Combustion résidentielle du bois, projet d'échantillonnage des matières particulaires (MP2,5), Whitehorse : chapitre 4


4. Conclusion

L'utilisation des mesures du lévoglucosane, du 14C et du carbone noir en tant que marqueurs durant la campagne d'échantillonnage de deux mois ont permis de déterminer la présence et la contribution de la fumée de bois aux MP2,5 à Whitehorse, atteignant ainsi le premier objectif de cette étude. Les concentrations moyennes de MP2,5 étaient de 7,7 µg/m3 et 10,2 µg/m3 dans les sites du centre-ville et de Riverdale, respectivement. Dans l'ensemble, les concentrations variaient de 1,6 µg/m3 à un maximum de 31,3 µg/m3, le 11 février à Riverdale, dépassant ainsi la valeur de la norme pancanadienne qui est de 30 µg/m3. À noter que cela ne représente pas un excédent officiel, car cela n'est pas basé sur la valeur annuelle du 98e percentile.

En moyenne, les matières particulaires fines à Riverdale étaient principalement composées de carbone organique (55 %), tandis que le carbone élémentaire représentait 7 %. En supposant une relation linéaire cohérente entre le carbone noir mesuré avec l'aethalomètre à Riverdale et les MP2,5 dans les deux sites tout au long de la période d'étude et selon le nombre d'atomes de carbone noir mesurés, une régression linéaire simple a prédit que la valeur de la norme pancanadienne avait probablement été dépassée à cinq reprises à Riverdale (sur une période de neuf jours en février), mais pas au site du centre-ville. Les concentrations hivernales de matières particulaires mesurées au cours de cette étude sont bien plus faibles que celles trouvées lors d'études précédentes au début des années 1980 et étaient comparables aux niveaux actuels de plusieurs collectivités de l'intérieur de la Colombie-Britannique. Toutefois, les résultats de cette étude étaient supérieurs à ceux que l'on retrouve habituellement sur le site du Réseau national de surveillance de la pollution atmosphérique de Whitehorse au cours de la période allant de janvier à mars.

Les calculs fondés sur l'analyse des données sur le 14C indiquent que la contribution moyenne de la fumée de bois aux MP2,5 variait de 70 % à 84 % à Riverdale. Ces résultats sont corroborés par les données sur le lévoglucosane, qui indiquent également une forte influence de la fumée de bois. Les rapports (% p/p) entre le lévoglucosane et les MP2,5 étaient de 4,7 ± 1,6 et de 6,0 ± 2,4 (écart-type moyen) dans le centre-ville et à Riverdale, respectivement, indiquant ainsi une contribution de la fumée de bois légèrement plus élevée à Riverdale. Les résultats du carbone noir issus de l'aethalomètre corroborent également la forte présence de la fumée de bois à Riverdale, avec le signe de fumée de bois le plus important tôt le matin et tard le soir. Les résultats de répartition par source obtenus dans cette étude en ce qui concerne la contribution de la fumée de bois sont relativement proches des résultats des études précédentes menées à Riverdale, de l'inventaire des émissions le plus récent fait à Whitehorse et d'une précédente étude menée en Colombie-Britannique, ce qui rend les résultats crédibles.

Les plus fortes concentrations de MP2,5 à Whitehorse étaient associées à des vents calmes et à une ventilation basse, qui limitent la dispersion, et à de basses températures, qui sont associées à l'augmentation de la combustion du bois. Ces conditions étaient présentes les jours de forte inversion de température au niveau de la surface causée par une crête stable d'air arctique froid ou par l'affaissement soupçonné de masses d'air en provenance du sud et du sud-ouest.

Les résultats de cette étude confirment que les efforts visant à réduire les MP2,5 en hiver à Whitehorse, surtout dans le lotissement de Riverdale, devraient prendre en compte des stratégies de réduction de la contribution de la combustion résidentielle du bois. Si des stratégies de réduction des émissions de la combustion résidentielle du bois sont mises en place, le travail à venir à Whitehorse pourrait comprendre une surveillance afin d'évaluer l'efficacité de ces stratégies. Les recherches à venir devraient idéalement comprendre une surveillance sur une période plus longue afin de mieux comprendre les répercussions de la combustion résidentielle du bois sur la qualité de l'air en saison froide à Whitehorse.

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2017-09-10