Évaluation et rapport de situation du COSEPAC sur le chevalier noir (Moxostoma duquesnei) au Canada - 2015

Chevalier noir
Crapet sac à lait (Moxostoma duquesnei; vue latérale).
Illustration: © J. Tomelleri. Reproduction autorisée.
Description longue de la bannière

Illustration du chevalier noir (Moxostoma duquesnei) (vue latérale), montrant son corps comprimé latéralement et peu haut (arc du dos très bas), son long museau arrondi (39,6 à 49,8 % de la longueur de la tête), sa bouche inférieure surplombée par le museau, sa lèvre supérieure étroite, sa lèvre inférieure épaisse et légèrement concave. La face dorsale du chevalier noir va du gris au brun olive, avec une nuance bleu argent, les flancs étant plus pâles et ordinairement bleu argent; la face ventrale va de l'argent au blanc laiteux. Toutes les nageoires sont de couleur gris ardoise.

Table des matières

Liste des figures

Liste des tableaux

Liste des annexes


COSEWIC
Committee on the Status
of Endangered Wildlife
in Canada

COSEWIC logo

COSEPAC
Comité sur la situation
des espèces en péril
au Canada

Les rapports de situation du COSEPAC sont des documents de travail servant à déterminer le statut des espèces sauvages que l'on croit en péril. On peut citer le présent rapport de la façon suivante :

COSEPAC. 2015. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur lechevalier noir (Moxostoma duquesnei) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. xii + 56 p. (Registre public des espèces en péril).

Rapport(s) précédent(s) :

COSEPAC. 2005. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le chevalier noir (Moxostoma duquesnei) au Canada – Mise à jour. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. vi + 23 p. (Registre public des espèces en péril).

PARKER, B., et E. KOTT. 1988. COSEWIC status report on the black redhorse, Moxostoma duquesnei, in Canada. Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada. Ottawa. 17p.

Le COSEPAC remercie Christopher Bunt (Ph.D.) d'avoir rédigé le rapport de situation sur le chevalier noir (Moxostoma duquesnei) au Canada, aux termes d'un marché conclu avec Environnement Canada. La supervision et la révision du rapport ont été assurées par John Post (Ph.D.), coprésident du Sous-comité de spécialistes des poissons d'eau douce.

Pour obtenir des exemplaires supplémentaires, s'adresser au :

Secrétariat du COSEPAC
a/s Service canadien de la faune
Environnement Canada
Ottawa (Ontario)
K1A 0H3

Tél. : 819-938-4125
Téléc. : 819-938-3984
Courriel : COSEPAC courriel
Site web : COSEPAC

Also available in English under the title COSEWIC Assessment and Status Report on the Black Redhorse Moxostoma duquesnei in Canada.

Chevalier noir -- Illustration : Joe Tomelleri. Reproduction autorisée.


COSEWIC logo

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Le chevalier noir (Moxostoma duquesnei) est une des sept espèces de chevaliers du genre Moxostoma de la famille des Catostomidés qui se trouvent au Canada. Il se distingue des autres espèces de chevaliers par une combinaison de facteurs physiques, notamment la couleur de sa queue, la morphologie de ses lèvres et le nombre d'écailles de sa ligne latérale.

L'aire de répartition du chevalier noir est vaste, mais disjointe, dans les bassins versants du Mississippi et des Grands Lacs de l'est de l'Amérique du Nord. Au Canada, on rencontre l'espèce dans les affluents des lacs Érié, Sainte-Claire et Huron, dans le sud-ouest de l'Ontario. Des individus de l'espèce ont été observés dans un affluent du lac Ontario (ruisseau Spencer) et dans le lac Simcoe. Toutefois, en raison de la séparation des autres populations établies, la présence des individus observés résulte probablement d'introductions. Il n'y a aucune donnée de capture de l'espèce dans le ruisseau Catfish depuis 1938 et dans la rivière Sauble depuis 1958, malgré l'échantillonnage effectué, et, par conséquent, l'espèce est désormais considérée comme disparue de ces cours d'eau.

Le chevalier noir est surtout présent dans les tronçons à écoulement modéré à rapide de grands cours d'eaux chaudes, dont la largeur varie entre 25 et 130 m. Dans ces tronçons, il fréquente les radiers bien développés et les fosses qui leur sont adjacentes. Il préfère le substrat grossier et propre, composé de gravier et de galets, mais peut aussi fréquenter les tronçons à fond de sable, de limon et de rochers. Les chevaliers noirs adultes sont rarement associés à de la végétation aquatique submergée. On sait qu'ils migrent et frayent près des bordures dans les radiers, évitant les secteurs où le courant est le plus rapide, sur des substrats allant du gravier fin au gros galet. Les juvéniles et les jeunes de l'année sont présents dans les tronçons à faible gradient, où le débit est réduit. Ils utilisent des fosses peu profondes avec un substrat hétérogène composé de cailloux et de galets propres et d'un mélange de sable et de limon. Des individus adultes et juvéniles ont été observés dans des tronçons sous l'influence d'eaux souterraines.

L'âge maximal connu du chevalier noir est de 17 ans, et sa longueur totale (LT) et son poids maximaux connus sont de 658 mm et de 3 200 g, respectivement. Il se nourrit en milieu benthique de crustacés et d'insectes. On a évalué que le taux de croissance des individus juvéniles serait de 80 mm par année. L'âge à la maturité varie entre deux et six ans. Le chevalier noir devient sexuellement dimorphe et migre vers les lieux de fraye au printemps. La fraye a lieu dans des eaux dont la température varie entre 15 et 21 °C.

Des campagnes d'échantillonnage exhaustif, réalisées dans la période 20042013, ont permis de capturer au moins 703 individus. Le chevalier noir est toujours présent dans la plupart des sites où il a été observé dans le passé et est aussi présent dans plusieurs nouveaux sites. Les populations du chevalier noir, malgré que leur taille soit inconnue, sont le plus abondantes dans les bassins versants des rivières Grand et Thames. Aucun chevalier noir n'a été capturé dans le ruisseau Catfish depuis 1939 et dans la rivière Sauble depuis 1958, malgré un échantillonnage effectué en 2002, et, par conséquent, l'espèce y est désormais considérée comme disparue. Des populations de plus petite taille (compte tenu de mentions de capture limitées) continuent d'être observées dans le bassin versant du lac Huron (rivières Ausable, Maitland et Saugeen). Cependant, pour la période 20042013, il n'y a aucune mention d'observation du chevalier noir dans la rivière Bayfield River ou le ruisseau Gully, ce qui pourrait être dû à la petite taille des populations, à un échantillonnage insuffisant dans ces zones, ou au fait que les individus capturés dans le passé étaient probablement des individus errants de populations plus nombreuses des affluents du lac Huron. On a interprété la mention précédente dans le bassin versant du lac Ontario (ruisseau Spencer – 1998) ainsi qu'une nouvelle mention pour le lac Simcoe (2011) comme résultant probablement d'introductions, compte tenu de la distance séparant les bassins versants où des populations établies existent. Des mentions d'observation dans le bassin versant du lac Huron, dans les tronçons inférieurs des rivières Maitland, Saugeen, Bayfield, Ausable et Sauble et dans le ruisseau Gully, semblent indiquer que les individus se déplaceraient d'un lac à l'autre par l'intermédiaire des cours d'eau et laissent entrevoir la possibilité d'une immigration à partir de populations vivant aux ÉtatsUnis, si le chevalier noir venait à disparaître du Canada.

Les menaces les plus graves qui pèsent sur les populations du chevalier noir comprennent notamment, la pollution et les effets des changements climatiques et phénomènes météorologiques extrêmes. L'espèce est vraisemblablement affectée par les changements de la qualité et de la quantité de l'eau associés à l'agriculture, à l'urbanisation, aux barrages et aux ouvrages de retenue. Parmi les menaces à impact faible et moins significatives, on compte, entre autres, la capture de poissons pour en faire des appâts et les incidences des espèces envahissantes.

Le chevalier noir est indirectement protégé en vertu de la Loi sur les pêches du gouvernement fédéral, qui assure la protection de l'habitat du chevalier noir quand celui-ci chevauche l'habitat d'espèces de poissons ayant une valeur pour les pêches commerciale, récréative ou autochtone. En Ontario, le chevalier noir est une espèce menacée aux termes de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition, et l'espèce et son habitat sont protégés. Au Canada, le chevalier noir est actuellement évalué comme espèce menacée par le COSEPAC. Toutefois, l'espèce n'est pas inscrite à l'annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (LEP), en raison d'un manque de données scientifiques nécessaires pour effectuer une analyse socioéconomique en vue de formuler des recommandations sur le degré de dommages admissibles pouvant être toléré par l'espèce. Lorsque les facteurs socioéconomiques auront été évalués, le statut du chevalier noir aux termes de la LEP pourra faire l'objet d'une réévaluation. Aux États-Unis, l'espèce a reçu des cotes infranationales dans 21 États. L'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) classe le chevalier noir dans la catégorie « préoccupation mineure » sur sa Liste rouge des espèces menacées.


COSEPAC : Espèce désignée « menacée » en avril 1988. Réexamen et confirmation du statut en mai 2005 et en mai 2015.


Le chevalier noir a été désigné « espèce menacée » en avril 1988, et son statut a été réévalué et confirmé par le COSEPAC en mai 2005. Toutefois, il n'a pas été inscrit à l'annexe 1 de la LEP, en raison du manque de données scientifiques nécessaires pour effectuer une analyse socioéconomique visant à déterminer le degré de dommages admissibles ne compromettant ni le rétablissement ni la survie de cette espèce. Depuis le rapport de situation du COSEPAC de 2005, de nouvelles données sur la répartition et l'utilisation de l'habitat ont été recueillies. Des chevaliers noirs ont été échantillonnés dans certaines localités historiques ainsi que dans plusieurs nouveaux sites, notamment le ruisseau Big, le ruisseau Fairchild, le ruisseau Wye, la rivière Ausable et la rivière Saugeen. Les échantillonnages dans le ruisseau Gully, le ruisseau Spencer et le lac Simcoe ont permis de trouver un individu dans chacun de ces cours d'eau. Cependant, ces mentions ont été retirées de la répartition, à cause de la séparation par rapport aux populations établies et parce que la présence de l'espèce n'a pas été détectée dans ces cours d'eau, lors d'échantillonnages subséquents. Aucun chevalier noir n'a été capturé ni dans le ruisseau Catfish ni dans la rivière Sauble depuis 1938 et 1958, respectivement, malgré l'échantillonnage effectué et, par conséquent, l'espèce y est désormais considérée comme disparue. Il en a résulté une réduction de la zone d'occurrence et de l'indice de zone d'occupation (IZO). Aucune évaluation de la taille ou de l'abondance des populations de cette espèce n'a été effectuée; cependant, une analyse de sensibilité a été réalisée, et des cibles de rétablissement, en termes d'abondance des populations ainsi que l'habitat requis ont été déterminés. De plus, on comprend mieux les menaces et les facteurs limitatifs pouvant avoir une incidence sur le chevalier noir, notamment la pollution et dix autres variables.

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d'une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale-provinciale sur la faune. Le Comité a été créé pour satisfaire au besoin d'une classification nationale des espèces sauvages en péril qui soit unique et officielle et qui repose sur un fondement scientifique solide. En 1978, le COSEPAC (alors appelé Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) promulguée le 5 juin 2003, le COSEPAC est un comité consultatif qui doit faire en sorte que les espèces continuent d'être évaluées selon un processus scientifique rigoureux et indépendant.

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) évalue la situation, au niveau national, des espèces, des sous-espèces, des variétés ou d'autres unités désignables qui sont considérées comme étant en péril au Canada. Les désignations peuvent être attribuées aux espèces indigènes comprises dans les groupes taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons, arthropodes, mollusques, plantes vasculaires, mousses et lichens.

Le COSEPAC est composé de membres de chacun des organismes responsables des espèces sauvages des gouvernements provinciaux et territoriaux, de quatre organismes fédéraux (le Service canadien de la faune, l'Agence Parcs Canada, le ministère des Pêches et des Océans et le Partenariat fédéral d'information sur la biodiversité, lequel est présidé par le Musée canadien de la nature), de trois membres scientifiques non gouvernementaux et des coprésidents des sous-comités de spécialistes des espèces et du sous-comité des connaissances traditionnelles autochtones. Le Comité se réunit au moins une fois par année pour étudier les rapports de situation des espèces candidates.

Le Service canadien de la faune d'Environnement Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du COSEPAC.


Règne : Animal

Phylum : Cordés

Classe : Actinoptérygiens

Ordre : Cypriniformes

Famille : Catostomidés

Genre et espèce : Moxostoma duquesnei (Lesueur, 1817)

Nom commun français : Chevalier noir

Nom commun anglais : Black Redhorse (Page et al., 2013)

Le chevalier noir (Moxostoma duquesnei) est une des sept espèces de chevaliers du genre Moxostoma de la famille des Catostomidés qu'on retrouve au Canada (Scott et Crossman, 1998) (figure 1). Il se distingue par un corps comprimé latéralement et peu haut (arc du dos très bas), un long museau arrondi (39,6 à 49,8 % de la longueur de la tête), une bouche inférieure surplombée par le museau, une lèvre supérieure étroite, une lèvre inférieure épaisse et légèrement concave, profondément fendue, avec des plis longs et sans stries transversales, des dents pharyngiennes claviformes, 12 ou 13 écailles du pédoncule caudal, et 44 à 47 écailles à la ligne latérale (Holm et Boehm, 1998; Scott et Crossman, 1998).

La face dorsale du chevalier noir va du gris au brun olive, avec une nuance bleu argent, les flancs étant plus pâles et ordinairement bleu argent; la face ventrale va de l'argent au blanc laiteux. Les écailles ont des bordures foncées, mais pas à la base, et toutes les nageoires sont de couleur gris ardoise (Scott et Crossman, 1998).

Au temps de la fraye, les mâles arborent des bandes latérales noires, et les flancs varient de l'orange au rose. Ils ont des tubercules nuptiaux sur les nageoires anale et caudale (Jenkins et Burkhead, 1993). La coloration des femelles change peu, sinon pas du tout, au moment de la fraye (Kwak et Skelly, 1992).

Le chevalier noir se distingue des six autres espèces de chevaliers canadiens par les caractéristiques suivantes : le chevalier noir a la queue gris ardoise, alors que le chevalier de rivière (M. carinatum), le chevalier cuivré (M. hubbsi), le chevalier rouge (M. macrolepidotum) et le chevalier jaune (M. valenciennesi) ont la queue rouge (Holm et Boehm, 1999). Plusieurs autres caractéristiques permettent de le distinguer des deux autres espèces de chevaliers à queue grise (Holm et Boehm, 1998). Le chevalier noir se distingue du chevalier blanc (M. anisurum) par la présence de stries transversales sur les lèvres, la nageoire dorsale au bord légèrement concave, le nombre inférieur de rayons des pelviennes (9 au lieu de 10) et le plus grand nombre d'écailles (44-47 au lieu de 40-42) qui ne se chevauchent pas à la ligne latérale. Il se distingue du chevalier doré (M. erythrurum), qui lui ressemble beaucoup, principalement par le plus grand nombre d'écailles qui ne se chevauchent pas à la ligne latérale (44-47 au lieu de 40-42), le nombre inférieur de rayons des pelviennes (9 au lieu de 10) et l'absence de tubercules nuptiaux sur la tête et les écailles des mâles reproducteurs. Il faudrait aussi noter que la différence de couleur est légère, voire inexistante, chez les juvéniles, ce qui rend difficile l'identification de l'espèce.

Figure 1. Chevalier noir (Moxostoma duquesnei).
Chevalier noir (Moxostoma duquesnei)
©Illustration de Joe Tomelleri. Reproduction autorisée.
Description longue pour la figure 1

Illustration du chevalier noir (vue latérale), montrant son corps comprimé latéralement et peu haut (arc du dos très bas), son long museau arrondi (39,6 à 49,8 % de la longueur de la tête), sa bouche inférieure surplombée par le museau, sa lèvre supérieure étroite, sa lèvre inférieure épaisse et légèrement concave. La face dorsale du chevalier noir va du gris au brun olive, avec une nuance bleu argent, les flancs étant plus pâles et ordinairement bleu argent; la face ventrale va de l'argent au blanc laiteux. Toutes les nageoires sont de couleur gris ardoise.

À une échelle spatiale étendue, les populations du chevalier noir sont séparées par des barrières géographiques. À l'intérieur de plusieurs bassins versants (lac Érié, SainteClaire, Huron), les groupes d'individus (ou souspopulations) sont fragmentés à divers degrés par des barrages. Dans des études précédentes, les barrages et les ouvrages de retenue ont été identifiés comme une menace et un facteur limitatif pour les populations du chevalier noir (Portt et al., 2003; COSEWIC, 2005; Reid et Mandrak, 2006), car ils entraînent une réduction de la diversité et du flux génétiques (Reid et al., 2008a). Reid et al. (2008a) ont rapporté des valeurs de FST par paire montrant des différences significatives sur le plan statistique, mais peu marquées, de la structure démographique dans la rivière Grand (valeur globale de FST = 0,011). Néanmoins, des études récentes ont montré que le chevalier noir et d'autres espèces de chevaliers peuvent remonter dans les zones où les passes à poissons d'eaux chaudes ont été modifiées de façon appropriée (p. ex. passes Denil au déversoir Mannheim, Bunt et al., 2001) et, par conséquent, il se peut que les barrages ne représentent pas une menace importante dans les zones où le mouvement est possible, contrairement à ce qui a été documenté dans le passé (DFO, 2009).

Le chevalier noir est présent dans au moins cinq bassins versants au Canada, et les populations de chacun de ces bassins n'ont vraisemblablement que très peu de contact entre elles. Toutes les populations canadiennes se trouvent dans l'écozone des Grands Lacs et de l'ouest du Saint-Laurent, selon la classification des écozones d'eau douce adoptée par le COSEPAC (COSEWIC, 2011). Étant donné qu'aucune étude n'a été effectuée sur la structure génétique dans chacune de ces zones, ce qui aurait permis de faire des comparaisons, les populations canadiennes sont considérées comme une seule unité désignable.

Les populations canadiennes du chevalier noir se trouvent à la limite nord de l'aire de répartition mondiale de l'espèce et sont petites et éparpillées comparativement aux populations des ÉtatsUnis. Le chevalier noir est une espèce considérée comme sensible à la mauvaise qualité de l'eau et à la dégradation de l'habitat. Il joue un rôle important dans le cycle des substances nutritives des écosystèmes aquatiques. Il transfert de l'énergie (c.-à-d. des nutriments) du réseau trophique benthique (où il se nourrit) au réseau trophique pélagique, où il devient une proie pour les poissons piscivores.

Les peuples autochtones de l'Ontario reconnaissent l'importance de cette espèce, qui était pêchée dans le passé, pour être consommée, durant les montaisons printanières. On a constaté que les populations ont diminué et ont été remplacées par des populations du meunier noir (Catostomus commersoni) (H. Lickers, Conseil des Mohawks d'Akwesasne, Ministère de l'Environnement, comm. pers.; COSEWIC, 2005).


L'aire de répartition du chevalier noir est vaste, mais disjointe, dans les bassins versants du Mississippi et des Grands Lacs de l'est de l'Amérique du Nord (figure 2). L'espèce est présente depuis l'Alabama et le Mississippi, au sud, jusqu'en Ontario et au Michigan, au nord, et de l'État de New York, à l'est, jusqu'en Oklahoma et au Minnesota, à l'ouest. Dans le bassin versant du Mississippi, sa répartition est continue à l'est du fleuve, mais disjointe à l'ouest de celui-ci (Lee et al., 1980; Page et Burr, 2011). Dans le bassin des Grands Lacs, on trouve des populations disjointes en Ontario, au Michigan et au Wisconsin (Lee et al., 1980; Page et Burr, 2011).

Figure 2. Répartition mondiale du chevalier noir (Moxostoma duquesnei). Modifié de Page et Burr, 1991.
Chevalier noir poussant dans une  tourbière.
Modifié de Page et Burr, 1991.
Description longue pour la figure 2

Carte montrant l'aire de répartition mondiale du chevalier noir, qui est vaste, mais disjointe, dans les bassins versants du Mississippi et des Grands Lacs de l'est de l'Amérique du Nord. L'espèce est présente depuis l'Alabama et le Mississippi, au sud, jusqu'en Ontario et au Michigan, au nord, et de l'État de New York, à l'est, jusqu'en Oklahoma et au Minnesota, à l'ouest. Dans le bassin versant du Mississippi, sa répartition est continue à l'est du fleuve, mais disjointe à l'ouest de celui ci. Dans le bassin des Grands Lacs, on trouve des populations disjointes en Ontario, au Michigan et au Wisconsin.

Dans le passé, l'aire de répartition du chevalier noir se limitait au sud-ouest de l'Ontario, où l'espèce avait été observée dans des affluents du lac Érié, du lac SainteClaire, du lac Huron et du lac Ontario (figure 3, Tableau 1a and Tableau 1b). Dans le bassin versant du lac Érié, l'espèce a été observée au ruisseau Catfish en 1938 (on la croit maintenant disparue de ce ruisseau), et elle continue d'être présente dans certaines zones du bassin de la rivière Grand. Les populations sont concentrées dans le cours médian de la rivière Grand. Elles sont fragmentées par d'importants barrages dépourvus de passes à poissons d'eaux chaudes (quatre dans la rivière Grand), ce qui crée cinq populations disjointes. L'espèce est aussi présente dans les tronçons inférieurs de deux affluents majeurs (la rivière Conestogo et la rivière Nith). Dans la rivière Grand, des populations existent dans un tronçon de 160 km, s'étendant de l'aval d'Inverhaugh à York. Dans la rivière Conestogo, des individus de l'espèce ont été observés dans un tronçon de 25 km, de l'embouchure de la rivière jusqu'à Wallenstein. Dans la rivière Nith, l'espèce a été observée dans un tronçon de 86 km, de la confluence de la rivière Grand jusqu'à New Hamburg. Des captures récentes ont permis de confirmer la présence du chevalier noir dans les parties inférieures du bassin versant de la rivière Grand (ruisseau Mount Pleasant) ainsi que dans deux nouveaux sites où l'espèce n'avait jamais été capturée auparavant (en l'occurrence le ruisseau Big et le ruisseau Fairchild (A. Timmerman, MRNF, données inédites)). Cependant, des relevés réalisés dans la rivière Speed et en amont d'Inverhaugh, dans la rivière Grand, n'ont pas permis de détecter la présence du chevalier noir (Reid, 2004; Reid et al., 2008b).

Dans le bassin versant du lac Sainte-Claire, le chevalier noir est présent dans le bassin de la rivière Thames. Dans cette zone, il est présent dans le cours supérieur de la rivière Thames (rivières North Thames, Middle Thames et South Thames) et dans quatre affluents ainsi que dans le cours inférieur de la rivière Thames. Sa répartition s'étend sur un tronçon de 192 km depuis St. Mary's dans la rivière North Thames, et depuis Thamesford dans la rivière Middle Thames, jusqu'à la zone de conservation Big Bend (Big Bend Conservation Area) (Wardsville), dans le cours inférieur de la rivière Thames. Cependant, la dernière mention d'observation dans le cours inférieur de la rivière Thames, à cet endroit, remonte à 2003 (MPO, données inédites). Il y a aussi deux grands barrages dépourvus de passes à poissons, ce qui cause probablement de la fragmentation et crée des populations disjointes. La majorité des chevaliers noirs ont été capturés dans le cours supérieur de la rivière Thames et ses affluents, y compris, le ruisseau Stoney, le ruisseau Medway, le ruisseau Waubuno et le ruisseau Wye. Dans le ruisseau Stoney et le ruisseau Medway, le chevalier noir est présent depuis la route Medway jusqu'au cours principal de la rivière Thames, dans un tronçon de 4,5 km et de 5 km, respectivement. Dans le ruisseau Medway, il est présent dans un tronçon de 5 km, de la route Medway jusqu'à la confluence du ruisseau avec le cours supérieur de la rivière Thames. Dans le ruisseau Waubuno, il est présent dans un tronçon de 5,4 km, depuis la confluence du ruisseau jusqu'à tout juste en amont de la rue Trafalgar. En 2005, il a été observé à un endroit dans le ruisseau Wye, près de la route Rebecca, situé 1,7 km en amont de la confluence du ruisseau.

Figure 3. Répartition canadienne du chevalier noir (Moxostoma duquesnei) pour quatre périodes, montrant la zone d'occurrence, avant 2004 et dans la période 2004 2013.
Map showing the distribution of the Black Redhorse in Canada
N/A
Description longue pour la figure 3

Carte montrant la répartition canadienne du chevalier noir dans le sud ouest de l'Ontario, avec des symboles indiquant les mentions d'observation enregistrées au cours de quatre périodes : avant 1980; de 1980 à 1999; de 2000 à 2003; et de 2003 à 2013. La zone d'occurrence avant 2004 (14 592 km2) et celle de 2004 à aujourd'hui (13 617 km2) sont indiquées sur la carte.

Bassin versant du lac Érié
Plan d'eau Année Table Footnotea Nombre de sites échantillonnés Nombre de sites où le chevalier noir est présent Nombre total de chevaliers noirs capturés Cible Table Footnoteb Méthode Table Footnotec Effort total
E-secondes
(moyenne ± écart type) ou traits
CPUE – PÉ
(par heure)
Observateur/
Source Table Footnoted
Bassin de la rivière Grand 1975 - 2 3 - PÉB - - Données du MRNF
Bassin de la rivière Grand 1997 - 6 11 - PÉB, PÉB - - Données du MRO
Bassin de la rivière Grand 1998 - 1 1 - SN - - Données du MRNF
Bassin de la rivière Grand 2000 - 1 - - SN, ÉPUI - - Données du MRNF
Bassin de la rivière Grand 2001 - 3 10 - - - Données du MRNF
Bassin de la rivière Grand 2002 7 4 55 CHNO PÉB, PÉMP 2 076 ±822 94,8 Mandrak et al., 2006
Bassin de la rivière Grand 2002 14 10 12 CHNO PÉB, PÉMP, 2 PÉB - - S. Reid, MRNF, données inédites
Bassin de la rivière Grand 2003 33 16 16 CHNO PÉB, PÉMP, 2 PÉMP - - S. Reid, MRNF, données inédites
Bassin de la rivière Grand 2003 44 3 4 EP PÉMP, PÉB SN 680, 1 trait/site 5,3 Mandrak et al., 2010
Rivière Conestogo 2002 2 1 1 CHNO PÉMP 2 802 ±0 1,2 Mandrak et al., 2006
Rivière Conestogo 2003 17 5 5 CHNO 2 PÉMP - - S. Reid, MRNF, données inédites
Rivière Nith 1997 - 2 4 - PÉB - - Données du MRNF
Rivière Nith 2002 14 3 9 CHNO PÉB 690 ±0 46,8 Mandrak et al., 2006
Rivière Nith 2002 5 5 5 CHNO PÉMP, 2 PÉMP - - S. Reid, MRNF, données inédites
Rivière Nith 2003 24 6 6 CHNO PÉMP, 2 PÉMP - - S. Reid, MRNF, données inédites
Ruisseau Mount 2000 - 1 2 - - - - Données du MRNF
Ruisseau Catfish 1926 - 1 1 - - - - Données du MRNF
Ruisseau Catfish 1937-1938 - 1 1 - - - - Données du MRNF
Bassin versant du lac Érié/Bassin de la rivière Thames
Plan d'eau Année Table Footnotea Nombre de sites échantillonnés Nombre de sites où le chevalier noir est présent Nombre total de chevaliers noirs capturés Cible Table Footnoteb Méthode Table Footnotec Effort total
E-secondes
(moyenne ± écart type) ou traits
CPUE – PÉ
(par heure)
Observateur/
Source Table Footnoted
Rivière Thames 1998 - 1 1 - PÉ, SN - - Données du MRNF
Rivière Thames 2002 7 2 7 CHNO PÉMP 1 356 ±270 18,6 Mandrak et al., 2006
Rivière Thames 2003 31 3 5 - PÉB 660 ±59 9,0 Edwards et Mandrak, 2006
Ruisseau Flat 1997 - 1 1 - SN - - Données du MRNF
Ruisseau Medway 1975 - 1 1 - SN - - Données du MRNF
Ruisseau Medway 2002 - 1 6 - PÉMP 1 547 - Données du MRNF
Ruisseau Waubuno 1986 - 1 1 - - - Relevés du MRO
Lac Fanshaw 1998 - 2 9 - SN, PÉB - - Données du MRNF
Bassin versant du lac Huron
Plan d'eau Année Table Footnotea Nombre de sites échantillonnés Nombre de sites où le chevalier noir est présent Nombre total de chevaliers noirs capturés Cible Table Footnoteb Méthode Table Footnotec Effort total
E-secondes
(moyenne ± écart type) ou traits
CPUE – PÉ
(par heure)
Observateur/
Source Table Footnoted
Petite rivière Ausable 2002 - 1 4 - PÉMP - - Relevés ABCA
Rivière Bayfield 1982 - 1 2 - ÉPUI - - Données du MRNF
Rivière Bayfield 2003 - 1 3 - 2 PÉMP - - Données du MRO
Rivière Maitland 1982 - 3 6 - SN, PÉ - - Données du MRNF
Rivière Maitland 1999 - 2 5 - - - Données du MRNF
Rivière Maitland 2002 2 2 4 CHNO PÉMP 1 188 ±228 24,0 Mandrak et al., 2006
Ruisseau Belgrave 1973 - 1 1 - - - - Données du MRNF
Ruisseau Belgrave 2002 1 1 4 - PÉMP 986 - Mandrak et al., 2006
Ruisseau Bridgewater 1998 - 1 1 - SN - - Données du MRNF
Ruisseau Gully 2003 - 1 1 - PÉMP - - Données du MRO
Bassin versant du lac Ontario.
Plan d'eau Année Table Footnotea Nombre de sites échantillonnés Nombre de sites où le chevalier noir est présent Nombre total de chevaliers noirs capturés Cible Table Footnoteb Méthode Table Footnotec Effort total
E-secondes
(moyenne ± écart type) ou traits
CPUE – PÉ
(par heure)
Observateur/
Source Table Footnoted
Ruisseau Spencer 1998 - 1 1 - PÉB - - -

Bassin versant du lac Érié/Bassin de la rivière Grand
Bassin/cours d'eau Année(s) Nbre de sites échantillonnés Nbre de sites où le chevalier noir est présent Nbre total de chevaliers noirs capturés Cible Table Footnoteb Méthode Table Footnotec Effort total
(E-secondes, traits)
CPUE – PÉ
(par heure) ou
CPUE (par trait)
Observateur/
Source Table Footnoted
Commentaires
Rivière Grand, au nord de Paris 2004 - 1 ? - ? ? - Données du MRNF, relevés du MPO -
Rivière Grand, au nord de Paris 2004 - 2 2 - PÉMP - - Données du MRNF, relevés du MPO -
Rivière Grand, au nord de Paris 2007 - 1 9 CHNO ÉPER - - Bunt, C. (Biotactic) adultes
Rivière Grand, au nord de Paris 2007 - 1 3 CHNO PÉMP 615 17,5 Bunt, C. (Biotactic) adultes
Rivière Grand, au nord de Paris 2007 - 1 4 CHNO PÉMP - - Bunt, C. (Biotactic) juvéniles
Rivière Grand, au nord de Paris 2007 - 2 121 CHNO PÉB - - Bunt, C. (Biotactic et MPO) adultes
Rivière Grand, au nord de Paris 2007 - 1 14 CHNO SN 2 traits 7 Bunt, C. (Biotactic) adultes
Rivière Grand, au nord de Paris 2007-2009 - 2 115 CHNO SN - - C. Bunt (données de Biotactic) adultes
Rivière Grand, au nord de Paris 2008 - 1 13 CHNO ÉPER - - Bunt, C. (Biotactic) -
Rivière Grand, au nord de Paris 2009 - 1 26 CHNO ÉPUI 1 13 Bunt, C. (Biotactic) juvéniles
Rivière Grand, au nord de Paris 2009 - 1 4 - PÉB - - O'Farrell, D.; AGB; NRSI -
Rivière Grand, au nord de Paris 2009 - 7 190 - PÉ à partir d'un radeau - - LGL Ltd (MRNF) -
Rivière Grand, au nord de Paris 2010 - 2 8 CHNO ÉPER - - Bunt, C. (Biotactic) -
Rivière Grand, au nord de Paris 2012 - 1 26 EP SN - - Bunt, C. (Biotactic) -
Rivière Grand, au nord de Paris 2012 - 1 1 - - - - Knight, L. (Aquafor Beech Ltd) -
Rivière Grand, au nord de Paris 2012-2013 - 1 3 - PPM - - Bunt, C. (Biotactic) adulte
Rivière Grand, au nord de Paris 2013 - 1 5 EP SN - - Bunt, C. (Biotactic) -
Rivière Grand, au sud de Paris 2004 15 9 9 - PÉB - - Données du MRNF, relevés du MPO -
Rivière Grand, au sud de Paris 2004 - 1 1 - PÉB - - Richardson, L; Killins, K; Davis, D (relevés GRCA) -
Rivière Grand, au sud de Paris 2009-2013 - - 3 - CHAL - - Barnucz, J., D. Marson (relevés du MPO) -
Rivière Conestogo 2005 - 1 1 - PÉMP 7 0,4 Beneteau, C., D. Marson (relevés du MPO) -
Rivière Conestogo 2007 - 2 2 Table Footnotee - ? - - Timmerman, A. (relevés du MRNF) -
Rivière Nith 2005 - 1 1 Table Footnotee - - - Schwindt, J. (relevés UTRCA) -
Rivière Nith 2009 - 2 4 - - - LGL Ltd (consultant) -
Ruisseau Mount Pleasant 2007 - 1 1 - PÉMP - - Timmerman, A. (relevés du MRNF) -
Ruisseau Big 2010 - 1 1 - - - Timmerman, A. (relevés du MRNF) -
Ruisseau Fairchild 2011 - 1 1 Table Footnotee - PÉMP - - Timmerman, A. (relevés du MRNF) Des juvéniles de plusieurs espèces du genre Moxostoma ont été récoltés; données vérifiées par E. Holm. Mais le nombre d'individus n'a pas été compté.
Bassin versant du lac SainteClaire/Bassin de la rivière Thames
Bassin/cours d'eau Année(s) Nbre de sites échantillonnés Nbre de sites où le chevalier noir est présent Nbre total de chevaliers noirs capturés Cible Table Footnoteb Méthode Table Footnotec Effort total
(E-secondes, traits)
CPUE – PÉ
(par heure) ou
CPUE (par trait)
Observateur/
Source Table Footnoted
Commentaires
Rivière South Thames 2004, 2006-2007 - 4 10 Table Footnotee - - - Schwindt, J. (relevés UTRCA) -
Rivière South Thames 2005 - 4 14 - 856 ±41,2 58,9 Base de données des EP du MPO, 2005 -
Rivière Middle Thames 2004-2005; 2007-2008; 2012 - 4 9 - - - Schwindt, J. (relevés UTRCA) -
Rivière North Thames 2006-2007; 2012 - 5 10 Table Footnotee - - - Schwindt, J. (relevés UTRCA) -
Rivière North Thames 2011 - 2 2 - SN 15 traits 0,1 (relevés du MPO) -
Rivière North Thames 2013 - 1 1 Table Footnotee - - - Schwindt, J. (relevés UTRCA) -
Ruisseau Medway 2004-2012 (excluant 2009-2010) - 6 46 Table Footnotee - - - Schwindt, J. (relevés UTRCA) -
Ruisseau Stoney 2004, 2012 - 2 5 Table Footnotee - - - Schwindt, J. (relevés UTRCA) -
Ruisseau Waubuno 2004-2005, 2007-2009, 2012 - 4 15 Table Footnotee - - - Schwindt, J. (relevés UTRCA) -
Ruisseau Wye 2012 - 1 1 Table Footnotee - - - Schwindt, J. (relevés UTRCA) -
Bassin versant du lac Huron
Bassin/cours d'eau Année(s) Nbre de sites échantillonnés Nbre de sites où le chevalier noir est présent Nbre total de chevaliers noirs capturés Cible Table Footnoteb Méthode Table Footnotec Effort total
(E-secondes, traits)
CPUE – PÉ
(par heure) ou
CPUE (par trait)
Observateur/
Source Table Footnoted
Commentaires
Petite rivière Ausable 2007 4 1 2 CHNO SN 3 traits 0,7 Holm, E. (données du MRO; relevés ABCA) -
Rivière Ausable 2007 6 2 3 CHNO SN 3 traits 1,0 Holm, E. (données du MRO et du MPO; relevés ABCA) -
Rivière Ausable 2007 6 1 9 CHNO PÉMP 860 37,7 Holm, E. (données du MRO; relevés ABCA) -
Rivière Ausable 2008-2009 10 2 5 CHNO PÉMP 903 ±67 19,9 Holm, E. (données du MRO; relevés ABCA) -
Rivière Saugeen 2006 25 2 6 EP PÉB 638 ±7,0 33,9 Marson et al., 2006 (relevés du MPO) -
Rivière Saugeen 2006 - 1 2 - ? - - Marson, S; Stackhouse J. (relevés du MPO) -
Rivière Maitland 2009 - 1 1 - PÉB - - LGL Ltd (consultant) -
Bassin versant du lac Simcoe
Bassin/cours d'eau Année(s) Nbre de sites échantillonnés Nbre de sites où le chevalier noir est présent Nbre total de chevaliers noirs capturés Cible Table Footnoteb Méthode Table Footnotec Effort total
(E-secondes, traits)
CPUE – PÉ
(par heure) ou
CPUE (par trait)
Observateur/
Source Table Footnoted
Commentaires
Lac Simcoe 2011 - 1 1 - Trouvé mort dans FP - - Unité d'évaluation des pêches du lac Simcoe -
Figure 4. Répartition historique du chevalier noir (Moxostoma duquesnei) montrant la zone d'occurrence et l'indice de zone d'occupation (IZO) avant 2004.
Index of area of occupancy (IAO) (2004-2013)
N/A
Description longue pour la figure 4

Carte de la répartition historique du chevalier noir sur laquelle la zone d'occurrence (14 592 km2) et l'indice de zone d'occupation (1 440 km2) avant 2004 sont indiqués.

Figure 5. Répartition récente du chevalier noir (Moxostoma duquesnei) montrant la zone d'occurrence et l'indice de zone d'occupation (IZO) de 2004 à 2013.
Index of area of occupancy (IAO) (2004-2013)
N/A
Description longue pour la figure 5

Carte de la répartition récente du chevalier noir sur laquelle la zone d'occurrence (13 617 km2) et l'indice de zone d'occupation (988 km2) pour la période de 2004 à 2013 sont indiqués.

Figure 6. Activités d'échantillonnage visant le chevalier noir (Moxostoma duquesnei) dans la rivière Thames avant 2000.
Index of area of occupancy (IAO) (2004-2013)
N/A
Description longue pour la figure 6

Carte montrant les activités d'échantillonnage visant le chevalier noir réalisées dans la rivière Thames avant 2000, les cercles (rouges ou vides) indiquant la présence ou l'absence de l'espèce.

Figure 7. Activités d'échantillonnage visant le chevalier noir (Moxostoma duquesnei) dans la rivière Thames avant 2000.
Index of area of occupancy (IAO) (2004-2013)
N/A
Description longue pour la figure 7

Carte montrant les activités d'échantillonnage visant le chevalier noir réalisées dans la rivière Thames avant 2000, les cercles (rouges ou vides) indiquant la présence ou l'absence de l'espèce.

Figure 8. Activités d'échantillonnage visant le chevalier noir (Moxostoma duquesnei) dans la rivière Thames de 2004 à aujourd'hui.
Index of area of occupancy (IAO) (2004-2013)
N/A
Description longue pour la figure 8

Carte montrant les activités d'échantillonnage visant le chevalier noir réalisées dans la rivière Thames, de 2004 à aujourd'hui, les cercles (rouges ou vides) indiquant la présence ou l'absence de l'espèce.

Figure 9. Activités d'échantillonnage visant le chevalier noir (Moxostoma duquesnei) au Canada (excluant la rivière Thames).
Index of area of occupancy (IAO) (2004-2013)
N/A
Description longue pour la figure 9

Carte montrant les activités d'échantillonnage visant le chevalier noir réalisées au Canada, excluant celles dans la rivière Thames, les cercles (rouges ou vides) indiquant la présence ou l'absence de l'espèce.

Dans le bassin versant du lac Huron, l'espèce a été détectée pour la première fois dans la rivière Sauble en 1958. Plus précisément, deux individus auraient été récoltés par le Department of Planning and Development de l'Ontario, et déposés au Musée royal de l'Ontario (MRO) (no de dépôt RMA0446). Ces spécimens, identifiés en 1969 par le professeur Beamish de l'Université de Guelph, ont par la suite été rejetés par le Musée royal de l'Ontario (E. Holm, MRO, comm. pers.). Des activités d'échantillonnage réalisées récemment dans la rivière Sauble n'ont permis de récolter aucun autre individu et, par conséquent, l'espèce est considérée comme disparue de cette rivière (E. Holm, MRO, comm. pers.). Des individus de l'espèce ont aussi été observés dans le bassin de la rivière Bayfield, du ruisseau Gully, de la rivière Maitland et de la rivière Ausable. Dans la rivière Bayfield, des individus de l'espèce ont été observés environ 20 km en amont du lac Huron, là où se trouve la décharge du ruisseau Tricks. La dernière mention d'observation du chevalier noir dans cette zone remonte à 2003 (MPO, données inédites). L'espèce a été observée dans un seul site du ruisseau Gully, environ 1 km en amont du lac Huron. Depuis 2003, aucune mention d'observation de l'espèce n'a été répertoriée pour le ruisseau Gully. Des individus de l'espèce ont été observés dans un tronçon de 63 km de la rivière Maitland, de sa confluence jusqu'à 9 km à l'ouest de Wingham, et au nord de Marnoch. Il existe une mention selon laquelle un individu aurait été récolté à l'embouchure de la rivière Maitland en 2009, au cours de relevés menés dans le cadre de l'expansion du quai du port de Goderich (LGL Ltd, 2014). Un chevalier noir a été capturé pour la première fois dans la petite rivière Ausable, dans un site près de la route Maguire, en 2002. Durant des activités d'échantillonnage subséquentes, des chevaliers noirs ont été observés dans le cours principal de la rivière Ausable en 2007-2009, dans un tronçon de rivière de 8 km. En 2006, six chevaliers noirs ont été capturés dans la rivière Saugeen tout juste 18 km au sud de la rivière Sauble (Marson et al., 2009).

Un chevalier noir a été capturé dans le seul site du ruisseau Spencer (réservoir Christie) qui se déverse dans la partie ouest du lac Ontario, et un autre a aussi été trouvé dans le lac Simcoe en 2011. Cependant, aucun autre individu n'a été capturé au cours des activités d'échantillonnage subséquentes et, en raison de la distance séparant les populations établies, on considère que la présence d'individus est le résultat d'introductions, probablement comme poissonsappâts.

L'étendue de la répartition géographique des populations connues du chevalier noir (zone d'occurrence) au Canada a diminué depuis l'évaluation de l'espèce en 2005. L'aire de répartition de l'espèce s'étend actuellement de la rivière Thames, à l'ouest, jusqu'à la rivière Grand, à l'est, et du lac Érié, au sud, jusqu'à la rivière Saugeen, au nord. La zone d'occurrence, selon le rapport du COSEPAC de 2005, était de 20 000 km2. Toutefois, à cause d'une nouvelle méthode de calcul de la zone d'occurrence, cette valeur a changé. On calcule que la zone d'occurrence était de 14 592 km2 avant 2004, puis de 13 617 km2 entre 2004 et 2013, ce qui représente une réduction de 4,6 %. L'indice de zone d'occupation (sur une grille à carrés de 2 km de côté, conforme à la nouvelle méthode) indique aussi une réduction de 31,4 % de l'aire de répartition, de 1 440 km2 à 988 km2. Les calculs récents pour la période d'échantillonnage 2004-2013 ne tiennent pas compte du ruisseau Catfish, de la rivière Sauble, de la rivière Bayfield, du ruisseau Gully, du ruisseau Spencer et du lac Simcoe, à cause de la disparition locale de l'espèce (ruisseau Catfish, rivière Sauble), d'introductions potentielles (ruisseau Spencer et lac Simcoe) ainsi que des tentatives de détecter l'espèce, qui ont échoué lors d'échantillonnages subséquents réalisés dans la période 2004-2013 (rivière Bayfield et ruisseau Gully).

La majorité des données sur le chevalier noir proviennent de relevés non ciblés, notamment de l'échantillonnage général des communautés de poissons ainsi que de l'échantillonnage visant des espèces en péril autres que le chevalier noir. Les relevés non ciblés ont été effectués au moyen de diverses méthodes de pêche par le ministère des Pêches et des Océans du Canada (MPO), le MRNF, le Musée royal de l'Ontario, des offices de protection de la nature et des consultants, dans les bassins de la rivière Grand, du ruisseau Catfish, de la rivière Thames, de la rivière Bayfield, du ruisseau Gully, du ruisseau Spencer, du lac Simcoe et de la rivière Ausable (Tableau 1a and Tableau 1b).

Dans la majeure partie de l'aire de répartition canadienne du chevalier noir, avant 1990, les activités de recherche ont été peu nombreuses et effectuées par pêche électrique à partir d'un bateau, par pêche avec matériel portable ou par pêche à l'épuisette. La plupart des relevés ciblés ont été réalisés par le MPO et le MRNF, dans la période 19982003, au moyen de méthodes de pêche variées, dont la pêche électrique à partir d'un bateau ou avec matériel portable et la pêche à la senne/senne bourse et à l'épuisette. Au cours des dix dernières années, peu d'activités visant uniquement le chevalier noir ont été effectuées. Les seuls relevés ciblés visant le chevalier noir, effectués récemment, ont été faits par l'Office de protection de la nature d'Ausable Bayfield dans le bassin de la rivière Ausable de 2004 à 2009, le MPO dans le bassin de la rivière Saugeen en 2005 et en 2006, et par Biotactic, de 2007 à 2013, dans la rivière Grand. Outre ces activités spécifiques, des données sur le chevalier noir ont été soumises par des consultants dans le cadre d'activités menées à d'autres fins, par exemple le projet d'expansion du quai du port de Goderich (LGL Ltd, 2014). Bien que, dans le cadre de certains relevés ciblés, on ait obtenu des données qui ont facilité les calculs relatifs à la présence ou à l'absence de l'espèce et des données sur l'ampleur des activités de recherche effectuées, bon nombre des autres relevés n'ont pas été conçus afin de fournir les données nécessaires à la détermination de la présence/l'absence de l'espèce et à la quantification de son abondance. En raison du manque de données, il est difficile de déterminer si la réduction de la zone d'occurrence du chevalier noir est due à la rareté des activités de recherche ou s'il s'agit réellement d'une réduction de la répartition ou de l'abondance. Pour obtenir une description détaillée des activités d'échantillonnage et des méthodes utilisées pour capturer des chevaliers noirs, reportez-vous à la section Taille et tendances des populations.


Le chevalier noir vit généralement dans les cours d'eau de taille moyenne, aux eaux chaudes et claires (Bowman, 1970). L'été, il préfère habituellement les fosses; il passe l'hiver dans les fosses les plus profondes (Bowman, 1970). Bien que les variables spécifiques de l'habitat associées à la présence du chevalier noir n'aient été quantifiées que dans le cadre de quelques études, la présence de ce poisson a été signalée dans des cours d'eau caractérisés par des gradients de 1,2 à 1,5 m/km (Parker et Kott, 1980), par un débit annuel moyen de 14 à 20 m3/s (Bowman, 1970; Parker et Kott, 1980), par des eaux bien oxygénées et relativement eutrophes dont la température moyenne varie autour de 20 °C en juillet (Parker, 1989). Dans un tronçon de la rivière Grand, entre Paris et Brantford, la vitesse moyenne du courant était de 0,22 m/s et la profondeur de 1,69 m dans les zones où des chevaliers noirs ont été observés (Clark, 2004). Selon Clark (2004), on trouve rarement des chevaliers noirs dans les endroits où le courant est plus lent, et il se pourrait qu'il soit présent seulement dans les milieux où le courant est plus rapide. Néanmoins, il faudrait interpréter ces données avec prudence, compte tenu de la petite taille de l'échantillon (n = 4). Reid (2006a) a déterminé, pour sa part, que la présence du chevalier noir était négativement corrélée avec les milieux à gradients élevés ainsi qu'avec les zones de drainage en amont, petites et grandes. Dans une autre étude sur les occurrences visant plusieurs espèces de chevaliers, 77 sites ont été recensés en Indiana, et on a conclu que, dans les sites où des chevaliers noirs étaient présents, la profondeur était plus grande (profondeur moyenne = 0,61 m par opp. à 0,31 m) et le courant, plus lent (courant moyen = 0,06 m/s par opp. à 0,49 m/s) que dans les sites où il n'y avait pas de chevaliers noirs (Brown, 1984). En se fondant sur des prélèvements effectués en 1997, Holm et Boehm (1998) ont décrit le milieu lotique comme étant composé de cours d'eau de 25 à 130 m de largeur, de 0,1 à 1,8 m de profondeur, à débit généralement modéré à rapide, mais occasionnellement lent, et au substrat composé de cailloux, de gravier, de sable, de blocs rocheux et de limon. D'après Reid (2006a), l'habitat convenable pour le chevalier noir serait constitué, entre autres, de cours d'eau où le matériau de fond est propre et grossier (gravier et galets) et à chenal stable, et de radiers bien développés. Les chevaliers noirs adultes sont rarement associés à la végétation aquatique submergée. L'habitat dans les sites échantillonnés en 2002 et en 2003 pour l'ensemble de l'aire de répartition du sud-ouest de l'Ontario était semblable à celui décrit par Holm et Boehm (1998) (COSEWIC, 2005; Reid, 2006a; N.E. Mandrak, MPO, données inédites).

Des chevaliers noirs jeunes de l'année ont été trouvés dans des fosses peu profondes et des tronçons à courant lent des rivières Thames et Nith en Ontario (Parker, 1989). Dans la rivière Grand, on les a plus souvent trouvés près des lits de décodon verticillé (Decodon verticillatus) dans des eaux relativement calmes. Des travaux effectués récemment sur le terrain ont montré que les jeunes chevaliers noirs fréquentent les zones littorales végétalisées, d'une profondeur variant entre 0,8 et 2,0 m, près des bordures de fosses et de rapides en aval de radiers, en été (Bunt et al., 2013b; S. Reid, MRNF, données inédites). D'autres données indiquent que les juvéniles utilisent aussi les milieux à faible gradient, où la vitesse du courant est réduite et le substrat, propre et hétérogène, est composé de cailloux, de gravier et de galets et d'un mélange de sable et de limon (Bunt et al., 2013b). L'habitat ressemble à celui des individus 0+ du chevalier cuivré et du chevalier de rivière (Bunt et al., 2013b). En été, on a déjà vu de gros juvéniles (environ 150 mm) en train de se nourrir seuls au fond de fosses sablonneuses (Bowman, 1970). Des individus immatures ont été capturés dans des fosses peu profondes en aval de radiers (Parker et Kott, 1980). Dans la rivière Grand, environ 35 % des sites où l'on a capturé des chevaliers noirs abritaient aussi bien des chevaliers juvéniles qu'adultes (S. Reid, MRNF, données inédites). Le tableau 2 contient le sommaire des préférences en matière d'habitat du chevalier noir au Canada, selon les différents stades du cycle de vie. Les modèles utilisés actuellement pour les dommages admissibles indiquent qu'il est important de protéger l'habitat des individus 0+, étant donné qu'il est essentiel pour la conservation des populations du chevalier noir et pour améliorer leur état (Velez-Espino et Koops, 2009). De plus, une modélisation plus récente indique que la survie des juvéniles est essentielle à la durabilité des populations de l'espèce (Young et Koops, 2013).

Tableau 2. Sommaire de l'utilisation de l'habitat selon les différents stades du cycle de vie du chevalier noir, en Ontario
Classe d'âge Distance moy. par rapport au rivage (m) Prof. moyenne (m) Vitesse du courant (m/s) Type de substrat/type d'habitat Couverture de macrophytes Source
Œufs 0,8 0,2-0,3 Données
non disp.
gravier/galets/cailloux Aucune Bunt, et al., 2013a
Jeunes de l'année 1,37 0,22 0,03 gravier/cailloux/limon sur des sédiments (minimal, voire inexistant) Décodon verticillé Bunt, et al., 2013b;
Parker, 1989
Juvéniles 3,07 0,83-2,0 0,08 sable/galets/cailloux/
limon sur des sédiments
Zones littorales végétalisées Bunt, et al., 2013b
Adultes S.O. 0,61
2,0-5,0 (lieux d'hivernage)
0,06
Données non disp.
-
sable/galets/gravier
-
S.O.
Brown, 1984
Biotactic, données inédites; Mandrak et Casselman, 2004
Tableau 3. Pêche électrique par bateau – Les chevaliers noirs capturés et leur taille en Ontario (données fournies par divers organismes), 2004-2013
Technique de capture Période Nbre de captures LT min. (mm) LT max. (mm) LT moy. (mm) Source
Pêche électrique par bateau 2004
2005-2012
1
21
-
128
73
492
-
S.O.
GRCA (données inédites)
MPO (données inédites)
Pêche électrique par bateau 2005-2012 32 S.O. S.O. S.O. UTRCA (données inédites)
Pêche électrique par bateau 2009 4 370 504 S.O. LGL Ltd (données inédites)
Pêche électrique par bateau 2009-2010 S.O. S.O. S.O. S.O. MRNF (données inédites)
Pêche électrique par bateau 2007 121 105 512 421,66 Biotactic (données inédites)

La qualité et la quantité d'habitat du chevalier noir ont clairement diminué avec l'urbanisation grandissante des bassins versants. Les zones rurales font l'objet d'une production agricole intense, et les populations ont été fragmentées par des barrages et des ouvrages de retenue. Les paragraphes suivants fournissent des données spécifiques relatives aux changements de l'habitat, y compris l'utilisation des terres et les paramètres de qualité de l'eau (turbidité, nutriments, chlorure, métaux, pesticides et déversements toxiques), ainsi que les résultats de l'échantillonnage des invertébrés benthiques effectué dans les bassins versants où des individus de l'espèce ont été observés. Les prévisions de la croissance démographique, de l'expansion de l'aire de répartition et les conséquences qui en résultent y sont aussi décrites. Les variations dans l'information abordée découlent des différences dans les procédures de surveillance et de présentation des données que suivent les divers organismes, mais aussi des changements d'une année à l'autre dans la méthode de collecte de données. Les recherches sont effectuées dans les zones où se trouvent la majorité des populations connues du chevalier noir.

Le bassin de la rivière Grand comprend des zones agricoles (environ 70 %) et des zones urbaines (environ 5 %), ces dernières se trouvant principalement à Waterloo, Kitchener, Cambridge, Guelph et Brantford (Grand River Watershed Water Management Plan, 2014). Les taux d'érosion sont souvent très élevés, ce qui augmente la turbidité et la sédimentation. Les concentrations moyennes de matières en suspension varient entre 6,2 et 47,3 mg/L (rivière Grand et rivière Nith, respectivement) (2000-2004), et dépassent parfois la recommandation relative aux sédiments en suspension, qui est de 25 mg/L (Cooke, 2006). De façon générale, les conditions de la qualité de l'eau dans la rivière Grand se sont considérablement améliorées depuis les années 1930, en raison de mises à niveau des installations de traitement des eaux usées (Cooke, 2006). Si on compare les conditions sur plusieurs années, on constate que les tendances sont relativement stables; cependant, certaines zones présentent des améliorations, tandis que d'autres se sont détériorées. Les mesures du Réseau provincial de contrôle de la qualité de l'eau (RPCQE) pour le bassin de la rivière Grand sont généralement des valeurs qui dépassent les objectifs ou recommandations en matière de qualité de l'eau. Les concentrations totales moyennes de phosphore dans les rivières Grand, Conestogo et Nith variaient entre 0,034 et 0,119 mg/L, entre 0,047 et 0,086 mg/L et entre 0,92 et 0,186 mg/L respectivement, durant la période d'échantillonnage 2000-2004 (Cooke, 2006). La concentration la plus élevée rapportée était de 0,810 mg/L dans la rivière Nith (Cooke, 2006). Les concentrations totales moyennes de nitrate variaient entre 1,041 et 4,047 mg/L dans la rivière Grand, entre 3,076 et 4,605 mg/L dans la rivière Conestogo et entre 4,187 et 4,669 mg/L dans la rivière Nith (Cooke, 2006). La concentration maximale de nitrate, qui était de 12,20 mg/L, dépassait de plus de quatre fois la recommandation provinciale. De plus, selon des échantillonnages récents (2003-2008), les concentrations de phosphore et de nitrate dépassaient toujours les recommandations provinciales en matière de qualité de l'eau dans 5095 % des sites de surveillance du bassin (Loomer et Cooke, 2011). Les changements des concentrations de phosphore et de nitrite sont corrélés avec les variations des conditions climatiques. Des précipitations annuelles accrues entraînent une augmentation des concentrations de phosphore et de nitrate/nitrite, et les régimes chauds et secs aggravent les conséquences des afflux d'eaux usées. Il en résulte une prolifération des algues et des macrophytes, comme on peut l'observer partout dans le bassin (Loomer et Cooke, 2011). En outre, plus de 70 déversements sont survenus dans le bassin de la rivière Grand en 2004, la plupart d'entre eux provenant de conduites de dérivation de traitement des eaux usées (Cooke, 2006).

Selon l'échantillonnage de macroinvertébrés benthiques (1999-2001), le niveau de pollution varie de faible à modéré dans la majeure partie du bassin en raison d'une charge élevée en nutriments (Cooke, 2006). Les concentrations de métaux lourds sont analysées seulement dans les zones considérées comme préoccupantes, ce qui comprend la plupart des sites du bassin du cours médian de la rivière Grand. Une étude récente examinant les changements physiologiques chez les moules d'eau douce exposées à un effluent d'eaux usées municipales durant quatre semaines, dans le cours médian de la rivière Grand, a révélé des signes de dommages cellulaires attribués aux effets de concentrations élevées de divers métaux lourds (Gillis et al., 2014).

Dans les cours supérieur et inférieur de la rivière Thames, l'agriculture représente 75 % et 88 % de l'utilisation des terres, respectivement (Upper Thames River Watershed Report Card, 2012; Taylor et al., 2004). Les zones urbaines couvrent 10 % du bassin du cours supérieur de la rivière Thames, London étant le principal centre urbain. La forêt représente 11,3 % des terres dans ce bassin et de 8,1 % à 19,8 % des terres dans les sous-bassins où se trouve l'espèce. La couverture forestière est de 10 % dans le bassin du cours inférieur de la rivière Thames. Ces pourcentages de couverture forestière sont tous en deçà du 30 % recommandé par Environnement Canada pour des bassins versants sains (Upper Thames River Watershed Report Card, 2012). De façon générale, la couverture forestière a légèrement diminué dans le bassin du cours supérieur de la rivière Thames. Les pertes ont été attribuées principalement à des techniques de cartographie plus précises; cependant, d'autres pertes forestières continuent de se produire dans de nombreuses zones, et ces pertes ont une incidence négative sur la qualité de l'eau, en raison de l'augmentation du ruissellement et de l'envasement.

Des études de surveillance des eaux indiquent que les niveaux de turbidité sont modérés, avec des concentrations de sédiments en suspension variant de 0 à 656 mg/l (19992000) (Taylor et al., 2004). Depuis la publication du bulletin (Report Card) de 2007, les scores de la qualité globale de l'eau relatifs au phosphore se sont améliorés dans six sousbassins, sont demeurés stables dans trois sousbassins et ont diminué dans un sousbassin. Dans le cas d'un autre bassin, il n'y avait pas de données comparables disponibles. Cependant, les concentrations totales de phosphore variaient de 0,039 mg/l à 0,190 mg/l, et sont demeurées supérieures à la recommandation provinciale, qui est de 0,030 mg/l (Upper Thames River Watershed Report Card, 2012). C'est le ruisseau Waubuno qui a obtenu le meilleur score de la qualité de l'eau, la concentration de phosphore de 0,027 mg/l étant inférieure à la norme provinciale. La rivière Middle Thames s'est classée deuxième avec une concentration de 0,045 mg/l. En revanche, la région de Forks (London) a présenté le pire score de qualité de l'eau, dépassant plus de six fois la recommandation provinciale (Upper Thames River Watershed Report Card, 2012). Les résultats de la surveillance des macroinvertébrés benthiques dans la période d'échantillonnage 20062010 se sont avérés semblables à ceux obtenus pour la période 20012005. Même s'il y a eu de légères améliorations (p. ex. rivière Middle Thames, ruisseau Waubano et ruisseau Wye), les valeurs étaient toujours supérieures aux recommandations provinciales sur la qualité de l'eau (c.-à-d. que l'indice biotique à l'échelle de la famille (FBI) modifié était inférieur à 5,00). En particulier, les valeurs allaient de 5,60 à Plover Mills à 6,32 FBI au ruisseau Stoney (Upper Thames River Watershed Report Card, 2012).

Les déversements toxiques ont aussi une très forte incidence négative sur la qualité de l'eau. Dans le cours supérieur de la rivière Thames, les principales substances déversées comprenaient du fumier, des carburants, des produits chimiques industriels et des eaux usées. Dans la période 2006-2010, 27 déversements ont été signalés en moyenne par sous-bassin où le chevalier noir est présent (299 au total). Dans cette période, la plupart des déversements se sont produits dans le bassin versant de The Forks (zone de confluence de la rivière North Thames et de la rivière Thames; London), avec un total de 143 déversements signalés. Le nombre de déversements et leur fréquence ont augmenté depuis la période 2001-2005, pendant laquelle environ 16 déversements étaient signalés en moyenne par sous-bassin dans les zones où le chevalier noir est présent (175 au total) (Upper Thames River Watershed Report Card, 2012). Les concentrations de métaux lourds ne sont pas disponibles dans les zones où le chevalier noir est présent, dans le bassin de la rivière Thames, étant donné que le ministère de l'Environnement et de l'Action en matière de changement climatique (MOE) a jugé qu'il n'était pas nécessaire de les analyser, en raison des faibles niveaux de contamination (Upper Thames River Watershed Report Card, 2012).

Le pourcentage de la couverture forestière est de 6,4 % le long de la petite rivière Ausable, de 10,6 % le long du cours supérieur de la rivière Ausable, de 20,5 % le long du cours inférieur de la rivière Ausable et de 22,6 % le long du cours principal de la rivière Bayfield. Ces pourcentages sont tous en deçà du 30 % recommandé par Environnement Canada pour des bassins versants sains (Brock et Veliz, 2013). De façon générale, la qualité de l'eau a diminué entre 2007 et 2012 dans la petite rivière Ausable et la rivière Ausable, en raison de l'augmentation de la charge de phosphore (Brock et Veliz, 2013). Toutefois, des améliorations ont été observées dans le bassin du cours principal de la rivière Bayfield, la concentration de phosphore et la mesure de la tolérance des macroinvertébrés benthiques (0,021 mg/l et 4,55 FBI, respectivement) étant inférieures aux recommandations provinciales pour la qualité de l'eau (Brock et Veliz, 2013).

L'état de santé du bassin du cours principal inférieur de la rivière Saugeen est demeuré relativement stable de 2008 à 2013. La couverture forestière est passée de 19,0 % à 19,5 %. Durant cette période, l'indice FBI est passé de 5,97 à 5,47 FBI, et la concentration totale de phosphore a diminué à 0,026 mg/L et est maintenant en deçà de l'objectif provincial de qualité de l'eau qui est de 0,03 mg/L (Saugeen Conservation, 2013).

La dégradation de l'habitat est probablement causée, en grande partie, par la croissance démographique et l'urbanisation, dans les zones où le chevalier noir est présent. Selon les projections du gouvernement de l'Ontario, la croissance démographique va connaître une augmentation, variant de 15 à 40 %, entre 2012 et 2036 (Ministry of Finance, 2013) dans les zones chevauchant l'aire de répartition du chevalier noir. Par exemple, dans le bassin de la rivière Grand, on s'attend à ce que la population atteigne 1,51 million d'ici 2051, la majeure partie de l'augmentation se produisant à Kitchener, Waterloo, Cambridge et Guelph (Grand River Watershed Water Management Plan, 2014). Dans le plan de gestion de l'eau du bassin de la rivière Grand (Grand River Watershed Water Management Plan, 2014), outre la fréquence accrue des événements météorologiques extrêmes (sécheresses et inondations), la croissance démographique, l'agriculture et les changements climatiques sont considérés comme des facteurs ayant une incidence sur la demande de ressources en eau (eau potable, gestion des eaux pluviales et traitement des eaux usées). Ces facteurs touchent les populations du chevalier noir à divers degrés dans presque toute son aire de répartition canadienne. L'agriculture, plus précisément les engrais, les produits chimiques utilisés et les déchets d'origine animale, entre autres, ont une incidence sur la qualité de l'eau dans les cours d'eau ainsi que sur la qualité des eaux souterraines. Le ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Affaires rurales de l'Ontario (MAAARO) a signalé une diminution du nombre d'exploitations agricoles et de producteurs et une augmentation de la taille des exploitations agricoles, du nombre de départs à la retraite et du nombre de fermes d'agrément et de la mécanisation. L'augmentation de la taille des exploitations et de la mécanisation peut entraîner des effets négatifs localisés plus importants dans les zones où le chevalier noir est présent, mais la plupart des autres variables examinées par le MAAARO pourraient s'avérer bénéfiques pour l'espèce.


L'âge maximal connu du chevalier noir, d'après les coupes de rayons de nageoire, est de 17 ans dans la rivière Grand (Reid, 2009). Selon les études publiées, la longueur totale et le poids maximaux de l'espèce sont de 658 mm (Coker et al., 2001) et de 3 200 g (Howlett, 1999), respectivement.

L'âge de maturité varie entre 2 et 5 ans dans le sud-ouest du Missouri (Howlett, 1999) et entre 2 et 6 ans dans le bassin versant de la rivière Tennessee (Jenkins et Burkhead, 1993). Dans la rivière Grand (Ontario), les individus matures les plus jeunes avaient 3 ans (femelle) et 4 ans (mâle) (Reid, 2006b). La fécondité du chevalier noir dans la rivière Grand est de 4 126 à 11 551 œufs par femelle, et le diamètre des œufs varie de 2,6 à 2,9 mm lors de la fraye (Kott et Rathman, 1985). Le rapport entre le nombre d'œufs (m) et la longueur de la femelle (L, mesurée en mm) est le suivant :

m = (2,46 × 10-6) L3,713 (Mandrak et Casselman, 2004).

La migration du chevalier noir vers l'amont débute en avril, lorsque la température de l'eau atteint 10 °C (Reid et Mandrak, 2006). La fraye a lieu à la fin mai, lorsque la température de l'eau varie entre 12,5 et 18,5 °C (Reid et Mandrak, 2006). Ces données concordent avec celles rapportées par Kwak et Skelly (1992), qui ont observé la fraye au printemps, en Illinois, dans des eaux dont la température variait de 15 à 21 °C. Le chevalier noir fraye dans les radiers, évitant les zones où le courant est le plus rapide, sur des substrats allant du gravier fin au gros galet. Ce sont, toutefois, les petits galets qui sont utilisés le plus fréquemment. Le chevalier noir est une espèce lithophile qui fraye et pond ses œufs sur un substrat dégagé (Simon, 1999).

Les individus en état de frayer sont sexuellement dimorphes. Les mâles présentent une coloration nuptiale, leurs flancs étant d'un noir verdâtre et une rayure variant du orange au rose s'étendant latéralement sur toute la longueur de leur corps. Les mâles ont aussi des tubercules marqués sur les nageoires anale et caudale (Jenkins et Burkhead, 1993). La coloration des femelles change peu, voire pas du tout, au moment de la fraye (Kwak et Skelly, 1992). Selon Kwak et Skelly (1992), les femelles n'ont pas de tubercules nuptiaux, mais Scott et Crossman (1998) indiquent qu'elles pourraient en avoir de minuscules. Seules quelques populations ont fait l'objet d'une étude du sex-ratio, et aucune ne s'écartait de façon significative du rapport 1:1 (Meyer, 1962; Bowman, 1970; Parker et Kott, 1980). Dans la rivière Grand, le sexratio des populations durant la fraye était de 1,3 mâles pour 1 femelle (Reid, 2009). Dans les frayères toutefois, les mâles sont généralement plus nombreux que les femelles, mais cela signifie probablement qu'ils y demeurent plus longtemps que celles-ci (Meyer, 1962; Bowman, 1970). Le chevalier noir n'est pas une espèce qui surveille ses œufs (Simon, 1999).

Kwak et Skelly (1992) ont observé le comportement de fraye du chevalier noir dans une rivière de l'Illinois. Un grand nombre de poissons (de 7 à 80) des deux sexes se réunissent près des bordures des radiers pour se diviser ensuite en plus petits groupes à mesure qu'ils avancent dans un radier. Les individus des deux sexes se positionnent, souvent derrière de gros rochers, sans manifester de territorialité apparente. Les groupes, formés de jusqu'à six poissons à quelques centimètres les uns des autres, sont communs. Les individus des deux sexes changent souvent de position, parfois en roulant sur le dos d'autres membres du groupe de reproducteurs, mais en restant toujours face à l'amont. Les femelles sont parfois flanquées de quatre mâles. L'accouplement, qui se déroule avec un frémissement de la zone caudale de tous les poissons participants, dure environ deux secondes. Il prend fin quand les membres du groupe quittent rapidement leur position, mais, parfois, ils réduisent simplement leur frétillement de façon graduelle tout en gardant la même position.

Le diamètre des œufs récemment pondus varie de 3 à 5 mm; et les œufs sont non adhésifs, jaunes et démersaux lorsqu'ils sont fécondés (Bowman, 1970; Bunt et al., 2013a). Des œufs et des larves du chevalier noir ont été élevés en milieu artificiel dans des conditions d'écloserie en 20072008 pour une étude de développement ontogénétique. Après la fécondation, les œufs du chevalier noir ont pris 188 degrésjours pour éclore dans des conditions de laboratoire (Bunt et al., 2013a). Le succès de l'éclosion des œufs du chevalier noir n'a pas été quantifié, mais en laboratoire, le taux de survie à l'éclosion du Moxostoma robustum a été établi à environ 66 % dans des conditions idéales (Dilts, 1995). La taille des alevins du chevalier noir à l'émergence varie entre 7 et 9,1 mm (Kay et al., 1994; Bunt et al., 2013a). Les alevins deviennent des alevins nageants de 8 à 10 jours après l'éclosion. Quatorze jours après leur éclosion, les alevins ont développé le repli cutané distinct de la nageoire dorsale et deviennent des alevins nageants en bancs (Bunt et al., 2013a).

Les équations longueur-poids élaborées dans le cadre de plusieurs études figurent au tableau 4. De plus, les équations de croissance de von Bertalanffy ont été déterminées pour plusieurs populations (tableau 5). On a déterminé que le taux de croissance des chevaliers noirs juvéniles de la rivière Grand était de 80 mm par année (Reid, 2009).

Tableau 4. Sommaire des équations longueurpoids élaborées pour les populations du chevalier noir. Forme de l'équation longueurpoids : log (poids en g) = b + mlog(longueur en mm)
b m Plan d'eau/sexe/stade vital Source
-4,58 2,94 Rivière Niangua Bowman, 1970
-4,59 2,95 Rivière Big Piney Bowman, 1970
-5,7475 3,363 Individu immature Smith, 1977
-4,748 2,9554 Mâle mature Smith, 1977
-4,6607 2,9227 Femelle mature Smith, 1977
-5,39 3,158 Rivière Grand S. Reid (données inédites)
Tableau 5. Sommaire des équations de croissance de von Bertalanffy élaborées pour le chevalier noir. Forme de l'équation de von Bertalanffy : Lt = L [1-e-k(t-t0)].
L k T0 Commentaire Source
385,4 0,39 -0,48 Rivière James Howlett, 1999
369,3 0,39 0,30 Ruisseau Bull Howlett, 1999
378,3 0,34 -0,29 Ruisseau Swan Howlett, 1999
426,4 0,45 -0,34 Rivière Elk Howlett, 1999
490,9 0,26 -0,75 Rivière Grand S. Reid (données inédites)
Tableau 6. Taux de survie des populations du chevalier noir des rivières Niangua et Big Piney au Missouri (Bowman, 1959).
Classe d'âge Rivière Niangua Rivière Big Piney
5 0,49 0,68
6 0,48 0,49
7 0,33 0,03
8 0,03 0,02
9 0,02 0,01
10 0,01 -

La mauvaise qualité de l'habitat est considérée comme une menace significative pour le chevalier noir (Cooke et al., 2005). On considère que l'espèce ne tolère pas l'envasement (Scott et Crossman, 1998). Généralement, les individus de l'espèce sont présents dans les tronçons à écoulement modéré à rapide des ruisseaux et des rivières de taille moyenne aux eaux chaudes. Le chevalier noir tolère moins bien les courants lents, la turbidité et l'envasement que les autres six espèces de chevaliers présents au Canada (Scott et Crossman, 1998). Il a des préférences restreintes pour son habitat de fraye (profondeur de l'eau et substrat), et le recrutement de l'espèce est sensible aux changements de l'écoulement et de l'habitat de fraye et des juvéniles. L'espèce est vraisemblablement affectée par les changements dans la qualité et la quantité de l'eau associés à l'agriculture, à l'urbanisation, aux barrages et aux ouvrages de retenue. Dans une étude récente des zones occupées par des chevaliers noirs juvéniles (Bunt et al., 2013b - Doon, rivière Grand), on a observé un taux de féminisation de 100 % chez deux espèces de dards (Etheostoma blennioides et Etheostoma caeruleum), résultant de l'exposition à l'effluent d'eaux usées municipales de la ville de Kitchener (Tetreault, 2011). Toutefois, en Pennsylvanie, des chevaliers noirs mâles ne présentaient pas de signes de perturbation du système endocrinien (ovocytes testiculaires et vitellogénine plasmatique) comparativement au meunier noir et à l'achigan à petite bouche (Micropterus dolomieu), qui présentaient des indicateurs d'exposition à des produits chimiques œstrogéniques dans leur système reproducteur (Blazer et al., 2014).

Le corps du chevalier noir présente plusieurs différences morphométriques qui le distinguent des autres espèces de chevaliers, notamment son corps plus fusiforme, doté d'un pédoncule caudal allongé et étroit, comparativement à ceux du chevalier blanc, du chevalier jaune et du chevalier de rivière. Ces caractéristiques physiques portent à croire à une plus grande capacité de nage permettant au chevalier noir d'utiliser des zones où le courant est plus rapide, et indiquent que cette espèce semble plus adaptée aux milieux à débit élevé (Clark, 2006). Cela pourrait expliquer, en partie, la capacité de l'espèce d'utiliser les passes conçues pour les poissons d'eaux chaudes.

Il a été établi que le chevalier noir est spatialement associé aux eaux souterraines, du moins dans la période de juillet à octobre. Dans une étude réalisée en 2009 par Bunt et al. (2013b), des chevaliers noirs juvéniles ont été observés dans de nombreux sites 10 à 30 m en aval de zones de résurgence d'eau souterraine, dans des endroits où la qualité de l'eau est mauvaise en raison de l'effluent d'eaux usées municipales. On a supposé que les eaux souterraines créent probablement des microhabitats bénéfiques, car elles offrent un « refuge » contre la mauvaise qualité de l'eau. Le stress physiologique potentiellement engendré par l'exposition à l'eau de mauvaise qualité et à l'effluent d'eaux usées municipales pourrait être atténué, en partie, par les eaux souterraines, car elles diminuent la température de l'eau en surface, augmentent la solubilité de l'oxygène et contribuent à la dilution, particulièrement dans des conditions de chaleur extrême et, parfois, d'eutrophie. L'occupation de zones subissant l'influence d'eaux souterraines pourrait constituer une adaptation comportementale permettant au chevalier noir de survivre dans des zones où la qualité de l'eau est mauvaise. Plus de données sur l'importance des eaux souterraines sont requises et pourraient permettre d'expliquer certaines tendances observées dans l'utilisation de l'habitat.

L'accès aux lieux de fraye est essentiel pour la reproduction du chevalier noir. Pendant le printemps, les chevaliers noirs migrent vers l'amont pour atteindre des lieux convenant à la fraye (Jenkins, 1970). Des chevaliers noirs ont été aperçus dans des passes à poissons durant la période de fraye (Reid et al., 2008b; Bunt et al., 2013b). De plus, deux chevaliers noirs ont été suivis par pistage radioélectrique dans la rivière Grand de juin à octobre 2003. Le déplacement total de ces individus est resté limité; ils se sont déplacés de 475 m et de 2 000 m, respectivement, en amont du lieu de capture d'origine (Clark, 2004).

On a aussi observé le passage de chevaliers noirs juvéniles vers l'amont au début de novembre, lorsque la température de l'eau était à 5 °C (Bunt et al., 2013b). Ces individus se rendaient vraisemblablement vers des lieux d'hivernage. Cela pourrait contribuer à expliquer les tendances de déplacement propres à chaque stade vital, vers des zones appropriées, selon la saison.

Le chevalier noir est un prédateur benthique, brouteur et récolteur, qui montre une forte préférence pour les crustacés et les insectes (Coker et al., 2001). Les jeunes de moins de 65 mm de longueur seraient essentiellement planctonophages, tandis que les poissons plus grands seraient essentiellement benthivores (Bowman, 1970). Au Canada, jusqu'à six espèces de chevaliers sont syntopiques, dont le chevalier noir. Étant donné la similarité de leur morphologie, de leur habitat et de leurs préférences en matière de proies (Coker et al., 2001; Clark, 2004), il y a vraisemblablement compétition entre les différentes espèces de chevaliers. Toutefois, des différences subtiles dans les préférences et la morphologie pourraient réduire la fréquence de ce type d'interaction (Clark, 2004). Toutes les espèces du genre Moxostoma qu'on retrouve en Ontario utilisent les mêmes radiers que le chevalier noir pour frayer, comme le font plusieurs espèces de dards et de cyprinidés; néanmoins, l'utilisation de cet habitat est temporairement partitionnée (Kwak et Skelly, 1992; Reid, 2006b).


L'aire de répartition actuelle de l'espèce s'étend vers l'ouest jusqu'à la rivière Ausable et vers l'est jusqu'à la rivière Grand, et vers le sud jusqu'au lac Érié et vers le nord jusqu'à la rivière Saugeen. Depuis l'évaluation de l'espèce en 2005, sa zone d'occurrence a diminué de 4,6 %. On calcule que la zone d'occurrence était de 14 592 km2 avant 2003 et de 12 296 km2 dans la période 2004-2013. L'indice de zone d'occupation (IZO) (indiqué sur une grille à carrés de 2 km de côté, selon la nouvelle méthodologie) a aussi diminué de 31,4 %. L'IZO a été calculé comme étant de 988 km2 pour la période 20042013, comparativement à 1 440 km2 avant 2003. La réduction apparente de l'aire de répartition est probablement due à un ensemble de facteurs, dont l'échantillonnage continu des pêches dans les sites où des chevaliers noirs ont été observés dans le passé et le choix des engins de pêche. Quoiqu'il en soit, il y a clairement des données historiques indiquant une répartition réduite, car on n'a capturé aucun chevalier noir dans le ruisseau Catfish ni dans la rivière Sauble depuis 1938 et 1958, respectivement, malgré des activités d'échantillonnage répétées.

Dans le bassin versant du lac Érié, l'espèce a souvent été échantillonnée et capturée dans la rivière Grand et ses affluents (Tableau 1a and Tableau 1b). Des individus ont été capturés récemment dans des sites historiques connus ainsi que dans plusieurs nouveaux sites. Selon les mentions consignées, 146 chevaliers noirs ont été capturés entre 1975 et 2003 dans le bassin de la rivière Grand, comparativement à 576 individus entre 2004 et 2013. La majorité des mentions sur le chevalier noir renvoient au chenal principal des rivières Grand, Conestogo et Nith. Cependant, des chevaliers noirs ont été capturés à plusieurs occasions, entre 2000 et 2011, dans des sousbassins du bassin de la rivière Grand, notamment au ruisseau Mount Pleasant, au ruisseau Big et au ruisseau Fairchild (A. Timmerman, MRNF, données inédites).

Aucun chevalier noir n'a été capturé au ruisseau Catfish depuis 1938. Les échantillonnages réalisés à au moins douze reprises dans tous les sites historiques du ruisseau entre 1941 et 2002 (Mandrak et al., 2006) au moyen de méthodes adéquates (pêche électrique avec matériel portable, pêche à la senne) n'ont donné aucun résultat. De plus, aucun échantillonnage n'a été effectué par l'Office de protection de la nature du ruisseau Catfish (CCCA pour Catfish Creek Conservation Authority) dans les sites historiques où le chevalier noir a déjà été observé (T. Difazio, CCCA, comm. pers.). Des échantillonnages non ciblés n'ont été effectués que dans des affluents d'amont et de petits ruisseaux au moyen de matériel portable de pêche électrique (T. Difazio, comm. pers.), et aucun chevalier noir n'a été trouvé. Actuellement, le ruisseau Catfish est un ruisseau aux eaux très troubles et au débit très lent, situé dans un bassin principalement agricole (COSEWIC, 2005; Mandrak et al., 2006). Il est possible que le ruisseau Catfish ne constitue plus un habitat convenable, et le chevalier noir est désormais considéré comme disparu de ce cours d'eau.

Dans le réseau hydrographique du lac SainteClaire, des chevaliers noirs ont été capturés à maintes reprises depuis 2004, et l'espèce continue d'être présente dans le cours principal de la rivière Thames et la plupart de ses affluents (J. Schwindt, Upper Thames River Conservation Authority (UTRCA), données inédites). Des captures ont été faites à 33 sites dans la période 2004-2013, le nombre d'individus capturés atteignant au moins 113. Le nombre de captures a donc augmenté depuis la période précédant 2004, pendant laquelle 40 chevaliers noirs avaient été capturés seulement. Aucun chevalier noir n'a été aperçu au cours d'échantillonnages de communautés de poissons effectués dans la rivière Thames, sur les terres des Premières Nations (Marson et al., 2012).

À l'intérieur du bassin versant du lac Huron, des individus de l'espèce ont déjà (historiquement) été observés dans les bassins de la rivière Bayfield, de la rivière Maitland, du ruisseau Gully et de la rivière Ausable (figure 3). Cinquantehuit chevaliers noirs ont été capturés avant 2004, comparativement à 28 individus dans la période 20042013. La majorité de ces données proviennent de relevés ciblés effectués dans le bassin de la rivière Ausable. Aucune donnée sur le chevalier noir n'est disponible pour la rivière Bayfield et le ruisseau Gully durant la période d'échantillonnage 20042013; cependant, aucun relevé ciblé n'a été effectué dans ces cours d'eau (K. Jean, ABCA, comm. pers.). Bien que d'autres relevés non ciblés aient été réalisés dans ces cours d'eau, aucun chevalier noir n'a été capturé (MRNF, données. inédites). En 2006, des chevaliers noirs ont été capturés pour la première fois dans la rivière Saugeen. Aucune autre activité d'échantillonnage des pêches communautaires n'a été effectuée dans la rivière Saugeen pour déterminer la présence ou l'absence de l'espèce ou l'étendue de ses populations en raison de ressources financières limitées (S. Wood, SVCA, comm. pers.). L'Office de protection de la nature de la vallée Maitland (MVCA pour Maitland Valley Conservation Authority) n'effectue pas d'échantillonnage des pêches dans cette zone (Matt Shetler, MVCA, comm. pers.). La seule mention d'observation d'un chevalier noir dans la rivière Maitland depuis 2002 provient d'un échantillonnage fait en 2009 dans le cadre du projet d'expansion du quai du port de Goderich (LGL limited, 2014).

L'Unité de gestion des ressources des Grands Lacs supérieurs effectue un échantillonnage tous les deux à trois ans dans le lac Huron, en suivant le protocole de surveillance littorale de la biodiversité (Near Shore Biodiversity Protocol) au moyen de multiples verveux et filets maillants (C. Davis, MRNF, comm. pers.). Des individus d'espèces non déterminées du genre Moxostoma ont été capturés à l'aide de ces méthodes. Cependant, aucun des spécimens de référence envoyés au MRO à des fins d'identification ne s'est avéré être un chevalier noir. Étant donné qu'il est difficile de distinguer le chevalier noir des autres espèces de chevaliers, il se peut que des chevaliers noirs aient été capturés au cours d'autres relevés et qu'ils aient été mal identifiés ou simplement classés comme « Moxostoma spp. ».

L'Unité d'évaluation des pêches du lac Simcoe (MRNF) n'a trouvé qu'un seul chevalier noir, mort dans un filet-piège, en 2011. Cependant, malgré les échantillonnages annuels exhaustifs suivant le Nearshore Community Index Netting (NSCIN), on n'a trouvé aucun signe de la présence de populations du chevalier noir dans le lac (J. La Rose, MRNF, comm. pers.) ni dans ses proches affluents (G. Little, MRNF, district d'Aurora; R. Wilson, Office de protection de la région du lac Simcoe). Étant donné que le lac Simcoe est une destination de pêche à la ligne populaire, cette mention pourrait être due à l'utilisation négligente de poissonsappâts, et, par conséquent, on l'a interprétée comme étant une « introduction ».

En 1998, un chevalier noir a été capturé dans un réservoir du ruisseau Spencer, affluent de la partie ouest du lac Ontario (COSEWIC, 2005). L'échantillonnage réalisé deux fois par année par la Hamilton Conservation Authority (HCA) par pêche électrique à partir d'un bateau ainsi que les relevés effectués sur les rives à la fin de l'été, à l'aide de sennes, n'ont permis de trouver aucun autre chevalier noir (L. Jennings, HCA, données inédites). Le caractère disjoint de cette mention et la nature apparemment non propice de l'habitat du réservoir portent à penser que ce spécimen a été introduit. On ne peut toutefois écarter l'hypothèse d'un transfert entre les eaux d'amont du ruisseau Spencer et de la rivière Grand.

En ce qui concerne les tendances globales des activités d'échantillonnage, il convient de noter que moins d'études ciblées ont été effectuées depuis 2004; cependant, les études effectuées ont donné lieu à un plus grand nombre de prises. Par exemple, 209 chevaliers noirs ont été capturés avant 2003, comparativement à 701 dans la période 20042013. On dégage cette tendance à partir d'un petit nombre d'études ciblées, particulièrement dans la rivière Grand, dans des zones où l'espèce était présente, et non pas à partir d'évaluations de la présence/l'absence ou d'études conçues pour évaluer les changements de la répartition ou de l'aire de répartition.

Divers engins ont été utilisés pour capturer des chevaliers noirs, notamment des sennes, du matériel de pêche électrique portable ou utilisé à partir d'un bateau, des pièges de passe migratoire, des épuisettes, des éperviers ainsi que l'attirail de chalutage (Tableau 1a and Tableau 1b et tableau 3). Avant 2004, les chevaliers noirs capturés ont été pris à l'aide de divers engins de pêche; toutefois, les données de capture révèlent que la plupart des individus ont été capturés par pêche électrique. Cette tendance se dégage aussi des données de la période d'échantillonnage 20042013. Cependant, la distinction entre la pêche électrique par bateau et la pêche électrique avec matériel portable n'a pas été faite dans certains cas. En outre, l'utilisation de deux unités de pêche électrique portables en tandem s'avère, parfois, plus efficace que l'utilisation d'une seule unité pour la capture de chevaliers noirs (S. Reid, MRNF, données inédites; J. Schwindt, UTRCA, données inédites; K. Jean, ABCA, données inédites). Le nombre moyen de CPUE (± écart type) de pêche électrique pour la période avant 2004 était de 28,5 ±33,0 poissons/heure, tandis que le nombre moyen de CPUE pour la période 20042013 était de 17,3 ±19,2 poissons/heure. Malgré la petite taille des échantillons et l'importance de la variation, les données sur les CPUE portent à croire que les taux de prise du chevalier noir ont diminué.

La pêche à la senne, que ce soit avec une senne bourse ou une senne manœuvrée à partir d'un bateau, a aussi permis de capturer des individus adultes et juvéniles. Marson et al. (2012) ont recommandé d'utiliser des techniques d'échantillonnage variées avec différents types d'engins, y compris des verveux, des filets maillants et des appareils de pêche électrique, afin d'étendre la portée des relevés des communautés de poissons et de repérer les espèces en péril. Au total (excluant l'individu trouvé mort dans le filet-piège par l'Unité d'évaluation des pêches du lac Simcoe en 2011), sept méthodes différentes ont été utilisées pour capturer des chevaliers noirs, mais ce sont la pêche électrique et la pêche à la senne qui demeurent les méthodes les plus efficaces.

Des estimations du nombre d'individus ne sont disponibles pour aucune classe d'âge, pas plus que des estimations du nombre d'individus matures présents dans les bassins versants canadiens où des chevaliers noirs sont présents.

Il est difficile d'évaluer avec précision les fluctuations et les tendances associées aux populations du chevalier noir en raison du manque de surveillance régulière, de problèmes d'identification exacte, du choix d'engins de pêche et de la collecte de données non normalisée. Les comparaisons entre données d'échantillonnage historiques (avant 2004) et actuelles (20042013) semblent indiquer que les populations de l'espèce subissent un déclin dans certaines zones et augmentent dans d'autres zones. Dans le bassin de la rivière Grand et de la rivière Thames, il semble que les populations demeurent relativement stables. Une réduction apparente de l'aire de répartition a été observée dans le cours inférieur de la rivière Thames, mais elle est probablement due à l'absence d'un échantillonnage efficace récent. Des réductions apparentes de l'aire de répartition se sont aussi produites dans le ruisseau Catfish, la rivière Sauble, la rivière Bayfield, la rivière Maitland, le ruisseau Gully et le ruisseau Spencer. Bien qu'on ait déterminé que les populations du chevalier noir du ruisseau Catfish et de la rivière Sauble sont disparues, un manque d'activités d'échantillonnage et/ou l'utilisation de techniques d'échantillonnage inappropriées pourraient expliquer l'absence apparente de l'espèce dans les rivières Bayfield et Maitland. Les mentions d'observation dans le ruisseau Spencer et le lac Simcoe sont désormais considérées comme étant le résultat d'introductions. Des données indiquent qu'il y a eu une expansion de l'aire de répartition dans le bassin de la rivière Grand. En effet, des individus de l'espèce ont été capturés dans deux nouveaux sites – le ruisseau Big et le ruisseau Fairchild. Des individus de l'espèce ont aussi été capturés dans le ruisseau Wye (affluent de la rivière Thames), la rivière Saugeen et la rivière Ausable (et avaient été capturés avant dans la petite rivière Ausable, en 2002). Il est important de noter que ces nouvelles mentions découlent probablement du plus grand effort déployé pour les relevés, plutôt que d'une réelle expansion de l'aire de répartition.

Young et Koops (2013) ont modélisé la viabilité des populations du chevalier noir. La viabilité des populations à long terme s'est avérée sensible aux perturbations de la fécondité chez les jeunes adultes et aux changements du taux de survie des individus immatures (juvéniles). La distribution stable des stades vitaux du chevalier noir est montrée comme étant la suivante : 99,89 % de jeunes de l'année (n = 5 millions), 0,08 % de juvéniles (âges 1 à 3, n = 3 900), et 0,03 % d'adultes (âge 4 à 16, n = 1 700). En supposant une probabilité de catastrophe de 15 %, c.-à-d. une probabilité de 15 % par génération que 50 % de la population sera décimée au cours d'une année donnée, et un seuil de disparition de 50 adultes sur 100 ans, on a calculé que la superficie minimale pour assurer la viabilité de la population (MAPV pour minimum area for population viability) (c.-à-d. la quantité d'habitat convenable nécessaire pour maintenir la taille minimale d'une population viable) était de 36 ha (plage de 30,4 à 44,4 ha) d'habitat convenable de bonne qualité. La MAPV approximative requise est de 21 ha (17,7-25,9 ha) pour les jeunes de l'année (définie en termes de superficie par individu (SPI) à 0,04 m2/individu), 4 ha (3,4-4,9 ha) pour les juvéniles (SPI = 4,1-25,6 m2/individu), et 11 ha (9,3-13,6 ha) pour les adultes (SPI = 38,7-107 m2/individu). Les cibles de rétablissement ont été révisées, étant donné que l'étude initiale a été effectuée d'après de nouvelles données, qui laissent entrevoir une abondance estimée d'au moins 1 700 chevaliers noirs adultes (âges 4+) et de 3 900 juvéniles; 14,5 ha d'habitat convenable seraient donc nécessaires (Young et Koops, 2014). Selon d'autres scénarios de risque, on obtient de 800 adultes environ et 6,5 ha à 5 800 adultes environ et 49 ha (Young et Koops, 2014). Aucune donnée n'est disponible pour les changements d'une année à l'autre de la taille et de la densité des populations. Les zones d'occupation calculées pour le bassin de la rivière Maitland, de la rivière Saugeen et de la rivière Ausable, et la rivière Thames et la rivière Grand varient de 400 ha à 52 800 ha, et sont de 11 à 1 466 fois plus grandes que la MAPV; toutefois, la qualité et le caractère convenable de l'habitat dans ces zones demeurent, en grande partie, inconnus.

Velez-Espino et Koops (2008) ont modélisé des cibles de rétablissement et des projections à long terme pour le chevalier noir. Selon les résultats de leur étude, on pourrait établir une cible de rétablissement prudente de 8 049 chevaliers noirs adultes par population afin d'en assurer la viabilité (Velez-Espino et Koops, 2009). Dans les zones où il y a des contraintes d'habitat, une cible de rétablissement de 8 049 jeunes adultes pourrait être considérée comme viable; et, dans les zones dépourvues de contraintes d'habitat, mais où la taille de la population est inférieure à la cible de rétablissement, 8 049 individus, peu importe leur âge serait une cible appropriée (Velez-Espino et Koops, 2008). Les auteurs indiquent que l'augmentation du taux de survie des jeunes de l'année et des juvéniles de 20 % ou plus, par la réhabilitation de l'habitat, l'ensemencement, ou des restrictions relatives à la pêche, pourrait contribuer à l'atteinte des cibles de rétablissement (Velez-Espino et Koops, 2008).

Dans le passé, la possibilité d'une immigration de source externe était considérée comme très improbable, compte tenu du caractère disjoint des populations du chevalier noir dans la partie américaine du lac Érié et du lac Huron (Trautman, 1981; Bailey et al., 2004), et des vastes étendues d'habitat potentiellement non convenable entre les populations américaines et canadiennes (COSEWIC, 2005). De plus, les populations américaines du chevalier noir dans les affluents des Grands Lacs ont été très peu étudiées, et aucune estimation des populations n'est disponible. Cependant, des mentions récentes de chevaliers noirs capturés dans de nouveaux sites, en dehors de la zone d'occupation historique, semblent indiquer que l'immigration de source externe pourrait être possible.


Le calculateur des menaces de l'UICN a été utilisé pour évaluer onze menaces potentielles différentes pesant sur les populations du chevalier noir (annexe 1). Plusieurs menaces ont été relevées dans la plupart des neuf localités où l'on trouve le chevalier noir; leur impact a été calculé comme variant de faible (D) à moyen (C). Lorsqu'on tenait compte des impacts cumulatifs, toutefois, le calculateur donnait comme résultat la catégorie de menaces « B » (= impact élevé). L'équipe s'est entendue sur les valeurs de l'immédiateté et les intervalles s'appliquant à la portée et à la gravité, et ces valeurs ont été jugées appropriées, principalement d'après des publications scientifiques connues.

La plupart des menaces examinées sont considérées comme ayant un faible impact (annexe 1). On a calculé que les menaces liées à la pollution, notamment l'effluent d'eaux usées municipales, avaient un impact moyen sur les populations du chevalier noir. L'impact des changements climatiques et des événements météorologiques violents, pouvant entraîner l'altération de l'habitat et des réductions du débit, a été évalué comme étant moyen/faible à l'aide du calculateur des menaces de l'UICN. L'impact d'autres menaces potentielles sur le chevalier noir, notamment l'utilisation des ressources biologiques, les perturbations humaines et les espèces envahissantes, a été évalué comme étant faible. Les menaces associées au développement résidentiel et commercial, à l'agriculture et l'aquaculture, à la production d'énergie et exploitation minière, aux corridors de transport et de service, sont considérées comme négligeables. Il faut noter que, même si la portée et l'immédiateté d'une menace particulière peuvent être considérées comme étant grande/élevée et continues, si la gravité de la menace est inconnue, le calculateur des menaces n'a pas évalué l'impact, comme ça a été le cas pour les menaces associées aux modifications des systèmes naturels, y compris les barrages, la gestion de l'eau et d'autres modifications des écosystèmes. Les données relatives à l'impact des barrages ont été abordées dans les sections précédentes, et l'on considère, en grande partie, les barrages comme étant un facteur limitatif plutôt qu'une menace. D'autres menaces potentiellement significatives sont abordées cidessous en ordre décroissant de gravité.

Les deux plus importantes populations de chevaliers noirs au Canada se trouvent dans les rivières Grand et Thames, où la pollution générée par le développement urbain, l'aménagement d'ouvrages de retenue dans les milieux fluviaux et les activités agricoles menacent les populations restantes.

La majorité des travaux de recherche canadiens sur le chevalier noir ont été effectués dans la rivière Grand. L'espèce est répartie surtout dans les cours médian et inférieur de la rivière, où il y a principalement des terres agricoles (79 %) et des terrains boisés (17 %) (Reid et al., 2008b). Les grands centres urbains dans la partie centrale du bassin chevauchent les lieux dont on sait qu'ils sont fréquentés par des populations de chevaliers noirs. De plus, la croissance démographique prévue dans le bassin de la rivière Grand pour les 20 prochaines années est de 30 %, ce qui aura un impact négatif sur l'espèce. Plus particulièrement, les impacts comprendront notamment la dégradation de l'habitat et de la qualité de l'eau, en raison de changements de l'utilisation des terres ayant une incidence sur le ruissellement et de l'augmentation du prélèvement d'eau et des rejets d'eaux usées (Portt et al., 2003). Dans le bassin du cours supérieur de la rivière Thames, la qualité de l'habitat est également affectée par l'utilisation des terres à des fins d'urbanisation et d'agriculture. La pollution anthropique qui peut avoir une incidence négative sur le chevalier noir provient, entre autres, de l'effluent d'eaux usées, de déversements catastrophiques, des mauvaises pratiques de drainage, du ruissellement, de l'épandage de sels de voirie et de l'envasement causé par l'altération des rives des cours d'eau (Reid et Mandrak, 2006). La majorité de la couverture forestière du bassin a été coupée, entraînant une augmentation de la température de l'eau et des cas d'envasement et une réduction de la qualité de l'eau.

On n'a signalé aucun cas où des perturbateurs endocriniens auraient eu un effet spécifiquement sur le chevalier noir (Blazer et al., 2014). Cependant, pour d'autres espèces de Catostomidés, on a constaté qu'il y a un lien entre l'exposition à l'effluent du traitement d'eaux usées municipales (Blazer et al., 2014) et à d'autres sources de pollution, p. ex. les rejets des scieries (Munkittrick et al., 1991; Keme, 1998), et d'importants effets sur le système reproducteur mâle, notamment la présence d'ovocytes testiculaires et de niveaux élevés de vitellogénine plasmatique. Il y a de plus en plus d'études décrivant les effets négatifs de la pollution urbaine sur le système endocrinien des poissons dont le chevalier noir (Maltais et al., 2010), et des perturbateurs endocriniens sont présents dans la rivière Grand (Tetreault et al., 2011), dans des zones où sont présents des chevaliers noirs de plusieurs classes d'âge (figure 3). Il a été montré que l'effluent de l'usine de traitement des eaux usées de Kitchener cause des changements du système reproducteur chez des poissons (Tetreault et al., 2011) et d'autres espèces, comme les moules (Gillis et al., 2014); toutefois, l'usine fait l'objet d'une mise à niveau, et l'on prévoit l'achèvement des travaux en 2022. On ne sait pas si la mise à niveau permettra d'atténuer cette menace par des réductions de la concentration de composés œstrogéniques et d'autres produits pharmaceutiques ou de soins personnels (Gillis et al., 2014). Il est très probable que des menaces d'exposition chronique à des substances chimiques et à des hormones sont présentes partout dans l'aire de répartition de l'espèce, et d'autres recherches s'avèrent nécessaires pour que cela soit pleinement corroboré. D'autres recherches sur les effets de démasculinisation à l'échelle des populations et les effets négatifs potentiels sur le sexratio et la reproduction du chevalier noir sont nécessaires.

La sécheresse peut entraîner l'échec partiel, voire complet, du recrutement. Elle provoque une réduction du débit des cours d'eau, qui, à son tour, engendre une réduction des eaux souterraines, qui représente probablement une importante variable d'habitat facilitant la persistance des populations du chevalier noir. Les orages et les inondations peuvent aussi avoir une incidence sur le chevalier noir, car ils modifient les régimes d'écoulement et les tendances à l'envasement. Il faut noter, cependant, que rien d'indique que les sécheresses et inondations survenues dans le passé ont été nuisibles à l'espèce. Les phénomènes extrêmes causés par les changements climatiques pourraient, néanmoins, avoir des conséquences graves et imprévisibles sur la qualité de l'eau et la disponibilité de l'habitat (Grand River Watershed Water Management Plan, 2014).

La répartition du chevalier noir est probablement limitée par la disponibilité de l'habitat préféré de l'espèce au Canada (Parker, 1989). L'accès à un habitat convenable est réduit par les barrages et les ouvrages de retenue qui constituent une entrave au mouvement, ainsi que par les vastes étendues d'habitat non convenable séparant les populations entre les bassins versants. Le chevalier noir préfère les cours d'eau de taille moyenne, aux eaux chaudes et où le gradient varie de modéré à élevé (Bowman, 1970). Le chevalier noir ne semble pas privilégier les gradients faibles et la turbidité, contrairement aux autres espèces de chevaliers présents dans son aire de répartition, et l'on pense qu'il tolère très mal l'envasement (Trautman,1981; Scott et Crossman, 1998). Il est souvent plus abondant que le chevalier doré (Moxostoma erythrurum) dans les cours d'eau rapides à substrat rocheux et aux eaux fraîches (Jenkins et Burkhead, 1993). En raison de ses préférences limitées en matière de lieu de fraye (profondeur de l'eau, vitesse du courant et substrat), le recrutement de l'espèce est vulnérable aux changements du régime d'écoulement. Bowman (1970) a notamment observé que des débits élevés avaient chassé les poissons d'un hautfond historiquement utilisé pour la fraye. Dans la rivière Grand, d'importantes augmentations du débit au cours de la période de fraye ont empêché la reproduction des individus mûrs du chevalier jaune (Moxostoma valenciennesi) (Cooke et Bunt, 1999). Le chevalier noir est sensible à la piètre qualité de l'eau et à la dégradation de l'habitat (Reid, 2006a), et, par conséquent, des améliorations de la qualité de l'eau et de l'habitat dans les rivières Illinois et Ohio ont récemment donné lieu au rétablissement de populations stables du chevalier noir (Retzer, 2005; Yoder et al., 2005).

Le mot « localité » désigne une zone particulière du point de vue écologique et géographique dans laquelle un seul phénomène menaçant peut affecter rapidement tous les individus du taxon étudié, pouvant comprendre une partie d'une ou de nombreuses sous-populations. Pour le chevalier noir, on a établi le nombre total de localités en déterminant que la menace touchant le plus probablement les populations est la pollution, notamment les composés toxiques, les activités agricoles, les eaux usées, les déversements et la contamination des eaux souterraines. Compte tenu de la répartition et de la fragmentation des populations du chevalier noir, cette menace affecterait les populations à 913 localités différentes, selon les hypothèses envisagées pour l'étendue spatiale des effets de la pollution de l'eau et l'observation que les chevaliers noirs occupent surtout le cours principal des cours d'eau.

Nous avons donc établi neuf localités principales :

  1. la rivière North Thames
  2. la rivière South Thames
  3. la rivière Grand
  4. la rivière Conestogo
  5. la rivière Nith
  6. la rivière Saugeen
  7. la rivière Maitland
  8. la rivière Bayfield
  9. la rivière Ausable

Il y a quatre autres localités potentielles :

  1. la rivière Thames en aval de la confluence des branches nord et sud, qui dépend des hypothèses relatives à l'étendue de l'effet de la menace la plus probable
  2. le ruisseau Medway, mais il fait probablement partie de la localité de la rivière North Thames
  3. la rivière Middle Thames, mais elle fait probablement partie de la localité de la rivière South Thames
  4. le ruisseau Waubuno, mais il fait probablement partie de la localité de la rivière South Thames.

On n'a pas tenu compte, pour déterminer le nombre de localités, des zones où l'on considère que des populations du chevalier noir ne sont pas établies (c.àd. ruisseau Gully, lac Simcoe et ruisseau Spencer). Nous concluons donc qu'il y a 9-13 localités du chevalier noir au Canada.


Le chevalier noir et son habitat dans l'ensemble de son aire de répartition canadienne sont protégés en Ontario en vertu de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition (LEVD). Le chevalier noir et son habitat sont indirectement protégés par des modifications apportées à la Loi sur les pêches du gouvernement fédéral, en novembre 2013. Ces modifications prévoient seulement la protection de l'habitat d'espèces de poissons ayant une valeur pour les pêches commerciale, récréative ou autochtone, et, par conséquent, le chevalier noir est protégé dans les zones où son aire de répartition chevauche l'habitat de ces espèces de poissons. Cependant, le chevalier noir n'est pas inscrit sur la liste de la Loi sur les espèces en péril (LEP), en raison de lacunes perçues dans la quantité de recherche scientifique requise pour évaluer les facteurs socioéconomiques significatifs et les dommages admissibles (Gazette du Canada, Partie I et II, 2007). En outre, aucun programme de rétablissement n'a encore été établi aux termes de la LEVD.

Au Canada, le chevalier noir est actuellement classé comme espèce menacée par le COSEPAC. L'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) l'a classé dans la catégorie « préoccupation mineure » sur sa Liste rouge des espèces menacées. La cote mondiale (G) de l'espèce est G5, sa cote nationale (N) est N2, et sa cote infranationale (S) est S2 (NatureServe, 2013). Cela signifie que, mondialement, le chevalier noir est une espèce non en péril, à risque de disparition très faible, en raison de la vaste étendue de son aire de répartition, d'un nombre élevé de populations ou d'occurrences, et suscitant peu de préoccupations découlant de menaces ou de baisses d'effectif (NatureServe, 2013). Toutefois, à l'échelle nationale au Canada et à l'échelle infranationale en Ontario, le chevalier noir est considéré comme une espèce en péril, à risque de disparition élevé, en raison d'une aire de répartition limitée, d'un nombre restreint de populations ou d'occurrences, de baisses d'effectif marquées, de menaces graves ou d'autres facteurs (NatureServe, 2013). Aux États-Unis, l'espèce a reçu des cotes de conservation dans 21 États (tableau 7).

Tableau 7. Classement et statut mondiaux, nationaux et infranationaux (États et provinces) du chevalier noir (Moxostoma duquesnei) (NatureServe, 2013).
Mondial National (É.U.) National (Canada) Infranational
États américains
Infranational
Ontario
G5 N5 N2
COSEPAC –Menacée (mai 2005)
Pas d'inscription sur la liste de la LEP (décembre 2007)
S1 – KS, MS, WI
S2 – IA, NY
S2S3 – IL
S3 – MI, VA
S4 – AR, GA, IN, MN, NC, OK, WV
S4S5 - KY
S5 = AL, OH, PA, TN
SNR – MO
S2

Les zones et les milieux humides riverains sont réglementés et protégés contre la destruction ou l'altération, en vertu de la Loi sur les offices de protection de la nature et de la Loi sur l'aménagement du territoire de l'Ontario. Étant donné que le chevalier noir n'est pas inscrit sur la liste de la LEP, son habitat n'est pas protégé en vertu de la LEVD.


Connie Agnew, Senior Planning Ecologist, LGL limited, Corporate Office. King City, Ontario.

Crystal Allan, Supervisor of Natural Heritage, Grand River Conservation Authority, Cambridge, Ontario.

Mark Anderson, Water Quality Engineer, Grand River Conservation Authority, Cambridge, Ontario.

John Bittorf, Water Resource Coordinator, Grey Sauble Conservation Authority, Owen Sound, Ontario.

Lynn Bouvier, conseillère scientifique principale, Laboratoire des Grands Lacs pour les pêches et les sciences aquatiques, Pêches et Océans Canada, Burlington, Ontario.

Graham Buck, Species at Risk Biologist. Ministry of Natural Resources and Forestry, Guelph District, Guelph, Ontario.

Josh Clark, Aquatic Ecologist, Owner, C & M Aquatics Management Group Ltd, Owen Sound, Ontario.

Tony Difazio, Resource Planning Coordinator. Catfish Creek Conservation Authority. Aylmer, Ontario.

Kari Jean, Aquatic Biologist. Ausable Bayfield Conservation Authority, Exeter, Ontario.

Lisa Jennings, Aquatic Ecologist. Hamilton Conservation Authority. Ancaster, Ontario.

Neil Jones, chargé de projets scientifiques et coordonnateur des CTA. Environnement Canada. Gatineau, Québec.

Jake La Rose, Ministry of Natural Resources and Forestry, Science and Research Branch, Biodiversity and Monitoring Section, Lake Simcoe Fisheries Assessment Unit. Sutton West, Ontario.

Patrick Nantel, Conservation Biologist. Parcs Canada. Gatineau, Québec.

Scott Reid, Aquatic Endangered Species Research Scientist. Ontario Ministry of Natural Resources and Forestry, Peterborough, Ontario.

Rich Russell, Service canadien de la faune, Environnement Canada. Downsview, Ontario.

Matt Shetler, Watershed Information Technician. Maitland Valley Conservation Authority, Wroxeter, Ontario.

Sonia Schnobb, adjointe administrative, Secrétariat du COSEPAC, Service canadien de la faune, Environnement Canada. Gatineau, Québec.

Jon Schwindt, Aquatic Biologist. Upper Thames River Conservation Authority, London, Ontario.

Rob Wilson, Aquatic Ecologist. Lake Simcoe Region Conservation Authority, Newmarket, Ontario.

Jason Wintermute, Water Management Supervisor, GIS Specialist, Lower Thames Valley Conservation Authority, Chatham, Ontario.

Shannon Wood, Saugeen Conservation, Formosa, Ontario.

Anne Yagi, Management and Biologist, Ministry of Natural Resources and Forestry, Vineland Station, Ontario.


2012 Upper Thames River Watershed Report Cards, Upper Thames River Conservation Authority, 2012. ISMN 1-894329-11-2.

Bailey, R.M., W.C. Latta et G.R. Smith. 2004. An atlas of Michigan fishes with keys and illustrations for their identification. University of Michigan Museum of Zoology Miscellaneous Publications No. 192. 215 p.

Blazer, V.S., D,D, Iwanowicz, H.L. Walsh, A.J. Sperry, L.R. Iwanowicz, D.A. Alvarez, R.A. Brightbill, G. Smith, W.T. Foreman et R. Manning. 2014. Reproductive health indicators of fishes from Pennsylvania watershed: association with chemicals of emerging concern. Environmental Monitoring and Assessment 186(10):6471-6491.

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Christopher Bunt (Ph.D.) est chercheur scientifique sur les pêches et président de Biotactic Fish & Wildlife Research. Son entreprise effectue de vastes travaux de surveillance et de recherche à long terme sur l'habitat, les déplacements saisonniers, le comportement de fraye des Catostomidés et les passes à poissons en Ontario (rivières Grand et Thames).


Aucune.


Calcul de l'impact global des menaces
Impact des menaces Impact des menaces (descriptions) Comptes des menaces de nniveau 1
selon l'intensité de leur impact :
Maximum de la plage d'intensité
Comptes des menaces de nniveau 1
selon l'intensité de leur impact :
Minimum de la plage d'intensité
A Très élevé 0 0
B Élevé 0 0
C Moyen 2 1
D Faible 3 4
- Impact global des menaces calculé : Élevé Élevé
Tableau d'évaluation des menaces.
# Menace Impact
(calculé)
Critère
Impact
(calculé)
Portée
(10 prochaines
années)
Gravité
(10 années
ou
3 générations)
Immédiateté Commentaires
1 Développement résidentiel et commercial (en anglais seulement) - - - - - -
1.1 Habitations et zones urbaines - - - - - Sans objet.
1.2 Zones commerciales et industrielles - - - - - Sans objet.
1.3 Tourisme et espaces récréatifs - - - - - Sans objet.
2 Agriculture et aquaculture (en anglais seulement) - Négligeable Négligeable (< 1 %) Négligeable (< 1 %) Élevée (continue) -
2.1 Cultures annuelles et pluriannuelles de produits autres que le bois - - - - - Sans objet.
2.2 Plantations pour la production de bois et de pâte - - - - - Sans objet.
2.3 Élevage et élevage à grande échelle - Négligeable Négligeable (< 1 %) Négligeable (< 1 %) Élevée (continue) Les dommages causés par le piétinement sont considérés comme négligeables.
2.4 Aquaculture en mer et en eau douce - - - - - Sans objet.
3 Production d'énergie et exploitation minière (en anglais seulement) - - - - - -
3.1 Forage pétrolier et gazier - - - - - Sans objet.
3.2 Exploitation de mines et de carrières - - - - - Sans objet.
3.3 Énergie renouvelable - - - - - Sans objet.
4 Corridors de transport et de service (en anglais seulement) - - - - - -
4.1 Routes et voies ferrées - - - - - Sans objet.
4.2 Lignes de services publics - - - - - Sans objet.
4.3 Transport par eau - - - - - Sans objet. Effets de la qualité de l'eau et de l'envasement dus à des changements des voies de transport abordés aux points 9.1 et 9.2.
4.4 Trajectoires de vol - - - - - Sans objet.
5 Utilisation des ressources biologiques (en anglais seulement) D Faible Grande (31-70 %) Légère (110 %) Élevée (continue) -
5.1 Chasse et prélèvement d'animaux terrestres - - - - - Sans objet.
5.2 Cueillette de plantes terrestres - - - - - Sans objet.
5.3 Exploitation forestière et récolte du bois - - - - - Sans objet.
5.4 Pêche et récolte des ressources aquatiques D Faible Grande (31-70 %) Légère (110 %) Élevée (continue) Mortalité due aux prises accessoires, prises accidentelles et captures de poissons pour en faire des appâts. Pas de pêche à la ligne ciblée. Certains pêcheurs à la ligne ne pêchent pas de façon sélective, ce qui est probablement une cause de mortalité. Plus près de 1 % que de 10 %.
6 Intrusions et perturbations humaines (en anglais seulement) D Faible Restreinte-petite (1-30 %) Légère (110 %) Élevée (continue) -
6.1 Activités récréatives D Faible Restreinte-petite (1-30 %) Légère (110 %) Élevée (continue) Utilisation de VTT à l'occasion. Impact dépend, en grande partie, des zones facilement accessibles. Des VTT pourraient circuler près des radiers. Non seulement les gens utilisent les passages à gué pour franchir les cours d'eau peu profonds, mais ils se déplacent aussi à même ces cours d'eau.
6.2 Guerre, troubles civils et exercices militaires - - - - - Sans objet.
6.3 Travaux et autres activités - Négligeable Négligeable (< 1 %) Négligeable (< 1 %) Élevée (continue) Pêche électrique. Pression due à la capture à des fins de recherche.
7 Modification du système naturel (en anglais seulement) - Inconnu Grande (31-70 %) Inconnue Élevée (continue) -
7.1 Incendies et suppression des incendies - - - - - Sans objet.
7.2 Barrages, gestion et utilisation de l'eau - Inconnu Grande (31-70 %) Inconnue Élevée (continue) Les barrages constituent plus un facteur limitatif qu'une menace. Sauf s'il y a un effet à long terme sur l'habitat en aval. Aucun nouveau barrage prévu dans l'habitat de l'espèce. Les barrages existants modifient le débit des cours d'eau, et cela a une incidence sur les zones de retenue en amont; vitesse du courant lente et uniforme (cette menace est considérée au point 11.1). Globalement, les barrages ne semblent pas empêcher la migration, mais cela se produit dans certaines zones et entraîne un déclin des populations dans une certaine mesure. Pas un blocage à 100 %, mais certaines passes à poissons ne fonctionnent pas. Augmentation du pompage de l'eau souterraine. Certains impacts des barrages ont des effets positifs, s'atténuant eux-mêmes, comme les réservoirs qui constituent un habitat protégé.
7.3 Autres modifications de l'écosystème - Inconnu Grande (31-70 %) Inconnue Élevée (continue) Simplification des cours d'eau? Les espèces envahissantes non indigènes ont un effet sur l'écosystème. Il est plus probable que les moules zébrées s'établissent et persistent dans les réservoirs et affectent la colonne d'eau (dans les rivières Grand et Thames). Des humains modifiant des cours d'eau. Augmentation de la clarté de l'eau. La prédation due à l'introduction de nouvelles espèces est abordée au point 8.1. L'ensemencement d'espèces de poissons indigènes est abordé au point 8.2. Globalement, on ne connaît pas l'impact des modifications de l'écosystème; il pourrait aussi avoir un résultat positif.
8 Espèces et gènes envahissants ou problématiques (en anglais seulement) D Faible Grande (31-70 %) Légère (110 %) Élevée (continue) -
8.1 Espèces exotiques/non indigènes envahissantes D Faible Grande (31-70 %) Légère (110 %) Élevée (continue) Truite brune. D'autres espèces pourraient avoir un impact (carpe asiatique, gobie à taches noires, moule zébrée).
8.2 Espèces indigènes problématiques - Négligeable Petite (1-10 %) Négligeable (< 1 %) Élevée (continue) Doré jaune. Grand brochet.
8.3 Introduction de matériel génétique - - - - - Sans objet.
9 Pollution (en anglais seulement) C Moyen Grande (31-70 %) Modérée (11-30 %) Élevée (continue) -
9.1 Eaux usées domestiques et urbaines C Moyen Grande (31-70 %) Modérée (11-30 %) Élevée (continue) Mauvaise qualité de l'eau et dégradation. Exposition aux eaux usées. Eaux usées urbaines.
9.2 Effluents industriels et militaires - Négligeable Négligeable (< 1 %) Modérée à légère (1-30 %) Élevée (continue) Certaines données semblent indiquer la présence de perturbateurs endocriniens et leurs effets négatifs sur les poissons. (abordé au point 9.1). Impact des effluents d'usine.
9.3 Effluents agricoles et forestiers D Faible Généralisée (71-100 %) Légère (110 %) Élevée (continue) Fertilisation et envasement. Le bassin de la rivière Ausable est la zone d'agriculture la plus intensive. Les niveaux de la qualité de l'eau sont encore supérieurs aux limites acceptables.
9.4 Détritus et déchets solides - - - - - Sans objet.
9.5 Polluants atmosphériques - - - - - Sans objet.
9.6 Énergie excessive - - - - - Sans objet.
10 Phénomènes géologiques (en anglais seulement) - - - - - -
10.1 Volcans - - - - - Sans objet.
10.2 Tremblements de terre et tsunamis - - - - - Sans objet.
10.3 Avalanches et glissements de terrain - - - - - Sans objet.
11 Changement climatique et phénomènes météorologiques violents (en anglais seulement) CD Moyen à faible Grande (31-70 %) Modérée à légère (1-30 %) Modérée à faible -
11.1 Déplacement et altération de l'habitat - - - - - Des projections de la quantité d'eau sont disponibles pour les 50 prochaines années, mais pas pour les 10 prochaines années.
11.2 Sécheresses CD Moyen à faible Grande (31-70 %) Modérée à légère (1-30 %) Modérée à faible Les sécheresses peuvent causer l'échec partiel du recrutement.
11.3 Températures extrêmes - - - - - Sans objet.
11.4 Tempêtes et inondations D Faible Grande (31-70 %) Légère (110 %) Élevée (continue) Quelquesunes. Altération des régimes de débit. Dans une zone, des arbres déracinés par une tempête ont produit plus de débris ligneux, réduit le débit et accru l'envasement; des chevaliers noirs juvéniles n'ont plus été détectés à cet endroit depuis cette tempête.

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