Cicutaire de Victorin (Cicuta maculata var. victorinii) : évaluation et rapport de situation du COSEPAC 2022

Titre officiel : Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur la Cicutaire de Victorin (Cicuta maculata var. victorinii) au Canada

Comité sur la situation des espèces en peril au Canada (COSEPAC)
Préoccupante 2022

Matériel appartenant à des tierces parties

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Photo de la cicutaire de Victorin
Cicutaire de Victorin
Document information

Les rapports de situation du COSEPAC sont des documents de travail servant à déterminer le statut des espèces sauvages que l’on croit en péril. On peut citer le présent rapport de la façon suivante :

COSPAC. 2022. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur la cicutaire de Victorin (Cicuta maculata var. victorinii) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa, xii + 38 p. (Registre public des espèces en péril).

Rapport(s) précédent(s) :

COSEPAC. 2004. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur la cicutaire de Victorin Cicuta maculata var. victorinii au Canada – Mise à jour. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. vii + 25 p. (Registre public des espèces en péril).

LEGAULT, A. 1987. Rapport de situation du COSEPAC sur la cicutaire de Victorin Cicuta maculate var. victorinii au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. 46 p.

Note de production :

Le COSEPAC remercie les membres du Sous-comité de spécialistes des plantes vasculaires Bruce Bennett (coprésident), Daniel Brunton, Danna Leaman et Stéphanie Pellerin, d’avoir préparé le rapport de situation sur la cicutaire de Victorin (Cicuta maculate var. victorinii). Ce travail a été fondé sur une version préliminaire rédigée par Audrey Lachance et Hélène Gilbert, aux termes d’un marché conclu avec Environnement et Changement climatique Canada.

Pour obtenir des exemplaires supplémentaires, s’adresser au :

Secrétariat du COSEPAC
a/s Service canadien de la faune
Environnement et Changement climatique Canada
Ottawa ON K1A 0H3

Tél. : 819-938-4125
Téléc. : 819-938-3984
Courriel : cosewic-cosepac@ec.gc.ca
Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC)

Also available in English under the title “COSEWIC assessment and status report on the Victorin’s Water-hemlock Cicuta maculata var. victorinii in Canada”.

Illustration/photo de la couverture :

Cicutaire de Victorin — Photo fournie par Audrey Lachance.

COSEPAC sommaire de l’évaluation

Sommaire de l’évaluation – Mai 2022

Nom commun

Cicutaire de Victorin

Nom scientifique

Cicuta maculata var. victorinii

Statut

Préoccupante

Justification de la désignation

Cette plante herbacée vivace, dont la répartition est très restreinte sur le plan géographique, est endémique au Canada et se rencontre uniquement dans les zones littorales d’eau douce ou saumâtre soumises aux marées dans l’estuaire du fleuve Saint-Laurent, au Québec. On compte actuellement plus de 16 000 individus matures de l’espèce, répartis dans 54 petites sous-populations localisées. Diverses menaces pèsent sur l’espèce, dont la concurrence de plantes envahissantes, la destruction de l’habitat par la circulation de véhicules hors route et d’autres activités récréatives et la perte d’habitat due à l’érosion et aux inondations associées aux effets des changements climatiques. Ce taxon satisfait presque aux critères du statut d’espèce menacée, et il pourrait être considéré comme menacé si rien n’est fait pour atténuer efficacement les menaces qui pèsent sur lui.

Répartition au Canada

Québec

Historique du statut

Espèce désignée « préoccupante » en avril 1987. Réexamen et confirmation du statut en mai 2004 et en mai 2022.

COSEPAC résumé

Cicutaire de Victorin
Cicuta maculata var. victorinii

Description et importance de l’espèce sauvage

La cicutaire de Victorin (Cicuta maculata var. victorinii) est une plante vivace de la famille des Apiacées. La variété victorinii se distingue de la variété maculata par son fruit courbé à ovoïde muni de côtes latérales proéminentes et de côtes dorsales peu marquées, ainsi que par ses folioles linéaires-lancéolées.

La cicutaire de Victorin appartient à un groupe de plantes endémiques des rives de l’estuaire du cours inférieur du Saint-Laurent.

Connaissances autochtones

Toutes les espèces sont importantes, interreliées et interdépendantes. Le rapport ne comprend pas de connaissance traditionnelle autochtone propre à l’espèce.

Répartition

La cicutaire de Victorin se rencontre uniquement dans l’estuaire du cours inférieur du Saint-Laurent, dans le sud du Québec. Son aire de répartition suit les rives du Saint‑Laurent, depuis Sainte-Anne-de-la-Pérade jusqu’à Saint-Roch-des-Aulnaies.

Habitat

La cicutaire de Victorin pousse dans des herbaçaies clairsemées et hautes à spartine pectinée, dans des marais côtiers d’eau douce à légèrement saumâtre. Elle préfère les sols profonds (plus de 15 cm) de texture fine ou mixte (jamais grossière). La densité d’individus est beaucoup plus faible dans les zones à dominance graveleuse ou caillouteuse.

Biologie

La cicutaire de Victorin est une plante herbacée vivace qui fleurit de juin au début de septembre. La fructification débute en août. Les graines flottent temporairement, ce qui favorise leur dispersion. Les plantes peuvent produire des fruits à leur deuxième année de vie, mais peuvent vivre plusieurs décennies. La durée d’une génération est inconnue, mais est estimée à sept ans. La cicutaire de Victorin pousse seulement dans les milieux hautement dynamiques qui dépendent des marées.

Taille et tendances des populations

La cicutaire de Victorin compte 58 sous-populations connues, dont 53 existantes. La population totale (>21 000 individus) comprend au moins 16 637 individus matures. Seize des 58 sous-populations ont été découvertes depuis le rapport de situation précédent. La plupart des sous-populations semblent relativement stables; toutefois, des déclins sont prévus à cause des menaces.

Menaces

Les principales menaces pesant sur la cicutaire de Victorin sont l’empiétement des plantes exotiques envahissantes, les activités récréatives et les effets des changements climatiques, particulièrement l’érosion causée par les tempêtes et les inondations. De plus, des règlements provinciaux contradictoires dans le secteur agricole exigent des propriétaires qu’ils éliminent tous les Cicuta maculata (sans exception) qui poussent sur leur propriété, peu importe la variété.

Protection, statuts et classements

Le COSEPAC a évalué la cicutaire de Victorin comme étant préoccupante en avril 1987. Ce statut a été réexaminé et confirmé en mai 2004, et le taxon a été inscrit à ce titre à la Loi sur les espèces en péril. Le Centre de données sur le patrimoine naturel du Québec a attribué à la variété les cotes du système de NatureServe de G5T3 (vulnérable) à l’échelle mondiale, de N3 (vulnérable) à l’échelle du Canada et de S3 (vulnérable) à l’échelle infranationale, au Québec.

La cicutaire de Victorin est désignée comme menacée au Québec et est actuellement inscrite à la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables. L’habitat du taxon est protégé des véhicules hors route par les règlements provinciaux concernant la circulation de véhicules à moteur dans les milieux fragiles. Toutefois, ces règlements à eux seuls ne permettent pas de protéger adéquatement le taxon en l’absence de mesures d’application appropriées. La majorité des sous-populations existantes se trouvent dans des aires protégées, ce qui protège dans une certaine mesure leur habitat.

Résumé technique

Cicuta maculata var. victorinii
Cicutaire de Victorin
Victorin’s Water-hemlock
Répartition au Canada (province/territoire/océan) : Québec

Données démographiques

Durée d’une génération (généralement, âge moyen des parents dans la population)

Estimée à 7 ans (de >2 ans à plusieurs décennies).

Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre total d’individus matures?

Oui, prévu.

Pourcentage estimé de déclin continu du nombre total d’individus matures sur [5 ans ou 2 générations, selon la période la plus longue, jusqu’à un maximum de 100 ans].

La population semble être demeurée stable au cours des 10-15 dernières années; toutefois, les menaces laissent prévoir des déclins futurs.

Pourcentage [observé, estimé, inféré ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [dix dernières années ou trois dernières générations, selon la période la plus longue, jusqu’à un maximum de 100 ans].

Aucun.

Pourcentage [prévu ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [dix prochaines années ou trois prochaines générations, selon la période la plus longue, jusqu’à un maximum de 100 ans].

Déclin prévu de 10-70 % au cours des 20+ prochaines années d’après les répercussions des menaces.

Pourcentage [observé, estimé, inféré ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours de toute période de [dix ans ou trois générations, selon la période la plus longue, jusqu’à un maximum de 100 ans] commençant dans le passé et se terminant dans le futur.

Déclin prévu de 10-70 % au cours des 20+ prochaines années d’après les répercussions des menaces.

Depuis 1987, la taille de la population connue a augmenté en raison des activités de recherche réalisées. Il est possible que de nouvelles découvertes soient encore faites.

Est-ce que les causes du déclin sont a) clairement réversibles et b) comprises et c) ont effectivement cessé?

  1. s.o., sauf pour les trois sous-populations pour lesquelles les causes ne sont pas réversibles (importante érosion par les tempêtes)
  2. Oui, recul du marais par l’érosion
  3. Non

Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre d’individus matures?

Non

Information sur la répartition

Superficie estimée de la zone d’occurrence

1 856 km2

Indice de zone d’occupation (IZO)

(Fournissez toujours une valeur établie à partir d’une grille à carrés de 2 km de côté)

348 km2

La population totale est-elle gravement fragmentée, c.-à-d. que plus de 50 % de sa zone d’occupation totale se trouvent dans des parcelles d’habitat qui sont a) plus petites que la superficie nécessaire au maintien d’une population viable et b) séparées d’autres parcelles d’habitat par une distance supérieure à la distance de dispersion maximale présumée pour l’espèce?

  1. Non
  2. Non

Nombre de localités* (utilisez une fourchette plausible pour refléter l’incertitude, le cas échéant)

Plus de 10 localités, jusqu’à 54.

Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] de la zone d’occurrence?

Non

Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] de l’indice de zone d’occupation?

Non

Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] du nombre de sous-populations?

Non

Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] du nombre de localités*?

Non

Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] de [la superficie, l’étendue ou la qualité] de l’habitat?

Oui, un déclin de la qualité de l’habitat a été observé et devrait se poursuivre en raison des menaces.

Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de sous‑populations?

Non

Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de localités*?

Non

Y a-t-il des fluctuations extrêmes de la zone d’occurrence?

Non

Y a-t-il des fluctuations extrêmes de l’indice de zone d’occupation?

Non

* Voir « Définitions et abréviations » sur le site Web du COSEPAC et IUCN pour obtenir des précisions sur ce terme.

Nombre d’individus matures (dans chaque sous-population)

Nombre d’individus matures

Sous-populations (utilisez une fourchette plausible)

Nombre d’individus matures

MRC de Portneuf, Pointe-aux-Trembles-Ouest

12

Lotbinière, 200 m à l’est du quai

40

Saint-Michel-de-Bellechasse et Saint-Vallier : Pointe à Labrecque et rive est de l’anse Saint-Vallier

0

Berthier – Montmagny

100

Beaupré – Ste-Anne-de-Beaupré

827

Saint-Augustin-de-Desmaures – Neuville

5249

Cap-Rouge, anse du Cap-Rouge

73

Saint-Nicolas, anse Ross

17

Saint-Laurent

1384

Saint-Jean, rivière-Lafleur

1028

Grosse-Île

200

Pointe-Platon, Sainte-Croix

177

Saint-Jean-Port-Joli, quai

396

Saint-Jean, pointe Dauphine

16

Saint-Romuald

1

Beaumont-Lévis

4487

Grondines, anse chez Therrien

100

L’Islet-sur-Mer, anse à l’est du quai, rives du Saint‑Laurent

23

Cap-Saint-Ignace, rivière Vincelotte

131

Saint-Michel-de-Bellechasse

392+

Saint-Nicolas, pointe Saint-Nicolas

3

Deschambault-Grondines

50

Sainte-Pétronille, pointe chez Royer

33+

Île aux Grues : quai

686

Saint-Antoine-de-l’Isle-aux-Grues, nord-est de la Grande Rivière

193 (pourrait inclure des hybrides et des individus de la variété maculata)

Saint-Jean-Port-Joli, anse-Trois-Saumons

641

Saint-François, île d’Orléans

1

Réserve nationale de faune du Cap‑Tourmente

2

Pointe-de-Saint-Vallier

10

Beaumont

730

Cap-Saint-Ignace, sentier du Petit-Cap

1000

Anse de Bellechasse, Berthier-sur-Mer

34

Château-Richer

301

MRC de Portneuf, municipalité de Deschambault-Grondines, à l’ouest du cap Lauzon et près du ruisseau Octave-Delisle; à l’ouest de la rivière Belle Isle

2

Île aux Oies

Inconnu

Sainte-Anne-de-la-Pérade

5

Sainte-Croix, sud-est de l’embouchure du ruisseau Barbin

5

Île de la Corneille

4

Île Longue

Inconnu

Le Haut Marais, île aux Grues

3

Île aux Grues, pointe aux Pins

683

Île au Ruau

15

Saint-François-de-l’Île-d’Orléans, pointe Argentenay

200

Château-Richer, rivière Cazeau

337

Île d’Orléans, à l’est du pont donnant accès à l’île

3+

St-Antoine-de-Tilly

10

Sainte-Famille, île d’Orléans

Inconnu

Île de Bellechasse

10

Île aux Grues – propriété Boulanger

230

Saint-Jean-Port-Joli – Saint-Roch-des-Aulnaies

269

Cap-Santé

149

MRC de Montmagny, rives du fleuve Saint-Laurent, jusqu’à l’aéroport de Montmagny

11

Lévis – secteur Saint-Nicolas, anse Gingras

8

L’Islet, rocher Panet

200-500

Total

20 481 individus, dont au moins 16 637 matures

Analyse quantitative

La probabilité de disparition de l’espèce à l’état sauvage est d’au moins [20 % sur 20 ans ou 5 générations, selon la période la plus longue, jusqu’à un maximum de 100 ans, ou 10 % sur 100 ans].

Analyse non réalisée

Menaces (directes, de l’impact le plus élevé à l’impact le plus faible, selon le calculateur des menaces de l’UICN)

Un calculateur des menaces a-t-il été rempli pour l’espèce? Oui, le 17 novembre 2020; l’impact global des menaces attribué est élevé.

  1. 8.1 Espèces exotiques (non indigènes) envahissantes (impact moyen)
  2. 11.4 Changements climatiques et phénomènes météorologiques violents (impact moyen)
  3. 6.1 Activités récréatives (impact moyen)
  4. 7.3 Autres modifications de l’écosystème (impact faible)

Quels autres facteurs limitatifs sont pertinents?

L’introgression possible avec la cicutaire maculée pourrait entraîner une perte de diversité génétique. La dépendance du taxon à l’égard d’une niche limitée et dynamique l’empêche de coloniser les sites à l’extérieur des milieux d’eau douce à légèrement saumâtre de la zone intertidale, ce qui est exacerbé par la faible viabilité des graines.

Immigration de source externe (immigration de l’extérieur du Canada)

Situation des populations de l’extérieur les plus susceptibles de fournir des individus immigrants au Canada

s.o. (endémique au Canada)

Une immigration a-t-elle été constatée ou est-elle possible?

s.o.

Des individus immigrants seraient-ils adaptés pour survivre au Canada?

s.o.

Y a-t-il suffisamment d’habitat disponible au Canada pour les individus immigrants?

s.o.

Les conditions se détériorent-elles au Canada?

Oui

Les conditions de la population source se détériorent‑elles?

s.o.

La population canadienne est-elle considérée comme un puits?

s.o.

La possibilité d’une immigration depuis des populations externes existe‑t‑elle?

L’immigration est impossible, puisque le taxon est endémique au Canada

Nature délicate de l’information sur l’espèce

L’information concernant l’espèce est‑elle de nature délicate?

Non

Historique du statut

COSEPAC : Espèce désignée « préoccupante » en avril 1987. Réexamen et confirmation du statut en mai 2004 et en mai 2022.

Statut et justification de la désignation

Statut

Préoccupante

Code alphanumérique

Sans objet

Justification de la désignation

Cette plante herbacée vivace, dont la répartition est très restreinte sur le plan géographique, est endémique au Canada et se rencontre uniquement dans les zones littorales d’eau douce ou saumâtre soumises aux marées dans l’estuaire du fleuve Saint-Laurent, au Québec. On compte actuellement plus de 16 000 individus matures de l’espèce, répartis dans 54 petites sous-populations localisées. Diverses menaces pèsent sur l’espèce, dont la concurrence de plantes envahissantes, la destruction de l’habitat par la circulation de véhicules hors route et d’autres activités récréatives et la perte d’habitat due à l’érosion et aux inondations associées aux effets des changements climatiques. Ce taxon satisfait presque aux critères du statut d’espèce menacée, et il pourrait être considéré comme menacé si rien n’est fait pour atténuer efficacement les menaces qui pèsent sur lui.

Applicabilité des critères

Critère A : Sans objet. On ne dispose pas de suffisamment de données pour que l’ampleur du déclin futur de la population puisse être inféré, prévu ou soupçonné.

Critère B : Sans objet. La zone d’occurrence (1 856 km2) et l’IZO (348 km2) sont tous deux inférieurs aux seuils de la catégorie « en voie de disparition », et la qualité de l’habitat est en déclin. Le taxon compte plus de 10 localités (54), et la population n’est pas gravement fragmentée et ne connaît pas de fluctuations extrêmes.

Critère C : Sans objet. La population est estimée à plus de 16 000 individus matures, ce qui surpasse les seuils de la catégorie « menacée ».

Critère D : Sans objet. La population est estimée à plus de 16 000 individus matures, ce qui surpasse les seuils de la catégorie « menacée ». L’IZO et le nombre de localités sont supérieurs aux seuils, et la population n’est vraisemblablement pas vulnérable à un déclin rapide et considérable.

Critère E : Sans objet. Analyse non réalisée.

Préface

Depuis la précédente évaluation de la cicutaire de Victorin, en 2004, des relevés ont été réalisés dans l’ensemble de l’aire de répartition à la recherche de sites non encore signalés, et pour améliorer les connaissances sur la zone d’occupation des sites connus. De 2013 à 2016, les sous-populations ont été recensées. Seize nouvelles sous-populations ont été confirmées. De plus, les connaissances sur l’habitat et les menaces se sont considérablement améliorées. Un plan de gestion fédéral a été préparé pour le taxon (Environment Canada, 2011).

Historique du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d’une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale-provinciale sur la faune. Le Comité a été créé pour satisfaire au besoin d’une classification nationale des espèces sauvages en péril qui soit unique et officielle et qui repose sur un fondement scientifique solide. En 1978, le COSEPAC (alors appelé Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) promulguée le 5 juin 2003, le COSEPAC est un comité consultatif qui doit faire en sorte que les espèces continuent d’être évaluées selon un processus scientifique rigoureux et indépendant.

Mandat du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) évalue la situation, au niveau national, des espèces, des sous-espèces, des variétés ou d’autres unités désignables qui sont considérées comme étant en péril au Canada. Les désignations peuvent être attribuées aux espèces indigènes comprises dans les groupes taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons, arthropodes, mollusques, plantes vasculaires, mousses et lichens.

Composition du COSEPAC

Le COSEPAC est composé de membres de chacun des organismes responsables des espèces sauvages des gouvernements provinciaux et territoriaux, de quatre organismes fédéraux (le Service canadien de la faune, l’Agence Parcs Canada, le ministère des Pêches et des Océans et le Partenariat fédéral d’information sur la biodiversité, lequel est présidé par le Musée canadien de la nature), de trois membres scientifiques non gouvernementaux et des coprésidents des sous-comités de spécialistes des espèces et du sous-comité des connaissances traditionnelles autochtones. Le Comité se réunit au moins une fois par année pour étudier les rapports de situation des espèces candidates.

Définitions

(2022)

Espèce sauvage Espèce, sous-espèce, variété ou population géographiquement ou génétiquement distincte d’animal, de plante ou d’un autre organisme d’origine sauvage (sauf une bactérie ou un virus) qui est soit indigène du Canada ou qui s’est propagée au Canada sans intervention humaine et y est présente depuis au moins cinquante ans.

Disparue (D) Espèce sauvage qui n’existe plus.

Disparue du pays (DP) Espèce sauvage qui n’existe plus à l’état sauvage au Canada, mais qui est présente ailleurs.

En voie de disparition (VD)* Espèce sauvage exposée à une disparition de la planète ou à une disparition du pays imminente.

Menacée (M) Espèce sauvage susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitants ne sont pas renversés.

Préoccupante (P)** Espèce sauvage qui peut devenir une espèce menacée ou en voie de disparition en raison de l'effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces reconnues qui pèsent sur elle.

Non en péril (NEP)*** Espèce sauvage qui a été évaluée et jugée comme ne risquant pas de disparaître étant donné les circonstances actuelles.

Données insuffisantes (DI)**** Une catégorie qui s’applique lorsque l’information disponible est insuffisante (a) pour déterminer l’admissibilité d’une espèce à l’évaluation ou (b) pour permettre une évaluation du risque de disparition de l’espèce.

* Appelée « espèce disparue du Canada » jusqu’en 2003.

** Appelée « espèce en danger de disparition » jusqu’en 2000.

*** Appelée « espèce rare » jusqu’en 1990, puis « espèce vulnérable » de 1990 à 1999.

**** Autrefois « aucune catégorie » ou « aucune désignation nécessaire ».

***** Catégorie « DSIDD » (données insuffisantes pour donner une désignation) jusqu’en 1994, puis « indéterminé » de 1994 à 1999. Définition de la catégorie (DI) révisée en 2006.

Le Service canadien de la faune d’Environnement et Changement climatique Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du COSEPAC.

Description et importance de l’espèce sauvage

Nom et classification

Nom scientifique : Cicuta maculata Linnaeus var. victorinii (Fernald) Boivin

Synonyme pertinent : Cicuta victorinii Fernald

Noms français : cicutaire de Victorin, cicutaire maculée variété de Victorin

Noms anglais : Victorin’s Water‑hemlock, Spotted Water‑hemlock

Famille : Apiacées

La cicutaire de Victorin (Cicuta victorinii) a initialement été décrite à titre d’espèce (Fernald, 1939). Mathias et Constance (1942) l’ont maintenue au rang d’espèce dans leur synthèse des Cicuta d’Amérique du Nord. Elle a été reclassée au rang de variété par Boivin (1966), interprétation reprise dans la révision des Cicuta du Canada effectuée par Mulligan (1980), qui a révisé le complexe Cicuta maculata en fonction des caractéristiques morphologiques des fruits, et plus récemment dans la version provisoire de la classification de la Flora of North America (Brouillet et al., 2010).

Description de l’espèce sauvage

La cicutaire de Victorin est une plante herbacée vivace glabre (figure 1) qui atteint 0,5 à 2 m de hauteur. Elle possède un rhizome court qui produit à sa base 5 à 10 tubercules oblongs. L’inflorescence est formée des petites fleurs blanches réunies en ombellules à pédicelles inégaux. Le fruit, long de 3,5 à 4 mm, se compose de deux akènes. Chaque akène porte des côtes liégeuses plus proéminentes sur les côtés que sur le dos, où elles sont peu marquées ou absentes (figure 2). Toutes les parties de la plante sont toxiques (Coursol, 2001).

Les deux variétés du Cicuta maculata (maculata et victorinii) sont présentes au Québec et se rencontrent dans la zone intertidale du Saint-Laurent. La variété victorinii produit un fruit réniforme à ovoïde-cordé qui présente des côtes latérales proéminentes et des côtes dorsales peu marquées, ainsi que des folioles linéaires-lancéolées. Ces caractéristiques la distinguent de la variété maculata, dont le fruit est ellipsoïde, ovoïde ou subglobuleux et muni de côtes dorsales et latérales proéminentes de couleur claire alternant avec des crêtes foncées (Mulligan, 1980; figure 2). Les dimensions de la plante, les caractéristiques morphologiques de la tige, du pétiole des feuilles et des inflorescences ainsi que les caractéristiques du microhabitat peuvent être utilisées pour distinguer les deux variétés (Gilbert, 2010).

Photo d’un individu florifère de la cicutaire de Victorin

Figure 1. Cicutaire de Victorin (Audrey Lachance)

Image de fruits de Cicuta maculata montrant certaines des caractéristiques servant à distinguer la variété maculata , s'il vous plaît lire la longue description ci-dessous

Veuillez voir la traduction française ci-dessous :

corky ridges absent to obscure; oil tubes wide = côtes liégeuses absentes à peu marquées; tubes oléifères larges

fruit summit constriction narrow = constriction du sommet du fruit étroite

fruit reniform to ovate = fruit réniforme à ové

corky ridges prominent; oil tubes narrow = côtes liégeuses proéminentes; tubes oléifères étroits

fruit summit constriction broad = constriction du sommet du fruit large

fruit ellipsoid to subglobose = fruit ellipsoïde à subglobuleux

Figure 2. Caractéristiques permettant de distinguer la variété typique de la variété victorinii (Dan Brunton, DFB).

Description longue

Image de fruits de Cicuta maculata montrant certaines des caractéristiques servant à distinguer la variété maculata (typique) de la variété victorinii. Des renseignements détaillés sont présentés au deuxième paragraphe de la section « Description de l’espèce sauvage ».

Unités désignables

La population de la cicutaire de Victorin représente une seule unité désignable (UD) à l’intérieur de l’aire écologique des Plaines des Grands Lacs et de la zone biogéographique nationale d’eau douce du cours inférieur du Saint-Laurent (COSEWIC 2018). Toutes les sous-populations sont semblables sur le plan écologique et de l’habitat, et rien n’indique qu’une ou plusieurs sous-populations présentent de caractère distinct ou ont de l’importance au point de vue évolutif; il est donc approprié de considérer la population comme une seule unité désignable.

Caractère distinct

Des preuves de caractères héréditaires existent chez la variété victorinii, puisqu’elle est la seule variété présente dans certaines portions de marais intertidaux où les plantes parviennent à tolérer les inondations régulières dues aux marées et les conditions légèrement saumâtres (FQPPN, 2017). La variété maculata se rencontre dans plusieurs types de milieux, dont des milieux humides, mais elle n’y est pas entièrement submergée durant des heures chaque jour. La variété victorinii possède des caractéristiques phénologiques qui la distinguent des autres variétés (voir Description morphologique).

Importance au point de vue évolutif

Les sous-populations se rencontrent dans des conditions physiques (type et dimensions du plan d’eau) et des milieux uniques, ce qui représente une adaptation locale et revêt une importance au point de vue évolutif. La population suivrait une trajectoire évolutive indépendante depuis la glaciation du Pléistocène ou peut-être depuis plus longtemps, attribuable à un refuge glaciaire distinct (Belland, 1987; Bernatchez, 1997).

La variété victorinii posséderait un caractère adaptatif lui permettant de résister aux inondations par les marées. Les individus de la variété maculata ne tolèrent pas ces conditions. Les spécimens les plus problématiques [hybrides potentiels] se rencontrent à la limite de l’habitat (à l’extérieur des zones de marées à eaux douces) (Coursol, comm. pers., 2022).

Puisque l’espèce est endémique de l’estuaire du Saint-Laurent, une seule unité désignable est reconnue.

La cicutaire de Victorin est considérée comme distincte selon le critère D1, car elle possède des caractéristiques morphologiques représentant des preuves de caractères héréditaires qui distinguent clairement l’UD présumée des autres UD.

La cicutaire de Victorin pousse uniquement dans les milieux hautement dynamiques qui dépendent des marées, et partage cet habitat spécialisé avec un certain nombre d’autres espèces endémiques. L’UD tient son importance du fait qu’elle ne pourrait pas être reconstituée en pratique si elle devait disparaître, car la totalité de son aire de répartition se trouve au Canada, et le taxon serait alors considéré comme disparu.

Importance de l’espèce

La cicutaire de Victorin est endémique de l’estuaire du Saint-Laurent, dans l’est du Canada, et ne pousse que dans les marais littoraux d’eau douce, milieux d’importance écologique. Elle partage cet habitat spécialisé avec un certain nombre d’autres taxons endémiques ou en péril, dont la gentiane de Victorin (Gentianopsis virgata subsp. victorinii), la zizanie naine (Zizania aquatica subsp. brevis) et l’isoète du Saint-Laurent (Isoetes laurentiana) (Brunton et al., 2019). La cicutaire de Victorin est considérée comme un taxon phare (Ducarme et al., 2013).

Connaissances autochtones

Les connaissances traditionnelles autochtones (CTA) sont fondées sur les relations. Il s’agit de renseignements sur les rapports écologiques entre les humains et leur environnement, ce qui comprend les caractéristiques de l’espèce, des habitats et des localités. Les lois et les protocoles relatifs aux rapports entre les humains et l’environnement sont transmis par des enseignements et des récits ainsi que par les langues autochtones, et peuvent être fondés sur des observations à long terme. Les noms de lieux fournissent des renseignements sur les zones de récolte, les processus écologiques, l’importance spirituelle ou les produits de la récolte. Les CTA peuvent aider à déterminer les caractéristiques du cycle vital d’une espèce ou les différences entre des espèces semblables.

Importance culturelle pour les peuples autochtones

Le rapport ne comprend pas de CTA propres à l’espèce. Cependant, la cicutaire de Victorin a de l’importance pour les peuples autochtones, qui reconnaissent l’interrelation de toutes les espèces au sein de l’écosystème.

Répartition

Aire de répartition mondiale

Les aires de répartition mondiale et canadienne de la cicutaire de Victorin se limitent à l’estuaire du Saint-Laurent, au Canada (figure 3) (Labrecque et Lavoie, 2002; Brouillet et al., 2004), où le taxon se rencontre uniquement dans les marais littoraux d’eau douce (MDELCC, 2014). La limite sud-ouest de son aire de répartition se trouve à Sainte‑Anne‑de‑la‑Pérade, et la limite nord-est, à Saint‑Roch-des-Aulnaies (figure 3).

Carte illustrant la répartition actuelle de la cicutaire de Victorin au Canada, s'il vous plaît lire la longue description ci-dessous

Veuillez voir la traduction française ci-dessous :

Cicuta maculata Distribution = Répartition du Cicuta maculata

Extant = Existante

Extirpated = Disparue

Extent of Occurrence = Zone d’occurrence

EOO: 1856 km2 [minimum convex polygon] = Zone d’occurrence : 1856 km2 [plus petit polygone convexe]

Index of Area of Occupancy = Indice de zone d’occupation

IAO (2 km x 2 km): 87 grids = 348 km2 = IZO (2 km × 2 km) : 87 carrés = 348 km2

Kilometres = kilomètres

Figure 3. Carte de la répartition actuelle de la cicutaire de Victorin au Canada, montrant les occurrences existantes et disparues, la zone d’occurrence et l’indice de zone d’occupation (Secrétariat du COSEPAC).

Description longue

Carte illustrant la répartition actuelle de la cicutaire de Victorin au Canada, sur laquelle sont indiqués les occurrences existantes et disparues, la zone d’occurrence et l’indice de zone d’occupation. La cicutaire de Victorin est présente le long des berges du fleuve Saint‑Laurent, depuis Saint-Pierre-les-Becquets jusqu’à Saint-Jean-Port-Joli. Un polygone délimite la zone d’occurrence, qui mesure 1 855 km2; l’indice de zone d’occupation chevauche 87 carrés du quadrillage et mesure 348 km2. Les occurrences historiques sont visibles légèrement au nord de l’aire de répartition actuelle (1) et autour de la ville de Québec (3).

Structure spatiale et variabilité de la population

Dans le présent document, le terme « population » désigne l’ensemble des individus de la cicutaire de Victorin au Canada. Les sous-populations sont définies comme des groupes distincts sur le plan géographique ou autre au sein de la population totale, entre lesquels peu d’échanges démographiques ou génétiques se produisent (généralement, migration réussie d’un individu ou d’un gamète ou moins par année). La taille des sous‑populations n’est mesurée qu’en fonction du nombre d’individus matures (COSEWIC, 2018). La sous-population correspond à peu près à la norme de délimitation des occurrences d’élément en fonction de l’habitat pour les végétaux (NatureServe, 2002), c’est-à-dire qu’une sous‑population est définie comme un groupe d’occurrences séparées par moins de 1 km, ou séparées par 1 à 3 km sans discontinuité de plus de 1 km de l’habitat convenable, ou séparées par 3 à 10 km si elles sont reliées par un écoulement d’eau linéaire, sans discontinuité de plus de 3 km de l’habitat convenable. L’occurrence fait référence au lieu physique où la cicutaire de Victorin est présente ou a déjà été présente. Une localité correspond à une zone particulière du point de vue écologique et géographique dans laquelle un seul phénomène menaçant peut affecter rapidement tous les individus du taxon présent (COSEWIC, 2021).

L’introgression entre les deux variétés de Cicuta maculata serait commune dans certaines sous-populations (Lachance, obs. pers.). Les deux variétés sont souvent observées à proximité l’une de l’autre; les individus qui poussent à la limite supérieure de la zone soumise aux marées présentent généralement les caractères de la variété maculata, alors que ceux submergés durant de plus longues périodes présentent plutôt les caractères de la variété victorinii (COSEWIC, 2004; Gilbert, 2010). Aucune étude n’a été réalisée pour évaluer la variabilité génétique de la population ou l’ampleur actuelle de l’introgression chez le Cicuta maculata.

Zone d’occurrence et zone d’occupation

La zone d’occurrence de la cicutaire de Victorin a été évaluée à 1 856 km2; elle a été calculée en fonction de la superficie du plus petit polygone convexe tracé autour des occurrences existantes. L’indice de zone d’occupation (IZO) de l’ensemble des occurrences existantes a été estimé à 348 km2, par la superposition d’une grille à carrés de 2 km de côté sur les 35 occurrences existantes connues (figure 3). Ces indices n’étaient pas inclus dans le rapport de situation précédent. Il y a eu une légère augmentation de la zone d’occurrence et une augmentation relativement plus élevée de l’IZO, attribuables à l’accentuation des activités de recherche plutôt qu’à une réelle hausse de l’abondance de l’espèce.

Activités de recherche

Les relevés de grande envergure réalisés dans la portion médiane de l’estuaire du Saint-Laurent depuis les années 1990 ont contribué à déterminer la répartition de la cicutaire de Victorin (Legault, 1986; Brouillet et al., 2004). Des activités de recherche considérables ont été consacrées au taxon depuis la précédente mise à jour du rapport de situation (COSEWIC, 2004). De 2004 à 2017, dans le cadre d’activités d’intendance ciblant les propriétaires fonciers, particulièrement dans l’archipel de l’Isle-aux-Grues, Conservation de la nature Canada a mené des inventaires des espèces estuariennes dans de nombreuses propriétés autrement inaccessibles. De 2008 à 2012, des relevés ont été effectués dans le cadre des travaux de l’Équipe de rétablissement de la flore menacée de l’estuaire d’eau douce du Saint-Laurent (Gilbert, 2009, 2010, 2011a,b, 2012, 2013). De 2013 à 2016, des dénombrements ont été réalisés en même temps que ceux visant la gentiane de Victorin (Lachance, 2017). À partir de 2016, des bénévoles de la Fondation québécoise pour la protection du patrimoine naturel (FQPPN) ont effectué des relevés exhaustifs dans certaines occurrences. Cependant, les données sur la présence de la cicutaire de Victorin et sur le nombre total d’individus sont peu nombreuses. En 2013, quelques dénombrements exhaustifs des cicutaires ont été réalisés dans le cadre d’activités visant à mettre à jour les données sur la présence de la gentiane de Victorin (Lachance et Gilbert, 2013). En 2019, 34 des occurrences connues ont été revisitées. Les îles de l’archipel de l’Isle-aux-Grues renferment un certain nombre de zones relativement non perturbées qui pourraient constituer de l’habitat (Lachance, obs. pers.).

Il n’est pas possible de chiffrer l’effort/personne consenti pour plusieurs de ces inventaires. Toutefois, ceux réalisés en 2019 ont nécessité environ 400 heures au total, réparties entre 15 personnes. Ces divers inventaires, qui ne ciblaient pas systématiquement la cicutaire de Victorin, n’incluaient pas la visite de l’habitat potentiel, mais dans certains cas ont permis la découverte d’individus du taxon. Par conséquent, il est raisonnable de croire que de nouvelles occurrences pourraient encore être trouvées au cours des prochaines années; toutefois, les sites non encore connus sont probablement petits (moins de 1 000 individus matures) (Labrecque, comm. pers., 2021).

Habitat

Besoins en matière d’habitat

La cicutaire de Victorin pousse dans les substrats alluviaux épais (>15 cm) de texture fine ou mixte (jamais grossière) dont la pierrosité est très variable (non pierreux à très pierreux). La densité d’individus est considérablement plus faible dans les zones à dominance graveleuse ou caillouteuse, ou dans les zones rocheuses (Robert, 1993; Gilbert, 2010, 2011a,b, 2012). Le taxon ne colonise pas les bas marais dont les dépôts superficiels sont principalement composés d’argile fine (Lamarre, 2012). Le pH de l’eau, mesuré dans certaines localités, allait de neutre à alcalin (Rousseau, 1930, 1932).

La cicutaire de Victorin pousse principalement dans des herbaçaies à spartine pectinée (Sporobolus michauxianus) denses, dans les zones intertidales intermédiaire et supérieure (Robert, 1993; Brouillet et al., 2004; Gilbert, 2009, 2010, 2011a,b, 2012, 2013; Lamarre, 2012) (figure 4). La végétation de ces zones va généralement de très dense à dense et présente une grande diversité spécifique (Gilbert, 2009, 2010, 2011a, b, 2012; Normandeau, 2013). Ailleurs, le taxon peut se rencontrer dans des marais à végétation plus clairsemée peuplés de scirpe piquant (Schoenoplectus pungens), ou dans les substrats peu profonds ou rocheux (figure 5).

Photo de l’habitat typique de la cicutaire de Victorin

Figure 4. Habitat typique de la cicutaire de Victorin (Audrey Lachance)

Photo de l’habitat moins commun de la cicutaire de Victorin

Figure 5. Habitat moins commun de la cicutaire de Victorin (Audrey Lachance)

L’habitat de la cicutaire de Victorin est très dynamique, tolérant aux perturbations et sujet à d’importants processus d’érosion, de transport et de sédimentation (FQPPN, 2017). Il est submergé durant deux à trois heures par jour durant les marées hautes. Les individus soumis aux longues périodes d’inondation sont plus petits que ceux poussant dans les milieux plus élevés (situés plus vers l’intérieur des terres) (Robert, 1993).

Tendances en matière d’habitat

Il y a eu dans le passé d’importantes pertes d’habitat potentiel de la cicutaire de Victorin, particulièrement dans la région métropolitaine de Québec. La construction de routes et de voies ferrées sur les battures du Saint-Laurent a presque entièrement détruit les zones intertidales médiane et supérieure constituant l’habitat potentiel du taxon entre Boischatel et Cap-Rouge. De plus, la qualité de l’habitat a grandement diminué en raison du remblayage du littoral supérieur et de la construction de murs de soutènement pour de nombreuses résidences à Lévis, Saint-Romuald et plusieurs autres quartiers résidentiels le long du Saint-Laurent. Le durcissement des lois environnementales semble avoir modifié ou ralenti cette tendance. L’habitat du taxon semble être demeuré stable depuis au moins les 15 dernières années (Brouillet et al., 2004); toutefois, un déclin de l’habitat est prévu en raison de l’accentuation de l’érosion et de la perte d’habitat causée par la propagation de plantes envahissantes (voir Menaces).

Biologie

La cicutaire de Victorin est une plante herbacée vivace qui atteint 0,5 à 2 m de hauteur. Elle fleurit de juin à septembre, et sa fructification va d’août à septembre (ou jusqu’à octobre selon Legault, 1986). Les graines des cicutaires sont entourées d’une matière spongieuse qui permet au fruit de flotter jusqu’à son imprégnation complète, ce qui favorise leur dissémination par l’eau (figure 2; Mulligan et Munro, 1981).

Cycle vital et reproduction

Cette plante herbacée vivace possède un rhizome court qui produit à sa base 5 à 10 tubercules. Malgré cette importante production de tubercules, aucun signe de reproduction végétative n’a été observé. La reproduction semble limitée à la production de graines. Après la germination, la plante produit une rosette qui subsiste au moins au cours de la première année (Gilbert, 2012). La plante a besoin d’une vernalisation (induction de la floraison chez une plante par exposition à une période prolongée de froid en hiver) pour pouvoir fleurir. Au moins deux années s’écoulent avant la première floraison. Les cicutaires sont considérées comme des vivaces. Les parties aériennes meurent habituellement chaque année, mais la plante persiste en produisant plusieurs nouveaux rhizomes à partir de bourgeons situés sur le périmètre de l’ancien rhizome. Un clone est ainsi produit et peut survivre durant au moins plusieurs décennies (Mulligan et Munro, 1981). La durée d’une génération est inconnue, mais elle est supérieure à deux ans et pourrait s’élever à plusieurs décennies. Aux fins de la présente évaluation, la durée d’une génération a été estimée à sept ans, mais pourrait être plus longue.

En culture, les graines doivent être soumises à une scarification et à une stratification à froid pour germer, et les graines âgées de plus de deux ans ne germent pas (Mulligan, 1980). Chez le genre Cicuta, le stylopode des fleurs renferme des glandes nectarifères et est de couleur vive (Heywood, 1971), ce qui attire probablement les insectes. Le pollen est dispersé par divers insectes qui visitent les inflorescences, comme c’est le cas chez de nombreuses espèces d’Apiacées. La plante produit une succession d’inflorescences au fil de la saison, les dernières produisant le moins de fruits (Mulligan et Munro, 1981). Le taux de grenaison est faible (<10 %) (Gilbert, 2009, 2010, 2011a,b, 2012).

Physiologie et adaptabilité

Caldwell et Crow (1992) ont étudié la dynamique des milieux estuariens et ont observé trois facteurs qui contribuent considérablement à la structure de la communauté végétale : la durée de la submersion par les eaux tidales, les formes de végétation présentes et les perturbations physiques causées par les floes. Les plantes ayant le plus de succès dans ces environnements sont les annuelles et les espèces vivaces fortement rhizomateuses, comme la cicutaire de Victorin. Les nombreux rhizomes produits par ces plantes maintiennent un équilibre entre l’érosion constante et la sédimentation, et ils constituent pour elles une importante réserve d’éléments nutritifs leur permettant une levée et une croissance rapides.

Dispersion

L’abondante production de graines à la fin de l’été ou au début de l’automne constitue le principal moyen de reproduction du taxon (Lynn et al., 1988). Les graines tombent généralement près de la plante parent et sont protégées par le microrelief de la surface des marais; les floes peuvent toutefois perturber le couvert végétal ou même en transporter des portions sur de grandes distances.

Relations interspécifiques

Le broutage des tiges fructifères par le cerf de Virginie (Odocoileus virginianus) ou peut-être par le rat musqué (Ondatra zibethicus) a été observé (Gilbert, 2009, 2010, 2011a,b, 2012; Lachance, obs. pers.). Une chenille de papillon queue-courte (Papilio brevicauda) a été observée en train de se nourrir sur un individu en 2019. Les observations d’herbivorie par des insectes sont peu fréquentes, et ce phénomène ne semble pas poser une menace importante pour la survie de l’espèce.

Taille et tendances des populations

Activités et méthodes d’échantillonnage

Brouillet et al. (2004) ont effectué des relevés dans des transects à des sites présélectionnés pour leur potentiel d’abriter des espèces d’intérêt. Lorsqu’une plante rare était observée, dont la cicutaire de Victorin, le dénombrement était fait de même que l’évaluation de la superficie occupée. De 2004 à 2017, Conservation de la nature Canada a effectué des dénombrements des tiges fructifères; les individus végétatifs ont parfois été inclus dans les inventaires, selon le temps disponible par localité (souvent limité dans les îles. De 2008 à 2012, sept localités ont fait l’objet de relevés sur les cinq années; les individus ont été dénombrés dans des quadrats de 1 m2 (20 quadrats), puis la densité a été extrapolée à la zone d’occurrence (Gilbert, 2009, 2010, 2011a,b, 2012, 2013). De 2013 à 2016, la FQPPN a réalisé des inventaires exhaustifs des individus fructifères; selon les contraintes temporelles, les individus végétatifs ont parfois été inclus dans les endroits où l’espèce n’était pas déjà connue. En 2013, le Bureau d’écologie appliquée, société d’expert-conseil, et Environnement Canada ont effectué des dénombrements exhaustifs dans certaines occurrences (Lachance et Gilbert, 2013). En 2019, l’échantillonnage a été axé sur les occurrences historiques et les occurrences les plus facilement accessibles contenant des sous-populations importantes. Des dénombrements des individus fructifères et des individus végétatifs ont été réalisés dans les habitats connus, et souvent dans les habitats potentiels adjacents. Toutefois, ces inventaires n’étaient pas exhaustifs, et le nombre total d’individus doit être considéré comme le nombre minimal.

Abondance

La population canadienne totale de cicutaire de Victorin est estimée à plus de 21 000 individus (tableau 1), le nombre minimal d’individus matures étant évalué à 16 637. Les inventaires réalisés depuis la première évaluation de la situation de l’espèce (COSEWIC, 2004) ont considérablement amélioré nos connaissances sur la répartition du taxon et la taille de sa population, qui était auparavant estimée à 1 787 à 6 341 individus, ou moins de 7 000 individus (Jolicoeur et Couillard, 2007). La plupart des sous-populations demeurent petites et comptent 1 000 individus ou plus, et combinées représentent plus de 60 pour cent de la population totale.

Tableau 1. Sommaire des données quantitatives et qualitatives sur les occurrences de la cicutaire de Victorin au Canada

Localité

Nom du site

Connue en 2002

Cote de qualité

Nbre d’individus (visite la plus récente)

Observations précédentes

Zone d’occupation

Visite la plus récente

Observateur

Tendance

Statut officiel

1

MRC de Portneuf, Pointe-aux-Trembles-Ouest

Oui

D (faible, non viable)

12

2013 : une douzaine d’individus

1995 : 2–10 individus répartis uniformément

sans objet

2013

MELCC

Stable

Existante

2

Lotbinière, 200 m à l’est du quai

Oui

D (faible, non viable)

40

2015 : 2 individus. 1985 : aucun renseignement sur le nombre d’individus. 1942 : aucun renseignement sur le nombre d’individus.

sans objet

2019

Bureau d’écologie appliquée

Stable

Existante

3

Saint-Michel-de-Bellechasse et Saint-Vallier : pointe à Labrecque et rive est de l’anse Saint-Vallier

Oui

D (faible, non viable)

0

1995 : 55–120 individus répartis uniformément. 2013 : environ 40 individus.

sans objet

2019

Bureau d’écologie appliquée

Peut-être en déclin

Non retrouvée

sans objet

Beauport

Oui

X (disparue)

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

Disparue

Disparue

sans objet

Saint-Nicolas, pointe à Basile

Oui

X (disparue)

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

Disparue

Disparue

4

Berthier-Montmagny

Oui

C (passable)

100

2015 : environ 100 individus. 2015 : 29 individus. 2006 : 560 (inventaire partiel); quelques individus répartis uniformément. 1995 (inventaire partiel) : 2–10 individus. 1995 : 115–1 060 individus. 2004 : mention de l’observation du taxon, mais aucun renseignement sur le nombre d’individus.

sans objet

2015

Bureau d’écologie appliquée

Stable

Existante

sans objet

L’Ange-Gardien

Oui

X (disparue)

0

sans objet sans objet

2019

Bureau d’écologie appliquée

Disparue

Disparue

5

Beaupré – Ste-Anne-de-Beaupré

Oui

B (bonne)

827

2007 : quelques centaines d’individus

sans objet

2019

Bureau d’écologie appliquée

Stable ou en croissance

Existante

sans objet

Batiscan

Non

X (disparue)

0

sans objet sans objet

2019

Denis Bastien, Botalys

Disparue

Disparue

6

Saint-Augustin-de-Desmaures – Neuville

Oui

A (excellente)

5 249

2010 (inventaire partiel) : plus de 30 individus. 2008 : plus de 15 000 au total.

sans objet

2019

Bureau d’écologie appliquée

Stable

Existante

7

Cap-Rouge, anse du Cap-Rouge

Oui

C (passable)

73

1995 :100–1 000 individus épars

sans objet

2019

Bureau d’écologie appliquée

Peut-être en déclin

Existante

8

Saint-Nicolas, anse Ross

Oui

D (faible, non viable)

17

Aucun renseignement

sans objet

2019

Bureau d’écologie appliquée

Stable

Existante

9

Saint-Laurent

Oui

B (bonne)

1 384

2015 (inventaire partiel) : environ 100 individus. 2013 (inventaire partiel) : plus de 900 individus. 1995 (inventaire partiel) : 2–10 individus.

sans objet

2019

Bureau d’écologie appliquée

Stable ou en croissance

Existante

10

Saint-Jean, rivière Lafleur

Oui

B (bonne)

1 028

1995 : 2–10 individus isolés

sans objet

2019

Bureau d’écologie appliquée

En croissance

Existante

11

Grosse-Île

Oui

C (passable)

200

2012 : 200 individus

sans objet

2012

Bureau d’écologie appliquée

Stable

Existante

12

Pointe-Platon, Sainte-Croix

Oui

C (passable)

177

1995 : 3 individus isolés

sans objet

2019

Bureau d’écologie appliquée

Stable ou en croissance

Existante

13

Saint-Jean-Port-Joli, quai

Oui

C (passable)

396

2012 : environ 1 000 individus. 1996 : 30–120 individus. 1995 : 15–70 individus.

sans objet

2019

Bureau d’écologie appliquée

Stable

Existante

14

Saint-Jean, pointe Dauphine

Oui

D (faible, non viable)

16

1995 : 155–310 individus épars

sans objet

2019

Bureau d’écologie appliquée

En déclin

Existante

15

Saint–Romuald

sans objet

D (faible, non viable)

1

1995 : 11–50 individus épars; 1977 : 1 individu

sans objet

2019

Bureau d’écologie appliquée

En déclin

Existante

16

Beaumont - Lévis (auparavant Lévis, pointe Martinière)

Oui

A (excellente)

4 487

2004 (inventaire partiel) : 2 à 20 individus dans 2 sites. 1995 (inventaire partiel) : 11–50 individus. 2003 : Aucun renseignement sur le nombre d’individus. 1996 : 250 individus. 2005 : 1 010 individus répartis entre 7 sites.

sans objet

2019

Bureau d’écologie appliquée

Stable ou en croissance

Existante

17

Grondines, anse chez Therrien

sans objet

C (passable)

100

11–50 individus épars

sans objet

2019

Denis Bastien, Botalys

Stable ou en croissance

Existante

18

L’Islet-sur-Mer, anse à l’est du quai, rivage du Saint-Laurent

sans objet

D (faible, non viable)

23

1995 : 1 individu isolé

sans objet

2019

Bureau d’écologie appliquée

Stable ou en croissance

Existante

19

Cap-Saint-Ignace, rivière Vincelotte

sans objet

C (passable)

131

2015 : plus de 20 individus.

1996 : 100 à 1 000 individus

sans objet

2019

Bureau d’écologie appliquée

Stable ou en déclin

Existante

20

Saint-Michel-de-Bellechasse

sans objet

C (passable)

392 (inventaire partiel)

2012 : environ 30 individus, répartis sur plus de 1 000 m2. 1995 : 55–120 individus répartis uniformément.

sans objet

2019

Bureau d’écologie appliquée

Stable

Existante

21

Saint-Nicolas, pointe Saint-Nicolas

sans objet

D (faible, non viable)

3

1995 : 2–10 individus épars

sans objet

2019

Bureau d’écologie appliquée

Stable

Existante

22

Deschambault-Grondines

sans objet

C (passable)

50

2011 : plus de 50 individus

1 000 m2

2011

Bureau d’écologie appliquée

Inconnue

Existante

23

Sainte-Pétronille, pointe chez Royer

Oui

D (faible, non viable)

33 (partiel)

2015 : 33 individus. 2007 : quelques individus. 1995 : 200 à 500 individus.

sans objet

2015

Bureau d’écologie appliquée

Stable

Existante

24

Île aux Grues, quai

sans objet

B (bonne)

686

1996 : 11 à 50 individus.

sans objet

2019

Bureau d’écologie appliquée

Stable ou en croissance

Existante

25

Saint-Antoine-de-l’Isle-aux-Grues, nord-est de La Grande Rivière (auparavant île aux Grues, La Grande Rivière)

Oui

C (passable)

193 (hybrides ou var. maculata nombreux)

2006 : plus de 500 individus. 1996 : 100 à 250 individus.

sans objet

2019

Bureau d’écologie appliquée

Stable

Existante

26

Saint-Jean-Port-Joli, Anse-Trois-Saumons

sans objet

B (bonne)

641

2014 : 100 à 1 000 individus

sans objet

2019

Bureau d’écologie appliquée

Stable

Existante

27

Saint-François, île d’Orléans

sans objet

D (faible, non viable)

1

1997 : 1 individu

sans objet

?

sans objet

Inconnue

Existante

28

Réserve nationale de faune du Cap‑Tourmente

sans objet

D (faible, non viable)

2

2012 : plus de 3 000 individus

1 km

2019

Bureau d’écologie appliquée

En déclin, presque disparue

Existante

29

Pointe-de-Saint-Vallier

sans objet

D (faible, non viable)

10

2015 : 10 individus. 2013 : environ 40 individus. 2005 : environ 160 individus. 2004 : un peu plus de 200 individus.

sans objet

2015

Bureau d’écologie appliquée

En déclin

Existante

30

Beaumont

sans objet

B (bonne)

730

2013 : environ 450 individus. 2007 (inventaire partiel) : 45 individus.

sans objet

2019

Bureau d’écologie appliquée

Stable ou en croissance

Existante

31

Cap-Saint-Ignace, sentier du Petit-Cap

sans objet

B (bonne)

1 000

2006 : de nombreux individus (répartis uniformément dans la portion supérieure)

10 individus/ 10 m2

2006

Bureau d’écologie appliquée

Inconnue

Existante

32

Anse de Bellechasse, Berthier-sur-Mer (auparavant Berthier-sur-Mer, anse de Berthier)

Oui

D (faible, non viable)

34

2004 : deux colonies observées, mais aucun renseignement sur le nombre d’individus.

sans objet

2019

Bureau d’écologie appliquée

Stable

Existante

33

Château-Richer

sans objet

C (passable)

301

2012 : plus de 1 000 individus

sans objet

2019

Bureau d’écologie appliquée

En déclin

Existante

34

MRC de Portneuf, municipalité de Deschambault-Grondines, à l’ouest du cap Lauzon et près du ruisseau Octave-Delisle; ouest de la rivière Belle Isle

sans objet

D (faible, non viable)

2

2013 : 2 individus isolés. 2010 : aucun renseignement sur le nombre d’individus.

sans objet

2013

MELCC

Inconnue

Existante

35

Île aux Oies

sans objet

À déterminer

Aucun rensei-gnement sur le nombre d’individus

1970 : aucun renseignement sur le nombre d’individus.

sans objet

1970

Bureau d’écologie appliquée

Inconnue

Existante

36

Sainte-Anne-de-la-Pérade

sans objet

D (faible, non viable)

5

2011 : 5 individus

500 à 1 000 m2

2011

Bureau d’écologie appliquée

Inconnue

Existante

37

Sainte-Croix, sud-est de l’embouchure du ruisseau Barbin

sans objet

D (faible, non viable)

5

2011 : 2 individus

sans objet

2019

Bureau d’écologie appliquée

Stable

Existante

38

Île de la Corneille

sans objet

D (faible, non viable)

4

2011 : 4 individus

101 à 500 m2

2011

Bureau d’écologie appliquée et CNC

Inconnue

Existante

39

Île Longue

sans objet

À déterminer

Aucun rensei-gnement sur le nombre d’individus

2009 : Aucun renseignement sur le nombre d’individus.

sans objet

2009

Bureau d’écologie appliquée et CNC

Inconnue

Existante

40

Le Haut Marais, île aux Grues

sans objet

D (faible, non viable)

3

2012 : 3 individus

2 à 10 m2

2012

Bureau d’écologie appliquée

Inconnue

Existante

41

Île aux Grues, pointe aux Pins

sans objet

B (bonne)

683

2012 : plus de 1 200 individus. 2010 : 2 360 individus. 2009 : 1 960 individus. 2008 : 1 480 individus.

sans objet

2019

Bureau d’écologie appliquée et CNC

Stable ou en déclin

Existante

42

Île au Ruau

sans objet

D (faible, non viable)

15

2014 : environ 20 individus

sans objet

?

Bureau d’écologie appliquée et CNC

Inconnue

Existante

43

Saint-François-de-l’Île-d’Orléans, pointe Argentenay

sans objet

C (passable)

200

2013 : environ 20 individus

sans objet

2019

Bureau d’écologie appliquée

Stable ou en croissance

Existante

44

Château-Richer, rivière Cazeau

sans objet

C (passable)

337

2013 : 70 individus

sans objet

2019

Bureau d’écologie appliquée

Stable

Existante

45

Île d’Orléans, à l’est du pont donnant accès à l’île

sans objet

D (faible, non viable)

3 (partiel)

1995 : environ 30 individus

sans objet

2015

Bureau d’écologie appliquée

Stable

Existante

46

St-Antoine-de-Tilly

sans objet

D (faible, non viable)

10

2013 : aucun renseignement

sans objet

2019

Bureau d’écologie appliquée

Stable

Existante

47

Sainte-Famille, île d’Orléans

sans objet

À déterminer

Aucun rensei-gnement sur le nombre d’individus

2014 : environ 40 individus

sans objet

2015

Bureau d’écologie appliquée

Inconnue

Existante

48

Île de Bellechasse

sans objet

D (faible, non viable)

10

2013 : environ une douzaine d’individus

sans objet

2013

Bureau d’écologie appliquée

Inconnue

Existante

49

Île aux Grues, propriété Boulanger

sans objet

C (passable)

230

sans objet sans objet

2019

Bureau d’écologie appliquée et CNC

Se maintient

Existante

50

Saint-Jean-Port-Joli–Saint-Roch-des-Aulnaies

sans objet

C (passable)

269

sans objet sans objet

2019

Bureau d’écologie appliquée

Inconnue

Existante, récemment découverte

51

Cap-Santé

sans objet

C (passable)

147

sans objet sans objet

2019

FQPPN

Inconnue

Existante, récemment découverte

52

MRC de Montmagny, rive du fleuve Saint-Laurent, jusqu’à l’aéroport de Montmagny

sans objet

D (faible, non viable)

11

sans objet sans objet

2019

Bureau d’écologie appliquée

Inconnue

Existante, récemment découverte

53

Lévis, secteur Saint-Nicolas, anse Gingras

sans objet

D (faible, non viable)

8

sans objet sans objet

2019

Bureau d’écologie appliquée

Inconnue

Existante, récemment découverte

54

L’Islet, rocher Panet

Oui

Historique

200

1996 : 200 à 500 individus

sans objet

1996

sans objet

Inconnue

Historique

La découverte de nouvelles sous-populations et l’augmentation du nombre d’inventaires réalisés dans l’habitat potentiel ont mené à une hausse considérable du nombre d’occurrences et d’individus connus depuis 1986. De nouvelles occurrences pourraient encore être découvertes le long des rives du Saint-Laurent, particulièrement dans des îles, mais il est peu probable que de grandes sous-populations (plus de 1 000 individus matures) soient passées inaperçues (Labrecque, comm. pers., 2021)

Fluctuations et tendances

Les méthodes de recherche n’ont pas été normalisées au cours des années, et il est difficile d’évaluer les tendances puisque les activités de recherche ont varié selon l’année et les participants. Les données les plus fiables pour évaluer les tendances de la population sont issues d’un relevé ciblant trois espèces rares de l’estuaire d’eau douce à saumâtre réalisé de 2008 à 2012 (Gilbert, 2009, 2010, 2011a,b, 2012, 2013), dans le cadre duquel sept localités ont été visitées sur cinq ans (Gilbert, 2013). Le nombre total d’individus a fluctué certaines années, mais les différences n’étaient pas significatives, ce qui indique que les sous-populations sont généralement stables (Gilbert, 2013). Rien n’indique qu’il y a des fluctuations extrêmes; toutefois, des déclins du nombre d’individus matures sont prévus à cause des menaces.

Les données de 2019 semblent confirmer cette tendance stable, sauf pour trois localités où un déclin a été observé (Saint-Romuald, Château-Richer et Cap-Tourmente), causé par une importante érosion par les tempêtes (Gilbert, 2012; Gervais, 2014). Il reste très peu d’habitat dans la localité de Saint-Romuald, et des murs de soutènement sont présents.

Immigration de source externe

La cicutaire de Victorin est endémique de l’estuaire du Saint-Laurent, et une immigration de source externe est donc impossible.

Menaces et facteurs limitatifs

Menaces

Les menaces qui pèsent sur la cicutaire de Victorin au Canada ont été évaluées au moyen du système unifié de classification des menaces de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et du Partenariat pour les mesures de conservation (Conservation Measures Partnership ou CMP) (Salafsky et al., 2008; Master et al., 2012; annexe 1). Les menaces sont présentées dans l’ordre approximatif de l’impact le plus élevé à l’impact le plus faible. À cause des impacts cumulatifs des menaces combinées, l’impact global des menaces a été coté « élevé » (ce qui suppose un déclin associé aux menaces de 10 à 70 % au cours des dix prochaines années). Il est à signaler qu’une durée d’une génération de deux ans a été utilisée pour le calcul de la menace, mais cette durée est maintenant estimée à sept ans ou plus.

Les principales menaces pesant sur le taxon sont les espèces exotiques envahissantes, les activités récréatives (circulation de véhicules hors route dans les zones intertidales) et les effets prévus des changements climatiques. Les effets de la pollution provenant de diverses sources (urbaines, agricoles ou industrielles) n’ont pas été évalués, malgré leur impact potentiel sur la qualité de l’habitat du taxon.

Dans le cas de certaines menaces, l’impact est anticipé plutôt qu’observé. Des travaux sont en cours pour répertorier les menaces réelles (présence/absence) dans les diverses sous-populations (Dupont-Hébert, comm. pers., 2020). Les chiffres associés aux menaces correspondent à ceux du système de l’UICN et du calculateur des menaces, et les menaces sont présentées en ordre décroissant de gravité.

8.1 espèces ou agents pathogènes exotiques (non indigènes) envahissants (impact moyen)

Des taxons considérés comme des plantes exotiques envahissantes sont présents dans tous les sites où la cicutaire de Victorin a été signalée (Lachance, obs. pers.). Certaines espèces, comme la salicaire commune (Lythrum salicaria), ne semblent pas exercer une concurrence excessive. Toutefois, la renouée du Japon (Reynoutria japonica), le roseau commun (Phragmites australis subsp. australis) et le topinambour (Helianthus tuberosus) recouvrent une partie de la portion supérieure de la zone intertidale dans certaines localités. Les populations de ces trois plantes envahissantes semblent prendre de l’expansion sur le rivage estuarien (Lachance, obs. pers.). La perte réelle d’individus de la cicutaire de Victorin attribuable à la présence de plantes exotiques envahissantes n’a pas été déterminée.

11.4 tempêtes et inondations (impact moyen)

Le taxon est considéré comme très vulnérable aux changements climatiques (Gendreau et al., 2016). L’affouillement glaciel des rochers et du rivage lors des marées journalières et de la débâcle printanière des glaces ou lors des tempêtes hivernales pourrait provoquer l’arrachement de certains individus. Des études ont montré un recul important de la partie supérieure du marais salé lors de tempêtes pour certaines localités (île aux Grues et Château-Richer) (Gervais, 2014). Selon les projections actuelles des changements climatiques, le couvert de glace s’amoindrira, ce qui pourrait accentuer les répercussions des tempêtes hivernales sur l’habitat, les phénomènes météorologiques extrêmes s’accentueront et les tempêtes s’intensifieront (Bernatchez et al., 2008). De plus, l’élévation du niveau de la mer pourrait causer une perte d’habitat (Sirois, 2015).

6.1 activités récréatives (impact moyen)

Les intrusions humaines représentent une menace modérée pour la cicutaire de Victorin. Diverses sous-populations sont exposées au piétinement, aux dommages occasionnés par les vélos de montagne, l’accostage d’embarcations et/ou les véhicules hors route (véhicules tout-terrain et véhicules utilitaires sport). Ces activités, en plus de causer la mort d’individus du taxon, altèrent considérablement le fragile équilibre de l’habitat du taxon. Une importante fragmentation de l’habitat a été observée dans la portion inférieure du marais salé dans certaines localités, ce qui semble limiter l’inondation de la portion supérieure et favoriser des espèces autres que la cicutaire de Victorin, dont des plantes exotiques envahissantes (Lachance, obs. pers.).

7.3 autres modifications de l’écosystème (impact faible)

Dans certains sites de l’est, des personnes construisent de petites structures pour freiner l’érosion. Le nombre de projets demandant des accès à la rive continue de se multiplier. Les projets d’agrandissement des équipements portuaires et l’implantation de marinas comme à Saint-Jean-Port-Joli détruisent le littoral supérieur où se retrouve la cicutaire de Victorin. La restauration des murs de soutien qui se dégradent et le déblai du littoral causent également la perte et la dégradation de l’habitat. Ces problèmes semblent généralisés à l’ensemble de l’aire de répartition de l’espèce, à l’exception des occurrences qui se trouvent dans l’archipel de l’Isle-aux-Grues (Environment Canada, 2011).

Autres menaces

Aux termes de la Loi sur les abus préjudiciables à l’agriculture (RLRQ c A-2), la cicutaire maculée (Cicuta maculata) est considérée comme une mauvaise herbe lorsqu’elle pousse en bordure des chemins, des autoroutes et des voies ferrées, sous les lignes électriques, dans les fossés agricoles ainsi que dans les terrains vagues et d’autres types de terres. Les propriétaires fonciers doivent détruire ces mauvaises herbes avant que leurs graines arrivent à maturité. Il est possible que la cicutaire de Victorin puisse ainsi être arrachée accidentellement. L’absence de dispositions dans la Loi concernant la variété victorinii entraîne de la confusion chez le public et les gestionnaires des terres.

Facteurs limitatifs

La cicutaire de Victorin pousse uniquement dans les milieux très dynamiques dépendants des marées (Gilbert, 2012). Sa niche d’habitat limitée l’empêche de coloniser d’autres sites à l’extérieur de la zone intertidale à eau douce ou légèrement saumâtre. De plus, souvent, elle produit peu de graines viables (Gilbert, 2012). Il pourrait y avoir une introgression (hybridation) avec la variété maculata dans certaines sous-populations (Lachance, obs. pers.; Gilbert, 2009). Le taux de grenaison est faible (<10 %) (Gilbert, 2009, 2010, 2011a,b, 2012), ce qui pourrait limiter la recolonisation.

Nombre de localités

Puisqu’il n’existe aucun phénomène naturel ou anthropique ayant le potentiel de détruire tous les individus dans plus d’une sous-population dans un horizon donné, le nombre de localités correspond au nombre de sous-populations, conformément aux recommandations de l’UICN (IUCN, 2012). Ainsi, le nombre de localités pour la cicutaire de Victorin est estimé à 54, ce qui correspond au nombre de sous-populations existantes et historiques.

Protection, statuts et classements

Statuts et protection juridiques

En 2005, la cicutaire de Victorin a été inscrite à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril, à titre d’espèce préoccupante (Environment Canada, 2011). Au Québec, elle a été désignée menacée en vertu de la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables en février 2001. De plus, son habitat est régi par un processus d’autorisation en vertu de la Loi sur la qualité de l’environnement (RLRQ c Q-2) du Québec et des règlements qui en découlent.

L’habitat du taxon est protégé des véhicules hors route, l’une des principales menaces qui pèsent sur lui, par le Règlement sur la circulation de véhicules motorisés dans certains milieux fragiles (RLRQ c Q-2 r.2.2). En outre, la Politique de protection des rives, du littoral et des plaines inondables du Québec vise à maintenir et à améliorer la qualité de l’eau en accordant une protection adéquate minimale aux milieux aquatiques, y compris le littoral. Toutefois, ces règlements à eux seuls ne permettent pas de protéger adéquatement le taxon en l’absence de mesures d’application appropriées.

Un plan de gestion fédéral a été préparé pour l’habitat du taxon, pour veiller à la conservation et à la gestion des occurrences, réduire les principales menaces pesant sur le taxon et son habitat et accroître les connaissances sur la démographie, la biologie et la taxinomie du taxon (Environment Canada, 2011). Plusieurs des activités prévues ont été réalisées.

Un plan de protection provincial a été rédigé en 2007, précisant les cibles de conservation prioritaires pour le taxon ainsi que des actions à réaliser (Jolicoeur et Couillard, 2007). Plusieurs de ces actions ont été menées à terme. Un certain nombre de mesures ont été déployées dans les dix dernières années par les organisations participantes (Conservation de la nature Canada et FQPPN), mais selon le plan elles devaient être terminées en 2011. Comme c’est également le cas pour le plan de gestion fédéral, certaines mesures n’ont pas encore été entreprises, notamment la sensibilisation auprès des riverains et la protection juridique de nombreuses cibles prioritaires.

Statuts et classements non juridiques

NatureServe a attribué au taxon une cote mondiale de G5T3 (espèce non en péril, variété vulnérable), une cote nationale (Canada) de N3 (vulnérable) et une cote infranationale (Québec) de S3 (vulnérable) (NatureServe, 2021).

Protection et propriété de l’habitat

Parmi les 54 sous-populations existantes, 39 se trouvent en totalité ou en partie dans divers types d’aires protégées.

L’habitat des sous-populations de Saint-Michel-de-Bellechasse (anse Saint-Vallier), de l’Islet, et de Saint-Jean-Port-Joli (Anse-Trois-Saumons) est protégé dans une certaine mesure par leur présence dans les refuges d’oiseaux migrateurs de Saint-Vallier, de l’Islet et de Trois-Saumons. La sous-population de Grosse-Île bénéficie d’une certaine protection du fait qu’elle se trouve dans le lieu historique national du Canada de la Grosse-Île-et-le-Mémorial-des-Irlandais, géré par Parcs Canada. De plus, certaines occurrences sont dans des sites appartenant à Conservation de la nature Canada (CNC) et à la FQPPN ou visés par des accords de protection pour la conservation conclus par ces organismes. D’autres occurrences sont désignées comme des habitats d’importance pour les végétaux par le ministère de l’Environnement du Québec, ou désignées comme réserves écologiques.

Remerciements

Les rédactrices du rapport remercient Albert Legault d’avoir rédigé le rapport de situation initial, et Frédéric Coursol d’avoir rédigé la mise à jour du rapport de situation. Elles remercient également toutes les personnes qui ont participé aux relevés de terrain de 2019, ainsi que les organisations qui ont accordé l’accès à leurs données (Fondation pour la protection du patrimoine naturel du Québec, Association forestière des deux rives, Conservation de la nature Canada et Comité ZIP du Sud-de-l’Estuaire). Le personnel du Centre de données sur le patrimoine naturel du Québec (CDPNQ) et du ministère de l’Environnement et de la lutte contre les Changements climatiques (MELCC) du Québec a fourni une précieuse aide en transférant des données et en octroyant des mandats pour la validation des occurrences historiques du taxon; il a également fourni des données à jour pour de nombreuses localités. Merci à Michèle Dupont-Hébert (MELCC) pour le partage d’informations sur les menaces et sur les aires protégées et pour l’aide pour le calculateur des menaces. Merci à Émilie Beaulieu pour l’organisation des sources d’information et à Dominic Desjardins pour les recherches bibliographiques.

Les rédactrices du rapport remercient aussi Bruce Bennett du Sous-comité de spécialistes des plantes vasculaires du COSEPAC d’avoir recueilli et interprété les éléments techniques pour la préparation du présent rapport, de même que Jacques Labrecque (CDPNQ), Gina Schalk (SCF), Stéphanie Pellerin, Dan Brunton, Jana Vamosi et Danna Leaman pour leurs précieux commentaires sur les versions provisoires. Environnement et Changement climatique Canada a financé la préparation du présent rapport.

Experts contactés

Jacques Labrecque, botaniste, Centre de données sur le patrimoine naturel du Québec, Direction de la protection des espèces et des milieux, ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, 675, boul. René Lévesque Est – 4e étage, Québec (Québec) G1R 5V7

Nancy Hébert, biologiste, coordonnatrice du Centre de données sur le patrimoine naturel du Québec, Service de la conservation de la flore et des milieux naturels, Direction de la protection des espèces et des milieux, ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, 675, boul. René Lévesque Est – 4e étage, Québec (Québec) G1R 5V7.

Sources d’information

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Bernatchez, L. 1997. Mitochondrial DNA analysis confirms the existence of two glacial races of rainbow smelt Osmerus mordax and their reproductive isolation in the St. Lawrence River estuary (Québec, Canada). Molecular Ecology 6 : 73-83.

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Boivin, B. 1966. Énumération des plantes du Canada, III. Herbidées, 1re partie: Digitatae : Dimerae, Liberae. Le Naturaliste Canadien 93:583‑646.

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Sommaires biographiques des rédactrices du rapport

Audrey Lachance a acquis une expertise dans la caractérisation de milieux naturels, des écosystèmes forestiers exceptionnels, dans l’identification et la délimitation de milieux humides et la réalisation d’inventaires et de suivis liés aux plantes rares. Elle a obtenu un diplôme en techniques du milieu naturel - aménagement de la faune en 2005. Elle travaille depuis plusieurs années à réaliser des inventaires, des suivis démographiques et la rédaction de documents variés pour plusieurs espèces floristiques en péril dont le ginseng à cinq folioles (Panax quinquefolius), la gentiane de Victorin (Gentianopsis virgata ssp. victorinii), l’ériocaulon de Parker (Eriocaulon parkeri), la vergerette de Provancher (Erigeron philadelphicus var. provancheri) et la polémoine de Van Brunt (Polemonium vanbruntiae). Elle est membre de deux équipes de rétablissement (Flore menacée de l’estuaire d’eau douce du Saint-Laurent et Polémoine de Van Brunt). Elle travaille également sur des espèces rares au niveau du Québec, sur l’évaluation des menaces et sur la vulnérabilité des plantes rares aux changements climatiques. À cet effet, elle a rédigé récemment une étude de cas pour la migration assistée sur le chardon écailleux (Cirsium scariosum var. scariosum).

Hélène Gilbert est biologiste et botaniste-écologiste. De 1975 à 1978, elle a été assistante de recherche en écologie végétale au Nouveau-Québec (aujourd’hui Nunavik). De 1979 à aujourd’hui, elle agit à titre de chercheuse indépendante, d’enseignante et surtout de consultante en botanique et en écologie végétale. Plus spécifiquement sur les espèces rares, elle a notamment, de 2008 à 2012, été chargée de projet dans le cadre du suivi de trois espèces en situation précaire de l’estuaire d’eau douce du Saint-Laurent : la gentiane de Victorin, la cicutaire de Victorin et l’ériocaulon de Parker. En 2007, elle a préparé le programme canadien de rétablissement de la carmantine d’Amérique (Justicia americana) et participé au comité de rétablissement après avoir réalisé l’année précédente la revue des connaissances existantes sur cette espèce. Elle a effectué en 2005 l’inventaire des plantes rares au parc national du Canada de la Mauricie et mis à jour le rapport de situation de l’aster du Saint-Laurent pour le COSEPAC. Elle a effectué en 2005 l’inventaire des plantes rares au parc national du Canada de la Mauricie et mis à jour le rapport de situation de l’aster du Saint-Laurent (Symphyotrichum laurentianum) pour le COSEPAC. En 2002, elle a fait la mise à jour de l’inventaire des plantes rares du parc national Forillon en Gaspésie. Elle a également réalisé, en 2001 et 2002, la vérification des occurrences de plantes menacées ou vulnérables et d’écosystèmes forestiers exceptionnels sur les terres privées de la Gaspésie. En 1999, elle a participé à l’inventaire et la cartographie des plantes rares des parcs-nature de la Communauté urbaine de Montréal, mis à jour le rapport de situation du cypripède tête-de-bélier (Cypripedium arietinum), ainsi que celui du ptérospore à fleurs d’andromède (Pterospora andromedea) et de l’aster du Saint-Laurent pour le ministère de l’Environnement du Québec.

Collections examinées

Aucune collection d’herbiers n’a été consultée. Toutefois, des spécimens ont été récoltés lors des inventaires réalisés en 2019 et ont été déposés à l’herbier Louis-Marie.

Annexe 1. Calculateur des menaces pour la Cicutaire de Victorin

Tableau d’évaluation des menaces

Nom scientifique de l’espèce ou de l’écosystème
Cicuta maculata var. victorinii

Code de l’élément
2351

Tableau : Calcul de l’impact global des menaces

Impact des menaces

Description

Comptes des menaces de niveau 1 selon l’intensité de leur impact : Maximum de la plage d’intensité

Comptes des menaces de niveau 1 selon l’intensité de leur impact : Minimum de la plage d’intensité

A

Très élevé

0

0

B

Élevé

0

0

C

Moyen

3

3

D

Faible

1

1

-

Impact global des menaces calculé :

Élevé (B = Élevé)

Élevé (B = Élevé)

Impact global des menaces attribué:
B = Élevé

Ajustement de la valeur de l’impact global calculée – justifications :
Remarques générales – Participants : Audrey Lachance (rédactrice du rapport), Stephanie Pellerin (SCS PV), Danna Leaman (SCS PV), Dan Brunton (SCS PV), Jenny Heron (animatrice), Marie-France Noel (Secrétariat du COSEPAC), Jacques Labrecque (Qc), Gina Schalk (SCF), Jana Vamosi (coprésidente du SCS PV). Durée d’une génération = 2 ans; les menaces ont donc été examinées sur 10 ans.

Tableau d’évaluation des menaces

Numbre

Menace

Impact1 (calculé)

Statut

Portée2

(10 prochaines années)

Gravité3

(10 ans ou 3 gén.)

Immédiateté4

Commentaires

1

Développement résidentiel et commercial

sans objet

Négligeable (<1 %)

Négligeable (<1 %)

Extrême, ou déclin de la pop. de 71‑100 %

Élevée (continue)

sans objet

1.1

Zones résidentielles et urbaines

sans objet

Négligeable

Négligeable (<1 %)

Extrême, ou déclin de la pop. de 71‑100 %

Élevée (continue)

La loi au Québec interdit la plupart des nouveaux aménagements près des rives.

1.2

Zones commerciales et industrielles

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

1.3

Zones touristiques et récréatives

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

2

Agriculture et aquaculture

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

2.1

Cultures annuelles et pérennes de produits autres que le bois

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

2.2

Plantations pour la production de bois et de pâte

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

2.3

Élevage de bétail

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

2.4

Aquaculture en mer et en eau douce

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

3

Production d’énergie et exploitation minière

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

3.1

Forage pétrolier et gazier

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

3.2

Exploitation de mines et de carrières

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

3.3

Énergie renouvelable

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

4

Corridors de transport et de service

sans objet

Inconnu

Généralisée (71-100 %)

Inconnue

Élevée (continue)

sans objet

4.1

Routes et voies ferrées

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

4.2

Lignes de services publics

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

4.3

Voies de transport par eau

sans objet

Inconnu

Généralisée (71-100 %)

Inconnue

Élevée (continue)

Des voies de transport par eau dans le Saint-Laurent croisent plusieurs des sous-populations. La gravité est incertaine. On suppose que cette activité pourrait causer de l’érosion, mais on ne dispose pas actuellement de renseignements qui indiquent si elle cause la mort d’individus.

4.4

Corridors aériens

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

5

Utilisation des ressources biologiques

sans objet

Négligeable

Négligeable (<1 %)

Négligeable, ou déclin de <1 % de la pop.

Élevée (continue)

sans objet

5.1

Chasse et capture d’animaux terrestres

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

5.2

Cueillette de plantes terrestres

sans objet

Négligeable

Négligeable (<1 %)

Négligeable, ou déclin de <1 % de la pop.

Élevée (continue)

Les travaux scientifiques visant à étudier le taxon nécessitent la collecte de graines.

5.3

Exploitation forestière et récolte du bois

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

5.4

Pêche et récolte de ressources aquatiques

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

6

Intrusions et perturbations humaines

C

Moyen

Grande (31-70 %)

Modérée, ou déclin de 11-30 % de la pop.

Élevée (continue)

sans objet

6.1

Activités récréatives

C

Moyen

Grande (31-70 %)

Modérée, ou déclin de 11-30 % de la pop.

Élevée (continue)

Les vélos de montagne, l’accès public pour l’utilisation de VTT, l’installation de feux de circulation, etc. causent des perturbations dans de nombreux sites. L’utilisation continue entraîne la mort d’individus, en plus de perturber leur habitat. De plus, de nombreux propriétaires aménagent des sentiers dans l’habitat et détruisent certains individus en les piétinant ou en sortant des embarcations de l’eau avec des VTT. Les sentiers permanents compactent le sol. Les chasseurs de canards peuvent piétiner l’habitat et le perturber.

6.2

Guerre, troubles civils et exercices militaires

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

6.3

Travail et autres activités

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

Fauchage ou tonte de l’herbe à proximité, mais aucune autre activité observée.

7

Modifications des systèmes naturels

D

Faible

Restreinte (11-30 %)

Modérée, ou déclin de 11-30 % de la pop.

Modérée (court terme)

sans objet

7.1

Incendies et suppression des incendies

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

7.2

Gestion et utilisation de l’eau et exploitation de barrages

sans objet

Pas une menace

Généralisée (71-100 %)

Neutre ou avantage possible

Élevée (continue)

Le niveau du Saint-Laurent est régulé, mais cela n’aurait pas d’effet important sur l’habitat.

7.3

Autres modifications de l’écosystème

D

Faible

Restreinte (11-30 %)

Modérée, ou déclin de 11-30 % de la pop.

Modérée (court terme)

Dans certains sites dans l’est, les gens construisent de petites structures pour freiner l’érosion.

8

Espèces, gènes et agents pathogènes envahissants ou autrement problématiques

C

Moyen

Généralisée (71-100 %)

Modérée, ou déclin de 11-30 % de la pop.

Élevée (continue)

sans objet

8.1

Espèces ou agents pathogènes exotiques (non indigènes) envahissants

C

Moyen

Généralisée (71-100 %)

Modérée, ou déclin de 11-30 % de la pop.

Élevée (continue)

Le Phragmites australis subsp. australis et le Reynoutria japonica (renouée du Japon) sont les principales espèces envahissantes qui touchent le taxon. Ces espèces envahissantes ne sont pas arrêtées par l’activité des marées et sont abondantes dans les deux plus grandes sous-populations. Le Phragmites est une espèce envahissante particulièrement agressive, et ses effets dans un avenir rapproché pourraient être considérables.

8.2

Espèces ou agents pathogènes indigènes problématiques

sans objet

Négligeable

Négligeable (<1 %)

Négligeable, ou déclin de <1 % de la pop.

Élevée (continue)

Comme la plupart des végétaux, le taxon subit une certaine herbivorie et est l’hôte de nuisibles (pucerons), mais les effets ne semblent pas en hausse au point d’être notables. Des cerfs sont présents dans la plupart des sites, mais ils ne semblent pas cibler le taxon.

8.3

Matériel génétique introduit

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

Certaines sous-populations semblent comprendre de nombreux hybrides, mais on ne dispose pas de données permettant de déterminer si le taux d’hybridation est en hausse ou lié à l’activité humaine.

8.4

Espèces ou agents pathogènes problématiques d’origine inconnue

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

8.5

Maladies d’origine virale ou maladies à prions

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

8.6

Maladies de cause inconnue

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

9

Pollution

sans objet

Inconnu

Grande (31-70 %)

Inconnue

Élevée (continue)

sans objet

9.1

Eaux usées domestiques et urbaines

sans objet

Inconnu

Grande (31-70 %)

Inconnue

Élevée (continue)

Les résidences adjacentes à certains sites présentent des pelouses entretenues (= utilisation d’herbicides). Cette utilisation pourrait être problématique, mais les données sont insuffisantes pour que le niveau de menace puisse être inféré pour le moment. Cependant, ces zones résidentielles existent depuis un certain temps, et aucun effet important sur le taxon n’a été signalé. Des études supplémentaires sont nécessaires.

9.2

Effluents industriels et militaires

sans objet

Inconnu

Petite (1-10%)

Inconnue

Élevée (continue)

Aucune donnée ne permet d’estimer la gravité de cette menace. Il n’y a pas beaucoup de routes industrielles près de sous-populations.

9.3

Effluents agricoles et sylvicoles

sans objet

Inconnu

Grande (31-70 %)

Inconnue

Élevée (continue)

Presque tous les sites se trouvent près de la forêt, mais la gravité de la menace est inconnue et il n’y a pas de données à ce sujet.

9.4

Déchets solides et ordures

sans objet

Négligeable

Grande (31-70 %)

Négligeable, ou déclin de <1 % de la pop.

Élevée (continue)

Résidus verts, déversement de compost et déchets échoués provenant du Saint-Laurent. Ne semble pas avoir d’effet important sur l’espèce.

9.5

Polluants atmosphériques

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

9.6

Apports excessifs d’énergie

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

10

Phénomènes géologiques

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

10.1

Volcans

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

10.2

Tremblements de terre et tsunamis

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

10.3

Avalanches et glissements de terrain

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

11

Changements climatiques et phénomènes météorologiques violents

C

Moyen

Généralisée (71-100 %)

Modérée, ou déclin de 11-30 % de la pop.

Élevée (continue)

sans objet

11.1

Déplacement et altération de l’habitat

D

Faible

Généralisée (71-100 %)

Légère, ou déclin de 1‑10 % de la pop.

Élevée (continue)

L’érosion côtière a été observée dans l’habitat, réduisant la quantité d’espace disponible pour le taxon. L’érosion est graduelle et est causée par les tempêtes.

11.2

Sécheresses

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

11.3

Températures extrêmes

sans objet

Inconnu

Généralisée (71-100 %)

Inconnue

Élevée (continue)

L’espèce a besoin de températures basses pour que sa floraison soit induite (de même que la germination); le réchauffement pourrait donc causer une diminution du nombre d’individus. Il n’y a actuellement aucune donnée permettant d’inférer si les changements climatiques projetés dépasseront la tolérance thermique de l’espèce dans les 10 prochaines années.

11.4

Tempêtes et inondations

C

Moyen

Généralisée (71-100 %)

Modérée, ou déclin de 11-30 % de la pop.

Élevée (continue)

L’habitat subit une grave érosion durant les tempêtes, et la submersion des individus entraîne une hausse de leur mortalité.

11.5

Autres impacts

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

L’espèce attire de nombreux pollinisateurs généralistes; les effets des changements climatiques sur les pollinisateurs n’auront probablement pas d’incidence sur le taxon.

12

Autre

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

12.1

Autres menaces

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

La classification des menaces est fondée sur la version 3.2 du système unifié de classification des menaces de l’UICN-CMP.

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