Cisco de l’Alaska (Coregonus laurettae) : évaluation et rapport de situation du COSEPAC 2017

Titre officiel : COSEPAC Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur Cisco de l’Alaska (Coregonus laurettae) au Canada 2017

Comité sur la situation des espèces en peril au Canada (COSEPAC)
Préoccupante 2017

Matériel appartenant à des tierces parties

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Cisco de l’Alaska
Information sur le document

Les rapports de situation du COSEPAC sont des documents de travail servant à déterminer le statut des espèces sauvages que l’on croit en péril. On peut citer le présent rapport de la façon suivante :

COSEPAC. 2017. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le cisco de l’Alaska (Coregonus laurettae) et l’escargot-tigre à bandes de l'Ouest (Anguispira kochi occidentalis), au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. xiii + 27 p. (Registre public des espèces en péril).

Rapport(s) précédent(s) :

COSEPAC. 2004. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le cisco de l’Alaska (Coregonus laurettae) au Canada – Mise à jour. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. vii + 20 p. (http://www.registrelep.gc.ca/status/status_f.cfm).

Edge, Thomas A. 1990. COSEWIC status report on the Bering cisco (Coregonus laurettae) in Canada. Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada. Ottawa. 15 p.

Note de production : Le COSEPAC remercie Erik Szkokan-Emilson, Ph. D., et Pete Cott, Ph. D., d’avoir rédigé le rapport de situation sur le cisco de l’Alaska (Coregonus laurettae) au Canada, aux termes d’un marché conclu avec Environnement et Changement climatique Canada. La supervision et la révision du rapport ont été assurées par John Post, Ph. D., coprésident du Sous-comité de spécialistes des poissons d’eau douce du COSEPAC.

Pour obtenir des exemplaires supplémentaires, s’adresser au :

Secrétariat du COSEPAC
a/s Service canadien de la faune
Environnement et Changement climatique Canada
Ottawa (Ontario)
K1A 0H3

Tél. : 819-938-4125
Téléc. : 819-938-3984
Courriel : ec.cosepac-cosewic.ec@canada.ca
Site web : COSEPAC

Also available in English under the title COSEWIC Assessment and Status Report on the Bering Cisco (Coregonus laurettae) in Canada 2017

Illustration/photo de la couverture : Cisco de l’Alaska – Source : R. J. Brown, USFWS.

COSEPAC sommaire de l’évaluation

Sommaire de l’évaluation – novembre 2017

Nom commun : Cisco de l’Alaska

Nom scientifique : Coregonus laurettae

Statut : Espèce préoccupante

Justification de la désignation : Ce poisson anadrome migre annuellement dans les eaux de l’Alaska du fleuve Yukon pour se rendre dans le cours supérieur du même fleuve au Canada. L’abondance de l’espèce dans la portion canadienne du fleuve Yukon n’est pas connue, mais elle est faible comparativement à celle des sections du fleuve en Alaska. La principale menace qui pèse sur la population au Canada est la combinaison des activités de pêche dirigée et des prises accessoires, lesquelles sont toutefois mal quantifiées. Si la pêche n’est pas gérée efficacement, l’espèce pourrait devenir « menacée ».

Répartition : Yukon

Historique du statut : Espèce étudiée en avril 1990 et classée dans la catégorie « données insuffisantes ». Réexamen du statut : l’espèce a été désignée « préoccupante » en novembre 2004 et en novembre 2017.

COSEPAC résumé

Cisco de l’Alaska
Coregonus laurettae

Description et importance de l’espèce sauvage

Le cisco de l’Alaska (Coregonus laurettae) appartient à la sous-famille des Corégoninés de la famille des Salmonidés. Il partage des similitudes morphologiques avec les autres espèces de ciscos, dont le cisco arctique (Coregonus autumnalis) et le cisco sardinelle (Coregonus sardinella). Cependant, le corps du cisco de l’Alaska est plus allongé et moins comprimé latéralement, et ses nageoires pelviennes et pectorales sont pâles en comparaison de celles d’autres espèces de ciscos. La population canadienne de ciscos de l’Alaska se trouve à la limite orientale de l’aire de répartition de l’espèce en Amérique du Nord.

Répartition

Le cisco de l’Alaska est presque exclusivement confiné à l’Alaska; un nombre limité d’individus est observé au Yukon et dans les zones côtières de l’est de la Sibérie. L’espèce se trouve dans les eaux côtières saumâtres des mers de Beaufort, de Béring et des Tchouktches. Les migrations de fraye (montaisons) se limitent aux rivières Kuskokwim et Sustina et au fleuve Yukon. Le cisco de l’Alaska n’est pas commun au Canada; sa présence n’est connue que dans un tronçon de 145 km du fleuve Yukon, soit depuis la frontière entre l’Alaska et le Yukon jusqu’à Dawson, mais cette observation repose sur des données limitées.

Habitat

Les besoins en matière d’habitat du cisco de l’Alaska sont peu connus. La seule population canadienne répertoriée se trouve dans l’axe principal du fleuve Yukon, où des individus migrent probablement pour frayer. Le cisco de l’Alaska fraye probablement sur des lits de gravier et de sable en eaux vives comme d’autres espèces anadromes cooccurrentes de corégoninés. Aucune frayère n’a encore été localisée en eaux canadiennes; il est cependant présumé que l’espèce remonte le fleuve Yukon jusqu’au Canada pour frayer.

Biologie

Le cisco de l’Alaska atteint la maturité sexuelle entre 4 et 9 ans (les femelles l’atteignent à 5 ans en moyenne dans le fleuve Yukon); l’âge maximum connu s’élève à 13 ans. La longueur à la fourche des adultes ayant atteint la maturité sexuelle se situe entre 31 et 45 cm, les mâles se situant à la limite inférieure de cette plage. À l’automne, le cisco de l’Alaska migre des eaux côtières saumâtres vers les grands réseaux fluviaux. Peu de détails sur le comportement de fraye sont connus; les œufs éclosent au printemps, puis les larves dévalent pour s’alimenter et se développer en eaux côtières saumâtres. Elles demeurent dans cet habitat jusqu’à l’atteinte de la maturité sexuelle, après quoi les adultes remontent vers le cours d’eau douce natal pour frayer. L’espèce se nourrit principalement de petits poissons, de zooplancton, de crustacés et d’insectes aquatiques en eaux côtières saumâtres et dans les deltas. À ce que l’on sache, le cisco de l’Alaska ne se nourrit pas durant la montaison. L’espèce est relativement abondante dans le cours inférieur du fleuve Yukon et, à l’instar d’autres espèces de ciscos, constitue probablement une partie importante du réseau trophique de la mer de Béring.

Taille et tendances de la population

La taille de la population canadienne de ciscos de l’Alaska est inconnue, mais elle est probablement faible si l’on en juge par les prises accessoires historiques de moins de 100 ciscos par an. Les données sont insuffisantes pour dégager un changement de la taille de la population en eaux alaskiennes, et l’information sur la taille de la population en eaux canadiennes est encore plus limitée.

Menaces et facteurs limitatifs

Bien que l’information disponible sur le cisco de l’Alaska au Canada soit limitée, les menaces découlant de l’utilisation des ressources biologiques ainsi que des intrusions et perturbations humaines ont probablement diminué au cours de la dernière décennie.Les menaces posées par la production d’énergie et l’exploitation minière se manifestent principalement en eaux côtières et dans les affluents, et l’impact sur le cisco de l’Alaska est négligeable (car ces activités sont limitées à l’axe principal du fleuve Yukon). L’espèce n’a pratiquement pas d’interactions directes avec les humains au Canada en raison de sa répartition limitée dans une région isolée. Espèce anadrome limitée à l’Arctique, le cisco de l’Alaska serait vulnérable aux répercussions des changements climatiques et des phénomènes météorologiques violents mais, de nouveau, ces répercussions seront moins prononcées dans l’axe principal du fleuve; l’impact sur l’espèce n’est pas clair. Les effluents de la station d’épuration des eaux usées de Dawson constituent une source de pollution permanente, mais son impact devrait être négligeable étant donné qu’ils sont traités.

Protection, statuts et classements

Le COSEPAC a désigné la population canadienne du cisco de l’Alaska « espèce préoccupante » en 2004. Cette population se rencontre exclusivement dans des eaux publiques, et tout l’habitat du poisson dans ces eaux est assujetti aux dispositions de la Loi sur les pêches du gouvernement fédéral. Cette loi protège les pêches commerciale, récréative et autochtone. Bien que le cisco de l’Alaska ne soit pas la cible directe de ces pêches au Canada, les Premières Nations récoltent des mélanges de ciscos et de corégones, dont une partie pourrait être des ciscos de l’Alaska. Des espèces d’intérêt commercial, récréatif et autochtone dépendent du cisco de l’Alaska (en tant que proie) et de son habitat; par conséquent, ceux-ci peuvent profiter d’une protection en vertu de la Loi sur les pêches. Aucune mesure de rétablissement ciblant le cisco de l’Alaska n’a été prise.

NatureServe a attribué au cisco de l’Alaska la cote de conservation G4 (apparemment non en péril) à l’échelle mondiale; la cote N3 (vulnérable), aux États-Unis et au Canada; la cote S3 (vulnérable), en Alaska et au Yukon.

Résumé technique

Nom scientifique : Coregonus laurettae

Nom français : Cisco de l’Alaska

Nom anglais : Bering Cisco

Répartition au Canada (province/territoire/océan) : Territoire du Yukon

Données démographiques

Durée d’une génération (généralement, âge moyen des parents dans la population; indiquez si une méthode d’estimation de la durée d’une génération autre que celle qui est présentée dans les lignes directrices de l’UICN [2011] est utilisée).
4 à 9 ans (5 ans en moyenne pour les femelles dans le fleuve Yukon)
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre total d’individus matures?
Inconnu
Pourcentage estimé de déclin continu du nombre total d’individus matures sur [cinq ans ou deux générations].
Inconnu
Pourcentage [observé, estimé, inféré ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [dix dernières années ou trois dernières générations].
Inconnu
Pourcentage [prévu ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [dix prochaines années ou trois prochaines générations].
Inconnu
Pourcentage [observé, estimé, inféré ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours de toute période de [dix ans ou trois générations] commençant dans le passé et se terminant dans le futur.
Inconnu
Est-ce que les causes du déclin sont a) clairement réversibles et b) comprises et ont c) effectivement cessé?
a) sans objet
b) sans objet
c) sans objet
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre d’individus matures
Inconnu

Information sur la répartition

Superficie estimée de la zone d’occurrence :
1 216  km2
Indice de zone d’occupation (IZO) (Fournissez toujours une valeur établie à partir d’une grille à carrés de 2 km de côté :
Indice continu de 468  km2
Indice discret de12  km2
La population totale est-elle « gravement fragmentée », c.-à-d. que plus de 50 % de sa zone d’occupation totale se trouve dans des parcelles d’habitat qui sont a) plus petites que la superficie nécessaire au maintien d’une population viable et b) séparées d’autres parcelles d’habitat par une distance supérieure à la distance de dispersion maximale présumée pour l’espèce?
a. Non
b. Non
Nombre de « localités »* (utilisez une fourchette plausible pour refléter l’incertitude, le cas échéant) :
Un seul tronçon fluvial inféré d’après 3 sites de capture documentés
Au Canada, la présence du cisco de l’Alaska n’est connue qu’à une seule localité : un tronçon de 145 km du fleuve Yukon, depuis la frontière entre l’Alaska et le Yukon jusqu’à Dawson.
Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] de la zone d’occurrence?
Non
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de l’indice de zone d’occupation?
Non
Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] du nombre de sous-populations?
Non
Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] du nombre de localités*?
Non
Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] de [la superficie, l’étendue ou la qualité] de l’habitat?
Non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de sous-populations?
Inconnu
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de localités*?
Inconnu
Y a-t-il des fluctuations extrêmes de la zone d’occurrence?
Inconnu
Y a-t-il des fluctuations extrêmes de l’indice de zone d’occupation?
Inconnu

* (Voir « Définitions et abréviations » sur le site Web du COSEPAC et IUCN 2010 (en anglais seulement) pour obtenir des précisions sur ce terme.)

Nombre d’individus matures dans chaque sous-population

Sous-populations (utilisez une fourchette plausible) : Inconnu

Nombre d’individus matures : Inconnu, mais probablement faible, tel qu’il est inféré d’après les faibles prises en eaux canadiennes.

Analyse quantitative

La probabilité de disparition de l’espèce à l’état sauvage est d’au moins [20 % sur 20 ans ou 5 générations, ou 10 % sur 100 ans] : Inconnu

Menaces (directes, de l’impact le plus élevé à l’impact le plus faible, selon le calculateur des menaces de l’UICN)

Un calculateur des menaces a‑t‑il été rempli pour l’espèce? Oui, le 17 janvier 2017

Impact global : Moyen-faible

Utilisation des ressources biologiques/intrusions et perturbations humaines (principalement en raison des prises accessoires) : Moyen-faible

Immigration de source externe (immigration de l’extérieur du Canada)

Situation des populations de l’extérieur les plus susceptibles de fournir des individus immigrants au Canada
NatureServe a attribué au cisco de l’Alaska la cote de conservation G4 (apparemment non en péril) à l’échelle mondiale; la cote N3 (vulnérable); aux États-Unis et au Canada; la cote S3 (vulnérable), en Alaska et au Yukon.
Une immigration a-t-elle été constatée ou est-elle possible?
Oui
Des individus immigrants seraient-ils adaptés pour survivre au Canada?
Oui
Y a-t-il suffisamment d’habitat disponible au Canada pour les individus immigrants?
Inconnu. Il convient cependant de noter que les individus observés au Canada migrent de l’Alaska.
Les conditions se détériorent-elles au Canada?+
Non
Les conditions de la population source se détériorent-elles?+
Non
La population canadienne est-elle considérée comme un puits?+
Non
La possibilité d’une immigration depuis des populations externes existe-t-elle?
Oui

+ Voir le tableau 3 (Lignes directrices pour la modification de l'évaluation de la situation d'après une immigration de source externe)

Nature délicate de l’information sur l’espèce

L’information concernant l’espèce est‑elle de nature délicate? Non

Historique du statut

Historique du statut selon le COSEPAC : Espèce étudiée en avril 1990 et classée dans la catégorie « données insuffisantes ».

Réexamen du statut : l’espèce a été désignée « préoccupante » en novembre 2004 et en novembre 2017.

Statut et justification de la désignation :

Statut recommandé : Espèce préoccupante

Code alphanumérique : s. o.

Justification de la désignation : Ce poisson anadrome migre annuellement dans les eaux de l’Alaska du fleuve Yukon pour se rendre dans le cours supérieur du même fleuve au Canada. L’abondance de l’espèce dans la portion canadienne du fleuve Yukon n’est pas connue, mais elle est faible comparativement à celle des sections du fleuve en Alaska. La principale menace qui pèse sur la population au Canada est la combinaison des activités de pêche dirigée et des prises accessoires, lesquelles sont toutefois mal quantifiées. Si la pêche n’est pas gérée efficacement, l’espèce pourrait devenir « menacée ».

Applicabilité des critères :

Criterion A (déclin du nombre total d’individus matures) : s. o.

Criterion B (petite aire de répartition, et déclin ou fluctuation) : Bien que la zone d’occurrence et l’IZO soient petits et que seule une localité existe, rien n’indique un déclin ou des fluctuations extrêmes. Par conséquent, aucun sous-critère n’est satisfait.

Criterion C (nombre d’individus matures peu élevé et en déclin) : s. o.

Criterion D (très petite population totale ou répartition restreinte) : s. o.

Criterion E (analyse quantitative) : s. o.

Préface

La population canadienne de ciscos de l’Alaska (Coregonus laurettae) est confinée à l’axe principal du fleuve Yukon, en aval de Dawson, au Yukon. À l’échelle mondiale, le cisco de l’Alaska vit exclusivement dans les eaux côtières et les cours d’eau de l’Alaska, des observations limitées ayant été effectuées sur la côte est de la Sibérie. Il est abondant dans les eaux côtières saumâtres de la mer de Béring, où il semble constituer un élément important du réseau trophique côtier. Le cisco de l’Alaska n’est pas abondant au Canada. On ignore où la population canadienne fraye, mais l’hypothèse veut que celle-ci soit constituée d’individus anadromes occupant la limite la plus éloignée de l’aire de migration de l’espèce, ce qui justifie une considération spéciale.

Aucune nouvelle donnée sur les prises de ciscos de l’Alaska prélevées dans la population canadienne n’a été recueillie depuis la publication du rapport de 2004 parce que Pêches et Océans Canada (MPO) a cessé d’exploiter les tourniquets conçus pour capturer et dénombrer les saumons du Pacifique à la frontière canado-américaine en 2012. Les tourniquets permettaient de dénombrer les prises accessoires de ciscos de l’Alaska, mais ils ont été remplacés par la technologie du sonar, qui ne permet pas de distinguer les espèces de ciscos qui remontent le fleuve, notamment le cisco sardinelle (Coregonus sardinella). La vidéosurveillance aux tourniquets installés en Alaska, en aval de la frontière internationale, relève cependant des prises stables ou possiblement à la hausse de ciscos de l’Alaska depuis 2001. L’espèce continue d’être celle la plus souvent observée dans ces tourniquets, ce qui laisse supposer une stabilité de la population qui migre vers les eaux canadiennes.

L’utilisation des ressources biologiques ainsi que les intrusions et perturbations humaines constituent les principales menaces pour le cisco de l’Alaska. L’espèce est notamment devenue la cible d’une pêche commerciale dans le cours inférieur du fleuve Yukon en Alaska depuis la publication du rapport de 2004. Cette pêche pourrait nuire à la population canadienne lors de la montaison dans ce cours d’eau en direction des eaux canadiennes. Rien n’indique que la population canadienne soit touchée, mais les effets de quotas plus élevés sont inconnus. Il est probable que la pêche se poursuivra dans un avenir prévisible. Il existe toujours un potentiel de capture accidentelle de ciscos de l’Alaska dans les filets maillants commerciaux destinés à la capture de saumons du Pacifique [principalement le saumon kéta (Oncorhynchus keta) et le saumon quinnat (O. tshawytscha)]; cependant, le maillage utilisé est plus grand que celui ciblant les poissons de la taille du cisco de l’Alaska. En outre, la pêche aux saumons dans la partie canadienne du fleuve Yukon décline au fil du temps. Il est probable aussi que le cisco de l’Alaska est accidentellement capturé dans le cadre de pêche de subsistance visant d’autres salmonidés pratiquée par des Premières Nations.

Il n’existe pas d’autres menaces directes importantes pour le cisco de l’Alaska en eaux canadiennes. L’aménagement hydroélectrique a déjà été un sujet de préoccupation, mais il n’y a actuellement aucune raison de supposer qu’il constitue une menace. La production d’énergie et l’exploitation minière, qui ont principalement lieu en eaux côtières et dans les affluents, ont un impact négligeable sur le cisco de l’Alaska puisqu’elles sont confinées à l’axe principal du fleuve Yukon. Le cisco de l’Alaska est un poisson arctique/subarctique et, à ce titre, serait vulnérable aux répercussions des changements climatiques et des phénomènes météorologiques violents, mais, de nouveau, ces répercussions seront moins prononcées dans l’axe principal; l’impact sur le cisco de l’Alaska n’est pas clair.

Historique du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d’une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale-provinciale sur la faune. Le Comité a été créé pour satisfaire au besoin d’une classification nationale des espèces sauvages en péril qui soit unique et officielle et qui repose sur un fondement scientifique solide. En 1978, le COSEPAC (alors appelé Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) promulguée le 5 juin 2003, le COSEPAC est un comité consultatif qui doit faire en sorte que les espèces continuent d’être évaluées selon un processus scientifique rigoureux et indépendant.

Mandat du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) évalue la situation, au niveau national, des espèces, des sous-espèces, des variétés ou d’autres unités désignables qui sont considérées comme étant en péril au Canada. Les désignations peuvent être attribuées aux espèces indigènes comprises dans les groupes taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons, arthropodes, mollusques, plantes vasculaires, mousses et lichens.

Composition du COSEPAC

Le COSEPAC est composé de membres de chacun des organismes responsables des espèces sauvages des gouvernements provinciaux et territoriaux, de quatre organismes fédéraux (le Service canadien de la faune, l’Agence Parcs Canada, le ministère des Pêches et des Océans et le Partenariat fédéral d’information sur la biodiversité, lequel est présidé par le Musée canadien de la nature), de trois membres scientifiques non gouvernementaux et des coprésidents des sous-comités de spécialistes des espèces et du sous-comité des connaissances traditionnelles autochtones. Le Comité se réunit au moins une fois par année pour étudier les rapports de situation des espèces candidates.

Définitions (2017)

Espèce sauvage
Espèce, sous-espèce, variété ou population géographiquement ou génétiquement distincte d’animal, de plante ou d’un autre organisme d’origine sauvage (sauf une bactérie ou un virus) qui est soit indigène du Canada ou qui s’est propagée au Canada sans intervention humaine et y est présente depuis au moins cinquante ans.
Disparue (D)
Espèce sauvage qui n’existe plus.
Disparue du pays (DP)
Espèce sauvage qui n’existe plus à l’état sauvage au Canada, mais qui est présente ailleurs.
En voie de disparition (VD)
(Remarque : Appelée « espèce disparue du Canada » jusqu’en 2003.)
Espèce sauvage exposée à une disparition de la planète ou à une disparition du pays imminente.
Menacée (M)
Espèce sauvage susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitants ne sont pas renversés.
Préoccupante (P)
(Remarque : Appelée « espèce en danger de disparition » jusqu’en 2000.)
Espèce sauvage qui peut devenir une espèce menacée ou en voie de disparition en raison de l'effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces reconnues qui pèsent sur elle.
Non en péril (NEP)
(Remarque : Appelée « espèce rare » jusqu’en 1990, puis « espèce vulnérable » de 1990 à 1999.)
Espèce sauvage qui a été évaluée et jugée comme ne risquant pas de disparaître étant donné les circonstances actuelles.
Données insuffisantes (DI)
(Remarque :Autrefois « aucune catégorie » ou « aucune désignation nécessaire ».)
Une catégorie qui s’applique lorsque l’information disponible est insuffisante (a) pour déterminer l’admissibilité d’une espèce à l’évaluation ou (b) pour permettre une évaluation du risque de disparition de l’espèce.

Remarque : Catégorie « DSIDD » (données insuffisantes pour donner une désignation) jusqu’en 1994, puis « indéterminé » de 1994 à 1999. Définition de la catégorie (DI) révisée en 2006.

Le Service canadien de la faune d’Environnement et Changement climatique Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du COSEPAC.

Description et importance de l’espèce sauvage

Nom et classification

Règne : Animal

Embranchement : Chordés

Classe : Actinoptérygiens

Ordre : Salmoniformes

Famille : Salmonidés

Sous-famille : Corégoninés

Genre et espèce : Coregonus laurettae (Bean 1882)

Nom commun français : cisco de l’Alaska

Nom commun anglais : Bering Cisco

Tuchtone du Nord : sunkay

Han : ik-canoo

Autres noms anglais : lauretta, herring, lake herring, tulibee, sharp nose

Description morphologique

Le cisco de l’Alaska (Coregonus laurettae) fait partie de la sous-famille des Corégoninés. Il partage des similitudes morphologiques avec les autres espèces de ciscos, notamment le cisco arctique (C. autumnalis) et le cisco sardinelle (C. sardinella). Le corps (figures 1 et 2) est plus allongé et moins comprimé latéralement que celui d’autres espèces de ciscos. La bouche est terminale et, au contraire du cisco arctique, porte de petites dents sur le prémaxillaire et à l’extrémité antérieure de la mâchoire inférieure (Politov et al., 2004). Le corps du cisco de l’Alaska atteint sa hauteur maximale devant la nageoire dorsale, longue et falciforme, qui porte de 11 à 13 rayons (Morrow, 1980). Les nageoires pelviennes portent un procès axillaire distinct, commun chez les espèces de ciscos. La coloration des adultes varie de brunâtre à vert sur le dos, puis devient progressivement argenté sur les flancs et le ventre (McPhail et Lindsay, 1970). Les nageoires dorsale et caudale sont foncées, parfois mouchetées (Morrow, 1980; Mecklenburg et al., 2002). Les nageoires pectorales, pelviennes et anale blanc immaculé permettent de distinguer le cisco de l’Alaska du cisco sardinelle, et le nombre moins élevé de branchicténies (18 à 25) sur la partie inférieure du premier arc branchial le différencie du cisco arctique (Morrow, 1980). Les écailles sont grandes et cycloïdes (McPhail et Lindsay, 1970). La longueur moyenne à la fourche des individus en migration prélevés dans le fleuve Yukon près de Fort Yukon entre 1998 et 2001 s’élevait à 37 cm (entre 31 et 45 cm à la maturité sexuelle), et leur poids moyen était d’environ 600 g. Les mâles prélevés dans le cadre d’un autre relevé étaient légèrement plus petits en moyenne que les femelles (34 cm comparativement à 38 cm) (Brown et al., 2012a). Autrement, l’espèce présente un dimorphisme sexuel très peu marqué (McPhail et Lindsay, 1970). Peu de choses sont connues au sujet de la morpologie des premiers stades du cycle vital.

Figure 1. Cisco de l’Alaska (Coregonus laurettae) femelle gravide. Source : R. J. Brown, USFWS.
Description longue

Photographie d’une femelle gravide de cisco de l’Alaska, en vue latérale, montrant son abdomen distendu. Une échelle au bas de la photo indique une longueur à la fourche d’environ 39 centimètres.

Figure 2. Cisco de l’Alaska (Coregonus laurettae) mâle. Source : R. J. Brown, USFWS.
Description longue

Photographie d’un cisco de l’Alaska mâle. Une échelle au bas de la photo indique une longueur à la fourche d’environ 36 centimètres.

La question à savoir si le cisco de l’Alaska est suffisamment différent génétiquement du cisco arctique pour être considéré comme une espèce distincte sur le plan taxinomique a fait l’objet d’un débat. Des études phylogénétiques de la variation de l’ADNmt semblent indiquer une importante divergence génétique (Politov et al., 2004), mais de récentes techniques de codage à barres ont permis d’inférer une divergence de séquences moyenne inférieure à 0,5 %, ce qui appuie l’existence d’une relation très étroite entre ces espèces (Schlei et al., 2008). Il existe aussi des preuves d’hybridation entre le cisco arctique et le cisco de l’Alaska (Bickham et al., 1997). Russ (2015) a relevé une importante divergence génétique entre les populations reproductrices du fleuve Yukon, de la rivière Kuskokwim et de la rivière Susitna, ce qui porte à croire que chaque cours d’eau abrite un stock distinct de ciscos de l’Alaska. La majorité des ciscos de l’Alaska pris dans le cadre de la pêche commerciale alaskienne visant l’espèce provient de la population du fleuve Yukon, qui est probablement le même stock qui migre vers les eaux canadiennes (l’emplacement des cours d’eau de fraye et de la pêche commerciale est illustré à la figure 3).

Figure 3. Carte des aires de fraye du cisco de l’Alaska (hachuré), des sites d’échantillonnage aux fins d’analyse génétique (triangles blancs), de la pêche commerciale (cercle quadrillé) et du courant côtier de l’Alaska coulant vers le nord (flèche tiretée). Tirée de Padilla et al. (2015), utilisation autorisée.

Unités désignables

Aux fins de la présente évaluation, la population canadienne est considérée comme une seule unité désignable puisqu’elle se trouve dans une seule zone biogéographique nationale d’eau douce et qu’elle ne présente aucun signe de structure.

Importance de l’espèce

L’occurrence du cisco de l’Alaska au Canada justifie une considération spéciale parce que les individus forment une population reproductrice atteignant l’extrême limite de l’aire de migration de cette espèce anadrome en eau douce (COSEWIC, 2004). La dominance du cisco de l’Alaska dans les remontes du cours inférieur du fleuve Yukon donne à penser qu’il est abondant et constitue un élément important du réseau trophique de la mer de Béring (COSEWIC, 2004). Le cisco de l’Alaska ne fait pas l’objet d’une pêche ciblée au Canada mais, tout comme d’autres salmonidés, il fait partie des prises accessoires des pêches de subsistance de Premières Nations (COSEWIC, 2004).

Répartition

Aire de répartition mondiale

L’aire de répartition géographique du cisco de l’Alaska est presque entièrement confinée à l’Alaska, quoique l’espèce ait été signalée dans le fleuve Yukon au Canada et les régions côtières de l’est de la Sibérie (figure 3). En Amérique du Nord, l’espèce est présente dans les régions côtières des mers de Beaufort, de Béring et des Tchouktches, ainsi que dans les grands cours d’eau qui s’y déversent. Dans les eaux côtières de la partie nord de la mer de Beaufort, elle a été signalée de Port Barrow vers l’est jusqu’à la pointe Oliktok, près de la rivière Colville (Bickham et al., 1997; Mecklenburg et al., 2002; COSEWIC, 2004). Dans les eaux côtières au sud, le cisco de l’Alaska a été observé dans la mer de Béring et le golfe d’Alaska. Il a été signalé dans les eaux côtières saumâtres du détroit de Kotzebue, de la baie Norton et du refuge faunique national du delta du Yukon ainsi que le long de la côte de la baie de Bristol, près du secteur de la réserve faunique nationale Togiak, et dans l’inlet Cook, dans le secteur du delta de la rivière Kenai (COSEWIC, 2004). Toutefois, les migrations de fraye (montaisons) semblent limitées aux rivières Kuskokwim et Sustina et au fleuve Yukon (Padilla, 2015). On croit que le cisco de l’Alaska a survécu à la dernière glaciation dans le refuge de Béring et qu’il n’a pas étendu notablement son aire de répartition après celle-ci (McPhail et Lindsey, 1970). Chereshnev (1984) a fait les premières observations du cisco de l’Alaska à l’extérieur de l’Amérique du Nord, et il s’agissait de spécimens capturés à l’embouchure de la rivière Chegitun, dans la presqu’île de Tchoukotka, en Sibérie. Cependant, ces individus étaient probablement des individus errants provenant de l’Alaska puisqu’aucune population reproductrice n’a été découverte (Padilla et al., 2015; NatureServe, 2016).

Aire de répartition canadienne

L’aire de répartition canadienne du cisco de l’Alaska se limite à l’axe principal du fleuve Yukon (figure 4). La présence de l’espèce dans les eaux canadiennes du fleuve a été confirmée en 1977 près de Dawson, à 145 km en amont de la frontière entre l’Alaska et le Yukon (de Graaf, 1981). Des captures sporadiques (normalement moins de 100 individus par année) ont eu lieu par la suite dans des tourniquets utilisés pour la surveillance des saumons du Pacifique juste en amont de la frontière canado-américaine (COSEWIC, 2004), plus précisément à « White Rock » (64,632623°-140,879730°) et à « Sheep Rock » (64,619578°-140,760903°) (S. Gotch, MPO, comm. pers.). La limite amont du cisco de l’Alaska dans le fleuve Yukon est inconnue, mais d’importantes frayères ont été localisées en aval de la frontière canado-américaine (Brown et al., 2012b; voir la figure 3). Il est concevable que le cisco de l’Alaska migre également dans la partie canadienne du cours supérieur de la rivière Porcupine, un important affluent du bassin versant du Yukon, et le long du versant nord du Yukon, dans la mer de Béring (comme le fait le cisco arctique étroitement apparenté) mais, jusqu’à maintenant, le cisco de l’Alaska n’a été trouvé que dans l’axe principal du fleuve Yukon (Brown et al., 2007). Cette aire de répartition chevauche celle du cisco sardinelle (Coregonus sardinella), du cisco arctique (Coregonus autumnalis) et d’autres corégones qui peuvent être difficiles à différencier morphologiquement du cisco de l’Alaska.

Figure 4. Aire de répartition du cisco de l’Alaska (Coregonus laurettae) au Canada.

Zone d’occurrence et zone d’occupation

La superficie de la zone d’occurrence du cisco de l’Alaska s’élève à 1 216  km2 selon la méthode du plus petit polygone convexe autour des deux observations de cette espèce au Canada. L’indice de zone d’occupation (IZO) a été calculé pour 3 carrés (de 2 km de côté), d’où un IZO discret de 12  km2, et 110 carrés, d’où un IZO continu de 468  km2, avec le tronçon du fleuve Yukon reliant ces deux points pris en considération. Aucune nouvelle mention du cisco de l’Alaska au Canada n’a été signalée depuis la publication du rapport de 2004.

Activités de recherche

Aucun relevé ciblant le cisco de l’Alaska n’est effectué au Canada, sauf dans le cadre du Programme de surveillance du littoral de Pêches et Océans Canada (MPO) brièvement décrit ci-dessous, et la plupart des données proviennent historiquement de la surveillance des remontes de saumons du Pacifique à la frontière canado-américaine. Le MPO utilisait des tourniquets et des filets maillants dérivants à la frontière dans le cadre de l’évaluation annuelle menée entre les années 1970 et 2004, lorsque la transition à l’utilisation du sonar DIDSON a débuté (S. Gotch, MPO, comm. pers.). Cette technique de surveillance ne permet pas de différencier le cisco de l’Alaska d’autres poissons de petite taille; par conséquent, les observations du cisco de l’Alaska en eaux canadiennes sont maintenant rares. Le cisco de l’Alaska n’est pas habituellement capturé dans le cadre de la pêche commerciale aux saumons menée dans la partie canadienne du fleuve Yukon, mais cela serait dû à l’utilisation de filets à grandes mailles pour cibler les saumons du Pacifique (S. Gotch, MPO, comm. pers.). Comme la saison de pêche au saumon débute tôt, elle ne coïncide pas à la période de migration du cisco de l’Alaska (Oliver Barker, Environnement Yukon, comm. pers.).

Des pièges rotatifs ont été installés près de Dawson en 2002 pour intercepter les poissons juvéniles en dévalaison, et 379 juvéniles que l’on présumait être des ciscos de l’Alaska ont été capturés en 2004 (COSEWIC, 2004), ce qui donne à penser que l’espèce se reproduit en eaux canadiennes. Cependant, il est difficile d’identifier l’espèce à laquelle appartiennent les juvéniles, et ces observations n’ont pas été confirmées par des analyses génétiques. Des données fiables sur les prises sont rares en raison de la difficulté que pose l’identification des ciscos juvéniles, ce qui mène souvent les chercheurs à tous les regrouper dans la catégorie de « corégoninés non identifiés » en l’absence de données sur les biomarqueurs moléculaires (p. ex. Bradford et al., 2008).

Pendant environ deux décennies, le MPO a mené un programme de surveillance des poissons le long du littoral de la mer de Beaufort, dans l’ouest de l’Arctique canadien. Des filets maillants et des filets-pièges ont été mouillés le long du versant nord du Yukon vers l’est, jusqu’au delta du Mackenzie, pour tenter de capturer tout poisson qui pouvait s’y trouver. Le programme avait pour mandat d’identifier les poissons, comme le cisco de l’Alaska, dont la présence dans l’ouest de l’Arctique canadien n’avait pas été confirmée. Des dizaines de milliers de poissons ont été prélevés et identifiés mais, à la fin de la dernière année du projet (2008), aucun cisco de l’Alaska n’avait été capturé. Plusieurs projets communautaires de surveillance du littoral ont également été menés dans la région désignée des Inuvialuit depuis 2010 mais, une fois de plus, aucun cisco de l’Alaska n’a été capturé. Compte tenu des prises nulles de ciscos de l’Alaska malgré les vastes programmes d’échantillonnage, le MPO a conclu que l’espèce n’était pas présente dans les eaux côtières canadiennes (J. Reist, MPO, comm. pers.).

La Direction de la faune et du poisson d’Environnement Yukon mène des relevés dans les réseaux d’eau douce du Yukon situés à l’extérieur des voies de migration des saumons du Pacifique. Jusqu’à maintenant, aucun cisco de l’Alaska n’a été prélevé dans les lacs et cours d’eau recensés par le gouvernement territorial. Toutefois, Environnement Yukon n’effectue pas d’échantillonnages aux endroits de l’axe principal du fleuve Yukon susceptibles d’abriter l’espèce (Oliver Barker, Environnement Yukon, comm. pers.). De même, le cisco de l’Alaska n’a jamais été signalé dans le réseau de la rivière Porcupine. Bien qu’il n’ait pas été ciblé dans cette rivière, une étude sur la dévalaison des saumons juvéniles menée en 2006 près d’Old Crow a porté une attention particulière à l’identification de ciscos de l’Alaska parmi les nombreux spécimens de ciscos prélevés. Ces derniers ont tous été identifiés sur le terrain comme étant des ciscos sardinelles, et l’identification a été confirmée au moyen de photos (Isaac Anderton, par l’intermédiaire de William Josie, gouvernement des Gwitchin Vuntut, comm. pers.).

Sauf quelques prises accessoires réalisées dans le cadre de relevés des ressources halieutiques et quelques prises accidentelles par des Premières Nations, la probabilité d’interaction entre des humains et des ciscos de l’Alaska dans les eaux canadiennes est faible en raison de la nature des activités de pêche et des types d’engins utilisés. En outre, il est difficile de distinguer le cisco de l’Alaska des autres ciscos et des corégones au stade juvénile (S. Gotch, MPO, comm. pers).

Habitat

Besoins en matière d’habitat

Peu de détails sont disponibles au sujet des besoins précis en matière d’habitat du cisco de l’Alaska. Il a été établi que l’espèce est anadrome; elle quitte les eaux côtières ou estuariennes saumâtres en été, remonte les cours d’eau et fraye à l’automne, puis elle retourne dans les eaux côtières saumâtres. Avant d’atteindre la maturité, le cisco de l’Alaska passe la majeure partie de son temps dans les zones côtières, les deltas et les estuaires, où il se développe, s’alimente et hiverne sous la glace (McPhail et Lindsey, 1970), comme l’ont confirmé des analyses microchimiques d’otolithes (Brown et al., 2007).

Tendances en matière d’habitat

Aucune modification importante de l’habitat du cisco de l’Alaska dans son aire de répartition canadienne, qui s’étend de l’axe principal du fleuve Yukon entre la frontière avec l’Alaska et Dawson, n’a été signalée. Aucun projet de développement d’envergure qui perturberait ou modifierait l’habitat le long de ce tronçon fluvial n’a été proposé. De plus, un catamaran à haute vitesse, le Yukon Queen II, a cessé ses opérations à la fin de 2011, ce qui a réduit le trafic maritime et la perturbation du littoral entraînée par le sillage du bateau. Il convient de souligner que l’emplacement des frayères au Canada est inconnu, ce qui fait que l’évaluation des tendances en matière d’habitat, autrement qu’à titre de voie de migration, n’est que conjecture.

Biologie

Cycle vital, paramètres démographiques et reproduction

Le cisco de l’Alaska atteint la maturité sexuelle entre l’âge de 4 à 9 ans; les femelles l’atteignent à un âge moyen de 5 ans dans le fleuve Yukon, après quoi elles retournent vers leur rivière natale pour y frayer en automne. L’espèce se reproduirait une fois par an une fois maturité atteinte (Brown et al., 2012a). Les individus sexuellement matures ont une longueur à la fourche variant entre 31 et 45 cm (COSEWIC, 2004). Les observations sous-entendent une ponte par expulsion de gamètes (broadcast spawning) sur des lits de gravier et de sable en eaux vives, comme dans le cas d’autres espèces de corégonidés (McPhail et Lindsay, 1970; Brown et al., 2012a). Les femelles pondent entre 20 210 et 34 166 œufs, puis les abandonnent rapidement pour retourner en eaux côtières saumâtres (Dillinger, 1989). Les œufs éclosent en avril et en mai, et les larves débutent leur cycle vital par une migration vers l’aval (dévalaison) sur des distances de plus de 2 000 km dans certains cas (Brown et al., 2007). Les juvéniles sont absents des milieux d’eau douce au-delà de l’embouchure des cours d’eau, et ils semblent entièrement anadromes (Brown et al., 2007; COSEWIC, 2012). Le cisco de l’Alaska le plus âgé qui ait été signalé avait 13 ans (Brown et al., 2012b).

Physiologie et adaptabilité

On en sait très peu sur les préférences physiologiques et l’adaptabilité du cisco de l’Alaska, mais le cisco arctique étroitement apparenté préfère les eaux côtières saumâtres (salinité de prédilection entre 27 et 31‰) et évite les milieux marins les plus froids à haute salinité (Alt, 1973; Griffiths et al., 1992; Fechhelm et al., 1993). Il est donc raisonnable de croire que le cisco de l’Alaska a des besoins semblables.

Déplacements et dispersion

La montaison en eau douce débute aussi tôt que la mi-juin, et la fraye a lieu du début au milieu d’octobre (Brown et al., 2012a). Les données sur les prises réalisées dans des tourniquets installés en Alaska, à 1 200 km en amont de la mer de Béring, ont révélé deux pics de migration distincts. Le premier pic, à la fin juin, est suivi d’un second pic, qui commence à la fin août/au début septembre. Ce dernier pic coïncide avec des déplacements migratoires plus étendus et pourrait concerner la partie de la population qui gagne les eaux canadiennes, les observations dans ces eaux ayant lieu plus tard dans la saison (COSEWIC, 2004). Le cisco de l’Alaska a été capturé à l’occasion dans des tourniquets installés dans la partie canadienne du fleuve Yukon près de la frontière canado-alaskienne aux fins de surveillance des saumons du Pacifique. La prévalence d’individus migrateurs aussi loin en amont a varié d’une année à l’autre; leur nombre s’élevait habituellement à moins de 100 individus chaque année. Il est présumé que ces observations en eaux canadiennes représentaient des remontes, car elles ont toujours été faites de septembre à la mi-octobre (COSEWIC, 2004). Cependant, jusqu’à maintenant, aucune frayère n’a été localisée dans l’aire de répartition canadienne du cisco de l’Alaska.

Interactions interspécifiques

Le cisco de l’Alaska a une bouche terminale adaptée à la capture de proies nageuses; il se nourrit principalement de petits poissons, de zooplancton, de crustacés et d’insectes aquatiques (Brown et al., 2012a). Runfola (2011) a examiné le contenu stomacal de 65 ciscos de l’Alaska provenant du delta du Yukon et constaté que l’épinoche à neuf épines (Pungitius pungitius) et l’épinoche à trois épines (Gasterosteus aculeatus) étaient des proies communes. McPhail et Lindsay (1970) ont identifié les amphipodes comme étant un élément important du régime alimentaire du cisco de l’Alaska, et Alt (1973) a signalé la présence de petits chabots (Cottus sp.) parmi les proies. Le cisco de l’Alaska s’alimente principalement dans les eaux côtières et les deltas productifs et riches en aliments (Lee et al., 1980; Morrow, 1980). Il ne semble pas s’alimenter durant la montaison dans le fleuve Yukon, mais ce point n’est pas définitif.

Le cisco de l’Alaska constitue probablement une importante source de nourriture pour les poissons, les oiseaux et les mammifères piscivores. Au stade juvénile, il serait particulièrement vulnérable à la prédation dans les aires d’hivernage côtières. Le cisco de l’Alaska est considéré comme abondant dans le cours inférieur du fleuve Yukon, et il constitue probablement une partie importante du réseau trophique de la mer de Béring (COSEWIC, 2004).

Taille et tendances de la population

Activités et méthodes d’échantillonnage

Aucun échantillonnage ciblé du cisco de l’Alaska n’a été réalisé en eaux canadiennes, mais des spécimens ont été capturés dans des tourniquets et des filets maillants ciblant d’autres espèces. En Alaska, la vidéosurveillance a permis d’identifier des individus de l’espèce (Brown et al., 2012a). Dans la partie canadienne du fleuve Yukon, la plupart des pêcheurs utilisent des filets à mailles de 6 à 7,5 po (15,2 à 19 cm) pour cibler les saumons du Pacifique. Ce maillage est trop grand pour capturer régulièrement des poissons de la taille du cisco de l’Alaska (S. Gotch, MPO, comm. pers.).

En 2002, des pièges rotatifs ont été installés dans le fleuve Yukon près de Dawson pour recueillir des poissons juvéniles pendant leurs déplacements vers l’aval. Grâce à ces engins, plusieurs centaines de ciscos juvéniles ont été capturés, dont une partie était peut-être des ciscos de l’Alaska, mais l’identification des juvéniles au rang de l’espèce est difficile (COSEWIC, 2004).

Dans le cadre d’une étude du réseau de la rivière Porcupine réalisée en 2006, les responsables ont tenté d’identifier des ciscos de l’Alaska parmi les prises de ciscos, mais aucun individu n’a été trouvé. L’étude ciblait les saumons juvéniles en dévalaison près d’Old Crow au moyen de sennes de plage, et plusieurs ciscos ont été capturés près de la pointe Crow. Tous les spécimens ont été identifiés comme étant des ciscos sardinelles (Isaac Anderton, par l’intermédiaire de William Josie, gouvernement Gwitchin Vuntut, comm. pers.).

Pendant plus de deux décennies, le MPO a piloté un programme de surveillance des poissons du littoral de la mer de Béring, dans la région désignée des Inuvialuit, au moyen de filets-pièges, de sennes de plage et de filets maillants conçus pour capturer des poissons de petite taille, mais aucun cisco de l’Alaska n’a été détecté. À la fin du programme, en 2008, les programmes de surveillance côtière pilotés par les Inuvialuits ont adopté ces méthodes de surveillance (J. Reist, MPO, comm. pers.).

Connaissances traditionnelles autochtones

Les connaissances traditionnelles autochtones (CTA) révèlent que l’espèce est connue des aînés de Dawson et que sa présence est historique (COSEWIC, 2004). Il n’existe cependant aucune telle connaissance de la présence de l’espèce dans la partie canadienne de la rivière Porcupine (Isaac Anderton, par l’intermédiaire de William Josie, gouvernement Gwitchin Vuntut, comm. pers.) ou le long du littoral de la mer de Beaufort dans la région désignée des Inuvialuit (Kristen Hynes, Fisheries Joint Management Committee, comm. pers.). À certains endroits, les aînés disent que l’abondance du cisco est à la baisse et que la texture de la chair a beaucoup changé. Ils croient aussi que la présence accrue de parasites dans la chair est attribuable au réchauffement du climat (Norma Kassie, Arctic Institute of Community-Based Research, comm. pers., par l’intermédiaire de Jason Harquail, Sous-comité des CTA du COSEPAC). Dans les villages alaskiens situés le long du cours inférieur du fleuve Yukon, le cisco de l’Alaska est suffisamment abondant pour être ciblé comme source d’aliments de subsistance. Par exemple, les pêcheurs yupiks récoltent de 50 à 100 livres (22,7 à 45,4 kg) de ciscos de l’Alaska (appelé imarpinraq) par jour dans le delta du fleuve Yukon en automne, lorsque l’espèce est en dévalaison, et au printemps, lorsqu’elle est en montaison (Runfola, 2011).

Abondance

Aucune tentative d’évaluation ciblée de l’abondance du cisco de l’Alaska au Canada n’a été faite. Lors des pics migratoires, jusqu’à 200 ciscos de l’Alaska sont dénombrés par jour dans les tourniquets installés en Alaska (COSEWIC, 2004). La prévalence d’individus en migration dans les eaux canadiennes semble être beaucoup plus limitée, moins de 100 ayant été observés dans des années intermittentes depuis les années 1980 (COSEWIC, 2004). Bien que le cisco de l’Alaska ait été capturé régulièrement dans les tourniquets exploités par le MPO, il convient toutefois de souligner que les espèces non ciblées (c’est-à-dire les espèces autres que des saumons du Pacifique) n’étaient pas toujours consignées. La différenciation du cisco de l’Alaska d’autres ciscos et des corégones est en outre difficile au stade juvénile (S. Gotch, MPO, comm. pers.).

Dans la partie américaine du fleuve Yukon, le cisco de l’Alaska est suffisamment abondant pour être inclus dans la pêche commerciale au cisco. Le quota de ciscos de l’Alaska a plus que doublé depuis l’établissement de la pêche en 2005 (voir Fluctuations et tendances) parce qu’il était plus abondant qu’on ne l’avait d’abord cru. Cependant, en 2015, l’ADFG (Alaska Department of Fish and Game), citant le manque de renseignements fiables sur la taille de la population de ciscos de l’Alaska dans le fleuve Yukon, a décidé de réduire le quota, car il semblait y en avoir moins qu’on ne le croyait (Garcia, 2015).

Fluctuations et tendances

L’absence de données récentes sur les prises de ciscos de l’Alaska ne permet pas d’estimer les fluctuations ou les tendances de l’espèce en eaux canadiennes, mais un système vidéo installé à un tourniquet en Alaska a permis d’établir que les captures par unité d’effort (CPUE) étaient stables ou possiblement en hausse depuis 2001. Le cisco de l’Alaska continue d’être le poisson le plus fréquemment observé dans ces tourniquets (Brown et al., 2012a). Le rapport du COSEPAC de 2004 mentionnait des prises de ciscos adultes non identifiés de 1999 à 2004 dans des tourniquets installés en eaux canadiennes, qui laissaient entrevoir une stabilité des tendances de déplacement et, possiblement, de l’abondance. Par contre, ce fait, jumelé à la stabilité des données sur les prises dans les tourniquets installés en Alaska depuis 2001, fournit peu d’information pour supposer un changement récent dans l’abondance du cisco de l’Alaska en eaux canadiennes.

Une pêche commerciale ciblant les corégonidés, y compris le cisco de l’Alaska, a été établie en 2005 près de l’embouchure du fleuve Yukon (figure 3). Le quota s’élevait à 4 500 kg à son ouverture (Brown et al., 2012a), puis a été graduellement augmenté, pour atteindre 11 300 kg en 2014. Reconnaissant que l’abondance du cisco de l’Alaska n’est pas vraiment connue, l’ADFG a appliqué l’approche de précaution et plafonné la hausse du quota (Garcia, 2015). En 2015, 11 espèces de poissons faisaient partie des prises accessoires dans les quatre sites de pêche commerciale au corégone dans le cours inférieur du fleuve Yukon. La proportion de ciscos de l’Alaska dans les prises totales variait de moins de 1 % à 83 % par site; les femelles constituaient jusqu’à 53 % des prises (Garcia, 2015).

Immigration de source externe

La population canadienne de ciscos de l’Alaska remonte le fleuve Yukon à partir de la mer de Béring en passant par l’Alaska. Le fleuve Yukon étant libre de toute obstruction, une immigration de source externe est continuellement possible.

Menaces et facteurs limitatifs

Menaces

Utilisation des ressources biologiques

Des relevés de saumons étaient habituellement effectués au moyen de tourniquets, et un certain nombre de ciscos de l’Alaska y étaient capturés accessoirement, mais les tourniquets ont depuis été remplacés par des méthodes de relevé au sonar (S. Gotch, MPO, comm. pers.). Des pêches d’essai aux filets maillants sont effectuées pour étalonner le sonar, mais aucune prise de ciscos de l’Alaska n’a été signalée.

Intrusions et perturbations humaines

L’ampleur de la pêche de subsistance dans l’ensemble de l’aire de répartition du cisco de l’Alaska est actuellement inconnue, mais elle est probablement faible. Bien que le cisco de l’Alaska ne soit pas ciblé, des pêcheurs de Premières Nations du Yukon ne le distinguent pas forcément des autres corégonidés lors de leurs activités de pêche de subsistance. Les poissons et les œufs sont utilisés à des fins alimentaires et servent aussi de nourriture pour les chiens (COSEWIC, 2004). Les mailles des filets maillants mouillés aux fins de capture de saumons du Pacifique sont plus grandes que les mailles des filets ciblant les poissons de la taille des ciscos, mais il est toujours possible que le cisco de l’Alaska soit capturé accidentellement. L’ampleur de la pêche au saumon a diminué au fil du temps et, de par ce fait, la menace que cette pêche posait a elle aussi diminué (S. Gotch, MPO, comm. pers).

En 2005, le cisco de l’Alaska est devenu la cible de la pêche commerciale visant les corégonidés dans le cours inférieur du fleuve Yukon en Alaska. La valeur totale des prises en 2015 a été estimée à 42 610,50 $US (Garcia, 2015). La gestion de cette pêche relève de l’ADFG et du Fish and Wildlife Service (FWS) des États-Unis. Les engins de pêche sont actuellement limités à un filet maillant d’une longueur maximale de 45,7 m dont les mailles étirées mesurent au plus 10,2 cm (Brown et al., 2012a; Brown et Daum, 2015; Padilla et al., 2015). Bien que cette pêche n’ait pas lieu en eaux canadiennes, elle peut toucher la population canadienne. Une analyse des stocks mélangés ciblés par la pêche commerciale au cisco dans le cours inférieur du fleuve Yukon réalisée par Russ (2015) a révélé que, de 2010 à 2012, la majorité des ciscos de l’Alaska présents dans les prises provenait du fleuve Yukon, probablement du même stock qui migre vers les eaux canadiennes. Le cisco de l’Alaska est la cible d’une pêche de subsistance pratiquée par les Autochtones du delta du fleuve Yukon (Runfola, 2011). Mais pour l’instant, rien n’indique que la population canadienne de l’espèce est touchée (voir la section Taille et tendances des populations).

Dans son rapport sur l’état des bassins versants, le Fonds mondial pour la nature (WWF) a reconnu la perte d’habitat liée à l’exploitation forestière comme posant une menace de niveau élevé pour les eaux d’amont du fleuve Yukon (WWF, 2017). Étant donné que les activités forestières sont menées près des eaux d’amont, elles n’ont pas un effet direct sur le cisco de l’Alaska (puisqu’il est confiné à l’axe principal du fleuve), et l’effet est négligeable pour le moment.

Production d’énergie et exploitation minière

La population canadienne de ciscos de l’Alaska est confinée à un seul réseau fluvial (fleuve Yukon), ce qui la rend vulnérable à tout projet de développement sur le fleuve ou dans les eaux côtières qui peut bloquer son passage ou perturber son habitat. Les milieux côtiers peuvent être menacés par les activités rattachées à l’industrie du pétrole et du gaz; cependant, aucun grand projet de développement industriel n’est prévu dans l’aire de répartition canadienne du cisco de l’Alaska, et les activités d’exploration des ressources naturelles diminuent (S. Gotch, MPO, Whitehorse, Yukon, comm. pers.). L’exploitation des placers dans les affluents du fleuve Yukon pourrait nuire à la qualité de l’eau et à l’habitat du cisco de l’Alaska, mais l’impact serait probablement négligeable. Sur le fleuve, un faible trafic maritime vers l’aval est observé. Toutefois, comme le Yukon Queen II, un gros catamaran touristique à haute vitesse qui voyageait entre Eagle, en Alaska, et Dawson, au Yukon, a cessé ses opérations jusque dans un avenir prévisible, les répercussions de son sillage, qui entraînait l’échouage de poissons et la dégradation du littoral, ne se produisent plus (Oliver Barker, Environnement Yukon, comm. pers.). La construction d’un barrage hydroélectrique sur la rivière Susitna, en Alaska, est planifiée. Ce barrage pourrait nuire à certains stocks de ciscos de l’Alaska (Padilla, 2015). Cependant, étant donné que la rivière Susitna et le fleuve Yukon semblent abriter des stocks de ciscos de l’Alaska distincts (Russ, 2015), les activités de construction ne toucheraient pas la population canadienne directement. En raison de sa répartition limitée et isolée au Canada, il est probable que le cisco de l’Alaska n’a que peu d’interactions directes avec les humains, voire aucune, sauf si l’on tient compte des prises accessoires (S. Gotch, MPO, Whitehorse, Yukon, comm. pers.).

Changements climatiques et phénomènes météorologiques violents

Les poissons anadromes sont vulnérables aux perturbations liées au climat comme le dégel du pergélisol, les feux de forêt, les phénomènes météorologiques violents et les températures extrêmes. Par contre, le cisco de l’Alaska est confiné à l’axe principal du fleuve Yukon, où ces impacts pourraient être moins prononcés. L’espèce vit exclusivement dans les eaux arctiques et subarctiques et, par conséquent, serait vulnérable aux impacts du réchauffement climatique. Dans son rapport sur l’état des bassins versants, le WWF accorde au bassin versant du fleuve Yukon un impact global des menaces « bas » et qualifie son état de santé global de « bon », mais considère les effets des changements climatiques comme s’inscrivant parmi les menaces les plus importantes (WWF, 2017). Il reste que les impacts des changements climatiques et des phénomènes météorologiques violents sur le cisco de l’Alaska ne sont pas clairs.

Pollution

La pollution par les effluents de la station d’épuration des eaux usées de Dawson est une menace constante. Toutefois, les effluents étant traités, ils ne devraient poser qu’un risque négligeable.

Facteurs limitatifs

Aucun à ce jour.

Nombre de localités

À ce jour, le cisco de l’Alaska a été signalé au Canada à une localité seulement, soit l’axe principal du fleuve Yukon, dans un tronçon de 145 km entre la frontière Alaska‑Yukon et Dawson.

Protection, statuts et classements

Statuts et protection juridiques

La Loi sur les pêches protège les pêches commerciale, autochtone et récréative. Le cisco de l’Alaska n’est pas ciblé par les pêches commerciale, récréative ou de subsistance au Canada, mais les Premières Nations récoltent des mélanges de ciscos et de corégones. Des espèces d’intérêt commercial, récréatif et autochtone dépendent du cisco de l’Alaska (en tant que proie) et de son habitat; par conséquent, ceux-ci peuvent profiter d’une protection en vertu de la Loi sur les pêches.

Statuts et classements non juridiques

Le COSEPAC a désigné le cisco de l’Alaska « espèce préoccupante » en 2004. NatureServe lui a attribué la cote de conservation G4 (apparemment non en péril) à l’échelle mondiale; la cote N3 (vulnérable); aux États-Unis et au Canada; la cote S3 (vulnérable), en Alaska et au Yukon.

Protection et propriété de l’habitat

Au Canada, le cisco de l’Alaska se rencontre en eaux publiques, et tout l’habitat du poisson dans ces eaux dont dépend une pêche commerciale, récréative ou autochtone est protégé en vertu d’articles de la Loi sur les pêches du gouvernement fédéral.

Mesures de rétablissement depuis 2004

Aucune mesure de rétablissement ciblant le cisco de l’Alaska n’a été prise.

Remerciements et experts contactés

Nous remercions John Post et Angèle Cyr pour leurs conseils, et Julie Beaulieu et Jenny Wu, d’avoir fourni les calculs de la zone d’occurrence et de l’IZO ainsi que la carte de l’aire de répartition de l’espèce au Canada.

Oliver Barker, Direction du poisson et de la faune, Environnement Yukon, Whitehorse (Yukon)

Randy J. Brown, Fish and Wildlife Service des États-Unis, Fairbanks (Alaska)

Martyn Curtis, Programme des espèces en péril, Pêches et Océans Canada, Winnipeg (Manitoba)

Steve Gotch, Pêches et Océans Canada, Whitehorse (Yukon)

Kristin Hynes, Fisheries Joint Management Committee, région désignée des Inuvialuit, Inuvik (Territoires du Nord-Ouest)

Norma Kassie, Arctic Institute of Community-Based Research, Whitehorse (Yukon)

William Josie, Ressources naturelles, Première Nation des Vuntut Gwitchin, Old Crow (Yukon)

Tom Jung, Direction du poisson et de la faune, Environnement Yukon, Whitehorse (Yukon)

Chuck Krueger, Michigan State University, East Lansing (Michigan)

Ellen Lea, Programme de gestion des pêches, Pêches et Océans Canada, Inuvik (Territoires du Nord-Ouest)

Deanna Leonard, Programme de gestion des pêches, Pêches et Océans Canada, Yellowknife (Territoires du Nord-Ouest)

Kris Maier, Gwich’in Renewable Resources Board (Territoires du Nord-Ouest)

Jim Reist, Sciences arctiques, Pêches et Océans Canada, Winnipeg (Manitoba)

Heather Sayine-Crawford, gouvernement des Territoires du Nord-Ouest, Environment and Natural Resources, région du Sahtu, Norman Wells (Territoires du Nord-Ouest)

Trent M. Sutton, School of Fisheries and Ocean Sciences, Fisheries Division, University of Alaska Fairbanks, Fairbanks (Alaska)

Trix Tanner, Pêches et Océans Canada, Whitehorse (Yukon)

Darren Taylor, Fish and Wildlife Branch, Tr’ondëk Hwëch’in First Nation, Dawson (Yukon)

Sources d’information

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WWF. 2017. World Wildlife Fund Canada Watershed Reports (en anglais seulement). [consulté en janvier 2017].

Sommaire biographique des rédactrices du rapport

Erik Szkokan-Emilson est associé de recherche au sein de l’Ecosystems and Global Change Group de l’Université de Cambridge. Il est titulaire d’un doctorat de l’Université Laurentienne, où il a étudié l’écologie des bassins versants des écosystèmes aquatiques touchés par l’exploitation de mines de métaux et la perturbation des forêts. M. Szkokan-Emilson partage actuellement son temps entre Cambridge, en Angleterre, et le nord-est de l’Ontario, où il étudie l’impact des perturbations des bassins versants et des changements climatiques sur le cycle du carbone et les réseaux trophiques dans les écosystèmes aquatiques.

Pete Cott a travaillé au ministère des Pêches et des Océans pendant plus de 15 ans, à Yellowknife, dans les Territoires du Nord-Ouest. Il agit actuellement à titre de conseiller en environnement auprès de la Force opérationnelle interarmées (Nord) du ministère de la Défense nationale et de professeur auxiliaire à l’Université de l’Alberta. M. Cott est titulaire d’un doctorat de l’Université Laurentienne, où il a étudié l’écologie de la reproduction de la lotte. Il est membre du Sous-comité de spécialistes des poissons d’eau douce du COSEPAC.

MM. Szkokan-Emilson et Cott ont corédigé les sommaires du statut du chabot de profondeur et du chevalier de rivière du COSEPAC, ainsi que le rapport de situation sur le chabot de profondeur.

Collections examinées

Aucune collection n’a été examinée dans le cadre de la préparation du présent rapport.

Annexe 1 : tableau d’évaluation des menaces sur le cisco de l’Alaska

Tableau d’évaluation des menaces

Nom scientifique de l’espèce ou de l’écosystème
Cisco de l’Alaska (Coregonus laurettae) – population canadienne
Identification de l’élément
s. o.
Code de l’élément
s. o.
Date
17/01/2017
Évaluateur(s) :
John Post (coprésident du Sous-comité de spécialistes), Dwayne Lepitzki (modérateur), Erik Szkokan-Emilson (rédacteur), Pete Cott (rédacteur et membre du Sous-comité de spécialistes), Bill Tonn (membre du Sous-comité de spécialistes), Joel Harding (MPO), Syd Cannings (membre du COSEPAC pour le SCF), Angèle Cyr (Secrétariat).
Références :
s. o.
Calcul de l’impact global des menaces
Impact des menaces (descriptions) Comptes des menaces de niveau 1
selon l’intensité de leur impact :
Maximum de la plage d’intensité
Comptes des menaces de niveau 1
selon l’intensité de leur impact :
Minimum de la plage d’intensité
A (Très élevé) 0 0
B (Élevé) 0 0
C (Moyen) 1 0
D (Faible) 1 2
Impact global des menaces calculé : Moyen Faible
Impact global attribué :
CD = Moyen-faible
Justification de l’impact global - justification :
s. o.
Impact global des menaces – commentaires
Durée d’une génération : 4 à 9 ans, donc prévisions sur une période de 12 à 27 ans. Abondant dans la mer de Béring. Une portion de la population mondiale fraye dans le fleuve Yukon en aval de Dawson, peut-être au Canada. Menaces au Canada, mais aussi en aval, en Alaska. Le stock du Yukon est distinct des deux autres stocks. Prises accessoires dans la pêche au saumon. Aucun cisco de l’Alaska dans la portion canadienne de la rivière Porcupine. Les réseaux communiquent, mais le cisco de l’Alaska n’y a pas encore été trouvé. Il est important de prendre note des menaces dans l’aire de répartition canadienne (par rapport à l’aire de répartition états-unienne). Bien que le niveau d’incertitude soit élevé, aucun ajustement de l’impact global des menaces n’est fait.
Tableau d’évaluation des menaces
Numéro Menace Impact
(calculé)
Portée
(10 prochaines
années)
Gravité
(10 années
ou
3 générations)
Immédiateté Commentaires
1 Développement résidentiel et commercial (en anglais seulement) s. o. s. o. s. o. s. o. s. o.
1.1 Habitations et zones urbaines s. o. s. o. s. o. s. o. s. o.
1.2 Zones commerciales et industrielles s. o. s. o. s. o. s. o. s. o.
1.3 Tourisme et espaces récréatifs s. o. s. o. s. o. s. o. s. o.. Aucune activité récréative connue. Le trafic maritime a diminué depuis que le Yukon Queen n’est plus en service.
2 Agriculture et aquaculture (en anglais seulement) s. o. s. o. s. o. s. o. s. o.
2.1 Cultures annuelles et pluriannuelles de produits autres que le bois s. o. s. o. s. o. s. o. s. o.
2.2 Plantations pour la production de bois et de pâte s. o. s. o. s. o. s. o. s. o.
2.3 Élevage et élevage à grande échelle s. o. s. o. s. o. s. o. s. o.
2.4 Aquaculture en mer et en eau douce s. o. s. o. s. o. s. o. s. o.. Rien n’indique que l’estuaire alaskien a des incidences sur le cisco de l’Alaska.
3 Production d’énergie et exploitation minière (en anglais seulement) Négligeable Négligeable (< 1s. o.%) Extrême-modérée (11-100s. o.%) Élevée (continue) s. o.
3.1 Forage pétrolier et gazier Négligeable Négligeable (<1s. o.%) Négligeable (<1s. o.%) Faible (peut-être à long terme, >s. o.10s. o.ans/3 gén.) Diminution des forages et de l’exploitation minière. Exploration gazière et pétrolière à la baisse. Principalement à Eagle Plains (et non au Yukon). Aucun projet prévu. Aucun plan futur connu. Horizon de 27s. o.ans. Les T.-N.-O. ont plusieurs projets d’hydrofracturation mais, en raison du déclin des prix du gaz, la plupart sont à la baisse. Rien ne se produit dans l’estuaire de l’Alaska. Surtout des incidences de l’hydrofracturation et de l’érosion (ces deux menaces sont traitées dans une autre catégorie). Le forage dans le fleuve Yukon nécessiterait une proposition étant donné l’immensité du fleuve. Négligeable.
3.2 Exploitation de mines et de carrières Négligeable Négligeable (<1s. o.%) Extrême-modérée (11-100s. o.%) Élevée (continue) L’exploitation des placers a lieu dans des affluents du fleuve Yukon et pourrait nuire à la qualité globale de l’habitat. Le cisco de l’Alaska continue à migrer au Canada pour frayer, mais l’emplacement des frayères reste inconnu. L’impact touche l’habitat (altération), mais pas dans l’axe principal. Étant donné que l’emplacement exact des frayères est inconnu, il est difficile d’évaluer l’impact de cette menace compte tenu de l’immensité du fleuve. La menace est probablement négligeable. L’incertitude est élevée dans cette catégorie de menace. Si l’exploitation de mines et de carrières devait avoir lieu au Yukon, l’impact global serait élevé à négligeable (selon que le cisco se déplacerait ou non).
3.3 Énergie renouvelable s. o. s. o. s. o. s. o. s. o.. L’hydroélectricité est traitée à la sous-menace «s. o.Gestion et utilisation de l’eau et exploitation de barragess. o.».
4 Corridors de transport et de service (en anglais seulement) s. o. s. o. s. o. s. o. s. o.
4.1 Routes et voies ferrées s. o. s. o. s. o. s. o. s. o.. Région trop isolée. Les plans de construction du pont de Dawson ont été abandonnés pour l’instant.
4.2 Lignes de services publics s. o. s. o. s. o. s. o. s. o.. L’aménagement de deux grandes mines d’or est planifié en amont de Dawson. L’impact est inconnu. La construction de lignes de services est possible. Le pipeline franchissant le fleuve Yukon peut être entretenu ou prolongé. Les plans et l’impact sont inconnus.
4.3 Transport par eau s. o. s. o. s. o. s. o. Faible trafic maritime le long du fleuve Yukon. Accostage de traversiers sur le fleuve Mackenzie, mais comme les eaux du fleuve sont déjà turbides, l’impact est faible.
4.4 Trajectoires de vol s. o. s. o. s. o. s. o. s. o.. La dégradation de la qualité de l’eau est traitée à la sous-menaces. o.9.3 (Pollution). La rivière Liard offre le seul potentiel d’exploitation forestière dans les secteurs d’amont.
5 Utilisation des ressources biologiques (en anglais seulement) CD Moyen-faible Généralisée (71-100s. o.%) Modérée-légère (1-30s. o.%) Élevée (continue) s. o.
5.1 Chasse et prélèvement d’animaux terrestres s. o. s. o. s. o. s. o. s. o.
5.2 Cueillette de plantes terrestres s. o. s. o. s. o. s. o. s. o.
5.3 Exploitation forestière et récolte du bois s. o. s. o. s. o. s. o. L’exploitation forestière limitée dans les secteurs des eaux d’amont du fleuve Yukon pourrait nuire à la qualité de l’eau (traité à la menaces. o.9).
5.4 Pêche et récolte des ressources aquatiques CD Moyen-faible Généralisée (71-100s. o.%) Modérée-légère (1-30s. o.%) Élevée (continue) Les prises accessoires de ciscos dans la pêche du saumon sont peu fréquentes. L’échantillonnage ciblé et non ciblé a un impact direct. L’espèce est visée par un quota sur les prises. Les pêches semblent durables. Les augmentations futures du quota sont plafonnées (11 000s. o.kg) en raison de l’incertitude entourant la taille de la population. Plus de ???s. o.kg de saumons kétas ont été pêchés ens. o.2016, ce qui accroît l’impact de la menace que posent les prises accessoires. La récolte de kétas a lieu au même moment que la fraye du cisco de l’Alaska. La remonte du saumon quinnat est hâtive (été) alors que celle du saumon kéta est tardive (automne). Les corégonidés font aussi l’objet d’une pêche. Cent livres (45s. o.kg) sont récoltés par jour dans le cours inférieur du Yukon au printemps, lorsque les poissons sont en montaison, et à l’automne, lorsqu’ils sont en dévalaison. Des filets maillants et des ?? sont utilisés dans les pêches ciblées en Alaska. Le cisco de l’Alaska constitue de 10 à 80s. o.% des prises de la pêche du ???.
6 Intrusions et perturbations humaines (en anglais seulement) D Faible Généralisée (71-100s. o.%) Légère (1-10s. o.%) Élevée (continue) s. o.
6.1 Activités récréatives s. o. s. o. s. o. s. o. L’incidence du sillage des bateaux et du catamaran touristique est négligeable.
6.2 Guerre, troubles civils et exercices militaires s. o. s. o. s. o. s. o. s. o.
6.3 Travaux et autres activités D Faible Généralisée (71-100s. o.%) Légère (1-10s. o.%) Élevée (continue) Recherches par le MPO. Les relevés au sonar ont remplacé les tourniquets. Pêche d’essai (filets) dans le cours inférieur du Yukon. Pêche d’essai aux sites d’échantillonnage Pilot et Eagle. Espèces identifiées, examinées et relâchées. Un certain impact, mais relativement faible.
7 Modification du système naturel (en anglais seulement) s. o. s. o. s. o. s. o. s. o.
7.1 Incendies et suppression des incendies s. o. s. o. s. o. s. o. s. o.
7.2 Barrages, gestion et utilisation de l’eau s. o. s. o. s. o. s. o. La construction d’un barrage dans un affluent du côté alaskien est planifiée (centrale hydroélectrique au fil de l’eau), mais le barrage ne devrait pas nuire au stock. La construction d’une autre centrale ailleurs que dans le fleuve Yukon est planifiée dans un secteur où se trouvent les deux autres stocks. s. o..
7.3 Autres modifications de l’écosystème s. o. s. o. s. o. s. o. s. o.
8 Espèces et gènes envahissants ou problématiques (en anglais seulement) s. o. s. o. s. o. s. o. s. o.
8.1 Espèces exotiques/non indigènes envahissantes s. o. s. o. s. o. s. o. s. o.
8.2 Espèces indigènes problématiques s. o. s. o. s. o. s. o. s. o.
8.3 Introduction de matériel génétique s. o. s. o. s. o. s. o. s. o.
8.4 Espèces ou maladies problématiques d’origine inconnue s. o. s. o. s. o. s. o. s. o.
8.5 Maladies d’origine virale ou maladies à prions s. o. s. o. s. o. s. o. s. o.
8.6 Maladies de cause inconnue s. o. s. o. s. o. s. o. s. o.
9 Pollution (en anglais seulement) Négligeable Négligeable (<1s. o.%) Inconnue Élevée (continue) s. o.
9.1 Eaux usées domestiques et urbaines Négligeable Négligeable (<1s. o.%) Inconnue Élevée (continue) Les eaux usées sont traitées à la station d’épuration de Dawson, puis rejetées dans le fleuve. Il est peu probable que le sel de voirie soit un problème.
9.2 Effluents industriels et militaires Négligeable Négligeable (<1s. o.%) Inconnue Élevée-modérée La circulation de barges peut donner lieu à des déversements de pétrole en amont. Traversier à Dawson. Un certain niveau de dilution, mais pose toujours une menace. Aucun rapport de mortalité massive de ciscos due à des déversements.
9.3 Effluents agricoles et forestiers s. o. s. o. s. o. s. o. s. o.
9.4 Détritus et déchets solides s. o. s. o. s. o. s. o. s. o.
9.5 Polluants atmosphériques s. o. s. o. s. o. s. o. s. o.
9.6 Énergie excessive s. o. s. o. s. o. s. o. s. o.
10 Phénomènes géologiques (en anglais seulement) s. o. s. o. s. o. s. o. s. o.
10.1 Volcans s. o. s. o. s. o. s. o. s. o.
10.2 Tremblements de terre et tsunamis s. o. s. o. s. o. s. o. s. o.
10.3 Avalanches et glissements de terrain s. o. s. o. s. o. s. o. Le dégel du pergélisol a lieu dans le Nord, mais rien n’a été relevé à la même échelle au Yukon.
11 Changement climatique et phénomènes météorologiques violents (en anglais seulement) Inconnu Généralisée (71-100s. o.%) Inconnue Élevée (continue) Les changements climatiques sont généralement un problème dans les régions nordiques.
11.1 Déplacement et altération de l’habitat s. o. s. o. s. o. s. o. Les variations de la température et de l’écoulement de l’eau qui agissent sur le débit de l’eau constituent une menace. Modification importante des propriétés hydrologiques du lacs. o.Kelowny en 2016 par exemple.
11.2 Sécheresses s. o. s. o. s. o. s. o. s. o.
11.3 Températures extrêmes s. o. s. o. s. o. s. o. Une hausse des températures pourrait nuire au cisco de l’Alaska, car c’est un poisson d’eau froide.
11.4 Tempêtes et inondations s. o. s. o. s. o. s. o. Fluctuations des niveaux d’eau
11.5 Autres impacts s. o. s. o. s. o. s. o. s. o.

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