Soutenir la biodiversité à la vie, à la mort

En amont de la vallée Burgoyne, surplombant la ferme Night Owl sur l’île de Salt Spring, en Colombie-Britannique, se trouve le cimetière naturel de l’île de Salt Spring (en anglais seulement). Le cimetière et la ferme familiale appartiennent à Gavin Johnston et Cathy Valentine, 2 personnes qui ont consacré une grande partie de leur vie à apprécier et à respecter la nature, et à tenter de lui rendre tout ce qu’elle nous donne.

« Gavin est biologiste et il est toujours à la recherche de moyens d’accroître la biodiversité et de veiller à ce qu’il y ait beaucoup de faune et de flore ici, révèle Cathy Valentine, gestionnaire du cimetière. Il a cette façon particulière de voir la terre et tout le potentiel qu’elle recèle. »

Les terres agricoles de la vallée (28,3 hectares) sont protégées par la réserve de terres agricoles de la Colombie-Britannique, et la zone fortement boisée en pente à l’arrière de la propriété (5,6 hectares) est en zone rurale.

Lots de cimetière avec des bornes en pierre naturelle, nichés dans la forêt, au cimetière naturel de l’île de Salt Spring.

Lots de cimetière avec des bornes en pierre naturelle, nichés dans la forêt, au cimetière naturel de l’île de Salt Spring.

Souhaitant trouver un moyen de protéger la zone rurale contre le développement, Cathy et Gavin ont commencé à étudier les différentes possibilités qui s’offraient à eux.

Un jour d’été ensoleillé, alors que Gavin et Cathy discutaient avec des amis sur leur terre, Gavin a mentionné qu’il aimerait y être enterré à sa mort. Incertaine que l’on puisse être enterré où bon nous semble, Cathy a commencé à fouiller davantage le sujet. Dans les jours qui ont suivi, elle a découvert que les terres en zone rurale peuvent être utilisées pour des cimetières sur l’île de Salt Spring.

Cette conversation est devenue le point de départ de la prochaine aventure de Cathy et Gavin. Environ un an et demi plus tard, après de nombreuses recherches sur les enterrements écologiques, le cimetière naturel de l’île de Salt Spring a vu le jour.

Contrairement aux cimetières typiques du Canada, avec leurs pelouses bien entretenues, leurs fleurs décoratives et très peu d’espèces sauvages, le cimetière naturel de l’île de Salt Spring est situé dans un bosquet de grands sapins et d’érables, entouré d’êtres vivants. Les lots de cimetière, nichés au milieu des arbres, sont marqués par des pierres naturelles. L’endroit regorge de coins paisibles où se recueillir en souvenir des êtres chers et offre également un lieu de rassemblement rustique pour les célébrations de la vie. En utilisant des cercueils et des linceuls fabriqués à partir de matériaux naturels, en évitant d’utiliser des produits chimiques pour l’embaumement et en laissant pousser les plantes indigènes autour des tombes, l’enterrement écologique est l’option de fin de vie qui respecte le plus l’environnement.

Dès le début, Cathy et Gavin ont réussi à concilier les dimensions environnementales, sociales et économiques. Le développement durable et la conservation de la biodiversité ne font qu’un au cimetière naturel de l’île de Salt Spring, et c’est exactement pour cette raison que celui-ci contribue aux objectifs de conservation du Canada.

Cette année, le cimetière a reçu le statut d’autre mesure de conservation efficace par zone, une première du genre au Canada. En protégeant les terres du développement et en les gérant de manière à conserver la biodiversité, Gavin et Cathy contribuent à l’objectif du Canada de conserver 30 % des terres et des eaux du pays d’ici 2030.

« Le cimetière naturel de l’île de Salt Spring est un excellent exemple de la façon dont les Canadiens et les propriétaires fonciers privés de tous les horizons peuvent contribuer à la conservation de la biodiversité – et dans ce cas précis – dans leur propre cour, indique Olaf Jensen, directeur du Programme des aires protégées à Environnement et Changement climatique Canada. En exploitant le cimetière et en offrant aux gens des options de fin de vie naturelles, Cathy et Gavin gèrent leurs terres de manière à en tirer un revenu et favorisent la biodiversité. »

Les autres mesures de conservation efficace par zone peuvent prendre de nombreuses formes, et elles améliorent la conservation de la biodiversité au Canada. Chaque jour, les Canadiens peuvent prendre des décisions qui encouragent la conservation de la biodiversité, qu’il s’agisse de planter un jardin pollinisateur dans leur cour arrière ou dans leur quartier, ou d’opter pour des solutions écologiques lors de la planification de leur fin de vie. Chaque effort compte, et les propriétaires fonciers privés comme Cathy et Gavin font avancer les choses. 

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