Résumé des commentaires du public reçus concernant l’approche scientifique pour la classification du risque écologique des substances inorganiques

Les commentaires concernant le Document sur l’approche scientifique : classification du risque écologique des substances inorganiques (CRE-I) ont été présentés par l’Association minière du Canada et l’Association canadienne de produits de consommation spécialisés.

Voici le résumé des commentaires et des réponses :

Résumé des commentaires Résumé des réponses
Il est difficile de saisir ce que les différents niveaux de risque représentent et quelles mesures devraient être prises si une substance chimique devait changer de niveau de risque. Les niveaux de classification du risque écologique renvoient à la fréquence et à l’ampleur des dépassements, le cas échéant, des concentrations estimées sans effet dans les ensembles de données d’exposition provenant de mesures et de modèles.   Il n’y a aucune mesure de gestion des risques appliquée directement à partir d’un Document sur l’approche scientifique.
L’approche globale appliquée pour caractériser le risque semble adéquate.   Il peut y avoir des biais dans les résultats concernant certains secteurs, comme le secteur minier et le secteur pétrolier et gazier, dont les données sont plus nombreuses que dans d’autres secteurs, comme c’est le cas en agriculture ou pour les effluents des installations de traitement des eaux usées. Noté.    
Une approche prudente a été appliquée pour l’établissement des concentrations estimées sans effet (CESE). Cependant, nous sommes préoccupés par le fait que les futurs lecteurs puissent prendre les valeurs de CESE hors de leur contexte et les appliquent de façon inadéquate sans autre traitement ou données supplémentaires. Même si les données sur le danger recueillies pour le Document sur l’approche scientifique : classification du risque écologique des substances inorganiques (CRE-I) et les approches appliquées pour déterminer les valeurs de CESE préliminaires et prudentes fournissent une base raisonnable pour la classification du risque écologique, les valeurs de CESE ne doivent pas être utilisées dans d’autres contextes.
Le rapport ne présente pas suffisamment de détails ou de justifications sur les facteurs d’évaluation utilisés pour établir les CESE.     Les facteurs d’évaluation ont été établis systématiquement tout d’abord en normalisant les critères d’effet sur l’environnement (effets aigus ou chroniques, létaux ou sublétaux et modérés ou faibles). Les critères d’effet normalisés ont ensuite été divisés par un coefficient de variation interspécifique qui tient compte à la fois du nombre d’espèces et du nombre de catégories d’espèces représentées dans l’ensemble de données (producteurs primaires, invertébrés, vertébrés).   Le facteur d’évaluation final est le produit du facteur de normalisation des critères d’effet et du coefficient de variation interspécifique, et cette valeur a été utilisée pour établir les CESE.   Certains facteurs d’évaluation du tableau 4-3 ont été mis à jour pour être cohérents avec les données utilisées dans le document de référence.
Les tableaux sur les fourchettes de concentrations de fond dont il est question dans la section 4.2.1 devraient être inclus dans le rapport. L’approche utilisée pour estimer les fourchettes de concentrations de fond a été publiée récemment comme document libre de droits (Proulx et al., 2018). Un deuxième document, actuellement en préparation, décrira les concentrations de fond calculées.
La documentation de référence ne fournit aucune information sur les facteurs de modification de la toxicité (FMT) et n’indique pas si les concentrations liées à des effets sont nominales ou mesurées. Plusieurs des composés dans ce rapport sont également faiblement solubles dans les conditions habituelles. Les études sur les effets retenues dans ce rapport maximisent la biodisponibilité, laquelle peut être modifiée par les conditions propres au lieu. Les CESE préliminaires déterminées pour les besoins de la CRE-I ne tiennent généralement pas compte des facteurs de modification de la toxicité et des corrections sur la biodisponibilité. Cette information serait importante à prendre en compte pour les analyses de niveau supérieur et les analyses approfondies. Il est question de la biodisponibilité et des FMT dans la section appropriée des rapports d’évaluation préalable des substances qui ont été retenues pour subir une évaluation approfondie de leurs effets sur l’environnement.  
Le classement « Pas réalisée » dans la colonne sur la fiabilité de la documentation de référence n’est pas clair. En ce qui concerne les CESE préliminaires déterminées par la méthode faisant appel à la valeur critique de toxicité et au facteur, on s’est assuré d’évaluer la fiabilité de l’étude qui a produit la valeur critique de toxicité. D’autres études de la base de données, qui contribuent à déterminer le facteur de variabilité interspécifique, ne sont pas nécessairement évaluées, comme l’indique l’expression « Pas réalisée ».
La CESE déterminée pour le bismuth semble faible et ne tient pas compte des données des bonnes pratiques de laboratoire (BPL) qui sont présentes dans le dossier d’homologation présenté à l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) relativement au sous-salicylate de bismuth. D’autres données provenant du dossier du sous‑salicylate de bismuth vous informeraient davantage sur le facteur de variation interspécifique utilisé pour déterminer la CESE préliminaire du bismuth dans l’approche employée pour la CRE-I. Cependant, cela ne changerait pas le résultat de la classification du risque écologique.    
La CESE déterminée pour le lanthane semble faible par rapport à la CESE déterminée dans le dossier d’homologation présenté à l’ECHA relativement au chlorure de lanthane, et la CESE déterminée pour le lanthane par Herrmann et al. (2016).     La CESE déterminée dans le dossier d’homologation pour le chlorure de lanthane, la CESE du lanthane déterminée par Herrmann et al. (2016) et la CESE préliminaire déterminée pour la CRE-I font appel, en fin de compte, au même facteur d’évaluation (10).   Les trois CESE diffèrent en raison du choix de la valeur critique de toxicité à laquelle le facteur d’évaluation est appliqué. Herrmann et al. (2016) ont choisi la CSENO à long terme la plus faible (Barry et Meehan, 2000). Dans le dossier d’homologation présenté à l’ECHA, on semble avoir choisi une valeur plus élevée (Rapport d’étude sans nom, 1995). Inversement, dans la CRE-I, on a choisi la CL50 pour l’eau douce de Borgmann et al. (2005), car elle produit le critère d’effet normalisé le plus sensible.  
Les CESE déterminées pour le praséodyme et le néodyme sont étayées par des données peu nombreuses.   Le dossier d’homologation présenté à l’ECHA pour le praséodyme semble en outre indiquer qu’il y a plusieurs incertitudes concernant le devenir, la solubilité dans l’eau et la biodisponibilité, et que la caractérisation des effets en milieu aquatique n’est pas nécessaire. Les valeurs préliminaires de CESE pour le praséodyme et le néodyme sont en effet fondées sur des données peu nombreuses, mais appropriées aux fins de la CRE-I. D’autres données ont été recensées depuis la rédaction et devraient être prises en compte s’il fallait déterminer une CESE approfondie pour d’autres besoins.
Même si la méthode de distribution de la sensibilité des espèces convient, la CESE déterminée pour le lithium semble être faible par rapport aux CESE déterminées à partir des dossiers d’homologation de l’ECHA pour le lithium, le carbonate de lithium et le chlorure de lithium. Les CESE d’eau douce déterminées à partir des données des dossiers d’homologation présentés à l’ECHA font appel à des facteurs d’évaluation de 1 appliqués aux concentrations sans effet nocif observé (CSENO), lesquelles ne sont pas nécessairement la donnée la plus faible des ensembles de données. Si l’on devait utiliser les CSENO les plus sensibles et un facteur d’évaluation plus élevé (p. ex., pas inférieur à 10), la différence entre les CESE des dossiers d’homologation et la CESE préliminaire déterminée pour la CRE-I serait négligeable.
Des données récentes pourraient contribuer à mieux déterminer la CESE pour le molybdène (p. ex., Heijerick et Carey, 2017). Pour déterminer une CESE avancée, il faudrait en effet évaluer et examiner les données fiables les plus récentes. Cependant, les résultats de Heijerick et Carey (2017) ne changeraient pas le résultat de la classification du risque écologique.
Trois autres études de toxicité aiguës et 24 autres études de toxicité chronique relatives au dioxyde de germanium devraient être prises en compte dans poids de la preuve pour déterminer une CESE chronique pour le germanium.   D’après la préséance des autres substances, des valeurs de 1 devraient être appliquées à la fois pour le facteur de normalisation des critères d’effet et le facteur de variation interspécifique pour le germanium. Une analyse visant à déterminer l’incidence potentielle des autres données sur la valeur critique de la toxicité et le facteur de variation interspécifique pour la CESE du germanium a été réalisée. Il a été établi que la classification du potentiel faible en matière de préoccupation pour l’environnement découlant de la CRE-I ne changerait pas par suite de l’utilisation de données additionnelles.

Références

Barry MJ, and Meehan BJ. 2000. The acute and chronic toxicity of lanthanum to Daphnia carinata. Chemosphere. 41:1669-1674 [Disponible en anglais seulement.]

Borgmann U, Couillard Y, Doyle P, Dixon DG. 2005. Toxicity of sixty-three metals and metalloids to Hyalella azteca at two levels of water hardness. Environmental Toxicology and Chemistry. 24(3): 641-652. [Disponible en anglais seulement.]

Heijerick DG and Carey S. 2017. The toxicity of molybdate to freshwater and marine organisms. III. Generating additional chronic toxicity data for the refinement of safe environmental exposure concentrations in the US and Europe. Science of the Total Environment. 609: 420-428. [Disponible en anglais seulement.]

Herrmann H, Nolde J, Berger S, Heise S. 2016. Aquatic ecotoxicity of lanthanum – A review and an attempt to derive water and sediment quality criteria. Ecotoxicology and Environmental Safety. 124: 213-238. [Disponible en anglais seulement.]

Proulx CL, Kilgour BW, Francis AP, Bouwhuis RF, Hill JR. 2018. Using a conductivity-alkalinity relationship as a tool to identify surface waters in reference condition across Canada. Water Quality Research Journal. 53(4): 231-240. [Disponible en anglais seulement.]

Rapport d’étude sans nom. 1995. Long-term toxicity to aquatic invertebrates.  European Chemicals Agency (ECHA) Registered substances database. Substance dossier for “Lanthanum chloride, anhydrous” (EC number: 233-237-5, CAS numbers 10025-84-0 and 10099-58-8). Helsinki (FI) : ECHA. [Consulté en août 2018]. [Disponible en anglais seulement.]

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