Bruant vespéral (Pooecetes gramineus affinis) évaluation et rapport de situation du COSEPAC : chapitre 6

Biologie

Généralités

Le Bruant vespéral est un oiseau qui niche à terre dans des habitats de prairies à la végétation clairsemée. On connaît peu l'écologie du Bruant vespéral de la sous-espèce affinis dans la dépression de Georgia; c’est pourquoi la plupart des renseignements suivants sont tirés de données disponibles pour d’autres régions ou d’autres sous-espèces de Bruants vespéraux.

Reproduction

Le Bruant vespéral est monogame durant la saison de reproduction (Jones et Cornely, 2002). En général, le mâle arrive en premier sur les lieux de reproduction, et la femelle peu de temps après (Best et Rodenhouse, 1984). La femelle construit seule le nid. Celui-ci est habituellement construit au niveau du sol ou dans un petit creux. Le nid est généralement situé à proximité d’une touffe d’herbes qui le protège de la vue de prédateurs potentiels (Jones et Cornely, 2002) et qui contribue à créer un microclimat optimal dans le nid (Nelson et Martin, 1999).

En général, la femelle pond de trois à six œufs, qui sont couvés pendant 11 à 14 jours, principalement par la femelle. Les deux parents nourrissent les petits. Après environ dix jours, les oisillons quittent le nid et dépendent des adultes pendant encore 20 à 30 jours (Baicich et Harrison, 1997). Le Bruant vespéral peut élever une seconde couvée au cours d’une même saison de reproduction. Si la première couvée parvient à s’envoler, le mâle prend généralement soin de ces oisillons, tandis que la femelle garde le second nid (Jones et Cornely, 2002).

Sur la côte de la Colombie-Britannique, la saison de reproduction s’étend probablement de la fin avril à la mi-juillet (Beauchesne, 2002a; idem, 2003; idem, 2004). S’il y a une seconde portée, la saison de reproduction peut se prolonger jusqu’au début d’août (Campbell et al., 2001). Il n’y a aucune donnée sur le moment du départ des lieux de reproduction (Campbell et al., 2001; Jones et Cornely, 2002).

Dans l’intérieur de la Colombie-Britannique, le Bruant vespéral est assez souvent parasité par le Vacher à tête brune, Molothrus ater (Friedman, 1963; Dechant et al., 2001). Il n’y a pas de mention de parasitisme pour le Bruant vespéral de la sous-espèce affinis au Canada (Campbell et al., 2001).

Survie

Les prédateurs potentiels d’œufs, d’oisillons et d’adultes dans la dépression de Georgia sont les suivants : les oiseaux de proie (p. ex. l’Épervier de Cooper, Accipiter cooperii, et le Faucon émérillon, Falco columbariu), les corvidés (p. ex. la Corneille d’Alaska, Corvus caurinus, et le Grand Corbeau, C. corax), les mammifères de petite et de moyenne taille (p. ex. le coyote, Canis latrans, le renard roux, Vulpes vulpes, le raton-laveur, Procyon lotor, la mouffette Mephitis mephitis, le chien domestique, Canis familiaris) et les serpents (p. ex. la couleuvre rayée, Thamnophis sirtalis, et la couleuvre de l’Ouest, T. elegans). Cependant, le chat domestique, Felis catus, est sans doute le prédateur le plus important dans l’île de Vancouver. Les chats sont de redoutables prédateurs de petits et de moyens oiseaux (George, 1974; Cooper, 1993; Coleman et Temple, 1993; Coleman et al., source non datée; N. Dawe, comm. pers.). Dans le sud-est de l’île de Vancouver, on a souvent signalé la présence de chats domestiques sur les terrains de l’aéroport de Nanaimo et dans tous les autres sites ayant un habitat convenable, en raison de la proximité des habitations humaines (Beauchesne, 2002a).

Les nids peuvent également être écrasés accidentellement, en particulier dans les régions soumises à un pâturage intensif par le bétail ou les zones très fréquentées par l’homme ou les chiens domestiques (Rogers, 2000).Toutefois, le fauchage et les autres pratiques agricoles mécaniques représentent probablement le plus grand danger pour cette espèce nichant à terre (Rodenhouse et al., 1993). Le fauchage et la cueillette mécanique des champs pendant la période d’incubation et de nidification détruisent la plupart des nids (Jones et Cornely, 2002). Kershner et Bolinger (1996) ont évalué la productivité des habitats de prairies des aéroports dans l’est des États-Unis et constaté que beaucoup étaient des puits de population pour les espèces d’oiseaux des prairies, situation qu’ils attribuent au fauchage.

Déplacements et dispersion

Le Bruant vespéral est un migrateur partiel. Les populations nicheuses les plus au nord peuvent se déplacer vers le sud pendant l’hiver pour rejoindre des zones occupées par d’autres populations l’été (Jones et Cornely, 2002). Les oiseaux de l’île de Vancouver hivernent probablement en Californie. Les oiseaux nicheurs commencent à arriver dans l’île de Vancouver au début d’avril, et la plupart partent à l’automne avant la mi-octobre (Fraser et al., 1999; Campbell et al., 2001).

La migration suit probablement les changements de végétation. Le Bruant vespéral migre principalement la nuit et se déplace en petites bandes (Jones et Cornely, 2002).

Les études de baguage montrent que le Bruant vespéral adulte est très fidèle à son lieu de reproduction, le taux moyen de retour étant d’environ 50 p. 100 (Best et Rodenhouse, 1984). L’utilisation répétée d’un seul site dans l’île de Vancouver suggère également que les oiseaux retournent aux mêmes territoires de reproduction (Beauchesne, 2002b).

Alimentation et relations interspécifiques

Le Bruant vespéral se nourrit principalement d’insectes, de graines de graminées et d’herbes non graminéennes indigènes et non indigènes. Pendant la saison de reproduction, les insectes, surtout les sauterelles, composent le gros de la diète, selon des recherches menées dans le sud-est de l’État de Washington, au Montana et dans le Dakota du Nord (Adams et al., 1994; Jones et Cornely, 2002).

Ce bruant qui niche à terre cherche surtout sa nourriture dans la végétation courte en marchant ou en sautillant. Il peut également sauter et faire du vol stationnaire pour glaner des insectes dans de la végétation plus haute (Jones et Cornely, 2002). Dans l’île de Vancouver, on a vu le Bruant vespéral glaner des insectes dans des herbes non graminéennes courtes et manger des graines de pissenlits (Taraxacum officinale). On a vu des adultes transporter des insectes, probablement pour nourrir des oisillons (Beauchesne, 2002a).

Comportement et adaptabilité

En Colombie-Britannique, le Bruant vespéral s’est adapté à des lieux qui ont été modifiés par l’humain.D’autres chercheurs suggèrent cependant que le Bruant vespéral évite les zones à forte concentration de population humaine (Bock et al., 1999). L’oiseau se tient également loin des activités agricoles intensives (p. ex. champs de foin : Campbell et al., 2001; Beauchesne, 2002b).

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