L’aster à rameaux étalés (Eurybia divaricate) : évaluation et Rapport de situation du COSEPAC 2023

Titre officiel : Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur l’aster à rameaux étalés (Eurybia divaricata) au Canada

Préoccupante

2023

Matériel appartenant à des tierces parties

Suite à l’Avis pour ce site Web, certaines photos ainsi que certains dessins et éléments graphiques se trouvant dans les documents produit par le COSEPAC peuvent être assujettis à des droits d'auteur appartenant à d'autres organisations et personnes. Dans de tels cas, des restrictions concernant l’utilisation, la reproduction, la communication de telles œuvres protégées par le droit d’auteur peuvent s'appliquer, et il peut être nécessaire de demander l'autorisation aux détenteurs de ces droits, avant de reproduire, utiliser ou communiquer ces œuvres.

Plante aux feuilles lancéolées et dentées, arborant deux groupes d’inflorescences blanches, dont les longs pétales étroits rayonnent depuis le centre de l’inflorescence, qui va du jaune au lilas
Aster à rameaux étalés
Information sur le document

Les rapports de situation du COSEPAC sont des documents de travail servant à déterminer le statut des espèces sauvages que l’on croit en péril. On peut citer le présent rapport de la façon suivante :

COSEPAC. 2023. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur l’aster à rameaux étalés (Eurybia divaricata) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa, xiii + 36 p. (Registre public des espèces en péril).

Rapports précédents :

COSEPAC. 2002. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur l’aster divariqué (Eurybia divaricata) au Canada – Mise à jour. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa, vi + 25 p.

Sharp, M.J., C.J. Manderson et W.J. Crins. 1995. COSEWIC status report on the white wood aster Eurybia divaricata in Canada. Committee on the Status of Endangered Wildlife in Canada, Ottawa, 33 p.

Note de production :

Le COSEPAC remercie Dominic Desjardins et Audrey Lachance d’avoir rédigé le rapport de situation sur l’aster à rameaux étalés (Eurybia divaricata) au Canada, aux termes d’un marché conclu avec Environnement et Changement climatique Canada. La supervision et la révision du rapport ont été assurées par Bruce Bennett, coprésident du Sous‑comité de spécialistes des plantes vasculaires du COSEPAC.

Pour obtenir des exemplaires supplémentaires, s’adresser au :

Secrétariat du COSEPAC
a/s Service canadien de la faune
Environnement et Changement climatique Canada
Ottawa ON K1A 0H3

Courriel : cosewic-cosepac@ec.gc.ca
www.cosepac.ca

Also available in English under the title “COSEWIC assessment and status report on the White Wood Aster Eurybia divaricata in Canada”.

Photo de la couverture :

Aster à rameaux étalés — Photo : MELCC- Jacques Labrecque (12 septembre 2008, Venise-en-Québec).

© Sa Majesté le Roi du chef du Canada, 2023.

No de catalogue CW69-14/51-2024F-PDF

ISBN 978-0-660-71979-5

COSEPAC sommaire de l’evaluation

Sommaire de l’évaluation – décembre 2023

Nom commun

Aster à rameaux étalés

Nom scientifique

Eurybia divaricata

Statut

Préoccupante

Justification de la désignation

Cette herbacée vivace se trouve dans les forêts tempérées de l’est de l’Amérique du Nord et atteint la limite nord de son aire de répartition au Canada. Trente sous‑populations isolées et géographiquement restreintes se situent dans des parcelles de forêts décidues de l’extrême sud de l’Ontario et du sud‑ouest du Québec. Des relevés récents ont permis de découvrir des sous‑populations additionnelles, pour un total de plus de 100 000 plantes matures connues au Canada. Le changement de statut reflète cette estimation plus élevée de l’abondance et les changements dans la manière dont les critères sont appliqués. Cependant, cette espèce est encore menacée par la dégradation et la perte d’habitat dues au développement résidentiel, aux activités récréatives, à l’agriculture et à l’exploitation forestière ainsi que par les espèces envahissantes et le broutage par les cerfs.

Répartition au Canada

Ontario, Québec

Historique du statut

Espèce désignée « menacée » en avril 1995. Réexamen et confirmation du statut en novembre 2002. Réexamen du statut : l’espèce a été désignée « préoccupante » en décembre 2023.

COSEPAC resume

Aster à rameaux étalés

Eurybia divaricata

Description et importance de l’espèce sauvage

L’aster à rameaux étalés (Eurybia divaricata) est une herbacée vivace à floraison automnale, à feuilles supérieures lancéolées et profondément dentées et à feuilles inférieures étroitement cordées et dentées. L’inflorescence est un capitule de fleurs tubuleuses, jaunes ou pourpres, entourées de fleurs ligulées blanches. Les capitules sont regroupés en corymbes.

Connaissances autochtones

Toutes les espèces sont importantes, interreliées et interdépendantes. Le rapport ne comprend pas de connaissances traditionnelles autochtones (CTA) propres à l’espèce.

Répartition

L’aster à rameaux étalés est présent au Canada et aux États‑Unis. L’espèce est commune dans la majeure partie de son aire principale, située dans les Appalaches, depuis la Nouvelle‑Angleterre jusqu’en Géorgie et en Alabama. Au Canada, où l’espèce se trouve à la limite nord de son aire de répartition, on la retrouve en sous‑populations isolées dans le sud de l’Ontario (régions de Niagara, de Norfolk et de la ville de Quinte West) ainsi que dans quelques zones boisées du sud‑ouest du Québec (Montérégie et Estrie).

Habitat

L’espèce pousse dans des forêts décidues sèches à humides à sol bien drainé. Elle préfère les milieux dont le couvert forestier est clairsemé.

Biologie

L’aster à rameaux étalés se reproduit principalement par voie asexuée (rhizomes), mais peut aussi se reproduire par voie sexuée lorsque les conditions sont favorables. La floraison commence au début du mois d’août et se poursuit en septembre, et la fructification survient du milieu à la fin du mois de septembre.

Taille et tendances des populations

L’effectif connu de la population de l’espèce au Canada a augmenté depuis le dernier rapport de situation du COSEPAC. Cette augmentation est principalement due à une intensification des activités de recherche et à un signalement accru des sites, plutôt qu’à une réelle croissance de la population. D’après les données les plus récentes, il y a 68 sous‑populations au Canada : 15 sous‑populations au Québec (14 existantes et 1 disparue); et 53 sous‑populations en Ontario (45 existantes, 2 historiques et 6 disparues). Vingt‑cinq sous‑populations étaient répertoriées dans le rapport précédent.

D’après le dénombrement le plus récent au Canada, il y aurait plus de 101 000 tiges florifères, dont environ 4 300 au Québec et 97 150 en Ontario. Dans le rapport précédent, l’effectif est estimé à un peu plus de 10 000 tiges.

Menaces

L’aster à rameaux étalés est principalement menacé par la perte d’habitat due au développement, à l’agriculture, à l’exploitation forestière, aux espèces envahissantes, au broutage par le cerf de Virginie et aux activités récréatives. Les sous‑populations sont pour la plupart isolées, ce qui peut limiter les échanges génétiques.

Protection, statut et activités de rétablissement

L’espèce a été désignée « menacée » par le COSEPAC en 1995 et en 2002. Elle est inscrite comme telle à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (LEP) depuis 2005. En Ontario, elle est inscrite sur la liste des espèces menacées de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition provinciale depuis 2007. Au Québec, elle figure sur la liste des espèces menacées de la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables provinciale depuis 2005 et bénéficie d’une protection générale de son habitat en vertu de cette loi.

L’espèce est considérée comme « en sécurité » (G5) à l’échelle mondiale, « vulnérable » (N3) au Canada, « en péril » (S2) au Québec et « vulnérable » (S3) en Ontario.

Résumé technique

Nom scientifique : Eurybia divaricata

Nom français : Aster à rameaux étalés

Nom anglais : White Wood Aster

Répartition au Canada : Ontario, Québec

Données démographiques

Durée d’une génération (généralement, âge moyen des parents dans la population)

10 ans ou plus

Espèce vivace longégive dont les individus sont capables de fleurir sur plusieurs années. Les graines peuvent probablement germer et donner un individu mature en 3 ans.

Y a‑t‑il un déclin continu [observé, estimé, inféré ou prévu] du nombre total d’individus matures?

Oui

Estimé, compte tenu des inventaires répétés des sous‑populations au Québec (2021‑2022) et en Ontario (2018‑2022). Dans les cas où les tendances sont connues, les sous‑populations ont subi des déclins ou ont disparu. L’augmentation apparente de la population reflète l’intensification des activités de recherche.

Pourcentage [observé, estimé ou prévu] de déclin continu du nombre total d’individus matures sur [trois ans ou une génération, selon la période la plus longue, jusqu’à un maximum de cent ans].

Inconnu

Déclin présumé, compte tenu du déclin sur deux générations ci‑dessous, les données étant insuffisantes pour estimer la tendance.

Pourcentage [observé, estimé ou prévu] de déclin continu du nombre total d’individus matures sur [cinq ans ou deux générations, selon la période la plus longue, jusqu’à un maximum de cent ans].

Inconnu

Dans le cas des sous‑populations pour lesquelles les tendances sont connues, il y a eu un déclin observé de 5 022 tiges (‑31 %).

Pourcentage [observé, estimé, inféré ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [dix dernières années ou trois dernières générations, selon la période la plus longue].

Inconnu

Déclin présumé, compte tenu du déclin sur deux générations ci‑dessus, les données étant insuffisantes pour estimer la tendance.

Pourcentage [prévu, inféré ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [dix prochaines années ou trois prochaines générations, jusqu’à un maximum de cent ans].

Inconnu

Déclin présumé, compte tenu du déclin sur deux générations ci‑dessus, les données étant insuffisantes pour estimer la tendance.

Pourcentage [observé, estimé, inféré ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours de toute période de [dix ans ou trois générations, selon la période la plus longue, jusqu’à un maximum de cent ans] commençant dans le passé et se terminant dans le futur.

Inconnu

Déclin présumé, compte tenu du déclin sur deux générations ci‑dessus, les données étant insuffisantes pour estimer la tendance.

Est-ce que les causes du déclin sont clairement réversibles?

Non

La principale cause du déclin, la perte d’habitat due au développement résidentiel, n’est pas facilement réversible.

Est-ce que les causes du déclin sont clairement comprises?

Oui

Les causes sont documentées.

Est-ce que les causes du déclin ont effectivement cessé?

Non

Compte tenu d’observations.

Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre d’individus matures?

Non

Compte tenu de la biologie de l’espèce.

Information sur la répartition

Superficie estimée de la zone d’occurrence

42 920 km2

En prenant en compte les données pour la période de 2001 à 2022.

Indice de zone d’occupation (IZO), établi à partir d’une grille à carrés de 2 km de côté.

304 km2

Québec = 88 km2;

Ontario = 216 km2. La valeur réelle de l’IZO est probablement plus grande.

La population est‑elle gravement fragmentée, c'est-à-dire que plus de 50 % des individus ou plus de 50 % de la zone d’occupation totale (comme indicateur du nombre d’individus) se trouvent dans des parcelles d’habitat qui sont a) plus petites que la superficie nécessaire au maintien d’une sous‑population viable et b) séparées d’autres parcelles d’habitat par une distance supérieure à la distance de dispersion maximale présumée pour l’espèce?

  1. a. Non
  2. b. Oui
    1. lorsqu’elles sont présentes, les sous‑populations ne sont pas limitées par l’espace;
    2. les sous‑populations sont séparées par de vastes zones.

Nombre de « localités » (utilisez une fourchette plausible pour refléter l’incertitude, le cas échéant)

> 10; estimé à 70‑80.

Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de la zone d’occurrence?

Non

D’après les observations.

Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de la zone d’occupation?

Non

D’après les observations.

Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre de sous‑populations?

Non

D’après les observations.

Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre de « localités »?

Non

D’après les observations.

Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de [la superficie, l’étendue ou la qualité] de l’habitat?

Oui

Étant donné que la perte d’habitat est la menace la plus importante, un déclin continu de la qualité et, probablement, de la superficie de l’habitat peut être à la fois inféré et prévu.

Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de sous‑populations?

Non

Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de « localités »?

Non

Y a-t-il des fluctuations extrêmes de la zone d’occurrence?

Non

Y a-t-il des fluctuations extrêmes de l’indice de zone d’occupation?

Non

Nombre d’individus matures (dans chaque sous‑population)

On dénombre 54 sous‑populations existantes, 3 sous‑populations historiques et 7 sous‑populations disparues (voir le tableau 1).

Voir le tableau 1.

Total : 54 sous‑populations existantes

Plus de 101 458 tiges

Selon les dernières données disponibles (entre 2000 et 2022).

Analyse quantitative

La probabilité de disparition de l’espèce à l’état sauvage est d’au moins [20 % sur 20 ans ou 5 générations, ou 10 % sur 100 ans].

Inconnu

Aucune analyse n’a été effectuée.

Menaces

Un calculateur des menaces a‑t‑il été rempli pour l’espèce?

Oui (voir l’annexe 1)

Impact global des menaces moyen (décembre 2022)

Principales menaces déterminées :

  1. Zones résidentielles et urbaines (UICN 1.1) – impact faible
  2. Cultures annuelles et pérennes de produits autres que le bois (UICN 2.1) – impact faible
  3. Exploitation forestière et récolte de bois (UICN 5.3) – impact faible
  4. Activités récréatives (UICN 6.1) – impact faible
  5. Autres modifications de l’écosystème (UICN 7.3) – impact faible
  6. Espèces ou agents pathogènes indigènes problématiques (UICN 8.2) – impact faible
  7. Espèces ou agents pathogènes exotiques (non indigènes) envahissants (UICN 8.1) – impact inconnu

Quels sont les facteurs limitatifs pertinents?

Immigration de source externe (immigration de l’extérieur du Canada)

Situation des populations de l’extérieur les plus susceptibles de fournir des individus immigrants au Canada

MA (S3); NY (S5); NH et VT (SNR)

Maine : vulnérable (S3); New York : en sécurité (S5); New Hampshire et Vermont : pas de rang (SNR)

Une immigration a-t-elle été constatée ou est-elle possible?

Inconnu, mais possible.

À partir d’une sous‑population très proche sur le plan géographique.

Des individus immigrants seraient‑ils adaptés pour survivre au Canada?

Oui

Climat semblable

Y a-t-il suffisamment d’habitat disponible au Canada pour les individus immigrants?

Oui

Il existe de l’habitat apparemment convenable qui n’est pas occupé actuellement.

Les conditions se détériorent‑elles au Canada?

Oui (Ontario)

Non (Québec)

Les menaces sont moins importantes au Québec.

Les conditions de la population source se détériorent-elles?

Inconnu

La population canadienne est-elle considérée comme un puits?

Non

La possibilité d’une immigration depuis des populations externes susceptible d’entraîner un changement de statut existe‑t‑elle?

Inconnu

Espèce sauvage dont les données sur l’occurrence sont de nature délicate (mise en garde à considérer)

La publication de certaines données sur l’occurrence pourrait‑elle nuire davantage à l’espèce sauvage ou à son habitat?

Non

Historique du statut

Historique du statut selon le COSEPAC

Espèce désignée « menacée » en avril 1995. Réexamen et confirmation du statut en novembre 2002. Réexamen du statut : l’espèce a été désignée « préoccupante » en décembre 2023.

Statut et justification de la désignation

Statut

Préoccupante (b)

Codes alphanumériques

Sans objet

Justification du changement de statut

4(i,vi); 5(ii)

Justification de la désignation

Cette herbacée vivace se trouve dans les forêts tempérées de l’est de l’Amérique du Nord et atteint la limite nord de son aire de répartition au Canada. Trente sous‑populations isolées et géographiquement restreintes se situent dans des parcelles de forêts décidues de l’extrême sud de l’Ontario et du sud‑ouest du Québec. Des relevés récents ont permis de découvrir des sous‑populations additionnelles, pour un total de plus de 100 000 plantes matures connues au Canada. Le changement de statut reflète cette estimation plus élevée de l’abondance et les changements dans la manière dont les critères sont appliqués. Cependant, cette espèce est encore menacée par la dégradation et la perte d’habitat dues au développement résidentiel, aux activités récréatives, à l’agriculture et à l’exploitation forestière ainsi que par les espèces envahissantes et le broutage par les cerfs.

Applicabilité des critères

A : Déclin du nombre total d’individus matures

Sans objet

Données insuffisantes pour inférer, prévoir ou présumer de manière fiable les tendances de la population.

B : Aire de répartition peu étendue et déclin ou fluctuation

Sans objet

Bien que l’indice de zone d’occupation de 304 km2 soit inférieur au seuil établi pour la catégorie « Espèce en voie de disparition » et qu’il y ait un déclin continu de l’étendue et de la qualité de l’habitat, ainsi que du nombre d’individus matures, la population n’est pas gravement fragmentée et compte plus de 10 localités et rien n’indique qu’il y a des fluctuations extrêmes.

C : Nombre d’individus matures peu élevé et en déclin

Sans objet

Le nombre d’individus matures (101 458 tiges) dépasse le seuil de la catégorie « Espèce menacée ».

D : Très petite population totale ou répartition restreinte

Sans objet

Le nombre estimatif d’individus matures (plus de 101 458) dépasse les seuils établis pour le critère D1; l’IZO n’est pas très limité; et la population ne compte pas un nombre de localités faible au point de la rendre vulnérable à un déclin rapide et considérable.

E : Analyse quantitative

Sans objet

Aucune analyse n’a été effectuée.

L’aster à rameaux étalés peut devenir une « espèce menacée » si les facteurs dont on craint l’influence négative sur sa longévité ne sont ni renversés, ni gérés de façon efficace. Plusieurs sous‑populations ont disparu depuis la dernière évaluation en 2002, et les tendances d’autres sous‑populations indiquent un déclin.

Préface

Une augmentation de la superficie de la zone d’occurrence a été observée depuis la dernière évaluation (2002). Cette augmentation est due à la découverte d’une sous‑population dans la municipalité de Racine, au Québec, à l’est de la zone d’occurrence déterminée précédemment, ainsi qu’à la découverte d’une sous‑population sur une propriété de la Long Point Basin Land Trust, à l’ouest de la zone d’occurrence déterminée précédemment.

Dans le présent rapport de situation, 64 sous‑populations sont répertoriées, contre 25 dans le rapport précédent. Sur ces sous‑populations, 54 sont existantes, 3 sont historiques et 7 ont disparu. Le dénombrement le plus récent de l’aster à rameaux étalés au Canada estime son abondance à plus de 101 458 tiges florifères. Cette augmentation est due à une intensification des activités de recherche et à un signalement accru des sites, plutôt qu’à une réelle croissance de la population canadienne de l’espèce. Un programme de rétablissement fédéral a été publié en 2018 (ECCC, 2018). Un programme de rétablissement ontarien a été publié en 2019 (Ministry of the Environment Conservation and Parks, 2019), suivi d’une déclaration du gouvernement de l’Ontario en réponse au programme en 2020 (Ministry of the Environment Conservation and Parks, 2020).

Historique du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d’une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale-provinciale sur la faune. Le Comité a été créé pour satisfaire au besoin d’une classification nationale des espèces sauvages en péril qui soit unique et officielle et qui repose sur un fondement scientifique solide. En 1978, le COSEPAC (alors appelé Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) promulguée le 5 juin 2003, le COSEPAC est un comité consultatif qui doit faire en sorte que les espèces continuent d’être évaluées selon un processus scientifique rigoureux et indépendant.

Mandat du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) évalue la situation, au niveau national, des espèces, des sous-espèces, des variétés ou d’autres unités désignables qui sont considérées comme étant en péril au Canada. Les désignations peuvent être attribuées aux espèces indigènes comprises dans les groupes taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons, arthropodes, mollusques, plantes vasculaires, mousses et lichens.

Composition du COSEPAC

Le COSEPAC est composé de membres de chacun des organismes responsables des espèces sauvages des gouvernements provinciaux et territoriaux, de quatre organismes fédéraux (le Service canadien de la faune, l’Agence Parcs Canada, le ministère des Pêches et des Océans et le Partenariat fédéral d’information sur la biodiversité, lequel est présidé par le Musée canadien de la nature), de trois membres scientifiques non gouvernementaux et des coprésidents des sous-comités de spécialistes des espèces et du sous-comité des connaissances traditionnelles autochtones. Le Comité se réunit au moins une fois par année pour étudier les rapports de situation des espèces candidates.

Définitions (2023)

Espèce sauvage

Espèce, sous-espèce, variété ou population géographiquement ou génétiquement distincte d’animal, de plante ou d’un autre organisme d’origine sauvage (sauf une bactérie ou un virus) qui est soit indigène du Canada ou qui s’est propagée au Canada sans intervention humaine et y est présente depuis au moins cinquante ans.

Disparue (D)

Espèce sauvage qui n’existe plus.

Disparue du pays (DP)

Espèce sauvage qui n’existe plus à l’état sauvage au Canada, mais qui est présente ailleurs.

En voie de disparition (VD)*

Espèce sauvage exposée à une disparition de la planète ou à une disparition du pays imminente.

Menacée (M)

Espèce sauvage susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitants ne sont pas renversés.

Préoccupante (P)**

Espèce sauvage qui peut devenir une espèce menacée ou en voie de disparition en raison de l'effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces reconnues qui pèsent sur elle.

Non en péril (NEP)***

Espèce sauvage qui a été évaluée et jugée comme ne risquant pas de disparaître étant donné les circonstances actuelles.

Données insuffisantes (DI)****

Une catégorie qui s’applique lorsque l’information disponible est insuffisante (a) pour déterminer l’admissibilité d’une espèce à l’évaluation ou (b) pour permettre une évaluation du risque de disparition de l’espèce.

*

Appelée « espèce disparue du Canada » jusqu’en 2003.

**

Appelée « espèce en danger de disparition » jusqu’en 2000.

***

Appelée « espèce rare » jusqu’en 1990, puis « espèce vulnérable » de 1990 à 1999.

****

Autrefois « aucune catégorie » ou « aucune désignation nécessaire ».

*****

Catégorie « DSIDD » (données insuffisantes pour donner une désignation) jusqu’en 1994, puis « indéterminé » de 1994 à 1999. Définition de la catégorie (DI) révisée en 2006.

Le Service canadien de la faune d’Environnement et Changement climatique Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du COSEPAC.

Description et importance de l’espèce sauvage

Nom et classification

Classification actuelle :

Classe : Magnoliopsida

Ordre : Astérales

Famille : Astéracées

Genre : Eurybia

Espèce : Eurybia divaricata

Noms communs : VASCAN

Français : aster à rameaux étalés; aster divariqué

Anglais : White Wood Aster

Synonymes et remarques :

L’aster à rameaux étalés appartient à la famille des Astéracées. Depuis la révision taxinomique en 1994 du genre Aster (Nesom, 1994), l’espèce est classée dans le genre Eurybia (COSEWIC, 2002). Ses noms synonymes sont : Aster boykinii; A. castaneus; A. corymbosus; A. corymbosus var. alatus; A. divaricatus; A. excavatus; A. flexilis; A. stilettiformis; A. tenebrosus; Biotia corymbosa; B. corymbosa var. alata; B. macrophylla var. divaricata; Eurybia corymbosa (Brouillet, 2006); Aster argillarius; A. fragrans (Brouillet et al., 2010+).

Description de l’espèce sauvage

L’aster à rameaux étalés est une herbacée vivace qui forme des colonies. Il se multiplie principalement au moyen de rhizomes (tiges souterraines horizontales), mais peut aussi se reproduire par voie sexuée. La plante atteint une hauteur de 30 à 90 cm (Brouillet, 2006). Ses feuilles supérieures sont lancéolées et dentées, et ses feuilles inférieures sont cordées, dentées (Sharp et al., 1995) et caduques au moment de la floraison. Les inflorescences sont des capitules réunis en corymbes, d’où le nom commun de l’espèce (à rameaux étalés). Chaque capitule comporte de cinq à dix rayons blancs semblables à des pétales, entourant un disque de fleurs jaunes qui deviennent pourpres avec le temps (photo de la couverture; figure 1). La floraison commence au début du mois d’août, et la fructification a lieu du milieu à la fin du mois de septembre (COSEWIC, 2002). Les fruits sont des akènes surmontés d’un anneau de soies.

L’aster à grandes feuilles (Eurybia macrophylla) et l’aster à feuilles cordées (Symphyotrichum cordifolium) sont des espèces apparentées à l’aster à rameaux étalés, mais ce dernier se distingue par ses pédoncules pubescents, mais non glanduleux, ses bractées non glanduleuses ou très faiblement glanduleuses, et ses capitules blancs à centre jaune (MELCC, 2017).

Dessin au train d’une plante montrant ses racines ramifiées, ses feuilles lancéolées et dentées et ses petites inflorescences à longs pétales minces; et d’une inflorescence détaillée en médaillon.

Figure 1. Aster à rameaux étalés. Illustration : Réjean Roy, Centre de données sur le patrimoine naturel du Québec.

Unités désignables

Il n’existe pas de sous‑espèces ou de variétés reconnues ni de différences suffisamment importantes, notamment sur le plan de l’évolution, pour justifier la reconnaissance des sous‑populations au Canada en tant qu’unités désignables (UD) distinctes. Il n’existe pas non plus de preuves connues de caractères ou de marqueurs héréditaires qui distinguent clairement une structure d’UD ni de disjonctions géographiques naturelles. Les occurrences de l’aster à rameaux étalés au Canada sont donc considérées comme appartenant à une seule UD.

Importance de l’espèce

L’aster à rameaux étalés atteint la limite septentrionale de son aire de répartition mondiale dans le sud de l’Ontario et du Québec, où il coexiste souvent avec de nombreuses autres espèces végétales rares à l’échelle nationale et est représentatif d’un type de communauté très fragmenté et de plus en plus dégradé. Les sous‑populations du Canada se trouvent à la limite septentrionale de l’aire de répartition mondiale de l’espèce. Les populations qui se trouvent aux confins de l’aire de répartition d’une espèce peuvent être importantes pour la future capacité d’adaptation de l’espèce (Lesica et Allendorf, 1995).

Connaissances autochtones

Les connaissances traditionnelles autochtones (CTA) sont fondées sur les relations. Il s’agit de renseignements sur les rapports écologiques entre les humains et leur environnement, ce qui comprend les caractéristiques de l’espèce, des habitats et des localités. Les lois et les protocoles relatifs aux rapports entre les humains et l’environnement sont transmis par des enseignements et des récits ainsi que par les langues autochtones, et peuvent être fondés sur des observations à long terme. Les noms de lieux fournissent des renseignements sur les zones de récolte, les processus écologiques, l’importance spirituelle ou les produits de la récolte. Les CTA peuvent aider à déterminer les caractéristiques du cycle vital d’une espèce ou les différences entre des espèces semblables.

Importance culturelle pour les peuples autochtones

Le rapport ne comprend pas de CTA propres à l’espèce. Cependant, l’aster à rameaux étalés a de l’importance pour les peuples autochtones, qui reconnaissent l’interrelation de toutes les espèces au sein de l’écosystème.

Répartition

Aire de répartition mondiale

L’aster à rameaux étalés est une espèce endémique à l’est de l’Amérique du Nord, et il est présent au Canada et aux États‑Unis. L’espèce est commune dans la majeure partie de son aire principale, située dans les Appalaches, depuis la Nouvelle‑Angleterre jusqu’en Géorgie et en Alabama. Au Canada, l’espèce se trouve à la limite septentrionale de son aire de répartition (figure 2).

Carte de la répartition de l’aster à rameaux étalés en Amérique du Nord, la répartition étant principalement concentrée dans l’est des États Unis. La description longue suit.

Figure 2. Répartition mondiale de l’aster à rameaux étalés (Eurybia divaricata). Compilation par Émilie Beaulieu (BEA) à partir de données obtenues du Biota of North America Program (BONAP), du Centre de données sur le patrimoine naturel du Québec (CDPNQ) et du Centre d’information sur le patrimoine naturel (CIPN) de l’Ontario.

Description longue

Carte de la répartition de l’aster à rameaux étalés en Amérique du Nord, la répartition étant principalement concentrée dans l’est des États‑Unis. La description longue suit.

Description longue : Carte de la répartition l’aster à rameaux étalés en Amérique du Nord; l’espèce se concentre dans l’est des États‑Unis et dans de petites zones du sud‑est de l’Ontario et du Québec, au Canada, près de la frontière avec les États‑Unis.

Au Canada, l’aster à rameaux étalés est présent dans le sud‑est de l’Ontario et au Québec, près de la frontière avec les États‑Unis. Des sous‑populations se trouvent à Kingston, à Toronto et à Kitchener ou dans les environs de ces villes; au sud du lac Ontario; et entre Montréal et la frontière avec les États‑Unis.

Aux États‑Unis, l’aster à rameaux étalés est plus abondant. Il est présent dans l’État de New York, au Vermont, au New Hampshire, au Massachusetts, au Connecticut, au Rhode Island, en Ohio, en Pennsylvanie, au New Jersey, au Kentucky, en Virginie-Occidentale, en Virginie, au Maryland, au Tennessee, en Caroline du Nord, en Alabama, en Georgie et en Caroline du Sud.

Aire de répartition canadienne

L’aire de répartition canadienne de l’aster à rameaux étalés se trouve dans les régions de Niagara, de Norfolk et de la ville de Quinte West, dans le sud de l’Ontario, ainsi que dans quelques zones boisées du sud‑ouest du Québec (Montérégie et Estrie). Dans le passé, l’aster à rameaux étalés était présent dans la zone intercalaire autour de Kingston, mais cette sous‑population et, possiblement, d’autres sous‑populations ont disparu, et l’espèce n’a pas été observée dans la région depuis 1901 (tableau 1; figure 3). La population est présente dans l’aire écologique nationale des plaines des Grands Lacs du COSEPAC. On estime que moins de 5 % de l’aire de répartition mondiale de l’espèce se trouve au Canada (Environment and Climate Change Canada, 2018).

Tableau 1. Synthèse des données sur les sous‑populations canadiennes d’aster à rameaux étalés

Sous‑population

Qualité de l’occurrence d’élément(OE)*

Dernier relevé

Relevés antérieurs

Tendance

Situation

sans objet No de l’OE Nom Site Codes expliqués ci‑dessous Année Nbre de tiges Année (nbre de tiges)

1

3865

Mont Rougemont

1) centre sud-ouest

CD

2016

0

2014 (805), 2004 (0), 1998 (1 000)

déclin possible

Existante

2) versant sud-est

2018

171

2017 (228), 2014 (313), 2010 (805), 2008 (442)

déclin possible

3) bas du versant est

2016

0

1998 (1)

en déclin

2

21901

Mont Rougemont

sans objet

D

2018

4

2017 (31), 2014 (35), 2012 (18)

stable

Existante

3

3866

St-Armand

1) Secteur sud-ouest des collines

C

2021

184

2015 (567)

stable

Existante

2) Portion centrale des collines

2015

40

1996 (2)

stable

4

3867

Venise-en-Québec

1) sud-ouest du bout de la 34e rue

C

2021

1 051

2015 (40)

possible-ment en hausse

Existante

2) 125 m au nord-ouest du bout de la 34e rue

2021

165

2015 (567)

5

3868

Mont Saint-Grégoire

sans objet

X

1987

15

sans objet

disparue

Disparue

6

3870

Mont Pinacle et Petit-Pinacle

1) Mont Pinacle, versant ouest

C

2021

1

2009 (85), 1992 (6)

déclin possible

Existante

2) Mont Pinacle, versant sud-ouest

2003

10

sans objet sans objet

3) Petit Pinacle, 1,2 km au nord-est du sommet absolu

2021

14

2009 (8),

2001 (500)

en déclin

4) Mont Pinacle, bas du versant sud

2003

?

sans objet sans objet

5) Colline Spruce, versant sud-est, 150 m à l’ouest de la route

2015

0

1992 (1)

en déclin

6) Petit Pinacle, sommet nord-est et versant est

2021

429

2015 (2 730), 2009 (953), 2003 (2 700)

déclin possible

7

3872

Saint-Blaise-sur-Richelieu

1) Boisé 123-1,8 km au sud-sud-est du croisement de la montée Desjardins et du ruisseau du Milieu

C

2019

795

2018 (871), 2017 (742), 2016 (698), 2014 (300)

stable

Existante

2) sud-ouest du garage Georges Masseau

2001

30

1997 (3 m2)

déclin possible

8

3) Boisé 104-1,2 km au nord-nord-ouest du croisement de la rue Principale et de la rivière Bernier

2019

341

2018 (471), 2017 (290), 2016 (265), 2014 (150)

stable

9

3873

Frelighsburg

sans objet

D

2021

5

1997 (100)

déclin possible

Existante

10

22348

Frelighsburg, Eccles Hill

1) Versants ouest et sud-ouest de la colline

A

2021

435

2014 (10 000)

déclin possible

Existante

2) Base du versant sud-est

2014

10

sans objet sans objet

11

11275

St-Armand

sans objet

D

2021

75

2005 (300), 2001 (200)

déclin possible

Existante

Propriété privée

1)

indéterminée

2018

16

Nouvelle

2)

2018

106

12

19830

Notre-Dame-de-l’Île-Perrot

sans objet

D

2021

0

2009 (75)

déclin possible

Existante

13

20860

Sutton

sans objet

BC

2022

15

2021 (0)

déclin possible

Existante

14

20861

Sutton

sans objet

D

2021

46

2010 (40)

stable

Existante

15

80290

Mont-Orford

sans objet

C

2020

350

sans objet sans objet

Existante

sans objet sans objet

Total Québec

sans objet sans objet sans objet

4 308

sans objet sans objet sans objet
sans objet sans objet

Ontario1

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

16

EO1705

Queenston Heights

X

2018

0

1943

disparue

Disparue

(abondante)

17

EO1706

Rivage de Beamsville

sans objet

H

2018

0

1973

historique

Historique

18

EO1708

Étangs Four Mile et Two Mile

1) Ruisseau Four Mile

B

2018

> 6 000

sans objet sans objet

Existante

2) Étang Two Mile

2018

110

2003 (165)

stable

3) Ruisseau Three Mile

2009

> 550

sans objet sans objet

4) Étang Four Mile

2018

approximativement 50

2009 (> 450), 2003 (146)

déclin possible

19

EO1709

Jardins botaniques royaux

sans objet

X

2000

0

1955

disparue

Disparue

20

EO1710

Swansea

sans objet

X

1927

-

1927

disparue

Disparue

21

EO1711

Parc provincial Short Hills

1) Ruisseau Twelve Mile

B

2018

> 3 000

2002 (1 555)

en hausse

Existante

2) Propriété privée

2021

> 2 400

2006 (?)

croissance possible

3) Bois de Cataract

2016

3 800

sans objet sans objet

4) Ruisseau Terrace

2002

5 350

sans objet sans objet
sans objet

Orchard Hill

sans objet

E

2021

40

sans objet sans objet

Nouvelle

22

EO5076

Niagara Falls

X

1893

-

disparue

Disparue

23

EO5077

St. Catharines

X

1987

-

disparue

Disparue

24

EO11196

Bois de Culp

sans objet

B

2018

3 500

2002 (400), 1991 (> 1 000)

croissance possible

Existante

25

EO31886

Bois de Marcy (ZINS de la péninsule de Point Abino)

1) Point Abino

B

2001

200

sans objet sans objet

Existante

2) Bois de Marcy

2021

75

1999 (200)

déclin possible

Existante

26

EO31887

ZINS de Fonthill-Sandhill Valley

Il faudrait fusionner ces deux sous‑populations, car une distance de moins de 1 km les sépare.

A

2018

>2 000

2000(> 1 000), 1993 (?)

croissance possible

Existante

27

EO31888

Aire de conservation de St. Johns

C

2018

0

2002 (3),

2000 (18)

déclin possible

Existante

28

EO31897

Carrières de Nelson

sans objet

E

2000

0

1999 (?)

déclin possible

Existante

29

EO31898

ZINS de North Pelham Valley

sans objet

E

2018

> 750

2008 (30), 2002 (?)

croissance possible

Existante

30

EO31899

Kingston Mills

sans objet

X

1991

?

1901 (?)

disparue

Disparue

31

EO66852

Îles Dufferin

sans objet

E

2018

0

2008 (20), 2002 (20)

déclin possible

Existante

32

EO66853

Forêt d’Oakhill 1 (chemin Ridge, au nord‑est de Ridgeway)

Il faudrait fusionner ces deux sous‑populations, car une distance de moins de 1 km les sépare.

E

2021

> 1 000

2002 (15)

croissance possible

Existante

33

EO66854

Forêt d’Oakhill 2 (av. Hiawatha et av. Mohawk, Ridgeway)

E

2021

approximativement 250

2002 (6)

croissance possible

Existante

34

EO66855 (devrait être fusionnée à la EO66856)

South Fort Erie, Ridgeway

1) Bois Dominion

E

2021

> 4 200

2004 (persistante)

croissance possible

Existante

2) Sud du chemin Thunder Bay

H

2002

25

sans objet

historique

Historique

Avenue Maple Leaf nord, Ridgeway

sans objet

E

2021

55

sans objet sans objet

Nouvelle

35

EO66856

(devrait être fusionnée à la EO66855)

South Fort Erie 2 (Crystal Beach)

sans objet

E

2021

> 100

2002 (3)

croissance possible

Existante

École élémentaire catholique St. George, Ridgeway

sans objet

E

2021

430

sans objet sans objet

Nouvelle

36

EO66857

Bois marécageux de Miller Creek, Fort Erie North

sans objet

E

2002

100

sans objet

historique

Historique

37

EO66859

Bois de la rue Summer

sans objet

E

2021

> 420

2002 (2)

croissance possible

Existante

sans objet

Fort Erie North (mention de Draper)

sans objet

E

2021

100

sans objet sans objet

Existante

38

EO92423

Paradise Grove

sans objet

E

2018

250

2006 (> 200)

stable

Existante

39

EO92702

Parc Fernwood Woodlot, Niagara Falls

sans objet

E

2018

> 750

2016 (approximativement 200)

croissance possible

Existante

40

EO93597

Canal Welland, fin de la promenade Coach

sans objet

D

2018

0

2004 (quelques tiges)

déclin possible

Existante

sans objet

Parc Waever

sans objet

E

2018

> 1 100

sans objet sans objet

Nouvelle

41

sans objet

Parc Lancaster, Welland (derrière le concessionnaire)

sans objet

E

2018

> 1 300

sans objet sans objet

Nouvelle

42

sans objet

Parc Woodlawn, Welland

sans objet

E

2018

8 000-9 000

sans objet sans objet

Nouvelle

sans objet

Parc Ricelawn, Welland

sans objet

E

2018

1 000

sans objet sans objet

Nouvelle

43

sans objet

Bosquet de l’école élémentaire Woodland

sans objet

E

2018

> 650

sans objet sans objet

Nouvelle

44

sans objet

Parc Hillcrest, Pelham

Il faudrait fusionner ces deux sous‑populations, car une distance de moins de 1 km les sépare

E

2018

> 750

sans objet sans objet

Nouvelle

sans objet

Parc Pelham Corners

E

2021

680

sans objet sans objet

Nouvelle

sans objet

Bois de Jurard, Fonthill

E

2021

715

sans objet sans objet

Nouvelle

45

sans objet

Milieux humides au sud de Rose Little

E

2018

> 3 000

sans objet sans objet

Nouvelle

sans objet

Bois de Rose Little – marécage du chemin Merritt

E

2021

> 1 100

sans objet sans objet

Nouvelle

sans objet

Sentier Steve Bauer à la promenade Milburn

E

2021

500

sans objet sans objet

Nouvelle

sans objet

Parc Kunda, Fonthill.

E

2021

> 5 500

sans objet sans objet

Nouvelle

sans objet

Sentier Steve Bauer au nord du chemin Merritt, Fonthill

E

2021

> 555

sans objet sans objet

Nouvelle

46

sans objet

Bois du sentier Garner

sans objet

E

2018

230

sans objet sans objet

Nouvelle

47

sans objet

Parc Aqueduct, Welland

sans objet

E

2018

15

sans objet sans objet

Nouvelle

48

sans objet

Bois de la réserve naturelle de Lathrop, Welland

sans objet

E

2018

30

sans objet sans objet

Nouvelle

49

sans objet

Eaux d’amont du ruisseau Coyle

sans objet

E

2018

> 3 000

sans objet sans objet

Nouvelle

50

sans objet

Bois du ruisseau Forks, Chambers Corners

sans objet

E

2021

> 2 750

sans objet sans objet

Nouvelle

51

sans objet

Bois du chemin Elsie, Chambers Corners

sans objet

E

2021

> 2 500

sans objet sans objet

Nouvelle

52

sans objet

Bois Skubetrang, Chambers Corners

sans objet

E

2021

> 300

sans objet sans objet

Nouvelle

53

sans objet

Bois « 13D »

sans objet

E

2021

1 300

sans objet sans objet

Nouvelle

54

sans objet

Bois de Crescent Estates, Fort Erie

sans objet

E

2021

950

sans objet sans objet

Nouvelle

sans objet

Bois du chemin Helena

sans objet

E

2015

inconnu

sans objet sans objet

Existante

55

sans objet

Pleasant Acres Homestead, Sherkston

sans objet

E

2021

1 400

sans objet sans objet

Nouvelle

56

sans objet

Doan’s Ridge, Cooks Mills 1

sans objet

E

2021

5 000

sans objet sans objet

Nouvelle

sans objet

Doan’s Ridge, Cooks Mills 2

sans objet

E

2021

120

sans objet sans objet

Nouvelle

sans objet

12571, chemin McKenney, Cooks Mills

sans objet

E

2021

3 600

sans objet sans objet

Nouvelle

57

sans objet

Bois « 13A » – Ridge Street et Split Rock Ridge

sans objet

E

2021

5 000

sans objet sans objet

Nouvelle

58

sans objet

Forêt marécageuse Old Lincoln Street, au nord de Netherby

sans objet

E

2021

150

sans objet sans objet

Nouvelle

59

sans objet

Long Point Basin Land Trust – propriété de la réserve naturelle Harlow Dune

sans objet

E

2021

250

sans objet sans objet

Nouvelle

60

sans objet

Brighton, aire de conservation du parc Proctor

sans objet

E

2022

10 000

sans objet sans objet

Nouvelle

61

sans objet

Cultus, près du chemin 5th Concession

sans objet

E

2014

?

sans objet sans objet

Nouvelle

62

sans objet

Carrière Queenston

sans objet

E

2008

?

sans objet sans objet

Nouvelle

63

sans objet

Forêt marécageuse de Caister-Canborough

sans objet

E

2007

?

sans objet sans objet

Nouvelle

64

sans objet

Woodburn

sans objet

E

2010

?

sans objet sans objet

Nouvelle

65

sans objet

ZINS de l’escarpement de Beamsville

sans objet

E

2008

?

sans objet sans objet

Nouvelle

66

sans objet

Milieux humides de Fort Erie

sans objet

E

2007

?

sans objet sans objet

Nouvelle

67

sans objet

Douglastown

sans objet

E

2019

?

sans objet sans objet

Nouvelle

68

sans objet

Fenwick

sans objet

E

2019

?

sans objet sans objet

Nouvelle

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

Total Ontario

>97 150

sans objet sans objet sans objet
sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

Total Canada

>101 458

sans objet sans objet sans objet

A = excellente viabilité; B = bonne viabilité; C = viabilité passable; D = faible viabilité; E = existence confirmée; H = occurrence historique; X = occurrence disparue (d’après NatureServe, 2008).

Carte de la répartition de l’aster à rameaux étalés au Canada, sur laquelle sont indiquées les sous populations existantes, historiques et disparues. La description longue suit.

Figure 3. Répartition de l’aster à rameaux étalés au Canada [Alain Filion, ECCC].

Description longue

Carte de la répartition de l’aster à rameaux étalés au Canada sur laquelle la zone d’occurrence, l’indice de zone d’occupation et les sous‑populations existantes, historiques et disparues sont indiqués. La répartition est concentrée dans le sud‑est de l’Ontario et au Québec, au Canada, près de la frontière avec les États‑Unis.

Il y a deux cartes en médaillon montrant en détail les régions où les sous‑populations sont très denses. L’indice de zone d’occupation est également indiqué, coïncidant généralement avec les sous‑populations existantes.

La zone d’occurrence a une forme à peu près rectangulaire, mais elle fait saillie aux deux extrémités. Elle mesure environ 75 kilomètres (km) de large et 700 km de long, s’étendant du lac Érié, au sud‑ouest, jusqu’à Montréal, au nord‑est.

Les sous‑populations existantes sont densément regroupées à l’est de Hamilton, dans la péninsule du Niagara (37 sous‑populations), et au sud‑est de Montréal (12 sous‑populations). Deux autres sous‑populations se trouvent au sud de London sur la rive nord du lac Érié; une sous‑population se trouve au sud‑ouest de Kingston sur la rive nord du lac Ontario; une autre se trouve entre Ottawa et Montréal et une autre se trouve à l’est de Montréal.

Il y a trois sous‑populations historiques, toutes dans la péninsule du Niagara.

Il y a sept sous‑populations disparues : trois dans la péninsule du Niagara; une à Hamilton, une à Toronto et une à Kingston; et une à l’est de Montréal.

Lors de l’évaluation de 2002, le nombre de sous‑populations confirmées était de 15 en Ontario et de 10 au Québec. Les relevés effectués depuis ont permis de découvrir de nouvelles sous‑populations à l’intérieur de l’aire de répartition connue, mais aussi quelques‑unes à l’extérieur de l’aire de répartition délimitée pour l’évaluation de 2002. La répartition de l’espèce s’étend donc maintenant un peu plus à l’est (environ 35 km) et un peu plus à l’ouest (environ 40 km). Cette expansion est due à une intensification des activités de recherche, plutôt qu’à une augmentation de la population (Environment and Climate Change Canada, 2018).

Les données les plus récentes font état de 68 sous‑populations au Canada. Au Québec, on dénombre 15 sous‑populations : 14 existantes, 1 historique et 1 disparue. En Ontario, on dénombre 53 sous‑populations : 45 existantes, 2 historiques et 6 disparues (tableau 1).

Structure de la population

Dans le présent rapport, le terme « localité » définit une zone particulière du point de vue écologique et géographique dans laquelle un seul phénomène menaçant peut affecter rapidement tous les individus d’aster à rameaux étalés présents; les « sites » sont des colonies d’aster à rameaux étalés qui, lorsqu’ils sont situés à moins de 1 km les uns des autres, sont regroupés sous une seule sous‑population. Les sous‑populations peuvent donc renfermer une ou plusieurs colonies et sont séparées l’une de l’autre par une distance d’au moins 1 km (sauf lorsqu’elles sont reliées par un cours d’eau ou dans d’autres cas particuliers définis par NatureServe, 2020); la population désigne le nombre total d’individus matures observés au Canada. Cette définition de sous‑population concorde avec celle du COSEPAC, car il est peu probable que la pollinisation par les insectes assure un flux génique entre des colonies séparées par plus d’un kilomètre. La définition du terme « sous‑population » est conforme avec celle du terme « occurrence d’élément » (OE) de NatureServe (NatureServe, 2020), utilisé par les centres régionaux de données sur la conservation au Canada pour cette espèce, et ces termes sont donc utilisés de façon interchangeable.

Les sous‑populations existantes en Ontario sont situées à une distance de plusieurs centaines de kilomètres (plus précisément, environ 500 km) des sous‑populations au Québec, ce qui laisse supposer l’absence d’échanges génétiques entre les deux provinces (figure 3). Il n’y aurait aucune différence morphologique ou génétique entre les individus du Québec et ceux de l’Ontario. La plupart des sous‑populations (environ 45 sur 52), tant en Ontario qu’au Québec, sont séparées par des aménagements humains (résidentiels, routiers, agricoles), et l’habitat typique de l’espèce est absent dans ces zones intercalaires, ce qui limite considérablement les possibilités d’échanges génétiques entre les sous‑populations.

Zone d’occurrence et zone d’occupation

La superficie de la zone d’occurrence de l’espèce au Canada est de 42 920 km2, valeur calculée selon la méthode du plus petit polygone convexe englobant les données de la période 2001‑2022. Ce calcul inclut une zone terrestre et aquatique aux États‑Unis, mais ne comprend pas les mentions dans l’aire de répartition états‑unienne de l’espèce (figure 3). Il se peut que la zone d’occurrence réelle soit un peu plus grande.

L’indice de zone d’occupation (IZO) au Canada est de 304 km2 (Québec = 88 km2, Ontario = 216 km2), valeur calculée à l’aide d’une grille à carrés de 2 km de côté, établie d’après les données connues de la période 2001‑2021. L’IZO réel est sans doute plus grand, car il est probable qu’on trouve des sites supplémentaires au Canada.

Fluctuations et tendances de la répartition

La zone d’occurrence et l’IZO n’ont pas été calculés lors de l’évaluation précédente. L’augmentation du nombre de sous‑populations existantes reflète l’acquisition de nouvelles connaissances plutôt qu’un changement dans la répartition.

Biologie et utilisation de l’habitat

Les renseignements figurant dans la section suivante proviennent en partie du rapport de situation précédent (COSEWIC, 2002).

Cycle vital et reproduction

L’espèce se reproduit par voie sexuée et asexuée (rhizomes). De nouvelles tiges émergent à l’extrémité des rhizomes et forment parfois des colonies denses. Celles‑ci sont donc souvent composées de clones (génétiquement identiques) issus d’un même individu. La reproduction au moyen de rhizomes est souvent mentionnée pour l’espèce, bien que la reproduction par voie sexuée soit également possible. Les mécanismes d’auto-incompatibilité existant chez les Astéracées pourraient en effet réduire la production de graines fertiles au sein de sous‑populations peu diversifiées sur le plan génétique (Boisjoli, 2010). L’aster à rameaux étalés est une espèce vivace longévive, les individus étant capables de fleurir à plusieurs reprises. Les graines peuvent probablement germer et donner un individu mature en 3 ans. Bien que la durée d’une génération soit inconnue, une estimation de 10 ans ou plus est utilisée aux fins de cette évaluation.

Plusieurs groupes d’insectes peuvent polliniser les fleurs d’aster à rameaux étalés (MacPhail, 2013). Les graines sont très petites (2,5 mm × 0,7 mm) et possèdent une aigrette facilitant leur dispersion par le vent (Boisjoli, 2010). L’éclosion des bourgeons floraux commence au début du mois d’août, et la floraison se poursuit pendant le reste du mois, la pleine floraison se produisant tout au long du mois de septembre. La fructification commence à la mi‑septembre (Sharp et al., 1995).

La fleur passerait du jaune au pourpre lorsqu’elle est pollinisée selon certains auteurs (Britton et Brown, 1970), alors que le changement de couleur est parfois attribué uniquement au vieillissement de la fleur (MELCC, 2017).

Besoins en matière d’habitat

L’aire de répartition canadienne de l’aster à rameaux étalés se situe dans les zones écoclimatiques tempérée froide et tempérée du Canada (Strong et al., 1989). L’espèce pousse dans les forêts de feuillus sèches, même si elle présente une assez bonne tolérance aux conditions pluvieuses. Elle pousse principalement sur des substrats mésiques, n’ayant pas d’affinité pour un pH particulier (Tardif et al., 2016).

En Ontario, l’espèce pousse sur des sols très mal drainés à modérément bien drainés (Environment and Climate Change Canada, 2018) et sur des pentes allant de 10 à 57 % (Imrie et al., 2005). Les régions où elle est présente sont caractérisées par les températures parmi les plus élevées et les périodes de végétation parmi les plus longues de la province. Les étés y sont humides et chauds, et les hivers, doux.

Au Québec, l’espèce est observée dans les érablières à tilleuls ainsi que dans les érablières à caryer cordiforme. Elle est également observée dans les peuplements de pruche du Canada (Tsuga canadensis) ou de hêtre à grandes feuilles (Fagus grandifolia), particulièrement dans les forêts qui ont été exploitées (COSEWIC, 2002). Les sous‑populations du Québec se trouvent sur des sols bien drainés ou sur des pentes rocheuses (Boisjoli, 2010). Le sud du Québec est caractérisé par des étés chauds et des hivers relativement doux.

Les éclaircies, qu’elles soient naturelles ou anthropiques, profitent à l’espèce en favorisant la reproduction par voie sexuée et asexuée (Boisjoli, 2010). La quantité de lumière et l’ouverture du couvert forestier sont les facteurs environnementaux qui influent le plus sur la dynamique des sous‑populations québécoises (Boisjoli, 2010). L’espèce est fréquemment observée le long des sentiers. Selon d’autres auteurs, l’aster à rameaux étalés préfère les endroits ombragés, même s’il est tolérant au soleil (Tardif et al., 2016), et la pente du terrain ne serait pas une contrainte (Boisjoli, 2010).

Une litière épaisse semble avoir une forte incidence positive sur l’abondance de l’espèce, probablement parce qu’elle protège les graines et les semis contre le gel et constitue une source d’éléments nutritifs (Boisjoli, 2010). La densité des tiges est généralement plus élevée dans les forêts anciennes, car l’espèce met du temps à repeupler les forêts en régénération (Hough, 2008). Les occurrences de l’aster à rameaux étalés sont nettement plus nombreuses dans les forêts anciennes que dans les forêts établies sur des terres agricoles abandonnées, et la densité des tiges d’aster à rameaux étalés diminue avec la distance par rapport aux forêts anciennes (Singleton et al., 2001). Il semble que l’espèce ne colonise pas toujours les forêts voisines, même si celles‑ci répondent à ses besoins écologiques (COSEWIC, 2002).

La rareté de l’aster à rameaux étalés dans le sud du Québec pourrait s’expliquer par un régime de perturbation favorable (ouvertures dans le couvert forestier) devenu moins fréquent, en raison du jeune âge des forêts ou de la fragmentation de l’habitat (Boisjoli, 2010).

Dispersion

La distance de dispersion clonale de l’aster à rameaux étalés est très faible, de l’ordre de 0,2 à 0,3 m par année, ce qui représente une expansion clonale annuelle pouvant atteindre une distance horizontale équivalente à la hauteur de la plante (Singleton et al., 2001). Les graines sont dotées d’une aigrette, qui facilite leur dispersion, mais empêche qu’elles s’enfoncent dans le sol (Brouillet, 2006), ce qui les rend vulnérables au gel (Boisjoli, 2010) et dépendantes à l’épaisseur de la litière (voir la section sur l’habitat). Singleton et al. (2001) considèrent l’aster à rameaux étalés comme une espèce capable de coloniser des emplacements rapprochés, comparativement aux autres espèces forestières ciblées dans l’étude telles que le lycopode en éventail (Diphasiastrum digitatum) et la trientale boréale (Lysimachia borealis).

En Ontario, les sites où l’espèce est présente se trouvent dans des parcelles de forêt entourées d’aménagements résidentiels et agricoles, ce qui limite considérablement le potentiel de propagation de l’espèce. Les sous‑populations de l’Ontario étant souvent à moins de 5 km les unes des autres, la pollinisation entre individus génétiquement compatibles et la production de graines viables ne sont pas impossibles.

Au Québec, les forêts où l’espèce a été observée s’étendent souvent bien au‑delà de la zone occupée par la sous‑population, ce qui pourrait indiquer un grand potentiel de propagation à l’avenir dans l’habitat inoccupé. Une exception serait la sous‑population de Notre‑Dame‑de‑l’Île‑Perrot (19830), qui se trouve sur une île, coincée entre des exploitations agricoles et distante de près de 50 km de la sous‑population la plus proche. Les deux sous‑populations du mont Rougemont (21901 et 3865) et la sous‑population de Saint‑Blaise‑sur‑Richelieu (3872), bien qu’elles soient plus proches des autres sous-populations du Québec à l’est, se trouvent également dans des zones isolées par des aménagements agricoles.

La superficie minimale d’habitat convenable nécessaire au maintien de sous-populations viables d’aster à rameaux étalés est inconnue (Environment and Climate Change Canada, 2018).

Relations interspécifiques

Plusieurs groupes d’insectes peuvent polliniser les fleurs d’aster à rameaux étalés, par exemple des syrphes (en particulier Syrphus spp. et Toxomerus geminatus), des fourmis (superfamille des Formicoidea), le bourdon fébrile (Bombus impatiens) et des halictes (Lasioglossum sp., et Augochlora pura ou Augochlorella aurata) (MacPhail, 2013).

Adaptations physiologiques, comportementales et autres

L’habitat de prédilection de l’aster à rameaux étalés est la forêt de feuillus sèche et clairsemée avec un sol bien drainé. Cependant, l’espèce est aussi présente sur des sols mal drainés, surtout en Ontario.

L’aster à rameaux étalés est offert dans les jardineries aux États‑Unis comme une plante rustique convenant aux zones ombragées, qui se propage rapidement. La production de rhizomes et de nouvelles tiges est une caractéristique favorable pour la culture.

Facteurs limitatifs

L’isolement des sous‑populations limite les échanges génétiques, ce qui pourrait réduire la diversité génétique de la population canadienne.

Taille et tendances des populations

La taille des sous‑populations est exprimée en nombre de tiges florifères. Lorsque le nombre de tiges est élevé, on estime la taille en comptant le nombre de tiges sur une unité de surface donnée (par exemple 1 m2), puis en faisant une extrapolation compte tenu de la surface occupée par la colonie.

Sources de données, méthodologies et incertitudes

Les résultats de plusieurs activités ont permis de recueillir les renseignements nécessaires à la mise à jour des données sur la population de cette espèce (tableau 1). En ce qui concerne le Québec, les données sur les sous‑populations connues ont d’abord été obtenues auprès du Centre de données sur le patrimoine naturel du Québec (CDPNQ). Des relevés ciblant l’aster à rameaux étalés ont été effectués en 2021 par les rédacteurs du rapport pour six des sous‑populations connues au Québec. Lors de la visite de l’une des sous‑populations de Sutton (20860), aucun individu n’a été observé, mais la présence de 15 tiges florifères a été confirmée plus tard par CNC, 700 m au nord‑ouest du site répertorié précédemment. L’existence de la sous‑population de Frelighsburg (3873), observée pour la dernière fois en 1997, a été confirmée. D’après les fichiers de suivi, produits lors des relevés, les sites de la sous‑population d’Eccles Hill (22348) n’auraient pas fait l’objet de recherches minutieuses. Le nombre de 445 tiges correspond donc à un dénombrement minimal.

Abondance

Selon le dénombrement le plus récent de l’aster à rameaux étalés au Canada, il y aurait plus de 101 458 tiges florifères, dont environ 4 308 au Québec et 97 150 en Ontario (tableau 1). Le nombre réel est plus élevé, étant donné que de nombreux comptes sont des dénombrements minimaux (par exemple ZINS de Fonthill‑Sandhill Valley (2018) : > 2 000 tiges). Le nombre d’individus génétiquement distincts est difficile à estimer sans procédure invasive, compte tenu du port rhizomateux de l’espèce. Le nombre de tiges florifères semble être un paramètre approprié pour effectuer le suivi de l’abondance des sous‑populations (COSEWIC, 2002). La taille des sous‑populations varie de quelques tiges dans certaines sous‑populations à plusieurs milliers de tiges dans d’autres (tableau 1).

Fluctuations et tendances

L’effectif connu de la population canadienne a augmenté depuis le dernier rapport de situation du COSEPAC (COSEWIC, 2002). Cette augmentation est principalement due à une intensification des activités de recherche et au signalement accru des sites, plutôt qu’à une augmentation de la taille de la population (Environment and Climate Change Canada, 2018).

Trente‑et‑une nouvelles sous‑populations sont répertoriées dans le présent rapport. Au moment où ce dernier a été rédigé, ces sous‑populations ne figuraient pas dans les bases de données du CDPNQ (Québec) et du CIPN (Ontario) (tableau 2).

Tableau 2. Observations les plus récentes des sous‑populations d’aster à rameaux étalés au Canada
No de l’occurrence d’élément Sous‑population Observation la plus récente Observateur Régime foncier Menaces plausibles (classification de l’UICN)
Québec

1

3865

Mont Rougemont

2018

Nature-Action Québec

Terres privées

8.2

2

21901

Mont Rougemont

2018

Nature-Action Québec

Terres privées

5.3

3

3866

St-Armand

2021

Conservation de la nature Canada

Terres privées et organisation de conservation

6.1 - 7.3 - 8.2

4

3867

Venise-en-Québec

2011

Conservation de la nature Canada

Terres privées et terres protégées

7.3 - 8.2

5

3868

Mont Saint-Grégoire

1987

Inconnu

sans objet sans objet

6

3870

Mont Pinacle

2021

Bureau d’écologie appliquée et Corridor Appalachien

Terres privées

1.1 - 5.3 - 8.1

7-8

3872

Saint-Blaise-sur-Richelieu

2019

CIME Haut-Richelieu

Terres privées

5.3 - 6.1 - 7.3 - 8.2

9

3873

Frelighsburg

2021

Bureau d’écologie appliquée et Centre de données sur le patrimoine naturel du Québec

Terres privées

5.3

10

22348

Frelighsburg. Eccles Hill

2021

Bureau d’écologie appliquée

Terres privées

5.3

11

11275

St-Armand

2021

Bureau d’écologie appliquée et Corridor Appalachien

Territoire domanial

5.3 - 6.1

Propriété Graymont

St-Armand

2020

Conservation de la nature Canada

Terres privées et organisation de conservation

7.3

12

19830

Notre-Dame-de-l’Île-Perrot

2009

Inconnu

Terres privées

6.1

13

20860

Sutton

2022

Conservation de la nature Canada

Terres privées et organisation de conservation

sans objet

14

20861

Sutton

2021

Bureau d’écologie appliquée et Corridor Appalachien

Terres privées

6.1

15

80290

Mont Orford

2020

CDPNQ

Terres publiques

6.1

Ontario

16

1705

Queenston Heights, au nord de Niagara Falls.

1943

Inconnu

sans objet sans objet

17

1706

Rivage de Beamsville, nord‑est de Beamsville

1973

Thompson

sans objet sans objet

18

1708

Étangs Four Mile et Two Mile

2018

Paul O’Hara et MEPNP

Territoire domanial et terres municipales

6.1

19

1709

Jardins botaniques royaux

1955

Thompson

sans objet sans objet

20

1710

Swansea

1927

Inconnu

sans objet sans objet

21

1711

Parc provincial Short Hills

2018

Paul O’Hara

Parc provincial

8.2

-

Orchard Hill

2021

Paul O’Hara

Terres privées?

8.2

22

5076

Niagara Falls

1893

M.J. Oldham

sans objet sans objet

23

5077

St. Catharines

1897

Inconnu

sans objet sans objet

24

11196

Bois de Culp

2018

Paul O’Hara

Terres privées

2.1

25

31886

Bois de Marcy

2021

Paul O’Hara

Terres privées et terres protégées

6.1

26

31887

ZINS de Fonthill-Sandhill Valley

2018

Paul O’Hara

Terres publiques

6.1 - 7.3 - 8.2

27

31888

Aire de conservation de St. Johns

2002

Thompson

Terrain privé, office de protection de la nature

6.1

28

31897

Carrières de Nelson

1999

Inconnu

Terres privées

3.2

29

31898

ZINS de North Pelham Valley

2018

Paul O’Hara

Terres privées?

sans objet

30

31899

Kingston Mills

1901

Inconnu

sans objet sans objet

31

66852

Îles Dufferin

2008

Inconnu

Terres municipales

6.1

32

66853

Forêt d’Oakhill 1 (chemin Ridge, au nord‑est de Ridgeway)

2021

Paul O’Hara

Terres privées

5.3 - 7.3

33

66854

Forêt d’Oakhill 2 (av. Hiawatha et av. Mohawk, Ridgeway)

2021

Paul O’Hara

Terres privées

1.1 - 6.1 - 7.3

34

66855

South Fort Erie (Bois Dominion, sud du chemin Thunder Bay et av. Maple Leaf nord, Ridgeway)

2021

Paul O’Hara

Terres privées

1.1

35

66856

South Fort Erie 2 (Crystal Beach)

2021

Paul O’Hara

Terres privées

1.1 - 8.2

36

66857

Fort Erie North – bois marécageux de Miller Creek

2002

K. Ursic

Terres municipales et terres privées

sans objet

37

66859

Bois de la rue Summer

2021

Paul O’Hara

Terres privées?

sans objet

38

92423

Paradise Grove

2018

Paul O’Hara

Territoire domanial

6.1 - 7.3

39

92702

Parc Fernwood Woodlot, Niagara Falls

2016

Inconnu

Terres municipales

6.1 - 7.3 - 8.2

40

93597

Canal Welland, fin de la promenade Coach

2004

Inconnu

Terres municipales?

sans objet

-

Parc Waever

2018

Paul O’Hara

Terres municipales

6.1 - 7.3 - 8.2

41

-

Parc Lancaster, Welland (derrière le concessionnaire)

2018

Paul O’Hara

Terres municipales?

6.1 - 7.3 - 8.2

42

-

Parc Woodlawn, Welland

2018

Paul O’Hara

Terres municipales

6.1 - 7.3 - 8.2

-

Parc Ricelawn, Welland

2018

Paul O’Hara

Terres municipales

6.1 - 7.3

43

-

Bosquet de l’école élémentaire Woodland

2018

Paul O’Hara

Terres municipales

6.1 - 7.3 - 8.2

44

-

Parc Hillcrest, Pelham

2018

Paul O’Hara

Terres municipales

7.3

-

Parc Pelham Corners

2021

Paul O’Hara

Terres municipales

6.1 - 7.3 - 8.2

-

Bois de Jurard, Fonthill

2021

Paul O’Hara

Terres privées

7.3

45

-

Milieux humides au sud de Rose Little

2018

Paul O’Hara

Terres privées

6.1

-

Bois de Rose Little – marécage du chemin Merritt

2021

Paul O’Hara

Terres privées

6.1 - 7.3

-

Parc Kunda, Fonthill

2021

Paul O’Hara

Terres municipales et terres privées

1.1 - 5.3 - 6.1 - 7.3 - 8.2

-

Sentier Steve Bauer à la promenade Milburn

2021

Paul O’Hara

Terres municipales et terres privées

6.1

-

Sentier Steve Bauer au nord du chemin Merritt, Fonthill

2021

Paul O’Hara

Terres municipales et terres privées

5.3 - 6.1 - 7.3 - 8.2

46

-

Bois du sentier Garner

2018

Paul O’Hara

Terres municipales et terres privées

7.3 - 8.2

47

-

Parc Aqueduct, Welland

2018

Paul O’Hara

Terres municipales

7.3- 8.2

48

-

Bois de la réserve naturelle de Lathrop, Welland

2018

Paul O’Hara

Terres privées et organisation de conservation

6.1 - 7.3

49

-

Eaux d’amont du ruisseau Coyle

2018

Paul O’Hara

Terres municipales et terres privées

7.3

50

-

Bois du ruisseau Forks, Chambers Corners

2021

Paul O’Hara

Terres privées

8.2

51

-

Bois du chemin Elsie, Chambers Corners

2021

Paul O’Hara

Terres privées

8.2

52

-

Bois Skubetrang, Chambers Corners

2021

Paul O’Hara

Terres privées

8.2

53

-

Bois « 13D »

2021

Paul O’Hara

Terres privées?

5.3 - 6.1 - 7.3 - 8.2

54

-

Bois de Crescent Estates et du chemin Helena, Fort Erie

2021

Paul O’Hara

Terres privées et terres publiques?

6.1 - 7.3 - 8.2

55

-

Pleasant Acres Homestead, Sherkston

2021

Paul O’Hara

Terres privées

8.2

56

-

Doan’s Ridge, Cooks Mills 1 (coin sud‑ouest du chemin Yokom et du chemin McKenney)

2021

Paul O’Hara

Terres municipales et terres privées

5.3

-

Doan’s Ridge, Cooks Mills 2 (coin nord‑est de la rue Lincoln et du chemin McKenney)

2021

Paul O’Hara

Terres municipales et terres privées

5.3

-

Chemin Mckenney, Cooks Mills

2021

Paul O’Hara

Terres privées

6.1 - 7.3

57

-

Bois « 13A » – Ridge Street et Split Rock Ridge

2021

Paul O’Hara

Terres privées

3.2 - 7.3

58

-

Forêt marécageuse Old Lincoln Street, au nord de Netherby

2021

Paul O’Hara

Terres municipales et terres privées

5.3

59

-

Long Point Basin Land Trust – propriété de la réserve naturelle Harlow Dune

2021

Patrick Deacon

Organisation de conservation

8.2

60

-

Brighton, aire de conservation du parc Proctor

2022

William Van Hemessen

Office de protection de la nature

6.1 - 7.3

61

-

Cultus, près du chemin 5th Concession

2014

Burke Korol

Organisation de conservation

sans objet

62

sans objet

Carrière Queenston

2008

sans objet sans objet sans objet

63

sans objet

Forêt marécageuse de Caister-Canborough

2007

sans objet sans objet sans objet

64

sans objet

Woodburn

2010

sans objet sans objet sans objet

65

sans objet

ZINS de l’escarpement de Beamsville

2008

sans objet sans objet sans objet

66

sans objet

Milieux humides de Fort Erie

2007

sans objet sans objet sans objet

67

sans objet

Douglastown

2019

sans objet sans objet sans objet

68

sans objet

Fenwick

2019

sans objet sans objet sans objet

* Les sous‑populations en grisé ont disparu.

Les tendances varient de « en hausse » à « en déclin » selon la sous‑population (tableau 1). Cependant, peu de données historiques sont disponibles pour évaluer avec certitude les tendances des sous‑populations. Les quelques sous‑populations qui ont fait l’objet d’un suivi plus régulier présentent des tendances allant de « stable » à « déclin possible ». Dans le cas des sous‑populations pour lesquelles les données disponibles sont suffisantes pour déceler une tendance, on observe un déclin de ‑5 022 individus (précédemment consigné comme 4 430 individus dans les versions antérieures de ce rapport), ce qui indique un déclin du nombre d’individus matures de 31,34 % avec une perte de 5 022 individus sur 16 026 (tableau 1).

Fragmentation grave

Dans le rapport de situation précédent, la population totale était considérée comme étant très fragmentée, à savoir que la plupart des individus font partie de petites populations relativement isolées (géographiquement ou autrement) entre lesquelles il y a peu d’échanges, c'est-à-dire migration réussie de moins d’un individu par année (COSEWIC, 2002). Comme indiqué à la section Structure de la population, la population canadienne d’aster à rameaux étalés est présente dans deux régions distinctes au Canada. L’espèce dans son ensemble au Canada n’est pas considérée comme gravement fragmentée selon la définition du COSEPAC, car la plupart des individus sont présents à l’intérieur de grandes occurrences qui, bien qu’elles soient isolées, sont présumées avoir une bonne viabilité. Les sous‑populations de l’Ontario sont généralement plus exposées aux perturbations, parce qu’elles sont présentes dans des zones plus densément urbanisées que celles du Québec.

Immigration de source externe

L’aster à rameaux étalés est présent dans une grande partie de l’est des États‑Unis (voir la section Aire de répartition mondiale). En cas de disparition de la population canadienne, il est possible que des individus des États adjacents permettent la recolonisation de zones d’habitat convenable du côté canadien, en particulier dans le sud de l’Ontario, car cette province est adjacente aux comtés de l’État de New York où l’espèce est présente et en sécurité (S5; NatureServe, 2022). Toutefois, cette possibilité serait fortement limitée par le potentiel de dispersion relativement faible de l’espèce (voir la section Dispersion) et par la disponibilité de l’habitat convenable le long de la frontière entre le Canada et les États‑Unis.

Menaces

Tendances en matière d’habitat passées, à long terme et en cours

Les sous‑populations de l’Ontario se trouvent principalement dans de petites parcelles de forêt, fragmentées par les activités humaines et entourées d’aménagements résidentiels et agricoles. La présence d’une population humaine locale dense dans la région où se trouve l’habitat convenable laisse supposer un risque important de perturbation des milieux naturels, ce qui signifie que l’habitat de l’aster à rameaux étalés en Ontario pourrait connaître un déclin continu ou, au mieux, se maintenir si des mesures de conservation appropriées sont mises en œuvre.

Les sous‑populations du Québec existent dans un environnement légèrement différent. Bien qu’elles soient situées à proximité de zones destinées au développement résidentiel et à l’agriculture, ces sous‑populations se trouvent dans des forêts généralement plus grandes et moins fragmentées que celles de l’Ontario. L’habitat de l’aster à rameaux étalés au Québec n’est pas protégé contre les perturbations nuisibles, mais les pressions semblent moins importantes et l’habitat, moins fragmenté.

Les perturbations anthropiques, selon leur nature, peuvent être bénéfiques pour l’espèce dans certains cas. La présence de l’espèce est souvent associée à des clairières (Sharp et al., 1995) telles que celles créées dans les corridors de sentiers.

Menaces actuelles et futures

L’aster à rameaux étalés est vulnérable aux effets cumulatifs de diverses menaces, en particulier la perte d’habitat causée par les aménagements résidentiels et agricoles, l’exploitation forestière, les espèces envahissantes, le broutage par le cerf de Virginie (Odocoileus virginianus) et les activités récréatives (Environment and Climate Change Canada, 2018). La nature, la portée et la gravité de ces menaces sont décrites à l’annexe 1, selon le système unifié de classification des menaces de l’UICN‑CMP (Union internationale pour la conservation de la nature – Partenariat pour les mesures de conservation; voir Salafsky et al. [2008] pour les définitions, et Master et al. [2012], pour les lignes directrices). Le processus d’évaluation des menaces consiste à évaluer les impacts de chacune des 11 grandes catégories de menaces et de leurs sous‑catégories, en termes de portée (proportion de la population exposée à la menace au cours des 10 prochaines années), de gravité (déclin prévu de la population au sein de la portée au cours des 10 prochaines années ou des 3 prochaines générations, selon la période la plus longue, jusqu’à environ 100 ans) et d’immédiateté de chaque menace. Le calcul de l’impact global des menaces tient compte des impacts de chacune des catégories de menaces et peut être ajusté par les spécialistes des espèces qui participent à l’évaluation des menaces.

L’impact global de la menace pour l’aster à rameaux étalés est considéré comme moyen, ce qui correspond à un déclin supplémentaire prévu de 3 à 30 %, la médiane se situant entre 12 et 19 %, au cours des 10 prochaines années (ou 3 prochaines générations, selon la période la plus longue). Ces valeurs doivent être interprétées avec prudence, car elles peuvent être fondées sur de l’information subjective (par exemple opinion d’un expert), et ce, même si des efforts ont été déployés pour corroborer les cotes attribuées avec les études et les données quantitatives disponibles. Les renseignements sur les menaces propres aux sites pour les individus poussant dans la région de Niagara ont été recueillis par O’Hara (2022).

Les principales menaces sont les suivantes :

Développement résidentiel et commercial (UICN 1) – impact faible

Zones résidentielles et urbaines (UICN 1.1). En Ontario, comme au Québec, la principale menace pour la survie de l’espèce découle de la destruction de son habitat. Plusieurs sous‑populations, en particulier en Ontario, sont situées à l’intérieur ou à proximité de zones résidentielles ou agricoles (par exemple Doan’s Ridge-Cooks Mills 1, bois du Champ‑de‑Bataille‑de‑Ridgeway). Les sous‑populations sont menacées à court terme par l’expansion de ces aménagements.

Agriculture (UICN 2) – impact faible

Cultures annuelles et pérennes de produits autres que le bois (UICN 2.1). L’expansion des aménagements agricoles menace les sous‑populations dans les parcelles boisées adjacentes ou avoisinantes. La moitié de la sous‑population du bois de Culp a disparu depuis peu à cause de la conversion des terres à l’agriculture. De nombreuses sous-populations récemment découvertes se trouvent à proximité de zones agricoles. La région du Niagara, par exemple, est très recherchée pour l’expansion de vignobles ou l’établissement de cultures fruitières.

Utilisation des ressources biologiques (UICN 5) – impact faible

Exploitation forestière et récolte de bois (UICN 5.3). Les activités d’exploitation forestière pourraient avoir une incidence sur les sous‑populations, car elles peuvent entraîner des modifications de l’habitat (par exemple changements du couvert forestier et de la végétation du sous‑étage, compactage du sol, modification du drainage), et parce que la machinerie utilisée peut écraser les tiges. Dans la plupart des cas, la coupe est sélective. Au Québec, la coupe sélective ne semble pas avoir nécessairement des effets négatifs directs.

Intrusions et perturbations humaines (UICN 6) – impact faible

Activités récréatives (UICN 6.1). L’aster à rameaux étalés pousse dans les clairières. Les corridors de sentiers peuvent être partiellement bénéfiques, car ils créent et préservent des ouvertures. Des individus de l’espèce pourraient cependant être piétinés par les randonneurs et écrasés par les véhicules tout‑terrain (Environment and Climate Change Canada, 2018). Cela se produit à la fois sur des terrains privés et publics (par exemple parcs municipaux ou provinciaux).

Modifications des systèmes naturels (UICN 7) – impact faible

Autres modifications de l’écosystème (UICN 7.3). L’alliaire officinale (Alliaria petiolata) et le roseau commun (Phragmites australis subsp. australis) ont été identifiés comme des menaces importantes pour l’intégrité des milieux occupés par l’aster à rameaux étalés (Environment and Climate Change Canada, 2018). L’alliaire officinale est considérée comme une espèce très envahissante dans le sud du Canada (Catling et al., 2015). L’empiètement par la renouée du Japon (Reynoutria japonica) menace la sous‑population de Venise‑en‑Québec (3867).

Espèces envahissantes ou autrement problématiques (UICN 8) – impact faible

Espèces ou agents pathogènes exotiques (non indigènes) envahissants (UICN 8.1) – impact inconnu. Dans le centre de l’Ohio, le charançon Barypeithes pellucidus, une espèce introduite, se nourrit de préférence de l’aster à rameaux étalés. Ce charançon est aussi présent en Ontario (Galford, 1987). Près de 50 % des individus observés dans la sous‑population du mont Pinacle (3870) présentaient des signes de dommages dus au broutage par les insectes en général (Désilets, 2015).

Espèces ou agents pathogènes indigènes problématiques (UICN 8.2) – impact faible. En Pennsylvanie, l’aster à rameaux étalés est brouté par le cerf de Virginie, à tel point que l’impact sur la plante a été considéré comme un indicateur de l’intensité du broutage exercé par cet herbivore (Williams et al., 2000). Compte tenu de l’abondance du cerf de Virginie dans le sud de l’Ontario et du Québec, ce mammifère constitue probablement une menace pour l’aster à rameaux étalés (Environment and Climate Change Canada, 2018). Des mesures de protection contre le broutage par le cerf de Virginie ont été mises en place dans certains sites, notamment à l’emplacement de la sous‑population de Saint-Blaise-sur-Richelieu (3872).

Nombre de localités fondées sur les menaces

Le développement résidentiel et agricole et l’exploitation forestière constituent des phénomènes menaçants qui dépendent des décisions prises par les propriétaires fonciers. Par conséquent, le nombre de propriétaires fonciers semble approprié pour déterminer le nombre de localités fondées sur les menaces. Le nombre exact de propriétaires fonciers n’étant pas connu, une fourchette estimée entre 70 et 80 est proposée comme nombre de localités (tableau 2).

Protection, statuts et activités de rétablissement

Statuts et protection juridiques

L’aster à rameaux étalés a précédemment été classé dans la catégorie « espèce menacée » par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (Sharp et al., 1995; COSEWIC, 2002), et il est inscrit sous cette catégorie à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (LEP) fédérale. Un programme de rétablissement fédéral, dans lequel l’habitat essentiel de l’espèce est désigné, a été préparé (ECCC, 2018). Au Québec, l’aster à rameaux étalés est inscrit à la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables et a été désigné comme espèce menacée à l’échelle provinciale. De plus, son habitat est régi par un processus d’autorisation en vertu de la Loi sur la qualité de l’environnement du Québec (RLRQ, ch. Q‑2) et de ses règlements. En Ontario, l’espèce est inscrite sur la liste des espèces menacées de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition et bénéficie d’une protection générale de son habitat en vertu de cette loi.

Statuts et classements non juridiques

NatureServe (2022) a attribué à cette espèce une cote de conservation S3 (vulnérable) en Ontario, S2 (en péril) au Québec, N3 (vulnérable, dernière évaluation en 2023) au Canada, et G5 (en sécurité, dernière évaluation en 1984) à l’échelle mondiale. L’aster à rameaux étalés est coté S3S4 (vulnérable à apparemment en sécurité) dans le Maine, S4 (apparemment en sécurité) au Delaware, et S5 (en sécurité) ou SNR (pas de rang) dans les 18 autres États où il est présent. Le CDSEPO (Comité de détermination du statut des espèces en péril en Ontario; ministère des Richesses naturelles de l’Ontario) ne lui a pas attribué de statut particulier.

Protection et propriété de l’habitat

Deux sous‑populations se trouvent sur le territoire domanial, notamment celle de St‑Armand (11275), qui se trouve dans le refuge d’oiseaux migrateurs de Philipsburg, et celle de Paradise Grove (92423), qui se trouve sur des terres de Parcs Canada. La sous‑population des étangs Four Mile et Two Mile (1708) se trouve sur des terres appartenant à Parcs Canada, au ministère de la Défense nationale ou à la municipalité de Niagara. Au Québec, la sous‑population du mont Orford (80290) sera bientôt située à l’intérieur d’un parc provincial.

L’étendue de l’habitat de l’aster à rameaux étalés qui bénéficie d’une protection juridique est faible, car la majorité de la population se trouve sur des terres privées (tableau 2). Cependant, l’espèce bénéficie à certains endroits d’autres formes de protection. La sous‑population récemment découverte sur la propriété Graymont à Saint‑Armand (11275) est située sur un terrain faisant l’objet d’une servitude de conservation (accord avec Conservation de la nature Canada). Un accord semblable vise également une partie de la sous‑population de Sutton (20860). La sous‑population de Venise‑en‑Québec (3867) et une partie de la sous‑population de St‑Armand (3866) sont également situées sur des terres appartenant à Conservation de la nature Canada.

En Ontario, les sous‑populations suivantes se trouvent dans des zones d’intérêt naturel et scientifique (ZINS) : parc provincial Short Hills (1711, terrain public), bois de Marcy (31886, terrain privé, office de protection de la nature), Fonthill‑Sandhill Valley (31887, terrain public), et North Pelham Valley (31898, terrain privé, à confirmer). La sous‑population 31888 se trouve dans l’aire de conservation de St. Johns (terrain privé, office de protection de la nature).

Activités de rétablissement

L’espèce fait l’objet d’un programme de rétablissement fédéral (Environment and Climate Change Canada, 2018) et d’un programme de rétablissement ontarien (Ministry of the Environment, Conservation and Parks, 2019) ainsi que d’une déclaration du gouvernement de l’Ontario en réponse au programme de rétablissement (Ministry of the Environment Conservation and Parks, 2020). Le programme fédéral vise à maintenir la répartition et l’abondance actuelles (nombre de tiges) et, dans la mesure du possible, à appuyer l’augmentation naturelle de l’abondance des sous‑populations existantes. Les stratégies de lutte contre les menaces comprennent les relevés et le suivi, la recherche, la conservation et la gestion de l’habitat, les politiques et les plans d’aménagement du territoire, la communication, la sensibilisation et l’éducation. Un programme de suivi en Ontario couvrant les années 2018‑2021 a permis d’acquérir une quantité considérable de données et de confirmer l’existence de plusieurs nouvelles sous‑populations (O’Hara, 2022).

Sources d’information

Boisjoli, G. 2010. Dynamique des populations et étude du microhabitat d’un aster forestier rare et menacé (Eurybia divaricata). Université du Québec à Montréal.

Britton, N. L. et A. Brown. 1970. An Illustrated Flora of the Northern United States and Canada: Entian to Thistle. Gentianaceae to Compositae. Dover Publications.

Brouillet, L. 2006. Eurybia. In Flora of North America Editorial Committee (Ed.), Flora of North America North of Mexico, 20: 365 à 382.

Brouillet, L., F. Coursol, S.J. Meades, M. Favreau, M. Anions, P. Bélisle et P. Desmet. 2010+. VASCAN, the Database of Vascular Plants of Canada. [Également disponible en français : Brouillet, L., F. Coursol, S.J. Meades, M. Favreau, M. Anions, P. Bélisle, et P. Desmet. 2010+. VASCAN, la Base de données des plantes vasculaires du Canada.

Catling, P. M., G. Mitrow et A. Ward. 2015. 12. Garlic Mustard, Alliaire officinale: Alliaria petiolata (M. Bieberstein) Cavara et Grande. In CBA/ABC Bulletin (Ed.), Major invasive alien plants of natural habitats in Canada pp 51 à 60.

COSEWIC 2002. COSEWIC assessment and update status report on the White Wood Aster Eurybia divaricata in Canada. Committee on the Status of Endangered Wildlife in Canada. Ottawa. vi + 23 pp. [Également disponible en français : COSEPAC. 2002. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur l’aster divariqué (Eurybia divaricata) au Canada – Mise à jour. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa, vi + 25 p.]

Désilets, P. 2015. Inventaire d’aster à rameaux étalés (Eurybia divaricata) au Mont Petit Pinacle. Rapport non publié.

Environment and Climate Change Canada (ECCC). 2018. Recovery Strategy for the White Wood Aster (Eurybia divaricata) in Canada, Species at Risk Act Recovery Strategy Series. Environment and Climate Change Canada, Ottawa, viii + 67 pp. [Également disponible en français : Environnement et Changement climatique Canada. 2018. Programme de rétablissement de l’aster à rameaux étalés (Eurybia divaricata) au Canada. Série de Programmes de rétablissement de la Loi sur les espèces en péril, Environnement et Changement climatique Canada, Ottawa, viii + 71 p.]

Galford, J. R. 1987. Feeding habits of the weevil Barypeithes pellucidus (Coleoptera: Curculionidae). Entomological News, 98(4):163-164.

Hough, M. 2008. Possible limiting agents to the early establishment and growth of understory herbs in post-agricultural forests in central New York. Master of Science Thesis [mémoire de maîtrise ès sciences], State University of New York, College of Environmental Science and Forestry, Syracus, New York.

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O’Hara, P. 2022. 2018 / 2021 White Wood Aster (Eurybia divaricata) Survey Final Report. Ministry of Natural Resources and Forestry Species At Risk Stewardship Fund (SARSF) _8_18_BONL Final Report, February 28, 2022. Blue Oak Native Landscapes, 113 Locke Street North, Hamilton, ON.

Salafsky, N., D. Salzer, A.J. Stattersfield, C. Hilton-Taylor, R. Neugarten, S.H.M. Butchart, B. Collen, N. Cox, L.L. Master, S. O’Connor et D. Wilkie. 2008. A standard lexicon for biodiversity conservation: unified classifications of threats and actions. Conservation Biology 22:897-911.

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Tardif, B., N.D.U. Québec et B. Tardif. 2016. Les plantes vasculaires en situation précaire au Québec.

Williams, C.E., E.V. Mosbacher et W. J. Moriarity. 2000. Use of Turtlehead (Chelone glabra L.) and other herbaceous plants to assess intensity of White-tailed Deer browsing on Allegheny Plateau riparian forests, USA. Biological Conservation, 92(2), 207 à 215.

Collections examinées

Aucune collection n’a été examinée au cours de la préparation du présent rapport.

Experts contactés

Remerciements

La préparation du présent rapport a été financée par le Service canadien de la faune d’Environnement et Changement climatique Canada. Les experts énumérés ci‑dessus ont fourni des données et/ou des conseils précieux. Les conseils techniques et les commentaires sur la rédaction fournis par Bruce Bennett, coprésident du Sous‑comité de spécialistes des plantes vasculaires (SCSPV), ont été très utiles tout au long de la préparation du présent rapport. Les rédacteurs du rapport souhaitent remercier toutes les personnes qui ont partagé leur expertise et leurs observations personnelles, en particulier Benoit Tremblay, Caroline Tanguay, Lauriane Monette, Victor Grivegnée‑Dumoulin, William van Hemessen, Patrick Deacon et Burke Korol. De nombreux réviseurs ont contribué à l’amélioration du présent rapport, notamment Gina Schalk, Holly Bickerton, Kevin Yang, Marie‑Claude Archambault, Karolyne Pickett, et Patricia Désilets d’Environnement et Changement climatique Canada; et Vivian Brownell, David Mazerolle et Danna Leaman du SCSPV.

Sommaire biographique des rédacteurs du rapport

Dominic Desjardins est titulaire d’un doctorat en sciences biologiques de l’Université de Montréal avec une spécialisation en écologie et en biologie végétale. Il est l’auteur de plusieurs publications scientifiques et techniques dans le domaine de l’étude des végétaux. Il est actuellement gestionnaire de projets portant sur la caractérisation écologique de milieux naturels, avec un intérêt particulier pour la flore.

Audrey Lachance a acquis une expertise dans la caractérisation des milieux naturels et les inventaires et le suivi des plantes rares. Elle a obtenu un diplôme en techniques du milieu naturel – gestion des espèces sauvages – en 2005. Elle travaille depuis plusieurs années à la réalisation d’inventaires, au suivi des populations et à la rédaction de divers documents sur plusieurs espèces végétales en péril. Son travail porte également sur les plantes rares au Québec, notamment sur leur vulnérabilité aux changements climatiques, ainsi que sur l’évaluation des menaces qui pèsent sur elles et l’élaboration de mesures d’atténuation appropriées.

Annexe 1. Évaluation des menaces pesant sur l’aster à rameaux étalés

Tableau d’évaluation des menaces

Nom scientifique de l’espèce ou de l’écosystème :

Aster à rameaux étalés; White Wood Aster; Eurybia divaricata

Identification de l’élément :

1058512

Code de l’élément :

PDASTEB0Q0

Date :

12/14/2022

Évaluateurs :

Bruce Bennett, Del Meidinger, Vivian Brownell, Dana Leaman, Sean Blaney, Lauriane Monette, Jacques Labrecque, Benoit Tremblay, Dominic Desjardins, David Mazzerole, Caroline Tanguay

Guide pour le calcul de l’impact global des menaces
Impact des menaces Comptes des menaces de niveau 1 selon l’intensité de leur impact maximum de la plage d’intensité Comptes des menaces de niveau 1 selon l’intensité de leur impact minimum de la plage d’intensité

A (Très élevé)

0

0

B (Élevé)

0

0

C (Moyen)

0

0

D (Faible)

6

6

Impact global des menaces calculé

Moyen

Moyen

Impact global des menaces attribué :

C = Moyen

Ajustement de la valeur de l’impact global calculée – justifications :

Moyen, mais pourrait être élevé, compte tenu des déclins passés; bien que l’on dénombre 6 menaces à impact faible, l’impact de ces menaces se situe probablement, pour la plupart d’entre elles, à la limite inférieure de la plage de valeurs; une incertitude considérable règne à ce stade‑ci; un impact faible correspond à un déclin de 1 à 10 %; un impact moyen correspond à un déclin de 3 à 30 %.

Impact global des menaces – commentaires :

Durée d’une génération de 3 ans ou plus; 3 générations = 10 ans (ou plus?); 101 000 tiges au Canada (comme indicateur du nombre d’individus matures); deux nouvelles sous‑populations dans iNaturalist sont incluses (Frelighsburg Eccles Hill comptant environ 10 000 tiges; et Norfolk); environ 16 % dans des parcs ou le territoire domanial; des lois et règlements protègent d’autres sous‑populations, mais il pourrait tout de même y avoir du développement.

Calcul de l’impact global des menaces - aster à rameaux étalés
Numéro Menace Impact des menaces Impact (calculé) Portée (10 proch. années) Gravité (10 ans ou 3 gén.) Immédiateté Commentaires

1

Développement résidentiel et commercial

D

Faible

Petite (1-10 %)

Extrême-élevée (31-100 %)

Élevée (menace toujours présente)

sans objet

1.1

Zones résidentielles et urbaines

D

Faible

Petite (1-10 %)

Extrême-élevée (31-100 %)

Élevée (menace toujours présente)

Développement résidentiel; tient compte de l’empreinte du développement; 84 % de la population se trouve sur des terres privées ou sur des terres municipales ou relevant d’un office de protection de la nature. Le plan de la région de Niagara met l’accent sur la protection des terrains boisés (règlement sur la conservation des terrains boisés [Woodland Conservation Bylaw] pour les parcelles boisées > 1 ha). Disparition d’une sous‑population en Ontario depuis la dernière évaluation. En Ontario, il s’agirait d’un changement de parcelles boisées pour un lotissement ou une utilisation à des fins commerciales. Au Québec, de petits projets de développement résidentiel pourraient avoir lieu, malgré les lois sur la protection.

1.2

Zones commerciales et industrielles

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

Il pourrait y avoir du développement commercial, mais on ne le sait pas avec certitude.

1.3

Zones touristiques et récréatives

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

2

Agriculture et aquaculture

D

Faible

Petite (1-10 %)

Extrême (71-100 %)

Élevée (menace toujours présente)

sans objet

2.1

Cultures annuelles et pérennes de produits autres que le bois

D

Faible

Petite (1-10 %)

Extrême (71-100 %)

Élevée (menace toujours présente)

Bois de Culp – la moitié du bois a été coupée récemment pour faire place à l’agriculture; c’est une menace potentielle toujours présente. De nombreux sites ont été découverts récemment autour de zones agricoles; les terres de la région de Niagara sont très recherchées pour établir des vignobles ou des vergers.

2.2

Plantations pour la production de bois et de pâte

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

2.3

Élevage de bétail

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

2.4

Aquaculture en mer et en eau douce

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

3

Production d’énergie et exploitation minière

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

3.1

Forage pétrolier et gazier

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

3.2

Exploitation de mines et de carrières

sans objet

Négligeable

Négligeable (< 1 %)

sans objet sans objet

Une sous‑population se trouve dans une carrière – Walker Ridgemont; une sous‑population (possiblement historique) se trouve dans la carrière de Nelson (EO31 897).

3.3

Énergie renouvelable

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

4

Corridors de transport et de service

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

4.1

Routes et voies ferrées

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

4.2

Lignes de services publics

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

Examiner les sites dans Google Earth et chercher les lignes de services (hydroélectricité, gaz, etc.). Néanmoins, certaines perturbations pourraient être bénéfiques à l’espèce?? Ce n’est pas mentionné dans le programme de rétablissement.

4.3

Voies de transport par eau

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

4.4

Corridors aériens

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

5

Utilisation des ressources biologiques

D

Faible

Restreinte (11-30 %)

Légère (1-10 %)

Élevée (menace toujours présente)

sans objet

5.1

Chasse et capture d’animaux terrestres

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

5.2

Cueillette de plantes terrestres

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

5.3

Exploitation forestière et récolte du bois

D

Faible

Restreinte (11-30 %)

Légère (1-10 %)

Élevée (menace toujours présente)

Certains sites se trouvent à l’intérieur de petites parcelles boisées. Dans la plupart des cas, l’exploitation est sélective; cette menace a donc un certain impact. L’espèce peut survivre dans des boisés clairsemés. Au Québec, il semble que la coupe sélective ait un effet bénéfique, du moins au début.

5.4

Pêche et récolte de ressources aquatiques

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6

Intrusions et perturbations humaines

D

Faible

Restreinte (11-30 %)

Légère (1-10 %)

Élevée (menace toujours présente)

sans objet

6.1

Activités récréatives

D

Faible

Restreinte (11-30 %)

Légère (1-10 %)

Élevée (menace toujours présente)

Perte d’individus piétinés ou écrasés; incluant d’autres activités qui ont un impact direct sur les individus.

6.2

Guerres, troubles civils et exercices militaires

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

6.3

Travail et autres activités

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

7

Modifications des systèmes naturels

D

Faible

Grande (31-70 %)

Légère (1-10 %)

Élevée (menace toujours présente)

sans objet

7.1

Incendies et suppression des incendies

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

7.2

Gestion et utilisation de l’eau et exploitation de barrages

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

7.3

Autres modifications de l’écosystème

D

Faible

Grande (31-70 %)

Légère (1-10 %)

Élevée (menace toujours présente)

Altération du régime des perturbations naturelles; impact des espèces envahissantes sur la qualité de l’habitat; l’alliaire officinale est allélopathique (cause‑t‑elle la mortalité d’autres plantes?) et est largement répandue; la renouée du Japon; peut‑être le roseau commun; il est présent à proximité d’une sous‑population au Québec et pourrait avoir un impact sur le site si un traitement n’est pas effectué; il y a des plantes de renouée près du même site, et un traitement est en cours; le nerprun est présent dans le sud du Québec.

8

Espèces et gènes envahissants ou autrement problématiques

D

Faible

Grande (31-70 %)

Légère (1-10 %)

Élevée (menace toujours présente)

sans objet

8.1

Espèces ou agents pathogènes exotiques (non indigènes) envahissants

sans objet

Inconnu

Grande-restreinte (11-70 %)

Inconnue

Modérée (peut-être à court terme, < 10 ans/3 gén.)

Le charançon Barypeithes pellucidus, originaire d’Europe; ses larves se nourrissent de racines.

8.2

Espèces ou agents pathogènes indigènes problématiques

D

Faible

Grande (31-70 %)

Légère (1-10 %)

Élevée (menace toujours présente)

Broutage par le cerf de Virginie; densité élevée de cerfs dans la région; broutage répété d’une année à l’autre.

8.3

Matériel génétique introduit

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8.4

Espèces ou agents pathogènes problématiques d’origine inconnue

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

8.5

Maladies d’origine virale ou maladies à prions

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

8.6

Maladies de cause inconnue

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

9

Pollution

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9.1

Eaux usées domestiques et urbaines

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

9.2

Effluents industriels et militaires

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

9.3

Effluents agricoles et sylvicoles

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9.4

Déchets solides et ordures

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9.5

Polluants atmosphériques

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9.6

Apports excessifs d’énergie

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10

Phénomènes géologiques

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10.1

Volcans

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

10.2

Tremblements de terre et tsunamis

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

10.3

Avalanches et glissements de terrain

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

11

Changements climatiques et phénomènes météorologiques violents

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11.1

Déplacement et altération de l’habitat

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11.2

Sécheresses

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11.3

Températures extrêmes

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11.4

Tempêtes et inondations

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11.5

Autres impacts

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

Classification des menaces d’après l’UICN‑CMP, Salafsky et al. (2008).

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2024-10-21