Cicindèle ces galets (Cicindela marginipennis) : évaluation et rapport de situation du COSEPAC 2021
Titre officiel : Évaluation et rapport de situation du COSEPAC sur la cicindèle ces galets (Cicindela marginipennis) au Canada
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Préoccupante
2021
Information sur le document
Les rapports de situation du COSEPAC sont des documents de travail servant à déterminer le statut des espèces sauvages que l’on croit en péril. On peut citer le présent rapport de la façon suivante :
COSEPAC. 2021. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur la cicindèle des galets (Cicindela marginipennis) au Canada, Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa, xiii + 58 p. (Registre public des espèces en péril).
Rapport(s) précédent(s) :
COSEPAC. 2008. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur la cicindèle des galets (Cicindela marginipennis) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. vii + 29 p. (www.registrelep-sararegistry.gc.ca/default_f.cfm).
Note de production :
Le COSEPAC remercie John Klymko d’avoir rédigé le rapport de situation sur la cicindèle des galets (Cicindela marginipennis) au Canada, aux termes d’un marché conclu avec Environnement et Changement climatique Canada. La supervision et la révision du rapport ont été assurées par Jennifer Heron, coprésidente du Sous-comité de spécialistes des arthropodes du COSEPAC.
Pour obtenir des exemplaires supplémentaires, s’adresser au :
Secrétariat du COSEPAC
a/s Service canadien de la faune
Environnement et Changement climatique Canada
Ottawa (Ontario)
K1A 0H3
Tél. : 819-938-4125
Téléc. : 819-938-3984
Courriel : ec.cosepac-cosewic.ec@canada.ca
www.cosepac.ca
Also available in English under the title “COSEWIC assessment and status report on the Cobblestone Tiger Beetle Cicindela marginipennis in Canada”.
Illustration/photo de la couverture :
Cicindèle des galets — Photo prise par John Klymko.
COSEPAC sommaire de l’évaluation
Sommaire de l’évaluation – Avril 2021
Nom commun : Cicindèle des galets
Nom scientifique : Cicindela marginipennis
Statut : Préoccupante
Justification de la désignation :Cette espèce particulière de cicindèle a une petite aire de répartition fragmentée dans trois régions géographiques distinctes du Nouveau-Brunswick : le fleuve Saint-Jean, la rivière Southwest Miramichi et la région du lac Grand. L’habitat de l’espèce, qui consiste en des plages de galets et de sable à végétation clairsemée sur les rives de lac et les îles fluviales, est très fragmenté et restreint. Jusqu’à 74 % de l’habitat potentiel sur le fleuve Saint-Jean a disparu lors de la construction du barrage de Mactaquac dans les années 1960. Les principales menaces pesant sur l’habitat sont la modification des rives associée à la construction de chalets ainsi que le compactage du sol causé par l’utilisation de véhicules tout-terrain (VTT) dans la région du lac Grand. Comme les larves vivent dans des terriers parmi les galets, la circulation de VTT et d’autres véhicules sur les plages peut écraser les terriers et causer la mortalité des larves en plus d’avoir des effets négatifs sur la structure de l’habitat. La rive située devant les chalets est souvent modifiée par l’enlèvement de la végétation et parfois par le nivellement, ce qui comprend le dépôt de sable qui ensevelit les terriers des larves. L’amélioration du statut de l’espèce reflète la découverte de nouveaux sites, dont un nouveau bassin versant, depuis la dernière évaluation ainsi qu’un changement de l’interprétation de « fragmentation grave ». Toutefois, l’espèce peut devenir « menacée » si les menaces ne sont pas gérées de manière efficace.
Répartition au Canada : Nouveau-Brunswick
Historique du statut : Espèce désignée « en voie de disparition » en novembre 2008. Réexamen du statut : l’espèce a été désignée « préoccupante » en mai 2021.
COSEPAC résumé
Cicindèle des galets
Cicindela marginipennis
Description et importance de l’espèce sauvage
La cicindèle des galets (Cicindela marginipennis) appartient à la sous-famille des Cicindélinés et à la famille des Carabidés. Les adultes (de 11 à 14 mm de longueur) sont prédateurs et possèdent de grandes mandibules, des élytres (ailes antérieures durcies) dont le bord externe est orné d’une étroite bande continue de couleur crème, ainsi qu’un abdomen orange-rouge vif bien visible durant le vol. Aucune sous-espèce n’est décrite.
Les larves de cicindèles (vermiformes, elles ont la tête et le pronotum aplatis et de grandes mandibules en forme de faucille) vivent habituellement dans des terriers verticaux qu’elles creusent dans le sol. Le dessus de la tête et le pronotum (partie du thorax adjacente à la tête) forment un disque plat qui obture l’ouverture du terrier et dissimule la larve qui s’y trouve. Les larves sont prédatrices et attendent dans leur terrier dissimulé qu’une proie peu méfiante passe à la surface du sol. La surface dorsale du cinquième segment abdominal de la larve est munie de deux paires de gros crochets qui se fixent à la paroi du terrier, ce qui ancre la larve au cas où la proie tenterait de la tirer de son terrier.
Répartition
À l’échelle mondiale, la cicindèle des galets n’est présente qu’en Amérique du Nord. Son aire de répartition est discontinue, et elle forme de petites sous-populations isolées et éloignées les unes des autres qui sont associées à de grands réseaux hydrographiques. Aux États-Unis, l’espèce est présente depuis le Mississippi et l’Alabama au sud vers le nord jusqu’en Ohio et au Maine. Au Canada, elle est présente au Nouveau-Brunswick dans sept sous-populations réparties dans trois régions isolées : la rivière Saint-Jean, la rivière Miramichi Sud-Ouest et la région du lac Grand. L’espèce forme des colonies qui occupent des parties distinctes de rivages de galets, appelées sites dans le présent rapport.
Habitat
Au Canada, la cicindèle des galets occupe des plages de galets et de sable à végétation au bord de lacs et à l’extrémité amont d’îles fluviales. Le principal facteur qui influe sur la structure de son habitat est le niveau de l’eau, qui dépend de l’écoulement de la crue printanière et de la pluviosité ou de la sécheresse le reste de l’année.
Biologie
La cicindèle des galets subit une métamorphose complète et passe par quatre stades vitaux : l’œuf, la larve, la nymphe et l’adulte. Aucune étude n’a été réalisée sur son cycle vital, mais il est semblable à celui d’autres cicindèles. Les espèces de Cicindela ont un cycle de vie de 1 à 4 ans. Leurs œufs sont pondus en été, et les larves éclosent et creusent un terrier dans lequel elles restent jusqu’à trois ans. Les cicindèles passent généralement par trois stades larvaires, qui vivent tous dans le même terrier. À la fin du troisième stade, la larve se construit une loge dans le sol et s’y transforme en nymphe, puis en adulte. Ces stades immatures peuvent résister aux inondations, car le substrat de plage dans lequel ils vivent est inondé chaque année à de nombreux sites. Les cicindèles sont des prédateurs d’arthropodes larvaires et adultes. Les adultes sont actifs pendant la journée et s’envolent rapidement lorsqu’on s’en approche.
Taille et tendances des populations
La présence de la cicindèle des galets Cobblestone est documentée dans au moins 37 sites au Canada (voir Aire de répartition canadienne); la population canadienne actuelle (en date de 2019) est estimée entre 11 093 et 14 333 adultes. Des études sur l’abondance de la population réalisées en 2007 et 2008 ont permis d’estimer à 8 483-9 083 le nombre d’adultes dans les huit sites connus à l’époque. Cette augmentation de la population est attribuable aux sites supplémentaires documentés dans les régions du complexe du lac Grand et de la rivière Miramichi Sud-Ouest.
Comme aucun recensement officiel de la population n’a été effectué depuis 2008, il n’y a pas de données permettant d’estimer la tendance de la population. La présence des colonies des cinq sites de la rivière Saint-Jean et des quatre sites du complexe du lac Grand observées entre 2003 et 2005 a été confirmée en 2014 ou après. Une grande proportion (jusqu’à 74 %) des habitats insulaires potentiels de l’espèce dans la rivière Saint-Jean a été détruite lors de la construction du barrage de Mactaquac dans les années 1960.
Menaces et facteurs limitatifs
Au Canada, la répartition de la cicindèle des galets est très fragmentée. L’espèce forme de petites colonies dans un habitat spécialisé et fragile, de sorte que la probabilité qu’elle disparaisse localement de sites existants est élevée. Les principales menaces s’appliquent à l’habitat au complexe du lac Grand et comprennent la construction de chalets et le compactage du sol causé par l’utilisation illégale de véhicules sur les plages de galets. Comme les larves vivent dans des terriers parmi les galets, la circulation des véhicules sur la plage peut écraser les terriers, tuer des larves et nuire à la structure de l’habitat. Les observations faites à un site du complexe du lac Grand portent à croire que la dégradation de l’habitat causée par le passage fréquent de véhicules y a probablement réduit le nombre de cicindèles des galets. La petite taille des colonies dans certains sites et la popularité des cicindèles auprès des collectionneurs d’insectes rendent l’espèce vulnérable aux effets d’une collecte excessive.
Protection, statuts et classements
La cicindèle des galets a été désignée espèce en voie de disparition par le COSEPAC et est inscrite à ce titre à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (LEP) du gouvernement fédéral et à la Loi sur les espèces en péril du Nouveau-Brunswick. Toutes les sous-populations et tous les habitats de l’espèce se trouvent sur des terres non fédérales où la LEP du gouvernement fédéral ne s’applique pas, et, à ce jour, aucune des interdictions de la Loi sur les espèces en péril du Nouveau-Brunswick ne s’applique à l’espèce.
Résumé technique
Cicindela marginipennis
Cicindèle des galets
Cobblestone Tiger Beetle
Répartition au Canada : Nouveau-Brunswick
Sujet | Information |
---|---|
Durée d’une génération | 2 – 4 ans |
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre total d’individus matures? | Inconnu |
Pourcentage estimé de déclin continu du nombre total d’individus matures sur [cinq ans ou deux générations]. | Inconnu |
Pourcentage [observé, estimé, inféré ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [dix dernières années ou trois dernières générations]. | Oui, réduction inférée de moins de 10 % du nombre d’individus matures sur trois générations (12 ans) dans le complexe du lac Grand, d’après la baisse de la qualité de l’habitat. |
Pourcentage [prévu ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [dix prochaines années ou trois prochaines générations]. | Oui, réduction présumée de moins de 10 % du nombre d’individus matures sur trois générations (12 ans) dans le complexe du lac Grand, d’après la baisse de la qualité de l’habitat. |
Pourcentage [observé, estimé, inféré ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours de toute période de [dix ans ou trois générations] commençant dans le passé et se terminant dans le futur. | Oui, réduction présumée de moins de 10 % du nombre d’individus matures sur trois générations (12 ans) dans le complexe du lac Grand, d’après la baisse de la qualité de l’habitat. |
Est-ce que les causes du déclin sont a) clairement réversibles et b) comprises et c) ont effectivement cessé? | a) Non b) Oui, en partie c) Non Les principales causes du déclin sont le lent empiètement de plantes envahissantes dans l’habitat de galets, l’enlèvement des galets de l’habitat de plage à des fins récréatives (p. ex. pour le bronzage) et l’utilisation illégale de véhicules sur les rivages de galets, ce qui compacte le sol et réduit la qualité et la quantité de l’habitat larvaire de l’espèce. |
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre d’individus matures? | Inconnu, données insuffisantes |
Sujet | Information |
---|---|
Superficie estimée de la zone d’occurrence | 6 329 km2 |
Indice de zone d’occupation (IZO) | 132 km2 |
La population totale est-elle gravement fragmentée, c.-à-d. que plus de 50 % de sa zone d’occupation totale se trouvent dans des parcelles d’habitat qui sont a) plus petites que la superficie nécessaire au maintien d’une population viable et b) séparées d’autres parcelles d’habitat par une distance supérieure à la distance de dispersion maximale présumée pour l’espèce? | a) Peu probable. Les parcelles d’habitat semblent suffisamment grandes pour maintenir des sous-populations viables. b) Il n’y a pas de dispersion entre les sous-populations du complexe du lac Grand, de la rivière Saint-Jean et de la rivière Miramichi Sud-Ouest, mais il y en a sans doute à l’intérieur de ces sous-populations. |
Nombre de « localités »* | Ne s’applique pas; il y aurait plus de 21 localités si une menace différente s’appliquait à chaque site. Il n’y a pas de menace importante aux sites de la rivière Saint-Jean et de la rivière Miramichi Sud-Ouest. |
Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] de la zone d’occurrence? | Non. Les sous-populations de la rivière Saint-Jean et de la rivière Miramichi Sud-Ouest sont inférées comme étant stables; certaines menaces pèsent sur les habitats du complexe du lac Grand, mais dans l’ensemble, la zone d’occurrence restera probablement stable. |
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de l’indice de zone d’occupation? | Oui. Déclin continu observé et prévu pour les sous-populations du complexe du lac Grand, qui pourraient être touchées par la construction de chalets. Aucun déclin n’est inféré pour les sous-populations de la rivière Saint-Jean et de la rivière Miramichi Sud-Ouest. |
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre de sous-populations? | Non. Les sous-populations de la rivière Saint-Jean et de la rivière Miramichi Sud-Ouest sont inférées comme étant stables; certaines menaces pèsent sur les habitats du complexe du lac Grand où l’abondance de la sous-population pourrait diminuer (voir Menaces), mais la sous-population devrait persister dans ces sites. |
Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] du nombre de « localités »*? | Oui, déclin inféré du nombre de localités au complexe du lac Grand. Les principales causes du déclin varient selon le site et comprennent le lent empiètement de plantes envahissantes dans l’habitat de galets, l’enlèvement des galets de l’habitat de plage à des fins récréatives (p. ex. pour le bronzage) et l’utilisation illégale de véhicules sur les rivages de galets, ce qui compacte le sol et réduit la qualité et la quantité de l’habitat larvaire de l’espèce. Le déclin est peu probable pour les sous-populations de la rivière Saint-Jean et de la rivière Miramichi Sud-Ouest. |
Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] de [la superficie, l’étendue ou la qualité] de l’habitat? | Oui, déclin observé, inféré et prévu de la superficie, de l’étendue et de la qualité de l’habitat au complexe du lac Grand. Les principales causes du déclin varient selon le site et comprennent le lent empiètement de plantes envahissantes dans l’habitat de galets, l’enlèvement des galets de l’habitat de plage à des fins récréatives (p. ex. pour le bronzage) et l’utilisation illégale de véhicules sur les rivages de galets, ce qui compacte le sol et réduit la qualité et la quantité de l’habitat larvaire de l’espèce. Le déclin est peu probable pour les sous-populations de la rivière Saint-Jean et de la rivière Miramichi Sud-Ouest. |
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de [sous-]populations? | Non |
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de localités*? | Non |
Y a-t-il des fluctuations extrêmes de la zone d’occurrence? | Non |
Y a-t-il des fluctuations extrêmes de l’indice de zone d’occupation? | Non |
* Voir « Définitions et abréviations » sur le site Web du COSEPAC et IUCN (février 2014; en anglais seulement) pour obtenir des précisions sur ce terme.
Sous-populations (utilisez une fourchette plausible) | Nombre d’individus matures |
---|---|
Complexe du lac Grand – nord | 487 (recensement de 2007); 986 (recensement de 2008) |
Complexe du lac Grand – sud | Estimé à 2 500-5 000 en 2019 |
Rivière Miramichi Sud-Ouest 1 | Estimé à 10-50 en 2019 |
Rivière Miramichi Sud-Ouest 2 | Estimé à 100-200 en 2019 |
Rivière Saint-Jean 1 | 3991 (recensement de 2007); ~6800 (recensement de 2008) |
Rivière Saint-Jean 2 | 496 (recensement de 2007) |
Rivière Saint-Jean 3 | Estimé à 100-400 en 2007 |
Total | 11 093-14 333 |
Analyse quantitative
La probabilité de disparition de l’espèce à l’état sauvage est d’au moins [20 % sur 20 ans ou 5 générations, ou 10 % sur 100 ans]
Ne s’applique pas, données insuffisantes
Menaces (directes, de l’impact le plus élevé à l’impact le plus faible, selon le calculateur des menaces de l’UICN)
Un calculateur des menaces a-t-il été rempli pour l’espèce? Oui, le 30 janvier 2018. Impact des menaces : faible – moyen
Menaces (de l’impact le plus élevé à l’impact le plus faible) :
6.1 Activités récréatives – moyen-faible
1.1 Zones résidentielles et urbaines – faible
7.3 Autres modifications de l’écosystème – faible
9.3 Effluents agricoles et sylvicoles – inconnu
5.1 Chasse et capture d’animaux terrestres – inconnu
7.2 Gestion et utilisation de l’eau et exploitation de barrages – inconnu
11.4 Tempêtes et inondations – inconnu
Quels autres facteurs limitatifs sont pertinents?
- Spécificité de l’habitat : Au Canada, la cicindèle des galets ne vit que sur de grandes plages de galets, dont la superficie et l’étendue sont limitées.
- Soil particulier pour les sites de terriers larvaires : Les terriers larvaires peuvent être limités par le substrat du sol et sensibles au gel.
- Températures extrêmes et zones d’abri : L’activité de la cicindèle des galets est régulée par la température à la surface du sol et par la température ambiante. L’adulte est moins actif quand les températures sont basses.
Sujet | Information |
---|---|
Situation des populations de l’extérieur les plus susceptibles de fournir des individus immigrants au Canada | La population la plus proche aux États-Unis se trouve à 250 km des sites au Canada. |
Une immigration a-t-elle été constatée ou est-elle possible? | Pas possible |
Des individus immigrants seraient-ils adaptés pour survivre au Canada? | Oui |
Y a-t-il suffisamment d’habitats disponibles au Canada pour les individus immigrants? | Oui |
Les conditions se détériorent-elles au Canada+? | Oui, aux habitats dans le complexe du lac Grand |
Les conditions de la population source se détériorent-elles+? | Oui |
La population canadienne est-elle considérée comme un puits+? | Non |
La possibilité d’une immigration depuis des populations externes existe-t-elle? | Non |
+ Voir le tableau 3 (Lignes directrices pour la modification de l’évaluation de la situation d’après une immigration de source externe).
Nature délicate de l’information sur l’espèce
L’information concernant l’espèce est-elle de nature délicate? Oui, car l’espèce est visée par certains collectionneurs de coléoptères.
Historique du statut
COSEPAC : Espèce désignée « en voie de disparition » en novembre 2008. Réexamen du statut : l’espèce a été désignée « préoccupante » en mai 2021.
Statut et justification de la désignation
Statut
Espèce préoccupante
Code alphanumérique
Sans objet
Justification de la désignation
Cette espèce particulière de cicindèle a une petite aire de répartition fragmentée dans trois régions géographiques distinctes du Nouveau-Brunswick : le fleuve Saint-Jean, la rivière Southwest Miramichi et la région du lac Grand. L’habitat de l’espèce, qui consiste en des plages de galets et de sable à végétation clairsemée sur les rives de lac et les îles fluviales, est très fragmenté et restreint. Jusqu’à 74 % de l’habitat potentiel sur le fleuve Saint-Jean a disparu lors de la construction du barrage de Mactaquac dans les années 1960. Les principales menaces pesant sur l’habitat sont la modification des rives associée à la construction de chalets ainsi que le compactage du sol causé par l’utilisation de véhicules tout-terrain (VTT) dans la région du lac Grand. Comme les larves vivent dans des terriers parmi les galets, la circulation de VTT et d’autres véhicules sur les plages peut écraser les terriers et causer la mortalité des larves en plus d’avoir des effets négatifs sur la structure de l’habitat. La rive située devant les chalets est souvent modifiée par l’enlèvement de la végétation et parfois par le nivellement, ce qui comprend le dépôt de sable qui ensevelit les terriers des larves. L’amélioration du statut de l’espèce reflète la découverte de nouveaux sites, dont un nouveau bassin versant, depuis la dernière évaluation ainsi qu’un changement de l’interprétation de « fragmentation grave ». Toutefois, l’espèce peut devenir « menacée » si les menaces ne sont pas gérées de manière efficace.
Applicabilité des critères
Critère A (déclin du nombre total d’individus matures) :
Ne s’applique pas, car les données sur les tendances sont insuffisantes.
Critère B (aire de répartition peu étendue et déclin ou fluctuation) :
Ne s’applique pas. Bien que la zone d’occurrence et l’IZO soient inférieurs au seuil de la catégorie « espèce menacée » et qu’un déclin continu de la qualité de l’habitat soit prévu, aucun autre sous-critère n’est respecté puisque la population n’est pas gravement fragmentée, que le nombre de localités est supérieur à 10 et qu’il n’y a pas de fluctuations extrêmes. À certains sites du lac Grand, il y a du déblayage continu du rivage, de la création de plages (travail au bouteur et dépôt de sable) et du compactage du sable (par la circulation de véhicules). À certains sites de la rivière Saint-Jean, la fluctuation des niveaux d’eau et l’érosion excessive modifient les habitats insulaires.
Critère C (nombre d’individus matures peu élevé et en déclin) :
Ne s’applique pas. La population canadienne de 11 093 à 14 333 adultes correspond presque au critère de la catégorie « espèce menacée » C1. L’abondance de l’espèce pourrait diminuer de 10 % d’ici 10 ans en raison des effets cumulatifs du déblayage des plages, de l’utilisation de véhicules tout-terrain (VTT) et de la succession naturelle de la végétation dans certains habitats du complexe du lac Grand.
Critère D (très petite population totale ou répartition restreinte) :
Ne s’applique pas, car les seuils sont dépassés.
Critère E (analyse quantitative) :
Ne s’applique pas, car les données sont insuffisantes.
Préface
La cicindèle des galets a été évaluée pour la première fois par le COSEPAC comme étant en voie de disparition en novembre 2008 et a été inscrite en 2011 à la liste des espèces en voie de disparition de l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril du Canada. En 2013, elle a été désignée espèce en voie de disparition en vertu de la Loi sur les espèces en péril du Nouveau-Brunswick. Depuis l’évaluation précédente, beaucoup de relevés ont été réalisés au lac Grand et aux lacs voisins (complexe du lac Grand) et aux rivières Tobique, Miramichi Sud-Ouest, Petite Miramichi Sud-Ouest et Miramichi Nord-Ouest. L’existence de l’espèce a été confirmée à tous les sites répertoriés dans l’évaluation de 2008; 21 nouveaux sites dans le complexe du lac Grand et quatre nouveaux sites sur la rivière Miramichi Sud-Ouest ont été découverts. Les sites sont définis comme des colonies de cicindèles qui occupent une ou plusieurs parties distinctes d’un rivage de galets; tous les sites dans un rayon de 10 km d’habitat convenable ou de 5 km d’habitat non convenable sont considérés comme appartenant à la même sous-population. Avec les nouveaux sites, l’indice de la zone d’occupation a plus que doublé, bien que l’espèce au Nouveau-Brunswick soit toujours observée dans un habitat de rivage de galets particulier. Les nouveaux sites et les nouvelles données permettent de mieux comprendre les besoins de l’espèce en matière d’habitat de rivage lacustre de galets.
Historique du COSEPAC
Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d’une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale-provinciale sur la faune. Le Comité a été créé pour satisfaire au besoin d’une classification nationale des espèces sauvages en péril qui soit unique et officielle et qui repose sur un fondement scientifique solide. En 1978, le COSEPAC (alors appelé Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) promulguée le 5 juin 2003, le COSEPAC est un comité consultatif qui doit faire en sorte que les espèces continuent d’être évaluées selon un processus scientifique rigoureux et indépendant.
Mandat du COSEPAC
Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) évalue la situation, au niveau national, des espèces, des sous-espèces, des variétés ou d’autres unités désignables qui sont considérées comme étant en péril au Canada. Les désignations peuvent être attribuées aux espèces indigènes comprises dans les groupes taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons, arthropodes, mollusques, plantes vasculaires, mousses et lichens.
Composition du COSEPAC
Le COSEPAC est composé de membres de chacun des organismes responsables des espèces sauvages des gouvernements provinciaux et territoriaux, de quatre organismes fédéraux (le Service canadien de la faune, l’Agence Parcs Canada, le ministère des Pêches et des Océans et le Partenariat fédéral d’information sur la biodiversité, lequel est présidé par le Musée canadien de la nature), de trois membres scientifiques non gouvernementaux et des coprésidents des sous-comités de spécialistes des espèces et du sous-comité des connaissances traditionnelles autochtones. Le Comité se réunit au moins une fois par année pour étudier les rapports de situation des espèces candidates.
Définitions (2021)
- Espèce sauvage
- Espèce, sous-espèce, variété ou population géographiquement ou génétiquement distincte d’animal, de plante ou d’un autre organisme d’origine sauvage (sauf une bactérie ou un virus) qui est soit indigène du Canada ou qui s’est propagée au Canada sans intervention humaine et y est présente depuis au moins cinquante ans.
- Disparue (D)
- Espèce sauvage qui n’existe plus.
- Disparue du pays (DP)
- Espèce sauvage qui n’existe plus à l’état sauvage au Canada, mais qui est présente ailleurs.
- En voie de disparition (VD)*
- Espèce sauvage exposée à une disparition de la planète ou à une disparition du pays imminente.
- Menacée (M)
- Espèce sauvage susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitants ne sont pas renversés.
- Préoccupante (P)**
- Espèce sauvage qui peut devenir une espèce menacée ou en voie de disparition en raison de l'effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces reconnues qui pèsent sur elle.
- Non en péril (NEP)***
- Espèce sauvage qui a été évaluée et jugée comme ne risquant pas de disparaître étant donné les circonstances actuelles.
- Données insuffisantes (DI)****
- Une catégorie qui s’applique lorsque l’information disponible est insuffisante (a) pour déterminer l’admissibilité d’une espèce à l’évaluation ou (b) pour permettre une évaluation du risque de disparition de l’espèce.
* Appelée « espèce disparue du Canada » jusqu’en 2003.
** Appelée « espèce en danger de disparition » jusqu’en 2000.
*** Appelée « espèce rare » jusqu’en 1990, puis « espèce vulnérable » de 1990 à 1999.
**** Autrefois « aucune catégorie » ou « aucune désignation nécessaire ».
***** Catégorie « DSIDD » (données insuffisantes pour donner une désignation) jusqu’en 1994, puis « indéterminé » de 1994 à 1999. Définition de la catégorie (DI) révisée en 2006.
Le Service canadien de la faune d’Environnement et Changement climatique Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du COSEPAC.
Description et importance de l’espèce sauvage
Nom et classification
Classe : Insecta – insectes
Sous-classe : Pterygota – insectes ailés
Ordre : Coleoptera – coléoptères
Famille : Carabidae – carabes
Sous-famille : Cicindelinae – cicindèles
Genre : Cicindela
Sous-genre : Cicindelidia
Espèce : Cicindela (Cicindelidia) marginipennis Dejean, 1831
Nom commun anglais : Cobblestone Tiger Beetle
Cette classification taxinomique de la cicindèle des galets (Cicindela marginipennis) est celle de Bousquet et al. (2013). Pearson et al. (2015) élèvent Cicindelidia au niveau du genre et nomment la cicindèle des galets « Cicindelidia marginipennis Dejean » [sic]. Nous ne suivons pas la classification de Pearson et al. (2015), car elle s’appuie sur une étude moléculaire non publiée (citée comme « Duran, D.P., and R.A. Gwiazdowski. 2015. Systematic revision of Nearctic Cicindelini (Coleoptera: Carabidae: Cicindelinae): Re-evaluating Rivalier’s taxonomy ») qui a fait l’objet de critiques publiées (voir Jackson (2017)). Aucune sous-espèce de Cicindela marginipennis n’est reconnue.
Description morphologique
La cicindèle des galets subit une métamorphose complète et passe par quatre stades vitaux : l’œuf, la larve, la nymphe et l’adulte. Les caractères morphologiques de la cicindèle n’ont été décrits que pour le stade adulte.
Adulte
La cicindèle des galets adulte (figure 1 et photo sur la page couverture) mesure de 11 à 14 mm de long et, comme toutes les cicindèles, elle possède de grandes mandibules pour capturer ses proies. Elle présente une coloration variable, mais la plupart des individus se rangent dans une des quatre formes chromatiques suivantes : i) brun foncé à brun rougeâtre avec un reflet rougeâtre, ii) vert olive terne avec un reflet verdâtre, iii) vert à vert foncé (avec un reflet verdâtre) et iv) bleu cobalt (Webster, 2009). Par contre, toutes les formes chromatiques ont le bord externe des élytres orné d’une étroite bande continue de couleur crème, ainsi que l’abdomen orange-rouge vif (figure 1) bien visible durant le vol.

Figure 1. Cicindèles des galets adultes (Cicindela marginipennis) in copula. Photo prise par John Klymko.
Les stades immatures (œuf, larve, nymphe) de l’espèce n’ont pas été décrits, mais ils ressemblent à ceux des autres espèces de cicindèles.
Oeuf
Les œufs de cicindèle mesurent de 2 à 4 mm de long et sont recouverts d’une couche collante qui leur permettrait d’adhérer à un endroit approprié dans le substrat (Pearson et Vogler, 2001).
Larve
Vermiforme, prédatrice et sédentaire, la larve vit dans un terrier vertical dans le sol. À l’affût dans son terrier, dissimulée par la forme de sa tête, elle chasse des proies marchant à la surface du sol. En effet, le dessus de la tête et le pronotum forment un disque plat qui obture l’ouverture du terrier. Les grandes mandibules en forme de faucille de la larve s’étendent au-delà du disque. La surface dorsale du cinquième segment abdominal bossu de la larve est munie de deux paires de gros crochets qui se fixent à la paroi du terrier, ce qui ancre la larve au cas où la proie tenterait de la tirer de son terrier. Voir à la figure 2.19 de Pearson et Vogler (2001) un diagramme d’une larve typique de cicindèle.
Nymphe
La larve se transforme en nymphe dans une petite loge aménagée au fond de sa galerie. La nymphe a une forme en croissant et présente de nombreuses caractéristiques de l’adulte, comme de longues pattes. Voir à la figure 2.29 de Pearson et Vogler (2001) une photographie d’une nymphe typique de cicindèle.
Structure spatiale et variabilité de la population
La structure spatiale et la variabilité de la population of cicindèle des galets n’ont pas été étudiées au Canada ou aux États-Unis. La population la plus proche aux États-Unis se trouve à environ 250 km, dans le comté de Somerset, au Maine. Cette discontinuité de l’aire de répartition laisse croire que la population canadienne serait génétiquement isolée.
À l’heure actuelle, il n’y a probablement aucun échange génétique entre les sites de la rivière Miramichi Sud-Ouest, ceux de la rivière Saint-Jean et ceux du complexe du lac Grand, car ils sont séparés par plus de 100 km d’habitat non convenable. Construit en 1967, le barrage de Mactaquac a modifié le régime d’écoulement en aval du barrage et a ennoyé de l’habitat potentiellement convenable qui se trouve maintenant dans le réservoir. Avant la construction du barrage, les sous-populations de la rivière et du lac pourraient avoir été séparées par aussi peu que 35 km et avoir eu des échanges génétiques.
Au Canada, les adultes de l’espèce se présentent sous quatre formes chromatiques (Webster, 2009). La fréquence des quatre formes chromatiques a été examinée dans deux études de marquage-recapture (Webster, 2008, 2009) : les résultats montrent que les fréquences relatives des quatre formes étaient constantes entre les deux années aux sites de la rivière Saint-Jean et du complexe du lac Grand. Une des formes n’a été observée qu’à la rivière Saint-Jean, au complexe du lac Grand et au Maine. Une autre forme n’est présente que dans une seule des sous-populations du Canada (Webster, 2009; Mays, comm. pers., 2017) et pourrait être génétiquement unique.
Unités désignables
La cicindèle des galets est évaluée comme une seule unité désignable au Canada. Aucune sous-espèce de la cicindèle des galets n’a été décrite. L’absence de la forme bleu cobalt dans certaines des sous-populations laisse croire que celles-ci étaient peut-être génétiquement isolées. Toutefois, comme aucune autre étude ou analyse génétique n’a été effectuée, il n’y a pas d’autres données qui indiquent qu’elles constituent des sous-populations distinctes et importantes au plan évolutionnaire. Toutes les sous-populations canadiennes se trouvent dans l’aire écologique nationale de l’Atlantique (COSEWIC, 2017).
Importance de l’espèce
La cicindèle des galets est une espèce rare à l’échelle mondiale qui forme des sous-populations isolées dans son aire de répartition canadienne. Sa forme chromatique particulière qui n’est présente qu’au Canada accroît l’importance de l’espèce. Les cicindèles sont depuis longtemps étudiées par des entomologistes amateurs et professionnels en raison de leur beauté, de leurs habitudes diurnes et de leur diversité. Elles constituent donc des modèles importants pour l’étude de l’écologie et de l’évolution (Pearson et Vogler, 2001). La cicindèle des galets fait partie d’écosystèmes canadiens importants pour les peuples autochtones, qui reconnaissent que toutes les espèces sont interreliées au sein de l’écosystème.
Répartition
Aire de répartition mondiale
À l’échelle mondiale, l’aire de répartition de la cicindèle des galets s’étend depuis le sud-est du Mississippi et l’Alabama jusqu’au Maine et au Nouveau-Brunswick, où elle atteint sa limite septentrionale (Ward et Mays, 2010; Pearson et al., 2015; U.S. Fish and Wildlife Service, 2018). L’aire de répartition n’est pas continue, l’espèce formant des sous-populations isolées dans l’est de l’Amérique du Nord (Pearson et al., 2015) (figure 2). La carte de répartition de l’espèce dans les États américains de Choate (2003) incluait la Caroline du Sud, mais le texte connexe ne fait pas référence à cette mention de l’espèce dans cet État, ce qui laisse croire que la carte serait erronée. La mention de l’espèce en Caroline du Sud n’a pas été incluse dans les travaux ultérieurs (p. ex. Pearson et al., 2015; U.S. Fish and Wildlife Service. 2018; Beaton et al., sous presse) et a été considérée comme non confirmée par Bousquet (2012).

Veuillez voir la traduction française ci-dessous :
Extant = Présence actuelle
Historical/Extirpated = Présence historique/disparition locale
Status unknown = Statut inconnu
Kilometers = kilomètres
Figure 2. Répartition mondiale de la cicindèle des galets (Cicindela marginipennis). Répartition présentée par comté au Nouveau-Brunswick (les comtés sont plus grands dans la province et ne sont pas représentatifs de la superficie occupée par l’espèce), au Kentucky et au Mississippi, et par bassin hydrographique HUC10 (code d’unité hydrologique à dix chiffres de l’USGS) ailleurs. Données pour les comtés aux États-Unis modifiées à partir de U.S. Fish and Wildlife Service (2018).
Description longue
Carte montrant la répartition mondiale de la cicindèle des galets au Canada (Nouveau‑Brunswick) et dans l’est des États‑Unis. L’aire de répartition n’est pas continue, l’espèce formant des sous‑populations isolées.
Aire de répartition canadienne
Au Canada, la cicindèle des galets n’est présente qu’au Nouveau-Brunswick (Sabine, 2004; Webster, 2006). On en connait sept sous-populations dans trois régions distinctes : la rivière Saint-Jean, la rivière Miramichi Sud-Ouest et le complexe du lac Grand. Les trois sous-populations des îles de la rivière Saint-Jean occupent cinq sites, les deux sous-populations de la rivière Miramichi Sud-Ouest, quatre sites, et les deux sous-populations du complexe du lac Grand, 27 sites (figure 3; Sabine, 2004; Webster, 2006; ACCDC, 2019). Une mention antérieure de l’espèce est erronée (Sabine, 2004). Moins de 5 % de l’aire de répartition mondiale se trouve au Canada.
La cicindèle des galets forme des colonies qui occupent des parties distinctes de rivages de galets; ces parties de rivage sont appelées sites dans le présent rapport. Une sous-population comprend tous les sites dans un rayon de 10 km d’habitat convenable ou de 5 km d’habitat non convenable, selon la recommandation de NatureServe (2017) pour la délimitation des occurrences d’élément. Pour les espèces non migratrices, les occurrences d’éléments suivent la définition de sous-populations de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), soit des groupes géographiquement distincts de la population ayant peu d’échanges génétiques entre eux (d’ordinaire, un individu migrateur reproducteur ou un gamète par génération ou moins) (IUCN, 2001; Master et al., 2009). Le concept de sous-population du COSEPAC s’inspire également du modèle de l’UICN.
Les données sur les localités de l’espèce au Canada sont considérées comme étant de nature délicate et ne sont pas présentées dans le présent rapport. Les descriptions des sites sont donc laissées vagues dans le rapport, et les données de nature délicate sont fournies dans une annexe (1) à part.

Veuillez voir la traduction française ci-dessous :
Chaleur Bay = Baie des Chaleurs
New Brunswick = Nouveau-Brunswick
Saint John River sites = Sites de la rivière Saint-Jean
Southwest Miramichi River sites = Sites de la rivière Miramichi Sud-Ouest
Mactaquac Dam = Barrage de Mactaquac
Grand Lake and Maquapit Lake sites = Sites du lac Grand et du lac Maquapit
Occurrence sites = Sites d’occurrence
Targeted surveys = Relevés ciblés
Kilometers = kilomètres
Figure 3. Répartition de la cicindèle des galets (Cicindela marginipennis) au Nouveau-Brunswick, au Canada.
Description longue
Carte montrant la répartition de la cicindèle des galets au Nouveau‑Brunswick. Les sites d’occurrences et de relevés ciblés sont indiqués sur la carte.
Zone d’occurrence et indice de zone d’occupation
La superficie de la zone d’occurrence de la cicindèle des galets au Canada, déterminée selon la méthode du plus petit polygone convexe englobant tous les sites existants, est de 6 329 km2. L’indice de zone d’occupation (IZO), établi selon un quadrillage à carrés de 2 km de côté superposé sur les sites, est de 132 km2 (33 carrés).
La zone d’occupation biologique a été calculée par estimation de l’étendue spatiale de l’utilisation de l’habitat par l’espèce (d’après les données d’observation de Sabine [2004], de Webster [2006] et d’ACCDC [2019] et des photographies aériennes) à chaque site. Ele est estimée à 0,85 km2 (rivière Saint-Jean = 0,75 km2, complexe du lac Grand = 0,12 km2, rivière Miramichi Sud-Ouest = 0,024 km2).
Activités de recherche
La présence de la cicindèle des galets au Canada a été signalée pour la première fois en 2003 au Nouveau-Brunswick (Sabine, 2004; Webster, 2006; ACCDC, 2019). Cette première mention a donné lieu à des relevés intensifs menés en 2004, en 2005 et en 2006 dans 62 sites, soit 42 dans le complexe du lac Grand, 14 sur des îles et des rives de la rivière Saint-Jean, deux à la rivière Meduxnekeag et quatre à la rivière Miramichi Sud-Ouest (Webster, 2006). Ces relevés ont permis de trouver des colonies sur trois plages du complexe du lac Grand et cinq îles de la rivière Saint-Jean. L’espèce a été signalée à la rivière Miramichi Sud-Ouest pour la première fois en 2019. La localisation précise des sites de relevé et les données détaillées sur l’habitat sont de nature délicate et présentées à l’annexe 1. Le tableau 1 plus bas résume les activités de recherche réalisées depuis le premier rapport de situation du COSEPAC sur la cicindèle des galets (COSEWIC, 2008).
Sous-popul. | Nom du site | Nombre d’adultes observés durant les relevés | Information sur l’habitat, les menaces (le cas échéant) et longueur de l’habitat occupé information (when available) durant les relevés | Population estimée en 2007 | Population estimée en 2008 |
---|---|---|---|---|---|
Lac Grand – sud / Lac Maquapit | Lac Grand Site 1 |
2005 : 5 individus sur un transect de 100 m le 28 juillet (Webster, 2006). 2007 : 2 individus sur un transect de 100 m le 23 juillet (Webster, 2008). 2013, 2015 et 2016 : aucun individu lors de 11 visites à huit dates, pour un total de 593 minutes-personnes de relevé (Klymko, 2014; Klymko et al., 2016; Klymko et Robinson, 2016). 2017 : un individu observé le 16 juillet par une personne dans une période de 120 minutes (Bell, comm. pers., 2017). On ne sait pas si le site abrite une population depuis 2005 (première année où l’espèce y a été observée) (Webster, 2006) ou si l’individu de 2017 était un immigrant. 2018 : aucun individu observé le 1er août par une personne dans une période de 90 minutes (Klymko, comm. pers., 2018). |
Haute plage de galets et de gravier, où le substratum rocheux est exposé par endroits et qui abrite une végétation clairsemée d’apocyn chanvrin (Apocynum cannabinum L.), de spirée blanche (Spiraea alba Du Roi) et de saule (Salix sp.) au bord d’une forêt non perturbée d’érable rouge (Acer rubrum L.), d’orme d’Amérique (Ulmus americana L.), de peuplier faux-tremble (Populus tremuloides Michx.), de thuya occidental (Thuja occidentalis L.) et de pin blanc (Pinus strobus L.). Certaines parties du haut de la plage abritent la comptonie voyageuse (Comptonia peregrina (L.) Coult.). Les individus ont été observés sur une longueur de plage d’environ 460 m. |
s. o. | s. o. |
Lac Grand - nord | Lac Grand Site 2 |
2004 : 26 individus sur un transect de 100 m les 17 et 26 août (Webster, 2006). 2005 : 31 individus sur un transect de 100 m le 26 juillet (Webster, 2006). 2007 : 8 individus le 24 juillet, 3 le 7 août, site entièrement fouillé aux deux dates (Webster, 2008) 2008 : 7 individus le 30 juillet, site entièrement fouillé (Webster, 2009). 2013 : aucun individu, 4 visites pour 154 minutes-personnes (Klymko, 2014). 2015 : 2 individus in copula, 4 visites pour 373 minutes-personnes (Klymko et al. 2016). 2016 : 15 individus le 20 juillet (100 minutes-personnes); aucun le 4 août, 80 minutes-personnes (Klymko et Robinson, 2018) 2018 : 10 individus observés le 26 juillet par deux personnes cherchant sous des galets plats durant 10 minutes par temps pluvieux (ACCDC, 2018). |
Péninsule constituée d’une petite île reliée à la terre ferme par un isthme étroit au niveau d’eau estival normal, haute plage de galets entourant une petite zone de chênes rouges matures (Quercus rubra Michx), d’épinettes (Picea sp.) matures mais dépérissantes, de petits frênes blancs (Fraxinus americana L.) et d’aulnes rugueux (Alnus incana (L.) Moench). Entre les galets poussent de la spartine pectinée (Sporobolus michauxianus (Hitchcock) P.M. Peterson et Saarela [=Spartina pectinata Bosc ex Link)]), de l’iris versicolore et du saule clairsemés. Plus de 200 m de plage de galets convenable sur le côté nord-est de la péninsule et plus de 100 m de plage sur le côté sud de la péninsule où l’espèce a été observée aux niveaux d’eau estivaux normaux (Klymko, 2014). Information sur les menaces : traces de VTT observées en 2005, 2007 (aux deux visites), 2008, 2013, 2015, 2016 et 2018. |
14 | s. o. |
Lac Grand - nord | Lac Grand Site 3 |
2004 : 35 individus sur un transect de 100 m (Webster, 2006). 2005 : 109 individus sur un transect de 100 m (Webster, 2006). 2013 : 9 individus observés le 22 juillet par deux personnes cherchant durant 20 minutes (40 minutes-personnes); aucun individu observé le 23 juillet par deux personnes cherchant durant 25 minutes (50 minutes-personnes); « plusieurs » individus observés le 25 juillet par trois personnes cherchant durant 10 minutes (30 minutes-personnes); 3 individus observés le 7 août par une personne cherchant durant 20 minutes; 3 individus observés le 13 août par une personne cherchant durant 45 minutes (Klymko, 2014) 2015 : 6 individus observés le 16 juillet par une personne cherchant durant 44 minutes; 12 individus observés le 23 juillet par trois personnes cherchant durant 12 minutes (36 minutes-personnes ); 3 individus observés le 27 juillet par trois personnes cherchant durant 10 minutes (30 minutes-personnes ); 16 individus observés le 5 août par cinq personnes cherchant durant 22 minutes (110 minutes-personnes ); 3 individus observés le 11 août par deux personnes cherchant durant 22 minutes sur un transect de 311 m (44 minutes-personnes ); aucun individu observé le 13 août par une personne cherchant durant 50 minutes; 3 individus observés 14 août par deux personnes cherchant durant 7 minutes (14 minutes-personnes) (Klymko et al., 2016). 2016 : 51 individus observés le 20 juillet par deux personnes cherchant durant 20 minutes sur un transect de 311 m (40 minutes-personnes); 23 individus observés le 3 août par deux personnes cherchant durant 19 minutes sur un transect de 311 m (38 minutes-personnes) (Klymko et Robinson, 2018). 2018 : espèce « commune » le 31 juillet (ACCDC, 2018) |
Haute plage de galets avec blocs et substratum rocheux qui abrite une végétation clairsemée de spirée blanche, d’apocyn chanvrin, d’iris versicolore, d’armoise des champs (Artemisia campestris L.) et de desmodie du Canada (Desmodium canadensis (L.) D.C.). La comptonie voyageuse est commune sur le haut de la plage. La plage est bordée d’une forêt non perturbée de pin blanc, de pin gris, de chêne rouge, d’érable rouge et de peuplier faux-tremble (Klymko 2014). L’espèce a été observée sur une longueur de plage d’environ 340 m. |
473 | 986 |
Lac Grand - nord | Lac Grand Site 4 |
2003 : première mention de l’espèce au Canada, 8 individus observés par une personne le 9 août et 13 observés par quatre personnes le 20 août (Sabine, 2004) 2004 : sept visites du site n’ont pas permis d’observer l’espèce (Webster, 2006) 2013 : 2-6 individus observés le 22 juillet par deux personnes cherchant durant 30 minutes (60 minutes-personnes). Cinq visites ultérieures (170 minutes-personnes) n’ont pas permis d’observer l’espèce (Klymko 2014). 2014 : 3 individus observés le 18 juillet par cinq personnes cherchant durant 71 minutes (355 minutes-personnes); aucun individu observé le 24 juillet par quatre personnes cherchant durant 66 minutes (264 minutes-personnes); 3 individus observés le 31 juillet par trois personnes cherchant durant 36 minutes (108 minutes-personnes); 4 individus observés le 12 août par quatre personnes cherchant durant 33 minutes (132 minutes-personnes); 1 individu observé le 20 août par trois personnes cherchant durant 30 minutes (90 minutes-personnes); 12 individus observés le 21 août par deux personnes cherchant durant 120 minutes (240 minutes-personnes) (O’Malley, comm. pers., 2018) 2015 : 1 individu observé le 16 juillet par une personne cherchant durant 30 minutes; 2 individus observés le 5 août par une personne cherchant durant 44 minutes, aucun individu observé le 11 août par une personne cherchant durant 20 minutes (Klymko et al. 2016) 2018) 2016 : 3 individus observés le 20 juillet par une personne cherchant durant 20 minutes; aucun individu observé dans deux autres relevés totalisant 64 minutes-personnes (Klymko et Robinson, 2018) 2018 : 40 individus observés par trois personnes cherchant durant 6 minutes (18 minutes-personnes) (ACCDC, 2018). |
Substrat bas de galets et de sable bordé d’un fourré de saules et d’une haute plage de sable et de gravier. Végétation clairsemée de spartine pectinée, d’aster de Nouvelle-Belgique, d’armoise des champs et de saule (Klymko 2014). L’espèce a été observée sur une longueur de plage d’environ 100 m. |
s. o. | s. o. |
Lac Grand - nord | Lac Grand Site 5 |
2016 : 8 individus observés par trois personnes en 70 minutes (Klymko et Robinson, 2018) 2018 : 40 individus observés en 120 minutes (ACCDC, 2018) |
Plage de galets abritant une végétation clairsemée comprenant des souchets (Cyperus spp.) et la lysimaque terrestre. La plage est bordée d’une lagune et d’une forêt d’érable rouge. L’espèce a été observée sur une longueur de plage d’environ 105 m. Aucun développement près de la plage, traces de véhicules et petit chemin de terre qui se termine au site (Klymko et Robinson, 2018). |
s. o. | s. o. |
Lac Grand - nord | Lac Grand Site 6 |
2018 : 5 individus observés en 45 minutes le 12 juillet (ACCDC, 2018) | Haute plage de galets abritant une végétation clairsemée de lysimaque terrestre, de lycope d’Amérique (Lycopus americanus Muhl. ex W. Bart.), de spartine pectinée et d’iris versicolore. Plage bordée d’une forêt de chêne rouge avec des érables argentés (Acer saccharinum L.) le long de la rive. L’espèce a été observée sur une longueur de plage d’environ 40 m. |
s. o. | s. o. |
Lac Grand - sud / Lac Maquapit | Lac Grand Site 7 |
2005 : Aucun individu observé le 4 août (Webster, 2006) 2018 : 15 individus observés en 80 minutes (ACCDC, 2018) |
Haute plage de galets, avec pas mal de gravier et de sable, où le substratum rocheux est exposé par endroits et qui abrite une végétation clairsemée de spartine pectinée, de lysimaque terrestre, d’aster de Nouvelle-Belgique et de spirée blanche. Plage bordée d’une forêt de pin blanc, de pruche du Canada (Tsuga canadensis (L.) Carr.) et de chêne rouge. L’espèce a été observée sur une longueur de plage d’environ 550 m. Information sur les menaces : plusieurs chalets et roulottes derrière la plage; la plage ne semble pas perturbée. |
s. o. | s. o. |
Lac Grand - sud / Lac Maquapit | Lac Grand Site 8 |
2018 : au moins 30 individus observés le 24 juillet par deux personnes sur un transect de 200 m (ACCDC, 2018) | Haute plage de galets, avec du gravier et du sable, qui abrite une végétation clairsemée d’aster de Nouvelle-Belgique, de spartine pectinée, de menthe du Canada (Mentha canadensis L.) et de lysimaque terrestre et qui est bordée d’érables argentés et d’ormes d’Amérique clairsemés. L’habitat de plage présente peu de signes de perturbation, mais l’habitat au-dessus de la plage est faiblement arboré et comprend des zones dégagées de camping pour véhicules récréatifs. |
s. o. | s. o. |
Lac Grand - sud / Lac Maquapit | Lac Grand Site 9 |
2018 : 10 individus observés en 45 minutes le 18 juillet (ACCDC, 2018) | Haute plage de galets, avec beaucoup de sable, abritant une végétation clairsemée de saule, de cerisier de sable (Prunus pumila L.), d’iris versicolore, d’apocyn chanvrin, d’aster de Nouvelle-Belgique, de spartine pectinée et de desmodie du Canada. Plage bordée de chalets, de pelouse entretenue et d’érables à sucre (Acer saccharum Marsh.). L’espèce a été observée sur une longueur de plage d’environ 30 m. Information sur les menaces : traces de VTT sur la plage, la plage adjacente est perturbée, particulièrement au sud où la végétation a été enlevée et où les VTT ont causé de graves dommages. |
s. o. | s. o. |
Lac Grand - sud / Lac Maquapit | Lac Grand Site 10 |
2005 : Aucun individu observé le 28 juillet (Webster, 2006) 2018 : 100 individus observés en 60 minutes le 16 juillet (ACCDC, 2018) |
Plage de petit gravier et de sable à l’extrémité de la pointe Indian, un banc de gravier de 700 m abritant une végétation clairsemée d’aster de Nouvelle-Belgique, de saule, d’armoise des champs et de spartine pectinée. Plage bordée d’une zone de gravier dégagée abritant l’armoise des champs, le millepertuis commun (Hypericum perforatum L.) et le cerisier de sable. L’espèce a été observée sur une longueur de plage d’environ 100 m. L’habitat abritant l’espèce ne présentait aucun signe de perturbation, mais la zone de gravier dégagée derrière la plage était très compactée par les VTT. |
s. o. | s. o. |
Lac Grand - sud / Lac Maquapit | Lac Grand Site 11 |
2005 : Aucun individu observé le 28 juillet par deux personnes (Webster, 2006) 2018 : 10 individus observés en 30 minutes le 16 juillet (ACCDC, 2018). |
Étroite plage de sable et de gravier abritant une végétation clairsemée de Salix et de petites graminoïdes et bordée de spartine pectinée et d’un fourré de Salix. L’espèce a été observée sur une longueur de plage d’environ 130 m. Information sur les menaces : légère circulation pédestre. |
s. o. | s. o. |
Lac Grand - sud / Lac Maquapit | Lac Grand Site 12 |
2004 : Aucun individu observé le 1er juillet et le 18 août (Webster, 2006). 2018 : Des « dizaines » d’individus observés en 60 minutes le 16 juillet (ACCDC, 2018) |
Plage perturbée de gravier et de sable, mais sans galets, abritant par endroits la spartine pectinée, la spirée blanche, des carex (Carex spp.) et le cerisier de sable et bordée d’une forêt basse de chêne rouge, de frêne rouge (Fraxinus pennsylvanica Marsh.), de bouleau gris (Betula populifolia Marsh.) et d’érable rouge. L’espèce a été observée sur une longueur de plage d’environ 170 m. De l’habitat avait été créé en éliminant la végétation (l’habitat adjacent de pente, substrat et altitude semblables est boisé). Le fait que la végétation ne se soit pas rétablie est au moins en partie attribuable à la perturbation constante causée par les véhicules. |
s. o. | s. o. |
Lac Grand - sud / Lac Maquapit | Lac Grand Site 13 |
2005 : 1 individu observé le 28 juillet (Webster, 2006) 2013 : 2 individus observés le 25 juillet par trois personnes cherchant durant 50 minutes (150 minutes-personnes); aucun individu observé lors de deux autres visites du site totalisant 140 minutes-personnes (Klymko, 2014) 2015 : Aucun individu observé lors de trois visites du site totalisant 111 minutes-personnes (Klymko et al., 2016) 2016 : 2 individus observés le 20 juillet par quatre personnes cherchant durant 40 minutes (160 minutes-personnes); aucun individu observé le 4 août par quatre personnes cherchant durant 30 minutes (120 minutes-personnes) (Klymko et Robinson, 2018) 2018 : 2 individus observés le 27 juillet par trois personnes cherchant durant 15 minutes (45 minutes-personnes) (ACCDC, 2018) |
Haute plage de galets où le substratum rocheux est exposé par endroits et qui abrite une végétation clairsemée d’armoise des champs, d’aster de Nouvelle-Belgique, de menthe du Canada, d’iris versicolore et, sur le haut de la plage, de comptonie voyageuse. Le site est bordé d’une forêt non perturbée de pin rouge (Pinus resinosa Ait.), de pin blanc, de pin gris (P. banksiana Lamb), d’érable rouge et de bouleau (Betula sp.). L’espèce a été observée sur une longueur de plage d’environ 140 m. |
s. o. | s. o. |
Lac Grand - sud / Lac Maquapit | Lac Maquapit Site 1 |
2018 : Des « centaines » d’individus observés en 140 minutes le 20 juillet (ACCDC, 2018) | Haute plage de galets et de sable abritant une végétation clairsemée de spartine pectinée, de lycope d’Amérique, et d’aster de Nouvelle-Belgique et bordée d’une forêt de peuplier faux-tremble et de chêne rouge. L’espèce a été observée sur une longueur de plage d’environ 420 m. Information sur les menaces : plage bordée de deux chalets qui ont chacun une rampe de mise à l’eau traversant la plage; autrement, la plage n’est pas perturbée. |
s. o. | s. o. |
Lac Grand - sud / Lac Maquapit | Lac Maquapit Site 2 |
2018 : 12 individus observés en 30 minutes le 20 juillet (ACCDC, 2018). | Haute plage de galets, avec du substratum rocheux exposé, du sable et des blocs rocheux, abritant une végétation clairsemée de verge d’or à feuilles de graminée (Euthamia graminifolia (L.) Greene), de spartine pectinée, de menthe du Canada et de lysimaque terrestre et bordée d’une forêt de chêne rouge et de bouleau gris. L’espèce a été observée sur une longueur de plage d’environ 140 m. Information sur les menaces : l’habitat est adjacent à une plage entretenue et bordée de chalets; les dommages causés au substrat par des véhicules sont importants dans certaines zones. |
s. o. | s. o. |
Lac Grand - sud / Lac Maquapit | Lac Maquapit Site 3 |
2018 : 20 individus observés en 100 minutes le 20 juillet (ACCDC, 2018). | Très large plage de galets, avec beaucoup de sable et de gravier, abritant une végétation clairsemée de spartine, d’apocyn chanvrin, de lysimaque terrestre et d’armoise des champs et bordée d’une forêt de pin blanc et de chêne rouge. L’espèce a été observée sur une longueur de plage d’environ 360 m. Information sur les menaces : l’habitat est bordé de nombreux chalets, et une trace de VTT traverse tout le site. |
s. o. | s. o. |
Lac Grand - sud / Lac Maquapit | Lac Maquapit Site 4 |
2018 : 10 individus observés en 60 minutes le 16 juillet (ACCDC, 2018). 2018 : Des « dizaines » d’individus observés en 60 minutes le 25 juillet. |
Cordon littoral de sable et de gravier et haute plage de galets d’environ 900 m, abritant une végétation clairsemée de lysimaque terrestre, d’apocyn chanvrin et d’aster de Nouvelle-Belgique et bordés d’une forêt mixte. Information sur les menaces : Plusieurs chalets à l’extrémité est de la plage. La majeure partie du site est bordée de la réserve naturelle de l’étang Pickerel, qui appartient à la Fondation pour la protection des sites naturels du Nouveau-Brunswick. La seule perturbation observée sur la plage était causée par la circulation pédestre. |
s. o. | s. o. |
Lac Grand - sud / Lac Maquapit | Lac Maquapit Site 5 |
2018 : 4 individus observés en 20 minutes le 25 juillet (ACCDC, 2018). | Plage de galets et de sable de hauteur moyenne abritant une végétation clairsemée de lysimaque terrestre et de spartine pectinée et bordée d’une forêt de Quercus rubra, d’érable argenté et de Tsuga canadensis. L’espèce a été observée sur une longueur de plage d’environ 45 m. La plage ne présentait aucun dommage évident. |
s. o. | s. o. |
Lac Grand - sud/ Lac Maquapit | Lac Maquapit Site 6 |
2018 : Des « centaines » d’individus observés le 25 juillet par quatre personnes (ACCDC, 2018). | Haute plage de galets, avec du sable et des blocs rocheux, abritant une végétation clairsemée de spartine pectinée, de lysimaque terrestre, de souchet denté (Cyperus dentatus Torr.) et de spirée blanche et bordée d’une forêt de chêne rouge. L’espèce a été observée sur une longueur de plage d’environ 250 m. Information sur les menaces : L’habitat de plage ne présentait aucun dommage évident. |
s. o. | s. o. |
Lac Grand - sud/ Lac Maquapit | Lac Maquapit Site 7 |
2018 : Des « dizaines » d’individus observés le 25 juillet par quatre personnes (ACCDC, 2018). | Haute plage de galets, avec du sable et des blocs rocheux, abritant une végétation clairsemée de spartine pectinée, de lysimaque terrestre, de souchet denté et de spirée blanche et bordée d’une forêt de chêne rouge. L’espèce a été observée sur une longueur de plage d’environ 110 m. Information sur les menaces : L’habitat de plage ne présentait aucun dommage évident. |
s. o. | s. o. |
Lac Grand - sud/ Lac Maquapit | Lac Maquapit Site 8 |
2018 : 8 individus observés en 60 minutes le 20 juillet (ACCDC, 2018). | Plage de galets abritant une végétation clairsemée de spartine pectinée, d’aster de Nouvelle-Belgique, de millepertuis commun et de lycope d’Amérique; devant un site de camping de roulottes et une forêt d’érable argenté, de chêne rouge et de bouleau. L’espèce a été observée sur une longueur de plage d’environ 60 m; la plupart des individus ont été observés dans la moitié sud du site. Information sur les menaces : La partie de la plage où les individus ont été observés est fortement perturbée par l’utilisation de VTT. |
s. o. | s. o. |
Rivière Saint-Jean 1 | Rivière Saint-Jean Site 1 | 2005 : 148 individus sur un transect de 250 m le 23 août (Webster, 2016) 2014 : 12 individus observés le 21 août par deux personnes cherchant durant 120 minutes (240 minutes-personnes) (O’Malley, comm. pers., 2017) 2015 : 23 juillet (65 individus), 30 juillet (34), 7 août (56), 13 août (7) et 20 août (aucun). Tous les relevés effectués sur un transect de 250 m (O’Malley, comm. pers., 2017) 2018 : Espèce commune le 2 juillet 2018 (ACCDC, 2018) |
Haute plage de galets à l’extrémité amont de l’île Middle Becaguimec; colonies d’apocyn chanvrin et peupliers baumiers (Populus balsamifera L.) épars (Webster, 2006). L’île appartient à la Fondation pour la protection des sites naturels du Nouveau-Brunswick. Information sur les menaces : À l’été de 2017, la baisse des niveaux d’eau a rendu l’île accessible en VTT; deux VTT ont été observés sur le rivage de l’île. Leurs conducteurs ont quitté les lieux à la demande d’un intendant de la Fondation pour la protection des sites naturels du Nouveau-Brunswick qui passait par là en canot (Dowding, comm. pers. avec J. Klymko, 2018). |
2 740 | s. o. |
Rivière Saint-Jean 1 | Rivière Saint-Jean Site 2 | 2005 : 7 individus sur un transect de 50 m (Webster, 2006) 2015 : 5 individus sur un transect de 310 m le 31 juillet (O’Malley, comm. pers., 2017) |
Petite haute plage de galets à l’extrémité amont de l’île Lower Becaguimec; colonies d’apocyn chanvrin et peupliers baumiers épars (Webster, 2006). L’île appartient à Énergie Nouveau-Brunswick. Information sur les menaces : Le 23 août 2005, on a observé des rejets d’une ferme avicole à un site près de Hartland (Webster, 2006). Les galets sur la rive et le gravier sous l’eau étaient couverts d’une couche de 0,5 cm de matière organique, l’air sentait le fumier de volaille, et des moules mortes ont été observées au fond de la rivière. Il n’était pas certain qu’il s’agisse d’un important rejet ponctuel ou d’un problème chronique. |
400* (estimation faite un jour frais et nuageux; elle n’est peut-être pas exacte) | 3 182 |
Rivière Saint-Jean 1 | Rivière Saint-Jean Site 3 | 2005 : 48 individus sur un transect de 200 m (Webster, 2006) 2015 : 29 et 8 individus observés le 30 juillet et 13 août, respectivement, sur un transect de 210 m (O’Malley, comm. pers., 2017) |
Vaste haute plage de galets à l’extrémité amont de l’île Becaguimec; colonies d’apocyn chanvrin et peupliers baumiers épars (Webster, 2006). L’île appartient à Énergie Nouveau-Brunswick, et l’habitat fait l’objet d’un accord avec la Fondation pour la protection des sites naturels du Nouveau-Brunswick. |
851 | 933 |
Rivière Saint-Jean 2 | Rivière Saint-Jean Site 4 | 2005 : 189 individus (Webster, 2006) 2018 : Environ 10 individus en 90 minutes (ACCDC, 2018) |
Vaste haute plage de galets à l’extrémité amont de l’île Lower Presque Isle; colonies d’apocyn chanvrin et peupliers baumiers épars (Webster, 2006). L’île appartient à la Fondation pour la protection des sites naturels du Nouveau-Brunswick. |
496 | s. o. |
Rivière Saint-Jean 3 | Rivière Saint-Jean Site 5 |
2005 : 14 individus (Webster, 2006) 2014 : 3 individus observés le 23 août par deux personnes cherchant durant 60 minutes (120 minutes-personnes) (O’Malley, comm. pers., 2017) |
Vaste haute plage de galets à l’extrémité amont de l’île Green; colonies d’apocyn chanvrin et peupliers baumiers épars (Webster, 2006). L’île appartient à la Fondation pour la protection des sites naturels du Nouveau-Brunswick. En 2014, la réserve naturelle de l’île Green a été désignée zone naturelle protégée de classe II en vertu de la Loi sur les zones naturelles protégées du Nouveau-Brunswick. |
s. o. | s. o. |
Activités de recherche au complexe du lac Grand
Des relevés ont été réalisés en 2013, en 2015 et en 2016 pour délimiter les trois sites connus du complexe du lac Grand afin de désigner l’habitat essentiel dans le programme de rétablissement fédéral (Klymko, 2014; Klymko et al., 2016; Klymko et Robinson, 2018). Ces relevés ont consisté à parcourir à pied un trajet sinueux dans les habitats pour confirmer la présence de l’espèce et à marcher dans un rayon de 1 km autour des occurrences connues pour trouver des adultes qui se dispersent.
- Les relevés n’ont pas permis de trouver l’espèce dans un de ces sites (11 visites, huit dates, pour un total de 9,9 heures-personnes). Par contre, un individu y a été trouvé le 16 juillet 2017 après deux heures de recherche (Bell, comm. pers., 2017). On ne sait pas si l’espèce a persisté dans le site depuis qu’elle y a été observée pour la première fois en 2005.
- L’espèce a été observée au deuxième des trois sites en 2015 et en 2016, mais pas en 2013.
- L’espèce a été observée au troisième site en 2013, en 2015 et en 2016.
- En 2005, un relevé a été effectué à un quatrième site se trouvant à environ 1 km au nord du site le plus au sud et a permis de trouver un individu. Toutefois, comme l’on présumait que cet individu provenait d’un site voisin où de nombreux individus avaient été observés, l’endroit où il a été observé n’a pas été considéré comme un site (p. ex. COSEWIC, 2008). L’espèce a été observée dans ce site en 2013 (deux individus) et en 2016 (deux individus), mais pas en 2015. Le site est maintenant considéré comme existant.
Lors des relevés de 2013, de 2015 et de 2016, la cicindèle des galets a été trouvée au site où elle avait été signalée pour la première fois au Canada en 2003 (Sabine, 2004). Un relevé exhaustif mené à ce site 2004 n’avait pas permis d’y détecter l’espèce, et on a présumé que les individus présents en 2003 avaient émigré d’un site voisin. C’est pourquoi le site où l’espèce avait été signalée pour la première fois au Canada n’a pas été considéré comme abritant une sous-population dans l’évaluation précédente du COSEPAC (COSEWIC, 2008) ou dans le programme de rétablissement de l’espèce (Environment Canada, 2013).
Lors des relevés de 2013, de 2015 et de 2016, 126 heures-personnes ont été passées à chercher l’espèce dans un rayon de 1 km des sites connus au lac Grand. Environ 10,6 km de rivage de galets ont ainsi été fouillés. Ces relevés n’ont donné lieu à aucune observation supplémentaire autre que celles énumérées plus haut (Klymko, données inédites).
Lors des relevés de 2015 et de 2016, deux visites totalisant 11 heures et 30 minutes ont été effectuées à trois sites (environ 1,9 km de rivage) situés à l’écart de la zone de relevé désignée (Klymko, données inédites). Huit adultes ont été observés dans un de ces sites lors de la deuxième visite (Klymko et Robinson, 2018). Ce secteur de plage ne semblait pas être de l’habitat de haute qualité et n’avait pas été fouillé en 2016 (Klymko, données inédites) ou le 17 août 2004 (Sabine, comm. pers., 2016).
En 2018, les relevés ont été réalisés par un à quatre observateurs (total de 137 heures-personnes) durant 14 jours sur 65 km de rivage, ce qui représente la majeure partie de l’habitat disponible à ces lacs. Ces relevés ont permis de trouver 15 sites supplémentaires abritant l’espèce; dans chacun de ces sites, au moins quatre adultes ont été observés lors d’une seule visite ou au moins un individu a été observé à plusieurs dates. Des relevés avaient déjà été effectués dans trois de ces sites en 2004 et en 2005, mais n’avaient pas permis de trouver l’espèce. Dans un de ces sites fouillés en vain à deux dates en 2004, plus de 50 individus ont été observés en 2018.
En 2019, les relevés ont été réalisés par deux à quatre observateurs (total de 101 heures-personnes) durant 10 jours sur 33 km de rivage, dont 12 km qui n’avaient pas été visités en 2018. La cicindèle des galets a été trouvée à tous les sites où elle avait été observée en 2018, sauf un, et à quatre sites qui n’avaient pas fait l’objet d’un relevé auparavant. Deux sites supplémentaires ont été confirmés en 2019 : un seul individu a été trouvé dans un site du lac Grand où deux individus avaient été observés en 2018, et 13 ont été trouvés dans un site du lac Maquapit où deux individus avaient été observés en 2018. Les relevés sont décrits en détail dans ACCDC (2019).
Étant donné la couverture des relevés réalisés en 2018 et en 2019, on considère que la plupart des sites du complexe du lac Grand ont été documentés.
Activités de recherche à la rivière Saint-Jean
En 2014 et 2015, quatre des cinq îles de la rivière Saint-Jean ont de nouveau fait l’objet de relevés, et la présence de l’espèce y a été confirmée (O’Malley, comm. pers., 2017); la présence de l’espèce sur la cinquième île a été confirmée en 2018 (ACCDC, 2019). En 2015, deux autres sites de la rivière Saint-Jean ont été fouillés, mais l’espèce n’y a pas été trouvée (O’Malley, comm. pers., 2017). Des relevés avaient été effectués dans ces sites en 2003, mais n’avaient pas permis de trouver l’espèce (ACCDC, 2019). Un relevé réalisé à l’une des cinq îles (SJR no 3) en 2019 a permis de confirmer la présence de l’espèce : environ 10 adultes ont été observés le 13 août 2019 par trois personnes parcourant des transects (Heron, obs. pers., 2019; M. Sabine, obs. pers., 2019). Le 19 septembre 2019, une autre des cinq îles (SJR no 2) a fait l’objet d’un relevé effectué par plusieurs observateurs qui y ont observé au moins une dizaine d’individus (Klymko, comm. pers., 2021).
Activités de recherche à la rivière Miramichi Sud-Ouest
En 2019, deux observateurs ont effectué des relevés de la cicindèle des galets à la rivière Miramichi Sud-Ouest à sept jours entre le 11 et le 26 août for cicindèle des galets (Klymko et Earle, 2019). Trente-cinq (35) îles ont été visitées pour un total de 14,8 heures (29,6 heures-personnes) : l’espèce a été trouvée sur quatre des 35 îles (1 – 2 individus observés sur une île, et 4 – 37 observés sur les trois autres îles).
Autres activités de recherche
En 2019, des relevés de la cicindèle des galets ont été réalisés aux rivières Wapske, Tobique, Miramichi Nord-Ouest et Petite Miramichi Sud-Ouest (au Nouveau-Brunswick) : deux observateurs ont passé une journée sur chacune des rivières entre le 9 et le 25 août et ont visité 47 îles, pour un total de 10,75 heures (21,5 heures-personnes) de relevé. Bien qu’ils aient observé de l’habitat apparemment convenable, particulièrement aux rivières Miramichi Nord-Ouest et Petite Miramichi Sud-Ouest, ils n’ont pas trouvé l’espèce.
Les besoins particuliers de la cicindèle des galets en matière d’habitat semblent limiter son habitat potentiel au Canada. Ces besoins particuliers et la disponibilité limitée de l’habitat, les activités de recherche et la popularité de l’espèce auprès des entomologistes (p. ex. des gens aiment chercher des cicindèles) portent à croire qu’elle est peu susceptible d’être observée au Canada hors du Nouveau-Brunswick. L’espèce est présente dans le nord du New Hampshire (Dunn et Wilson, 1979), et de nombreux coléoptéristes l’ont cherchée en vain dans le sud du Québec et de l’Ontario (Bousquet, 2012; Bousquet et al., 2013).
Habitat
Besoins en matière d’habitat
La cicindèle des galets est présente sur les plages de galets des îles végétalisées de la rivière Saint-Jean (Webster, 2006) et de la rivière Miramichi Sud-Ouest (Klymko et Earle, 2019) ainsi que dans les milieux semblables sur les rives de lacs et en bordure de cours d’eau dans le complexe du lac Grand (Sabine, 2004; Webster, 2006; COSEWIC, 2008; ACCDC, 2019). L’ensemble de l’habitat de la cicindèle des galets est soumis à un régime naturel de crues printanières qui semble essentiel au maintien des milieux dégagés utilisés par l’espèce. Ces conditions existent dans les grands cours d’eau et lacs dont les niveaux d’eau fluctuent en fonction de celui des grands cours d’eau. De plus, seuls les grands cours d’eau qui traversent des paysages de dépôts glaciaires comportent de vastes étendues dégagées de galets arrondis. Ces conditions ne sont pas exclusives au Nouveau-Brunswick, mais elles sont peu répandues dans l’est du Canada.
Habitats du complexe du lac Grand :
L’habitat de la cicindèle des galets comprend des plages de galets et de sable érodées par la glace, couvertes de végétation éparse. La quantité d’affleurements rocheux, de gros blocs rocheux et de sable varie d’un site à l’autre (figures 4 et 5). Des parcelles de gravier et de sable existent parmi les étendues de galets, et certains sites ont des zones de plages sablonneuses (de taille variable) qui semblent ne pas être touchées par des inondations régulières. Les sites répertoriés en 2018 (ACCDC, 2019) sont adjacents à des lots aménagés où des chalets ont été construits ou des roulottes ont été installées de manière permanente. Un des nouveaux sites répertoriés en 2018 (ACCDC, 2019) est une plage de gravier, entourée de milieux boisés de pente, de substrat et d’élévation semblables, créée lorsque la végétation de la rive a été enlevée. La perturbation continue par les véhicules limite probablement la repousse de la végétation.

Figure 4. Plage de galets sur le bord du lac Grand, où une colonie de la cicindèle des galets (Cicindela marginipennis) est présente. Voyez les blocs et le substratum rocheux sur la photo (prise par John Klymko, le 7 août 2013.

Figure 5. Plage de galets sur le bord du lac Grand, où une colonie de la cicindèle des galets (Cicindela marginipennis) est présente. Notez l’absence de blocs et de substratum rocheux et la grande étendue de sable sur la photo (prise par John Klymko, le 6 août 2013).
Les zones où les cicindèles sont le plus abondantes sont généralement adjacentes à un rivage non aménagé (p. ex. sans maisons ni chalets), couvert habituellement de forêts mixtes composées de proportions variables d’érable rouge (Acer rubrum L.), de chêne rouge (Quercus rubra Michx.), de peuplier faux-tremble (Populus tremuloides Michx.), de pin rouge (Pinus resinosa Ait.), de pin gris (Pinus banksiana Lamb), et de pin blanc (Pinus strobus L.) ainsi que de plusieurs espèces de saules (Salix spp.). On y trouve aussi d’autres espèces végétales notamment la lysimaque terrestre (Lysimachia terrestris (L.) B.S.P.), la spartine pectinée (Sporobolus michauxianus (Hitchcock) P.M. Peterson et Saarela [=Spartina pectinata Bosc ex Link)]), l’aster de New York (Symphyotrichum novi-belgii L.), l’armoise des champs (Artemisia campestris L.) et l’apocyn chanvrin (Apocynum cannabinum L.).
L’étendue d’habitat convenable dans les milieux occupés est composée de plages de 50 à 950 m de longueur par 5 à 30 m de largeur (la largeur étant la distance entre le bord de l’eau et la forêt ou le fourré derrière la plage) pendant les mois d’été. Les niveaux d’eau saisonniers et l’érosion par la glace et le vent créent et maintiennent les milieux dégagés nécessaires à la cicindèle des galets (Sabine, 2004). Cet habitat est considéré comme unique; il n’y a pas d’autres endroits (autres que ce type d’habitat), éloignés du milieu riverain, où la cicindèle des galets est présente.
Habitats de la rivière Saint-Jean :
Les sites de la cicindèle des galets dans la rivière Saint-Jean (figure 6) sont situés sur de grandes îles boisées présentant des hautes plages de galets à leur extrémité amont (Webster, 2006) (figure 6). L’espace entre les galets est occupé par du sable fin et du gravier, et la végétation couvre moins de 50 % des plages. Ces milieux sont inondés au printemps, mais rarement après de fortes pluies estivales. Les cicindèles sont plus nombreuses à l’extrémité amont des îles, mais on les rencontre aussi, occasionnellement, dans d’autres zones des îles où l’habitat est convenable.

Figure 6. Plage de galets sur une île de la rivière Saint-Jean, où une colonie de la cicindèle des galets (Cicindela marginipennis) est présente. Photo prise par John Klymko, le 10 août 2016.
La végétation de cet habitat de galets comprend l’apocyn chanvrin (Apocynum cannabinum L.), des pousses très dispersées de peuplier baumier (Populus balsamifera L.), et le saule de l’intérieur (Salix interior Rowlee). Toutes les îles occupées par la cicindèle des galets sont couvertes d’un mélange de feuillus dont le peuplier baumier (Populus balsamifera L.), l’érable argenté (Acer saccharinum L.), l’érable à sucre (Acer saccharum Marsh), le noyer cendré (Juglans cinerea L.), le tilleul d’Amérique (Tilia americana L.), et de résineux dont l’épinette blanche (Picea glauca (Moench.) Voss). Les cicindèles sont principalement présentes dans l’habitat de galets dégagé, la végétation décrite ci-dessus se trouvant en marge de cet habitat (c.-à-d. dans les principales parties végétalisées non inondables des îles).
Habitats de la rivière Miramichi Sud-Ouest :
Les sites dans la rivière Miramichi Sud-Ouest (figure 7) ressemblent à ceux que l’on trouve dans la rivière Saint-Jean (Klymko et Earle, 2019). Les cicindèles sont présentes sur de grandes îles avec des plages de galets à végétation clairsemée, à l’extrémité ou du côté amont des îles. L’habitat de galets est situé au-dessus des niveaux d’eau estivaux moyens, de sorte qu’il n’est que rarement inondé après de fortes pluies estivales. Toutes les îles occupées ont une végétation dense en contre-haut de la plage de galets, composée de prés. Sur une de ces îles, la végétation en contre-haut est une forêt de plaine inondable.

Figure 7. Plage de galets sur une île de la rivière Miramichi Sud-Ouest où une colonie de la cicindèle des galets (Cicindela marginipennis) est présente. Photo prise par John Klymko, le 18 juillet 2019.
Plus particulièrement, la végétation comprend l’apocyn chanvrin, le cerisier nain (Prunus pumila L.), des saules, la spirée blanche (Spiraea alba Du Roi) et une espèce de rose (Rosa sp.). Les milieux de terrain élevé, à végétation plus dense, sont couverts de prés et de fourrés, où l’on trouve notamment la calamagrostide du Canada (Calamagrostis canadensis (Michx.) P. Beauv.), des saules et l’alpiste roseau (Phalaris arundinacea L.), et d’une forêt mixte basse sur une île ainsi que d’une forêt inondable à érable argenté sur une autre île.
Aux États-Unis, la cicindèle des galets se rencontre sur des zones de galets et de gravier grossier, parsemées de petites étendues de sable, sur les berges et l’extrémité amont d’îles boisées se trouvant dans des réseaux hydrographiques de petite à grande taille (Boyd, 1978; Dunn et Wilson, 1979; Dunn, 1982; Pearson et al., 2015). Sur les bords de la rivière Genesee dans l’État de New York, Hudgins et al. (2011) ont étudié 40 bancs de galets et ont constaté que la superficie et la différence entre l’élévation minimale et maximale dans le cas des bancs de galets occupés étaient environ deux fois plus grandes que celles dans le cas des bancs de galets non occupés et que leur couverture arbustive était, elle aussi, plus élevée. Une sous-population de cicindèles des galets, aujourd’hui disparue, avait été observée dans une « rigole de ruissellement » dans une gravière en Indiana en 1976 et en 1977 (Kritsky et al., 2009).
Tendances en matière d’habitat
Au Canada, la cicindèle des galets était probablement plus répandue avant l’achèvement du barrage de Mactaquac en 1967. Des photos aériennes prises en 1962 et en 1963 montrent 19 îles boisées en amont du barrage comportant un habitat convenable. Ces îles sont maintenant submergées (COSEWIC, 2008), et un tronçon d’environ 96 km de la rivière Saint-Jean a été submergé et est devenu maintenant le réservoir du barrage (Keilty, 2015). Quatre autres îles en aval du barrage de Mactaquac offraient probablement un habitat convenable pour l’espèce. Cependant, les changements quotidiens des niveaux d’eau (>1 m) rendent cet habitat non convenable (COSEWIC, 2008). Au total, la construction et l’exploitation du barrage de Mactaquac auraient entraîné la perte de 23 îles comportant des zones d’habitat propice (représentant jusqu’à 73 % des sites insulaires potentiels le long de la rivière Saint-Jean). Le remplissage du réservoir a probablement eu un impact considérable sur l’espèce et son habitat.
L’aménagement d’habitations et de propriétés à vocation récréative (p. ex. des chalets) le long des rives du complexe du lac Grand a eu des répercussions sur l’habitat de la cicindèle des galets, et il se poursuivra probablement. La conversion de la forêt riveraine afin d’aménager des lotissements pour chalets est en cours, et les plages des chalets sont souvent débarrassées des galets pour rendre la zone plus agréable aux baigneurs (p. ex. des plages de sable fin). Les galets ont été enlevés de certains habitats de l’espèce situés à moins de 1 km de sites existants au cours de la dernière décennie (Klymko, obs. pers.). On ne sait pas quelle quantité d’habitat des larves a été ainsi perdue, bien que des déclins cumulatifs globaux de l’habitat de moins de 10 % soient inférés sur une période de dix ans.
La rivière Miramichi Sud-Ouest n’a pas été endiguée et n’a fait l’objet d’aucun aménagement important. On suppose donc que la quantité d’habitat disponible le long de ce cours d’eau est restée relativement constante.
Aux États-Unis, la cicindèle des galets est considérée comme disparue de plusieurs endroits (U.S. Fish and Wildlife Service, 2018). Sur les bords de la rivière Monongahela en Virginie Occidentale (Acciavatti et al., 1992) et de la rivière Tombigbee dans le Mississippi (NatureServe, 2017) (lieu de collecte présumé d’un spécimen de 1970 à Columbus, au Mississippi, voir Graves et Pearson [1973]), les inondations suivant la construction d’écluses et de barrages ont éliminé de l’habitat. Les populations de la rivière Connecticut dans le Massachusetts et de la rivière Winooski dans le Vermont sont présumées disparues sur des tronçons de rivière en aval des barrages en raison des changements du régime d’écoulement (U.S. Fish and Wildlife Service, 2018). Sur les bords du fleuve Delaware dans l’État de New York, la surabondance d’espèces végétales non indigènes envahissantes a éliminé de l’habitat dans les bancs de galets (Schlesinger et Novak, 2011). On ne sait pas exactement ce qui a permis à ces plantes de pousser si densément; il se pourrait que la gestion du régime d’écoulement empêche les inondations majeures telles que les crues printanières nécessaires pour éliminer la croissance de plantes sur les galets (Schlesinger, comm. pers., 2017). L’espèce est également considérée comme disparue ou ne fait l’objet que de mentions historiques dans certaines régions de l’Indiana, de l’Ohio, de l’État de New York, du New Jersey, de l’Alabama et de la Pennsylvanie (U.S. Fish and Wildlife Service, 2018).
Biologie
Cycle vital et reproduction
La cicindèle des galets subit une métamorphose complète, passant par quatre stades vitaux distincts : l’œuf, la larve, la nymphe et l’adulte. Aucune étude n’a été réalisée sur le cycle vital de l’espèce, mais sa biologie est sans aucun doute semblable à celle d’autres espèces du genre Cicindela (voir Pearson et Vogler, 2001).
La cicindèle des galets adulte n’est active que pendant les mois d’été et passe l’hiver sous forme de larve partiellement développée (une ou deux années consécutives) (Pearson et al., 2006). Au Nouveau-Brunswick, les adultes sont présents de la fin de juin à septembre (Webster, 2006; Klymko, 2014).
On sait peu de choses sur le comportement reproducteur de la cicindèle des galets. D’autres espèces du genre Cicindela actives en été amorcent leur activité reproductrice peu après l’émergence (Pearson et Vogler, 2001). En 2007, des accouplements de la cicindèle des galets ont été observés entre 10 h et 18 h par temps chaud et ensoleillé (COSEWIC, 2008). Dunn et Wilson (1979) ont observé des accouplements durant l’après-midi chez des sous-populations aux États-Unis. On ne sait pas si les femelles de l’espèce s’accouplent plus d’une fois.
On ne dispose d’aucune donnée sur la fécondité et le comportement de ponte de la cicindèle des galets. Les femelles d’autres espèces du genre Cicindela déposent leurs œufs individuellement jusqu’à 1 cm sous la surface du sol (Pearson et Vogler, 2001). En captivité, des femelles d’espèces du genre Cicindela peuvent pondre de 10 à 20 œufs par jour, mais on dispose de peu de données sur le nombre d’œufs pondus quotidiennement sur le terrain ou tout au long de leur vie. Immédiatement après l’éclosion, les larves entreprennent de creuser un terrier vertical dans le site de ponte, la longueur du terrier variant selon les espèces, l’âge des larves et le substrat. Les larves vivent généralement dans le même terrier tout au long du développement larvaire (trois stades) (Pearson et Vogler, 2001), mais certaines espèces au moins peuvent déplacer leur terrier de quelques mètres en réponse à une perturbation (COSEWIC, 2012).
Les larves de cicindèles embusquent leurs proies. Leur tête aplatie remplit l’ouverture de leur galerie, et lorsque les proies passent près de l’entrée de celle-ci, les larves ramènent leur tête en arrière et les saisissent avec leurs grandes mandibules. Les proies sont tirées dans le terrier; les parties comestibles sont consommées, et les parties non comestibles sont éjectées de la galerie (Pearson et al., 2006). Le développement des larves dure de 1 à 4 ans, selon les espèces et, au moins chez certaines d’entre elles, selon la disponibilité de la nourriture.
Les terriers de la cicindèle des galets sont creusés dans le sable humide parmi les galets (Pearson et al., 2015). Au Nouveau-Brunswick, les adultes sont le plus abondants à la limite supérieure des plages de galets, sur des îles et des rives lacustres. Dans ces endroits, l’espace entre les galets est recouvert de sable et d’argile secs (à tout le moins en surface). C’est probablement dans cet habitat que les femelles déposent leurs œufs et que les larves creusent des galeries. Au printemps et à la fin de l’automne, lorsque les niveaux d’eau sont plus hauts, ces endroits se trouvent relativement près du bord de la rivière ou du lac.
Les cicindèles des galets adultes sont des prédateurs diurnes rapides, qui pourchassent activement et capturent leurs proies. Aucune donnée n’a été publiée sur les proies des adultes ou des larves; l’on sait, cependant, que les Cicindela se nourrissent généralement d’une grande variété d’arthropodes, et certaines espèces se nourrissent de manière opportuniste d’insectes morts (Pearson et al., 2006), de fruits tombés (Hill et Knisley, 1992) et des restants de poissons en conserve (Robinson, comm. pers., 2017).
Physiologie et adaptabilité
L’habitat d’alimentation des adultes et les terriers des larves de la cicindèle des galets sont fréquemment inondés. Aucune étude n’a été effectuée sur la physiologie des larves de l’espèce ni sur leur capacité à survivre aux inondations, que ce soit au Canada ou ailleurs dans l’aire de répartition mondiale. Cependant, les îles de la rivière Saint-Jean et les régions du complexe du lac Grand ont fait l’objet d’inondations majeures en 2018, et de nombreuses galeries larvaires des deux sous-populations se trouvant à ces endroits ont été observées en 2019 (M. Sabine, comm. pers., 2021), ce qui porte à croire que l’espèce est probablement capable de survivre à des inondations. De plus, on sait que les larves d’autres espèces du genre Cicindela survivent aux inondations. Les larves des espèces riveraines C. dorsalis et C. togata peuvent survivre à une submersion pendant 6 à 12 jours, et l’espèce de zone sèche C. purpurea peut survivre à une submersion jusqu’à 3 semaines (Pearson et Vogler, 2001). Les larves de cicindèles amazoniennes du genre Phaeoxantha vivent dans les barres de rivière et les plages sablonneuses et peuvent survivre jusqu’à trois mois d’inondation (Zerm et Adis, 2000). Dans des conditions de laboratoire, les larves submergées du Phaeoxantha klugii développent une tolérance à l’anoxie. Les larves qui avaient été submergées ont ainsi montré un taux de mortalité de 50 % après 26 jours d’exposition à l’anoxie, alors que les larves qui n’avaient pas été submergées ont montré un taux de mortalité de 50 % en moins de 6 jours (Zerm et Adis, 2003).
Déplacements et dispersion
Les cicindèles des galets adultes sont des insectes volants actifs, et elles s’envolent dès qu’elles sont dérangées. Malgré leurs capacités de vol, elles sont rarement observées en dehors de leur habitat de prédilection (Webster, 2006; Klymko, 2014; Klymko et al., 2016; Klymko et Robinson, 2018) bien que l’on suppose que les adultes peuvent se disperser vers de nouveaux sites.
Les capacités de dispersion de la cicindèle des galets sur de longues distances sont inconnues, et on ne sait pas clairement à quelle fréquence les individus de l’espèce se déplacent entre les sites. Hudgins et al. (2011) ont documenté les déplacements de cicindèles adultes entre les bancs de galets de la rivière Genesee dans l’État de New York. En deux ans, 259 adultes ont été capturés, marqués et relâchés. Vingt-et-un individus ont été recapturés dont cinq qui s’étaient déplacés entre des bancs de galets. La distance moyenne parcourue entre les captures était de 113,9 m, et la plus grande distance a été parcourue par une femelle qui s’est déplacée de 481 m entre les captures.
Pendant les inondations estivales, certains sites du complexe du lac Grand deviennent en grande partie ou entièrement inondés, et les adultes se dispersent vraisemblablement vers des zones en terrain plus élevé. En 2013, l’eau a complètement submergé un site pendant plusieurs jours (Klymko, obs. pers.). On peut supposer que les larves se trouvant dans ces sites pourraient survivre à une inondation estivale de courte durée.
Le flux génique entre les sous-populations du complexe du lac Grand, de la rivière Miramichi Sud-Ouest et de la rivière Saint-Jean est peu probable, car l’espace qui sépare ces sous-populations ne serait constitué que d’habitat non convenable.
Relations interspécifiques
On sait peu de choses sur les relations interspécifiques de la cicindèle des galets. La cicindèle commune (C. repanda Dejean) et la cicindèle des Appalaches (C. ancocisconensis T. W. Harris) sont souvent présentes dans les mêmes sites que la cicindèle des galets. Toutefois, ces deux espèces ne sont pas habituellement présentes dans le même microhabitat que la cicindèle des galets (Webster, données inédites), et aucune relation interspécifique n’a été observée dans les sites du Nouveau-Brunswick (Klymko, données inédites; Webster, données inédites). Il n’existe aucune mention sur les proies spécifiques des adultes ou des larves de la cicindèle des galets.
Les parasites et les parasitoïdes peuvent causer une mortalité importante chez la cicindèle des galets. Des guêpes du genre Methocha (Hymenoptera: Thynnidae) sont des ectoparasitoïdes des larves de cicindèles (Agnoli, 2005). Aucun rapport publié ne fait état de Methocha s’attaquant à la cicindèle des galets; toutefois, le très répandu M. stygia (Say) est présent dans les Maritimes (Sheffield, comm. pers., 2018). Certains bombyles du genre Anthrax (Diptera: Bombylidae) sont également des parasitoïdes des cicindèles (Yeates et Greathead, 1997), notamment le bombyle agricole (A. georgicus Macquart), qui est présent dans l’est du Canada (Kits et al., 2008), y compris au Nouveau-Brunswick (ACCDC, 2019).
Taille et tendances des populations
Activités et méthodes d’échantillonnage
Des études visant à estimer la population canadienne ont été réalisées en 2007 et en 2008 (Webster, 2008, 2009). Des estimations sur un ou deux jours au moyen d’une méthode de marquage-lâcher-recapture (MLR) ont été effectuées pendant la période estimée d’activité et d’abondance maximales des adultes (du début de juillet à la mi-août). L’indice de Lincoln (voir Seber, 1973) a été utilisé pour estimer le nombre d’individus dans chaque site connu. En 2007, des études ont été menées à quatre des cinq sites de la rivière Saint-Jean et à deux des trois sites alors connus du complexe du lac Grand. Un site de la rivière Saint-Jean a été omis pour des raisons logistiques, et un site du complexe du lac Grand a été omis parce que l’abondance était trop faible pour être indexée efficacement. Il convient de noter que ces estimations ont été réalisées avant que de nombreux sites supplémentaires soient répertoriés au complexe du lac Grand en 2018 et en 2019, et dans la rivière Miramichi Sud-Ouest en 2019.
Abondance
Un recensement de la population a été effectué en 2007 et en 2008, et la population estimée aux sites connus à cette époque-là variait entre 5 200 et 8 800 adultes (Webster, 2008, 2009) (voir ci-dessous). Depuis, d’autres sites ont été découverts dans le complexe du lac Grand et dans la rivière Miramichi Sud-Ouest, et l’estimation de la population totale est une combinaison des résultats du recensement officiel et d’estimations plus récentes. À l’heure actuelle (2019), on estime que la population canadienne de l’espèce varie entre 11 093 et 14 333 adultes.
En 2007, on estime que les effectifs des sous-populations de la rivière Saint-Jean s’élevaient à 4 487 individus (les effectifs de sites particuliers étant estimés à 851, 2 740, 400 et 496). Les effectifs au complexe du lac Grand s’élevaient à 487 individus (les effectifs de sites particuliers étant estimés à 473 et à 14). On estime que deux autres sites connus à l’époque, l’un sur la rivière Saint-Jean et l’autre dans le complexe du lac Grand, auraient chacun eu une population de 100 à 400 individus (COSEWIC, 2008). Les effectifs totaux des sites recensés sont estimés à 4 974 adultes. Si l’on ajoute les effectifs estimés pour les sites non recensés connus à l’époque, les effectifs totaux estimés en 2007 varient entre 5 174 à 5 774 adultes.
En 2008, l’abondance a été estimée pour deux sites sur la rivière Saint-Jean et un site dans le complexe du lac Grand. Les effectifs estimés aux sites de la rivière Saint-Jean s’élèvent à 933 et à 3 128 individus, ce qui est supérieur aux effectifs estimés de 851 et de 400 en 2007 pour les deux mêmes sites. Il se peut que le site de la rivière Saint-Jean, dont les effectifs estimés sont passés de 400 à 3 128 individus, n’ait pas été évalué avec exactitude en 2007 (le mauvais temps pendant la période de recapture de 2007 peut avoir réduit l’activité des cicindèles et rendu inexacte l’estimation de la population de cette année-là). Dans le complexe du lac Grand, les effectifs ont été estimés à 986 individus, ce qui est supérieur aux effectifs estimés à 473 individus pour le même site en 2007 (Webster, 2008, 2009).
Les deux îles dans la rivière Saint-Jean qui, en 2007, abritaient 2 740 et 496 individus n’ont pas fait l’objet d’un nouveau relevé en 2008, pas plus que l’île où l’on estime qu’il y avait de 100 à 400 individus. Si ces îles avaient des effectifs aussi nombreux en 2008, les effectifs totaux pour la rivière Saint-Jean en 2008 auraient été de 7 397 à 7 697 individus. En 2008, les effectifs totaux dans le complexe du lac Grand s’élevaient à 986 individus au site recensé plus les individus aux sites non recensés (environ 100 à 400 individus au site qui n’avait pas non plus été recensé en 2007, et peut-être moins de 10 individus dans l’autre site, où les importants dommages causés par les véhicules tout-terrain ont entraîné un grave déclin [Webster, 2009]). Par conséquent, la sous-population totale connue du lac Grand en 2008 s’élevait à environ 1 086 à 1 386 individus, et la population canadienne totale connue, à environ 8 483 à 9 083 adultes. Les études de marquage-lâcher-recapture utilisées pour obtenir les estimations de 2007 et de 2008 n’ont pas été répétées.
Vingt-cinq sites supplémentaires sont maintenant connus au complexe du lac Grand, dont la plupart ont été découverts en 2018. En 2018 et en 2019, le nombre d’adultes observés à ces sites variait entre 1 et 84, bien que, en 2018, on estime que des centaines d’adultes ont été aperçus dans trois sites (ACCDC, 2019). Le nombre d’adultes pour l’ensemble des 25 sites est estimé à 2 500-5 000 individus.
En 2019, la cicindèle des galets a également été observée dans quatre sites dans la rivière Miramichi Sud-Ouest. Le nombre d’individus observés dans ces sites est compris entre 1 et 27, et la population totale est estimée entre 110 et 250 individus.
Si l’on suppose que l’abondance dans les sites recensés en 2007 et en 2008 est restée relativement stable, alors la population totale approximative serait comprise entre 11 093 (8 483+ 2 500+ 110) et 14 333 (9 083+ 5 000+ 250) individus.
Fluctuations et tendances
Les données sont insuffisantes pour estimer les fluctuations et les tendances de la population de cicindèles des galets au Canada. Les fluctuations de la population dans les sites de la rivière Saint-Jean, qui abritent les plus grandes populations du Canada, n’ont pas été étudiées. Néanmoins, certaines données indiquent qu’il y a eu une fluctuation de l’abondance et de l’occupation des quatre sites du complexe du lac Grand découverts entre 2003 et 2005. Tous ces sites présentent un profil général de sous-populations relativement élevées lors de leur découverte, de populations relativement faibles en 2013, en 2015 et en 2016, et de populations relativement élevées en 2018 et en 2019. Le tableau 2 présente les données sur l’abondance dans ces sites pour toutes les années où des relevés ont été effectués.
Nom du site | 2003 | 2004 | 2005 | 2006 | 2007 | 2008 | 2009 | 2010 | 2011 | 2012 | 2013 | 2014 | 2015 | 2016 | 2017 | 2018 | 2019 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Lac Grand, site 1 | - | - | 5 | - | 2 | - | - | - | - | - | 0, 0, 0 | - | 0,0,0 | 0,0 | 1 | 0 | ND |
Lac Grand, site 2 | - | 26,26 | 31 | - | 8,3 | 7 | - | - | - | - | 0, 0, 0, 0 | - | 0,0,0,2 | 15,0 | - | 10 | ND |
Lac Grand, site 3 | - | 35 | 109 | - | 473 (MLR) | 986 (MLR) | - | - | - | - | 9, 0, plusieurs, 3, 3 |
- | 6, 12, 3, 16, 3, 0, 3 | 51,23, | - | Com-mune | ND |
Lac Grand, site 4 | 8,13 | 0 7 visites |
- | - | - | - | - | - | - | - | 2-6, 0, 0, 0, 0, 0 |
3, 0, 3, 4, 1, 12 |
1, 2, 0 | 3, 0 | - | 40 | ND |
Lac Grand, site 5 | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | 3 | - | 40 | ND |
Lac Grand, site 6 | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | 5 | ND |
Lac Grand, site 7 | - | - | 0 | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | 15 | ND |
Lac Grand, site 8 | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | Au moins 30 |
ND |
Lac Grand, site 9 | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | 10 | ND |
Lac Grand, site 10 | - | - | 0 | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | Cent. | ND |
Lac Grand, site 11 | - | - | 0 | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | 10 | ND |
Lac Grand, site 12 | - | 0,0 | Sans objet | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | Diz. | ND |
Lac Grand, site 13 | - | - | 1 | - | - | - | - | - | - | - | 2,0,0 | - | 0,0,0 | 2,0 | - | 2 | ND |
Lac Maquapit, site 1 | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | Cent. | ND |
Lac Maquapit, site 2 | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | 12 | ND |
Lac Maquapit, site 3 | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | 20 | ND |
Lac Maquapit, site 4 | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | 10 – diz. | ND |
Lac Maquapit, site 5 | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | 4 | ND |
Lac Maquapit, site 6 | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | Cent. | ND |
Lac Maquapit, site 7 | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | Diz. | ND |
Lac Maquapit, site 8 | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | 8 | ND |
Rivière Saint-Jean, site 1 | - | - | 148 | - | 2 740 (MLR) | - | - | - | - | - | - | 12 | 65,34, 56,7,0 |
- | - | Commune | ND |
Rivière Saint-Jean, site 2 | - | - | 7 | - | 400 (MLR) | 3 182 (MLR) | - | - | - | - | - | - | 5 | - | - | - | ND |
Rivière Saint-Jean, site 3 | - | - | 48 | - | 851 (MLR) | 933 (MLR) | - | - | - | - | - | - | 29,8 | - | - | - | Env. 10 |
Rivière Saint-Jean, site 4 | - | - | 189 | - | 496 (MLR) | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | Env. 10 |
Sans objet |
Rivière Saint-Jean, site 5 | - | - | 14 | - | - | - | - | - | - | - | - | 3 | - | - | - | - | ND |
Rivière Miramichi Sud-Ouest, site 1 | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | Sans objet | 1 |
Rivière Miramichi Sud-Ouest, site 2 | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | 15 |
Rivière Miramichi Sud-Ouest, site 3 | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | 27 |
Rivière Miramichi Sud-Ouest, site 4 | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | 4 |
Au site le plus au sud du complexe du lac Grand, 5 adultes ont été observés le long d’un transect de 100 m le 28 juillet 2005, date à laquelle la sous-population a été observée pour la première fois (Webster, 2006). Deux adultes ont été observés en une heure de relevé le 23 juillet 2007 (Webster, 2008). Aucun n’a été observé en 2013, en 2015 et en 2016, malgré 11 relevés du site sur 8 jours non consécutifs et près de 10 heures d’activités de recherche (Klymko, données inédites). Le 16 juillet 2017, un individu a été observé après deux heures de recherche par une seule personne (Bell, comm. pers., 2017). Le 29 juillet 2019, 5 ou 6 individus ont été repérés par 3 observateurs en 33 minutes de recherche (ACCDC, 2019). On ne sait pas si la population de cicindèles a entièrement disparu de ce site entre 2007 et 2017 (tableau 2), mais, étant donné qu’au moins cinq individus ont été aperçus en 2019, on peut supposer qu’il y a maintenant une population reproductrice à cet endroit (Klymko, comm. pers., 2021).
Au deuxième site le plus au sud du complexe du lac Grand, 26 individus ont été observés sur 2 jours (17 et 26 août) en 2004, et 31 ont été observés le 26 juillet 2005 (Webster, 2006). Le 24 juillet 2007, lors des relevés de MLR, huit adultes ont été observés, et il y avait des traces de VTT dans l’habitat. Un deuxième relevé, le 7 août 2007, a permis d’observer trois adultes, et les dommages causés par des VTT étaient plus importants sur le site. Le 30 juillet 2008, sept adultes ont été observés ainsi que des dommages importants causés par des VTT (Webster, 2009). En 2013, aucun individu n’a été observé sur 4 jours non consécutifs et 154 minutes-personnes de relevé (Klymko, 2014; Klymko, données inédites). En 2015, le site a été recensé sur 4 jours non consécutifs (373 minutes-personnes de relevé), et 2 adultes ont été observés in copula (Klymko et al., 2016; Klymko, données inédites). En 2016, 15 individus ont été observés le 20 juillet (100 minutes-personnes de relevé) (Klymko et Robinson, 2018; Klymko, données inédites). Lors des visites effectuées en 2013, en 2015 et en 2016, des traces de VTT ont été observées, mais les dommages au substrat semblaient mineurs. Ces données semblent indiquer que l’abondance dans ce site pourrait avoir diminué après 2004 et que l’espèce pourrait être en train de se rétablir et/ou pourrait connaître des fluctuations naturelles d’abondance. Il convient de noter qu’une visite de suivi le 4 août 2016 au cours de laquelle on a effectué 80 minutes-personnes de relevé n’a permis de détecter aucun adulte (Klymko et Robinson, 2018). En 2018, le site a été visité lors d’une journée pluvieuse. On a observé un individu marchant sur les galets et, en retournant des objets ou des galets plats, on a observé 10 individus en 10 minutes. En 2019, environ 90 individus ont été observés le 30 juillet par 4 observateurs en environ 40 minutes-personnes de relevé (ACCDC, 2019).
Au deuxième site le plus au nord du complexe du lac Grand, 8 individus ont été aperçus par 1 observateur le 9 août 2003, et 13 ont été aperçus par 4 observateurs le 20 août 2003 (Sabine, 2004). Aucun individu n’a été observé en 2004, malgré des recherches effectuées au cours de sept jours non consécutifs (Webster, 2006). Des individus ont été observés chaque année sur le site de 2013 à 2016 ainsi qu’en 2018 et en 2019, le nombre d’individus observés lors des visites variant de 0 à 40.
Au site le plus au nord du complexe du lac Grand, 35 et 109 individus ont été observés sur un transect de 100 m en 2004 et en 2005, respectivement (Webster, 2006). Un dénombrement normalisé a été effectué au cours de trois années récentes (2015, 2016 et 2019). Dans le cadre de ce dénombrement, 2 observateurs marchent en tandem le long d’un transect de 311 m de rive entre deux points fixes. Un des observateurs compte les individus dans la partie haute de la plage, tandis que l’autre compte les individus dans la partie basse de la plage. Le relevé dure environ 20 minutes. Les résultats du relevé sont présentés dans le tableau 3. La faible abondance observée lors du dénombrement normalisé effectué dans le site en 2015 était cohérente avec les dénombrements non normalisés qui ont été effectués en 2013 et en 2015. Des visites ont été effectuées au site 5 jours non consécutifs en 2013, et la visite la plus productive (en termes d’individus par minute-personne de relevé) a permis de dénombrer 9 individus aperçus par 2 observateurs au cours de 20 minutes de relevé. Des visites ont été effectuées 4 fois sur 6 jours non consécutifs en 2015 (sans compter le jour du dénombrement normalisé), et la visite la plus productive a permis de dénombrer 12 individus aperçus par 3 observateurs effectuant des recherches pendant 12 minutes (ACCDC, 2019). La forte abondance observée en 2016 et en 2019 est semblable à celle observée en 2004 et en 2005. Les relevés de MLR réalisés dans ce site en 2007 et en 2008 ont permis d’estimer la population totale à 473 et à 986, respectivement, pour ces deux années.
Date | Heures début – fin | Temp. (°C) | Vitesse du vent (échelle de Beaufort) | % de couverture nuageuse | Nombre d’individus |
---|---|---|---|---|---|
11 août 2015 | 13 h 04 - 13 h 26 | 25 | B4/B5 | 40 | 3 |
20 juillet 2016 | 10 h 30 - 10 h 50 | 20 | B3 | 0 | 51 |
3 août 2016 | 14 h 09 - 14 h 28 | 28 | B1 | 0 | 23 |
30 juillet 2019 | 13 h 47 - 14 h 02 | 30 | B2 | 0 | 61 |
6 août 2019 | 13 h 43 - 14 h 01 | 26 | B4/B5 | 20 | 125 |
Les fluctuations de population ont été documentées chez d’autres espèces de cicindèles rares. La population mondiale de la cicindèle de Coral Pink Sand Dunes (Cicindela albissima Rumpp), une espèce limitée à une petite zone de dunes dans l’Utah, a été estimée chaque année de 1999 à 2013. La population comptait en moyenne 1 338 adultes, avec un creux démographique de 558 en 2005 et un sommet démographique de 2 944 en 2002 (Knisley, 2014a). La cicindèle Cicindela puritana Horn, une espèce de l’est des États-Unis, présente des fluctuations similaires chez ses quatre métapopulations existantes (Knisley, 2014b).
Il est possible que le nombre de sites dans le complexe du lac Grand fluctue également. Trois sites découverts en 2018 avaient été visités une ou deux fois dans les années 2000, mais aucun individu n’avait été observé. Cela inclut un site où l’espèce était commune en 2018 qui avait été visité deux fois en 2004. Compte tenu de la fluctuation de l’abondance d’une année à l’autre documentée pour d’autres sites du complexe du lac Grand, il est impossible de savoir s’il n’y avait pas de colonies auparavant dans ces trois sites nouvellement découverts, ou si les effectifs de leurs populations étaient si peu nombreux lorsqu’ils ont été recensés dans le passé qu’ils sont passés inaperçus.
Immigration de source externe
Les sous-populations de cicindèles des galets sur les rives du complexe du lac Grand, de la rivière Miramichi et de la rivière Saint-Jean sont séparées par une distance d’environ 250 km des sous-populations les plus proches dans le comté de Somerset, dans le Maine. Il y a de grandes étendues d’habitat non convenable entre les sous-populations du Maine et celles du Nouveau-Brunswick, et une immigration de source externe est peu probable. Voir Déplacements et dispersion.
Menaces et facteurs limitatifs
Menaces
La classification des menaces pesant sur la cicindèle des galets a été réalisée à l’aide du système de classification des menaces proposé par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et le Partenariat pour les mesures de conservation (Conservation Measures Partnership, ou CMP) (Salafsky et al., 2008; Master et al., 2009). L’impact global des menaces calculé est « moyen-faible » (tableau 4), et les menaces ci-dessous sont abordées en fonction de leur impact, de l’impact le plus élevé à l’impact le plus faible.
Tableau 4. Tableau d’évaluation des menaces pesant sur la cicindèle des galets (Cicindela marginipennis) dans l’ensemble de son aire de répartition au Canada, fondé sur le système unifié de classification des menaces de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et du Partenariat pour les mesures de conservation (Conservation Measures Partnership, ou CMP). Pour une description détaillée du système de classification des menaces, consulter le site Web du Partenariat pour les mesures de conservation (CMP, 2006). Pour de plus amples renseignements sur la façon dont les valeurs sont attribuées, voir Master et al. (2009).
Nom scientifique
Cicindèle des galets (Cicindela marginipennis)
Date :
2018-01-30; mise à jour par J. Klymko, J. Heron et M. Sabine en janvier 2020 afin de tenir compte de nouveaux sites dans la rivière Miramichi Sud-Ouest.
Évaluateurs :
Jennifer Heron (coprésidente et modératrice), Paul Grant (coprésident), John Klymko (rédacteur du rapport et membre du SCS), Rob Longair (membre du SCS), Mary Sabine (membre du COSEPAC pour le Nouveau-Brunswick), Ruben Boles (membre du COSEPAC pour ECCC), Sean Lemoine (ECCC)
Références :
Versions provisoires du rapport de situation et du calculateur des menaces
Impact des menaces | Sans objet | Comptes des menaces de niveau 1 selon l’intensité de leur impact : Maximum de la plage d’intensité | Comptes des menaces de niveau 1 selon l’intensité de leur impact : Minimum de la plage d’intensité |
---|---|---|---|
A - Très élevé | Sans objet | 0 | 0 |
B - Élevé | Sans objet | 0 | 0 |
C - Moyen | Sans objet | 1 | 0 |
D - Faible | Sans objet | 2 | 3 |
Impact global des menaces calculé : Moyen Faible
No | Menace | Impact | Impact (calculé) | Portée (10 proch. années) | Gravité (10 ans ou 3 gén.) | Immédiateté | Commentaires1 |
---|---|---|---|---|---|---|---|
1 | Développement résidentiel et commercial | D | Faible | Petite (1-10 %) |
Légère (1-10 %) |
Modérée (possiblement à court terme, < 10 ans/ 3 générations) | Sans objet |
1.1 | Zones résidentielles et urbaines | D | Faible | Petite (1-10 %) |
Légère (1-10 %) |
Modérée (possiblement à court terme, < 10 ans/ 3 générations) | Voir la section Menaces. |
1.2 | Zones commerciales et industrielles | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Ne s’applique pas. Il est peu probable que de nouvelles marinas soient construites sur les rives où les cicindèles sont présentes. |
1.3 | Zones touristiques et récréatives | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Ne s’applique pas. |
2 | Agriculture et aquaculture | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet |
2.1 | Cultures annuelles et pérennes de produits autres que le bois | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Ne s’applique pas. |
2.2 | Plantations pour la production de bois et de pâte | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Ne s’applique pas. |
2.3 | Élevage de bétail | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Ne s’applique pas. |
2.4 | Aquaculture en mer et en eau douce | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Ne s’applique pas. |
3 | Production d’énergie et exploitation minière | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet |
3.1 | Forage pétrolier et gazier | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Ne s’applique pas. |
3.2 | Exploitation de mines et de carrières | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Ne s’applique pas. Un site du complexe du lac Grand est adjacent à une gravière qui est maintenant fermée et dont la réouverture est peu probable. Si le site devait rouvrir, aucune activité ne serait autorisée à moins de 30 m de la rive ou dans l’habitat essentiel de la cicindèle des galets. |
3.3 | Énergie renouvelable | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Ne s’applique pas. |
4 | Corridors de transport et de service | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet |
4.1 | Routes et voies ferrées | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Ne s’applique pas. |
4.2 | Lignes de services publics | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Ne s’applique pas. |
4.3 | Voies de transport par eau | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Ne s’applique pas. |
4.4 | Corridors aériens | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Ne s’applique pas. |
5 | Utilisation des ressources biologiques | Sans objet | Inconnu | Généralisée (71-100 %) |
Inconnue | Modérée (possiblement à court terme, < 10 ans/ 3 générations) | Sans objet |
5.1 | Chasse et capture d’animaux terrestres | Sans objet | Inconnu | Généralisée (71-100 %) |
Inconnue | Modérée (possiblement à court terme, < 10 ans/ 3 générations) | Voir la section Menaces. |
5.2 | Cueillette de plantes terrestres | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Ne s’applique pas. |
5.3 | Exploitation forestière et récolte du bois | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Ne s’applique pas. Trois sites du lac Grand sont adjacents à une forêt qui pourrait être exploitée. Les propriétaires de terres privées adjacentes à un site ont été approchés par une compagnie forestière, mais ils n’étaient pas intéressés à vendre. La cicindèle des galets n’est pas présente dans la forêt; cependant, les changements de la forêt auraient probablement un impact sur les niveaux d’ensoleillement et l’envasement des cours d’eau. L’enlèvement des arbres n’est pas considéré comme une menace directe (voir la catégorie 7.3). |
6 | Intrusions et perturbations humaines | CD | Moyen-faible | Restreinte-petite (1-30 %) | Élevée-modérée (11-70 %) |
Élevée (menace toujours présente) | Sans objet |
6.1 | Activités récréatives | CD | Moyen-faible | Restreinte-petite (1-30 %) | Élevée-modérée (11-70 %) |
Élevée (menace toujours présente) | Voir la section Menaces. |
6.2 | Guerre, troubles civils et exercices militaires | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Ne s’applique pas. |
6.3 | Travail et autres activités | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Ne s’applique pas. Trois des îles de la rivière Saint-Jean appartiennent à la Fondation pour la protection des sites naturels du Nouveau-Brunswick (à titre de réserves). Des travaux de recherche peuvent être menés dans ces sites, mais des permis sont nécessaires. |
7 | Modifications des systèmes naturels | D | Faible | Petite (1-10 %) | Extrême (71-100 %) | Modérée (possiblement à court terme, < 10 ans/ 3 générations) | Sans objet |
7.1 | Incendies et suppression des incendies | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Ne s’applique pas. |
7.2 | Gestion et utilisation de l’eau et exploitation de barrages | Sans objet | Inconnu | Généralisée-grande (31-100 %) | Inconnue | Élevée (menace toujours présente) | Voir la section Menaces. |
7.3 | Autres modifications de l’écosystème | D | Faible | Petite (1-10 %) | Extrême (71-100 %) | Modérée (possiblement à court terme, < 10 ans/ 3 générations) | Voir la section Menaces. |
8 | Espèces et gènes envahissants ou autrement problématiques | Sans objet | Inconnu | Grande (31-70 %) | Inconnue | Élevée (menace toujours présente) | Sans objet |
8.1 | Espèces ou agents pathogènes exotiques (non indigènes) envahissants | Sans objet | Inconnu | Grande (31-70 %) | Inconnue | Élevée (menace toujours présente) | Voir la section Menaces. |
8.2 | Espèces ou agents pathogènes indigènes problématiques | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Ne s’applique pas. |
8.3 | Matériel génétique introduit | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Ne s’applique pas. |
8.4 | Espèces ou agents pathogènes problématiques d’origine inconnue | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Ne s’applique pas. |
8.5 | Maladies d’origine virale ou maladies à prions | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Ne s’applique pas. |
9 | Pollution | Sans objet | Inconnu | Généralisée-grande (31-100 %) |
Inconnue | Élevée (menace toujours présente) | Sans objet |
9.1 | Eaux usées domestiques et urbaines | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Ne s’applique pas. |
9.2 | Effluents industriels et militaires | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Ne s’applique pas. |
9.3 | Effluents agricoles et sylvicoles | Sans objet | Inconnu | Généralisée-grande (31-100 %) |
Inconnue | Élevée (menace toujours présente) | Voir la section Menaces. |
9.4 | Déchets solides et ordures | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Ne s’applique pas. Des déchets, notamment des canettes de bière et d’autres objets, sont transportés par les vagues et s’échouent sur les rives du lac Grand et, vraisemblablement, sur celles des îles de la rivière Saint-Jean. Cette menace est considérée comme négligeable. |
9.5 | Polluants atmosphériques | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Ne s’applique pas. |
9.6 | Apports excessifs d’énergie | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Ne s’applique pas. |
10 | Phénomènes géologiques | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet |
10.1 | Volcans | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Ne s’applique pas. |
10.2 | Tremblements de terre et tsunamis | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Ne s’applique pas. |
10.3 | Avalanches et glissements de terrain | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Ne s’applique pas. |
11 | Changements climatiques et phénomènes météorologiques violents | Sans objet | Inconnu | Généralisée (71-100 %) |
Inconnue | Modérée (possiblement à court terme, < 10 ans/ 3 générations) | Sans objet |
11.1 | Déplacement et altération de l’habitat | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Ne s’applique pas. |
11.2 | Sécheresses | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Ne s’applique pas. |
11.3 | Températures extrêmes | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Ne s’applique pas. |
11.4 | Tempêtes et inondations | Sans objet | Inconnu | Généralisée (71-100 %) |
Inconnue | Modérée (possiblement à court terme, < 10 ans/ 3 générations) | Voir la section Menaces. |
11.5 | Autres impacts | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Ne s’applique pas. |
1 Commentaires détaillés disponibles sur demande auprès du Secrétariat du COSEPAC.
Classification des menaces d’après l’IUCN-CMP, Salafsky et al. (2008).
Menace 6. Intrusions et perturbations humaines (impact moyen à faible)
6.1 Activités récréatives (impact moyen à faible)
L’utilisation de véhicules sur les plages de galets entraîne une dégradation importante des milieux occupés par la cicindèle des galets. L’utilisation fréquente de véhicules compacte le sol et endommage la communauté écologique. Cette menace touche la plupart des sites du complexe du lac Grand, bien qu’elle soit négligeable dans les sites de la rivière Saint-Jean et de la rivière Miramichi Sud-Ouest, parce que ces sites se trouvent sur des îles et que l’accès est limité par les niveaux d’eau.
Les larves de la cicindèle des galets construisent et entretiennent des terriers, vraisemblablement parmi les galets et les zones de sable entre ces derniers. Le compactage du sol par les véhicules et le piétinement excessif entraînent la mort directe des larves lorsque les galeries larvaires s’effondrent et peuvent entraîner la mort des adultes si ces derniers ne parviennent pas à s’esquiver à temps (les adultes ne prennent souvent leur envol que lorsqu’ils sont approchés de près) ou s’ils se réfugient sous les galets.
Le compactage du sol et les impacts négatifs de la circulation de véhicules dans l’habitat de galets ont été constatés lors des relevés de 2008 dans le complexe du lac Grand (voir Webster, 2009). Dans le cadre des relevés effectués en 2004 et en 2005, des signes révélant l’utilisation de véhicules n’ont pas été observés (Webster, 2006). En 2007, cependant, des dommages importants causés par l’utilisation de véhicules ont été observés sur une plage de galets optimale dans un site (p. ex. empreintes laissées par des pneus, ornières et plantes endommagées), et, en 2008, des dommages semblables ont été constatés (Webster, 2009). Le déclin de l’abondance des adultes dans ce site est corrélé à l’utilisation de véhicules hors route, et la mortalité des adultes et des larves est donc inférée. L’abondance dans d’autres sites du complexe du lac Grand en 2007 et en 2008 était semblable à celle observée en 2004 et en 2005 (Webster, 2008, 2009), ce qui laisse supposer que le déclin était limité au site touché par l’utilisation de véhicules.
Menace 1. Développement résidentiel et commercial (impact faible)
1.1 Zones résidentielles et urbaines (impact faible)
L’aménagement des rives du complexe du lac Grand est en cours. La végétation des rives situées devant les chalets est habituellement enlevée, et ces rives sont parfois nivelées, ce qui détruit les conditions de microhabitat nécessaires aux adultes et aux larves de la cicindèle des galets. Dans les endroits où l’on sait que l’espèce est présente, les plages sont peu ou pas aménagées, et il est peu probable qu’elles soient aménagées au cours des dix prochaines années. L’aménagement des secteurs riverains ne s’applique pas aux sous-populations de la rivière Saint-Jean ou de la rivière Miramichi Sud-Ouest; tous ces sites se trouvent dans des zones qui ne conviennent pas à l’aménagement.
Menace 7. Modifications des systèmes naturels (impact faible)
7.2 Gestion et utilisation de l’eau et exploitation de barrages (impact inconnu)
Cette menace s’applique à la sous-population de la rivière Saint-Jean. Le barrage de Beechwood, situé en amont de la sous-population de la rivière Saint-Jean, a été construit en 1955. Le volume d’eau évacuée par le barrage peut entraîner des fluctuations quotidiennes des niveaux d’eau pouvant atteindre 1,5 m (Culp et al., 2007) et avoir un impact potentiel sur l’activité des cicindèles des galets adultes et la survie des larves. Les grandes inondations périodiques pourraient être importantes pour le maintien de rivages de galets dégagés. Il n’y a pas de corrélation entre la fréquence des grandes inondations (plus grandes qu’un événement se produisant une fois tous les dix ans) et la construction des barrages de Mactaquac et de Beechwood (Kidd et al., 2011). Dans l’ensemble, l’impact de ces fluctuations de l’eau est inconnu, car les adultes et les larves sont adaptés pour résister à un certain niveau d’inondation. Il est peu probable que d’autres barrages soient construits à l’avenir sur la rivière Saint-Jean ou la rivière Miramichi Sud-Ouest.
7.3 Autres modifications de l’écosystème (impact faible)
La croissance d’espèces végétales non indigènes peut modifier l’habitat des larves dans les milieux sablonneux dégagés et finir par créer de l’ombrage sur les plages dégagées et modifier la structure du sol pour les galeries larvaires. Dans le fleuve Delaware dans l’État de New York, la prolifération d’espèces non indigènes envahissantes a éliminé l’habitat dans les bancs de galets, et l’espèce n’est plus présente dans ce site (Schlesinger et Novak, 2011). L’augmentation de la croissance des plantes envahissantes peut être partiellement attribuable à des changements dans la gestion du débit de l’eau; ces changements empêchent les grandes inondations (p. ex. les crues de printemps), qui autrement limitent la croissance des plantes dans les zones de galets (Schlesinger, comm. pers., 2017).
Les grandes crues printanières dans tous les sites empêchent la croissance de nombreuses espèces végétales non indigènes. Toutefois, des mélilots (Melilotus spp.) peuvent coloniser le rivage malgré les crues. La cicindèle des galets a besoin d’un habitat de plage dégagé; la croissance de plantes non indigènes et le remplissage des milieux sablonneux dégagés réduiraient l’étendue d’habitat disponible et probablement aussi l’abondance de la cicindèle des galets dans ces sites. Cette menace touche toutes les sous-populations de cicindèles des galets, bien que sa gravité et son immédiateté soient variables dans les 37 sites canadiens connus.
Menace 5. Utilisation des ressources biologiques (impact inconnu)
5.1. Chasse et capture d’animaux terrestres (impact inconnu)
Les cicindèles sont populaires auprès des collectionneurs de coléoptères. Bien que la plupart des collectionneurs de coléoptères soient soucieux de la conservation, certains collectionneurs de cicindèles, en Amérique du Nord, récoltent régulièrement de nombreux spécimens (COSEWIC, 2008). La collecte de nombreux spécimens adultes (au moins 12 individus de chaque sexe) provenant de petites colonies, comme celles de la plupart des sites du complexe du lac Grand, pourrait avoir un impact important sur l’abondance et la variabilité génétique. L’impact de cette menace est inconnu, bien que celle-ci soit tout à fait plausible d’après les échanges en ligne et les conversations avec des collectionneurs de coléoptères rapportées indirectement.
Menace 9. Pollution (impact inconnu)
9.3. Effluents agricoles et sylvicoles (impact inconnu)
Cette menace touche principalement la sous-population de la rivière Saint-Jean, et, de façon globale, elle est difficile à comprendre, et son impact est jugé inconnu. De façon générale, l’agriculture peut augmenter la charge de sédiments entrant dans la rivière, et ces sédiments transportent des pesticides et des éléments nutritifs (Kidd et al., 2011). Le ruissellement des pesticides pourrait menacer l’habitat de l’espèce et avoir un impact sur l’abondance des proies (p. ex. les cicindèles se nourrissent d’insectes de rivage qui peuvent être sensibles à la pollution). De plus, l’augmentation des concentrations d’éléments nutritifs et de l’envasement causée par les effluents peut stimuler la croissance de la végétation et ainsi réduire la superficie des milieux dégagés convenant à l’espèce.
L’ouest du Nouveau-Brunswick est l’une des plus importantes régions productrices de pommes de terre au Canada, et l’ensemble de l’habitat de la cicindèle des galets le long de la rivière est à côté ou à proximité de zones agricoles. L’événement du 23 août 2005 est un exemple d’événement polluant; on a trouvé des signes de ce qui semblait être une importante quantité de déchets agricoles rejetés par une ferme avicole dans un site près de Hartland (Webster, 2006). Tout l’habitat de galets bordant le littoral de l’île et la rive adjacente de même que la zone submergée de galets et de gravier étaient recouverts d’une couche de matière organique d’environ 0,5 cm. Une forte odeur de fumier de volaille flottait dans l’air. De nombreuses moules mortes gisaient au fond de la rivière. Il était difficile d’établir s’il s’agissait d’un important rejet ponctuel ou d’un problème chronique. Les rejets de déchets agricoles pourraient avoir une incidence sur l’écologie globale de l’habitat de galets.
Les sites de la rivière Saint-Jean se trouvent en aval du barrage de Beechwood. Le barrage peut abaisser considérablement les niveaux d’eau de la rivière, ce qui peut diminuer la quantité d’eau disponible pour diluer les polluants qui entrent dans la rivière provenant de sources situées en aval du barrage (Kidd et al., 2011).
La qualité de l’eau de la rivière Saint-Jean s’est améliorée depuis les années 1950 et 1960, alors que les niveaux de pollution suscitaient des inquiétudes (Kidd et al., 2011). Dunn et Wilson (1979) ont fait remarquer que la cicindèle des galets survit dans des rivières polluées, affirmant que le Connecticut et le Delaware sont extrêmement pollués là où les cicindèles sont présentes, et Kritsky et al. (1996) ont, quant à eux, constaté que les milieux occupés le long de la Great Miami River sont jonchés de déchets et d’automobiles abandonnées.
Menace 11. Changements climatiques et phénomènes météorologiques violents (impact inconnu)
11.4 Tempêtes et inondations (impact inconnu)
L’augmentation de la fréquence ou de la gravité des épisodes de pluie augmenterait probablement la fréquence des inondations majeures dans le réseau hydrographique de la rivière Saint-Jean. Les inondations pendant la période de vol des cicindèles peuvent nuire aux colonies de l’espèce qui ne sont pas adjacentes à des plages hautes pouvant servir de refuge pendant la plupart des inondations. Cependant, une augmentation de telles inondations pourrait aussi agrandir les zones de galets à végétation clairsemée, et ces événements pourraient donc être bénéfiques pour l’espèce s’ils augmentent la superficie de l’habitat disponible. La portée tient compte de l’ensemble de la population canadienne, bien que la gravité et l’immédiateté de cette menace pour chacun des 37 sites soient inconnues.
Facteurs limitatifs
Les facteurs limitatifs ne résultent pas de l’activité humaine et comprennent des caractéristiques qui rendent l’espèce moins susceptible de répondre aux efforts de rétablissement/conservation. Les facteurs limitatifs pour la cicindèle des galets ne sont pas bien documentés. Les facteurs limitatifs pour les cicindèles en général, résumés ci-dessous, sont tirés de Pearson et Vogler (2001), de Pearson et al. (2006) et de COSEWIC (2008).
Spécificité de l’habitat :
Au Canada, la cicindèle des galets ne vit que sur les vastes plages de galets des rivières Saint-Jean et Miramichi et dans des milieux présentant des caractéristiques structurales semblables sur les rives du complexe du lac Grand. La plupart des sites de l’espèce présentent de hautes plages de galets à végétation clairsemée, qui semblent être inondées durant les crues printanières, mais le sont rarement à la suite de très fortes pluies estivales (Webster, 2006; Klymko, 2014; Klymko et Robinson, 2018). Ces attributs de l’habitat limitent la répartition de l’espèce.
Sites de terriers larvaires :
Les terriers larvaires peuvent être limités par le substrat (composition spécifique du sol inconnue) qui peut limiter la profondeur des galeries larvaires. Les larves, quant à elles, peuvent être sensibles au gel du sol et peuvent s’enfouir plus profondément pour éviter de geler et de mourir.
Températures extrêmes et zones d’abri :
L’activité de la cicindèle des galets est régulée par la température à la surface du sol et par la température ambiante (Pearson et Vogler, 2001). L’adulte est moins actif quand les températures sont basses.
Nombre de localités
La sous-population du complexe du lac Grand est menacée par l’aménagement des rives, l’empiétement de plantes dans les sites/zones potentiels de développement larvaire et la dégradation de l’habitat et/ou la mortalité due à l’utilisation de véhicules hors route dans ces sites. La portée et la gravité des menaces varient d’un site à l’autre, et si l’on considère chaque site séparément (en fonction du propriétaire foncier), le complexe du lac Grand compterait plus de 21 sites. Les sous-populations de la rivière Saint-Jean ou de la rivière Miramichi Sud-Ouest font face à des menaces négligeables. La collecte de spécimens est la menace la plus probable pour les sous-populations canadiennes, mais il est peu probable que cette menace touche tous les individus de l’espèce présents. Les menaces importantes (voir le tableau 4) qui pèsent sur la cicindèle des galets semblent toucher moins de 50 % de la superficie occupée et de la population canadienne. Dans l’ensemble, il y a plus de 21 localités compte tenu des 21 sites connus du complexe du lac Grand.
Protection, statuts et classements
Statuts et protection juridiques
La cicindèle des galets a été désignée espèce en voie de disparition par le COSEPAC en 2008 (COSEWIC, 2008) et inscrite comme telle à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril du gouvernement fédéral en 2011. Un programme de rétablissement fédéral de l’espèce a été achevé en 2013, et l’habitat essentiel a été désigné dans les cinq sites de la rivière Saint-Jean et les trois sites du complexe du lac Grand connus à ce moment-là (Environment Canada, 2013).
La cicindèle des galets est inscrite sur la liste des espèces en voie de disparition de la Loi sur les espèces en péril du Nouveau-Brunswick. Cependant, aucune évaluation de protection n’a été effectuée pour l’espèce (voir l’article 24 de la Loi sur les espèces en péril du Nouveau-Brunswick), et l’espèce ne fait actuellement l’objet d’aucune interdiction ou désignation d’habitat prévues pour les espèces en voie de disparition, telles que définies dans cette loi. Les invertébrés ne sont pas protégés par la Loi sur le poisson et la faune du Nouveau-Brunswick.
Statuts et classements non juridiques
Les cotes de conservation attribuées à la cicindèle des galets sont les suivantes :
- Cote mondiale : G2 – en péril (dernière évaluation en 2011) (NatureServe, 2017).
- Cote nationale – Canada : N1 – gravement en péril (dernière évaluation en 2015) (Canadian Endangered Species Conservation Council, 2016).
- Cote infranationale – Nouveau-Brunswick : S1– gravement en péril (dernière évaluation en 2015) (Canadian Endangered Species Conservation Council, 2016).
- Cotes infranationales aux États-Unis : Alabama (S1), Indiana (S2), Kentucky (S1), Maine (S1), Massachusetts (SNR), Mississippi (SX), New Hampshire (S1), New Jersey (S1), New York (S1), Ohio (S2), Pennsylvanie (S1), Caroline du Sud (SNR), Vermont (S1), Virginie-Occidentale (S1) (NatureServe, 2017).
- La cicindèle des galets est inscrite sur la liste des espèces en voie de disparition (Endangered) du Massachusetts’ Endangered Species Act et du Endangered Species Act du Maine, et sur la liste des espèces menacées (Threatened) de la Endangered Species Law du Vermont, sur la liste des espèces en voie de disparition (Endangered) du Endangered Species Conservation Act du New Hampshire et sur la liste des espèces menacées (Threatened) de la Ohio Division of Wildlife.
- La cicindèle des galets ne figure pas dans l’Endangered Species Act fédéral des États-Unis.
Protection et propriété de l’habitat
La cicindèle des galets est une espèce présente dans l’habitat de galets considéré comme faisant partie de la zone de fluctuation annuelle du niveau des eaux, une zone adjacente à des plans d’eau et à la hauteur du niveau d’eau le plus élevé, et situé sur des terres de la Couronne provinciale. La majeure partie de l’habitat de la cicindèle des galets se trouve dans cette zone de fluctuation annuelle du niveau des eaux et est adjacente à des terres privées.
Complexe du lac Grand :
Le degré de protection varie d’un site à l’autre dans le complexe du lac Grand.
- Un site est adjacent à des terres de la Couronne provinciale qui font partie d’une zone naturelle protégée de classe II. En vertu de la Loi sur les zones naturelles protégées du Nouveau-Brunswick, les utilisations et le développement industriels, commerciaux et agricoles ne sont pas autorisés dans une zone naturelle protégée de classe II, et la collecte de tout insecte nécessite un permis.
- Une partie d’un site est bordée d’une réserve naturelle appartenant à la Fondation pour la protection des sites naturels du Nouveau-Brunswick, et l’habitat dans un deuxième site est géré par le biais d’un accord volontaire sur l’intendance de l’habitat entre un propriétaire foncier et la Fondation pour la protection des sites naturels du Nouveau-Brunswick.
- Pour la protection de l’habitat, il est indiqué dans la Loi sur les actes d’intrusion du Nouveau-Brunswick que : « Nul ne peut faire intrusion au moyen d’un véhicule à moteur d) dans la zone riveraine d’un lac », où celle-ci « s’entend de la partie des terrains sise sur une distance de 25 mètres en deçà et au-delà de la ligne normale des hautes eaux d’un lac, et s’entend également du lit, de la berge, de la grève, de la rive, de la barre, de la batture, de la vasière ou de la dune associés au lac, qu’ils soient sis dans le périmètre de ces terrains ou non ». Cette loi est applicable à tous les sites. Pendant les mois d’été au complexe du lac Grand, cette loi n’est pas respectée, et il y a une utilisation continue de véhicules hors route sur les plages de galets (Klymko, obs. pers.).
- La protection de l’habitat dans le cadre de la Loi sur l’assainissement de l’eau du Nouveau-Brunswick interdit notamment le dépôt de remblai ou de toute autre matière dans les 30 m de la rive d’un cours d’eau, l’enlèvement de la végétation sur la rive d’un cours d’eau, et l’enlèvement d’arbres dans les 30 mètres de la rive d’un cours d’eau. Indépendamment des interdictions prévues par cette loi, ces activités interdites ont lieu régulièrement le long des rives de ces lacs, y compris dans les zones directement adjacentes aux sites de la cicindèle des galets (Klymko, obs. pers.). On ignore si ces activités sont menées avec les permis appropriés.
Rivière Saint-Jean :
Trois des cinq îles de la rivière Saint-Jean appartiennent à la Fondation pour la protection des sites naturels du Nouveau-Brunswick, et l’une de ces îles est une zone naturelle protégée de classe II. La Société d’Énergie du Nouveau-Brunswick (Énergie Nouveau-Brunswick) est propriétaire des deux autres îles de la rivière Saint-Jean, et l’habitat de la cicindèle des galets sur l’une de ces îles fait l’objet d’un accord sur l’intendance de l’habitat avec la Fondation pour la protection des sites naturels du Nouveau-Brunswick.
Rivière Miramichi :
Les sites en bordure et à proximité de la rivière Miramichi Sud-Ouest sont situés sur des terres privées appartenant à de multiples propriétaires fonciers.
Remerciements
Dwayne Sabine et Mary Sabine (ministère des Ressources naturelles et du Développement de l’énergie [MRNDE] du Nouveau-Brunswick) ont trouvé des rapports pertinents à la présente évaluation et en ont fait l’examen critique, puis ont fourni des commentaires et des renseignements pertinents; Dwayne a offert des connaissances tirées de son expérience sur le terrain. Hubert Askanas (MRNDE) et Samara Eaton (Environnement et Changement climatique Canada) ont fourni des renseignements sur la protection juridique de l’espèce au Canada. Aaron Dowding (Fondation pour la protection des sites naturels du Nouveau-Brunswick) a fourni des renseignements sur la propriété foncière et les accords sur l’intendance de l’habitat. Giff Beaton et Jonathan Mays ont partagé leurs connaissances sur la présence de l’espèce aux États-Unis et ont fourni de la documentation. Reginald Webster est le rédacteur de la première évaluation. Jennifer Heron a révisé le rapport. Les membres du Sous-comité de spécialistes des arthropodes ont fourni des commentaires (Cory Sheffield, Rob Longair, Paul Grant, Colin Jones, Jessica Linton, John Richardson, Sarah Semmler, James Miskelly, Donna Hurlburt, Dan Benoit, Syd Cannings, Brian Starzomski, Jeff Ogden et David McCorquodale). John Klymko a pris la photo de la couverture. Reginald P. Webster (Ph. D.) a rédigé le premier rapport de situation du COSEPAC, et Paul Catling (Ph. D.) l’a révisé.
Experts contactés
Blaney, C.S., directeur général et scientifique principal, Centre de données sur la conservation du Canada Atlantique.
Eaton, S., chef, unité d’intendance, Service canadien de la faune, Environnement et Changement climatique Canada.
Lonsdale, O., gestionnaire des collections, Collection nationale canadienne d’insectes, d’arachnides et de nématodes, Ottawa (Ontario).
McAlpine, D.F., directeur, Département des sciences naturelles, conservateur responsable de la recherche, chef de la section Zoologie, Musée du Nouveau-Brunswick.
Sabine, D.L., biologiste, ministère des Ressources naturelles et du Développement de l’énergie du Nouveau-Brunswick, Fredericton (Nouveau-Brunswick).
Sabine, Mary, biologiste, Espèces en péril et Zones naturelles protégées (Section), ministère des Ressources naturelles et du Développement de l’énergie du Nouveau-Brunswick, Fredericton (Nouveau-Brunswick).
Schlesinger, M.D., Chief Zoologist, New York Natural Heritage Program. Albany (New York).
Toner, M., biologiste, Habitat, Espèces en péril et Zones naturelles protégées (Section), ministère des Ressources naturelles et du Développement de l’énergie du Nouveau Brunswick.
Webster, R.P., consultant en entomologie, Charters Settlement (Nouveau-Brunswick).
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Sommaire biographique du rédacteur du rapport
John Klymko est zoologiste au Centre de données sur la conservation du Canada Atlantique à Sackville, au Nouveau-Brunswick. Il a effectué de nombreux travaux de terrain sur la cicindèle des galets au Nouveau-Brunswick. Il a également effectué des relevés de Syrphidés, de Vespidés, d’Apoïdés, d’Odonates, de Lépidoptères, d’oiseaux, de reptiles et de plantes dans l’ensemble des Maritimes, et il est l’auteur de près de cent nouvelles mentions provinciales d’insectes. John est membre du Sous-comité de spécialistes des arthropodes du COSEPAC et rédacteur en chef du Journal of the Acadian Entomological Society. Il a obtenu un baccalauréat (B. Sc.) en biologie et une maîtrise (M. Sc.) en systématique des insectes à l’Université de Guelph.
Collections examinées
Collection nationale canadienne d’insectes, Ottawa (Ontario), novembre 2007.
Dwayne Sabine et Reginald Webster ont recueilli des spécimens au cours de travaux d’inventaire dans le cadre desquels de nouvelles occurrences ont été répertoriées. La plupart des spécimens ont été déposés dans la Collection nationale canadienne d’insectes, Ottawa (Ontario), et au Musée du Nouveau-Brunswick, Saint John (Nouveau-Brunswick). Ni la Collection nationale canadienne ni la collection du Musée du Nouveau-Brunswick ne possèdent de spécimens canadiens autres que ceux provenant des sites du Nouveau-Brunswick (Lonsdale, comm. pers., 2017; McAlpine, comm. pers., 2017).
Annexe 1. Données de nature délicate sur la cicindèle des galets.
[Note du rédacteur : Cette annexe a été retirée afin de protéger les renseignements sur les emplacements précis. Veuillez communiquer avec le Secrétariat du COSEPAC si vous avez besoin de ces renseignements.]
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