Rapport d’inventaire des émissions de polluants atmosphériques du Canada 2025 : chapitre 2

Émissions et tendances en 2023

Ce chapitre décrit, pour chaque polluant, les sources et les secteurs principaux ayant généré des émissions et contribué aux tendances historiques. Les descriptions des catégories de sources et des secteurs sont présentées dans le Tableau 1–1 du Chapitre 1.

La contribution de chaque catégorie de sources et secteur aux émissions totales de polluants atmosphériques en 2023 varie selon les polluants (Tableau 2–1)^{Note de bas de page 1} .

Tableau 2–1 : Principal contributeur par source pour chacun des polluants atmosphériques (2023)

Note :
a. Les émissions d’HAP comprennent les B(a)p, B(b)f, B(k)f et I(1,2,3-cd)p.

La présente édition du Rapport d’inventaire des émissions de polluants atmosphériques résume les plus récentes estimations quant aux émissions de polluants atmosphériques pour les années 1990 à 2023, en date de février 2025. L’inventaire indique que les émissions de 14 des 17 polluants atmosphériques déclarés diminuent par rapport à leurs niveaux antérieurs. Certaines sources d’émissions importantes ont contribué à la tendance à la baisse depuis 1990, plus précisément :

• Dans les Minerais et industries minérales :
  • L’Industrie de la fonte et de l’affinage des métaux non ferreux a contribué à la diminution des émissions de Hg, de Cd, de SO_x et de Pb : les émissions de ces polluants provenant de cette source ont diminué respectivement de 99 %, 97 %, 95 % et 93 %, en partie attribuables à la fermeture des fonderies désuètes et à la mise en œuvre de mesures antipollution.
  • L’Industrie de l’aluminium a contribué à la diminution des émissions d’HAP : les émissions provenant de cette source ont diminué de presque 100 %, en partie attribuables à l’amélioration des procédés et à l’élimination progressive des technologies de production d’aluminium Søderberg désuètes.
• Dans la catégorie Transport et équipements mobiles, les Camions légers à essence et les Véhicules légers à essence ont contribué à la diminution des émissions de COV et de CO, et les Véhicules lourds au diesel, à la diminution des émissions de NO_x: les émissions de ces polluants provenant de ces sources ont respectivement diminué de 91 %, 79 % et 65 %.
  • Malgré une augmentation de 168 % du total des véhicules-kilomètres parcourus (VKP) par les Véhicules lourds au diesel et une augmentation de 28 % de la consommation de carburant totale par les Camions et les Véhicules légers à essence, les émissions ont diminué en raison de meilleures économies de carburant et de règlements en vigueur ayant efficacement diminué les émissions de NO_x, de CO et d’hydrocarbure des moteurs.

• Les changements dans les pratiques agricoles en lien avec la production de cultures agricoles annuelles ont contribué à la diminution des émissions de PM_2,5; les émissions provenant de cette source ont diminué de 49 %, en partie grâce à des réductions des zones en jachère d’été et à l’adoption de pratiques de conservation des sols.
• L’Incinération de déchets a contribué à la diminution des émissions de HCB et de dioxines et furanes; les émissions de ces polluants attribuables à cette source ont diminué respectivement de 93 % et de 83 %, en partie grâce à de meilleures pratiques et technologies d’incinération.

Malgré une forte diminution des émissions de la plupart des polluants, les émissions de 3 des 17 polluants atmosphériques déclarés ont augmenté depuis 1990. Certaines sources d’émission importantes ont contribué à cette tendance, notamment :

• Les émissions de matières particulaires ont graduellement augmenté de 34 % pour les matières particulaires totales (MPT) et de 25 % pour les matières particulaires de moins de 10 microns (PM₁₀) depuis 1990. Ces augmentations découlent principalement des émissions de poussière associées au transport sur les routes non pavées ainsi qu’aux travaux de construction.
  • Le transport sur les routes non pavées a augmenté d’environ 77 % en ce qui a trait aux VKP entre 1990 et 2023.
  • Les dépenses en capital sur la construction, qui sont utilisées pour calculer les émissions de poussière de construction et qui se reflètent dans le volume global des opérations de construction, ont augmenté d’environ 80 % entre 1990 et 2023.
• Les émissions de NH₃ en 2023 étaient de 25 % supérieures à celles de 1990.
  • Les émissions d’ammoniac ont augmenté de 395 kt à 476 kt de 1990 à 2000, pour ensuite fluctuer entre 449 kt et 498 kt.
  • Cette tendance à la hausse est principalement due à la croissance des populations de bétail durant la première moitié de la série chronologique, combinée à l’augmentation continue de l’utilisation d’engrais azotés inorganiques tout au long de la période de surveillance.

Entre 2022 et 2023, 9 des 17 polluants ont augmenté. Les plus importants sont le HCB (15 %), suivis des MPT (5,8 %), du Cd (4,8 %), des PM₁₀ (4,5 %) et du Hg (4,2 %). Les augmentations de PM sont attribuables au nombre accru de kilomètres parcourus, tandis que les autres augmentations sont dues à des variations dans les données déclarées par les installations ou dans les données sur les activités ayant servi à estimer les émissions (voir le Chapitre 3 pour plus de renseignements sur l’élaboration de l’inventaire). Étant donné que la plupart de ces polluants présentent désormais des niveaux d’émission inférieurs aux niveaux historiques, et que les totaux d’émissions dépendent souvent principalement de quelques installations seulement, une petite variation provenant d’une installation peut être présentée comme une variation de pourcentage relativement importante d’une année à l’autre.

Lorsqu’il est question d’examiner des tendances d’émissions à long terme, les événements à grande échelle peuvent avoir une influence considérable sur une partie de la série chronologique analysée, et doivent être pris en compte. Les années 2020 et 2021 ont été marquées par la pandémie de COVID-19. Cette situation coïncide avec des diminutions notables d’émissions observées de 2019 à 2020 pour presque tous les polluants. Les effets de la pandémie, qui étaient plus prononcés en 2020, sont à présent difficiles à distinguer dans les dernières années, puisque la plupart des polluants atmosphériques ont retrouvé leur tendance à la baisse graduelle des dernières décennies.

Peu importe les tendances à la baisse observées dans les émissions canadiennes, des problèmes de qualité de l’air peuvent survenir lorsque les sources d’émissions sont spatialement concentrées.

Les émissions de chaque polluant pour chaque catégorie et secteur en 2023 sont présentées dans le Tableau 2–2. Les sections 2.1 à 2.11 du présent chapitre indiquent les principales sources contribuant aux émissions totales au cours de la période allant de 1990 à 2023. De plus, une analyse des tendances de 2005 à 2023 est présentée pour les PM_2,5, SO_x, NO_x et COV et mise en comparaison avec les engagements de réduction des émissions conformément au Protocole de Göteborg modifié^{Note de bas de page 4} .

La série chronologique complète des émissions nationales, provinciales et territoriales de polluants atmosphériques de 1990 à 2023, y compris les émissions par sous-secteur ainsi que les autres émissions estimées dans l’IEPA^{Note de bas de page 3} , se trouve en ligne sur le Portail de données ouvertes du gouvernement du Canada^{Note de bas de page 4} .

Tableau 2–2 : Émissions totales des polluants atmosphériques au Canada en 2023, par catégorie et secteur

Notes : Les chiffres étant arrondis, leur somme peut ne pas correspondre au total indiqué.
a. Les émissions de HAP comprennent B(a)p, B(b)f, B(k)f et I(1,2,3-cd)p.
0,00 Indique que les émissions ont été tronquées, parce qu'elles ont été arrondies.
— Indique qu’il n’y a aucune émission.

Note :
L'Annexe 4.4 présente plus d'informations sur la déclaration des émissions internationales provenant du transport aérien et maritime.
S.O. Indique qu’il n’y a aucune émission.