Résumé des commentaires du public reçu au sujet de l’ébauche d’évaluation préalable et du cadre de gestion des risques des cyanures

Des commentaires sur l’ébauche d’évaluation préalable et le cadre de gestion des risques pour les cyanures, évalués dans le cadre du Plan de gestion des produits chimiques, ont été soumis par ArcelorMittal Dofasco, la Color Pigments Manufacturers Association, Cyanide Council Regulatory Network Inc, Dominion Colour Corporation, Eldorado Gold Corporation, l’ambassade du Canada en Turquie, l’International Cyanide Management Institute, l’Association minière du Canada et Newmont Mining Corporation.

Un résumé des commentaires du public et des réponses, classés par sujet, est fourni ci-dessous.

Méthodologie

Résumé du commentaire 1 : On s’entend sur la méthodologie utilisée pour calculer la concentration estimée sans effet (CESE), et certains intervenants ne s’opposent pas à la proposition d’inscription à l’annexe 1 de la Loi canadienne sur la protection de l’environnement, 1999 (LCPE).

Réponse 1 : Noté.

Résumé du commentaire 2 : Dans l’évaluation préalable, les concentrations de cyanure total (CNT) (qui comprennent trois types d’espèces de cyanure : les complexes de cyanure dissociables par un acide fort [CNDAFo]; les complexes de cyanure dissociables par un acide faible (CNDAFa); et le cyanure libre (CNLibre) sont comparées à une CESE exprimée pour le CNLibre [acide cyanhydrique (HCN) et anion cyanure (CN-)]. Comme la toxicité et la biodisponibilité de ces différentes espèces de cyanure sont très différentes, la comparaison directe des concentrations de CNT à la CESE du CNLibre est inappropriée et peut conduire à des interprétations erronées.

Réponse 2 : Dans l’évaluation préalable, on reconnaît que le devenir et le comportement des cyanures dans l’environnement sont complexes et que la toxicité des cyanures est médiée par le CNLibre. On considère aussi que CNDAFa représente les cyanures « biologiquement disponibles » (AGDH, 2010), car il prend en compte à la fois le cyanure libre (HCN/CN-) et les complexes faibles qui peuvent se dissocier et libérer du CNLibre dans des conditions environnementales réalistes.

Les concentrations de CNLibre et CNDAFa sont les données probantes les plus directes à utiliser pour faire une comparaison avec la CESE. Toutefois, on dispose de peu de données, voire pas du tout, sur les concentrations de CNLibre et de CNDAFa  dans le secteur sidérurgique. Par conséquent, on a aussi utilisé les concentrations de CNT comme données probantes potentiellement prudentes à réelles, dans les cas où la photodissociation des complexes forts est plus probable.

L’évaluation préalable a été mise à jour afin de clarifier l’interprétation des comparaisons entre le CNT et la CESE.

Résumé du commentaire 3 : Il est prudent d’utiliser une CESE de 1,7 μg CNLibre/L pour caractériser le risque, mais cette approche est aussi plus rigoureuse que celle utilisée dans le monde dans la réglementation du cyanure. L’utilisation de cette faible valeur comme base pour la réglementation pourrait poser des problèmes en raison de la difficulté à réaliser périodiquement des mesures et à avoir confiance dans la précision en ce qui concerne les concentrations environnementales de CNLibre.

Réponse 3 : La CESE est déterminée en fonction de l’évaluation du risque pour l’environnement, et fondée sur l’analyse de données effectuée dans le cadre de l’évaluation préalable.

Le gouvernement du Canada tient compte de divers facteurs lorsqu’il élabore des instruments et détermine les seuils réglementaires appropriés, notamment l’évaluation et la valeur de la CESE, la capacité d’analyse, les facteurs socioéconomiques et les méthodes de surveillance des substances. Le gouvernement du Canada s’est engagé à consulter les intervenants concernés dans le cadre de la gestion des risques.

Le Règlement sur les effluents des mines de métaux et des mines de diamants (REMMMD) est actuellement le principal outil de gestion des rejets de cyanure du secteur des mines de métaux. Le REMMMD a prescrit un seuil pour le CNT dans les effluents de 0,5 mg/L, qui est entré en vigueur le 1er juin 2021. Le Règlement ne mesure pas le CNLibre, et actuellement, il ne prescrit pas de seuil pour le CNT dans les plans d’eau recevant des effluents (c.-à-d. les zones exposées). ECCC continuera à surveiller l’efficacité du REMMMD et de ces nouvelles limites dans la gestion des risques associés aux cyanures.

Résumé du commentaire 4 : Dans les cas où on dispose de données sur la CNDAFa et la CNT pour le même site d’extraction de métaux dans la figure 7-2 et le tableau 7-2 de l’évaluation préalable, la concentration de la CNDAFa est nettement inférieure (d’un facteur de 2 à 5) et seulement marginalement supérieure à la CESE. Pour les données globales sur le cyanure dissociable par un acide faible (CNDAFa) présentées dans l’évaluation préalable, dans aucun cas un échantillon de référence inférieur à la CESE ne s’est retrouvé au-dessus de la CESE dans l’échantillon exposé.

Réponse 4 : Des données supplémentaires sur le CNLibre et le CNDAFa ont été extraites pour 2016 à 2018, lorsqu’elles étaient disponibles. L’analyse de l’évaluation préalable a été mise à jour pour différencier les utilisateurs de CN et les non-utilisateurs de CN dans les figures 7-2 et 7-3. Six sites sont présentés dans l’évaluation préalable et le tableau 7-2 comprend des données sur le CNLibre et le CNDAFa. Avec la prise en compte des nouvelles données, les concentrations de CNLibre sur le site 8 fournissent un exemple où la concentration moyenne de la zone de référence était inférieure à la CESE alors que la concentration moyenne de la zone d’exposition était supérieure à la CESE. Une déclaration indiquant l’incertitude liée aux données sur le CNLibre et le CNDAFa a été ajoutée à l’évaluation préalable.

Résumé du commentaire 5 : L’incertitude associée à la comparaison des données de surveillance du CNT à la CESE du CNLibre permet de revoir la conclusion tirée de l’article 64a) de la LCPE. Ces produits chimiques sont utilisés de manière sûre et appropriée au Canada et la réglementation existante sur les rejets de cyanure est adéquate pour protéger de façon continue l’environnement.

Réponse 5 : Comme l’exige la LCPE, le gouvernement du Canada a appliqué le principe de précaution et le poids de la preuve lors de la caractérisation des risques liés aux cyanures. L’évaluation préalable comprend des approches prudentes en cas d’incertitudes. On disposait davantage de données sur les mesures de CNT que de données sur le CNDAFa et le CNLibre, et étaient les seules concentrations disponibles pour caractériser les risques pour l’environnement dans le secteur sidérurgique. Un exposé traitant de l’interprétation du CNLibre, du CNDAFa et du CNT, chacun en tant que donnée probante utilisée dans le cadre d’une approche fondée sur le principe de précaution, a été ajouté à l’évaluation préalable à la section 7.3.

Résumé du commentaire 6 : L’ensemble de données pour le secteur des mines de métaux utilisé pour calculer les concentrations environnementales estimées (CEE) comprend un nombre considérable de mesures inférieures à la limite de détection de la méthode (LDM) (c.-à-d. des non-détections), qui dans de nombreux cas étaient élevées par rapport à la CESE. On craint que l’approche de la moitié de la LDM utilisée dans l’évaluation préalable entraîne une surestimation des concentrations réelles. Cette approche peut avoir conduit à une caractérisation et une quantification erronées des CEE.

Il est recommandé de consulter un statisticien afin de trouver l’approche la plus appropriée et la plus solide scientifiquement pour analyser ces ensembles de données.

Réponse 6 : La substitution par la moitié de la LDM pour traiter les mesures inférieures à la limite de détection, bien qu’il s’agisse d’une approche standard, introduit une certaine incertitude (peut surestimer ou sous-estimer les CEE). Pour explorer cette incertitude, d’autres méthodes ont été appliquées pour générer des statistiques descriptives des CEE pour les analyses propres aux sites (figure 7-3 de l’évaluation préalable) (Helsel, 2012 ; Bolks et al., 2014). Les CEE moyennes et médianes ont été générées pour les sites en utilisant une autre méthode (c.-à-d. Kaplan-Meier, régression robuste sur les statistiques d’ordre ou estimation de vraisemblance maximale) jugée la plus appropriée pour un ensemble de données compte tenu de la taille de l’échantillon, du pourcentage de non-détections et du nombre de LDM. Les CEE moyennes et médianes de la zone exposée étaient pour la plupart égales ou supérieures à celles estimées par l’approche de substitution. En revanche, les CEE moyennes et médianes de la zone de référence étaient plus souvent égales ou inférieures à celles estimées par l’approche de substitution. Par conséquent, les résultats générés par les méthodes de substitution ont eu tendance à montrer une plus grande différence dans les CEE moyennes et médianes entre les zones exposées et les zones de référence correspondantes. Dans l’ensemble, les CEE moyennes et médianes générées par d’autres méthodes sont similaires à celles générées par la méthode de substitution. Ceci indique que l’utilisation d’autres méthodes ici ne réduit pas la surestimation potentielle des CEE. Au vu de ces résultats, la caractérisation de l’exposition n’a pas été mise à jour avec d’autres méthodes.

Résumé du commentaire 7 : La CESE de 1,7 μg/L calculée dans l’évaluation préalable se trouve à la limite de détection de la méthode d’analyse la plus sensible approuvée par l’Environmental Protection Agency des États-Unis pour analyser les cyanures dans l’eau. Cette méthode d’analyse est vulnérable aux interférences qui peuvent faussement augmenter ou diminuer les quantités analysées. La détection du cyanure à la CESE serait donc sensible aux limites de l’exactitude et de la précision de la méthode. Les données de surveillance présentées dans l’évaluation préalable ne comprennent pas de description de la méthode d’analyse utilisée pour quantifier le cyanure. Cette information est importante pour déterminer la fiabilité des données, d’autant plus que certaines des concentrations rapportées sont faibles.

Réponse 7 : Il est reconnu que la CESE est de l’ordre de la limite de détection des méthodes d’analyse les plus courantes pour les cyanures dans l’eau. L’évaluation préalable tient compte des meilleures données disponibles et applique une approche prudente en cas d’incertitude.

Des descriptions des méthodes d’analyse utilisées pour mesurer les cyanures ont été ajoutées, lorsqu’elles étaient disponibles (notamment pour le secteur des mines de métaux).

Une discussion supplémentaire concernant l’incertitude associée aux limites de détection élevées a été ajoutée à l’évaluation préalable dans la section 7.3.3.

Résumé du commentaire 8 : Les sections de l’évaluation préalable qui décrivent la persistance et la bioaccumulation sont incohérentes et contradictoires. En outre, les données fournies dans l’évaluation préalable ne permettent pas de conclure que le CNLibre et ses précurseurs répondent aux critères de persistance. Il conviendrait de décrire les critères de persistance énoncés dans le Règlement sur la persistance et la bioaccumulation de la LCPE dans l’évaluation préalable. L’application des critères de persistance doit être cohérente et indiquer et différencier clairement les espèces et les états physiques pour lesquels les critères de persistance s’appliquent.

Réponse 8 : Les renseignements sur la persistance (dans l’air, l’eau et le sol) et la bioaccumulation du CNLibre et des précurseurs du CNLibre, y compris le CNDAFa et le CNDAFo, ont été pris en compte dans l’évaluation préalable. Une substance qui présente les caractéristiques de persistance dans au moins un compartiment est considérée comme persistante (Canada, 2000). HCN est considéré comme persistant dans l’air.

Le texte de la section 6.2 de l’évaluation préalable a été mis à jour et comprend des données supplémentaires sur la persistance des espèces de cyanure de fer dans le sol et les sédiments.

Résumé du commentaire 9 : L’évaluation préalable indique que le CNDAFo se dissocie dans des conditions fortement acides. Cependant, les conditions d’acidité forte ne sont pas représentatives des conditions environnementales. De nombreuses sources littéraires ne soutiennent pas l’affirmation d’une dissociation rapide du CNDAFo dans les milieux naturels. Un seul renvoi à la photodissociation est fourni dans le texte (Johnson et al., 2002) et cette étude a été réalisée dans des eaux relativement chaudes qui ne sont peut-être pas représentatives des conditions environnementales au Canada.

Réponse 9 : Des références supplémentaires appuyant la dissociation potentielle des ferrocyanures (espèces CNDAFo) ont été ajoutées aux sections sur le devenir et le comportement dans l’environnement (section 6) et sur les sels de voirie (section 7.2.6) dans l’évaluation préalable, à savoir :

Si la plage des températures de l’eau dans l’étude de Johnson et al. (2002) était effectivement relativement chaude (14,6 °C à 28,2 °C), d’autres études menées dans des conditions de laboratoire à des températures plus représentatives des eaux naturelles du Canada ont observé une photodissociation des ferrocyanures (Yu et al., 2011 ; Broderius et Smith, 1980).

Résumé du commentaire 10 : Des renseignements supplémentaires doivent être inclus pour décrire la répartition des cyanures dans l’eau. Cela comprend un exposé sur la cinétique de la volatilisation du HCN à partir de liquides à des valeurs de pH pertinentes pour l’environnement et des calculs pour déterminer la quantité de HCN restant dans l’eau par rapport à l’air.

Réponse 10 : Des renseignements supplémentaires sur la volatilisation du HCN à partir de l’eau ont été ajoutés à l’évaluation préalable sous la rubrique « devenir et comportement dans l’environnement » (section 6). D’autres calculs n’ont pas été effectués, car on a supposé que les concentrations de cyanure mesurées utilisées pour caractériser les risques écologiques représentaient un état relativement stable entre les entrées continues (anthropiques et naturelles) et les sorties (telles que la volatilisation).

Résumé du commentaire 11 : Il est important de connaître les concentrations de fond élevées de CNT dans les zones de référence des mines de métaux. Les facteurs à l’origine des cyanures naturellement présents dans les zones de référence peuvent également influencer les concentrations dans les zones d’exposition (p. ex., des conditions hydrologiques et des types de flore et de faune similaires pourraient entraîner des concentrations naturelles de cyanure similaires). Ces concentrations de fond élevées pourraient être abordées (section sur les concentrations de fond naturelles).

Réponse 11 : La désignation des zones de référence et les données de concentration ont été tirées directement de l’ensemble de données de l’étude de suivi des effets sur l’environnement (ESEE). Les données de la zone de référence pour le secteur des mines de métaux résumées dans le tableau 7-2, la figure 7-2 et la figure 7-3 de l’évaluation préalable sont très similaires aux concentrations ambiantes résumées dans les ensembles de données provinciales de surveillance de la qualité de l’eau lorsqu’on compare les statistiques sur les tendances centrales. Les sources naturelles de cyanures qui influencent les concentrations dans les zones de référence peuvent également avoir des effets sur les concentrations dans les zones exposées. Cependant, des distributions de CNT similaires ont été observées à la figure 7-2 entre les données sur le CNT dans les zones exposées pour les non-utilisateurs de cyanure et celles sur le CNT dans les zones de référence pour les utilisateurs et les non-utilisateurs de cyanure. Cette observation est abordée dans la section 7.2.4 où apparaissent les données.

Résumé du commentaire 12 : L’évaluation préalable bénéficierait d’un résumé des données représentant les concentrations de fond naturelles dans les eaux canadiennes, tant pour le CNT que pour le CNDAFa et/ou le CNLibre. Il est essentiel de connaître les concentrations de fond naturelles, afin de s’assurer que la valeur de la CESE proposée ne se situe pas dans la plage typique des concentrations de fond.

Réponse 12 : La section 7.2.3 de l’évaluation préalable a été renommée « concentrations ambiantes », car les données résumées peuvent ne pas être uniquement représentatives des concentrations de fond naturelles. Les lieux d’échantillonnage de ces ensembles de données n’ont pas été explicitement choisis pour prélever les échantillons servant à mesurer les concentrations de fond des cyanures, mais pour d’autres objectifs de surveillance. Il est donc difficile d’évaluer avec certitude si la CESE se situe dans la plage des concentrations de fond. Les concentrations de fond naturelles n’ont pas été formellement définies pour les cyanures. Comme le soulignent d’autres commentaires, les méthodes d’analyse actuelles sont limitées dans leur capacité à détecter et à quantifier de manière fiable les cyanures à de faibles concentrations dans l’eau. Des non-détections ont souvent été signalées lors de l’analyse des échantillons servant à mesurer la concentration ambiante. Les données provinciales de surveillance de la qualité de l’eau résumées dans le tableau 7-1 indiquent de faibles pourcentages de concentrations détectées (8 % à 45 %), tout comme les données des zones de référence résumées pour le secteur des mines de métaux (p. ex., figure 7-3, 0 % à 50 %).

Résumé du commentaire 13 : L’énoncé indiquant que l’occurrence des dépassements de CESE associés aux concentrations de CNT (et de CNDAFa) dans les zones de référence « peut être due à des facteurs de confusion... » devrait être modifié, à moins que d’autres renseignements soient disponibles pour confirmer la présence d’anciens sites miniers ou de sites de résidus à proximité des zones de référence.

Réponse 13 : Le texte désignant les anciens sites miniers ou les sites de résidus comme des sources potentielles de cyanure pouvant fausser l’interprétation des concentrations dans les zones de référence a été supprimé de la section 7.2.4 de l’évaluation préalable.

Résumé du commentaire 14 : On a souvent supposé que les concentrations élevées de CNT dans les zones de référence des mines de métaux provenaient de sources anthropiques, comme l’épandage de sels de voirie, surtout dans les régions du nord et de l’ouest du Canada. Ces conclusions doivent être révisées, car les sels de voirie ne sont pas efficaces dans les climats froids et ne sont généralement pas utilisés. Dans d’autres cas, comme les usines de traitement de minerais aurifères situées dans des régions plus méridionales, les sels de voirie peuvent être un facteur de confusion.

Réponse 14 : Le texte a été révisé pour mieux séparer les scénarios d’extraction de métaux et d’application de sels de voirie. Il est convenu que l’application de sels de voirie sur les autoroutes et les routes à proximité des activités d’extraction de métaux ne serait qu’un facteur de confusion proportionnel à l’utilisation régionale.

Résumé du commentaire 15 : Le terme « LDM » devrait probablement être remplacé par « limite de détection déclarée (LDD) ».

De plus, dans les données provinciales de surveillance de la qualité de l’eau en Alberta, 100 % des données présentent des LDM qui dépassent la CESE proposée. Cela met en évidence l’un des difficultés du recours aux données de CNT dans l’évaluation préalable, si l’on veut faire des comparaisons avec la CESE.

Réponse 15 : Le terme « LDM » a été retenu dans l’évaluation préalable afin de maintenir l’uniformité et la terminologie utilisée par la plupart des fournisseurs de données (c.-à-d. dans la déclaration des LDM atteintes). En outre, il n’a pas été possible de trouver une définition statistique ou formelle claire de la LDD, et il convient d’éviter toute confusion avec les limites de déclaration ou les limites de déclaration des laboratoires.

Les comparaisons entre les données provinciales sur la qualité de l’eau et la CESE ont été supprimées.

Résumé du commentaire 16 : On se demande si une évaluation de la qualité des données a été effectuée pour les ensembles de données de surveillance résumés dans l’évaluation préalable et si les données aberrantes ont été supprimées à l’issue des essais et examens appropriés. Il est difficile d’être d’accord avec les statistiques fournies. Dans le cas de l’ensemble de données de la Colombie-Britannique, certaines LDM peuvent atteindre 100 μg/L. La substitution par la moitié de la LDM pour des LMD aussi élevées sans confirmation de la qualité des données pourrait se répercuter sur les résultats statistiques.

Réponse 16 : On a supposé que les ensembles de données provinciales sur la surveillance de la qualité de l’eau avaient fait l’objet d’un contrôle de qualité par les producteurs de données. Les ensembles de données ont été modifiés au minimum afin d’être aussi transparents que possible pour obtenir des analyses reproductibles. Les valeurs aberrantes soupçonnées et les données présentant des LDM élevées n’ont pas été supprimées, mais elles ont fait l’objet d’un exposé dans le texte ou d’une remarque dans le tableau 7-1. Toutefois, on a noté que certains sites d’échantillonnage de l’ensemble de données de la Colombie-Britannique n’étaient pas associés à une surveillance des concentrations ambiantes (c.-à-d.  données désignées par les termes « tendance », « rejet autorisé » et « rejet non autorisé »). Ces lieux d’échantillonnage ont été retirés de l’ensemble de données et les statistiques sommaires ont été mises à jour.

Résumé du commentaire 17 : Le nombre d’installations avec un dépassement de la CESE, indiqué dans le tableau 7-2 de l’évaluation préalable, n’est peut-être pas exact et devrait être supprimé. Ceci est dû à la comparaison prudente entre les CEE du CNT et une CESE du CNLibre. Il se peut que la fraction de CNLibre dans les CEE du CNT ne dépasse pas la CESE et, par conséquent, le nombre d’installations présentant de véritables dépassements de CESE peut être plus faible. En outre, on ignore si le nombre d’installations représente des points de données ou des points de rejet final.

Réponse 17 : Le tableau 7-2 a été remplacé par la figure 7-2 dans l’évaluation préalable, et le nombre d’installations présentant des dépassements de CESE a été supprimé. La figure 7-2 présente maintenant des diagrammes de quartiles et des diagrammes en violon divisé des concentrations de CNT pour les utilisateurs de cyanure et les non-utilisateurs de cyanure par zone exposée et par zone de référence. Il est reconnu que la comparaison entre les concentrations de CNT et une CESE de CNLibre est une approche potentiellement prudente et que la fraction de CNLibre dans les CEE de CNT peut ou non dépasser la CESE, comme cela est abordé ailleurs dans ce tableau. En raison de la taille limitée des échantillons, les données des points de rejet final ont été regroupées pour représenter une installation.

Résumé du commentaire 18 : Les statistiques descriptives résumant les concentrations de CNT dans les zones exposées et les zones de référence pour le secteur des mines de métaux (tableau 7-2 de l’évaluation préalable) indiquent un pourcentage élevé de non-détections (p. ex., les médianes des zones exposées et les zones de référence sont des non-détections, comme l’indique la note de bas de page). Compte tenu de ce qui précède, veuillez ajouter la gamme des LDM (conformément au tableau 7-1) et envisager de reprendre les statistiques descriptives en utilisant des méthodes statistiques plus appropriées pour les ensembles de données comportant de grands pourcentages de non-détections et de LDM élevées.

Réponse 18 : Le tableau 7-2 a été remplacé par la figure 7-2 dans l’évaluation préalable afin de mieux résumer les données importantes concernant les zones exposées et les zones de référence du secteur des mines de métaux, y compris les données sur les non-détections. La figure 7-2 combine des diagrammes de quartiles illustrant la distribution des concentrations de CNT selon les zones exposées et les zones de référence et en fonction des utilisateurs et des non-utilisateurs de cyanures et des diagrammes en violon montrant la distribution et la densité des concentrations de CNT détectées et non détectées.

D’autres méthodes statistiques permettant de générer des statistiques descriptives ont été explorées pour l’analyse propre aux sites du secteur des mines de métaux, mais pas pour les données groupées des zones exposées et des zones de référence pour le secteur. Les résultats étaient similaires entre les autres méthodes et la méthode de substitution et les moyennes et médianes générées par les autres méthodes avaient tendance à montrer des différences de valeurs plus importantes entre les zones exposées et les zones de référence correspondantes. Cette étude n’a pas été réalisée pour le secteur des mines de métaux dans son ensemble, car l’estimation des statistiques descriptives à l’aide des autres méthodes implique une estimation des valeurs pour les non-détections sur la base des tendances au sein de l’ensemble de données original qui peuvent ne pas être présentes lorsque les ensembles de données sont regroupés.

La gamme des LDM a été ajoutée au texte du tableau accompagnant la figure 7-2.

Résumé du commentaire 19 : Il semble y avoir un biais dans cet énoncé de la page 26, « Étant donné que les limites de détection (p. ex. 0,1 mg/L CNT) étaient souvent supérieures à la CESE, une non-détection ne signifie pas l’absence de cyanures dans un échantillon, et les concentrations de cyanures excédant la CESE peuvent être plus nombreuses que ce que la proportion de détections pourrait suggérer ». Il est également plausible que le cyanure soit présent à des concentrations naturelles, ou à des concentrations inférieures à la moitié de la LDM, dans plusieurs cas (comme on le voit dans l’ensemble des données de référence).

Réponse 19 : On sait que les deux scénarios sont plausibles, et l’énoncé a été revu. Une non-détection indique simplement que la concentration est inférieure à la limite de détection, et la concentration « réelle » peut rester soit au-dessus, soit au-dessous d’une limite de détection de la méthode substituée par la moitié de cette limite. D’autres méthodes pour la prise en charge des non-détections ont été explorées, et permettraient d’obtenir des résultats d’évaluation similaires, comme il est décrit ailleurs dans ce tableau.

Résumé du commentaire 20 : Fournissez les fréquences de détection pour les ensembles de données sur les CEE utilisés dans l’analyse propre aux sites pour le secteur des mines de métaux (c.-à-d. le tableau 7-3).

Réponse 20 : Les fréquences de détection en pourcentage ont été ajoutées à la figure 7-3 de l’évaluation préalable (l’ancien tableau 7-3). Elles ont également été ajoutées pour d’autres ensembles de données sur les CEE, mais elles n’ont pas été founies par certaines sources, qui ne rapportaient que des concentrations moyennes.

Résumé du commentaire 21 : Les concentrations de CNDAFa et de CNLibre dans les zones exposées de certains sites du tableau 7-4 sont similaires aux concentrations de référence correspondantes (p. ex. les sites 6, 7 et 10). Il faudrait confirmer si cela est une fonction de la méthode de substitution des données utilisée, car le nombre de non-détections n’est pas fourni.

Réponse 21 : Les fréquences de détection ont été ajoutées pour les sites 1, 2, 6, 9 et A dans le tableau 7-2 de l’évaluation préalable (l’ancien tableau 7-4). Elles n’étaient pas disponibles pour les sites 1 (données de 2008 à 2010) et 5. Pour les sites 1 (données de 2011 à 2016), 2 et A, il semble que la similitude des concentrations entre les ensembles de données des zones exposées et des zones de référence soit due à de faibles fréquences de détection. Les autres méthodes ne permettraient pas d’estimer les tendances centrales pour la plupart de ces ensembles de données en raison des faibles fréquences de détection (c.-à-d. moins de 20 % ; Helsel, 2012) ou des fréquences de détection inconnues. D’autres méthodes ont été explorées pour les ensembles de données du site 7 afin de calculer les médianes et les moyennes pour les zones exposées et de référence (Helsel, 2012, Bolks et al., 2014), de la même manière qu’elles ont été appliquées pour les ensembles de données de la figure 7-2. La méthode de remplacement appliquée (régression robuste sur les statistiques d’ordre, RRSO) a donné lieu à des valeurs médianes et moyennes plus élevées que celles générées par l’approche de substitution (une moitié de LDM). Par exemple, la médiane et la moyenne des zones exposées sont de 11 µg/L et 12 µg/L, respectivement, estimées par la méthode RRSO, et de 2,5 µg/L et 6,7 µg/L, respectivement, estimées par l’approche de substitution.

Résumé du commentaire 22 : Il convient d’inclure un tableau et une brève discussion des limites de détection actuelles par les méthodes d’analyse standard pour le CNDAFa et le CNLibre, afin de s’assurer que la CESE est facilement atteignable dans les échantillons d’eau de surface prélevés dans l’environnement. Certaines méthodes d’analyse du CN ne sont pas utilisées au Canada. Très peu de méthodes, voire aucune, pourraient déterminer de manière fiable le CNT à 1,7 µg/L dans un échantillon du secteur de l’exploitation minière. Les biais et les interférences sont souvent non quantifiés lorsqu’il s’agit de matrices complexes comme celles de l’exploitation minière. Des développements récents au sein du comité technique (CT) 147/SC2 de l’ISO ont abouti à la formation du groupe de travail 66 sur les méthodes d’analyse du cyanure, qui a normalisé deux méthodes d’analyse permettant d’atteindre une limite de quantification de 1,5 µg/L pour le CNLibre dans les solutions d’échantillons du secteur minier.

Réponse 22 : Un examen (Ma et Dasgupta, 2010) des méthodes de quantification des cyanures indique l’existence de méthodes dont les limites de détection sont inférieures à la CESE (p. ex., 0,5 µg/L, qui est considéré comme la limite de détection fiable la plus basse pour les eaux de surface ; (ATSDR, 2006 ; Delaney, 2018). Un exposé sur les incertitudes liées aux limites de détection de l’ensemble de données pour le secteur des mines de métaux a été ajoutée à la section 7.2.4 de l’évaluation préalable, et les incertitudes plus grandes associées aux limites de détection sont abordées plus en détail dans la section 7.3.3.

Résumé du commentaire 23 : L’article de Johnson et al. (2002) montre des failles dans la chimie analytique, en plus des conditions ambiantes non représentatives. Les auteurs utilisent également une méthode non standard de mesure du CNDAFa et du CNT.

Réponse 23 : Le texte a été mis à jour pour reconnaître les incertitudes de cette étude.

Résumé du commentaire 24 : Au-delà de la comparaison entre les CEE et les CESE, rien n’indique des effets nocifs sur la vie aquatique au Canada dans l’évaluation préalable.

Réponse 24 : Aucune étude de terrain à long terme propre au cyanure uniquement n’a été trouvée dans la littérature. L’évaluation préalable tient compte des propriétés dangereuses à long terme du cyanure et de l’exposition potentielle pour évaluer le risque pour l’environnement.

Gestion des risques

Résumé du commentaire 25 : Le cadre de gestion des risques doit contenir un énoncé reconnaissant que toutes les installations qui utilisent du cyanure ne présentent pas des concentrations élevées dans leurs effluents ou dans les milieux récepteurs. Il faudrait également préciser certains points dans les outils de gestion existants, comme les exigences provinciales en matière de permis et les dispositions relatives aux ESEE dans le REMMMD, qui exigent la surveillance des populations de poissons.

Réponse 25 : Noté. Ce point est abordé dans l’approche de gestion des risques.

Résumé du commentaire 26 : Dans le cadre de gestion des risques, des publications ont rapporté la présence de cyanure dans les produits ignifuges utilisés pour lutter contre les feux de forêt. Le document d’évaluation des risques ne mentionne ni n’évalue l’importance de cette source anthropique potentielle de cyanure.

Réponse 26 : Le cadre de gestion des risques ne mentionne pas les produits ignifuges utilisés pour les feux de forêt. Toutefois, à la section 4.3, l’évaluation préalable examine l’utilisation antérieure des ferrocyanures dans les produits ignifuges utilisés contre les feux de forêt. En raison de l’absence d’exposition à cette source dans l’environnement, ce scénario n’a pas été examiné de façon plus poussée.

Résumé du commentaire 27 : En raison de lacunes en matière de données, il est exigé que des données du CNDAFa dans les effluents soient recueillies, ce qui est désagréable. La valeur de la CESE est une valeur du milieu récepteur, et les données sur les effluents ne doivent pas être comparées à une recommandation visant les milieux récepteurs. Par conséquent, la collecte de données sur le CNDAFa dans les effluents à des fins de comparaison directe avec la valeur de la CESE n’est pas jugée appropriée.

Réponse 27 : En raison de lacunes en matière de données, il est exigé que des données sur le CNDAFa dans les effluents soient recueillies, et dans les zones exposées et les zones de référence des plans d’eau récepteurs. Les quotients de risque sont de préférence calculés à l’aide des données sur l’environnement récepteur; toutefois, les données sur les effluents peuvent donner un aperçu, en particulier si les données sur l’environnement récepteur sont rares.

Résumé du commentaire 28 : Le nombre de mines ayant déclaré utiliser du cyanure doit être corrigé à l’aide des données figurant dans le Rapport de situation sur la performance des mines de métaux assujetties au Règlement sur les effluents des mines de métaux en 2015.

Réponse 28 : Noté. Ce point est abordé dans l’approche de gestion des risques.

Résumé du commentaire 29 : Le libellé proposé pour l’objectif environnemental devrait être révisé. Actuellement, cela implique que les concentrations dans les effluents doivent respecter la CESE, ce qui n’est ni approprié ni nécessaire. En outre, les concentrations dans les effluents sont actuellement mesurées en fonction du CNT, alors que la CESE est basée sur le CNLibre.

Réponse 29 : Noté. Ce point est abordé dans l’approche de gestion des risques.

Résumé du commentaire 30 : L’auteur de la demande est généralement d’accord avec l’objectif de gestion des risques proposé tel qu’il est rédigé.

Réponse 30 : Noté.

Résumé du commentaire 31 : Le texte sur les outils existants permettant de réduire les rejets anthropiques de cyanure dans l’environnement doit inclure les pratiques actuelles de gestion des cyanures utilisées dans le secteur minier.

Réponse 31 : Noté. Ce point est abordé dans l’approche de gestion des risques.

Résumé du commentaire 32 : Le texte qui décrit l’utilisation du cyanure dans différentes provinces ou territoires peut amener le lecteur à conclure à tort que l’utilisation du cyanure est interdite dans certaines provinces ou territoires.

Réponse 32 : Noté. Ce point est abordé dans l’approche de gestion des risques.

Résumé du commentaire 33 : Compte tenu de la baisse du seuil pour le CNT dans les effluents à 0,5 mg/L dans le REMMMD, et les dispositions existantes dans le REMMMD sur la létalité aiguë et l’ESEE, ainsi que du Code de pratiques écologiques pour les mines de métaux, il n’est pas nécessaire de disposer de nouveaux outils de gestion des risques pour les effluents d’exploitations minières autres que ceux déjà en place.

Réponse 33 : Le REMMMD prescrit un seuil mensuel moyen pour le CNT de 0,5 mg/L, qui est entré en vigueur le 1er juin 2021. Comme indiqué dans le document de gestion des risques, aucun autre instrument de gestion des risques n’est proposé pour l’instant pour gérer les rejets de cyanure du secteur des mines de métaux. ECCC continuera à surveiller l’efficacité du REMMMD et de ces nouveaux seuils dans la gestion des risques associés aux cyanures.

Résumé du commentaire 34 : Le cadre de la gestion des risques indique à tort qu’« environ 40 % des concentrations mesurées de cyanures totaux dans les échantillons recueillis dans les zones recevant un effluent d’une mine de métal dépassent les concentrations estimées sans effet ». L’énoncé doit être révisé afin de préciser quand les données sur le cyanure libre et total sont utilisées, et d’indiquer que les zones de référence ont également affiché des concentrations élevées supérieures à la CESE.

Réponse 34 : Noté. Cet énoncé est révisé dans l’approche de gestion des risques.

Résumé du commentaire 35 : La conclusion selon laquelle une réduction de la valeur du REMMMD à respecter pour le CNT réduira la charge du CNLibre des sites de mines de métaux n’est pas étayée par les données présentées, et aura des répercussions importantes sur les exploitations à métallurgie complexe.

Réponse 35 : En 2018, le Règlement sur les effluents des mines de métaux (REMM) a été modifié et rebaptisé REMMMD. Les seuils actualisés de substances nocives dans les effluents pour les installations nouvelles et existantes sont entrés en vigueur le 1er juin 2021. La concentration moyenne maximale autorisée par mois pour le CNT est de 0,50 mg/L.

La baisse des concentrations de substances nocives (telles que le CNT) dans les effluents d’exploitation minière devrait entraîner une réduction correspondante de la charge globale de substances nocives telles que le CNLibre dans les eaux réceptrices des exploitations minières.

On peut consulter le REMMMD sur le site Web du ministère de la Justice.

Résumé du commentaire 36 : De nouveaux renseignements ont été fournis en réponse à des demandes d’information.

Réponse 36 : Noté.

Résumé du commentaire 37 : Le cadre de gestion des risques s’est correctement axé sur la structure réglementaire existante déjà en place dans le cadre du REMMMD.

Réponse 37 : Noté.

Résumé du commentaire 38 : On craint que la fabrication et l’utilisation de pigments de couleur constitués de composés du cyanure polymétalliques (tels que le ferrocyanure de cuivre) subissent des répercussions à la suite de l’ajout de tous les complexes de cyanure à l’annexe 1 de la LCPE, même si l’on sait que ces pigments présentent un risque faible.

Réponse 38 : L’utilisation de pigments de couleur composés du cyanure polymétalliques n’a pas été définie comme une source de risque pour l’environnement associé aux rejets de cyanures dans l’évaluation préalable. L’inscription d’une substance à l’annexe 1 de la LCPE ne restreint pas son usage, sa production ni son importation. Elle permet plutôt au gouvernement de prendre des mesures de gestion des risques en vertu de la LCPE 1999.

Résumé du commentaire 39 : Les pigments de couleur, constitués de complexes insolubles contenant du cyanure et plusieurs métaux ou plusieurs atomes de fer, doivent être définis comme solubles uniquement dans un acide fort.

Réponse 39 : L’évaluation préalable décrit les complexes de CNDAFa comme constitués d’éléments tels que le cadmium, le zinc, l’argent, le cuivre, le nickel et le mercure, et qui libèrent du CNLibre dans des conditions légèrement acides (pH 4 à 6). Elle décrit également les complexes de CNDAFo comme composés d’éléments tels que l’or, le platine, le fer et le cobalt, et qui nécessitent des conditions fortement acides pour se dissocier. Cependant, les complexes de CNDAFo peuvent subir une photodégradation pour libérer du CNLibre dans certaines conditions environnementales, y compris des valeurs de pH moins acides.

Résumé du commentaire 40 : Le ferrocyanure de tétrasodium est entièrement consommé dans un procédé de réaction fermé et humide lors de la synthèse du ferrocyanure de cuivre. Il serait raisonnable d’envisager une exclusion du ferrocyanure de tétrasodium.

Réponse 40 : L’évaluation préalable n’a pas établi que l’utilisation du ferrocyanure de tétrasodium dans la synthèse du ferrocyanure de cuivre était une source de cyanures préoccupante pour l’environnement. Par conséquent, aucune gestion des risques n’a été proposée pour cette utilisation.

Résumé du commentaire 41 : Contrairement au cadre de gestion des risques, le Brésil et la Turquie n’ont pas interdit l’utilisation du cyanure dans l’extraction de l’or ou la production liée à l’or.

Réponse 41 : Noté. Ce point est abordé dans l’approche de gestion des risques.

Résumé du commentaire 42 : Le recours au Code de gestion du cyanure comme outil complémentaire de gestion des risques est bien accueilli. L’un des principaux défis consiste à élargir ce Code du cyanure afin d’englober un plus grand nombre de sociétés minières de taille moyenne et plus petite.

Réponse 42 : Noté.

Résumé du commentaire 43 : Le cadre de gestion des risques conclut qu’il y a lieu d’abaisser la norme nationale de référence sur la qualité des effluents relative au CNT  du REMMMD afin de réduire les risques pour l’habitat des poissons. Toutefois, aucune comparaison n’est fournie entre la concentration de CNT au point de rejet dans les effluents de mines de métaux du REMMMD et les mesures dans le milieu aquatique contenues dans l’évaluation préalable pour étayer cette conclusion.

En vertu du REMMMD, les installations d’exploitation minière de métaux qui utilisent des cyanures dans leur procédé déclarent les concentrations dans leurs effluents et surveillent les concentrations de CNT dans le milieu récepteur dans le cadre d’ESEE. Sur les six installations présentées dans l’évaluation préalable qui ont mesuré le CNDAFa et le CNLibre dans les zones recevant des effluents disponibles, cinq des concentrations médianes ou moyennes dans les zones exposées et les zones de référence correspondantes étaient comparables. Cependant, il existe des incertitudes quant à ces ensembles de données compte tenu de la petite taille des échantillons et, à l’exception d’un site, la fréquence de détection est faible. Les données de surveillance du CNT étaient plus faciles à obtenir en comparaison, et le CNT était fréquemment détecté dans le milieu récepteur à des concentrations dépassant la CESE.

Résumé du commentaire 44 : Dans le cas où une exploitation présente un excès de 1 ppm de CNT exclusivement sous forme de cyanure de fer, il n’existe aucune option de traitement économiquement faisable. Ceci n’a manifestement pas été pris en considération.

Réponse 44 : Les mesures requises pour que les mines se conforment aux nouveaux seuils de substances nocives telles que le CN dans les effluents qui figurent dans le REMMMD étaient basées sur le rendement actuel de l’industrie minière, les systèmes de traitement des effluents existants et les soumissions faites dans les rapports d’ESEE du REMMMD ou les sources de données publiques (p. ex., permis provinciaux/territoriaux).

Nouvelles informations et données

Résumé du commentaire 45 : Un intervenant a indiqué qu’il utilisait une substance contenant du cyanure en faible quantité (< 0,01 tonne/an).

Réponse 45 : Noté.

Résumé du commentaire 46 : Le pourcentage de lumière à des longueurs d’onde inférieures à environ 400 nm est fortement atténué par l’atmosphère, les nuages et certaines plantes. Par exemple, très peu de lumière diffuse atteindra la surface d’un étang ou d’un cours d’eau entouré d’un couvert arboré. La lumière restante est davantage atténuée par la réflexion à la surface de l’eau, ainsi que par la sorption et la diffusion dans la colonne d’eau.

Réponse 46 : Des renseignements supplémentaires sur la voie de photodissociation, provenant d’études menées à des intensités lumineuses et de rayonnement UV réalistes ont été ajoutés à l’évaluation préalable.

Résumé du commentaire 47 : Zepp et Cline (1977) ont établi des taux de photodécomposition pour les espèces chimiques dans l’eau, qui ont été appliqués aux cyanures de fer par Broderius et Smith (1980) en utilisant des facteurs tels que la profondeur de l’eau, la turbidité, la saison et les fluctuations diurnes, et ont conclu que « le HCN produit par la photolyse des cyanures de fer a une importance toxicologique minimale à une profondeur inférieure à 50 à 100 cm ».

Réponse 47 : Les renseignements supplémentaires mentionnés ont été pris en compte et l’évaluation préalable a été révisée.

Résumé du commentaire 48 : Simovic et Snodgrass (1989) ont ensuite conclu que la perte de CN est exclusivement régulée par volatilisation, car les eaux naturelles ont généralement un pH inférieur à 8,5; par conséquent, la photodécomposition des espèces de cyanure de fer ne peut pas entraîner une accumulation de CNLibre dans les milieux aquatiques.

Mudder (1998) conclut également que la dégradation des cyanures de fer dans les eaux de surface à proximité d’installations minières en activité, quelle que soit la configuration des eaux de surface ou les conditions ambiantes, n’entraîne pas d’accumulation de CNDAFa.

Réponse 48 : Si la volatilisation est importante pour l’élimination du HCN des milieux aquatiques, on a observé que la demi-vie du HCN dans l’eau varie entre 22 heures et 111 heures, en fonction de divers facteurs, notamment la turbulence, les concentrations initiales et les températures. De plus, un exposé sur deux études (Rader et al., 1995 ; Osathaphan et al., 2013) a été ajouté à l’évaluation préalable pour discuter davantage de la longévité potentielle du CNLibre dans les solutions exposées à la lumière.

Résumé du commentaire 49 : Une méthode est en cours d’élaboration pour l’analyse du cyanure. Elle présente moins de biais et d’effets d’interférence que les méthodes existantes basées sur la distillation et est directement applicable aux solutions provenant du secteur minier.

Réponse 49 : Noté.

Résumé du commentaire 50 : L’élaboration d’une méthode validée pour la mesure du CNLibre dans les eaux de surface est en cours en Europe. Les modifications apportées à cette méthode sont orientées vers le développement d’équipement et de protocoles d’analyse permettant de mesurer des concentrations extrêmement faibles de CNLibre dans les eaux naturelles.

Réponse 50 : Noté.

Devenir et comportement dans l’environnement

Résumé du commentaire 51 : Il existe des preuves solides montrant que la photodégradation des espèces de cyanure de fer se déroule selon une cinétique de premier ordre et qu’elle constitue l’étape limitante d’une voie de dégradation à plusieurs espèces, où la volatilisation du HCN se déroule beaucoup plus rapidement dans l’environnement, de sorte que la dégradation du cyanure de fer ne peut pas entraîner d’accumulation des espèces de CNDAFa ou de CNLibre dans les milieux aquatiques. Comme il a été présenté dans l’évaluation préalable, il n’y a pas de différence considérable entre les concentrations de CNDAFa dans les zones de référence (fond) et dans les zones exposées (influencées par la mine), ce qui montre que cette étape limite le taux de CNT.

Réponse 51 : Le taux de volatilisation du HCN peut être influencé par des facteurs tels que le pH, la température, l’agitation dans la colonne d’eau, le rapport surface/volume de la solution et la concentration initiale (Johnson, 2015), qui peuvent varier selon les endroits. En laboratoire, la demi-vie de volatilisation du HCN varie de 22 heures à 111 heures (Broderius et Smith, 1980) ; par conséquent, le HCN peut encore s’accumuler dans l’environnement dans certaines conditions.

Du texte supplémentaire concernant les taux de volatilisation a été ajouté à l’évaluation préalable.

Résumé du commentaire 52 : L’évaluation préalable indique que le CNDAFo va subir une photodissociation dans l’environnement pour produire du CNLibre. Cependant, le seul article qui tient compte d’un cadre environnemental est celui de Johnson et al. (2002), qui mesure la photodégradation d’une solution de Fe(CN)6 provenant d’une solution de lixiviation en tas non opérationnelle déversée dans un canal artificiel. Johnson et al. (2002) présentent des fluctuations diurnes opposées du CNDAFa et du Fe(CN)6, qu’ils attribuent à la photodégradation. Cet article présente des conclusions contradictoires à celles de plusieurs d’études publiées, à savoir qu’il n’y a pas d’incidents rapportés dans l’industrie minière mettant en cause des rejets d’effluents contenant des concentrations élevées de cyanure de fer, qui ont abouti à la production de concentrations de CNLibre conduisant à des effets toxiques dans un système récepteur ou son écosystème aquatique (Mudder, 1985).

Réponse 52 : L’évaluation préalable a été mise à jour afin de fournir de nouvelles preuves de la photodégradation des complexes du cyanure dans des milieux naturels.

Des études menées par Exall et al. (2011 et 2013) ont également démontré que les ferrocyanures peuvent se dissocier en CNLibre une fois que les produits de déglaçage sont épandus sur les routes et aires de stationnement. Little et Calfee (2000, 2002, 2003) ont également observé une photodissociation des ferrocyanures (dans les produits ignifuges utilisés contre les feux de forêt) en CNLibre.

Consultation ou mobilisation des intervenants

Résumé du commentaire 53 : On craint que l’approche basée sur l’entité utilisée dans l’évaluation préalable des effets sur l’environnement implique des toxicités étant donné la composition élémentaire.

Réponse 53 : L’évaluation écologique préalable utilise une approche basée sur la fraction pour la caractérisation des risques, car diverses substances contenant du cyanure peuvent se dégrader pour produire du CNLibre. Les mesures de gestion des risques proposées concernent les secteurs associés aux préoccupations d’effets sur l’environnement décrites dans l’évaluation préalable.

Conclusion

Résumé du commentaire 54 : Il y a un consensus quant à la conclusion de l’évaluation préalable selon laquelle les précurseurs contenant plusieurs atomes de fer, y compris les pigments de couleur portant les numéros de registre du Chemical Abstracts Service 14038-43-8 et 25869-00-5, ne présentent pas de risque notable lors de leur utilisation.

Réponse 54 : Noté. Il a été précisé que le risque pour la santé humaine est considéré comme faible pour les complexes du cyanure avec plusieurs atomes de fer.

Références

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