Aster très élevé (Symphyotrichum praealtum) : évaluation et rapport de situation du COSEPAC 2024
Titre officiel : Evaluation et rapport de situation du COSEPAC sur l’aster très élevé (Symphyotrichum praealtum) au Canada
Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC)
Préoccupante
2024
Matériel appartenant à des tierces parties
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Information sur le document
Les rapports de situation du COSEPAC sont des documents de travail servant à déterminer le statut des espèces sauvages que l’on croit en péril. On peut citer le présent rapport de la façon suivante :
COSEPAC. 2024. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur l’aster très élevé (Symphyotrichum praealtum) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa, xiv + 50 p. (Registre public des espèces en péril).
Rapport(s) précédent(s) :
COSEPAC. 2003. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur l’aster très élevé (Symphyotrichum praealtum) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa. vi + 16 p.
Zhang. J.J. 1999. Rapport de situation du COSEPAC sur l’aster très élevé (Symphyotrichum praealtum) au Canada, in Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur l’aster très élevé (Symphyotrichum praealtum) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa. 1‑16 p.
Note de production :
Le COSEPAC remercie William Van Hemessen et Pauline Catling d’avoir rédigé le rapport de situation sur l’aster très élevé (Symphyotrichum praealtum) au Canada, aux termes d’un marché conclu avec Environnement et Changement climatique Canada. La supervision du rapport a été assurée par Bruce Bennett, coprésident du Sous‑comité de spécialistes des plantes vasculaires du COSEPAC.
Pour obtenir des exemplaires supplémentaires, s’adresser au :
Secrétariat du COSEPAC
a/s Service canadien de la faune
Environnement et Changement climatique Canada
Ottawa ON K1A 0H3
Courriel : cosewic-cosepac@ec.gc.ca
Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC)
Also available in English under the title “COSEWIC Assessment and Status Report on the Willowleaf Aster Symphyotrichum praealtum in Canada.”
Illustration/photo de la couverture :
Aster très élevé dans le comté de Lambton, en Ontario, en septembre 2022. Photo : William Van Hemessen.
© Sa Majesté le Roi du Chef du Canada, 2024.
No de catalogue CW69-14/345-2024F-PDF
ISBN 978-0-660-73212-1
COSEPAC sommaire de l’evaluation
Sommaire de l’évaluation - Mai 2024
Nom commun
Aster très élevé
Nom scientifique
Symphyotrichum praealtum
Statut
Préoccupante
Justification de la désignation
Cette plante herbacée vivace atteint la limite septentrionale de son aire de répartition au Canada; il s’agit d’une espèce très restreinte sur le plan géographique qui a subi une contraction de son aire de répartition. On compte neuf sous‑populations dans l’extrême‑sud de l’Ontario. De récents relevés ont révélé l’existence d’autres sous‑populations, représentant plus de 200 000 tiges florifères connues au Canada, principalement au sein de sous‑populations transplantées. Le changement de statut reflète cette estimation à la hausse de l’abondance, des changements de la manière dont les critères sont appliqués, et de la découverte de nouvelles sous‑populations. Cependant, cette espèce est toujours menacée par la perte et la dégradation de son habitat causées par le fauchage et l’entretien des routes, des sentiers et des corridors de lignes de transport d’électricité, la suppression des incendies, l’empiétement par la végétation ligneuse issu de la succession écologique naturelle et le développement résidentiel.
Répartition
Ontario
Historique du statut
Espèce désignée « préoccupante » en avril 1999. Réexamen du statut : l’espèce a été désignée « menacée » en mai 2003. Réexamen du statut : l’espèce a été désignée « préoccupante » en mai 2024.
COSEPAC resume
Aster très élevé
Symphyotrichum praealtum
Description et importance de l’espèce sauvage
L’aster très élevé est une plante herbacée vivace de la famille des Astéracées. Il se caractérise par des capitules composés de fleurs ligulées presque blanches à violet foncé et de fleurs tubulées jaunes, des feuilles étroites avec des nervures réticulées distinctives sur le dessous, et une croissance par rhizomes.
Au Canada, l’aster très élevé se trouve à la périphérie nord de son aire de répartition mondiale, ce qui pourrait être important pour la capacité d’adaptation future de l’espèce.
Connaissances autochtones
Toutes les espèces sont importantes, interreliées et interdépendantes. Le présent rapport ne contient pas de connaissances traditionnelles autochtones propres à l’aster très élevé.
Répartition
On ne trouve l’aster très élevé qu’en Amérique du Nord, où il est présent depuis le nord du Mexique jusqu’à une petite partie de l’extrême sud‑ouest de l’Ontario. La majeure partie de son aire de répartition se situe dans le centre et l’est des États‑Unis.
Habitat
Au Canada, l’aster très élevé se rencontre dans les prairies à herbes hautes et d’autres milieux ouverts et, parfois, dans les fourrés et le long des routes et des sentiers. Certains milieux ouverts abritant l’aster très élevé au Canada sont en voie d’être remplacés par des fourrés et des boisés par suite de la succession écologique naturelle, ce qui pourrait avoir une incidence négative sur l’espèce.
Biologie
L’aster très élevé est une espèce rhizomateuse qui peut former de grandes colonies comptant jusqu’à 1 000 tiges clonales. L’espèce est pollinisée par les insectes et ses graines sont contenues dans des akènes munis chacun d’un pappus de soies fines qui permet la dispersion par le vent. L’aster très élevé a besoin d’une pollinisation croisée par les insectes pour réussir à produire des graines; les individus doivent donc se trouver suffisamment près les uns des autres pour que des insectes comme les abeilles, les guêpes et les mouches puissent transporter le pollen d’un individu à l’autre. L’espèce peut fleurir et produire des fruits au cours de la première année de croissance suivant la germination des graines. La courte durée de vie des graines de l’espèce limite son potentiel de rétablissement à partir du réservoir de graines.
Taille et tendances des populations
Il existe actuellement au moins 210 530 individus matures (tiges clonales florifères) d’aster très élevé au Canada. Quatre‑vingt‑six pour cent de ce nombre représente des individus transplantés qui sont établis et se reproduisent. Ce nombre a été déduit d’une combinaison de travaux menés sur le terrain par les rédacteurs du présent rapport en 2022 ainsi que de sources secondaires, à savoir les données d’observation du Centre d’information sur le patrimoine naturel de l’Ontario et les données de surveillance du ministère des Transports de l’Ontario. Les individus sont répartis dans sept sous‑populations existantes, mais 98,6 % des individus matures se trouvent dans une seule sous‑population située à Windsor et à LaSalle, en Ontario. On ne connaît pas la situation de deux autres sous‑populations situées sur le territoire de la Première Nation de Bkejwanong (Walpole Island), mais la présence continue d’habitat convenable laisse supposer qu’elles sont toujours existantes.
L’estimation de l’abondance de l’aster très élevé au Canada a augmenté de plusieurs ordres de grandeur au cours des dix dernières années. Toutefois, cette augmentation est principalement attribuable aux relevés ciblés plus détaillés effectués ces dernières années, surtout au sein des colonies transplantées. Il est difficile de déterminer les tendances de la population depuis le rapport de situation précédent en raison du manque de données sur l’abondance dans les sources secondaires et des différences dans la façon dont les individus ont été définis et dénombrés.
Menaces
La principale menace qui pèse sur l’aster très élevé au Canada semble être la succession naturelle, sous l’effet de laquelle les milieux ouverts (par exemple prairies et prés) deviennent des fourrés et des boisés non convenables pour l’espèce. L’espèce a besoin de milieux ouverts maintenus par des perturbations naturelles (par exemple les feux) ou des perturbations anthropiques légères (par exemple le débroussaillage). Parmi les autres menaces figurent la perte d’habitat et la dégradation de l’habitat causées par le fauchage et l’entretien des routes, des sentiers et des corridors de lignes de transport d’électricité; la suppression des incendies; l’empiétement de la végétation ligneuse dû à la succession écologique naturelle; et l’aménagement de résidences et de sentiers.
Protection, statut et activités de rétablissement
L’aster très élevé est actuellement inscrit comme espèce menacée à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (2002) du gouvernement fédéral et dans la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition de l’Ontario. L’espèce s’est vu attribuer la cote de conservation mondiale G5 (en sécurité), la cote de conservation nationale N2 (en péril) au Canada, et la cote de conservation provinciale S2 (en péril) en Ontario. L’aster très élevé est considéré comme étant en sécurité (N5) aux États‑Unis, mais il a été coté S1 (gravement en péril) ou S3 (vulnérable) dans sept États. L’espèce est non classée dans la majorité des États où elle est présente et elle ne bénéficie d’aucun statut juridique au Mexique.
Résumé technique
Symphyotrichum praealtum
Aster très élevé
Willowleaf Aster
Noms autochtones : aucun connu
Répartition au Canada : Ontario
Données démographiques
Durée d’une génération (généralement, âge moyen des parents dans la population)
Environ 3 ans
D’après Zhang et al. (1999). Les graines demeurent viables dans le réservoir de graines pendant une période pouvant aller jusqu’à quatre ans.
Y a-t-il un déclin continu inféré du nombre total d’individus matures?
Non
Bien que l’augmentation de l’abondance de l’espèce depuis 1999 soit principalement attribuable au fait que des données plus complètes sont devenues disponibles, les données de surveillance du MTO indiquent que son abondance est effectivement en augmentation, du moins dans la région de Windsor‑LaSalle. Certaines sous‑populations ont disparu depuis 1999, mais il est difficile de déterminer si ces disparitions ont coïncidé avec une diminution équivalente du nombre d’individus. Si l’on exclut la partie manipulée de la sous population de Windsor-LaSalle, on constate un déclin du nombre d’individus matures.
Pourcentage estimé de déclin continu du nombre total d’individus matures sur 3 ans
Sans objet
Pourcentage estimé de déclin continu du nombre total d’individus matures sur 5 ans
Sans objet
Pourcentage de réduction ou d’augmentation du nombre total d’individus matures au cours des 10 dernières années
Inconnu
Les données historiques sont incomplètes.
Pourcentage de réduction ou d’augmentation du nombre total d’individus matures au cours des 10 prochaines années
Inconnu
Inconnu
Pourcentage de réduction du nombre total d’individus matures au cours de toute période de 10 ans commençant dans le passé et se terminant dans le futur
Inconnu
Inconnu
Est-ce que les causes du déclin sont clairement réversibles?
Oui
Le maintien des milieux ouverts et la création de nouveaux milieux ouverts pourraient contribuer au rétablissement des sous‑populations disparues et renverser les déclins locaux de l’abondance.
Est-ce que les causes du déclin sont clairement comprises?
Oui
Les déclins observés sont le résultat de la succession (évolution des milieux ouverts vers des milieux boisés), de dommages mécaniques causés par les activités d’entretien des routes, et de l’échec reproductif des sous‑populations formées d’un seul clone.
Est-ce que les causes du déclin ont effectivement cessé?
Inconnu
On ignore si les activités de maintien de l’habitat et de création de milieux ouverts en cours compensent la perte continue d’habitat.
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre d’individus matures?
Non
Il est peu probable qu’il y ait des fluctuations extrêmes du nombre de genets, qui chez cette plante vivace ont une longue durée de vie. Le nombre de ramets (tiges florifères) varie d’une année à l’autre, mais ces variations ne semblent pas dépasser un ordre de grandeur.
Information sur la répartition
Superficie estimée de la zone d’occurrence
7 872 km2
Calculée selon la méthode du plus petit polygone convexe englobant les occurrences existantes et présumées existantes (inconnues).
Indice de zone d’occupation (IZO), valeur établie à partir d’une grille à carrés de 2 km de côté
72 km2
Calculé à l’aide d’une grille à carrés de 2 km de côté tracée sur les occurrences existantes et présumées existantes (inconnues).
La population est-elle gravement fragmentée, c’est-à-dire que plus de 50 % de sa zone d’occupation totale (comme indicateur du nombre d’individus) se trouvent dans des parcelles d’habitat qui sont a) plus petites que la superficie nécessaire au maintien d’une sous‑population viable et b) séparées d’autres parcelles d’habitat par une distance supérieure à la distance de dispersion maximale présumée pour l’espèce?
- Non
- Non
La majeure partie de la population canadienne se trouve dans la sous‑population de Windsor‑LaSalle, qui devrait être assez grande pour permettre à l’espèce de persister.
Nombre de « localités » (utilisez une fourchette plausible pour refléter l’incertitude, le cas échéant)
> 10
Il y a peut-être des centaines de localités dans la région de Windsor‑LaSalle, si l’on se fie au nombre de propriétés foncières.
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de la zone d’occurrence?
Oui
Un déclin de 36 % de la zone d’occurrence a été observé depuis la dernière évaluation de l’espèce (où la zone d’occurrence était de 12 358 km2), et ce déclin devrait se poursuivre.
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de la zone d’occupation?
Oui
Depuis la dernière évaluation de l’espèce (rapport précédent), on a observé une perte de sous-populations et on a découvert de nouvelles sous‑populations qui pourraient s’être établies. Si toutes les sous-populations connues qui sont actuellement existantes l’étaient aussi en 1999, cela représenterait un déclin de 33,3 % depuis la dernière évaluation de l’espèce (où la zone d’occupation était de 108 km2), et cette tendance devrait se poursuivre.
Y a-t-il un déclin inféré du nombre de sous-populations?
Oui
Déclin inféré/prévu, d’après la présence de sous‑populations comptant un seul clone, qui ne sont peut‑être pas viables.
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre de « localités »?
Oui
Déclin inféré/prévu, d’après la présence de sous-populations/localités comptant un seul clone, qui ne sont peut‑être pas viables.
Y a-t-il un déclin continu observé de la qualité de l’habitat?
Non
Certains milieux ouverts abritant l’aster très élevé suivent une succession vers des communautés arbustives et forestières, mais des milieux ouverts convenables continuent d’être créés et maintenus.
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de sous‑populations?
Non
Il s’agit d’une plante vivace longévive.
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de « localités »?
Non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes de la zone d’occurrence?
Non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes de l’indice de zone d’occupation?
Non
Nombre d’individus matures (dans chaque sous‑population)
Nom |
Numéro |
Commentaires |
---|---|---|
1. Point Edward |
410 |
Les chiffres sont fondés sur des observations de tiges florifères faites sur le terrain en 2022, sauf pour ce qui est de la sous‑population de Windsor‑LaSalle, où le chiffre a été inféré d’une combinaison d’observations sur le terrain et de données externes. |
2. Île Squirrel |
Inconnu |
Les chiffres sont fondés sur des observations de tiges florifères faites sur le terrain en 2022, sauf pour ce qui est de la sous‑population de Windsor‑LaSalle, où le chiffre a été inféré d’une combinaison d’observations sur le terrain et de données externes. |
3. Île Walpole |
Inconnu |
Les chiffres sont fondés sur des observations de tiges florifères faites sur le terrain en 2022, sauf pour ce qui est de la sous‑population de Windsor‑LaSalle, où le chiffre a été inféré d’une combinaison d’observations sur le terrain et de données externes. |
4. Port Stanley |
1 000 |
Les chiffres sont fondés sur des observations de tiges florifères faites sur le terrain en 2022, sauf pour ce qui est de la sous‑population de Windsor‑LaSalle, où le chiffre a été inféré d’une combinaison d’observations sur le terrain et de données externes. |
5. Cedar Creek |
1 000 |
Les chiffres sont fondés sur des observations de tiges florifères faites sur le terrain en 2022, sauf pour ce qui est de la sous‑population de Windsor‑LaSalle, où le chiffre a été inféré d’une combinaison d’observations sur le terrain et de données externes. |
6. Aire de conservation du ruisseau Big |
200 |
Les chiffres sont fondés sur des observations de tiges florifères faites sur le terrain en 2022, sauf pour ce qui est de la sous‑population de Windsor‑LaSalle, où le chiffre a été inféré d’une combinaison d’observations sur le terrain et de données externes. |
7. Marshfield Woods |
100 |
Les chiffres sont fondés sur des observations de tiges florifères faites sur le terrain en 2022, sauf pour ce qui est de la sous‑population de Windsor‑LaSalle, où le chiffre a été inféré d’une combinaison d’observations sur le terrain et de données externes. |
8. 6 th Concession, Colchester |
140 |
Les chiffres sont fondés sur des observations de tiges florifères faites sur le terrain en 2022, sauf pour ce qui est de la sous‑population de Windsor‑LaSalle, où le chiffre a été inféré d’une combinaison d’observations sur le terrain et de données externes. |
9. Windsor-LaSalle |
207 6801 |
Les chiffres sont fondés sur des observations de tiges florifères faites sur le terrain en 2022, sauf pour ce qui est de la sous‑population de Windsor‑LaSalle, où le chiffre a été inféré d’une combinaison d’observations sur le terrain et de données externes. |
Total | Au moins 210 530 | Fondé sur des travaux de terrain et complété par des données externes. |
1 Ceci comprend 181 196 individus aux sites de transplantation et 26 484 individus aux autres sites.
Analyse quantitative
La probabilité de disparition de l’espèce à l’état sauvage est d’au moins [20 % sur 20 ans ou 10 % sur 100 ans].
Inconnu
Aucune analyse n’a été effectuée.
Menaces
Un calculateur des menaces a‑t‑il été rempli pour l’espèce?
Oui, le 21 avril 2023
Impact global des menaces attribué :
moyen à faible (2023)
Voici les principales menaces relevées :
- Autres modifications de l’écosystème (menace 7.3 de l’UICN, impact moyen‑faible)
- Incendies et suppression des incendies (menace 7.1 de l’UICN, impact faible)
- Zones résidentielles et urbaines (menace 1.1 de l’UICN, impact faible)
- Zones touristiques et récréatives (menace 1.3 de l’UICN, impact faible)
- Espèces indigènes problématiques (menace 8.2 de l’UICN, impact faible)
Quels sont les facteurs limitatifs pertinents?
- Dépendance à l’égard de la pollinisation croisée par les insectes pour la production de gamètes
- Réservoir de graines transitoire
- Floraison tardive
- Intolérance à l’ombre
Immigration de source externe (immigration de l’extérieur du Canada)
Situation des populations de l’extérieur les plus susceptibles de fournir des individus immigrants au Canada
Vulnérable
Vulnérable (S3) au Michigan, où se trouvent les sous‑populations les plus proches; apparemment en sécurité (S4) en Pennsylvanie; non classée dans tous les autres États adjacents au Canada.
Une immigration a‑t‑elle été constatée ou est‑elle possible?
Possible
On ne connaît pas la probabilité que des graines provenant de la population des États‑Unis soient transportées au Canada par le vent ou par l’eau, mais cela demeure possible.
Des individus immigrants seraient‑ils adaptés pour survivre au Canada?
Oui
La même variété d’aster très élevé est présente aux États‑Unis, où elle pousse dans des milieux semblables à proximité de la frontière canadienne.
Y a‑t‑il suffisamment d’habitat disponible au Canada pour les individus immigrants?
Oui
L’aire de répartition canadienne de l’espèce offre encore une abondance de milieux convenables.
Les conditions se détériorent‑elles au Canada?
Oui
On observe une succession naturelle, sous l’effet de laquelle les milieux ouverts deviennent des fourrés et des boisés, mais des activités ayant pour effet de créer des milieux ouverts ou de maintenir les milieux ouverts ont également lieu.
Les conditions de la population source se détériorent‑elles?
Inconnu
Les populations des États‑Unis et du Mexique ne sont pas bien étudiées.
La population canadienne est‑elle considérée comme un puits?
Inconnu
Rien n’indique que la population canadienne est un puits.
La possibilité d’une immigration depuis des populations externes susceptible d’entraîner un changement de statut existe‑t‑elle?
Inconnu
On ne connaît pas la probabilité que des graines des sous‑populations du Michigan soient transportées par le vent ou par l’eau dans l’habitat convenable au Canada.
Espèce sauvage dont les données sur l’occurrence sont de nature délicate (mise en garde à considérer)
La publication de certaines données sur l’occurrence pourrait‑elle nuire davantage à l’espèce sauvage ou à son habitat?
Non
Sans objet
Historique du statut
Historique du statut selon le COSEPAC
Espèce désignée « préoccupante » en avril 1999. Réexamen du statut : l’espèce a été désignée « menacée » en mai 2003. Réexamen du statut : l’espèce a été désignée « préoccupante » en mai 2024.
Statut et justification de la désignation
Statut
Préoccupante
Codes alphanumériques
Sans objet
Justification du changement de statut
1(i) en raison de l’augmentation des sous‑populations manipulées; 4(i,vi); 5(ii).
Justification de la désignation
Cette plante herbacée vivace atteint la limite septentrionale de son aire de répartition au Canada; il s’agit d’une espèce très restreinte sur le plan géographique qui a subi une contraction de son aire de répartition. On compte neuf sous‑populations dans l’extrême‑sud de l’Ontario. De récents relevés ont révélé l’existence d’autres sous‑populations, représentant plus de 200 000 tiges florifères connues au Canada, principalement au sein de sous‑populations transplantées. Le changement de statut reflète cette estimation à la hausse de l’abondance, des changements de la manière dont les critères sont appliqués, et de la découverte de nouvelles sous‑populations. Cependant, cette espèce est toujours menacée par la perte et la dégradation de son habitat causées par le fauchage et l’entretien des routes, des sentiers et des corridors de lignes de transport d’électricité; la suppression des incendies; l’empiétement par la végétation ligneuse découlant de la succession écologique naturelle; et le développement résidentiel.
Applicabilité des critères
A : Déclin du nombre total d’individus matures
Sans objet.
Les données sont insuffisantes pour inférer, prévoir ou présumer de manière fiable les tendances de la population. Les déclins de plus de 30 % de la zone d’occurrence et de l’IZO se sont amorcés il y a plus de 3 générations, mais on ne sait pas s’ils ont coïncidé avec un déclin de plus de 30 % du nombre d’individus matures.
B : Aire de répartition peu étendue et déclin ou fluctuation
Sans objet.
La zone d’occurrence de 7 872 km2 est inférieure au seuil de la catégorie « menacée » et l’IZO de 72 km2 est inférieur au seuil de la catégorie « en voie de disparition », mais la population n’est pas gravement fragmentée, compte plus de 10 localités et ne subit pas de fluctuations extrêmes. Il y a cependant un déclin de la zone d’occurrence et, possiblement, un déclin continu de l’IZO, du nombre de sous‑populations et du nombre de localités, ce qui expose l’espèce à un risque continu de disparition.
C : Nombre d’individus matures peu élevé et en déclin
Sans objet.
Le nombre d’individus matures est de 210 530, ce qui est supérieur au seuil de la catégorie « menacée ».
D : Très petite population totale ou répartition restreinte
Sans objet.
L’estimation de 210 530 individus matures dépasse les seuils du critère D1, et la population n’est pas vulnérable à un déclin rapide et considérable.
E : Analyse quantitative
Sans objet.
Analyse non effectuée.
L’aster très élevé peut devenir une espèce menacée si les facteurs dont on craint l’incidence négative sur sa persistance ne sont ni renversés, ni gérés avec une efficacité démontrée. Plusieurs sous‑populations ont disparu depuis la dernière évaluation de l’espèce en 2003, et l’espèce satisfait presque au critère B de la catégorie « menacée ».
Préface
Le COSEPAC a désigné l’aster très élevé comme une espèce menacée en 2003 en se fondant sur le rapport de situation de Zhang et al. (1999). Depuis cette évaluation, de nouvelles données sur l’espèce ont été recueillies, présentées dans les programmes de rétablissement provincial et fédéral (Jones, 2013; Environment and Climate Change Canada, 2017) et soumises au Centre d’information sur le patrimoine naturel (CIPN) de l’Ontario par des experts et des scientifiques communautaires. Ces données, observations et activités de recherche supplémentaires ont mené à la détermination de nouvelles sous‑populations qui n’avaient pas été incluses dans l’évaluation de 2003, ce qui a permis de dresser un portrait plus clair du nombre d’individus matures au Canada.
Dans le rapport de situation de 1999 sur l’aster très élevé au Canada, les sous-populations n’étaient pas déterminées selon les normes actuellement utilisées par le COSEPAC. En se fondant sur les normes actuelles et sur des données d’observation provenant d’un éventail de sources accessibles en 2022, la présente mise à jour du rapport de situation répertorie 15 sous‑populations au Canada (tableau 1). Dans la mesure du possible, les mêmes critères ont été appliqués aux sites énumérés en 1999 afin de permettre la comparaison entre les conditions actuelles et les conditions passées. Cependant, il est important de comprendre que les sous‑populations énumérées dans la présente mise à jour ne correspondent pas directement à celles énumérées dans le rapport de situation de 1999. En outre, le rapport de situation de 1999 ne fournissait aucune donnée sur l’abondance de l’aster très élevé à l’échelle du site, car aucune étude sur le terrain n’avait été effectuée; les renseignements sur l’abondance disponibles dans les herbiers sont généralement de nature qualitative et ne sont pas conformes à la définition d’« individu » du COSEPAC. Dans la présente mise à jour du rapport de situation, il a donc été jugé préférable de considérer l’aster très élevé comme étant simplement « présent » dans la majorité des sous‑populations en 1999 plutôt que d’en inférer l’abondance (c.‑à‑d. le nombre d’individus matures) en se fondant sur des hypothèses.
Entre 2010 et 2015, le ministère des Transports de l’Ontario (MTO) a relocalisé 130 849 tiges d’aster très élevé qui poussaient dans l’emprise de la promenade Herb Gray à deux endroits : dans de l’habitat convenable situé ailleurs dans la sous‑population de Windsor‑LaSalle, et dans le secteur du ruisseau Bear de la réserve nationale de faune de Sainte‑Claire (AMEC Foster Wheeler, 2018; Wood, 2020; Heather Barna Consulting et Dan Barcza, Sage Earth Consulting, 2022; Williams Sale Partnership Global Incorporated [WSP], 2022; Charlton, comm. pers., 2023). La surveillance continue de ces individus a permis d’obtenir des estimations quantitatives détaillées de l’abondance; ces estimations se reflètent dans les données sur l’abondance contenues dans le présent rapport lorsqu’elles satisfont aux lignes directrices du COSEPAC sur l’inclusion des populations manipulées. Les données du MTO indiquent que l’abondance de l’aster très élevé au Canada est considérablement plus grande que ce qui avait été estimé précédemment.
Historique du COSEPAC
Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d’une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale-provinciale sur la faune. Le Comité a été créé pour satisfaire au besoin d’une classification nationale des espèces sauvages en péril qui soit unique et officielle et qui repose sur un fondement scientifique solide. En 1978, le COSEPAC (alors appelé Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) promulguée le 5 juin 2003, le COSEPAC est un comité consultatif qui doit faire en sorte que les espèces continuent d’être évaluées selon un processus scientifique rigoureux et indépendant.
Mandat du COSEPAC
Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) évalue la situation, au niveau national, des espèces, des sous-espèces, des variétés ou d’autres unités désignables qui sont considérées comme étant en péril au Canada. Les désignations peuvent être attribuées aux espèces indigènes comprises dans les groupes taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons, arthropodes, mollusques, plantes vasculaires, mousses et lichens.
Composition du COSEPAC
Le COSEPAC est composé de membres de chacun des organismes responsables des espèces sauvages des gouvernements provinciaux et territoriaux, de quatre organismes fédéraux (le Service canadien de la faune, l’Agence Parcs Canada, le ministère des Pêches et des Océans et le Partenariat fédéral d’information sur la biodiversité, lequel est présidé par le Musée canadien de la nature), de trois membres scientifiques non gouvernementaux et des coprésidents des sous-comités de spécialistes des espèces et du sous-comité des connaissances traditionnelles autochtones. Le Comité se réunit au moins une fois par année pour étudier les rapports de situation des espèces candidates.
Définitions (2024)
- Espèce sauvage
- Espèce, sous-espèce, variété ou population géographiquement ou génétiquement distincte d’animal, de plante ou d’un autre organisme d’origine sauvage (sauf une bactérie ou un virus) qui est soit indigène du Canada ou qui s’est propagée au Canada sans intervention humaine et y est présente depuis au moins cinquante ans.
- Disparue (D)
- Espèce sauvage qui n’existe plus.
- Disparue du pays (DP)
- Espèce sauvage qui n’existe plus à l’état sauvage au Canada, mais qui est présente ailleurs.
- En voie de disparition (VD)*
- Espèce sauvage exposée à une disparition de la planète ou à une disparition du pays imminente.
- Menacée (M)
- Espèce sauvage susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitants ne sont pas renversés.
- Préoccupante (P)**
- Espèce sauvage qui peut devenir une espèce menacée ou en voie de disparition en raison de l'effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces reconnues qui pèsent sur elle.
- Non en péril (NEP)***
- Espèce sauvage qui a été évaluée et jugée comme ne risquant pas de disparaître étant donné les circonstances actuelles.
- Données insuffisantes (DI)****
- Une catégorie qui s’applique lorsque l’information disponible est insuffisante (a) pour déterminer l’admissibilité d’une espèce à l’évaluation ou (b) pour permettre une évaluation du risque de disparition de l’espèce.
* Appelée « espèce disparue du Canada » jusqu’en 2003.
** Appelée « espèce en danger de disparition » jusqu’en 2000.
*** Appelée « espèce rare » jusqu’en 1990, puis « espèce vulnérable » de 1990 à 1999.
**** Autrefois « aucune catégorie » ou « aucune désignation nécessaire ».
***** Catégorie « DSIDD » (données insuffisantes pour donner une désignation) jusqu’en 1994, puis « indéterminé » de 1994 à 1999. Définition de la catégorie (DI) révisée en 2006.
Le Service canadien de la faune d’Environnement et Changement climatique Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du COSEPAC.
Description et importance de l’espèce sauvage
Nom et classification
Classification actuelle1 :
Clade : Eudicotylédones
Ordre : Astérales
Famille : Astéracées
Genre : Symphyotrichum
Espèce : Symphyotrichum praealtum (Poir.) G.L. Nesom
Variétés au Canada : var. praealtum
Changements taxinomiques depuis le rapport précédent (pour les réévaluations) : Aucun changement taxinomique n’a eu lieu depuis la réévaluation de l’espèce en 2003.
Noms communsNote de bas de page 1 :
Français : aster très élevé
Anglais : Willowleaf Aster, Willow‑leaved Aster, Willow Aster, Veiny‑lined Aster
Autochtone (précisez la langue) : aucun connu
Synonymes et remarques1 :
Aster caerulescens D.C.
Aster coerulescens D.C.
Aster nebraskensis Britton
Aster novi-belgii var. litoreus A. Gray
Aster praealtus Poir.
Aster praealtus Poiret var. praealtus
Aster praealtus var. imbricatior Wiegand
Aster praealtus var. coerulescens (de Candolle) A.G. Jones
Aster salicifolius Aiton non Lam.
Aster subasper Lindl.
Symphyotrichum novi-belgii var. litoreum (A. Gray) G.L. Nesom
L’aster très élevé était communément appelé Aster praealtus jusqu’en 1994, année où il a été renommé Symphyotrichum praealtum par suite d’une révision taxinomique par G. L. Nesom. Deux variétés sont officiellement reconnues : la variété nominale S. p. var. praealtum, qui est présente dans les États du Midwest et dans l’extrême sud du Canada, et la variété S. p. var. angustior, qui est présente dans les Appalaches et le sud de la Nouvelle‑Angleterre. Trois autres variétés pourraient être reconnues une fois les études phylogénétiques en cours terminées : S. p. var. nebraskense, S. p. var. subasperum et S. p. var. texicola (Nesom, 1994, 1997; Semple et al., 2002; Brouillet et al., 2006; Semple, 2021). La seule variété présente au Canada est la S. p. var. praealtum. Dans le présent rapport, sauf indication contraire, toute référence à l’aster très élevé concerne le S. p. var. praealtum.
Description de l’espèce sauvage
L’aster très élevé (figure 1) est une angiosperme herbacée vivace pourvue d’un rhizome et haute de 1 à 1,5 m. Les « fleurs » (capitules) de l’aster très élevé sont composées de fleurs ligulées presque blanches à violet foncé et de fleurs tubulées jaunes, Les fruits sont des akènes munis chacun d’un pappus de soies fines qui facilite la dispersion. On peut trouver une description morphologique détaillée de l’aster très élevé dans Semple et al. (2002) et Brouillet et al. (2006).

Figure 1. Caractéristiques distinctives de l’aster très élevé : A) capitules à fleurs ligulées violettes et à fleurs tubulées orange; B) involucres à bractées étalées; C) dessous des feuilles présentant des nervures réticulées bien visibles; D) plante entière. Photos : William Van Hemessen.
L’aster très élevé est plus facile à reconnaître lorsque les individus sont en fleurs, mais des botanistes expérimentés peuvent l’identifier à d’autres moments de l’année grâce aux caractéristiques de ses feuilles, notamment ses feuilles étroites avec des nervures réticulées distinctives sur le dessous, ainsi qu’à sa croissance par rhizomes. Pour identifier correctement l’aster très élevé, il faut examiner attentivement plusieurs caractéristiques morphologiques, car il peut être facilement confondu avec d’autres espèces semblables comme l’aster robuste (Symphyotrichum firmum), l’aster lancéolé (S. lanceolatum), l’aster de Nouvelle‑Angleterre (S. novae‑angliae), l’aster de New York (S. novi‑belgii) et l’aster ponceau (S. puniceum). L’aster améthyste (S. xamethystinum), une espèce hybride, ressemble aussi, à première vue, à l’aster très élevé. Aucune caractéristique ne permet à elle seule de distinguer immédiatement l’aster très élevé des espèces semblables présentes au Canada; il faut donc utiliser une combinaison de caractéristiques pour que les observations soient vérifiables.
Unités désignables
Au Canada, l’aster très élevé se trouve entièrement dans une seule aire écologique nationale du COSEPAC (plaines des Grands Lacs) et constitue une seule unité désignable (UD). La totalité de la population canadienne d’aster très élevé est constituée de la variété nominale praealtum. Les 15 sous‑populations mentionnées dans le présent rapport sont toutes situées dans le sud de l’Ontario, relativement près les unes des autres. La plus grande distance séparant des sous‑populations canadiennes (y compris les sous‑populations existantes, disparues et historiques [présumées existantes]) est d’environ 65 km. Rien n’indique l’existence de caractères ou de marqueurs héréditaires qui permettraient de distinguer clairement une UD présumée des autres UD, et rien n’indique qu’il s’est écoulé suffisamment de temps pour que la sélection naturelle ou la dérive génétique soient susceptibles d’avoir produit des unités distinctes sur le plan de l’évolution. Il n’existe aucune donnée probante concernant le caractère important d’une UD présumée, car l’espèce ne possède apparemment pas de caractères héréditaires adaptatifs ni d’histoire évolutive qui ne se trouveraient nulle part ailleurs au Canada. La fragmentation anthropique de l’habitat est abordée dans les sections Menaces et Dispersion.
Importance de l’espèce
Aucune valeur culturelle ou commerciale particulière n’a été accordée à l’aster très élevé. D’autres asters ont été utilisés comme composants de médicaments contre la fièvre (Moerman, 1998), mais cette utilisation n’est pas attribuée à l’aster très élevé de façon spécifique. L’espèce est parfois cultivée comme plante ornementale, mais elle n’est pas répandue dans les pépinières.
On ne connaît aucune espèce sauvage qui dépende exclusivement de l’aster très élevé. Dans les sous‑populations canadiennes, l’espèce constitue rarement une composante majeure des communautés végétales dont elle fait partie, et elle n’est pas abondante non plus par rapport aux autres espèces d’asters. Son importance comme plante‑hôte pour les invertébrés qui se nourrissent d’asters ou se reproduisent sur des asters est probablement faible, tout comme son importance comme plante fourragère.
Les sous‑populations d’aster très élevé au Canada se trouvent à la limite nord de l’aire de répartition mondiale de l’espèce. Les populations qui se trouvent aux confins de l’aire de répartition d’une espèce peuvent être importantes pour sa future capacité d’adaptation (Lesica et Allendorf, 1995).
Connaissances autochtones
Les connaissances traditionnelles autochtones (CTA) sont fondées sur les relations. Elles comportent des renseignements sur les relations écologiques entre les humains et leur environnement, y compris des caractéristiques des espèces, des habitats et des sites. Les lois et protocoles en matière de relations humaines avec l’environnement se transmettent par des enseignements et des récits et par les langues autochtones, et peuvent être fondés sur des observations à long terme. Les noms de lieux fournissent des renseignements sur les territoires de récolte, les processus écologiques, l’importance spirituelle ou les produits récoltés qui sont associés à ces lieux. Les CTA peuvent permettre de déterminer les caractéristiques du cycle vital de l’espèce ou les différences permettant de distinguer des espèces semblables.
Importante culturelle pour les peuples autochtones
Le présent rapport ne contient pas de CTA propres à l’espèce. Cependant, l’aster très élevé a de l’importance pour les peuples autochtones, qui reconnaissent l’interrelation de toutes les espèces au sein de l’écosystème.
Répartition
Aire de répartition mondiale
L’aster très élevé est indigène en Amérique du Nord, où son aire de répartition s’étend du nord du Mexique, au sud‑ouest, au New Hampshire, au nord‑est (voir la figure 2). Les deux variétés acceptées (S. p. var. praealtum et S. p. var. angustior) se trouvent dans des régions géographiquement distinctes (figure 2; Weakley, 2020; Semple, 2021). L’aster très élevé a été introduit à l’extérieur de son aire de répartition indigène et a été observé en culture partout en Amérique du Nord et dans le nord de l’Europe. Les occurrences de l’aster très élevé qui sont apparemment naturalisées à l’extérieur de son aire de répartition indigène ont été plantées délibérément ou sont des échappées de cultures, mais certaines sont d’origine inconnue (Hinds, 2000; Semple et al., 2002; Brouillet et al., 2006).

Figure 2. Répartition de l’aster très élevé (Symphyotrichum praealtum) en Amérique du Nord (Smith, 2016).
Description longue
La carte montre que la majeure partie de l’aire de répartition de l’aster très élevé se trouve aux États‑Unis. L’espèce y est présente dans deux zones distinctes. L’une de ces zones s’étend le long et à l’est des Appalaches, depuis la région de Boston (au nord) jusqu’à juste au nord d’Atlanta (au sud). L’autre zone est plus grande et s’étend à l’ouest des Appalaches. Au nord, cette zone va jusqu’au Dakota du Sud, au Minnesota, au Wisconsin et au Michigan. Elle englobe en grande partie les États du centre est et, au sud, va jusqu’en Floride, longe le golfe du Mexique et traverse le centre du Texas jusqu’à sa frontière avec le Mexique. Une petite partie de l’aire de répartition se trouve également dans le nord du Mexique.
Aire de répartition canadienne
Moins de 1 % de l’aire de répartition mondiale de l’aster très élevé se trouve au Canada, où on ne le rencontre à l’état naturel que dans l’extrême sud‑ouest de l’Ontario (figure 3). La sous‑population la plus au nord et la plus à l’est au Canada se trouvait à 43,2° N dans le comté de Perth, en Ontario, mais cette sous‑population n’a pas été retrouvée lors des travaux de terrain de 2022 et elle est considérée comme disparue. La sous‑population existante la plus au nord se trouve à 43,0° N à Point Edward, en Ontario, et la sous‑population existante la plus à l’est, à 81,2° O à Port Stanley, en Ontario. La sous‑population existante la plus au sud se trouve à 42,0° N à Harrow, en Ontario, et la sous‑population existante la plus à l’ouest, à 83,1° O à Windsor et à LaSalle, en Ontario. Il y a une occurrence historique au Nouveau-Brunswick, mais il s’agirait d’une introduction éphémère qui n’a pas persisté (Hinds, 2000).

Figure 3. Zone d’occurrence et indice de zone d’occupation (IZO), fondés sur les sites existants et historiques (présumés existants) (2022). Carte créée par A. Filion (Secrétariat du COSEPAC, mars 2024).
Description longue
La carte montre sept sites abritant des sous‑populations existantes d’aster très élevé. La légende indique que les sources des données sur ces sous‑populations sont le COSEPAC (2022), avec 28 observations faites entre 2003 et 2022, et le CIPN (2022), avec 135 observations faites au cours de la même période. Un polygone montre la zone d’occurrence de 7 872 kilomètres carrés (km2). À l’intérieur et juste à l’extérieur de ce polygone, on peut voir l’emplacement de six sous‑populations disparues, et à l’intérieur du polygone, l’emplacement de deux sous‑populations historiques. À l’extrémité ouest du polygone se trouve la sous‑population existante présentant le plus grand nombre d’observations, et le site en question est agrandi dans un encadré. L’agrandissement comprend la plupart des observations provenant des deux sources de données et montre les 12 carrés de grille ayant permis d’obtenir un indice de zone d’occupation (IZO) total de 72 km2. La carte ne comprend pas de noms d’administrations ou de coordonnées géographiques aux fins d’orientation.
Selon la meilleure information accessible, y compris les travaux de terrain et les sources secondaires décrites dans le présent rapport, 15 sous‑populations d’aster très élevé sont répertoriées au Canada (tableau 1). En 2022, sept de ces sous‑populations étaient existantes, six étaient présumées disparues, et deux étaient historiques. On ne connaît pas la situation de la sous‑population située à l’île Walpole, mais on croit qu’elle est toujours existante parce qu’elle a été observée pour la dernière fois en 2008 et qu’il y reste de l’habitat convenable en abondance. Les sous‑populations de Cedar Creek, Marshfield Woods et Port Stanley comptent une seule colonie et ne sont donc peut‑être pas viables sur le plan reproductif. La sous‑population du parc provincial Rondeau n’a pas été observée depuis 1956 et est peut‑être disparue.
No de la sous‑pop. |
Nom de la sous‑pop. |
Nos des OE du CIPN |
Situation actuelle |
Situation en 1999 (le cas échéant) |
Date de la dernière observation |
Date du dernier relevé |
Propriété |
Abondance estimée : (colonies) individus matures |
Superficie de l'habitat convenable (ha) |
Évaluation des menaces |
Nbre de localités |
Remarques générales |
||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1999 |
2012 |
2017 |
2019 |
2022 |
||||||||||||
1 |
4th Concession, Ellice |
93610 |
Disparue |
Existante |
1983-10-02 |
2022-10-10 |
Municipalité |
Présente |
– |
– |
– |
0 |
< 1 |
Sans objet | Sans objet | Il y a très peu d’habitat convenable dans les environs, à l’exception des fossés longeant les routes, qui sont très perturbés. L’occurrence est très éloignée de la mention vérifiable la plus proche. |
2 |
Mount Brydges |
22524 |
Disparue |
Existante |
1992-09-02 |
2022-10-09 |
Municipalité |
Présente |
– |
– |
– |
0 |
< 1 |
Sans objet | Sans objet | Les rédacteurs du rapport ont parcouru le chemin Avro à deux reprises, mais aucun individu de l’espèce n’a été trouvé. |
3 |
Cairngorm |
22525 |
Disparue |
Disparue ou inconnue |
1960-10-08 |
2022-09-30 |
Municipalité |
– |
– |
– |
– |
0 |
< 1 |
Sans objet | Sans objet | L’identification est correcte, mais les renseignements sur le site de collecte (« Cairngorm ») ne sont pas très détaillés. Le village de Cairngorm et plusieurs routes avoisinantes ont fait l’objet de recherches en 2022, mais aucun individu de l’espèce n’a été trouvé. |
4 |
Point Edward |
93612 |
Existante |
Disparue ou inconnue |
2022-10-01 |
2022-10-01 |
Municipalité |
– |
– |
– |
– |
(5) 410 |
125 |
7.3 Autres modifications de l’écosystème (succession naturelle, fauchage, entretien des routes/sentiers) 7.1 Incendies et suppression des incendies (suppression des incendies) 8.2 Espèces indigènes problématiques |
3 |
Sans objet |
5 |
Oil Springs |
117628 |
Disparue |
Sans objet |
2004-10-01 |
2022-09-30 |
Entité privée |
– |
Présente |
– |
– |
0 |
25 |
Sans objet | Sans objet | La dernière observation comprend des renseignements détaillés sur le site de collecte, et les rédacteurs du rapport sont convaincus qu’ils ont visité l’emplacement exact où l’aster très élevé avait été observé. L’habitat à cet endroit est atypique par rapport à celui des occurrences vérifiables de l’aster très élevé (sol argileux et site riverain). Les rédacteurs du rapport croient que cette observation pourrait être fondée sur une mauvaise identification d’individus d’aster robuste, mais il est impossible de le confirmer. |
6 |
Île Squirrel |
22526 |
Historique |
Disparue ou inconnue |
1916-09-10 |
Sans objet |
Réserve indienne |
– |
– |
– |
– |
– |
2000 |
Sans objet | Sans objet | Sans objet |
7 |
Île Walpole |
1718 |
Historique |
Existante |
1986-10-22 |
Sans objet |
Réserve indienne |
Présente |
– |
– |
– |
– |
10 000 |
Sans objet | Sans objet | Sans objet |
8 |
Port Stanley |
Candidate |
Existante |
Sans objet |
2022-10-11 |
2022-10-11 |
Municipalité |
– |
– |
– |
Présente |
(1) 1 000 |
< 1 |
7.3 Autres modifications de l’écosystème (fauchage, entretien des routes/sentiers) |
1 |
Sans objet |
9 |
Muirkirk |
93609 |
Disparue |
Existante |
1991-09-26 |
2022-09-30 |
Entité privée |
Présente |
– |
– |
– |
0 |
< 1 |
Sans objet | Sans objet | La dernière observation comprend des renseignements détaillés sur le site de collecte, et les rédacteurs du rapport sont convaincus qu’ils ont visité l’emplacement exact où l’aster très élevé avait été observé. |
10 |
Parc provincial Rondeau |
93611 |
Disparue |
Disparue |
1956-00-00 |
Sans objet |
Province |
– |
– |
– |
– |
– |
Inconnue |
Sans objet | Sans objet | Sans objet |
11 |
Cedar Creek |
1716 |
Existante |
Existante |
2022-10-02 |
2022-10-02 |
Municipalité |
Présente |
Présente |
Présente |
Présente |
(1) 1 000 |
75 |
7.3 Autres modifications de l’écosystème (succession naturelle, fauchage, entretien des routes/sentiers) |
1 |
Les rédacteurs du rapport ont retrouvé en 2022 l’occurrence observée en 2018. Deux occurrences plus anciennes n’ont pu être retrouvées, mais ces observations ne comprennent pas de renseignements détaillés sur leur emplacement; il est donc possible qu’elles réfèrent à la même occurrence observée en 2018 et en 2022. |
12 |
Ruisseau Big |
117625 |
Existante |
Sans objet |
2022-10-02 |
2022-10-02 |
Office de protection de la nature |
– |
– |
– |
(2) |
(2) 200 |
275 |
7.3 Autres modifications de l’écosystème (succession naturelle) 7.1 Incendies et suppression des incendies (suppression des incendies) 8.2 Espèces indigènes problématiques |
2 |
Sans objet |
13 |
Marshfield Woods |
117627 |
Existante |
Sans objet |
2022-10-02 |
2022-10-02 |
Office de protection de la nature |
– |
Présente |
– |
– |
(1) 100 |
150 |
7.3 Autres modifications de l’écosystème (succession naturelle) 7.1 Incendies et suppression des incendies (suppression des incendies) 8.2 Espèces indigènes problématiques |
3 |
L’emplacement de la dernière observation en bordure de route a fait l’objet d’une recherche en 2022, mais aucun aster très élevé n’a été trouvé. Des recherches ont été effectuées dans une réserve adjacente, la réserve naturelle Marianne Girling (Conservation de la nature Canada), et une seule colonie d’aster très élevé y a été trouvée le long d’une vieille allée. |
14 |
6 th Concession, Colchester |
Sans objet |
Existante |
Sans objet |
2022-10-08 |
2022-10-08 |
Entité privée |
– |
– |
– |
– |
(5) 140 |
< 1 |
7.3 Autres modifications de l’écosystème (fauchage, entretien des routes/sentiers) |
1 |
Nouvelle sous‑population découverte par les rédacteurs du rapport en 2022. |
15 |
Windsor‑LaSalle |
12305 12309 93613 117624 117630 Candidates |
Existante |
Existante |
2022-10-07 |
2022-10-07 |
Diverse (province, municipalités et entités privées) |
(16) 208 |
(12) 156 |
(47) 611 |
(134) 1 742 [564 323 tiges] 36 % en fleurs = 203 156 (estimation du MTO) Total 1 742+ 203 156 = 204 898 |
181 196 (estimation de 2020 du MTO) (366) 25 100 (observations par les rédacteurs du rapport) (474) 26 484 (observations par les rédacteurs du rapport + données du CIPN) Total : 181 196+ 26 484 = 207 680 |
10 000 |
7.3 Autres modifications de l’écosystème (succession naturelle, fauchage, entretien des routes/sentiers) 1.1 Zones résidentielles et urbaines 1.3 Zones touristiques et récréatives 7.1 Incendies et suppression des incendies (suppression des incendies) 8.2 Espèces indigènes problématiques |
500 |
Cette sous‑population comprend plusieurs occurrences d’élément (OE), des OE candidates, des observations antérieures faites par d’autres personnes ainsi que de nouvelles observations faites par des chercheurs en 2022. Dans cette sous‑population, toutes les occurrences sont séparées par moins de 4 km, et la plupart sont séparées par moins de 1,5 km. Il est probable que d’autres occurrences seront découvertes, ce qui viendra appuyer le fait de considérer les occurrences de Windsor‑LaSalle comme une seule sous‑population. Toute l’emprise de la promenade Herb Gray se trouve dans cette sous‑population, et des individus qui poussaient dans cette emprise ont été transplantés à proximité, au sein de la même sous‑population. La seule exception concerne les individus transplantés dans la réserve nationale de faune de Sainte‑Claire, où ils n’ont pas persisté. |
Totaux |
(21) 273 |
(16) 208 |
(48) 624 |
204 898 |
210 530 |
Sans objet | Sans objet | 511 |
Sans objet |
Au Canada, l’aster très élevé est parfois planté à l’extérieur de son aire de répartition naturelle, dans les jardins et dans le cadre de projets de naturalisation. Les occurrences cultivées ne sont pas incluses dans le présent rapport. Les individus qui ont été transplantés dans le cadre des mesures de rétablissement et des exigences en matière de permis associées à l’aménagement de la promenade Herb Gray à Windsor et à LaSalle, en Ontario, sont établis et se reproduisent dans leurs sites de transplantation au sein de la sous‑population de Windsor‑LaSalle (Wood, 2020; Williams Sale Partnership Global Incorporated [WSP], 2022; Charlton, pers. comm., 2023). Conformément aux lignes directrices concernant les espèces sauvages manipulées (COSEWIC, 2018), ces individus ont été inclus dans le présent rapport de situation. Les individus qui ont été transplantés dans la réserve nationale de faune (RNF) de Sainte‑Claire (secteur du ruisseau Bear) ne semblent pas se reproduire (AMEC Foster Wheeler, 2018; Heather Barna Consulting et Dan Barcza, Sage Earth Consulting, 2022); conformément à ces lignes directrices, ils n’ont pas été pris en compte dans les critères quantitatifs appliqués dans le présent rapport.
La sous‑population de Windsor‑LaSalle est la plus grande sous‑population au Canada sur le plan de la superficie et de l’abondance. Elle comprend des individus qui ont été transplantés ailleurs dans la sous‑population dans le cadre de l’aménagement de la promenade Herb Gray. Les sous‑populations de Port Stanley et de Point Edward constituent des zones d’importance, car elles se trouvent à la périphérie de l’aire de répartition de l’espèce au Canada; cette aire pourrait donc augmenter ou diminuer en fonction de la persistance de ces sous‑populations. En 2022, on a constaté que les sous‑populations de Port Stanley et de Point Edward étaient peu abondantes et qu’elles risquaient de disparaître.
La répartition de l’aster très élevé a été documentée en détail dans la région de Windsor et de LaSalle. Cependant, les autres sous‑populations sont moins bien documentées, et il se peut que d’autres individus soient présents sur des terres qui n’ont pas été visitées lors des travaux de terrain réalisés aux fins du présent rapport. Bien que la découverte d’autres individus dans ces zones puisse réduire les discontinuités dans l’aire de répartition existante, elle ne devrait pas permettre d’étendre l’aire de répartition de l’espèce en Ontario. Comme l’espèce ne se limite pas à une gamme restreinte de milieux, il n’est pas possible d’effectuer des relevés dans tout l’habitat potentiellement convenable en Ontario.
Structure de la population
Dans le présent document, le terme « population » désigne comme une seule unité tous les individus d’aster très élevé présents au Canada. Les sous‑populations sont définies comme des groupes géographiquement distincts au sein de la population canadienne entre lesquels il y aurait peu d’échanges démographiques ou génétiques (d’ordinaire, un gamète par année ou moins). Par « site », on entend une seule propriété ou plusieurs propriétés possédées et gérées par la même entité. La sous‑population correspond aux normes sur la délimitation des occurrences d’élément de végétaux fondée sur l’habitat (NatureServe, 2020), aux termes desquelles une sous‑population est définie comme un groupe d’occurrences séparées par moins de 1 km; ou séparées par 1 à 3 km sans discontinuité de plus de 1 km de l’habitat convenable; ou séparées par 3 à 10 km si elles sont reliées par un écoulement d’eau linéaire, sans discontinuité de plus de 3 km de l’habitat convenable.
L’aster très élevé est une espèce rhizomateuse qui forme des colonies comportant de multiples tiges clonales, florifères et non florifères. Des études sur l’aster lancéolé, une espèce rhizomateuse étroitement apparentée, indiquent que les tiges clonales sont espacées d’au plus 15 cm les unes des autres (Chmielewski et Semple, 2001). Bien qu’au sein d’une colonie, les tiges soient génétiquement identiques (colonie clonale), les rédacteurs du présent rapport considèrent que chaque tige florifère est un « individu mature », ce qui est conforme aux définitions actuellement acceptées de l’UICN et du COSEPAC.
Zone d’occurrence et zone d’occupation
Zone d’occurrence actuelle :
La superficie de la zone d’occurrence actuelle de l’aster très élevé au Canada est de 7 872 km2, valeur calculée selon la méthode du plus petit polygone convexe englobant les sous‑populations existantes ou présumées existantes (historiques; figure 3). Il s’agit là d’un déclin de 36,3 % par rapport aux 12 358 km2 calculés dans le cadre de l’évaluation précédente (Zhang et al., 1999; figure 4). La superficie de la zone d’occurrence historique, fondée sur toutes les occurrences connues, est de 13 319 km2 (figure 4).

Figure 4. Zone d’occurrence comprenant toutes les sous‑populations (existantes ou inconnues en 1999). Carte créée par A. Filion (Secrétariat du COSEPAC, mars 2024).
Description longue
La carte montre 15 sites abritant des sous‑populations existantes ou inconnues d’aster très élevé. La légende indique que les sources des données sur ces sous‑populations sont le COSEPAC (2022), avec 28 observations, et le CIPN (2022), avec 160 observations. Un polygone montre la zone d’occurrence de 12 358 kilomètres carrés (km2). Les côtés du polygone correspondent aux municipalités de Stratford, Sarnia, Windsor et Leamington et à la côte nord du lac Érié, au sud‑ouest de Stratford. La majorité des observations sont regroupées à l’extrémité ouest du polygone, à Windsor et dans les environs. Un encadré présentant cette zone agrandie montre les 13 carrés de grille ayant permis d’obtenir un indice de zone d’occupation (IZO) total de 108 km2.
IZO actuel :
L’indice de zone d’occupation (IZO) au Canada est de 72 km2, valeur calculée à l’aide d’une grille à carrés de 2 km de côté tracée sur les occurrences existantes et présumées existantes (inconnues) (figure 3). Cela représente 48 km2 dans la région de Windsor et 24 km2 dans le reste de la province. Il s’agit là d’une augmentation par rapport aux 56 km2 calculés dans le cadre de l’évaluation précédente (Zhang et al., 1999); toutefois, si les nouvelles sous‑populations étaient existantes en 1999 mais n’avaient pas encore été découvertes, l’IZO total au Canada aurait été de 108 km2, et il y aurait alors un déclin global de 33,3 % au Canada.
Fluctuations et tendances de la répartition
La zone d’occurrence actuelle de l’aster très élevé est 36,3 % plus petite qu’en 1999 (où elle était de 12 358 km2), et si l’on inclut tous les sites connus, elle représente un déclin de 40,94 % (par rapport à 13 319 km2) (tableau 1; figure 5). L’IZO actuel est 35,7 % plus faible que par le passé (où il était de 112 km2) si l’on inclut tous les sites connus, y compris les sites disparus depuis la dernière évaluation (tableau 1; figure 3). Voici un résumé des changements survenus dans la situation des sous‑populations depuis Zhang et al. (1999) :
- Deux sous‑populations qui étaient existantes en 1999 (no 11–Cedar Creek et no 15–Windsor‑LaSalle) étaient toujours existantes en 2022
- Trois sous‑populations qui étaient existantes en 1999 (no 1 à 4th Concession, Ellice; no 2–Mount Brydges; et no 9–Muirkirk) n’ont pu être retrouvées lors des travaux de terrain de 2022 et elles sont considérées comme disparues
- Une sous‑population que l’on croyait disparue en 1999 (no 4–Point Edward) a été redécouverte lors des travaux de terrain de 2022
- La sous‑population de l’île Walpole (no 7) était répertoriée comme étant existante en 1999, mais elle n’a pas été visitée en 2022. La situation de la sous‑population de l’île Squirrel (no 6) était considérée comme inconnue ou « disparue » en 1999. On suppose que ces sous‑populations sont toujours existantes, car il semble y avoir de l’habitat convenable en abondance, et aucune modification évidente de la couverture terrestre n’est visible sur les images historiques des sites
- Quatre nouvelles sous‑populations (no 8–Port Stanley, no 12–ruisseau Big, no 13–Marshfield Woods et no 14–tth Concession, Colchester) ont été découvertes depuis 1999. On croit qu’elles étaient déjà existantes en 1999, mais qu’elles n’avaient pas encore été détectées; elles n’ont donc pas été incluses dans le rapport de situation de 1999. Ces sous‑populations étaient toujours existantes en 2022
- La situation de la sous‑population du parc provincial Rondeau (no 10) était considérée comme inconnue ou « disparue » en 1999. Cette sous‑population n’a pas été visitée en 2022, mais elle n’a pas été signalée depuis 1956 et elle est considérée comme disparue
- La sous‑population de Cairngorm (no 3), dont la situation était inconnue ou « disparue » en 1999, n’a pu être retrouvée lors des travaux de terrain de 2022 et elle est considérée comme disparue
- La sous‑population d’Oil Springs (no 5) a été découverte depuis la publication du rapport précédent, mais elle est maintenant considérée comme disparue
On ne dispose pas d’analyses quantitatives qui permettent d’estimer la probabilité de disparition de la planète en se fondant sur ce que l’on sait du cycle vital, des besoins en matière d’habitat, des menaces et des possibilités de gestion. Comme on ne connaît pas l’âge des individus, aucune tendance n’a pu être calculée quant aux changements dans les taux de mortalité ou de recrutement au fil du temps.
Biologie et utilisation de l’habitat
Peu de recherches ont été menées sur le cycle vital et la reproduction de l’aster très élevé comparativement à des espèces étroitement apparentées comme l’aster lancéolé (Chmielewski et Semple, 2001; Nesic et al., 2022). Les renseignements figurant dans la présente section sont fondés sur les meilleures connaissances disponibles sur l’aster très élevé, mais ils ont été largement inférés des connaissances sur l’aster lancéolé et d’autres espèces.
Cycle vital et reproduction
L’aster très élevé est une plante herbacée vivace à rhizome qui forme de grandes colonies clonales, ce qui rend difficile l’estimation de son abondance (voir Structure de la population). L’aster très élevé fleurit à la fin de l’automne, entre la fin de septembre et octobre, mais il peut parfois fleurir jusqu’en novembre (Jones, 2013). Les individus clonaux se propagent facilement dans un habitat convenable.Note de bas de page 2 L’aster lancéolé, une espèce étroitement apparentée, produit des tiges clonales espacées d’au plus 15 cm, et on suppose que l’aster très élevé a une morphologie similaire (Chmielewski et Semple, 2001).
On ignore combien de temps prend un individu d’aster très élevé issu d’une graine pour atteindre la maturité sexuelle (c.‑à‑d. combien de temps s’écoule entre la germination et la floraison). Les espèces étroitement apparentées produisent généralement des fleurs au cours de leur première année de croissance, mais la floraison peut prendre jusqu’à deux ans (Chmielewski et Semple, 2001).
L’aster très élevé est monoïque, mais l’autopollinisation ne produit généralement pas de fruits viables. La pollinisation croisée (c.‑à‑d. la pollinisation par des individus génétiquement différents) est généralement nécessaire pour produire des graines viables (Jones, 1978). Les grandes colonies comptant de multiples tiges florifères ne peuvent produire que très peu de graines (Zhang et al., 1999). Le pollen est principalement dispersé par des insectes comme les hyménoptères (abeilles et guêpes), les diptères (mouches) et les lépidoptères (papillons diurnes et nocturnes). Les akènes de l’aster très élevé sont dispersés par le vent grâce à leur pappus de soies fines.
On ignore pendant combien de temps les graines de l’aster très élevé demeurent viables dans le réservoir de graines, mais les graines de la plupart des asters ont une durée de vie relativement courte et demeurent généralement viables quatre ans tout au plus (Jones, 1978; Cullina, 2000; Chmielewski et Semple, 2001). On suppose donc que les graines de l’aster très élevé ne persistent pas plus de quatre ans dans le réservoir de graines. Les taux de germination ainsi que les conditions environnementales qui favorisent la germination des graines de l’aster très élevé constituent une autre lacune dans les connaissances (Environment and Climate Change Canada, 2017). Des études sur l’aster lancéolé ont permis d’observer un taux de germination maximal de 88 % lorsque la germination était optimisée par des régimes de température diurnes de 15 à 30 °C et de 20 à 35 °C (Nesic et al., 2022). Ce taux de germination serait similaire chez l’aster très élevé.
L’âge moyen et l’âge maximal des individus d’aster très élevé sont inconnus et difficiles à déterminer, car même si la colonie persiste, il se peut que les tiges‑mères soient mortes. La durée d’une génération (c.‑à‑d. l’âge moyen des individus dans la population) est de deux à trois ans (Zhang et al., 1999). Aux fins du présent rapport de situation, la durée d’une génération est considérée comme étant de trois ans en ce qui concerne les tiges d’une colonie. Il convient de noter que les genets vivent beaucoup plus longtemps.
Besoins en matière d’habitat
Dans son aire de répartition naturelle, l’aster très élevé se rencontre dans divers milieux ouverts à partiellement boisés et humides à mésiques, notamment les bords de routes, les prés, les prairies, les savanes, les boisés, les fourrés et les berges (Deam, 2002; Brouillet et al., 2006; Yatskievych, 2006; Reznicek et al., 2011; Semple, 2021; Michigan Natural Features Inventory [MNFI], 2022). Dans le sud‑est des États-Unis, il est associé aux sites calcaires (Yatskievych, 2006; Weakley, 2020). Au Canada, l’espèce se rencontre le plus souvent dans les prairies humides à herbes hautes, mais on la trouve aussi en bordure de route, dans des champs abandonnés et dans d’autres sites ayant déjà été perturbés (Zhang et al., 1999). Comme son coefficient d’humidité est de –3, elle est considérée comme une espèce facultative des milieux humides (Oldham et al., 1995). Le pH du sol n’a pas été analysé dans les sous‑populations canadiennes.
D’après les observations faites sur le terrain en 2022 par les rédacteurs du rapport, les sous‑populations canadiennes d’aster très élevé semblent être fortement associées aux sols sableux. Toutes les sous‑populations existantes, sauf deux, se trouvent sur des sols cartographiés comme étant du sable ou du loam sableux dans les levés pédologiques réalisés par les comtés (Richards et al., 1949; Matthews et al., 1957; Schut, 1992). Les deux exceptions sont des sous‑populations qui se trouvent sur des sols cartographiés comme étant de l’argile, mais dans ces sous‑populations, les occurrences de l’aster très élevé sont associées à des microsites sableux et graveleux (des monticules sableux‑graveleux émergeant du substrat argileux ou le lit de gravier d’un sentier ferroviaire).
Les espèces associées les plus fréquemment observées dans les sous‑populations canadiennes d’aster très élevé sont le pâturin comprimé (Poa compressa), le cornouiller à grappes (Cornus racemosa), l’aster poilu (Symphyotrichum pilosum), l’aster éricoïde (S. ericoides), l’aster de Nouvelle‑Angleterre, l’aster lancéolé, le sumac vinaigrier (Rhus typhina) et la verge d’or haute (Solidago altissima).
Dispersion
L’aster très élevé est pollinisé par les insectes, et ses graines sont dispersées par le vent au moyen d’un pappus de soies en forme de panache. La pollinisation croisée entre les colonies est nécessaire à la production de graines (Jones, 1978; Chmielewski et Semple, 2001). La fréquence de pollinisation croisée par les insectes n’a pas été étudiée chez l’aster très élevé. Dans les grandes colonies d’aster lancéolé, la pollinisation croisée est rare, car les pollinisateurs sont rassasiés après avoir visité une seule colonie, ce qui élimine la nécessité de visiter d’autres colonies (Chmielewski et Semple, 2001). La densité de tiges d’aster très élevé et la superficie qu’elles occupent peuvent donc influer sur le succès de la pollinisation en raison de la satiété des pollinisateurs (c.‑à‑d., il se peut que la pollinisation croisée soit moins efficace entre les grandes colonies).
On ne connaît pas la distance de dispersion habituelle des graines d’aster très élevé. La dispersion des graines d’asters par le vent sur de longues distances est probablement limitée par des obstacles tels que les forêts et les bâtiments, mais elle pourrait parfois se produire (par exemple sur plusieurs kilomètres) lorsque des vents forts entraînent les graines à des hauteurs qui dépassent celles des obstacles physiques (Sheldon et Burrows, 1973; Soons et al., 2004).
Relations interspécifiques
Comme les autres asters, l’aster très élevé est pollinisé par diverses espèces d’insectes généralistes, notamment des abeilles, des bourdons, des mouches, des guêpes, des papillons diurnes et des papillons nocturnes (Chmielewski et Semple, 2001). On a observé que les abeilles domestiques (Apis mellifera) visitaient les asters plus fréquemment que d’autres fleurs sauvages, mais on ne connaît pas l’importance de ces insectes par rapport aux autres pollinisateurs (Blackwell et Powell, 1981; Chmielewski et Semple, 2001).
Aucune espèce sauvage ne semble dépendre exclusivement de l’aster très élevé pour se nourrir ou se reproduire, mais on sait que le genre Symphyotrichum abrite une grande diversité d’insectes, dont au moins 6 espèces d’abeilles se nourrissant exclusivement de nectar de Symphyotrichum, et au moins 20 arthropodes galligènes vivant exclusivement sur des Symphyotrichum (Fowler, 2016; Gallformers Contributors, 2022). On ne croit pas que l’aster très élevé soit une plante fourragère importante pour les mammifères, les oiseaux ou d’autres vertébrés, mais on suppose que des herbivores comme le cerf de Virginie (Odocoileus virginianus) le consomment de façon opportuniste. Aucun signe de broutage par des vertébrés n’a été observé sur l’aster très élevé lors des travaux de terrain de 2022.
Prédateurs et compétiteurs :
Les cerfs de Virginie et d’autres herbivores généralistes peuvent être considérés comme des prédateurs.
Adaptations physiologiques, comportementales et autres
On suppose que l’aster très élevé est semblable à l’aster lancéolé en ce sens qu’il présente un taux de croissance relativement rapide; que les individus issus de graines produisent souvent des fleurs au cours de leur première année de croissance; et qu’il produit chaque année, à partir de rhizomes, de multiples tiges clonales à 15 cm ou moins de la plante‑mère (Chmielewski et Semple, 2001). Comme les autres asters, l’aster très élevé monte en graines (c.‑à‑d. qu’il produit rapidement des tiges aériennes à partir de bourgeons du rhizome) dans des conditions environnementales optimales. On suppose donc que le taux de croissance des individus n’est pas étroitement lié au climat (par exemple température ou précipitations annuelles), car seule une courte période de conditions optimales de température et/ou d’humidité est nécessaire pour qu’un individu puisse fleurir et se reproduire.
La nature coloniale de l’aster très élevé rend les individus résilients face aux perturbations à petite échelle (par exemple fauchage) qui détruisent les tiges aériennes ou sectionnent les rhizomes (Chmielewski et Semple, 2001). Dans les colonies d’autres espèces d’asters, le sectionnement des rhizomes a des effets négligeables sur la survie ou le taux de croissance des individus; il pourrait même favoriser la survie des tiges individuelles en réduisant la compétition au sein de la colonie (Schmid et Bazzaz, 1987).
Les graines d’aster très élevé qui sont libérées contiennent des embryons pleinement développés; on suppose donc qu’elles peuvent germer sans stratification, comme chez l’aster lancéolé et d’autres espèces étroitement apparentées (Chmielewski et Semple, 2001).
L’aster très élevé se rencontre principalement dans des milieux ouverts; on suppose donc qu’il est intolérant à l’ombre. Les effets de l’ombre sur les colonies d’aster très élevé n’ont pas été étudiés, mais les travaux effectués sur le terrain en 2022 ont permis d’observer que les colonies qui poussaient dans des fourrés portaient moins de tiges florifères que les colonies voisines qui poussaient en milieu ouvert. Ces résultats reflètent ceux de certaines études sur des espèces semblables, selon lesquelles les individus poussant en milieu ombragé portent moins de tiges florifères, ont des rhizomes moins gros et voient leurs rhizomes plus fréquemment détruits en hiver (Chmielewski et Semple, 2001).
Comme l’aster très élevé se rencontre rarement dans les sites secs, on suppose qu’il est relativement intolérant à la sécheresse.
Facteurs limitatifs
Les facteurs limitatifs ne sont généralement pas d’origine humaine et comprennent des caractéristiques intrinsèques qui rendent l’espèce moins susceptible de réagir favorablement aux activités de conservation. Les facteurs limitatifs peuvent devenir des menaces s’ils entraînent un déclin de la population. Les principaux facteurs limitatifs chez l’aster très élevé ont été précisés dans les sections précédentes et comprennent :
- l’intolérance à l’ombre (la succession naturelle, sous l’effet de laquelle les milieux ouverts deviennent des fourrés et des boisés, peut nuire à la survie et compromettre le succès reproducteur) (voir Adaptations physiologiques, comportementales et autres)
- la floraison tardive (la reproduction peut être entravée par des gels automnaux précoces) (voir Cycle vital et reproduction)
- la période limitée pendant laquelle les graines peuvent persister dans le réservoir de graines (quatre ans tout au plus) (voir Cycle vital et reproduction)
- la dépendance à l’égard de la pollinisation croisée par les insectes pour la production de gamètes (les échanges génétiques par pollinisation peuvent être limités par la taille des clones et la distance entre les clones) (voir Dispersion)
Taille et tendances des populations
Sources de données, méthodes et incertitudes
Dans le présent rapport, on entend par « sous‑population » toutes les occurrences de l’aster très élevé qui sont séparées par une distance de 3 km ou moins, sans zone d’habitat non convenable de plus de 1 km de largeur entre deux occurrences (voir Structure de la population), ce qui est conforme aux lignes directrices préparées par NatureServe (2020).
La situation (présence) et l’abondance des sous‑populations d’aster très élevé au Canada ont été déterminées à l’aide de données recueillies par les rédacteurs du rapport lors des travaux de terrain de 2022, lesquelles ont été complétées par des données provenant des sources décrites ci‑dessous. L’utilisation de sources secondaires de données s’est avérée nécessaire; en effet, vu le grand nombre d’occurrences de l’aster très élevé au Canada, il était impossible de visiter toutes les occurrences sur le terrain en 2022.
CIPN de l’Ontario
En 2022, les données du CIPN de l’Ontario comprenaient 18 occurrences d’éléments (OE) et de nombreuses autres OE candidates. Il convient de noter que les OE et les OE candidates définies par le CIPN en 2022 ne correspondent pas directement aux sous‑populations définies dans le présent rapport. La majorité des données d’observation fournies par le CIPN ne comprenaient pas de renseignements sur l’abondance, ou ne comprenaient que des appréciations qualitatives générales de l’abondance (« des milliers », « quelques individus », « une seule tige », etc.). On a supposé que les occurrences figurant dans la base de données du CIPN qui ont observées depuis 2019 (c.‑à‑d. au cours des trois dernières années) étaient existantes en 2022, à moins que les travaux menés sur le terrain par les rédacteurs du rapport n’aient prouvé le contraire.
Données de surveillance du MTO
Le MTO a effectué une surveillance des individus d’aster très élevé provenant de l’emprise de la promenade Herb Gray qui ont été transplantés entre 2010 et 2015 (Wood, 2020; Williams Sale Partnership Global Incorporated [WSP], 2022; Charlton, comm. pers., 2023). Au total, 130 849 tiges d’aster très élevé qui poussaient dans la zone d’aménagement désignée de la promenade ont été transplantées dans des sites de remise en état. Parmi les diverses méthodes utilisées pour la transplantation figuraient les boutures de rhizomes (40 068), les tiges en mottes (73 165) et les racines nues (17 616) (Wood, 2020). En raison de la nature délicate des données, le MTO n’a pas fourni de données sur l’emplacement géographique pour le présent rapport de situation, mais il est entendu que la majorité des individus transplantés ont été prélevés et relocalisés au sein même de la sous‑population de Windsor‑LaSalle, et donc qu’aucune nouvelle sous‑population n’a été créée (Charlton, comm. pers., 2023). Certains individus ont été transplantés dans le secteur du ruisseau Bear de la RNF de Sainte‑Claire, mais ils n’y persistent pas; ils ont donc été exclus du présent rapport, conformément aux lignes directrices du COSEPAC concernant les espèces sauvages manipulées (AMEC Foster Wheeler, 2018; COSEWIC, 2018; Heather Barna Consulting et Dan Barcza, Sage Earth Consulting, 2022). Conformément à ces mêmes lignes directrices (COSEWIC, 2018), les estimations d’abondance présentées dans un résumé de la surveillance effectuée par le MTO (2023) ont été incluses dans l’estimation de l’abondance de la sous‑population de Windsor‑LaSalle, car les individus en question sont établis et se reproduisent dans leur nouvel emplacement au sein de la sous‑population. La taille totale de la population aux sites de transplantation a été estimée à partir du nombre de tiges trouvées dans des quadrats et le long de transects (Wood, 2020).
iNaturalist
Le site Web de science communautaire iNaturalist a été consulté en vue de trouver des observations vérifiables d’individus d’aster très élevé (iNaturalist, 2022). Les observations d’iNaturalist ont été examinées et vérifiées de façon indépendante par les rédacteurs du rapport, et seules les observations portant la mention « niveau de recherche » (c.‑à‑d. clairement identifiables) ont été utilisées.
Spécimens d’herbier
Des spécimens de référence conservés dans divers herbiers ont été examinés en personne ou par le biais d’images numérisées (voir Collections examinées). Le Système mondial d’information sur la biodiversité (SMIB; 2022) a été consulté pour trouver des mentions de l’aster très élevé fondées sur des spécimens d’herbier.
Relevés sur le terrain
Étant donné le grand nombre d’occurrences de l’aster très élevé, il n’était pas possible de visiter toutes les occurrences sur le terrain. Un ordre de priorité des sites à visiter sur le terrain a donc été établi en fonction de trois objectifs :
- visiter les occurrences qui n’ont pas été vues depuis 1999 (date de publication du rapport de situation précédent) pour déterminer si l’espèce persiste dans ces sites
- visiter d’autres occurrences existantes afin de consigner des renseignements plus exacts sur l’abondance et la zone d’occurrence de l’aster très élevé
- trouver de nouvelles occurrences de l’aster très élevé en effectuant d’autres relevés dans des zones d’habitat convenable. Il s’agissait d’un objectif de moindre priorité
Bon nombre des occurrences récentes (signalées depuis 2019) n’ont pas été visitées par les rédacteurs du rapport en 2022, car ils ont supposé qu’elles étaient toujours existantes. La majorité de ces occurrences se trouvent au sein de la sous‑population de Windsor‑LaSalle, dans des parcs publics et des espaces naturels.
Des zones entières d’habitat convenable ont été fait l’objet de recherches lorsque c’était possible (généralement là où il y avait moins de 100 hectares d’habitat convenable associés à une occurrence; tableau 2). Les autres occurrences n’ont fait l’objet que de relevés partiels. La sous‑population de Windsor‑LaSalle renferme environ 10 000 ha d’habitat convenable, mais seulement 100 ha environ ont fait l’objet d’un relevé ciblé sur une période de 24 heures (tableau 2). Pour cette raison, les valeurs d’abondance fournies dans le présent rapport représentent l’abondance minimale de l’aster très élevé au Canada, et il se peut que l’abondance réelle soit considérablement plus élevée.
No |
Nom de la sous‑pop. |
Dates de relevé |
Temps (heures‑pers.) |
Personnes ayant effectué le relevé1 |
Nbre de colonies |
Nbre d’individus matures |
---|---|---|---|---|---|---|
1 |
4th Concession, Ellice |
2022-10-10 |
1,0 |
WV, PC |
0 |
0 |
2 |
Mount Brydges |
2022-09-30 2022-10-09 |
4,0 |
WV, PC |
0 |
0 |
3 |
Cairngorm |
2022-09-30 |
0,5 |
WV |
0 |
0 |
4 |
Point Edward |
2022-10-01 |
2,5 |
WV |
5 |
410 |
5 |
Oil Springs |
2022-09-30 |
1,0 |
WV |
0 |
0 |
6 |
Île Squirrel |
Sans objet |
Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet |
7 |
Île Walpole |
Sans objet |
Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet |
8 |
Port Stanley |
2022-10-11 |
0,5 |
PL |
1 |
1 000 |
9 |
Muirkirk |
2022-09-30 |
1,0 |
WV |
0 |
0 |
10 |
Parc provincial Rondeau |
Sans objet |
Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet |
11 |
Cedar Creek |
2022-10-02 |
2,5 |
WV |
1 |
1 000 |
12 |
Ruisseau Big |
2022-10-02 |
1,5 |
WV |
2 |
200 |
15 |
Marshfield Woods |
2022-10-02 |
1,0 |
WV |
1 |
100 |
14 |
6th Concession, Colchester |
2022-10-08 |
4,0 |
WV, PC |
5 |
140 |
15 |
Windsor‑LaSalle |
2022-10-07 2022-10-08 |
24,0 |
WV, PC |
366 |
25 100 |
1 Initiales des personnes ayant effectué les relevés : WV = William Van Hemessen; PC = Pauline Catling; PL = Payton Landsborough.
L’abondance de l’aster très élevé a été déterminée en comptant le nombre d’individus matures. Un individu mature était défini comme une tige florifère unique (voir Structure de la population), et un genet (colonie), comme un groupe de tiges séparé des autres par au moins 15 cm. Toute tige florifère ou en boutons était comptée comme un individu sexuellement mature. Les espèces associées, les menaces perçues ainsi que des précisions sur l’habitat ont également été consignées.
Au moment de la floraison, l’aster très élevé est facilement identifiable à l’aide de la combinaison des caractères décrits dans la section Description morphologique. Les travaux de terrain ont donc été effectués entre le 30 septembre et le 11 octobre 2022, période que l’on supposait être la période de floraison maximale chez cette espèce. Sans compter le temps de déplacement, un total de 45,5 heures‑personnes a été consacré à effectuer des relevés dans les sous‑populations canadiennes de l’espèce aux fins de la présente mise à jour du rapport de situation.
Les personnes ayant effectué les relevés ont trouvé des individus d’aster très élevé en fleurs dans toutes les sous‑populations existantes et ont aussi soigneusement examiné les individus sans fleurs qui semblaient appartenir à l’espèce. Des photographies des caractères diagnostiques ont été prises chez des individus représentatifs de l’aster très élevé dans chaque sous‑population existante visitée lors des travaux de terrain. Des photographies des caractères diagnostiques ont également été prises chez des espèces semblables pour chaque occurrence visitée, et ce, même si l’aster très élevé n’y était pas détecté. Les rédacteurs du rapport sont donc confiants dans les résultats de détection et de non‑détection de l’espèce pour chaque occurrence visitée.
La majorité des occurrences connues de l’aster très élevé au Canada se trouvent sur des terres accessibles au public; les contraintes d’accès n’ont donc pas été un défi important pour la présente mise à jour du rapport de situation. Les exceptions notables sont les sous‑populations de l’île Walpole (no 7) et de l’île Squirrel (no 6); ces dernières se trouvent sur le territoire de la Première Nation de Bkejwanong (Walpole Island), où la permission d’effectuer des relevés n’a pas été accordée. La sous‑population du parc provincial Rondeau n’a pas fait l’objet d’un relevé ciblé depuis qu’elle a été observée en 1956, malgré le fait qu’elle se trouve dans un parc relativement bien étudié. Dans la sous‑population de Windsor‑LaSalle, il n’a pas été possible d’accéder à certaines occurrences se trouvant sur des terres privées.
L’aster très élevé semble se rencontrer assez souvent dans les milieux convenables du comté d’Essex. Par exemple, les rédacteurs du rapport ont effectué un relevé sur un tronçon de 2 km du couloir de verdure Chrysler (un sentier public entre Windsor et Leamington) qu’ils avaient sélectionné au hasard, et ils ont découvert une nouvelle sous‑population comptant 140 individus d’aster très élevé. Selon les rédacteurs du rapport, effectuer un relevé exhaustif ciblant l’aster très élevé dans le comté d’Essex, y compris la sous‑population entière de Windsor‑LaSalle, aurait pour effet de plus que doubler le nombre d’individus connus.
Abondance
On estime que la population canadienne d’aster très élevé compte au moins 210 530 individus matures. Quatre‑vingt‑six pour cent de ce nombre représente des individus transplantés (tableau 1). Cette estimation reflète le nombre d’individus matures dans toutes les sous‑populations que l’on sait existantes, et il a été obtenu à partir d’une combinaison de données recueillies sur le terrain en 2022 et de données d’observation provenant de sources secondaires (par exemple CIPN et MTO). L’abondance réelle de l’aster très élevé au Canada dépasse probablement ce nombre, car la plus grande sous‑population (Windsor‑LaSalle, qui comprend 98,6 % des individus matures) n’a pas fait l’objet d’un relevé exhaustif. Par ailleurs, on ne connaît pas la situation et l’abondance des sous‑populations d’aster très élevé se trouvant sur les îles Walpole et Squirrel, mais elles pourraient comprendre un grand nombre d’individus étant donné la grande superficie d’habitat convenable qui s’y trouve.
Seulement 100 des quelque 10 000 hectares d’habitat convenable associés à la sous‑population de Windsor‑LaSalle ont fait l’objet de relevés en 2022, où 25 080 individus ont été répertoriés. Au cours des trois dernières années (c.‑à‑d. en 2019 ou plus tard), au moins 108 observations vérifiables ont été faites par d’autres personnes au sein de cette sous‑population, à l’extérieur de la zone étudiée par les rédacteurs du rapport en 2022.
Les études menées sur le terrain par les rédacteurs du rapport en 2022 ont permis de documenter un total de 381 genets (colonies) sexuellement matures dans les classes de taille suivantes :
- < 10 individus – 313 genets;
- de 10 à 100 individus – 48 genets;
- > 100 individus – 20 genets
Au total, 130 849 tiges d’aster très élevé qui poussaient dans la zone d’aménagement désignée de la promenade Parkway ont été transplantées dans des sites protégés de remise en état (Wood, 2020). Le nombre de tiges dénombrées dans les quadrats variait d’une année à l’autre et allait de 7 853 (en 2012) à 31 036 (en 2018). L’estimation de la population transplantée a donc varié entre 162 559 et 900 470 tiges environ pendant la durée du programme de surveillance (de 2011 à 2020; Wood, 2020). La dernière estimation de la population transplantée (2020), fondée sur le dénombrement des tiges dans les quadrats et le long de transects, était de 492 383. Par rapport à 2019, cette estimation de 2020 représente une diminution d’environ 71 940 tiges (c.‑à‑d. que l’estimation de la population en 2019 était de 564 323 tiges) et se rapproche de la valeur de la population signalée en 2016. En 2020, seulement 46 % des tiges étudiées étaient en fleurs; on estime donc que 226 496 individus matures étaient présents en 2020. Même si un moins grand nombre de parcelles ont été échantillonnées en 2022, il semble y avoir eu une diminution d’environ 20 % du nombre total de tiges. On estime donc qu’il pourrait y avoir eu environ 181 196 tiges florifères (individus matures) en 2022. Malgré les fluctuations de la population qui se produisent à chaque site d’une année à l’autre dans les sites de remise en état, la population transplantée d’aster très élevé est toujours robuste et en santé, et elle est actuellement plus élevée que la population transplantée de référence (Wood, 2020).
Fluctuations et tendances
Les fluctuations et les tendances récentes de la population canadienne d’aster très élevé sont difficiles à quantifier, principalement parce que les évaluations antérieures ne présentaient pas de renseignements détaillés sur l’abondance et que les termes « sous‑population » et « individu » y étaient définis autrement que dans le présent rapport. À l’aide des meilleurs renseignements disponibles provenant de sources primaires et secondaires, les rédacteurs du rapport ont quantifié le nombre d’individus présents dans chaque sous‑population en 2019 (il y a trois ans), en 2017 (il y a cinq ans), en 2012 (il y a 10 ans) et en 1999 (voir le tableau 1).
Les données disponibles semblent indiquer qu’il y a actuellement 210 530 individus matures au Canada (voir Abondance), ce qui dépasse de plusieurs ordres de grandeur le nombre d’individus inféré en 1999 (Zhang et al., 1999; COSEWIC, 2003a). Cette augmentation apparente depuis 1999 est principalement le résultat des relevés plus approfondis effectués ces dernières années dans l’aire de répartition canadienne de l’espèce et ne représente pas nécessairement une augmentation réelle de l’abondance. On constate une augmentation de l’abondance dans la sous‑population de Windsor‑LaSalle depuis les années 1970 et, plus récemment, dans les sites de transplantation du MTO (Wood, 2020; Pratt, comm. pers, 2022). Si nous considérons la sous‑population de Windsor‑LaSalle comme représentative de l’ensemble de la population, les augmentations apparentes du nombre d’individus observés seraient en grande partie attribuables à des renseignements plus complets, bien qu’il y ait eu aussi parfois des augmentations naturelles de l’abondance.
Déclin continuNote de bas de page 3 du nombre total d’individus matures
Bien que la perte d’habitat et la succession écologique aient entraîné la disparition probable de six sous‑populations, les données probantes sont insuffisantes pour démontrer clairement un déclin du nombre d’individus au Canada. L’abondance de l’aster très élevé au Canada semble avoir augmenté par rapport aux rapports et aux données d’observation précédents. Bien qu’une partie de cette augmentation soit attribuable à des activités de relevé ciblées de plus grande envergure, les données de surveillance du MTO indiquent que le nombre d’individus a augmenté aux occurrences de transplantation de Windsor-LaSalle. Puisque 86 % de la population canadienne connue se trouve dans des sites de transplantation, l’avenir de la population canadienne d’aster très élevé dépend de ces sites.
Preuve d’un déclin continu (1 génération ou 3 ans, selon la période la plus longue, généralement jusqu’à un maximum de 100 ans)
Rien n’indique qu’il y ait eu déclin de l’abondance de l’aster très élevé au Canada au cours des trois dernières années (c.‑à‑d. depuis 2019). Les données accessibles et la consultation d’experts locaux indiquent soit qu’il n’y a eu aucun changement dans l’abondance, soit qu’il y a eu une légère augmentation de l’abondance au cours des trois dernières années (Wood, 2020; Deacon, comm. pers., 2022; Jones, comm. pers., 2022; Pratt, comm. pers, 2022).
Preuve d’un déclin continu (2 générations ou 5 ans, selon la période la plus longue, généralement jusqu’à un maximum de 100 ans)
Rien n’indique qu’il y ait eu déclin de l’abondance de l’aster très élevé au Canada au cours des six dernières années (c.‑à‑d. depuis 2017). Les données accessibles et la consultation d’experts locaux indiquent soit qu’il n’y a eu aucun changement dans l’abondance, soit qu’il y a eu une légère augmentation de l’abondance au cours des cinq dernières années (Wood, 2020; Deacon, comm. pers., 2022; Jones, comm. pers., 2022; Pratt, comm. pers, 2022).
Preuve d’un déclin passé (3 générations ou 10 ans, selon la période la plus longue) qui a cessé ou se poursuit (précisez)
Rien n’indique qu’il y ait eu déclin de l’abondance de l’aster très élevé au Canada au cours des dix dernières années (c.‑à‑d. depuis 2012). Cela découle de l’inclusion de la partie manipulée de la sous‑population de Windsor‑LaSalle (voir ci‑dessus). Trois sous-populations qui étaient existantes et deux sous‑populations dont la situation était inconnue lors de la dernière évaluation sont maintenant considérées comme disparues.
Preuve d’un déclin prévu ou présumé dans l’avenir (3 prochaines générations ou 10 prochaines années, selon la période la plus longue, jusqu’à un maximum de 100 ans)
La succession naturelle, sous l’effet de laquelle les milieux ouverts deviennent des communautés arbustives et forestières, pourrait entraîner un déclin de l’abondance de l’espèce au cours des 10 prochaines années. Il est toutefois difficile de le prévoir avec certitude, car des activités de maintien des milieux ouverts et de création de nouveaux milieux ouverts sont également en cours. La plupart des sous‑populations existantes sont petites, et chacune pourrait disparaître par suite d’un seul événement perturbateur (par exemple une excavation le long de la route ou du sentier qu’elle occupe).
Risque de disparition d’après l’analyse quantitative
Aucune analyse n’a été effectuée.
Tendances à long terme
La présence de l’aster très élevé au Canada est connue depuis au moins le début du 20e siècle (Kutner, 2019). Compte tenu de l’ampleur des modifications de la couverture terrestre qu’a subies l’aster très élevé dans son aire de répartition canadienne au cours des deux derniers siècles, notamment la conversion quasi totale des communautés de prairie à herbes hautes en terrains agricoles et urbains, il est raisonnable de supposer que l’espèce était plus abondante avant l’arrivée des colons européens. Toutefois, il n’y a pas assez de données pour inférer les tendances à long terme de son abondance. Les milieux ouverts qui abritent actuellement l’aster très élevé pourraient être remplacés par des milieux arbustifs ou boisés sous l’effet de la succession écologique naturelle, ce qui pourrait avoir un effet négatif sur certains individus ou certaines sous‑populations. Toutefois, il n’y a pas assez de données probantes pour déterminer si cela pourrait entraîner un déclin à long terme de l’abondance de l’espèce. La gestion continue des milieux de prairie visant à empêcher la succession naturelle et à lutter contre les espèces envahissantes permettrait de veiller à ce que la tendance à long terme de la population d’aster très élevé demeure stable. Toutefois, rien ne garantit que ces programmes se poursuivront à long terme.
Fluctuations de la population, y compris les fluctuations extrêmes
Le nombre de sous‑populations que l’on sait existantes a diminué de deux depuis 1999 (voir Fluctuations et tendances de la répartition), mais les renseignements dont on dispose sont insuffisants pour déterminer si des sous‑populations ont effectivement disparu. Les données sont insuffisantes pour conclure que l’abondance a diminué depuis 1999.
Fragmentation grave
La population d’aster très élevé n’est pas gravement fragmentée puisque la majorité des individus existants se trouvent dans la même sous‑population (Windsor‑LaSalle). Toutefois, dans le reste de l’aire de répartition canadienne de l’espèce, la population d’aster très élevé est gravement fragmentée. D’après les travaux effectués sur le terrain en 2022, on soupçonne que trois sous‑populations ne comptent qu’un seul genet (c.‑à‑d. une seule colonie). Ces sous‑populations composées d’un seul clone ne sont pas viables à long terme, car le succès reproducteur des individus est très réduit sans pollinisation croisée (voir Cycle vital et reproduction).
Immigration de source externe
L’aster très élevé est présent dans le sud‑est du Michigan, à moins de 5 km de la sous‑population de Windsor‑LaSalle. Pour qu’il y ait un déplacement naturel et non assisté d’individus de l’espèce des États‑Unis vers le Canada, il faudrait que des graines soient dispersées par le vent sur cette distance, ce qui est considéré comme possible. Il reste que la distance de dispersion maximale des graines d’aster très élevé demeure une lacune importante dans les connaissances.
Menaces
Tendances en matière d’habitat passées, à long terme et en cours
Les prairies à herbes hautes, l’un des milieux privilégiés par l’aster très élevé au Canada, ont connu un déclin important en Amérique du Nord depuis l’arrivée des colons européens (Faber‑Langendoen et Maycock, 1994; Robertson et al., 1997; Rodger et Woodliffe, 2001). L’habitat de prairie à herbes hautes existant en Ontario représente moins de 3 % de ce qu’il était avant la colonisation européenne (Bakowsky et Riley, 1994; Rodger, 1998; Rodger et Woodliffe, 2001). Toutefois, les travaux de terrain effectués en 2022 dans les sous‑populations existantes ont permis de déterminer que l’aster très élevé n’est pas confiné aux prairies à herbes hautes et qu’il se rencontre dans divers autres milieux de pleine campagne ainsi qu’en bordure des routes et des sentiers. Une perte d’habitat découlant de la succession écologique naturelle, sous l’effet de laquelle les milieux ouverts deviennent des fourrés, a été observée dans trois sous‑populations en 2022. Cela pourrait représenter une menace pour toutes les sous‑populations en l’absence d’incendies et d’autres perturbations périodiques qui maintiennent les milieux ouverts (voir Incendies et suppression des incendies dans la section Menaces actuelles et futures).
Menaces actuelles et futures
L’aster très élevé est vulnérable aux effets cumulatifs de diverses menaces, en particulier les modifications de l’écosystème (fauchage et entretien des routes, des sentiers et des corridors de lignes de transport d’électricité; suppression des incendies; empiétement de la végétation ligneuse dû à la succession écologique naturelle, etc.) et le développement résidentiel. La nature, la portée et la gravité de ces menaces sont décrites à l’annexe 1, selon le système unifié de classification des menaces de l’UICN‑CMP (Union internationale pour la conservation de la nature– Partenariat pour les mesures de conservation; voir Salafsky et al. [2008] pour les définitions et Master et al. [2012] pour les lignes directrices). Le processus d’évaluation des menaces consiste à évaluer les impacts pour chacune des 11 grandes catégories de menaces et de leurs sous‑catégories, en fonction de la portée (proportion de la population exposée à la menace au cours des 10 prochaines années), de la gravité (déclin prévu de la population au sein de la portée au cours des 10 prochaines années ou des 3 prochaines générations, selon la période la plus longue, jusqu’à un maximum de ~ 100 ans) et de l’immédiateté de chaque menace. Le calcul de l’impact global des menaces tient compte des impacts de chacune des catégories de menaces et peut être ajusté par les spécialistes de l’espèce qui participent à l’évaluation des menaces.
L’impact global des menaces pesant sur l’aster très élevé est considéré comme moyen à faible (annexe 1). Cette valeur doit être interprétée avec prudence, car elle peut être fondée sur des renseignements subjectifs (par exemple, des avis d’experts), et ce, même si des efforts ont été déployés pour corroborer les cotes attribuées avec les études et les données quantitatives disponibles.
Autres modifications de l’écosystème (menace 7.3 de l’UICN; impact moyen‑faible)
La principale menace pesant sur l’aster très élevé au Canada serait la succession naturelle, sous l’effet de laquelle les prairies et autres milieux ouverts deviennent des fourrés, des forêts et d’autres milieux ombragés. En l’absence de perturbations naturelles ou de mesures de gestion qui maintiennent l’habitat ouvert, on peut s’attendre à ce que l’habitat convenable de l’aster très élevé diminue.
L’empiétement de la végétation ligneuse sur l’habitat de l’aster très élevé a été observé dans cinq des sept sous‑populations existantes. Cette végétation était principalement constituée d’espèces ligneuses indigènes, notamment le sumac vinaigrier (Rhus typhina) et des cornouillers (Cornus spp.). La succession en milieu ouvert au profit d’autres communautés végétales constituées d’espèces indigènes est considérée comme un type de modification de l’écosystème.
Sept sous‑populations d’aster très élevé comprennent des occurrences le long de routes, de sentiers aménagés, d’allées, d’emprises de lignes de transport d’électricité et d’autres zones qui sont fauchées ou perturbées de façon périodique. Dans trois de ces sous‑populations, l’aster très élevé n’a pas été trouvé en 2022, et ce, malgré des recherches approfondies; il est donc possible qu’elles aient disparu à cause des activités d’entretien des routes (fauchage, aménagement, déneigement, etc.). La sous‑population de Port Stanley, bien qu’elle soit toujours existante en 2022, est entièrement située dans un fossé en bordure d’une route, et il se peut qu’elle soit particulièrement vulnérable aux activités d’entretien des routes.
Certains propriétaires fonciers de Windsor et de LaSalle fauchent tous les milieux convenables se trouvant sur leur propriété, et ils empiètent souvent sur les terres publiques. Toutefois, selon le moment où ils ont lieu, le fauchage et les autres activités qui maintiennent l’habitat ouvert peuvent profiter directement à l’aster très élevé, car l’espèce a besoin de milieux ouverts pour persister.
Incendies et suppression des incendies (menace 7.1 de l’UICN; impact faible)
Dans le passé, les incendies constituaient une perturbation naturelle qui aidait à maintenir l’ouverture des prés et des prairies à herbes hautes en Ontario. La suppression des incendies est un facteur favorisant la succession naturelle, sous l’effet de laquelle les milieux ouverts évoluent vers des milieux dominés par une végétation ligneuse, et ce processus a été désigné comme une menace pour d’autres espèces en péril au Canada (COSEWIC, 2003b; idem, 2010a, b; idem, 2015). Voir aussi Espèces indigènes problématiques (menace 8.2 de l’UICN).
Zones résidentielles et urbaines (menace 1.1 de l’UICN; impact faible)
En 1999, la région de Windsor‑LaSalle était fortement perturbée par l’activité industrielle et l’aménagement résidentiel (COSEWIC, 2003a). Depuis, la ville de Windsor, la ville de LaSalle, Parcs Ontario et Conservation de la nature Canada ont fait l’acquisition de terres renfermant des milieux abritant l’aster très élevé aux fins de conservation. À l’heure actuelle, la majorité des occurrences existantes de l’aster très élevé se trouvent sur des terres gérées à des fins récréatives et de conservation. Toutefois, la menace que représente l’urbanisation pèse toujours sur les occurrences de l’aster très élevé sur des terres privées. Lors des travaux de terrain de 2022, un projet d’aménagement résidentiel en cours a été observé à côté d’une occurrence de l’aster très élevé à LaSalle. Même si des mesures de contrôle des lotissements peuvent protéger l’aster très élevé et son habitat dans une certaine mesure (voir Statuts et protection juridiques), les sites se trouvant sur des terres privées demeurent menacés par les projets d’aménagement résidentiel en cours, proposés ou futurs.
Zones touristiques et récréatives (menace 1.3 de l’UICN; impact faible)
Des améliorations, notamment l’asphaltage, sont actuellement apportées aux sentiers existants dans certains secteurs où des individus de l’espèce poussent en bordure des sentiers.
Espèces indigènes problématiques (menace 8.2 de l’UICN; impact faible)
La succession, sous l’effet de laquelle les milieux ouverts évoluent vers des milieux couverts d’arbres et d’arbustes, a été observée à divers degrés dans les sept sous‑populations existantes d’aster très élevé. Quatre sous‑populations sont entièrement situées à l’intérieur ou à proximité de fourrés de sumac vinaigrier, de cornouiller à grappes et d’autres arbustes indigènes. À Point Edward, on a constaté que les colonies poussant dans des fourrés de sumac vinaigrier étaient chétives (c.‑à‑d. qu’elles avaient une densité de tiges plus faible et produisaient moins de capitules par tige) par rapport à celles qui poussent en milieu ouvert.
Nombre de localités fondées sur les menaces
On estime que le nombre de localités est de l’ordre de quelques centaines, ce qui dépasse le seuil de dix localités requis pour satisfaire aux critères B et D. Le nombre de localités fondées sur les menaces a été estimé à partir de la combinaison des menaces constatées dans chaque sous‑population, du nombre d’occurrences et du nombre de types de propriété (voir le tableau 1). Les « autres modifications de l’écosystème », en particulier la succession naturelle, sous l’effet de laquelle les milieux ouverts deviennent des milieux ombragés, constituent une menace pour les sept sous‑populations existantes. Il se peut que la suppression des incendies soit un facteur favorisant la succession vers des milieux arbustifs dans au moins trois sous‑populations (Point Edward, ruisseau Big et Windsor‑LaSalle). L’aménagement résidentiel ne constituerait une menace que dans la sous-population de Windsor‑LaSalle. Il convient de noter que le nombre de localités fondées sur les menaces ne tient pas compte des menaces pesant sur les sous-populations dont la situation est inconnue.
Protection, statuts et activités de rétablissement
Statuts et protection juridiques
L’aster très élevé est actuellement inscrit comme espèce menacée au Canada à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (2002) du gouvernement fédéral. Il est également inscrit comme espèce menacée dans la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition de l’Ontario. Certains milieux convenables pour l’aster très élevé bénéficient d’une protection limitée en vertu des politiques sur le patrimoine naturel énoncées dans la Déclaration de principes provinciale (DPP) (2020) de l’Ontario, qui accorde une protection conditionnelle aux communautés de prairie à herbes hautes jugées importantes à l’échelle provinciale. Les autres milieux convenables (prés, bords de routes, sentiers ferroviaires, etc.) ne bénéficient d’aucune protection autre que celle prévue par la loi pour l’aster très élevé lui‑même, s’il y est présent.
Aux États‑Unis, l’espèce ne bénéficie d’aucune protection au titre des lois du gouvernement fédéral ou des États. L’espèce n’a aucun statut juridique au Mexique au titre de la Ley General de Vida Silvestre (loi générale sur les espèces sauvages) (2000).
Statuts et classements non juridiques
L’aster très élevé s’est vu attribuer la cote de conservation mondiale « en sécurité » (G5, examinée pour la dernière fois en 2024), la cote de conservation nationale « en péril » (N2, examinée pour la dernière fois en 2023) au Canada, et la cote de conservation nationale « en sécurité » (N5) aux États‑Unis. En Ontario, l’espèce s’est vue attribuer la cote de conservation infranationale « en péril » (S2). Au Nouveau-Brunswick, la présence de l’aster très élevé est considérée comme éphémère et il s’est vu attribuer la cote infranationale « non applicable » (SNA).
Aux États‑Unis, les cotes infranationales attribuées à l’aster très élevé sont les suivantes : « présumée disparue » (SX) dans le district de Columbia; « gravement en péril » (S1) en Géorgie, au Maryland, au Massachusetts, au Tennessee et en Virginie; « vulnérable » (S3) au Michigan et en Virginie‑Occidentale; « apparemment en sécurité » (S4) en Iowa et en Pennsylvanie; « non classable » (SU) au Connecticut; et « non classée » (SNR) dans les 24 autres États où l’espèce est présente (NatureServe, 2024).
L’aster très élevé est classé dans la catégorie « préoccupation mineure » sur la Liste rouge des espèces menacées de l’UICN (Smith, 2016).
Protection et propriété de l’habitat
Si l’on exclut les sous‑populations présumées disparues, les sous‑populations restantes se trouvent dans des réserves des Premières Nations (2 sous‑pop.) ou sur des terres appartenant à un office de protection de la nature (2 sous‑pop.) ou à une municipalité (3 sous‑pop.), et 1 sous‑population est répartie sur des terres appartenant à des municipalités, à la province de l’Ontario et à des entités privées. La sous‑population de Windsor‑LaSalle est située sur un éventail de terres provinciales, municipales et privées. Une des deux occurrences de l’aster très élevé sur une terre privée (6e Concession, Colchester) se trouve sur une terre appartenant à Conservation de la nature Canada et gérée aux fins de conservation.
Activités de rétablissement
Les mesures de rétablissement suivantes ont été prises en Ontario depuis 2003 :
- au total, neuf projets ciblant plusieurs espèces, dont l’aster très élevé, ont été financés dans le cadre du Programme d’intendance des espèces en péril (Snyder, comm. pers., 2022)
- des brûlages dirigés sont effectués de façon périodique sur les terres gérées aux fins de conservation de Windsor et de LaSalle (City of Windsor, 2021). On ne connaît pas la fréquence des brûlages dirigés dans ces sites
- le ministère des Transports de l’Ontario a procédé à la gestion du roseau commun dans les sites de Windsor conformément aux pratiques exemplaires de lutte contre le roseau commun (Jones, 2013; COSEWIC, 2015)
- le Walpole Island Land Trust a acquis plus de 300 acres de prairies et de milieux humides sur l’île Walpole aux fins de conservation. Des brûlages dirigés sont utilisés pour gérer les prairies et les savanes sur l’île Walpole (Jones, 2013)
Sources d’information
Références citées
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Collections examinées
Tous les spécimens d’aster très élevé conservés au Musée canadien de la nature (MCN) et à l’herbier de l’Université Western (UWO) ont été examinés. On a obtenu des renseignements sur les spécimens de l’herbier du CIPN, mais ces derniers n’ont pas été examinés. Grâce au Système mondial d’informations sur la biodiversité (SMIB), d’autres spécimens provenant du Canada ont été trouvés dans le Bruce Bennett Herbarium (BABY), à l’Université de Montréal (MT), à la University of North Carolina à Chapel Hill (NCU) et à la Utah State University (USU), mais aucun de ces spécimens n’a été examiné.
Experts contactés
- Barcza, D. Président, Sage Earth Consulting, Loretto (Ontario)
- Brinker, S. Botaniste, CIPN, ministère des Richesses naturelles et des Forêts de l’Ontario, Peterborough (Ontario)
- Buchanan, L. Rural Lambton Stewardship Network, Wallaceburg (Ontario)
- Burke, P.S. Écologiste principal, GEI Consultants Inc., London (Ontario)
- Charlton, J. Planificatrice principale de l’environnement, ministère des Transports de l’Ontario, London (Ontario)
- Cornelis, L. Naturaliste indépendant, Chatham (Ontario)
- Deacon, P. Écologiste, Natural Resources Solutions Inc., Kitchener (Ontario)
- Huys, W. Arboriculteur, MTE Consultants, West Elgin (Ontario)
- Jones, R. Naturaliste local, Amherstburg (Ontario)
- Kamstra, J. Écologiste terrestre principal, AECOM, Port Perry (Ontario)
- Naday, B.M. Technicien des aires protégées, Service canadien de la faune, Brighton (Ontario)
- McDougall, B. St. Clair Region Conservation Authority, Strathroy (Ontario)
- Miller, B. Botaniste, Stantec Consulting Limited, Peterborough (Ontario)
- Oldham, M. Retraité (anciennement botaniste au CIPN du ministère des Richesses naturelles et des Forêts de l’Ontario), Peterborough (Ontario)
- Pratt, P.D. Retraité (anciennement au Department of Parks and Recreation de la ville de Windsor), Windsor (Ontario)
- Preney, T. Ojibway Prairie, Windsor (Ontario)
- Semple, J. Professeur émérite, Université de Waterloo, Waterloo (Ontario)
- Snyder, E. Spécialiste des espèces végétales en péril, ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs de l’Ontario, Peterborough (Ontario)
- van Amelsvoort, I. Écologiste principale, North‑South Environmental Inc., Cambridge (Ontario)
- Waldron, G. Retraité (ancien consultant indépendant), Amherstburg (Ontario)
- Woodliffe, A. Retraité (anciennement écologiste du district d’Aylmer au ministère des Richesses naturelles de l’Ontario), Chatham (Ontario)
Remerciements
Environnement et Changement climatique Canada a financé la préparation du présent rapport. Les experts énumérés ci‑dessus ont fourni des données et/ou des conseils précieux. Un grand nombre de scientifiques communautaires méritent des remerciements pour avoir soumis à iNaturalist des observations de l’aster très élevé, dont certaines ont servi à la préparation du présent rapport de situation. Les rédacteurs aimeraient également remercier Jay J. Zhang, David E. Stephenson et John C. Semple pour les efforts qu’ils ont déployés dans la préparation du premier rapport de situation en 1999. Enfin, nous tenons à remercier les examinateurs du COSEPAC qui ont fourni de l’aide et des commentaires; parmi ces personnes figurent Bruce Bennett, qui a supervisé le rapport en tant que coprésident du Sous‑comité de spécialistes (SCS) des plantes vasculaires; Del Meidinger, Danna Leaman, Sean Blaney et Cary Hamel du SCS des plantes vasculaires; et Holly Bickerton, Deng Aruei, Kevin Yang et Gina Schalk d’Environnement et Changement climatique Canada.
Sommaire biographique des rédacteurs du rapport
William Van Hemessen travaille à son compte comme consultant en écologie à Cambridge, en Ontario. William possède plus de douze années d’expérience professionnelle en écologie et est l’auteur d’articles examinés par les pairs portant sur la botanique et la gestion des aires naturelles. Il est titulaire d’un baccalauréat en études environnementales de l’Université de Waterloo et est actuellement candidat à la maîtrise en écologie et évolution à l’Université Western. Il siège au conseil d’administration de Field Botanists of Ontario et a déjà siégé au conseil d’administration du Thames Talbot Land Trust, à London, en Ontario. Il a rédigé le rapport de situation du COSEPAC sur le frêne pubescent (Fraxinus profunda) ainsi que les programmes de rétablissement du frêne noir (Fraxinus nigra) et de la verge d’or de Gillman (Solidago gillmanii) en Ontario.
Pauline Catling est titulaire d’un diplôme de premier cycle en biologie de la faune de l’Université de Guelph et d’une maîtrise en biologie de l’Université du Manitoba, où elle a étudié la classification écologique de la végétation des alvars dans la région d’Entre‑les‑Lacs, au Manitoba. De 2009 à 2013, elle a participé à divers projets de conservation et de surveillance des espèces en péril en Ontario. Elle travaille actuellement en tant qu’écologiste principale pour North‑South Environmental Inc. Elle possède plus de quinze ans d’expérience de travail sur divers projets de recherche, de surveillance ou de conservation écologiques en Ontario et au Manitoba. Pauline a rédigé les rapports du COSEPAC sur la platanthère blanchâtre de l’Ouest (Platanthera praeclara) et le frêne pubescent ainsi que les programmes de rétablissement de la verge d’or de Gillman, du frêne noir, de la Barge hudsonienne (Limosa haemastica) et du Petit Chevalier (Tringa flavipes) en Ontario. Elle a élaboré des protocoles de relevé normalisés pour le cypripède blanc (Cypripedium candidum), le carex faux‑lupulina (Carex lupuliformis), le liparis à feuilles de lis (Liparis liliifolia) et la bartonie paniculée (Bartonia paniculata).
Annexe 1. Évaluation des menaces pesant sur l’Aster très élevé (Symphyotrichum praealtum)
Tableau d’évaluation des menaces
Nom scientifique de l’espèce :
Symphyotrichum praealtum
Identification de l’élément :
1055345
Code de l’élément :
PDASTE8200
Date :
2023‑04‑21
Évaluateurs :
William D. Van Hemessen et Pauline K. Catling (rédacteurs du rapport); Bruce Bennett et Del Meidinger (coprésidents du SCS des plantes vasculaires); Cary Hamel et Danna Leaman (SCS des plantes vasculaires); Holly Bickerton (ECCC)
Impact des menaces |
Comptes des menaces de niveau 1 selon l’intensité de leur impact - maximum de la plage d’intensité |
Comptes des menaces de niveau 1 selon l’intensité de leur impact - minimum de la plage d’intensité |
---|---|---|
A (Très élevé) |
0 |
0 |
B (Élevé) |
0 |
0 |
C (Moyen) |
1 |
0 |
D (Faible) |
2 |
3 |
Impact global des menaces calculé |
Moyen |
Faible |
Impact global des menaces attribué :
CD = Moyen‑faible
Impact global des menaces – commentaires :
La durée d’une génération est de 3 ans en ce qui concerne les tiges florifères; elle est de plusieurs dizaines d’années en ce qui concerne les genets.
Nombre |
Menace |
Impact (calculé) |
Impact |
Portée (10 prochaines années) |
Gravité (10 ans) |
Immédiateté |
Commentaires |
---|---|---|---|---|---|---|---|
1 |
Développement résidentiel et commercial |
D |
Faible |
Petite (1-10 %) |
Extrême (71-100 %) |
Élevée (menace toujours présente) |
Sans objet |
1.1 |
Zones résidentielles et urbaines |
D |
Faible |
Petite (1-10 %) |
Extrême (71-100 %) |
Modérée (possiblement à court terme, < 10 ans) |
Un petit nombre d’individus d’aster très élevé se trouve sur des lots privés dans les municipalités de Windsor et de LaSalle, où des projets de développement résidentiel pourraient être proposés dans le futur. Des mesures provinciales et municipales de contrôle des lotissements offriront probablement une certaine protection à l’espèce et à son habitat. Il reste qu’on ne connaît pas le pronostic à long terme sur les répercussions du développement résidentiel sur l’espèce. Un site se trouvant à côté d’une occurrence de l’aster très élevé pourrait être touché par un projet en cours (l’occurrence se trouve dans un champ en jachère). Le développement résidentiel a lieu même s’il existe des protections prévues par les lois provinciales. Il pourrait y avoir d’autres sites occupés (inconnus) à côté des terrains aménagés. |
1.2 |
Zones commerciales et industrielles |
Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet |
1.3 |
Zones touristiques et récréatives |
D |
Faible |
Petite (1-10 %) |
Extrême (71-100 %) |
Élevée (menace toujours présente) |
Des améliorations, notamment l’asphaltage, sont actuellement apportées aux sentiers existants dans certains secteurs où des individus de l’espèce poussent en bordure des sentiers. |
2 |
Agriculture et aquaculture |
Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet |
2.1 |
Cultures annuelles et pérennes de produits autres que le bois |
Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Aucune conversion en cours ou imminente de l’habitat de l’aster très élevé en terres agricoles n’a été observée dans les sous‑populations. La tendance est à la conversion de terres agricoles en zones résidentielles, et non à la création de nouveaux champs agricoles. Dans les sites connus, la conversion en terres agricoles ne constitue pas une menace. |
2.2 |
Plantations pour la production de bois et de pâte |
Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet |
2.3 |
Élevage de bétail |
Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet |
2.4 |
Aquaculture en mer et en eau douce |
Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet |
3 |
Production d’énergie et exploitation minière |
Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet |
3.1 |
Forage pétrolier et gazier |
Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet |
3.2 |
Exploitation de mines et de carrières |
Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Aucune exploitation de mines ou de carrières n’a été observée dans l’habitat de l’aster très élevé. Les sites ne se trouvent pas dans des zones de ressources en granulats. |
3.3 |
Énergie renouvelable |
Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Des parcs éoliens et solaires sont en construction à proximité de certains sites, mais ils sont construits dans des champs agricoles existants. |
4 |
Corridors de transport et de service |
Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet |
4.1 |
Routes et voies ferrées |
Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | L’élargissement des routes est un problème potentiel. La perte de certaines sous‑populations est peut‑être due à l’entretien des routes, notamment l’utilisation de chasse‑neige. |
4.2 |
Lignes de services publics |
Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet |
4.3 |
Voies de transport par eau |
Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet |
4.4 |
Corridors aériens |
Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet |
5 |
Utilisation des ressources biologiques |
Sans objet | Négligeable |
Négligeable (< 1 %) |
Négligeable (< 1 %) |
Élevée (menace toujours présente) |
Sans objet |
5.1 |
Chasse et capture d’animaux terrestres |
Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet |
5.2 |
Cueillette de plantes terrestres |
Sans objet | Négligeable |
Négligeable (< 1 %) |
Négligeable (< 1 %) |
Élevée (menace toujours présente) |
L’aster très élevé n’est pas une espèce ciblée pour la cueillette, bien que cela soit possible; un incident a été signalé à Ojibway Prairie, où un individu de l’espèce a été déterré et déplacé dans un jardin. |
5.3 |
Exploitation forestière et récolte du bois |
Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | L’aster très élevé ne pousse pas dans les milieux boisés. Toutefois, la création de milieux ouverts (par exemple prés) par suite de l’exploitation forestière pourrait fournir à l’espèce de nouveaux milieux à coloniser. |
5.4 |
Pêche et récolte de ressources aquatiques |
Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet |
6 |
Intrusions et perturbations humaines |
Sans objet | Négligeable |
Grande (31-70 %) |
Négligeable (< 1 %) |
Élevée (menace toujours présente) |
Sans objet |
6.1 |
Activités récréatives |
Sans objet | Négligeable |
Grande (31-70 %) |
Négligeable (< 1 %) |
Élevée (menace toujours présente) |
Un grand nombre d’occurrences de l’aster très élevé se trouvent le long de sentiers (asphaltés, de gravier et de terre) fréquemment utilisés à des fins récréatives. Toutefois, aucun dommage causé à l’aster très élevé par les activités récréatives n’a été observé. |
6.2 |
Guerre, troubles civils et exercices militaires |
Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet |
6.3 |
Travail et autres activités |
Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet |
7 |
Modifications des systèmes naturels |
CD |
Moyen‑faible |
Restreinte (11-30 %) |
Modérée-légère (1-30 %) |
Élevée (menace toujours présente) |
Sans objet |
7.1 |
Incendies et suppression des incendies |
D |
Faible |
Grande (31-70 %) |
Légère (1-10 %) |
Élevée (menace toujours présente) |
Les incendies maintiennent les milieux ouverts (par exemple prairies à herbes hautes) qui abritent l’aster très élevé et profiteraient directement à l’espèce. La suppression des incendies pourrait avoir une incidence négative sur l’aster très élevé si les milieux qu’il occupe évoluent naturellement vers des communautés arbustives et/ou forestières. On ignore toutefois la gravité des répercussions de la suppression des incendies. À long terme, elle favorise la progression de la succession vers le nerprun bourdaine ou d’autres fourrés arbustifs. |
7.2 |
Gestion et utilisation de l’eau et exploitation de barrages |
Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet |
7.3 |
Autres modifications de l’écosystème |
CD |
Moyen‑faible |
Restreinte (11-30 %) |
Modérée-légère (1-30 %) |
Élevée (menace toujours présente) |
Certaines occurrences de l’aster très élevé se trouvent près de routes, de sentiers asphaltés et d’allées et dans des emprises de lignes de transport d’électricité qui sont fauchées de façon périodique. On croit que la perte de plusieurs des sous‑populations disparues est attribuable à l’entretien des routes, notamment l’utilisation de chasse‑neige. Un petit nombre d’occurrences de l’aster très élevé a été trouvé aux côtés d’espèces exotiques envahissantes, comme le nerprun bourdaine, mais aucun impact direct de ces espèces sur l’aster très élevé n’a été observé. Les sous‑populations de Port Stanley et de Point Edward sont particulièrement vulnérables; leur disparition entraînerait un déclin supplémentaire de la zone d’occurrence, mais n’aurait pas un grand impact sur la population canadienne. Les activités d’entretien en cours à Ojibway Prairie permettent de préserver le caractère convenable de l’habitat, mais on ne sait pas si ces activités se poursuivront à l’avenir. Dans le pire des scénarios, la gravité pourrait dépasser 10 %. |
8 |
Espèces et gènes envahissants ou autrement problématiques |
D |
Faible |
Restreinte (11-30 %) |
Légère (1-10 %) |
Élevée (menace toujours présente) |
Sans objet |
8.1 |
Espèces ou agents pathogènes exotiques (non indigènes) envahissants |
Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet |
8.2 |
Espèces ou agents pathogènes indigènes problématiques |
D |
Faible |
Restreinte (11-30 %) |
Légère (1-10 %) |
Élevée (menace toujours présente) |
Certaines occurrences de l’aster très élevé ont été trouvées dans des fourrés d’espèces arbustives indigènes et on a constaté qu’elles étaient chétives par rapport aux occurrences en milieu ouvert. Toutefois, la gravité des répercussions de la compétition exercée par les espèces indigènes est légère au regard de la période de manifestation de ces répercussions. |
8.3 |
Matériel génétique introduit |
Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | L’aster très élevé est parfois planté dans les jardins, mais aucun effet négatif de la pollinisation par des plantes introduites n’a été observé. L’hybridation de l’aster très élevé avec d’autres espèces d’asters n’a jamais été observée au Canada et est extrêmement rare ailleurs dans l’aire de répartition mondiale de l’espèce. |
9 |
Pollution |
Sans objet | Négligeable |
Négligeable (< 1 %) |
Extrême (71-100 %) |
Élevée (menace toujours présente) |
Sans objet |
9.1 |
Eaux usées domestiques et urbaines |
Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet |
9.2 |
Effluents industriels et militaires |
Sans objet | Négligeable |
Négligeable (< 1 %) |
Extrême (71-100 %) |
Élevée (menace toujours présente) |
La pulvérisation en bordure des routes tuerait les dicotylédones à cause des types d’herbicides utilisés. Il s’agit d’une menace possible importante dans les zones situées à l’extérieur d’Ojibway Prairie, car elle pourrait réduire la zone d’occurrence en entraînant la perte des petites sous‑populations. |
9.3 |
Effluents agricoles et sylvicoles |
Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Un petit nombre de sous‑populations d’aster très élevé se trouve à côté de champs agricoles et pourrait être touché par le ruissellement agricole. Toutefois, cela n’a pas été observé directement, et les répercussions potentielles sont inconnues. |
9.4 |
Déchets solides et ordures |
Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet |
9.5 |
Polluants atmosphériques |
Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet |
9.6 |
Apports excessifs d’énergie |
Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet |
10 |
Phénomènes géologiques |
Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet |
10.1 |
Volcans |
Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet |
10.2 |
Tremblements de terre et tsunamis |
Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet |
10.3 |
Avalanches et glissements de terrain |
Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet |
11 |
Changements climatiques et phénomènes météorologiques violents |
Sans objet | Ne constitue pas une menace |
Généralisée (71-100 %) |
Neutre ou avantage possible |
Élevée (menace toujours présente) |
Sans objet |
11.1 |
Déplacement et altération de l’habitat |
Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Pris en compte dans les menaces 7.3 et 8.1. L’espèce se trouve dans la partie nord de son aire de répartition et n’est pas susceptible d’être touchée par cette menace. |
11.2 |
Sécheresses |
Sans objet | Ne constitue pas une menace |
Généralisée (71-100 %) |
Neutre ou avantage possible |
Élevée (menace toujours présente) |
La sécheresse qui a touché l’ensemble de la population canadienne d’aster très élevé en 2022 ne semble pas avoir eu d’incidence négative sur l’espèce. Il est impossible de prévoir les sécheresses qui surviendront à l’avenir, mais elles toucheraient vraisemblablement l’ensemble de la population d’aster très élevé étant donné la petite zone d’occurrence de l’espèce au Canada. |
11.3 |
Températures extrêmes |
Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Les températures extrêmes toucheraient vraisemblablement l’ensemble de la population d’aster très élevé étant donné la petite zone d’occurrence de l’espèce au Canada. Toutefois, les répercussions des températures extrêmes sur l’aster très élevé sont inconnues. |
11.4 |
Tempêtes et inondations |
Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Aucune des sous‑populations existantes d’aster très élevé ne se trouve dans une zone inondable. Les répercussions potentielles des tempêtes sur l’espèce sont inconnues, mais elles sont probablement négligeables. Le déracinement et le renversement d’arbres et d’arbustes causés par de grosses tempêtes pourraient créer de nouveaux milieux pouvant être colonisés par l’aster très élevé. |
Classification des menaces d’après l’UICN-CMP, Salafsky et al. (2008).
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