Cicadelle à queue rouge (Aflexia rubranura): évaluation et rapport de situation du COSEPAC 2018
Titre officiel : Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur Cicadelle à queue rouge (Aflexia rubranura) population des Prairies et population des plaines des Grands Lacs au Canada 2018
Comité sur la situation des espèces en peril au Canada (COSEPAC)
Préoccupante 2018
Matériel appartenant à des tierces parties
Suite à l’Avis pour ce site Web, certaines photos ainsi que certains dessins et éléments graphiques se trouvant dans les documents produit par le COSEPAC peuvent être assujettis à des droits d'auteur appartenant à d'autres organisations et personnes. Dans de tels cas, des restrictions concernant l’utilisation, la reproduction, la communication de telles œuvres protégées par le droit d’auteur peuvent s'appliquer, et il peut être nécessaire de demander l'autorisation aux détenteurs de ces droits, avant de reproduire, utiliser ou communiquer ces œuvres.

-
Description longue
Photo, en vue latérale, d’une cicadelle à queue rouge adulte mâle (Aflexia rubranura) présentant une couleur majoritairement beige et des taches et des bandes noires transversales distinctives sur la tête et le thorax. Le bout de l’abdomen du mâle adulte est caractérisé par un segment rouge évident.
Information sur le document
Les rapports de situation du COSEPAC sont des documents de travail servant à déterminer le statut des espèces sauvages que l’on croit en péril. On peut citer le présent rapport de la façon suivante :
COSEPAC. 2018. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur la cicadelle à queue rouge (Aflexia rubranura), population des Prairies et population des plaines des Grands Lacs, au Canada, Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa, xv + 60 pp. (Registre public des espèces en péril).
Note de production :
Le COSEPAC remercie Al Harris et Robert Foster d’avoir rédigé le rapport de situation sur la cicadelle à queue rouge (Aflexia rubranura), aux termes d’un marché conclu avec Environnement et Changement climatique Canada. La supervision et la révision du rapport ont été assurées par Jenny Heron, coprésidente du Sous-comité de spécialistes des arthropodes du COSEPAC.
Pour obtenir des exemplaires supplémentaires, s’adresser au :
Secrétariat du COSEPAC
a/s Service canadien de la faune
Environnement et Changement climatique Canada
Ottawa (Ontario)
K1A 0H3
Tél. : 819-938-4125
Téléc. : 819-938-3984
Courriel : ec.cosepac-cosewic.ec@canada.ca
Site web : COSEPAC
Also available in English under the title “COSEWIC Assessment and Status Report on the Red-tailed Leafhopper Aflexia rubranura, Prairie Population and Great Lakes Plains Population, in Canada”.
Illustration/photo de la couverture : Cicadelle à queue rouge — photo fournie par les rédacteurs
COSEPAC sommaire de l’évaluation
Sommaire de l’évaluation – avril 2018
Nom commun : Cicadelle à queue rouge – population des Prairies
Nom scientifique : Aflexia rubranura
Statut : Préoccupante
Justification de la désignation : Cette cicadelle, qui ne vole pas, a une capacité de dispersion limitée. Elle est restreinte à l’habitat de prairie de savane à chênes restant dans le sud du Manitoba, habitat qui a largement disparu de la province. L’espèce dépend d’une plante hôte, le sporobole à glumes inégales. À l’heure actuelle, l’espèce est présente dans huit sites, mais il est probable que d’autres sites seront trouvés. Les menaces actuelles et cumulatives incluent la conversion de l’habitat en terres agricoles et la succession d’espèces végétales indigènes et non indigènes suivant la lutte contre les incendies et le broutage excessif.
Répartition : Manitoba
Historique du statut : Espèce désignée « préoccupante » en avril 2018.
Sommaire de l’évaluation – avril 2018
Nom commun : Cicadelle à queue rouge – Population des plaines des Grands Lacs
Nom scientifique : Aflexia rubranura
Statut : Préoccupante
Justification de la désignation : Il s’agit d’une espèce qui ne vole pas, avec une capacité de dispersion limitée. Elle est restreinte aux habitats restants d’alvar dans les prairies et les savanes de l’île Manitoulin et des îles adjacentes, en Ontario. La seule plante hôte connue de l’espèce, le sporobole à glumes inégales, a une vaste aire de répartition, mais elle est également rare. L’espèce se trouve dans un petit nombre de sites menacés par les activités continues d’extraction d’agrégats, les incendies et la suppression des incendies, le pâturage du bétail et les utilisations récréatives.
Répartition : Ontario
Historique du statut : Espèce désignée « préoccupante » en novembre 2017.
COSEPAC résumé
Cicadelle à queue rouge
Aflexia rubranura
Populations des Prairies et des plaines des Grands Lacs
Description et importance de l’espèce sauvage
La cicadelle à queue rouge est un petit (long de 3 à 4 mm) membre de la famille des cicadelles, les Cicadellidés (ordre des Hémiptères). Elle est de couleur majoritairement beige, avec des taches et des bandes noires transversales caractéristiques sur la tête et le thorax. L’espèce doit son nom au segment rouge évident situé au bout de l’abdomen du mâle adulte. Les mâles et la plupart des femelles ont des ailes raccourcies et non fonctionnelles, mais il arrive parfois que certaines femelles développent des ailes plus longues qui pourraient, sans qu’on ait pu le confirmer, leur permettre de voler. La fréquence d’apparition de ces ailes plus longues chez les femelles, la proportion de telles femelles dans une sous-population et les facteurs environnementaux pouvant conduire à l’apparition de cette croissance particulière sont inconnus. Les nymphes sont plus petites et dépourvues d’ailes. La forme de leur corps est semblable à celle de l’adulte, mais la face dorsale est jaune, sans marques, et la partie ventrale, brune. Les œufs n’ont pas fait l’objet d’une description.
La cicadelle à queue rouge est la seule espèce du genre Aflexia, qui est mondialement en péril. L’espèce est restreinte aux restes de prairies, de savanes et d’alvars, qui sont aussi des écosystèmes en péril au Canada.
Répartition
Au Canada, la cicadelle à queue rouge a été recensée dans 27 sites répartis en deux unités désignables (UD). Les unités désignables doivent être distinctes et importantes dans l’évolution taxinomique d’une espèce. Par « important », on entend une unité qui est significative pour l’héritage évolutif d’une espèce et dont la perte ne pourrait probablement pas être compensée par une dispersion naturelle. Les deux UD de la cicadelle à queue rouge sont la population des Prairies (8 sites connus), située dans le sud du Manitoba, et la population des plaines des Grands Lacs (19 sites connus), située sur l’île Manitoulin et les îles voisines dans le sud de l’Ontario. Les deux UD sont séparées démographiquement, et géographiquement par plus de 1 000 km d’habitat non convenable. Elles sont génétiquement isolées depuis au moins 9 000 ans. Aux États-Unis, la cicadelle à queue rouge a été recensée dans un petit nombre de sites (moins de 50) au Minnesota, au Wisconsin, en Illinois et au Dakota du Sud.
Habitat
La cicadelle à queue rouge est présente dans les prairies et les savanes dégagées où croît sa plante hôte, le sporobole à glumes inégales (Sporobolus heterolepis). Le sporobole à glumes inégales a une répartition plus vaste que la cicadelle à queue rouge, mais sa présence ne garantit pas la présence de la cicadelle. Dans le sud du Manitoba et aux États-Unis, la cicadelle à queue rouge est présente dans des parcelles restantes de savane à chêne à gros fruits dans des prairies d’herbes hautes. En Ontario, l’espèce est restreinte aux prairies d’alvar et aux savanes.
Biologie
La cicadelle à queue rouge est monophage, puisque tant les nymphes que les adultes se nourrissent exclusivement des fluides du sporobole à glumes inégales. Ces dernières se servent aussi des grandes touffes de cette graminée en touffe pour s’abriter. Les adultes sont actifs de la mi-juillet à la mi-septembre, et on présume qu’ils pondent leurs œufs sur les tiges du sporobole à glumes inégales, où ceux-ci hivernent jusqu’au printemps suivant. Au Canada, les cicadelles ne produisent qu’une génération par année, alors que plus au sud (en Illinois) elles peuvent en produire deux.
Taille et tendances de la population
La cicadelle à queue rouge semble moins abondante actuellement qu’elle ne l’était dans le passé à cause de la perte quasi totale de son habitat de prairie d’herbes hautes à chêne à gros fruits au Manitoba et de la perte, moins radicale, de son habitat d’alvar en Ontario. Le nombre de sites où la cicadelle à queue rouge est présente au Canada semble être stable depuis la première fois où l’espèce a été répertoriée au pays, il y a environ 45 ans, quoique le nombre de sites connus ait augmenté en raison des activités de recherche accrues. Les données sont insuffisantes pour estimer la taille et les tendances des populations.
Menaces et facteurs limitatifs
Les tendances de l’habitat au cours des dix dernières années sont mal connues, en particulier pour les sites du Manitoba (population des Prairies). Les principales menaces qui pèsent sur les sous-populations de cette province sont la conversion de l’habitat en terres agricoles, ainsi que les effets cumulatifs des incendies, de la suppression des incendies et de l’empiétement d’arbres indigènes sur les milieux ouverts. La plante hôte entre ainsi en compétition avec ces arbres, qui l’emportent sur elle et en réduisent la disponibilité pour la cicadelle. Les menaces qui pèsent sur les sous-populations de l’Ontario (population des plaines des Grands Lacs) sont la conversion de l’habitat aux fins de développement résidentiel (par exemple, la construction de chalets), la succession d’espèces végétales suivant les incendies et la suppression des incendies, le broutage excessif par le bétail (surpâturage), et la dégradation de l’habitat causé par les activités récréatives. Les principaux facteurs limitatifs pour la cicadelle à queue rouge sont sa capacité de dispersion limitée, la disponibilité de son habitat de savane à chêne à gros fruits au Manitoba et de son habitat d’alvar en Ontario, l’abondance de sa plante hôte, le sporobole à glumes inégales, et sa vulnérabilité aux conditions météorologiques.
Protection, statuts et classements
Au Canada, la cicadelle à queue rouge n’est pas protégée par la loi, que ce soit à l’échelle fédérale ou provinciale. En Ontario, deux sites (baie Misery Est et baie Misery Ouest) sont protégés parce qu’ils se trouvent dans la réserve naturelle provinciale Misery Bay, et un autre site (baie Bélanger Est) l’est grâce à sa situation dans le parc provincial Queen Elizabeth The Queen Mother Mnidoo Mnissing. Le site au sud de Saint-Laurent (Manitoba) fait partie de la zone de gestion de la faune de Lake Francis. Le champ de tir Saint-Charles est la propriété du ministère fédéral de la Défense nationale. Un site ontarien près de la baie South est situé sur le territoire de la Première Nation de Wikwemikong. Quelques sites de la cicadelle à queue rouge le long de réserves routières pourraient se trouver sur des terres de la Couronne ou appartenir à des municipalités.
La cicadelle à queue rouge est classée par NatureServe comme étant en péril à l’échelle mondiale (G2) et nationale (N1N2); elle n’est pas classée (NNR) à l’échelle nationale aux États-Unis. À l’échelle provinciale, elle est classée gravement en péril (S1) en Ontario et elle n’est pas classée (SNR) au Manitoba.
Résumé technique - population des Prairies
Nom scientifique : Aflexia rubranura
Nom français : Cicadelle à queue rouge - Population des Prairies
Nom anglais : Red-tailed Leafhopper - Prairie Population
Répartition au Canada : Manitoba
Données démographiques
- Durée d’une génération (généralement, âge moyen des parents dans la population)
- 1 an
- Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre total d’individus matures?
- Données insuffisantes
- Pourcentage estimé de déclin continu du nombre total d’individus matures sur [cinq ans ou deux générations].
- Données insuffisantes
- Pourcentage [observé, estimé, inféré ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [dix dernières années ou trois dernières générations].
- Données insuffisantes
- Pourcentage [prévu ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [dix prochaines années ou trois prochaines générations].
- Données insuffisantes
- Pourcentage [observé, estimé, inféré ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours de toute période de [dix ans ou trois générations] commençant dans le passé et se terminant dans le futur.
- Données insuffisantes
- Est-ce que les causes du déclin sont a) clairement réversibles et b) comprises et c) ont effectivement cessé?
- a. Non
b. En partie
c. Non - Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre d’individus matures?
- Non
Information sur la répartition
- Superficie estimée de la zone d’occurrence:
- 3 146 km2
- Indice de zone d’occupation (IZO) (Fournissez toujours une valeur établie à partir d’une grille à carrés de 2 km de côté:
- 28 km2; maximum estimé inférieur à 500 km2
- La population totale est-elle « gravement fragmentée », c.-à-d. que plus de 50 % de sa zone d’occupation totale se trouve dans des parcelles d’habitat qui sont a) plus petites que la superficie nécessaire au maintien d’une population viable et b) séparées d’autres parcelles d’habitat par une distance supérieure à la distance de dispersion maximale présumée pour l’espèce?:
- a. Non. Les populations semblent en mesure de persister dans de petites parcelles de la plante hôte.
b. Oui. Leurs habitudes connues montrent qu’elles peuvent traverser une autoroute, mais pas repeupler des sites distants. - Nombre de « localités »* (utilisez une fourchette plausible pour refléter l’incertitude, le cas échéant) :
- Minimum 8 localités; limite supérieure inconnue
- Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] de la zone d’occurrence?:
- Oui, inféré sur la base des menaces pour l’habitat
- Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] de l’indice de zone d’occupation?:
- Oui, inféré sur la base des menaces pour l’habitat
- Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] du nombre de sous-populations?:
- Oui, inféré sur la base des menaces pour l’habitat
- Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] du nombre de localités*?:
- Oui, inféré sur la base des menaces pour l’habitat
- Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] de [la superficie, l’étendue ou la qualité] de l’habitat?:
- Oui, inféré sur la base des menaces pour l’habitat
- Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de sous-populations?:
- Non
- Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de localités*?:
- Non
- Y a-t-il des fluctuations extrêmes de la zone d’occurrence?:
- Non
- Y a-t-il des fluctuations extrêmes de l’indice de zone d’occupation?:
- Non
*(Voir « Définitions et abréviations » sur le site Web du COSEPAC et International Union for Conservation of Nature (IUCN) (en anglais seulement) pour obtenir des précisions sur ce terme.)
Nombre d’individus matures dans chaque sous-population
Sous-populations (utilisez une fourchette plausible) total nombre d’individus matures : Inconnu
Analyse quantitative
La probabilité de disparition de l’espèce à l’état sauvage est d’au moins [20 % sur 20 ans ou 5 générations, ou 10 % sur 100 ans] : Données insuffisantes
Menaces (réelles ou imminentes pour les populations ou leur habitat, de l’impact le plus élevé à l’impact le plus faible)
Un calculateur des menaces a-t-il été rempli pour l’espèce?
Oui; selon les calculs, le niveau d’impact est faible.
Menaces : 7.3 Autres modifications de l’écosystème – faible (menaces secondaires cumulées de 7.1 Incendies et suppression des incendies; 8.1 Espèces et gènes exotiques [non indigènes] envahissants; 8.2 Espèces et maladies indigènes problématiques)
Quels autres facteurs limitants sont pertinents?
- Spécificité de la plante hôte et de l’habitat
- Petite taille des sous-populations et isolement génétique
- Ennemis parasitaires naturels
- Vulnérabilité aux conditions météorologiques
- Capacité de dispersion
Immigration de source externe (immigration de l’extérieur du Canada)
- Situation des populations de l’extérieur les plus susceptibles de fournir des individus immigrants au Canada. :
- Mondialement en péril (G2); Illinois (en péril S2), Wisconsin (possiblement en péril S2?); Minnesota (vulnérable S3); immigration au Canada peu probable
- Une immigration a-t-elle été constatée ou est-elle possible? :
- Non, car 300 km séparent la population états-unienne et la population manitobaine les plus proches l’une de l’autre. Les adultes ne volent pas et les populations sont séparées par de l’habitat non convenable.
- Des individus immigrants seraient-ils adaptés pour survivre au Canada? :
- Possiblement. La plante hôte est la même, mais le climat est plus froid.
- Y a-t-il suffisamment d’habitat disponible au Canada pour les individus immigrants? :
- Possiblement. De l’habitat en apparence convenable semble actuellement inoccupé au Canada.
- Les conditions se détériorent-elles au Canada?+:
- Oui. De l’habitat est progressivement perdu à cause de la conversion pour d’autres usages, et de l’empiétement et de la succession naturelle des plantes indigènes et non indigènes.
- Les conditions de la population source se détériorent-elles?+:
- Inconnu
- La population canadienne est-elle considérée comme un puits?+:
- Peu probable, car l’espèce n’a pas la capacité de se disperser sur de longues distances. Les adultes ne volent pas et les populations sont séparées par de l’habitat non convenable.
- La possibilité d’une immigration depuis des populations externes existe-t-elle? :
- Non, car 300 km séparent la population états-unienne de la population manitobaine les plus proches l’une de l’autre. Les populations canadiennes les plus rapprochées (p. ex. : les sous-populations des plaines des Grands Lacs) sont séparées par plus de 1 000 km. Les adultes ne volent pas et les populations sont séparées par de l’habitat non convenable.
+ Voir le tableau 3 (Lignes directrices pour la modification de l’évaluation de la situation d’après une immigration de source externe)
Nature délicate de l’information sur l’espèce
L’information concernant l’espèce est-elle de nature délicate? Non.
Historique du statut
COSEPAC : Espèce désignée « préoccupante » en avril 2018
Statut et justification de la désignation :
Statut recommandé : Préoccupante
Code alphanumérique : Sans objet
Justification de la désignation : Cette cicadelle, qui ne vole pas, a une capacité de dispersion limitée. Elle est restreinte à l’habitat de prairie de savane à chênes restant dans le sud du Manitoba, habitat qui a largement disparu de la province. L’espèce dépend d’une plante hôte, le sporobole à glumes inégales. À l’heure actuelle, l’espèce est présente dans huit sites, mais il est probable que d’autres sites seront trouvés. Les menaces actuelles et cumulatives incluent la conversion de l’habitat en terres agricoles et la succession d’espèces végétales indigènes et non indigènes suivant la lutte contre les incendies et le broutage excessif.
Applicabilité des critères :
Criterion A (déclin du nombre total d’individus matures) : sans objet.
Criterion B (aire de répartition peu étendue et déclin ou fluctuation) : sans objet. Correspond aux critères de la catégorie « espèce menacée », car la zone d’occurrence et l’IZO sont en dessous des seuils, mais le nombre soupçonné de localités dépasse probablement le seuil.
Criterion C (nombre d’individus matures peu élevé et en déclin) : sans objet
Criterion D (très petite population totale ou répartition restreinte) : sans objet.
Criterion E (analyse quantitative) : sans objet.
Résumé technique - population des plaines des Grands Lacs
Nom scientifique : Aflexia rubranura
Nom français : Cicadelle à queue rouge - Population des plaines des Grands Lacs
Nom anglais : Red-tailed Leafhopper - Great Lakes Plains Population
Répartition au Canada : Ontario
Données démographiques
- Durée d’une génération (généralement, âge moyen des parents dans la population)
- 1 an
- Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre total d’individus matures?
- Données insuffisantes
- Pourcentage estimé de déclin continu du nombre total d’individus matures sur [cinq ans ou deux générations].
- Données insuffisantes
- Pourcentage [observé, estimé, inféré ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [dix dernières années ou trois dernières générations].
- Données insuffisantes
- Pourcentage [prévu ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [dix prochaines années ou trois prochaines générations].
- Données insuffisantes
- Pourcentage [observé, estimé, inféré ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours de toute période de [dix ans ou trois générations] commençant dans le passé et se terminant dans le futur.
- Données insuffisantes
- Est-ce que les causes du déclin sont a) clairement réversibles et b) comprises et c) ont effectivement cessé?
- a. Non
b. Oui
c. Non - Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre d’individus matures?
- Inconnu. Un site aux États-Unis où il avait une forte abondance d’individus a été rééchantillonné plusieurs années après, et aucune fluctuation extrême n’a été notée.
Information sur la répartition
- Superficie estimée de la zone d’occurrence:
- 2 926 km2
- Indice de zone d’occupation (IZO) (Fournissez toujours une valeur établie à partir d’une grille à carrés de 2 km de côté:
- 116 km2
- La population totale est-elle « gravement fragmentée », c.-à-d. que plus de 50 % de sa zone d’occupation totale se trouve dans des parcelles d’habitat qui sont a) plus petites que la superficie nécessaire au maintien d’une population viable et b) séparées d’autres parcelles d’habitat par une distance supérieure à la distance de dispersion maximale présumée pour l’espèce?:
- a. Non. Leur capacité de dispersion limitée rend les populations capables de persister dans de très petites parcelles de leur plante hôte.
b. Oui. Leurs habitudes connues montrent qu’elles peuvent traverser une autoroute, mais pas repeupler des sites distants. - Nombre de « localités »* (utilisez une fourchette plausible pour refléter l’incertitude, le cas échéant) :
- 19
- Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] de la zone d’occurrence?:
- Oui, inféré
- Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] de l’indice de zone d’occupation?:
- Oui, inféré
- Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] du nombre de sous-populations?:
- Oui, inféré
- Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] du nombre de localités*?:
- Oui, inféré
- Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] de [la superficie, l’étendue ou la qualité] de l’habitat?:
- Oui, inféré
- Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de sous-populations?:
- Non
- Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de localités*?:
- Non
- Y a-t-il des fluctuations extrêmes de la zone d’occurrence?:
- Non
- Y a-t-il des fluctuations extrêmes de l’indice de zone d’occupation?:
- Non
*(Voir « Définitions et abréviations » sur le site Web du COSEPAC et International Union for Conservation of Nature (IUCN) (en anglais seulement) pour obtenir des précisions sur ce terme.)
Nombre d’individus matures dans chaque sous-population
Sous-populations (utilisez une fourchette plausible total nombre d’individus matures : Inconnu
Analyse quantitative
La probabilité de disparition de l’espèce à l’état sauvage est d’au moins [20 % sur 20 ans ou 5 générations, ou 10 % sur 100 ans] : Données insuffisantes
Menaces (réelles ou imminentes pour les populations ou leur habitat, de l’impact le plus élevé à l’impact le plus faible)
Un calculateur des menaces a-t-il été rempli pour l’espèce? Oui; selon les calculs, le niveau d’impact est moyen.
1.1 Zones résidentielles et urbaines – faible
2.3 Élevage de bétail – faible
3.2 Exploitation de mines et de carrières – faible
7.1 Incendies et suppression des incendies – faible
7.3 Autres modifications de l’écosystème – faible
Quels autres facteurs limitants sont pertinents?
- Spécificité de la plante hôte et de l’habitat
- Petite taille des sous-populations et isolement génétique
- Ennemis parasitaires naturels
- Vulnérabilité aux conditions météorologiques
- Capacité de dispersion
Immigration de source externe (immigration de l’extérieur du Canada)
- Situation des populations de l’extérieur les plus susceptibles de fournir des individus immigrants au Canada. :
- Mondialement en péril (G2); Illinois (en péril S2), Wisconsin (possiblement en péril S2?); Minnesota (vulnérable S3); immigration au Canada peu probable
- Une immigration a-t-elle été constatée ou est-elle possible? :
- Non, car 460 km séparent la population états-unienne et la population ontarienne les plus proches l’une de l’autre. Les adultes ne volent pas et les populations sont séparées par de l’habitat non convenable.
- Des individus immigrants seraient-ils adaptés pour survivre au Canada? :
- Possiblement. La plante hôte est la même, mais le climat est plus froid.
- Y a-t-il suffisamment d’habitat disponible au Canada pour les individus immigrants? :
- Possiblement. De l’habitat en apparence convenable semble actuellement inoccupé au Canada.
- Les conditions se détériorent-elles au Canada?+:
- Oui. De l’habitat est progressivement perdu à cause de la conversion pour d’autres usages, et de l’empiétement et de la succession naturelle des plantes indigènes et non indigènes.
- Les conditions de la population source se détériorent-elles?+:
- Inconnu
- La population canadienne est-elle considérée comme un puits?+:
- Peu probable, car l’espèce n’a pas la capacité de se disperser sur de longues distances. Les adultes ne volent pas et les populations sont séparées par de l’habitat non convenable.
- La possibilité d’une immigration depuis des populations externes existe-t-elle? :
- Non, car 460 km séparent la population états-unienne et la population ontarienne les plus proches l’une de l’autre. Les populations canadiennes les plus rapprochées (p. ex. l’unité désignable des Prairies) sont séparées par plus de 1 000 km. Les adultes ne volent pas et les populations sont séparées par de l’habitat non convenable.
+ Voir le tableau 3 (Lignes directrices pour la modification de l’évaluation de la situation d’après une immigration de source externe)
Nature délicate de l’information sur l’espèce
L’information concernant l’espèce est-elle de nature délicate? Non
Historique du statut
COSEPAC : Espèce désignée « préoccupante » en novembre 2017
Statut et justification de la désignation :
Statut recommandé : Préoccupante
Code alphanumérique : Sans objet
Justification de la désignation : Il s’agit d’une espèce qui ne vole pas, avec une capacité de dispersion limitée. Elle est restreinte aux habitats restants d’alvar dans les prairies et les savanes de l’île Manitoulin et des îles adjacentes, en Ontario. La seule plante hôte connue de l’espèce, le sporobole à glumes inégales, a une vaste aire de répartition, mais elle est également rare. L’espèce se trouve dans un petit nombre de sites menacés par les activités continues d’extraction d’agrégats, les incendies et la suppression des incendies, le pâturage du bétail et les utilisations récréatives.
Applicabilité des critères :
Criterion A (déclin du nombre total d’individus matures) : sans objet. Tendances des populations inconnues.
Criterion B (aire de répartition peu étendue et déclin ou fluctuation) : sans objet. Correspond presque aux critères de la catégorie « espèce menacée » B1ab(iii)+2ab(iii), car la superficie de la zone d’occurrence et l’IZO sont en dessous des seuils, il y a un déclin continu de la superficie, de l’étendue et de la qualité de l’habitat ainsi qu’un déclin prévu de la zone d’occurrence, mais l’espèce est probablement présente dans plus de 10 localités, et son aire de répartition n’est pas gravement fragmentée.
Criterion C (nombre d’individus matures peu élevé et en déclin) : sans objet. Données insuffisantes pour estimer le déclin du nombre total d’individus matures et des sous-populations.
Criterion D (très petite population totale ou répartition restreinte) : sans objet.
Criterion E (analyse quantitative) : sans objet. Données insuffisantes pour le calcul de l’analyse.
Préface
Historique du COSEPAC
Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d’une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale-provinciale sur la faune. Le Comité a été créé pour satisfaire au besoin d’une classification nationale des espèces sauvages en péril qui soit unique et officielle et qui repose sur un fondement scientifique solide. En 1978, le COSEPAC (alors appelé Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) promulguée le 5 juin 2003, le COSEPAC est un comité consultatif qui doit faire en sorte que les espèces continuent d’être évaluées selon un processus scientifique rigoureux et indépendant.
Mandat du COSEPAC
Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) évalue la situation, au niveau national, des espèces, des sous-espèces, des variétés ou d’autres unités désignables qui sont considérées comme étant en péril au Canada. Les désignations peuvent être attribuées aux espèces indigènes comprises dans les groupes taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons, arthropodes, mollusques, plantes vasculaires, mousses et lichens.
Composition du COSEPAC
Le COSEPAC est composé de membres de chacun des organismes responsables des espèces sauvages des gouvernements provinciaux et territoriaux, de quatre organismes fédéraux (le Service canadien de la faune, l’Agence Parcs Canada, le ministère des Pêches et des Océans et le Partenariat fédéral d’information sur la biodiversité, lequel est présidé par le Musée canadien de la nature), de trois membres scientifiques non gouvernementaux et des coprésidents des sous-comités de spécialistes des espèces et du sous-comité des connaissances traditionnelles autochtones. Le Comité se réunit au moins une fois par année pour étudier les rapports de situation des espèces candidates.
Définitions (2018)
- Espèce sauvage
- Espèce, sous-espèce, variété ou population géographiquement ou génétiquement distincte d’animal, de plante ou d’un autre organisme d’origine sauvage (sauf une bactérie ou un virus) qui est soit indigène du Canada ou qui s’est propagée au Canada sans intervention humaine et y est présente depuis au moins cinquante ans.
- Disparue (D)
- Espèce sauvage qui n’existe plus.
- Disparue du pays (DP)
- Espèce sauvage qui n’existe plus à l’état sauvage au Canada, mais qui est présente ailleurs.
- En voie de disparition (VD)
(Remarque : Appelée « espèce disparue du Canada » jusqu’en 2003.) - Espèce sauvage exposée à une disparition de la planète ou à une disparition du pays imminente.
- Menacée (M)
- Espèce sauvage susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitants ne sont pas renversés.
- Préoccupante (P)
(Remarque : Appelée « espèce en danger de disparition » jusqu’en 2000.) - Espèce sauvage qui peut devenir une espèce menacée ou en voie de disparition en raison de l'effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces reconnues qui pèsent sur elle.
- Non en péril (NEP)
(Remarque : Appelée « espèce rare » jusqu’en 1990, puis « espèce vulnérable » de 1990 à 1999.) - Espèce sauvage qui a été évaluée et jugée comme ne risquant pas de disparaître étant donné les circonstances actuelles.
- Données insuffisantes (DI)
(Remarque :Autrefois « aucune catégorie » ou « aucune désignation nécessaire ».) - Une catégorie qui s’applique lorsque l’information disponible est insuffisante (a) pour déterminer l’admissibilité d’une espèce à l’évaluation ou (b) pour permettre une évaluation du risque de disparition de l’espèce.
Remarque : Catégorie « DSIDD » (données insuffisantes pour donner une désignation) jusqu’en 1994, puis « indéterminé » de 1994 à 1999. Définition de la catégorie (DI) révisée en 2006.
Le Service canadien de la faune d’Environnement et Changement climatique Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du COSEPAC.
Description et importance de l’espèce sauvage
Nom et classification
Embranchement : Arthropoda (Arthropodes)
Classe : Insecta (Insectes)
Ordre : Hemiptera (Hémiptères)
Superfamille : Membracoidea (Membracoïdes)
Famille : Cicadellidae (Cicadellidés)
Sous-famille : Deltocephalinae (Deltocéphalinés)
Genre : Aflexia
Espèce : Aflexia rubranura (DeLong, 1935)
Le premier spécimen de cicadelle à queue rouge a été prélevé le 13 août 1934 au parc Evergreen, en Illinois, et a été décrit sous le nomFlexamia rubranura (DeLong, 1935). En 1958, la taxinomie a été révisée (Young et Beirne, 1958), et l’espèce est devenue la seule représentante du genre distinct et monotypique Aflexia (Oman, 1949). Aucune sous-espèce n’a été décrite (Maw et al., 2000).
Nom commun français : cicadelle à queue rouge.
Noms communs anglais : Bien qu’on y réfère généralement sous le nom Red-tailed Leafhopper, l’espèce est aussi connue sous les noms Red-tailed Prairie Leafhopper (voir par exemple WI DNR 2016) et Red-veined Prairie Leafhopper (voir par exemple USFWS, 2016; USDA, 2003). Les cicadelles et les espèces apparentées sont parfois appelées short-horned bugs (insectes à antennes courtes) en raison de leurs minuscules antennes ressemblant à des poils.
Spécimens types : L’holotype mâle, l’allotype femelle et les paratypes des deux sexes prélevés à Evergreen, en Illinois, sont conservés dans la collection de l’Institut de recherche sur les prairies (Prairie Research Institute) de la Commission d’histoire naturelle de l’Illinois (Illinois Natural History Survey) à Champaign, en Illinois (DeLong, 1935). L’un des paratypes femelles a été transféré à la Collection nationale canadienne d’insectes, d’arachnides et de nématodes (CNC), où il y est actuellement conservé (numéro d’identification du spécimen : 480574, prélevé le 23 août 1934).
Description morphologique
La cicadelle à queue rouge grandit et se développe par métamorphose incomplète. Après l’éclosion des œufs, les juvéniles (nymphes) ressemblent aux adultes et grandissent par une succession de mues à mesure qu’ils parviennent à maturité (voir Biologie).
Adultes
La cicadelle à queue rouge est une cicadelle (DeLong, 1935) de petite taille (longue de 3,0 à 3,2 mm). Les cicadelles et les espèces qui leur sont apparentées ont de minuscules antennes qui ressemblent à des poils. Comme les autres cicadellidés, la cicadelle à queue rouge a de longs tibias postérieurs très bien adaptés au saut, et de fines pièces buccales en forme de bec d’oiseau qui se prolongent jusqu’à l’arrière de la tête. L’espèce présente un polymorphisme alaire; la plupart des individus ayant les ailes antérieures réduites (brachyptères) et les ailes postérieures atrophiées ou absentes, ils sont incapables de voler. Toutefois, certaines femelles ont de longues ailes (Bouchard, 1997; Hamilton et Whitcomb, 2010) et peuvent potentiellement voler (voir Dispersion et migration).
Les deux sexes ont le corps jaune pâle à brun. Chez le mâle, la moitié postérieure des pygofers (pièces génitales mâles) sur le neuvième segment abdominal est rouge vif et exposée de manière évidente (voir la photo de couverture). Les adultes et les nymphes portent des marques caractéristiques depuis le sommet de la tête (vertex) jusqu’au bout de l’abdomen (clavus), qui consistent en une série de larges bandes transversales, une paire de points noirs sur le pronotum derrière les yeux et deux paires de taches situées près du milieu des ailes (figure 1). Quatre lignes noires longitudinales sont visibles sur l’abdomen, dont une paire proximale au centre, qui s’étend presque jusqu’à la pointe de l’abdomen; les deux autres lignes se trouvent chacune près du bord de l’abdomen, de part et d’autre du centre, et convergent à la pointe de l’abdomen. La face et la partie ventrale sont brun foncé à noires. Les pièces génitales des adultes servent de critère d’identification (voir Young et Beirne, 1958).

-
Description longue
Photo, en vue dorsale, d’une cicadelle à queue rouge adulte femelle au corps jaune pâle à brun. L’espèce porte une série de larges bandes transversales depuis le sommet de la tête jusqu’au bout de l’abdomen. Quatre lignes noires longitudinales sont visibles sur l’abdomen.
Nymphes
Les nymphes ont le corps de même forme que les adultes, mais elles sont plus petites et dépourvues d’ailes.
Œufs
Les œufs de la cicadelle à queue rouge n’ont pas fait l’objet d’une description.
Structure spatiale et variabilité des populations
La structure spatiale et la variabilité des populations de cicadelles à queue rouge n’ont pas fait l’objet d’études. Des populations disjointes de l’espèce sont présentes en Ontario et au Manitoba. Elles sont séparées par plus de 1 000 km d’habitat non convenable et sont à une distance d’au moins 460 km de la plus proche population connue des États-Unis, au Wisconsin.
L’aire de répartition canadienne de la cicadelle à queue rouge a été complètement ensevelie sous les glaciers de la dernière glaciation, le Wisconsinien, qui s’est terminée il y a environ 10 000 ans (Matthews, 1979). Le sporobole à glumes inégales [Sporobolus heterolepis (Gray)], la plante hôte de l’espèce (voir Cycle vital), est avant tout originaire de l’ouest et a possiblement étendu son aire de répartition en Ontario peu de temps après la déglaciation, permettant ainsi à la cicadelle à queue rouge d’étendre la sienne (Bouchard et al., 2001). Les vastes étendues de prairies d’alvar dominées par le sporobole à glumes inégales, comme celles qu’on trouve sur la petite île La Cloche (où la cicadelle à queue rouge est présente en Ontario), sont considérées comme semblables aux prairies périglaciaires continues qui existaient dans la région des Grands Lacs jusqu’à il y a 9 000 ans (Catling et Brownell, 1995). Présumément, si le sporobole à glumes inégales a permis la dispersion de la cicadelle à queue rouge à partir de l’ouest, alors sa présence était plus grande au Michigan qu’il ne l’est actuellement (Hamilton, comm. pers., 2017). Un scénario plus probable est que la cicadelle à queue rouge et le sporobole à glumes inégales habitaient déjà les prairies périglaciaires du sud de l’Ontario au moment de la déglaciation, et qu’elles ont progressé vers le nord à mesure que la calotte glaciaire fondait (Hamilton et Whitcomb, 2010).
On pense que la cicadelle à queue rouge a colonisé l’île Manitoulin, en Ontario, il y a au moins 9 000 ans, lorsque les lacs, dont les niveaux augmentaient, faisaient obstacle à la progression sur le continent (Lewis et Anderson, 1989; Hamilton, 1994). Les données génétiques laissent croire à une dispersion postglaciaire semblable depuis l’ouest pour la benoîte à trois fleurs (Geum triflorum), une autre plante de l’ouest qui présente des populations disjointes dans les alvars des Grands Lacs, dont l’île Manitoulin (Hamilton et Eckert, 2007).
Les sous-populations de cicadelles à queue rouge de l’Ontario et du Manitoba sont morphologiquement semblables, dépendent de la même plante hôte et ne présentent aucun signe connu de différenciation en sous-espèces. On ignore s’il existe une différenciation génétique significative dans les populations du Canada. La cicadelle à queue rouge a fait l’objet d’un codage à barres de l’ADN partiel à partir de trois spécimens : un de la population du Manitoba, un de celle de l’Illinois et un de celle de l’Ontario. Les données génétiques sont conservées dans la base de données Barcode of Life (Boldsystems, 2016). Les résultats du codage ne sont toutefois pas concluants. Straus (1994) a constaté une différenciation génétique entre cinq populations de cicadelles à queue rouge de l’Illinois par électrophorèse sur gel.
Unités désignables
La structure en deux unités désignables (UD) est proposée sur la base de la distinction biogéographique et de la nature disjointe de la répartition. Les populations du Manitoba se trouvent dans l’aire écologique nationale des Prairies (UD des Prairies, ci-après appelée « population des Prairies ») et les populations de l’Ontario se trouvent dans l’aire écologique nationale des plaines des Grands Lacs (UD des plaines des Grands Lacs, ci-après appelée « population des Grands Lacs ») (COSEWIC, 2017).
L’élément de preuve qui justifie le mieux le caractère distinct pour une structure en deux UD est la disjonction naturelle de l’aire de répartition géographique de l’espèce. L’aire de répartition canadienne de la cicadelle à queue rouge a été complètement ensevelie sous les glaciers de la dernière glaciation, au Wisconsinien, qui s’est terminée il y a environ 10 000 ans (Matthews, 1979). Les deux UD sont démographiquement et, par déduction, génétiquement disjoints depuis au moins 9 000 ans en raison de leurs tendances de dispersion postglaciaire distinctes. Les populations de l’Ontario et du Manitoba sont séparées par plus de 1 000 km d’habitat non convenable au Canada, et sont à une distance d’au moins 460 km de la plus proche population connue des États-Unis, au Wisconsin. L’espèce a une capacité de dispersion limitée (voir Biologie) et semble être associée à des types de milieux différents : au Manitoba, la cicadelle à queue rouge habite principalement les prairies de savane à chênes, et en Ontario, elle habite plutôt les prairies d’alvar (voir Habitat).
Quant au caractère important dans l’évolution, il y a des éléments de preuve qui témoignent de l’existence d’un patrimoine génétique qui, s’il venait à disparaître, ne serait probablement pas remplacé grâce à la dispersion naturelle. La cicadelle à queue rouge a persisté dans un environnement écologique unique à l’espèce, à savoir les alvars dans le sud de l’Ontario et les savanes à chênes au Manitoba, de telle sorte que des adaptations locales ont pu apparaître. Ces adaptations n’ont pas été étudiées. Si les sous-populations manitobaines ou ontariennes de la cicadelle à queue rouge venaient à disparaître, il y aurait une telle disjonction de la répartition qu’il est peu probable qu’une repopulation par des individus des États-Unis ou d’autres régions du Canada puisse avoir lieu. Un élément de preuve qui témoigne de l’incapacité de l’espèce à repeupler des sites éloignés est sa capacité de dispersion extrêmement limitée. Bien que des individus femelles ailés aient été observés, on n’en a jamais vu en vol. De plus, on ignore quelle proportion de la population présente la forme ailée (ce ne sont pas toutes les femelles qui se présentent sous cette forme). L’espèce a une capacité de dispersion très faible, probablement inférieure à 150 m par année. Aucune dispersion ne pourrait vraisemblablement avoir lieu entre ces deux régions.
Enfin, le sporobole à glumes inégales, la plante hôte, est présent de manière éparse entre les deux régions géographiques. La dispersion entre les parcelles connectées de la plante hôte étant limitée, la connectivité de la population l’est également.
Aucune sous-espèce de la cicadelle à queue rouge n’a été décrite à ce jour, et aucun signe de différenciation génétique n’a été observé : le codage à barres de l’ADN n’est pas concluant, et l’analyse génétique est incomplète. Les caractères héréditaires, dont la morphologie, la spécificité de la plante hôte et le comportement, sont en apparence semblables dans la population des Prairies, au Manitoba, et dans la population des plaines des Grands Lacs, en Ontario. Toutefois, ces caractères héréditaires particuliers n’ont pas fait l’objet d’études.
Importance de l’espèce
La cicadelle à queue rouge est une espèce particulièrement intéressante des points de vue scientifique et de la conservation de la faune du Canada. Elle est unique en raison de sa rareté et des milieux auxquels elle est associée (voir Statuts et classements non juridiques). Cette espèce est la seule représentante du genre Aflexia, un membre hors-norme de la plus grande tribu, Deltocephalini, de la plus grande sous-famille des Cicadellidés (Hamilton, comm. pers., 2017).
À l’échelle mondiale, le Canada renferme plus du tiers des sites où la présence de la cicadelle à queue rouge est connue. Les deux UD occupent des types de milieux en péril qui accueillent aussi un grand nombre d’autres taxons rares (Reschke et al., 1999; Brownell et Riley, 2000; Manitoba Conservation Data Centre, 2017). À l’instar d’autres cicadelles endémiques aux prairies néarctiques, la cicadelle à queue rouge est un bon modèle pour l’étude de l’histoire postglaciaire, et de la répartition des prairies canadiennes et de l’entomofaune qui les habite (Hamilton, 1984, 2005, 2014; Hamilton et Whitcomb, 2010).
Répartition
Aire de répartition mondiale
L’aire de répartition mondiale de la cicadelle à queue rouge s’étend depuis le sud-est du Manitoba jusqu’en Illinois, en passant par le Dakota du Sud, le Minnesota et le Wisconsin; elle englobe aussi l’île Manitoulin et les îles adjacentes, dans le sud de l’Ontario, où une population disjointe est présente (figure 2). L’aire de répartition de la cicadelle à queue rouge reflète la dispersion postglaciaire et la répartition de la plante hôte de l’espèce, le sporobole à glumes inégales (Bouchard et al., 2001; Hamilton, 1994, 2014).

-
Description longue
Carte de l’aire de répartition mondiale connue de la cicadelle à queue rouge, qui s’étend depuis le sud-est du Manitoba vers le sud, en passant par le Dakota du Sud, le Minnesota, le Wisconsin et l’Illinois. Une population disjointe est présente sur l’île Manitoulin et les îles adjacentes, dans le sud de l’Ontario. Les comtés sont codés par couleur selon que le taxon est présent, rare ou absent.
La cicadelle à queue rouge est répartie de façon éparse dans sa vaste aire de répartition. Lors du premier décompte des sites connus à l’échelle mondiale, 28 sites ont été enregistrés (Hamilton, 1995). Depuis, d’autres activités d’échantillonnage ont révélé qu’il y aurait moins de 100 sites à l’échelle mondiale (Hamilton, comm. pers., 2017).
À l’extérieur du Canada, on a observé la cicadelle à queue rouge dans des prairies reliques éparses de l’ensemble du Midwest des États-Unis. La présence de l’espèce est connue dans 7 comtés de l’ouest et du sud du Minnesota (MN DNR, 2016), ainsi qu’à au moins 34 sites dans 13 comtés du sud du Wisconsin (WI DNR, 2011), mais elle pourrait avoir disparu du comté de Columbia (WI DNR, 2016; NatureServe, 2016). Elle a été observée dans six comtés du nord-est de l’Illinois, mais pourrait avoir disparu du comté de McHenry (INHS, 2016; Nyboer et al., 2006; NatureServe, 2016). La cicadelle à queue rouge a aussi été observée dans un comté près de Sisseton, dans l’est du Dakota du Sud (CNC, 2016; NatureServe, 2016), mais son statut actuel y est inconnu. L’espèce n’a jamais été observée au Michigan (Cuthrell, comm. pers., 2016; MNFI, 2016), y compris à l’île Drummond (p. ex. dans les plaines Maxton), et ce, malgré les relevés ciblant les cicadelles effectués dans de grandes parcelles de sporobole à glumes inégales en 2014 (Bess, comm. pers., 2016).
La superficie approximative de l’aire de répartition mondiale (le plus petit polygone convexe) des populations des États-Unis est de 192 593 km2. Si on tient compte des plus petits polygones convexes calculés séparément pour la population du Manitoba, celle de l’Ontario et celles des États-Unis, environ 3,1 % de l’aire de répartition mondiale de l’espèce serait au Canada.
Aire de répartition canadienne
L’aire de répartition canadienne de la cicadelle à queue rouge comprend 27 sites : 8 sites dans le sud du Manitoba (UD de la population des Prairies) et 19 sites dans le centre de l’Ontario (population des plaines des Grands Lacs) (tableau 1). Un site est défini comme une parcelle d’habitat séparée d’autres parcelles par au moins 1 km d’habitat non convenable (où la plante hôte n’est pas présente). À l’échelle mondiale, environ un tiers des sites connus où l’espèce est présente sont situés au Canada.
Province | Nom du site | Première mention (année) | Mention la plus récente | Notes |
---|---|---|---|---|
Manitoba | Grosse Isle, triangle de virage du chemin de fer | Hamilton (1991) | Hamilton (1994) | Prairie relique en bordure d’une voie ferrée et d’une route (figures 7 et 8) |
Manitoba | Oak Point | Hamilton (1975) | Hamilton (1981) | Prairie relique, 4,8 km au sud, près d’une tour radio |
Manitoba | Saint‑Ambroise, 7 km vers l’est | Hamilton (1991) | Hamilton (1991) | Prairie relique, 22 km à l’ouest‑nord‑ouest de Woodlands, du côté nord de la route 411 |
Manitoba | Saint‑Ambroise, 9 km vers l’est | Hamilton (1991) | Hamilton (1991) | Prairie relique |
Manitoba | Saint-Laurent, 8 km au sud de la municipalité | Hamilton (1991) | Hamilton (1991) | Prairie relique, à 2 km au sud du chemin Twin Lakes Beach (zone de gestion de la faune de Lake Francis) (figure 6). |
Manitoba | Stony Mountain, 12 km vers le nord | Hamilton (1991) | Hamilton (1991) | Savane de chênes relique |
Manitoba | Wapah, 10 km à l’est de la municipalité | Hamilton (1991) | Hamilton (1991) | Savane de chênes relique |
Manitoba | Winnipeg, champ de tir Saint‑Charles | Roughley (2000) | Roughley (2003?) | Prairie relique située dans le bloc B. Le site a été surveillé pendant plusieurs années. |
Ontario | Route sur digue de l’île Barrie, 10 km à l’ouest de Gore Bay | Hamilton (1991) | Foster (2016) | À proximité de la baie Rozels, au sein du complexe d’alvar « Foxy-Gore Bay Airport -Rozel’s Bay » (Foxy − aéroport de Gore Bay‑Manitoulin − baie Rozels) décrit par Brownell et Riley (2000). |
Ontario | Île Barrie, North Line Road | Foster (2016) | Foster (2016) | Nouveau site le long de l’emprise de la route (figure 9). |
Ontario | Extrémité ouest de l’île Barrie (20 km à l’ouest de Gore Bay) |
Hamilton (1991) | Foster (2016) | Bordure de route échantillonnée en 2016, à environ 500 m de l’emplacement du site d’alvar échantillonné précédemment, soit le « Site 38, W extremity Barrie Island » (site 38, extrémité ouest de l’île Barrie) décrit par Bouchard et al. (2001). |
Ontario | Baie Bélanger Est | Harris (2016) | Harris (2016) | Nouveau site d’alvar situé à environ 2 km à l’est du « Site #42 Belanger Bay » (site 42, baie Bélanger) où Bouchard et al. (2001) ont fait un relevé qui n’a pas permis de détecter l’espèce. |
Ontario | Île Goat | Hamilton (1972) | Foster (2016) | Comprend plusieurs sites de relevé situés à moins de 1 km les uns des autres, notamment le « Site 29, Goat Island, 1 km E Little Current » (site 29, île Goat, 1 km à l’est de Little Current) décrit par Hamilton (1990) et le « Site 35 Goat Island » (site 35, île Goat) décrit par Bouchard et al. (2001). |
Ontario | Aéroport de Gore Bay‑Manitoulin | Foster (2016) | Foster (2016) | Nouveau site de prairie d’alvar au sein du complexe d’alvar de « Foxy-Gore Bay Airport -Rozel’s Bay » (Foxy − aéroport de Gore bay‑Manitoulin − baie Rozels) décrit par Brownell et Riley (2000). |
Ontario | Gore Bay, 10 km au sud‑ouest de la municipalité | Bouchard (1996) | Bouchard (1996) | Même site que le « Site 3 Bur Oak grassland savanna alvar » (site 3, savane de chêne à gros fruits de type alvar) décrit par Bouchard (1996) et le « Site 36, 10 km SW Gore Bay » (site 36, 10 km au sud‑ouest de Gore Bay) décrit par Bouchard et al. (2001). Les coordonnées indiquées par Bouchard plaçaient ce site sur le côté est de la route 540, à moins de 1 km de l’endroit où des cicadelles à queue rouge ont été collectées dans la parcelle Kip Fleming, du côté ouest de la route 540 en 2016. |
Ontario | Grande île La Cloche | Hamilton (1989) | Hamilton (1989) | Il s’agit du « Site 30, Great La Cloche I Nature Preserve, 5 km E Little Current » (site 30, réserve naturelle de la Grande île La Cloche, 5 km à l’est de Little Current) décrit par Hamilton (1990). Ce site est plutôt situé à environ 9 km à l’est du pont menant à Little Current (Hamilton, comm. pers., 2016) et il est bien représenté à la figure 9 (Hamilton, 2014). Il s’agit du même site que le « Site 40, Great La Cloche Island, 5 km E Little Current » (site 40, Grande île La Cloche, 5 km à l’est de Little Current) et que le « Site 41, same, 8 km further » (site 41, idem, situé 8 km plus loin) décrit par Hamilton (1994), ainsi que le « Site 33, Great La Cloche Is., 13 km Little Current » (site 33, Grande île La Cloche, 13 km à l’est de Little Current) et le « Site 34, Great La Cloche Is., 13 km E Little Current » (site 34, Grande île La Cloche, 13 km à l’est de Little Current) décrits par Bouchard et al. (2001). Les coordonnées de ces deux derniers sites sont erronées. |
Ontario | Grande île La Cloche, 2,6 km à l’est de Little Current | Harris (2016) | Harris (2016) | Nouveau site d’alvar situé à proximité du bord de la route, à environ 2,6 km à l’est du pont menant à Little Current, près d’un point d’arrêt avec des tourniquets. |
Ontario | Parcelle Kip Fleming, 10 km au sud‑ouest de Gore Bay | Foster (2016) | Foster (2016) | Nouveau site de savane de chênes de type alvar, aussi appelé la prairie Foxy (ou Foxey) (Brownell et Riley, 2000). Il est situé environ au même endroit que le « Site 31, 7 km NE Evansville, Ont. Oak savanna along Hwy 540 » (site 31, 7 km au nord‑est d’Evansville, Ont., savane de chênes le long de la route 540) décrit par Hamilton (1990), où l’espèce n’a pas été observée. |
Ontario | Péninsule La Cloche, dans la zone de manœuvre pour chasse‑neige | Foster (2016) | Foster (2016) | Nouveau site le long de la réserve routière du côté ouest de la route 6, situé à environ 850 m au nord du pont menant à la Grande île La Cloche. Ce site s’étend probablement jusqu’à la Première Nation de Whitefish River, qui y est adjacente. |
Ontario | Petite île La Cloche | Hamilton (1989) | Hamilton (1989) | Ce site ne figure pas dans les travaux de Hamilton (1990). Il s’agit du même site que le « Site 42, Little La Cloche Island » (site 42, Petite île La Cloche) décrit par Hamilton (1994), bien représenté dans la figure 9 (Hamilton, 2014). Certaines étiquettes de spécimens provenant de la Collection nationale canadienne d’insectes, d’arachnides et de nématodes (CNC) décrivent cet endroit comme étant le site « Great La Cloche Island, 18 km E of Little Current » (Grande île La Cloche, 18 km à l’est de Little Current), ce qui est une erreur. |
Ontario | Réserve naturelle provinciale Misery Bay (partie est) | Foster (2016) | Foster (2016) | Nouveau site d’alvar du côté ouest de la baie Misery |
Ontario | Parc provincial Misery Bay (partie ouest) | Bouchard (1996) | Foster (2016) | Même site que le « Site 40, Misery Bay » (site 40, baie Misery) décrit par Bouchard et al. (2001). Il est situé dans le polygone n’ayant jamais fait l’objet de relevés au sein du « Site 32, Misery Point » (site 32, pointe Misery) décrit par Hamilton (1990). |
Ontario | North Channel Drive, à l’ouest de Little Current | Foster (2016) | Foster (2016) | Nouveau site le long de l’emprise de la route et adjacent à l’alvar pâturé |
Ontario | 2,5 km à l’ouest de la pointe Portage | Harris (2016) | Harris (2016) | Nouveau site d’alvar à l’ouest de la baie Portage |
Ontario | Baie Sand | Foster (2016) | Foster (2016) | Nouveau site le long de l’emprise de la route et de l’alvar adjacent, à plus de 1 km de tout autre site connu. |
Ontario | Baie Sand, chemin d’accès | Foster (2016) | Foster (2016) | Nouveau site en bordure de la réserve routière et de l’alvar adjacent, situé dans le polygone n’ayant jamais fait l’objet de relevés du « Site 32, Misery Point » (site 32, pointe Misery) décrit par Hamilton (1990). |
Ontario | Baie South, 19 km au sud‑ouest de Wikwemikong | Hamilton (1988) | Hamilton (1988) | Situé le long d’une crête de calcaire ayant fait l’objet d’un relevé infructueux en 2016 (Harris, obs. pers.). |
Population des Prairies
La population de cicadelles à queue rouge du Manitoba est présente dans une prairie et une savane de chêne à gros fruits (Quercus macrocarpa) reliques situées dans une bande étroite s’étendant de Winnipeg à Wapah (figure 3). L’espèce n’est pas spécifiquement associée à l’habitat d’alvar dans cette portion de son aire de répartition.

-
Description longue
Carte montrant les occurrences connues de la cicadelle à queue rouge au Manitoba et les autres sites d’échantillonnage de cicadelles où l’espèce n’a pas été observée par rapport à la répartition du sporobole à glumes inégales et à la répartition historique de l’habitat de savane de chênes à gros fruits.
Population des plaines des Grands Lacs
La population de cicadelles à queue rouge de l’Ontario est présente dans des milieux d’alvar sur l’île Manitoulin, l’île Goat, la Grande île La Cloche et la Petite île La Cloche (figure 4). L’espèce est probablement présente dans de l’habitat convenable à d’autres sites de l’île Manitoulin ou des îles adjacentes qui n’ont jamais fait l’objet de relevés et qui abritent le sporobole à glumes inégales (figure 4).

-
Description longue
Carte montrant les occurrences connues de la cicadelle à queue rouge en Ontario et les sites de relevé infructueux sur l’île Manitoulin et les îles à proximité par rapport à la répartition connue de la plante hôte (sporobole à glumes inégales).
Zone d’occurrence et zone d’occupation
La zone d’occurrence de la population des Prairies, au Manitoba, est de 3 146 km2, et l’indice de zone d’occupation (IZO) est de 28 km2 (7 carrés de quadrillage de 2 km × 2 km). Si d’autres activités de recherche étaient menées, l’IZO de cette population augmenterait probablement, mais, en raison du faible nombre de sites connus, de la capacité de dispersion limitée de l’espèce et de la fragmentation de l’habitat restant, la superficie resterait probablement inférieure à 500 km2. Il serait possible que la zone d’occurrence augmente si d’autres relevés étaient effectués, mais l’étendue de la savane de chêne à gros fruits est limitée dans le sud du Manitoba.
La zone d’occurrence de la population des plaines des Grands Lacs, en Ontario, est de 2 926 km2, et l’IZO est de 116 km2 (29 carrés de quadrillage de 2 km × 2 km). Si d’autres activités de recherche étaient menées, l’IZO de cette population augmenterait probablement, surtout sur l’île Manitoulin et les îles qui y sont associées. Si on se fie à la répartition connue du sporobole à glumes inégales sur le territoire de la population des plaines des Grands Lacs, l’IZO de la cicadelle à queue rouge pourrait être de deux à trois fois supérieur à sa valeur actuelle. Par ailleurs, la zone d’occurrence pourrait augmenter si d’autres activités de recherche étaient menées.
Activités de recherche
La première mention canadienne de la cicadelle à queue rouge a été enregistrée en 1972 sur l’île Goat, en Ontario, et sa plante hôte a été identifiée la même année (Hamilton, 1995; Hamilton, comm. pers., 2016). Au Manitoba, la première mention a été consignée à Oak Point en 1981 (Hamilton, 1995; Hamilton, comm. pers., 2016).
De vastes activités de recherche ciblant les cicadelles de prairie, notamment la cicadelle à queue rouge, ont été menées au Canada (en Ontario, dans les Prairies et ailleurs) ainsi qu’aux États-Unis (figure 5) (Hamilton, 1995, 2014). Selon Hamilton (2014), qui a résumé les activités de recherche canadiennes ciblant les cicadelles de prairie, toutes les prairies canadiennes ont été échantillonnées adéquatement, sauf dans le district de Rainy River, dans le nord-ouest de l’Ontario.

-
Description longue
Carte montrant la couverture de l’échantillonnage des cicadelles dans les Prairies et d’autres sites de prairies par K.G.A. Hamilton, R.F. Whitcom et H.H. Ross de 1962 à 2006.
Lors des relevés de la cicadelle à queue rouge ainsi que d’autres cicadelles de prairie au Canada, on a utilisé une combinaison de méthodes, mais la plupart des activités de recherche réalisées visaient à déterminer la présence ou l’absence de cicadelles dans les différents sites plutôt qu’à estimer la taille de la population. Selon Hamilton (2014), il faut généralement 100 passages avec un filet fauchoir pour caractériser adéquatement la communauté de cicadelles d’un site de prairie. Toutefois, l’aspect distinctif de la plante hôte de la cicadelle à queue rouge facilite les relevés ciblant celle-ci (figure 9). Par conséquent, si la plante hôte est présente et que l’habitat semble convenable, on peut confirmer la présence de la cicadelle à queue rouge en effectuant beaucoup moins que 100 passages avec un filet fauchoir (Foster, comm. pers., 2016; Harris, comm. pers., 2016).
Activités de recherche pour la population des Prairies
En 2017, de vastes activités de recherche ont eu lieu dans 23 vestiges de prairie du Manitoba abritant la cicadelle à queue rouge. Pendant ces relevés, des cicadelles ont été collectées, mais il n’y a eu aucune mention de la cicadelle à queue rouge à ces sites (Wrigley, comm. pers., 2018). Au moins 23 sites distincts ont été échantillonnés, certains plus d’une fois, pendant une durée minimale de 15 minutes par site. Deux de ces sites font partie de la zone générale où se trouvent des sites connus de la cicadelle à queue rouge (p. ex. les sites à proximité de Winnipeg et le site près de Saint-Laurent). Parmi ces 23 sites, on retrouve : Rennie Ouest; la route Lewis, près de la route 15; le parc La Barriere, à Winnipeg Sud (échantillonné plusieurs fois); la route Julius, près de la route 44, à 3 km à l’est de Seddons Corner; le parc provincial de Spruce Woods (échantillonné plusieurs fois); la réserve de Stony Mountain Prairie; le centre d’interprétation Pembina Valley d’A Rocha; le parc provincial de Birds Hill; le sud de la Gimli, au sud du ruisseau Willow; le canal de drainage Fish Lake dans la région d’Entre-les-Lacs, propriété de Conservation de la nature Canada; le parc provincial de Camp Morton; l’alvar de la zone de gestion de la faune de Clematis, à 8 km au nord-ouest d’Inwood; l’alvar de Marble Ridge, près de la route 325, à 3,2 km au sud et à 16 km à l’ouest de Hodgson; le sentier Agassiz dans la réserve de prairie à herbes longues; les étangs Kenton, à Winnipeg Sud; la ville d’Oak Lake; le terrain Jiggins Bluff, propriété de Conservation de la nature Canada, à 17 km au sud d’Oak Lake; la montagne Routledge Sandhills, à 1 km au sud et à 6 km à l’ouest d’Oak Lake; la pointe Cherry, près du lac Oak; la région à 2,7 km au sud de Saint-Laurent; la zone de gestion de la faune de Portage Sandhills, à 1,5 km au sud-ouest du terrain d’aviation de Southport; Zhoda (Wrigley, comm. pers., 2018).
Avant les relevés de 2017, plus de 70 sites de prairie du sud du Manitoba ainsi que d’autres sites du sud-est de la Saskatchewan ont fait l’objet de relevés ciblant les cicadelles de prairie, dont la cicadelle à queue rouge (Hamilton, 2005, 2014) (figure 3). Au moins 65 de ces sites se trouvent dans l’aire de répartition approximative du sporobole à glumes inégales et comprennent les sites de Stuartburn, de Tolstoi et de Gardenton (Hamilton, 1995), à proximité de la réserve naturelle des prairies à herbes longues de Conservation de la nature Canada. On a échantillonné les sites de prairie du Manitoba au moyen d’un filet fauchoir pendant au moins 30 minutes. La durée d’échantillonnage de terrains inclinés, plus laborieux, était habituellement deux fois plus longue (Hamilton, 1994, 1995).
Hamilton (2005) n’a observé aucune cicadelle à queue rouge sur des sporoboles à glumes inégales dans 13 sites se trouvant à l’ouest de la vallée de la rivière Rouge au Dakota du Nord, dans l’ouest du Manitoba et dans l’est de la Saskatchewan, et ce, même si la végétation était abondante dans 5 de ces sites. Aucune cicadelle à queue rouge n’a été répertoriée dans les prairies d’herbes hautes reliques du sud de Winnipeg (Hamilton, 2005), bien que le sporobole à glumes inégales soit présent dans la partie du sud du Manitoba constituée de prairie (Friesen, comm. pers., 2016). Au moins quatre de ces sites semblent convenir à l’espèce si l’on se fie à la présence de la cicadelle Memnonia panzer, qui lui est sympatrique dans d’autres sites du Manitoba et de l’Ontario et qui, elle aussi, est incapable de voler et dépend du sporobole à glumes inégales (Hamilton, 1994, 2005).
Des collectes d’insectes plus générales effectuées par des entomologistes et des naturalistes ont eu lieu dans une grande partie des savanes de chênes, des prairies d’herbes hautes et des alvars du Manitoba, régions ciblées en raison de leur faune unique. Même si ces relevés ne sont pas quantitatifs, la cicadelle à queue rouge est susceptible d’avoir été collectée, puis conservée dans un musée (p. ex. le musée du Manitoba, la Roughley Entomology Collection de l’Université du Manitoba, le Royal Saskatchewan Museum et la Collection nationale canadienne d’insectes, d’arachnides et de nématodes [Ottawa]). En 2017, un bioblitz ciblant les invertébrés de prairie a été effectué dans des milieux d’alvar de la région d’Entre-les-lacs, au Manitoba (près d’Hodgson) (Canadian Wildlife Federation, 2018). Bien qu’au Manitoba la cicadelle à queue rouge ne soit pas une espèce spécialiste de l’habitat d’alvar, on considère que les activités de recherche qui y sont effectuées pourraient détecter l’espèce. Toutefois, aucune mention de l’espèce n’a été enregistrée durant le bioblitz (Canadian Wildlife Federation, 2018).
Au Manitoba, certains sites connus occupés par la cicadelle à queue rouge n’ont pas fait l’objet de relevés depuis plus de deux décennies (tableau 1). Toutefois, si l’habitat demeure de qualité, la cicadelle à queue rouge est probablement encore présente dans ces sites puisque l’espèce n’est pas réputée se disperser ou se propager rapidement à l’échelle d’un habitat ni subir des fluctuations extrêmes de ses effectifs. Les coordonnées GPS associées à ces sites sont imprécises (p. ex. la personne responsable du relevé n’a pas noté les coordonnées GPS lorsqu’elle se trouvait dans ces sites) (figure 3), mais l’on pourrait déduire les zones générales recensées grâce à des images aériennes, à une comparaison avec les résultats de la personne ayant effectué le relevé et à l’information récente sur la qualité de l’habitat de trois de ces zones générales. En dépit du temps qui s’est écoulé depuis les derniers relevés, il est présumé que la cicadelle à queue rouge est présente dans ces sites.
- La zone de gestion de la faune de Lake Francis est soumise à une fenaison fréquente, et l’on considère qu’elle comprend de la prairie d’herbes hautes de grande qualité (Morgan, comm. pers., 2018).
- Dans la région de Saint-Laurent, il reste encore de l’habitat de prairie de bonne qualité, mais il s’agit majoritairement de propriétés privées qui ne sont pas gérées pour leurs caractéristiques prairiales.
- On considère aussi que l’habitat du champ de tir Saint-Charles est de grande qualité.
- Il existe de possibles parcelles de prairie restantes en bordure de portion de la voie ferrée reliant Winnipeg au lac Manitoba (secteur Narrows), et même au-delà. La prairie la plus importante se trouve juste au sud de Gordon, directement après la route périphérique de Winnipeg, au nord-ouest de la route 6 (Morgan, comm. pers., 2018). Ces parcelles de prairie ont fait l’objet de brûlages dirigés à deux reprises depuis 2012; les deux fois, on a assuré le maintien de zones non brûlées tenant lieu de refuges (Morgan, comm. pers., 2018). La majorité de l’habitat restant, composé en grande partie de prairie située en bordure de voies ferrées abandonnées, se dégrade rapidement à cause de perturbations, d’espèces végétales non indigènes et de l’absence de feux (Morgan, comm. pers., 2018).
Activités de recherche pour la population des plaines des Grands Lacs
En 2016, les relevés effectués aux fins du présent rapport de situation portaient principalement sur des sites en Ontario et visaient à déterminer la présence ou l’absence de l’espèce dans ces sites; la durée d’échantillonnage dans chaque site variait de 5 à 160 minutes, selon la taille du site, le nombre de sporoboles à glumes inégales et l’abondance de la cicadelle à queue rouge (Foster, comm. pers., 2016; Harris, comm. pers., 2016). Le nombre de passages du filet fauchoir n’a pas été consigné, mais, de façon générale, au moins 100 passages ont été effectués, sauf dans les cas où la présence de l’espèce a pu être confirmée en menant moins d’activités de recherche ou lorsque la superficie du site était inférieure à 1 ha. Au total, quelque 22 heures de relevé ont été effectuées dans 24 sites de l’île de Manitoulin ou des environs du 24 au 27 juillet 2016 (tableau 1). On a confirmé la présence de l’espèce dans 15 sites, dont 9 nouveaux. La majorité de l’habitat facilement accessible et de grande qualité de l’île Manitoulin a été recensée à au moins une reprise, mais il reste encore de nombreuses parcelles de sporobole à glumes inégales n’ayant fait l’objet d’aucun relevé, notamment sur des terrains privés ou des sites seulement accessibles par bateau.
De 1988 à 1997, on a échantillonné 51 sites d’alvar en Ontario, dans l’État de New York, au Wisconsin, en Ohio et dans nord du Michigan au moyen d’une combinaison de méthodes (Bouchard et al., 2001) (voir Activités et méthodes d’échantillonnage). On a notamment échantillonné les sites suivants : la plaine de Napanee (n = 8), la plaine Smith Falls (n = 2), la plaine de Carden (n = 2) et la péninsule Bruce (n = 15), ainsi que 13 sites sur l’île Manitoulin et les îles adjacentes. Aucune cicadelle à queue rouge n’a été répertoriée sur la partie continentale de l’Ontario, malgré l’échantillonnage répété d’alvars, dont certains comprenaient de grandes parcelles de sporobole à glumes inégales (p. ex. alvar de Burnt Lands/Ramsay, Point Anne, cap Cabot, pointe Prairie et baie Dorcas) (Bouchard et al., 2001; Hamilton, 1991; Hamilton, comm. pers., 2017). Sur 40 sites d’alvar recensés en Ontario (Bouchard, 1998; Bouchard et al., 2001), 10 ont été échantillonnés de la mi-mai à la mi-septembre, en 1996 et 1997, au moyen de filets fauchoirs et de pièges (pièges à fosse, bacs jaunes, pièges Malaise et pièges-écrans). On a échantillonné les 30 autres sites d’alvar en Ontario entre 1988 et 1996, en passant le filet fauchoir pendant 30 à 90 minutes par visite, la plupart des sites ayant été visités au moins une fois en juin et en août (Bouchard et al., 2001). Les sites de prairie en Ontario ont été échantillonnés de façon semblable, au moyen d’un filet fauchoir, pendant au moins 30 minutes, et habituellement 60 minutes dans le cas des sites inclinés, plus difficiles à échantillonner (Hamilton, 1994, 1995). La figure 6 illustre les sites d’échantillonnage de la cicadelle à queue rouge (et d’autres cicadelles de prairie ou d’alvar) en Ontario dans l’aire de répartition connue du sporobole à glumes inégales.

-
Description longue
Carte montrant les principaux sites de relevé de la cicadelle à queue rouge et d’autres cicadelles de prairie ou d’alvar en Ontario par rapport à la répartition connue de la plante hôte (sporobole à glumes inégales).
Si son habitat demeure intact, la cicadelle à queue rouge peut persister dans de petites parcelles d’habitat. C’est notamment le cas sur l’île Goat, près de Little Current, en Ontario, où l’espèce persiste depuis plus de 40 ans (la première mention date de 1975) et vraisemblablement depuis 9 000 ans, soit depuis qu’elle a été isolée après la hausse du niveau des lacs.
Dans le nord-ouest de l’Ontario, Ingolf est le seul site connu abritant le sporobole à glumes inégales, bien que de nombreux relevés botaniques aient été réalisés dans des prairies et des savanes de chêne à gros fruits reliques (données sur les activités de recherche du ministère des Richesses naturelles et des Forêts de l’Ontario; données sur les activités de recherche de Northern Bioscience). La prairie d’herbes hautes restante la plus importante du nord-ouest de l’Ontario est située au sein du lieu historique national de Kay-Nah-Chi-Wah-Nung (Manitou Mounds), dans le district de Rainy River, mais le sporobole à glumes inégales n’y est pas présent, et aucune cicadelle à queue rouge n’a été observée lors des activités de recherche de cicadelles utilisant des filets fauchoirs et des pièges (Harris et Foster, 2005).
Dans le sud de l’Ontario, la cicadelle à queue rouge n’a pas été observée dans d’autres alvars ou prairies reliques ayant fait l’objet de relevés ciblant les cicadelles. Il est peu probable que l’espèce soit présente dans le nord-ouest de l’Ontario en raison de la quasi-absence de sa plante hôte. Des relevés botaniques étendus ont été menés dans les prairies reliques du nord-ouest de l’Ontario, mais le seul site connu abritant le sporobole à glumes inégales se trouve le long de la voie ferrée près d’Ingolf, à la frontière séparant l’Ontario et le Manitoba (NHIC, 2016; Oldham, comm. pers., 2016), où l’espèce pourrait être adventice. L’aire de répartition de cette plante n’est pas connue entre la prairie Ojibway et l’île Walpole, toutes deux situées dans l’extrême sud-ouest de l’Ontario (Hamilton, 1991; NHIC, 2016) (figure 2).
Le sporobole à glumes inégales est plus largement réparti que la cicadelle à queue rouge (figure 2), et la présence de la première n’assure pas la présence de la deuxième. Le sporobole à glumes inégales est présent (et abondant dans au moins quelques sites) dans l’ouest du Manitoba, dans l’est de la Saskatchewan et à l’ouest de la vallée de la rivière Rouge, au Dakota du Nord, mais aucune la cicadelle à queue rouge n’a été observée dans ces régions (Hamilton, 2005). De même, l’espèce n’a jamais été observée au sud de la savane de chênes aux États-Unis, et ce, même si le sporobole à glumes inégales y est présent (figure 2). Des relevés ciblés n’ont pas permis d’observer la cicadelle à queue rouge dans la péninsule Bruce ou ailleurs dans la partie continentale du sud de l’Ontario, et ce, malgré la présence occasionnelle de sa plante hôte et de la cicadelleMemnonia panzeri (Hamilton, 2000, 2014). La cicadelle à queue rouge n’a jamais été observée au Québec. Le sporobole à glumes inégales se rencontre au Québec, mais elle y est considérée comme rare (S3) (NatureServe, 2016) et restreinte à l’extrême sud de la province, le long de la frontière avec l’Ontario (University of Saskatchewan, 2017).
Au Musée canadien de la nature (Ottawa), une étude de spécimens de référence du sporobole à glumes inégales (Sporobolus heterolepis) a été réalisée afin de déterminer s’il était possible de détecter la présence de cicadelles monophages ou de cicatrices de ponte laissées par la cicadelle à queue rouge (Light, 2018). Aucun élément de preuve n’était visible sur les spécimens, et il a donc été conclu que, tant que le site de ponte n’est pas localisé sur la plante, il est difficile de savoir où rechercher des éléments de preuve de la présence de l’espèce (Light, 2018).
Habitat
Besoins en matière d’habitat
La cicadelle à queue rouge se nourrit exclusivement de sporoboles à glumes inégales (famille des Poacées), ce qui la rend dépendante des habitats ouverts qui abritent cette plante. L’insecte n’a pas été observé sur toutes les plantes hôtes des sites occupés et n’était pas présent dans tous les sites renfermant le sporobole à glumes inégales dans l’aire de répartition canadienne de cette plante. La dispersion postglaciaire, la perte ou la dégradation d’habitat, la dynamique des métapopulations et/ou les préférences en matière de microhabitat non documentées influent sans doute sur l’abondance et la répartition de la cicadelle à queue rouge (voir Facteurs limitatifs).
Population des Prairies
Au Manitoba, la cicadelle à queue rouge est habituellement observée sur des sporoboles à glumes inégales qui poussent dans des parcelles de savane de chêne à gros fruits relique, plutôt que dans de véritables prairies d’herbes hautes (Hamilton, 2005). Une savane est une formation végétale ouverte (couverture arborée de moins de 50 %) où l’on retrouve des arbres dispersés ainsi que des graminées et d’autres espèces végétales prairiales (figure 7 et figure 8). La savane de chêne à gros fruits est plutôt répandue dans le sud du Manitoba, s’étendant du lac Manitoba jusqu’à la frontière avec les États-Unis, dans des sols tant peu profonds que profonds. Cependant, cet habitat n’est plus continu à cause de sa conversion en terres agricoles dans le passé; d’ailleurs, la cicadelle à queue rouge n’a pas été observée au sud de Winnipeg. De même, l’espèce est absente au sud de la savane de chênes aux États-Unis, malgré la présence du sporobole à glumes inégales, ce qui donne aussi à penser que la cicadelle à queue rouge est plus caractéristique de la savane de chêne à gros fruits que des véritables prairies d’herbes hautes (Hamilton, 2005).

-
Description longue
Photo d’une prairie indigène typique de la zone de gestion de la faune de Lake Francis, au Manitoba, où des cicadelles à queue rouge ont été collectées vers 1991.

-
Description longue
Photo d’une petite parcelle de prairie dégradée près d’une emprise ferroviaire à Grosse Isle, au Manitoba, où abondaient les cicadelles à queue rouge et les sporoboles à glumes inégales vers 1994.

-
Description longue
Photo d’un habitat d’alvar typique dans la réserve naturelle provinciale Misery Bay, en Ontario, où des cicadelles à queue rouge ont été observées dans des touffes de sporobole à glumes inégales.
Au Manitoba, l’alvar est un sous-ensemble d’habitat de savane qu’on ne trouve que dans quelques parcelles entre le lac Manitoba et le lac Winnipeg. La répartition de cet habitat n’a probablement jamais été plus étendue. Un alvar est toujours associé à des sols peu profonds recouvrant un substratum rocheux de calcaire et peut abriter divers types de végétation. La végétation de savane peut être présente dans un alvar, et un alvar et une savane peuvent se chevaucher, mais il ne s’agit pas toujours du même habitat. À la différence des alvars ontariens, les alvars du Manitoba ne semblent pas abriter la cicadelle à queue rouge; par conséquent, l’espèce n’est pas associée à cet habitat dans cette province (Hamilton, comm. pers., 2016), et ce, même si sa plante hôte y est présente. Il n’existe aucune carte systématique officielle des prairies indigènes et des savanes de chêne à gros fruits du Manitoba.
Population des plaines des Grands Lacs
En Ontario, des cicadelles à queue rouge ont été observées sur des sporoboles à glumes inégales poussant dans des alvars (Hamilton, 1994). Selon Brownell et Riley (2000), un alvar est un habitat naturellement ouvert caractérisé par une mince couche de sol ou l’absence de sol sur un substratum rocheux de calcaire qui s’adapte aux cycles saisonniers d’inondation et de sécheresse. L’habitat convenable de la cicadelle à queue rouge comprend des parcelles de prairie et de savane de chêne à gros fruits de type alvar, comme celles qui se trouvent dans la prairie Foxy de la parcelle Kip Fleming (Reschke et al., 1999). L’espèce est aussi présente sur des arêtes de calcaire, milieux semblables aux alvars, mais où il n’y a pas d’inondations saisonnières (Hamilton, 1995). En Ontario, les divers assemblages de cicadelles de prairie se rencontrent surtout dans des alvars et des zones sablonneuses, plutôt que dans des prairies à sol profond; aucune cicadelle de prairie n’a été observée des sites de prairie à sol profond dans le sud de l’Ontario, à l’est de la pointe Long (Hamilton, 1994).
Au cours d’échantillonnages normalisés sur l’île Manitoulin, Bouchard (1997) a observé des effectifs « élevés » de cicadelles à queue rouges (n = 597) dans un alvar de prairie situé à proximité de la route sur digue de l’île Barrie, dans la baie Rozels (10 km à l’ouest de Gore Bay) (tableau 1). Par comparaison, il n’a observé que 3 cicadelles à queue rouge dans un alvar de savane située à 10 km au sud-ouest de Gore Bay, à l’intérieur ou à proximité de la parcelle Kip Fleming (tableau 1), composée en une majorité de graminées et de cypéracées (environ 65 %), le reste de l’habitat étant couvert de chênes à gros fruits et de quelques éclaircies constituées de roches dénudées. Au moyen de méthodes et d’activités de recherche équivalentes, Bouchard (1997) a trouvé 10 cicadelles à queue rouge dans un alvar de pavage de pin gris (Pinus banksiana), à la baie Misery. Il n’a observé aucun spécimen dans un alvar à fissures profondes situé à 10 km à l’ouest d’Evansville (figure 4) et couvert à 65 % de genévrier commun (Juniperus communis) et d’autres arbustes.
Sur l’île Manitoulin, le sporobole à glumes inégales semble être le plus abondant dans les alvars de prairie et de savane, où il peut y avoir des centaines, voire des milliers de touffes (Oldham, données inédites). Le sporobole à glumes inégales est moins abondant dans les alvars de pavage, où elles ne sont présentes que dans les fissures du substratum rocheux, mais l’espèce peut être commune par endroits.
Habitat à l’extérieur du Canada
Aux États-Unis, il semble que la cicadelle à queue rouge n’est présente que dans des prairies reliques. En Illinois, l’espèce dépend fortement des vestiges de prairie indigène ouverte xérique à mésique de qualité moyenne à élevée, notamment les pâturages sur un versant de colline et les prés d’herbes courtes (Panzer et al., 1995). Selon DeLong (1935), l’espèce a initialement été décrite à partir d’une grande série de spécimens mâles et femelles collectés sur des graminées courtes d’un habitat prairial à Evergreen, en Illinois. Le même auteur (1948) a également décrit l’espèce comme étant présente dans des prairies humides d’au moins deux sites du nord de l’Illinois. Ces habitats pourraient avoir été semblables à l’associationEleocharis-Juncus-Sporobolus présente dans la prairie à terre noire et humide du parc d’État Goose Lake Prairie, à proximité de Morris, en Illinois, où Hamilton a collecté des cicadelles à queue rouge en 1993 (Hamilton, 1995). Au Minnesota et au Wisconsin, l’habitat de l’espèce est décrit comme étant des zones de prairie gazonnante originale humide-mésique à sèche abritant la plante hôte de la cicadelle à queue rouge (MN DNR, 2016; WI DNR, 2011). Un site des États-Unis occupé par de nombreux individus de l’espèce a été échantillonné de nouveau plusieurs années après le relevé initial, mais n’a répertorié aucune mention (Hamilton, comm. pers., 2017).
Tendances en matière d’habitat
Population des Prairies
Depuis les années 1850, plus de 99 % de la prairie indigène de l’ensemble de l’Amérique du Nord a été convertie en terres agricoles ou s’est gravement dégradée à cause du surpâturage (Samson et Knopf, 1994). La superficie de l’habitat de la cicadelle à queue rouge a sans aucun doute également diminué. Au Manitoba, le rythme de la perte d’habitat s’est accéléré vers 1870 avec l’arrivée de la voie ferrée (Hamilton, 2005), et, aujourd’hui, il reste moins de 0,5 % de la prairie d’herbes hautes (qui comprend la savane de chêne à gros fruits), dont la superficie initiale était de 600 000 ha (Robertson et al., 1997; Samson et Knopf, 1994). Toujours dans cette province, la perte d’habitat de prairie mixte, qui abrite aussi le sporobole à glumes inégales, est encore plus grande (Samson et Knopf, 1994). La prairie restante est très fragmentée; elle n’est présente que dans des aires protégées et en bordure de l’emprise ferroviaire (Whiles et Charlton, 2006). L’habitat de la cicadelle à queue rouge au Manitoba est désormais extrêmement fragmenté et se trouve dans de petites prairies et savanes de chênes reliques. Toutefois, la plupart des petites savanes de chênes reliques subiront vraisemblablement la succession naturelle de la végétation indigène en raison de l’absence de pâturage et/ou de la suppression des incendies, ainsi que de la présence de plantes non indigènes envahissantes (Friesen, comm. pers., 2018).
Population des plaines des Grands Lacs
En Ontario, la diminution de la superficie de l’habitat d’alvar est moins marquée, malgré l’occupation humaine de longue durée à l’île Manitoulin (p. ex. Brownell et Riley, 2000; Riley, 2013). La conversion de terres en pâturages, l’exploitation forestière, l’exploitation de carrières et d’autres activités de développement (Jones, 2015) ont causé des pertes localisées et une dégradation étendue de l’habitat, mais aucune donnée quantitative sur l’habitat de la cicadelle à queue rouge n’est disponible. Le sol sec et peu profond recouvrant le substratum rocheux de calcaire semble avoir limité la conversion de terres à des fins agricoles. Aucun site connu occupé par la cicadelle à queue rouge ne semble avoir été perdu depuis la première mention de l’espèce au Canada. Cependant, ces dix dernières années, on a observé une dégradation continue de certains sites à cause de l’exploitation de calcaire, du surpâturage et d’autres pratiques d’utilisation des terres (voir Menaces et facteurs limitatifs).
Selon Hamilton et Whitcomb (2010), les cicadelles du Canada peuvent persister pendant de longues périodes dans des prairies isolées qui seraient beaucoup trop petites pour préserver des populations reliques d’espèces animales de plus grande taille. Des cicadelles spécialistes, comme la cicadelle à queue rouge, peuvent parfois persister dans des parcelles de très petite taille (Hamilton et Whitcomb, 2010); nombre de sites canadiens occupés par l’espèce se trouvent dans des parcelles d’habitat convenable de très petite taille. Par exemple, des cicadelles à queue rouge ont été observées dans de petites parcelles de sporobole à glumes inégales (inférieures à 1 ha) en bordure d’une emprise routière sur l’île Barrie en 2016 (tableau 1 et figure 10), et l’espèce aurait persisté pendant des milliers d’années sur la petite île Goat (moins de 100 ha), située à l’est de Little Current, en Ontario.

-
Description longue
Photo de sporoboles à glumes inégales poussant en bordure de North Line Road, à l’île Barrie, en Ontario, et abritant des cicadelles à queue rouge. Une clôture en grillage sépare la végétation en bordure de route du pâturage brouté adjacent.
Biologie
Cycle vital et reproduction
Le cycle vital de la cicadelle à queue rouge est hémimétabole, et l’espèce croît par métamorphose incomplète. Au Canada, des cicadelles à queue rouge adultes ont été collectées du 20 juillet au 15 septembre, à la fin juillet et au début août pour la plupart (CNCI, données inédites provenant d’étiquettes de spécimens). Les œufs hivernent (WI DNR, 2016), puis, au printemps suivant, les nymphes émergent. Lorsque les adultes atteignent la maturité et s’accouplent, les femelles déposent leurs œufs sur la tige de la plante hôte, le sporobole à glumes inégales. Les nymphes nouvellement écloses ressemblent aux adultes et atteignent la maturité en passant par plusieurs stades, augmentant en taille au fil du temps (WI DNR, 2016). Les adultes et les larves sucent la sève du sporobole à glumes inégales grâce à des pièces buccales qui ressemblent à un bec; il est donc possible que les individus se livrent une compétition pour la nourriture. Par ailleurs, les adultes et les nymphes peuvent prendre refuge dans des touffes de sporobole à glumes inégales.
Au Canada, la cicadelle à queue rouge ne produit qu’une génération par année (Bouchard, 1997), mais les populations vivant plus au sud (en Illinois) peuvent produire deux générations par année (Panzer, 1998). Au Wisconsin, il n’y a habituellement qu’une génération par année, mais deux générations par année sont constamment produites dans la prairie Chiwaukee et possiblement dans d’autres sites de la partie la plus méridionale de la province (WI DNR, 2011). Dans les sites où l’espèce produit deux générations par année, les adultes sont actifs de la mi-juin à la fin juillet, ainsi qu’en septembre (WI DNR, 2011), tandis que les nymphes le sont à partir de la mi-mai ou de juin, ainsi qu’en août (WI DNR, 2015). Dans les sites des États-Unis où l’espèce ne produit qu’une génération par année, les larves sont souvent actives à partir du début juin ou de juillet (WI DNR, 2016).
Physiologie et adaptabilité
La cicadelle à queue rouge est monophage et dépendante de sa plante hôte, le sporobole à glumes inégales. Il ne s’agit pas d’une caractéristique propre à toutes les cicadelles; environ 60 % des 223 espèces canadiennes de cicadelles endémiques prairiales sont monophages, et 85 espèces se nourrissent de graminées (Hamilton et Whitcomb, 2010).
La cicadelle à queue rouge fait preuve de souplesse en ce qui a trait à son cycle vital et à sa biologie. Par exemple, dans la partie sud de son aire de répartition aux États-Unis, l’espèce est bivoltine, c’est-à-dire qu’elle produit deux générations par année, alors que, dans la partie nord de son aire de répartition (notamment au Canada), l’espèce est univoltine (Bouchard, 1997). On présume que les œufs, du moins lorsqu’ils hivernent, sont résistants au froid.
Déplacements et dispersion
La plupart des espèces de cicadelles ne se déplacent pas facilement sur de grandes distances (Hamilton et Langor, 1987). Par exemple, les taux de recolonisation postglaciaire au Yukon étaient, selon les estimations, de moins de 1 km par année pour la moitié des 24 espèces de cicadelles répertoriées dans l’Arctique (Hamilton, 1999, 2005). Les taux de dispersion pour les espèces de cicadelles incapables de voler sont beaucoup plus faibles (Hamilton et Zack, 1999; Hamilton, 2005). On pense que la cicadelle à queue rouge se disperse peu et qu’elle est absente ou rare dans les sites prairiaux se trouvant sur de hautes collines (Hamilton, 1995). La distance que l’espèce pourrait parcourir en une saison serait d’au moins de 150 mètres (WI DNR, 2011).
La plupart des femelles et tous les mâles ont des ailes écourtées et non fonctionnelles, mais certains individus femelles peuvent avoir des ailes de taille normale. Ces femelles aux longues ailes sont plus communes dans la première génération de populations bivoltines (p. ex. en Illinois), où elles représentent environ 10 % des individus (Hamilton et Whitcomb, 2010), mais elles ont aussi été observées dans quelques populations univoltines de l’île Manitoulin (Bouchard, 1997). Ailleurs, les individus aux longues ailes sont rares (moins de 0,3 %) (Hamilton et Whitcomb, 2010). On ne sait pas si les femelles aux longues ailes peuvent voler, mais ce serait peu probable (Hamilton, 1995). Si elles pouvaient voler, cela pourrait contribuer au maintien de la connectivité des sous-populations (Panzer, 2003), surtout si la dispersion était facilitée par le vent. Selon Hamilton (1995), la cicadelle à queue rouge recolonise lentement son territoire après un feu, ce qui donne à penser que les femelles aux longues ailes (si elles sont présentes) ne volent pas.
Relations interspécifiques
Il n’existe aucune information concernant des relations interspécifiques qui seraient propres à la cicadelle à queue rouge. Cependant, la plupart des espèces de cicadelles sont sujettes à la compétition, à la prédation et au parasitisme d’une variété d’insectes, d’oiseaux et d’autres animaux durant tous les stades de leur cycle vital.
D’autres insectes phytophages qui se nourrissent du sporobole à glumes inégales pourraient faire compétition à la cicadelle à queue rouge. Il pourrait s’agir d’espèces généralistes comme les criquets ou les sauterelles (ordre des Orthoptères), ou d’espèces spécialistes du sporobole à glumes inégales qui cohabitent avec la cicadelle à queue rouge, comme la cicadelle indigène Memnonia panzer (Hamilton, 2000). La compétition entre la cicadelle à queue rouge et d’autres insectes suceurs de sève n’est pas fréquente, mais pourrait avoir lieu en cas de surabondance dans des parcelles isolées abritant la plante hôte (Hamilton et Zack, 1999). L’espèce est sensible aux vibrations et au mouvement, si bien qu’en présence d’une perturbation elle lâche prise, tombant de la plante hôte sur la couche d’humus du sol (WI DNR, 2011). Ce comportement pourrait contribuer à diminuer la mortalité directe de l’espèce causée par le bétail, sauf pour ce qui est des œufs. Une variété de prédateurs généralistes comme les araignées, les fourmis, les coléoptères, les musaraignes et les oiseaux pourraient se nourrir de cicadelles à queue rouge.
Selon Hamilton et Whitcomb (2010), de grandes populations de cicadelles vivant dans de vastes parcelles d’habitat ont souvent des taux de parasitisme très élevés (près de 100 %). Les cicadelles et les espèces apparentées (du sous-ordre Auchenorrhyncha) sont les principaux hôtes des guêpes parasitoïdes de la famille des Dryinidés (Guglielmino, 2002; Guglielmino et al., 2013). Les parasites de la cicadelle à queue rouge ne sont pas documentés, mais la cicadelleFlexamia prairiana, espèce étroitement apparentée, est parasitée par la guêpe parasitoïdeGonatopus ashmeadi (Guglielmino et al., 2013); il est donc possible que cette guêpe attaque aussi la cicadelle à queue rouge. Parmi les autres parasites importants des espèces du sous-ordre des Auchenorrhynches figurent les insectes de l’ordre des Strepsiptères (insectes parasites aux ailes tordues) et de la famille des Pipunculidés (Waloff et Jervis, 1987). Les parcelles de graminées isolées, comme celles qui se trouvent dans des alvars ou de petites réserves des Prairies pourraient abriter des populations de cicadelles plus grandes puisque leurs ennemis y seraient plus sporadiques.
Taille et tendances de la population
Activités et méthodes d’échantillonnage
Les relevés de la cicadelle à queue rouge et d’autres cicadelles de prairie au Canada ont utilisé une combinaison de méthodes, mais l’objectif de la plupart était de déterminer la présence ou l’absence de cicadelles plutôt que d’estimer la taille des sous-populations (voir Activités de recherche). Selon Hamilton (2014), il faut généralement effectuer 100 passages avec un filet fauchoir pour caractériser adéquatement la communauté de cicadelles d’un site de prairie. Malgré les activités de recherche, il n’y a pas assez de données permettant d’estimer la taille et les tendances des sous-populations.
Abondance
Il n’existe aucune estimation de l’abondance de l’espèce, que ce soit pour des sites individuels, pour les UD ou pour la population canadienne totale. La cicadelle à queue rouge est souvent présente en très grand nombre sur des sporoboles à glumes inégales (Hamilton, 1994, 2005), et cet effort reproductif élevé pourrait compenser les pertes d’individus causées par les inondations printanières et les feux, perturbations fréquentes dans les alvars et les savanes de chêne à gros fruits, respectivement (Hamilton et Whitcomb, 2010). La plupart des sites restants abritant de grandes populations de cicadelles à queue rouge se trouvent à la périphérie de l’aire de répartition (Hamilton, 1997), probablement à cause de la perte d’habitat et de la dégradation des sites aux États-Unis.
Fluctuations et tendances
Il existe peu de données à partir desquelles il est possible de calculer les fluctuations et les tendances des sous-populations de cicadelles à queue rouge, et ce, pour les deux UD. Le sporobole à glumes inégales est une graminée vivace (Snyder, 1992) qui, comparativement aux graminées annuelles, contribue probablement à la stabilité des sous-populations de cicadelles à queue rouge. En outre, comme cet insecte n’est pas dépendant des fleurs ni des graines du sporobole à glumes inégales, le taux de floraison d’une année donnée n’influe probablement pas grandement sur les effectifs de cicadelles à queue rouge à court terme.
Il est probable qu’au cours des 150 dernières années, la perte progressive d’habitat de prairie indigène, de savane de chênes et d’alvar ait entraîné une baisse correspondante de la taille et du nombre de sous-populations non documentées de cicadelles à queue rouge. Cependant, la majorité de cette perte d’habitat a eu lieu avant la tenue de relevés ciblant les cicadelles. Selon les connaissances actuelles, aucune sous-population canadienne documentée de cicadelles à queue rouge n’a disparu depuis la première mention de l’espèce dans les années 1970. Toutefois, la perte et la fragmentation d’habitat ont entraîné une diminution de la capacité de l’espèce à recoloniser les parcelles d’habitat restantes isolées.
Immigration de source externe
Une immigration provenant des populations américaines est improbable. Les populations de cicadelles à queue rouge de l’Ontario sont situées à au moins 460 km des populations les plus proches du Wisconsin, et les populations du Manitoba sont situées à plus de 300 km du nord du Minnesota, où sont situées les populations les plus proches. De telles distances dépassent la capacité de dispersion de l’espèce, étant donné que les femelles ne peuvent probablement pas voler et que de grandes zones d’habitat non convenable séparent ces sites. En outre, des tentatives de rétablissement de l’espèce dans des sites de prairie aux États-Unis ont échoué (Hamilton, comm. pers., 2017).
Menaces et facteurs limitatifs
Les populations de cicadelles endémiques aux Prairies canadiennes semblent être remarquablement résistantes à la plupart des facteurs de stress, ce qui permet aux populations reliques de persister dans des prairies isolées de paysages agricoles et forestiers (Hamilton et Whitcomb, 2010). Cependant, ces sous-populations ne se dispersent pas facilement dans des paysages modifiés et sont donc vulnérables à la perte d’habitat à court terme; la cicadelle à queue rouge peut être particulièrement sensible aux perturbations répétées causées par les incendies.
Les menaces pesant sur la cicadelle à queue rouge ont été catégorisées et décrites à l’aide du calculateur des menaces de l’Union internationale pour la conservation de la nature et du Partenariat pour les mesures de conservation (Conservation Measures Partnership; UICN-CMP) (voir Salafsky et al., 2008; Master et al., 2009; Open Standards, 2017). L’impact global des menaces calculé est moyen pour la population des plaines des Grands Lacs (calculateur des menaces) et faible pour la population des Prairies.
Calculateur des menaces pour l’unité désignable des plaines des Grands Lacs.
Évaluation des menaces pesant sur la cicadelle à queue rouge (Aflexia rubranura), population des plaines des Grands Lacs. La classification des menaces présentées ci-dessous se fonde sur le système unifié de classification des menaces de l’IUCN-CMP (Union internationale pour la conservation de la nature-Partenariat pour les mesures de conservation). Pour une description détaillée du système de classification des menaces, veuillez consulter le site Web « Open Standards » (Open Standards, 2017). Les menaces peuvent être observées, inférées ou prévues à court terme. Les menaces sont caractérisées ici en fonction de leur portée, de leur gravité et de leur immédiateté. L’« impact » de la menace est calculé selon la portée et la gravité. Pour plus de détails, consultez Salafsky et al. (2008) et Master et al. (2009).
- Nom scientifique de l’espèce ou de l’écosystème :
- Cicadelle à queue rouge (Aflexia rubranura), population des plaines des Grands Lacs
- Date :
- 14 décembre 2016
- Évaluateur(s) :
- Rob Foster (corédacteur du rapport), Al Harris (corédacteur du rapport), Paul Grant (coprésident du Sous-comité de spécialistes des arthropodes); Brian Starzomski (membre du Sous-comité de spécialistes des arthropodes); Colin Jones (représentant de l’Ontario et membre du Sous-comité de spécialistes des arthropodes); Angele Cyr (Secrétariat du COSEPAC); Jennifer Heron (coprésidente du Sous-comité de spécialistes des arthropodes et modératrice de la conférence).
Impact des menaces (descriptions) | Comptes des menaces de niveau 1 selon l’intensité de leur impact : Maximum de la plage d’intensité |
Comptes des menaces de niveau 1 selon l’intensité de leur impact : Minimum de la plage d’intensité |
---|---|---|
A (Très élevé) | 0 | 0 |
B (Élevé) | 0 | 0 |
C (Moyen) | 0 | 0 |
D (Faible) | 4 | 4 |
Impact global des menaces calculé : | Moyen | Moyen |
Numéro | Menace | Impacta (calculé) |
Portéeb (10 prochaines années) |
Gravitéc (10 années ou 3 générations) |
Immédiatetéd |
---|---|---|---|---|---|
1 | Développement résidentiel et commercial | Faible | Petite (1-10 %) | Modérée (11-30 %) | Élevée (continue) |
1.1 | Habitations et zones urbaines | Faible | Petite (1-10 %) | Modérée (11-30 %) | Élevée (continue) |
1.2 | Zones commerciales et industrielles | Négligeable | Négligeable (< 1 %) | Modérée (11-30 %) | Élevée (continue) |
1.3 | Tourisme et espaces récréatifs | Négligeable | Négligeable (< 1 %) | Modérée (11-30 %) | Élevée (continue) |
2 | Agriculture et aquaculture | Faible | Petite (1-10 %) | Élevée - modérée (11-70 %) | Élevée (continue) |
2.3 | Élevage et élevage à grande échelle | Faible | Petite (1-10 %) | Élevée - modérée (11-70 %) | Élevée (continue) |
3 | Production d’énergie et exploitation minière | Faible | Petite (1-10 %) | Extrême (71-100 %) | Élevée (continue) |
3.2 | Exploitation de mines et de carrières | Faible | Petite (1-10 %) | Extrême (71-100 %) | Élevée (continue) |
3.3 | Énergie renouvelable | Négligeable | Inconnue | Négligeable (< 1 %) | Faible (possiblement à long terme, > 10 ans ou 3 générations) |
4 | Corridors de transport et de service | Négligeable | Négligeable (<1 %) | Négligeable (< 1 %) | Élevée (continue) |
4.1 | Routes et voies ferrées | Négligeable | Négligeable (<1 %) | Négligeable (< 1 %) | Élevée (continue) |
4.2 | Lignes de services publics | Négligeable | Négligeable (<1 %) | Négligeable (< 1 %) | Élevée (continue) |
5 | Utilisation des ressources biologiques | Négligeable | Négligeable (<1 %) | Négligeable (< 1 %) | Élevée (continue) |
5.1 | Chasse et prélèvement d’animaux terrestres | Négligeable | Négligeable (<1 %) | Négligeable (< 1 %) | Modérée (possiblement à court terme, < 10 ans ou 3 générations) |
5.3 | Exploitation forestière et récolte du bois | Négligeable | Négligeable (<1 %) | Négligeable (< 1 %) | Élevée (continue) |
6 | Intrusions et perturbations humaines | Négligeable | Négligeable (<1 %) | Négligeable (< 1 %) | Élevée (continue) |
6.1 | Activités récréatives | Négligeable | Négligeable (< 1 %) | Négligeable (< 1 %) | Élevée (continue) |
7 | Modification du système naturel | Faible | Petite (1-10 %) | Extrême - modérée (11-100 %) | Élevée (continue) |
7.1 | Incendies et suppression des incendies | Faible | Petite (1-10 %) | Extrême - modérée (11-100 %) | Élevée (continue) |
7.3 | Autres modifications de l’écosystème | Faible | Restreinte (11-30 %) | Modérée (11-30 %) | Modérée (possiblement à court terme, < 10 ans ou 3 générations) |
8 | Espèces et gènes envahissants ou problématiques | Négligeable | Négligeable (< 1 %) | Négligeable (< 1 %) | Élevée (continue) |
8.1 | Espèces exotiques/non indigènes envahissantes | Négligeable | Négligeable (< 1 %) | Négligeable (< 1 %) | Élevée (continue) |
9 | Pollution | Inconnu | Petite (1-10 %) | Inconnue | Élevée (continue) |
9.3 | Effluents agricoles et forestiers | Inconnu | Petite (1-10 %) | Inconnue | Élevée (continue) |
11 | Changement climatique et phénomènes météorologiques violents | Inconnu | Inconnue | Inconnue | Modérée (possiblement à court terme, < 10 ans ou 3 générations) |
11.1 | Déplacement et altération de l’habitat | Inconnu | Inconnue | Inconnue | Modérée (possiblement à court terme, < 10 ans ou 3 générations) |
11.2 | Sécheresses | Inconnu | Inconnue | Inconnue | Modérée (possiblement à court terme, < 10 ans ou 3 générations) |
11.3 | Températures extrêmes | Inconnu | Inconnue | Inconnue | Modérée (possiblement à court terme, < 10 ans ou 3 générations) |
11.4 | Tempêtes et inondations | Inconnu | Inconnue | Inconnue | Modérée (possiblement à court terme, < 10 ans ou 3 générations) |
a Impact - Mesure dans laquelle on observe, infère ou soupçonne que l’espèce est directement ou indirectement menacée dans la zone d’intérêt. Le calcul de l’impact de chaque menace est fondé sur sa gravité et sa portée et prend uniquement en compte les menaces présentes et futures. L’impact d’une menace est établi en fonction de la réduction de la population de l’espèce, ou de la diminution/dégradation de la superficie d’un écosystème. Le taux médian de réduction de la population ou de la superficie pour chaque combinaison de portée et de gravité correspond aux catégories d’impact suivantes : très élevé (déclin de 75 %), élevé (40 %), moyen (15 %) et faible (3 %). Inconnu : catégorie utilisée quand l’impact ne peut être déterminé (p. ex. lorsque les valeurs de la portée ou de la gravité sont inconnues).
b Portée - Proportion de l’espèce qui, selon toute vraisemblance, devrait être touchée par la menace d’ici 10 ans. Correspond habituellement à la proportion de la population de l’espèce dans la zone d’intérêt (généralisée = 71-100 %; grande = 31-70 %; restreinte = 11-30 %; petite = 1-10 %).
c Gravité - Au sein de la portée, niveau de dommage (habituellement mesuré comme l’ampleur de la réduction de la population) que causera vraisemblablement la menace sur l’espèce d’ici une période de 10 ans ou de 3 générations (extrême = 71-100 %; élevée = 31-70 %; modérée = 11-30 %; légère = 1-10 %).
d Immédiateté - Élevée = menace toujours présente; modérée = menace pouvant se manifester uniquement dans le futur (à court terme [< 10 ans ou 3 générations]) ou pour l’instant absente (mais susceptible de se manifester de nouveau à court terme); faible = menace pouvant se manifester uniquement dans le futur (à long terme) ou pour l’instant absente (mais susceptible de se manifester de nouveau à long terme); non significative/négligeable = menace qui s’est manifestée dans le passé et qui est peu susceptible de se manifester de nouveau, ou menace qui n’aurait aucun effet direct, mais qui pourrait être limitative.
Calculateur des menaces pour la population des Prairies
Évaluation des menaces pesant sur la cicadelle à queue rouge (Aflexia rubranura), population des Prairies. La classification des menaces présentées ci-dessous se fonde sur le système unifié de classification des menaces de l’IUCN-CMP (Union internationale pour la conservation de la nature-Partenariat pour les mesures de conservation). Pour une description détaillée du système de classification des menaces, veuillez consulter le site Web « Open Standards » (Open Standards, 2017). Les menaces peuvent être observées, inférées ou prévues à court terme. Les menaces sont caractérisées ici en fonction de leur portée, de leur gravité et de leur immédiateté. L’« impact » de la menace est calculé selon la portée et la gravité. Pour plus de détails, consultez Salafsky et al. (2008) et Master et al. (2009).
- Nom scientifique de l’espèce ou de l’écosystème :
- Cicadelle à queue rouge (Aflexia rubranura),population des Prairies
- Date :
- Premier appel concernant l’espèce dans l’ensemble de son aire de répartition canadienne : 14 décembre 2016.
Mises à jour des menaces lors d’un appel concernant seulement l’unité désignable des Prairies : le 8 février 2018. - Évaluateur(s) :
- L’espèce dans l’ensemble de son aire de répartition canadienne, le 14 décembre 2016 : Rob Foster (corédacteur du rapport), Al Harris (corédacteur du rapport), Paul Grant (coprésident du Sous-comité de spécialistes des arthropodes); Brian Starzomski (membre du Sous-comité de spécialistes des arthropodes); Colin Jones (représentant de l’Ontario et membre du Sous-comité de spécialistes des arthropodes); Angele Cyr (Secrétariat du COSEPAC); Jennifer Heron (coprésidente du Sous-comité de spécialistes des arthropodes et modératrice de la conférence). Mise à jour de la population des Prairies uniquement, le 8 février 2018 : Paul Grant (coprésident du Sous-comité de spécialistes des arthropodes); Angele Cyr (Secrétariat du COSEPAC); Ruben Boles (SCF); John Klymko (membre du Sous-comité de spécialistes des arthropodes); Sarah Semmler (membre du Sous-comité de spécialistes des arthropodes); Leah Craig-Moore (SCF); Jennifer Heron (coprésidente du Sous-comité de spécialistes des arthropodes et modératrice de la conférence).
Impact des menaces (descriptions) | Comptes des menaces de niveau 1 selon l’intensité de leur impact : Maximum de la plage d’intensité |
Comptes des menaces de niveau 1 selon l’intensité de leur impact : Minimum de la plage d’intensité |
---|---|---|
A (Très élevé) | 0 | 0 |
B (Élevé) | 0 | 0 |
C (Moyen) | 0 | 0 |
D (Faible) | 1 | 1 |
Impact global des menaces calculé : | Faible | Faible |
Numéro | Menace | Impact (calculé) |
Portée (10 prochaines années) |
Gravité (10 années ou 3 générations) |
Immédiateté | Commentaires |
---|---|---|---|---|---|---|
1 | Développement résidentiel et commercial | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet |
1.1 | Habitations et zones urbaines | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Ne s’applique pas. La plupart des sites ne se trouvent pas à proximité de zones ayant un potentiel de développement urbain élevé; Stony Mountain est le seul site où la menace pourrait avoir un impact, mais ce ne sera probablement pas au cours des dix prochaines années. |
2 | Agriculture et aquaculture | Inconnu | Grande - restreinte (11-70 %) | Inconnue | Élevée (continue) | Sans objet |
2.1 | Cultures annuelles et pluriannuelles de produits autres que le bois | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Ne s’applique pas. Les activités agricoles comme la fenaison ne constituent pas une menace. Le sporobole à glumes inégales ne pousse pas dans ces cultures ni dans d’autres cultures. |
2.3 | Élevage et élevage à grande échelle | Inconnu | Grande - restreinte (11-70 %) | Inconnue | Élevée (continue) | Inconnu. Le broutage a lieu dans de nombreux vestiges de prairies ou d’habitats de chêne à gros fruits. Cependant, le surbroutage constitue une menace, car les prairies et les cicadelles évoluent avec les brouteurs (bovidés). Le bétail consomme le sporobole à glumes inégales et pourrait consommer des œufs, des larves ou des adultes de cicadelles à queue rouge. Il se peut que le pâturage s’étende dans la plupart des sites où se trouve la cicadelle à queue rouge, mais la densité du bétail et la durée du pâturage sont inconnues. |
3 | Production d’énergie et exploitation minière | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet |
3.2 | Exploitation de mines et de carrières | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Ne s’applique pas. L’exploitation de mines et de carrières est peu probable dans les sites au Manitoba. |
4 | Corridors de transport et de service | Inconnu | Petite (1-10 %) | Inconnue | Élevée (continue) | Sans objet |
4.1 | Routes et voies ferrées | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Ne s’applique pas. L’autoroute CentrePort pourrait être prolongée sur une petite portion du site Saint Charles, mais il est prévu que l’autoroute traverse des milieux non naturels (p. ex. des zones entretenues) et elle ne devrait pas avoir d’impact sur les écosystèmes naturels de la région. |
4.2 | Lignes de services publics | Inconnu | Petite (1-10 %) | Inconnue | Élevée (continue) | Inconnu. Il y aura probablement expansion des lignes de services publics. Comme le sporobole à glumes inégales préfère les habitats ouverts, il est possible que les lignes de services publics perturbent temporairement le site, mais la plante repousserait. |
5 | Utilisation des ressources biologiques | Négligeable | Négligeable (< 1 %) | Négligeable (< 1 %) | Élevée (continue) | Sans objet |
5.1 | Chasse et prélèvement d’animaux terrestres | Négligeable | Négligeable (< 1 %) | Négligeable (< 1 %) | Modérée (possiblement à court terme, < 10 ans ou 3 générations) | Voir dans le corps du rapport. |
5.2 | Cueillette de plantes terrestres | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Ne s’applique pas. Le sporobole à glumes inégales ou ses graines ne sont pas cueillis à des fins commerciales ou traditionnelles. |
6 | Intrusions et perturbations humaines | Inconnu | Petite (1-10 %) | Inconnue | Élevée (continue) | Sans objet |
6.1 | Activités récréatives | Inconnu | Petite (1-10 %) |
Inconnue | Modérée (possiblement à court terme, < 10 ans ou 3 générations) | La randonnée et l’utilisation de VTT (mortalité directe par le piétinement des plantes hôtes, des œufs, des larves ou des adultes de cicadelles) et la promenade de chiens (déjection, creusage et urine sur les plantes hôtes) constituent des menaces possibles dans certains sites. Il y a certaines activités récréatives au site Saint Charles, et un centre d’interprétation est prévu à un autre site, mais les étapes de planification et/ou l’empreinte sont inconnues pour le moment. |
6.2 | Guerre, troubles civils et exercices militaires | Inconnu | Petite (1-10 %) |
Inconnue | Élevée (continue) | Un site, Saint Charles, est utilisé à des fins militaires. Les accès au site sont restreints et les impacts sont inconnus. |
7 | Modification du système naturel | Faible | Généralisée (71-100 %) | Légère (1-10 %) | Élevée (continue) | Sans objet |
7.1 | Incendies et suppression des incendies | Inconnu | Grande (31-70 %) | Inconnue | Élevée (continue) | Les feux tant gérés que les feux d’origine naturelle sont pris en compte dans cette sous-catégorie de menace. Les différents sites où se trouve la cicadelle sont gérés de manière différente en fonction des plans de gestion des feux de forêt propres à chaque site. Les prairies ne sont généralement pas gérées selon un cycle annuel. |
7.2 | Barrages, gestion et utilisation de l’eau | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Ne s’applique pas. Les sites ne se trouvent pas à l’intérieur des zones inondables ou ils sont maintenant gérés selon les inondations. Les principales zones inondables au Manitoba se trouvent plus au sud de l’aire de répartition de la cicadelle. |
7.3 | Autres modifications de l’écosystème | Faible | Généralisée (71-100 %) | Légère (1-10 %) | Élevée (continue) | La succession naturelle d’espèces ligneuses indigènes (8.2), la suppression des incendies (7.1) et la propagation de plantes non indigènes envahissantes (8.1) sont des menaces cumulatives qui nuisent à la croissance et l’abondance du sporobole à glumes inégales. Ce sont des menaces secondaires pour la cicadelle. Elles sont toutes distinctement prises en compte dans le corps du rapport, dans la section se rattachant à la catégorie de menace concernée. |
8 | Espèces et gènes envahissants ou problématiques | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet |
8.1 | Espèces exotiques/non indigènes envahissantes | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Ne s’applique pas. La concurrence entre la croissance de plantes non indigènes et celle du sporobole à glumes inégales est considérée comme une menace secondaire et prise en compte dans la sous-catégorie de menace 7.3. Les animaux non indigènes qui pourraient consommer la cicadelle ne constituent pas une menace. |
8.2 | Espèces indigènes problématiques | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Ne s’applique pas. Le broutage par les cerfs de Virginie n’est pas considéré comme une menace pour le sporobole à glumes inégales. Les cerfs ne sont pas en surabondance. La succession naturelle des plantes ligneuses indigènes (p. ex. les trembles) est prise en compte dans la sous-catégorie de menace Autres modifications de l’écosystème (7.3). |
9 | Pollution | Inconnu | Petite (1-10 %) | Inconnue | Élevée (continue) | Sans objet |
9.3 | Effluents agricoles et forestiers | Inconnu | Petite (1-10 %) | Inconnue | Élevée (continue) | Inconnu. Les impacts de la dérive des pesticides sont inconnus; il manque de l’information propre aux sites. |
11 | Changement climatique et phénomènes météorologiques violents | Inconnu | Inconnue | Inconnue | Modérée (possiblement à court terme, < 10 ans ou 3 générations) | Sans objet |
11.1 | Déplacement et altération de l’habitat | Inconnu | Inconnue | Inconnue | Modérée (possiblement à court terme, < 10 ans ou 3 générations) | Inconnu. La répartition du sporobole à glumes inégales peut changer en fonction des changements climatiques, mais ce changement est hors de la période d’évaluation des menaces. |
11.2 | Sécheresses | Inconnu | Inconnue | Inconnue | Modérée (possiblement à court terme, < 10 ans ou 3 générations) | Inconnu. Toutefois, le sporobole à glumes inégales et la cicadelle ont évolué dans des conditions où la sécheresse était un facteur. |
11.3 | Températures extrêmes | Inconnu | Inconnue | Inconnue | Modérée (possiblement à court terme, < 10 ans ou 3 générations) | Inconnu. Des périodes de gel hâtives ou tardives pourraient tuer la cicadelle, mais la portée, la gravité et l’immédiateté sont inconnues. |
Catégorie de menace 1. Développement résidentiel et commercial
1.1 Zones résidentielles et urbaines, 1.2 Zones commerciales et industrielles et 1.3 Zones touristiques et récréatives
Population des plaines des Grands Lacs (impact faible)
Le développement résidentiel et commercial constitue une menace sur l’île Manitoulin; la majorité de l’île appartient à des propriétaires privés. La plupart des alvars se trouvent près du littoral du lac Huron, où la construction de résidences ou de chalets représente possiblement une menace. La construction d’immeubles, de jardins, d’allées ou de voie d’accès pourrait détruire l’habitat du sporobole à glumes inégales et de la cicadelle à queue rouge qui y est associé. Les remblais routiers, les fondations ou les champs d’épuration pourraient introduire des espèces de plantes non indigènes envahissantes (voir la catégorie de menace 8, Espèces et gènes envahissants ou autrement problématiques) en plus de rendre l’habitat moins convenable pour le sporobole à glumes inégales.
Population des Prairies
Ces menaces ne s’appliquent pas aux sites connus. Les prairies les plus près de Winnipeg et de l’autoroute 6 sont menacées par le développement urbain et les menaces connexes, comme l’aménagement de routes (Hamel, comm. pers., 2018). Toutefois, ces prairies ne sont pas réputées abriter des sous-populations de cicadelles à queue rouge.
Catégorie de menace 2. Agriculture et aquaculture
2.1 Cultures annuelles et pérennes de produits autres que le bois
Population des plaines des Grands Lacs
Ne s’applique pas.
Population des Prairies (impact négligeable)
Pour le moment, le développement agricole ne constitue pas une menace importante pour la majorité des sites connus occupés par la cicadelle à queue rouge au Manitoba (Friesen, comm. pers., 2017). La fenaison s’effectue dans au moins deux sites au Manitoba (Oak Point et Lake Francis) (Friesen, comm. pers., 2017), mais son impact sur la cicadelle à queue rouge est inconnu.
2.3 Élevage de bétail
Population des plaines des Grands Lacs (impact faible)
Le surpâturage des alvars constitue possiblement une menace pour la cicadelle rouge dans certains sites en Ontario. Un pâturage léger peut maintenir certains alvars à l’état ouvert, mais le surpâturage peut causer des modifications de la végétation et endommager les sols (Reschke et al., 1999).
Par le passé, le bétail pâturait dans la plupart des alvars de l’île Manitoulin, et les mauvaises herbes non indigènes et la dégradation de l’habitat qui en a résulté sont encore visibles dans de nombreuses régions (Jones, 2015). Le sporobole à glumes inégales a une bonne valeur nutritive pour le bétail (Snyder, 1992), et, à l’heure actuelle, les bovins pâturent sur au moins un site abritant la cicadelle à queue rouge (aéroport de Gore Bay). Un pâturage léger ne semble pas être néfaste, mais le surpâturage peut considérablement réduire la couverture végétale offerte par le sporobole à glumes inégales (Foster, comm. pers., 2016; Jones, comm. pers., 2016), ce qui entraînerait probablement une baisse correspondante des effectifs de la cicadelle à queue rouge. Par exemple, aucun sporobole à glumes inégales n’a été observé dans un pâturage sur la route North Line (figure 10), mais l’espèce était abondante (et la cicadelle à queue rouge était présente) de l’autre côté de la clôture le long de la réserve routière.
Population des Prairies
Cette menace ne s’applique pas. Les savanes à chênes qui n’ont pas fait l’objet d’un relevé bénéficient probablement d’un pâturage léger, en raison de la succession naturelle de la végétation indigène découlant de la suppression des incendies (voir la catégorie de menace 8.2). Cependant, le surpâturage peut entraîner la présence excessive d’urine et de déjection, le piétinement de l’habitat et des plantes hôtes, et la dégradation globale de l’habitat.
Catégorie de menace 3. Production d’énergie et exploitation minière
3.2 Exploitation de mines et de carrières
Population des plaines des Grands Lacs (impact faible)
L’extraction d’agrégats constitue une menace dans les alvars. Au moins deux sites connus se trouvent à la grande île La Cloche et à la petite île La Cloche sur une propriété privée où une carrière de calcaire est exploitée. Les impacts directs ou indirects de l’exploitation de carrières sur la cicadelle à queue rouge ou son habitat sont inconnus en raison d’accès restreints, mais des images satellites (GoogleEarthMD) indiquent que l’ancien site d’exploitation à la petite île La Cloche est immédiatement adjacent aux zones d’extraction en activité. L’île Manitoulin est principalement constituée de calcaire, et les alvars sont très attrayants pour l’exploitation de carrières de calcaire parce qu’il y a très peu de morts-terrains et souvent peu d’arbres à enlever.
Catégorie de menace 4. Corridors de transport et de service
4.1 Routes et voies ferrées et 4.2 Lignes de services publics
Par le passé, la construction de corridors de transport et de service a probablement causé une perte d’habitat de la cicadelle à queue rouge, puisqu’un certain nombre d’alvars en Ontario ont été coupés en deux et qu’ils sont adjacents à certaines prairies au Manitoba. Les pipelines et les lignes de transport d’hydroélectricité ne constituent pas une grande menace, car l’habitat dans les emprises est moins perturbé que l’habitat à proximité des routes.
Population des plaines des Grands Lacs (impact négligeable)
La construction de nouvelles routes, comme les routes d’accès privés sur l’île Manitoulin, pourrait entraîner une petite perte d’habitat dans d’autres sites.
Le fauchage des bordures de route n’a probablement pas d’impacts négatifs sur la cicadelle à queue rouge; le sporobole à glumes inégales et la cicadelle à queue rouge étaient abondants dans une réserve routière sur l’île Manitoulin (figure 10). Cette pratique semble avoir peu d’effet, voire aucun, sur les insectes des Prairies (Hamilton, 1995). Peu d’information existe au sujet des effets du fauchage sur la cicadelle à queue rouge (USDA, 2003), mais, dans plusieurs sites faisant l’objet de fauchage, aucun impact négatif apparent sur la cicadelle à queue rouge n’a été observé (p. ex. 7 km à l’est de Saint-Ambroise).
Population des Prairies (impact inconnu)
Le Manitoba prévoit d’étendre l’autoroute CentrePort Canada (Morgan, 2015), mais cette expansion ne devrait pas avoir d’impact sur l’habitat de la cicadelle à queue rouge au champ de tir Saint Charles. Le projet d’expansion de cette autoroute en est à l’étape de conception, et la province travaille apparemment sur une route qui préservera le plus possible l’habitat naturel des prairies existantes (Gibson, 2014). Les prairies les plus près de Winnipeg et de l’autoroute 6 sont menacées par le développement urbain et les menaces connexes comme l’aménagement de routes (Hamel, comm. pers., 2018). Cependant, ces sites ne sont pas connus pour abriter des cicadelles à queue rouge.
Catégorie de menace 5. Utilisation des ressources biologiques
5.1 Chasse et capture d’animaux terrestres (impact négligeable)
La capture occasionnelle de la cicadelle à queue rouge comme spécimens de référence scientifique ne constitue pas une menace pour les populations canadiennes (tant pour la population des Prairies que pour celle des plaines des Grands Lacs). Le sporobole à glumes inégales ne semble pas être cueilli à des fins d’utilisation humaine, sauf comme plante ornementale; ainsi, il serait probablement acheté dans une pépinière plutôt que cueilli dans la nature.
5.3 Exploitation forestière et récolte du bois
Population des plaines des Grands Lacs (impact négligeable)
Les habitats d’alvar sur l’île Manitoulin servent souvent d’aires d’entreposage pour l’exploitation forestière dans les forêts adjacentes, notamment près de certains sites où se trouve la cicadelle à queue rouge (OMNR, 2013). Durant les activités forestières, la machinerie lourde pourrait écraser des cicadelles à queue rouge et endommager l’habitat du sporobole à glumes inégales.
Population des Prairies
Ne s’applique pas.
Catégorie de menace 6. Intrusions et perturbations humaines
6.1 Activités récréatives (impact négligeable)
Population des plaines des Grands Lacs et population des Prairies
Il y a un faible risque que des cicadelles à queue rouge ou leur plante hôte soient écrasées par des utilisateurs de véhicules tout-terrain (VTT). Les VTT et les véhicules hors route sont fréquents dans de nombreux alvars de l’île Manitoulin et des îles adjacentes, notamment certaines îles occupées par la cicadelle à queue rouge (OMNR, 2013). Des touffes de sporobole à glumes inégales pourraient être écrasées, bien que ce phénomène n’ait pas été observé lors d’études sur le terrain effectuées en 2016 (Foster, comm. pers., 2016).
De petites reliques de prairies et d’alvars, plus particulièrement le long des routes, sont vulnérables à la perturbation due à des activités liées au travail. Par exemple, dans le petit site (environ 6 ha) à la jonction ferroviaire de Grosse Isle, une grande partie de l’habitat de la cicadelle à queue rouge, située près de l’autoroute, a été réduite à l’état de bain de boue lorsque de l’équipement de construction lourd y a été stationné en 1991 (Hamilton, 1995).
6.2 Guerre, troubles civils et exercices militaires
Population des Prairies (impact négligeable)
Les exercices militaires au champ de tir Saint Charles, à Winnipeg, sont susceptibles d’avoir un impact sur la cicadelle à queue rouge ou son habitat. Toutefois, le risque de piétinement par les véhicules ou le personnel est négligeable.
Catégorie de menace 7. Modifications des systèmes naturels
7.1 Incendies et suppression des incendies
Population des plaines des Grands Lacs et population des Prairies (impact faible)
Les incendies ont des impacts variés sur la cicadelle à queue rouge. Ils peuvent tuer les œufs, les larves et les adultes, et causer une perte d’habitat à court terme. À long terme, ils peuvent toutefois contribuer au maintien d’habitats ouverts qui soutiennent la plante hôte, le sporobole à glumes inégales. Les régimes de gestion des incendies mis en place dans l’ensemble de l’aire de répartition de la cicadelle à queue rouge peuvent avoir un impact négatif sur celle-ci (Hamilton, 1995), bien qu’il existe des populations plus résistantes aux incendies fréquents en Illinois, où il y a deux générations par an (Hamilton, 1997).
Le fait que la cicadelle à queue rouge soit absente de bon nombre de prairies fréquemment brûlées et de la plupart des emprises ferroviaires où le sporobole à glumes inégales est abondant, et qu’une espèce de cicadelle plus tolérante aux incendies, le Memnonia panzer, y soit présente, laisse croire que la cicadelle à queue rouge est vulnérable aux impacts des incendies (Hamilton, 1995). La cicadelle à queue rouge passe l’hiver à l’état d’œuf dans des tiges exposées, qui sont très vulnérables aux incendies qui surviennent à l’automne et au printemps, lorsque l’herbe est sèche et très inflammable (Hamilton, 1994). Il faut au moins quatre générations (c.-à-d. quatre ans) pour que les populations de cicadelles à queue rouge se rétablissent complètement après un incendie, contrairement à l’espèce coexistante, le M. panzeri, qui se rétablit après une seule génération (Panzer, 1998). Le rétablissement de la cicadelle à queue rouge après un incendie dépend probablement de la survie in situ (Panzer, 2002) ainsi que de la migration par voie terrestre d’individus qui ne volent pas et qui proviennent de régions non brûlées, et peut-être un peu du vent (Hamilton, 1995). La fécondité élevée de la cicadelle à queue rouge pourrait également compenser la forte mortalité due aux incendies (Panzer, 2002), particulièrement si les incendies augmentent la croissance du sporobole à glumes inégales en raison du recyclage des minéraux après le feu ou de l’élimination des prédateurs ou des parasites (Hamilton et Whitcomb, 2010).
7.3 Autres modifications de l’écosystème
Population des plaines des Grands Lacs (impact faible)
L’impact des incendies sur les populations de cicadelle à queue rouge dans les alvars est inconnu. Comme dans les prairies, les incendies pourraient empêcher la succession naturelle de plantes ligneuses tels le genévrier horizontal (Juniperus horizontalis), le genévrier commun (J. communis) et le sumac aromatique (Rhus aromatica), et maintenir des habitats plus ouverts, qui sont nécessaires au sporobole à glumes inégales. Par contre, il existe peu de preuves, voire aucune, que certains alvars sur l’île Manitoulin proviendraient d’incendies ou seraient maintenus par ceux-ci (Jones et Reschke, 2005; Jones, 2015). Des sécheresses saisonnières et périodiques, des sols peu profonds, des vents du large froids et le broutage sont d’autres facteurs contribuant à maintenir les alvars ouverts (Brownell et Riley, 2000). L’absence relative d’incendies naturels ou dirigés sur l’île Manitoulin et les îles adjacentes peut être un facteur contribuant à la persistance d’un grand nombre de sites où se trouve la cicadelle à queue rouge, en comparaison aux sites dans les prairies plus fréquemment brûlées du Midwest des États-Unis. À l’inverse, le sporobole à glumes inégales est résistant aux incendies, qui augmentent la production de fleurs, la taille de la plante et la couverture végétale après l’incendie (Snyder, 1992).
Population des Prairies (impact faible)
Les incendies constituent une force naturelle intrinsèque qui contribue au maintien des prairies en nuisant à la succession ligneuse, mais les feux de forêt sont maintenant un phénomène relativement peu commun au sein de l’aire de répartition canadienne de la cicadelle à queue rouge. Les incendies naturels dans de vastes prairies laissaient habituellement des zones de végétation intacte qui servaient de refuge à la cicadelle à queue rouge et à d’autres insectes des prairies (Hamilton et Whitcomb, 2010). Cependant, le brûlage annuel par des gestionnaires de prairies afin de ralentir la succession ligneuse peut avoir des impacts négatifs sur les invertébrés si aucune partie de la prairie gérée n’est laissée intacte (Hamilton et Whitcomb, 2010). Une riche faune de cicadelles est souvent observée dans de petits sites de prairies où il n’y a pas ou peu de gestion par le feu; la rareté des incendies contribuerait à la richesse spécifique exceptionnellement élevée dans ces sites (Hamilton et Whitcomb, 2010). Des brûlages dirigés ont été effectués à Grosse Isle (Hamilton, 1995), parfois sur une base annuelle (Morgan, comm. pers., 2018), au champ de tir Saint Charles (Morgan, 2015) et possiblement dans la zone de gestion de la faune de Lake Francis (Friesen, comm. pers., 2017). Toutefois, la manière dont la cicadelle à queue rouge est touchée est inconnue, en partie en raison du manque de relevés récents visant l’espèce. Malgré le brûlage deux fois par année du triangle de virage du chemin de fer à Grosse Isle, la cicadelle à feu rouge persiste, survivant peut-être dans des régions plus humides ou en bordure des routes (Hamilton, 1995).
Catégorie de menace 8. Espèces et gènes envahissants ou autrement problématiques
8.1 Espèces ou maladies exotiques (non indigènes) envahissantes
Population des plaines des Grands Lacs (impact négligeable)
Des plantes non indigènes envahissantes comme le mélilot blanc (Melilotus albus) et le brome inerme (Bromus inermis) peuvent dégrader l’habitat d’alvar en faisant concurrence au sporobole à glumes inégales pour l’espace et les nutriments (Reschke et al., 1999; Jones, 2015). Toutefois, aucune répercussion négative directe des plantes envahissantes n’a été observée lors du relevé sur le terrain effectué en 2016 dans des sites en Ontario (Foster et Harris, comm. pers., 2016).
Population des Prairies (impact négligeable)
Le mélilot blanc, le brome inerme, l’euphorbe ésule (Euphorbia esula), l’alpiste des Canaries (Phalaris canariensis) et le chardon des champs (Cirsium arvense) sont répandus dans de nombreuses savanes de chêne à gros fruits et prairies, et ils pourraient avoir un impact sur l’habitat de la cicadelle à queue rouge, particulièrement le long d’emprises. L’impact des espèces envahissantes sur le sporobole à glumes inégales dans les sites du Manitoba n’a pas été décrit.
8.2 Espèces ou maladies indigènes problématiques (prise en compte dans la sous-catégorie de menace 7.3 Autres modifications de l’écosystème)
Population des Prairies (non calculé)
La succession naturelle, l’empiétement des plantes ligneuses (p. ex. trembles) et la transformation lente de l’écosystème en forêt et en végétation arbustive constituent les principales menaces pesant sur les portions de savane de chênes des prairies d’Entre-les-Lacs et sur les savanes de chênes, principalement en raison de la suppression des feux de forêt naturels (Friesen, comm. pers., 2018; Hamel, comm. pers., 2018).
Catégorie de menace 9. Pollution
9.3 Effluents agricoles et sylvicoles
Population des plaines des Grands Lacs et population des Prairies (impact inconnu)
Il est impossible de dire si les pesticides et les herbicides sont pulvérisés directement sur des habitats de prairie ou de savane de la cicadelle à queue rouge au Manitoba ou sur des alvars en Ontario (moins probable), ou encore s’ils sont pulvérisés à proximité de ceux-ci. La dérive de produits agrochimiques utilisés pour contrôler les insectes ravageurs ou les mauvaises herbes sur les champs adjacents pourrait avoir un impact sur la cicadelle à queue rouge ou le sporobole à glumes inégales, mais le risque est inconnu et probablement négligeable.
Catégorie de menace 11. Changements climatiques et phénomènes météorologiques violents (impact inconnu)
11.1 Déplacement et altération de l’habitat, 11.2 Sécheresses, 11.3 Températures extrêmes et 11.4 Tempêtes et inondations
Population des plaines des Grands Lacs et population des Prairies (impact inconnu)
L’impact potentiel des changements climatiques sur la cicadelle à queue rouge, sa plante hôte et les habitats d’alvar et de savane est inconnu. Des sécheresses périodiques seraient bénéfiques pour la cicadelle à queue rouge, du moins en Ontario, car elles éliminent la végétation ligneuse (Catling, 2014) et maintiennent les alvars ouverts dont dépendent le sporobole à glumes inégales et les cicadelles (Hamilton et Whitcomb, 2010). À court terme, de petites populations isolées de cicadelles à queue rouge ou de sporoboles à glumes inégales sont probablement vulnérables aux événements stochastiques et pourraient être menacées par des tempêtes de grêle ou de graves périodes de gel hâtives ou tardives, particulièrement si la fréquence et l’intensité des phénomènes météorologiques violents augmentent à cause des changements climatiques. Le sporobole à glumes inégales, graminée vivace, est probablement plus résistante que la cicadelle à queue rouge.
La diminution des précipitations et l’augmentation des températures annuelles moyennes et de l’aridité associées aux changements climatiques (Colombo, 2008) pourraient ralentir la succession des alvars ouverts et des savanes jusqu’à entraîner des conditions plus arborées, particulièrement s’il y a des sécheresses prolongées ou graves. Il y a aussi une possibilité d’incendies plus fréquents ou plus intenses, bien que les feux de forêt soient activement supprimés dans les zones abritant la cicadelle à queue rouge en raison des risques qu’ils posent pour la sécurité humaine et les infrastructures. Toutefois, les impacts sont difficiles à prévoir, et l’impact à long terme des changements climatiques sur l’habitat futur de la cicadelle à queue rouge dépend de l’interaction inconnue entre la température, l’aridité et la dynamique de la végétation.
Facteurs limitatifs
Les facteurs limitatifs ne sont généralement pas d’origine humaine et comprennent des caractéristiques qui rendent l’espèce encore plus vulnérable aux menaces actuelles. Les principaux facteurs limitatifs de la cicadelle à queue rouge correspondent probablement à une combinaison des facteurs suivants et s’appliquent aux deux unités désignables.
Spécificité de la plante hôte et de l’habitat
La cicadelle à queue rouge dépend du sporobole à glumes inégales pour compléter son cycle vital. Compte tenu de la nature spécifique de l’habitat et de la plante hôte de la cicadelle à queue rouge, ainsi que de la rareté des alvars et des prairies d’herbes hautes indigènes restantes, la disponibilité d’habitat convenable est considérée comme le principal facteur biologique limitant le rétablissement de l’espèce.
Petite taille des sous-populations et isolement génétique
Les sous-populations de cicadelles à queue rouge se trouvent dans de petites parcelles d’habitat isolées et limitées. L’espèce n’occupe pas tout l’habitat d’apparence convenable au Canada, peut-être en raison de l’histoire postglaciaire, d’une capacité de dispersion limitée et/ou d’une préférence de microhabitat non documentée.
Ennemis parasitaires naturels
Les parasites sont connus pour attaquer les cicadelles tout au long de leur cycle vital, mais aucune information propre à la cicadelle à queue rouge n’est disponible.
Vulnérabilité aux conditions météorologiques
La température et les précipitations de pluie ont un impact sur la croissance de l’espèce et le déplacement des adultes. L’humidité et les températures hivernales extrêmes affectent la survie, l’abondance et la répartition de la cicadelle à queue rouge. Les conditions météorologiques de l’année précédente affectent la sous-population de l’année suivante et contribuent aux degrés-jours et à l’émergence de la génération de l’année suivante.
Capacité de dispersion
La cicadelle à queue rouge est incapable de voler et de se disperser sur de grandes distances dans de l’habitat non convenable.
L’herbivorie naturelle pourrait entraîner la mortalité des cicadelles à queue rouge. Le sporobole à glumes inégales est apprécié par le cerf de Virginie (Odocoileus virginianus) indigène, qui se trouve dans l’habitat de la cicadelle à queue rouge en Ontario et au Manitoba.
Nombre de localités
Population des plaines des Grands Lacs
La plupart des sites en Ontario se trouvent dans des alvars. Par exemple, plusieurs sites connus occupés par la cicadelle à queue rouge (c.-à-d. la route sur digue de l’île Barrie, l’aéroport de Gore Bay, la parcelle Kip Fleming et le site de Bouchard situé à 10 km au sud-ouest de Gore Bay) font partie du complexe prairie Foxy – aéroport de Gore Bay – baie Rozels (Brownell et Riley, 2000). Cependant, la répartition du sporobole à glumes inégales et de la cicadelle à queue rouge dans de tels sites n’est pas entièrement connue et il se peut qu’il n’y ait pas de dispersion entre les localités connues. Les menaces (p. ex. exploitation de carrières, surpâturage et développement résidentiel) varient en fonction des sites.
D’après ces facteurs, la cicadelle à queue rouge au Canada compterait 27 localités, soit une pour chaque site connu (séparé par au moins 1 km d’habitat non convenable).
Population des Prairies
Au moins huit sites abritent la cicadelle à queue rouge de la population des Prairies, bien qu’il existe probablement d’autres sous-populations dans des parcelles restantes de savane. Chacun de ces sites représente au moins une localité pour l’espèce d’après les menaces cumulatives liées aux modifications de l’écosystème à chaque site. Le nombre maximal de localités est inconnu; il existe probablement d’autres sous-populations ayant des menaces distinctes et, par conséquent, des localités supplémentaires.
Protection, statuts et classements
Statuts et protection juridiques
La cicadelle à queue rouge, sa plante hôte et son habitat connexe ne bénéficient d’aucune protection juridique à l’échelle provinciale (Manitoba ou Ontario) ou fédérale au Canada, et l’espèce n’est pas visée par la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvage menacées d’extinction (CITES).
Statuts et classements non juridiques
Les cotes de conservation pour la cicadelle à queue rouge sont (NatureServe, 2016) :
Mondial : en péril (G2)
National (Canada) : gravement en péril à en péril (N1N2)
États-Unis : non classée (NNR)
Ontario : gravement en péril (S1)
Manitoba : non classée (SNR)
Illinois : en péril (S2)
Wisconsin : possiblement en péril (S2?)
Minnesota : vulnérable (S3)
Dakota du Sud : non classée (SNR)
La cicadelle à queue rouge n’est pas inscrite à liste de l’Endangered Species Act des États-Unis (US FWS, 2016). À l’échelle des États, l’espèce est inscrite comme espèce en péril (endangered) au Wisconsin (WI DNR, 2016), espèce menacée (threatened) en Illinois (IESPB, 2015) et espèce préoccupante (special concern) au Minnesota. L’espèce ne jouit d’aucune protection juridique au Dakota du Sud.
Le sporobole à glumes inégales, la plante hôte de la cicadelle à queue rouge, est côté S3 en Ontario, S3S5 au Manitoba et G5 à l’échelle mondiale (NatureServe, 2016). Dans l’aire de répartition états-unienne de la cicadelle à queue rouge, il est coté S2S3 en Illinois et SNR au Minnesota, au Wisconsin et au Dakota du Sud.
Protection et propriété de l’habitat
Population des plaines des Grands Lacs
Deux sites (baie Misery Est et baie Misery Ouest) sont protégés parce qu’ils se trouvent dans la réserve naturelle provinciale Misery Bay, et un site (baie Bélanger Est) l’est grâce à sa situation dans le parc provincial Queen Mother Mnidoo Mnissing récemment créé. Un site près de la baie South, en Ontario, se trouve sur les terres de la Première Nation de Wikwemikong. Quelques sites occupés par la cicadelle à queue rouge et situés le long de réserves routières se trouveraient sur des terres de la Couronne ou municipales. Bien que la Déclaration de principes provinciale (DPP) de l’Ontario puisse offrir une certaine protection contre le développement, seulement 21 % des alvars en Ontario bénéficient d’une certaine forme de protection juridique (ECO, 2013). Cependant, aucune zone d’intérêt naturel et scientifique (ZINS) d’importance provinciale qui pourrait bénéficier d’une protection au titre de la DPP n’a été désignée sur l’île Manitoulin.
Population des Prairies
Un site au sud de Saint-Laurent au Manitoba fait partie de la zone de gestion de la faune de Lake Francis. Le champ de tir Saint Charles appartient au ministère de la Défense nationale du Canada; il se peut qu’une partie soit vendue à la Province du Manitoba dans le cadre du projet d’expansion d’une autoroute (Government of Manitoba, 2014).
Les autres sites qu’occupent les sous-populations de cicadelles à queue rouge des Prairies et des plaines des Grands Lacs se trouvent sur des terrains privés.
Remerciements et experts contactés
Des remerciements sont adressés à Jennifer Heron (coprésidente du Sous-comité de spécialistes des arthropodes), Angèle Cyr, et Shirley Sheppard (Secrétariat du COSEPAC) pour avoir supervisé le contrat et avoir fourni un soutien administratif et des conseils, ainsi qu’au Sous-comité de spécialistes des arthropodes et aux membres du COSEPAC pour avoir examiné le document et évalué les menaces (Cory Sheffield, Paul Grant, Brian Starzomski, David McCorquodale, Syd Cannings, Ruben Boles, Colin Jones, Cory Sheffield, Del Meidinger, Joe Carney, Bruce Bennett et Sarah Semmler), Bob Wrigley et Chris Friesen (Centre de données sur la conservation du Manitoba). Andy Hamilton s’est révélé d’une aide inestimable en fournissant rapports, renseignements sur les localités et observations sur la cicadelle à queue rouge, et en identifiant des spécimens. Patrice Bouchard a fourni des rapports inédits. Judith Jones a été extrêmement généreuse en transmettant ses observations sur l’île Manitoulin en plus de fournir des renseignements sur la répartition du sporobole à glumes inégales. Wasyl Bakowsky, Michael Oldham et le Centre d’information sur le patrimoine naturel (ministère des Richesses naturelles et des Forêts de l’Ontario) ont aussi fourni des données sur la répartition du sporobole à glumes inégales. Des remerciements sont adressés aux propriétaires et aux gestionnaires des terres de la région de Manitoulin, spécialement Parcs Ontario et Conservation de la nature Canada, qui ont donné accès à leurs propriétés. Chris Dietrich nous a permis d’utiliser sa photo de cicadelle à queue rouge sur la page couverture du présent rapport. Les rédacteurs du rapport remercient les experts contactés qui ont transmis leurs connaissances.
Experts contactés
Bess, Jim. Président, Northland Environmental Services, Hancock, Michigan.
Boles, Ruben. Service canadien de la faune, Environnement et Changement climatique Canada, Ottawa, Ontario.
Bouchard, Patrice. Chercheur scientifique, entomologie, Agriculture et Agroalimentaire Canada, Ottawa, Ontario.
Craig-Moore, Lea. Service canadien de la faune, Environnement et Changement climatique Canada, Saskatoon, Saskatchewan.
Cuthrell, David L., Conservation Scientist (Zoology Lead), Michigan Natural Features Inventory, Lansing, Michigan.
Dietrich, Christopher H. Systematic Entomologist, Illinois Natural History Survey, Champaign, Illinois.
Friesen, Chris. Coordonnateur, Centre de données sur la conservation du Manitoba, Winnipeg, Manitoba.
Hamel, Cary. Gestionnaire de la science de la conservation, Conservation de la nature Canada, région du Manitoba, Winnipeg, Manitoba.
Hamilton, Andy. Attaché de recherche honoraire, Agriculture et Agroalimentaire Canada, Ottawa, Ontario.
Jones, Colin. Zoologiste, Centre d’information sur le patrimoine naturel, ministère des Ressources naturelles de l’Ontario, Peterborough, Ontario.
Jones, Judith. Botaniste, Winter Spider Eco-Consulting, Sheguiandah, Ontario.
Lonsdale, Owen. Gestionnaire des collections, Collection nationale canadienne d’insectes, d’arachnides et de nématodes, Ottawa, Ontario.
McDonald, Rachel. Conseillère principale en environnement, Défense nationale, Ottawa, Ontario.
Morgan, John. Président, Prairie Habitats Inc., Argyle, Manitoba.
Panzer, Ron. Biologiste retraité, Department of Biology, Northeastern Illinois University, Chicago, Illinois.
Wrigley, Robert. The Manitoba Museum, Winnipeg, Manitoba.
Sources d’information
Bakowsky, W., comm. pers. 2016. Correspondance par courriel adressée à R. Foster, mars 2016. Écologiste des communautés, Centre d’information sur le patrimoine naturel, ministère des Richesses naturelles et des Forêts de l’Ontario, Peterborough.
Barkley, T.M. 1977. Atlas of the Flora of the Great Plains. Ames (IA): Iowa State University.
Bess, J. comm. pers. 2016. Correspondance par courriel adressée à R. Foster, septembre 2016. Président, Northland Environmental Services, Hancock, Michigan.
BOLDSYSTEMS. 2016. Public Data Record for CNCHF003-12. [consulté en septembre 2016]. (en anglais seulement)
Bouchard, P. 1997. Insect diversity of four alvar sites on Manitoulin Island, Ontario. Mémoire de maîtrise, Université McGill, Montréal. 103 pp.
Bouchard, P. 1998. Insect diversity in alvars of Southern Ontario. Unpublished report for the Federation of Ontario Naturalists. 92 pp.
Bouchard, P., K.G.A. Hamilton et T.A. Wheeler. 2001. Diversity and conservation status of prairie endemic Auchenorrhyncha (Homoptera) in alvars of the Great Lakes region. Proceedings of the Entomological Society of Ontario 132:39-56.
Brownell, V.R. et J.L. Riley. 2000. The Alvars of Ontario: Significant Alvar natural Areas in the Ontario Great Lakes Region. Federation of Ontario Naturalists, Don Mills, Ontario. 269 pp.
Canadian Wildlife Federation. 2018. Bioblitz Canada 150. Manitoba Alvar Bioblitz June 23 – 24, 2017. [consulté le 18 février 2018]. [Également disponible en français : Fédération canadienne de la faune. 2018. Bioblitz Canada 150. Bioblitz de l’alvar du Manitoba 23 et 24 juin 2017.]
Catling, P.M. 2014. Impact of the 2012 drought on woody vegetation invading alvar grasslands in the Burn Lands Alvar, eastern Ontario. Canadian Field Naturalist. 128(3):243-249.
Catling, P.M. et V.R. Brownell. 1995. A review of the alvars of the Great Lakes region: distribution. composition. biogeography and protection. Canadian Field Naturalist. 109 :143-171.
Colombo, S.J. 2008. Forests and forestry in a changing climate. Climate Change Research Report CCRR-12. Queen’s Printer for Ontario, Toronto, Ontario. 22 pp.
Committee on the Status of Endangered Wildlife in Canada (COSEWIC). 2017. COSEWIC National Ecological Areas. [consulté en février 2017]. [Également disponible en français : Comité sur la situation des espèces en péril du Canada (COSEPAC). 2017. Aires écologiques nationales du COSEPAC.]
Cuthrell, D.L., comm. pers. 2016. Correspondance par courriel adressée à R. Foster, septembre 2016. Conservation Scientist (Zoology Lead), Michigan Natural Features Inventory, Lansing, Michigan.
DeLong, D.M. 1935. Some new species of Deltocephaloid leafhoppers (Homoptera, Cicadellidae). Annals of the Entomological Society of America 28(1):154-159.
DeLong, D.M. 1948. The leafhoppers, or Cicadellidae, of Illinois. (Eurymelinae-Balcluthinae). Illinois Natural History Survey Bulletin 24(2): 97-376.
Environmental Commissioner for Ontario (ECO). 2013. Serving the Public. Annual Report 2012/2013. Toronto, Ontario. 194 p. [Également disponible en français : Commissaire à l’environnement de l’Ontario (CEO). 2013. Servir le public. Rapport annuel 2012-2013. Toronto (Ont.). 210 p.]
Friesen, C., comm. pers. 2016. Correspondance par courriel adressée à R. Foster, février 2016. Coordonnateur, Centre de données sur la conservation du Manitoba, Winnipeg, Manitoba.
Friesen, C., comm. pers. 2017. Correspondance par courriel adressée à R. Foster, janvier 2017. Coordonnateur, Centre de données sur la conservation du Manitoba, Winnipeg, Manitoba.
Friesen, C., comm. pers. 2018. Correspondance par courriel adressée à J. Heron. Coordonnateur, Centre de données sur la conservation du Manitoba, Winnipeg, Manitoba.
Gibson, S. 2014. Plan to extend Manitoba's CentrePort highway may imperil rare 'rainforest of the prairies. [consulté en août 2017].
Morgan, J. 2018. Correspondance par courriel adressée à Sarah Semmler. Prairies Habitats Inc., Argyle, Manitoba.
Government of Manitoba. 2014. News release: Province moves ahead with plans to double Centreport Canada Way, reducing Trans-Canada Highway bottleneck west of Winnipeg [consulté en août 2017]. (en anglais seulement)
Guglielmino, A., Olmi, M. et Bückle, C. 2013. An updated host-parasite catalogue of world Dryinidae (Hymenoptera: Chrysidoidea). Zootaxa, 3740: 1-113.
Guglielmino, A. 2002. Dryinidae (Hymenoptera Chrysidoidea): an interesting group among the natural enemies of the Auchenorrhyncha (Hemiptera). Neue Folge Nr. 176: 549-556.
Hamel, C. 2018. Correspondance par courriel adressée à J. Heron et S. Semmler Conservation de la nature Canada, région du Manitoba, Winnipeg, Manitoba.
Hamilton, J.A. et C.G. Eckert. 2007. Population genetic consequences of geographic disjunction: a prairie plant isolated on Great Lakes alvars. Molecular Ecology 16:1649-1660.
Hamilton, K.G.A. 1990. Grasslands of Ontario and surrounding areas. Newsletter, Arthropods of Canadian Grasslands, no 5: 2-10.
Hamilton, K.G.A. 1994. Leafhopper evidence for origins of northeastern relict prairies (Insecta: Homoptera: Cicadellidae), pp. 61-70, in: R.G.Wickett et al. (eds.) Proceedings of the Thirteenth North American Prairie Conference: Spirit of the Land, our Prairie Legacy. Preney Print & Litho, Windsor.
Hamilton, K.G.A. 1995. Evaluation of leafhoppers and their relatives (Insecta: Homoptera: Auchenorrhyncha) as indicators of prairie preserve quality. Pp.211-226, in: D.C. Hartnett (ed.). Proceedings of the Fourteenth Annual North American Prairie Conference: Prairie Biodiversity. Kansas State University, Manhattan, Kansas.
Hamilton, K.G.A. 1997. Are bugs endangered? Pp. 104-118, in C. Warwick (ed.) Proceedings of the 15th Annual North American Prairie Conference. The Natural Areas Association, Bend, Oregon.
Hamilton, K.G.A. 1999. Leafhoppers (Insecta: Homoptera:Cicadellidae) as indicators of endangered ecosystems. Pp. 03–113 in J. Loo et M. Gorman M (eds.). Proceedings of the 1997 Conference of the Canadian Council on Ecological Areas; 14–16 September 1997, Fredericton, NB. Ottawa (Canada): Canadian Forest Service.
Hamilton, K.G.A. 2000. Five genera of New-World 'Shovel-headed' and 'Spoon-bill' leafhoppers (Hemiptera: Cicadellidae: Dorycephalini and Hecalini). The Canadian Entomologist 132:429-503.
Hamilton, K.G.A. 2004. Leafhoppers and their relatives from the Canadian Great Plains (Homoptera: Auchenorrhyncha). Arthropods of Canadian Grasslands 10: 17-24.
Hamilton, K.G.A. 2005. Bugs reveal an extensive, long-lost northern tallgrass prairie. BioScience 55(1): 49-59.
Hamilton, K.G.A. 2014. Canadian Grasslands and Their Endemic Leafhoppers (Hemiptera: Auchenorrhyncha: Cicadellidae), Pp. 311-345 (Chapter 11), in H. A Cárcamo et D. J. Giberson (eds.). Arthropods of Canadian Grasslands (Volume 3): Biodiversity and Systematics Part 1. Biological Survey of Canada, Ottawa, Ontario.
Hamilton, K.G.A., comm. pers. 2016. Correspondance par courriel adressée à R. Foster, mai 2016. Attaché de recherche honoraire, Agriculture et Agroalimentaire Canada, Ottawa, Ontario.
Hamilton, K.G.A., comm. pers., 2017. Correspondance par courriel adressée à R. Foster, février 2017. Attaché de recherche honoraire, Agriculture et Agroalimentaire Canada, Ottawa, Ontario.
Hamilton, K.G.A. et D.W. Langor. 1987. Leafhopper fauna of Newfoundland and Cape Breton Islands (Rhynchota: Homoptera: Cicadellidae). The Canadian Entomologist 119: 663-695.
Hamilton, K.G.A. et R.F. Whitcomb. 2010. Leafhoppers (Homoptera: Cicadellidae) a major family adapted to grassland habitats. Pp. 169-197, in J.D. Shorthouse et K.D. Floate (eds.). Arthropods of Canadian Grasslands, Vol. 1: Ecology and Interactions in Grassland Habitats. Biological Survey of Canada, Ottawa, Ontario.
Hamilton, K.G.A. et R.S. Zack. 1999. Systematics and range fragmentation of the Nearctic genus Errhomus Oman (Rhynchota: Homoptera: Cicadellidae). Annals of the Entomological Society of America 92(3):312-354.
Harris, A.G. et R.F. Foster. 2005. Manitou Mounds Prairie: Vegetation and Insect Monitoring 2004. Unpublished report prepared for Rainy River First Nations by Northern Bioscience, Thunder Bay, Ontario. 44 pp.
Illinois Endangered Species Protection Board (IESPB). 2015. Checklist of Endangered and Threatened Animals and Plants of Illinois. Illinois Endangered Species Protection Board, Springfield, Illinois. 18 pp.
Illinois Natural Heritage Survey (INHS). 2016. Aflexia rubranura. [consulté en septembre 2016]. (en anglais seulement)
Jones, J. 2015. Recovery Strategy for Gattinger’s Agalini (Agalinis gattinger) in Ontario. Ontario Recovery Strategy Series. Prepared for the Ontario Ministry of Natural Resources and Forestry, Peterborough, Ontario. vi + 33 pp.
Jones, J., comm. pers. 2016. Discussion avec R. Foster, juillet 2016. Botaniste, Winter Spider Eco-Consulting, Sheguiandah, Ontario
Jones, J.A. et C. Reschke. 2005. The role of fire in Great Lakes alvar landscapes. The Michigan Botanist 44(1):13-27.
Kartesz, J.T. 2015. Sporobolus heterolepis. The Biota of North America Program, Floristic Synthesis of North America. [consulté en septembre 2016]. (en anglais seulement)
Lewis, C.F.M. et T.W. Anderson. 1989. Oscillations of levels and cool phases of the Laurentian Great Lakes caused by inflows from glacial Lakes Agassiz and Barlow- Ojibway. Journal of Palaeolimnology 2:99-146.
Light, M.H.S. 2018. Sporobolus heterolepis and the detection of monophagous leafhoppers: Can we detect oviposition scars of the rare leafhopper, Aflexia rubranura, on a grass host using herbarium vouchers of Sporobolus heterolepis? Canadian Museum of Nature, Ottawa, Ontario. 3pp.
Master, L., D. Faber-Langendoen, R. Bittman, G. A. Hammerson, B. Heidel, J. Nichols, L. Ramsay et A. Tomaino. 2009. NatureServe Conservation Status Assessments: Factors for Assessing Extinction Risk. NatureServe, Arlington, Virginie.
Matthews, J.V. Jr. 1979. Tertiary and Quaternary environments: historical background for an analysis of the Canadian insect fauna. Pp. 31-86 in H.V. Danks (ed.) Canada and Its Insect Fauna. Memoirs of the Entomological Society of Canada, 108:1-573.
Maw, H.E.L., R.G. Foottit, K.G.A. Hamilton et G.G.E. Scudder. 2000. Checklist of the Hemiptera of Canada and Alaska. NRC Research Press, Ottawa. 220 pp.
Michigan Natural Features Inventory (MNFI). 2016. Rare Species Explorer. [consulté en septembre 2016]. (en anglais seulement)
Minnesota Department of Natural Resources (MN DNR). 2016. Aflexia rubranura Red-tailed Leafhopper Species Profile. [consulté en septembre 2016]. (en anglais seulement)
Morgan, J.P. 2015. 170 Years on the St. Charles Prairie: A Natural and Human History. Nature Manitoba News Spring 2015 7(2):1&8-9.
Natural Heritage Information Centre (NHIC). 2016. Get natural heritage information. [consultée en septembre 2016]. [Également disponible en français : Centre d’information sur le patrimoine naturel (CIPN). 2016. Obtenir des renseignements sur le patrimoine naturel.]
NatureServe. 2016. NatureServe Explorer: An online encyclopedia of life [application Web]. Version 7.1. NatureServe, Arlington, Virginie. États-Unis. Site Web : [consulté en septembre 2016]. (en anglais seulement)
Nyboer, R.W., J.R. Herkert et J.E. Ebinger [eds.]. 2006. Endangered and Threatened Species of Illinois: Status and Distribution, Volume 2 - Animals. Illinois Endangered Species Protection Board, Springfield, Illinois. 181 pp.
Oldham, M., comm. pers. 2016. Correspondance par courriel adressée à R. Foster, mars 2016. Botaniste, Centre d’information sur le patrimoine naturel, ministère des Richesses naturelles de l’Ontario, Peterborough.
Oman, P.W. 1949. The Nearctic leafhoppers. A generic classification and check list. Memoirs of the Entomological Society of Washington. 3. 253 pp.
Oman, PW, WJ Knight, MW Nielson. 1990. Leafhoppers (Cicadellidae: a bibliography, generic check-list and index to the world literature 1956-1985. CABI.
Ontario Ministry of Natural Resources (OMNR). 2013. Recovery Strategy for the Lakeside Daisy (Tetraneuris herbacea) in Ontario. Ontario Recovery Strategy Series. Ontario Ministry of Natural Resources, Peterborough, Ontario. iii + 5 pp. + Appendix xi + 60 pp.
Open Standards. 2017. Threats Classification. [consulté en janvier 2017].
Panzer, R. 1998. Insect conservation within the severely fragmented eastern tallgrass prairie landscape. Thèse de doctorat. University of Illinois, Urbana-Champaign.
Panzer, R. 2002. Compatibility of prescribed burning with the conservation of insects in small, isolated prairie reserves. Conservation Biology 16:1296-1307.
Panzer, R. 2003. Importance of in situ survival, recolonization, and habitat gaps in the postfire recovery of fire-sensitive prairie insect species. Natural Areas Journal 23:14-21.
Reschke, C., R. Reid, J. Jones, T. Feeney et H. Potter. 1999. Conserving Great Lakes Alvars. The Nature Conservancy, Great Lakes Program, Chicago, Illinois. 230 pp.
Riley, J.L. 2013. The Once and Future Great Lakes Country: An Ecological History. McGill-Queens University Press. 516 pp.
Robertson, K.R., Anderson, R.C., Schwartz, M.W., 1997. The tallgrass prairie mosaic. Pp. 55–8, in M.W. Schwartz (ed.), Conservation in Highly Fragmented Landscapes. Chapman and Hall, New York.
Salafsky, N., D. Salzer, A. J. Stattersfield, C. Hilton-Taylor, R. Neugarten, S.H.M. Butchart, B. Collen, N. Cox, L.L. Master, S. O’Connor et D. Wilkie. 2008. A standard lexicon for biodiversity conservation: unified classifications of threats and actions. Conservation Biology 22:897-911. [consulté en janvier 2017].
Samson, F. et F. Knopf. 1994. Prairie conservation in North America. Bioscience 4(6): 418– 421.
Smith, R.E., H. Veldhuis, G.F. Mills, R.G. Eilers, W.R. Fraser et G.W. Lelyk. 1998. Terrestrial Ecozones, Ecoregions, and Ecodistricts, An Ecological Stratification of Manitoba's Landscapes. Technical Bulletin 98-9E. Land Resource Unit, Brandon Research Centre, Research Branch, Agriculture and Agri-Food Canada, Winnipeg, Manitoba.
Snyder, S. A. 1992. Sporobolus heterolepis. Fire Effects Information System, U.S. Department of Agriculture, Forest Service, Rocky Mountain Research Station, Fire Sciences Laboratory. [consulté en septembre 2016]. (en anglais seulement)
Strauss, S. 1994 The genetic structure of populations of a threatened leafhopper,Aflexia rubranura. Illinois Natural History Survey. Rapport inédit. 4 p.
United States Fish and Wildlife Service (USFWS). 2016. Redveined Prairie Leafhopper (Aflexia rubranura). ECOS Environmental Conservation Online System. [consulté en septembre 2016] (en anglais seulement)
United States Department of Agriculture (USDA). 2003. Conservation assessment for red-veined prairie leafhopper (Aflexia rubranura). USDA Forest Service, Eastern Region, Milwaukee, Wisconsin. 8 pp.
University of Saskatchewan. 2017. Sporobolus heterolepis. [consulté en août 2017]. (en anglais seulement)
Waloff, N. et M.A. Jervis. 1987. Communities of parasitoids associated with leafhoppers and planthoppers in Europe. Advances in Ecological Research 17: 281-402.
Whiles, M.R. et R.E. Charlton. 2006. The ecological significance of tallgrass prairie arthropods. Annual Review of Entomology. 51:387–412.
Wisconsin Department of Natural Resources (WI DNR). 2011. Protocol for Incidental Take Authorization: Red-tailed Leafhopper (Aflexia rubranura) PDF. 6 pp.
Wisconsin Department of Natural Resources (WI DNR). 2016. Red-tailed Prairie Leafhopper (Aflexia rubranura). [consutlé en septembre 2016]. (en anglais seulement)
Wrigley, R. 2018. Correspondance par courriel adressée à S. Semmler. The Manitoba Museum, Winnipeg, Manitoba.
Young, D.A., Jr. et Beirne, B.P. 1958. A taxonomic revision of the leafhopper genus Flexamia and a new related genus (Homoptera, Cicadellidae). United States Department of Agriculture Technical Bulletin 1173. [ii] + 53 pp.
Sommaire biographique des rédactrices du rapport
Robert Foster est cofondateur et partenaire principal de Northern Bioscience, une entreprise qui offre des services professionnels de consultation écologique en appui aux travaux de gestion, de planification et de recherche sur les écosystèmes. Il est titulaire d’un baccalauréat ès sciences en biologie de l’Université Lakehead et d’un doctorat en zoologie de l’Université d’Oxford. M. Foster a travaillé pendant plus de 25 ans comme écologiste au Canada et a réalisé de nombreux relevés d’insectes à des fins de planification et d’évaluation environnementales d’aires protégées en Ontario, ainsi qu’au Manitoba, au Minnesota, au Québec, en Alberta et en Colombie-Britannique. Rob a rédigé ou corédigé plus de 20 rapports de situation du COSEPAC sur diverses espèces, dont 15 insectes, 5 plantes vasculaires, une araignée, un escargot terrestre et un oiseau.
Allan Harris compte plus de 25 années d’expérience comme biologiste dans le nord de l’Ontario. Il détient un baccalauréat ès sciences en biologie faunique de l’Université de Guelph et une maîtrise ès sciences en biologie de l’Université Lakehead. Après avoir occupé un poste de biologiste au ministère des Richesses naturelles de l’Ontario pendant sept ans, il a cofondé Northern Bioscience, une entreprise de consultation écologique établie à Thunder Bay, en Ontario. M. Harris a rédigé ou a corédigé des douzaines d’articles scientifiques, de rapports techniques et d’articles de vulgarisation, y compris des rapports de situation du COSEPAC sur le monarque, l’héliotin d’Aweme, l’hémileucin de Nuttall, le criquet du lac Huron, le gomphe riverain, le gomphe de Laura, le gomphe des rapides, la cicindèle à grandes taches de Gibson, la cicindèle verte des pinèdes, l’hespérie de Powesheik, le mormon, l’amiral de Weidemeyer, l’hémileucin du ményanthe, le perceur du ptéléa, la gnaphose de Snohomish, l’escargot-forestier écharge, l’aster de la Nahanni, l’aster fausse-prenanthe, la buchnéra d’Amérique, le trille à pédoncule incliné et le lipocarphe à petites fleurs. Il est également auteur d’un rapport provincial sur la situation du caribou des bois en Ontario et auteur ou coauteur de programmes de rétablissement nationaux et provinciaux visant des espèces de plantes vasculaires et d’oiseaux en péril.
Collections examinées
Des recherches visant à trouver des spécimens canadiens de cicadelles à queue rouge ont été effectuées dans les collections suivantes :
Collection nationale canadienne (CNC) d’insectes, d’arachnides et de nématodes, Ottawa, Ontario (Owen Lonsdale).
Chicago Field Museum, Chicago, Illinois (recherche en ligne).
E.H. Strickland Entomological Museum, University of Alberta, Edmonton, Alberta (recherche en ligne).
Illinois Natural History Survey Collection Prairie Research Institute, Champaign, Illinois (recherche en ligne).
J.B. Wallis/R.E. Roughley Museum of Entomology, University of Manitoba, Winnipeg, Manitoba (T. Galloway).
Musée d’entomologie de Lyman, Université McGill, Sainte-Anne-de-Bellevue, Québec (T. Wheeler).
Royal Alberta Museum, Edmonton, Alberta (Tyler Cobb).
Musée royal de l’Ontario, Toronto, Ontario (Brad Hubley).
Royal Saskatchewan Museum, Regina, Saskatchewan (Cory Sheffield).
Spencer Entomological Collection, Beaty Biodiversity Museum, University of British Columbia, Vancouver, Colombie-Britannique (Karen Needham).
Yale Peabody Museum of Natural History, New Haven, Connecticut (recherche en ligne)
D’autres collections contenant d’importants spécimens de cicadelles ont été examinées par Hamilton (1972, 2004).