Méné à grandes écailles (populations des Grands Lacs et du haut Saint-Laurent) : cahier de consultation
Cahier de consultation sur la possibilité d’ajouter l’espèce à la liste des espèces en péril ... Le méné à grandes écailles
Statut de risque proposé : Menacée
novembre 2013
Le méné à grandes écailles
Nom commun : Le méné à grandes écailles
Nom scientifique : Macrhybopsis storeriana
Statut selon la LEP : Préoccupante (juin 2003)
Statut selon COSEPAC : En voie de disparition (mai 2012)
La région : Ontario
Figure 1. Un méné à grandes écailles adulte (illustration © Joseph R. Tomelleri)
Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a réévalué le méné à grandes écailles (populations des Grands Lacs et du haut Saint-Laurent) comme une espèce en voie de disparition. En 2012, le COSEPACa divisé cette espèce en deux groupes distincts : i) la population des rivières Saskatchewan et Nelson; et ii) la population des Grands Lacs et du haut Saint-Laurent. La population des rivières Saskatchewan et Nelson n’est pas jugée en péril. Le méné à grandes écailles est actuellement désigné comme une espèce préoccupante en vertu de la Loi fédérale sur les espèces en péril en fonction de la dernière évaluation, et il a obtenu une protection juridique en juin 2003. Une réévaluation en vertu de la Loi sur les espèces en péril suivra. En tant qu’espèce préoccupante, elle fait l’objet d’un plan de gestion. Si les populations venaient à être jugées en voie de disparition, un programme de rétablissement serait mis au point.
Description générale
Le méné à grandes écailles (Macrhybopsis storeriana), qui fait partie de la famille des ménés (Cyprinidae), est la seule espèce du genre Macrhybopsis au Canada. Elle possède les caractéristiques suivantes :
- Le corps est gros et épais;
- La taille moyenne varie entre 100 et 150 mm de long; la longueur maximale est de 231 mm;
- La couleur est gris-vert pâle sur le dos, argent sur les côtés et blanc argenté dessous; une légère bande latérale est habituellement observée;
- La bouche subinfère est de taille modérée et le museau est plus long que la bouche;
- Un barbillon fin est habituellement présent au bout du maxillaire (le coin de la mâchoire supérieur); le diamètre des yeux est relativement large;
- La nageoire caudale est nettement fourchue et légèrement pigmentée à l’exception des trois ou quatre rayons de nageoire inférieurs qui sont blancs.
Répartition
L’aire de répartition du méné à grandes écailles s’étend à l’est du lac Winnipeg jusqu’au bassin des Grands Lacs, puis au sud dans le réseau hydrographique du fleuve Mississippi du Minnesota au golfe du Mexique. Au Canada, la population des Grands Lacs et du haut Saint-Laurent est présente dans le bassin des Grands Lacs, en se limitant aux lacs Érié et Sainte-Claire et à la partie extrême sud du lac Huron. La population de la Saskatchewan-Nelson (réévaluée comme espèce « non en péril » en 2012) se trouve dans le sud du lac Winnipeg et dans les bassins versants des rivières Assiniboine et Red dans le Manitoba, le Dakota du Nord et le Dakota du Sud et le Minnesota.
Figure 2 : Répartition du méné à grandes écailles (populations des Grands Lacs et du haut Saint-Laurent) au Canada
Habitat et cycle biologique
En Ontario, le méné à grandes écailles se trouve dans les grands lacs et leurs affluents à une profondeur de 7,6 à 12 m, bien qu’il ait déjà été pris jusqu’à une profondeur de 20 m. Habituellement, le substrat du méné est composé de vase et de sable, mais l’espèce est parfois associée à des substrats durs comme le gravier, les moellons, les blocs de roche ou les substrats rocheux. L’espèce n’est généralement pas associée à la végétation aquatique. La reproduction du méné à grandes écailles est peu connue. Le méné à grandes écailles devient mature à 1 an et vit jusqu’à 3 ou 4 ans. Une femelle peut produire jusqu’à 12 000 œufs. Le méné à grandes écailles fraie au printemps ou au début de l’été (de mai à juillet) dans une eau entre 19 et 23 ºC; toutefois, les lieux de frai et les exigences relatives à l’habitat de frai restent méconnus. Dans le lac Érié, on a observé l’espèce quitter les eaux libres pour se rendre dans des zones littorales au début du printemps, peut-être pour frayer.
Régime alimentaire
Le méné à grandes écailles est un poisson de fond qui se sert de son goût et de sa vision pour localiser ses proies. Il se nourrit des ressources disponibles, notamment de larves d’insectes aquatiques (en particulier les nymphes d’éphémères communes), Daphnia, et d’autres petits crustacés et œufs de poissons. Plus récemment, le méné à grandes écailles du lac Érié a commencé à se nourrir de moules zébrées et de moules quaggas.
Menaces
Le méné à grandes écailles était considéré comme une espèce commune du lac Érié jusque dans les années 1950. Son déclin rapide dans les années 1960 a coïncidé avec la dégradation de son habitat et l’eutrophisation causée par le ruissellement urbain et agricole. Cela a entraîné une mauvaise qualité de l’eau, une prolifération d’algues et l’épuisement des niveaux d’oxygène dans l’eau. Les conséquences sur les populations d’invertébrés ont réduit le nombre de proies. Bien que certaines menaces aient diminué ces dernières années, notamment la décharge d’éléments nutritifs dans le lac Érié, de nombreuses autres demeurent. Au nombre des menaces récentes, mentionnons les espèces aquatiques envahissantes, la récolte de poissons-appâts et le changement climatique.
Espèces semblables
L’apparence du méné à grandes écailles est similaire à celle de la queue à tache noire (Notropis hudsonius), du gravelier (Erimystax x-punctatus) de la tête à taches rouges et du méné bâton (Nocomis biguttatus et Nocomis micropogon). Contrairement à la queue à tache noire , le méné à grandes écailles possède des barbillons aux coins de la bouche. Le gravelier se distingue par ses marques en forme de X sur le corps, tandis que la tête à taches rouges et le méné bâton ont des yeux plus petits et sont d’un brun plus clair.
Considérations socioéconomiques
Lorsqu’on envisage le classement d’une espèce comme espèce en péril en vertu de la Loi sur les espèces en péril il faut en analyser les coûts et les avantages.
Pour plus de renseignements, veuillez communiquer avec le gestionnaire régional de la LEP.
Résumé de l'analyse coûts/avantages
Le but de cette analyse socioéconomique est d’examiner les coûts et les avantages supplémentaires pour les Canadiens découlant de l’inscription en vertu de la Loi sur les espèces en péril du méné à grandes écailles (populations des Grands Lacs et du haut Saint-Laurent) sur la liste des espèces en voie de disparition.
Dans le bassin des Grands Lacs, le méné à grandes écailles est présent dans les lacs Érié et Sainte-Claire ainsi qu’à l’extrémité de la partie sud du lac Huron. Le méné à grandes écailles est actuellement protégé en vertu de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition de l’Ontario en tant qu’espèce menacée et un programme de rétablissement provincial sera élaboré afin de gérer cette espèce et de freiner son déclin. La Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition de l’Ontario et le Règlement de pêche de l’Ontario (2007) préviennent la capture intentionnelle du méné à grandes écailles pour l’utiliser comme appât, et la possibilité que l’industrie des poissons-appâts capture de façon accessoire ce poisson est faible. Le méné à grandes écailles et son habitat sont aussi protégés en vertu de la Loi sur les pêches* et l’espèce (les deux populations en tant qu’unité unique) est actuellement inscrite en tant qu’espèce préoccupante à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril. De plus, un plan de gestion de cette espèce a été rédigé en 2010. Le programme de rétablissement en vigueur dans la région Essex-Érié (zone englobant l’ouest du lac Érié, la rivière Détroit et la rive sud du lac Sainte-Claire) a également un effet positif sur le méné à grandes écailles.
Lorsqu’une espèce est inscrite en tant qu’espèce en voie de disparition en vertu de la Loi sur les espèces en péril, les interdictions générales en vue de protéger cette espèce entrent en vigueur. Un programme de rétablissement et un plan d’action sont ensuite préparés et l’habitat essentiel, une fois qu’il est désigné comme tel et qu’un arrêté ministériel a été pris, est protégé. Il est possible d’obtenir un permis ou de conclure un accord autorisant des activités pouvant affecter une espèce sauvage inscrite et certaines activités mentionnées dans un programme de rétablissement ou un plan d’action peuvent faire l’objet d’exemptions.
Comme le méné à grandes écailles ne fait l’objet d’aucune pêche, les interdictions générales énoncées dans la Loi sur les espèces en péril ne devraient avoir aucune incidence. Le méné à grandes écailles et son habitat sont actuellement protégés en vertu de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition de l’Ontario et selon les estimations, le coût de l’élaboration d’un programme de rétablissement fédéral serait négligeable. Par conséquent, il est attendu que les répercussions socioéconomiques de l’inscription en vertu de la Loi sur les espèces en péril du méné à grandes écailles en tant qu’espèce menacée seront faibles ou négligeables.
* NOTA : En 2012, des modifications à la Loi sur les pêches ont été adoptées et sont entrées en vigueur le 25 novembre 2013. La répartition du méné à grandes écailles (populations des Grands Lacs et du haut Saint-Laurent) se trouve dans les zones de pêche actuellement protégée en vertu de la Loi sur les pêches (i.e., la pêche commerciale, récréative ou autochtone), donc son habitat est aussi protégé.
Nous souhaitons connaître votre opinion
Ce cahier fait partie d’un processus de consultation du public visant à recueillir vos commentaires au sujet de l’inscription du méné à grandes écailles dans la liste visée par la Loi sur les espèces en péril. Vos réponses aux questions suivantes aideront le gouvernement fédéral à prendre une décision éclairée.
Il est important que vous compreniez en quoi l’inscription proposée peut aider à la protection et au rétablissement du méné à grandes écailles, et en quoi elle peut toucher vos activités. Étant donné que l’espèce est menacée aux termes de la Loi, les interdictions automatiques prévues dans la LEPs’appliqueraient.
Ainsi, il est interdit de tuer un individu d’une espèce disparue, en voie de disparition ou menacée, de lui nuire, de le harceler, de le posséder, de le collectionner, de l’acheter, de le vendre ou de l’échanger. Il est également interdit d’endommager ou de détruire l’habitat de ces espèces. Ces interdictions ne s’appliquent toutefois pas aux espèces préoccupantes.
Si une espèce sauvage est inscrite dans la liste des espèces disparues, en voie de disparition ou menacées de la LEP, le gouvernement fédéral est tenu d’élaborer un programme de rétablissement à son égard. Ce programme de rétablissement décrit les menaces connues pour l’espèce, définit l’habitat dont elle a besoin pour survivre et souligne les lacunes en matière de connaissances. Il fixe également un objectif de rétablissement pour l’espèce.
Si l’espèce est menacée, il faut mettre en oeuvre une stratégie de rétablissement tous les deux ans. Il y a lieu de noter que le programme de rétablissement entraîne d’autres consultations.
À propos de ce questionnaire :
Veuillez inscrire vos réponses sur les pages suivantes. Nous accueillons volontiers les commentaires, peu importe si vous participez ou non à des activités qui pourraient ou non être touchées par cette inscription.
Au besoin, veuillez utiliser des feuilles supplémentaires pour compléter vos réponses.
Veuillez retourner vos commentaires d’ici le 31 mars 2014 au bureau fédéral des espèces en péril à l’adresse suivante :
Gestionnaire régional de la LEP
Pêches et Océans Canada
501, University Crescent
Winnipeg (Manitoba) R3T 2N6
Courriel : fwisar@dfo-mpo.gc.ca
Numéro sans frais : 1-866-538-1609
Vous pouvez également faire parvenir vos commentaires directement au Registre de la LEP.
L’information que vous fournissez est importante.
Nous vous remercions du temps et des efforts que vous accordez à ce questionnaire.
Le méné à grandes écailles (populations des Grands Lacs et du haut Saint-Laurent)
1. Êtes-vous favorable à l’inscription du méné à grandes écailles dans la liste des espèces en péril (LEP)?
Oui
Non
Indécis
Veuillez justifier votre choix.
2. Les questions suivantes nous fournissent de l’information au sujet de la valeur que vous accordez au méné à grandes écailles. Veuillez choisir la réponse qui décrit le mieux votre opinion.
a. Je crois qu’il est important de préserver le méné à grandes écailles pour que les générations futures puissent en profiter.
Fortement en désaccord En désaccord Neutre En accord Fortement en accord
b. Je crois que le méné à grandes écailles joue un rôle important dans le maintien d’un écosystème sain.
Fortement en désaccord En désaccord Neutre En accord Fortement en accord
c. Je crois que le méné à grandes écailles revêt une signification sociale ou culturelle dans ma collectivité.
Fortement en désaccord En désaccord Neutre En accord Fortement en accord
d. Je crois que le méné à grandes écailles constitue une partie importante de notre patrimoine.
Fortement en désaccord En désaccord Neutre En accord Fortement en accord
e. Je crois que le méné à grandes écailles constitue une source alimentaire importante.
Fortement en désaccord En désaccord Neutre En accord Fortement en accord
f. Je crois que le méné à grandes écailles représente une valeur économique (valeur commerciale ou récréative).
Fortement en désaccord En désaccord Neutre En accord Fortement en accord
g. Je crois que le méné à grandes écailles crée de l’emploi (par ex. tourisme) en faveur de l’économie locale.
Fortement en désaccord En désaccord Neutre En accord Fortement en accord
h. Autres? (veuillez préciser)
3. Les questions suivantes nous fournissent de l’information au sujet de la façon dont vous percevez les menaces suivantes pour le méné à grandes écailles. Veuillez choisir la réponse qui décrit le mieux votre opinion.
a. Agriculture : Les menaces pour l’espèce comprennent la modification de l’habitat (p. ex. pollution, sédimentation, salinisation, turbidité de l’eau, réduction des niveaux d’oxygène, travaux de drainage et modification des niveaux d’eau causée par l’irrigation).
Très faible Faible Modérée Grave Très grave
b. Modification de l’écosystème (urbanisation et habitudes d’utilisation des terres) : Habitats endommagés et mauvaise qualité de l’eau découlant de l’urbanisation et des habitudes d’utilisation des terres.
Très faible Faible Modérée Grave Très grave
c. Modification de l’écosystème (urbanisation et habitudes d’utilisation des terres) : des habitats endommagés et une mauvaise qualité de l’eau découlant de l’urbanisation et des pratiques agricoles.
Très faible Faible Modérée Grave Très grave
d. Espèces envahissantes : Les menaces pour l’espèce comprennent la compétition avec les populations sauvages indigènes à l’égard des ressources et des habitats.
Très faible Faible Modérée Grave Très grave
e. Changement climatique : Les menaces pour l’espèce comprennent la modification de l’habitat (p. ex. température de l’eau, salinité, répartition de la glace, des aires d’alimentation et des aires de reproduction), les répercussions négatives sur les saisons de reproduction et la modification de la chaîne alimentaire (p. ex. espèces de plancton).
Très faible Faible Modérée Grave Très grave
f. Autre : Avez-vous d’autres commentaires au sujet de menaces possibles envers la survie ou le rétablissement du méné miroir?
Très faible Faible Modérée Grave Très grave
4. Les questions suivantes nous fournissent de l’information sur les répercussions qu’aura l’inscription du méné à grandes écailles sur vous ou vos activités.
a. Selon ce que vous avez appris au sujet de la Loi sur les espèces en péril, croyez-vous que l’inscription du méné à grandes écailles dans la liste de la LEP aurait des répercussions sur vos activités?
Aucunement Très peu Je ne sais pas Un peu Beaucoup
Pourquoi?
5. Croyez-vous que l’inscription du méné à grandes écailles dans la liste aura des répercussions économiques, sociales ou rituelles?
Aucunement Très peu Je ne sais pas Un peu Beaucoup
De quelle façon?
6. Si vos activités étaient touchées par l’inscription du méné à grandes écailles dans la liste, seriez-vous prêt à les modifier?
Aucunement Très peu Je ne sais pas Un peu Beaucoup
De quelle façon?
7. Tous les foyers canadiens, ainsi que les industries, déboursent pour la protection des espèces inscrites légalement dans la liste en vertu de la LEP. Combien seriez-vous prêt à débourser (en dollars canadiens) chaque année pour les efforts de conservation, de protection et de rétablissement du méné à grandes écailles?
0 $ 10 $ 20 $ 50 $ 100 $ plus de 100 $
Cette dernière section est personnelle et confidentielle. Nous reconnaissons la valeur des renseignements personnels que nous recueillons. À cette fin, nous adopterons des normes d’éthique rigoureuses en matière de protection des renseignements personnels pour nos recherches subséquentes. À moins d’avis contraire de la part du répondant, aucune information pouvant mener à son identification ne sera divulguée.
9. À quel titre avez-vous rempli ce questionnaire?
Individu Représentant d'un groupe
10. Où habitez-vous?
Colombie-Britannique
Alberta
Saskatchewan
Manitoba
Québec
Nouvelle-Écosse
Nouveau-Brunswick
Île-du-Prince-Édouard
Terre-Neuve-et-Labrador
Yukon
Territoires du Nord-Ouest
Nunavut
Ontario
11. Quel secteur représentez-vous?
Collectivité autochtone
Milieu de l’enseignement
Organisme environnemental
Secteur agricole
Secteur de la foresterie
Secteur des services professionnels
Secteur gouvernemental (préciser le niveau)
Secteur de la pêche – aquaculture
Secteur de la pêche – commerciale
Secteur de la pêche – récréative
Secteur de l’hydro-électricité
Secteur de la pêche – commerciale
Secteur du pétrole et du gaz
Autre ____________________
12. Quel âge avez-vous?
Moins de 20 ans
de 20 à 29 ans
de 30 à 39 ans
de 40 à 49 ans
de 50 à 59 ans
plus de 60 ans
Veuillez ajouter tout commentaire ou toute préoccupation dont vous aimeriez nous faire part (vous pouvez utiliser d’autres feuilles au besoin).
Merci de prendre le temps de répondre à ce sondage.
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