Sources d'eau : la neige et la glace
Dans cette section :
L'importance de la neige dans les ressources hydriques
La neige est une précipitation sous forme de cristaux de glace. Accumulée sur le sol, elle peut être considérée comme une réserve d'eau. Au Canada, la neige représente environ 36 % des précipitations annuellesLes chutes de neige représentent la majeure partie des précipitations annuelles au Canada : 50 % dans le Nord, 25 % dans les Prairies, et à peine 5 % sur les deux côtes et dans le sud de l'Ontario.
L'accumulation de neige influe considérablement sur la distribution du débit pendant toute l'année. Plutôt que de s'infiltrer immédiatement dans le sol ou de s'écouler dans les cours d'eau comme le fait l'eau de pluie, l'eau de neige est d'abord emmagasinée pendant plusieurs mois. Lors de la fonte du printemps, c'est elle qui alimente en grande partie les cours d'eau. Comme la neige s'accumule pendant une période d'évaporation relativement faible, l'eau libérée pendant la fonte accroît le débit des cours d'eau dans certaines régions de façon plus marquée que ne le fait la pluie.
Une fonte printanière relativement rapide entraîne des débits de pointe et provoque parfois des inondations. Les inondations les plus dévastatrices et les plus imprévisibles se produisent lorsque les glaces entraînées par les rivières gonflées forment des embâcles qui retiennent derrière eux de véritables lacs. Lorsque ces embâcles cèdent, d'énormes quantités d'eau sont soudainement libérées en aval, pouvant ainsi entraîner d'autres inondations.
D'autre part, au moins le tiers de l'eau utilisée pour l'irrigation des cultures dans le monde vient de la neige, qui joue aussi un grand rôle dans le remplissage des réservoirs des centrales hydroélectriques. En stockant l'eau durant l'hiver et en permettant au sol de reconstituer ses réserves au printemps, la neige revêt une importance particulière pour l'agriculture dans certaines régions.
La neige, la glace et le climat du Nord
Bon nombre des processus en jeu dans le cycle hydrologique sont ralentis par le climat froid du Nord. Dans les Territoires du Nord-Ouest et au Nunavut par exemple, les masses d'eau demeurent englacées durant six à dix mois chaque année; il y a peu d'évaporation ou de précipitations en hiver, à cause de la faible capacité en eau de l'atmosphère quand il fait froid. Le ruissellement provenant des chutes de neige hivernales se concentre dans la brève période de la fonte des neiges, de la débâcle et des crues printanières. La plupart des cas d'écoulements fluviaux élevés sont observés dans les Territoires du Nord-Ouest et au Nunavut lors du ruissellement printanier, sauf dans la région des monts Mackenzie, dans la partie ouest des Territoires du Nord-Ouest, où les pluies estivales peuvent provoquer d'importantes inondations. La fonte des neiges peut aussi contribuer au ruissellement pendant une grande partie de l'été - par exemple, les eaux de fonte prennent deux mois pour traverser le réseau hydrographique du Mackenzie.
Le climat du Yukon présente des différences marquées. La couverture de glace y dure de cinq à huit mois, les précipitations ont surtout lieu en hiver et l'évaporation est élevée. Au Yukon, l'écoulement résulte aussi bien de la fonte des neiges que de la fonte des glaces. La fonte des glaces est responsable des niveaux d'eau élevés caractérisant en août les cours d'eau du Yukon occidental, qui drainent de hautes montagnes. Ces crues revêtent une importance essentielle pour les écosystèmes locaux.
Cours d'eau naturels gelés
Une énorme quantité d'eau douce se trouve à l'état solide sous forme d'inlandsis et de calottes glaciaires (régions polaires). La neige qui s'est accumulée pendant de nombreuses années à de hautes altitudes devient de la glace glaciaire. Cette dernière, sous l'effet de la gravité, descend doucement la pente telle une rivière gelée et finit par fondre pour se joindre à un cours d'eau à une altitude moins élevée. Si le rythme de la fonte est plus accéléré que celui de l'accumulation, le glacier commence à fondre et à reculer. Dans le cas contraire, il avance.
Les glaciers influent directement sur le cycle hydrologique en ralentissant le passage de l'eau d'une étape à l'autre du cycle. À l'instar des lacs et des réservoirs souterrains, ils emmagasinent l'eau et constituent d'excellents réservoirs naturels, car ils libèrent l'eau lorsqu'elle est le plus en demande. Toutefois, les glaciers peuvent libérer l'eau lorsqu'elle est le moins nécessaire. L'inondation résultant d'une rupture de poche glaciaire, appelée aussi débâcle glaciaire ou jökulhlaup, peut être dévastatrice. Les cours d'eau alimentés par les glaciers atteignent leur débit de pointe durant les chaleurs de l'été.
Voir aussi les sections Le cycle hydroloque et Les inondations.
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