Installations de préservation du bois, arséniate de cuivre et de zinc ammoniacal : chapitre C-6


6. Protection du personnel

6.1 Premiers soins, précautions et hygiène en cas d'exposition à l'ACZA

L'utilisation de méthodes inadéquates pendant la préparation manuelle de l'ACZA, l'exposition à des déversements mineurs et à des résidus demeurant sur les lieux de travail, ainsi qu'un mode inadéquat de manutention des produits traités peuvent entraîner des répercussions sur la santé humaine. En cas d'exposition à un produit chimique, la gravité et la rapidité d'apparition des effets adverses varient en fonction de la concentration. La règle générale est la suivante : plus grande est la concentration de l’agent de préservation auquel un travailleur est exposé, plus il est essentiel d’adopter des mesures de protection et d'intervention rapides en cas de contact. Il faut intervenir immédiatement en cas de contact avec de l'hydroxyde d'ammonium, de l'acide arsénique ou des solutions concentrées ou diluées d'ACZA. Le tableau 5 présente les mesures de premiers soins à prendre en cas d'exposition à l'ACZA et à ses constituants.

Le personnel doit avoir accès à l’étiquette du pesticide et à une formation appropriée afin de dispenser les premiers soins. Le personnel de premiers soins devrait s'enquérir régulièrement des mesures nouvellement recommandées auprès des fournisseurs de produits chimiques ou des spécialistes en médecine du travail.

Il ne faut pas pratiquer la respiration artificielle sans utiliser un dispositif de barrière, car la personne blessée peut être contaminée (sur la peau) par la solution d'ACZA, le secouriste devenant alors la victime suivante s'il pratique le bouche-à-bouche avec un contact direct.

Pour tous les soins médicaux, toujours prendre l'étiquette du pesticide pour la montrer au personnel médical.

Tableau 5. Premiers soins en cas d'exposition à une solution ou concentré d'ACZA et au concentré d'hydroxyde d'ammonium.

Le personnel doit suivre les recommandations du tableau 6 du chapitre A qui décrit les mesures générales de précaution et d'hygiène personnelle.

6.2 Contrôles réglementaires

Les étiquettes des pesticides contiennent des renseignements sur l'équipement de protection minimal nécessaire et les pratiques d'utilisation du produit. Les mesures de protection des travailleurs indiquées sur l'étiquette du pesticide sont obligatoires. Les règlements municipaux ou provinciaux peuvent exiger des mesures supplémentaires qui peuvent augmenter mais pas réduire, la protection. Le tableau 7 du chapitre A peut être utilisé comme modèle pour résumer les valeurs limites d’exposition (TLV) ou les indices d'exposition biologique (BEI) réglementaires locaux qui s'appliquent à l'installation.

Les limites spécifiques pour la protection des travailleurs sont généralement établies par les règlements provinciaux. Consulter les autorités locales pour connaître la réglementation spécifique applicable.

La plupart des critères réglementaires sont fondés sur les TLV et les BEI recommandés par l'American Conference of Governmental and Industrial Hygienists (ACGIH).Les limites d'exposition sur le lieu de travail prescrites par l'ACGIH sont présentées dans les tableaux 4.0 à 4.4.

Contact avec la peau et les yeux

Pour le contact de la peau et des yeux avec les différents composants de l'ACZA, l'ACGIH a émis les commentaires suivants (11) :

Lorsque les limites recommandées par l'ACGIH (p. ex., pour le cuivre et l'arsenic) ne sont fondées que sur l'inhalation comme voie d’exposition, il est important de noter que ces limites peuvent ne pas tenir compte adéquatement de l'exposition par d'autres voies. L'ACGIH indique que dans ces cas, « les indices d'exposition biologique pourraient servir pour définir les niveaux sécuritaires d'exposition » (11).

Inhalation

L'ACGIH a fixé des TLV pour plusieurs substances selon une exposition par inhalation ou par contact cutané. Dans le cas du cuivre et de l'arsenic, les limites fixées par l'ACGIH sont fondées uniquement sur l'exposition par inhalation. Ces TLV correspondent aux « concentrations atmosphériques des substances, auxquelles la majorité des travailleurs peut être exposée quotidiennement sans subir d'effets néfastes ». La limite à court terme est définie comme « une exposition moyenne de 15 minutes (TWA [time-weighted average]) pondérée en fonction du temps, qui ne devrait être dépassée à aucun moment au cours de la journée de travail ». Les tableaux 4.0 à 4.4 présentent les TLV fixées par l'ACGIH pour l'ammoniac, le cuivre, le zinc et l'arsenic (11) accompagnées des restrictions suivantes :

Ingestion

L'ingestion d'ACZA est à éviter. L'ingestion de liquides renfermant de l'ACZA est improbable si les travailleurs adoptent les règles élémentaires de sécurité présentées au tableau 8. Aucune limite supérieure d'ingestion n'est définie dans les règlements puisqu'il n'y a pas de raison valable pour une telle forme d'absorption.

Les valeurs de toxicité orale pour l'être humain de l'As+5 ne sont pas définies. Les doses létales signalées pour « l'arsenic » et « l'As+3 » vont de 20 à 300 mg (11, 13). La documentation signale des décès après l'absorption des doses uniques suivantes de composés entrant dans la préparation de l'ACZA : 30 mL d'ammoniac à 25 % (11) et de 1,5 à 3,5 g de Cu sous forme de Cu+1 (11).

Le Registry of Toxic Effects suggère que, chez le rat, la forme d'arsenic As+5 est plus toxique que la forme As+3; il est cependant notoire que la réaction des animaux de laboratoire à l'arsenic est différente de celle de l'être humain. On ne peut donc préciser quelle est, pour les êtres humains, la dose létale d'As+5, tel qu'il est employé dans l'ACZA, car on ne peut l’extrapoler à partir des données sur les animaux de laboratoire. Toutefois, dans la mesure où l'As+5 est partiellement métabolisé en As+3, sa toxicité potentielle devrait être aussi élevée que celle de l'As+3.

6.3 Mesures de sécurité

Les travailleurs doivent se familiariser avec les mesures de sécurité suivantes en plus de celles recommandées à la section 6.3 du chapitre A. Les personnes sensibles doivent prendre des précautions particulières pour éviter l'exposition.

6.4 Surveillance biologique des ouvriers exposés

La surveillance biologique est un moyen utile pour évaluer l'efficacité à long terme des mesures de protection appliquées. Il est recommandé d'effectuer une surveillance biologique régulière des travailleurs exposés (surtout de ceux qui manipulent les produits de préservation et le bois traité, comme les opérateurs de l'usine et le personnel du contrôle de la qualité). Veuillez consulter la section 6.4 du chapitre A.

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