Cent ans d’histoire de conservation des oiseaux au Canada : introduction

Imaginez l’Amérique du Nord à la fin du 19e siècle. Il y avait tellement d’oiseaux à l’époque qu’ils obscurcissaient le ciel pendant leurs migrations. Cette manne céleste semblait inépuisable. On chassait alors sans limites des milliards de tourtes et d’oiseaux de rivage qui finissaient dans nos assiettes. On abattait multitude de canards, hérons et aigrettes pour l’industrie de la mode, friande de chapeaux à plumes.

Puis, le déclin a commencé à se faire sentir. Certaines espèces d’oiseaux étaient plus difficiles à trouver. Le Grand Pingouin et l’Eider du Labrador ont complètement disparu, suivis en 1914 par ce qui avait été jadis l’espèce d’oiseau la plus abondante en Amérique du Nord, la Tourte voyageuse.

Les gens ont alors commencé lentement à se rendre compte que cette chasse incontrôlée avait des conséquences graves pour les oiseaux. Un mouvement de conservation est ainsi né et a mené à la signature d’un des premiers traités internationaux sur la conservation de la faune, ouvrant une nouvelle ère de collaboration internationale pour la protection de la faune et de son habitat.

Signée le 16 août 1916, la Convention Canada-États-Unis concernant les oiseaux migrateurs a jeté les bases pour la conservation des oiseaux qui, dans leur migration, franchissent des frontières internationales. L’année suivante, le 29 août 1917, le Canada adoptait la Loi sur la Convention concernant les oiseaux migrateurs, qui assure l’application de la Convention sur notre territoire en protégeant les oiseaux migrateurs pour leur valeur alimentaire, sociale, culturelle, spirituelle, écologique, économique et esthétique.

L’année 2017 marque le centenaire de cette loi. Même si les menaces qui pèsent sur les oiseaux ne sont plus les mêmes qu’en 1917, cette législation est toujours aussi pertinente. Nous devons maintenant protéger les oiseaux aussi bien au Canada que dans les autres pays où ils migrent, que ce soit contre la perte d’habitat, les collisions avec les structures, la prédation par les chats et le changement climatique. Heureusement, nos quelque 450 espèces d’oiseaux indigènes peuvent compter sur des gens passionnés qui se dévouent pour les protéger : biologistes, bénévoles participant à des inventaires, ornithologues amateurs ou simples citoyens qui apprécient les oiseaux autour de chez eux. Pour célébrer ce centenaire, cent d’entre eux prennent ici la parole, et relèvent le défi de raconter en cent mots leur amour des oiseaux. Leur enthousiasme est contagieux, et nous permet d’espérer le meilleur pour l’avenir.

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