Installations de préservation du bois, créosote : chapitre D-10
10. Surveillance de l’environnement et de l’exposition
10.1 Evaluation du niveau de base du milieu naturel
Le Comité des objectifs pour les écosystèmes aquatiques de la Commission mixte internationale (11) a présenté, dans son rapport de 1983, un portrait complet des sources et de la distribution des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) dans les Grands Lacs. Le rapport indique que les principales sources anthropiques d'HAP dans l'environnement sont attribuables à la combustion de combustibles (charbon, pétrole et bois), l'incinération de déchets et la production de coke. Les carburants fossiles, comme le pétrole brut et le combustible de soute, contiennent des HAP et tout déversement accidentel relié à des activités de transport et de navigation contribue considérablement à la contamination des eaux côtières par ces hydrocarbures. La teneur en HAP dans l'eau, l'air et les sédiments à proximité des zones densément peuplées et industrielles est souvent significativement plus élevée que celle des zones non peuplées. Pour illustratrer l'ampleur de la présence des HAP dans l'environnement, le tableau suivant présente des concentrations d'HAP mesurées dans les sédiments, l'eau et le biote des Grands Lacs. Pour illustrer les niveaux de HAP dans l'environnement, les concentrations trouvées dans les sédiments, l'eau et le biote des Grands Lacs sont listées ci-dessous :
Le Benzo[a]pyrène dans l'eau se trouve dans le système des Grands Lacs à une concentration de 0,012 µg/L et le Phénanthrène se trouve à une concentration de 0,024 µg/L (moyenne).
Les données sur les sédiments montrent l'influence des sources anthropiques sur les niveaux de HAP dans l'environnement (par exemple, pour le Benzo[a]pyrène, au lac Supérieur 0,028 µg/kg par rapport au lac Érié 0,255 ± 0,152 µg/kg).
Les données sur les poissons montrent également l'influence des sources anthropiques sur les niveaux de HAP dans l'environnement (par exemple, pour le Benzo[a]pyrène au lac Érié 0,046 ± 0.041 μg/kg et au lac Ontario 0,069 ± 0,044 µg/kg)
Puisque des HAP sont également générés pendant les incendies de forêt et les éruptions volcaniques (11), on peut donc les considérer comme des composés naturels. Il a été estimé que les incendies de forêt représentaient 10 % des émissions totales d'HAP aux États-Unis au milieu des années 1970 (32).
Des cas de rejets provenant d'installations de préservation du bois à la créosote ont été signalés et sont essentiellement attribués à des événements historiques résultant de mauvaises pratiques d'exploitation. La contamination de plusieurs sites d'installations canadiennes de préservation a été signalée (33). Les données existantes, qui sont limitées et peu concluantes, indiquent que les quantités d'HAP introduites dans l'environnement résultant de l'emploi de bois traité sont faibles (34).
Les installations devraient disposer de données sur les concentrations de fond des constituants des agents de préservation dans le milieu naturel avant de commencer leur exploitation. Les usines plus anciennes pourraient ne pas disposer de ces renseignements. Un site similaire situé sur une propriété voisine peut servir de référence. L'installation peut utiliser le modèle fourni dans le tableau 24 du chapitre A.
10.2 Surveillance de l'environnement
Les utilisateurs doivent reconnaitre la possibilité que les eaux de ruissellement des zones d’entreposage du bois traité à la créosote peuvent être contaminées et doivent être surveillées.
Il faut noter que des trousses de terrain pour l'analyse par colorimétrie des HAP dans les sols et l'eau sont disponibles.Veuillez vous référer à votre spécialiste local pour plus d'informations.
10.3 Surveillance de l'exposition en milieu de travail
La surveillance du milieu de travail relève généralement de la province concernée. Les programmes de surveillance de la santé des travailleurs devraient être élaborés avec les organismes de réglementation provinciaux ou locaux en consultation avec une commission de la santé et de la sécurité au travail provinciale, un ministère du Travail, un spécialiste en médecine du travail ou un hygiéniste industriel.
Les composantes appropriées d'un programme de surveillance de l'exposition de l'environnement et des travailleurs sont présentées au tableau 25, « Recommandations en matière de surveillance courante de l'environnement », et au tableau 26, « Recommandations en matière de surveillance courante du milieu de travail », de la section 10.2 du chapitre A, « Recommandations générales pour tous les agents de préservation du bois », de la Partie I.
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