Chabot de la chaîne côtière (Cottus aleuticus) : évaluation et rapport de situation du COSEPAC 2019

Titre officiel : Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le Chabot de la chaîne côtière (Cottus aleuticus) Population du lac Cultus au Canada 2019

Comité sur la situation des espèces en peril au Canada (COSEPAC)
En voie de disparition 2019

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Photo de couverture
Chabot de la chaîne côtière
Description longue 

Les rapports de situation du COSEPAC sont des documents de travail servant à déterminer le statut des espèces sauvages que l’on croit en péril. On peut citer le présent rapport de la façon suivante :

COSEPAC. 2019. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le chabot de la chaîne côtière (Cottus aleuticus), population du lac Cultus, au Canada, Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa, xii + 46 p. (Registre public des espèces en péril).

Rapport(s) précédent(s) :

COSEPAC. 2010. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le chabot de la chaîne côtière (Cottus aleuticus), population du lac Cultus, au Canada, Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa, xi + 31 p. (www.sararegistry.gc.ca/status/status_e.cfm).

COSEPAC. 2000. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le chabot pygmée du lac Cultus (Cottus sp.) au Canada, Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa. vii + 11 p. (www.sararegistry.gc.ca/status/status_e.cfm).

Coffie, P.A. 1997. Rapport du COSEPAC sur la situation du chabot pygmée du lac Cultus (Cottus sp.) au Canada, Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada, Ottawa, 11 p.

Note de production : Le COSEPAC remercie Patricia Woodruff d’avoir rédigé le rapport de situation sur le chabot de la chaîne côtière (Cottus aleuticus), population du lac Cultus, au Canada, aux termes d’un marché conclu avec Environnement et Changement climatique Canada. La supervision et la révision du rapport ont été assurées par John Post, coprésident du Sous-comité de spécialistes des poissons d’eau douce du COSEPAC.

Pour obtenir des exemplaires supplémentaires, s’adresser au :

Secrétariat du COSEPAC
a/s Service canadien de la faune
Environnement et Changement climatique Canada
Ottawa ON K1A 0H3

Tél. : 819-938-4125
Téléc. : 819-938-3984
Courriel : ec.cosepac-cosewic.ec@canada.ca
www.cosepac.ca

Also available in English under the title “COSEWIC Assessment and Status Report on the Coastrange Sculpin Cottus aleuticus, Cultus Lake population, in Canada”.

Illustration/photo de la couverture : Chabot de la chaîne côtière — Photo : Patricia Woodruff.

COSEPAC sommaire de l’évaluation

Sommaire de l’évaluation – Novembre 2019

Nom commun : Chabot de la chaîne côtière, population du lac Cultus

Nom scientifique : Cottus aleuticus

Statut : En voie de disparition

Justification de la désignation : Ce poisson d’eau douce de petite taille se rencontre dans un seul lac, qui se déverse dans le cours inférieur du fleuve Fraser, dans le sud-ouest de la Colombie-Britannique. On observe dans cette région une hausse de l’urbanisation et des utilisations récréatives. Toutes les nuits, les individus de cette population unique migrent depuis le fond du lac vers la surface pour s’y nourrir. L’introduction récente d’un prédateur exotique, l’achigan à petite bouche, représente une source importance de préoccupation en ce qui a trait à la persistance à long terme du chabot, qui est aussi menacé par les effets cumulatifs des espèces aquatiques envahissantes, de la pollution de l’eau (eutrophisation) et des changements climatiques. Ces menaces nuisent à l’habitat du chabot en abaissant la teneur en oxygène des eaux profondes et en réduisant l’habitat en eaux de surface en raison de la prédation accrue par l’achigan à petite bouche.

Répartition : Colombie-Britannique

Historique du statut : Espèce désignée « préoccupante » en avril 1997. Réexamen du statut : l’espèce a été désignée « menacée » en novembre 2000 et en avril 2010. Réexamen du statut : l’espèce a été désignée « en voie de disparition » en novembre 2019.

COSEPAC résumé

Chabot de la chaîne côtière
Cottus aleuticus
Population du lac Cultus

Description et importance de l’espèce sauvage

Le chabot de la chaîne côtière, population du lac Cultus (ci-après appelé « chabot de la chaîne côtière du lac Cultus »), est une population de chabots de la chaîne côtière de la forme pygmée qui migrent verticalement et qui occupent l’habitat extracôtier du lac Cultus, dans le sud-ouest de la Colombie-Britannique. Son apparence générale est caractéristique du chabot de la chaîne côtière; sa tête est large et plate, et son corps s’effile jusqu’à une queue déprimée latéralement et modérément haute. L’espèce possède deux nageoires dorsales, et ses nageoires pectorales sont grandes et en éventail. Le chabot de la chaîne côtière du lac Cultus se distingue du chabot de la chaîne côtière type par plusieurs caractéristiques, dont sa taille maximale inférieure à maturité, son utilisation nocturne de l’habitat pélagique jusqu’à l’âge adulte et une plus longue période de fraye. Il affiche aussi plusieurs différences sur le plan morphologique ainsi que sur le plan génétique au niveau des microsatellites. Bien que les individus d’autres populations de chabots de la chaîne côtière atteignent généralement une longueur de plus de 80 mm, la longueur à la fourche (LF) maximale des individus de la population du lac Cultus est de 54 mm. En outre, par rapport aux chabots de la chaîne côtière types, les pores sur la tête des individus du lac Cultus sont plus denses et plus grands, les nageoires pectorales comptent un plus grand nombre de rayons, et les nageoires pelviennes sont plus courtes, ce qui peut être avantageux pour vivre dans les eaux pélagiques. Le chabot de la chaîne côtière du lac Cultus constitue un élément important du réseau trophique du lac Cultus et présente un intérêt scientifique notable en tant que cas d’évolution postglaciaire. Des formes semblables de chabots de la chaîne côtière pygmées pélagiques semblent avoir évolué de façon indépendante dans deux lacs reliés de l’État de Washington, mais, en règle générale, l’occurrence de chabots adultes utilisant la zone pélagique est extrêmement rare.

Répartition

Le chabot de la chaîne côtière vit dans des lacs et des cours d’eau situés le long de la côte du Pacifique de l’Amérique du Nord, de la Californie aux îles Aléoutiennes. La population du lac Cultus est confinée au lac Cultus (49° 03՛ N., 122° 59՛ O.), dans le bassin versant du fleuve Fraser, dans le sud-ouest de la Colombie-Britannique.

Habitat

Le chabot de la chaîne côtière vit principalement dans les cours d’eau à courant rapide, mais on le trouve aussi occasionnellement le long des rives lacustres. Le chabot de la chaîne côtière du lac Cultus est principalement capturé dans l’habitat extracôtier du lac Cultus. Le chabot de la chaîne côtière passe habituellement du stade larvaire en eau superficielle au stade juvénile associé aux fonds de 32 à 35 jours après l’éclosion. Les relevés hydroacoustiques et les relevés au chalut semi-pélagique réalisés pour dénombrer les saumons rouges juvéniles dans le lac Cultus ont permis de montrer que des chabots de la chaîne côtière du lac Cultus adultes continuent de migrer verticalement vers les eaux de surface du lac durant la nuit. Selon des renseignements anecdotiques, la population du lac Cultus préfère les substrats et les abris durs. Des plongeurs ont toutefois photographié des individus partiellement ensevelis dans du substrat organique meuble. Le bassin versant du lac Cultus est fortement aménagé à des fins récréatives, résidentielles et agricoles, ce qui entraîne des répercussions importantes sur les affluents, les émissaires et la zone littorale du lac. Le lac Cultus est actuellement mésotrophe, et l’on croit qu’il est aux premiers stades d’une eutrophisation anthropique. Il connaît en plus une augmentation des températures moyennes mensuelles à cause des changements climatiques.

Biologie

La durée d’une génération est d’environ deux à cinq ans pour le chabot de la chaîne côtière et de trois ans pour la population du lac Cultus. Bien que la période de fraye du chabot de la chaîne côtière ait habituellement lieu de février à juillet, on croit que celle de la population du lac Cultus se déroule de la fin mai ou du début juin à août ou même septembre, d’après la capture d’individus matures (Woodruff, 2010; Ricker, 1960). Le régime alimentaire du chabot de la chaîne côtière passe généralement du zooplancton aux insectes aquatiques et aux invertébrés benthiques après le stade larvaire. Par contre, le régime alimentaire des individus adultes de la population du lac Cultus demeure principalement constitué de zooplancton. Selon un relevé sur la composition du régime alimentaire des poissons piscivores du lac Cultus réalisé dans les années 1960, le chabot de la chaîne côtière du lac Cultus était régulièrement une proie de l’omble à tête plate, mais qu’il était plus rarement consommé par la truite fardée côtière et le saumon coho, et qu’il était absent du contenu stomacal de la sauvagesse du Nord. Le chabot de la chaîne côtière du lac Cultus et les saumons rouges juvéniles pourraient se faire concurrence pour le zooplancton.

Taille et tendances des populations

On ne connaît pas l’abondance du chabot de la chaîne côtière du lac Cultus. Les relevés au chalut réalisés de 1975 à 2017 pour évaluer l’abondance des saumons rouges juvéniles dans le lac Cultus révèlent que les captures de chabots par heure étaient élevées de 1976 à 1980, mais qu’elles ont ensuite connu un déclin jusqu’en 1997, avant de subir une hausse et une stabilisation de 1997 jusqu’à maintenant. Des relevés par pièges à ménés mensuels et saisonniers effectués de 2007 à 2017 indiquent que les captures par unité d’effort (CPUE) demeurent approximativement les mêmes d’une année à l’autre.

Menaces et facteurs limitatifs

À cause de son aire de répartition limitée, le chabot de la chaîne côtière du lac Cultus est très sensible aux changements écologiques dans le lac Cultus, comme l’introduction récente d’une espèce aquatique envahissante et les effets du développement et de l’eutrophisation. Le chabot de la chaîne côtière du lac Cultus est de plus en plus menacé par les effets cumulatifs de la baisse des teneurs en oxygène hypolimnique attribuable à l’eutrophisation, de l’augmentation des températures épilimniques et de la prédation par des prédateurs aquatiques envahissants, notamment l’achigan à petite bouche (dont l’invasion est récente).

Protection, statuts et classements

NatureServe a attribué au chabot de la chaîne côtière du lac Cultus un statut variant de gravement en péril à en péril à l’échelle mondiale, nationale et provinciale. L’espèce était jugée « menacée » par le COSEPAC, jusqu’au réexamen du statut en novembre 2019, où l’espèce a été désignée « en voie de disparition ». L’espèce figure encore comme espèce menacée à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril du Canada. Le Conservation Data Centre (centre de données sur la conservation) de la Colombie-Britannique place l’espèce sur la liste rouge provinciale, soit la cote la plus élevée. Le parc provincial qui entoure une bonne partie du lac Cultus est protégé par la Provincial Park Act (1996), qui établit des lignes directrices de gestion et limite l’extraction des ressources.

Résumé technique

Cottus aleuticus

Chabot de la chaîne côtière, population du lac Cultus

Coastrange Sculpin, Cultus Lake population

Répartition au Canada : Colombie-Britannique

Données démographiques
Sujet Information

Durée d’une génération (généralement, âge moyen des parents dans la population; indiquez si une méthode d’estimation de la durée d’une génération autre que celle qui est présentée dans les lignes directrices de l’UICN [2011] est utilisée)

­3 ans

Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] du nombre total d’individus matures?

Inconnu

Pourcentage estimé de déclin continu du nombre total d’individus matures sur [cinq ans ou deux générations].

Inconnu

Pourcentage [observé, estimé, inféré ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [dix dernières années ou trois dernières générations].

Inconnu

Pourcentage [prévu ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [dix prochaines années ou trois prochaines générations].

Inconnu

Pourcentage [observé, estimé, inféré ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours de toute période de [dix ans ou trois générations] commençant dans le passé et se terminant dans le futur.

Inconnu

Est-ce que les causes du déclin sont a. clairement réversibles et b. comprises et c. ont effectivement cessé?

a. Sans objet

b. Sans objet

c. Sans objet

Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre d’individus matures?

Inconnu

Information sur la répartition
Sujet Information

Superficie estimée de la zone d’occurrence

8 km2 selon la méthode du plus petit polygone convexe, mais on lui attribue une superficie de 32 km2 (indice de zone d’occurrence)

32 km2

Indice de zone d’occupation (IZO)

[Fournissez toujours une valeur établie à partir d’une grille à carrés de 2 km de côté.]

32 km2

La population totale est-elle gravement fragmentée, c.-à-d. que plus de 50 % de sa zone d’occupation totale se trouvent dans des parcelles d’habitat qui sont a) plus petites que la superficie nécessaire au maintien d’une population viable et b) séparées d’autres parcelles d’habitat par une distance supérieure à la distance de dispersion maximale présumée pour l’espèce?

a. Non

b. Non

Nombre de localités* (utilisez une fourchette plausible pour refléter l’incertitude, le cas échéant)

1

Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] de la zone d’occurrence?

Non

Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] de l’indice de zone d’occupation?

Non

Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] du nombre de sous-populations?

Non

Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] du nombre de localités*?

Non

Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] de [la superficie, l’étendue ou la qualité] de l’habitat?

Oui, déclin observé et inféré de la qualité de l’habitat

Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de sous-populations?

Non

Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de localités*?

Non

Y a-t-il des fluctuations extrêmes de la zone d’occurrence?

Non

Y a-t-il des fluctuations extrêmes de l’indice de zone d’occupation?

Non

*(Voir « définitions et abréviations » sur le site Web du COSEPAC et International Union for Conservation of Nature (IUCN) (en anglais seulement) pour obtenir des précisions sur ce terme.)

Nombre d’individus matures (dans chaque sous-population)
Sous-populations (utilisez une fourchette plausible) Nombre d’individus matures

Total

Inconnu

Analyse quantitative
La probabilité de disparition de l’espèce à l’état sauvage est d’au moins [20 % sur 20 ans ou 5 générations, ou 10 % sur 100 ans]? Inconnu

Menaces (directes, de l’impact le plus élevé à l’impact le plus faible, selon le calculateur des menaces de l’UICN)

Un calculateur des menaces a-t-il été rempli pour l’espèce?

Oui

i. Espèces non indigènes envahissantes

ii. Pollution (eaux usées domestiques et urbaines, effluents agricoles et sylvicoles, polluants atmosphériques)

iii. Changements climatiques (sécheresses, températures extrêmes)

L’impact global des menaces a été évalué comme élevé-très élevé.

Quels autres facteurs limitatifs sont pertinents?

Immigration de source externe (immigration de l’extérieur du Canada)
Sujet Information

Situation des populations de l’extérieur les plus susceptibles de fournir des individus immigrants au Canada

Endémique au Canada

Une immigration a-t-elle été constatée ou est-elle possible?

Sans objet

Des individus immigrants seraient-ils adaptés pour survivre au Canada?

Sans objet

Y a-t-il suffisamment d’habitat disponible au Canada pour les individus immigrants?

Sans objet

Les conditions se détériorent-elles au Canada+?

Oui

Les conditions de la population source se détériorent-elles+?

Sans objet

La population canadienne est-elle considérée comme un puits+?

Sans objet

La possibilité d’une immigration depuis des populations externes existe-t-elle?

Sans objet

+ Voir le tableau 3 (Lignes directrices pour la modification de l’évaluation de la situation d’après une immigration de source externe)

Nature délicate de l’information sur l’espèce

L’information concernant l’espèce est-elle de nature délicate? Non

Historique du statut

Espèce désignée « préoccupante » en avril 1997. Réexamen du statut : l’espèce a été désignée « menacée » en novembre 2000 et en avril 2010. Réexamen du statut : l’espèce a été désignée « en voie de disparition » en novembre 2019.

Statut et justification de la désignation

Statut : En voie de disparition

Code alphanumérique : B1ab(iii)+2ab(iii)

Justification de la désignation : Ce poisson d’eau douce de petite taille se rencontre dans un seul lac, qui se déverse dans le cours inférieur du fleuve Fraser, dans le sud-ouest de la Colombie-Britannique. On observe dans cette région une hausse de l’urbanisation et des utilisations récréatives. Toutes les nuits, les individus de cette population unique migrent depuis le fond du lac vers la surface pour s’y nourrir. L’introduction récente d’un prédateur exotique, l’achigan à petite bouche, représente une source importance de préoccupation en ce qui a trait à persistance à long terme du chabot, qui est aussi menacé par les effets cumulatifs des espèces aquatiques envahissantes, de la pollution de l’eau (eutrophisation) et des changements climatiques. Ces menaces nuisent à l’habitat du chabot en abaissant la teneur en oxygène des eaux profondes et en réduisant l’habitat en eaux de surface en raison de la prédation accrue par l’achigan à petite bouche.

Applicabilité des critères

Critère A (déclin du nombre total d’individus matures) : Sans objet. Aucune information n’est disponible sur le nombre d’individus matures.

Critère B (aire de répartition peu étendue et déclin ou fluctuation) : Correspond aux critères de la catégorie « espèce en voie de disparition » B1ab(iii)+2ab(iii), car la zone d’occurrence et l’IZO sont très petits (tous deux de 32 km2), il n’y a qu’une seule localité et des déclins de la qualité de l’habitat sont observés et prévus.

Critère C (nombre d’individus matures peu élevé et en déclin) : Sans objet. Aucune information n’est disponible sur le nombre d’individus matures.

Critère D (très petite population totale ou répartition restreinte) : Sans objet. Aucune information n’est disponible sur le nombre d’individus matures.

Critère E (analyse quantitative) : Sans objet. Aucune analyse quantitative n’a été effectuée.

Préface

Le chabot de la chaîne côtière, population du lac Cultus (ci-après appelé chabot de la chaîne côtière du lac Cultus), est un petit poisson endémique dans un seul lac (le lac Cultus), dans le sud-ouest de la Colombie-Britannique. Le COSEPAC a pour la première fois évalué l’espèce en 1997 et l’a alors désignée « espèce préoccupante », puis l’a réexaminée et désignée « espèce menacée » en 2000 et en 2010. La principale menace qui pèse sur la population repose sur le fait qu’elle n’est présente que dans un petit lac situé dans une zone géographique qui connaît un développement résidentiel et commercial rapide et important. Depuis l’évaluation de 2000, un programme de rétablissement a été élaboré et achevé en 2007, sous la direction de la Région du Pacifique du ministère des Pêches et des Océans (MPO) et du ministère de l’Environnement (Ministry of Environment) de la Colombie-Britannique. Le programme de rétablissement a permis de relever plusieurs lacunes importantes dans les connaissances, lesquelles doivent être comblées si l’on veut rétablir l’espèce (c.-à-d. la persistance à long terme de l’espèce). Ces lacunes concernaient entre autres l’utilisation de l’habitat tout au long des stades du cycle vital, la désignation de l’habitat essentiel, la disponibilité de l’habitat, l’effectif de la population, les études sur la génétique de la population et la taxinomie, de même que la création d’un groupe d’intendance et la mise en œuvre d’un programme de suivi à long terme. Le programme de rétablissement indiquait également qu’il était prioritaire d’assurer la coordination des mesures de rétablissement de la population de saumons rouges du lac Cultus (désignée « en voie de disparition » par le COSEPAC en 2003). Le rapport sur les progrès élaboré par le MPO en 2016 résume les résultats des études sur la génétique de la population et la taxinomie, et comprend des renseignements sur les programmes de suivi en cours et les nouveaux partenariats visant à combler les lacunes dans l’information restantes. Le plan d’action pour le chabot de la chaîne côtière du lac Cultus, qui a été finalisé en 2017 (Fisheries and Oceans Canada, 2017), désigne l’habitat essentiel et donne de l’information sur la résidence, en plus d’énumérer les mesures de rétablissement à prendre pour permettre le rétablissement et la persistance de la population du lac Cultus. Un arrêté visant l’habitat essentiel qui interdit la destruction de l’habitat essentiel de la population du lac Cultus (c.-à-d. l’ensemble du lac Cultus, jusqu’aux limites du périmètre mouillé) a été publié en janvier 2019.

Historique du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d’une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale-provinciale sur la faune. Le Comité a été créé pour satisfaire au besoin d’une classification nationale des espèces sauvages en péril qui soit unique et officielle et qui repose sur un fondement scientifique solide. En 1978, le COSEPAC (alors appelé Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) promulguée le 5 juin 2003, le COSEPAC est un comité consultatif qui doit faire en sorte que les espèces continuent d’être évaluées selon un processus scientifique rigoureux et indépendant.

Mandat du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) évalue la situation, au niveau national, des espèces, des sous-espèces, des variétés ou d’autres unités désignables qui sont considérées comme étant en péril au Canada. Les désignations peuvent être attribuées aux espèces indigènes comprises dans les groupes taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons, arthropodes, mollusques, plantes vasculaires, mousses et lichens.

Composition du COSEPAC

Le COSEPAC est composé de membres de chacun des organismes responsables des espèces sauvages des gouvernements provinciaux et territoriaux, de quatre organismes fédéraux (le Service canadien de la faune, l’Agence Parcs Canada, le ministère des Pêches et des Océans et le Partenariat fédéral d’information sur la biodiversité, lequel est présidé par le Musée canadien de la nature), de trois membres scientifiques non gouvernementaux et des coprésidents des sous-comités de spécialistes des espèces et du sous-comité des connaissances traditionnelles autochtones. Le Comité se réunit au moins une fois par année pour étudier les rapports de situation des espèces candidates.

Définitions (2019)

Espèce sauvage
Espèce, sous-espèce, variété ou population géographiquement ou génétiquement distincte d’animal, de plante ou d’un autre organisme d’origine sauvage (sauf une bactérie ou un virus) qui est soit indigène du Canada ou qui s’est propagée au Canada sans intervention humaine et y est présente depuis au moins cinquante ans.
Disparue (D)
Espèce sauvage qui n’existe plus.
Disparue du pays (DP)
Espèce sauvage qui n’existe plus à l’état sauvage au Canada, mais qui est présente ailleurs.
En voie de disparition (VD)
(Remarque : Appelée « espèce disparue du Canada » jusqu’en 2003.)
Espèce sauvage exposée à une disparition de la planète ou à une disparition du pays imminente.
Menacée (M)
Espèce sauvage susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitants ne sont pas renversés.
Préoccupante (P)
(Remarque : Appelée « espèce en danger de disparition » jusqu’en 2000.)
Espèce sauvage qui peut devenir une espèce menacée ou en voie de disparition en raison de l'effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces reconnues qui pèsent sur elle.
Non en péril (NEP)
(Remarque : Appelée « espèce rare » jusqu’en 1990, puis « espèce vulnérable » de 1990 à 1999.)
Espèce sauvage qui a été évaluée et jugée comme ne risquant pas de disparaître étant donné les circonstances actuelles.
Données insuffisantes (DI)
(Remarque :Autrefois « aucune catégorie » ou « aucune désignation nécessaire ».)
Une catégorie qui s’applique lorsque l’information disponible est insuffisante (a) pour déterminer l’admissibilité d’une espèce à l’évaluation ou (b) pour permettre une évaluation du risque de disparition de l’espèce.

Remarque : Catégorie « DSIDD » (données insuffisantes pour donner une désignation) jusqu’en 1994, puis « indéterminé » de 1994 à 1999. Définition de la catégorie (DI) révisée en 2006.

Le Service canadien de la faune d’Environnement et Changement climatique Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du COSEPAC.

Description et importance de l’espèce sauvage

Nom et classification

Classe : Actinoptérygiens

Ordre : Scorpaéniformes

Famille : Cottidés

Genre : Cottus   

Nom scientifique : Cottus aleuticus

Nom commun français : Chabot de la chaîne côtière, population du lac Cultus

Noms communs anglais : Coastrange Sculpin, Cultus Lake Population, Cultus Pygmy Sculpin, Cultus Lake Pygmy Sculpin

Le genre Cottus fait partie de la famille des chabots (Cottidés). Le chabot de la chaîne côtière (Cottus aleuticus) a d’abord été décrit dans l’île Kodiak par Lockington (1880) en tant qu’Uranidea microstoma. Gilbert (1895) a cependant placé cette espèce dans le genre Cottus et, comme le nom d’espèce microstomus existait déjà pour désigner une autre espèce de ce genre, il a changé le nom pour Cottus aleuticus. Le seul synonyme est Cottus protrustus, décrit par Schultz et Spoor (1933) dans l’île Unalaska, en Alaska.

Le chabot de la chaîne côtière est courant dans les cours d’eau côtiers, le long du littoral du Pacifique. La population du lac Cultus est dérivée de la population de chabots de la chaîne côtière; les individus sont semblables sur le plan morphologique (par rapport aux autres espèces de Cottus d’eau douce; McPhail, 2007). La phylogénie de l’ADN mitochondrial confirme un écart postglaciaire entre le chabot de la chaîne côtière du lac Cultus et le chabot de la chaîne côtière type (voir Structure spatiale et variabilité de la population ; Woodruff, 2010; Woodruff et Taylor, 2013).

Alors que le chabot de la chaîne côtière type atteint généralement une longueur totale (LT) de plus de 80 mm (McPhail, 2007), la longueur maximale du chabot de la chaîne côtière du lac Cultus n’atteint que 65 mm (Woodruff, 2010, données inédites). Le chabot de la chaîne côtière passe habituellement du stade larvaire pélagique au stade juvénile benthique de 32 à 35 jours après l’éclosion (Scott et Crossman, 1973). En revanche, les relevés au chalut semi-pélagique effectués pour dénombrer les saumons rouges juvéniles (Oncorhynchus nerka) dans le lac Cultus ont montré que les chabots de la chaîne côtière du lac Cultus postlarvaires (c.-à-d. les chabots mesurant jusqu’à 65 mm LT) continuent de migrer vers les eaux pélagiques du lac durant la nuit (J. Hume, comm. pers., 2006). Des sondages hydroacoustiques également réalisés pour dénombrer les saumons rouges juvéniles dans le lac Cultus révèlent des densités beaucoup plus faibles des chabots de taille ciblée dans la colonne d’eau le jour que la nuit, ce qui indique que le chabot de la chaîne côtière du lac Cultus migre vers la surface de la colonne d’eau la nuit (J. Hume, comm. pers., 2006). L’alimentation à base de plancton des adultes de la population du lac Cultus (Ricker, 1960) — par opposition à l’alimentation à base d’invertébrés benthiques des adultes de la population type — corrobore l’hypothèse d’une utilisation de l’habitat pélagique pendant une plus grande partie du cycle vital. Si la période de fraye du chabot de la chaîne côtière se déroule normalement de février à juin (McPhail et Lindsey, 1970; Scott et Crossman, 1973), celle de la population du lac Cultus a plutôt lieu de la mi-mai ou du début juin à août ou même septembre (Ricker, 1960; Woodruff, 2010).

Ricker (1960) a été le premier à décrire la forme pygmée du chabot de la chaîne côtière vivant dans l’habitat extracôtier du lac Cultus, dans la vallée du bas Fraser, dans le sud-ouest de la Colombie-Britannique. Un autre nom attribué à cette forme, « chabot pygmée du lac Cultus » (Cultus Lake Pygmy Sculpin), a été utilisé pour la première fois par Coffie (1997). Des populations semblables de chabots côtiers pygmées, observées dans les lacs Sammamish et Washington (reliés par la rivière Sammamish), dans l’État de Washington, ont été décrites (Larson et Brown, 1975). Le lac Cultus est isolé du système du lac Washington sur le plan géographique, et les deux systèmes se jettent dans la mer par des liens d’eau douce distincts. De plus, les analyses microsatellites donnaient aussi à penser que les deux populations étaient distinctes. Il est donc permis de croire que le chabot de la chaîne côtière du lac Cultus a probablement évolué indépendamment des autres chabots pélagiques (Woodruff et Taylor, 2013).

Description morphologique

L’apparence générale du chabot de la chaîne côtière du lac Cultus, très semblable à celle du chabot de la chaîne côtière, est typique de celle du genre Cottus (figure 1; McPhail, 2007). Sa tête est large et plate, et son corps s’effile jusqu’à une queue déprimée latéralement et modérément haute. L’espèce possède deux nageoires dorsales; la première compte des épines, et la seconde, des rayons mous. Les nageoires pelviennes sont plus courtes chez la population du lac Cultus (tableau 1), et elles sont en position thoracique. Les nageoires pectorales sont grandes et en éventail, avec un plus grand nombre de rayons que chez le chabot de la chaîne côtière type (tableau 2). La nageoire anale est environ de la même longueur que la tête. La nageoire caudale est légèrement arrondie. L’épine préoperculaire (c.-à-d. sur le rebord postérieur de la joue) est simple et bien développée, et la ligne latérale est complète. Un canal comptant généralement dix pores préoperculomandibulaires (extension de la ligne latérale située le long du rebord inférieur de la mandibule inférieure) se trouve de chaque côté d’un pore unique sur le bout du menton. Le corps est dépourvu d’écailles, mais des « aiguillons » ressemblant à des cheveux sont présents derrière chaque nageoire pectorale. La coloration va du brun au gris, avec des marbrures plus sombres, les flancs sont plus pâles et la face ventrale est presque blanche. On note généralement de deux à quatre bandes sombres en forme de selle sur les flancs, sous les nageoires dorsales, et une bande claire sur le dos, tout juste devant la nageoire caudale.

Figure 1, voir description longue

Figure 1. Photographie d’un chabot de la chaîne côtière, population du lac Cultus (P. Woodruff), d’une LT d’environ 50 mm. Les flèches indiquent l’endroit approximatif du canal préoperculomandibulaire.

Description longue 

Photo d’un chabot de la chaîne côtière, population du lac Cultus, les flèches indiquant l’endroit approximatif du canal préoperculomandibulaire.

Tableau 1. Comparaison des mesures morphométriques entre le chabot de la chaîne côtière du lac Cultus (N = 20) et le chabot de la chaîne côtière (N = 20)
Type de mesure

Moyenne ± écart-type (mm)1
Chabot de la chaîne côtière
Moyenne ± écart-type (mm)1
Chabot de la chaîne côtière, population du lac Cultus

Longueur de la nageoire anale

10,6 ± 0,45

10,8 ± 0,54

Hauteur du corps

6,1 ± 0,26

6,2 ± 0,34

Hauteur du plus long rayon dorsal

4,6 ± 0,30

4,6 ± 0,26

Hauteur de la tête

6,7 ± 0,30

6,4 ± 0,29

Longueur de la tête

9,7 ± 0,45

10,1 ± 0,52

Largeur entre les orbites

1,2 ± 0,14

1,1 ± 0,14

Longueur de l’orbite

2,3 ± 0,16

2,36 ± 0,13

Épaisseur du pédoncule caudal

2,3 ± 0,10

2,3 ± 0,18

Longueur de la nageoire pelvienne

6,1 ± 0,27

5,7 ± 0,46

Longueur du pédoncule caudal

6,8 ± 0,46

6,9 ± 0,59

Longueur du museau

2,4 ± 0,18

2,3 ± 0,17

Longueur du 4e pore préoperculomandibulaire

0,12 ± 0,02

0,22 ± 0,07

Longueur du 5e pore infraorbital

0,21 ± 0,04

0,34 ± 0,06

1 Avant d’estimer les moyennes et les écarts-types de chaque forme de chabot, les mesures des poissons individuels ont été ajustées en fonction de la longueur standard (LS) moyenne globale de 34,7 mm à l’aide des équations de régression allométrique.

Tableau 2. Comparaison du nombre de rayons sur les nageoires anale et pectorales entre le chabot de la chaîne côtière du lac Cultus (CCCLC; N = 20) et le chabot de la chaîne côtière (CCC, N = 20)
Type de nageoire Forme de chabot Nombre de rayons
13
Nombre de rayons
14
Nombre de rayons
15
Nombre de rayons
16

Nageoire anale

CCC

1

14

5

0

Sans objet

CCCLC

2

15

2

1

Nageoire pectorale

CCC

0

1

19

0

Sans objet

CCCLC

0

0

14

6

Le chabot de la chaîne côtière peut atteindre 145 mm LT (Wydoski et Whitney, 2003), les adultes présentant une taille moyenne d’au moins 76 mm (Scott et Crossman, 1973). Dans le ruisseau Frosst, un affluent du lac Cultus, le chabot de la chaîne côtière atteint habituellement de 80 à 100 mm LT (J. Taylor, obs. pers.; Woodruff, 2010). La forme pygmée du chabot de la chaîne côtière qui migre verticalement, laquelle a été observée dans le lac Washington, peut avoir une LT maximale d’environ 67 mm (LS de 58 mm; Larson et Brown, 1975). Les données sur la taille du chabot de la chaîne côtière du lac Cultus proviennent d’un examen du contenu stomacal de Dolly Varden et/ou d’ombles à tête plate (Salvelinus malma/S. confluentus, appelés collectivement « ombles » ci-après) pêchés dans le lac Cultus (Ricker, 1960) et de la distribution des fréquences de longueurs des chabots pêchés dans le cadre de relevés au chalut semi-pélagique (J. Hume, données inédites) et de relevés réalisés avec des pièges à ménés (Woodruff, 2010). La longueur maximale des chabots de la chaîne côtière du lac Cultus trouvés dans le contenu stomacal des ombles était de 50 mm (Ricker, 1960). Étant donné que ces ombles s’attaquaient également à des proies beaucoup plus grosses, dont certains chabots piquants (Cottus asper) mesurant de 100 à 200 mm, il est peu probable qu’elles auraient boudé les chabots de la chaîne côtière du lac Cultus de plus grande taille si ceux-ci avaient été présents (Ricker, 1960). La plupart des chabots pêchés lors de relevés au chalut semi-pélagique réalisés dans le lac Cultus (c.-à-d. 98 %) mesuraient de 9 à 52 mm LT. L’identification des espèces de chabots pêchées au chalut dans le lac Cultus a commencé en 1999. Depuis, la longueur des chabots pêchés varie de 9 à 54 mm LF, et tous ont été identifiés comme étant des chabots de la chaîne côtière du lac Cultus; Ikusemiju (1975) a également capturé au chalut des chabots pélagiques pouvant atteindre 54 mm dans le lac Washington. On croit que les quelques chabots de plus grande taille (jusqu’à 132 mm) trouvés dans les échantillons prélevés au chalut avant 1999 étaient en réalité des chabots piquants. Ces derniers auraient été capturés lorsque le filet touchait occasionnellement le fond et représentaient environ 2 % des prises totales (J. Hume, comm. pers., 2006). L’identification de ces chabots de grande taille jusqu’au rang de l’espèce doit toutefois être confirmée par un examen des individus capturés préservés qui sont conservés dans le laboratoire du lac Cultus du ministère des Pêches et des Océans (MPO). Les relevés effectués au moyen de pièges à ménés de mai à octobre dans la zone limnique du lac Cultus ont permis de capturer des C. aleuticus de 15 à 65 mm LT ainsi que des chabots piquants plus longs (Woodruff, 2010).

Plusieurs caractères morphologiques et méristiques (tableaux 1 et 2) distinguent le chabot de la chaîne côtière du lac Cultus du chabot de la chaîne côtière type, principalement la longueur des nageoires pelviennes (plus courtes) et la taille des divers pores céphaliques (plus gros; J. Taylor, données inédites). Si l’on fait un résumé par analyse en composantes principales (ACP), le tracé des résultats le long de l’axe de chacune des composantes principales (CP) 1 et 2 indique la présence de deux morphotypes (figure 2). La variable qui explique la plus grande variation dans la CP 2 est la grosseur des pores céphaliques. D’autres variables apportent des contributions moindres, mais notables, à la CP 2, dont la longueur des nageoires pelviennes, la largeur interorbitale ainsi que la hauteur et la longueur de la tête. La valeur moyenne de la CP 2 était considérablement plus élevée chez le chabot de la chaîne côtière du lac Cultus que chez le chabot de la chaîne côtière (test t, P < 0,0001), ce qui laisse entendre que les deux types de poissons présentent une forme corporelle moyenne différente. Par rapport au chabot de la chaîne côtière, la grosseur moyenne des pores céphaliques du chabot de la chaîne côtière du lac Cultus moyen est plus élevée (de 73 %), la distance entre ses orbites est plus faible (8 %), ses nageoires pelviennes sont plus courtes (8 %) et sa tête est plus longue (5 %) et moins haute (4 %, tableau 1). Le chabot de la chaîne côtière du lac Cultus possède une plus grande flottabilité (densité moyenne de moins de 1 g/cm3) que le chabot de la chaîne côtière (E. Taylor, comm. pers., données inédites).

Le chabot de la chaîne côtière du lac Cultus a tendance à avoir un plus grand nombre de rayons sur les nageoires pectorales comparativement au chabot de la chaîne côtière. Bien que le nombre modal de rayons des nageoires pelviennes soit de 15 chez les deux types de poissons, 30 % des chabots de la chaîne côtière du lac Cultus ont 16 rayons sur les nageoires pectorales alors qu’aucun chabot de la chaîne côtière n’en possède plus de 15 (tableau 2, test du chi carré, P = 0,02). La fréquence des comptes de rayons sur les nageoires anales ne différait pas beaucoup d’un type de chabot à l’autre (tableau 2, test du chi carré, P = 0,4).

Les différences qualitatives sur le plan morphologique qui distinguent le chabot de la chaîne côtière du lac Cultus du chabot de la chaîne côtière type — soit une grosseur moyenne plus élevée des pores céphaliques, une distance interorbitale plus faible, des nageoires pelviennes plus courtes et un plus grand nombre de rayons sur les nageoires pelviennes – distinguent également la forme pygmée de la forme normale dans l’étude du lac Washington (Larson et Brown, 1975). Le chabot pygmée du lac Washington avait aussi une tête plus longue, quoique plus plate, que le chabot de la chaîne côtière normal, mais cette différence n’était pas statistiquement significative. Il existe une importante différence entre les formes pygmées et la forme normale du chabot de la chaîne côtière sur le plan morphologique dans les deux réseaux hydrographiques : les formes pygmées présentent des pores céphaliques plus gros. Des pores plus gros peuvent indiquer que les individus se nourrissent de proies plus petites (p. ex. microcrustacés et petites larves d’insectes; Vega et Viozza, 2016). La différence relative de la taille des pores entre les formes pygmées et normale était toutefois largement supérieure dans le réseau du lac Washington (de 200 à 300 % plus gros) que dans celui du lac Cultus (73 % plus gros).

Figure 1, voir description longue

Figure 2. Résultats d’une analyse en composantes principales (ACP) comparant la morphologie du chabot de la chaîne côtière du lac Cultus à celle du chabot de la chaîne côtière (J. Taylor, données inédites).

Veuillez voir la traduction française ci-dessous :

Cottus aleuticus = Cottus aleuticus

Coastrange Sculpin (Cultus Lake Population) = Chabot de la chaîne côtière (population du lac Cultus)

PCA 2: body shape and pore size = ACP 2 : forme du corps et taille des pores

PCA 1: body size = ACP 1 : taille du corps

Description longue 

Graphique montrant les résultats d’une analyse en composantes principales comparant la morphologie du chabot de la chaîne côtière du lac Cultus à celle du chabot de la chaîne côtière.

Structure spatiale et variabilité de la population

Woodruff (2010) et Woodruff et Taylor (2013) ont comparé la variation de l’ADN mitochondrial et de l’ADN microsatellite d’échantillons de chabots de la chaîne côtière du lac Cultus obtenus à l’aide de chaluts semi-pélagiques et de pièges à ménés suspendus dans la portion semi-pélagique du lac avec celle d’échantillons de chabots de la chaîne côtière prélevés dans des bras et des affluents du lac Cultus et de plusieurs populations hors du bassin versant du lac Cultus. Les données sur l’ADN mitochondrial étaient composées d’environ 500 paires de bases sur une séquence de la boucle de déplacement (boucle D). Le chabot de la chaîne côtière du lac Cultus et le chabot de la chaîne côtière des affluents du lac Cultus et de l’extérieur du bassin versant du lac Cultus formaient une lignée monophylétique par rapport aux séquences du chabot piquant, et la différence entre les deux espèces était d’environ 4,8 %. En revanche, les séquences du chabot de la chaîne côtière du lac Cultus étaient entremêlées parmi toute une série d’autres échantillons de chabots de la chaîne côtière, et la différence de séquence moyenne variait de 0,5 à 0,9 %. Ces données indiquent clairement que le chabot de la chaîne côtière du lac Cultus a des affinités génétiques très proches du chabot de la chaîne côtière et que les deux types de C. aleuticus ont divergé seulement très récemment (c.-à-d. après la glaciation wisconsinienne ou au cours des 10 000 dernières années environ; Woodruff, 2010; Woodruff et Taylor, 2013).

Bien que le chabot de la chaîne côtière du lac Cultus et le chabot de la chaîne côtière type soient de toute évidence étroitement liés d’un point de vue phylogénique, ils ne sont pas génétiquement identiques. Les données sur l’ADN microsatellite ont été résumées par la statistique « FST », laquelle représente la proportion de variation génétique totale évaluée dans les huit locus qui est attribuable aux différences entre les comparaisons par paire (Hartl et Clark, 1989). Ces données montrent que le chabot de la chaîne côtière du lac Cultus se distingue du chabot de la chaîne côtière sur le plan génétique dans deux des trois autres secteurs du bassin versant du lac Cultus (tableau 3). En réalité, même si les valeurs FST sont faibles (mais représentatives des chabots recueillis dans les milieux d’eau douce adjacents — voir Taylor et Gow, 2008; Whiteley et al., 2009), la différence entre les chabots de la chaîne côtière du lac Cultus et les résidents des cours d’eau échantillonnés dans le ruisseau Frosst (FST = 0,011) est comparable à la différence entre deux échantillons (ruisseau Norrish et rivière Squamish) provenant de deux réseaux hydrographiques situés à quelque 70 km de distance l’un de l’autre.

Tableau 3. Comparaisons des valeurs FST par paire entre des échantillons de chabots de la chaîne côtière du lac Cultus et des échantillons de chabots de la chaîne côtière de plusieurs sites à l’extérieur du bassin versant du lac Cultus.

Les valeurs FST sont estimées par Weir et Cockerham (1984) et sont fondées sur la variation allélique dans les 8 locus microsatellites (voir Woodruff, 2010). Le chabot de la chaîne côtière du lac Cultus représente des échantillons prélevés au moyen de chaluts semi-pélagiques et de pièges à ménés, qui ont été regroupés après qu’aucune différence significative n’a été observée entre eux en ce qui concerne les valeurs FST (P < 0,1). CCCLC = chabot de la chaîne côtière du lac Cultus, RF = ruisseau Frosst, BE = baie Entrance, BM = baie Maple, RN = ruisseau Norns, RS = rivière Squamish, RM = rivière Manquam, RC = rivière Cheakamus, LW = lac Washington (État de Washington, États-Unis). Les comparaisons affichées en caractère gras représentent celles du bassin versant du lac Cultus. La taille des échantillons variait de 25 (baie Entrance) à 67 (rivière Squamish), et les valeurs soulignées ne sont pas beaucoup plus élevées que 0 (à partir de 500 permutations).

CCCLC RF BE BM RN RS RM RC LW

CCCLC -

RF 0,011 -

BE 0,008 0,008 -

BM 0,005 0,004 0,000 -

RN 0,022 0,036 0,041 0,039 -

RS 0,039 0,048 0,050 0,047 0,011

RM 0,028 0,043 0,047 0,042 0,007 0,004

RC 0,045 0,058 0,052 0,049 0,011 0,001 0,003

LW 0,041 0,055 0,063 0,061 0,038 0,043 0,031 0,047 -

Woodruff (2010) et Woodruff et Taylor (2013) ont aussi examiné le comportement du chabot de la chaîne côtière du lac Cultus sur le plan de sa position dans la colonne d’eau, dans le cadre d’expériences réalisées avec des « réservoirs de profondeur ». Le pourcentage de temps total pendant lequel le chabot de la chaîne côtière du lac Cultus nage au fond de l’eau a été comparé à celui du chabot de la chaîne côtière provenant de deux populations fluviales « types ». Ces tests ont permis de montrer que les chabots de la population du lac Cultus passaient plus de temps à nager au fond des réservoirs de profondeur (d’après une analyse de variance suivie d’une analyse des comparaisons a posteriori par paires de Tukey-Kramer; F = 4,31, df = 2, p = 0,0176) que les chabots des populations fluviales. Statistiquement, les différences n’étaient significatives que lorsque toutes les populations faisaient l’objet d’un test en présence du chabot piquant, un congénère sympatrique de plus grande taille qui pourrait faire concurrence et s’attaquer au chabot de la chaîne côtière du lac Cultus.

Unités désignables

Bien que le chabot de la chaîne côtière du lac Cultus soit clairement apparenté au chabot de la chaîne côtière, il peut être considéré comme une unité désignable (UD) au sein du C. aleuticus, selon les critères du « caractère distinct » et du « caractère important », pour les raisons suivantes : a) il est génétiquement distinct des populations adjacentes de C. aleuticus dans le bassin versant du lac Cultus (comme il a été mentionné précédemment dans les sections Description morphologique et Structure spatiale et variabilité de la population), et b) il s’agit d’un élément unique de l’héritage évolutif et écologique du C. aleuticus au Canada, étant donné son cycle vital très inhabituel et les différences importantes sur les plans morphologique et comportemental, comme il est expliqué plus en détail ci-dessous, dans la section Importance de l’espèce.

Importance de l’espèce

Le chabot de la chaîne côtière du lac Cultus est probablement une forme postglaciaire du chabot de la chaîne côtière (Cottus aleuticus). En effet, l’histoire glaciaire de la région (le lac Cultus n’est devenu accessible qu’après le retrait des couches glaciaires wisconsiniennes il y a quelque 8 000 à 10 000 ans) et les données sur l’ADN mitochondrial indiquent clairement que le chabot de la chaîne côtière du lac Cultus et le chabot de la chaîne côtière type partagent de façon généralisée les mêmes haplotypes de l’ADNmt (Woodruff, 2010; Woodruff et Taylor, 2013). Par conséquent, ils constituent un exemple d’évolution vicariante rapide, et peut-être continue. Bien que le chabot de la chaîne côtière du lac Cultus soit endémique dans le lac Cultus, des formes semblables de chabots côtiers pygmées pélagiques semblent avoir évolué de façon indépendante dans deux lacs de l’État de Washington (Larson et Brown, 1975). Le lac Cultus et son biote ont été étroitement étudiés durant de nombreuses années; le MPO, qui dirige le laboratoire du lac Cultus depuis les années 1930, possède des ensembles de données à long terme. On note une communauté très diverse de poissons indigènes dans le lac. Le chabot de la chaîne côtière du lac Cultus est un excellent exemple d’évolution parallèle (voir par exemple Colosimo et al., 2005; Jones et al., 2012). Les chabots du lac Cultus sont différents des individus prélevés dans les cours d’eau adjacents sur les plans morphologique et comportemental. En effet, ils ont des pores céphaliques beaucoup plus gros, beaucoup plus de rayons sur les nageoires pectorales et une plus grande flottabilité (densité plus faible), ils atteignent la maturité à une taille beaucoup plus petite et ils utilisent la zone pélagique du lac, où ils se nourrissent de plancton. Bien que les fondements génétiques de ces derniers indicateurs du caractère distinct ne soient pas établis, ces différences sont interprétées de manière plausible en tant qu’adaptations au mode de vie limnique (eaux libres) et planctonivore, étant donné le rôle probable des pores céphaliques dans la perception sensorielle ainsi que la taille des nageoires (supérieure) et du corps en général (inférieure) pour maintenir la position en eaux libres au sein d’un groupe de poissons (tous des Cottidés) dépourvus de vessie gazeuse (Bailey et Bond, 1953).

Par conséquent, le chabot de la chaîne côtière du lac Cultus occupe un milieu écologique (zone pélagique d’un lac) qui est très inhabituel, sinon unique, pour le C. aleuticus au Canada, et qui est généralement très rare chez les chabots. À l’exception de deux espèces très divergentes du lac Baïkal, en Russie (famille des coméphoridés), les cottidés ont un comportement benthique à l’âge adulte (Hunt et al., 1997). Comme le résume Woodruff (2010), les relevés exhaustifs réalisés au chalut en eaux libres pour faciliter le dénombrement des populations limniques de saumons rouges et de saumons kokanis (Oncorhynchus nerka) dans cent lacs de la Colombie-Britannique depuis 1975 n’ont permis de capturer que rarement, voire jamais, des C. aleuticus dans la zone pélagique de ces lacs, et le lac Cultus est le seul lac où des C. aleuticus matures sont pris par des chalutiers pélagiques ou des pièges à ménés suspendus en eaux libres (voir la section Activités de recherche; Woodruff, 2010). Ensemble, le caractère génétique distinct, l’occupation d’un milieu écologique inhabituel et le phénotype connexe du chabot de la chaîne côtière du lac Cultus forment une composante importante de l’héritage évolutif global du C. aleuticus.

Répartition

Aire de répartition mondiale

Le chabot de la chaîne côtière du lac Cultus est endémique dans un seul lac au Canada : le lac Cultus, dans le sud-ouest de la Colombie-Britannique. Son ancêtre présumé, le chabot de la chaîne côtière, vit dans des lacs et des cours d’eau le long de la côte du Pacifique, en Amérique du Nord (figure 3), et présente une répartition continue, depuis le comté de San Luis Obispo, en Californie, jusqu’à la région de la baie Bristol, en Alaska, vers le nord, et jusqu’à Kiska, dans la chaîne des îles Aléoutiennes, vers l’ouest. Il semble exister une population isolée dans la rivière Kobuk, juste au nord du cercle polaire arctique, dans le bassin versant de la mer des Tchouktches, à 800 km au nord de la population de la baie de Bristol, dans le sud de l’Alaska (Scott et Crossman, 1973).

Figure 3, voir description longue

Figure 3. Aire de répartition mondiale du chabot de la chaîne côtière fondée sur 262 mentions d’occurrence obtenues auprès du centre mondial sur les poissons (WFC, 2006) et de l’installation d’information sur la biodiversité mondiale (GBIF, 2006).

Veuillez voir la traduction française ci-dessous :

Kilometers = Kilomètres

Description longue 

Carte montrant l’aire de répartition mondiale du chabot de la chaîne côtière le long de la côte du Pacifique de l’Amérique du Nord. La répartition est fondée sur 262 mentions d’occurrence obtenues auprès du centre mondial sur les poissons (WFC, 2006) et de l’installation d’information sur la biodiversité mondiale (GBIF, 2006).

Aire de répartition canadienne

Au Canada, le chabot de la chaîne côtière vit dans des cours d’eau et des lacs le long de la côte du Pacifique, en Colombie-Britannique, y compris dans certains affluents du lac Cultus (figures 3 et 4). L’espèce vit notamment dans les bassins versants du fleuve Fraser au sud et de rivières telles que la Skeena, la Nass et la Stikine au nord. On la rencontre aussi dans les îles de Vancouver et d’Haida Gwaii. Le chabot de la chaîne côtière du lac Cultus est endémique dans l’habitat extracôtier du lac Cultus (49°03’ N., 122°59’ O.), dans le sud-ouest de la Colombie-Britannique (figure 4). Le lac Cultus est situé dans le bassin de la rivière Chilliwack, qui fait partie du bassin versant du bas Fraser.

Figure 4, voir description longue

Figure 4. Carte bathymétrique (isobathes de 10 m) du lac Cultus (modifiée d’après Shortreed, 2007) montrant les sites de capture et l’emplacement des chaluts. L’encadré montre l’emplacement du lac Cultus en Colombie-Britannique. Les Cottus matures sont identifiés grâce à la présence d’œufs ou de testicules. Les transects au chalut sont indiqués par la mention T1-T4 (c.-à-d. traits de chalut 1-4).

Veuillez voir la traduction française ci-dessous :

Cottus caught = Cottus capturés

Mature Cottus caught = Cottus matures capturés

Transects covered by trawling = Transects parcourus par chalut

Depth in metres = Profondeur en mètres

British Columbia = Colombie-Britannique

Vancouvert = Vancouver

Cultus Lake = Lac Cultus

Sweltzer Creek = Ruisseau Sweltzer

X°XX՛W = X° XX՛ O.

X°XX՛N = X° XX՛ N.

Windfall Creek = Ruisseau Windfall

Frosst Creek = Ruisseau Frosst

Lindell Beach = Plage Lindell

Watt Creek = Ruisseau Watt

Metres = Mètres

Description longue 

Carte bathymétrique (isobathes de 10 m) du lac Cultus, montrant l’emplacement des chaluts et les sites où des Cottus ont été capturés, où des Cottus matures ont été capturés et où des Cottus n’ont pas été capturés.

Zone d’occurrence et zone d’occupation 

Le MPO (Fisheries and Oceans Canada, 2017) a désigné le lac Cultus en entier (6,3 km2) en tant qu’habitat essentiel du chabot de la chaîne côtière du lac Cultus. L’indice de zone d’occupation (IZO) est de 32 km2 selon une grille à carrés de 2 km de côté (figure 5). La zone d’occurrence est de 8 km2 d’après la méthode du plus petit polygone convexe autour du lac Cultus; toutefois, puisque la zone d’occurrence ne peut être plus petite que l’IZO, la valeur de la zone d’occurrence est donc de 32 km2.

Figure 5, voir description longue

Figure 5. Indice de zone d’occupation (IZO) et zone d’occurrence du chabot de la chaîne côtière du lac Cultus.

Veuillez voir la traduction française ci-dessous :

Cottus aleuticus distribution in Canada = Aire de répartition du Cottus aleuticus au Canada

Extent of Occurrence = Zone d’occurrence

EOO: 32 km2 [IAO] = Zone : 32 km2 [IZO]

EOO: 8 km2 [minimum convex polygon] = Zone : 8 km2 [plus petit polygone convexe]

Index of Area of Occupancy = Indice de zone d’occupation

IAO (2 km x 2 km): 8 grids = 32 km2 = IZO (2 km × 2 km) : 8 carrés = 32 km2

Description longue 

Carte montrant l’indice de zone d’occupation (32 mètres carrés) et la zone d’occurrence (8 mètres carrés) du chabot de la chaîne côtière du lac Cultus.

Activités de recherche

La présence du chabot de la chaîne côtière du lac Cultus dans le lac Cultus est déterminée par son occurrence dans les échantillons de contenu stomacal provenant de poissons piscivores (Ricker, 1960) et dans les traits de chalut semi-pélagiques visant les saumons rouges juvéniles (J. Hume, données inédites). Des relevés de chalut sont réalisés jusqu’à trois fois par année depuis 1975. De 1975 à 2017, l’effort de chalutage total, qui s’élevait à 228 traits sur plus de 75 heures, a permis de capturer 926 chabots de la chaîne côtière du lac Cultus. L’échantillonnage au chalut a révélé la présence, dans le lac Cultus, de chabots de la chaîne côtière de la forme pygmée migrant verticalement semblables à ceux des deux lacs de l’État de Washington (Larson et Brown, 1975). Woodruff (2010; figure 4) et les employés du Programme de recherche des lacs du MPO (données inédites; figure 6) ont installé de multiples pièges à ménés en 2007-2008 et de 2012 à 2017, respectivement. Des chabots de la chaîne côtière du lac Cultus ont également été capturés dans ces pièges.

Au cours des 30 dernières années, le MPO a mené des relevés acoustiques et des relevés au chalut semi-pélagique pour dénombrer les saumons rouges juvéniles dans plus de 100 lacs de la Colombie-Britannique abritant des saumons rouges anadromes (J. Hume et K. Hyatt, comm. pers., 2006; Hume et MacLellan, 2010; Woodruff, 2010). Dans la plupart de ces lacs, pratiquement aucun chabot n’a été capturé. La plupart des chabots recueillis n’ont pas été identifiés jusqu’au rang de l’espèce, et ils étaient généralement trop gros pour être considérés comme étant de la forme pygmée (J. Hume, comm. pers., 2006). Depuis 1999, les chabots de grande taille pris dans des lacs du réseau du Fraser (c.-à-d. plus de 35 mm LT) sont identifiés jusqu’au rang de l’espèce, et la plupart d’entre eux sont des chabots piquants (J. Hume, comm. pers., 2006). Outre le lac Cultus, seuls quatre autres lacs pourraient être des sites d’occurrence du chabot de la chaîne côtière pygmée : les lacs Seton, Tuya, Red Bluff et Pitt. Dans le lac Seton, seulement un chabot de la chaîne côtière de 35 mm a été capturé, et la taille des autres chabots capturés (< 20 mm) indique qu’il s’agit de jeunes de l’année. Bien qu’il y ait un taux de capture élevé de chabots dans le lac Tuya (Mathias, 2000), aucun chabot de la chaîne côtière n’a été identifié dans ce réseau (les individus étaient tous des chabots piquants et des chabots visqueux; Beere, 2002). Des C. aleuticus matures (c.-à-d. > 40 mm; Ruzycki et al., 1998) ont été pris dans la colonne d’eau de seulement trois lacs, soit les lacs Cultus, Red Bluff et Pitt (tableau 4). On capturait le plus souvent des chabots dans le lac Cultus, et les prises étaient de classes de taille et d’âge plus variées que dans les autres lacs. Les lacs Red Bluff et Pitt sont plus profonds (maximum de 80 m et de 143 m, respectivement) que le lac Cultus, et ils sont également moins productifs (Slaney, 1988; Bodtker et al., 2007), ce qui les rend moins susceptibles de soutenir une population pélagique. Les espèces de chabots prélevés dans le lac Red Bluff n’ont pas été confirmées; toutefois, ce lac se trouve dans l’aire de répartition du C. aleuticus. Le nombre de poissons matures dans le lac Cultus est une estimation conservatrice, car il s’agit seulement d’une valeur moyenne entrant dans une fourchette de tailles vu le nombre élevé de chabots capturés dans chaque trait. En revanche, les autres réseaux font l’objet de décomptes exacts puisqu’il a été possible de consigner la longueur de la totalité des poissons capturés, ceux-ci se trouvant en petit nombre dans chaque relevé. Des chabots matures ont seulement été capturés en grand nombre dans la colonne d’eau du lac Cultus, comparativement aux autres lacs ayant fait l’objet de relevés du MPO ciblant le saumon rouge et de relevés de la Province de la Colombie-Britannique ciblant le saumon kokani.

Figure 6, voir description longue

Figure 6. Carte du lac Cultus montrant l’emplacement approximatif des pièges à ménés utilisés dans le cadre d’une étude du Programme de recherche sur les lacs du MPO.

Veuillez voir la traduction française ci-dessous :

Sweltzer Creek = Ruisseau Sweltzer

Mallard Bay = Baie Mallard

Entrance Bay = Baie Entrance

Jade Bay = Baie Jade

Spring Bay = Baie Spring

Needle Point = Pointe Needle

Honeymoon Bay = Baie Honeymoon

Frosst Creek = Ruisseau Frosst

Lindell Beach = Plage Lindell

Salmon Bay = Baie Salmon

Maple Bay = Baie Maple

Cultus Lake = Lac Cultus

Description longue

Carte du lac Cultus montrant l’emplacement approximatif des pièges à ménés utilisés dans le cadre d’une étude du Programme de recherche sur les lacs de Pêches et Océans Canada.

Tableau 4. Nombre de chabots matures (> 40 mm LT) capturés dans des pêches au chalut semi-pélagique visant le saumon rouge du MPO en Colombie-Britannique. Dans les 62 lacs recensés, on a capturé des chabots matures dans la colonne d’eau de seulement trois lacs.  En raison du nombre élevé de chabots pêchés dans le lac Cultus dans certains relevés au chalut, la longueur de tous les poissons n’a pas pu être consignée; ainsi, le nombre de poissons matures recueillis dans le lac Cultus est une estimation prudente. Les chabots capturés dans les lacs Pitt et Red Bluff n’ont pas tous été identifiés jusqu’au rang de l’espèce. Il est donc possible que d’autres espèces (p. ex. C. asper) soient incluses et que le nombre de C. aleuticus matures indiqué pour ces lacs soit surestimé
Nom du lac Nombre total de relevés Nombre de relevés durant lesquels des chabots ont été capturés Nombre de chabots matures capturés

Cultus

89

64

48

Pitt

41

16

3

Red Bluff

1

1

4

Habitat

Besoins en matière d’habitat

Le chabot de la chaîne côtière vit principalement dans des cours d’eau de grande ou moyenne taille à courant modéré ou rapide, mais on le trouve aussi dans les lacs (Wydoski et Whitney, 2003). Dans les cours d’eau, on l’observe généralement sur des substrats de gravier ou de galets, et dans les lacs, souvent sur des substrats de sable, ou même de boue (McPhail et Lindsey, 1970). Tolérant aux eaux saumâtres, il peut se déplacer en aval vers les estuaires (McPhail et Lindsey, 1970). On sait que le chabot de la chaîne côtière fraye dans les cours d’eau au substrat rocheux.

On croit que le chabot de la chaîne côtière du lac Cultus ne vit que dans l’habitat extracôtier du lac Cultus, comme en témoignent sa capture courante dans les relevés au chalut semi-pélagique visant le saumon rouge (J. Hume, données inédites) et sa présence dans le contenu stomacal de poissons piscivores du lac Cultus (Ricker, 1960). Ricker (1960) n’a pris aucun chabot de la chaîne côtière du lac Cultus ni aucun chabot de la chaîne côtière type pendant ses activités intensives de pêche à la senne dans l’habitat côtier du lac Cultus, tandis qu’il a régulièrement capturé des chabots piquants, espèce de plus grande taille. Dans le cadre du Programme de recherche sur les lacs du MPO, des chabots de la chaîne côtière (fourchette de longueurs de 25-40 mm) ont récemment été capturés à la senne de plage le long de diverses portions du rivage. Des travaux génétiques sont en cours pour déterminer à quelle population ces poissons appartiennent. La pose de pièges à ménés dans l’habitat extracôtier benthique du lac Cultus a permis de capturer à la fois des chabots de la chaîne côtière du lac Cultus et des chabots piquants, mais seuls les premiers ont été pris dans des pièges à ménés semi-pélagiques (Woodruff, 2010). L’installation de pièges à ménés durant le jour n’a pas permis de capturer de chabots. Selon des rapports anecdotiques, la population du lac Cultus préfère les substrats durs pour se reposer et se cacher, dont des objets artificiels comme des bouteilles de bière (P. Woodruff, données inédites; D. Carlisle, rapport inédit). Cependant, des plongeurs ont observé des individus partiellement ensevelis dans des sédiments organiques meubles. En laboratoire, des chabots de la chaîne côtière du lac Cultus se trouvaient sur toutes les surfaces dures de l’aquarium (p. ex. à l’envers, sur des morceaux de bois flottants, et à mi-hauteur, près des pompes, des filtres et des autres appareils; P. Woodruff, données inédites). La fraye n’a pas été observée directement chez le chabot de la chaîne côtière du lac Cultus, mais l’on croit que la reproduction a lieu dans les eaux plus profondes du lac (Ricker, 1960) ou sur les hauts-fonds au large de l’embouchure des affluents (Woodruff, 2010; D. Carlisle, rapport inédit). L’habitat essentiel du chabot de la chaîne côtière du lac Cultus a été désigné comme étant l’ensemble du lac Cultus (Fisheries and Oceans Canada, 2017), et un arrêté interdisant la destruction de l’habitat essentiel de la population du lac Cultus (c.-à-d. l’ensemble du Cultus, jusqu’aux limites du périmètre mouillé) a été publié en janvier 2019.

Le chabot de la chaîne côtière passe normalement du stade larvaire pélagique au stade juvénile benthique de 32 à 35 jours après l’éclosion (Scott et Crossman, 1973). Des études hydroacoustiques et des relevés au chalut semi-pélagique réalisés dans le lac Cultus, dont les résultats ont été récemment confirmés par des relevés avec des pièges à ménés, ont permis de montrer qu’au stade postlarvaire (c.-à-d. jusqu’à 54 mm LF) le chabot de la chaîne côtière du lac Cultus continue de migrer verticalement vers les eaux intermédiaires et superficielles du lac la nuit (J. Hume, données inédites). Les formes pygmées du chabot de la chaîne côtière observées dans les lacs Sammamish et Washington migrent elles aussi verticalement vers les eaux intermédiaires et superficielles de ces lacs la nuit (Ikusemiju, 1967).

Le lac Cultus, d’une superficie de 6,3 km2, a une profondeur moyenne de 32 m et une profondeur maximale de 44 m; son bassin versant couvre 65 km2. Ses parois sont abruptes et sa zone littorale (c.-à-d. la zone où la lumière pénètre jusqu’au fond) ne représente que 12 % de sa superficie totale. Comme la plupart des lacs côtiers de la Colombie-Britannique, il s’agit d’un lac monomictique chaud (c.-à-d. qu’il présente une stratification thermique, sauf pendant le renversement hivernal des eaux) possédant une thermocline marquée et de longue durée. En été, la température de l’eau dans la couche de surface (épilimnion) dépasse 20 °C, alors que la température moyenne au fond en automne est inférieure à 7 °C; la température hivernale à la surface varie de 5,2 à 7,6 °C (Shortreed, 2007). Le lac Cultus est mésotrophe, et la transparence de l’eau est relativement élevée (c.-à-d. disque de Secchi visible à des profondeurs moyennes de 10 à 11 m).

Le lac Cultus abrite une communauté de poissons indigènes très diverse qui comprend le saumon rouge, le saumon chinook (O. tshawytscha), le saumon coho (O. kisutch), le saumon kéta (O. keta), le saumon rose (O. gorbuscha); la truite fardée côtière (O. clarkii clarkii), la truite arc-en-ciel (O. mykiss), le Dolly Varden, l’omble à tête plate, le chabot de la chaîne côtière du lac Cultus, le chabot piquant, l’épinoche à trois épines (Gasterosteus aculeatus), le meunier à grandes écailles (Catostomus macrocheilus), le naseux des rapides (Rhinichthys cataractae), le ménomini de montagnes (Prosopium williamsoni), la sauvagesse du nord (Ptychocheilus oregonensis), le méné deux-barres (Mylocheilus caurinus), le méné rose (Richardsonius balteatus) et la lamproie de l’Ouest (Lampetra richardsoni). L’achigan à petite bouche (Micropterus dolomieu) a récemment été découvert dans le lac Cultus.

Tendances en matière d’habitat

Les cours d’eau et les lacs qui procurent un habitat convenable aux populations de chabots de la chaîne côtière sont courants le long de la côte du Pacifique en Amérique du Nord et rien n’indique que la disponibilité d’un tel habitat a beaucoup changé au fil du temps. Le bassin versant du lac Cultus est fortement aménagé pour les usages récréatifs, résidentiels et agricoles, ce qui entraîne des répercussions importantes sur les affluents, les émissaires et la zone littorale du lac (COSEWIC, 2003). En 1996, on a déterminé que la qualité de l’eau était excellente (MWLAP, 1996); malheureusement, il semble maintenant que l’eutrophisation anthropique s’est accélérée ces dernières années (Putt, 2014), et la température du lac est également à la hausse (Sumka, 2017). L’eutrophisation a des répercussions négatives sur les concentrations d’oxygène hypolimnique, en plus de réduire la superficie disponible des refuges en eaux profondes, forçant possiblement les poissons à monter dans la colonne d’eau (Putt, 2014).

Biologie

La plupart des renseignements disponibles concernant la biologie du chabot de la chaîne côtière du lac Cultus proviennent de l’étude initiale de cette population par Ricker (1960). Woodruff (2010) et Woodruff et Taylor (2013) fournissent de l’information sur la génétique et le comportement de ce poisson. Les autres renseignements disponibles ont été recueillis lors de relevés au chalut et de relevés acoustiques réalisés dans le lac Cultus pour dénombrer les saumons rouges (J. Hume, données inédites). Des études réalisées dans l’État de Washington (Ikusemiju, 1967; Larson et Brown, 1975) offrent des données sur les deux autres occurrences connues de la forme pygmée du chabot de la chaîne côtière.

Cycle vital et reproduction

Le chabot de la chaîne côtière atteint généralement la maturité à l’âge de deux ou trois ans (chez les femelles; Bond, 1963; Patten, 1971) et peut vivre jusqu’à huit ans (Wydoski et Whitney, 2003). En s’appuyant sur les données relatives à la distribution des fréquences de longueurs, Ricker (1960) a estimé que les chabots de la chaîne côtière du lac Cultus femelles atteignaient la maturité à l’âge de trois ans et qu’ils vivaient tout au plus quatre ans. Les mâles du chabot de la chaîne côtière et du chabot de la chaîne côtière du lac Cultus peuvent commencer à frayer un an avant les femelles. La durée d’une génération est probablement d’environ deux à cinq ans pour le chabot de la chaîne côtière et de trois ans pour celui de la population du lac Cultus. La taille minimale à maturité chez les femelles est d’environ 37 mm LT dans le cas de la population du lac Cultus (Ricker, 1960), tandis qu’elle varie de 41 à 49 mm chez les autres populations de chabots de la chaîne côtière (Bond, 1963; Patten, 1971; Wydoski et Whitney, 2003). Ricker (1960) a même observé des chabots de la chaîne côtière du lac Cultus de longueur aussi petite que 29 mm.

La période de fraye du chabot de la chaîne côtière se déroule habituellement de février à juillet (McPhail et Lindsey, 1970; Scott et Crossman, 1973; Wydoski et Whitney, 2003), mais celle de la population du lac Cultus irait de la mi-mai ou du début juin à août ou même septembre (Ricker, 1960; Woodruff, 2010). On n’a pas observé directement la fraye chez le chabot de la chaîne côtière du lac Cultus, mais des femelles gravides et des mâles matures ont été capturés de mai à août (Woodruff, 2010). Le chabot de la chaîne côtière dépose des masses d’œufs adhésifs sous les roches (Scott et Crossman, 1973). Un chabot de la chaîne côtière mâle peut frayer avec de multiples femelles et protéger les œufs contre celles-ci (Scott et Crossman, 1973). La taille de l’œuf mûr du chabot de la chaîne côtière est généralement inférieure à 1,5 mm (Scott et Crossman, 1973). Le diamètre moyen des œufs durcis au formol du chabot de la chaîne côtière du lac Cultus est d’environ 0,8 mm (Ricker, 1960). La fécondité du chabot de la chaîne côtière peut varier de 100 œufs pour un poisson de 49 mm à 1 764 œufs pour un poisson de 101 mm (Patten, 1971). Puisque les individus de la population du lac Cultus sont plus petits, leur fécondité est probablement inférieure, et les œufs, plus petits.

Le chabot de la chaîne côtière se nourrit en grande partie la nuit, principalement d’insectes aquatiques et d’invertébrés benthiques (particulièrement des mollusques), mais à l’automne, son alimentation peut être largement axée sur les œufs de saumon et de truites du Pacifique (Oncorhynchus spp.) (McPhail et Lindsey, 1970; Scott et Crossman, 1973). Au stade larvaire, l’espèce se nourrit de plancton dans les lacs (Wydoski et Whitney, 2003). Les chabots de la chaîne côtière du lac Cultus adultes sont aussi planctonivores, et leur régime alimentaire comprend les espèces suivantes : Daphnia sp., larves et nymphes de chironomidés, Epipishura, ostracodes, Bosmina et Cyclops (Ricker, 1960). En outre, on a observé un chabot de la chaîne côtière du lac Cultus d’une longueur de 37 mm qui avait mangé un chabot (Cottus sp.) plus petit que lui — de 14 mm de long (Ricker, 1960). Shortreed (2007) a constaté que les Daphnia se trouvaient en forte densité autour de la thermocline durant la nuit (profondeur moyenne de 16 m). L’analyse du contenu stomacal de chabots pélagiques du lac Washington a permis de conclure qu’ils se nourrissent d’ostracodes, de larves et de nymphes de chironomidés, de Cyclops, de mysidacés et de Dapnia (Ikusemiju, 1975).

Physiologie et adaptabilité

Bien que le chabot de la chaîne côtière soit principalement une espèce dulcicole, on le trouve également en eaux saumâtres ou salées (Moyle, 1967; McPhail et Lindsey, 1970; Brown et al., 1995). On ne dispose d’aucune information concernant les besoins ou les tolérances physiologiques du chabot de la chaîne côtière du lac Cultus.

Bien que le chabot de la chaîne côtière soit commun dans les lacs et les cours d’eau de la plus grande partie de la côte du Pacifique en Amérique du Nord (Scott et Crossman, 1973), les formes pygmées du chabot de la chaîne côtière qui migrent verticalement n’ont été observées que dans le lac Cultus et les lacs Sammamish et Washington, dans l’État de Washington. Il est possible que ces trois lacs présentent des caractéristiques environnementales distinctes responsables de l’évolution et de la persistance de ces populations inhabituelles de chabots de la chaîne côtière.

Déplacements et dispersion

Dans les cours d’eau, les larves pélagiques du chabot de la chaîne côtière dérivent en aval avant de s’établir comme juvéniles sur les fonds de tronçons inférieurs de cours d’eau (Brown et al., 1995). On croit que les populations de chabots de la chaîne côtière qui vivent en amont ou dans les affluents survivent grâce à la migration vers l’amont d’individus juvéniles (Brown et al., 1995). Moyle (1967) a indiqué que la vaste répartition côtière du chabot de la chaîne côtière était liée à la capacité des larves pélagiques de se disperser en eaux salées.

On sait que le chabot de la chaîne côtière du lac Cultus est présent dans l’habitat extracôtier du lac Cultus, où il migre verticalement vers les eaux superficielles du lac durant la nuit. Il est peu probable qu’il se déplace activement, ou qu’il soit transporté passivement par les courants, dans les affluents ou les émissaires du lac. En effet, les pièges à alevins de saumon utilisés dans la décharge du lac Cultus (ruisseau Sweltzer) au printemps ont permis d’attraper des chabots piquants, mais aucun chabot de la chaîne côtière du lac Cultus (Ricker, 1960). De même, la pêche électrique dans le ruisseau Sweltzer a permis de capturer des chabots piquants, mais aucun chabot de la chaîne côtière, que ce soit de la population type ou de la population du lac Cultus (P. Woodruff, comm. pers.). La dispersion vers un autre lac est peu probable puisqu’il n’existe aucun autre lac situé dans le bassin versant du lac Cultus et que les eaux se déversant depuis le lac Cultus vers l’océan Pacifique, sur tout le parcours de 112 km, ne traversent aucun autre lac.

Relations interspécifiques

Dans un relevé sur la composition du régime alimentaire des poissons piscivores du lac Cultus, le chabot de la chaîne côtière du lac Cultus se trouvait régulièrement dans l’alimentation des ombles (Salvelinus spp.), mais rarement dans celle de la truite fardée côtière et du saumon coho, et il était absent chez la sauvagesse du Nord (Ricker, 1960). Les différences en termes de fréquence d’observation du chabot de la chaîne côtière du lac Cultus dans les échantillons de contenus stomacaux pourraient être attribuables à la tendance des ombles à chercher de la nourriture en zones extracôtières plus profondes que les trois autres espèces (Ricker, 1960). Dans le cadre d’une étude sur le contenu stomacal de saumons rouges capturés dans le lac Cultus (Ricker, 1937), on a observé que, bien que les crustacés planctoniques composent la plus grande partie des proies des saumons rouges juvéniles, des larves de chabots ont été consommées par 8 % des saumons rouges de 3 ans (c.-à-d. mâles en maturation) qui étaient probablement « résiduels » dans le lac (c.-à-d. qui n’ont jamais migré vers l’océan comme le fait généralement le saumon rouge).

Le chabot de la chaîne côtière du lac Cultus est planctonivore, et il est parfois la proie de poissons piscivores. Cependant, une autre relation interspécifique potentiellement importante est la compétition entre l’espèce et les saumons rouges juvéniles pour les crustacés planctoniques. Les chabots de la chaîne côtière du lac Cultus et les saumons rouges juvéniles du lac Cultus s’attaquent tous deux principalement aux crustacés planctoniques, les Daphnia étant le type de proie le plus important en termes de volume (Ricker, 1960; COSEWIC, 2003). À l’automne, les chabots consomment également des œufs de saumon. Bien que le lac Cultus soit l’un des lacs de séjour du saumon rouge les plus productifs en Colombie-Britannique, comptant une importante population de Daphnia (Shubert et al., 2002), il a été montré que la compétition intraspécifique pour les crustacés planctoniques réduit la croissance des saumons rouges juvéniles lors des années de forte abondance de gros saumons rouges, particulièrement pendant les derniers mois de l’été (Ricker, 1937). Une compétition interspécifique existe également peut-être entre les saumons rouges juvéniles et les chabots de la chaîne côtière du lac Cultus dans le lac, particulièrement au cours des années où les saumons juvéniles sont plus abondants.

Taille et tendances des populations

Activités et méthodes d’échantillonnage

Des poissons ont été recueillis dans la zone extracôtière du lac Cultus. Pour de l’information sur les méthodes de chalutage, veuillez consulter Hume et MacLellan (2000) ou MacLellan et Hume (2010). En plus du chalutage en eaux libres, un échantillonnage a également été effectué au moyen de pièges à ménés déployés à partir du rivage par Woodruff (2010). La zone pélagique, quant à elle, a été échantillonnée à l’aide de pièges à ménés suspendus dans l’eau à l’aide d’un flotteur, à 10 m de distance les uns des autres, et à des profondeurs variant de 10 à 40 m (figure 4). Le MPO a également effectué un relevé du lac au moyen de pièges à ménés installés à des intervalles de 5 m, à une profondeur maximale de 40 m (Programme de recherche sur les lacs du MPO, données inédites). Les pièges à ménés ont été appâtés avec des saumons rouges (puisque des carcasses de cette espèce sont présentes dans le lac durant la fraye) et des « bâtons lumineux » jaunes Cyalume d’une durée de 12 heures, lesquels se sont révélés efficaces pour attirer le chabot de profondeur (Myoxocephalus thompsonii) (Sheldon et al., 2008). Les sites de collecte ont été déterminés grâce à un appareil GPS (GPS Garmin 12) et cartographiés au moyen d’ArcMap, de la suite logicielle ArcGIS (ESRI). La présence de femelles matures a été détectée grâce à la présence d’œufs. On a pu déterminer qu’un individu mature était un mâle par la présence de testicules.

Abondance

L’abondance actuelle du chabot de la chaîne côtière du lac Cultus est inconnue.

Fluctuations et tendances

Les données de relevés de chalut semi-pélagique dans le lac Cultus ont été analysées afin d’y déceler des tendances du taux de capture du chabot de la chaîne côtière du lac Cultus dans les séries chronologiques. Il est important de noter que le chalutage dans le lac Cultus cible les alevins de saumon rouge d’âge 0 dans le lac et non les chabots. Les relevés hydroacoustiques ciblent le saumon rouge, et la profondeur et la durée du chalutage sont choisies de manière à obtenir un échantillon représentatif des poissons ayant la taille du saumon rouge dans la couche. Comme l’échantillon n’est pas représentatif de tous les poissons de la colonne d’eau, il peut ne pas refléter avec exactitude la population de chabots dans le lac au moment de l’échantillonnage.

La série chronologique du lac Cultus établie grâce aux relevés au chalut est résumée à la figure 7. La sélection des données pour la série chronologique incluait tous les traits de chaluts ayant rapporté 0 capture de chabot et tenait compte des critères suivants : 1) seuls les traits d’avril à octobre ont été inclus; 2) la série chronologique utilisée ici a commencé en 1976, première année où le chabot a été capturé dans le cadre du relevé; 3) seuls les traits d’une durée de plus de deux minutes ont été inclus. Aucun trait de chalut effectué en hiver n’a été pris en compte. On ne sait pas si la variation est attribuable aux probabilités de capture et de détection.

Figure 7, voir description longue

Figure 7. Séquence des captures au chalut de chabots de la chaîne côtière du lac Cultus par heure (ligne noire). La fonction LOWESS (ligne rouge; largeur de banche = 0,1) présente une tendance lissée de la série chronologique.

Veuillez voir la traduction française ci-dessous :

Catch per Hour = Captures par heure

Trawl Sequence, 1976-2017 = Séquence de chalutage de 1976 à 2017

Description longue 

Graphique illustrant la séquence (1976 à 2017) des captures au chalut de chabots de la chaîne côtière du lac Cultus par heure ainsi qu’une tendance lissée de la série chronologique (au moyen de la fonction LOWESS [locally weighted scatterplot smoothing]).

La fonction LOWESS (locally weighted scatterplot smoothing) a été utilisée pour résumer la tendance du nombre de captures par heure. Elle pondère les données voisines à n’importe quel point et estime une régression polynomiale à ce point (pour saisir les hauts et les bas dans la série chronologique). La rigidité ou la largeur de bande LOWESS fait référence à la proportion de données se situant dans le voisinage. Cette méthode (et d’autres méthodes semblables) permet de saisir ou de lisser une tendance dans des séries chronologiques qui, autrement, seraient très variables.

Dans ce cas, la figure 7 a une largeur de bande de 0,1, ce qui veut dire que 10 % des données sont utilisées pour estimer les tendances locales à n’importe quel point. Une largeur de bande de 0,25 comprend plus de données voisines, mais lisse nombre des hauts et des bas dans une série chronologique de cette durée.

Selon la figure 7, les tendances des chabots étaient à la hausse au début de la série chronologique (dans les années 1980), ont diminué en 1981-1982, puis se sont stabilisées jusqu’à la dernière décennie, avec une hausse du nombre de captures par heure en 2017. La fonction LOWESS à largeur de bande de 0,1 permet de saisir certaines tendances à la hausse et à la baisse sur toute la durée de la série chronologique, y compris vers la fin.

Un échantillonnage à l’aide de pièges à ménés a été réalisé afin de capturer des chabots aux fins d’analyses génétiques et comportementales (Woodruff, 2010; Woodruff et Taylor, 2013) et de déterminer la présence/l’absence d’individus (DFO Lakes Research Program). Comme cet échantillonnage est le seul effort ciblé qui a été effectué pour la population du lac Cultus, les données ont été incluses dans le présent rapport. Les captures par unité d’effort (CPUE) de chabots de la chaîne côtière du lac Cultus au moyen de pièges à ménés variaient d’un minimum de 0,55 poisson par heure (avril 2016) à un maximum de 6,1 poissons par heure (fin juillet 2015), probablement en raison de la présence de jeunes C. aleuticus de l’année (figure 8; P. Woodruff, données inédites; Programme de recherche sur les lacs du MPO, données inédites). Les captures dans les pièges à ménés au printemps ont augmenté au fil du temps; les prises en juillet ont connu une diminution lors d’une année, puis ont considérablement augmenté; les captures en automne sont demeurées semblables d’une année à l’autre (léger déclin en octobre, suivi d’une légère augmentation en novembre; figure 8). Cependant, à cause de la nature sélective des pièges à ménés sur le plan spatial et temporel, nous ne pouvons pas inférer les tendances annuelles des CPUE à partir de ces données.

Figure 7, voir description longue

Figure 8. Captures par unité d’effort par année et par mois lors de relevés au moyen de pièges à ménés dans le lac Cultus (Woodruff, 2010; Programme de recherche sur les lacs du MPO, données inédites).

Veuillez voir la traduction française ci-dessous :

Catch per unit effort… = Captures par unité d’effort (CPUE; poissons capturés par heure)

Feb = Fév.

Apr = Avril

May = Mai

Jun = Juin

Jul = Juil.

Aug = Août

Oct = Oct.

Nov = Nov.

Month = Mois

Description long 

Graphique montrant les captures par unité d’effort par année et par mois lors de relevés au moyen de pièges à ménés dans le lac Cultus.

Immigration de source externe

Comme le lac Cultus est situé à 112 km en amont du réseau du fleuve Fraser et que les bassins versants du Fraser et des lacs Sammamish/Washington se trouvent à une distance d’environ 190 km de l’océan, il est très peu probable qu’il y ait un échange naturel d’individus entre les populations de l’État de Washington et de la Colombie-Britannique. Cette inférence est appuyée par les très grandes différences génétiques entre les chabots des deux régions. On note une séparation moins grande entre les lacs Cultus et Pitt; toutefois, la présence d’une forme pélagique dans le lac Pitt n’a pas été déterminée.

Menaces et facteurs limitatifs

Menaces

Les principales menaces pesant sur cette population ont toutes été considérées comme ayant un impact élevé à moyen. Elles comptent les espèces envahissantes, la pollution (eaux usées domestiques et urbaines, effluents agricoles et sylvicoles, et polluants atmosphériques) et les changements climatiques (sécheresses et températures extrêmes).

Espèces envahissantes

Les espèces aquatiques envahissantes peuvent avoir des répercussions sur l’ensemble des écosystèmes d’eau douce de multitudes façons, dont la modification de la compétition et de la prédation et l’altération de l’habitat (Havel et al., 2015). Les poissons dulcicoles envahissants sont l’une des principales causes de la perte de biodiversité et du déclin des espèces de poissons dulcicoles indigènes (Hermoso et al., 2011). On sait que l’achigan à petite bouche (Micropterus dolomieu) est maintenant présent dans le lac Cultus. Des individus y ont été capturés pour la première fois en mai 2018. Depuis, des méthodes de contrôle ont été mises en œuvre, dont l’élimination des nids et la capture des adultes. Dans le lac Sammamish, qui abrite également une population pélagique de C. aleuticus, le chabot était la proie préférée des achigans à petite bouche de 1 à 3 ans (Pflug et Pauley, 1984). On ignore actuellement les effets qu’aura l’achigan à petite bouche sur la population du lac Cultus. L’habitat de l’achigan à petite bouche et du chabot de la chaîne côtière du lac Cultus se chevauche selon les saisons, et il est probable qu’une prédation a lieu. On analyse actuellement le contenu stomacal d’achigans pour évaluer l’intensité de la prédation sur le chabot.

La prédation par la barbotte brune (Ameiurus nebulosus), espère introduite, a mené à la disparition de la paire d’espèces d’épinoches à trois épines endémiques dans le lac Hadley, en Colombie-Britannique (COSEWIC, 2001). La barbotte brune et la barbotte jaune (A. natalis), espèces étroitement liées, ont également été introduites dans le réseau du bas Fraser, où elles sont courantes dans les faux chenaux et les ruisseaux associés au cours d’eau principal (Nowosad, 2010). Il y a eu une récente expansion de l’aire de répartition de la perchaude (Perca flavescens; espèce introduite) et des espèces d’achigans (Micropterus spp.) dans les lacs du sud de la Colombie-Britannique (Dunphy, 2006; Koopmans, 2006). De plus, la modélisation des niches illustre généralement le caractère convenable élevé de l’environnement de la région des basses-terres continentales pour plusieurs prédateurs centrarchidés et percidés (voir par exemple Bradford et al., 2008). Ces modèles et occurrences, combinés aux observations de plusieurs espèces de poissons et amphibiens envahissants dans les basses-terres continentales (dont la rivière Vedder, dans laquelle se déverse le lac Cultus par le ruisseau Sweltzer) (Nowosad, 2010) depuis plus de 50 ans, donnent à penser que l’introduction d’un plus grand nombre de prédateurs ou de compétiteurs vertébrés exotiques dans le lac Cultus constitue une véritable possibilité.

Pollution

Eutrophisation/anoxie dues aux eaux usées domestiques, aux effluents agricoles et aux polluants atmosphériques

Une autre menace en évolution est l’incidence du développement récréatif, résidentiel et agricole sur la qualité des eaux extracôtières du lac (voir la section Tendances en matière d’habitat). Les parcs à proximité de celui-ci accueillent actuellement environ 1,5 million de visiteurs chaque année, ce qui fait du lac Cultus l’un des plus fortement utilisés en Colombie-Britannique (COSEWIC, 2003). La faible efficacité des fosses septiques, le ruissellement d’engrais agricoles et résidentiels, la sédimentation liée aux activités terrestres et la mauvaise qualité des eaux souterraines sont tous des éléments à considérer comme inquiétants et peuvent détériorer le lac dans une certaine mesure (Schubert et al., 2002). Il est évident qu’il y a maintenant de l’eutrophisation anthropique dans le lac Cultus (Putt, 2014). La hausse des charges en nutriments aura des effets négatifs sur la qualité de l’eau et élargira les zones anoxiques en profondeur. Les effets de l’eutrophisation peuvent forcer les poissons à occuper des zones plus hautes dans la colonne d’eau, où les risques de prédation sont plus élevés, et les températures, moins propices (Putt, 2014). Il y aura diminution de la teneur en oxygène hypolimnique et de la qualité des milieux en eaux profondes. De plus, une hausse de l’anoxie en profondeur peut entraîner un apport interne de nutriments depuis les sédiments du lac, apport qui peut se transformer en un cycle autonome (Putt, 2014). Les chabots d’eau douce tolèrent peu l’hypoxie (Mandic et al., 2009).

Changements climatiques

Sécheresses (niveaux d’eau) et températures

Bien que les données limnologiques antérieures laissent croire que peu de modifications se sont produites au cours des 70 dernières années (COSEWIC, 2003; Shortreed, 2007), il est maintenant évident que la dynamique thermique du lac change (Sumka, 2017). Des températures accrues peuvent prolonger la stratification, augmenter la production d’algues et l’appauvrissement en oxygène hypolimnique, réduisant davantage l’habitat de la population du lac Cultus (Putt, 2014). On prévoit qu’il y aura une augmentation des températures et une diminution des précipitations estivales et des chutes de neige à cause des changements climatiques, ce qui aura d’autres répercussions sur les niveaux d’eau du lac Cultus (http://plan2adapt.ca/tools/planners).

Impact global des menaces

L’impact global des menaces a été évalué à très élevé-élevé, et peut être associé aux répercussions synergiques des espèces envahissantes, de l’eutrophisation et des changements climatiques. L’espèce est menacée par une aggravation de la « compression » causée par l’appauvrissement en oxygène et la hausse de température, qui altère sa distribution verticale et augmente ainsi sa vulnérabilité à la prédation par l’achigan à petite bouche, espèce envahissante récemment introduite dans le lac.

Facteurs limitatifs

Tendances démographiques des compétiteurs et des prédateurs possibles

Le déclin démontré et la disparition possible de la population de saumons rouges du lac Cultus (COSEWIC, 2003) pourraient avoir des conséquences sur la survie du chabot de la chaîne côtière du lac Cultus. Le nombre de saumons rouges qui retournent dans le lac Cultus a diminué depuis la fin des années 1960, ce déclin ayant été particulièrement marqué (92 %) durant les années 1990 (COSEWIC, 2003). Les principales raisons de ce déclin sont la surpêche, les récentes hausses du taux de mortalité avant la fraye dues à une migration hâtive et les réductions du taux de survie en mer attribuables aux changements climatiques (COSEWIC, 2003). La détérioration de la qualité de l’eau du lac Cultus, responsable de la faible survie hivernale, pourrait également contribuer à ce déclin (Programme de recherche sur les lacs du MPO, 2019, comm. pers.). Les répercussions possibles de la diminution de l’abondance du saumon rouge sur la survie du chabot de la chaîne côtière du lac Cultus ne sont pas claires. Étant donné que les saumons rouges juvéniles et les chabots de la chaîne côtière du lac Cultus peuvent se livrer une compétition pour le zooplancton, une baisse de l’abondance des premiers pourrait accroître la survie des deuxièmes; cependant, la quantité de zooplancton disponible semble être actuellement suffisante. En revanche, les saumons rouges qui retournent dans les lacs peuvent contribuer à une grande proportion du phosphore et de l’azote disponibles dans les lacs de séjours du saumon rouge (Gende et al., 2002), ce qui peut faire augmenter la densité du zooplancton. Par conséquent, une baisse de l’abondance du saumon rouge pourrait faire diminuer l’abondance des proies du chabot de la chaîne côtière du lac Cultus. En date de 2019, l’eutrophisation anthropique était considérée comme une menace pour le lac Cultus et, ainsi, l’apport accru de nutriments ne constitue pas un facteur limitatif. La comparaison des données limnologiques recueillies dans le lac Cultus de 2001 à 2007 avec les données recueillies dans les années 1930 et 1960 laisse cependant penser qu’il n’y a eu aucun changement notable de la qualité de l’eau (COSEWIC, 2003; Shortreed, 2007), de l’abondance du zooplancton ou de la structure de la communauté (Schubert et al., 2002) au cours des 70 dernières années, même si le lac semble actuellement aux premiers stades d’eutrophisation due aux cultures (Putt, 2014). Au cours des années de baisse de l’abondance des saumons rouges juvéniles, Ricker (1941) a noté un changement de la composition du régime alimentaire de la communauté de poissons prédateurs du lac Cultus. En effet, ces poissons ont laissé de côté les saumons rouges juvéniles au profit d’autres proies, comme le chabot piquant et le chabot de la chaîne côtière du lac Cultus. En conséquence, un autre effet de la baisse de l’abondance du saumon rouge pourrait être un changement du régime alimentaire de la communauté de poissons piscivores, qui choisirait le chabot de la chaîne côtière du lac Cultus au lieu des saumons rouges juvéniles, réduisant ainsi le taux de survie du chabot.

Bradford et al. (2007) ont estimé que le nombre de sauvagesses du Nord dans le lac Cultus était de 62 000 à 71 000 individus. On ne sait pas si le grand nombre de sauvagesses était attribuable au myriophylle à épis (Myriophyllum spicatum), espèce introduite, dont la présence a augmenté pour couvrir 73 % de la zone littorale du lac ayant une profondeur de moins de 6 m (Schubert et al., 2002; Shortreed, 2007). Dans le lac Cultus, les sauvagesses du Nord adultes, qui occupent les zones limnique et littorale, s’attaquent principalement à des poissons (Ricker, 1941); toutefois, aucun chabot de la chaîne côtière du lac Cultus n’a été trouvé dans le contenu stomacal de 240 sauvagesses du Nord échantillonnées dans les années 1930 (Ricker, 1941, 1960). Depuis 2006, on mène une réduction ciblée de la sauvagesse du Nord; ainsi, 60 000 individus ont été éliminés du lac. Des baisses abruptes récentes de l’abondance des saumons rouges juvéniles (COSEWIC, 2003) pourraient cependant mener à une modification de l’alimentation de la sauvagesse du Nord, qui se tournerait alors vers le chabot de la chaîne côtière du lac Cultus (Ricker, 1941; National Recovery Team for Cultus Pygmy Sculpin, 2007). De plus, étant donné l’abondance élevée de la sauvagesse du Nord dans le lac Cultus, même une légère augmentation du taux moyen de prédation sur le chabot de la chaîne côtière du lac Cultus pourrait avoir une répercussion importante sur sa survie. Grâce à la récolte ciblée de sauvagesses du Nord, on a recueilli des renseignements anecdotiques selon lesquels le nombre de truites et d’ombles est à la hausse (L. Pon, 2019, comm. pers.). Ricker (1960) considérait que l’omble à tête plate était le plus important prédateur du chabot de la chaîne côtière du lac Cultus. Une plus grande eutrophisation du lac Cultus réduira la qualité des refuges thermiques en eaux profondes (Putt, 2014).

Nombre de localités

Le chabot de la chaîne côtière du lac Cultus ne se rencontre que dans une seule localité, soit le lac Cultus, où il utilise la plus grande partie de l’habitat disponible. Les trois principales menaces (espèces envahissantes, pollution et changements climatiques) toucheront tous les individus de cette population.

Protection, statuts et classements

Statuts et protection juridiques

Le COSEPAC a attribué le statut d’espèce menacée au chabot de la chaîne côtière, population du lac Cultus, en 2000 et en 2010. L’espèce a ensuite été désignée « en voie de disparition » lors d’un réexamen en novembre 2019. Elle figure sur la liste des espèces menacées de l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril du Canada depuis 2003. Un arrêté visant l’habitat essentiel qui interdit la destruction de l’habitat essentiel de la population du lac Cultus (c.-à-d. de l’ensemble du lac Cultus, jusqu’aux limites du périmètre mouillé) a été publié en janvier 2019.

Les terres du parc provincial entourant la plus grande partie du lac Cultus sont protégées par la Provincial Park Act (1996) de la Colombie-Britannique, qui établit des lignes directrices sur la gestion et limite l’extraction des ressources. Le parc municipal de Cultus Lake est géré par la Cultus Lake Park Act (1932), qui interdit la possession de terres privées, mais le parc fonctionne davantage à titre de centre de villégiature qu’à titre d’aire de conservation.

Statuts et classements non juridiques

NatureServe (2018) a attribué des cotes de conservation mondiale, nationale et provinciale variant de gravement en péril à en péril (G1G2, N1N2 et S1S2, respectivement) au chabot de la chaîne côtière, population du lac Cultus. Le Conservation Data Centre (centre de données sur la conservation) de la Colombie-Britannique donne au chabot de la chaîne côtière du lac Cultus la cote provinciale la plus élevée (rouge). L’espèce ne figure pas sur la liste rouge des espèces menacées de l’UICN; le C. aleuticus est considéré comme stable/de préoccupation mineure (IUCN, 2018).

Protection et propriété de l’habitat

L’habitat aquatique du lac Cultus (c.-à-d. sous la laisse des hautes eaux) appartient à la Couronne provinciale. La plus grande partie du rivage du lac (92 %), mais non l’habitat aquatique en soi, se situe dans le parc provincial de Cultus Lake (2 561 ha le long des rives est et ouest) ou dans le parc municipal de Cultus Lake (640 ha le long de la rive nord). La Loi sur les pêches (1985) du gouvernement fédéral, qui régit les activités ayant des répercussions sur le poisson et l’habitat du poisson dans toutes les eaux canadiennes, doit être appliquée par tous les ordres de gouvernement. La Provincial Park Act (1996) fournit des lignes directrices sur la gestion et restreint l’extraction de ressources dans les parcs provinciaux, assurant ainsi un certain degré de protection contre la dégradation ou la perte d’habitat dans les milieux terrestres adjacents. Le parc municipal de Cultus Lake est géré par une seule loi provinciale, la Cultus Lake Park Act (1932), qui accorde à la Ville de Chilliwack le droit de tenure du parc, mais interdit d’y vendre des propriétés. Le secteur électoral de Cultus Lake comprend plus de 2 000 résidents. Le parc municipal de Cultus Lake fonctionne comme un centre de villégiature comptant environ 1 000 résidents à l’année. La petite collectivité résidentielle et de villégiature de la plage Lindell, qui compte environ 150 résidents, est située à l’extrémité sud du lac. Au sud de la plage Lindell se trouve la vallée du Columbia, une région d’agriculture légère qui s’étend vers le sud au-delà de la frontière avec les États-Unis. Le ruisseau Frosst, le plus grand affluent du lac Cultus, irrigue cette région agricole (y compris la portion états-unienne) avant de se jeter dans le lac Cultus au niveau de la plage Lindell.

Remerciements et experts contactés

Lucas Pon et Daniel Selbie du ministère des Pêches et des Océans ont fourni des données sur l’état du lac Cultus et leurs recherches actuelles sur le chabot de la chaîne côtière du lac Cultus. Dale Carlisle a fourni le rapport sur ses expériences de plongée dans le lac Cultus.

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Vega, R.M. et G.P. Viozzi. 2016. The cephalic lateral line system of temperate perches (Perciformes: Percichthyidae) from Argentinean Patagonia. Zoologia 33(6). DOI: 10.1590/S1984-4689zool-20160025

WFC. 2006. Fishbase: a Global Information Source about Fishes, World Fisheries Centre, Penang, Malaysia. Site Web [consulté en juillet 2006].

Woodruff, P. 2010. A genetic and behavioural analysis of the distinctiveness of the Cultus Pygmy Sculpin (Cottus) and its implications for conservation. Mémoire de maîtrise ès sciences, Department of Zoology, University of British Columbia, Vancouver, BC.

Woodruff, P.E. et E.B. Taylor. 2013. Assessing the distinctiveness of the Cultus pygmy sculpin, a threatened endemic, from the widespread coastrange sculpin Cottus aleuticus. Endangered Species Research 20: 181-194.

Wydoski, R.S. et R.R. Whitney. 2003. Inland Fishes of Washington. University of Washington Press, Seattle, Washington. xiii + 322 pp.

Sommaire biographique de la rédactrice du rapport

P. Woodruff a obtenu un baccalauréat en sciences biologiques de l’Université de Victoria et une maîtrise ès sciences en zoologie de l’Université de la Colombie-Britannique. Son travail a porté sur les mammifères marins, les oiseaux migrateurs des milieux humides, le saumon kokani et le saumon rouge ainsi que sur diverses espèces de poissons d’eau douce en péril en Colombie-Britannique.

Collections examinées

Dans le cadre de la préparation du présent rapport et de rapports précédents, on a examiné des échantillons préservés de chabots de la chaîne côtière du lac Cultus conservés au Laboratoire de recherche sur le saumon du lac Cultus, au laboratoire de M. Eric Taylor, à l’Université de la Colombie-Britannique, et au Beatty Biodiversity Museum.

Annexe 1 : Calculateur des menaces

Nom scientifique de l’espèce ou de l’écosystème :
Cottus aleuticus

Nom français
Chabot de la chaîne côtière, population du lac Cultus

Date de la version :
2019/01/23

Évaluateurs :
Patricia Woodruff, John R. Post, Dwayne Lepitzki, Sue Pollard, Mark Ridgeway, Constance O’Connor, Lucas Pon, Daniel Selbie, Greg Wilson, Benoit Laliberté et Marie-France Noel

Références :
COSEWIC, 2019 (ébauche); Putt, 2010; Sumka, 2017; téléconférence du 23 janvier 2019

Durée d’une génération :
3 ans

Calcul de l’impact global des menaces
Impact des menaces (descriptions) Comptes des menaces de niveau 1 : maximum de la plage d’intensité Comptes des menaces de niveau 1 : minimum de la plage d’intensité

A (Très élevé)

0

0

B (Élevé)

3

0

C (Moyen)

0

3

D (Faible)

0

0

Impact global des menaces calculé : Très élevé Élevé

Valeur de l’impact global attribuée :
AB = Très élevé-élevé

Ajustement de la valeur de l’impact – justification :
On ne connaît pas les répercussions globales (positives ou négatives) que l’eutrophisation aura sur le réseau trophique. Les charges excessives de phosphore pourraient faire de l’azote un facteur limitatif dans le lac, ce qui pourrait favoriser la croissance d’algues bleu-vert et d’autres espèces de phytoplancton non comestibles.

Impact global des menaces – commentaires :
Puisque le chabot de la chaîne côtière du lac Cultus ne se trouve que dans une seule localité, toute menace pourrait toucher la population entière. L’achigan à petite bouche, espèce de poisson exotique envahissante qui se nourrit de chabots, a récemment été découverte dans le lac Cultus et pourrait y étendre son aire de répartition au cours des dix prochaines années. La hausse des températures due aux changements climatiques, combinée à l’augmentation des charges en nutriments provenant de sources atmosphériques et de zones résidentielles et agricoles, entraîne l’eutrophisation du lac, prolongeant ainsi les périodes de stratification, les conditions anoxiques et les teneurs en oxygène en profondeur. On croit que l’hypoxie en profondeur est l’une des menaces les plus élevées pour la persistance de la population de chabots de la chaîne côtière du lac Cultus. Il est possible qu’il y ait une importante eutrophisation rapide du lac Cultus ces dix prochaines années. L’abondance actuelle des chabots du lac Cultus est inconnue. Les tendances de l’abondance sont inconnues : les relevés au chalut durant lesquels des chabots de la chaîne côtière du lac Cultus ont été capturés en tant que prises accessoires indiquent un déclin de la population; des pièges à ménés ciblant le chabot indiquent une population plus stable. La période d’évaluation de la gravité et de l’immédiateté est également de dix ans (la durée d’une génération est de trois ans). En vertu de la Provincial Parks Act, les parcs provinciaux entourant la plus grande partie (92 %) du lac Cultus établissent des lignes directrices sur la gestion et limitent l’extraction de ressources.

Tableau d'évaluation des menaces
Numéro Menace Impact des menaces Impact (calculé) Portée (10 prochai-nes années) Gravité (10 ans ou 3 gén.) Immédiateté Commentaires

1

Développement résidentiel et commercial

Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet

Sans objet; cette population vit en zones extracôtières.

2

Agriculture et aquaculture

Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet

Sans objet, cette population vit en zones extracôtières.

3

Production d’énergie et exploitation minière

Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet

Sans objet, cette population vit en zones extracôtières. De plus, la Provincial Parks Act limite l’extraction des ressources.

4

Corridors de transport et de service

Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet

Sans objet dans le lac même.

4.3

Voies de transport par eau

Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet

Des travaux de dragage sont effectués dans un émissaire du lac, soit le ruisseau Sweltzer; toutefois, seul le chabot piquant (Cottus asper) y a été observé au cours de relevés par pêche électrique et de la mise en service de la barrière à smolts de saumon rouge.

5

Utilisation des ressources biologiques

Sans objet

Négligeable

Généralisée (71-100 %)

Négligeable ou déclin de la pop. de < 1 %

Élevée (continue)

Des chabots ont été capturés comme prises accessoires durant la pêche au chalut ciblant le saumon rouge. Cependant, il est à noter que le chabot ne se trouve pas toujours aux profondeurs visées par la pêche aux saumons juvéniles. Des chabots ont été relâchés vivants de chaluts de fond et de pièges à ménés.

5.4

Pêche et récolte de ressources aquatiques

Sans objet

Négligeable

Généralisée (71-100 %)

Négligeable ou déclin de la pop. de < 1 %

Élevée (continue)

Des chabots ont occasionnellement été capturés comme prises accessoires durant la pêche au chalut ciblant les saumons rouges juvéniles. Les captures par chalut et par piège à ménés semblent entraîner peu de mortalité connexe, voire pas du tout. L’installation de pièges à ménés en été, lorsque les températures à l’intérieur des pièges sont élevées, serait le seul moment où le piégeage pourrait être létal.

6

Intrusions et perturbations humaines

Sans objet

Négligeable

Généralisée-grande

Négligeable ou déclin de la pop. de < 1 %

Élevée (continue)

La plongée récréative et la réalisation de relevés au moyen de pièges à ménés non létaux ne sont probablement pas des menaces pour la persistance de la population de chabots du lac Cultus. Les exercices militaires de plongée ne seraient pas non plus une menace, mais l’on a besoin de plus de précisions sur les lieux de plongée. On ne croit pas que les projets visant à éliminer le myriophylle à épis aient des répercussions importantes sur la population de chabots du lac Cultus.

6.1

Activités récréatives

Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet

Des plongeurs récréatifs s’intéressent à l’habitat benthique et à la population de chabots du lac Cultus; on ne croit pas que leurs activités constituent une menace.

6.2

Guerre, troubles civils et exercices militaires

Sans objet

Négligeable

Généralisée-grande

Négligeable ou déclin de la pop. de < 1 %

Élevée (continue)

La BFC Chilliwack utilise le lac pour mener des exercices militaires de plongée (p. ex. la pose et le retrait de mines factices); on ne sait pas quels emplacements sont utilisés dans le lac (le laboratoire du lac Cultus du MPO cherchera à obtenir des précisions.)

6.3

Travail et autres activités

Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet

L’utilisation de pièges à ménés ne semble pas être létale, à moins d’être entreprise en été, lorsque les températures à la surface atteignent des niveaux létaux. Certains projets utilisent des tapis imperméables pour éliminer le myriophylle à épis jusqu’à une profondeur de 8 m; on ne sait pas si ces projets ont des répercussions importantes sur la population de chabots du lac Cultus.

7

Modifications des systèmes naturels

Sans objet

Négligeable

Négligeable (< 1 %)

Négligeable ou déclin de la pop. de < 1 %

Élevée (continue)

Sans objet

7.1

Incendies et suppression des incendies

Sans objet

Négligeable

Négligeable (< 1 %)

Négligeable ou déclin de la pop. de < 1 %

Élevée (continue)

De l’eau est prélevée pour lutter contre les incendies. Comme ces prélèvements ont lieu durant la journée en été et qu’il s’agit des eaux de surface chaudes, il est peu probable qu’il y ait des répercussions sur la population de chabots du lac Cultus.

7.2

Gestion et utilisation de l’eau et exploitation de barrages

Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet

Une grande quantité d’eaux souterraines est extraite (principalement au moyen de puits), mais rien n’indique que le niveau de l’eau du lac baisse. On ne connaît pas l’impact de l’utilisation des eaux souterraines par rapport aux effets de l’évaporation et de la perte de débit entrant des affluents durant l’été. Il y a une demande de projet d’énergie hydroélectrique indépendant dans le ruisseau Frosst, qui ne devrait pas avoir d’incidence sur le débit d’eau dans le lac.

7.3

Autres modifications de l’écosystème

Sans objet

Inconnu

Généralisée (71-100 %)

Inconnue

Élevée (continue)

On ne sait pas quelle sera l’incidence de l’eutrophisation sur la dynamique du réseau trophique du lac Cultus : à l’heure actuelle, il semble que le zooplancton, comme le Daphnia sp., pourrait connaître une augmentation grâce à la hausse des charges en nutriments dans le système. On ne sait pas comment les larves d’insectes et le réseau trophique benthique pourraient être touchés puisque l’eutrophisation et le réchauffement climatique peuvent accroître la désoxygénation du milieu benthique ainsi que l’abondance des débris organiques (et possiblement causer l’étouffement de l’habitat?). Un projet pilote en cours utilise des tapis imperméables pour arrêter la croissance et la propagation du myriophylle à épis; les effets de ce projet sur le réseau trophique de la population du lac Cultus sont inconnus. Le guano provenant d’espèces de goélands migratrices (Goéland à ailes grises et Goéland argenté) cause un excès de phosphore dans le lac Cultus (Putt, 2014). On ne sait pas si les goélands contribuent également aux charges en contaminants ou en agents pathogènes dans le lac Cultus ni quelles répercussions ou ampleur ces charges pourraient avoir. On ne sait pas quels seront les effets de l’élimination d’un grand nombre de sauvagesses du Nord sur le réseau trophique du lac Cultus.

8

Espèces et gènes envahissants ou autrement problématique

BC

Élevé-moyen

Généralisée-grande

Élevée-modérée

Élevée (continue)

L’achigan à petite bouche, espèce exotique envahissante, est maintenant présent dans le lac Cultus; on sait que ce poisson se nourrit d’espèces de chabots. Avec la réduction de la population de saumons rouges dans le lac Cultus, on ne sait pas si les prédateurs choisiront les chabots à la place.

8.1

Espèces exotiques (non indigènes) envahissantes

BC

Élevé-moyen

Généralisée-grande

Élevée-modérée

Élevée (continue)

Des achigans à petite bouche, tant des juvéniles que des adultes, ont été observés à l’extrémité nord du lac Cultus, et l’on sait qu’ils se nourrissent de chabots. Il n’y a actuellement aucun obstacle à l’expansion de l’achigan à petite bouche dans le lac, possiblement au cours des dix prochaines années. On croit que cette espèce envahissante interagira avec la population de chabots du lac Cultus, notamment en saisons intermédiaires, lorsqu’elle est plus contact avec des poissons d’eaux froides. L’achigan à petite bouche descend à une profondeur de 15 à 20 m en hiver, mais l’on pense qu’il cesse de chercher de la nourriture lorsque la température est inférieure à 10 °C.

8.2

Espèces indigènes problématiques

Sans objet

Inconnu

Généralisée (71-100 %)

Inconnue

Élevée (continue)

On ne sait pas quels seront les effets de la réduction ou de l’augmentation de la population de saumons rouges sur celle de chabots du lac Cultus. On ignore également si des prédateurs comme l’omble à tête plate et la sauvagesse du Nord commenceront à consommer davantage de chabots. Le lac Cultus est ensemencé d’alevins de saumon rouge. Le saumon rouge et le chabot de la chaîne côtière du lac Cultus se nourrissent tous deux de zooplancton, et il semble y avoir un chevauchement des niches trophiques. La population de zooplancton semble toutefois saine si bien qu’il n’y a aucun effet sur la capacité de charge. On ne sait pas si la population de chabots du lac Cultus se nourrit encore régulièrement de zooplancton. Le nombre de sauvagesses du Nord est en hausse, et la situation de l’omble à tête plate et d’autres poissons prédateurs est inconnue.

9

Pollution

BC

Élevé-moyen

Généralisée (71-100 %)

Élevée-modérée

Élevée (continue)

L’augmentation des charges en nutriments due aux sources atmosphériques et aux activités urbaines, résidentielles et agricoles exacerbe l’eutrophisation et élargit les zones anoxiques (Putt, 2014). On croit que l’anoxie est une menace importante pour la persistance de la population de chabots du lac Cultus et qu’un projet portant sur le régime aérobie de ce poisson s’impose.

9.1

Eaux usées domestiques et urbaines

BC

Élevé-moyen

Généralisée (71-100 %)

Élevée-modérée

Élevée (continue)

L’augmentation des charges en nutriments découlant des eaux usées domestiques et des fosses septiques entraîne l’eutrophisation du lac (Putt, 2014).

9.3

Effluents agricoles et sylvicoles

BC

Élevé-moyen

Généralisée (71-100 %)

Élevée-modérée

Élevée (continue)

L’augmentation des charges en nutriments due aux activités agricoles entraîne l’eutrophisation du lac Cultus (Putt, 2010).

9.5

Polluants atmosphériques

BC

Élevé-moyen

Généralisée (71-100 %)

Élevée-modérée

Élevée (continue)

La pollution atmosphérique des milieux urbains est responsable du dépôt atmosphérique de quantités excessives de nutriments (Putt, 2010).

10.2

Tremblements de terre et tsunamis

Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet

Il y a des secousses constantes. On ignore quels effets un tremblement de terre aurait, le cas échéant.

10.3

Avalanches et glissements de terrain

Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet

Une certaine sédimentation due aux glissements de terrain a cours dans le lac.

11

Changements climatiques et phénomènes météorologiques violents

BC

Élevé-moyen

Généralisée (71-100 %)

Élevée-modérée

Élevée (continue)

La hausse des températures prolonge les périodes de stratification et augmente les conditions anoxiques en profondeur (Sumka, 2017).

11.1

Déplacement et altération de l’habitat

Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet

Il semble y avoir eu une nouvelle répartition des poissons dans le lac Cultus selon les saisons en raison de la hausse des températures et de l’augmentation des épisodes d’hypoxie.

11.2

Sécheresses

BC

Élevé-moyen

Généralisée (71-100 %)

Élevée-modérée

Élevée (continue)

Il y a eu, et il continuera probablement d’y avoir, des périodes de sécheresse prolongées, avec une diminution de 14 % de l’apport d’eau dans le lac.

11.3

Températures extrêmes

BC

Élevé-moyen

Généralisée (71-100 %)

Élevée-modérée

Élevée (continue)

Les modèles indiquent que la hausse des températures prolonge les périodes de stratification (Sumka, 2017). Les températures de surface du lac augmentent, ce qui accroît le stockage de la chaleur et exerce des effets négatifs probables sur les taux métaboliques, les liens trophiques et les possibilités d’alimentation.

Classification des menaces d’après l’IUCN-CMP, Salafsky et al. (2008).

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