L’Alouette hausse-col (Eremophila alpestris strigata) : évaluation et rapport de situation du COSEPAC 2018

Titre officiel : Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur L’Alouette hausse-col de la sous-espèce strigata (Eremophila alpestris strigata) au Canada 2018

Comité sur la situation des espèces en peril au Canada (COSEPAC)
En voie de disparition 2018

Matériel appartenant à des tierces parties

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Photo d’une Alouette hausse-col de la sous-espèce strigata
L’Alouette hausse-col
Information sur le document

Les rapports de situation du COSEPAC sont des documents de travail servant à déterminer le statut des espèces sauvages que l’on croit en péril. On peut citer le présent rapport de la façon suivante : COSEPAC. 2018. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur l’Alouette hausse-col de la sous-espèce strigata (Eremophila alpestris strigata) au Canada, Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa, xii + 32 p. (Registre public des espèces en péril).

Rapport précédent :

COSEPAC. 2003. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur l’Alouette hausse-col de la sous-espèce strigata (Eremophila alpestris strigata) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa, vii + 25 p. (Registre public des espèces en péril).

Note de production :

Le COSEPAC remercie Louise Blight et Richard Cannings d’avoir rédigé le rapport de situation sur l’Alouette hausse-col de la sous-espèce strigata (Eremophila alpestris strigata) au Canada, aux termes d’un marché conclu avec Environnement et Changement climatique Canada. La supervision et la révision du rapport ont été assurées par Marcel Gahbauer, coprésident du Sous-comité de spécialistes des oiseaux du COSEPAC.

Pour obtenir des exemplaires supplémentaires, s’adresser au :

Secrétariat du COSEPAC
a/s Service canadien de la faune
Environnement et Changement climatique Canada
Ottawa (Ontario)
K1A 0H3

Tél. : 819-938-4125
Téléc. : 819-938-3984
Courriel : ec.cosepac-cosewic.ec@canada.ca
Site web : COSEPAC

Also available in English under the title “COSEWIC assessment and status report on the Streaked Horned Lark Eremophila alpestris strigata in Canada”.

Illustration/photo de la couverture : Alouette hausse-col de la sous-espèce strigata — Photo : Randall Moore.

COSEPAC sommaire de l’évaluation

Sommaire de l’évaluation – avril 2018

Nom commun : Alouette de la sous-espèce strigata

Nom scientifique : Eremophila alpestris strigata

Statut : En voie de disparition

Justification de la désignation : Cet oiseau chanteur est restreint aux plaines côtières du Pacifique, dans l’ouest de l’Amérique du Nord, et est en péril à l’échelle mondiale. L’espèce dépend de prairies ouvertes à couvert végétal clairsemé naturelles ou modifiées par l’humain ou d’autres aires de sol dénudé. La dernière reproduction confirmée au Canada date de 1978, et les plus récentes indications de reproduction possible, de 2002; la population canadienne actuelle s’élève probablement à zéro individu. Cependant, la petite sous-espèce se reproduit dans l’État de Washington, et des parcelles d’habitat potentiellement convenable se trouvent encore dans l’île de Vancouver et la vallée du bas Fraser, en Colombie-Britannique. L’étendue et la qualité de ces parcelles d’habitat continuent toutefois de diminuer. Les principales menaces pesant sur la sous-espèce au Canada sont la perte et la dégradation d’habitat attribuable au développement urbain, à l’intensification des pratiques agricoles, à l’incursion des plantes envahissantes, à l’aménagement des côtes et à la perturbation due à des activités récréatives.

Répartition : Colombie-Britannique

Historique du statut : Espèce désignée « en voie de disparition » en novembre 2003. Réexamen et confirmation du statut en avril 2018.

COSEPAC résumé

Alouette de la sous-espèce strigata
Eremophila alpestris strigata

Description et importance de l’espèce sauvage

De toutes les Alouettes hausse-col, la sous-espèce strigata (Eremophila alpestris strigata) est la plus rare au Canada. C’est un petit oiseau brun, jaune et blanc qu’on distingue à son masque facial noir et à son bandeau noir qui, chez les mâles, se prolonge en petites touffes de plumes appelées aigrettes. L’Alouette hausse-col de la sous-espèce strigata est plus petite que les autres sous-espèces, ses parties inférieures sont plus jaunes et son dos est d’un brun plus foncé.

Répartition

L’Alouette hausse-col de la sous-espèce strigata n’est présente que dans les plaines côtières du Pacifique, soit dans le sud-ouest de la Colombie-Britannique et dans les États de Washington et de l’Oregon. En Colombie-Britannique, son aire de répartition historique se limite au sud-est de l’île de Vancouver, aux îles Gulf et à la vallée du bas Fraser, soit de l’embouchure du fleuve Fraser vers l’est jusqu’à Chilliwack.

Habitat

L’Alouette hausse-col de la sous-espèce strigata vit dans des habitats d’herbes courtes et dans des zones au sol dénudé. En Colombie-Britannique, les sites convenables sont situés à un maximum de 10 m au-dessus du niveau de la mer. Ils peuvent inclure des régions naturelles comme les écosystèmes de flèche littorale, d’estuaire, de dune et de chêne de Garry, de même que des endroits modifiés par l’humain comme les pâturages, les aéroports, les terrains de jeu et les bords de route.

Biologie

L’Alouette hausse-col de la sous-espèce strigata niche au sol; elle place sa couvée de trois à cinq œufs à proximité d’une touffe de plantes ou d’un petit objet. En Colombie-Britannique, la saison de reproduction s’étend du début d’avril à la fin d’août. En dehors de cette saison, la sous-espèce se nourrit surtout de graines, mais au printemps et en été, il consomme aussi des invertébrés et en nourrit ses oisillons. Les oiseaux de la Colombie-Britannique migrent habituellement vers le sud pour passer l’hiver dans les États de Washington et de l’Oregon, mais quelques individus restent parfois dans la province toute l’année. On sait que l’Alouette hausse-col tolère le broutage et l’utilisation irrégulière de machinerie, mais elle a tendance à nicher loin des paysages urbains, et ses nids peuvent être détruits par le fauchage ou la circulation d’autres véhicules.

Taille et tendances de la population

Au Canada, la population d’individus nicheurs de l’espèce est actuellement estimée à zéro. L’Alouette hausse-col de la sous-espèce strigata n’a jamais été abondante en Colombie-Britannique. Elle pourrait avoir atteint un effectif maximal lorsque le sud de l’île de Vancouver et les basses-terres continentales de la Colombie-Britannique comportaient de vastes secteurs de prairie, avant que les Premières Nations cessent les brûlages agricoles. Plus récemment, les populations ont peut-être connu un nouveau pic dans les années 1920 et 1930 en raison de l’étalement des terres agricoles, avant de décliner tout au long des années 1970. La dernière mention de reproduction confirmée, au Canada, remonte à 1978, et depuis 1981, il n’y a eu qu’une seule mention de reproduction possible, soit en 2002. La population mondiale actuelle, entièrement confinée aux États-Unis, est estimée à moins de 2 000 individus, et elle diminue à cause des faibles taux de fécondité et de survie des adultes. Le faible taux de fécondité serait probablement dû aux faibles taux d’éclosion et de survie des jeunes hors du nid, à la destruction importante des couvées et aux longs intervalles entre les nidifications infructueuses et les renidifications.

Menaces et facteurs limitatifs

La principale menace pour cette sous-espèce est la perte et la dégradation de l’habitat de reproduction convenable. Cet habitat est de plus en plus aménagé pour l’activité humaine : résidences, loisirs, agriculture et industrie légère. Les pressions continues exercées risquent fort de fragmenter et d’isoler l’habitat restant. Les petits secteurs d’habitat naturel subissent de plus en plus de pressions liées aux loisirs (p. ex. maîtres promenant leurs chiens) qui ne sont pas compatibles avec la réussite de la nidification au sol d’oiseaux comme l’Alouette hausse-col. L’invasion des flèches et des plages de sable par des graminées agricoles et des arbustes introduits a réduit ou éliminé l’habitat de la sous-espèce.

L’aménagement de digues améliorées dans le delta du Fraser a réduit la quantité de berges sablonneuses à végétation clairsemée le long du fleuve. À cause de l’invasion par des plantes exotiques, une bonne partie des écosystèmes restants de champ, de chêne de Garry et de dune ne convient plus à l’Alouette hausse-col de la sous-espèce strigata. La hausse de la prédation par les chats domestiques et les animaux sauvages qui vivent dans les régions urbaines, des régimes de fauchage et de récolte incompatibles, et une utilisation accrue des espaces ouverts à des fins récréatives nuisent sans doute au caractère convenable de l’habitat.

De plus, les populations sont en déclin dans les États de Washington et de l’Oregon, quoique les plus récents relevés effectués dans le premier État (2010-2015) laissent supposer que la petite population qui s’y trouve serait actuellement stable. Cependant, il ne s’agit que d’une population d’environ 150 couples. Il y a donc peu de chances que des oiseaux provenant de cette population source se dispersent pour rétablir une population d’oiseaux nicheurs en Colombie-Britannique.

Protection, statuts et classements

L’Alouette hausse-col de la sous-espèce strigata est inscrite à titre d’espèce en voie de disparition à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril; elle est aussi protégée des persécutions par la Loi de 1994 sur la convention concernant les oiseaux migrateurs et par le Wildlife Act de la Colombie-Britannique. Elle est également inscrite à la liste des espèces menacées de l’Endangered Species Act, loi fédérale des États-Unis, et à la liste des espèces en voie de disparition de l’État de Washington. Quelques sites de reproduction historiques canadiens sont protégés au sein de parcs régionaux et fédéraux.

Résumé technique

Nom scientifique : Eremophila alpestris strigata

Nom français : Alouette hausse-col de la sous-espèce strigata

Nom anglais : Streaked Horned Lark

Répartition au Canada (province/territoire/océan) : Colombie-Britannique

Données démographiques

Durée d’une génération (généralement, âge moyen des parents dans la population; indiquez si une méthode d’estimation de la durée d’une génération autre que celle qui est présentée dans les lignes directrices de l’UICN [2011] est utilisée).
On présume qu’elle est de 2 à 3 ans, comme pour beaucoup de passereaux.
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre total d’individus matures?
Non (puisque ce total a été estimé à zéro ces dix dernières années)
Pourcentage estimé de déclin continu du nombre total d’individus matures sur [cinq ans ou deux générations].
Sans objet
Pourcentage [observé, estimé, inféré ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [dix dernières années ou trois dernières générations].
Sans objet
Pourcentage [prévu ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [dix prochaines années ou trois prochaines générations].
Sans objet
Pourcentage [observé, estimé, inféré ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours de toute période de [dix ans ou trois générations] commençant dans le passé et se terminant dans le futur.
Sans objet
Est-ce que les causes du déclin sont a) clairement réversibles et b) comprises et c) ont effectivement cessé?
a) Non
b) Oui
c) Non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre d’individus matures?
Non

Information sur la répartition

Superficie estimée de la zone d’occurrence:
0 km2
Indice de zone d’occupation (IZO) (Fournissez toujours une valeur établie à partir d’une grille à carrés de 2 km de côté.) :
0 km2
La population totale est-elle gravement fragmentée, c.-à-d. que plus de 50 % de sa zone d’occupation totale se trouvent dans des parcelles d’habitat qui sont a) plus petites que la superficie nécessaire au maintien d’une population viable et b) séparées d’autres parcelles d’habitat par une distance supérieure à la distance de dispersion maximale présumée pour l’espèce?:
a) s. o. (IZO de 0 km2)
b) Non, se trouve dans les limites de la distance de dispersion des populations des États-Unis
Nombre de « localités »* (utilisez une fourchette plausible pour refléter l’incertitude, le cas échéant) :
0
Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] de la zone d’occurrence?:
Sans objet
Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] de l’indice de zone d’occupation?:
Sans objet
Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] du nombre de sous-populations?:
Sans objet
Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] du nombre de localités*?:
Sans objet
Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] de [la superficie, l’étendue ou la qualité] de l’habitat?:
Oui, un déclin inféré
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de sous-populations?:
Non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de localités*?:
Non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes de la zone d’occurrence?:
Non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes de l’indice de zone d’occupation?:
Non

*(Voir « Définitions et abréviations » sur le site Web du COSEPAC et International Union for Conservation of Nature (IUCN) (en anglais seulement) pour obtenir des précisions sur ce terme.)

Nombre d’individus matures (dans chaque sous-population)

Sous-populations (utilisez une fourchette plausible : Nombre d’individus matures ; 0

Analyse quantitative

La probabilité de disparition de l’espèce à l’état sauvage est d’au moins [20 % sur 20 ans ou 5 générations, ou 10 % sur 100 ans]. : Aucune analyse n’a été faite, mais la population se situe déjà probablement à 0 individu nicheur au Canada.

Menaces (réelles ou imminentes pour les populations ou leur habitat, de l’impact le plus élevé à l’impact le plus faible)

Aucun calculateur des menaces n’a été rempli puisqu’il n’existe actuellement aucune population connue sur laquelle pourraient peser ces menaces. Cependant, les menaces historiques et théoriques pertinentes pour l’espèce sont les suivantes :

  1. Développement résidentiel et commercial (catégorie 1 de l’UICN), qui menace l’habitat potentiel restant
  2. Modification des systèmes naturels (catégorie 7 de l’UICN), plus précisément le contrôle du débit des eaux dans le delta du Fraser, qui a permis une augmentation de la végétation riveraine
  3. Agriculture et aquaculture (catégorie 2 de l’UICN), par la perturbation ou la destruction des nids et l’utilisation de pesticides
  4. Espèces et gènes envahissants ou autrement problématiques (catégorie 8 de l’UICN), en particulier les plantes envahissantes qui colonisent les milieux ouverts et la hausse des pressions découlant de la prédation
  5. Intrusions et perturbations humaines (catégorie 6 de l’UICN) découlant des activités récréatives ainsi que des activités d’entretien des aéroports
  6. Corridors de transport et de service (catégorie 4 de l’UICN), en particulier en raison de collisions avec des aéronefs

Immigration de source externe (immigration de l’extérieur du Canada)

Situation des populations de l’extérieur les plus susceptibles de fournir des individus immigrants au Canada. :
En déclin. S1B (gravement en péril) dans l’État de Washington et S2B (en péril) en Oregon.
Une immigration a-t-elle été constatée ou est-elle possible? :
Elle est possible, mais il est actuellement improbable qu’un nombre suffisant d’individus immigrent pour rétablir une population d’oiseaux nicheurs au Canada. La population des États-Unis se contracte vers le sud. Toutefois, des activités de rétablissement d’envergure visant cette sous-espèce sont en cours aux États-Unis.
Des individus immigrants seraient-ils adaptés pour survivre au Canada? :
Oui
Y a-t-il suffisamment d’habitat disponible au Canada pour les individus immigrants? :
Inconnu
Les conditions se détériorent-elles au Canada?+:
Oui
Les conditions de la population source se détériorent-elles?+:
Oui
La population canadienne est-elle considérée comme un puits?+:
Inconnu
La possibilité d’une immigration depuis des populations externes existe-t-elle? :
Non

+ Voir le tableau 3 (Lignes directrices pour la modification de l’évaluation de la situation d’après une immigration de source externe)

Nature délicate de l’information sur l’espèce

L’information concernant l’espèce est-elle de nature délicate? Non

Historique du statut

COSEPAC : Espèce désignée en voie de disparition en novembre 2003. Réexamen et confirmation du statut en avril 2018.

Statut et justification de la désignation :

Statut recommandé : Espèce en voie de disparition 

Code alphanumérique : B1ab(iii)+B2ab(iii), D1

Justification de la désignation : Cet oiseau chanteur est restreint aux plaines côtières du Pacifique, dans l’ouest de l’Amérique du Nord, et est en péril à l’échelle mondiale. L’espèce dépend de prairies ouvertes à couvert végétal clairsemé naturelles ou modifiées par l’humain ou d’autres aires de sol dénudé. La dernière reproduction confirmée au Canada date de 1978, et les plus récentes indications de reproduction possible, de 2002; la population canadienne actuelle s’élève probablement à zéro individu. Cependant, la petite sous-espèce se reproduit dans l’État de Washington, et des parcelles d’habitat potentiellement convenable se trouvent encore dans l’île de Vancouver et la vallée du bas Fraser, en Colombie-Britannique. L’étendue et la qualité de ces parcelles d’habitat continuent toutefois de diminuer. Les principales menaces pesant sur la sous-espèce au Canada sont la perte et la dégradation d’habitat attribuable au développement urbain, à l’intensification des pratiques agricoles, à l’incursion des plantes envahissantes, à l’aménagement des côtes et à la perturbation due à des activités récréatives.

Applicabilité des critères :

Critère A (déclin du nombre total d’individus matures) : Sans objet. Le nombre total d’individus matures est demeuré à zéro ces dix dernières années.

Critère B (aire de répartition peu étendue et déclin ou fluctuation) : Correspond aux critères de la catégorie « espèce en voie de disparition » B1ab(iii) et B2ab(iii), car la zone d’occurrence et l’IZO sont bien inférieurs aux seuils, le nombre de localités est inférieur à cinq et il y a un déclin inféré continu de l’étendue et de la qualité de l’habitat.

Critère C (nombre d’individus matures peu élevé et en déclin) : Sans objet. Le nombre total d’individus matures est demeuré à zéro ces dix dernières années.

Critère D (très petite population totale ou répartition restreinte) : Correspond au critère de la catégorie « espèce en voie de disparition » D1, car la population compte zéro individu mature, ce qui est bien inférieur au seuil.

Critère E (analyse quantitative) : Analyse non réalisée.

Préface

Au moment de la publication du rapport précédent, en 2003, la population canadienne de l’Alouette hausse-col de la sous-espèce strigata était estimée à entre un et cinq individus, estimation basée notamment sur l’observation d’un seul mâle chanteur durant des relevés effectués dans les prairies du sud-est de l’île de Vancouver en 2002. La population canadienne est maintenant estimée à zéro. Des relevés ciblant cette espèce ont été effectués périodiquement depuis 2002, en plus des relevés ciblant le Bruant vespéral de la sous-espèce affinis (Pooecetes gramineus affinis) conçus de manière à signaler également toute présence d’Alouettes hausse-col de la sous-espèce strigata. Depuis la mention de 2002, aucun individu de cette sous-espèce adoptant un comportement de reproduction n’a été observé au sein de son aire de répartition historique au Canada.

Des efforts considérables ont été déployés dans l’aire de répartition de la sous-espèce aux États-Unis depuis 2003, autant pour mieux connaître ses caractéristiques biologiques de base que pour améliorer sa survie et son succès reproductif ainsi que pour remettre en état son habitat de nidification. Ces travaux sont décrits en détail dans certaines sources citées dans le présent rapport de situation (p. ex. Camfield et al., 2011; Pearson et al., 2012, 2016; Wolf et Anderson, 2014; Anderson et Pearson, 2015; Keren et Pearson, 2016; Stinson, 2016).

Historique du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d’une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale-provinciale sur la faune. Le Comité a été créé pour satisfaire au besoin d’une classification nationale des espèces sauvages en péril qui soit unique et officielle et qui repose sur un fondement scientifique solide. En 1978, le COSEPAC (alors appelé Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) promulguée le 5 juin 2003, le COSEPAC est un comité consultatif qui doit faire en sorte que les espèces continuent d’être évaluées selon un processus scientifique rigoureux et indépendant.

Mandat du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) évalue la situation, au niveau national, des espèces, des sous-espèces, des variétés ou d’autres unités désignables qui sont considérées comme étant en péril au Canada. Les désignations peuvent être attribuées aux espèces indigènes comprises dans les groupes taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons, arthropodes, mollusques, plantes vasculaires, mousses et lichens.

Composition du COSEPAC

Le COSEPAC est composé de membres de chacun des organismes responsables des espèces sauvages des gouvernements provinciaux et territoriaux, de quatre organismes fédéraux (le Service canadien de la faune, l’Agence Parcs Canada, le ministère des Pêches et des Océans et le Partenariat fédéral d’information sur la biodiversité, lequel est présidé par le Musée canadien de la nature), de trois membres scientifiques non gouvernementaux et des coprésidents des sous-comités de spécialistes des espèces et du sous-comité des connaissances traditionnelles autochtones. Le Comité se réunit au moins une fois par année pour étudier les rapports de situation des espèces candidates.

Définitions (2018)

Espèce sauvage
Espèce, sous-espèce, variété ou population géographiquement ou génétiquement distincte d’animal, de plante ou d’un autre organisme d’origine sauvage (sauf une bactérie ou un virus) qui est soit indigène du Canada ou qui s’est propagée au Canada sans intervention humaine et y est présente depuis au moins cinquante ans.
Disparue (D)
Espèce sauvage qui n’existe plus.
Disparue du pays (DP)
Espèce sauvage qui n’existe plus à l’état sauvage au Canada, mais qui est présente ailleurs.
En voie de disparition (VD)
(Remarque : Appelée « espèce disparue du Canada » jusqu’en 2003.)
Espèce sauvage exposée à une disparition de la planète ou à une disparition du pays imminente.
Menacée (M)
Espèce sauvage susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitants ne sont pas renversés.
Préoccupante (P)
(Remarque : Appelée « espèce en danger de disparition » jusqu’en 2000.)
Espèce sauvage qui peut devenir une espèce menacée ou en voie de disparition en raison de l'effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces reconnues qui pèsent sur elle.
Non en péril (NEP)
(Remarque : Appelée « espèce rare » jusqu’en 1990, puis « espèce vulnérable » de 1990 à 1999.)
Espèce sauvage qui a été évaluée et jugée comme ne risquant pas de disparaître étant donné les circonstances actuelles.
Données insuffisantes (DI)
(Remarque :Autrefois « aucune catégorie » ou « aucune désignation nécessaire ».)
Une catégorie qui s’applique lorsque l’information disponible est insuffisante (a) pour déterminer l’admissibilité d’une espèce à l’évaluation ou (b) pour permettre une évaluation du risque de disparition de l’espèce.

Remarque : Catégorie « DSIDD » (données insuffisantes pour donner une désignation) jusqu’en 1994, puis « indéterminé » de 1994 à 1999. Définition de la catégorie (DI) révisée en 2006.

Le Service canadien de la faune d’Environnement et Changement climatique Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du COSEPAC.

Description et importance de l’espèce sauvage

Nom et classification

En Amérique du Nord, l’Alouette hausse-col (Eremophila alpestris) est la seule représentante de la famille des Alaudidés (bien qu’on trouve une petite population introduite d’Alouettes des champs [Alauda arvensis]sur l’île de Vancouver, et que certains individus errants de cette espèce soient parfois aperçus en Alaska et sur la côte de la Colombie-Britannique et des États de Washington et de la Californie). Au total, 21 sous-espèces de l’Alouette hausse-col ont été décrites en Amérique du Nord, dont 8 au Canada (American Ornithologists’ Union, 1957; Beason, 1995). De ces sous-espèces, 4 ont été mentionnées en Colombie-Britannique : 1 y est un migrateur de passage et les 3 autres y nichent. Parmi les sous-espèces qui nichent dans la province, celle dont l’aire de répartition est la plus petite est l’Alouette hausse-col de la sous-espèce strigata (Campbell et al., 1997; Cannings, 1998). L’Alouette hausse-col pâle (sous-espècearcticola) niche en zone alpine dans la plupart des hautes chaînes de montagne de la Colombie-Britannique, tandis que l’Alouette hausse-col de la sous-espècemerrilli occupe les prairies ouvertes des vallées de l’intérieur de la province (Davidson et Mahoney, 2015).

Description morphologique

L’Alouette hausse-col est un passereau gracile aux longues ailes. Son bec est relativement court, et le noir domine sur sa queue carrée, dont les bords blancs sont visibles même en vol. Les adultes ont un masque facial foncé et une bande foncée sur la poitrine, qui contrastent avec la face et la gorge de couleur pâle; ces caractéristiques sont tout particulièrement visibles et distinctives chez les mâles adultes. Ceux-ci ont des aigrettes formées de petites touffes de plumes noires sur le côté de la tête. Les femelles adultes ressemblent aux mâles, mais sont de couleur plus terne et n’ont pas d’aigrettes.

L’Alouette hausse-col de la sous-espèce strigata a les parties supérieures et la nuque brun foncé. Sa gorge est jaune, et son œil est surmonté d’un bandeau jaune. Ses parties inférieures sont jaunâtres (Beason, 1995). La sous-espèce strigata est plus petite que les autres sous-espèces vivant en Colombie-Britannique (poids moyen de 26,9 g pour les femelles et 28,6 g pour les mâles, comparativement à 30,5 g et 30,0 g, respectivement, pour la sous-espècemerrilli,et à 37,3 g et 37,0 g, pour la sous-espèce arcticola; Beason, 1995; Camfield et al., 2010). Ses parties inférieures sont beaucoup plus jaunes, et son dos, d’un brun plus foncé que ceux de la plupart des autres Alouettes hausse-col. Cette combinaison de caractéristiques distingue ce taxon dans son aire de répartition (Washington Fish and Wildlife Office, sans date). Les côtés sont marqués de larges rayures brun foncé qui permettent d’identifier la sous-espèce sur le terrain, du moins durant la saison de reproduction (Sibley, 2014). Lorsqu’on tient une Alouette hausse-col de la sous-espèce strigata dans la main, on voit que les sus-caudales les plus longues sont nettement rayées (Pyle, 1997). Sur le terrain, il n’est pas possible d’identifier les femelles au rang de la sous-espèce. Les juvéniles ont un plumage très différent, généralement brun sur le dessus et largement tacheté de blanc (Sibley, 2014).

Structure spatiale et variabilité des populations

Drovetski et al. (2005) ont évalué la diversité génétique de l’Alouette hausse-col de la sous-espèce strigata au moyen de l’entièreté du gène mitochondrial ND2. Ils ont prélevé des échantillons chez 32 individus et les ont comparés à des échantillons prélevés chez 68 Alouettes hausse-col de l’Alaska, de la zone alpine et de l’est de l’État de Washington, de l’Oregon, de la Californie et de l’Asie. L’analyse par maximum de vraisemblance de 32 haplotypes a relevé trois 3 clades localisés géographiquement : nord-ouest de l’Amérique du Nord (zone alpine et est de l’État de Washington; Alaska), côte du Pacifique (ouest de l’État de Washington; vallée San Joaquin en Californie) et grand bassin (est de l’Oregon). Le premier clade correspond aux deux autres sous-espèces qui se reproduisent en Colombie-Britannique (E. a. arcticola et E. a. merrilli). Le clade de la côte du Pacifique comportait tous les spécimens de la sous-espèce strigata : 17 des 19 oiseaux de la Californie et un oiseau provenant de l’est de l’État de Washington. Chacun des trois clades était soutenu par des valeurs bootstrap égales ou supérieures à 86 %. Les échantillons de la sous-espèce strigata étaient étroitement apparentés aux échantillons de la Californie, mais ils semblaient tout de même être uniques et isolés. Toutes les valeurs de Fst par paire, au sein des échantillons de strigata, étaient significatives (sauf au sein de ce groupe). Drovetski et al. (2005) ont conclu que les populations d’Alouettes hausse-col de la sous-espèce strigata étaient « uniques et isolées » et qu’elles présentaient « une diversité génétique remarquablement faible ». Mason et al. (2014) ont confirmé que la sous-espèce strigata est bien différenciée des autres sous-espèces d’Alouettes hausse-col.

Unités désignables

D’après son apparence (petite taille, plumage distinctif), ses sites de reproduction isolés, son aire de reproduction et ses caractéristiques génétiques (voir ci-dessus), l’Alouette hausse-col de la sous-espèce strigata constitue une unité désignable valide.

Importance de l’espèce

L’Alouette hausse-col de la sous-espèce strigata fait partie d’une série de taxons qui, au Canada, ne vivent que dans les secteurs de savane et de prairie du sud de la côte de la Colombie-Britannique, et ces milieux sont en déclin. Nombre de ces taxons, par exemple le Bruant vespéral de la sous-espèce affinis (Pooecetes gramineus affinis), sont inscrits à la Loi sur les espèces en péril.

Répartition

Aire de répartition mondiale

L’Alouette hausse-col est présente dans une bonne partie de l’Amérique du Nord et de l’Eurasie. Cependant, l’aire de reproduction historique de la sous-espèce strigata se limite aux basses-terres côtières du sud de la Colombie-Britannique et des États de Washington et de l’Oregon (Beason, 1995; figure 1). L’aire de reproduction actuelle de cette sous-espèce n’inclut plus que la vallée de la Willamette, en Oregon, des îles formées de déblais de dragage dans le fleuve Columbia, et des plages côtières ainsi que des prairies de la région du Puget Sound, dans le sud de l’État de Washington (Altman, 2011; Wolf et Anderson, 2014; Anderson et Pearson, 2015). La sous-espèce est partiellement migratrice ou non migratrice; il existe des mentions en hiver hors de l’aire de reproduction, dans l’est des États de Washington et de l’Oregon ainsi que dans le nord de la Californie (American Ornithologists’ Union, 1957; Pearson et Altman 2005; Pearson et al., 2005; voir Déplacements et dispersion, ci-dessous).

Photo d’une Alouette hausse-col de la sous-espèce strigata sur le sol, en vue latérale.
Figure 1. Alouette hausse-col de la sous-espèce strigata (Randall Moore).
Description longue

Photo d’une Alouette hausse-col de la sous-espèce strigata (Eremophila alpestris strigata) sur le sol, en vue latérale. Ses parties supérieures sont brun foncé, tandis que ses parties inférieures sont jaunâtres. La nuque est brun noisette, la gorge est jaune, et les yeux sont surmontés d’un bandeau jaune. L’Alouette hausse-col de la sous-espèce strigata se distingue par un masque facial noir et un bandeau noir qui, chez les mâles, se prolonge en petites touffes de plumes appelées aigrettes.

Aire de répartition canadienne

Au Canada, l’aire de répartition historique de l’Alouette hausse-col de la sous-espèce strigata a été limitée au sud-ouest de la Colombie-Britannique (Godfrey, 1986; Campbell et al., 1997; figure 2). Dans la vallée du bas Fraser, l’activité de reproduction était concentrée près de l’embouchure du fleuve sur les îles Sea, Iona et Lulu; d’autres sites de nidification ont été recensés, notamment à l’Université de la Colombie-Britannique (pointe Grey) et à Chilliwack (Campbell et al., 1997; Cooper, comm. pers., 2017). Sur l’île de Vancouver, la présence d’individus était connue localement aux environs de Comox et de Victoria (Munro et Cowan, 1947). D’autres mentions historiques faites par des naturalistes de l’île ont été trouvées récemment et saisies dans eBird; elles attestent d’activités de reproduction antérieures près de Victoria et sur l’île Sidney, ainsi que de la présence d’un couple à l’aéroport de Victoria durant la saison de reproduction (Briggs, 1959, 1972; Poynter, 1959; Fraser, comm. pers., 2017). De plus, on a signalé que l’espèce a déjà niché sur l’île Salt Spring, là où se trouve aujourd’hui le parc provincial Ruckle (Fraser, comm. pers., 2017). Il est donc probable que la sous-espèce se soit reproduite à de nombreux autres endroits sur l’île de Vancouver par le passé, lorsque l’habitat convenable y était largement disponible. La plus récente observation d’un comportement territorial (mâle chanteur) a été faite à l’aéroport de Nanaimo en 2002 (Beauchesne, 2002).

Carte des sites de reproduction actuels et historiques de l’Alouette hausse-col
Figure 2. Sites de reproduction actuels et historiques de l’Alouette hausse-col de la sous-espèce strigata (tiré de Camfield et al., 2011).
Description longue

Carte des sites de reproduction actuels et historiques de l’Alouette hausse-col de la sous‑espèce strigata dans les plaines côtières du Pacifique, soit dans le sud-ouest de la Colombie-Britannique et dans les États de Washington et de l’Oregon.

Zone d’occurrence et zone d’occupation

La zone d’occurrence historique au Canada s’étend de Campbell River jusqu’à Victoria au sud et à Chilliwack à l’est, pour une superficie d’environ 15 000 km2. Elle comprend le détroit de Georgia et des secteurs situés aux États-Unis. Si l’on omet ceux-ci, la zone d’occurrence mesurerait environ 6 000 km2. Toutefois, comme aucun oiseau nicheur n’a été observé dans les 10 dernières années, la zone d’occurrence actuelle mesure 0 km2.

La zone d’occupation, comme la zone d’occurrence, est actuellement de 0 km2.

Activités de recherche

Vu son extrême rareté au Canada, l’Alouette hausse-col de la sous-espèce strigata n’est pas bien couverte par les travaux de surveillance des oiseaux standard comme le Relevé des oiseaux nicheurs. Toutefois, des relevés directs de cette sous-espèce au Canada ont été menés périodiquement depuis 2002. Certains travaux ont ciblé à la fois cette sous-espèce et le Bruant vespéral de la sous-espèce affinis; d’autres ciblaient le second taxon, mais les chercheurs demeuraient à l’affût des alouettes. Comme l’Alouette hausse-col de la sous-espèce strigata est rare dans la région, les ornithologues sont aux aguets, et les mentions sont habituellement saisies dans eBird et dans le groupe Yahoo BCVIBird (qui sert en quelque sorte de réseau d’alerte pour les oiseaux rares aperçus sur l’île de Vancouver et dans les basses-terres continentales de la Colombie-Britannique). De telles observations locales sont généralement crédibles pour ce taxon puisque, pour que les mentions d’oiseaux rares puissent être affichées publiquement dans eBird, elles doivent être bien documentées et vérifiées. L’Alouette hausse-col de la sous-espèce strigata fait l’objet d’activités intenses de relevé, de surveillance et de gestion sur toute son aire de répartition aux États-Unis (p. ex. Pearson et Altman, 2005; Pearson et al., 2005, 2016; Keren et Pearson 2016; voir Taille et tendances des populations – Activités et méthodes d’échantillonnage).

Habitat

Besoins en matière d’habitat

Dans toute son aire de répartition, l’Alouette hausse-col préfère les espaces ouverts à couvert végétal court et clairsemé. Les types de paysages choisis par la sous-espèce strigata varient selon les secteurs de l’aire de répartition, mais ils comportent des caractéristiques communes. En Colombie-Britannique, les milieux utilisés comprennent des terres agricoles, des aéroports, des plages, des dunes, des terrains de jeu à herbes courtes, des bords de route et d’autres zones au sol dénudé. L’habitat de reproduction documenté se situe au plus à 10 m au-dessus du niveau de la mer; il est limité à des champs d’herbes courtes dans des zones agricoles, des aéroports et des estuaires, de même qu’à des déblais de dragage et à des plages sablonneuses à végétation clairsemée en bordure du cours inférieur du Fraser et sur l’île Sidney. Les nids trouvés sur des îles du cours inférieur du Fraser étaient situés sous des plantes dunaires éparses poussant entre le bord de l’eau et le couvert végétal plus dense situé plus haut au-dessus de la ligne d’eau (Poynter, 1959; Butler et Campbell, 1987; Campbell et al., 1997; Cooper, comm. pers., 2017).

Dans l’État de Washington, le centre de l’aire de reproduction de l’Alouette hausse-col de la sous-espèce strigata est situé dans les prairies d’épandage fluvioglaciaire du secteur sud du Puget Sound. Ces restes de prairies datent de la dernière période glaciaire. Les sols y sont minces et leur teneur en substances nutritives est faible; de plus, ils s’assèchent rapidement, ce qui contribue au maintien des prairies. Même par le passé, les besoins en matière d’habitat de cette sous-espèce étaient peut-être limitatifs dans certains secteurs. Par exemple, au début du 20e siècle, les alouettes observées à Tacoma et répertoriées en tant qu’individus nicheurs étaient décrites comme étant des résidents estivaux communs dans les prairies les plus sèches (Bowles, 1906, p. 145) et comme ayant une aire de répartition extrêmement localisée, de vastes étendues de prairies restant entièrement inhabitées tandis qu’un coin de terre parfaitement semblable en fourmillait (Bowles, 1900, p. 30). Cela peut par ailleurs refléter les tendances sociales d’une espèce vaguement coloniale. Parmi les autres sites de reproduction dans les États de Washington et de l’Oregon figurent les dépôts de déblais de dragage sur des îles fluviales et des berges, des sites industriels au sol dénudé, des plages côtières et des plaines de déflation sablonneuses, des champs agricoles, des aéroports et des secteurs perturbés de bases militaires (Rogers, 2000; Anderson et Pearson, 2015).

En Colombie-Britannique, la dernière mention de reproduction confirmée date de 1978, quoiqu’on soupçonne qu’il y a eu reproduction à l’aéroport international de Vancouver en 1981 (Butler et Campbell, 1987). Depuis, il n’y a eu qu’une seule mention de reproduction potentielle, soit à l’aéroport de Nanaimo, sur l’île de Vancouver, en 2002 (Beauchesne, 2002). Dans le secteur du Puget Sound, dans l’État de Washington, quatre des cinq sites de reproduction connus se trouvent dans des aéroports en service.

Tendances en matière d’habitat

En Colombie-Britannique, la quantité d’habitat convenable de l’Alouette hausse-col de la sous-espèce strigata est aujourd’hui très limitée, et cet habitat a sans aucun doute décliné dans les dernières décennies alors que l’intensification de l’agriculture, l’urbanisation et d’autres activités de développement ont cours dans l’aire de reproduction de l’espèce. Même si les données historiques sur la disponibilité d’habitat sont incomplètes pour la province, on peut en tirer certaines conclusions. Avant la colonisation par les Européens, certains secteurs du sud de l’île de Vancouver comportaient de vastes étendues de prairie, qui formaient en partie une matrice avec les chênaies de Garry (Quercus garryana) ouvertes. La superficie de ces secteurs de prairie ouverte aurait diminué après l’interdiction des brûlages agricoles annuels qu’effectuaient les Premières Nations de la région (voir ci-dessous). Ainsi, certains secteurs sont devenus des chênaies de Garry ou des forêts fermées dominées par le douglas de Menzies (Pseudotsuga menziesii). L’habitat de l’Alouette hausse-col de la sous-espèce strigata est sans doute devenu limité à des sites à végétation clairsemée comme les flèches, les barres de sable, les plages et, possiblement, des microhabitats au sein des écosystèmes de chêne de Garry. Ces milieux naturels ont graduellement disparu ou ont complètement été modifiés par les activités de développement et les changements structurels découlant de l’introduction de graminées et d’arbustes. Un inventaire des écosystèmes fragiles de l’est de l’île de Vancouver et des îles Gulf a montré que les écosystèmes ayant naturellement une végétation clairsemée (c.-à-d. dunes, flèches de gravier et de sable, et falaises intérieures) constituent aujourd’hui les écosystèmes terrestres les plus rares de la région : ils n’occupaient qu’une superficie totale de 37,9 hectares dans les années 1990 (Ward et al., 1998), et on en trouve sans aucun doute encore moins aujourd’hui. Il reste donc très peu d’habitat convenable naturel, et celui-ci ne forme que de minuscules vestiges de l’habitat passé. En même temps, les terres agricoles faisant partie de l’aire de répartition historique de l’Alouette hausse-col de la sous-espèce strigata continuent d’être transformées en quartiers résidentiels, en terrains de golf, en ensembles commerciaux ou en serres industrielles, ce qui les rend inutilisables par l’alouette (Dawe et al., 2001). Dans la vallée du Fraser, des parcelles d’habitat convenable sur des terres agricoles pourraient aujourd’hui être devenues trop petites assurer la subsistance de l’espèce. L’aire de répartition potentielle est donc sans doute limitée aux dunes et aux prés côtiers à végétation clairsemée situés ailleurs dans les basses-terres continentales de la province et dans le sud-est de l’île de Vancouver (Environment and Climate Change Canada, 2016).

La reproduction de l’Alouette hausse-col de la sous-espèce strigata a été signalée dans la vallée du bas Fraser en 1926 (Brooks et Swarth, 1925; Behle, 1942). En 1925, le lac Sumas a été asséché, et 3 600 ha du fond du lac ont été exposés et ultérieurement mis en culture. Il ne s’agit peut-être pas d’une coïncidence si c’est à cette époque qu’on a vu la sous-espèce nicher dans le secteur pour la première fois. Cependant, Brooks (1917) a décrit les Alouettes hausse-col du secteur comme des « oiseaux errants » au début du 20e siècle, et Rogers (2000) a émis l’hypothèse voulant que les oiseaux aient pu nicher à un site inconnu des environs. Quoi qu’il en soit, un an ou deux après l’assèchement du lac, une grande quantité d’habitat à végétation clairsemée (c.-à-d. le type d’habitat où niche la sous-espèce) aurait été créée. Cette tendance a été remarquée ailleurs, notamment en Oregon, où des alouettes se seraient déplacées vers des terres déboisées et transformées en pâturages (Gabrielson et Jewett, 1940). Il est donc possible que l’assèchement du lac Sumas ait produit un habitat convenable additionnel pour l’Alouette hausse-col de la sous-espèce strigata dans la vallée du bas Fraser. Durant les deux ou trois décennies qui ont suivi, les terres agricoles des environs de Chilliwack et de Sumas ont probablement continué d’offrir une certaine quantité d’habitat convenable. Dans les années 1960, l’adoption de pratiques agricoles de plus en plus intensives a réduit la quantité d’habitat agricole convenable, au point où il n’en reste à peu près plus (Environment and Climate Change Canada, 2016).

La quantité d’habitat de reproduction convenable ayant existé par le passé sur l’île de Vancouver et les îles Gulf est inconnue, mais on suppose qu’elle est beaucoup plus grande que celle disponible aujourd’hui. Au cours des 150 dernières années, les modifications entraînées dans la région par la colonisation par les Européens ont entraîné une perte de milieux terrestres indigènes d’environ 80 (Ward et al., 1998) à 95 % ou plus (Fuchs, 2001; Macdougall et al., 2004). James Douglas, gouverneur de la colonie de l’île de Vancouver (de 1851 à 1864), raconte avoir traversé une prairie ouverte sur 6 miles derrière le fort Victoria, ce qui laisse croire que la région comportait alors de vastes secteurs de prairie ouverte. Des cartes d’anciennes communautés végétales ouvertes de la région de Victoria montrent que de vastes étendues de prairie et de savane de chêne de Garry (Brierly et al., 2002). Cependant, une bonne partie de cette information a été compilée à partir de relevés effectués 30 ans ou plus après que le gouverneur Douglas eut interdit aux Premières Nations de brûler les prairies, au milieu du 19e siècle (cette pratique contribuait à la préservation des systèmes de prairie côtière; Fuchs, 2001). Des arbres (p. ex. chêne de Garry, douglas de Menzies) et des arbustes indigènes et non indigènes (en particulier la symphorine blanche [Symphoricarpos albus] et le genêt à balais [Cytisus scoparius]) devaient donc déjà avoir commencé à y pousser (Lutz, 1995; Turner, 1999). On trouve des vestiges de ces vastes étendues de prairie ouverte à certains endroits comme Cowichan Bay, le parc Beacon Hill à Victoria et la réserve écologique des îles Trial. Bien que certaines parties de ces secteurs semblent pouvoir convenir à l’Alouette hausse-col de la sous-espèce strigata, ils sont actuellement très petits et subissent souvent des perturbations humaines.

Sur l’île de Vancouver et dans les basses-terres continentales de la Colombie-Britannique, les plages sablonneuses et les dunes ont été radicalement modifiées depuis l’arrivée des Européens et les débuts d’une récolte de bois à grande échelle, qui ont entraîné des changements dans les quantités et les types de matières ligneuses qui se déposent sur les plages. Jadis, une grande partie des matières ligneuses qui s’y trouvaient étaient de gros arbres déracinés par des cours d’eau. Comme ces pièces à structures relativement complexes (p. ex. troncs avec leurs mottes racinaires) ne roulaient pas, elles aidaient à stabiliser les plages sablonneuses et les réseaux dunaires. Avec l’intensification de l’exploitation forestière et du flottage du bois, une grande quantité des matières déposées sur les plages est aujourd’hui de nature beaucoup moins complexe. Les troncs sont ébranchés et les mottes racinaires sont coupées. Selon des relevés non officiels, entre 70 et 87 % des matières ligneuses qui se retrouvent sur les plages de la Colombie-Britannique sont maintenant des morceaux coupés à la scie. Ainsi, les billes jouent le rôle de rouleaux, compactant le sable et restreignant le mouvement, plutôt que de structures stabilisantes permettant au sable de se déplacer sur les côtes; cela modifie considérablement la dynamique des communautés des plages sablonneuses et des dunes (Maser et Sedell, 1994; Fairbarns et al. 2007). Pour illustrer les changements subis par les plages, le COSEPAC (COSEWIC, 2003a) a analysé des photos aériennes d’habitats de dune dans le sud de l’île de Vancouver et constaté que, sur une période de 40 ans (se terminant au milieu des années 1990), les sites ont perdu de 21 à 50 % des dunes ouvertes et de 6 à 52 % des zones à graminées et à bryophytes, tandis que le couvert forestier et arbustif a augmenté de 46 à 220 %. Ces changements ont certainement une incidence sur une espèce qui préfère les zones d’herbes ouvertes à la forêt. Le genêt à balais et l’ajonc d’Europe (Ulex europaeus) sont par ailleurs devenus abondants sur les flèches et les plages sablonneuses au-dessus des zones inondables, ce qui a rendu ces secteurs inutilisables pour l’Alouette hausse-col de la sous-espèce strigata. De plus, nombre de flèches à végétation clairsemée et de sites de basse plage de la région sont aménagés à des fins de développement résidentiel ou de mise en place d’industries légères; par conséquent, ces endroits ne conviennent plus à l’espèce et à d’autres oiseaux de prairie (Dawe et al., 2001). Ainsi, dans les années 1960, l’Alouette hausse-col de la sous-espèce strigata nichait sur l’île Sea dans un habitat situé à proximité de la rampe de mise à l’eau actuelle; la construction de celle-ci a détruit l’habitat (Cooper, comm. pers., 2017).

Ailleurs, l’habitat de prairie dans l’ouest de l’État de Washington a décliné de 98 % depuis l’arrivée des colons européens; il a été transformé en zones urbaines ou en zones agricoles ne convenant pas à l’espèce, est redevenu forêt en raison de la suppression des incendies ou a été envahi par des plantes exotiques (Smith et al., 1997; Rogers, 2000; Stinson, 2005).

Biologie

On en sait très peu sur l’écologie de l’Alouette hausse-col de la sous-espèce strigata en Colombie-Britannique; c’est pourquoi la plupart des conclusions suivantes sont tirées d’études menées sur des individus vivant dans la partie de l’aire de répartition située aux États-Unis, ou sur des individus d’autres sous-espèces ailleurs dans l’aire de répartition.

Cycle vital et reproduction

Pour l’Alouette hausse-col de la sous-espèce strigata, Anderson et Pearson (2015) décrivent comme « période préreproduction » la période allant de la mi-février à la mi-avril, alors que les gros groupes ayant hiverné ensemble se dispersent, que les individus gagnent les sites de nidification et que les mâles entreprennent de défendre leur territoire. L’Alouette hausse-col est probablement monogame durant la saison de reproduction (Beason et Franks, 1974), mais on ne sait pas s’il y a maintien du lien du couple en dehors de cette période (Beason, 1995). En général, le mâle arrive en premier sur les lieux de reproduction et y établit un territoire. La femelle choisit probablement un mâle territorial à son arrivée, puis trouve un site de nidification au sein du territoire du mâle. Elle construit alors le nid seule en creusant un petit trou dans le sol ou en utilisant un creux déjà existant (p. ex. empreinte de sabot; Campbell et al., 1997). Elle tapisse ensuite le nid d’herbes fines ou d’autres fibres végétales (Cannings, 1981; Campbell et al., 1997). Le nid est habituellement situé à proximité d’un objet (p. ex. motte de terre ou touffe d’herbes ou d’autres végétaux) qui le protège d’un côté et aide peut-être à maintenir la température à l’intérieur du nid en lui faisant de l’ombre et en l’abritant du vent (With et Webb, 1993; Nelson et Martin, 1995). L’oiseau dépose parfois des cailloux ou d’autres matériaux de revêtement autour ou d’un côté du nid (Baicich et Harrison, 1997).

La femelle pond le plus souvent 4 œufs, mais ce nombre peut varier de 2 à 7 (Baicich et Harrison, 1997). Les couvées de l’Alouette hausse-col de la sous-espèce strigata sont souvent plus petites que celles des autres sous-espèces : Bowles (1900) a signalé que le nombre moyen d’œufs pondus dans la région du Puget Sound était de 2,5, alors que les données de Wolf et Anderson (2014) montrent une moyenne de 2,95 (n = 43 nids), et Camfield et al. (2011) ont constaté une couvée moyenne de 3,05 œufs (ouest de l’État de Washington; n = 135 couvées; IC à 95 % = 2,93 à 3,17). En Colombie-Britannique, on a trouvé 3 nids de la sous-espèce : 2 contenaient 3 œufs, et l’autre, 4 (Campbell et al., 1997). La femelle couve les œufs durant 11 ou 12 jours (Campbell et al., 1997). Elle s’occupe aussi des oisillons, mais ce sont généralement les deux parents qui nourrissent les petits encore au nid (Beason, 1995). Après environ 10 jours, les oisillons quittent le nid pour la première fois (Cannings, 1981; Baicich et Harrison, 1997). À l’instar de beaucoup d’autres espèces d’oiseaux de prairie, la période de séjour des jeunes au nid est courte, les oisillons quittant celui-ci dès qu’ils peuvent marcher, avant même de pouvoir voler (Beason, 1995). Wolf et Anderson (2014) signalent un taux moyen de jeunes hors du nid sur 3 ans dans la région du sud du Puget Sound allant de 0,7 à 1,7 par nid, et Camfield et al. (2011), une moyenne de 0,23 ± 0,04 jeune hors du nid par œuf pondu (n = 123 nids; IC à 95 % = 0,15 à 0,31). Le taux de fécondité global estimé par Camfield et al. (2011) est de 0,91 ± 0,17 jeune femelle hors du nid par femelle par année (n = 4 ans, IC à 95 % = 0,63 à 1,19). Ce faible taux de fécondité était dû aux faibles taux d’éclosion et de survie d’oisillons hors du nid, à une destruction importante des couvées et aux longs intervalles entre les nidifications infructueuses et les renidifications. Le taux de survie des adultes est lui aussi faible, soit de 0,55 ± 0,08 (n = 32; IC à 95 % = 0,39 à 0,70) pour les mâles et de 0,47 ± 0,08 (n = 26; IC à 95 % = 0,32 à 0,63) pour les femelles. Le taux de survie apparent des juvéniles est considéré comme élevé, soit 0,17 ± 0,05 (n = 88; IC à 95 % = 0,09 à 0,30; Camfield et al., 2011).

Dans la dépression de Georgia, la saison de reproduction de l’Alouette hausse-col s’étend du 5 avril au 25 août (Campbell et al., 1997). Camfield et al. (2011) ont consigné la durée moyenne de la saison de reproduction dans l’État de Washington à 6 sites et sur 4 ans; celle-ci a duré 94,0 ± 10,5 jours. À un site du sud du Puget Sound, des couvées ont été pondues la première semaine de mai (Wolf et Anderson, 2014); d’autres études sur le terrain pour ce taxon ont montré que la ponte la plus hâtive avait lieu entre le 6 et le 10 avril (Pearson et al., 2016). La nidification se poursuit tout l’été; les oisillons quittent le nid au plus tard dans la troisième semaine d’août (Wolf et Anderson, 2014). Les Alouettes hausse-col sont réputées se reproduire deux ou trois fois par saison à faibles altitude et latitude (Beason, 1995).

L’Alouette hausse-col est rarement parasitée par le Vacher à tête brune (Molothrus ater; Beason, 1995). Cela pourrait être dû au fait qu’elle commence à nicher avant celui-ci, que les nids des alouettes sont exposés et que la période de séjour des jeunes au nid est courte; ainsi, les oisillons du Vacher à tête brune sont encore au nid lorsque ceux des alouettes le quittent (Friedman, 1963). En Colombie-Britannique, il n’existe aucune mention de parasitisme exercé par le Vacher à tête brune sur l’Alouette hausse-col, quelle qu’en soit la sous-espèce (n = 115 nids; Campbell et al., 1997).

L’échec de nidification est peut-être attribuable à l’abandon, à la prédation ou à la destruction accidentelle des nids, ou encore au mauvais temps. Durant la saison de reproduction, les pratiques agricoles comme le labour ou le fauchage peuvent entraîner la destruction accidentelle de nids ou l’écrasement d’oiseaux adultes (Kreshner et Bollinger, 1996). Il existe aussi des cas documentés d’Alouettes hausse-col piétinées par du bétail (Beason, 1995). Cannings (1981) a signalé un nid où les oisillons ont été abandonnés durant une tempête de grêle. Les petits encore au nid peuvent également mourir de faim lorsque du temps froid et pluvieux empêche les adultes de trouver efficacement de la nourriture.

Physiologie et adaptabilité

Des études menées dans la région des grandes plaines indiquent que l’Alouette hausse-col est surtout présente dans les pâturages (Jones et Bock, 2002) et qu’elle tolère même des zones fortement broutées (Kantrud, 1981; Bock et al., 1993). L’espèce occupe aussi des sites perturbés. Ainsi, Rogers (2000) a constaté que la sous-espèce strigata préférait chercher de la nourriture dans les ornières dans une zone prairiale. Cependant, l’Alouette hausse-col a tendance à éviter les champs de foin (Kantrud, 1981) et à choisir des habitats assez éloignés des paysages urbains (Jones et Bock, 2002).

Déplacements et dispersion

La migration, chez l’Alouette hausse-col, varie selon les sous-espèces; ainsi, certaines populations nordiques et alpines sont uniquement migratoires, alors que des populations du sud restent à l’année dans leur aire de reproduction (Beason, 1995). On pense que la sous-espèce strigata est un migrateur partiel et que certains individus ne migrent pas (Pearson et Altman, 2005). Les populations de la côte de la Colombie-Britannique partaient probablement vers le sud à l’automne pour se joindre aux résidents permanents dans le sud des États de Washington et de l’Oregon, ou même jusqu’en Californie (American Ornithologists’ Union, 1957); cependant, on a constaté que certains oiseaux passaient l’hiver dans la province puisque des individus ont été observés en hiver (janvier) dans le delta du Fraser (Munro et Cowan, 1947). En ce moment, la population du sud du Puget Sound est presque entièrement migratrice, tandis que de nombreux oiseaux demeurent tout l’hiver dans les vallées du Columbia et de la Willamette, en Oregon, souvent en grands groupes incluant des individus d’autres sous-espèces (Pearson et al., 2005).

L’Alouette hausse-col migre durant le jour. À la fin de l’été, les jeunes de l’année se rassemblent, et les adultes les rejoignent plus tard. Par ailleurs, des Alouettes hausse-col se regroupent en bandes avec d’autres espèces, par exemple des bruants (Beason, 1995).

Relations interspécifiques

Aux États-Unis, les principaux prédateurs de l’Alouette hausse-col de la sous-espèce strigata sont des oiseaux (Pearson et Hopey, 2008; Pearson et al., 2012). On a observé la prédation de nids de cette sous-espèce par le Busard Saint-Martin (Circus hudsonius), la Buse à queue rousse (Buteo jamaicensis), le Grand-duc d’Amérique (Bubo virginianus), la Crécerelle d’Amérique (Falco sparverius), la Corneille d’Amérique (Corvus brachyrhynchos), la Sturnelle de l’Ouest (Sturnella neglecta), la mouffette rayée (Mephitis mephitis) et des couleuvres (Thamnophis spp.) (Pearson et Hopey, 2008; Pearson et al., 2012; Stinson, 2016).

D’après ce que l’on sait de ce taxon aux États-Unis et d’autres espèces d’oiseaux de prairie en Colombie-Britannique, les prédateurs potentiels d’œufs, d’oisillons et d’adultes dans la dépression de Georgia sont les suivants : oiseaux de proie (p. ex. Épervier de Cooper [Accipiter cooperii]et Faucon émerillon [Falco columbarius]); corvidés (p. ex. Corneille d’Alaska [Corvus caurinus] et Grand Corbeau [Corvus corax]);mammifères de petite et de moyenne taille (p. ex. coyote [Canis latrans], renard roux [Vulpes vulpes], raton laveur [Procyon lotor], mouffette et chien domestique [Canis familiaris] et serpents (p. ex. couleuvre rayée [T. sirtalis]et couleuvre de l’Ouest [T. elegans]). Cependant, le chat domestique (Felis catus) est sans doute le plus grand prédateur dans la région. Les chats sont de bons prédateurs d’oiseaux de petite et de moyenne taille (George, 1974; Coleman et Temple, 1993; Cooper, 1993). Dans le sud‑est de l’île de Vancouver, on a souvent signalé la présence de chats domestiques ou féraux durant des relevés d’oiseaux effectués dans des prairies, notamment dans le seul site d’observation d’un individu de l’Alouette hausse-col de la sous-espèce strigata ayant un comportement de parade lors des relevés de 2002-2003 (Beauchesne, 2002, 2003).

Taille et tendances de la population

Au Canada, la population d’Alouettes hausse-col de la sous-espèce strigata a décliné au point où elle est pratiquement disparue du pays. Par le passé, la population était probablement petite; Campbell et al. (1997) croyaient qu’il s’agissait d’un résident local dans le sud de l’île de Vancouver à la fin du 19e siècle.

Activités et méthodes d’échantillonnage

Cannings (2014) a mené 57 dénombrements ponctuels de 5 minutes sur 4 jours dans une bonne partie de l’aire de répartition historique de la sous-espèce au Canada (24 sur l’île de Vancouver, 18 à l’aéroport de Vancouver, 8 à l’aéroport d’Abbotsford, 1 à l’aéroport de Chilliwack et 6 à l’aéroport de Hope). De plus, des recherches ont été menées à 6 sites de l’île de Vancouver (entre 30 et 160 minutes par site). D’autres recherches ponctuelles ont été faites par des ornithologues travaillant pour l’aéroport de Vancouver, qui sont restés à l’affût des alouettes et d’autres espèces d’intérêt en effectuant leurs tâches quotidiennes de gestion de la faune tout au long de 2014 (Gotz, comm. pers., 2014; Levesque, comm. pers., 2014).

Beauchesne (2002, 2003) a tenté de trouver des Alouettes hausse-col et des Bruants vespéraux dans des milieux susceptibles d’en abriter un peu partout dans le sud de l’île de Vancouver durant 30 jours (environ 240 heures), en 2002 et de nouveau en 2003. Beauchesne et al. (2010a) ont examiné 246 sites dans le sud-est de l’île de Vancouver et les îles Gulf en 2009; si ces relevés ciblaient le Bruant vespéral de la sous-espèce affinis, ils ont eu lieu dans un habitat convenant également à l’Alouette hausse-col de la sous-espèce strigata. Ces relevés ont été répétés en 2014 (Beauchesne, 2014). Beauchesne (2010 b, 2012, 2013) a également mené des relevés du Bruant vespéral de la sous-espèce affinis dans les environs de l’aéroport de Nanaimo pendant 16, 11 et 22 jours sur 3 saisons de reproduction consécutives.

La base de données eBird (2017) a par ailleurs été consultée afin d’y trouver toute mention récente de l’Alouette hausse-col de la sous-espèce strigata dans l’aire de reproduction historique.

Abondance

Campbell et al. (1997) considéraient l’Alouette hausse-col de la sous-espèce strigata comme extrêmement rare dans la vallée du bas Fraser, et Fraser et al. (1999), comme disparue du sud-est de l’île de Vancouver. En 2002, un seul mâle a été observé en train de performer des vols et chants nuptiaux à l’aéroport de Nanaimo (Beauchsene, 2002). Toutefois, on n’a repéré ni femelle ni nid après environ 16 heures de recherche sur le site (COSEWIC, 2003b). De vastes relevés ont été effectués périodiquement entre 2002 et 2014 (voir Activités et méthodes d’échantillonnage, ci‑dessus), mais ils n’ont permis d’observer aucune Alouette hausse-col de la sous-espèce strigata sur l’île de Vancouver (Beauchesne, 2013, 2014; Cannings, 2014) ou dans la vallée du Fraser (Cannings, 2014). Des années 1990 à nos jours, une trentaine d’observations ont été faites de 1 ou 2 Alouettes hausse-col au début de la saison de reproduction (c.‑à-d. avril-mai, avec une dizaine d’observations en mai; les oiseaux réputés avoir été aperçus plusieurs fois n’ont été comptés qu’une seule fois; eBird, 2017). Une seule de ces mentions inclut un signe de comportement de reproduction, et l’individu en question, un mâle chanteur observé le 29 avril 2015, était probablement un individu de la sous-espècearcticola à migration tardive (Fenneman, 2015, comm. pers., 2017). Aucune autre mention récente n’a été faite d’un individu de cette sous-espèce durant la saison de reproduction. D’autres sous-espèces d’Alouettes hausse-col passent par la région durant leur migration, quoique celle-ci se termine habituellement avant la fin d’avril (Campbell et al., 1997). D’après plusieurs ornithologues et biologistes spécialistes des oiseaux d’expérience, aucune autre mention récente n’aurait été faite de cette sous-espèce en Colombie-Britannique (Allinson, comm. pers., 2014; Dawe, comm. pers., 2014; McNichol, comm. pers., 2014; Monty, comm. pers., 2014). L’effectif actuel de l’Alouette hausse-col de la sous-population strigata au Canada est donc probablement de 0. L’effectif actuel aux États-Unis est estimé à entre 1 170 et 1 610 oiseaux, dont moins de 150 couples dans l’État de Washington (Stinson, 2016).

Fluctuations et tendances

Par le passé, de petits nombres d’Alouettes hausse-col de la sous-population strigata ont niché dans la vallée du bas Fraser, d’Abbotsford au delta du fleuve Fraser (Campbell et al., 1997), mais Fannin (1891) a indiqué que l’oiseau n’était commun nulle part dans la province. La première mention de la sous-espèce remonte à la fin des années 1880, dans le sud de l’île de Vancouver. Au moins 9 individus ont été recueillis sur l’île de Vancouver entre 1890 et 1953. Malheureusement, la portée des travaux de collecte ou de recherche de nids n’a pas été documentée; on présume qu’ils n’ont pas été intenses et que cet oiseau cryptique a été négligé (Campbell et al., 1997). Dans la vallée du bas Fraser, les premiers oiseaux ont été recueillis à la fin des années 1890 près du lac Sumas. La population était décrite comme « petite », et on raconte qu’elle a persisté dans les terres cultivées et les prairies du delta du Fraser de la fin des années 1920 jusqu’à 30 ans plus tard, mais il n’existe aucune estimation précise de la taille de la population (Campbell et al., 1997). Poynter (1959) a signalé avoir vu des oiseaux nicher sur l’île Sidney, et Briggs (1972) a mentionné la présence d’au moins un couple d’Alouettes hausse-col à l’aéroport de Victoria en juin 1972. Au milieu des années 1960, les populations d’oiseaux nicheurs ne fréquentaient plus que les champs fauchés de l’aéroport international de Vancouver, possiblement près d’Abbotsford (Campbell et al., 1997), l’habitat de dune des îles Sea et Iona (Cooper, comm. pers., 2017) et, peut-être, les champs cultivés de l’île Westham (Knapton, 1972). Jusqu’à 7 oiseaux ont été mentionnés sur l’île Sea entre 1963 et 1966. La dernière mention de reproduction confirmée sur l’île Sea date de 1978, même si on pense qu’il y a eu reproduction en 1981 (Butler et Campbell, 1987). À ce jour, les mentions dans eBird d’Alouettes hausse-col durant la saison de reproduction (avril à juillet) dans l’aire de reproduction historique de ce taxon au Canada n’incluent que des observations d’oiseaux nicheurs ou présumés nicheurs des années 1950, 1960 et 1970 (région de Victoria et bas Fraser). Les commentaires rétrospectifs joints à ces mentions indiquent que « l’espèce nichait régulièrement ici dans les années 1970 » (île Iona; Weber, 1968a) et qu’« il n’était pas inhabituel qu’elle niche sur l’île dans les années 1970 » (île Sea; Weber, 1968b). Weber et al. (1990) précisent que l’Alouette hausse-col de la sous-espèce strigata est un résident rare de l’île Sea dans leur liste de 1990. Dans une des dernières occurrences estivales, 10 oiseaux ont été aperçus le 1er mai 1987 (Campbell et al., 1997; Weber, comm. pers., 2014). Ces oiseaux n’ont pas été identifiés au rang de la sous-espèce; il ne s’agissait donc peut-être pas de la sous-espèce strigata, bien que, comme il a déjà été dit, la migration de l’Alouette hausse-col se termine habituellement avant la fin d’avril. D’occasionnelles observations subséquentes d’oiseaux non identifiés à la sous-espèce ont également été inscrites dans eBird en avril et en mai (voir Abondance, ci-dessus).

Dans la région du Puget Sound de l’État de Washington, l’Alouette hausse-col de la sous-espèce strigata était considérée comme un oiseau nicheur abondant depuis le milieu du 19e siècle jusqu’au début du 20e siècle (Suckley et Cooper, 1860; Bowles, 1900, 1906). Dans les îles San Juan de l’État de Washington (à environ 18 km de là, de l’autre côté du détroit de Juan de Fuca, à l’est de la pointe sud-est de l’île de Vancouver), les premières Alouettes hausse-col nicheuses ont été mentionnées en 1946, après quoi on a indiqué qu’elles y nichaient « communément à certaines périodes ». Aucune activité de reproduction n’y a été observée depuis 1962 (Rogers, 2000). Dans plusieurs secteurs de l’ouest de l’Oregon, du début des années 1870 au début du 20e siècle, l’Alouette hausse-col de la sous-espèce strigata a été décrite par différents auteurs comme un oiseau nicheur « pas rare » à « abondant »; elle y était toujours commune dans les années 1930. La sous-espèce était « particulièrement abondante » dans les comtés de Polk et de Yamhill où, à l’automne, des groupes comptant des dizaines ou même des centaines d’oiseaux ont été observés (Gabrielson et Jewett, 1940; Altman, 2011). Rogers (2000) a supposé que l’identification à la sous-espèce de certaines mentions historiques en Oregon pourrait avoir été inexacte, mais on trouve toujours la sous-espèce strigata en plus grands nombres en Oregon que partout ailleurs dans son aire de répartition (Stinson, 2005, 2016; Altman, 2011).

L’aire de reproduction mondiale de l’Alouette hausse-col de la sous-espèce strigata a grandement rétréci au nord comme au sud; l’oiseau ne niche plus dans le sud de la Colombie-Britannique, dans le nord du secteur du Puget Sound de l’État de Washington, le long de la côte de l’État de Washington au nord de Grays Harbor, ou dans la vallée de la rivière Rogue en Oregon (Pearson et Altman, 2005; Altman, 2011; Keren et Pearson, 2016). Quelle qu’ait été la taille de la population originale aux États‑Unis, elle a énormément baissé dans les dernières décennies pour atteindre les nombres actuels (voir Abondance, ci-dessus).

Camfield et al. (2011) ont estimé le taux de croissance de la population au moyen de données sur les paramètres vitaux d’Alouettes hausse-col de la sous-espèce strigata qui se reproduisaient dans les basses terres du Puget Sound, le cours inférieur du fleuve Columbia et la côte de l’État de Washington. D’après leurs résultats (λ = 0,62 ± 0,10, IC à 95 % = 0,47 à 0,79), cette population connaît un déclin rapide qui résulte apparemment des faibles taux de fécondité et de survie des adultes (0,51 ± 0,06, n = 58; Camfield et al.,2011). Les résultats des relevés les plus récents (2010-2015; Keren et Pearson, 2016) laissent croire que la petite population de l’État de Washington est pour l’instant stable, mais faible (voir Abondance). Cependant, ces auteurs ont également établi que les tendances pour les mâles et les femelles divergent, ce qui entraîne un déséquilibre en faveur des mâles (Ne réduite) à certains sites. Ces chercheurs mentionnent également qu’il pourrait être trop tôt pour présumer que cette apparente stabilité constitue « véritablement une tendance » (Keren et Pearson, 2016). 

Immigration de source externe

Comme les populations historiques de ce taxon ont grandement décliné dans l’État adjacent de Washington (ou en sont même disparues, notamment la population du nord du Puget Sound; Pearson et Altman, 2005; Keren et Pearson, 2016) et que le déclin des populations du Canada est lié à la perte d’habitat, il est improbable qu’une immigration se produise à partir des populations des États-Unis. Les populations d’Alouettes hausse-col de la sous-espèce strigata font l’objet d’une gestion intensive dans les États de Washington et de l’Oregon, où l’on fait tout pour améliorer leur succès reproductif. On procède par exemple au déplacement d’œufs depuis des nids de l’Oregon jusque dans l’État de Washington (quelque peu fructueux; Stinson, 2016) et on a eu recours à des exclos pour les nids (pas vraiment fructueux; Pearson et al., 2012; Wolf and Anderson, 2014).

Menaces et facteurs limitatifs

Les principales menaces relevées pour l’Alouette hausse-col de la sous-espèce strigata au Canada sont la perte et la dégradation d’habitat causées par le développement urbain et industriel ainsi que les pratiques agricoles modernes, la perturbation accrue des sites toujours convenables ou pouvant être remis en état, l’invasion de la plupart des espaces ouverts restants par des plantes exotiques, et l’amélioration des techniques de régulation des eaux et son effet sur l’habitat de dune le long du fleuve Fraser (Environment and Climate Change Canada, 2016). Bien que l’habitat de l’espèce n’ait jamais été très vaste, l’habitat convenable est en déclin depuis quelques décennies. En effet, le programme de rétablissement pour ce taxon précise qu’il est impossible de désigner l’habitat essentiel et que l’on ne sait pas s’il reste de l’habitat convenable au Canada (Environment and Climate Change Canada, 2016).

Aucune évaluation officielle des menaces n’a été faite étant donné le manque de preuve de l’existence actuelle d’une population au Canada, mais les menaces qui suivent ont été relevées pour les populations des États de Washington et de l’Oregon, et elles s’appliqueraient aussi probablement à toute population qui se rétablirait au Canada. Elles sont présentées en fonction du système de classification des menaces proposé par l’Union internationale pour la conservation de la nature et le Partenariat pour les mesures de conservation (IUCN-CMP; d’après Salafsky et al., 2008), par ordre de gravité (en commençant par la plus grave).

Catégorie 1. Développement résidentiel et commercial

L’aire de répartition de la sous-espèce chevauche des secteurs et des habitats qui subissent de plus en plus les effets du développement pour l’activité humaine (résidences, loisirs et industrie légère). Ce développement a fragmenté ou détruit la plus grande partie de l’habitat convenable (Campbell et al., 1997). À l’avenir, la poursuite des pressions exercées par le développement éliminera sans doute la plupart des parcelles restantes d’habitat convenable.

Catégorie 7. Modification des systèmes naturels

L’amélioration des ouvrages de régulation des eaux dans le delta du Fraser a réduit la quantité de berges sablonneuses à végétation clairsemée le long du fleuve; cet habitat moins perturbé pourrait constituer l’un des seuls habitats potentiels restants pour l’Alouette hausse-col de la sous-espèce strigata en Colombie-Britannique (Environment and Climate Change Canada, 2016).

Catégorie 2. Agriculture et aquaculture

L’intensification des pratiques agricoles a rendu moins convenables certaines terres agricoles où nichait auparavant l’Alouette hausse-col de la sous-espèce strigata. Les pratiques agricoles qui nécessitent des procédures mécanisées (p. ex. labour, fauchage) durant la saison de nidification peuvent perturber ou détruire les nids des oiseaux qui nichent au sol et avoir un effet direct sur leur succès reproductif. Les « améliorations » modernes des cultures, qui permettent une croissance plus rapide ainsi qu’une récolte plus hâtive et plus fréquente, rehaussent le risque (Rodenhouse et al., 1993). De plus, les pratiques agricoles industrielles dépendent de plus en plus de produits chimiques, dont on ne connaît pas les conséquences sur la plupart des espèces d’oiseaux (Gard et al., 1993). Des échantillons tissulaires combinés prélevés sur quatre Alouettes hausse-col de la sous-espèce strigata trouvées mortes à l’aéroport de Corvallis, en Oregon, en 2014 ont confirmé la présence de phosphure de zinc, substance épandue sur les céréales pour lutter contre les rongeurs (Stinson, 2016).

Catégorie 8. Espèces et gènes envahissants ou autrement problématiques

Des plantes exotiques envahissantes comme le genêt à balais, l’ajonc d’Europe, la ronce discolore (Rubus discolor) et de hautes graminées non indigènes ont pris toute la place dans l’habitat restant (champs, écosystèmes de chêne de Garry et dunes) dans l’ancienne aire de répartition de l’Alouette hausse-col de la sous-espèce strigata (Fraser et al., 1999). On sait que les plantes envahissantes nuisent à l’habitat aux États-Unis; par exemple, dans les basses-terres du Puget Sound, tous les sites de nidification actuels subissent l’effet d’un régime de perturbations qui limite l’empiètement par la végétation (Stinson, 2016), et l’utilisation des déblais de dragage dans le fleuve Columbia est limitée par la densité des ammophiles introduites (Fort, 2007).

La prédation est l’une des principales causes d’échec de nidification de l’Alouette hausse-col de la sous-espèce strigata (Pearson et Hopey, 2005; Anderson, 2006; Camfield et al., 2010, 2011). Les effets des prédateurs dans des paysages de plus en plus urbanisés, y compris la pression accrue exercée par les chats domestiques et par des espèces indigènes urbaines comme la Corneille d’Alaska, pourraient menacer des oiseaux tentant de nicher au Canada.

Catégorie 6. Intrusions et perturbations humaines

Des activités comme l’équitation, la promenade de chiens, l’ornithologie et le vélo en sentier sont souvent incompatibles avec la présence d’oiseaux qui nichent au sol (Rogers, 2000). La perturbation humaine accrue, qui suit logiquement la croissance des populations humaines, peut donc nuire à ces oiseaux. À l’île Iona, dans le delta du bas Fraser, un habitat convenable demeure mais, en raison d’une hausse de l’activité humaine, y compris la présence de chiens, les perturbations sont trop importantes pour que l’Alouette hausse-col de la sous-espèce strigata y niche (Cooper, comm. pers., 2017). Les aéroports fournissent un des derniers habitats où peuvent se réfugier les espèces de prairie, y compris l’Alouette hausse-col, mais les activités de fauchage qui y sont pratiquées durant la saison de reproduction perturbent les oiseaux et peuvent entraîner la destruction ou l’abandon des nids, même si l’on adopte des régimes de fauchage modifiés (Wolf et Anderson, 2014).

Catégorie 4. Corridors de transport et de service

L’Alouette hausse-col est l’espèce la plus souvent touchée dans les collisions signalées avec des aéronefs militaires aux États-Unis (3 328 incidents au total entre 1995 et 2016; BASH, 2017). En 2013, l’espèce arrivait également au sixième rang pour les collisions signalées avec des aéronefs civils américains (résumé dans Stinson, 2016). La mortalité due à des collisions avec des aéronefs chez l’Alouette hausse-col de la sous-espèce strigata n’est pas rapportée, mais elle survient probablement puisque l’oiseau niche à cinq aéroports dans l’État de Washington et à un autre en Oregon, et que l’on aperçoit encore à l’occasion des Alouettes hausse-col (non identifiées au rang de la sous-espèce) dans les environs de l’aéroport international de Vancouver. Comme on a conclu que c’était le taux de survie des adultes qui avait la plus grande incidence sur les valeurs lambda pour ces oiseaux dans l’État de Washington, ces collisions pourraient être une source de mortalité importante pour la sous-espèce strigata dans l’ensemble de son aire de répartition (Camfield et al., 2011; Center for Natural Lands Management, 2011).

Facteurs limitatifs

Les facteurs associés à la petite taille de la population nuisent probablement aussi à l’Alouette hausse-col de la sous-espèce strigata dans les États de Washington et de l’Oregon. Le faible taux d’éclosion pourrait découler d’une dépression de consanguinité, étant donné la piètre diversité génétique constatée par Drovetski et al. (2005), alors que la faible fécondité pourrait dépendre principalement du fort taux de prédation des nids (Camfield et al., 2010; Pearson et al., 2012). Une étude réalisée récemment dans l’État de Washington a conclu à la présence d’un biais en faveur des mâles dans le rapport entre les sexes chez les adultes; si ce biais est réel, il expliquerait les observations de mâles adultes sans compagne faites dans au moins une sous-population. Le biais entraînerait aussi une réduction de la taille de la population effective (Ne) à certains sites (Karen et Pearson, 2016). Veuillez consulter Camfield et al. (2011) pour connaître les principales causes d’échec de nidification (faible survie et faible fécondité; Pearson et al., 2008). Le faible taux de fécondité était dû aux faibles taux d’éclosion et de survie des oisillons jusqu’au moment de quitter le nid, à la destruction importante des couvées et aux longs intervalles entre les nidifications infructueuses et les renidifications.

Nombre de localités

Il n’existe actuellement aucune localité connue d’Alouette hausse-col de la sous-espèce strigata; aucun nid n’a été trouvé au pays depuis 1978. Le dernier site de reproduction confirmé était l’aéroport de Vancouver (Butler et Campbell, 1987); plus récemment, soit en 2002, on a entendu un mâle solitaire chanter pour défendre son territoire à l’aéroport de Nanaimo (Beauchesne, 2002).

Protection, statuts et classements

Statuts et protection juridiques

L’Alouette hausse-col de la sous-espèce strigata est protégée à l’échelle fédérale par la Loi de 1994 sur la convention concernant les oiseaux migrateurs, qui interdit de posséder des oiseaux migrateurs ou leurs nids. Elle est également protégée par le Wildlife Act de la Colombie-Britannique, qui interdit de tirer sur des animaux sauvages, de les piéger, de les empoisonner ou de les tuer de toute autre façon, ainsi que de perturber ou de détruire des œufs ou des nids actifs.

L’espèce a été inscrite à titre d’espèce en voie de disparition à la Loi sur les espèces en péril fédérale en 2005 (Environment and Climate Change Canada, 2016) et à titre d’espèce menacée (« threatened ») de la loi fédérale américaine Endangered Species Act (2016). Elle est également inscrite à titre d’espèce en voie de disparition dans l’État de Washington (2006).

Statuts et classements non juridiques

La cote de l’Alouette hausse-col de la sous-espèce strigata est G5T2 à l’échelle mondiale (c.-à-d. que l’espèce, dans l’ensemble, est non en péril, mais la sous-espèce est en péril); SXB (nicheur disparu) en Colombie-Britannique; S1B (nicheur gravement en péril) dans l’État de Washington; S2B (nicheur en péril) en Oregon (NatureServe, 2015). L’espèce se trouve également sur la liste rouge en tant que candidate à la désignation d’espèce menacée ou en voie de disparition en Colombie-Britannique (BC Conservation Data Centre, 2014). En Oregon, elle est désignée comme espèce sensible par l’État et a le statut « critique » (Rogers, 2000).

Protection et propriété de l’habitat

Quelques anciens sites de reproduction se trouvent dans des parcs régionaux du Grand Vancouver, sur les îles Sea et Iona. Le parc régional Iona Beach inclut quelques hectares de dunes et de flèches sablonneuses (tout comme le parc régional Island View Beach et la flèche Sidney à la réserve de parc national des Îles-Gulf), mais une partie de cet habitat est perturbée par des activités de récupération des billes, et il est très fréquenté par des humains et leurs chiens. L’aire de conservation de l’île Sea, tout près de l’aéroport international de Vancouver, est située à l’intérieur de l’aire où nichait anciennement l’Alouette hausse-col de la sous-espèce strigata; on y trouve 140 ha de terrains boisés, de milieux humides et de champs abandonnés. Administrée par Environnement et Changement climatique Canada (Environment and Climate Change Canada, 2016), cette aire pourrait contenir de l’habitat convenable, mais uniquement si les champs sont fauchés peu avant la saison de nidification (c.-à-d. à un moment où le fauchage ne perturberait pas les oiseaux). On trouve une quantité inconnue de champs abandonnés sur les 13,8 ha de la réserve d’aire naturelle Terra Nova, mais on ne sait pas s’il s’agit d’un habitat convenable pour l’Alouette hausse-col.

Il reste également de petites quantités d’habitat potentiel sur des terres agricoles privées. D’autres habitats de reproduction potentiels existent à l’aéroport international de Vancouver, à l’aéroport de Boundary Bay, à l’aéroport international de Victoria, à l’aéroport de Nanaimo, à l’aéroport d’Abbotsford et à l’aéroport de Chilliwack. Aucun de ces sites n’est géré de manière à conserver l’habitat de l’Alouette hausse-col. Des îles et des dépôts de déblais de dragage, dans le fleuve Fraser et en bordure de celui-ci, constituent un habitat potentiel, mais ils ne sont actuellement pas gérés de manière à convenir à l’Alouette hausse-col de la sous-espèce strigata.

Pour ce qui est des États de Washington et de l’Oregon, aucune mention n’a été faite de sous-espèce strigata dans les réserves fauniques nationales (USFWS, 2002). Une bonne partie de l’habitat de reproduction restant se trouve sur des réserves militaires (Rogers, 2000).

Remerciements et experts contactés

Le présent rapport tire beaucoup d’information du rapport initial du COSEPAC (COSEWIC, 2003 b) sur ce taxon rédigé par Suzanne Beauchesne. La première version du rapport a été rédigée par Richard Cannings en 2014-2015, avant que ce dernier soit élu député fédéral. Russell Cannings a effectué les relevés de 2014 sur l’île de Vancouver. Un grand merci à Scott Pearson, qui nous a donné accès à plusieurs rapports récents inédits sur l’Alouette hausse-col de la sous-espèce strigata dans la partie américaine de son aire de répartition, à John M. Cooper pour les commentaires qu’il a faits sur la version provisoire du présent document, et aux examinateurs techniques. Richard Cannings a consulté les experts suivants.

Altman, Robert. American Bird Conservancy, Corvallis, Oregon.

Beauchesne, Suzanne. Cooper Beauchesne and Associates, Qualicum Beach, Colombie-Britannique.

Easton, Wendy. Service canadien de la faune, Delta, Colombie-Britannique.

Fraser, David. British Columbia Ministry of Environment, Victoria, Colombie-Britannique.

Ramsay, Leah. Conservation Data Centre, British Columbia Ministry of Environment, Victoria, Colombie-Britannique.

Sources d’information

Allinson, D., comm. pers. 2014. Correspondance adressée à R. Cannings. Rocky Point Bird Observatory, Victoria, Colombie-Britannique (décédé).

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Sommaire biographique des rédactrices du rapport

Richard Cannings est né et a grandi dans la vallée de l’Okanagan, dans une famille vivement intéressée par l’histoire naturelle. Son intérêt précoce pour les oiseaux, les insectes et les végétaux l’ont orienté vers des études universitaires en zoologie. Il a notamment obtenu un baccalauréat ès sciences de l’Université de la Colombie-Britannique et une maîtrise ès sciences de l’Université Memorial de Terre-Neuve. Il a travaillé pendant 15 ans comme conservateur au Cowan Vertebrate Museum du Département de zoologie de l’Université de la Colombie-Britannique. Il a quitté cette université en 1995 pour retourner dans l’Okanagan, où il a travaillé à temps partiel pour Études d’Oiseaux Canada; il a coordonné le recensement canadien des oiseaux de Noël, le programme eBird, le Grand dénombrement des oiseaux de février et l’inventaire de hiboux et de chouettes de la Colombie-Britannique et du Yukon. Il a également travaillé comme expert-conseil sur les espèces en voie de disparition, en particulier celles du sud de la Colombie-Britannique. Il a coprésidé le Sous-comité de spécialistes des oiseaux du COSEPAC pendant huit ans. En outre, il a été membre de l’Environmental Appeal Board et de la Forest Appeals Commission de la Colombie-Britannique. Il est également l’auteur de plusieurs ouvrages : Birds of the BC Interior and Rockies, Birds of South western British Columbia, The Rockies: a Natural History et An Enchantment of Birds; The Birds of the Okanagan Valley and British Columbia (en collaboration avec ses frères, Sydney et Robert Cannings); British Columbia: A Natural History et The New BC Roadside Naturalist (en collaboration avec Sydney Cannings); Birdfinding in British Columbia (en collaboration avec Russell Cannings). Depuis 2015, il est député fédéral de la circonscription Okanagan-Similkameen.

Louise Blight est une biologiste spécialisée dans la conservation qui s’intéresse depuis plus de 20 ans aux oiseaux de mer, aux écosystèmes marins et insulaires ainsi qu’aux espèces en péril. Ses travaux à titre d’étudiante de maîtrise et de doctorat de même qu’à titre d’experte-conseil ont inclus des recherches primaires sur les oiseaux de mer de la Colombie-Britannique, des relevés en mer dans l’océan Pacifique et des études de terrain des pingouins, des laridés et des procellariiformes en Antarctique et dans l’océan Austral. Elle a également mené de vastes travaux sur les taxons en péril dans les écosystèmes de chêne de Garry de la Colombie-Britannique, notamment plusieurs années consacrées aux stratégies de conservation des oiseaux dans ces systèmes de savane côtière. Ses voyages l’ont conduite à explorer en profondeur des milieux côtiers et marins en Amérique latine et en Australie. Elle s’intéresse notamment à l’utilisation de données et de sources d’information historiques pour la science et la planification de la conservation, ce qui l’a menée à codiriger l’ouvrage à plusieurs auteurs Marine Historical Ecology in Conservation : Using the Past to Manage for the Future (UC Press). Elle siège actuellement au Sous-comité de spécialistes des oiseaux du COSEPAC, et contribue quotidiennement à eBird.

Collections examinées

Aucune collection n’a été examinée durant l’élaboration du présent rapport.

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