Érythrophylle du Columbia (Bryoerythrophyllum Columbianum) évaluation et rapport de situation du COSEPAC : chapitre 7

Habitat

Besoins de l’espèce

Le Bryoerythrophyllum columbianum ne pousse que sur le sol de prairies et steppes arbustives semi-arides, dans des régions se caractérisant par des étés secs très chauds et des hivers frais à froids modérément humides. Dans l’ensemble de son aire nord-américaine, l’espèce a été trouvée sur des sols recouvrant des roches acides, sur des sols sableux, dans des steppes de graminées et sur des corniches et escarpements bordant les rivières (Zander, 2000).

En Colombie-Britannique, l’espèce se rencontre dans une seule zone biogéoclimatique, la zone à graminées cespiteuses, qui se limite à un certain nombre de vallées étroites du centre-sud de la province. Parmi les plantes communes de cette zone, mentionnons l’agropyre à épi (Agropyron spicatum), la stipe chevelue (Stipa comata), l’armoise tridentée (Artemisia tridentata) et, dans le sud de la vallée de l’Okanagan, la purshie tridentée (Purshia tridentata). À l’intérieur de la zone, le Bryoerythrophyllum columbianum a été trouvé sur divers types de sols, dont des limons compacts, des loams limoneux et des loams sableux. L’espèce semble être une composante mineure des croûtes biologiques qui recouvrent ces sols et contribuent de façon importante à la santé des écosystèmes arides (Belnap et al., 2001; Evans et Johansen, 1999). Dans ces croûtes, le Bryoerythrophyllum columbianum est communément associé aux lichens Cladonia cariosa, Acarospora schleicheri et Psora spp ainsi qu’à certaines mousses, dont le Tortula atrovirens, le Didymodon vinealis, le Syntrichia ruralis, le Pseudocrossidium obtusulum et le Ceratodon purpureus. Le B. columbianum a également été trouvé sur le sol mince recouvrant un affleurement rocheux (spécimen 5), où il poussait avec une mousse du genre Grimmia, mais cet habitat est inhabituel.


Tendances

La colonne C du tableau 2 résume la situation et les tendances de l’habitat dans chacune des 11 sites connus et dans certains des sites signalés mais non confirmés du Bryoerythrophyllum columbianum en Colombie-Britannique. Le terrain est très perturbé dans deux des sites connus, modérément perturbé dans quatre des sites, et relativement exempt de perturbation dans les cinq autres. La plupart des sites semblent relativement stables, mais seule une surveillance permettrait de le confirmer.

Tableau 2 : Habitat et autres caractéristiques des populations de Bryoerythrophyllum columbianum de la Colombie-Britannique
A
Localité de récolte
(* = population
confirmée)
B
Facteurs
limitatifs
et menaces
C
Situation et
tendances
de l’habitat
D
Taille et
tendances
de la population
E
Protection et
propriétee
des terrains
1 B (C) B – C, B ? ?
2 ?A (E) F A – B, B ? Gmp
3 ? ? ? ?
4 ? ? ? ?
5 ? ? ? ?
6* D E A – B, B B, B Gm?
7 A B, A – B ? Gp
8 et 10* ?D E A, B A, B Gm
9* ?D E A, B B, B Gm
11* C E F B, B A, C Gp
12* A F B, B B, B Gp
13* E A – B, A B, B (?A) P
14* A B – C, B A, B Gp
15* A (F) B – C, B B, B Gp
16* D E C, B C, C Gp?
17* E F C, ?A A, B (?A) Gm
18* E F A – B, B C, B Gm
19 ? ? ? ?

Notes (dans tous les cas, le « ? » signifie « inconnu » ou « incertain », et les lettres mises entre parenthèses désignent des facteurs d’importance mineure)
1. Dans la colonne B, le A indique un impact du broutage, le B indique l’aménagement d’un vignoble, le C indique une expansion urbaine, le D indique une construction routière, le E indique des activités telles que randonnée pédestre, et le F indique une érosion générale.
2. Dans la colonne C, la première lettre indique la situation de l’habitat, où A signifie une absence relative de perturbation, B signifie une perturbation modérée et C, une forte perturbation, tandis que la deuxième lettre indique les tendances de l’habitat, où A signifie une amélioration, B signifie une stabilité, et C, une dégradation.
3. Dans la colonne D, la première lettre indique la taille de la population, où A signifie que l’espèce est répandue dans la localité examinée, B signifie qu’elle y est peu commune, et C signifie qu’elle y est rare. La deuxième lettre indique les tendances de la population, où A indique un accroissement, B, une stabilité, et C, un déclin.
4. Dans la colonne E, le P signifie qu’il s’agit d’un terrain privé, et le G signifie que le terrain appartient au gouvernement municipal (Gm) ou provincial (Gp, le plus souvent une terre de la Couronne).


Protection et propriété des terrains

La plupart des populations canadiennes actuelles du Bryoerythrophyllum columbianum se trouvent sur des terrains municipaux ou provinciaux, ces derniers étant souvent des terres de la Couronne. Dans le cas de la localité 1, la population est peut-être présente dans un secteur servant à des recherches écologiques, le long du chemin Inkaneep, au nord d’Osoyoos, mais l’espèce n’a pas été trouvée à cet endroit durant le relevé. À proximité de la localité 2, près de Spences Bridge, il y a une affiche limitant l’accès au terrain municipal où se trouvent les chutes, mais le B. columbianum, s’il pousse toujours dans cette localité, est probablement plus commun dans la steppe arbustive voisine, à laquelle le public a accès. La localité 7 semble jouir d’une certaine protection, étant située dans le parc provincial Churn Creek, dans la région de Cariboo. Il en est de même pour les localités 8, 9 et 10, situées dans ce qui semble être un parc récréatif municipal du quartier Valleyview, à Kamloops, mais cet endroit est régulièrement utilisé pour promener les chiens.

 

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