Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur la Dalée velue Dalea villosa au Canada – 2011

Photo de la dalée velue (Dalea villosa) en fleurs.

Table des matières


Dalée velue Dalea villosa

Photo de la dalée velue (Dalea villosa) en fleurs.

Préoccupante – 2011

COSEPAC -- Comité sur la situation des espèces en péril au Canada

Les rapports de situation du COSEPAC sont des documents de travail servant à déterminer le statut des espèces sauvages que l’on croit en péril. On peut citer le présent rapport de la façon suivante :

COSEPAC. 2011. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur ladalée velue (Dalea villosa) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. xi + 37 p. (Rapports de situation)

Rapport(s) précédent(s) :

COSEPAC. 2000. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur la dalée velue (Dalea villosa var. villosa) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. vi + 22 p.

SMITH, B. 1998. Rapport de situation du COSEPAC sur la dalée velue (Dalea villosa var. villosa) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. Pages 1-22.

Note de production :
Le COSEPAC remercie Heather Peat Hamm, qui a rédigé le rapport de situation sur dalée velue (Dalea villosa) au Canada dans le cadre d’un contrat avec Environnement Canada. Bruce Bennett et Erich Haber, coprésident du Sous-comité de spécialistes des plantes vasculaires du COSEPAC, ont supervisé et révisé le présent rapport.

Pour obtenir des exemplaires supplémentaires, s’adresser au :

Secrétariat du COSEPAC
a/s Service canadien de la faune
Environnement Canada
Ottawa (Ontario)
K1A 0H3

Tél.: 819-953-3215
Téléc.: 819-994-3684
Courriel
www.cosewic.gc.ca

Also available in English under the title COSEWIC Assessment and Status on the Hairy Prairie-clover Dalea villosa in Canada.

Illustration/photo de la couverture :
Dalée velue -- Bruce Bennett

© Sa Majesté la Reine du chef du Canada, 2012.
No de catalogue CW69-14/163-2012F-PDF
ISBN 978-1-100-98820-7


Sommaire de l’évaluation – novembre 2011

Nom Commun
Dalée velue

Nom scientifique
Dalea villosa

Statut
Préoccupante

Justification de la désignation
Une légumineuse herbacée vivace qui vit dans les paysages de dunes des prairies du centre-sud de la Saskatchewan et du sud-ouest du Manitoba. Les menaces qui pèsent sur l'étendue et la qualité de l'habitat se poursuivent, incluant l'absence de feux, permettant ainsi l'empiètement de la végétation concurrente, les espèces végétales exotiques envahissantes, le trafic lié aux activités récréatives, l’extraction de sable ainsi qu’un déclin général dans l’habitat sablonneux et ouvert. Toutefois, un plus grand effort d’échantillonnage a permis de constater que la taille de la population est plus importante. Par conséquent, le niveau de risque est maintenant jugé comme étant nettement plus faible.

Occurrence
Saskatchewan, Manitoba

Historique du statut
Espèce désignée « menacée » en avril 1998. Réexamen et confirmation du statut en mai 2000. Réexamen du statut : l'espèce a été désignée « préoccupante » en novembre 2011.

Description et importance de l’espèce

La dalée velue (Dalea villosa) appartient à la famille des Fabacées (Légumineuses). Il s’agit d’une plante vivace possédant une racine pivotante et une souche ligneuses. La dalée velue est une espèce spécialiste des milieux dunaires et une légumineuse; elle fixe l’azote dans le sol de ces milieux, qui seraient relativement pauvres en nutriments sans l’apport de l’espèce. Aux États-Unis, la dalée velue est utilisée en horticulture.

Répartition

La dalée velue ne se rencontre que dans la région des grandes plaines de l’Amérique du Nord. Au Canada son aire s’étend du centre-sud de la Saskatchewan au sud-ouest du Manitoba. Aux États-Unis, l’aire s’étend jusqu’au Nouveau-Mexique, au Texas et au Michigan. À l’intérieur de son aire de répartition canadienne, l’espèce n’est présente que dans les milieux sableux et les complexes dunaires; sa répartition se limite donc à ce type de milieux. L’espèce a été observée dans les régions de Mortlach/Caron et des dunes de Dundurn, en Saskatchewan, ainsi que dans les régions de Lauder, de Routledge, de Carberry, de Treesbank et des dunes de Portage, au Manitoba.

Habitat

La dalée velue pousse surtout dans les sables non fixés et les creux de déflation, mais aussi dans les sables partiellement fixés. Son habitat comprend généralement du sable nu ou du sable mobile, notamment dans les anciens deltas de lacs glaciaires formés il y a 10 000 à 17 000 ans, qui étaient à cette époque reliés par une série de lacs glaciaires ainsi que par leurs déversoirs.

Biologie

La dalée velue est une espèce de saison chaude qui est bien adaptée aux milieux secs. Les fleurs, qui apparaissent de juillet à août, sont pollinisées par des insectes. Les graines, produites à la fin août et en septembre, sont dispersées par le vent, les rongeurs et les cerfs. Les cerfs sont les principaux brouteurs consommant la dalée velue, et les moutons sont les brouteurs domestiques constituant la plus grande menace pour l’espèce.

Taille et tendances des populations

La plus grande population connue, située dans la région de Dundurn, compte environ 110 000 individus. Les sites des régions de Mortlach/Caron (Saskatchewan), Shilo/Treesbanks (Manitoba) et Lauder/Routledge (Manitoba) hébergent tous des populations de l’ordre de 10 000 individus. De plus, on trouve dans les dunes de Portage (Manitoba) une petite population d’environ 2 000 individus. L’effectif total de l’espèce au Canada est évalué à environ 145 000 individus. Il est difficile de dégager des tendances à l’heure actuelle, car la plupart de ces populations ont été découvertes au cours des 10 dernières années.

Facteurs limitatifs et menaces

La plus grave menace pesant sur la dalée velue est la stabilisation des dunes, qui est causée en partie par des changements survenus dans certains processus écologiques, notamment la suppression des incendies et la perturbation des régimes naturels de pâturage, ainsi que par l’introduction et la propagation d’espèces envahissantes. De nombreux sites situés dans le sud de l’aire canadienne ont été envahis par l’euphorbe ésule, et le brome inerme et l’agropyre à crête constituent une menace dans certains sites. En outre, des espèces envahissantes peuvent être introduites par l’entremise du foin donné aux cerfs. Les activités récréatives constituent une menace; on croit que des véhicules tout-terrain et des randonneurs pédestres circulant hors sentier ont écrasé des plantes. De plus, vu la nature des milieux occupés par la dalée velue, l’extraction de sable a entraîné la perte totale de certaines parties de l’habitat et probablement du réservoir de semences qu’elles hébergaient.

Protection, statuts et classements

La dalée velue figure à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (LEP), à titre d’espèce menacée (5 juin 2003). En Saskatchewan, l’espèce est protégée aux termes de la Wildlife Act depuis 1999. Au Manitoba, la dalée velue jouit d’une protection sur tout le territoire de la province depuis juillet 2007, aux termes de la Loi sur les espèces en voie de disparition. L’espèce est également protégée dans le parc provincial Spruce Woods aux termes de la Loi sur les parcs provinciaux. En Saskatchewan, une partie de la population des dunes de Dundurn est protégée, puisqu’elle est située dans le terrain du Détachement Dundurn de la 17e Escadre, où l’accès du public est restreint.

Un programme de rétablissement avec désignation de l’habitat essentiel est en cours d’élaboration. En Saskatchewan, la dalée velue fait l’objet de recommandations dans le document Activity Restriction Guidelines. Des recommandations concernant les populations de dalée velue situées sur les terres fédérales figurent dans les Lignes directrices relatives aux marges de recul d’activité pour les espèces de plantes en péril dans les Prairies.

À l’échelle mondiale, la dalée velue ainsi que sa variété typique ont reçu la cote G5T5 (espèce non en péril). Au Canada, l’espèce est classée N2N3 (en péril à vulnérable). Elle a reçu la cote S1 (gravement en péril) en Saskatchewan et la cote S2S3 (en péril à vulnérable) au Manitoba (NatureServe, 2011). La dalée velue ne figure pas sur la Liste rouge des espèces menacées de l’UICN.

Aucune cote de conservation n’a été attribuée à la dalée velue à l’échelle des États-Unis et de 11 des États où elle est présente. Elle a été classée S1 (gravement en péril) au Montana et au Wyoming et S2 (en péril) au Wisconsin.

Résumé technique
Dalea villosa
Dalée velue Hairy Prairie-clover
Répartition au Canada : Manitoba et Saskatchewan
Données démographiques
Durée d’une génération (habituellement l’âge moyen des parents dans la population : indiquer si une autre méthode d’estimation de la durée des générations inscrite dans les lignes directrices de l’UICN [2008] est employée). La plante est sans doute capable de se reproduire à l’âge de 2 ans. Selon les données d’une étude limitée, le taux de mortalité serait de moins de 5 % chez les individus matures, ce qui signifie que certains individus pourraient avoir beaucoup plus de 2 ans. Inconnue, mais au moins 2 ans.
Y a-t-il un déclin continu observé du nombre total d’individus matures?
On ne dispose pas de données de surveillance recueillies sur une longue période. La hausse récente de l’effectif est attribuable à l’accroissement des activités de recherche.
On ne sait pas.
Pourcentage estimé du déclin continu du nombre total d’individus matures pendant cinq années. Inconnu
Pourcentage présumé de réduction du nombre total d’individus matures au cours des 10 dernières années. Inconnu
Pourcentage présumé de réduction du nombre total d’individus matures au cours des 10 prochaines années. Inconnu
Pourcentage présumé de réduction du nombre total d’individus matures au cours de toute période de 10 ans commençant dans le passé et se terminant dans le futur. Inconnu
Est-ce que les causes du déclin sont clairement réversibles et comprises et ont effectivement cessé?
Il a été démontré qu’il existe un déclin de l’habitat associé à la stabilisation des dunes, à l’empiètement d’espèces ligneuses ainsi qu’à l’impact des espèces envahissantes et des activités récréatives. Le déclin du nombre d’individus matures n’a pas été démontré. La hausse récente de l’effectif est attribuable à l’accroissement des activités de recherche.
Non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre d’individus matures? Non
Information sur la répartition
Valeur estimée de la zone d’occurrence 65 973 km²
Indice de la zone d’occupation (selon une grille à mailles de 2 × 2 km).
Il s’agit sans doute d’une sous-estimation, puisqu’il existe probablement des populations n’ayant pas encore été découvertes.
Au moins 344 km²
La population totale est-elle très fragmentée? Non
Nombre de « localités ».
Le nombre de localités n’a pas été déterminé, mais il est supérieur à 10 (nombre seuil selon le critère B du COSEPAC). L’espèce a été observée dans au moins 28 sites distincts.
> 10
Y a-t-il un déclin continu observé de la zone d’occurrence?
L’accroissement des activités de recherche entraîne actuellement la découverte de nouveaux sites.
Non
Y a-t-il un déclin continu observé de l’indice de la zone d’occupation?
La zone d’occupation connue s’est agrandie au cours des 10 dernières années, en raison de l’accroissement important des activités de recherche.
Non
Y a-t-il un déclin continu observé du nombre de populations?
Le nombre de populations connues a augmenté au cours des 10 dernières années, en raison de l’accroissement important des activités de recherche.
Non
Y a-t-il un déclin continu observé du nombre de localités?
Le nombre de localités connues a augmenté au cours des 10 dernières années, en raison de l’accroissement important des activités de recherche.
Non
Y a-t-il un déclin continu observé, inféré ou prévu de la qualité de l’habitat?
La superficie et la qualité de l’habitat ont diminué en raison des espèces exotiques envahissantes et des espèces ligneuses, et il est prévu que cela se poursuivra dans le futur.
Oui
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de populations? Non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de localités*? Non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes de la zone d’occurrence? Non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes de l’indice de la zone d’occupation? Non
Nombre d’individus matures (dans chaque population)
Population Nbre d’individus matures
Dundurn est Inconnu
Dundurn - Proctor Lake > 109 556
Dundurn ouest 2 850
Mortlach/Caron > 11 682
Routledge 2 255
Oak Lake - Jiggins Bluff 200
Oak Lake - Jiggins sud Inconnu
Oak Lake - Jiggins est 500
Dunes de Lauder > 3 930
Lauder est 6
Lauder ouest 4 740
Lauder sud 200
Lotissement urbain Spruce Woods Inconnu
Shilo Sewell Ridge 1 190
Shilo Ridge Trail 275
Shilo Ridge Trail sud Inconnu
Shilo centre 112
Shilo est 9
Spruce Woods 3 040
Glenboro 290
Treesbank 4 110
Portage ouest > 70
Portage centre-sud 200
Portage centre 1 577
Portage sud 100
Portage est 16
Austin > 150
Nouveau site 2
Total > 147 000
Analyse quantitative
La probabilité de disparition de l’espèce à l’état sauvage est d’au moins 10 % sur 100 ans. Analyse non effectuée
Menaces (réelles ou imminentes pour les populations ou les habitats)
Les principales menaces pesant sur l’espèce sont l’interuption des régimes naturels de perturbation, y compris l’absence de pâturage et d’incendies nécessaires au maintien des peuplements de début ou de milieu de succession dans les systèmes dunaires, les espèces exotiques envahissantes, les activités récréatives et l’extraction de sable.
Immigration de source externe (immigration de l’extérieur du Canada)
Situation des populations de l’extérieur?
Il existe deux sous-espèces connues en Amérique du Nord; la sous-espèce villosa est la plus répandue et est la seule ayant été observée au Canada. Sa situation n’a pas été évaluée dans la majeure partie de son aire de répartition (11 États), mais l’espèce a été jugée « en voie de disparition » en Iowa, « gravement en péril » (S1) au Montana et au Wyoming et « en péril » (S2) et « préoccupante » au Wisconsin.
Une immigration a-t-elle été constatée ou est-elle possible? Non
Des individus immigrants seraient-ils adaptés pour survivre au Canada? Oui
Y a-t-il suffisamment d’habitat disponible au Canada pour les individus immigrants? Étant donné la diminution de la qualité de l’habitat, on ignore si l’habitat disponible serait suffisant. Incertain
La possibilité d’une immigration à partir de populations externes existetelle? Non
Statut actuel
COSEPAC : Espèce préoccuante (novembre 2011)
Statut et justification de la désignation
Statut :
Espèce préoccupante
Code alphanumérique :
Non applicable
Justification de la désignation :
Une légumineuse herbacée vivace qui vit dans les paysages de dunes des prairies du centre-sud de la Saskatchewan et du sud-ouest du Manitoba. Les menaces qui pèsent sur l’étendue et la qualité de l’habitat se poursuivent, incluant l’absence de feux, permettant ainsi l’empiètement de la végétation concurrente, les espèces végétales exotiques envahissantes, le trafic lié aux activités récréatives, l’extraction de sable ainsi qu’un déclin général dans l’habitat sablonneux et ouvert. Toutefois, un plus grand effort d’échantillonnage a permis de constater que la taille de la population est plus importante. Par conséquent, le niveau de risque est maintenant jugé comme étant nettement plus faible.
Applicabilité des critères
Critère A (déclin du nombre total d’individus matures) :
Sans objet, car on ne dispose d’aucune donnée sur le déclin, et on n’observe aucun déclin apparent du nombre d’individus matures.
Critère B (petite aire de répartition et déclin ou fluctuation) :
Sans objet. L’espèce pourrait correspondre au critère B2 de la catégorie en voie de disparition puisque l’IZO est inférieur à 500 km² et que l’étendue et la qualité de l’habitat sont en déclin, mais la population totale n’est pas très fragmentée, il existe plus de 10 localités, et il n’y a pas de fluctuations extrêmes du nombre de populations.
Critère C (nombre d’individus matures peu élevé et en déclin) :
Sans objet. La population canadienne compte plus de 10 000 individus.
Critère D (très petite population totale ou répartition restreinte) :
Sans objet. Il y a plus de 1 000 individus, l’IZO est supérieur à 20 km², et il existe plus de 5 localités.
Critère E (analyse quantitative) :
Aucune n’a été faite.

Préface

La plupart des modifications apportées aux renseignements sur la dalée velue (Dalea villosa) sont attribuables à l’accroissement considérable des activités de recherche. La plupart des sites connus se sont révélés plus grands que ce qu’on croyait, particulièrement dans la région de Dundurn, où des recherches ont été menées sur de grandes étendues, et un grand nombre de ces sites présentaient un effectif estimatif accru. L’effectif estimatif total indiqué dans le rapport précédent était bien inférieur à 10 000 individus; on sait aujourd’hui que l’effectif total est supérieur à 147 000 individus, estimation la plus basse, puisque de nombreux sites n’ont pas fait l’objet de relevés ou ont fait l’objet de relevés incomplets.

De nouveaux sites ont été trouvés dans les dunes de Portage, près d’Austin, à l’intérieur de la base des Forces canadiennes/unité de soutien de secteur Shilo et à l’est du site déjà connu de Mortlach. Dans le rapport précédent, on mentionnait que l’espèce était probablement disparue des sites de Mortlach et de Treesbank; des relevés récents ont montré que ces sites comptent actuellement des milliers d’individus.

Les menaces pesant sur l’espèce sont les mêmes que celles présentées dans le rapport précédent : espèces exotiques envahissantes, stabilisation des dunes, dommages causés par les véhicules récréatifs et le piétinement, entretien des routes et extraction de sable. Dans l’ensemble, la transformation de l’habitat de l’espèce en terres agricoles a été un problème dans le passé, mais ne l’est plus maintenant, puisque l’aire de répartition actuelle ne chevauche pas de terres considérées comme propices à la culture de plantes annuelles.

Des recherches sont en cours sur l’habitat essentiel, l’effet du broutage, la production de graines et les marqueurs génétiques. Ces recherches amélioreront notre compréhension des changements touchant la répartition de la dalée velue et nos connaissances générales sur cette espèce.

Historique du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d’une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale-provinciale sur la faune. Le Comité a été créé pour satisfaire au besoin d’une classification nationale des espèces sauvages en péril qui soit unique et officielle et qui repose sur un fondement scientifique solide. En 1978, le COSEPAC (alors appelé Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) promulguée le 5 juin 2003, le COSEPAC est un comité consultatif qui doit faire en sorte que les espèces continuent d’être évaluées selon un processus scientifique rigoureux et indépendant.

Mandat du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) évalue la situation, au niveau national, des espèces, des sous-espèces, des variétés ou d’autres unités désignables qui sont considérées comme étant en péril au Canada. Les désignations peuvent être attribuées aux espèces indigènes comprises dans les groupes taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons, arthropodes, mollusques, plantes vasculaires, mousses et lichens.

Composition du COSEPAC

Le COSEPAC est composé de membres de chacun des organismes responsable des espèces sauvages des gouvernements provinciaux et territoriaux, de quatre organismes fédéraux (le Service canadien de la faune, l’Agence Parcs Canada, le ministère des Pêches et des Océans et le Partenariat fédéral d’information sur la biodiversité, lequel est présidé par le Musée canadien de la nature), de trois membres scientifiques non gouvernementaux et des coprésidents des sous-comités de spécialistes des espèces et du sous-comité des connaissances traditionnelles autochtones. Le Comité se réunit au moins une fois par année pour étudier les rapports de situation des espèces candidates.

Définitions (2011)

Espèce sauvage
Espèce, sous-espèce, variété ou population géographiquement ou génétiquement distincte d’animal, de plante ou d’une autre organisme d’origine sauvage (sauf une bactérie ou un virus) qui est soit indigène du Canada ou qui s’est propagée au Canada sans intervention humaine et y est présente depuis au moins cinquante ans.

Espèce disparue (D)
Espèce sauvage qui n’existe plus.

Espèce disparue du Canada (DP)
Espèce sauvage qui n’existe plus à l’état sauvage au Canada, mais qui est présente ailleurs.

Espèce en voie de disparition (VD)*
Espèce sauvage exposée à une disparition de la planète ou à une disparition du pays imminente.

Espèce menacée (M)
Espèce sauvage susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitants ne sont pas renversés.

Espèce préoccupante (P)**
Espèce sauvage qui peut devenir une espèce menacée ou en voie de disparition en raison de l'effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces reconnues qui pèsent sur elle.

Espèce non en péril (NEP)***
Espèce sauvage qui a été évaluée et jugée comme ne risquant pas de disparaître étant donné les circonstances actuelles.

Données insuffisantes (DI)****
Une catégorie qui s’applique lorsque l’information disponible est insuffisante (a) pour déterminer l’admissibilité d’une espèce à l’évaluation ou (b) pour permettre une évaluation du risque de disparition de l’espèce.

* Appelée « espèce disparue du Canada » jusqu’en 2003.
** Appelée « espèce en danger de disparition » jusqu’en 2000.
*** Appelée « espèce rare » jusqu’en 1990, puis « espèce vulnérable » de 1990 à 1999.
**** Autrefois « aucune catégorie » ou « aucune désignation nécessaire ».
***** Catégorie « DSIDD » (données insuffisantes pour donner une désignation) jusqu’en 1994, puis « indéterminé » de 1994 à 1999. Définition de la catégorie (DI) révisée en 2006.

Le Service canadien de la faune d’Environnement Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du COSEPAC.


Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur la Dalée velue Dalea villosa au Canada – 2011.

Nom scientifique : Dalea villosa (Nutt.) Spreng. var. villosa

Synonymes : Petalostemon villosus Nutt.; Kuhnistera villosa (Nutt.) O. Kuntze

Nom français : dalée velue

Noms anglais : Hairy Prairie-clover; Silky Prairie-clover

Famille : Fabacées (Légumineuses)

Le Dalea villosa (Nutt.) Spreng. var. villosa est une des 62 espèces du genre Dalea présentes en Amérique du Nord (USDA, 2010) et des trois présentes au Canada. Le Dalea purpurea (dalée violette; syn. Petalostemon purpurea) et le Dalea candida (dalée blanche;syn. Petalostemon candida) sont les deux autres espèces du genre présentes auCanada. On compte plus de 160 espèces du genre Dalea dans le monde (Cronquist, 1981).

Le genre Dalea est nommé d’après Samuel Dale, botaniste anglais et auteur de traités de pharmacologie qui a vécu de 1659 à 1739 (Bailey, 1942). Le mot villosa décrit le feuillage velu de la plante. La variété villosa est la seule représentante de l’espèce au Canada, car la variété grisea n’est présente qu’au Texas, en Arkansas et en Louisiane (USDA, 2010). Pour cette raison, seuls les noms du genre et de l’espèce seront utilisés dans le présent rapport.

La dalée velue est une plante herbacée vivace buissonnante qui possède une racine pivotante ligneuse et des tiges ascendantes ou retombantes de 30 à 60 cm de hauteur (figure 1). Les feuilles sont composées-pennées et alternes, mesurent 2 à 4 cm de longueur et comportent 9 à 21 folioles elliptiques ou oblongues longues de 5 à 15 mm (Looman et Best, 1979; Great Plains Flora Association, 1986). Les feuilles sont densément pubescentes et munies de nombreuses glandes enfoncées, ce qui leur donne une teinte argentée (cette teinte est si intense que, à première vue, les petits semis non florifères peuvent être pris pour des plantes du genre Artemisia de grandeur semblable; figure 2). Les racines exposées et le collet ont parfois un aspect orange-rouge (USGS, 2010). Des pousses adventives se forment sur les racines ayant été exposées par le déplacement du sable, ce qui leur donne l’aspect de rhizomes ou de stolons (Great Plains Flora Association, 1986; voir photo dans Godwin et Thorpe, 2006). Les racines peuvent s’étendre à environ 120 à 150 cm de profondeur et dans un rayon de jusqu’à 75 cm autour de la plante (Weaver, 1958).

Figure 1. Tige retombante de dalée velue sur le sable nu, à côté d’une vieille tige de genévrier. En médaillon, gros plan d’une feuille pennée et pubescente. Photo de Heather Peat Hamm).

Photo d'une tige retombante de dalée velue sur le sable nu, à côté d'une vieille tige de genévrier. En médaillon, un gros plan d'une feuille pennée et pubescente.

Figure 2. Jeune dalée velue non florifère à teinte argentée, à port buissonnant et à texture douce rappelant à première vue l’armoise douce (Artemisia frigida). Photo de Heather Peat Hamm.

Photo d’une jeune dalée velue non florifère dont la teinte argentée et le port buissonnant rappellent l’armoise douce.
Photo d'une jeune dalée velue non florifère dont la teinte argentée et le port buissonnant rappellent l'armoise douce.

Les fleurs sont rose pâle à violettes, parfois blanches, et apparaissent de juillet jusqu’à la fin août. Elles sont réunies en épis cylindriques denses (50 à 100 fleurs par épis) de 3 à 12 cm de longueur, insérés à l’extrémité des tiges et des rameaux (figure 3). Chaque fleur mesure 4 à 6 mm de longueur et comporte et 4 pétales libres, un calice à 5 lobes, en forme de coupe, densément recouvert de poils étalés, ainsi que 5 étamines, généralement plus longues que les pétales.

Figure 3. Épi cylindrique dense de la dalée velue en fleurs. Photo de Heather Peat Hamm.

Photo d'un épi cylindrique dense de la dalée velue en fleurs.

La dalée velue se reproduit principalement par voie sexuée et produit de petites gousses étroitement ovoïdes, densément pubescentes, longues de 2 ou 3 mm, qui renferment chacune une seule graine (figure 4; Neufeld, comm. pers., 2010). Les graines sont produites de la fin août jusqu’en septembre et sont dispersées par le vent et les petits mammifères (Smith, 1998).

Figure 4. Épi mûr de dalée velue portant encore quelques gousses. Le médaillon du bas montre les gousses, densément pubescentes, et celui du haut, les graines, foncées, en forme de haricot. Photo de Candace Neufeld, Environnement Canada.

Photo d'un épi mûr de dalée velue portant encore quelques gousses. Un médaillon en bas montre les gousses, densément pubescentes, et un autre en haut, montre les graines, foncées, en forme de haricot.

La dalée blanche, qui est glabre et produit des fleurs blanches, se distingue facilement de la dalée velue. Chez la dalée violette, le nombre de folioles est moindre, au plus sept, et celles-ci sont linéaires, et non elliptiques ou oblongues comme chez la dalée velue. Aussi, l’épi est plus dense et plus court, ne dépassant pas 5 cm, et la plante est glabre ou garnie de poils clairsemés, et non complètement couverte de poils soyeux comme chez la dalée velue (Scoggan, 1978).

Les besoins en matière d’habitat de la dalée velue font en sorte que les populations sont séparées par des dizaines, voire des centaines de kilomètres de milieux non propices, en Saskatchewan et au Manitoba. Les populations existantes de dalée velue sont établies à l’emplacement d’anciens deltas de lacs glaciaires formés il y a 10 000 à 17 000 ans. À cette époque, ces sites étaient reliés par une série de lacs glaciaires ainsi que par leurs déversoirs (SK CDC, 2006). Le retrait des glaciers et la disparition progressive des lacs glaciaires expliquent la fragmentation actuelle de l’habitat de la dalée velue.

Des études de génétique du paysage portant sur 32 colonies de la population de dalée velue de Dundurn, en Saskatchewan, ont montré que la variabilité génétique est élevée au sein de cette population et ne constitue donc pas une préoccupation du point de vue de la conservation dans la région (Fu et al., 2011). La diversité génétique existant au sein des colonies et entre les colonies a été déterminée au moyen de la technique du polymorphisme de longueur des segments amplifiés (AFLP). Trois paires d’amorces AFLP et 100 bandes polymorphes ont été utilisées pour analyser le génotype de 610 individus de la population de Dundurn et de 15 individus de la population composite du Dakota du Nord. La population de Dundurn présentait une variation AFLP de 23 % moins élevée que la population du Dakota du Nord, mais le niveau de variation observé à l’intérieur des colonies était tout de même élevé (91 %); seulement 9 % de la variation étaient attribuables à une variation entre les colonies (Fu et al., 2011). Il arrive souvent que les cerfs dispersent les graines et que les abeilles dispersent le pollen sur des distances supérieures à 2 km, ce qui contribue à la variation restreinte à l’échelle du paysage, tandis que la pollinisation croisée quasi obligatoire (< 3 % d’autopollinisation) contribue à la variation élevée à l’intérieur des colonies (Henderson, comm. pers., 2009). Il serait utile de réaliser d’autres études génétiques pour déterminer si les colonies isolées de dalée velue sont le résultat d’une expansion de l’aire de répartition de l’espèce ou si elles constituent les fragments restants d’une aire de répartition auparavant plus étendue (Environnement Canada, 2009).

Au Canada, la dalée velue est uniquement présente dans l’écozone des Prairies, où elle pousse dans différentes régions isolées. La dalée velue, dont une seule variété est reconnue au Canada, occupe des milieux similaires dans ces différentes régions; on ne possède aucune donnée permettant d’établir d’autres distinctions. Par conséquent, on considère ici que l’espèce est constituée d’une seule unité désignable.

La dalée velue est une espèce spécialiste des milieux dunaires et une légumineuse; elle fixe l’azote dans le sol de ces milieux, qui seraient relativement pauvres en nutriments sans l’apport de l’espèce. Des études réalisées en milieu dunaire ont montré que les espèces fixatrices d’azote avaient un effet positif sur la croissance et la reproduction des autres espèces végétales situées à proximité (Shumway, 2000). Aux États-Unis, la dalée velue est utilisée en horticulture (Lindgren et al., 2003).

La dalée velue est indigène de la région des grandes plaines de l’Amérique du Nord et est présente dans 2 provinces du Canada et 15 États des États-Unis. Les différentes populations sont dispersées à l’intérieur de ces frontières politiques, surtout en raison de la discontinuité des milieux convenant à l’espèce (USDA, 2010).L’aire de répartition de la dalée velue couvre les plaines du Centre de l’Amérique du Nord depuis le centre-sud de la Saskatchewan et le sud-ouest du Manitoba jusqu’au Nouveau-Mexique, au Texas et au Michigan (figure 5; Scoggan, 1978; Maher et al., 1979; USDA, 2010). Les populations des États-Unis les plus proches des populations canadiennes sont situées dans le Medicine Lake National Wildlife Refuge, au Montana (à 240 km des populations de Saskatchewan), et dans le J. Clark Salyer National Wildlife Refuge, au Dakota du Nord (à 100 km des populations du Manitoba). L’espèce n’est pas présente dans toute son aire de répartition, car elle est généralement limitée aux sols sableux ou à texture grossière.

Figure 5. Aire de répartition nord-américaine connue de la dalée velue. (Utilisation autorisée par Candace Neufeld. Source : Environnement Canada, 2009). On ignore l’effectif de la dalée velue aux États-Unis. On trouve toutefois sur le site de l’USDA (USDA, 2010) des cartes indiquant les comtés où l’espèce a été observée.

Carte de l'aire de répartition connue de la dalée velue en Amérique du Nord.

No information is available on the abundance of Hairy Prairie-clover in the United States; however, USDA (USDA 2010) provides on-line maps of counties in which the species has been observed to occur.

Au Canada, la dalée velue pousse dans le sud-ouest du Manitoba et le centre-sud de la Saskatchewan (figure 6). Elle ne se rencontre que dans quelques complexes dunaires, dont la superficie totale est de 1 571 km² (tableau 1; Environnement Canada, 2009). Les populations de dalée velue n’occupent pas la totalité de ces complexes dunaires et sont plutôt divisées en colonies disjointes séparées par de considérables étendues de milieux non propices. Selon une grille à mailles de 2 km × 2 km, l’indice de la zone d’occupation (IZO) est de 344 km² (tableau 2). Toutefois, il existe de vastes secteurs d’habitat potentiel n’ayant pas fait l’objet de relevés dans les dunes de Brandon, à l’intérieur et à l’extérieur de la base des Forces canadiennes / unité de soutien de secteur (BFC) Shilo et à l’intérieur du parc provincial Spruce Hills. Il existe également que des secteurs inaccessibles en raison d’exercices militaires, dans la région de Dundurn (Henderson, comm. pers., 2011). L’IZO réel pourrait donc être considérablement plus élevé que celui connu à l’heure actuelle.

Figure 6. Occurrences canadiennes de la dalée velue.

Carte des occurrences canadiennes de la dalée velue.
Tableau 1. Superficie des complexes dunaires hébergeant la dalée velue au Canada.
Complexe dunaire Superficie# Secteur occupé à l’intérieur du complexe Zone d’occurrence
Manitoba
Brandon 964 km² Shilo/Treesbank
Austin*
76 km²
4 km²
Lauder-Routledge-Oak
Lac-Souris
198 km² Lauder
Routledge/Oak Lake
68 km²
28 km²
Portage 27 km² Portage 20 km²
Saskatchewan
Lac Pelican 73 km² Mortlach/Caron 20 km²
Dundurn 312 km² Dundurn 92 km²

# Selon les données d’Environnement Canada 2009.
* Ce site est en fait isolé, mais le complexe le plus proche est celui de Brandon.

Tableau 2. Effectif estimatif et indice de la zone d’occupation (IZO), pour chaque site. Tableau-synthèse de l’effectif estimatif et de l’indice de la zone d’occupation de chaque site de la dalée velue.
Site Effectif estimatif actuel Observation la plus récente Régime foncier IZO (km²)*
Région de Dundurn
Effectif total au Canada > 147 060
Dundurn ouest 2 850# 2009 Terres fédérales (DGSA d’AAC) 32
Dundurn – Lac Proctor 109 556# 2009 Terres fédérales (DGSA d’AAC) 40
Dundurn est Inconnu 2003 Terres fédérales (DGSA d’AAC/MDN) 20
Région du lac Pelican
Mortlach/Caron > 11 682 2009 Provincial/privé 20
Région de Routledge/Oak Lake (Manitoba)
Routledge 2 255 2006 Terres de la Couronne/privé 4
Oak Lake - Jiggins Bluff 200 2001 Privé/ terres de la Couronne 4
Oak Lake - Jiggins sud Inconnu 2007 Privé/ROW 16
Oak Lake - Jiggins est 500 2005 provincial 4
Région de Lauder (Manitoba)
Dunes de Lauder > 3 930 2010 Privé/ROW/ SMO 56
Lauder est 6 2010 ? 4
Lauder ouest 4 740# 2010 MHHC/MR/
privé/terres de la Couronne
28
Lauder sud 200 12
Région des dunes de Brandon (Manitoba)
Lotissement urbain Spruce Woods Inconnu - Privé 4
Shilo Sewell Ridge 1 190 2005 MDN 12
Shilo Ridge Trail 275 2007 MDN 4
Shilo Ridge Trail sud Inconnu 2006 MDN 8
Shilo centre 112++ 2007 MDN 16
Shilo est 9 2007 MDN 4
Parc provincial Spruce Woods 3 040++ 2007 MDN/parc provincial 12
Glenboro 290 2001 Privé 4
Treesbank 4 110# 2008 Privé/ROW 28
Portage Sandhills Area (Manitoba) 20
Portage ouest > 70 2009 Privé 4
Portage centre-sud 200 2007 Privé 4
Portage centre 1 577# 2010 SMO 20
Portage sud 100 2001 Privé 4
Portage est 16 2009 SMO 4
Austin > 150 2009 Privé 4
Nouveau site 2 2010 4

* Selon une grille à mailles de 2 km × 2 km.
++ Nombre d’individus relevés le long d’un transect; cette donnée est donc une sous-estimation.
# Site où certaines colonies n’ont pas fait l’objet de relevés; cette donnée est donc une sous-estimation.

Il est difficile de déterminer le nombre de localités hébergeant la dalée velue, mais l’espèce a été observée dans au moins 28 sites distincts, qui présentent des régimes fonciers différents, sont utilisés à des fins diverses et sont soumis à différentes menaces; le nombre de localités est donc sans doute supérieur à 10 (nombre seuil selon le critère B du COSEPAC). Ainsi, on traite des populations en termes de sites dans le présent rapport. Il est donc très peu probable qu’un seul phénomène menaçant puisse avoir un impact sur l’ensemble des localités hébergeant la population canadienne, comme l’exige la définition de l’UICN (IUCN, 2010). Les principales menaces pesant sur l’espèce, soit les plantes envahissantes et la modification de l’habitat, touchent la totalité ou une grande partie des populations; toutefois, les effets de ces menaces se font sentir trop lentement pour permettre d’appliquer la définition de « localité ». La plupart des populations sont situées dans des superficies d’habitat suffisantes pour assurer leur viabilité; la population de dalée velue n’est donc pas considérée comme très fragmentée.

Au Canada, la zone d’occurrence, qui comprend les zones occupées par la dalée velue ainsi que les zones non occupées situées entre celles-ci, est de 65 973 km².

Selon le rapport de situation précédent, trois sites, qui correspondaient aux lieux de récolte de trois spécimens d’herbier, étaient signalés au Manitoba (Smith, 1998). Ces sites ont été revisités, et les milieux disponibles ont fait l’objet de relevés, mais la dalée velue n’y a pas été retrouvée (Conservation Data Centre du Manitoba, données inédites). Dans certains cas, l’ensemble du sol ne convenait pas à la dalée velue; il semble donc très probable que les lieux de récolte indiqués sur les étiquettes d’herbier étaient imprécis (figure 6). Faute de renseignements plus détaillés, ces sites n’ont pas été considérés dans le calcul de la zone d’occurrence.

Depuis la publication du dernier rapport de situation, des efforts de recherche considérables ont été déployés au Manitoba et en Saskatchewan. En Saskatchewan, une petite partie du site de Mortlach/Caron a fait l’objet de relevés en 2002, et l’autre partie, plus grande, en 2009 (Vinge, comm. pers., 2010). Au site de Dundurn, 200 à 300 jours-personnes ont été consacrés à la recherche et à la délimitation des populations (Henderson, comm. pers., 2009). Au Manitoba, des signalements de la plante datés de 37 journées différentes ont été faits au cours de la dernière décennie. On ignore le nombre exact de jours-personnes consacrés aux activités de recherche dans cette province, mais le nom de deux personnes est indiqué sur la plupart des fiches de données d’observation; on peut donc en conclure qu’au moins 74 jours-personnes ont sans doute été consacrés à la recherche de la dalée velue et à son positionnement sur le terrain (Conservation Data Centre du Manitoba, données inédites). En outre, 36 jours-personnes ont été consacrés à des relevés dans la partie centrale du site de Shilo (Golder 2007).

En Saskatchewan, la dalée velue se rencontre dans l’écorégion de la Prairie mixte humide; au Manitoba, elle se rencontre dans les écorégions de la Plaine du lac Manitoba et de la Tremblaie-parc (MB CDC, 2010; SK CDC, 2010). Dans ces régions, les précipitations annuelles moyennes sont de 350 mm à 535 mm; les sites recevant les précipitations les plus abondantes sont situés au Manitoba (Environnement Canada, 2010). La dalée velue pousse dans plusieurs complexes dunaires de ces écorégions; ces complexes sont constitués de dunes mobiles, de creux de déflation stabilisés de dunes stabilisées, de creux interdunaires et de plaines de sable (Richards, 1969). L’espèce semble surtout adaptée aux dunes mobiles et aux creux de déflation (Harms, 1990), mais on la trouve aussi dans les sables partiellement fixés des creux interdunaires (Smith, 1996). Des relevés approfondis réalisés dans deux sites de Saskatchewan ont révélé que la dalée velue se rencontre surtout dans des terrains à faible couverture de végétaux et de litière, plats à légèrement inclinés, orientés vers le sud ou l’ouest, à pourcentage modéré de sol nu (Godwin et Thorpe, 2007). Box (1967), White (1971) et Tilman (1997) ont fait mention d’associations similaires entre l’espèce et ce type de milieu dans certaines parties de son aire de répartition, aux États-Unis.

Les plantes associées à la dalée velue sont principalement des espèces présentes au début ou au milieu du processus de stabilisation des dunes (Godwin et Thorpe, 2004). La présence d’une population de dalée velue de taille considérable sur une pente relativement abrupte où on retrouve un couvert végétal partiel laisse croire que l’espèce a besoin d’une certaine stabilisation (Godwin et Thorpe, 2004).

Il est difficile de déterminer les tendances en matière d’habitat, puisque les changements observés dans la taille des populations sont attribuables à l’accroissement des activités de recherche et à la création de cartes précises des sites. En outre, les sites ne font pas l’objet d’un suivi continu depuis suffisamment longtemps pour que des tendances puissent être dégagées avec précision. La principale tendance en matière d’habitat observée est l’empiètement de l’euphorbe ésule (Euphorbia esula). Cette espèce a été observée dans de nombreux sites du Manitoba et certains sites de la région de Mortlach/Caron (Conservation Data Centre du Manitoba, données inédites; Elchuk, 2002).

Une autre tendance est observable à plus grande échelle. Il s’agit de la stabilisation des dunes en cours dans le sud des Prairies canadiennes depuis le début ou le milieu du 20e siècle, qui s’inscrit probablement dans un phénomène plus vaste ayant débuté au 18e siècle (Wolfe et al., 2001; Hugenholtz et Wolfe, 2005; Hugenholtz et al., 2010). Selon des études sur la stabilisation accrue des dunes au cours des dernières décennies, cette tendance serait attribuable à un changement climatique observé depuis peu, soit la hausse des précipitations (Wolfe, 1997; Hugenholtz et Wolfe, 2005; Hugenholtz et al., 2010). Depuis 1947, la superficie de sable nu a diminué d’environ 60 % dans le sud des dunes de Brandon; depuis une date similaire, elle a diminué de 91 % dans le nord de cette région (Hugenholtz et Wolfe, 2005).

Bien que des essais d’utilisation agricole et horticole de la dalée velue aient été réalisés (Olmstead et al. 2001;Lindgren et al. 2003), l’espèce a fait l’objet de très peu d’études fondamentales. On mène actuellement quelques nouvelles études sur l’habitat essentiel de l’espèce, l’impact des herbivores, la pollinisation, le recrutement des semis, le taux de survie, la génétique et la production de graines (Henderson, comm. pers., 2009; Lowe, comm. pers., 2009), qui fourniront des renseignements supplémentaires sur l’espèce.

On sait que la dalée velue est une plante vivace munie d’une racine pivotante ligneuse, mais on dispose de très peu de renseignements sur la durée d’une génération ou la longévité des individus. Les individus mettent au moins deux ans avant d’atteindre la maturité et de produire des graines (Benders et al., 2000). Au Canada, il arrive souvent que des bourgeons situés sur une racine secondaire produisent des ramets jusqu’à 1 m de la plante parente. Les individus matures fleurissent chaque année, en juillet et en août, et chaque fleur produit une petite graine brune à la fin août ou en septembre (Environnement Canada, données inédites). Aucune étude n’a été publiée sur la longévité et la dormance des graines et le réservoir de semences de la dalée velue. Toutefois, il a été observé que les parties végétatives de la plante peuvent demeurer en dormance lorsque la température ou les précipitations sont basses au printemps; les parties aériennes émergent alors plus tard dans l’année, ou l’année suivante (Neufeld, comm. pers., 2011). Tilman (1997) a réalisé une expérience dans le cadre de laquelle il a semé une dose de 2 500 graines de dalée velue par mètres carrés dans une prairie de grandes graminées où l’espèce était absente; après 4 ans, la dalée velue s’était établie dans 30 % des sites et formait une couverture occupant en moyenne 0,5 % du sol. Ces résultats signifient que, dans la prairie de grandes graminées, la dispersion des graines et le réservoir de semences constituent des facteurs limitatifs.

La dalée velue est pollinisée par des insectes, comme la plupart des autres espèces du genre Dalea (Center for Plant Conservation, 2010). La dalée violette, espèce étroitement apparentée à la dalée velue, se reproduit principalement par pollinisation croisée, mode de reproduction donnant le taux de production de graines le plus élevé, mais elle peut aussi se reproduire par autopollinisation (Cane, 2006). Une tendance similaire a été observée chez la dalée velue dans le cadre d’études d’exclusion des pollinisateurs menées dans les dunes de Dundurn; 45 à 50 % des fleurs ont été fertilisées en présence de pollinisateurs, comparativement à seulement 2 à 5 % en l’absence de pollinisateurs (Henderson, comm. pers., 2011).

Des essais de germination réalisés à différentes températures ont montré que la dalée velue était plus tolérante à une température de germination élevée (30 °C) que la dalée violette et la dalée blanche (Schellenberg et al., 2010). Une étude visant à déterminer le potentiel de diverses espèces comme cultures de couverture a révélé que le taux de levée de la dalée velue est très faible lorsque l’espèce est cultivée (Olmstead et al., 2001); il faut toutefois signaler que l’espèce avait été cultivée dans un milieu très différent des sables partiellement fixés qui constituent son milieu de prédilection.

La dalée velue est considérée comme une légumineuse de saison chaude bien adaptée aux milieux xériques (Craine et al., 2002). Des plantes cultivées en récipients et soumises à une sécheresse artificielle (maintien de la teneur en eau du sol sous le point de flétrissement jusqu’à l’entrée en sénescence des plantes) ont été en mesure de se rétablir et de repousser après avoir été arrosées (Potter, 1953). Une « résurrection » similaire a été observée de nombreuses fois dans les populations de Dundurn de 2008 à 2010 (Henderson, comm. pers., 2011).

La dalée velue a fait l’objet de travaux d’amélioration comme plante horticole, et on recommande de substituer cette espèce indigène à de nombreuses espèces exotiques envahissantes (Lindgren et al., 2003; University of Texas at Austin, 2009). Elle est donc capable de pousser dans d’autres types de sol que le sable, son substrat naturel au Canada, ce qui signifie qu’elle possède une certaine capacité d’adaptation et se prête à la culture en conditions non naturelles. On peut en conclure que l’espèce pourrait sans doute être propagée artificiellement et réintroduite dans certains sites.

On estime généralement que les graines de la dalée velue sont dispersées par le vent et les rongeurs, mais on dispose de peu de données à ce sujet. Godwin et Thorpe (2007) ont trouvé des épis de graines enfouis par un rongeur (sans doute de la sous-famille des Microtinés), ce qui signifie que les rongeurs participent à la dispersion des graines. Dans les dunes de Dundurn, le cerf-mulet (Odocoileus hemionus) et le cerf de Virginie (Odocoileus virginianus) sont les principaux herbivores consommant la dalée velue, et la proportion de plantes broutées atteint 80 % au cours de la période de mûrissement des graines. Les cerfs consomment surtout les tiges florifères et les épis de graines, ce qui porte à croire qu’ils sont les principaux vecteurs de ces semences dans le complexe dunaire (Henderson, comm. pers., 2011). Étant donné que les cerfs de cette région sont capables d’effectuer des déplacements et des mouvements migratoires sur de longues distances (> 100 km) en aussi peu que 24 heures (Skelton, 2010), il est possible que ces animaux aient déjà permis à la dalée velue de coloniser des complexes dunaires éloignés les uns des autres.

La consommation de spécimens de dalée velue a été observée dans de nombreux sites : pâturage à moutons de Mortlach (Elchuk, 2002), plante déracinée par un animal inconnu (Godwin et Thorpe, 2007); épis de graines enterrés par un rongeur (Godwin et Thorpe, 2007); plantes qu’on présume avoir été broutées par du bétail (Godwin et Thorpe, 2007). L’effet du pâturage du bétail sur la dalée velue n’a pas été étudié. Toutefois, selon des observations faites sur le terrain et des images saisies en 2009 au moyen de caméras infrarouge à déclenchement à distance, les cerfs sont responsables de la presque totalité du broutage dans les dunes de Dundurn, les lièvres (Lepus americanus et L. townsendii) et le bétail ne s’y nourrissant de dalée velue qu’à l’occasion. Les cerfs coupent généralement les tiges à la mi-longueur et consomment seulement 60 % des tiges d’un même individu. Des plantes protégées et non protégées contre les cerfs ont été surveillées pendant trois ans, et aucune différence n’a été observée entre les deux groupes quant au taux de mortalité (Henderson, comm. pers., 2011). Au Texas, la dalée velue, qui formait seulement 1 % de la couverture végétale dans la prairie mixte à sol sableux, a été réduite à l’état de trace aux endroits où des brouteurs sont passés pendant une sécheresse (Box, 1967).

Le mouton semble être le brouteur le plus menaçant, puisqu’un grand nombre de dalées velues ont été gravement endomagées au pâturage à moutons de Mortlach (Neufeld, comm. pers., 2010). On croit actuellement qu’un pâturage modéré pourrait se révéler bénéfique pour la dalée velue, car il pourrait réduire la présence d’autres espèces végétales et ainsi indirectement contribuer à prévenir la stabilisation complète des dunes actives (Foster et Hamel, 2006).

L’effectif de presque toutes les populations de dalée velue déjà connues est demeuré stable, a augmenté ou avait été sous-estimé lors des relevés précédents. En outre, de nombreux nouveaux sites ont été découverts.

L’imagerie satellitaire, la photographie aérienne, la télédétection et un système d’information géographique ont permis d’améliorer l’efficacité des activités de recherche et de délimiter des secteurs susceptibles d’héberger la dalée velue.

Dans le présent rapport, les populations correspondent à des sites. Les limites des sites du Manitoba ont été établies par le Centre de données sur la conservation, et celles des sites de Saskatchewan, par Environnement Canada. Il peut être difficile de définir chaque individu, en raison du port décombant de la dalée velue. Pour que le dénombrement soit effectué de manière uniforme dans toutes les populations canadiennes, il a été décidé que les tiges éloignées de 20 cm ou plus devaient être considérées comme des individus distincts (Foster et Hamel, 2006). Un tel type d’approche semble être commun, mais donne des estimations très grossières des effectifs plutôt qu’un dénombrement complet des individus (tableau 2).

Figure 7. Populations de dalée velue de Saskatchewan.

Carte des sites hébergeant la dalée velue en Saskatchewan.

Région de Dundurn

Les populations de la région de Dundurn ont fait l’objet d’un nombre considérable d’activités de recherche depuis 2003 (200 à 300 jours-personnes; Henderson, comm. pers., 2009). Une grande partie de ces activités visaient à délimiter l’habitat essentiel de l’espèce. Elles ont aussi permis de trouver et de délimiter un grand nombre de populations. La méthode employée (Neufeld, comm. pers., 2010) consistait à tracer sur une carte des polygones représentant les secteurs de recherche prioritaires, en supposant que la dalée velue pousse principalement dans les dunes ainsi que dans les prairies à sol sableux, les peuplements de genévrier, les pavages de gravier et les milieux perturbés situés à proximité. Deux types d’imagerie satellitaire et deux logiciels de classification des données de télédétection ont été utilisés pour classer les différents milieux; quatre couches cartographiques distinctes ont ainsi été obtenues (image panchromatique à résolution de 2,5 m basée sur les pixels, image panchromatique à résolution de 2,5 m orientée objet, image multispectrale à résolution de 10 m basée sur les pixels et image multispectrale à résolution de 10 m orientée objet). Les types de milieux ainsi mis en évidence étaient les dunes, les milieux salins, les milieux perturbés, les prairies, les tremblaies et les arbustaies. Dans chaque couche cartographique, on a isolé les polygones représentant les dunes et ajouté autour d’eux une zone tampon de 30 m, afin que tous les milieux susceptibles de convenir à la dalée velue soient inclus. On a ensuite superposé les quatre couches cartographiques; les secteurs où se chevauchaient les polygones des quatre couches ont été classés comme secteurs prioritaires pour les relevés. De même, les secteurs où trois polygones se chevauchaient ont été classés comme secteurs secondaires, et ainsi de suite. En 2008, 2009 et 2010, des relevés ont été réalisés dans les secteurs prioritaires et secondaires.

Dans les secteurs ainsi sélectionnés, des observateurs marchant à 3 à 5 m les uns des autres ont effectué des relevés du 15 juillet au 1er septembre. Le secteur de recherche a été élargi de quelques mètres dans les arbustaies adjacentes, afin de compenser les erreurs liées au GPS et les erreurs de cartographie. On a considéré que les plantes situées à moins de 30 m les unes des autres faisaient partie d’une même colonie; des repères temporaires ont été utilisés pour marquer le périmètre de ces colonies, ce qui a permis de les cartographier au moyen d’un traceur GPS. Le Centre de données sur la conservation de la Saskatchewan (SK CDC) a établi que les populations de la région de Dundurn se divisent en trois sites, selon les lignes directrices de NatureServe (NatureServe, 2004).

Bien que ces travaux ne fournissent pas une estimation directe de l’effectif, ils offrent des données sur la zone d’occupation qui peuvent être utiles pour la désignation de l’habitat essentiel. Des travaux parallèles visant à évaluer le taux de plantes consommées par les herbivores dans les colonies, menés dans 179 transects en bandes répartis dans l’ensemble des populations de la région de Dundurn, ont permis de recueillir des renseignements sur la densité des peuplements. En combinant les données sur la zone d’occupation et les données sur la densité, on peut extrapoler la taille de la population et mesurer sa variation (Godwin et Thorpe 2004; Godwin et Thorpe 2006; Godwin et Thorpe 2007). On a donc pu effectuer une estimation grossière de l’effectif de la population de la région de Dundurn (Environnement Canada, 2009; tableau 2).

Région du lac Pelican - Mortlach/Caron

Après qu’on eut signalé la disparition des populations de dalée velue du pâturage à moutons de Mortlach et d’une dune située sur un terrain privé adjacent (Smith, 1998), ces deux sites ont été revisités en 2002 (Elchuk, 2002). Tous les milieux convenant à l’espèce ont alors fait l’objet de relevés, et le nombre d’individus présents a été évalué. Toutes les colonies étaient situées dans un seul des sites, et tous les individus ont été observés dans un quart de section où l’espèce n’avait encore jamais été signalée.

En 2009, environ 45 jours-personnes ont été consacrés à des relevés d’occupation et à l’évaluation de l’effectif dans la partie est du site (Vinge, 2010). Ces relevés ont été effectués dans le quart de section où la dalée velue avait déjà été observée. Le périmètre de chacune des colonies observées a été marqué, puis cartographié au moyen d’un système GPS. Pour ce site uniquement, on a considéré que les plantes situées à moins de 30 m les unes des autres faisaient partie d’une même colonie, et que les groupes de plantes qui répondaient à ce critère, mais étaient séparés par au moins 10 m de milieux très différents (milieu humide, arbustaie dense, etc.) constituaient des colonies distinctes (Nature Saskatchewan, 2009). Une fois la zone d’occupation délimitée, on a procédé au dénombrement ou à l’évaluation du nombre d’individus. Dans le cas des petites colonies, les individus ont été comptés un à un; dans le cas des grandes colonies, les individus ont été dénombrés dans au moins deux quadrats aléatoires de 1 m² par hectare, et l’effectif total a été extrapolé en fonction de la superficie totale de la colonie.

Figure 8. Populations de dalée velue au Manitoba.

Carte des sites hébergeant la dalée velue au Manitoba.

Région de Lauder

Les populations signalées dans cette région ont été regroupées en trois sites. Un nouveau site, situé à l’est des collines, a été découvert en juin 2010. Des spécimens d’herbier ont été récoltés en 1950, 1951 et 1960 dans les dunes de Lauder. Les sites de la région de Lauder ont été visités 20 fois entre juillet 1990 et juillet 2010; l’effectif de trois des quatre sites a été estimé.

Région de Routledge/Oak Lake

Le sud de la région d’Oak Lake a été visité quatre fois de 2001 à 2007; trois sites ont été observés, et l’effectif de deux d’entre eux a été estimé. En 2006, un système numérique a été utilisé pour cartographier un des sites et évaluer son effectif.

Région de Brandon - Shilo/Treesbank

On trouve neuf sites dans cette région, dont un dans le secteur de Treesbank, sept dans le secteur de Shilo/Spruce Woods et un dans le secteur de Glenboro. Le site de Glenboro, découvert en 1943 et revisité en 1999 et 2001, constitue la première mention de la dalée velue figurant dans le registre du Centre de données sur la conservation du Manitoba (MB CDC). Le site de Treesbank a été visité cinq fois de 2001 à 2009, et l’effectif de trois des colonies a été estimé. La vaste région de Shilo/Spruce Woods compte sept sites, situés entre Shilo et le parc provincial Spruce Woods. En 2007, on a tenté d’effectuer un relevé dans la base des Forces canadiennes de Shilo : 250 transects de 500 m ont été tracés de manière à traverser les formes dunaires du paysage. Toutefois, à cause de contraintes de temps, uniquement 158 de ces transects, totalisant une superficie de plus de 100 km² (Henderson, comm. pers., 2011), ont fait l’objet d’un relevé, et 36 jours-personnes ont été consacrés à cette tâche (Golder, 2007). Les données n’ayant pas été récoltées comme prévu, il a été difficile d’extrapoler l’effectif du site. En effet, dans le cadre d’une étude réalisée au site de Dundurn, il a été établi que les relevés devraient être effectués dans 252 transects pour que l’effectif estimatif calculé respecte des limites de confiance qui seraient significatives (Godwin et Thorpe, 2004). L’effectif de quatre des neuf sites connus a été estimé.

Région de Portage

La dalée velue a été observée lors de 11 visites réalisées de 2000 à 2010 dans les dunes de Portage. L’effectif de quatre des cinq sites a été estimé.

Région d’Austin

Une population isolée a été découverte à proximité d’Austin au cours de l’inventaire des prairies de graminées mixtes réalisé en 2004; selon un relevé de 2009, cette population compte plus de 150 colonies. Plus au nord, une autre petite population isolée a été trouvée en août 2010, mais seulement 2 individus y ont été observés.

L’effectif des populations, le régime foncier des différents sites, les menaces pesant sur l’espèce et la zone d’occupation ont été déterminés au moyen des renseignements disponibles (tableau 2). Dans le cas de chaque site, les signalements de la plante qui n’étaient pas accompagnés d’une estimation de l’effectif de la colonie ont été ignorés pour le calcul de l’effectif total de la population. L’effectif estimatif de la population de nombreux sites repose sur des données incomplètes; l’estimation est parfois fondée sur des données de présence ou absence de l’espèce, sur des données issues de transects ou sur des évaluations visuelles approximatives. Dans tous les cas, l’effectif estimé est plus faible que l’effectif réel, puisqu’on trouve dans la plupart des sites des colonies qui figurent sur les cartes sans avoir été comptées.

On ne connaît pas les tendances des populations, puisqu’aucun suivi à long terme n’a été réalisé au Canada. Dans la plupart des cas, on a revisité les populations de dalée velue en vue de mieux les délimiter ou d’en estimer l’effectif. Un projet de suivi de trois ans réalisé au site de Dundurn a montré que l’effectif de la population de ce site est demeuré stable de 2003 à 2005 (Godwin et Thorpe, 2006). Dans le cadre d’un autre projet de suivi, réalisé de 2008 à 2010 et portant sur une cohorte de 200 individus matures, on a observé un taux de mortalité annuel de moins de 5 % ainsi qu’un nombre indéterminé de semis poussant chaque année parmi les populations étudiées (Henderson, comm. pers., 2011). L’étude de cette cohorte a également permis de constater qu’il arrive souvent que certaines plantes repoussent après être entrées en dormance ou en sénescence en raison d’un stress hydrique; ainsi, ce phénomène peut entraîner des fluctuations apparentes de l’effectif de jusqu’à 10 %, qui peuvent être interprétées comme des fluctuations réelles si la population est visitée à seulement deux reprises.

Un déclin marqué de l’effectif a été observé dans un seul site (Lauder ouest), où la population est petite et soumise à l’érosion des berges, au pâturage intensif et à l’empiètement par l’euphorbe ésule et des espèces ligneuses. Il est donc impossible de dégager des tendances.

Puisque les populations canadiennes de dalée velue sont isolées les unes des autres et qu’on ne trouve aucun milieu propice à l’espèce entre elles, il est peu probable que les populations des États-Unis puissent naturellement recoloniser les sites canadiens. La population du Medicine Lake National Wildlife Refuge, situé au Montana, se trouve à environ 240 km de la population de Mortlach/Caron, population canadienne la plus proche. Il existe également des populations connues dans le J. Clark Slayer National Wildlife Refuge, situé dans le Dakota du Nord, qui se trouvent à environ 100 km de la population canadienne la plus proche, soit celle de Lauder sud.

Le nombre de localités de dalée velue est difficile à déterminer (voir la section « Aire de répartition canadienne »). La stabilisation des dunes est un phénomène de grande envergure, mais ses effets ne se font pas sentir assez rapidement pour qu’elle soit considérée comme un seul phénomène menaçant. En outre, la stabilisation des dunes varie avec le mode d’aménagement du site.

Les populations de dalée velue déclinent en l’absence des perturbations produisant des sables partiellement fixés et non fixés, ce qui semble constituer la principale menace pesant sur l’espèce (Smith, 1998). Au Manitoba, le déclin des étendues de sable nu a été attribué à l’absence de brûlage dirigé ou de pâturage de faible intensité (Reimer et Hamel, 2002). Toutefois, le déclin historique de l’activité dunaire dans les Prairies canadiennes est attribuable à une multitude de facteurs et observable à différentes échelles spatio-temporelles. Bien qu’un grand nombre de facteurs locaux puissent contribuer à l’accélération ou au ralentissement de cette tendance, le climat est le principal responsable de l’activité dunaire à l’échelle d’une région, et il semble être le principal facteur de stabilisation de la végétation dans le paysage. (Hugenholtz et al., 2010).

L’empiètement des espèces ligneuses indigènes a été signalé comme une menace dans sept sites du Manitoba, dont trois situés dans la région des dunes de Portage (tableau 2). Le peuplier faux-tremble (Populus tremuloides) est la principale espèce qui empiète l’habitat de la dalée velue, mais le cerisier de Virginie (Prunus virginiana), les genévriers (Juniperus horizontalis et J. communis) et le chêne à gros fruits (Quercus macrocarpa) comptent aussi parmi des espèces préoccupantes. La stabilisation des dunes (qui n’est pas nécessairement causée par les espèces ligneuses) constitue aussi une menace dans deux autres sites du Manitoba (Shilo Ridge Trail et Oak Lake - Jiggins Bluff). Les incendies peuvent réduire l’empiètement des espèces ligneuses (Moss, 1932). Il a été montré que l’effectif augmente après un incendie chez deux autres espèces du genre Dalea (Towne et Knapp, 1996).

Au site de Glenboro, des végétaux sont plantés aux fins de stabilisation des dunes, ce qui menace la dalée velue.

Les espèces exotiques envahissantes constituent la menace la plus répandue pour la pérennité de la dalée velue. L’euphorbe ésule est la plante exotique envahissante la plus souvent signalée dans les populations de dalée velue. Au Manitoba, l’euphorbe ésule a été observée et mentionnée à titre de menace réelle ou potentielle dans 11 des 25 sites, qui sont généralement ceux situés le plus à l’ouest. L’euphorbe ésule est aussi présente dans les sites de la région de Mortlach/Caron, en Saskatchewan, où elle constitue une menace. Les effets de l’euphorbe ésule sur la prairie indigène découlent de sa capacité à supplanter les autres espèces présentes. En effet, l’expansion des populations d’euphorbe ésule entraîne un déclin des populations d’espèces indigènes (Gouvernement de la Saskatchewan, 2008). Le bétail et les chevaux ne consomment généralement pas l’euphorbe ésule, cette plante pouvant leur être fatale s’ils l’ingèrent. Toutefois, le latex toxique de cette espèce n’a aucun effet sur les moutons et les chèvres (Gouvernement de la Saskatchewan, 2008). Ces animaux peuvent d’ailleurs réduire les infestations d’euphorbe ésule, mais les moutons consomment aussi la dalée velue et peuvent disperser les graines de l’euphorbe ésule (Olson et al., 1997). Au Manitoba, 95 % des occurrences d’euphorbe ésule signalées dans la région étudiée étaient associées à des signes de perturbations anthropiques tels que pare-feux ou traces de véhicules; il semble donc que l’euphorbe ésule s’établit plus facilement dans les endroits où il y a des superficies relativement grandes de sol exposé (Wilson et Belcher, 1989; Environnement Canada, 2009).

En Saskatchewan, on a signalé que le brome inerme (Bromus inermis) constituait une menace au site de Glenboro (MB CDC, données inédites), et que l’agropyre à crête (Agropyron cristatum) constituait une menace au site de Dundurn (Environnement Canada, 2009). De plus, dans deux sites de la région de Lauder et un site de la région de Portage, l’utilisation de foin cultivé pour l’alimentation du bétail ou des ongulés sauvages constitue ou pourrait constituer une menace pour la dalée velue; en effet, cette activité risque d’introduire des espèces exotiques envahissantes dans les sites hébergeant la dalée velue, et cela s’est d’ailleurs déjà produit à une occasion. Les espèces envahissantes risquent de supplanter la dalée velue ou de réduire la superficie d’habitat dont elle dispose.

L’effet du pâturage sur la dalée velue fait actuellement l’objet de recherches, mais aucune étude sur le sujet n’est encore parue (Henderson, comm. pers., 2009). Dans les dunes de Dundurn, les cerfs sont considérés comme les principaux brouteurs consommant la dalée velue (voir la section « Dispersion » ci-dessus), bien que du bétail soit présent dans cette région. Le pâturage du bétail ne constitue sans doute pas une menace directe pour la dalée velue, car le bétail semble avoir de la difficulté à brouter cette plante (Godwin et Thorpe, 2004); toutefois, il pourrait constituer une menace indirecte, en raison du changement d’espèces associé au surpâturage, par exemple la présence accrue de l’armoise douce (Artemisia frigida; MB CDC, données inédites). Cependant, pour que les dunes puissent demeurer actives, il est nécessaire qu’elles subissent un pâturage léger à modéré réduisant la quantité de végétaux capables de fixer le sable (Foster et Reimer, 2007; Environnement Canada, 2009).

Selon certaines indications, les moutons n’ont pas de difficulté à brouter la dalée velue (Neufeld, comm. pers., 2010); le surpâturage par cet animal constitue donc une menace réelle, puisqu’il risque de réduire la vigueur des populations s’il persiste. Le site de Mortlach est le plus exposé à ce type de menace.

À Lauder, le pâturage intensif du bétail et le piétinement par le bétail sont considérés comme des menaces, puisqu’ils contribuent à l’érosion des berges.

La dalée velue est menacée par la randonnée pédestre et l’utilisation de véhicules récréatifs dans cinq sites du Manitoba, principalement dans les régions de Portage, Spruce Woods et Glenboro, situées le plus à l’est. Dans le parc provincial Spruce Woods, les randonneurs sont autorisés à circuler en dehors des sentiers, et des promenades en chariots à chevaux sont offertes de la mi-mai au début de septembre (Smith, 1998). Il a été signalé que les véhicules tout-terrain constituaient une menace dans les sites d’Austin et de Glenboro ainsi que dans les dunes de Portage et de Lauder, au Manitoba (Smith, 1998; MB CDC, données inédites). La randonnée pédestre et l’utilisation de véhicules récréatifs peuvent réduire la stabilisation des dunes dans une certaine mesure, mais ces activités risquent également d’endommager les plantes et de réduire ainsi leur vigueur et même d’entraîner leur mort. En outre, les sentiers de véhicules tout-terrain et les autres perturbations anthropiques du même type peuvent constituer des vecteurs pour les espèces exotiques envahissantes (Rooney, 2005).

Au Manitoba, la dalée velue a été observée en bordure de routes, et les activités d’entretien des routes ont menacé l’espèce à Glenboro et dans le sud-ouest de Lauder. Les populations situées en bordure de routes sont menacées par les activités de fauchage et de pulvérisation (Foster et Hamel, 2006), et elles risquent d’être entièrement éliminées par toute activité de reconstruction. Il a été signalé que de la machinerie lourde avait écrasé des dalées velues et que de l’équipement de fauchage avait coupé ou déraciné des individus (Hughes, 2001). Les bordures de routes en sable peuvent constituer d’importantes voies permettant à la dalée velue de se propager vers les milieux propices d’où elle était disparue.

Puisque la dalée velue pousse dans les milieux sableux, l’extraction de sable constitue une menace. Dans deux sites du Manitoba (Glenboro et sud-ouest de Lauder), des cas d’extraction de sable ont été observés à proximité de colonies de dalée velue. Cette menace a peut-être déjà entraîné la disparition de certains individus ou de colonies entières.

Les activités pétrolières et gazières ne sont pas considérées comme des menaces pour l’espèce. Toutefois, on pourrait avancer que l’extraction de sable et la construction de routes associées à ces activités constituent des menaces possibles.

La dalée velue figure à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (LEP), à titre d’espèce menacée (5 juin 2003). Un programme de rétablissement où l’habitat essentiel de l’espèce est désigné est en cours d’élaboration (Environnement Canada, 2009). Des recommandations concernant les populations de dalée velue situées sur les terres fédérales figurent dans les Lignes directrices relatives aux marges de recul d’activité pour les espèces de plantes en péril dans les Prairies (Henderson, 2010).

En Saskatchewan, l’espèce est visée par la Wildlife Act depuis 1999; elle bénéficie par conséquent d’une protection sur les terres privées, provinciales et fédérales, et il est illégal de cueillir ou de récolter toute partie de la plante, y compris les graines, sans un permis spécial (Gouvernement de la Saskatchewan, 2010). Au Manitoba, la dalée velue jouit d’une protection depuis juillet 2007 aux termes de la Loi sur les espèces en voie de disparition. L’espèce est également protégée dans le parc provincial Spruce Woods aux termes de la Loi sur les parcs provinciaux. En Saskatchewan, une partie de la population des dunes de Dundurn est protégée, puisqu’elle est située dans le terrain du Détachement Dundurn de la 17e Escadre, où l’accès du public est restreint. Des activités militaires se déroulent sur la majeure partie de ce terrain, mais le secteur où la dalée velue a récemment été trouvée est utilisé comme pâturage par la Direction générale des services agroenvironnementaux d’Agriculture et agroalimentaire Canada, et on ne prévoit pas de l’utiliser à des fins militaires (Environnement Canada, 2009).

En Saskatchewan, les activités réalisées tout près des populations de dalée velue font l’objet de recommandations dans le document Activity Restriction Guidelines (SK CDC, 2003).

À l’échelle mondiale, la dalée velue ainsi que sa variété typique ont reçu la cote G5T5 (espèce non en péril). Au Canada, l’espèce est cotée N2N3 (en péril à vulnérable). Elle a reçu la cote S1 (gravement en péril) en Saskatchewan et la cote S2S3 (en péril à vulnérable) au Manitoba (NatureServe, 2011). La dalée velue ne figure pas sur la Liste rouge des espèces menacées de l’UICN.

Aucune cote de conservation n’a été attribuée à la dalée velue à l’échelle des États-Unis et de 11 des États où elle est présente (Colorado, Dakota du Nord, Dakota du Sud, Kansas, Michigan, Minnesota, Missouri, Nebraska, Nouveau-Mexique, Oklahoma et Texas). Elle a été classée S1 (gravement en péril) au Montana et au Wyoming et S2 (en péril) au Wisconsin (NatureServe, 2011). La dalée velue est classée « espèce en voie de disparition » (Endangered) en Iowa (Parks, Recreation, and Preserves Division, 1994) et « espèce préoccupante » (Special Concern) au Wisconsin (University of Wisconsin, 2010; Wisconsin Department of Natural Resources, 2010).

Les terrains où posse la dalée velue présentent toute une gamme de régimes fonciers : terrains privés, parcs provinciaux, terres de la Couronne provinciales, terres appartenant à la Société protectrice du patrimoine écologique du Manitoba et terres fédérales administrées par le ministère de la Défense nationale ou par Agriculture et Agroalimentaire Canada, y compris des terres de l’Administration du rétablissement agricole des Prairies. L’habitat de la dalée velue est protégé des véhicules tout-terrain et de l’extraction de ressources, dans l’Aire de gestion de la faune des dunes de Portage et sur les terres de la Société protectrice du patrimoine écologique du Manitoba, et de l’extraction de ressources, sauf le pétrole, dans l’Aire de gestion de la faune des dunes de Lauder. De plus, la dalée velue est en partie protégée de la perte d’habitat et des perturbations anthropiques dans les pâturages communautaires Dundurn et Rudy-Rosedale de l’Administration du rétablissement agricole des Prairies.

La rédaction du présent rapport a été rendue possible grâce à un certain nombre de personnes qui ont généreusement partagé leurs connaissances et leurs compétences. L’auteure aimerait particulièrement remercier Darcy Henderson, Jenny Wu, Candace Neufeld, Sarah Vinge, Chris Friesen, Nicole Firlotte, Sarah Lowe, Jeff Thorpe et Jeff Keith ainsi que Karen Timm pour sa patience et pour avoir partagé ses connaissances. Elle tient également à remercier l’équipe d’Environnement Canada et Candace Neufeld pour avoir rendu les travaux sur le terrain aussi agréables et pour lui avoir enseigné des astuces pour chercher la dalée velue, par temps chaud et par temps pluvieux.

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Heather Peat Hamm has worked in a variety of research situations, from trapping snakes and counting mosquitoes to drilling coral samples and counting seagrass. With her B.Sc. from the University of Saskatchewan, Heather worked for seven years as a pasture weeds technician for Agriculture Canada in Regina before returning to do graduate studies at University of Toronto. After completing an M.Sc. studying C3/C4 species shifts in Grasslands National Park, she briefly ventured to test out the watery research world of seagrass. Eventually returning to work on dry land, she took up doctoral studies at the University of Alaska, Fairbanks on competition for organic nitrogen in the soil. In frustration with lack of bridging between academia and action on the ground, she left her studies to start a freelance communication business focused on science communication. Between 2006 and 2010, Heather worked extensively on a pilot project to identify the effects, positive and negative, of agricultural practices on 14 prairie species at risk. Presently she works freelance, endeavouring at any chance to promote all things prairie. In her other life she is a writer, a musician and a luthier.

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