Centre canadien des ouragans : foire aux questions
Quand le Centre canadien de prévision des ouragans a-t-il été créé?
Le Centre canadien de prévision des ouragans a été créé en 1987.
Pourquoi le Canada dispose-t-il d'un centre de prévision des ouragans?
Le Canada dispose d'un centre de prévision des ouragans, car les tempêtes tropicales, les ouragans et les tempêtes post-tropicales peuvent avoir des répercussions importantes sur les conditions météorologiques au Canada et la population canadienne.
Ces tempêtes apportent souvent des chutes de pluie et des vents violents et se comportent différemment des autres types de tempêtes, ce qui les rend relativement complexes et difficiles à prévoir. Le Centre canadien de prévision des ouragans offre au public l'expertise de prévisionnistes spécialement formés et diffuse des avertissements publics propres aux cyclones en vue d'informer le public sur ces dangers météorologiques potentiels.
Le Centre canadien de prévision des ouragans (CCPO) a été créé en 1987, lorsqu'il est apparu évident que les Canadiens avaient besoin d'une source d'information spécialisée axée précisément sur la manière dont les cyclones tropicaux touchent le Canada. Avant la création de ce centre, les Canadiens suivaient en grande partie les prévisions américaines, en ce qui a trait aux renseignements sur les ouragans.
Qu'entend-on par veille ou avertissement de tempête tropicale?
Une veille de tempête tropicale est une annonce publique concernant une zone géographique précise selon laquelle des conditions de tempête tropicale menacent de se produire dans un délai de 36 heures. Ces conditions comprennent des vents soutenus soufflant entre 63 et 118 km/h.
Un avertissement de tempête tropicale est une annonce publique selon laquelle des conditions de tempête tropicale sont attendues dans une zone géographique précise et dans un délai de 24 heures. Ces conditions comprennent des vents soutenus soufflant entre 63 et 118 km/h. Comme les tempêtes tropicales s'accompagnent habituellement de fortes chutes de pluie, des inondations locales peuvent également être attendues.
Qu'entend-on par veille ou avertissement d'ouragan?
Une veille d'ouragan est une annonce publique concernant une zone géographique précise selon laquelle des conditions d'ouragan menacent de se produire dans un délai de 36 heures. Ces conditions comprennent une moyenne de vents soutenus soufflant à au moins 119 km/h et des niveaux d'eau dangereusement élevés ou une combinaison de niveaux d'eau élevés et de vagues.
Un avertissement d’ouragan est une annonce publique selon laquelle au moins l'un de ces deux effets dangereux d'ouragan sont attendus dans une zone géographique précise dans un délai de 24 heures ou moins : (1) une moyenne de vents soutenus d'au moins 119 km/h; (2) des niveaux d'eau dangereusement élevés ou une combinaison de niveaux d'eau dangereusement élevés et de vagues exceptionnellement hautes. Ces conditions peuvent se produire même si les vents prévus sont inférieurs à la force d’un ouragan. Un ouragan menace également d'entraîner des inondations locales en raison des chutes de pluie abondantes.
Le Centre canadien de prévision des ouragans et le National Hurricane Center des États-Unis sont-ils parfois en désaccord à propos de l'intensité ou de la trajectoire d’une tempête?
Le Centre canadien de prévision des ouragans et le National Hurricane Centre des États-Unis disposent de mécanismes bien établis permettant d'examiner et de coordonner régulièrement les renseignements à propos des tempêtes qui devraient toucher le Canada. On constate parfois de très légères différences dans les prévisions relatives à l'intensité ou à la trajectoire d'une tempête. Cela peut se produire en raison des différences en matière d'accès aux données ou d'interprétation des données disponibles. Il est notamment difficile, parfois, de prévoir avec précision l'intensité et la trajectoire d’une tempête avant qu'elle touche les côtes en raison du manque de données au-dessus de la mer.
À quelle fréquence le Centre canadien de prévision des ouragans émet-il des bulletins d'information sur les cyclones tropicaux?
Les bulletins d'information sur les cyclones tropicaux sont généralement diffusés toutes les six heures à partir du moment où l'on prévoit qu'une tempête aura des répercussions sur le Canada ou les eaux canadiennes dans un délai de 72 heures. Ces bulletins sont diffusés à 21 h, à 3 h, à 9 h et à 15 h (heure avancée de l'Atlantique). Les bulletins d'information sur les cyclones tropicaux fournissent des analyses des prévisions et des renseignements sur la vitesse du vent.
Lorsqu'une tempête commence à avoir des répercussions importantes sur le Canada ou les eaux canadiennes, des bulletins intermédiaires sont diffusés, en plus des bulletins réguliers indiqués ci-dessus, à 18 h, à minuit, à 6 h et à midi. Ces bulletins sont courts et font état de la position, du déplacement et de l'intensité de la tempête.
Combien de centres de prévision des ouragans existe-t-il?
L'Organisation météorologique mondiale reconnaît le National Hurricane Center des États-Unis comme l'organisme responsable officiel des ouragans pour le bassin de l'Atlantique. Toutefois, de nombreux pays, et notamment le Canada, disposent de bureaux météorologiques avec des météorologues spécialisés dans les cyclones tropicaux. Au Canada, Environnement Canada a créé le Centre canadien de prévision des ouragans pour répondre à nos besoins de sûreté et de sécurité; il s'agit du seul organisme canadien autorisé à émettre des veilles et des avertissements de cyclones tropicaux.
Au Canada, les prévisionnistes d'ouragans travaillent-ils pour le réseau MétéoMédia?
Non, les prévisionnistes du Centre canadien de prévision des ouragans travaillent pour le Service météorologique du Canada, une direction générale d’Environnement Canada. Le réseau MétéoMédia est une entreprise privée.
Si l'on prévoit qu'un ouragan aura des répercussions sur le lieu où j'habite, quel est le meilleur endroit pour obtenir les derniers renseignements à disposition?
Les renseignements les plus à jour sur les cyclones tropicaux dont on prévoit qu'ils toucheront le Canada peuvent être consultés sur le site Web du Centre canadien de prévision des ouragans, sur le site Web du Bureau météorologique d’Environnement Canada, sur Radiométéo Canada et votre ligne téléphonique locale sur les renseignements météorologiques enregistrés (répondeur téléphonique automatisé).
Les stations de télévision et de radio locales peuvent également représenter de bonnes sources de renseignements météorologiques et leurs émissions présentent et discutent souvent des régions dans lesquelles des avertissements émis par Environnement Canada sont en vigueur.
Les météorologues des télévisions locales sont-ils des experts des ouragans?
Même si de nombreuses stations de télévision locales emploient des météorologues formés, ils ne sont pas, en règle générale, des experts des ouragans ou des cyclones tropicaux. Toutefois, si vous avez des questions quant à leurs qualifications, vous devriez vous renseigner auprès de votre station de télévision locale.
Comment puis-je obtenir un registre des ouragans passés qui ont touché le Canada?
Vous pouvez consulter les renseignements relatifs aux ouragans et aux tempêtes tropicales passées qui ont touché le Canada dans la section relative à la climatologie du site Web du Centre canadien de prévision des ouragans.
Quel est le niveau de précision des prévisions du Centre canadien de prévision des ouragans?
D'un point de vue qualitatif, les prévisions du Centre canadien de prévision des ouragans sont relativement bonnes pour 3 tempêtes sur 4, 1 tempête sur 4 peut donc représenter un défi particulier. Cela signifie que la trajectoire d'une tempête sur quatre passe suffisamment loin des côtes pour ne pas causer de répercussions importantes alors que des avertissements avaient été diffusés en raison de la proximité des côtes de ladite tempête. Parfois, l'intensité et la trajectoire générales d’une tempête sont bien prévues dans leur ensemble, mais les répercussions sur une zone particulière peuvent différer des prévisions en raison de facteurs de complication comme le relief local.
En moyenne, les prévisions à 12 heures relatives à l'emplacement du centre de la tempête présente une exactitude de moins de 100 km, celles à 24 heures une exactitude de moins de 150 km, celles à 36 heures une exactitude de moins de 200 km et celles à 48 heures (2 jours) une exactitude d'environ 250 km. En d'autres termes, d'après la prévision à 2 jours, le centre d'une tempête peut se trouver en tout point entre Halifax et Fredericton. Les trajectoires de certaines tempêtes sont plus faciles à prévoir et l'incertitude liée à leur prévision à 2 jours peut s'avérer moins importante (par exemple, la distance entre Halifax et Moncton).
Le comportement et la structure des cyclones tropicaux changent rapidement au-dessus de la mer, où les observations météorologiques sont très peu nombreuses, ce qui rend leur prévision particulièrement difficile.
Il est important de remarque que, en ce qui concerne la préparation en vue d'un cyclone tropical précis, la trajectoire de ce dernier est moins importante, car la zone touchée peut être relativement large par rapport à la tempête proprement dite. Il est également important de ne pas oublier que les mesures qui doivent être prises pour se préparer à ce type de tempête sont très semblables, que vous vous trouviez ou non directement sur la trajectoire de la tempête et quelle que soit sa puissance prévue.
Les scientifiques et les météorologues d'Environnement Canada travaillent constamment à l'amélioration de notre compréhension de ces tempêtes complexes et adaptent nos techniques et outils de prévision en conséquence pour veiller à ce que nos prévisions soient aussi précises et utiles que possible.
Pourquoi mes stations de radio locales fournissent-elles des prévisions différentes pour l'ouragan qui approche?
Les prévisions d'ouragan les plus à jour et les plus précises peuvent toujours être consultées sur le site Web du Centre canadien de prévision des ouragans, sur le site Web du Bureau météorologique d'Environnement Canada, par l'entremise du réseau Radiométéo Canada et par l'entremise du répondeur téléphonique automatisé pour votre région. Vous pouvez également vous inscrire pour recevoir les bulletins d'information sur les cyclones tropicaux ainsi que les veilles et les avertissements de tempête tropicale et d'ouragan par l'intermédiaire du site Web du Bureau météorologique.
Les stations de radio peuvent diffuser des renseignements contradictoires pour de nombreuses raisons. En cas de doute sur la précision des renseignements que vous recevez de la part de votre station de radio locale, il serait préférable de vérifier auprès de l'une des sources d'Environnement Canada, que ce soit par l'entremise du site Web ou en écoutant la Radiométéo.
Foire aux questions concernant les tempêtes
Qu'est-ce qu'un cyclone tropical?
Un cyclone tropical est un système de basse pression météorologique qui tire son énergie de fortes averses et d'orages (appelés nuages convectifs). Des températures de l'eau supérieures à 26 degrés Celsius sont généralement nécessaires pour qu'un cyclone tropical se forme ou persiste.
Quelle est la différence entre un cyclone tropical, un ouragan et une tempête tropicale?
Le terme « cyclone tropical » est un terme général utilisé pour décrire les tempêtes qui se forment dans les tropiques, y compris les ouragans et les tempêtes tropicales. Les cyclones tropicaux comprennent des tempêtes de diverses intensités qui sont catégorisées en fonction de la vitesse du vent.
Un ouragan est un cyclone tropical qui présente des vitesses de vent soutenu maximales d'au moins 119 km/h (soit 64 nœuds).
Une tempête tropicale est un cyclone tropical qui présente des vitesses de vent soutenu maximales comprises entre 63 et 118 km/h (soit entre 34 et 63 nœuds).
Qu'est-ce qu'une dépression tropicale?
Une dépression tropicale est un cyclone tropical dont la vitesse de vent soutenu maximale est inférieure à 63 km/h (soit 34 nœuds).
Qu'entend-on par tempête extratropicale et tempête post-tropicale?
Le terme tempête extratropicale peut faire référence à une tempête qui s'est formée en dehors des tropiques ou à un cyclone tropical qui s'est déplacé en dehors des tropiques. Ces tempêtes tirent leur énergie des différences de températures entre les masses d'air chaud et froid au sein de la tempête et sont souvent appelées « tempêtes du nord-est »; en fonction des saisons, elles apportent du vent, de la pluie, de la neige ou de la pluie verglaçante. Il est important de noter que les cyclones tropicaux peuvent devenir extratropicaux et tout de même apporter des vitesses de vent de la force d'une tempête tropicale ou d'un ouragan.
D'un autre côté, une tempête post-tropicale s'est formée en tant que cyclone tropical puis est entrée dans une zone où elle est entrée en contact avec de l'air plus froid. Les tempêtes post-tropicales ont les caractéristiques des cyclones tropicaux et des tempêtes extratropicales. Il convient de noter que, dans certaines circonstances, lorsque les cyclones tropicaux deviennent des tempêtes post-tropicales, ils peuvent en réalité s'intensifier et avoir des répercussions plus importantes sur les zones touchées. Il ne faut pas nécessairement considérer les tempêtes post-tropicales comme étant moins dangereuses que les ouragans.
Qu'entend-on par tempête subtropicale ou dépression subtropicale?
Les tempêtes subtropicales, ou dépressions subtropicales, sont des cyclones qui se forment à des latitudes tropicales ou subtropicales. Ces systèmes météorologiques présentent habituellement des structures nuageuses moins organisées que les systèmes purement tropicaux et se forment dans des environnements un peu plus froids et au-dessus d'eaux plus froides. Comme les cyclones tropicaux, les cyclones subtropicaux tirent une grande part de leur énergie à partir de fortes averses et d'orages (appelés nuages convectifs).
Une dépression subtropicale présente des vitesses de vent soutenu maximales inférieures à 34 nœuds ou à 63 km/h (coup de vent). Une tempête subtropicale présente des vitesses de vent soutenu maximales d'au moins 34 nœuds ou 63 km/h (coup de vent). Un nom est attribué à une tempête lorsqu’elle est définie comme subtropicale.
Quelle quantité de pluie est habituellement attendue en cas de tempête tropicale ou d'ouragan?
La quantité de pluie dépend d'un certain nombre de facteurs, y compris : la taille de la tempête, le caractère principalement tropical ou post-tropical de la tempête, la vitesse de la tempête et l'intensité de la tempête. En règle générale, une tempête tropicale ou un ouragan dont la trajectoire passe sur ou à proximité des terres au Canada apportera des chutes de pluie de 100 millimètres ou plus.
Comment les ouragans sont-ils classés?
Les ouragans sont classés en fonction de la vitesse du vent à l'aide de l’échelle Saffir-Simpson d’intensité des ouragans, laquelle classe les ouragans en cinq catégories.
Catégorie 1 : vents soutenus de 119 à 153 km/h (de 64 à 82 nœuds).
Catégorie 2 : vents soutenus de 154 à 177 km/h (de 83 à 95 nœuds).
Catégorie 3 : vents soutenus de 178 à 209 km/h (de 96 à 113 nœuds).
Catégorie 4 : vents soutenus de 210 à 249 km/h (de 114 à 135 nœuds).
Catégorie 5 : vents soutenus supérieurs à 249 km/h (135 nœuds).
Il est important de noter que la catégorie de la tempête n'est pas la seule manière de déterminer la dangerosité d'une tempête et l'étendue des dégâts qui seront observés. De plus, il est important de savoir que la catégorie d'un ouragan ne reflète pas la quantité de pluie à laquelle on peut s'attendre. Les répercussions d'une tempête dépendent de nombreux facteurs, y compris : la géographie locale, les vulnérabilités propres à une région particulière et les conditions météorologiques qui régnaient précédemment dans la région. Par exemple, une zone particulière peut être plus vulnérable aux inondations si de fortes chutes de pluie ont eu lieu récemment ou s'avérer plus vulnérable aux chutes d'arbres et aux pannes de courant si des vents très violents s'y sont abattus récemment.
Jamais un ouragan de catégorie 3 ou plus n'a été relevé sur les terres canadiennes. Toutefois, des hauteurs de vagues mesurées dans les eaux canadiennes se sont avérées plus élevées que celles que produisent normalement les ouragans de catégorie 3 ou plus dans les tropiques.
Pourquoi les vents les plus forts se trouvent-ils habituellement à droite de la trajectoire de la tempête?
La vitesse du vent est fondée sur un calcul du mouvement vers l'avant de la tempête et du déplacement dans le sens contraire des aiguilles d'une montre des vents autour du centre de la tempête, à n'importe quel point de la trajectoire de la tempête. Sur la partie droite d'une trajectoire de la tempête, les vents en rotation et le mouvement vers l'avant de la tempête se déplacent dans le même sens. Ces deux relevés se combinent pour donner la vitesse du vent réelle que nous ressentons à proximité du sol ou au niveau de la mer. Sur la partie droite d'une tempête, la vitesse des vents en rotation et le mouvement vers l'avant de la tempête se déplacent dans des directions opposées. Par conséquent, la vitesse du vent est déterminée en soustrayant une certaine part du mouvement vers l'avant de la tempête des vents en rotation.
Quand la saison des ouragans commence-t-elle et se termine-t-elle?
La saison des ouragans dans l'Atlantique débute officiellement le 1er juin et se termine le 30 novembre. Cela s'explique par le fait que très peu de cyclones tropicaux se forment après le 30 novembre ou avant le 1er juin. Il convient toutefois de noter que la majeure partie de l'activité des cyclones tropicaux au Canada se déroule pendant les mois d'août et de septembre
Des cyclones tropicaux se forment-ils parfois en dehors de la saison des ouragans?
Oui, des cyclones tropicaux se forment parfois en dehors de la saison des ouragans. Au cours de la saison des ouragans très active de 2005, on a observé la formation de deux cyclones tropicaux en dehors de la saison des ouragans : l'ouragan Epsilon et la tempête tropicale Zeta. Ces deux cyclones tropicaux se sont formés dans la zone tropicale de l'Atlantique.
Est-il possible qu'un ouragan apporte des chutes de neige?
Non, il est impossible qu'un cyclone tropical apporte des chutes de neige, quel que soit son stade de développement, y compris lorsqu'il s'agit d'un ouragan. Toutefois, une tempête post-tropicale peut apporter des chutes de neige à la fin de l'année si elle interagit avec de l'air très froid.
Quel est le cyclone tropical le plus violent jamais enregistré?
Jusqu'à l'année 2011, les cyclones tropicaux les plus violents (selon la détermination de la vitesse du vent soutenu) jamais enregistrés dans le bassin de l'Atlantique ont été les ouragans Camille (en 1969) et Allen (en 1980), avec des vitesses de vent soutenu maximales estimées à près de 305 km/h (soit 165 nœuds). L'ouragan Wilma, en 2005, présentait la pression atmosphérique en surface la plus faible jamais enregistrée pour des ouragans dans l'océan atlantique (882 millibars) et des vitesses de vent soutenu maximales de 297 km/h (soit 160 nœuds). Généralement, plus la pression en surface est faible, plus les vitesses de vent sont élevées.
Plusieurs typhons dans l'océan Pacifique présentaient des vents mesurés ou estimés à près de 305 km/h, y compris le typhon Tip (en 1979) qui détient le record mondial de la plus faible pression atmosphérique en surface dans un cyclone tropical (870 millibars). La rafale de vent la plus violente jamais enregistrée dans un cyclone tropical s'est produite dans le cyclone Olivia* qui a frappé le nord-est de l'Australie en 1996. Une station météorologique sur l'île de Barrow a enregistré une pointe de vent maximale incroyable de 408 km/h (soit 220 nœuds) : une valeur environ deux fois et demi plus importante que les rafales les plus fortes rafales enregistrées au cours de l'ouragan Juan, en 2003!
*Dans cette partie du monde, les ouragans sont appelés « cyclones ».
Répercussions des cyclones tropicaux au Canada
Quel est l'ouragan le plus violent qui a frappé le Canada?
La réponse à cette question est compliquée, car elle dépend de la définition que vous donnez au terme « violent ». L'exemple le plus récent d'un ouragan violent touchant le Canada était l'ouragan Juan, en 2003. Cette tempête a touché terre près de Halifax, en Nouvelle-Écosse, et a eu des répercussions considérables sur certaines parties de la province et l'Île-du-Prince-Édouard. L'ouragan Juan était une tempête de catégorie 2 à son arrivée sur les terres (vitesse de vent soutenu maximale proche de 155 km/h [soit 85 nœuds]) et a entraîné la mort de deux personnes directement, la mort de quatre personnes indirectement, des pannes de courant étendues, des niveaux d'eau records sur les côtes et des dommages importants sur les arbres le long et sur la partie droite de sa trajectoire.
Les données historiques indiquent que des tempêtes d'une intensité semblable à celle de l’ouragan Juan avaient déjà touché le Canada atlantique, au début du XXe et à la fin du XIXe siècle. Au Canada, l'ouragan présentant les vents les plus violents à son arrivée sur les terres était l’ouragan Ginny, en 1963, avec des vitesses de vent soutenu maximales de près de 175 km/h (soit 95 nœuds). Ginny a touché terre près de Yarmouth, en Nouvelle-Écosse, le 29 octobre.
Sur les terres canadiennes, l'ouragan à l'origine du plus grand nombre de décès était l'ouragan Hazel, qui s'est produit en 1954. Hazel a causé la mort de 81 personnes en Ontario, principalement en raison d'inondations.
L’ouragan ayant présenté les hauteurs de vagues les plus élevées observées au Canada était l'ouragan Luis, en 1995. Une bouée canadienne a ainsi signalé une hauteur de vague maximale de 30 mètres (soit 98 pieds) au cours de cette tempête.
Enfin, l'ouragan ayant présenté les forces de vent les plus élevées sur le territoire canadien (au-dessus de la mer) était l'ouragan Ella, en 1978. Cette tempête a pénétré dans les eaux au large du Canada en tant que tempête de catégorie 4 avec des vitesses de vent soutenu maximales de 215 km/h (soit 115 nœuds), faisant des vents d'Ella les plus forts jamais enregistrés en plus de 100 ans sur le territoire canadien.
Quelle taille les vagues atteignent-elles à cause des ouragans dans les eaux canadiennes?
En 1995, l'ouragan Luis a produit une vague maximale de 30 mètres (98 pieds) d'après les mesures effectuées par une bouée au sud de Terre-Neuve. Ce record est probablement proche de la hauteur de vague maximale pouvant être produite par des cyclones tropicaux dans les eaux canadiennes.
Les vagues engendrées par Luis étaient plus hautes que les vagues habituellement causées par des ouragans beaucoup plus violents dans les tropiques. Cela est dû au fait que les tempêtes dans le bassin de l'Atlantique (comme Luis) se déplacent plus rapidement et plus au nord, ce qui permet aux vents violents de rester plus longtemps au-dessus des vagues et par là même à la hauteur des vagues de continuer de croître.
Qu'est-ce qu'une onde de tempête?
Une onde de tempête est une élévation inhabituelle de l'eau, supérieure aux marées astronomiques prévues, causée par une tempête. Une marée de tempête se produit lorsque le niveau de l'eau s'élève en raison d'une combinaison entre une onde de tempête et la marée astronomique. Cette élévation du niveau des eaux peut provoquer des inondations extrêmes et des dommages importants dans les zones côtières, tout particulièrement lorsque l'onde de tempête coïncide avec une marée haute normale.
Il semble que le nombre d’ouragans prévus chaque saison ne cesse de croître. Dois-je m'en inquiéter?
La fréquence des tempêtes tropicales et des ouragans dans l'Atlantique varie considérablement d'une année à l'autre. En outre, les modèles laissent entendre que la formation des ouragans est cyclique, avec une augmentation du nombre de tempêtes pendant une période de 25 ans suivie d'une baisse de ce nombre pendant 25 ans. Bien qu'il n'existe aucune preuve d'une augmentation à long terme (sur plus de 25 ans) du nombre de tempêtes tropicales, les données laissent entendre que nous nous trouvons actuellement dans un cycle plus actif (depuis le milieu des années 1990).
Les prévisions saisonnières, ou les prévisions du nombre de cyclones tropicaux attendus lors d'une saison donnée, concernent l'ensemble du bassin de l'Atlantique, qui comprend l'océan Atlantique, la mer des Caraïbes et le golfe du Mexique. Quel que soit le nombre total de tempêtes prévues pour l'ensemble du bassin de l'Atlantique, au cours d'une année moyenne, le Centre canadien de prévision des ouragans répond à quatre ou cinq cyclones tropicaux, dont un ou deux atteignent le sol canadien. Il y a très peu de corrélation entre le nombre de tempêtes qui se forment dans l'Atlantique Nord et le nombre de tempêtes qui se fraient un chemin jusqu'aux eaux canadiennes.
Par conséquent, les Canadiens devraient moins s'inquiéter du nombre de tempêtes prévues pour l’ensemble du bassin de l'Atlantique que de la tempête qui pourrait les toucher. Les personnes qui habitent dans des zones vulnérables aux tempêtes tropicales, aux ouragans ou aux tempêtes post-tropicales devraient toujours s'attendre à ce qu'une tempête ait des répercussions sur leur région.
Un été chaud signifie-t-il qu'il est plus probable qu'un ouragan touche le Canada?
Non. Le fait qu'une région est touchée ou non par une tempête tropicale, une tempête post-tropicale ou un ouragan dépend de la formation et de la trajectoire de la tempête. La chaleur d'un été canadien n'a pas d'incidence sur cette question.
Cependant, si un été chaud au Canada entraîne des températures de l'eau plus chaudes que d'habitude, alors une tempête tropicale ou un ouragan dont la trajectoire passe par ces eaux plus chaudes pourra s'avérer plus intense. Cela étant dit, la trajectoire de la tempête et la localisation des répercussions ne seraient pas touchées par les conditions météorologiques de l'été précédent, mais plutôt par la configuration à grande échelle du courant-jet et des autres systèmes de pression au moment de la tempête.
Ma région peut-elle être touchée par un ouragan même si l’ouragan ne touche pas terre à proximité du lieu où j'habite?
Oui, si la trajectoire d'un ouragan passe à proximité de votre région, vous pouvez être touché par des vents très violents, et ce, même si l’ouragan lui-même reste au large des côtes. Même si la trajectoire d'un ouragan est relativement éloignée de votre région (au large des côtes), vous pouvez toujours subir de très fortes précipitations entraînant des inondations localisées.
Que dois-je faire pour me préparer à l'arrivée d'un ouragan dont on prévoit qu'il aura des répercussions à proximité de mon lieu d'habitation?
Vous devez consulter les derniers renseignements météorologiques du Centre canadien de prévision des ouragans et suivre les conseils émis par les organisations de services d'urgence locales et provinciales. Vous devez être prêt à subir de longues pannes de courant et avoir sous la main des fournitures d'urgence. Consultez la page Preparez-vous pour obtenir de plus amples renseignements en vue de vous préparer aux ouragans.
L'état d'urgence a-t-il déjà été déclaré au Canada à cause d'un ouragan?
En septembre 2010, l'état d'urgence a été déclaré dans environ 30 collectivités de Terre-Neuve après le passage de l'ouragan Igor, une tempête de première catégorie. Igor a provoqué des rafales de vent de près de 140 km/h et des chutes de pluie de plus de 200 mm dans certains endroits. De graves crues de rivières sur toute la partie est de Terre-Neuve ont emporté de nombreux ponts et créé des gouffres sur les routes principales, entraînant un accident mortel et un désordre considérable pendant plusieurs semaines après l'événement. Au total, les dégâts ont été estimés à près de 200 millions de dollars, faisant d'Igor le cyclone tropical le plus destructeur à frapper l'île de Terre-Neuve au cours de l'époque moderne.
En 2003, la Municipalité régionale d'Halifax (MRH) a déclaré l'état d'urgence dans les heures suivant l'arrivée de l'ouragan Juan, une tempête décrite comme la pire à frapper Halifax depuis 1893. Les vents soutenus de près de 160 km/h ont causé des dégâts sur les structures et la végétation dans toute la région, et notamment dans la Municipalité régionale d'Halifax. Des milliers d'arbres déracinés ont bloqué les rues et arraché des lignes électriques; le personnel des Forces canadiennes a été appelé pour participer au nettoyage. Des milliers de foyers et d'entreprises ont subi des dommages matériels et certaines structures plus faibles ont été détruites. Le passage de Juan a causé la mort de huit personnes et des dégâts se chiffrant à plus de 300 millions de dollars.
Les inondations associées à de fortes pluies sont-elles fréquentes lors de tempêtes tropicales et d'ouragans au Canada?
Oui, un cyclone tropical apporte en général plus de 100 mm de pluie dans certaines régions et, dans certains cas, plus de 200 mm. En outre, la pluie prend souvent la forme d'averses torrentielles déversant de grandes quantités de pluie en un laps de temps très court. Les affouillements sur les routes, les sous-sols inondés et les ruisseaux et rivières en crue sont fréquents dans les régions où se produisent les bandes de pluie les plus importantes.
Si une tempête est appelée « post-tropicale », dois-je toujours m’inquiéter du vent, de la pluie, des vagues ou d'une onde de tempête?
Oui, ce n'est pas parce qu'une tempête a été classée comme « post-tropicale » qu'elle est moins dangereuse. Non seulement les cyclones post-tropicaux peuvent conserver leur force, mais ils peuvent également s'intensifier lorsqu'ils se déplacent vers le nord et le Canada en interagissant avec de l'air plus froid (dans un mécanisme très semblable à celui des tempêtes d'automne normales). Toutefois, la chaleur et l'humidité tropicales provoquées par les tempêtes post-tropicales peuvent créer des tempêtes beaucoup plus violentes qu'une tempête d'automne classique.
Au Canada atlantique, l'exemple le plus récent des répercussions potentielles d'une tempête post-tropicale est l'ouragan Igor, en septembre 2010. Cet ouragan est devenu une tempête post-tropicale lors de son passage au-dessus de la côte est de la presqu’île d’Avalon, à Terre-Neuve. Toutefois, les dégâts subis ont été très importants. D'immenses tronçons de route ont été complètement emportés par de fortes inondations, y compris une partie de la Transcanadienne, laissant environ 150 collectivités complètement coupées du reste du monde pendant des jours. Un décès a été attribué à la tempête et les pertes totales seraient de l'ordre de 200 millions de dollars.
Les ouragans se produisent-ils toujours à marée haute?
Non, les ouragans peuvent se produire à n'importe quelle phase du cycle des marées. La trajectoire ou la formation d'un ouragan ne dépend pas de la phase des marées naturelles. Il ne fait aucun doute qu'un ouragan touchant les côtes présentera probablement une onde de tempête importante causant des niveaux d'eau élevés. Toutefois, si un ouragan arrive à un moment proche de la marée basse et s'il présente une onde de tempête importante, le niveau d'eau pourrait n'apparaître que comme une marée haute normale.
Les ouragans peuvent-ils frapper deux fois au même endroit?
Oui, la trajectoire d’une tempête donnée n'a aucune incidence sur la trajectoire des tempêtes à venir. Certaines preuves indiquent qu'en 1891, deux ouragans ont frappé une région quasiment identique de la côte est de la Nouvelle-Écosse.
Climatologie des cyclones tropicaux au Canada
En moyenne, combien de tempêtes tropicales ou d'ouragans touchent les côtes canadiennes chaque année?
Depuis 1951, 23 ouragans ou tempêtes post-tropicales de la force d'un ouragan ont touché terre au Canada (environ 1 tous les 3 ans). Au cours des dernières années, le nombre moyen d'ouragans ayant pénétré sur le territoire canadien a augmenté. Depuis 2000, nous avons constaté qu'environ un ouragan touchait terre tous les deux ans et qu'une à deux tempêtes en provenance des tropiques se déplaçaient sur les terres chaque année. Cependant, nous devons nous rappeler que ce ne sont pas les prévisions du nombre total de tempêtes tropicales ou d'ouragans pénétrant sur le territoire canadien qui sont importantes, mais bien les tempêtes qui ont des répercussions concrètes sur nous. Pour avoir des précisions sur les cyclones tropicaux qui ont touché le Canada depuis 1900, veuillez consulter notre site Web ou voir: Une climatologie des ouragans au Canada.
Est-il possible qu'un ouragan extrêmement violent comme Katrina (en 2005 à La Nouvelle-Orléans) touche terre au Canada?
Un ouragan d'une catégorie supérieure à la catégorie 3 (l’ouragan Katrina était de catégorie 5) est pratiquement impossible au Canada, car les températures de l'eau, même lorsqu'elles sont chaudes, sont tout simplement trop froides pour soutenir une telle tempête.
Toutefois, on estime qu'un ouragan de catégorie 3 serait exceptionnellement possible au Canada atlantique si les conditions nécessaires étaient réunies. Tout d'abord, il faudrait que l'ouragan de catégorie 3 (ou plus) se déplace rapidement vers le Canada atlantique, que les eaux côtières soient plus chaudes que la normale et que des conditions atmosphériques adéquates soient présentes pour que la tempête conserve sa force.
Les ouragans touchent-ils uniquement le Canada atlantique?
Non. Des régions du centre du Canada peuvent être touchées par des rafales de vent et des pluies torrentielles lorsque des ouragans traversent les États-Unis après être entrés à l'intérieur des terres depuis le golfe du Mexique ou l'océan Atlantique.
La tempête post-tropicale Irene en est un exemple récent : elle a eu des répercussions considérables et mortelles sur le Québec la saison passée (2011). Couvrant une zone plus vaste qu'un ouragan normal et se déplaçant lentement, Irene a apporté des nuages de pluie massifs s'étendant de Kingston (Ontario) à Halifax et du New Jersey à Terre-Neuve-et-Labrador. À son apogée, Irene a affiché des vents de 113 km/h (à l'est de la ville de Québec, sur l'île d'Orléans) et déversé près de 170 mm de pluie en quelques heures à peine autour de Montmagny - L’Islet. Des pluies battantes ont inondé plusieurs collectivités et les torrents d'eau ont inondé des sous-sols, détérioré des routes, submergé des ponceaux et provoqué des glissements de terrain. Des vents de tempête ont également déraciné des arbres et arraché des lignes électriques. Près de 250 000 habitants du Québec ont été privés d'électricité (dont la moitié pendant plus de 24 heures). Malheureusement, au nord-est de Montréal, un automobiliste s'est noyé après qu'un glissement de terrain a poussé une partie de la chaussée et deux voitures dans la rivière Yamaska.
Un autre exemple est l'ouragan Hazel qui, en 1954, a provoqué des inondations considérables dans la région de Toronto, tuant 81 personnes pour devenir, au final, la tempête d'origine tropicale à l'intérieur des terres la plus meurtrière de l'histoire du Canada.
Enfin, les ouragans dans l'océan Pacifique peuvent contribuer à fournir de l'énergie aux tempêtes touchant la Colombie-Britannique, augmentant ainsi les précipitations et le vent.
Le réchauffement climatique entraînera-t-il plus d'ouragans?
La manière dont les changements climatiques peuvent avoir une incidence sur le nombre d'ouragans est actuellement à l'étude. Bien qu'on pourrait s'attendre à ce que le réchauffement de la planète entraîne une multiplication des tempêtes tropicales et des ouragans, le bilan calorifique dans les océans et l'atmosphère est très complexe. Les effets du réchauffement climatique sur la formation de grappes de cellules orageuses dans les tropiques, elles-mêmes entraînant la formation de cyclones, ne sont tout simplement pas encore connus.
Le phénomène El Niño a-t-il une influence sur la formation ou non d'un ouragan?
Des études ont montré que, pendant les épisodes El Niño, le nombre de tempêtes tropicales et d'ouragans dans le bassin de l'Atlantique est moins important. Étant donné qu'il y a moins de tempêtes tropicales et d'ouragans pendant les épisodes El Niño, on pourrait s'attendre à ce qu'un nombre également moindre de tempêtes se dirige vers le Canada. Cependant, la relation entre le nombre de tempêtes tropicales et d'ouragans dans le bassin de l'Atlantique et le nombre de tempêtes touchant concrètement le Canada au cours d'une saison donnée est généralement ténue. Par conséquent, les épisodes El Niño ont peu d'incidence sur la possibilité pour un ouragan de se déplacer suffisamment loin pour toucher le Canada.
Le nombre d'ouragans touchant aujourd'hui le Canada est-il plus important que par le passé?
La fréquence des tempêtes tropicales et des ouragans dans l'Atlantique varie considérablement d'une année à l'autre. En outre, les modèles laissent entendre que la formation des ouragans est cyclique, avec une augmentation du nombre de tempêtes pendant une période de 25 ans suivie d'une baisse de ce nombre pendant 25 ans. Bien qu'il n'existe aucune preuve d'une augmentation à long terme (sur plus de 25 ans) du nombre de tempêtes tropicales, les données laissent entendre que nous nous trouvons actuellement dans un cycle plus actif (depuis le milieu des années 1990).
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