations hydrométriques. Parmi les stations exploitées par ECCC, 1 096 étaient entièrement ou partiellement financées par le gouvernement fédéral.

Les autres stations étaient exploitées par ECCC pour le compte de gouvernements provinciaux et territoriaux ou d’un tiers, et le partage des coûts était fondé sur des exigences et des besoins précis (voir le tableau 1). Au Québec, le ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques a exploité 227 stations, dont certaines étaient financées en tout ou en partie par le gouvernement du Canada.

Tableau 1 : Stations du Réseau national de surveillance hydrométrique
Province ou territoirea Stations exploitées par ECCC (par entente de partage des coûts) Stations non exploitées par ECCC (divers arrangements financiers) Total par province ou territoire
Gouvernement fédéral Partage des coûtsb Province ou territoire Tierce partie
Alberta 81 158 161 38 18 456
Colombie‑Britannique 49 184 213 0 6 452
Manitoba 20 90 108 5 174 397
Nouveau‑Brunswick 14 16 27c 7 4 68
Terre-Neuve-et-Labrador 16 32 64 1 0 113
Nouvelle-Écosse 10 6 15 0 0 31
Territoires du Nord‑Ouest 42 23 21 18 0 104
Nunavut 6 2 13 4 0 25
Ontario 78 65 326 88 7 564
Île‑du‑Prince‑Édouard 0 5 5 0 0 10
Québec 16 0 0 0 227 243
Saskatchewan 95 51 11 7 127 291
Yukon 9 24 28 11 0 72
Total 436 656 992 179 563 2 826

a Les stations de surveillance hydrométrique à l’intérieur des limites de chaque province, quel que soit le bureau qui les exploite.

b Les stations partiellement financées par le gouvernement fédéral, les gouvernements provinciaux et territoriaux et des tierces parties. Le ratio de partage des coûts varie d’une station à l’autre.

c Neuf de ces stations sont des stations d’eaux souterraines.

Remarque : Le réseau comprend également un petit nombre de stations hydrométriques internationales désignées, situées aux États-Unis, qui ne sont pas incluses dans le présent rapport, car elles appuient des activités de la CMI qui ne sont pas assujetties à la Loi sur les ressources en eau du Canada.

Au cours de l’exercice 2020-2021, seuls 28 téléphériques ont été traités dans l’ensemble du pays, la COVID-19 ayant eu des répercussions majeures sur l’exécution du plan de travail national. Avec les réparations effectuées au cours de l’année dernière, un total de 183 téléphériques ont été réparés, réaffectés ou remplacés par d’autres technologies grâce au renouvellement de l’investissement. Au début du projet, en juillet 2018, 350 téléphériques devaient être traités. Ainsi, 52 % des travaux de construction visant les téléphériques sont terminés.

La COVID-19 a non seulement eu des répercussions sur les travaux prévus sur les téléphériques, mais a aussi engendré des retards pour l’ensemble du plan de travail en matière d’infrastructure, y compris les projets de mise hors service et de puits de mesurage. Environ 40 % des 200 projets d’infrastructure prévus pour 2020-2021 ont dû être reportés aux années suivantes. Il est important de noter qu’aucun des 15 projets prévus pour la région du Nord n’a été traité. Au total, 118 projets d’infrastructure ont été réalisés, y compris des travaux sur des téléphériques.

3.1.2 Diffusion des données

Pendant la crue printanière de 2020, un soutien après les heures d’ouverture a été offert pour veiller à ce que des données hydrométriques en temps réel soient disponibles 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 pendant la période de crue.

Le processus de téléversement a été automatisé pour extraire les données quotidiennes approuvées du système de production de données et les téléverser dans la base de données des Archives nationales. Ce nouveau processus a permis de téléverser quotidiennement les données et a considérablement amélioré l’efficacité de la publication des données.

Les données quotidiennes (de 2013 à 2020) des stations hydrométriques exploitées par le Québec ont été mises à jour dans la base de données des Archives nationales.

Les données nouvellement téléversées facilitent l’élaboration de l’indicateur pancanadien de la quantité d’eau dans le cadre du programme des Indicateurs canadiens de durabilité de l’environnement.

Les bases de données historiques hors ligne des Archives nationales ont été diffusées 4 fois, soit en avril, en juillet et en octobre 2020 ainsi qu’en janvier 2021.

3.2 Surveillance de la qualité de l’eau douce

La surveillance de la qualité de l’eau douce est un programme central d’ECCC depuis la création du Ministère au début des années 1970. Les activités de surveillance du Ministère sont essentielles pour évaluer l’état et les tendances de la qualité de l’eau, pour en rendre compte et pour assurer le respect des engagements nationaux et internationaux et des obligations du gouvernement fédéral prévues par la loi. Les données sont également utilisées pour appuyer l’indicateur de la qualité d’eau élaboré dans le cadre du programme des Indicateurs canadiens de durabilité de l’environnement (voir la section 4).

Les répercussions de la pandémie de COVID-19 sur les efforts de surveillance de la qualité d’eau ont été considérables au cours de l’exercice 2020-2021, les activités sur le terrain étant limitées à divers degrés dans l’ensemble du Canada. La poursuite des possibilités de surveillance a été assurée, en partie, au moyen de partenariats avec les provinces et les territoires. Les futurs rapports sur les données de 2020-2021 devront tenir compte de ces changements.

Une grande partie des activités de surveillance du programme sont menées conformément à des ententes fédérales-provinciales-territoriales, assurant ainsi une prestation économique et non duplicative du programme. ECCC a conclu des accords de surveillance de la qualité de l’eau avec la Colombie‑Britannique, le Yukon, le Manitoba, le Québec, l’Île‑du‑Prince‑Édouard, le Nouveau‑Brunswick et Terre‑Neuve‑et‑Labrador.

Les objectifs des ententes fédérales-provinciales-territoriales de surveillance de la qualité de l’eau sont les suivants :

Le réseau de surveillance à long terme de la qualité de l’eau douce est constitué de 171 sites d’échantillonnage fédéraux, fédéraux-provinciaux et fédéraux-territoriaux partout au Canada (voir la figure 2). La carte indique également 35 sites surveillés dans les eaux transfrontalières du Canada et des États-Unis, ainsi que l’emplacement de sites surveillés à divers moments dans le cadre du Programme fédéral des Grands Lacs. Des échantillons d’eau sont régulièrement prélevés à ces sites pour analyser les paramètres physicochimiques de la qualité de l’eau, notamment la température, le pH, l’alcalinité, la turbidité, les ions majeurs, les éléments nutritifs et les métaux. Les pesticides, les bactéries et les autres paramètres préoccupants sont aussi surveillés en cas de problèmes de qualité de l’eau propres à un site. Les données nationales de monitoring de la qualité de l’eau à long terme sont publiées en ligne.

Figure 2 : Sites de surveillance à long terme de la qualité de l’eau

Description longue

La figure 2 est une carte du Canada qui indique l’emplacement des sites permanents de surveillance de la qualité de l’eau. Le réseau comprend des sites d’échantillonnage fédéraux, fédéraux-provinciaux et fédéraux-territoriaux, dans l’ensemble du pays. Ces sites sont distribués dans cinq aires de drainage : l’océan Arctique, l’océan Atlantique, le Golfe du Mexique, la Baie d’Hudson et l’Océan Pacifique.

Depuis 2010, la Division du monitoring et de la surveillance de la qualité de l’eau d’ECCC utilise le cadre de gestion adaptative fondé sur le risque pour optimiser ses activités de surveillance. Ce cadre est défini au moyen d’un ensemble de piliers établis qui guident ses diverses composantes. Ces piliers comprennent la définition des responsabilités en matière de surveillance, la détermination des risques pour la qualité de l’eau aux sites de surveillance et dans l’ensemble des bassins hydrographiques du Canada, l’optimisation des activités de surveillance et l’assurance de la qualité des données et de l’accès à celles-ci, ce qui améliore la production de rapports sur les résultats.

Les sites de surveillance à long terme existantes sont classés en fonction d’une série de réseaux à l’échelle nationale, c’est-à-dire les grandes rivières, les grands lacs prioritaires, les rivières transfrontalières, les cours d’eau de référence et les zones de stress élevé. Chaque réseau comprend un ensemble d’objectifs de surveillance nationaux précis et a été élaboré de manière à améliorer la comparabilité des données de surveillance.

Le Programme de surveillance de la qualité des eaux douces d’ECCC convient bien aux principaux bassins versants du Canada (océan Pacifique, océan Arctique et rivière Athabasca, baie d’Hudson et océan Atlantique) [voir la figure 2]. Ce programme favorise une gestion rigoureuse des ressources en eau partout au pays.

Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter le site Web Suivi de la qualité des eaux douces d’ECCC.

3.3 Surveillance biologique

En plus d’assurer la surveillance physicochimique de la qualité de l’eau, comme expliqué plus haut, ECCC surveille également les composantes biologiques à l’aide de communautés de macroinvertébrés benthiques afin d’évaluer la santé des écosystèmes aquatiques.

Figure 3 : Sites de surveillance du RCBA

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La figure 3 est une carte du Canada qui montre l’emplacement des sites de surveillance du du RCBA à travers le pays et les zones de drainage océanique : Océan Arctique ; Océan Atlantique ; Golfe du Mexique ; Baie d’Hudson ; Océan Pacifique. 

Le Réseau canadien de biosurveillance aquatique (RCBA) est un volet du Programme de surveillance de la qualité des eaux douces servant à l’évaluation de la condition biologique des écosystèmes d’eau douce au Canada au moyen de méthodes normalisées de collecte et d’analyse des données. Ce volet, fondé sur des décennies de recherche et de développement dans de nombreux pays, a été adopté par de multiples organisations au Canada. L’équipe nationale du RCBA d’ECCC fournit la gestion des données en ligne, les outils et modèles d’évaluation, les protocoles d’analyse sur le terrain et en laboratoire, la certification et la formation, ainsi que la recherche et le développement en écologie. Les partenaires du Réseau mettent en commun leurs observations dans la base de données nationale. Les partenaires du RCBA comprennent des ministères du gouvernement fédéral et des gouvernements provinciaux et territoriaux, l’industrie, le milieu universitaire, les collectivités autochtones et des organisations non gouvernementales, comme des groupes communautaires de protection des bassins versants. L’équipe scientifique du RCBA, composée de scientifiques externes et d’ECCC spécialisés dans la surveillance écologique à grande échelle, formule des avis scientifiques et des recommandations. Depuis le début de l’élaboration de programmes nationaux normalisés pour la surveillance biologique dans les années 1990, des données provenant de plus de 10 000 endroits partout au pays sont représentées dans la base de données du RCBA.

En raison des restrictions liées à la COVID-19, des activités limitées d’échantillonnage ont été réalisées au cours de la saison d’échantillonnage 2020 du RCBA. Au cours de l’exercice 2020-2021, des données ont été recueillies dans 502 sites situés dans divers sous-bassins partout au pays, principalement par des organisations gouvernementales non fédérales (voir la figure 3). Bien que le nombre d’activités d’échantillonnage fédérales, fédérales-provinciales et fédérales-territoriales ait baissé en 2020 en raison de la pandémie de COVID-19, la souplesse de la conception du programme a permis à un certain nombre de sites du RCBA d’être surveillés en toute sécurité par des organisations universitaires et communautaires locales.

3.4 Données régionales sur la surveillance

Les résumés des activités de surveillance réalisées dans les diverses régions du Canada sont exposés ci-dessous, par région (le Yukon chevauchant à la fois les régions de la côte Pacifique et du Nord du Canada), comme suit :

3.4.1 Côte du Pacifique

Surveillance de la quantité d’eau

En Colombie-Britannique (C.-B.), au cours de la période d’avril 2020 à mars 2021, les débits annuels de l’écoulement fluvial se sont situés près de la normale (par rapport à la période de 1980 à 2019).

Le réseau de surveillance de la quantité d’eau en C.-B. (452 stations) a été révisé comme suit :

Surveillance de la qualité de l’eau

Les activités de surveillance de la qualité de l’eau ont été réalisées dans le bassin versant de l’océan Pacifique (qui comprend une partie de la C.-B. et du Yukon) en vertu de l’Entente sur la surveillance de la qualité de l’eau entre le Canada et la Colombie-Britannique (PDF, en anglais seulement) et de l’Entente sur la surveillance de la qualité de l’eau et des écosystèmes aquatiques entre le Canada et le Yukon.

Dans la région du Yukon où les cours d’eau s’écoulent vers l’ouest dans l’océan Pacifique, 2 sites sur les rivières Alsek et Dezadeash ont été surveillés en collaboration avec Parcs Canada et ECCC. Les autres sites de surveillance de la qualité de l’eau au Yukon dont les cours d’eau se jettent dans la mer de Béring, qui étaient précédemment rattachées au bassin hydrographique du Pacifique, sont comprises dans la section du présent rapport qui porte sur le Nord du Canada (voir la section 3.4.2).

En C.-B., ECCC et le ministère provincial de l’Environnement et de la Stratégie sur les changements climatiques ont effectué conjointement des activités de surveillance à 37 sites, ce qui comprend une station automatisée (décrite plus loin). Quinze de ces sites se trouvent au même endroit que des stations hydrométriques d’ECCC.

En collaboration avec Parcs Canada, ECCC a également exploité au cours de l’exercice 2020-2021, 5 sites de surveillance à long terme de la qualité de l’eau dans les parcs nationaux Yoho, Kootenay et des Glaciers en C.-B. ainsi que dans le parc national Kluane au Yukon. Ces sites relativement vierges fournissent des données de référence importantes aux fins de comparaison avec les sites influencés par l’activité humaine. Bon nombre de ces sites sont également situés dans des endroits pertinents pour évaluer les changements climatiques.

Surveillance du RCBA

En C.-B., la surveillance du RCBA est menée conjointement en vertu de l’Entente sur la surveillance de la qualité de l’eau entre le Canada et la Colombie-Britannique.

En 2020-2021, ECCC n’a pas pu recueillir de données pour évaluer les conditions biologiques aux sites de surveillance physicochimique à long terme en C.-B. en raison de la pandémie de COVID-19. Toutefois, des efforts considérables ont été déployés en collaboration avec la Colombie-Britannique pour élaborer une page Web pour l’entente sur la surveillance de la qualité de l’eau (en anglais seulement) afin de rassembler l’information sur l’état et les tendances en matière de qualité de l’eau et sur la biosurveillance des sites de surveillance de la qualité de l’eau à long terme.

Il y a 9 modèles de référence à la disposition de tous les utilisateurs du RCBA pour la réalisation d’évaluations biologiques dans presque tous les bassins versants de la C.-B. qui ont été élaborés conjointement par des organismes fédéraux et provinciaux (c.-à-d. ECCC, Parcs Canada et le ministère de l’Environnement et de la Stratégie sur les changements climatiques de la Colombie-Britannique). Des modèles sont disponibles pour le fleuve Fraser, le bassin de la rivière Skagit, le bassin de l’Okanagan, C.-B. (mis à jour en 2020), la côte nord et la côte centrale de la C.-B., le nord-est de la C.-B., le bassin de la rivière de la Paix, le bassin du fleuve Columbia, les parcs nationaux des Rocheuses, ainsi que le modèle préliminaire de la côte sud de la C.-B. (en cours de révision).

3.4.2 Nord du Canada

Surveillance de la quantité d’eau

En 2020-2021, les accumulations de neige dans la partie ouest des Territoires du Nord-Ouest et dans la partie sud du Yukon étaient bien supérieures à la normale (188 % dans le sud du Yukon). Les niveaux d’eau du Grand lac des Esclaves ont été les plus élevés jamais enregistrés, ce qui a engendré des débits élevés sur le fleuve Mackenzie au cours de l’hiver 2020-2021. Ces conditions ont contribué à des inondations pendant la débâcle de 2021, qui ont entraîné l’évacuation de plusieurs collectivités. Les villages de Hay River, de Jean Marie River, de Fort Simpson et de Fort Good Hope ont tous fait l’objet d’ordres d’évacuation. Les collectivités en aval, comme Aklavik, ont également fait l’objet d’avis d’évacuation volontaire.

Le lac Kluane au Yukon continue de présenter des niveaux d’eau maximaux considérablement plus bas en raison de la capture de la rivière en 2016, où le débit de la rivière Slims, qui se jette dans le lac Kluane, a été détourné en raison du recul du glacier Kaskawulsh (en anglais seulement). Pour mieux décrire et représenter la modification des caractéristiques du débit, la rivière Kluane à la sortie du lac Kluane a été rétablie à titre de station de débit annuel, dont les frais de fonctionnement sont partagés entre le gouvernement du Yukon et la Division des relevés hydrologiques du Canada depuis 2019.

Le réseau de surveillance de la quantité d’eau de cette région a été révisé comme suit :

Surveillance de la qualité de l’eau

Bon nombre de sites de l’Extrême‑Arctique considérés comme relativement intacts fournissent des données de référence importantes aux fins de comparaison en ce qui concerne le transport à grande distance des polluants atmosphériques vers des zones de haute latitude, ainsi que pour l’influence future potentielle de l’activité humaine dans le Nord. ECCC exploite aussi des sites de surveillance de la qualité de l’eau sur les grands fleuves et les grandes rivières du Nord, dont certains font partie de bassins transfrontaliers (p. ex. le fleuve Mackenzie, la rivière des Esclaves, la rivière Liard et le fleuve Yukon) ou de bassins versants importants du Nord (p. ex. les rivières Coppermine et Thelon, le Grand lac de l’Ours et la Grande rivière de l’Ours).

ECCC a surveillé 39 sites dans le bassin versant de l’océan Arctique et dans le Nord, soit 19 dans les Territoires du Nord-Ouest, 6 au Nunavut, 11 au Yukon et 3 dans le nord de l’Alberta. Plusieurs de ces sites étaient exploités en vertu d’une entente avec le parc national Nahanni. Bon nombre de ces sites se trouvaient également au même endroit que des stations hydrométriques d’ECCC. Douze sites qui font habituellement l’objet d’activités d’échantillonnage en vertu d’accords avec 6 autres parcs nationaux des Territoires du Nord-Ouest, du Yukon et du Nunavut n’ont pas fait l’objet d’activités d’échantillonnage en 2020-2021 en raison de la pandémie de COVID-19.

Les activités de surveillance de la qualité de l’eau ont été réalisées au Yukon en vertu de l’Entente sur la surveillance de la qualité de l’eau et des écosystèmes aquatiques entre le Canada et le Yukon. Onze sites sur les rivières ont été surveillés en collaboration avec le ministère de l’Environnement du Yukon, dont 1 site automatisé. Les activités d’échantillonnage dans le cadre de l’Entente Canada-Yukon ont été suspendues d’avril à octobre 2020 en raison de la pandémie de COVID-19. Huit sites se trouvent au même endroit que des stations hydrométriques d’ECCC.

Surveillance du RCBA

En 2020-2021, ECCC n’a pas pu recueillir de données pour évaluer les conditions biologiques aux sites de surveillance physicochimique à long terme au Yukon en raison de la pandémie de COVID-19. Des modèles de bioévaluation dans le Nord sont disponibles pour l’évaluation des sites de ces échantillons du RCBA prélevés dans le bassin du fleuve Yukon ainsi que pour d’autres organismes gouvernementaux qui exécutent des programmes de biosurveillance, y compris le ministère des Pêches et des Océans et le gouvernement du Yukon. Un modèle de bioévaluation, principalement utilisé par Parcs Canada, est également disponible pour le bassin de la rivière Nahanni Sud dans les Territoires du Nord-Ouest.

3.4.3 Région des Prairies

Surveillance de la quantité d’eau

Des embâcles et des inondations de terres ont touché plusieurs stations d’avril à la fin juillet 2020. La Ville de Fort McMurray a déclaré l’état d’urgence, ce qui a entraîné des ordres d’évacuation dans les zones de basses terres de la ville. La Division des relevés hydrologiques du Canada d’ECCC a enregistré certains niveaux d’eau les plus élevés jamais enregistrés. Des précipitations supérieures à la normale en juin et juillet 2020 dans les bassins des rivières de la Paix, Athabasca et Saskatchewan Nord ont entraîné des épisodes de crue dans plusieurs régions de la province. Le personnel chargé des relevés hydrologiques a une fois de plus enregistré les niveaux d’eau les plus élevés jamais enregistrés à plusieurs stations liés aux inondations qui se sont produites.

Des avis de débit élevé et de veille d’inondation sont restés en vigueur pour les bassins des rivières de la Paix, Athabasca, Saskatchewan Nord, de Red Deer et de la rivière Oldman de la province tout au long de juin et juillet 2020.

Les débits de la rivière Athabasca ont été beaucoup plus élevés que la normale tout au long de l’été 2020. De plus, les débits de la rivière de la Paix ont été beaucoup plus élevés que la moyenne entre juillet et septembre 2020, ces débits dépassant le 75e percentile pendant une grande partie de l’été 2020.

La pandémie mondiale de COVID-19 a eu des répercussions sur les activités et l’exécution du programme en 2020-2021. Des activités réduites sur le terrain se sont poursuivies selon les mesures de protection nécessaires pour ne répondre qu’aux situations essentielles.

Surveillance de la qualité de l’eau
Bassin versant du cours inférieur des rivières Athabasca, de la Paix et des Esclaves

Les activités d’échantillonnage dans les bassins versants des rivières Athabasca, de la Paix et des Esclaves ont été réduites en 2020-2021 en raison de la pandémie de COVID-19. ECCC a recueilli environ 40 échantillons dans 7 des 13 stations au cours de l’automne et de l’hiver. Toutes les stations sauf 3 font l’objet d’une surveillance dans le cadre du programme de surveillance des sables bitumineux en partenariat avec le ministère de l’Environnement et des Parcs de l’Alberta. Le travail de surveillance effectué en vertu de ce plan a été conçu de manière à suivre les effets cumulatifs de l’exploitation des sables bitumineux sur l’air, l’eau, la faune et la biodiversité afin d’aider à orienter les processus décisionnels du gouvernement et de l’industrie.

Bassin versant de la baie d’Hudson

Dans le cadre du réseau national de surveillance à long terme de la qualité de l’eau douce, et en appui à l’Accord-cadre sur la répartition des eaux de la Régie des eaux des provinces des Prairies (en anglais seulement), ECCC surveille 12 sites le long des principaux fleuves et rivières traversant les frontières provinciales entre l’Alberta, la Saskatchewan et le Manitoba. L’année dernière, seuls 4 des 12 échantillons ont été recueillis pour les fleuves et rivières de ce réseau.

Les données issues de cette surveillance sont utilisées pour soutenir la production de rapports annuels sur les objectifs en matière de qualité de l’eau quant aux éléments nutritifs, aux métaux, aux ions majeurs et aux pesticides, qui sont des paramètres établis par le Canada, l’Alberta, la Saskatchewan et le Manitoba, et pour appuyer le Programme du bassin du lac Winnipeg.

ECCC a travaillé avec le ministère du Développement durable du Manitoba dans le cadre de l’entente auxiliaire pour les sciences établie en vertu du Protocole d’entente Canada‑Manitoba portant sur le lac Winnipeg et son bassin (PDF, en anglais seulement) Les principaux sites transfrontaliers de surveillance se trouvent dans les rivières Rouge, Pembina, Winnipeg et Souris. Les rivières Rouge et Souris, en particulier, ont subi beaucoup de problèmes de qualité de l’eau au fil du temps (éléments nutritifs, métaux, pesticides et salinité). Les problèmes de qualité et de quantité d’eau dans ces rivières sont officiellement traités par le Conseil international du bassin de la rivière Rouge et le Conseil international de la rivière Souris, sous la gouverne de la Commission mixte internationale (CMI) [voir la section 6.5].

Tous les cours d’eau transfrontaliers du bassin versant font habituellement l’objet d’activités de surveillance de 8 à 12 fois par année. En raison de la pandémie de COVID-19, le nombre d’activités de surveillance a été réduit à 4 à 8 fois selon le cours d’eau.

Enfin, en vertu d’un protocole d’entente avec Parcs Canada, des sites dans les parcs nationaux Banff, Jasper et des Lacs-Waterton n’ont été échantillonnées que 2 fois en raison de la pandémie de COVID-19. Ces sites ont fourni à Parcs Canada des renseignements sur la qualité de l’eau et ont été utilisées comme sites de référence dans le cadre du programme de surveillance à long terme de la qualité de l’eau d’ECCC.

Surveillance du RCBA
Bassins versants du cours inférieur des rivières Athabasca, de la Paix et des Esclaves

Dans les bassins versants des rivières Athabasca, de la Paix et des Esclaves, dans le cadre du Programme de surveillance des sables bitumineux, aucun échantillonnage du RCBA n’a été effectué aux sites en 2020-2021 en raison de la pandémie de COVID-19. La surveillance du RCBA est effectuée par Parcs Canada à d’autres sites de surveillance physicochimique à long terme. Un modèle de référence à la disposition de tous les utilisateurs du RCBA pour la réalisation d’évaluations biologiques dans les bassins versants des parcs nationaux des Rocheuses a été élaboré par Parcs Canada et chevauche la frontière entre la C.-B. et l’Alberta.

3.4.4 Région de l’Ontario

Surveillance de la quantité d’eau

Il y a eu peu d’épisodes de crue en 2020-2021 dans l’ensemble de l’Ontario, à l’exception d’inondations localisées dues à des embâcles à certains emplacements au nord. Les niveaux élevés des eaux observés dans les Grands Lacs continuent de contribuer à de longues périodes d’inondations fluviales et d’inondations des rives dans cette région.

À partir de mars 2020, la pandémie mondiale de COVID-19 a eu des répercussions sur les activités et l’exécution du programme. Dans certains cas, les visites des stations n’ont pas eu lieu, et l’incertitude associée aux données a entraîné la suppression de données en temps réel. Au plus fort de cette situation, le 24 juillet 2020, 95 stations avaient supprimé les données relatives au niveau d’eau et au débit. Ce nombre a connu une diminution progressive jusqu’au 4 novembre 2020, date à laquelle toutes les alertes de suppression de données ont été levées. Cette activité a notamment inclus une communication continue avec tous les utilisateurs de données et les partenaires financiers.

Surveillance de la qualité de l’eau

En Ontario, la surveillance fédérale-provinciale et Canada–États-Unis de la qualité de l’eau est appuyée par l’Accord Canada-Ontario concernant la qualité de l’eau et la santé de l’écosystème des Grands Lacs et l’Accord Canada–États-Unis relatif à la qualité de l’eau dans les Grands Lacs.

Les résultats de surveillance générés par ECCC contribuent aux indicateurs évaluant l’état de l’écosystème des Grands Lacs pour ce qui est des produits chimiques toxiques dans l’eau, les sédiments et les poissons, ainsi qu’aux indicateurs de l’état des éléments nutritifs, de la qualité de l’eau et des algues; toutefois, en 2020-2021, ECCC n’a pas effectué de surveillance de la qualité de l’eau en raison de la pandémie de COVID-19.

Surveillance du RCBA

Les données du RCBA recueillies précédemment ont été déclarées dans le cadre des secteurs préoccupants des Grands Lacs précisés dans la section Initiative de protection des Grands Lacs du présent rapport. D’autres échantillons ont été prélevés en Ontario dans le cadre d’initiatives de surveillance du ministère de la Défense nationale sur les bases des Forces canadiennes de Borden et de Petawawa, et sur l’aire d’entraînement des Forces canadiennes de Burwash. Aucun autre travail n’a été effectué en Ontario en 2020-2021 en raison de la pandémie de COVID-19. 

3.4.5 Région du Québec

Surveillance de la quantité d’eau
Surveillance de la qualité de l’eau

En 2020-2021, en raison des restrictions liées à la pandémie de COVID-19, aucun échantillon n’a été prélevé aux sites fédéraux du bassin du fleuve Saint-Laurent. Cependant, le programme a profité de cette pause pour entreprendre une initiative de révision et de mise à jour qui orientera les futures activités de surveillance.

Les activités du Québec ont également été touchées par la pandémie de COVID-19. Les 39 sites du fleuve Saint-Laurent et de ses affluents ont tout de même été surveillées conformément à l’Entente sur la surveillance de la qualité de l’eau entre le Canada et le Québec (2017-2022), mais le travail sur le terrain a été suspendu au cours des mois d’avril et de mai 2020. Il a progressivement repris et est revenu à la normale en juin. Les stations ont été échantillonnées mensuellement aux fins d’analyse des paramètres physiques, des éléments nutritifs, de la chlorophylle et de coliformes fécaux. Au cours de l’été, les métaux ont été mesurés mensuellement à 9 de ces stations.

Surveillance du RCBA

Aucun échantillonnage n’a été effectué en 2020 en raison des restrictions liées à la pandémie de COVID-19. Dans l’écosystème prioritaire du fleuve Saint-Laurent et le parc national de la Mauricie, aucun échantillonnage de biosurveillance n’a été effectué en 2020-2021 en raison des restrictions liées à la pandémie de COVID-19.

3.4.6 Région de l’Atlantique

Dans la région de l’Atlantique, l’épidémiologie de la COVID-19 et les mesures régionales de gestion de la santé publique ont permis à ECCC et à ses partenaires de réaliser environ 75 % des travaux d’échantillonnage de contrôle et de surveillance prévus. Cela a en partie été fait grâce à la collaboration continue avec les partenaires provinciaux et aux modifications apportées aux ententes fédérales-provinciales en vertu de la Loi sur les ressources en eau du Canada.

Surveillance de la quantité d’eau
Surveillance de la qualité de l’eau

Dans le bassin versant de l’océan Atlantique, la surveillance fédérale-provinciale de la qualité de l’eau est appuyée par :

En 2020-2021, 3 sites fédéraux-provinciaux et 8 sites provinciaux ont été surveillés en vertu du Protocole d’entente sur l’eau entre le Canada et l’Île-du-Prince-Édouard, y compris 1 site de surveillance en temps réel (automatisée) sur la rivière Wilmot. De plus, la surveillance des pesticides a été effectuée pendant la saison de végétation. Les sites sont répartis dans l’ensemble de la province, et les données sont disponibles sur le site Web du gouvernement de l’Île-du-Prince-Édouard (page en anglais seulement).

Au cours de l’exercice 2020-2021, ECCC a géré 13 sites fédéraux, dont 2 automatisés, en Nouvelle-Écosse en appui au programme des Indicateurs canadiens de durabilité de l’environnement concernant la qualité de l’eau. Le ministère de l’Environnement de la Nouvelle-Écosse a offert son soutien pour la collecte des données. Les sites sont répartis dans l’ensemble de la province, dans les principaux bassins versants de l’aire de drainage principale des Maritimes, y compris ceux dont les eaux se jettent dans la baie de Fundy. Aucun échantillon n’a été prélevé au printemps et en été en raison des restrictions liées à la COVID-19; cependant, l’échantillonnage en automne et en hiver a été possible en raison des risques moins élevés pour la santé dans la province à ce moment.

À Terre‑Neuve‑et‑Labrador, 24 stations fédérales-provinciales et 56 sites provinciaux répartis dans les principales aires de drainage ont été échantillonnés de 4 à 6 fois au cours de l’exercice 2020-2021. Aucun échantillon n’a été prélevé au cours du premier trimestre (avril à juin) en raison de la COVID-19; cependant, l’Entente sur la surveillance de la qualité de l’eau a permis l’échantillonnage local dans la province où les risques pour la santé étaient moins élevés. Les données et les renseignements sur les sites sont disponibles sur le site Web de la Division de la gestion des ressources en eau de Terre-Neuve-et-Labrador (page en anglais seulement).

Au cours de l’exercice 2020-2021, dans le cadre de l’Entente sur la surveillance de la qualité de l’eau entre le Canada et le Nouveau-Brunswick, 10 sites fédéraux-provinciaux ont été surveillés sur des fleuves et rivières ou des affluents transfrontaliers provinciaux ou internationaux, dans les bassins versants du fleuve Saint-Jean (rivière Wolastoq) et de la rivière Restigouche. Trois autres sites automatisés de surveillance en temps réel dans le bassin versant de la rivière Saint-Jean (rivière Wolastoq) ont également été entretenus par ECCC aux frontières du cours d’eau transfrontalier Big Presque Isle, de la rivière Aroostook et de la rivière Meduxnekeag. L’entretien de ces stations de surveillance en temps réel a été limité en raison de la COVID-19, ce qui a entraîné certaines lacunes dans les données pour 2020-2021.

Surveillance du RCBA

Dans les provinces de l’Atlantique, 97 sites de cours d’eau, rivières ou fleuves ont été surveillés par ECCC et ses partenaires reconnus officiellement en 2020. De ce nombre, 9 ont été surveillés par ECCC, 49 par d’autres ministères fédéraux ou Parcs Canada, 10 par les gouvernements provinciaux, 14 par des universitaires, 14 par des organismes non gouvernementaux et une par un organisme autochtone. Ces efforts ont appuyé les ententes fédérales-provinciales de surveillance de la qualité de l’eau conclues avec le Nouveau-Brunswick, Terre-Neuve-et-Labrador et l’Île-du-Prince-Édouard. La surveillance a permis aux partenaires de réaliser des évaluations dans des bassins versants transfrontaliers (comme celui de Sainte-Croix) et le territoire domanial (parcs nationaux et collectivités autochtones).

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