Combustion résidentielle du bois, projet d'échantillonnage des matières particulaires (MP2,5), Whitehorse : chapitre 3


3. Résultats et discussion

3.1 Météorologie

Les données météorologiques recueillies durant la période d'étude sont indiquées dans les figures 3 et 4(a, b, c). Les températures sont demeurées en dessous du gel pour la majorité de la campagne d'échantillonnage, avec une moyenne de -12 °C aux deux sites. Les températures moyennes à l'aéroport étaient de -18,2 °C, -16 °C et -9,9 °C pour les mois de janvier, février et mars, respectivement. Cet hiver était donc légèrement plus froid que la période de 30 ans de 1971 à 2000 (-17,7 °C, -13,7 °C et -6,6 °C pour les mois de janvier, février et mars, respectivement).

Figure 3 : Données horaires sur les températures durant la période d’échantillonnage

Figure 3 (See long description below)

Description de la figure

La figure 3 est un graphique linéaire illustrant les mesures horaires de la température pour le centre-ville, Riverdale et l’aéroport de Whitehorse pour la période de l’étude. Ce graphique présente les données du 26 janvier 2009 au 1er avril 2009. L’axe des y indique la température en degrés Celsius et varie de -35 à 10. Les températures aux trois emplacements sont très proches pendant toute la durée de l’étude et varient de -33 degrés à 4 degrés. Il y a eu une période d’environ une semaine affichant des températures plus froides soutenues (inférieures à -15 degrés) du début février à la mi-février et une période d’environ une semaine présentant des températures plus chaudes soutenues (supérieures à -10 degrés) à la fin du mois de mars.

Les roses des vents indiquent une répartition similaire des directions du vent aux deux sites d'échantillonnage, avec des vents suivant généralement la topographie de la vallée du fleuve Yukon. Le site du centre-ville avait une plus grande fréquence de vents plus violents que Riverdale, plus abritée par l'escarpement. Le centre-ville, dont les vents soufflent principalement au sud et, dans une moindre mesure au sud-ouest, pourrait être touché par les émissions de Riverdale. De la même manière, Riverdale, où le vent souffle le plus au nord-ouest et au nord nord-ouest pourrait être touché par les émissions du centre-ville. L'aéroport de Whitehorse subit une distribution vectorielle des vents similaire au site du centre-ville, mais avec une plus grande prédominance de vents venant du sud. Ce site, situé en haut de l'escarpement, n'est pas autant touché par la topographie locale.

Figure 4 : Roses des vents pour la période d'échantillonnage pour le centre-ville (a), Riverdale (b) et l'aéroport de Whitehorse
(a,b et c)

Figure 4 : Roses des vents pour la période d'échantillonnage pour le centre-ville (a), Riverdale (b) et l'aéroport de Whitehorse

Description de la figure

La figure 4 est un ensemble de trois roses des vents (a, b et c), chacune correspondant à un site d’échantillonnage différent : le centre-ville, Riverdale et l’aéroport de Whitehorse, respectivement. Chaque rose a des branches, dont l’orientation indique la direction à partir de laquelle les vents soufflent, et dont la longueur indique la fréquence du vent provenant d’une direction particulière. Les branches sont également divisées en couleurs. Les couleurs de chaque branche représentent la force à laquelle les vents soufflent. Les couleurs sont : noir (0,5-2,1 m/s), jaune (2,1-3,6 m/s), rouge (3,6-5,7 m/s), bleu (5,7-8,8 m/s), vert (8,8-11,1 m/s) et cyan (≥ 11,1 m/s). Il y a également une autre catégorie pour les vents « calmes », qui sont des vents d’une vitesse inférieure à 0,5 m/s et qui ne sont pas indiqués sur la rose. Environ 30 % des vents à chaque emplacement sont classés comme étant des vents calmes.

  1. La rose des vents du centre-ville montre des vents soufflant principalement à partir du sud; ces vents représentent près de 20 % des fréquences totales de vents. Les branches sud et sud-sud-est sont les seules qui présentent des vitesses de vent atteignant la section verte, ce qui indique que les vents les plus forts soufflent également à partir de ces directions. Les contributions sud-sud-est, nord, nord-nord-ouest et nord-ouest représentent chacune environ 8 % des fréquences totales.
  2. La répartition des directions du vent indiquées par la rose des vents de Riverdale est similaire à celle de la rose des vents du centre-ville, mais les vitesses du vent sont bien inférieures. Aucune des branches ne dépasse les vitesses de couleur « rouge ». Sur ce site, les vents du sud représentent une contribution de près de 15 %, alors que les vents du nord-ouest, du nord-nord-ouest et du sud-sud-est représentent une contribution d’environ 13 %, 10 % et 10 %, respectivement.
  3. Le site de l’aéroport présente des vents du sud qui sont dominants, constituant environ 22 % de la contribution totale. D’autres directions représentées sont le nord, le nord-nord-ouest et le sud-sud-est, contribuant chacune à près de 8 à 10 % des fréquences totales. Tout comme pour Riverdale, les vitesses du vent à l’aéroport sont inférieures à celles du centre-ville; seuls les vents du sud correspondent à une section bleue négligeable et les autres correspondent principalement à des sections noires et jaunes.

 

3.2 Résultats des MP2,5

3.2.1 MP2,5 mesurées

Tous les résultats des concentrations de MP2,5 et de carbone organique/élémentaire sont indiqués dans le tableau 1. Plusieurs échantillonnages ont été ratés ou ont dû être éliminés en raison des conditions météorologiques peu clémentes et des problèmes d'échantillonneurs. Les concentrations moyennes et médianes étaient de 7,7 µg/m3 et 6,4 µg/m3 (n = 18), ainsi que de 10,2 µg/m3 et 7,1 µg/m3(n = 12) dans les sites du centre-ville et de Riverdale, respectivement. Les concentrations plus élevées à Riverdale sont probablement dues à des vitesses du vent plus basses et probablement à la plus grande proximité aux sources de fumée de bois, même si un tel inventaire détaillé des émissions n'a pas été entrepris dans le cadre de cette étude. Une reconstruction partielle des masses de MP2,5 au site de Riverdale indique qu'en moyenne (n=12), le carbone constituait la base de la masse des MP2,5, que le carbone organique contribuait à 55 % et le carbone élémentaire à 7 %. Les 38 % restants étaient constitués d'atomes associés au carbone organique et d'espèces inorganiques.

Dans l'ensemble, les concentrations de MP2,5variaient de 1,6 µg/m3 à un maximum de 31,3 µg/m3 (Riverdale, le 11 février). La ville de Whitehorse ou le territoire du Yukon n'ont pas de normes de qualité de l'air ou d'objectifs en place pour les MP2,5. Le standard pancanadien relatif à la moyenne des MP2,5 sur 24 heures est de 30 µg/m3 d'après le 98e percentile, dont la moyenne est établie sur trois années consécutives, tandis que la Colombie-Britannique a établi un objectif pour la moyenne des MP2,5 sur 24 heures de 25 µg/m3 et un objectif pour la moyenne annuelle de 8 µg/m3 À titre de comparaison, les concentrations moyennes de MP2,5 de janvier à mars pour une sélection de villes et villages intérieurs de la Colombie-Britannique sont indiquées dans le tableau 2.

Tableau 1 : Résultats pour les MP 2,5 et le CO/CE
Date MP2,5
(µg/m3)
MP2,5
(µg/m3)
CO
(µg/m3)
CE
(µg/m3)
2009 Centre-ville Riverdale Riverdale Riverdale
AD : aucune donnée
1/24 2,4 1,6 0,5 0,1
1/27 6,3 7,1 5,8 0,9
1/30 2,2 1,6 0,6 0,1
2/2 1,7 AD 1,1 0,1
2/5 13,5 AD 12,1 1,5
2/8 6,9 AD 8,0 1,4
2/11 AD 31,3 18,5 2,4
2/14 AD 19,9 12,5 1,2
2/17 21,0 AD 18,8 2,3
2/20 11,3 AD 9,3 1,0
2/23 15,3 AD 15,3 2,2
2/26 1,9 AD 1,5 0,1
3/1 12,8 AD AD AD
3/4 12,0 12,5 7,2 0,8
3/7 5,4 9,8 5,5 0,5
3/10 6,3 7,2 4,1 0,4
3/13 6,5 7,0 4,2 0,7
3/16 2,0 2,0 0,7 0,1
3/19 5,0 6,0 4,2 0,4
3/22 6,9 21,9 11,6 1,0
Moyenne 7,7 10,2 7,4 0,9
indéterminé 5,4 8,6 6,0 0,8
Tableau 2 : Moyenne des MP 2,5 de janvier à mars, entre 2001 et 2008, dans les communautés intérieures sélectionnées de la Colombie-Britannique (Environnement Canada, 2010)
Endroit MP2.5
(µg/m3)
GoldenFootnote1 10,2
Kelowna 5,7
Prince George 9,8
Quesnel 8,7
Williams Lake 8,2

Les résultats de cette étude pour les MP2,5 sont supérieurs à ceux que l'on retrouve habituellement sur le site du Réseau national de surveillance de la pollution atmosphérique de Whitehorse au cours de la période allant de janvier à mars (se reporter à la figure 1). Une comparaison entre les mesures des MP2,5 prises dans le centre-ville (filtres) avec le site national de surveillance de la pollution atmosphérique (TEOM) a été effectuée pour les 9 jours d'échantillonnage où des données simultanées étaient disponibles (figure 5). La corrélation est faible et l'échantillonneur à filtre indique une mesure généralement plus élevée. Il est difficile de tirer des conclusions d'après un faible ensemble de données; toutefois, les différents emplacements constituent probablement un facteur (se reporter à la figure 2). Dans le centre-ville, la station nationale de surveillance de la pollution atmosphérique est adjacente au fleuve et peut permettre de prélever des échantillons plus propres acheminés vers le fleuve relatifs au site du centre-ville, qui était situé à environ 500 m. Un facteur causatif supplémentaire pourrait être que les appareils de surveillance continue par balance microélectronique indiquent des mesures inférieures aux échantillonneurs à filtre dans des endroits où les hivers sont froids en raison de la perte de matières particulaires volatiles (Allen et al., 1997; Dann et al., 2006). Parallèlement, la station nationale de surveillance de la pollution atmosphérique sera déplacée vers un nouveau site du centre-ville en 2011, à un bâtiment de l'annexe de Wood Street.

Figure 5 : Corrélation des résultats des MP2,5 pour le site du centre-ville (à filtre) et le site national de surveillance de la pollution atmosphérique (TEOM)

figure 5 (See long description below)

Description de la figure

La figure 5 est un diagramme de dispersion indiquant la corrélation entre le site d’échantillonnage du centre-ville et le site du RNSPA. Les deux sites utilisent des méthodes différentes de détection pour les MP2,5. L’axe des x du graphique montre les concentrations de MP2,5 mesurées au site du centre-ville (appareil à filtre), tandis que l’axe des y indique la concentration au site du RNSPA (appareil TEOM). Les plages pour les axes des x et des y vont de 0 à 14 µg/m3 et de 0 à 4 µg/m3, respectivement. Les neuf points représentant les points d’échantillonnage coïncidents sont tracés sur ce graphique, et une régression linéaire est appliquée. Les différents attributs de la régression sont expliqués dans une petite légende au-dessus du graphique. La méthode utilisant des filtres donne généralement des résultats plus élevés que la méthode utilisant des appareils TEOM, et la corrélation est relativement faible (r2 = 0,2000).

3.2.2 MP2,5 modélisées

Pour estimer la moyenne sur 24 heures des concentrations de MP2,5 tout au long de la période d'échantillonnage, une régression linéaire simple a été utilisée afin d'établir un lien entre les données moyennes sur le carbone noir sur 24 heures (mesurées avec l'aethalomètre à Riverdale) et les concentrations de MP2,5 moyennes quotidiennes dans les deux sites (figures 6 a) et 6 b)). Une valeur aberrante (pour laquelle la variance résiduelle standard était supérieure à 2σ) a été supprimée pour chaque régression. Les régressions correspondent bien aux valeurs r2 de 0,93 et à de valeurs prédictives très faibles statistiquement significatives pour le centre-ville et Riverdale.

Figure 6 : Corrélation entre carbone noir et MP2,5 au centre-ville (a) et à Riverdale (b)

Figure 6 : Corrélation entre carbone noir et MP2,5 au centre-ville (a) et à Riverdale (b)

Description de la figure

La figure 6 est composée de deux diagrammes de dispersion. Les deux graphiques sont disposés de façon identique, mais représentent les différents sites, avec la figure 6a représentant le site du centre-ville et la figure 6b représentant le site de Riverdale. Les axes des x des graphiques sont nommés « Riverdale - Carbone noir » et représentent les mesures de carbone noir prises avec l’aethalomètre à Riverdale. Les axes des y des graphiques sont nommés « Centre-ville - MP2,5 » et « Riverdale - MP2,5 » et les concentrations présentées sont exprimées en µg/m3. Les plages des axes des x des deux graphiques (a et b) vont de 0,0 à 2,6 et de 0,0 à 2,4, respectivement, tandis que les axes des y vont de 0 à 22 et de 0 à 35, respectivement. Un modèle de régression linéaire simple est appliqué aux deux graphiques afin d’établir un lien entre les concentrations de carbone noir mesurées avec l’aethalomètre à Riverdale et les concentrations de MP2,5 mesurées aux deux sites d’échantillonnage. La corrélation est très bonne dans les deux cas (r2 = 0,93).

Si l'on suppose une relation linéaire uniforme entre le carbone noir et les MP2,5 de Riverdale aux deux sites tout au long de la période de l'étude et dans la gamme de carbone noir mesurée, les concentrations moyennes quotidiennes de MP2,5 peuvent être prédites à partir de la régression linéaire, du 27 janvier au 31 mars. Les valeurs prédites et associées à un intervalle de confiance de 95 %, ainsi que les valeurs observées sont indiquées dans la figure 7. On peut voir que durant cinq jours à Riverdale, les MP2,5 devaient dépasser la valeur du standard pancanadien, qu'elles ont toutes eu lieu durant une période de neuf jours en février, avec une concentration maximale prédite de MP2,5 de 41,7 µg/m3 (IC de 95 % = 33,1 à 47,4) le 13 février. Au site du centre-ville, on prévoyait que le maximum serait de 25,4 µg/m3 (IC de 95 % = 22,5 à 28,3), également le 13 février.

Figure 7 : Concentrations moyennes de MP2,5 observées et prévues sur 24 heures au centre- ville et à Riverdale (les barres d'erreur sur les valeurs prédites sont les intervalles de confiance de 95 %)

(See long description below)

Description de la figure

La figure 7 est un ensemble de diagrammes de dispersion, notamment un pour chaque site d’échantillonnage. L’axe des x indique la date et les plages du début jusqu’à la fin de l’étude (soit du 26 janvier au 1er avril 2009). Les deux axes des y sont nommés « Centre-ville - MP2,5 » et « Riverdale - MP2,5 » et ils affichent tous les deux des plages allant de 0 à 45 µg/m3. Il y a deux différents points qui sont expliqués par une légende. Les points bleus sont des concentrations de MP2,5 prévues sur la base de concentrations de carbone noir mesurées et du modèle de régression déterminé dans la figure 6, tandis que les points rouges sont des concentrations de MP2,5 réelles mesurées. Les barres d’erreur sur les points bleus représentent des intervalles de confiance de 95 %. Les plus grandes valeurs prévues aux deux sites d’échantillonnage étaient indiquées pour les 12 et 13 février, qui sont les dates auxquelles aucune donnée mesurée n’était disponible.

3.3 Répartition des sources de MP2,5

3.3.1 Marqueurs de la fumée de bois

Tous les résultats du lévoglucosane et du 14C sont indiqués dans le tableau 3. Les concentrations moyennes de lévoglucosane étaient de 453 et 754 ng/m3 au centre-ville et à Riverdale, respectivement, mais variaient considérablement d'un échantillon à l'autre, car la concentration de MP2,5 variait grandement tout au long de l'étude. Les rapports (% p/p) entre le lévoglucosane et les MP2,5 étaient de 4,7 ± 1,6 et de 6,0 ± 2,4 (écart-type moyen) dans le centre-ville et à Riverdale, respectivement, indiquant ainsi une contribution de la fumée de bois légèrement plus élevée à Riverdale. À noter que pour obtenir plus de données afin de calculer les ratios, les filtres endommagés ont été inclus, en supposant que le ratio entre la masse de MP2,5 et la masse de lévoglucosane ne serait pas touché. Les corrélations entre la masse de lévoglucosane et la masse des MP2,5 aux deux sites sont indiquées dans la figure 8. Une plus forte corrélation pour le site de Riverdale (r2 = 0,96) indique qu'il y a une variabilité plus faible de la contribution de la source à cet endroit par rapport au site du centre-ville (r2 = 0,86) qui devrait avoir une contribution plus importante en raison de la circulation et du chauffage des bâtiments commerciaux.

Tableau 3 : Résultats pour le lévoglucosane et le carbone 14
Date Lévoglucosane
(ng/m3)
Lévoglucosane
(ng/m3)
Lévo: MP2,5
(% p/p)
Lévo: MP2,5
(% p/p)
Fraction
de carbone moderne (fM)
Fumée de bois min. (%) Fumée de bois max. (%)
2009 Centre-vile Riverdale Centre-vile Riverdale Riverdale Riverdale Riverdale
AD : aucune donnée
1/24 50 16 2,1 1,0 AD AD AD
1/27 249 604 4,0 8,6 0,85 61 73
1/30 135 31 6,1 1,9 AD AD AD
2/2 74 AD 4,3 9,2 AD AD AD
2/5 741 AD 5,5 5,7 1,00 76 91
2/8 370 AD 5,4 5,4 0,91 67 81
2/11 AD 2 344 4,7 7,5 1,01 77 93
2/14 AD 1 599 5,5 8,0 1,01 76 92
2/17 1 781 AD 8,5 8,8 1,01 77 93
2/20 731 AD 6,5 AD 0,98 73 88
2/23 678 1 314 4,4 5,8 0,97 74 89
2/26 49 AD 2,6 AD 0,88 62 74
3/1 714 AD 5,6 AD AD AD AD
3/4 480 672 4,0 5,4 0,92 67 81
3/7 258 544 4,8 5,6 0,95 69 83
3/10 357 373 5,7 5,2 0,93 65 79
3/13 312 382 4,8 5,5 0,87 61 73
3/16 26 22 1,3 1,1 AD AD AD
3/19 177 399 3,5 6,6 0,92 65 78
3/22 336 1 701 4,9 7,8 1,01 76 92
Moyenne 453 724 4,7 6,0   69,7 84,0
AD 411 752 1,6 2,4      

Figure 8 : Corrélation entre le lévuglocosane et les MP2,5 au centre-ville (a) et à Riverdale (b)

Figure 8: Corrélation entre le lévuglocosane et les MP2,5 au centre-ville (a) et à Riverdale (b)

Description de la figure

La figure 8 montre deux diagrammes de dispersion qui affichent la corrélation entre le lévoglucosane et les MP2,5 à chaque emplacement. La figure 8a présente les mesures du centre-ville, tandis que la figure 8b présente les mesures de Riverdale. Les axes des x des deux graphiques sont nommés « Centre-ville - MP2,5 » et « Riverdale - MP2,5 », respectivement. De la même manière, les axes des y sont nommés « Centre-ville - lévoglucosane » et « Riverdale - lévoglucosane ». Les plages des graphiques a et b vont de 0 à 600 et de 0 à 1 000 µg, respectivement, pour les axes des x, et de -5 à 50 µg et de -10 à 90 µg pour les axes des y, respectivement. Une régression linéaire est appliquée aux deux graphiques à titre d’indicateur de la corrélation entre les MP2,5 et le lévoglucosane à deux emplacements. Les valeurs r2 pour les graphiques a et b sont de 0,86 et 0,96, respectivement.

Les résultats relatifs à la fraction de carbone moderne (fm) tels qu'ils sont déterminés par la University of Arizona Accelerator Mass Spectrometry Facility sont indiqués dans le tableau 3. En raison des incertitudes élevées liées à des apports de polluants faibles dans les filtres, les filtres des échantillons ayant moins de 100 µg de carbone n'ont pas été inclus. Bien qu'il puisse y avoir plusieurs sources de particules de carbone moderne en plus de la fumée de bois, telles que la cuisson, la fumée de cigarette et les aérosols biosynthétiques secondaires, on peut supposer que les deux premiers sont négligeables par rapport à la fumée de bois à Whitehorse. Le rapport moyen entre le carbone organique et le carbone élémentaire était de 8,9 dans cette étude, ce qui indique que des matières organiques secondaires étaient présentes (Ward et al., 2006); cependant, on peut raisonnablement supposer qu'à des températures typiques de la période d'échantillonnage, la contribution biosynthétique à la formation d'aérosols secondaires est faible. Il existe néanmoins une incertitude associée à l'utilisation de la méthode du 14C pour la répartition des sources; il s'agit du besoin de déterminer la fraction théorique de carbone moderne devant être présente dans le bois normalement brûlé à Whitehorse. Les concentrations de 14C dans l'atmosphère ont varié au cours du temps, avec un pic en 1965 dû aux essais nucléaires et un déclin subséquent (Ward et al., 2006). La fraction de carbone moderne présente dans les arbres, qui absorbent le 14C grâce à la respiration de CO2, dépendra donc de l'âge du bois. Afin de calculer la contribution de la fumée de bois indiquée dans le tableau 3, le laboratoire a utilisé les concentrations atmosphériques annuelles de 14C des dernières 130 années. Les pourcentages minimums et maximums de fumée de bois ont été déterminés à partir de calculs utilisant les valeurs atmosphériques moyennes de 14C pour les dernières 5, 10, 20, 30, 40, 50, 60, 70, 80, 90, 100, 110, 120 et 130 années. Étant donné que l'âge du bois mort recueilli dans la zone sud des lacs pour du bois de combustion à Whitehorse varie entre 60 et 120 ans (K. Price, comm. pers., 15 janvier 2010), ce calcul devrait fournir une estimation raisonnable de la contribution de la fumée de bois pour cette étude. La contribution de la fumée de bois était comprise entre 61 % et 93 % avec une moyenne située entre 70 et 84 %. En hiver, à Whitehorse, la source prédominante de fumée de bois devrait être la combustion résidentielle du bois. Les seules autres sources de combustion du bois sont les chaudières industrielles/commerciales au bois; toutefois, ces appareils sont relativement peu nombreux et ne devraient pas être une source significative de fumée de bois par rapport à la combustion résidentielle du bois, en particulier à Riverdale.

Les résultats de cette étude sont relativement similaires aux études précédentes effectuées à Riverdale, dans lesquelles la modélisation du système de mesure des produits chimiques indiquait que la combustion résidentielle du bois constituait 90 % de la masse de particules; ces résultats ont été confirmés par une analyse au 14C, indiquant que près de la totalité du carbone aérosol provenait de sources modernes (McCandless, 1984). Les résultats sont également très proches du plus récent inventaire des émissions pour Whitehorse, qui estimait que 82 % des MP2,5 étaient attribuables à la combustion du bois pour le chauffage (Senes, 2008), bien que l'on prévoit que ce nombre soit plus élevé pour la saison hivernale.

Le tableau 4 indique les résultats relatifs à la concentration de lévoglucosane et à la répartition des sources pour certaines études récentes effectuées dans l'ouest de l'Amérique du Nord. Les résultats de l'étude actuelle sont comparables aux résultats d'une étude effectuée à Golden, en Colombie-Britannique, qui déterminait la contribution de la combustion du bois aux MP2,5 à l'aide d'une modélisation à factorisation de matrice positive. Les conditions de combustion du bois à Golden devraient être les mêmes que celles de Whitehorse. En outre, les études réalisées à Golden et à Prince George utilisaient le même laboratoire pour l'analyse du lévoglucosane que celui de l'étude actuelle, ce qui a permis de comparer directement les résultats.

Tableau 4 : Concentrations de lévoglucosane ambiant en hiver et ratio de lévoglucosane/MP 2,5
Emplacement de l'étude [Lévoglucosane] (ng/m3) (moyenne ± écart-type moyen) [Lévo]/[MP2,5] (%) (moyenne ± écart-type moyen) Combustion du bois Contribution aux MP2,5 Référence
Golden, C.-B.1.1 1020 ± 478 5.1 ± 1.1 74 %a Jeong et al., 2008
Prince George, C.-B.2 255 ± 249 1.6 ± 0.9 24 %b STI, 2008
Seattle, WA 3 227 ± 155 2.2 ± 1.2 23 %c Onstad et Simpson, 2008
Libby, MT4 2840 ± 860 10 82 %d
78-82 %e
Ward et al., 2006
Whitehorse, Yn
Centre-ville
453 ± 411 4,7 ± 1.6 - Présente étude
Whitehorse, Yn Riverdale 724 ± 752 6.0 ± 2.4 70-84 %f Présente étude

3.3.2 Carbone noir de l'aethalomètre

Le carbone noir et les rayons ultraviolets d'aethalomètre moyens sur 5 minutes moins les données sur le carbone noir de Riverdale pendant la durée de l'étude sont indiqués dans la figure 9. Les concentrations de carbone noir variaient de 0 µg/m3 à 8,6 µg/m3, avec une moyenne de 0,9 µg/m3 et une médiane de 0,2 µg/m3. Les résultats du carbone noir correspondaient bien avec les résultats du carbone élémentaire sur filtre aux deux endroits (r2 = 0,94). On peut observer que le rapport rayons ultraviolets et carbone noir est supérieur à 0 la plupart du temps, en particulier durant les pics de carbone noir, ce qui indique que le catalyseur des concentrations élevées de carbone noir est la fumée de bois. Les schémas de concentration diurne et hebdomadaires indiquent également une source de fumée de bois (figures 10 et 11). Le carbone noir diurne et les rayons ultraviolets/le carbone noir suivent un schéma typique du chauffage résidentiel avec des concentrations qui augmentent au petit matin, car les résidents démarrent leurs poêles à bois, diminuent de la fin de la matinée jusque dans l'après-midi, et augmentent une nouvelle fois en début de soirée. Les concentrations quotidiennes de carbone noir sont moins élevées le vendredi et le samedi, probablement parce que les résidents sont moins souvent chez eux pendant ces soirées. S’il y avait des répercussions importantes de la circulation à ce site, on pourrait s'attendre à ce que les concentrations du samedi et du dimanche soient plus faibles.

Figure 9 : Données de l’aethalomètre à Riverdale

Figure 9 (See long description below)

Description de la figure

La figure 9 est un graphique linéaire illustrant les concentrations moyennes de carbone noir sur cinq minutes et le canal à rayons ultraviolets moins les concentrations de carbone noir mesurées avec l’aethalomètre comme deux traces superposées, en bleu et en rouge, respectivement. L’axe des x est nommé avec les dates de l’étude et va du 27 janvier au 2 avril 2009. L’axe des y est nommé « Carbone noir et (Canal à rayons ultraviolets - carbone noir) », et la plage de cet axe va de -2 à 10 µg/m3. La ligne « Canal à rayons ultraviolets - carbone noir » illustre la trajectoire du « carbone noir » de très près et est souvent supérieure à 0.

Figure 10 : Données diurnes de l’aethalomètre pour le carbone noir (a) et pour les rayons ultraviolets/le carbone noir (b)à Riverdale

Figure 10: Données diurnes de l’aethalomètre pour le carbone noir (a) et pour les rayons ultraviolets/le carbone noir (b) à Riverdale

Description de la figure

La figure 10 comprend les figures 10a et 10b, qui sont deux tracés en rectangle et moustaches illustrant les données horaires sur le carbone noir et les rayons ultraviolets - carbone noir, respectivement. Les données indiquées sur les axes des y des deux tracés sont exprimées en µg/m3 et couvrent une plage allant de -1 à 6. Les rectangles représentent les données du 25e au 75e centile, les moustaches représentent les données du 5e et du 95e centile, et le carré représente la médiane.

  1. Les niveaux médians de carbone noir indiquent clairement une tendance à la hausse du début de la matinée jusqu’à 9 h, puis une baisse jusqu’à la moitié de l’après-midi (15 h), après quoi ces niveaux augmentent de nouveau jusqu’en soirée. Les valeurs médianes ne dépassent jamais 1 µg/m3 pour toutes les heures confondues, mais les données au 95e centile dépassent 5 µg/m3 durant les périodes de pointe du matin et du soir.
  2. Les résultats des rayons ultraviolets-carbone noir montrent une tendance similaire aux valeurs du carbone noir avec des niveaux plus élevés en soirée, puis au cours des premières heures du matin.

Figure 11: Données hebdomadaires de l’aethalomètre pour le carbone noir à Riverdale

Figure 11: Données hebdomadaires de l’aethalomètre pour le carbone noir à Riverdale

Description de la figure

La figure 11 est un tracé en rectangle et moustaches montrant la moyenne quotidienne des mesures de carbone noir à Riverdale séparée par jour de la semaine. L’axe des x représente les jours de la semaine, tandis que l’axe des y représente la valeur des moyennes de lecture du carbone noir sur cinq minutes, en µg/m3. Les rectangles représentent les données du 25e au 75e centile, les moustaches représentent les données du 5e et du 95ecentile, et le carré représente la médiane. Bien que les valeurs médianes ne varient pas beaucoup, demeurant notamment bien en deçà de 0,5 µg/m3, les concentrations aux 75e et 95e centiles sont clairement inférieures le samedi et, dans une moindre mesure, le vendredi.

3.4 Analyse des épisodes

Les données météorologiques des cinq jours durant lesquels les concentrations de MP2,5 sont les plus élevées, d'après les prévisions par modélisation par régression linéaire avec des données sur le carbone noir (section 3.2.2) à Riverdale sont résumées dans le tableau 5. Durant ces jours, les températures quotidiennes moyennes sont dans la moyenne ou bien en dessous de la moyenne et la vitesse moyenne quotidienne du vent est faible. Les hauteurs de mélange et l'indice de ventilation, calculés à l'aide de données générées d'après le modèle de prévision régional/modèle global environnemental d'Environnement Canada au moment des températures quotidiennes maximales, sont également faibles durant ces cinq jours, créant ainsi des conditions optimales pour l'accumulation de fumée de bois dans la région de Whitehorse (remarque : l'indice de ventilation est défini comme « Bas » de 0 à 33, « Correct » de 34 à 54 et « Haut » de 55 à 100). La contribution de la combustion résidentielle du bois à Riverdale déterminée durant deux de ces jours est plus élevée que la moyenne, ce qui indique encore une fois que cette source peut être un facteur important à l'origine de concentrations de MP2,5 plus élevées.

Tableau 5 : Données des 5 jours durant lesquels les MP 2,5 devraient être les plus élevées
Date MP2,5
(µg/m3)
Température
(°C)
Vitesse du vent
(m/s)
Hauteur de mélange modélisée (m) Indice de ventilation modélisé Fumée de bois
(%)
2009 CV RD CV RD YXY CV RD YXY YXY YXY RD
CV = Centre-ville; RD = Riverdale; YXY = Aéroport de Whitehorse
2/9 19 31 -19,8 -19,9 -20,5 0,5 Moins de 0,5 Moins de 0,5 182 14 Non déterminé
2/11 19 31 -24,1 -24,1 -23,8 0,7 0,5 1,0 184 21 77 à 93
2/12 25 41 -27,0 -26,6 -27,1 0,5 Moins de 0,5 0,0 174 14 Non déterminé
2/13 25 42 -24,1 -24,3 -23,6 0,8 0,7 1,4 138 20 Non déterminé
2/17 20 33 -12,2 -12,2 -12,5 0,6 0,5 Moins de 0,5 127 12 77 à 93

Tout au long de cette étude, les conditions météorologiques ont été similaires pendant 14 jours, ce qui semble être propice à des MP2,5 élevées (température moyenne quotidienne à YXY inférieure à 10 °C, vitesse du vent moyenne quotidienne à YXY inférieure à 1,5 m/s et ventilation basse à YXY). Les concentrations de carbone noir à Riverdale durant ces 14 jours étaient comprises entre 0,73 µg/m3 et 3,11 µg/m3, ce qui correspondait à des concentrations prévues de MP2,5 de 10,3 µg/m3 (IC de 95  % = 7,0 à 10.8) à 41,7 µg/m3 (IC de 95  % = 33,1 à 47,4) à Riverdale et de 6,9 µg/m3 (IC de 95  % = 6,0 à 7,8) à 25,4 µg/m3 (IC de 95  % = 22,5 à 28,3) au centre-ville. Pour les mois de janvier, février et mars, ces conditions météorologiques étaient satisfaites pendant 24  jours, par rapport à 12 jours durant la même période en 2008 et 7 jours durant la même période en 2010.

Les figures 12a, b, c, d, et e indiquent les cartes des conditions en surface dans le nord de l'ouest du Canada et les observations de températures à l'aéroport de Whitehorse (YXY) à 16 h (heure locale) durant les 5 jours indiqués dans le tableau 5. Les observations en altitude indiquent l'existence d'inversions de la température de surface durant ces 5 jours, menant aux conditions stables observées qui expliqueraient davantage les prévisions de valeurs élevées de MP2,5. Les observations des 11, 12 et 13 février indiquent la présence d'une crête stable et solide d'air froid arctique et une inversion particulièrement forte à la surface. Les 9 et 17 février montrent un schéma synoptique différent; toutefois, des vents forts provenant du sud-ouest et de l'ouest à une hauteur de 500 mb durant ces jours pourraient entraîner une subsidence, étant donné que de l'air circule au-dessus de la chaîne de montagne côtière, ce qui entraînerait les inversions de surface observées, et des conditions stables.

Figure 12 (a, b, c, d et e) : Données d'observations en altitude des températures et cartes des conditions en surface d'Environnement Canada

figure 12 a (See long description below)

(a) 9 février à 16 h

figure 12 b (See long description below)

(b) 11 février à 16 h

figure c (See long description below)

(c) 12 février à 16 h

figure d (See long description below)

(d) 13 février à 16 h

figure e (See long description below)

(e) 17 février à 16 h

Description de la figure

La figure 12 contient cinq ensembles de chiffres. Chaque ensemble est constitué d’une carte des conditions en surface et d’un graphique de sondage météorologique portant sur l’aéroport de Whitehorse. Les cinq ensembles de chiffres sont établis à partir des cinq jours affichant les plus fortes concentrations de MP2,5prévues. Chacun des ensembles de données est relevé à 16 h (heure locale) de chaque jour respectif. Les cartes des conditions en surface présentent la partie nord-ouest du Canada, y compris la Colombie-Britannique, le Yukon, l’Alberta et une partie des Territoires du Nord-Ouest; les observations en altitude indiquent l’existence d’inversions de la température de surface durant ces cinq jours. Les observations des 11, 12 et 13 février indiquent la présence d’une crête stable et solide d’air froid arctique et une inversion particulièrement forte à la surface. Les 9 et 17 février montrent un schéma synoptique différent, mais avec des vents forts provenant du sud-ouest et de l’ouest à une hauteur de 500 mb.

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