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Le mercure est une substance toxique en vertu de la Loi canadienne sur la protection de l’environnement. Le mercure se présente sous plusieurs formes et peut se déplacer d’un milieu à un autre, par l’air, l’eau et le sol. À l’état gazeux, le mercure peut demeurer en suspension dans l’atmosphère pendant des mois, se déplacer à partir de son point d’émission et se déposer sur la terre et l’eau. Le mercure est rejeté dans l’environnement à partir de sources naturelles comme l’activité volcanique, les incendies de forêt et l’érosion, ainsi que par l’activité humaine. Les sources naturelles représentent environ 60 % du mercure déposé chaque année au Canada. L’activité industrielle et d’autres activités humaines sont responsables de la proportion résiduelle de 40 % des dépôts annuels de mercure. La forme de mercure la plus dangereuse est le méthylmercure, qui peut causer de graves problèmes aux animaux et aux êtres humains. Le méthylmercure est très toxique et s’accumule dans les tissus des organismes vivants. Il s’ensuit que des animaux qui se nourrissent d’autres animaux se retrouvent avec une quantité plus grande de mercure dans le corps. Chez les êtres humains, le mercure provient principalement de la consommation d’aliments, surtout du poisson et des mammifères marins.

Depuis de nombreuses années, le gouvernement du Canada a travaillé à la protection des Canadiens et de leur environnement contre les risques liés au mercure, en réduisant au minimum, et dans la mesure du possible, l’élimination des émissions et des rejets de mercure. Ce rapport fait état des progrès réalisés depuis 2007 à l’égard de cet objectif. Il dresse le tableau des émissions et des rejets de mercure issu des activités humaines, décrit les tendances en matière de données de surveillance environnementale et de biosurveillance humaine, et aborde les diverses mesures prises par le gouvernement canadien pour gérer les risques associés au mercure, ainsi que le rendement de l’ensemble de ces mesures au final. Ce rapport contient les conclusions que voici :

  1. Des progrès ont été réalisés en ce qui concerne la réduction des niveaux de mercure dans l’environnement. Entre 2007 et 2017, les émissions atmosphériques de mercure issu des activités humaines au Canada ont subi une réduction de 61 %, tandis que les rejets de mercure dans l’eau ont diminué de 66 %. Les niveaux de mercure dans l’atmosphère et chez les animaux ont en règle générale diminué ou se sont stabilisés au Canada. Les principales exceptions concernent l’Arctique et des régions de l’Ouest canadien, où une hausse des niveaux de mercure a été observée dans l’atmosphère à certains endroits et chez certains animaux.
  2. Il y a eu une réduction de l’exposition des Canadiens au mercure. Dans l’ensemble, les taux d’exposition de la population canadienne sont faibles et stables, même si certaines variations peuvent être observées parmi les populations autochtones. Les populations inuites du Nord ont des niveaux de mercure plus élevés, mais ces taux ont diminué au fil des ans, ce qui s’expliquerait par la consommation moindre de certains aliments prélevés dans la nature et qui contiennent du mercure. En ce qui a trait aux autres sources possibles d’exposition, des mesures de gestion ont déjà été prises en ce qui concerne la peinture, les jouets, les produits cosmétiques, les produits de santé naturels, l’eau potable et les pesticides.
  3. Les mesures de gestion des risques ont contribué aux objectifs globaux de protection des Canadiens et de leur environnement contre le mercure. Une analyse du rendement des Standards pancanadiens pour les émissions de mercure provenant des centrales électriques alimentées au charbon et des Avis sur la prévention de la pollution provenant des interrupteurs au mercure et des résidus d’amalgame dentaire a indiqué que les objectifs de gestion des risques ont été atteints. Les nouvelles mesures de gestion des risques adoptées comprennent notamment : le Règlement sur les produits contenant du mercure; le Règlement sur la réduction des émissions de dioxyde de carbone – secteur de l’électricité thermique au charbon; Règlement sur l’exportation des substances figurant à la Liste des substances d’exportation contrôlée; Loi relative à la stratégie nationale sur l’élimination sûre et écologique des lampes contenant du mercure; ainsi que le Code de pratique : gestion écologiquement responsable des lampes au mercure en fin de vie utile.
  4. En sa qualité comme Partie de la Convention de Minamata sur le mercure, le Canada a aussi travaillé activement à réduire la quantité de mercure qui pénètre dans l’environnement canadien et qui provient des activités humaines d’autres pays. La majeure partie du mercure issu de l’activité humaine et qui constitue des dépôts au Canada provient d’émissions d’autres pays. Cela étant, de concert avec ses partenaires internationaux, le gouvernement du Canada s’est efforcé d’élaborer et de mettre en oeuvre la Convention de Minamata sur le mercure, en vertu de laquelle les Parties sont tenus de réduire et de maîtriser le mercure pendant tout son cycle de vie.
  5. D’autres mesures de gestion des risques et activités de mesure et de surveillance permanentes du rendement sont essentielles pour protéger encore mieux les Canadiens et leur environnement des effets nocifs du mercure. Comme les risques associés aux émissions et aux rejets industriels de mercure se posent de moins en moins, il faudra envisager de nouvelles mesures de gestion des risques. La mesure du rendement est un outil utile pour évaluer l’efficacité des mesures de gestion des risques et déterminer les domaines où d’autres mesures s’imposent. La surveillance continue est particulièrement importante, car des changements dans les émissions et les rejets et l’évolution des écosystèmes modifient les tendances caractérisant les niveaux de mercure dans l’environnement.

À la lumière des constats de ce rapport, le gouvernement du Canada concentrera ses efforts sur quatre principaux axes : la surveillance des niveaux de mercure chez les êtres humains et dans l’environnement; la gestion des risques associés au mercure, en particulier en ce qui concerne la gestion responsable des résidus de produits contenant du mercure; la communication avec le public; et la collaboration à l’échelle internationale.

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