Aster râpette (Eurybia radulina) : evaluation et rapport de situation du COSEPAC 2024

Titre officiel : Evaluation et rapport de situation du COSEPAC sur l’Aster râpette (Eurybia radulina) au Canada

Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC)

Menacée

2024

Matériel appartenant à des tierces parties

Suite à l’Avis pour ce site Web, certaines photos ainsi que certains dessins et éléments graphiques se trouvant dans les documents produit par le COSEPAC peuvent être assujettis à des droits d'auteur appartenant à d'autres organisations et personnes. Dans de tels cas, des restrictions concernant l’utilisation, la reproduction, la communication de telles œuvres protégées par le droit d’auteur peuvent s'appliquer, et il peut être nécessaire de demander l'autorisation aux détenteurs de ces droits, avant de reproduire, utiliser ou communiquer ces œuvres.

Gros plan de cinq fleurs ressemblant à des marguerites entourées de verdure floue.
Aster râpette
Information sur le document

Les rapports de situation du COSEPAC sont des documents de travail servant à déterminer le statut des espèces sauvages que l’on croit en péril. On peut citer le présent rapport de la façon suivante :

COSEPAC. 2024. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur l’aster râpette (Eurybia radulina) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa, xii + 43 p. (Registre public des espèces en péril).

Note de production :

Le COSEPAC remercie Carrina Maslovat et Ryan Batten d’avoir rédigé le rapport de situation sur l’aster râpette (Eurybia radulina) au Canada, aux termes d’un marché conclu avec Environnement et Changement climatique Canada. La supervision et la révision du rapport ont été assurées par Del Meidinger, coprésident du Sous-comité de spécialistes des plantes vasculaires du COSEPAC.

Pour obtenir des exemplaires supplémentaires, s’adresser au :

Secrétariat du COSEPAC
a/s Service canadien de la faune
Environnement et Changement climatique Canada
Ottawa ON K1A 0H3

Courriel : cosewic-cosepac@ec.gc.ca
Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC)

Also available in English under the title “COSEWIC assessment and status report on the Rough-leaved Aster Eurybia radulina in Canada”.

Photo de la couverture : Aster râpette à Duncan (19 juillet 2022); photo prise par Carrina Maslovat.

© Sa Majesté le Roi du Chef du Canada, 2024.

No de catalogue CW69-14/843-2024F-PDF
ISBN 978-0-660-73210-7

COSEPAC sommaire de l’evaluation

Sommaire de l’évaluation – Mai 2024

Nom commun

Aster râpette

Nom scientifique

Eurybia radulina

Statut

Espèce menacée

Justification de la désignation

Cette plante herbacée vivace se trouve dans le sud‑est de l’île de Vancouver, en Colombie-Britannique, où elle atteint la limite septentrionale de son aire de répartition en Amérique du Nord. Au Canada, elle se reproduit principalement par des réseaux souterrains de rhizomes, et son apparence se limite souvent à des rosettes de feuilles. L’espèce ne compte que 5 sous‑populations connues, réparties dans une petite aire de répartition de 260 km2; on dénombre seulement 330 tiges florifères et 788 tiges non florifères au total. On soupçonne que des déclins ont lieu en raison des changements de la superficie, de l’étendue et de la qualité de l’habitat. Cette espèce sauvage pourrait subir les effets négatifs des activités d’entretien le long des corridors de transport et des espèces envahissantes dans son habitat; elle pourrait aussi être limitée par l’absence d’individus florifères matures dans certaines sous‑populations.

Répartition

Colombie-Britannique

Historique du statut

Espèce désignée « menacée » en mai 2024.

COSEPAC resume

Aster râpette

Eurybia radulina

Description et importance de l’espèce sauvage

L’aster râpette est une herbacée vivace, voyante et longévive. Ses feuilles épaisses sont bordées de dents pointues, et ses fleurs sont regroupées en capitules plats aux rayons violet pâle et au disque central jaune.

Connaissances autochtones

Toutes les espèces sont importantes, interreliées et interdépendantes. Le présent rapport ne comprend pas de connaissances traditionnelles autochtones (CTA) propres à l’espèce.

Répartition

Au Canada, l’aster râpette se trouve à la limite nord de son aire de répartition. Il est présent dans le sud-est de l’île de Vancouver, en Colombie-Britannique. Aux États-Unis, il est présent dans l’État de Washington, l’Oregon et la Californie, principalement à l’ouest de la chaîne des Cascades.

Habitat

En Colombie-Britannique, l’aster râpette est présent dans des forêts mixtes de douglas, de chênes de Garry, d’arbousiers et de pins tordus au couvert partiellement fermé dans la zone biogéoclimatique côtière à douglas. Les sites sont modérément humides et présentent des sols modérément riches à des altitudes variant de 60 à 427 m au‑dessus du niveau de la mer. La composition du sous-étage est variable, et la plupart des sites présentent un certain couvert arbustif. Toutes les sous‑populations connues sont situées à proximité de sentiers ou de routes.

Biologie

L’aster râpette est une herbacée vivace qui se reproduit par graines et se propage par des rhizomes souterrains. La floraison a lieu de juin à août, mais elle est clairsemée et peu fréquente dans trois des cinq sous‑populations. D’après des études sur des espèces semblables de la sous-tribu des Astérées, l’aster râpette fleurit probablement à sa deuxième année. Sa fécondité est inconnue. D’après des études sur des espèces étroitement apparentées, on présume que l’aster râpette est principalement allogame. La germination et l’établissement de semis de l’espèce n’ont pas été observés en milieu naturel au Canada.

Taille et tendances des populations

En 2022, des relevés de toutes les sous-populations connues au Canada ont permis de recenser 330 tiges florifères et 788 tiges non florifères dans cinq sous‑populations. Les tiges sont reliées par des rhizomes, et le nombre d’individus distincts est inconnu. Selon des estimations antérieures de la taille des sous--populations, la population serait stable, bien que des sous-populations historiques aient pu être détruites en raison de la conversion de l’habitat. On présume que l’espèce vit longtemps, et la population devrait rester stable au fil du temps s’il n’y a pas de destruction d’habitat.

Menaces

L’impact global des menaces qui pèsent sur l’aster râpette est moyen‑faible. Les menaces comprennent le genêt à balais, un arbuste envahissant qui fait de l’ombre, modifie la structure de la végétation et la composition chimique du sol, créant des conditions plus favorables pour d’autres espèces envahissantes, et limite les déplacements des pollinisateurs, ce qui réduit la grenaison. Des herbacées non indigènes concurrencent l’aster râpette pour la lumière et l’humidité. Deux sous‑populations se trouvent à côté de routes asphaltées où le fauchage et d’autres activités d’entretien peuvent limiter la reproduction sexuée de l’aster râpette. Les incendies et la suppression des incendies (y compris l’utilisation d’agents ignifuges) peuvent nuire à l’espèce; les incendies d’origine humaine sont possibles, en particulier pour les deux sous‑populations en bordure de route. Deux sous-populations pourraient être touchées par des changements d’utilisation des terres liés aux activités d’un propriétaire privé ou du ministère des Transports et de l’Infrastructure (MOTI). Les impacts des tremblements de terre, des sécheresses et des températures et précipitations extrêmes sont inconnus.

Protection, statuts et activités de rétablissement

En mai 2024, le COSEPAC a évalué l’aster râpette comme étant « menacé », mais l’espèce n’est pas inscrite à la Loi sur les espèces en péril. NatureServe la classe comme « en péril » (N2) au Canada et « non en péril » (G4G5) à l’échelle mondiale. En Colombie-Britannique, elle est cotée « en péril » (S2) et inscrite à la liste rouge de la province. Trois des cinq sous‑populations existantes au Canada sont protégées contre le développement dans des parcs régionaux. Aux États‑Unis, l’espèce n’est pas classée à l’échelle nationale ni dans les États de Washington, de l’Oregon et de la Californie.

Résumé technique

Eurybia radulina

Aster râpette

Rough-leaved Aster

Répartition au Canada : Colombie-Britannique

Données démographiques

Durée d’une génération (généralement, âge moyen des parents dans la population)

Estimée à plus de 10 ans

Estimation fondée sur la longévité et l’âge à maturité d’espèces semblables de la sous‑tribu des Astérées.

Y a-t-il un déclin continu [observé, estimé, inféré ou prévu] du nombre total d’individus matures?

Inconnu

D’après des estimations antérieures (au cours des 10 dernières années) de la taille des sous‑populations, le nombre d’individus matures dans les sous-populations existantes semble stable. Les hausses des effectifs de deux sous‑populations sont attribuables à la découverte de sites supplémentaires. Il n’y a pas eu de surveillance à long terme permettant de déterminer les tendances de population ni de dénombrements répétés des sous‑populations connues.

Pourcentage [observé, estimé ou prévu] de déclin continu du nombre total d’individus matures sur 3 ans [ou 1 génération, selon la période la plus longue, jusqu’à un maximum de 100 ans]

Inconnu

Il n’y a pas eu de surveillance à long terme permettant de déterminer les tendances de population ni de dénombrements répétés des sous‑populations connues. Toutes les estimations antérieures de la taille des sous‑populations ont été faites au cours des 10 dernières années.

Pourcentage [observé, estimé ou prévu] de déclin continu du nombre total d’individus matures sur 5 ans [ou 2 générations, selon la période la plus longue, jusqu’à un maximum de 100 ans]

Inconnu

Il n’y a pas eu de surveillance à long terme permettant de déterminer les tendances de population ni de dénombrements répétés des sous‑populations connues. Toutes les estimations antérieures de la taille des sous‑populations ont été faites au cours des 10 dernières années.

Pourcentage [observé, estimé, inféré ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des 10 dernières années [ou 3 dernières générations, selon la période la plus longue]

Inconnu

Il n’y a pas eu de surveillance à long terme permettant de déterminer les tendances de population ni de dénombrements répétés des sous‑populations connues. Toutes les estimations antérieures de la taille des sous‑populations ont été faites au cours des 10 dernières années.

Pourcentage [prévu, inféré ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des 10 prochaines années [ou 3 prochaines générations, jusqu’à un maximum de 100 ans]

Inconnu

Il n’y a pas eu de surveillance à long terme permettant de déterminer les tendances de population ni de dénombrements répétés des sous‑populations connues. Toutes les estimations antérieures de la taille des sous‑populations ont été faites au cours des 10 dernières années.

Pourcentage [observé, estimé, inféré, prévu ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures sur une période de 10 ans [ou 3 générations, selon la période la plus longue, jusqu’à un maximum de 100 ans], commençant dans le passé et se terminant dans le futur (jusqu’à un maximum de 100 ans dans le futur)

Inconnu

La situation des sous‑populations historiques est inconnue en raison de l’imprécision des données de localisation. Toutes les estimations antérieures de la taille des sous‑populations ont été faites au cours des 10 dernières années.

Estce que les causes du déclin sont clairement réversibles?

Inconnu

Sans objet

Est‑ce que les causes du déclin sont clairement comprises?

Inconnu

Perte possible de sous‑populations en raison de la destruction de leur habitat.

Est-ce que les causes du déclin ont effectivement cessé?

Inconnu

Sans objet

Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre d’individus matures?

Inconnu

Il n’y a pas eu de surveillance à long terme permettant de déterminer les tendances de population ni de dénombrements répétés des sous‑populations connues. Selon les estimations antérieures des sous‑populations au cours des 10 dernières années, le nombre d’individus matures ne fluctue pas de plusieurs ordres de grandeur.

Information sur la répartition

Superficie estimée de la zone d’occurrence

260 km2

Calculée à l’aide du plus petit polygone convexe comprenant toutes les occurrences connues d’après les données recueillies en 2022.

Indice de zone d’occupation (IZO) (Fournissez toujours une valeur établie à partir d’une grille à carrés de 2 km de côté)

20 km2

D’après les données recueillies en 2022.

La population est‑elle « gravement fragmentée », c.‑à‑d. que plus de 50 % de sa zone d’occupation totale (comme indicateur du nombre d’individus) se trouvent dans des parcelles d’habitat qui sont a) plus petites que la superficie nécessaire au maintien d’une sous‑population viable et b) séparées d’autres parcelles d’habitat par une distance supérieure à la distance de dispersion maximale présumée pour l’espèce?

  1. Inconnu
  2. Inconnu
  1. D’après la persistance des individus de plusieurs sous-populations depuis leur première observation, les parcelles d’habitat seraient suffisamment grandes pour maintenir des sous‑populations viables
  2. Il semble y avoir de l’habitat convenable contigu à côté des sous‑populations existantes

Nombre de « localités » (utilisez une fourchette plausible pour refléter l’incertitude, le cas échéant)

6

Le nombre de localités est fondé sur le nombre de sous-‑populations (5), ainsi que sur la propriété ou la gestion des terres pour chacune d’entre elles, étant donné que différents gestionnaires de terres peuvent prendre différentes décisions ayant un impact sur l’espèce ou son habitat.

Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de la zone d’occurrence?

Inconnu

La situation des sous‑populations historiques est inconnue en raison de l’imprécision des données de localisation.

Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de la zone d’occupation?

Inconnu

La situation des sous‑populations historiques est inconnue en raison de l’imprécision des données de localisation.

Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre de sous‑populations?

Inconnu

La situation des sous‑populations historiques est inconnue en raison de l’imprécision des données de localisation.

Y a‑t‑il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre de localités?

Inconnue

La situation des sous‑populations historiques est inconnue en raison de l’imprécision des données de localisation.

Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de [la superficie, l’étendue ou la qualité] de l’habitat?

Possiblement

Oui, déclin observé dans la superficie, l’étendue et la qualité de l’habitat en raison des menaces.

Y a‑t‑il des fluctuations extrêmes du nombre de sous‑populations?

Non

Nombre stable inféré de sous‑populations (excluant les sous‑populations historiques).

Y a‑t‑il des fluctuations extrêmes du nombre de « localités »?

Non

Nombre stable inféré de localités (excluding historical locations).

Y a‑t‑il des fluctuations extrêmes de la zone d’occurrence?

Non

Zone d’occurrence stable inférée – EOO (excluant les sous‑populations historiques).

Y a‑t‑il des fluctuations extrêmes de l’indice de zone d’occupation?

Non

IZO stable inféré (excluant les sous‑populations historiques).

Nombre d’individus matures (dans chaque sous‑population)

Nombre d'individus matures
Nom Numéro Commentaire
Parc régional Thetis Lake (parc du DRC) 0 (+8 tiges non florifères) = > 0 à < 8 L’espèce forme des rhizomes. Le nombre d’individus matures est supérieur au nombre de tiges florifères, mais inférieur au nombre total de tiges.
Parc régional Francis/King 21 (+80 tiges non florifères) = > 21 à < 101 L’espèce forme des rhizomes. Le nombre d’individus matures est supérieur au nombre de tiges florifères, mais inférieur au nombre total de tiges.
Mont MacDonald, île de Vancouver 0 (+32 tiges non florifères = > 0 à < 32 L’espèce forme des rhizomes. Le nombre d’individus matures est supérieur au nombre de tiges florifères, mais inférieur au nombre total de tiges.
Mont Braden 1 (+23 tiges non florifères) => 1 à < 24 L’espèce forme des rhizomes. Le nombre d’individus matures est supérieur au nombre de tiges florifères, mais inférieur au nombre total de tiges.
Rivière Cowichan 308 (+645 tiges non florifères) = > 308 à < 953 L’espèce forme des rhizomes. Le nombre d’individus matures est supérieur au nombre de tiges florifères, mais inférieur au nombre total de tiges.
Total 330 (+788 tiges non florifères) = > 330 à < 1 108 D’après les relevés effectués en 2022.

Analyse quantitative

La probabilité de disparition de l’espèce à l’état sauvage est d’au moins [20 % sur 20 ans ou 5 générations, ou 10 % sur 100 ans].

Inconnu

Aucune analyse n’a été effectuée.

Menaces

Un calculateur des menaces a‑t‑il été rempli pour l’espèce?

Oui (voir l’annexe 2)

Impact global des menaces attribué :

Moyen (2023).

Voici les principales menaces relevées :

  1. Modifications des systèmes naturels : Autres modifications de l’écosystème (UICN 7.3; impact moyen‑faible)
  2. Modifications des systèmes naturels : Incendies et suppression des incendies (UICN 7.1; impact faible)
  3. Corridors de transport et de service : Routes et voies ferrées (UICN 4.1; impact inconnu)
  4. Pollution : Eaux usées domestiques et urbaines (UICN 9.1; impact inconnu); Effluents agricoles et sylvicoles (menace 9.3; impact inconnu)
  5. Espèces et gènes envahissants ou autrement problématiques (UICN 8.1; impact inconnu) (UICN 8,2; impact inconnu)
  6. Changements climatiques et phénomènes météorologiques violents (UICN 11; impact inconnu)

Quels sont les facteurs limitatifs pertinents?

Immigration de source externe (immigration de l’extérieur du Canada)

Situation des populations de l’extérieur les plus susceptibles de fournir des individus immigrants au Canada.

Stable

Les populations hors du Canada sont abondantes et non classées. L’occurrence confirmée la plus proche se trouve dans l’État de Washington, à une distance d’environ 250 km.

Une immigration a‑t‑elle été constatée ou est‑elle possible?

Inconnu

Peu probable, car les distances de dispersion sont importantes, et les populations sources se trouvent de l’autre côté du détroit de Juan de Fuca.

Des individus immigrants seraient‑ils adaptés pour survivre au Canada?

Inconnu

Probablement, car les conditions de l’habitat aux États‑Unis sont semblables à celles au Canada.

Y a‑t‑il suffisamment d’habitat disponible au Canada pour les individus immigrants?

Inconnu

Les besoins de l’espèce en matière d’habitat au Canada ne semblent pas très spécialisés. Il y a beaucoup d’habitat apparemment convenable dans le sud de l’île de Vancouver.

Les conditions se détériorent‑elles au Canada?

Oui

Il y a eu d’importantes réductions de la superficie et de la qualité de l’habitat dans la zone biogéoclimatique côtière à douglas.

Les conditions de la population source se détériorent-elles?

Inconnu

Peu probable, car la population aux États-Unis n’est pas en péril.

La population canadienne est‑elle considérée comme un puits?

Non

Les grandes distances de dispersion vers le Canada ne créent pas de conditions de puits.

La possibilité d’une immigration depuis des populations externes susceptible d’entraîner un changement de statut existe‑t‑elle?

Non

Peu probable en raison des grandes distances de dispersion au-dessus d’un vaste plan d’eau.

Espèce sauvage dont les données sur l’occurrence sont de nature délicate (mise en garde à considérer)

La publication de certaines données sur l’occurrence pourrait‑elle nuire davantage à l’espèce sauvage ou à son habitat?

Non

Historique du statut

COSEPAC

Espèce désignée « menacée » en mai 2024.

Statut et justification de la désignation

Statut

Espèce menacée

Code alphanumérique

D1

Justification du changement de statut

Sans objet

Justification de la désignation

Cette plante herbacée vivace se trouve dans le sud‑est de l’île de Vancouver, en Colombie-Britannique, où elle atteint la limite septentrionale de son aire de répartition en Amérique du Nord. Au Canada, elle se reproduit principalement par des réseaux souterrains de rhizomes, et son apparence se limite souvent à des rosettes de feuilles. L’espèce ne compte que 5 sous‑populations connues, réparties dans une petite aire de répartition de 260 km2; on dénombre seulement 330 tiges florifères et 788 tiges non florifères au total. On soupçonne que des déclins ont lieu en raison des changements de la superficie, de l’étendue et de la qualité de l’habitat. Cette espèce sauvage pourrait subir les effets négatifs des activités d’entretien le long des corridors de transport et des espèces envahissantes dans son habitat; elle pourrait aussi être limitée par l’absence d’individus florifères matures dans certaines sous‑populations.

Applicabilité des critères

A. Déclin du nombre total d’individus matures

Sans objet.

Les données sont insuffisantes pour inférer, prévoir ou présumer de manière fiable les tendances de la population.

B. Aire de répartition peu étendue et déclin ou fluctuation

Sans objet.

Correspond peut‑être aux critères de la catégorie « Espèce menacée » B1ab(iii) et 2ab(iii). La zone d’occurrence (260 km2) et l’IZO (20 km2) sont tous deux inférieurs aux seuils de la catégorie « espèce en voie de disparition ». La population forme cinq sous‑populations qui représentent six localités fondées sur les menaces, ce qui est inférieur au seuil de la catégorie « espèce menacée »; toutefois, un déclin continu de la superficie, de l’étendue ou de la qualité de l’habitat n’est que présumé, et non pas observé, inféré ou prévu.

C. Nombre d’individus matures peu élevé et en déclin

Sans objet.

Ne correspond pas au critère de la catégorie « Espèce menacée » C2a(i) ou au critère de la catégorie « Espèce en voie de disparition » C2a(ii); bien que le nombre d’individus matures est bien inférieur aux seuils, il manque de données pour déterminer s’il y a un déclin continu du nombre d’individus matures.

D. Très petite population totale ou répartition restreinte

Correspond au critère de la catégorie « menacée » D1,

Correspond au critère de la catégorie « Espèce menacée » D1, car le nombre estimé d’individus matures est inférieur à 1000. Le critère de la catégorie « Espèce menacée » D2 ne s’applique pas, car la population n’est pas vulnérable à un déclin rapide et considérable.

E. Analyse quantitative

Sans objet

L’analyse n’a pas été effectuée.

Si la catégorie proposée pour l’espèce est « préoccupante », « données insuffisantes » « disparue du pays » ou « disparue », énumérez les lignes directrices, les exemples ou les autres éléments à considérer applicables tirés de l’annexe E3 du Manuel des opérations et des procédures.

Historique du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d’une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale-provinciale sur la faune. Le Comité a été créé pour satisfaire au besoin d’une classification nationale des espèces sauvages en péril qui soit unique et officielle et qui repose sur un fondement scientifique solide. En 1978, le COSEPAC (alors appelé Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) promulguée le 5 juin 2003, le COSEPAC est un comité consultatif qui doit faire en sorte que les espèces continuent d’être évaluées selon un processus scientifique rigoureux et indépendant.

Mandat du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) évalue la situation, au niveau national, des espèces, des sous-espèces, des variétés ou d’autres unités désignables qui sont considérées comme étant en péril au Canada. Les désignations peuvent être attribuées aux espèces indigènes comprises dans les groupes taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons, arthropodes, mollusques, plantes vasculaires, mousses et lichens.

Composition du COSEPAC

Le COSEPAC est composé de membres de chacun des organismes responsables des espèces sauvages des gouvernements provinciaux et territoriaux, de quatre organismes fédéraux (le Service canadien de la faune, l’Agence Parcs Canada, le ministère des Pêches et des Océans et le Partenariat fédéral d’information sur la biodiversité, lequel est présidé par le Musée canadien de la nature), de trois membres scientifiques non gouvernementaux et des coprésidents des sous-comités de spécialistes des espèces et du sous-comité des connaissances traditionnelles autochtones. Le Comité se réunit au moins une fois par année pour étudier les rapports de situation des espèces candidates.

Définitions (2024)

Espèce sauvage
Espèce, sous-espèce, variété ou population géographiquement ou génétiquement distincte d’animal, de plante ou d’un autre organisme d’origine sauvage (sauf une bactérie ou un virus) qui est soit indigène du Canada ou qui s’est propagée au Canada sans intervention humaine et y est présente depuis au moins cinquante ans.
Disparue (D)
Espèce sauvage qui n’existe plus.
Disparue du pays (DP)
Espèce sauvage qui n’existe plus à l’état sauvage au Canada, mais qui est présente ailleurs.
En voie de disparition (VD)*
Espèce sauvage exposée à une disparition de la planète ou à une disparition du pays imminente.
Menacée (M)
Espèce sauvage susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitants ne sont pas renversés.
Préoccupante (P)**
Espèce sauvage qui peut devenir une espèce menacée ou en voie de disparition en raison de l'effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces reconnues qui pèsent sur elle.
Non en péril (NEP)***
Espèce sauvage qui a été évaluée et jugée comme ne risquant pas de disparaître étant donné les circonstances actuelles.
Données insuffisantes (DI)****
Une catégorie qui s’applique lorsque l’information disponible est insuffisante (a) pour déterminer l’admissibilité d’une espèce à l’évaluation ou (b) pour permettre une évaluation du risque de disparition de l’espèce.

* Appelée « espèce disparue du Canada » jusqu’en 2003.
** Appelée « espèce en danger de disparition » jusqu’en 2000.
*** Appelée « espèce rare » jusqu’en 1990, puis « espèce vulnérable » de 1990 à 1999.
**** Autrefois « aucune catégorie » ou « aucune désignation nécessaire ».
***** Catégorie « DSIDD » (données insuffisantes pour donner une désignation) jusqu’en 1994, puis « indéterminé » de 1994 à 1999. Définition de la catégorie (DI) révisée en 2006.

Le Service canadien de la faune d’Environnement et Changement climatique Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du COSEPAC.

Description et importance de l’espèce sauvage

Nom et classification

Classification actuelle : Eurybia radulina (A. Gray) G.L. Nesom

Classe : Magnoliopsides

Ordre : Astérales

Famille : Astéracées

Sous-famille : Astéroïdées

Tribu : Astérées

Genre : Eurybia

Espèce : Eurybia radulina

Sous‑espèces au Canada : aucune

Noms communs :

Français : Aster râpette (VasCan, 2022)

Anglais : Rough-leaved Aster, Rough-leaved Wood Aster (VasCan, 2022), Roughleaf Aster (Brouillet, 2006)

Synonymes et remarques :

Aster eliasii A. Nelson, Aster radulinus A. Gray, Weberaster radulinus (A. Gray) Á. Löve et D. Löve (Brouillet, 2006; VasCan, 2022)

Les espèces du genre Eurybia étaient classées dans le genre Aster avant la révision des asters de l’Amérique du Nord (Nesom, 1994). La séparation de ces genres est soutenue par des études de phylogénétique moléculaire (Semple et al., 2002, dans Brouillet, 2006). Le genre Eurybia compte 22 espèces, dont la plupart sont présentes dans l’est de l’Amérique du Nord (Semple, 2014). L’aster râpette est diploïde et semble étroitement apparenté aux espèces d’Eurybia de l’est (Selliah et Brouillet, 2008).

Description de l’espèce sauvage

L’aster râpette est une herbacée vivace robuste qui pousse à une hauteur de 10 à 70 cm à partir d’un mince rhizome (figure 1). Sa tige est couverte de longs poils. Ses feuilles sont opposées, mesurent de 4 à 13 cm de long et présentent une surface rugueuse et des dents pointues sur les bords (figure 2). L’inflorescence, aplatie, est constituée de 5 à 30 capitules. Au Canada, le capitule est composé de fleurs ligulées violet pâle et de fleurs tubulées jaunes (figures 3 et 4), mais dans certaines populations aux États-Unis les fleurs ligulées sont blanchâtres (Brouillet, 2006; Hatfield, 2023). Les bractées de l’involucre sous les fleurs présentent une forte nervure centrale et des bords pourpres (figure 4). Les graines sont des akènes cannelés qui sont couverts de poils raides et dispersés au moyen d’un pappus (figure 5) (Douglas et al., 1998; Brouillet, 2006).

Dessin d’un aster râpette montrant le rhizome avec de fines racines et la tige portant dix feuilles et six fleurs.

Figure 1 Illustration de l’aster râpette tirée de Douglas et al. (1998) et utilisée avec la permission du Royal BC Museum.

Gros plan d’un aster râpette portant six feuilles qui présentent des nervures et des marges dentées.

Figure 2 Tige non florifère d’un aster râpette. Photo prise par C. Maslovat le 7 juillet 2022 au parc régional Thetis Lake, à View Royal.

Au moins huit asters râpettes portant chacun trois à sept capitules dans un pré herbeux.

Figure 3.  Flowers of Rough-leaved Aster. Photo: C. Maslovat (July 19, 2022, Cowichan River, 180 m north and west of Duncan).

: Gros plan d’un capitule montrant les fleurs tubulées jaunes, les fleurs ligulées violet pâle et les bractées (phyllaires) vertes poilues à pointes violettes.

Figure 4 Gros plan de fleurs d’un aster râpette. Photo prise par R. Batten le 31 juillet 2013 dans le jardin de Hans Roemer. Il s’agit d’un individu qui a poussé à partir d’un des rhizomes recueillis au mont MacDonald, sur l’île de Vancouver).

Gros plan de deux akènes cannelés et de leur pappus, qui est environ trois fois plus long que l’akène.

Figure 5 Graines de l’aster râpette et leur pappus. Photo prise par R. Batten le 23 janvier 2022.

Unités désignables

Au Canada, l’aster râpette est présent dans une région très restreinte, et rien n’indique que sa population canadienne comprenne des groupes d’individus distincts ou importants sur le plan de l’évolution qui devraient être reconnus comme des unités désignables. Les occurrences de l’aster râpette au Canada sont donc considérées comme formant une seule unité désignable.

Importance de l’espèce

L’aster râpette est une espèce voyante qui, dans la partie centrale de son aire de répartition aux États-Unis, est cultivée par des pépinières pour être plantée dans les jardins pour papillons ou abeilles (California Native Plant Society, 2022; Regan Biological and Horticultural Nursery, 2023). Au Canada, l’espèce se trouve à la limite nord de son aire de répartition et est probablement utilisée par des pollinisateurs.

Connaissances autochtones

Les connaissances traditionnelles autochtones (CTA) sont fondées sur les relations. Il s’agit de renseignements sur les rapports écologiques entre les humains et leur environnement, y compris les caractéristiques des espèces, des habitats et des lieux. Les lois et les protocoles relatifs aux rapports entre les humains et l’environnement sont transmis par des enseignements et des récits ainsi que par les langues autochtones, et peuvent être fondés sur des observations à long terme. Les noms de lieux renseignent sur les zones de récolte, les processus écologiques, l’importance spirituelle ou les produits de la récolte. Les CTA peuvent aider à déterminer les caractéristiques du cycle vital d’une espèce ou les différences entre des espèces semblables.

Importance culturelle pour les peuples autochtones

Le présent rapport ne comprend pas de connaissances traditionnelles autochtones propres à l’espèce. Cependant, l’aster râpette a de l’importance pour les peuples autochtones, qui reconnaissent l’interrelation de toutes les espèces au sein de l’écosystème.

Répartition

Aire de répartition mondiale

L’aster râpette se trouve, du nord au sud, sur l’île de Vancouver (Colombie-Britannique), dans l’État de Washington, l’Oregon et la Californie, où il est présent jusque dans le sud de la chaîne Côtière, le nord des îles Channel et le centre de la Sierra Nevada (figure 6). Il est présent principalement à l’ouest de la chaîne des Cascades (Brouillet, 2006).

Carte de l’ouest des États-Unis et du sud-ouest de la Colombie-Britannique montrant la répartition de l’aster râpette. (La description longue suit.)

Figure 6 Aire de répartition mondiale de l’aster râpette. Carte produite par A. Filion, agent de projets scientifiques et de SIG, Environnement et Changement climatique Canada, Gatineau (Québec). Les données sur les localités aux États‑Unis sont tirées du Global Biodiversity Information Facility (GBIF, 2022).

Description longue

La carte montre l’aire de répartition mondiale de l’aster râpette, laquelle s’étend depuis le sud de la Californie vers le nord jusqu’au sud de l’île de Vancouver, en Colombie-Britannique. Cette distance est d’environ 1 600 kilomètres (km). Les mentions connues de la plante longent la majeure partie de la côte californienne, à l’ouest de la chaîne de montagnes des Cascades, et comprennent quelques occurrences au centre de l’État, à environ 200 km à l’intérieur des terres. Les occurrences dans les États de l’Oregon et de Washington se trouvent à l’intérieur des terres à des distances de 70 à 250 km de la côte. Une mention se trouve dans le nord‑ouest du Wyoming, à environ 1 200 km de la côte. Toutes les occurrences connues en Colombie-Britannique se trouvent le long de la côte sud‑est de l’île de Vancouver. 

Aire de répartition canadienne

L’aire de répartition historique de l’aster au Canada se trouve sur l’île de Vancouver entre le lac Horne (à l’ouest de Qualicum Beach) et le mont Braden (Langford) au sud. La situation des sous-populations nordiques est inconnue en raison de l’imprécision des données de localisation. Toutefois, étant donné la modification et l’aménagement généralisés des terres sur l’île de Vancouver, il est peu probable que ces sous‑populations persistent; elles sont donc considérées comme historiques. La sous‑population confirmée la plus septentrionale se trouve dans la vallée de la rivière Cowichan, à l’ouest de Duncan (figure 7). Le Canada abrite moins de 1 % de la population mondiale, et les sous-populations canadiennes se trouvent à environ 250 km de la plus proche occurrence aux États-Unis (il existe une mention historique sur l’île Orcas, aux États‑Unis : Beattie, 1909 WS 30600).

Carte du sud de l’île de Vancouver, en Colombie-Britannique, montrant la répartition de l’aster râpette. (La description longue suit.)

Figure 7 Répartition des sous‑populations d’aster râpette existantes et historiques au Canada. Carte préparée par A. Filion, agent de projets scientifiques et de SIG, Environnement et Changement climatique Canada, Gatineau (Québec).

Description longue

La carte montre l’aire de répartition canadienne de l’aster râpette qui s’étend des environs de Victoria vers le nord jusqu’aux environs de Port Alberni. Cette distance est d’environ 140 kilomètres (km). Il y a cinq mentions de sous‑populations existantes de la plante, dont quatre sont regroupées à l’ouest de Victoria, et une se trouve à l’ouest de Duncan. Il y a aussi cinq mentions de sous‑populations historiques de la plante, dont deux se trouvent à l’ouest de Victoria, et les autres près de Nanaimo, de Parksville et de Port Alberni. Toutes les sous‑populations, qu’elles soient existantes ou historiques, se trouvent à moins de 20 km de la côte.

Avant la rédaction du présent rapport de situation, on a dressé la liste des sous‑populations connues de l’espèce en examinant les sites Web du Conservation Data Centre (CDC) de la Colombie-Britannique, de NatureServe, du Global Biodiversity Information Facility (GBIF) et d’iNaturalist (NatureServe 2021; CDC 2022; GBIF 2022; iNaturalist 2022) et en communiquant avec le personnel du CDC. On a également examiné des spécimens conservés dans des herbiers du Royal BC Museum (RBCM), de l’Université de la Colombie-Britannique (UBC), du ministère de l’Agriculture à Ottawa (DAO) et du Musée canadien de la nature (CAN) afin de déterminer les localités des sous‑populations actuelles et historiques.

Au Canada, le premier spécimen d’aster râpette a été recueilli en 1887 par John Macoun, qui en a décrit l’habitat comme étant « dans des fourrés » au « lac Horne, île de Vancouver » (CAN102254). Le spécimen est accompagné d’une note mentionnant un deuxième site au « mont Finlayson ». Les localités précises de ces deux sous‑populations sont inconnues. D’autres mentions historiques, notamment celles aux endroits décrits comme « Sea’s Farm, le long de clôtures » (Macoun 1893 DAO 102253), « rivière Englishman » (Carter 1916 CAN 506453, RBCM V005005, RBCM V043034), « Wellington » (Carter 1916 RBCM V043035) et « lac Pike » (Melburn 1969 RBCM V101755) n’ont pas été confirmées depuis que les spécimens ont été recueillis. Ces secteurs ont connu des taux élevés de conversion et d’aménagement des terres, et les occurrences de l’espèce qu’ils abritaient sont probablement disparues.

Deux nouvelles sous-populations ont été documentées dans les années 1970 : « sentier Centennial, parc régional Francis/King » (Armstrong et Armstrong 1973 DAO 543636, DAO 543637, DAO 543639, DAO 651773) et « parc Thetis Lake, sentier Calypso » (Armstrong et Armstrong 1974 RBCM V140296; 1975 RBCM V140297). En 2020, Hans Roemer a retrouvé l’un des deux sites documentés de la sous‑population du parc régional Thetis Lake; en 2011, James Miskelly et Geraldine Allen ont retrouvé l’un des six sites de la sous‑population du parc régional Francis/King à l’extérieur du parc, le long d’une route (Miskelly et Allen 2011 RBCM V209061). On a examiné la correspondance de 1973 et de 1974 qui accompagnait les spécimens d’herbier (Armstrong, 1973, 1974; Boivin, 1973) afin d’orienter le travail sur le terrain visant à trouver les sites supplémentaires. La lettre de 1974 faisait référence à des noms de sentiers dans les deux parcs. Une carte historique des sentiers du parc régional Thetis Lake a été trouvée (Province of British Columbia, 1965) et a été recoupée avec les noms actuels des sentiers afin d’orienter les activités de recherche. Les noms des sentiers du parc régional Francis/King n’ont pas changé depuis 1974. Aucun des sites supplémentaires mentionnés dans la correspondance n’a été retrouvé lors des relevés effectués en 2022 avant la rédaction du rapport de situation.

Depuis 2013, Hans Roemer a découvert trois nouvelles sous‑populations à la rivière Cowichan (Roemer 2013 RBCM V217815; Roemer 2014 RBCM V217840), au mont MacDonald (Roemer 2013 RBCM V217816) et au mont Braden, dans le parc régional Sooke Hills Wilderness.

Les relevés effectués avant la rédaction du rapport de situation se sont concentrés sur la confirmation de la persistance des sous-populations connues et sur l’évaluation des menaces. De nouveaux sites des sous‑populations du mont Braden et de la rivière Cowichan ont été découverts lors de ces relevés; ces découvertes étaient attribuables à l’intensification des activités de recherche plutôt qu’à une hausse de la taille des sous‑populations.

Les sites historiques n’ont pas fait l’objet de recherches en raison de l’absence de données de localisation précises et du budget limité pour les travaux sur le terrain. L’habitat forestier qui abrite l’aster râpette est typique de la végétation dominante du sud de l’île de Vancouver, ce qui rend difficiles les relevés ciblant l’espèce. Dans certains des sites historiques, il n’y a pas de terrain abritant de l’habitat intact qui est accessible au public pour des relevés ciblés. On présume que les sous-populations historiques ont disparu en raison de l’importante modification des terres hors des aires protégées de l’île de Vancouver. Il n’y a pas eu d’activités de recherche de nouvelles sous‑populations, mais des relevés ont été réalisées dans de plus grandes zones de chaque sous‑population et ont permis de découvrir de nouveaux sites de deux sous‑populations.

Bien que les asters râpettes peuvent passer inaperçus lorsqu’ils ne fleurissent pas, la flore de la côte sud‑est de l’île de Vancouver a été bien étudiée par des spécialistes qui connaissent l’espèce. L’espèce fait l’objet d’un intérêt accru depuis qu’elle a été « redécouverte » en 2011, ce qui a incité des spécialistes locaux à intensifier leurs activités de recherche. Au cours des récents relevés, tout l’habitat le long des sentiers aux sous‑populations connues a été fouillé, mais seules les occurrences isolées décrites dans le présent rapport ont été trouvées. L’habitat hors de vue des sentiers est constitué de forêts claires facilement accessibles, et les recherches effectuées dans bon nombre de ces zones adjacentes n’ont pas permis de trouver des individus de l’espèce.

Structure de la population

Le COSEPAC définit la taille d’une population comme le nombre total d’individus matures d’un taxon (COSEWIC, 2021a). Les sous-populations sont définies comme étant « des groupes géographiquement ou autrement distincts de la population ayant peu d’échanges démographiques ou génétiques entre eux » (COSEWIC, 2021a). Dans le cas de l’aster râpette, l’utilisation du terme « sous-population » par le COSEPAC correspond bien aux normes de délimitation des occurrences d’élément de végétaux fondée sur l’habitat (NatureServe, 2022), selon lesquelles une sous-population est considérée comme distincte lorsqu’elle est séparée par une distance d’au moins un kilomètre, sauf dans les corridors riverains, les mosaïques de paysages dynamiques et les zones d’habitat continu apparemment convenable (NatureServe, 2020). Ainsi, chaque sous‑population peut comprendre plusieurs sites qui se trouvent à moins d’un kilomètre d’un autre groupe d’individus de l’espèce. Aucune étude n’a été effectuée sur la structuration génétique de la population.

Zone d’occurrence et zone d’occupation

Le Secrétariat du COSEPAC a estimé la zone d’occurrence de l’aster râpette selon la méthode du plus petit polygone convexe englobant toutes les sous-populations existantes connues. Le Secrétariat du COSEPAC a estimé l’indice de zone d’occupation (IZO) selon une grille à carrés de 2 km de côté superposée aux observations existantes. Les sous-populations historiques (c.‑à‑d. cellesqui n’ont pas été observées depuis plus de 40 ans) n’ont pas été incluses dans les calculs de la zone d’occurrence et de l’IZO.

Si l’on retrouvait les sous-populations nordiques historiques (par exemple lac Horne, île de Vancouver; rivière Englishman; Wellington), les valeurs de la zone d’occurrence et de l’IZO seraient plus élevées que leurs valeurs actuellement calculées. Les nouveaux sites découverts dans deux sous-populations existantes n’ont pas augmenté la zone d’occurrence ou l’IZO, mais ils ont augmenté la taille totale de la population.

Zone d’occurrence actuelle :

La superficie actuelle de la zone d’occurrence au Canada est de 260 km2, valeur calculée selon la méthode du plus petit polygone convexe englobant les mentions connues de 2022.

IZO actuel :

L’IZO au Canada est de 20 km2, valeur calculée à l’aide d’une grille à carrés de 2 km de côté superposée aux mentions connues de 2022.

Fluctuations et tendances de la répartition

D’après tous les sites connus (tableau 1, figure 7), l’aster râpette était jadis présent depuis le lac Horne jusqu’au mont Braden. La disparition apparente des sites nordiques a considérablement réduit la répartition de l’espèce. Il s’agit toutefois de très vieilles mentions (fin du 19e et début du 20e siècle), et ces sites ont sans doute disparu en raison de la conversion des terres dans la région. Ces mentions nordiques sont d’ailleurs incertaines en raison de l’imprécision des données de localisation. Le lac Pike est un site historique plus récent, mais il se trouve dans l’aire de répartition d’une sous-population existante et ne modifie donc pas l’aire de répartition connue.

Tableau 1. Sous-populations connues (équivalentes aux occurrences d’élément du CDC de la C.‑B.) de l’aster râpette : situation, taille et historiques des relevés en 2022

No d’OENote de bas de page 1 du CDC de la C.‑B.

Nom de l’OE du CDC de la C.‑B./nom de la sous-population

Historique des relevés

Situation

Taille de la sous‑population en 2022 ou 2023

1

Parc régional Thetis Lake, View Royal

Batten et Maslovat, 2022; Roemer, 2020 (7 tiges); Armstrong et Armstrong, 1974,1975

Existante

8 tiges non florifères;

0 tige florifère

3

Parc régional Francis/King

Batten et Maslovat (2022); Miskelly, 2013 (50 tiges); Miskelly et Allen, 2011; Armstrong et Armstrong 1969-1974

Existante

80 tiges non florifères; 21 tiges florifères

4

Mont MacDonald, île de Vancouver

Shavers, 2023; Batten et Maslovat, 2022; Roemer, 2011, 2012 (35 tiges non florifères)

Existante

32 tiges non florifères; 0 tige florifère (2023)

6

Mont Braden

Batten et Maslovat, 2022; Roemer, 2014 (4 tiges)

Existante

23 tiges non florifères;

1 tige florifère (incluant un nouveau site; le site initial avait 17 tiges non florifères et 1 tige florifère.)

7

Rivière Cowichan (180 m au nord de la rivière, à l’ouest de Duncan)

Batten et Maslovat, 2022; Lomer, Batten et Roemer, 2018; Batten, 2016 (50‑75 tiges); Roemer, 2013, 2014

Existante

645 tiges non florifères; 308 tiges florifères (incl. 7 nouveaux sites; le site initial avait 50 tiges non florifères et 250 tiges florifères)

2

Lac Pike, île de Vancouver

Melburn 1969

Historique

Aucun relevé – manque de données de localisation

8

Rivière Englishman, île de Vancouver

Carter 1916

Historique

Aucun relevé – manque de données de localisation ou de ressources pour le travail sur le terrain

9

Wellington, île de Vancouver

Carter 1916

Historique

Aucun relevé – manque de données de localisation

Pas de no d’OE

Lac Horne

Macoun 1887

Historique

Aucun relevé – manque de données de localisation ou de ressources pour le travail sur le terrain

Pas de no d’OE

Mont Finlayson

Macoun 1887

Historique

Aucun relevé – manque de données de localisation ou de ressources pour le travail sur le terrain

Pas de no d’OE

Sea’s Farm, le long de clôtures

Macoun 1893

Historique

Aucun relevé – manque de données de localisation

Pas de no d’OE

Île de Vancouver

Macoun 1893

Historique

Aucun relevé – manque de données de localisation

Total

Sans objet Sans objet Sans objet

788 tiges non florifères 330 tiges florifères

Biologie et utilisation de l’habitat

Cycle vital et reproduction

Il y a peu de données publiées sur la biologie et l’écologie de l’aster râpette. Les données présentées ici sont principalement tirées d’études sur d’autres espèces de la sous‑tribu des Astérées, de la littérature grise et des observations personnelles des rédacteurs du rapport.

L’aster râpette est une herbacée vivace, légèrement ligneuse, qui se reproduit par graines et se propage par des rhizomes souterrains. On le cultive à des fins horticoles à partir de graines et de morceaux du collet (Lady Bird Johnson Wildflower Center, 2023).

L’espèce fleurit de juin à septembre dans le centre de son aire de répartition aux États‑Unis (Brouillet, 2012; Lady Bird Johnson Wildflower Center, 2023). Chez trois des sous‑populations du Canada (parc régional Thetis Lake, mont MacDonald et mont Braden), la floraison est clairsemée et peu fréquente. De 1969 à 1974, aucune floraison n’a été observée dans les sous‑populations du parc régional Francis/King et du parc régional Thetis Lake; toutefois, des échantillons de l’espèce prélevés dans trois sites distincts qui ont été plantés dans des pots en 1973 ont fleuri de juin à août l’année suivante (Armstrong et Armstrong, 1974). Des échantillons végétatifs prélevés au mont MacDonald et dans le parc régional Francis/King ont été cultivés avec succès dans des contenants pendant plusieurs années, mais aucune graine viable n’a encore été récoltée (Miskelly, comm. pers., 2023; figure 4). La floraison se produit régulièrement dans les deux sous‑populations de bord de route (parc régional Francis/King et rivière Cowichan), vraisemblablement parce qu’elles reçoivent plus de lumière.

Il n’existe aucune donnée publiée sur l’âge de la maturité sexuelle ou la longévité de l’aster râpette. Selon une supposition éclairée d’un spécialiste des espèces d’Eurybia, bien que l’aster râpette puisse fleurir dès sa première année dans de bonnes conditions, il est plus probable que la floraison se produise la deuxième année (Brouillet, comm. pers., 2023). Une autre espèce clonale de la tribu des Astérées (mais d’une sous-tribu différente), l’aster soyeux (Symphyotrichum sericeum) a été observé dans la même localité depuis plus de 20 ans (COSEWIC, 2021b), et le Jardin botanique de Montréal cultive l’aster à rameaux étalés (Eurybia divaricata) depuis 15‑20 ans (Brouillet, comm. pers., 2023). Des tiges d’aster à grandes feuilles (Eurybia macrophylla) poussent dans la même parcelle depuis plus de 20 ans (Blaney, comm. pers., 2023). On présume que l’aster râpette a une durée de vie semblable, tout comme ses ramets. La durée d’une génération (définie comme l’âge moyen des individus capables de se reproduire par voie végétative ou sexuée) est estimée à plus de 10 ans.

La fécondité de l’aster râpette est inconnue. Bien qu’une tige florifère porte de 5 à 30 capitules, qui comprennent chacun 30 à 70 fleurs tubulées (Brouillet, 2006), le nombre de graines viables produites est inconnu. Le taux de grenaison est faible chez d’autres espèces d’asters vivaces rares (COSEWIC, 2009, 2021b). Les espèces d’Eurybia et d’autres genres de la sous‑tribu des Astérées sont principalement auto‑incompatibles (Gavin-Smyth et al., 2001; Ferrer et Good-Avila, 2006). Toutes les sous‑populations au Canada sont petites (quatre des cinq sous-populations comptent 101 tiges ou moins) et il est impossible de savoir combien d’individus distincts sont présents sans déterrer les plantes, de sorte que la taille réelle de la population est inconnue. Des graines qui semblaient viables ont été observées sur des spécimens d’herbier (Batten, obs. pers., 2023), mais elles n’ont pas été testées. La germination et l’établissement de semis n’ont pas été observés dans la nature au Canada. La longévité des graines dans le sol est inconnue (Brouillet, comm. pers., 2023; Jones, comm. pers., 2023). Les graines de certaines espèces canadiennes appartenant à la même (grande) sous-tribu qu’Eurybia ont une courte durée de vie et ne persistent que quelques années dans le réservoir de semences du sol (par exemple, Chmielewski et Semple, 2003 ; Kemp et Lacroix, 2006).

On ne sait pas à quel âge une tige se reproduit par rhizome. Les colonies, que l’on présume être constituées d’un seul genet, sont petites (plusieurs mètres de diamètre), et la propagation des rhizomes ne semble pas être limitée par l’habitat. Le nombre de tiges par clone est inconnu.

L’aster râpette est principalement diploïde, mais l’on trouve quelques individus triploïdes dans le sud de son aire de répartition aux États‑Unis (2n = 18, 3n = 27) (Semple et al., 2001; Brouillet, 2006; Selliah et Brouillet, 2008; Hatfield, 2014).

Besoins en matière d’habitat

Aux États-Unis, l’habitat de l’aster râpette a été décrit comme se trouvant à une altitude de 100 à 1600 m à la lisière de forêt, dans des forêts claires, sur des affleurements rocheux secs, dans des forêts de chêne ou de pin ponderosa (Pinus ponderosa) (Brouillet, 2006). Les sites sont souvent perturbés par des activités humaines, et une grave dégradation de l’habitat (invasion d’espèces non indigènes, érosion, conversion de l’habitat en raison du développement foncier) pourrait être le principal facteur qui limite la longévité de l’espèce (Semple, comm. pers., 2023).

Au Canada, les sous-populations connues d’aster râpette se trouvent dans des forêts mixtes de douglas (Pseudotsuga menziesii), de chêne de Garry (Quercus garryana), d’arbousier (Arbutus menziesii) et de pin tordu côtier (Pinus contorta var. contorta) au couvert partiellement fermé (tableau 2). L’habitat est décrit comme se trouvant « sur des roches sèches » au site historique de la rivière Englishman (CAN 506453; RBCM V005005, V043034) et « sur une crête sèche » au site historique de Wellington (RBCM V043035). La sous‑population du parc régional Francis/King se trouve à côté d’un affleurement rocheux, mais d’autres sous-populations existantes occupent des terrains plats ou de faibles pentes. Les sites sont modérément humides et présentent des sols modérément riches à des altitudes variant de 60 à 427 m.

Tableau 2. Résumé des fonctions essentielles, des types et des particularités de l’habitat de l’aster râpette au Canada, par stade vital

Stade vitala

Fonction de l’habitatb

Type d’habitatc

Particularités de l’habitatd

Tous les stades du cycle vital

Croissance, reproduction et dispersion

Sites ouverts à ombragés dans des forêts côtières de douglas

Sols : humidité et richesse modérées

Composition chimique : inconnue

Couvert forestier : il peut être fermé, mais on observe davantage de floraison sous un couvert ouvert.

Altitude : 60 à 250 m

Orientation : variable

Espèces associées :

Arbres : douglas, chêne de Garry, pin tordu côtier

Arbustes : très variable d’un site à l’autre – l’amélanchier à feuilles d’aulne, le busserole du Columbia, l’holodisque discolore, l’épine‑vinette, le pachistime, la ronce à grands pétales et la symphorine blanche sont les plus communs.

Herbacées : très variable d’un site à l’autre.

a Stade vital : stade du cycle vital de l’espèce (par exemple graine; œuf, plantule, juvénile, larve, nymphe, adulte).

b Fonction de l’habitat : processus du cycle vital de l’espèce soutenu par l’habitat (par exemple fraie, reproduction, hibernation, alevinage, croissance, alimentation/recherche de nourriture, migration, floraison, production de fruits, dispersion des graines, germination, développement des semis).

c Type d’habitat : renvoie aux éléments structuraux ou biologiques de la zone ou du type de site dont l’espèce a besoin pour mener à bien ses processus vitaux.

d Particularités de l’habitat : renseignements détaillés, comme les propriétés ou caractéristiques mesurables de l’habitat.

La composition du sous‑étage est variable, et la plupart des sites présentent un certain couvert arbustif. Les espèces d’arbustes présentes varient selon le site; les plus communes sont l’amélanchier à feuilles d’aulne (Amelanchier alnifolia), le busserole du Columbia (Arctostaphylos columbiana), l’holodisque discolore (Holodiscus discolor), l’épine-vinette (Mahonia spp.), le pachistime (Paxistima myrsinites), la ronce à grands pétales (Rubus ursinus) et la symphorine blanche (Symphoricarpos albus). Le couvert d’herbacées est très variable et est constituée d’un mélange d’espèces indigènes et d’espèces non indigènes.

Toutes les sous-populations existantes connues se trouvent près de sentiers de randonnée ou de routes, et aucun individu n’a été observé à plus de 5 m de ces éléments linéaires. On présume que l’habitat de prédilection de l’espèce se trouve en bordure de zones perturbées qui reçoivent plus de lumière, mais il est possible que la répartition de l’espèce s’explique par des mécanismes de dispersion liés à l’activité humaine.

Dispersion

Les graines de l’aster râpette sont reliées à un pappus quadruple (à quatre verticilles) (Semple et Hood, 2005; Semple, 2014). On présume que la dispersion est facilitée par le vent et les courants ascendants. La plupart des graines d’astéracées dispersées par le vent tombent près de la plante mère (à moins de 2 m), mais une dispersion sur une longue distance de plus de 100 m a été observée pour 0,05 % des graines (Tackenberg et al., 2003; Greene, 2005; Cummins et al., 2008). Singleton et al. (2001) ont observé que la distance de colonisation par dispersion éolienne des graines d’une espèce d’Eurybia dans des forêts claires de l’est était de 12 mètres par année. Comme toutes les sous-populations existantes connues se trouvent près de sentiers de ou de routes, la dispersion pourrait également être attribuable à l’activité humaine.

Chez d’autres espèces d’astéracées, le pappus ne sert pas seulement de mécanisme de dispersion par le vent, il protège aussi l’ovaire et le fruit de la prédation et augmente le pourcentage et la vitesse de germination des graines (Pliszko et Kostrakiewicz-Gierałt, 2020).

Relations interspécifiques

Prédateurs et compétiteurs

Des tiges broutées par le cerf à queue noire (Odocoileus hemionus) indigène et peut-être par le lapin à queue blanche (Sylvilagus floridanus) non indigène ont été observées, notamment au cours des relevés de 2022 (Roemer, comm. pers., 2014, dans B.C. Conservation Data Centre, 2014; Maslovat, obs. pers., 2022). L’impact sur le taux de reproduction est inconnu.

Autres interactions

Aucune étude n’a été réalisée sur les pollinisateurs de l’aster râpette au Canada. En Californie, l’espèce est un hôte confirmé du papillon Chlosyne palla (Northern Checkerspot butterfly) et est probablement aussi utilisée par le C. hoffmanni (Hoffmann’s Checkerspot), ainsi que par les papillons de nuit Scrobipalpula psilella et Lyonetia prunefoliella (California Native Plant Society 2022). Certaines de ces espèces pollinisatrices sont présentes en Colombie-Britannique, mais leur aire de répartition ne recoupe pas celle de l’aster râpette (eFauna 2023). D’autres espèces d’Eurybia sont importantes pour un large éventail de pollinisateurs et sont couramment recommandées pour attirer les pollinisateurs dans les jardins (par exemple Missouri Botanical Garden, 2023; North Carolina State Extension, 2023; Northeast Pollinator Plants, 2023). Aucune étude n’a été réalisée sur la prédation des graines.

Adaptations physiologiques, comportementales et autres

Aucune étude n’a été réalisée sur la physiologie ou les adaptations de l’aster râpette. L’espèce tolère les conditions de sécheresse estivale dans le sud-est de l’île de Vancouver. Elle est cultivée à des fins horticoles aux États-Unis et a été facilement cultivée dans des contenants à partir de parties végétatives de la plante prélevées dans la nature en Colombie-Britannique (Armstrong, 1974; Miskelly, comm. pers., 2023; figure 4).

Facteurs limitatifs

Les facteurs limitatifs ne sont généralement pas d’origine humaine et comprennent des caractéristiques intrinsèques qui rendent l’espèce moins susceptible de réagir favorablement aux mesures de conservation. Les facteurs limitatifs peuvent devenir des menaces s’ils entraînent un déclin de la population. Le broutage par le cerf à queue noire indigène pourrait limiter la reproduction, mais l’impact est inconnu. L’absence de floraison chez les sous‑populations présentes dans un habitat ombragé peut limiter la reproduction; on présume que ces sous-populations se sont établies lorsque le couvert forestier était plus ouvert et qu’elles ont besoin d’une certaine perturbation de l’habitat pour maintenir une luminosité suffisante pour la floraison. Les caractéristiques du cycle vital de l’aster râpette (auto‑incompatibilité, croissance clonale, petites populations fragmentées) peuvent amplifier les effets négatifs des goulots d’étranglement génétiques et réduire la diversité génétique et le potentiel d’adaptation (Gavin-Smyth et al., 2001). On ne sait pas si l’espèce subit des goulots d’étranglement génétiques ou une dérive génétique ni si elle produit des semences viables au Canada.

Taille et tendances des populations

Sources des données, méthodologies et incertitudes

On a déterminé la taille de la population d’aster râpette en additionnant les dénombrements de 2022 des tiges florifères et des tiges non florifères de toutes les sous‑populations. Les rédacteurs du présent rapport ont effectué des relevés de toutes les sous-populations existantes connues (c.‑à‑d. excluant les sous‑populations historiques pour lesquelles les données de localisation sont insuffisantes) avant de rédiger le rapport. Comme les sous-populations historiques sont présumées avoir disparu, elles ne sont pas incluses dans les estimations de la taille de la population.

Abondance

Il existe actuellement cinq sous-populations connues d’aster râpette qui correspondent aux occurrences d’élément du Conservation Data Centre de la Colombie-Britannique. La population totale compte 330 tiges florifères et 788 tiges non florifères (tableau 1). Le nombre de tiges florifères par sous‑population varie de 0 à 308, et le nombre de tiges non florifères de 8 à 645.

Comme l’espèce est rhizomateuse, il est raisonnable de présumer que les tiges florifères et les tiges non florifères de chaque site sont reliées sous terre et qu’elles constituent des clones d’un même individu. Ainsi, le nombre d’individus génétiquement distincts est inférieur au nombre de tiges florifères. Toutefois, pour définir ce qui constitue un individu mature d’une espèce coloniale, la plus petite entité en laquelle un organisme peut être divisé (c.‑à‑d. un ramet) et qui peut encore survivre et se reproduire devrait être considérée comme un individu mature (IUCN Standards and Petitions Committee, 2024). Il y a au total 1 108 tiges d’aster râpette. Les tiges qui seraient séparées du genet ne seraient pas toutes susceptibles de survivre et de se reproduire en raison de la concurrence pour les ressources et de la taille du fragment. De nombreuses tiges non florifères ne consistent qu’en une petite touffe de feuilles. Sans données sur la viabilité des tiges séparées du genet, le nombre d’individus matures est supérieur au nombre de tiges florifères (330) et inférieur au nombre total de tiges (1 108) et est estimé à moins de 1 000.

Fluctuations et tendances

On ne dispose pas de données de surveillance à long terme ou de modélisation de la population permettant de déterminer les fluctuations et les tendances. L’aster râpette semble vivre longtemps, et l’on s’attend à ce qu’en l’absence de destruction de l’habitat ou de concurrence excessive, la population demeure relativement stable au fil du temps. Comme les estimations précédentes de la taille des sous-populations ont été réalisées au cours des dix dernières années, les tendances à long terme ne sont pas disponibles.

Déclin continuNote de bas de page 2 du nombre d’individus matures

Inconnu en raison du manque de surveillance à long terme.

Preuve d’un déclin passé (3 générations ou 10 ans, selon la période la plus longue) qui a cessé ou se poursuit

Inconnu en raison du manque de surveillance à long terme. Selon les estimations antérieures de la taille des sous‑populations, celles‑ci seraient stables, mais tous les dénombrements ont été effectués dans les 10 dernières années, ce qui donne une période plus courte que trois générations. La situation des sous-populations historiques pour lesquelles les données de localisation sont insuffisantes et qui n’ont donc pas pu faire l’objet de relevés est inconnue. Certaines de ces sous‑populations ont peut‑être été détruites par la conversion de l’habitat.

Preuve d’un déclin prévu ou présumé dans l’avenir (3 prochaines générations ou 10 prochaines années, selon la période la plus longue, jusqu’à un maximum de 100 ans)

Inconnu en raison de l’absence d’estimations de la population à long terme permettant de déterminer les tendances. La conversion constante d’habitat par le développement foncier et les impacts des espèces envahissantes, des incendies et de la suppression des incendies continueront probablement de dégrader l’habitat à long terme.

Tendances à long terme

Inconnu en raison du manque de surveillance à long terme permettant de déterminer les tendances. Comme la destruction d’habitat associée à la conversion de terres se poursuit sur l’île de Vancouver, il est possible que des sous-populations soient détruites avant d’être recensées. Les espèces envahissantes et les impacts des incendies et de la suppression des incendies continueront de dégrader l’habitat.

Fluctuations de la population, y compris les fluctuations extrêmes

D’après les estimations antérieures, les sous-populations connues semblent stables à court terme. L’augmentation du nombre d’individus au sein de deux sous‑populations s’explique par la découverte de nouveaux sites, en raison de l’intensification des activités de recherche, plutôt que par une augmentation du nombre d’individus aux sites déjà connus.

Fragmentation grave

Plus de 50 % de la population connue au Canada se trouve dans une seule sous‑population (rivière Cowichan). La sous-population survit depuis sa découverte en 2013, mais on ne sait pas si les parcelles d’habitat qu’elle occupe seront en mesure d’assurer sa viabilité à long terme. Les autres sous-populations sont séparées par des distances largement supérieures à la distance de dispersion maximale présumée de l’espèce. Toutefois, entre les zones d’habitat occupées, il semble y avoir de l’habitat qui pourrait convenir à l’aster râpette.

Immigration de source externe

L’aster râpette est abondant et non en péril hors du Canada, mais l’occurrence existante la plus proche se trouve à environ 250 km dans l’État de Washington. Des cas de dispersion à grande distance (plus de 100 m) se produisent, mais la distance requise pour l’immigration naturelle de source externe est extrême. Les propagules se dispersant à partir de l’État de Washington auraient à traverser le détroit de Juan de Fuca pour s’établir. Les conditions de l’habitat semblent similaires aux États-Unis et au Canada, et on présume que les individus immigrant depuis les États-Unis pourraient survivre au Canada. Toutefois, comme les sous‑populations canadiennes ne se sont pas étendues dans des habitats adjacents apparemment convenables, il semble que d’autres facteurs soient limitatifs.

Menaces

Tendances historiques, à long terme et continues en matière d’habitat

L’aster râpette n’est présent que dans la zone biogéoclimatique côtière à douglas, dont 49 % de la superficie a été convertie de façon permanente par des activités humaines (Hectares BC, 2010, dans CDFCP, 2022), et plus de 50 % de la superficie restante a été modifiée par l’exploitation forestière (Madrone 2008).

Six sous-populations historiques n’ont pas pu être retrouvées en raison du manque de données de localisation et de financement pour les relevés (lac Pike, rivière Englishman, Wellington, lac Horne, mont Finlayson et Sea’s Farm). On ne sait pas si ces sous‑populations existent encore, mais il est probable que leur habitat ait été détruit par le développement résidentiel et commercial.

Les individus de la sous-population de la rivière Cowichan se trouvent le long d’une route sur des terres appartenant à une Première Nation et à plusieurs propriétaires privés, et la sous-population du parc régional Francis/King se trouve sur des terres privées dans une emprise routière. Il est possible que les propriétaires fonciers endommagent par inadvertance l’habitat par des activités comme la tonte de gazon, le nettoyage de fossés et l’ajout de gravier à la route, mais l’immédiateté de cette menace est considérée comme inconnue et peut‑être hors de la période d’évaluation des menaces. On présume que les menaces futures liées au développement foncier pour les sous-populations connues dans les parcs régionaux seront minimes.

Menaces actuelles et futures

L’aster râpette est vulnérable aux effets cumulatifs de diverses menaces. La nature, la portée et la gravité de ces menaces sont décrites à l’annexe A, selon le système unifié de classification des menaces de l’UICN‑CMP (Union internationale pour la conservation de la nature – Partenariat pour les mesures de conservation) (voir Salafsky et al. [2008] pour les définitions, et Master et al. [2012], pour les lignes directrices). Le processus d’évaluation des menaces consiste à évaluer les impacts pour chacune des 11 grandes catégories de menaces et leurs sous‑catégories, en fonction de la portée (proportion de la population exposée à la menace au cours des 10 prochaines années), de la gravité (déclin prévu de la population au sein de la portée au cours des 10 prochaines années ou des 3 prochaines générations, selon la période la plus longue, jusqu’à environ 100 ans) et de l’immédiateté de chaque menace. Le calcul de l’impact global des menaces tient compte de l’impact de chacune des catégories de menaces et peut être ajusté par les spécialistes de l’espèce qui participent à l’évaluation des menaces.

L’impact global des menaces pesant sur l’aster râpette est considéré comme moyen‑faible. Ces valeurs doivent être interprétées avec prudence, car elles peuvent être fondées sur de l’information subjective (par exemple opinion d’un expert), et ce, même si des efforts ont été déployés pour corroborer les cotes attribuées avec les études et données quantitatives disponibles.

Modifications des systèmes naturels : autres modifications de l’écosystème (UICN 7.3, impact moyen-faible)

L’arbuste envahissant genêt à balais (Cytisus scoparius) est présent dans l’habitat de toutes les sous‑populations de l’aster râpette sauf une, ce qui correspond à 99 % de la population totale au Canada. Le genêt à balais dégrade les conditions de l’habitat en créant de l’ombre et en modifiant la composition chimique du sol, ce qui peut créer des conditions favorables à d’autres espèces envahissantes (Slesak et al., 2016). Le genêt à balais modifie également la structure de l’habitat en accroissant la densité de la strate arbustive, ce qui peut nuire à l’accès des pollinisateurs aux asters râpettes. L’arbuste envahissant daphné lauréole (Daphne laureola) était également présent dans un site.

Des graminées envahissantes non indigènes sont présentes dans la plupart des sites, notamment l’agrostide stolonifère (Agrostis stolonifera), la flouve odorante (Anthoxanthum odoratum), le brome stérile (Bromus sterilis), le dactyle pelotonné (Dactylis glomerata), la fétuque élevée (Lolium arundinaceum) et le pâturin des prés (Poa pratensis). Les graminées envahissantes font probablement concurrence à l’aster râpette pour l’humidité et la lumière et peuvent occuper des sites convenant à la germination.

La présence d’herbacées non graminoïdes était variable. Elles comprenaient la marguerite blanche (Leucanthemum vulgare), la lapsane commune (Lapsana communis), le millepertuis commun (Hypericum perforatum), la procelle enracinée (Hypochaeris radicata), le plantain lancéolé (Plantago lanceolata) et la patience crépue (Rumex crispus); ces espèces peuvent entrer en concurrence pour les ressources avec l’aster râpette. La ciguë maculée (Conium maculatum) a été observée à moins de 200 m de la sous-population du parc régional Thetis Lake (Ministry of Forests 2023), mais cette proximité présente un faible risque (Brown, comm. pers., 2023).

Modifications des systèmes naturels : incendies et suppression des incendies (UICN 7.1, impact faible)

Le rôle des incendies dans la reproduction de l’aster râpette est inconnu; la suppression des incendies a entraîné l’empiètement de la forêt et de la végétation dans de l’habitat autrefois ouvert, ce qui a réduit la luminosité et a peut-être limité la floraison. Les incendies tuent les parties aériennes de l’aster remarquable (Eurybia conspicua), une espèce étroitement apparentée présente dans des forêts de douglas, mais elle repousse à partir des rhizomes survivants et fleurit abondamment un ou deux ans après un incendie. L’absence de concurrence après un incendie permet également la régénération à partir de graines dispersées par le vent ou présentes dans le sol (FEIS, 2023). Toutefois, la suppression constante des incendies dans les écosystèmes côtiers de douglas a entraîné l’accumulation de combustibles, ce qui pourrait provoquer des incendies de forte intensité susceptibles de tuer les collets de l’aster.

Les incendies d’origine humaine sont possibles le long des routes et des sentiers, mais ils sont rapidement éteints dans les zones bien peuplées. L’impact des incendies, étant donné l’accumulation de combustibles causée par la suppression des incendies, sur la dispersion, la persistance et la fécondité de l’aster râpette est inconnu.

Corridors de transport et de service : routes et voies ferrées (UICN 4.1, impact inconnu)

Les deux sous-populations comptant le plus grand nombre de tiges florifères (parc régional Francis/King et rivière Cowichan) sont adjacentes à des routes asphaltées qui sont entretenues par le ministère des Transports et de l’Infrastructure de la Colombie-Britannique. L’entretien comprend le fauchage des emprises; des tiges coupées de la sous-population du parc régional Francis/King ont été observées hors du parc, au bord d’une route publique voisine. Selon le moment où elles sont menées, les activités d’entretien peuvent limiter la reproduction sexuée de ces sous‑populations. Par contre, le fauchage peut également favoriser l’aster râpette en maintenant l’habitat de bord de route ouvert, ce qui limite la concurrence par les arbustes et maintient la forte luminosité nécessaire à la floraison de l’espèce. Des travaux routiers plus intensifs pourraient gravement nuire aux individus, mais il n’existe actuellement aucun plan d’élargissement de ces routes.

Le rôle des perturbations dans le maintien de la luminosité nécessaire à la reproduction n’est pas clair. L’absence de floraison dans trois des cinq sous‑populations semble être associée à l’ombre. On ne sait pas si ces sous-populations se sont établies lorsque leur habitat était plus ouvert.

Pollution : effluents agricoles et sylvicoles (UICN 9.3, impact inconnu)

Les agents ignifuges utilisés pour la suppression des incendies peuvent couvrir des asters râpettes pendant de courtes périodes et accroître les concentrations d’azote, ce qui peut favoriser des espèces non indigènes. L’amiante des plaquettes de frein et de l’usure des pneus pollue les bords de routes. Du sel est épandu sur les routes l’hiver, mais les précipitations élevées peuvent limiter cette menace. L’impact de ces polluants, seuls ou combinés, sur l’aster râpette est inconnu.

Espèces et gènes envahissants ou autrement problématiques : espèces ou agents pathogènes exotiques (non indigènes) envahissants (UICN 8.1, impact inconnu)

Espèce non indigène, le lapin à queue blanche est omniprésent partout dans l’est de l’île de Vancouver. Bien qu’il n’y ait pas de preuve directe de broutage par ce lapin, des asters râpettes ont été broutées, et il est possible que ce broutage limite la reproduction (Roemer, comm. pers., 2014, dans B.C. Conservation Data Centre, 2014; Maslovat, obs. pers., 2022).

Espèces et gènes envahissants ou autrement problématiques : espèces ou agents pathogènes indigènes problématiques (UICN 8.2, impact inconnu)

Du broutage excessif par le cerf à queue noire (Odocoileus hemionus) a été observé et pourrait limiter la reproduction (Roemer, comm. pers., 2014, dans B.C. Conservation Data Centre, 2014; Maslovat, obs. pers., 2022). Ce cerf indigène est très abondant dans certaines régions, notamment dans l’extrême sud-est de l’île de Vancouver.

Phénomènes géologiques earthquakes et tsunamis (UICN 10.2, impact inconnu)

L’île de Vancouver se trouve dans une zone sismique, mais rien n’indique quand un grand tremblement de terre pourrait se produire et quel impact il aurait sur l’espèce.

Changements climatiques et phénomènes météorologiques violents : sécheresses (UICN 11.2, impact inconnu)

On prévoit que les changements climatiques réduiront les pluies estivales et augmenteront le nombre de jours où la température dépasse 30° (Province of British Columbia 2023). L’aster râpette tolère les sécheresses actuelles dans le sud‑est de l’île de Vancouver et peut survivre au sud jusqu’en Californie, où les sécheresses sont plus extrêmes. L’impact des sécheresses plus fréquentes dues aux changements climatiques est cependant inconnu.

Changements climatiques et phénomènes météorologiques violents : températures extrêmes (UICN 11.3, impact inconnu)

On prévoit une hausse des températures estivales et du nombre de jours où la température dépasse 30° dans le sud-ouest de la Colombie-Britannique (Province of British Columbia 2023). Bien que les individus de l’espèce aient survécu au dôme de chaleur de 2021, l’impact des futures températures extrêmes dues aux changements climatiques est inconnu.

Changements climatiques et phénomènes météorologiques violents : tempêtes et inondations (UICN 11.4, impact inconnu)

On prévoit que les changements climatiques futurs entraîneront des tempêtes extrêmes et des pluies d’automne plus intenses (Province of British Columbia, 2023). Les individus ont survécu aux graves récents épisodes de rivière atmosphérique, mais l’impact futur des tempêtes et inondations est inconnu.

Nombre de localités fondées sur les menaces

Il existe cinq sous-populations d’après les mentions d’occurrences d’élément du BC Conservation Data Centre. Selon la définition de localité du COSEPAC (zone distincte sur le plan géographique ou écologique dans laquelle un seul événement menaçant peut toucher rapidement l’ensemble des individus présents), il existe six localités parce que la sous-population de la rivière Cowichan occupe les terres de plusieurs propriétaires (les menaces pesant sur chaque localité sont présentées dans le tableau 3).

Tableau 3. Nombre de localités, principales menaces et sous-populations

No d’OE du CDC de la C.‑B.

Nom de l’OE du CDC de la C.‑B.

Propriété des terres

Description du site

Principales menaces (UICN)

1

Parc régional Thetis Lake, View Royal

CRD1 Regional Parks

Parc régional Thetis Lake (parc du DRC)

Incendies et suppression des incendies (7.1)

3

Parc régional Francis/King

Terres privées

Emprise du ministère des Transports et de l’Infrastructure

Autres modifications de l’écosystème (7.3), incendies et suppression des incendies (7.1)

4

Mont MacDonald, île de Vancouver

CRD Regional Parks

Parc régional Sooke Hills Wilderness

Autres modifications de l’écosystème (7.3), incendies et suppression des incendies (7.1)

6

Mont Braden

CRD Regional Parks

Parc régional Sooke Hills Wilderness

Autres modifications de l’écosystème (7.3), incendies et suppression des incendies (7.1)

7

Rivière Cowichan, 180 m au nord de la rivière, à l’ouest de Duncan

Territoire domanial

Terres de réserve des tribus Quw’utsun (Cowichan)

Autres modifications de l’écosystème (7.3), incendies et suppression des incendies (7.1)

7

Rivière Cowichan, 180 m au nord de la rivière, à l’ouest de Duncan

Terres privées

Emprise du ministère des Transports et de l’Infrastructure

Autres modifications de l’écosystème (7.3), incendies et suppression des incendies (7.1), Zones résidentielles et urbaines (1.1)

1 CRD = Capital Regional District

Protection, statuts et activités de rétablissement

Statuts et protection juridiques

Le COSEPAC a évalué l’aster râpette comme étant « menacé », mais l’espèce n’est pas inscrite à la Loi sur les espèces en péril.

Statuts et classements non juridiques

À l’échelle provinciale, l’aster râpette est désigné « en péril » (S2) et inscrit à la liste rouge (B.C. Conservation Data Centre, 2022; NatureServe, 2022). En 1988, NatureServe l’a classé « en péril » (N2) au Canada et « apparemment non en péril – non en péril » (G4G5) (B.C. Conservation Data Centre 2022; NatureServe, 2022). Aux États‑Unis, il est non classé à l’échelle nationale (NNR) et en Californie, en Oregon et dans l’État de Washington (SNR) (NatureServe, 2022). Il ne figure pas sur la liste de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES, 2022) et n’a pas été évaluée par l’Union internationale pour la conservation de la nature et de ses ressources (IUCN, 2022).

Protection et propriété de l’habitat

Le tableau 3 indique le régime de propriété des terres qui abritent l’aster râpette. Les trois plus petites des cinq sous‑populations existantes sont protégées du développement dans des parcs régionaux (environ 7 % de la population totale de tiges). Les deux autres sous‑populations se trouvent dans des emprises routières du ministère des Transports de la Colombie-Britannique et à proximité. La plus grande de ces deux sous‑populations se trouve dans une réserve de Première Nation et sur des terres privées voisines (83 % de la population totale d’après le nombre total de tiges), et l’autre se trouve sur des terres privées (10 % de la population totale d’après le nombre total de tiges).

Sources d’information

Références citées

Armstrong, S.H. 1973. Lettre adressée au Biosystematics Research Institute, 22 juillet 1973.

Armstrong, S.H., et T.A. Armstrong. 1974. Lettre adressée à B. Boivin, 21 septembre 1974.

B.C. Conservation Data Centre. 2014. Occurrence Report Summary, Shape ID: 94806, rough-leaved aster. B.C. Ministry of Environment. Site Web : http://maps.gov.bc.ca/ess/hm/cdc [consulté en janvier 2023].

B.C. Conservation Data Centre. 2022. BC Species and Ecosystems Explorer. Site Web : BC Species et Ecosystems Explorer - Province of British Columbia (gov.bc.ca) [consulté en décembre 2022].

Blaney, S., comm. pers., 2023. Correspondance par courriel adressée à B. Bennett, octobre 2023. Executive Director and Senior Scientist, Atlantic Canada Conservation Data Centre.

Boivin. B. 1973. Lettre adressée à S. Armstrong, 8 août 1973.

Brouillet, L. 2006. Eurybia. In: Flora of North America north of Mexico. Volume 20: Magnoliopyta: Asteridae, part 7. Asteraceae, part 2. Site Web : http://beta.floranorthamerica.org [consulté en décembre 2022].

Brouillet, L. 2012. Eurybia radulina, in Jepson Flora Project (eds.) Jepson eFlora. Site Web : https://ucjeps.berkeley.edu/eflora/eflora_display.php?tid=80408 [consulté en janvier 2023].

Brouillet, L., comm. pers., 2023. Correspondance par courriel adressée à C. Maslovat et à B. Bennett, janvier 2023. Professor (retired). University of Montreal, Montreal, Quebec.

Brown, B., comm. pers., 2023. Correspondance par courriel adressée à C. Maslovat. Invasive Plant Specialist, Provincial Early Detection Rapid Response Coordinator, Ministry of Forests. Nanaimo, British Columbia.

Calflora. 2023. https://www.calflora.org/ [consulté en juin 2023]

California Native Plant Society. 2022. Rough Leaved Aster Eurybia radulina. Calscape: Restore Nature One Garden at a Time. Site Web : https://calscape.org/Eurybia-radulina-(Rough-Leaved-Aster)?srchcr=sc571d6eb311fd4 [consulté en janvier 2023].

Chmielewski, J.G., et J.C. Semple. 2003. The biology of Canadian weeds. 125. Symphyotrichum ericoides (L.) Nesom (Aster ericoides L.) and S. novae-angliae (L.) Nesom (A. novae-angliae L.). Canadian Journal of Plant Science 83:1017 à 1037.

Coastal Douglas-fir Conservation Partnership (CDFCP). 2022. About the CDFCP. Site Web : https://www.cdfcp.ca/about-the-cdfcp/ [consulté en janvier 2023].

COSEWIC. 2009. COSEWIC assessment and update status report on the White-top Aster Sericocarpus rigidus in Canada. Committee on the Status of Endangered Wildlife in Canada. Ottawa. vi + 26 pp. Site Web : https://species-registry.Canada.ca/index-en.html [consulté en janvier 2023]. [Également disponible en français : COSEPAC. 2009. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur l'aster rigide Sericocarpus rigidus au Canada – Mise à jour. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. vii + 29 p. Site Web : https://registre-especes.Canada.ca/index-fr.html]

COSEWIC. 2017. COSEWIC assessment and status report on the Anticosti Aster (Symphyotrichum anticostense) in Canada 2017. Committee on the Status of Endangered Wildlife in Canada. Ottawa. xiii + 58pp. Site Web : https://www.Canada.ca/en/environment-climate-change/services/species-risk-public-registry/cosewic-assessments-status-reports/anticosti-aster-2017.html [consulté en janvier 2023]. [Également disponible en français : COSEPAC. 2017. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur l’aster d’Anticosti Symphyotrichum anticostense au Canada 2017. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. xiv + 60 p. Site Web : https://www.Canada.ca/fr/environnement-changement-climatique/services/registre-public-especes-peril/evaluations-rapports-situations-COSEPAC/aster-anticosti-2017.html.]

COSEWIC. 2021a. Instructions for the preparation of COSEWIC status reports. 39 pp. Available online: https://cosewic.ca/index.php/fr/instructions-pour-la-preparation-des-rapports-de-situation-du-COSEPAC.html [consulté en mars 2023]. [Également disponible en français : COSEPAC. 2021a. Instructions pour la préparation des rapports de situation du COSEPAC. 45 p. Site Web : https://cosewic.ca/index.php/en/instructions-preparing-status-reports.html.]

COSEWIC. 2021b. COSEWIC assessment and status report on the Western Silvery Aster (Symphyotrichum sericeum) in Canada 2021. Committee on the Status of Endangered Wildlife in Canada. Ottawa. xii +44pp. Site Web : https://species-registry.Canada.ca/index-en.html [consulté en janvier 2023]. [Également disponible en français : COSEPAC. 2021b. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur l’aster soyeux Symphyotrichum sericeum au Canada 2021. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. xiii +52p. Site Web : https://registre-especes.Canada.ca/index-fr.html].

Consortium of Pacific Northwest Herbaria. 2022. Eurybia radulina. Site Web : https://www.pnwherbaria.org/index.php [consulté en décembre 2022].

Convention on International Trade in Endangered Species of Wild Fauna and Flora (CITES). 2022. Site Web : Species+ (speciesplus.net) [consulté en décembre 2022].

Cummins, C., M. Seale, A. Macente, D. Certini, E. Mastropaolo, I.M. Viola et N. Nakayama. 2008. A separated vortex ring underlies the flight of the dandelion. Nature 562 (7727):414-418.

Douglas, G.W., G.B. Straley, D.V. Meidinger et J. Pojar (editors). 1998. Illustrated Flora of British Columbia. Volume 1: Gymnosperms and Dicotyledons (Aceraceae Through Asteraceae). B.C. Ministry of Environment, Lands et Parks and B.C. Ministry of Forests. Victoria. 436 pp.

eFauna BC. 2023. Electronic Atlas of the Wildlife of British Columbia. Site Web : https://linnet.geog.ubc.ca/biodiversity/efauna/ [consulté en juin 2023].

Ferrer, M.M., et S.V. Good-Avila. 2006. Macrophylogenetic analysis of the gain and loss of self-incompatibility in the Asteraceae. New Phytologist 173 (2): 401-414.

Fire Effects Information System (FEIS). 2023. Eurybia conspicua. US Department of Agriculture and US Forest Service. Site Web : https://www.feis-crs.org/feis/faces/ReviewResults.xhtml [consulté en juin 2023].

Gavin-Smyth, N., A.T. Kramer, R. Urbina-Casanova, P. Vitt et J.B. Fant. 2021. Genetic rescue reduces mate limitation in a threatened, clonal and self-incompatible plant species. Restoration Ecology 29(8): e13458. https://doi.org/10.1111/rec.13458

Global Biodiversity Information Facility (GBIF). 2022. Eurybia radulina GBIF Occurrence Download.

Greene, D. F. 2005. The role of abscission in long-distance seed dispersal by the wind. Ecology 86:3105 à 3110.

iNaturalist. 2022. Roughleaf Aster (Eurybia radulina). Site Web : iNaturalist.ca [consulté en décembre 2022].

International Union for Conservation of Nature (IUCN). 2022. The IUCN Red List of Threatened Species. Version 2021-3. Site Web : https://www.iucnredlist.org [consulté en décembre 2022].

IUCN Standards and Petitions Committee. 2024. Guidelines for Using the IUCN Red List Categories and Criteria. Version 16. Prepared by the Standards and Petitions Committee. Site Web : https://www.iucnredlist.org/documents/RedListGuidelines.pdf [consulté en avril 2024].

Kemp, J.F., et C.R. Lacroix. 2006. Estimation of seed bank and seed viability of the Gulf of Saint Lawrence Aster, Symphyotrichum laurentianum, (Fernald) Nesom. Canadian Field-Naturalist 118:105 à 110.

Lady Bird Johnson Wildflower Center. 2023. Plant Database: Eurybia radulina. Site Web : https://www.wildflower.org/plants/result.php?id_plant=EURA11 [consulté en janvier 2023].

Madrone Environmental Services. 2008. Terrestrial ecosystem mapping of the Coastal Douglas-fir Biogeoclimatic zone. Site Web : https://a100.gov.bc.ca/pub/acat/public/viewReport.do?reportId=15273 [consulté en janvier 2023].

Maslovat, C., et R. Batten. 2022. Field Work Summary Report Rough-leaved Aster (Eurybia radulina). Unpublished report prepared for COSEWIC Secretariat.

Master, L.L., D. Faber-Langendoen, R. Bittman, G.A. Hammerson, B. Heidel, L. Ramsay, K. Snow, A. Teucher et A. Tomaino. 2012. NatureServe conservation status assessments: factors for evaluating species and ecosystems risk. NatureServe, Arlington, Virginia.

Ministry of Forests. 2023. Invasive Alien Plant Program IAPP #355080. Site Web : https://www2.gov.bc.ca/gov/content/environment/plants-animals-ecosystems/invasive-species/invasivesbc [consulté en août 2023].

Miskelly, K., comm. pers., 2023. Correspondance par courriel adressée à C. Maslovat, janvier 2023. Owner, Satinflower Nursery. Metchosin, British Columbia.

NatureServe. 2020. Biotics5: Habitat-based Plant Element Occurrence Delimitation Guidance. Version 1.0 published October 2004; Revised May 2020. Site Web : https://www.natureserve.org/sites/default/files/eo_specs-habitat-based_plant_delimitation_guidance_may2020.pdf [consulté en juillet 2022].

NatureServe Explorer. 2022. Eurybia radulina. Site Web : https://explorer.natureserve.org [consulté en décembre 2022].

Nesom G.L. 1994. Subtribal classification of the Astereae (Asteraceae). Phytologia 76:193-274.

North Carolina State Extension. 2023. Extension Gardener Plant Toolbox. Site Web : https://plants.ces.ncsu.edu/plants/eurybia-divaricata/ [consulté en juin 2023].

Northeast Pollinator Plants. 2023. Eurybia macrophylla. Site Web : https://www.northeastpollinator.com/products/eurybia-macrophyllus [consulté en juin 2023].

Missouri Botanical Garden. 2023. Eurybia hemispherica. Site Web : https://www.missouribotanicalgarden.org/PlantFinder/PlantFinderDetails.aspx?taxonid=364090&isprofile=0& [consulté en juin 2023].

Pliszko, A., et K. Kostrakiewicz-Gierałt. 2020. Effect of pappus removal on seed germination in Solidago × niederederi (Asteraceae) and closely related species. Biologia 75:1241 à 1249. https://doi.org/10.2478/s11756-020-00506-x

Province of British Columbia. 1965. Provincial Museum of Natural History and Anthropology: Report for the Year 1965. Department of Recreation and Conservation.

Province of British Columbia. 2023. Climate Preparedness and Adaptation. Site Web : https://www2.gov.bc.ca/gov/content/environment/climate-change/adaptation#:~:text=In%20the%20future%2C%20B.C.%20is,more%20frequent%20heavy%2Drain%20events [consulté en octobre 2023].

Regan Biological and Horticultural Nursery. 2023. Gardening wild with the plants of California. Site Web : https://www.reganbhcnursery.com [consulté en janvier 2023].

Salafsky, N., D. Salzer, A.J. Stattersfield, C. Hilton-Taylor, R. Neugarten, S.H.M. Butchart, B. Collen, N. Cox, L.L. Master, S. O’Connor et D. Wilkie. 2008. A standard lexicon for biodiversity conservation: unified classifications of threats and actions. Conservation Biology 22:897-911.

Selliah, S., et L. Brouillet. 2008. Molecular phylogeny of the North American eurybioid asters (Asteraceae, Astereae) based on the nuclear ribosomal internal and external transcribed spacers. Botany 86:901-915.

Semple, J.C. 2014. Astereae Lab. University of Waterloo. Site Web : https://uwaterloo.ca/astereae-lab/research/asters/eurybia [consulté en janvier 2023].

Semple, J.C., et J.L.A. Hood. 2005. Pappus variation in North American asters. I. Double, triple and quadruple pappus in Symphyotrichum and related Aster genera (Asteraceae: Astereae). Contributions to Botany 21:2141-2159.

Semple, J.C., C. Xiang, J. Zhang, M. Horsburg et R. Cook. 2001. Chromosome number determinations in Fam. Compositae, Tribe Asteraea. VI. Western North American taxa and comments on generic treatments of North American asters. Rhodora 103:202-218.

Semple, J.C., comm. pers., 2023. Correspondance par courriel adressée à C. Maslovat, janvier 2023. Professor Emeritus and Adjunct Professor. University of Waterloo, Waterloo, Ontario.

Singleton, R., S. Gardescu, P.L. Marks et M. A. Geber. 2001. Forest herb colonization of postagricultural forests in central New York State, USA. Journal of Ecology 89:325-338.

Slesak, R.A., T.B. Harrington et A.W. D’Amato. 2016. Invasive scotch broom alters soil chemical properties in Douglas-fir forests of the Pacific Northwest, USA. Plant Soil 398:281 à 289.

Tackenberg, O., P. Poschlod et S. Kahmen. 2003. Dandelion seed dispersal: the horizontal wind speed does not matter for long-distance dispersal—it is updraft! Plant Biology 5:451 à 454.

VasCan. 2022. Eurybia radulina (A. Gray) G.L. Nesom. Site Web : https://data.canadensys.net/vascan/taxon/3153?lang=en [consulté en décembre 2022].

Collections examinées

Les collections suivantes ont été consultées ou examinées au cours de la préparation du présent rapport :

Experts contactés

Remerciements

Environnement et Changement climatique Canada a financé la préparation du présent rapport. Les rédacteurs du rapport remercient Jill Robinson et Jeanette Mollin qui ont facilité l’obtention des permis d’accès aux parcs régionaux du Capital Regional District pour les relevés. Alain Filion a dressé la carte de répartition et a calculé la zone d’occurrence et l’IZO de l’espèce pour le rapport. John Semple et Luc Brouillet ont fourni d’importantes données sur la biologie de l’espèce. Kristen Miskelly a fourni des données sur la propagation de l’espèce. Les rédacteurs remercient Del Meidinger pour l’aide qu’il leur a apportée dans l’élaboration de ce document. Les experts énumérés ci‑dessus ont fourni des données utiles et/ou de précieux conseils.

Sommaire biographique des rédacteurs du rapport

Carrina Maslovat est une botaniste spécialisée dans le domaine des communautés végétales en péril, plus particulièrement dans les écosystèmes à chêne de Garry. Elle a notamment fait l’inventaire d’espèces végétales rares dans des parcs régionaux, municipaux, fédéraux et provinciaux, découvert de nouvelles sous-populations d’espèces en péril et effectué le suivi de la vitalité et de l’abondance de populations de végétaux rares. Elle a élaboré des plans de gestion de réserves naturelles, établi des pratiques exemplaires de gestion visant à réduire au minimum les répercussions sur les espèces en péril et rédigé quatre rapports de situation du COSEPAC, quatre mises à jour de rapports de situation et plusieurs documents de planification du rétablissement. Elle a aussi conçu et mis en œuvre des projets de restauration écologique visant à fournir de l’habitat à des espèces en péril.

Ryan Batten est un botaniste et un écologiste des plantes qui possède 15 années d’expérience et se spécialise dans les espèces végétales rares, les milieux humides et l’inventaire de la biodiversité. Il a acquis de vastes connaissances sur la flore en effectuant des travaux sur le terrain en Colombie-Britannique, en Alberta, en Saskatchewan, en Ontario et au Nunavut. Il est membre actif du Flora Update Committee de la Colombie-Britannique et affilié à l’herbier du Royal BC Museum depuis 10 ans. En 2019, il a préparé le classement de toutes les plantes vasculaires de la Colombie-Britannique pour le programme fédéral Situation générale des espèces sauvages au Canada. Il collabore fréquemment avec le Conservation Data Centre de la Colombie-Britannique, où il consacre la majeure partie de son temps à la rédaction de rapports de situation, à la cartographie des aires de répartition d’espèces rares et à la formation sur la méthodologie d’évaluation de la situation des espèces de NatureServe. Ses recherches actuelles portent notamment sur la floristique géospatiale, la dispersion favorisée par l’humain et les caractères de rareté.

Annexe – calculateur des menaces

Tableau d’évaluation des menaces

Nom scientifique de l’espèce ou de l’écosystème

Aster râpette - Eurybia radulina

Date

Le 28 mars 2023

Évaluateurs

Del Meidinger et Bruce Bennett (coprésidents du SCS); Anna Hargreaves, Brenda Costanzo et David Mazzerole (membres du SCS); Ryan Batten et Carrina Maslovat (rédacteurs du rapport); Alyssa Pogson (Secrétariat du COSEPAC)

Guide pour le calcul de l’impact global des menaces

Impact des menaces

Comptes des menaces de niveau 1 selon l’intensité de leur impact - maximum de la plage d’intensité

Comptes des menaces de niveau 1 selon l’intensité de leur impact - minimum de la plage d’intensité

A (Très élevé)

0

0

B (Élevé)

0

0

C (Moyen)

1

0

D (Faible)

0

1

Impact global des menaces calculé

Moyen

Faible

Impact global des menaces attribué

CD = Moyen‑faible

Impact global des menaces – commentaires

La durée d’une génération est estimée à 10 ans; trois générations = 15 à 30 ans; 80-90 % de la population se trouvent au site de la rivière Cowichan, et 5‑10 % au parc régional Francis-King.

Calcul de l’impact global des menaces

Nombre

Menace

Impact (calculé)

Impact

Portée (10 prochaines années)

Gravité (10 ans)

Immédiateté

Commentaires

1

Développement résidentiel et commercial

Sans objet

Non calculé (en dehors de la période d’évaluation)

Restreinte‑petite (1‑30 %)

Inconnue

Faible (possiblement à long terme, > 10 ans ou 3 gén.)

Sans objet

1.1

Zones résidentielles et urbaines

Sans objet

Non calculé (en dehors de la période d’évaluation)

Restreinte‑petite (1‑30 %)

Inconnue

Faible (possiblement à long terme, > 10 ans ou 3 gén.)

Les individus de la plus grande sous‑population se trouvent au bord d’une route, dans des sites appartenant à une Première Nation et à des propriétaires privés. Un certain développement est possible, mais aucun projet n’est connu à l’heure actuelle. Beaucoup d’incertitude quant au type de développement. Les individus de la sous‑population de la rivière Cowichan se trouvent tous près d’une route; il est peu probable que le développement résidentiel touche une majeure partie de la sous‑population.

1.2

Zones commerciales et industrielles

Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet

1.3

Zones touristiques et récréatives

Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet

2

Agriculture et aquaculture

Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet

2.1

Cultures annuelles et pérennes de produits autres que le bois

Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet

2.2

Plantations pour la production de bois et de pâte

Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet

2.3

Élevage de bétail

Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet

2.4

Aquaculture en mer et en eau douce

Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet

3

Production d’énergie et exploitation minière

Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet

3.1

Forage pétrolier et gazier

Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet

3.2

Exploitation de mines et de carrières

Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet

3.3

Énergie renouvelable

Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet

4

Corridors de transport et de service

Sans objet

Inconnu

Généralisée (71-100 %)

Inconnue

Élevée (continue)

Sans objet

4.1

Routes et voies ferrées

Sans objet

Inconnu

Généralisée (71-100 %)

Inconnue

Élevée (continue)

Les deux plus grandes sous‑populations se trouvent au bord d’une route. L’entretien de ces routes pourrait nuire à la capacité de reproduction de l’espèce dans ces sites (rivière Cowichan, parc régional Francis-King). Des travaux routiers intensifs pourraient gravement nuire aux individus, mais il n’existe actuellement aucun plan d’élargissement de ces routes.

4.2

Lignes de services publics

Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet

4.3

Voies de transport par eau

Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet

4.4

Corridors aériens

Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet

5

Utilisation des ressources biologiques

Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet

5.1

Chasse et capture d’animaux terrestres

Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet

5.2

Cueillette de plantes terrestres

Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet

5.3

Exploitation forestière et récolte du bois

Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet

5.4

Pêche et récolte de ressources aquatiques

Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet

6

Intrusions et perturbations humaines

Sans objet

Négligeable

Petite (1-10 %)

Négligeable (< 1 %)

Élevée (continue)

Sans objet

6.1

Activités récréatives

Sans objet

Négligeable

Petite (1-10 %)

Négligeable (< 1 %)

Élevée (continue)

Trois sous-populations se trouvent dans des parcs régionaux (parc Thetis Lake, mont MacDonald, mont Braden), à côté de sentiers bien établis, et représentent 7 % du nombre total de tiges (< 1 % des tiges florifères). Le piétinement et la compaction du sol pourraient endommager les tiges et réduire la capacité de reproduction. Les activités récréatives peuvent également propager les espèces végétales envahissantes (voir la catégorie 7.3). Un seul cas de piétinement ne toucherait sans doute qu’une petite partie d’un site.

6.2

Guerres, troubles civils et exercices militaires

Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet

6.3

Travail et autres activités

Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet

7

Modifications des systèmes naturels

CD

Moyen‑faible

Généralisée (71‑100 %)

Modérée-légère (1‑30 %)

Élevée (continue)

Sans objet

7.1

Incendies et suppression des incendies

D

Faible

Généralisée (71‑100 %)

Légère (1‑10 %)

Élevée (continue)

Suppression des incendies dans les zones bien peuplées : des incendies se produisent, mais on les éteint rapidement. Un agent ignifuge est parfois utilisé pour les combattre (voir menace 9.3); l’espèce est généralement présente sous un couvert forestier ouvert qui laisse passer beaucoup de lumière. Les sites le long des routes sont exposés au risque d’incendie d’origine humaine. Le feu pourrait profiter à l’espèce en réduisant la concurrence. La gravité se range probablement dans le bas de la catégorie « légère ».

7.2

Gestion et utilisation de l’eau et exploitation de barrages

Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet

7.3

Autres modifications de l’écosystème

CD

Moyen-faible

Généralisée (71-100 %)

Modérée-légère (1‑30 %)

Élevée (continue)

Le genêt à balais est présent dans l’habitat occupé par 99 % de la population de l’aster râpette. Le genêt à balais crée de l’ombre et modifie la structure de la végétation et la composition chimique du sol (fixation d’azote; allélopathie). Des graminées envahissantes non indigènes sont également présentes dans la plupart des sites où elles font concurrence pour l’humidité et la lumière et pourraient limiter la germination. Le genêt est abondant par endroits aux sites du lac Cowichan et du mont Braden. L’ombre peut nuire à la floraison. Lorsque les genêts meurent, ils permettent peut‑être à l’aster de s’épanouir, mais ce n’est que temporaire, car le genêt produit beaucoup de semences. Il est peu probable que l’aster puisse s’établir sous un couvert de genêt ou d’autres plantes envahissantes. Le fauchage en bord de route (menace 4.1) garde le milieu ouvert, mais permet à d’autres espèces envahissantes de s’établir.

8

Espèces et gènes envahissants ou autrement problématiques

Sans objet

Inconnu

Généralisée (71-100 %)

Inconnue

Élevée (continue)

Sans objet

8.1

Espèces ou agents pathogènes exotiques (non indigènes) envahissants

Sans objet

Inconnu

Généralisée (71-100 %)

Inconnue

Élevée (continue)

Broutage excessif par le lapin à queue blanche, une espèce non indigène

8.2

Espèces ou agents pathogènes indigènes problématiques

Sans objet

Inconnu

Généralisée (71-100 %)

Inconnue

Élevée (continue)

Broutage excessif par le cerf à queue noire côtier

8.3

Matériel génétique introduit

Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet

8.4

Espèces ou agents pathogènes problématiques d’origine inconnue

Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet

8.5

Maladies d’origine virale ou maladies à prions

Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet

8.6

Maladies de cause inconnue

Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet

9

Pollution

Sans objet

Inconnu

Généralisée (71-100 %)

Inconnue

Inconnue

Sans objet

9.1

Eaux usées domestiques et urbaines

Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet

9.2

Effluents industriels et militaires

Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet

9.3

Effluents agricoles et sylvicoles

Sans objet

Inconnu

Généralisée (71-100 %)

Inconnue

Inconnue

L’agent ignifuge utilisé pour combattre les incendies nitrifie le site et recouvre les plantes durant de courtes périodes. L’amiante des plaquettes de frein pollue les bords de routes. Il y a de l’épandage de sel de sur les routes, mais aussi beaucoup de précipitations l’hiver.

9.4

Déchets solides et ordures

Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet

9.5

Polluants atmosphériques

Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet

9.6

Apports excessifs d’énergie

Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet

10

Phénomènes géologiques

Sans objet

Inconnu

Généralisée (71-100 %)

Inconnue

Inconnue

Sans objet

10.1

Volcans

Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet

10.2

Tremblements de terre et tsunamis

Sans objet

Inconnu

Généralisée (71-100 %)

Inconnue

Inconnue

L’île de Vancouver se trouve dans une zone sismique, mais il est peu probable qu’un tremblement de terre, même important, ait un impact sur l’habitat de l’espèce.

10.3

Avalanches et glissements de terrain

Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet

11

Changements climatiques et phénomènes météorologiques violents

Sans objet

Inconnu

Généralisée (71-100 %)

Inconnue

Élevée (continue)

Sans objet

11.1

Déplacement et altération de l’habitat

Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet

11.2

Sécheresses

Sans objet

Inconnu

Généralisée (71-100 %)

Inconnue

Élevée (continue)

L’impact de la fréquence accrue des sécheresses liée aux changements climatiques est inconnu. Les individus semblent avoir survécu aux récentes sécheresses.

11.3

Températures extrêmes

Sans objet

Inconnu

Généralisée (71-100 %)

Inconnue

Élevée (continue)

L’impact des températures extrêmes est inconnu. Les individus semblent avoir survécu au récent dôme de chaleur.

11.4

Tempêtes et inondations

Sans objet

Inconnu

Généralisée (71-100 %)

Inconnue

Élevée (continue)

L’impact des fortes pluies est inconnu. Les individus semblent avoir survécu aux récents épisodes de rivière atmosphérique.

11.5

Autres impacts

Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet

Classification des menaces d’après l’IUCN-CMP, Salafsky et al. (2008).

Détails de la page

2025-01-31