Grèbe esclavon (Podiceps auritus) : évaluation et rapport de situation du COSEPAC 2023
Titre officiel : Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le Grèbe esclavon (Podiceps auritus) au Canada
Préoccupante
2023
Matériel appartenant à des tierces parties
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Information sur le document
Les rapports de situation du COSEPAC sont des documents de travail servant à déterminer le statut des espèces sauvages que l’on croit en péril. On peut citer le présent rapport de la façon suivante :
COSEPAC. 2023. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le Grèbe esclavon (Podiceps auritus) au Canada, Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa, xiv + 60 p. (Registre public des espèces en péril).
Note de production :
Le COSEPAC remercie Kenneth Burrell, Daniel Riley et Nathan Miller (Natural Resource Solutions Inc.) d’avoir rédigé le rapport de situation sur le Grèbe esclavon (Podiceps auritus) au Canada, aux termes d’un marché conclu avec Environnement et Changement climatique Canada. La supervision et la révision du rapport ont été assurées par Marcel Gahbauer et Louise Blight, coprésidents du Sous‑comité de spécialistes des oiseaux du COSEPAC.
Pour obtenir des exemplaires supplémentaires, s’adresser au :
Secrétariat du COSEPAC
a/s Service canadien de la faune
Environnement et Changement climatique Canada
Ottawa ON K1A 0H3
Courriel : cosewic-cosepac@ec.gc.ca
Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC)
Also available in English under the title “COSEWIC Assessment and Status Report on the Horned Grebe Podiceps auritus in Canada”.
Photo de la couverture :
Grèbe esclavon, Alberta (2015) - Photo : Kyle Blaney (www.kyleblaney.com).
© Sa Majesté le Roi du Chef du Canada, 2023.
No de catalogue CW69-14/575-2024F-PDF
ISBN 978-0-660-71948-1
COSEPAC sommaire de l’evaluation
Sommaire de l’évaluation - décembre 2023
Nom commun
Grèbe esclavon
Nom scientifique
Podiceps auritus
Statut
Préoccupante
Justification de la désignation
Environ 92 % de l’aire de reproduction nord‑américaine de cet oiseau aquatique se trouve au Canada, principalement dans les prairies et les milieux humides boréaux de l’ouest et du centre du pays. Un très petit groupe isolé se reproduit aux Îles‑de‑la‑Madeleine, au Québec. Bien que ce groupe ait été auparavant évalué séparément, l’espèce est maintenant considérée comme formant une seule population puisque l’absence de signes d’adaptations uniques ne justifie plus une évaluation distincte. Les données accessibles sur les tendances de la population ne sont pas claires. Cependant, l’espèce est menacée par la perte et la dégradation de milieux humides, la sécheresse, les collisions avec les lignes de transport d’électricité et d’autres structures et, dans les aires d’hivernage, par le risque de déversements d’hydrocarbures et de prises accidentelles dans le cadre d’activités de pêche. L’impact global des menaces actuelles et futures pourrait entraîner un déclin allant jusqu’à 30 % au cours des trois prochaines générations.
Répartition au Canada
Colombie-Britannique, Alberta, Saskatchewan, Manitoba, Ontario, Québec, Nouveau-Brunswick, Nouvelle-Écosse, Yukon, Territoires du Nord-Ouest, Nunavut, océan Pacifique et océan Atlantique.
Historique du statut
En décembre 2023, les populations « des îles de la Madeleine » et « de l’Ouest » ont été considérées comme une seule unité dans toute l’aire de répartition canadienne, laquelle a été désignée « préoccupante ».
COSEPAC résumé
Grèbe esclavon
Podiceps auritus
Description et importance de l’espèce sauvage
Le Grèbe esclavon (Podiceps auritus) est un petit oiseau aquatique au long cou et au bec court. Le nom latin de l’espèce fait référence aux touffes de plumes érectiles (oreillettes) de couleur chamois qui s’étendent des yeux jusqu’à l’arrière de la nuque. En plumage nuptial, la tête et le dos sont noirs, et l’avant du cou et les flancs sont marron. Deux sous‑espèces sont reconnues à l’échelle mondiale : le P. a. auritus, qui se reproduit en Eurasie, et le P. a. cornutus, qui se reproduit en Amérique du Nord.
Connaissances autochtones
Toutes les espèces sont importantes, interreliées et interdépendantes. Le présent rapport ne comprend pas de connaissances traditionnelles autochtones propres à l’espèce.
Répartition
Le Grèbe esclavon se rencontre en Amérique du Nord, en Europe et en Asie. Environ 92 % de l’aire de reproduction nord‑américaine de l’espèce se trouve au Canada, depuis le Yukon et la Colombie-Britannique jusqu’au Québec, mais la majeure partie de la population niche dans les Prairies et les Territoires du Nord-Ouest. La population nord‑américaine hiverne principalement aux États‑Unis, et les effectifs sont le plus élevés le long des côtes du Pacifique et de l’Atlantique.
Habitat
Le Grèbe esclavon se reproduit principalement dans les régions écologiques boréale et des prairies, où il occupe des milieux humides d’eau douce de petite à moyenne taille ainsi que des plans d’eau saumâtres ou alcalins à l’occasion. Les étangs de reproduction convenables comportent de la végétation émergente pour la nidification et des eaux libres pour l’alimentation. Des couples peuvent aussi occuper des milieux humides artificiels à l’occasion, y compris des étangs de zones d’emprunt. Le Grèbe esclavon passe principalement l’hiver dans les eaux salées côtières, mais il hiverne également dans des lacs et des étangs d’eau douce de moyenne à grande taille.
Biologie
La durée de génération du Grèbe esclavon est estimée à 4,4 ans, et la maturité sexuelle est atteinte à un an. La nidification commence dès l’arrivée au site de reproduction, et la ponte a généralement lieu entre la mi‑mai et la mi‑juin; une couvée compte entre cinq et sept œufs en moyenne. L’incubation dure de 22 à 25 jours, les jeunes sont ensuite nourris par les parents pendant 14 jours, et ils deviennent autonomes de 19 à 21 jours après leur éclosion. L’alimentation du Grèbe esclavon se compose principalement d’invertébrés aquatiques en été, et de poissons et de crustacés en hiver.
Taille et tendances des populations
Selon les estimations, la population canadienne de Grèbes esclavons compterait de 200 000 à 500 000 individus matures. Étant donné que le Relevé des oiseaux nicheurs (Breeding Bird Survey, BBS) couvre principalement la partie méridionale de l’aire de reproduction de l’espèce au Canada, il est possible que les tendances démographiques ne s’appliquent pas à l’ensemble de la population. En effet, les données du BBS indiquent une tendance à long terme (de 1970 à 2019) de -1,71 % par année au Canada (intervalle de crédibilité [IC] à 95 % : -4,56, 0,67), ce qui correspond à un déclin estimé de 57,0 % (IC à 95 % : -89,9, 38,7) sur 49 ans. Au cours de la plus récente période de 3 générations (de 2006 à 2019), la tendance moyenne était de -1,11 % par année (IC à 95 % : -6,05, 4,54), soit une baisse de 13,5 % (IC à 95 % : -55,5, 78,0) pour l’ensemble de la période. Les résultats du Recensement des oiseaux de Noël (RON), un programme de suivi mené à l’échelle continentale, sont probablement plus représentatifs de l’ensemble de la population canadienne de Grèbes esclavons puisque la plupart des individus hivernent aux États‑Unis. La tendance à long terme de 0,38 % par année (IC à 95 % : -0,54, 1,59) observée depuis 1970 se traduit par une augmentation estimée à 21,3 % (IC à 95 % : -24,1 %, 123,6 %) sur 51 ans. Au cours de la plus récente période de 3 générations (de 2008 à 2021), la tendance annuelle moyenne a été estimée à 1,23 % (IC à 95 % : -3,22, 5,88), ce qui correspond à une augmentation de 17,2 % (IC à 95 % : -34,7, 110,2) pour l’ensemble de la période. Les tendances du BBS et du RON ne sont pas significatives, mais les tendances établies d’après les données d’eBird qui ont été publiées récemment indiquent des déclins significatifs sur 3 générations (de 2007 à 2020), et les taux de déclin médians sont généralement supérieurs à 30 % dans l’ensemble de l’aire d’hivernage continentale de l’espèce. Aucune estimation établie d’après cette méthode d’analyse pour l’ensemble de l’aire de répartition de l’espèce n’est disponible actuellement.
Menaces
La perte permanente de milieux humides causée par des activités associées à l’agriculture, à l’aquaculture, à la production d’énergie et à l’exploitation minière constitue une menace pour le Grèbe esclavon. Jusqu’à 70 % des milieux humides de la région des Prairies ont disparu depuis la colonisation européenne, et cette tendance se poursuit. La modification de l’écosystème, par exemple, la diminution de la superficie des zones d’eau libre causée par des végétaux aquatiques envahissants ainsi que l’eutrophisation et la dégradation des étangs de reproduction dues aux activités agricoles, est une autre menace qui pèse sur le Grèbe esclavon. Les changements climatiques ont aussi des effets sur l’espèce : l’assèchement temporaire des milieux humides causé par la modification du régime de précipitations peut entraîner le déplacement d’individus ou rendre l’habitat non convenable. De plus, le Grèbe esclavon est exposé à un risque de mortalité associé aux collisions avec des lignes de services publics (lignes de transport d’électricité) et des infrastructures d’énergie renouvelable (éoliennes). Dans les sites d’hivernage, la pollution causée par les déversements d’hydrocarbures et les prises accessoires des pêches peuvent également avoir un effet négatif sur la population. L’impact global des menaces pesant sur le Grèbe esclavon au cours des 3 prochaines générations (13 ans) est jugé « moyen ».
Protection, statuts et activités de rétablissement
Au Canada, le Grèbe esclavon, son nid et ses œufs sont protégés par la Loi de 1994 sur la convention concernant les oiseaux migrateurs. Les populations de Grèbes esclavons de l’Ouest et des îles de la Madeleine étaient considérées comme deux unités désignables (UD) dans le rapport de situation précédent, mais, selon la version en vigueur des Lignes directrices du COSEPAC pour reconnaître les unités désignables, il n’y a qu’une seule UD de cette espèce au Canada. En décembre 2023, le COSEPAC a déterminé que les populations de l’Ouest et des îles de la Madeleine constituaient une seule UD pour l’ensemble de l’aire de répartition canadienne de l’espèce, en plus de désigner cette unité comme étant « préoccupante ».
Toutefois, la population de l’Ouest est toujours désignée « préoccupante », et la population des îles de la Madeleine est considérée comme étant « en voie de disparition » aux termes de la Loi sur les espèces en péril. Au Québec, l’espèce est désignée espèce menacée selon la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables, et elle est protégée en vertu de la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune. Aux États‑Unis, l’espèce est également protégée par le Migratory Bird Treaty Act. Le Grèbe esclavon est classé dans la catégorie « en sécurité » à l’échelle mondiale (G5), mais l’espèce est considérée comme étant « vulnérable » par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Au Canada, l’espèce est considérée comme étant « en sécurité » (N5B, N4N5N). À l’échelle provinciale ou territoriale, le Grèbe esclavon s’est vu attribuer les cotes S1B, S3N et S4M (population reproductrice gravement en péril) en Ontario, S3 (vulnérable) en Alberta, au Manitoba et dans les Territoires du Nord-Ouest, et les autres cotes de conservation infranationales indiquent que l’espèce n’est pas en péril. Par ailleurs, NatureServe considère toujours qu’il y a deux sous‑populations au Québec : la cote S3M a été attribuée à la sous‑population de l’Ouest, tandis que la sous‑population des îles de la Madeleine est considérée comme étant « gravement en péril » (S1B).
Résumé technique
Podiceps auritus
Grèbe esclavon
Horned Grebe
Répartition au Canada : Colombie-Britannique, Alberta, Saskatchewan, Manitoba, Ontario, Québec, Nouveau-Brunswick, Nouvelle-Écosse, Yukon, Territoires du Nord-Ouest, Nunavut, océan Pacifique et océan Atlantique.
Données démographiques
Durée d’une génération (généralement, âge moyen des parents dans la population)
4,4 ans
Bird et al. (2020)
Y a‑t‑il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre total d’individus matures?
Inconnu
Les données du RON couvrent l’aire d’hivernage de la population canadienne, et indiquent que le nombre d’individus matures est probablement stable ou en hausse (tendances non significatives). En outre, les cartes des tendances d’eBird ont une couverture semblable, mais montrent des déclins importants dans l’ensemble des sites d’hivernage de l’espèce. Les données du BBS (faible niveau de fiabilité pour cette espèce) indiquent un déclin non significatif.
Pourcentage [observé, estimé ou prévu] de déclin continu du nombre total d’individus matures sur [3 ans ou une génération, selon la période la plus longue, jusqu’à un maximum de 100 ans].
Inconnu
Inconnu
Pourcentage estimé de déclin continu du nombre total d’individus matures sur [5 ans ou 2 générations, selon la période la plus longue, jusqu’à un maximum de 100 ans].
Inconnu
Les données du RON suggèrent que le nombre d’individus matures a probablement été stable ou en hausse au cours des deux dernières générations. Cependant, les cartes des tendances d’eBird montrent des déclins significatifs sur trois générations dans les sites d’hivernage de l’espèce. Les données du BBS (faible niveau de fiabilité pour cette espèce) indiquent un déclin non significatif au cours de cette période.
Pourcentage [observé, estimé, inféré ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [10 dernières années ou 3 dernières générations, selon la période la plus longue, jusqu’à un maximum de 100 ans].
Les tendances estimées d’après les trois méthodes de relevé varient d’une augmentation non significative à une diminution importante au cours des trois dernières générations.
Augmentation estimée de 17,2 % (IC à 95 % : -34,7, 110,2) sur 3 générations (RON); diminution estimée de 13,5 % (-55,5, 78,0) sur 3 générations (BBS).
Les cartes des tendances hivernales d’eBird (du 28 décembre au 8 février; 3 générations) montrent des déclins significatifs, et les taux médians de déclin sont généralement supérieurs à 30 %.
Pourcentage [prévu ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [10 prochaines années ou 3 prochaines générations, selon la période la plus longue, jusqu’à un maximum de 100 ans].
Inconnu
Les tendances du BBS et d’eBird montrent respectivement des déclins non significatifs et significatifs, tandis que les tendances récentes du RON indiquent une augmentation non significative. Le pourcentage est inconnu parce que a) les données indiquent des tendances contraires et b) les menaces (l’impact global est actuellement considéré comme « moyen ») pourraient augmenter, par exemple, un accroissement de la gravité des sécheresses sous l’effet des changements climatiques.
Pourcentage [observé, estimé, inféré ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours de toute période de [10 ans ou 3 générations, selon la période la plus longue, jusqu’à un maximum de 100 ans] commençant dans le passé et se terminant dans le futur.
Inconnu
Les programmes de suivi continentaux indiquent des tendances contraires, et les menaces liées au climat, ainsi que d’autres menaces, pourraient augmenter à l’avenir.
Est‑ce que les causes du déclin sont clairement réversibles?
Non
Est-ce que les causes du déclin sont clairement comprises?
Non
Il est probable que les déclins régionaux, en particulier dans la portion méridionale de l’aire de reproduction de l’espèce, soient causés en partie par la perte de milieux humides.
Est-ce que les causes du déclin ont effectivement cessé?
Non
La perte de milieux humides attribuable au développement agricole et commercial se poursuit dans les Prairies.
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre d’individus matures?
Non
Information sur la répartition
Superficie estimée de la zone d’occurrence
5 003 843 km2
Calculée selon la méthode du plus petit polygone convexe autour des occurrences connues pendant la période de reproduction.
Indice de zone d’occupation (IZO), établi à partir d’une grille à carrés de 2 km de côté
Plus de 2 000 km2
Les détails de la répartition ne sont pas assez bien connus pour calculer l’IZO à partir d’une grille à carrés de 2 km de côté, mais la superficie est certainement nettement supérieure à la valeur seuil de 2 000 km2, compte tenu de la grande taille de la population et de l’aire de répartition étendue de l’espèce.
La population totale est-elle « gravement fragmentée », c.‑à‑d. que plus de 50 % de sa zone d’occupation totale se trouvent dans des parcelles d’habitat qui sont a) plus petites que la superficie nécessaire au maintien d’une population viable et b) séparées d’autres parcelles d’habitat par une distance supérieure à la distance de dispersion maximale présumée pour l’espèce?
- Non
- Non
La population de l’espèce est grande, et son aire de répartition est vaste et relativement continue, mais plus de 2 000 km séparent la sous‑population des îles de la Madeleine des sites de reproduction habituels les plus proches.
Nombre de « localités » (utilisez une fourchette plausible pour refléter l’incertitude, le cas échéant)
Inconnu, mais certainement beaucoup plus que 10
La plus grande menace est l’utilisation des terres à des fins agricoles, ce qui relève de centaines, voire de milliers, de gestionnaires.
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de la zone d’occurrence?
Non
L’aire de répartition de la sous‑population de l’Ouest est relativement inchangée (3,9 millions de km2 par rapport à 5,1 millions de km2 dans le rapport antérieur). L’augmentation de la superficie de la zone d’occurrence est attribuable au regroupement des sous‑populations des îles de la Madeleine et de l’Ouest.
Y a‑t‑il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de l’indice de zone d’occupation?
Inconnu
Il n’y a pas suffisamment de données disponibles à une échelle appropriée pour évaluer les changements de l’IZO.
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre de sous‑populations?
S.O.
Il n’y avait aucune sous‑population dans le rapport de situation précédent, celui‑ci comportait plutôt deux UD (populations).
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre de « localités »?
Inconnu, mais peu probable
Y a‑t‑il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de [la superficie, l’étendue ou la qualité] de l’habitat?
Inconnu
L’étendue et la qualité de l’habitat devraient diminuer dans certaines régions, mais les changements globaux sont difficiles à prévoir. Le trafic maritime de même que les risques de déversements d’hydrocarbures connexes augmenteront dans de nombreuses parties de l’aire d’hivernage de l’espèce.
Y a‑t‑il des fluctuations extrêmes du nombre de sous‑populations?
Non
Voir ci‑dessus.
Y a‑t‑il des fluctuations extrêmes du nombre de « localités »?
Inconnu, mais peu probable
Y a‑t‑il des fluctuations extrêmes de la zone d’occurrence?
Non
Y a‑t‑il des fluctuations extrêmes de l’indice de zone d’occupation?
Non
Nombre d’individus matures (dans chaque sous‑population)
Sous‑population de l’Ouest
De 200 000 à 500 000
Selon BirdLife International (2020) et Wetlands International (2020)
Sous‑population des îles de la Madeleine
Probablement moins de 10
Selon les recensements annuels (Service canadien de la faune, données inédites)
Analyse quantitative
La probabilité de disparition de l’espèce à l’état sauvage est d’au moins [20 % sur 20 ans ou 5 générations, selon la période la plus longue, jusqu’à un maximum de 100 ans, ou 10 % sur 100 ans].
Inconnue
Aucune analyse n’a été effectuée.
Menaces et facteurs limitatifs
Un calculateur des menaces a‑t‑il été rempli pour l’espèce?
Oui (ECCC, 2022; annexe 1)
Impact global des menaces attribué : Moyen (2020)
Principales menacées relevées :
- agriculture et aquaculture (UICN 2) - impact faible
- production d’énergie et exploitation minière (UICN 3) - impact faible
- corridors de transport et de service (UICN 4) - impact faible
- utilisation des ressources biologiques (UICN 5) - impact faible
- modifications des systèmes naturels (UICN 7) - impact faible
- pollution (UICN 9) - impact faible
- changements climatiques (UICN 11) - impact faible
Quels sont les facteurs limitatifs pertinents?
L’abondance des proies et la grande vulnérabilité à la prédation pendant la période de nidification peuvent être des facteurs limitatifs.
Immigration de source externe (immigration de l’extérieur du Canada)
Situation des populations de l’extérieur les plus susceptibles de fournir des individus immigrants au Canada.
En sécurité
La population est considérée comme étant « en sécurité » (N5B) aux États‑Unis, mais celle‑ci est très petite par rapport à la population canadienne.
Une immigration a‑t‑elle été constatée ou est‑elle possible?
Oui
Inconnue, mais possible
Des individus immigrants seraient‑ils adaptés pour survivre au Canada?
Oui
Habitat et climat semblables au Canada
Y a‑t‑il suffisamment d’habitat disponible au Canada pour les individus immigrants?
Oui
Les conditions se détériorent‑elles au Canada?
Oui
La conversion continue des terres réduira probablement la quantité d’habitat disponible dans la région des Prairies.
Les conditions de la population source se détériorent‑elles?
Oui
La conversion continue des terres réduira probablement la quantité d’habitat disponible pour la population source aux États‑Unis.
La population canadienne est‑elle considérée comme un puits?
Non
L’aire de reproduction canadienne représente environ 92 % de l’aire de reproduction mondiale de l’espèce.
La possibilité d’une immigration depuis des populations externes susceptible d’entraîner un changement de statut existe‑t‑elle?
Non
L’aire de reproduction canadienne représente environ 92 % de l’aire de reproduction mondiale de l’espèce.
Nature délicate de l’information sur l’espèce
L’information concernant l’espèce est‑elle de nature délicate?
Non
L’espèce est répandue et relativement abondante.
Historique du statut
COSEPAC
En décembre 2023, les populations « des îles de la Madeleine » et « de l’Ouest » ont été considérées comme une seule unité dans toute l’aire de répartition canadienne, laquelle a été désignée « préoccupante ».
Statut et justification de la désignation
Statut
Préoccupante
Code alphanumérique
Sans objet
Justification du changement de statut
Sans objet - aucun changement de statut (ancienne population de l’Ouest).
La population des îles de la Madeleine (en voie de disparition) est maintenant considérée comme faisant partie d’une seule UD pancanadienne, selon les nouveaux critères de reconnaissance des UD (COSEWIC, 2020). Code de changement : IVii
Justification de la désignation (2023)
Environ 92 % de l’aire de reproduction nord‑américaine de cet oiseau aquatique se trouve au Canada, principalement dans les prairies et les milieux humides boréaux de l’ouest et du centre du pays. Un très petit groupe isolé se reproduit aux Îles‑de‑la‑Madeleine, au Québec. Bien que ce groupe ait été auparavant évalué séparément, l’espèce est maintenant considérée comme formant une seule population puisque l’absence de signes d’adaptations uniques ne justifie plus une évaluation distincte. Les données accessibles sur les tendances de la population ne sont pas claires. Cependant, l’espèce est menacée par la perte et la dégradation de milieux humides, la sécheresse, les collisions avec les lignes de transport d’électricité et d’autres structures et, dans les aires d’hivernage, par le risque de déversements d’hydrocarbures et de prises accidentelles dans le cadre d’activités de pêche. L’impact global des menaces actuelles et futures pourrait entraîner un déclin allant jusqu’à 30 % au cours des trois prochaines générations.
Applicabilité des critères
Critère A (déclin du nombre total d’individus matures)
Sans objet. Les différentes sources de données sur le suivi de la population sont contradictoires. Elles indiquent que la population est stable, diminue ou augmente, mais les intervalles de confiance associés à la majorité de ces estimations sont larges.
Critère B (aire de répartition peu étendue et déclin ou fluctuation)
Sans objet. La zone d’occurrence et l’IZO sont largement supérieurs aux seuils établis pour la catégorie « menacée ».
Critère C (nombre d’individus matures peu élevé et en déclin)
Sans objet. La population compte au moins 200 000 individus matures, ce qui est supérieur au seuil établi pour la catégorie « menacée ».
Critère D (très petite population totale ou répartition restreinte)
Sans objet. La population compte au moins 200 000 individus matures, ce qui est supérieur au seuil établi pour la catégorie « menacée » (D1). De plus, la population n’est pas vulnérable aux effets de phénomènes stochastiques et la répartition n’est pas fortement restreinte, comme l’exige le critère D2.
Critère E (analyse quantitative)
Sans objet. Aucune analyse n’a été effectuée.
Espèce préoccupante : b) le niveau de menace moyen suggère que l’espèce pourrait devenir menacée et c) les tendances d’eBird indiquent que l’espèce satisfait presque au critère A et pourrait donc être désignée « menacée ».
Préface
Le Grèbe esclavon a été évalué pour la première fois par le COSEPAC en avril 2009. Le COSEPAC avait alors désigné la population de l’Ouest comme étant « préoccupante » et la population des îles de la Madeleine comme étant « menacée ». Depuis, les critères de reconnaissance des UD ont été peaufinés (COSEWIC, 2020), de sorte que la population qui niche sur les îles de la Madeleine ne peut plus être considérée comme une UD distincte. L’ensemble de la population canadienne de Grèbes esclavons constitue maintenant une seule UD, et les groupes de l’Ouest et des îles de la Madeleine sont considérés ici comme deux sous‑populations d’une même UD plutôt que comme deux populations distinctes.
L’aire de reproduction de l’espèce est maintenant mieux connue grâce à la publication du Deuxième atlas des oiseaux nicheurs du Québec méridional, des premiers atlas des oiseaux nicheurs du Manitoba et de la Colombie-Britannique ainsi que des données recueillies pour le premier atlas des oiseaux nicheurs de la Saskatchewan. Les méthodes d’analyse utilisées pour estimer les tendances d’après les données du BBS et du RON se sont améliorées (par exemple Soykan et al., 2016; Meehan et al., 2020), et les résultats sont disponibles pour l’ensemble des relevés réalisés jusqu’en 2021. De plus, des estimations des tendances établies d’après les données d’eBird sont maintenant disponibles (Fink et al., 2022). Les recherches récentes comprennent un examen des tendances démographiques au Manitoba (Hammell, 2017).
Un programme de rétablissement et un plan d’action ont été préparés pour l’ancienne population des îles de la Madeleine (Environment Canada, 2013, 2015), et un plan de gestion a été élaboré pour l’ancienne population de l’Ouest (ECCC, 2022).
Historique du COSEPAC
Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d’une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale-provinciale sur la faune. Le Comité a été créé pour satisfaire au besoin d’une classification nationale des espèces sauvages en péril qui soit unique et officielle et qui repose sur un fondement scientifique solide. En 1978, le COSEPAC (alors appelé Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) promulguée le 5 juin 2003, le COSEPAC est un comité consultatif qui doit faire en sorte que les espèces continuent d’être évaluées selon un processus scientifique rigoureux et indépendant.
Mandat du COSEPAC
Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) évalue la situation, au niveau national, des espèces, des sous-espèces, des variétés ou d’autres unités désignables qui sont considérées comme étant en péril au Canada. Les désignations peuvent être attribuées aux espèces indigènes comprises dans les groupes taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons, arthropodes, mollusques, plantes vasculaires, mousses et lichens.
Composition du COSEPAC
Le COSEPAC est composé de membres de chacun des organismes responsables des espèces sauvages des gouvernements provinciaux et territoriaux, de quatre organismes fédéraux (le Service canadien de la faune, l’Agence Parcs Canada, le ministère des Pêches et des Océans et le Partenariat fédéral d’information sur la biodiversité, lequel est présidé par le Musée canadien de la nature), de trois membres scientifiques non gouvernementaux et des coprésidents des sous-comités de spécialistes des espèces et du sous-comité des connaissances traditionnelles autochtones. Le Comité se réunit au moins une fois par année pour étudier les rapports de situation des espèces candidates.
Définitions (2019)
- Espèce sauvage
- Espèce, sous-espèce, variété ou population géographiquement ou génétiquement distincte d’animal, de plante ou d’un autre organisme d’origine sauvage (sauf une bactérie ou un virus) qui est soit indigène du Canada ou qui s’est propagée au Canada sans intervention humaine et y est présente depuis au moins cinquante ans.
- Disparue (D)
- Espèce sauvage qui n’existe plus.
- Disparue du pays (DP)
- Espèce sauvage qui n’existe plus à l’état sauvage au Canada, mais qui est présente ailleurs.
- En voie de disparition (VD)
(Remarque : Appelée « espèce disparue du Canada » jusqu’en 2003.) - Espèce sauvage exposée à une disparition de la planète ou à une disparition du pays imminente.
- Menacée (M)
- Espèce sauvage susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitants ne sont pas renversés.
- Préoccupante (P)
(Remarque : Appelée « espèce en danger de disparition » jusqu’en 2000.) - Espèce sauvage qui peut devenir une espèce menacée ou en voie de disparition en raison de l'effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces reconnues qui pèsent sur elle.
- Non en péril (NEP)
(Remarque : Appelée « espèce rare » jusqu’en 1990, puis « espèce vulnérable » de 1990 à 1999.) - Espèce sauvage qui a été évaluée et jugée comme ne risquant pas de disparaître étant donné les circonstances actuelles.
- Données insuffisantes (DI)
(Remarque :Autrefois « aucune catégorie » ou « aucune désignation nécessaire ».) - Une catégorie qui s’applique lorsque l’information disponible est insuffisante (a) pour déterminer l’admissibilité d’une espèce à l’évaluation ou (b) pour permettre une évaluation du risque de disparition de l’espèce.
Remarque : Catégorie « DSIDD » (données insuffisantes pour donner une désignation) jusqu’en 1994, puis « indéterminé » de 1994 à 1999. Définition de la catégorie (DI) révisée en 2006.
Le Service canadien de la faune d’Environnement et Changement climatique Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du COSEPAC.
Description et importance de l’espèce sauvage
Nom et classification
Classification actuelle
Classe : Oiseaux
Ordre : Podicipédiformes
Famille : Podicipédidés
Genre : Podiceps
Espèce : auritus
Sous‑espèces au Canada
Deux sous‑espèces de Grèbes esclavons sont reconnues, le P. a. auritus, qui se reproduit dans le nord de l’Eurasie, et le P. a. cornutus, qui se reproduit en Amérique du Nord (del Hoyo et al., 1992). Seul le P. a. cornutus a été observé au Canada.
Noms communs
Français : Grèbe esclavon, Grèbe cornu
Anglais : Horned Grebe, Slavonian Grebe, Hell‑diver
Synonymes et remarques
Le Grèbe esclavon appartient à la famille des Podicipédidés, qui compte 22 espèces réparties dans 6 genres. Le genre Podiceps comprend actuellement huit espèces, dont trois nichent au Canada : le Grèbe jougris (Podiceps grisegena), le Grèbe à cou noir (P. nigricollis) et le Grèbe esclavon (P. auritus) (Winkler et al., 2020).
Description morphologique
Le Grèbe esclavon est un petit oiseau plongeur (longueur : de 31 à 38 cm; poids : de 300 à 570 g; voir la photo de couverture) au cou relativement long et au bec pointu et court (Stedman, 2020). En plumage nuptial (secondaire), le Grèbe esclavon a des touffes de plumes érectiles (« cornes ») chamois clair qui s’étendent des yeux rouge vif jusqu’à l’arrière de la nuque. La couronne, les joues et le dos sont noirs et le ventre est blanc. L’avant du cou, les lores, le haut de la poitrine et les flancs sont marron. L’apparence des mâles et des femelles est semblable, mais les couleurs sont moins vives chez les femelles, et celles‑ci sont légèrement plus petites et légères que les mâles (Sibley, 2014; Stedman, 2020). Principalement gris et blanc, le plumage basique (hivernal) du Grèbe esclavon est beaucoup plus sobre (Sibley, 2014; Stedman, 2020). Le plumage juvénile est très semblable au plumage basique de l’adulte (Stedman, 2020).
Unités désignables
Boulet et al. (2005) ont analysé 3 types de marqueurs génétiques - séquence d’ADN mitochondrial (ADNmt), séquence d’introns nucléaires et 25 locus de polymorphisme de longueur des fragments amplifiés (AFLP) - et découvert des différences modérées, quoique significatives, entre les 2 sous‑espèces de Grèbes esclavons (c.‑à‑d. Amérique du Nord et Islande), mais ils n’ont trouvé que de subtiles différences structurelles entre les 2 sous‑populations de P. a. cornutus présentes en Amérique du Nord (c.‑à‑d. ouest du Canada et îles de la Madeleine, au Québec; figure 1). Si Boulet et al. (2005) ont constaté des différences significatives dans la fréquence des allèles de la séquence d’ADNmt et les marqueurs AFLP des sous‑populations, ils ont également relevé qu’elles ne sont pas phylogéographiquement distinctes (c.‑à‑d. qu’il n’y aurait aucune monophylie réciproque entre les groupes régionaux) et qu’il y a un flux génique (quoique limité) entre elles. En se fondant sur les différences significatives dans la fréquence des allèles de la séquence d’ADNmt et les marqueurs AFLP, Boulet et al. (2005) ont suggéré que ces deux sous‑populations constituent des unités de gestion distinctes. Les unités de gestion sont des populations démographiquement indépendantes désignées pour faciliter la gestion à court terme de grandes entités (Moritz, 1994). Les unités de gestion diffèrent des UD ou des unités importantes sur le plan de l’évolution, qui sont déterminées par la structure historique des populations, la phylogénie de l’ADNmt et les besoins de conservation à long terme (Moritz, 1994).
Le COSEPAC (2020) reconnaît les UD (c.‑à‑d. les unités inférieures au niveau taxinomique des espèces) si elles ont des attributs qui les rendent à la fois distinctes et importantes dans l’évolution. Les populations sont considérées comme étant distinctes si la transmission d’information héréditaire d’autres populations est très limitée, et elles sont importantes dans l’évolution si elles présentent des caractères adaptatifs particuliers ou une histoire évolutive unique au Canada.
La reconnaissance du caractère distinct peut s’appuyer sur des caractères ou des marqueurs héréditaires (par exemple, marqueurs génétiques ou morphologie héréditaire, comportement, cycle vital, phénologie, voies migratoires, dialectes) qui distinguent clairement l’UD (critère D1; COSEWIC, 2020), ou sur la disjonction géographique naturelle qui limite grandement la transmission d’information pendant une période prolongée (critère D2).

Figure 1. Aires de reproduction et d’hivernage du Grèbe esclavon (Podiceps auritus) en Amérique du Nord. Carte adaptée de celles du COSEPAC (COSEWIC, 2009), de Fink et al. (2020) et de Stedman (2020).
Description longue
Carte de l’Amérique du Nord montrant les aires de reproduction et d’hivernage de deux sous‑populations du Grèbe esclavon. L’aire de reproduction de la sous‑population de l’Ouest s’étend depuis l’intérieur de l’Alaska, dans le nord‑ouest, et couvre la majeure partie du Yukon et la moitié sud‑ouest des Territoires du Nord‑Ouest jusqu’à son point le plus à l’est sur la côte ouest de la baie d’Hudson, tout juste à l’intérieur de la frontière occidentale de l’Ontario. La limite ouest de l’aire s’étend vers le sud en Colombie‑Britannique, à l’est des chaînes de montagnes côtières, jusqu’à la frontière entre le Canada et les États‑Unis. L’aire suit la frontière jusqu’au nord‑ouest de l’Ontario, tout juste à l’est de la frontière du Manitoba, et forme trois petites pointes aux États‑Unis, soit dans le nord‑ouest du Montana, le centre du Dakota du Nord et la partie nord‑ouest du Minnesota. L’encadré montre l’aire de reproduction de la sous‑population qui se reproduit aux Îles‑de‑la‑Madeleine, dans le golfe du Saint‑Laurent. Les aires d’hivernage s’étendent depuis les îles Aléoutiennes dans l’extrême nord‑ouest jusqu’à la moitié nord de la Basse‑Californie le long de la côte du Pacifique; depuis le sud de la Nouvelle‑Écosse jusqu’à la Floride le long de la côte de l’Atlantique; et depuis la côte nord du golfe du Mexique jusqu’à la frontière entre les États‑Unis et le Mexique. Il y a aussi des aires d’hivernage à l’intérieur des terres le long du fleuve Columbia (entre l’État de Washington et l’Oregon), dans le nord de la Californie et le long de la frontière ouest de l’Arizona presque jusqu’en Utah, ainsi qu’une aire beaucoup plus vaste qui s’étend vers l’ouest depuis la Caroline du Nord jusqu’en Oklahoma et dans le quartier nord‑est du Texas. La carte montre également une aire d’hivernage au milieu du Colorado.
Le caractère distinct ne peut être reconnu d’après le critère D1 puisqu’il n’y a aucune différence morphologique ou biologique connue entre les sous‑populations de l’Ouest et des îles de la Madeleine, et que les voies migratoires utilisées par les deux sous‑populations sont la seule différence comportementale observée. Les sites d’hivernage de la sous‑population des îles de la Madeleine sont inconnus, mais il est présumé qu’ils se trouvent le long de la côte atlantique des États‑Unis et qu’ils chevauchent plus ou moins les sites d’hivernage de la population de l’ouest de l’Amérique du Nord, car une partie des individus de cette population hivernent aussi le long de la côte de l’Atlantique. En conclusion, malgré le fait que Boulet et al. (2005) ont constaté que la sous‑population des îles de la Madeleine n’est pas phylogéographiquement distincte, certains éléments appuient la reconnaissance du caractère distinct fondée sur le critère D1. Pour ce qui est de la reconnaissance du caractère distinct fondée sur le critère D2, il y a une disjonction géographique naturelle de plus de 2 000 km entre les deux sites de reproduction les plus proches qui sont couramment utilisés par chaque sous‑population (c.‑à‑d. le nord‑ouest de l’Ontario et l’île du Cap aux Meules, aux Îles‑de‑la‑Madeleine; Cadman et al., 2007; Robert et al., 2019). Cependant, l’information génétique appuie la conclusion selon laquelle il n’y a pas de disjonction géographique naturelle de la sous‑population (D2) puisque les valeurs Fst calculées d’après les données d’AFLP sont faibles (0,04), ce qui correspond à un flux génique considérable, et que le réseau de couverture minimal établi d’après les données du fragment ND2 de l’ADNmt est « en étoile », ce qui indique une absence de structure génétique de la population (Boulet et al., 2005; Taylor, comm. pers., 2022).
Si l’un ou l’autre des critères de reconnaissance du caractère distinct est satisfait, l’importance de l’UD dans l’évolution peut être évaluée. La reconnaissance de l’importance sur le plan évolutif repose sur une preuve directe ou une forte inférence que l’UD a suivi une trajectoire évolutive indépendante pendant une période importante dans l’évolution (critère S1; COSEWIC, 2020), ou encore sur une preuve directe ou une forte inférence permettant de déduire que l’UD possède des caractères adaptatifs et héréditaires qui ne pourraient être reconstitués en pratique en cas de perte (critère S2). Bien que l’on ignore depuis combien de temps la population de Grèbes esclavon s’est établie sur les îles de la Madeleine - le Colymbus auritus a été désigné comme une espèce nicheuse peu commune dans l’un des premiers relevés réalisés aux Îles‑de‑la‑Madeleine en 1887 (Bishop, 1889) - les niveaux modérés, mais non phylogéographiquement significatifs, de divergence de l’ADNmt (Boulet et al., 2005) indiquent que le critère S1 n’est pas satisfait. L’absence de structure génétique démontrée par Boulet et al. (2005) - c.‑à‑d. que le réseau de couverture minimal (figure 1 dans Boulet et al., 2005) avait une forme « en étoile » typique et qu’il n’y avait aucun sous‑groupe régional clairement identifiable -, la capacité limitée d’assignation des individus aux populations et la non‑exclusion de tous les individus du Québec des populations de la Colombie-Britannique et du centre‑ouest (Boulet et al., 2005) laissent entendre qu’une immigration d’individus de la sous‑population de l’Ouest (ou une colonisation relativement récente) est possible, ce qui signifie que le critère S2 ne peut s’appliquer.
En se fondant sur ces données probantes, Boulet et al. (2005) ont suggéré que la sous‑population des îles de la Madeleine pourrait être considérée comme une unité de gestion distincte. Étant donné que cette sous‑population utilise une voie migratoire différente, elle peut être considérée comme distincte selon la définition du COSEPAC, mais les données disponibles indiquent qu’elle ne satisfait pas aux critères du COSEPAC pour établir son importance dans l’évolution. Par conséquent, la population canadienne de Grèbes esclavons est traitée comme une seule UD dans le présent rapport.
Importance de l’espèce
Le Canada a une responsabilité particulière à l’égard du Grèbe esclavon, car près de 92 % de l’aire de reproduction de la sous‑espèce nord‑américaine (P. a. cornutus) se trouve sur le territoire canadien (COSEWIC, 2009).
Connaissances autochtones
Les connaissances traditionnelles autochtones (CTA) sont fondées sur les relations. Il s’agit de renseignements sur les rapports écologiques entre les humains et leur environnement, ce qui comprend les caractéristiques de l’espèce, des habitats et des localités. Les lois et les protocoles relatifs aux rapports entre les humains et l’environnement sont transmis par des enseignements et des récits ainsi que par les langues autochtones, et peuvent être fondés sur des observations à long terme. Les noms de lieux fournissent des renseignements sur les zones de récolte, les processus écologiques, l’importance spirituelle ou les produits de la récolte. Les CTA peuvent aider à déterminer les caractéristiques du cycle vital d’une espèce ou les différences entre des espèces semblables.
Importance culturelle pour les peuples autochtones
Le présent rapport ne comprend pas de CTA propres à l’espèce. Cependant, le Grèbe esclavon a de l’importance pour les peuples autochtones, qui reconnaissent l’interrelation de toutes les espèces au sein de l’écosystème.
Répartition
Aire de répartition mondiale
Le Grèbe esclavon est répandu dans la région holarctique (Fjeldså, 1973a). En Eurasie, le Grèbe esclavon est une espèce nicheuse peu commune, mais largement répartie, principalement entre 50 et 63 degrés de latitude nord (Balmer et al., 2013; Stedman, 2020). L’espèce hiverne le long des côtes, jusqu’à la mer Méditerranée, et d’importantes concentrations d’individus sont observées dans l’Atlantique Nord‑Est (Stedman, 2020). En Asie de l’Est, l’espèce est présente le long de la côte du Pacifique, depuis le Japon jusqu’à la péninsule coréenne (American Ornithologists’ Union, 1998).
En Amérique du Nord, l’aire de reproduction du Grèbe esclavon couvre la majeure partie du nord‑ouest du continent, et l’essentiel de la population nicheuse se concentre au Canada, principalement dans les provinces des Prairies et les Territoires du Nord-Ouest. Aux États‑Unis, l’espèce se reproduit dans les régions du centre et du sud de l’Alaska ainsi que dans plusieurs États limitrophes de l’Ouest canadien, soit l’État de Washington, l’Oregon (de façon irrégulière), l’Idaho, le Montana, le Dakota du Nord, le Dakota du Sud (de façon irrégulière) et le Minnesota (de façon irrégulière), mais la population nicheuse y est moins abondante (Stedman, 2020). L’aire d’hivernage principale se trouve le long de la côte du Pacifique, depuis la Colombie-Britannique jusqu’au nord du Mexique (Basse-Californie), le long de la côte de l’Atlantique, depuis le sud de la Nouvelle-Écosse et du Nouveau-Brunswick jusqu’à la Floride, et dans la plaine côtière du golfe du Mexique (Fink et al., 2020). Un petit nombre de Grèbes esclavons hivernent dans la région des Grands Lacs, principalement durant les hivers doux, et il y a aussi des sites d’hivernage isolés dans le centre et le sud des États‑Unis (figure 1; Fink et al., 2020). La plupart des individus hivernent le long des côtes du Pacifique (48 %) et de l’Atlantique (35 %), un faible nombre d’individus (12 %) passent l’hiver dans la région de la plaine côtière du golfe du Mexique, et seulement 5 % de la population hiverne dans l’intérieur du continent (Fink et al., 2020; ECCC, 2022).
Aire de répartition canadienne
Environ 92 % de l’aire de reproduction nord-américaine du Grèbe esclavon se trouve au Canada. La densité d’individus nicheurs est la plus élevée dans l’aire écologique des Prairies, mais l’espèce se reproduit également dans les aires écologiques boréale, des montagnes du Nord, des montagnes du Sud et de l’Atlantique (figure 2; COSEWIC, 2009; Fink et al., 2020).
Le Grèbe esclavon est commun dans toute la partie méridionale du Yukon, et l’espèce se rencontre régulièrement plus au nord, jusqu’à la plaine Old Crow, mais elle est moins abondante au nord de l’écozone de la Cordillère boréale (Sinclair et al., 2003). Dans les Territoires du Nord-Ouest, l’aire de répartition de l’espèce couvre l’ensemble des régions boréales et subarctiques, et les plus fortes densités ont été observées dans le sud de ce territoire (Stedman, 2020). Le Grèbe esclavon a été observé dans la partie méridionale du Nunavut, au sud d’Arviat (Fink et al., 2020), mais on ignore si la rareté des observations est attribuable au faible nombre d’observateurs ou à une faible abondance de l’espèce dans la région. De récentes mentions de nidification extralimites indiquent que l’espèce se reproduit périodiquement sur les îles Charlton et Danby, dans la baie James, au Nunavut (Fink et al., 2020).
En Colombie-Britannique, l’aire de reproduction du Grèbe esclavon couvre une vaste zone à l’est de la chaîne côtière, et des concentrations notables d’individus nicheurs ont été observées principalement dans les basses terres de la rivière de la Paix et sur les plateaux Cariboo et Thompson-Nicola (figure 2; Howie, 2015).
Le Grèbe esclavon se rencontre dans toutes les régions naturelles de l’Alberta, et l’espèce est plus abondante dans les régions des prairies‑parcs (Semenchuk, 2007). L’espèce est largement répandue en Saskatchewan, en particulier dans les régions de conservation des oiseaux (RCO) des marmites torrentielles des Prairies et des plaines de la taïga boréale, mais la majeure partie de la population se concentre dans le centre‑sud de la province (figure 2; Birds Canada et Environment and Climate Change Canada, 2020). Le Grèbe esclavon se rencontre dans toutes les RCO du Manitoba, mais la population est fortement concentrée dans la région des marmites torrentielles des Prairies, dans le sud‑ouest de la province (figure 2; Mitchell, 2018).

Figure 2. Aire de répartition et abondance relative du Grèbe esclavon (Podiceps auritus) pendant la période de reproduction (du 7 juin au 27 juillet), d’après les données d’eBird recueillies de 2005 à 2020 (Fink et al., 2020). Les zones rouge foncé indiquent une densité de population plus élevée.
Description longue
La carte indique que la zone la plus vaste et la plus foncée occupée par des individus nicheurs est dans la moitié sud de la Saskatchewan, qu’elle s’étend dans le quartier sud‑est de l’Alberta et forme une étroite bande diagonale depuis le coin nord‑ouest jusqu’à la frontière sud du Dakota du Nord. Une autre zone vaste, mais moins foncée, couvre une grande partie de l’intérieur des Territoires du Nord‑Ouest, s’étend vers le sud jusqu’aux coins nord‑est et nord‑ouest de la Colombie‑Britannique et de l’Alberta, respectivement, et au coin nord‑est de la Saskatchewan. La carte montre aussi des zones beaucoup plus petites au Yukon et en Alaska, mais il semble que ces zones, en particulier celles qui se trouvent en Alaska, présentent les densités de population les plus élevées.
En Ontario, le Grèbe esclavon est considéré comme un nicheur rare et irrégulier, dont l’aire de reproduction se concentre dans l’extrême nord‑ouest de la province (Hoar, 2007). Des observations historiques dans la région de Fort Severn, le long de la côte de la baie d’Hudson, indiquent que l’espèce pourrait nicher de façon irrégulière dans les régions de la baie d’Hudson et de la baie James.
Au Québec, un très faible nombre de Grèbes esclavons nichent chaque année sur les îles de la Madeleine, et ce, depuis au moins 1900 (COSEWIC, 2009), et possiblement bien plus longtemps. L’espèce se reproduit plus régulièrement dans la partie nord‑est de l’archipel, en particulier sur la pointe de l’Est, l’île Brion et l’île du Cap aux Meules. Ailleurs au Québec, le Grèbe esclavon est une espèce nicheuse irrégulière et extrêmement rare. Une mention de nidification récente - à Saint-Bruno-de-Guigues en 2016 (Robert et al., 2019) - indique que l’espèce pourrait nicher occasionnellement dans la partie continentale du Québec, mais il s’agit de la première mention de nidification dans cette partie du Québec depuis plusieurs décennies (Aubrey, comm. pers., 2023). En outre, quelques occurrences historiques de nidification ont été répertoriées, notamment sur l’île d’Anticosti en 1919 (Lewis, 1924), au lac Sainte‑Anne en 1959 (Ouellet et Ouellet, 1963), et au lac Perceval, à Valcartier, en 1960 et en 1964 (Larivée, 2006). Il est présumé qu’il s’agissait d’individus de la sous‑population de l’Ouest, plutôt que de la sous‑population des îles de la Madeleine (Shaffer, 2019).
Un faible nombre de Grèbes esclavons passent l’hiver dans le sud du Canada, principalement dans le sud de la Colombie-Britannique, le sud de l’Ontario et les provinces maritimes, mais la majeure partie de la population hiverne le long des côtes du Pacifique et de l’Atlantique, aux États‑Unis (figure 1; Fink et al., 2020).
Structure de la population
Voir la section Unités désignables ci‑dessus.
Zone d’occurrence et zone d’occupation
La zone d’occurrence du Grèbe esclavon, calculée selon le plus petit polygone convexe entourant l’aire de répartition canadienne de l’espèce, a une superficie de 5 003 843 km2. Cela diffère de la zone d’occurrence calculée dans le rapport de situation précédent (5 100 000 km2 pour l’UD de l’Ouest; COSEWIC, 2009), car les deux UD ont été regroupées, et l’ensemble de la population canadienne forme maintenant une seule UD plutôt que deux UD géographiquement distinctes comme c’était le cas dans le rapport de situation de 2009 (COSEWIC, 2009; voir la section Unités désignables, ci‑dessus). La zone d’occurrence de la sous‑population de l’Ouest est actuellement estimée à 3 900 000 km2, et l’écart par rapport à la superficie de 5 100 000 km2 calculée pour l’ancienne UD de l’Ouest (COSEWIC, 2009) est attribuable à un changement de méthodologie, plutôt qu’à une diminution réelle de la zone d’occurrence. Les données disponibles sur la répartition de l’espèce ne sont pas assez détaillées pour qu’il soit possible de calculer l’IZO (toutefois, il est certainement nettement supérieur au seuil minimal de 2 000 km2 établi par le COSEPAC pour la catégorie « menacée »).
Biologie et utilisation de l’habitat
La fiche descriptive du Grèbe esclavon publiée dans Birds of the World (anciennement Birds of North America; Stedman, 2020) fournit l’aperçu le plus complet de la biologie de l’espèce; seuls les éléments pertinents aux fins de la détermination du statut de l’espèce sont présentés dans les sous‑sections ci‑dessous.
Cycle vital et reproduction
La durée de vie moyenne du Grèbe esclavon est inconnue, mais l’individu bagué en Amérique du Nord le plus âgé avait 5 ans et 11 mois lorsqu’il a été recapturé (Lutmerding et Love, 2017). Le Grèbe esclavon atteint la maturité sexuelle à l’âge d’un an, mais environ 10 % des individus sexuellement matures ne se reproduisent pas au cours d’une année donnée. Les Grèbes esclavons non nicheurs sont principalement des individus de deuxième année (Fjeldså, 1973b). La durée d’une génération est estimée à 4,4 ans d’après des valeurs modélisées de l’âge à la première reproduction, de la longévité maximale et du taux de survie annuel des adultes (Bird et al., 2020).
Le Grèbe esclavon niche dans des étangs, des marais et des baies lacustres. Les petits milieux humides ne peuvent accueillir qu’un seul couple, et l’occupation de grands sites par plusieurs couples dépend de l’abondance des proies et de la disponibilité de sites de nidification convenables (Fjeldså, 1973c). Le mâle et la femelle construisent le nid dans une touffe de végétation émergente, utilisant pour ce faire des végétaux et des débris récupérés à proximité du site de nidification (Ferguson, 1977). Les nids sont le plus souvent fixés aux tiges de végétaux émergents, de sorte qu’ils flottent, mais ils peuvent également être construits sur une base solide en eau peu profonde. Parfois, les nids sont construits sur des rochers qui émergent de l’eau ou dans des zones riveraines sèches (Fjeldså, 1973c; Ulfvens, 1988; Stedman, 2020). De la végétation peut être ajoutée au nid au cours de la période de reproduction, en particulier si le niveau de l’eau augmente ou si le nid est exposé à l’action des vagues (Ulfvens, 1988). Rien n’indique que les nids de l’année précédente sont réutilisés (Stedman, 2020).
En Amérique du Nord, l’appariement peut souvent commencer au milieu ou à la fin de l’hiver et se poursuivre tout au long de la migration vers les sites de reproduction (Storer, 1969). Les couples s’adonnent à des rituels complexes qui visent probablement à renforcer leurs liens (Storer, 1969; Fjeldså, 1973d; Stedman, 2020). La construction du nid commence peu après l’arrivée au site de reproduction (Stedman, 2020). Le Grèbe esclavon ne produit généralement qu’une couvée par année, mais il est fréquent qu’une nouvelle tentative de nidification ait lieu après un premier échec (Fjeldså, 1973b). Au Canada, les couvées comptent de cinq à sept œufs et elles sont généralement produites entre la mi‑mai et la mi‑juin (Ferguson et Sealy, 1983; Arnold, 1990). Les œufs sont incubés de 22 à 25 jours, et l’éclosion a lieu entre la mi‑juin et le début août au Canada (Ferguson et Sealy, 1983). Les oisillons sont semi‑précoces, c.‑à‑d. qu’ils sont capables de nager et de plonger immédiatement après l’éclosion. Les parents transportent les oisillons sur leur dos, et il est rare qu’ils les couvent au nid. L’élevage dure environ 9 jours et les parents continuent de nourrir les oisillons de façon constante jusqu’à 14 jours après l’éclosion (Stedman, 2020). Les jeunes sont généralement pleinement autonomes de 19 à 21 jours après l’éclosion, mais le processus est plus long (de 21 à 24 jours) chez les oisillons qui éclosent plus tardivement. Le premier envol a généralement lieu de 41 à 50 jours après l’éclosion (Stedman, 2020).
Au Manitoba, le succès d’éclosion était de 30,3 %, 72 % des jeunes survivaient jusqu’à l’âge de 10 jours et les couples produisaient en moyenne 2,75 jeunes par année (Ferguson et Sealy, 1983). En Islande et en Norvège, le succès d’éclosion a été estimé à 63 %, et la productivité annuelle était de 1,53 à 1,91 jeune par couple en Finlande (Fjeldså, 1973b; Ulfvens, 1988, 1989). Aux Îles‑de‑la‑Madeleine, la taille moyenne des couvées est de 4,4 œufs, et le succès d’éclosion est de 54 %; la productivité annuelle minimale de cette sous‑population est estimée à 0,6 jeune par couple d’après les observations des couples nicheurs. Les dénombrements d’automne réalisés dans l’étang de l’Est, aux Îles‑de‑la‑Madeleine, suggèrent une productivité d’environ deux jeunes par couple, mais cette estimation repose sur l’hypothèse selon laquelle tous les individus immatures observés appartiendraient à la population nicheuse locale (Shaffer et Laporte, 2003).
Besoins en matière d’habitat
Habitat de reproduction
Au Canada, le Grèbe esclavon préfère les baies lacustres, les marais et les étangs d’eau douce peu profonds, de petite à moyenne taille (de 0,05 à 10 ha), qui comprennent des zones de végétation émergente et d’eau libre. Dans certaines régions, l’espèce utilise des plans d’eau alcalins ou saumâtres (Stedman, 2020). Seuls les plans d’eau permanents conviennent, car ils doivent fournir l’habitat dont l’espèce a besoin pour la nidification et l’élevage des couvées (Sugden, 1977; Ferguson et Sealy, 1983). Au Manitoba et en Saskatchewan, les étangs utilisés par les individus nicheurs avaient une superficie moyenne de 1,2 ha, avec un écart‑type de 1,3 (Sugden, 1977; Ferguson et Sealy, 1983). Le Grèbe esclavon a aussi besoin de plans d’eau d’une profondeur minimale de 20 cm pour se reproduire; la profondeur moyenne des étangs occupés au Manitoba était de 39,2 cm, avec un écart‑type de 11,7, tandis que l’espèce avait une préférence pour les étangs plus profonds en Saskatchewan (Ferguson et Sealy, 1983). Les végétaux émergents communs aux sites de nidification du Grèbe esclavon comprennent des carex (Carex spp.), des joncs (Juncus spp.) et des quenouilles (Typha spp.), des espèces qui servent à protéger et à dissimuler le nid (Stedman, 2020). Le Grèbe esclavon préfère les milieux humides eutrophes, mais il peut utiliser des étangs oligotrophes lorsque son habitat de prédilection se fait rare (Ulfvens, 1988). La sous‑population des îles de la Madeleine occupe des milieux humides semblables, mais les étangs sont généralement plus petits (moyenne de 0,7 ha; n = 24) et plus profonds (89 cm; n = 26). Il s’agit pour la plupart d’étangs d’eau douce, mais des plans d’eau saumâtre sont parfois utilisés (Shaffer et Laporte, 2003).
Dans les prairies canadiennes, la reproduction du Grèbe esclavon dans des milieux humides artificiels et des étangs de zones d’emprunt est bien documentée (Kuczynski et Paszkowski, 2012). Un relevé réalisé en Alberta a révélé que 36 % des 330 étangs de zones d’emprunt visités étaient occupés par des Grèbes esclavons (Kuczynski et al., 2012).
Habitat de migration
L’habitat de halte migratoire utilisé par le Grèbe esclavon comprend les eaux côtières, les lacs, les rivières et les marais (Stedman, 2020). Les sites de repos printaniers et automnaux peuvent être utilisés année après année, mais les caractéristiques des principaux sites ne sont pas bien comprises.
Habitat d’hivernage
En Amérique du Nord, l’habitat d’hivernage du Grèbe esclavon a été peu étudié, mais il est présumé que l’espèce utilise principalement des milieux marins côtiers et, dans une faible proportion, des plans d’eau douce de moyenne à grande taille (Stedman, 2020). En Europe, de grandes concentrations de Grèbes esclavon hivernent parfois en haute mer, ce qui rend difficile leur détection à l’aide de méthodes de relevé traditionnelles (Stedman, 2020).
Déplacements, migration et dispersion
Le Grèbe esclavon est une espèce qui migre sur des distances moyennes, principalement la nuit (Stedman, 2020). Les Grèbes esclavons forment probablement de grands rassemblements pour effectuer les vols migratoires nocturnes, tandis que les individus qui migrent de jour nagent ou survolent l’eau, seuls ou en petits groupes désorganisés (Palmer, 1962; Potter, 1974; Ulfvens, 1988; Sibley, 1997). Les voies migratoires sont mal comprises, mais la plupart des individus se déplacent en un large front dans l’intérieur du continent nord‑américain et le long des côtes est et ouest (Stedman, 2020). Les sites de repos et les haltes migratoires ne sont pas bien connus, mais les Grèbes esclavons peuvent apprendre à utiliser de nouveaux sites et revenir aux mêmes sites année après année (Stedman, 2020).
La migration printanière a lieu entre la mi‑mars et le début de mai, selon la région où les individus hivernent et la disponibilité d’eaux libres (Small, 1994; Stevenson et Anderson, 1994; Peterjohn, 2001). Le début de la migration automnale dépend souvent des conditions météorologiques, et il peut être devancé en cas de gel des plans d’eau (Stedman, 2020). Les Grèbes esclavons commencent à arriver dans les sites d’hivernage du nord de l’Atlantique entre le milieu et la fin d’octobre, et ils atteignent la côte de la Floride à la mi‑novembre (Stevenson et Anderson, 1994). Les migrants qui longent la côte du Pacifique atteignent la côte californienne entre octobre et novembre (Small, 1994). Les Grèbes esclavons quittent les îles de la Madeleine entre la fin de septembre et le début d’octobre (Fradette, 1992; Shaffer et Laporte, 2003; Richard, 2005). Les conditions météorologiques défavorables rencontrées pendant la migration nocturne, en particulier les tempêtes de verglas, peuvent contraindre des individus à demeurer au sol ou entraîner leur mortalité (Hodgson, 1979; Bell, 1980; Eaton, 1983).
Étant donné que peu d’études sur des individus marqués ont été réalisées, la dispersion et la philopatrie chez les adultes et les jeunes sont mal comprises. Le jeune quitte généralement le site d’éclosion une fois qu’il est en mesure de voler, soit de 41 à 50 jours après l’éclosion. Parfois, les adultes abandonnent les jeunes avant qu’ils ne soient pleinement autonomes (Stedman, 2020). La philopatrie est observée chez les adultes des deux sexes, ce qui peut être corrélé au succès de reproduction. La fidélité aux sites de nidification où la reproduction a été un succès au cours des années précédentes peut entraîner la reformation et le renouvellement des liens d’un couple (Ferguson, 1981; Stedman, 2020).
Relations interspécifiques
Régime alimentaire
Le régime alimentaire du Grèbe esclavon varie selon les saisons et comprend principalement des insectes aquatiques, des crustacés et des poissons, mais l’espèce peut aussi se nourrir d’amphibiens et d’arthropodes (COSEWIC, 2009). Pendant la période de reproduction, les invertébrés aquatiques et certains insectes aériens constituent la majeure partie de l’alimentation du Grèbe esclavon (Stedman, 2020). En hiver, ce sont plutôt les crustacés (amphipodes et écrevisses en Amérique du Nord) et les poissons, principalement des espèces benthiques, qui prédominent (Madsen, 1957; Ainley et Sanger, 1979). Le Grèbe esclavon exploite de façon opportuniste les proies localement abondantes ou surabondantes à tout moment de l’année (Fjeldså, 1973b).
Prédateurs et compétiteurs
Le Grèbe esclavon est vulnérable à la prédation à tous les stades du cycle vital. Les œufs, les oisillons et les adultes qui couvent au nid sont particulièrement vulnérables, et la prédation est généralement la principale cause de perte de nids ou d’échec de nidification (Ferguson et Sealy, 1983; Fournier et Hines, 1999; Stedman, 2020). Le vison d’Amérique (Neovison vison) est un prédateur fréquent des adultes, en particulier pendant la couvaison ou l’élevage des jeunes (Eberhardt et Sargeant, 1977; Arnold et Fritzell, 1990). Les autres prédateurs des adultes comprennent le Grand Héron (Ardea Herodias), le chat domestique (Felis catus), le Faucon gerfaut (Falco rusticolus), le Busard Saint-Martin (Circus hudsonius) et le renard roux (Vulpes Vulpes) (Fjeldså, 1973c; Bayer, 1979; Hukee, 2016; Stedman, 2020). En Amérique du Nord, les prédateurs des nids sont notamment le raton laveur (Procyon lotor), la Corneille d’Amérique (Corvus brachyrhynchos), le Grand Corbeau (Corvus corax), la Pie d’Amérique (Pica hudsonia), le Foulque d’Amérique (Fulica americana) et diverses espèces de mouettes et de goélands (famille des Laridés; Ferguson et Sealy, 1983; Stedman, 2020). La prédation des œufs de Grèbes esclavons par le raton laveur est importante dans le sud‑ouest du Manitoba, une région où ce prédateur est devenu plus abondant au cours des 75 dernières années (Hammell, 2017). Une fois qu’ils ont quitté le nid, les jeunes sont également la proie du grand brochet (Esox Lucius) et de diverses espèces de laridés.
Les couples de Grèbes esclavons sont très territoriaux et défendent vigoureusement leur site de nidification et d’élevage. D’autres espèces de grèbes sont fréquemment ciblées, notamment le Grèbe à bec bigarré (Podilymbus podiceps), le Grèbe jougris et le Grèbe à cou noir, qui nichent en sympatrie avec le Grèbe esclavon au Canada. Des observations faites aux Îles-de-la-Madeleine indiquent que des Grèbes esclavons peuvent être délogés des habitats de nidification les plus convenables par des Grèbes à bec bigarré, une espèce qui arrive plus tôt au printemps. En effet, dans quatre étangs où les deux espèces étaient présentes au début de la période de reproduction, seul le Grèbe à bec bigarré avait niché avec succès (Shaffer et Laporte, 2003; Environment Canada, 2013). Des espèces de grèbes de plus grande taille peuvent aussi déloger le Grèbe esclavon de son habitat de nidification de prédilection (Stedman, 2020). Le Grèbe esclavon chasse agressivement de son territoire la sauvagine, le Carouge à épaulettes (Agelaius phoeniceus), la Guifette noire (Chlidonias niger), et même le rat musqué (Ondatra zibethicus). En hiver, le Grèbe esclavon s’associe souvent à des macreuses (Melanitta spp.) et au Plongeon huard (Gavia immer; Pearse, 1950; Paulson, 1969). Le Grèbe esclavon est en compétition avec diverses espèces de poissons qui se nourrissent aussi d’invertébrés aquatiques, et l’espèce peut donc préférer les plans d’eau exempts de poissons pour se reproduire. La baisse du taux de reproduction du Grèbe esclavon dans les régions agricoles de la Scandinavie serait étroitement liée à la compétition pour les ressources alimentaires et l’augmentation des populations de cyprinidés (Douhan, 1998).
Adaptations physiologiques, comportementales et autres
Le Grèbe esclavon est une espèce presque exclusivement aquatique, capable de se déplacer sur de courtes distances sur la terre ferme, mais de façon maladroite (Fjeldså, 1973c). Le Grèbe esclavon vole principalement pendant la migration, mais parfois aussi pendant la période de reproduction, pour chercher un partenaire, lors d’interactions territoriales avec des congénères et pour se déplacer entre deux milieux humides le soir venu (Storer, 1969). Le Grèbe esclavon est très territorial; il peut adopter une attitude menaçante et confronter physiquement ses rivaux (Fjeldså, 1973d; Cramp et Simmons, 1977).
Le Grèbe esclavon fait preuve d’une certaine capacité d’adaptation et niche régulièrement dans des milieux humides artificiels, y compris des étangs de zones d’emprunt aménagés le long de routes et de corridors routiers (Kuczynski et Paskowski, 2012; Kuczynski et al., 2012). Cela peut être néfaste dans certaines situations; des Grèbes esclavons ont été observés dans des bassins de décantation contenant des contaminants, comme des détergents, qui peuvent avoir des effets négatifs sur l’espèce (voir la section Menaces - Pollution) (Nero, 1963). Les Grèbes esclavons ont de la difficulté à s’adapter aux fluctuations du niveau d’eau de leurs étangs de reproduction, et la modification des régimes hydrologiques, les inondations ou les sécheresses peuvent entraîner l’échec de nidification.
Facteurs limitatifs
La grande vulnérabilité du Grèbe esclavon à la prédation pendant la nidification, en particulier par d’autres espèces d’oiseaux et des mammifères, est un facteur limitatif (Stedman, 2020).
Comme le Grèbe esclavon dépend des invertébrés aquatiques pendant la période de reproduction (Stedman, 2020), l’abondance de ces proies peut constituer un facteur limitatif. D’importants déclins généralisés ont été observés chez les invertébrés aquatiques dans l’hémisphère Nord (Corcoran et al., 2009; Arzel et al., 2020).
Taille et tendances des populations
Sources de données, méthodes et incertitudes
Recensement des oiseaux de noël (RON)
Depuis 1900, le RON répertorie les populations d’oiseaux en hiver au moyen de relevés annuels réalisés dans des cercles de dénombrement fixes de 24 km de diamètre (Birds Canada, 2020). Ce programme fournit des estimations des populations et de l’abondance de la plupart des espèces d’oiseaux qui hivernent au Canada et aux États‑Unis, y compris le Grèbe esclavon. Dans le cadre du RON, les bénévoles consignent le nombre d’individus de toutes les espèces d’oiseaux observés dans chaque cercle de dénombrement au cours d’une journée, entre le 14 décembre et le 5 janvier.
La couverture du RON dans l’aire de répartition internuptiale du Grèbe esclavon (au Canada et aux États‑Unis) était relativement limitée jusqu’en 1970. Des analyses des tendances ont été effectuées à partir des données recueillies depuis 1970, qui ont été converties en fonction de l’effort d’observation (oiseaux par heure‑équipe). Étant donné qu’un faible nombre de Grèbes esclavons hivernent au Canada, les tendances fondées sur les données du RON recueillies au Canada devraient principalement refléter les fluctuations à la limite nord de l’aire d’hivernage de l’espèce. Les tendances du RON à l’échelle continentale devraient donc être plus représentatives de la population canadienne, étant donné que près de 92 % de l’aire de reproduction nord‑américaine du Grèbe esclavon se trouve au Canada.
Relevé des oiseaux nicheurs de l’amérique du nord (BBS)
Le BBS est un programme de suivi des espèces d’oiseaux nicheurs qui consiste en des relevés normalisés effectués en bordure de route, principalement par des bénévoles, et qui est coordonné au Canada par le Service canadien de la faune. Ce programme est en place depuis 1966 et constitue la principale source de données pour l’évaluation des changements démographiques à long terme et à grande échelle pour plus de 400 espèces d’oiseaux nicheurs au Canada et aux États‑Unis. Les relevés sont effectués le long de parcours de 39,2 km, qui comprennent 50 arrêts espacés de 0,8 km. Des données sur les oiseaux nicheurs sont recueillies à chacun des 50 arrêts; les observateurs consignent le nombre total d’individus de chaque espèce d’oiseau entendus à n’importe quelle distance ou observés visuellement dans un rayon de 0,4 km de chaque arrêt pendant une période d’observation de 3 minutes (Government of Canada, 2019).
Au Canada, le BBS constitue une source d’information complète sur le suivi à long terme du Grèbe esclavon, mais les tendances établies d’après ces données pourraient comporter un biais régional puisque la couverture est fortement concentrée dans la région des Prairies et que le nombre de parcours dans la portion méridionale de l’aire de reproduction de l’espèce est relativement faible. Le principal avantage du BBS est que les données sont recueillies chaque année selon un protocole de relevé normalisé. Cependant, comme le Grèbe esclavon vocalise peu, l’espèce n’est probablement détectée qu’aux arrêts offrant un bon point de vue sur des milieux humides de reproduction.
Atlas des oiseaux nicheurs
Plusieurs atlas provinciaux des oiseaux nicheurs ont été publiés depuis 2009 : Colombie-Britannique (de 2008 à 2012), Saskatchewan (de 2017 à 2022), Manitoba (de 2010 à 2014) et Québec (de 2010 à 2014). Ces atlas fournissent des renseignements régionaux importants sur les estimations des populations de Grèbes esclavons à l’échelle provinciale. Par exemple, le Deuxième atlas des oiseaux nicheurs du Québec méridional présente une comparaison des données récentes avec celles du premier Atlas des oiseaux nicheurs du Québec méridional (de 1984 à 1989).
Abondance
Selon les estimations actuelles, la population canadienne de Grèbes esclavons compte de 200 000 à 500 000 individus (BirdLife International, 2020; Wetlands International, 2020). On estimait auparavant qu’elle comptait entre 100 000 et 1 000 000 d’individus (COSEWIC, 2009), mais l’affinement des méthodes a permis de produire une estimation plus précise (BirdLife International 2020; Wetlands International, 2020).
Les plus fortes densités de Grèbes esclavons nicheurs, de 1,5 à 3,3 couples par km2 selon les estimations (Sugden, 1977), sont observées dans la zone des prairies‑parcs des provinces des Prairies (Fink et al., 2020). Des densités élevées ont aussi été estimées dans certaines parties de l’aire de répartition boréale de l’espèce (moyenne de 2,2 couples par km2 près de Yellowknife), ce qui pourrait être lié à la présence d’étangs artificiels dans ces zones puisque les densités étaient plus faibles (moyenne de 0,5 couple par km2) dans les étangs naturels à l’est de Yellowknife (Fournier et Hines, 1999). La partie septentrionale de l’aire de reproduction canadienne n’a fait l’objet d’aucune étude ou estimation à grande échelle, mais les données disponibles donnent à penser que les densités de Grèbes esclavons nicheurs y sont généralement plus faibles (Howie, 2015; Mitchell, 2018; Birds Canada et Environment and Climate Change Canada, 2020; ECCC, 2022). En outre, Stedman (2020) indique que les densités les plus élevées aux Territoires du Nord-Ouest ont été observées dans le sud du territoire.
Fluctuations et tendances
Recensement des oiseaux de noël
À l’échelle de l’Amérique du Nord, les estimations ponctuelles fondées sur les données du RON reflètent une augmentation à long terme de la population de 0,38 % par année (IC à 95 % : -0,54, 1,59) entre 1970 et 2021, ce qui représente une augmentation globale estimée de 21,3 %, quoique l’intervalle de confiance est très étendu (IC à 95 % : -24,1, 123,6). La tendance continentale est plus positive au cours de la plus récente période de 3 générations (de 2008 à 2021; augmentation de 1,23 % par année, IC à 95 % : -3,22, 5,88), et reflète une augmentation globale de 17,2 % au cours de cette période, quoique cette estimation est également très imprécise (IC à 95 % : -34,7, 110,2; figure 3; Meehan, comm. pers., 2022). Les données du RON indiquent que, globalement, la population de Grèbes esclavons hivernant le long de la côte du Pacifique augmente de façon constante depuis les années 1970, tandis que la population hivernant le long de la côte de l’Atlantique affiche un déclin à long terme, mais qu’une augmentation des effectifs s’est amorcée depuis environ 2005, et que les niveaux actuels correspondent à ceux observés dans les années 1980 (Roy, données inédites, 2019; ECCC, 2022). Dans le nord‑ouest, où l’espèce est le plus abondante, les tendances sont positives (et contribuent à la tendance continentale positive), et c’est également le cas dans les régions des Grands Lacs, des Ozarks et du centre de l’Atlantique, tandis que les tendances sont négatives dans le reste de l’aire d’hivernage de l’espèce (figure 3; Meehan, comm. pers., 2022).

Figure 3. Résultats du RON sur une période de trois générations (de 2008 à 2021) pour a) la variation annuelle de l’abondance et b) l’abondance relative du Grèbe esclavon (Podiceps auritus). T. Meehan, données inédites (2022).
Description longue
Deux cartes du Canada et des États‑Unis. La première carte montre la variation annuelle en pourcentage de l’abondance du Grèbe esclavon, qui varie de 10 à –10 %. La carte indique qu’il y a un nombre relativement faible de carrés dans l’est du Canada, depuis la côte de l’Atlantique jusqu’au sud‑ouest de l’Ontario, qui affichent principalement une variation de 0 à –5 %. Cependant, il y a quelques exceptions dont un seul carré qui indique une variation de –10 % au point le plus à l’est de l’aire de répartition sur la côte de l’Atlantique et un regroupement de carrés dans l’extrême sud‑ouest de l’Ontario qui affichent tous une variation supérieure à 0 % et parmi lesquels il y a un carré dont la variation s’élève à 10 %. Dans l’ouest, soit sur la côte, au centre et dans le sud de la Colombie‑Britannique, les carrés les plus à l’ouest affichent une variation de 0 à 5 %, tandis que la variation de l’abondance dans les carrés du sud‑est est d’environ –5 % et qu’elle est de –10 % dans le deuxième carré le plus à l’est. Aux États‑Unis, le nombre de carrés est beaucoup plus élevé, en particulier dans l’est, et la majorité des carrés affichent une variation de 5 à –5 %. La variation de l’abondance est plus négative dans le sud, et elle généralement légèrement plus positive dans l’est.
La deuxième carte montre l’abondance relative du Grèbe esclavon, selon une échelle de 0,4 à 0,7. Dans l’est du Canada, l’indice d’abondance relative de l’espèce est égal ou inférieur à 0,4 dans tous les carrés. En Colombie‑Britannique, l’indice d’abondance relative varie entre 0,6 et 0,7 dans tous les carrés. Dans le nord‑est des États‑Unis, l’indice d’abondance relative est généralement de 0,4, l’indice est légèrement plus élevé dans les États du sud‑est et du centre‑sud, il est beaucoup plus élevé dans l’ouest et le nord‑ouest, et l’État de Washington affiche l’indice d’abondance relative le plus élevé (de 0,6 à 0,7).
Relevé des oiseaux nicheurs de l’amérique du nord
Les données du BBS indiquent des déclins à court et à long terme de la population canadienne de Grèbes esclavons (Smith, données inédites, 2020; figure 4; tableau 1). De 1970 à 2019, la tendance annuelle moyenne a été de -1,71 % (IC à 95 % : -4,56, 0,67), ce qui correspond à une diminution totale de 57,0 % (IC à 95 % : -89,9, 38,7). Au cours des 3 dernières générations (de 2006 à 2019), le taux de variation national est estimé à -1,11 % par année (IC à 95 % : -6,05, 4,54), ce qui correspond à une diminution cumulative de 13,5 % (IC à 95 % : -55,5, 78,0). À l’échelle régionale, les estimations ponctuelles cumulatives de la tendance sur 3 générations sont particulièrement négatives en Colombie-Britannique (variation cumulative de -46,8 %, IC à 95 % : -98,1, 44,5) et au Manitoba (-34,2 %, IC à 95 % : -76,3, 41,6), et elles ne sont positives qu’au Yukon (0,2 %, IC à 95 % : -57,0, 173,6) et en Alberta (29,1 %, IC à 95 % : -29,2, 160,0) (figure 5; tableau 1). La fiabilité de toutes les tendances à court terme est faible (tableau 1). Les conditions plus humides qui ont prévalu dans les Prairies au cours des dernières années pourraient avoir favorisé le Grèbe esclavon, car il semble y avoir une forte corrélation entre le nombre d’étangs de reproduction présents dans ces zones en mai et le nombre d’individus observés dans le cadre du BBS (ECCC, 2022). Au cours des années plus sèches, il est également possible que des Grèbes esclavons survolent les zones touchées et poursuivent leur périple pour trouver des étangs convenables ailleurs, probablement plus au nord (ECCC, 2022). Compte tenu du fait que la partie méridionale de l’aire de reproduction canadienne de l’espèce est davantage couverte par le BBS, cette variabilité peut avoir une incidence sur la proportion de la population échantillonnée d’une année à l’autre.

Figure 4. Indice d’abondance annuel de la sous‑population de l’Ouest du Grèbe esclavon (Podiceps auritus) au Canada, fondé sur les données recueillies dans le cadre du BBS de 1970 à 2019 (n = 910 parcours). Les points bleus indiquent les nombres moyens d’individus observés. La tendance du modèle additif généralisé (MAG) en orange représente la meilleure correspondance curvilinéaire de données, tandis que la tendance représentée par la tendance en bleu tient compte des effets de la variation annuelle. Les ombrages orange (apparaissant en gris dans les zones de chevauchement) et bleus, montrent respectivement les intervalles de confiance à 95 % pour les tendances du MAG et de la pente. Les colonnes vertes indiquent le nombre de parcours réalisés au Canada où le Grèbe esclavon a été détecté (A. Smith, données inédites, 2020).
Description longue
Indice d’abondance annuel de la sous‑population de l’Ouest du Grèbe esclavon au Canada et indice d’abondance moyen annuel superposé au nombre de parcours de relevé (n = 910 parcours) où le Grèbe esclavon a été détecté. En 2019, l’espèce a été détectée le long de 86 parcours. Les nombres moyens d’individus observés les plus élevés ont été enregistrés en 1990 et en 2012, et les plus faibles ont été enregistrés en 1994, 2001 et 2019. La carte montre deux lignes de tendance. La tendance du modèle additif généralisé (MAG) représente la meilleure correspondance curvilinéaire de données, tandis que la tendance de la pente tient compte des effets de la variation annuelle. Les lignes de tendance commencent à environ 0,5 en 1970, et elles descendent progressivement jusqu’à environ 0,2 en 2019 la pente est légèrement plus marquée de 1970 à 1992 environ, et elle est plus graduelle jusqu’en 2019. La ligne de tendance de la pente n’affiche que de légères variations (jusqu’à un maximum d’environ 0,1). Les intervalles de confiance à 95 % sont également indiqués pour les deux lignes de tendance. Ils suivent une pente semblable et sont plus larges au début, soit en 1970, avant de connaître une forte réduction, puis un léger élargissement. Le tableau montre que l’intervalle de confiance de la tendance du MAG est plus étroit vers 2007. La tendance globale est une diminution annuelle de 1,7 % depuis 1970, et l’intervalle de confiance varie d’une diminution de 4,6 % à une augmentation de 0,7 %.

Figure 5. Taux de variation annuel des populations de Grèbe esclavon (Podiceps auritus) sur trois générations (de 2006 à 2019), estimés d’après les tendances du BBS à l’échelle des régions de conservation des oiseaux dans les provinces, territoires et États nord‑américains (A. Smith, données inédites, 2020).
Description longue
La carte montre que les zones où la variation annuelle de la population de Grèbe esclavon sur 3 générations est la plus négative (entre -7 et -4 %) couvrent la majeure partie de l’Alaska et de la Colombie‑Britannique. Les zones qui affichent une tendance négative de -4 à -2 % couvrent la côte sud et l’enclave de l’Alaska, le centre‑sud de l’intérieur de la Colombie‑Britannique, le sud‑ouest du Manitoba, les deux tiers est du Dakota du Nord et une bande qui s’étend depuis l’est du Grand lac des Esclaves, dans les Territoires du Nord‑Ouest, autour de la baie d’Hudson et de la baie James, jusque dans le nord du Québec et du Labrador. Les deux tiers sud de la Saskatchewan affichent une tendance négative de -2 à -1 %, et la tendance de la moitié ouest des Territoires du Nord‑Ouest, jusqu’au milieu du Grand lac des Esclaves, est de -1 à -0,5 %. Les seules tendances positives sont observées dans le nord de l’Alberta, une zone qui couvre de la moitié aux deux tiers de la province et affiche une tendance de 2 à 4 %, et dans la moitié est du Dakota du Sud, où la tendance est de 4 à 7 %.
Région | Taux de variation annuel en pourcentage (limites inférieure et supérieure de l’IC à 95 %) | Variation cumulative en pourcentage (limites inférieure et supérieure de l’IC à 95 %) | Probabilité d’une baisse de plus de 30 % | Nombre de parcours | Fiabilité |
---|---|---|---|---|---|
Court terme (de 2006 à 2019) |
|||||
Canada |
-1,11 (-6,05, 4,54) |
-13,5 (-55,5, 78,0) |
0,26 |
161 |
Faible |
Alberta |
1,99 (-2,62, 7,63) |
29,1 (-29,2, 160,0) |
0,02 |
69 |
Faible |
Colombie-Britannique |
-4,73 (-14,59, 2,87) |
-46,8 (-87,1, 44,5) |
0,69 |
10 |
Faible |
Manitoba |
-3,17 (-10,49, 2,71) |
-34,2 (-76,3, 41,6) |
0,56 |
18 |
Faible |
Territoires du Nord-Ouest |
-0,52 (-9,48, 9,88) |
-6,6 (-72,6, 240,4) |
0,29 |
4 |
Faible |
Saskatchewan |
-1,21 (-5,87, 3,56) |
-14,6 (-54,5, 57,5) |
0,26 |
47 |
Faible |
Yukon |
0,01 (-6,28, 8,05) |
0,2 (-57,0, 173,6) |
0,21 |
11 |
Faible |
Long terme (de 1970 à 2019) |
|||||
Canada |
-1,71 (-4,56, 0,67) |
-57,0 (-89,9, 38,7) |
0,80 |
193 |
Moyenne |
Alberta |
-0,66 (-2,35, 1,30) |
-27,7 (-68,8, 87,9) |
0,47 |
77 |
Moyenne |
Colombie-Britannique |
-3,36 (-7,56, -0,36) |
-81,3 (-97,9, -16,0) |
0,96 |
11 |
Faible |
Manitoba |
-2,25 (-4,70, 0,12) |
-67,2 (-90,6, 6,1) |
0,90 |
18 |
Moyenne |
Territoires du Nord-Ouest |
-0,98 (-4,82, 4,12) |
-38,3 (-91,1, 621,9) |
0,54 |
5 |
Faible |
Saskatchewan |
-1,77 (-3,35, -0,17) |
-58,3 (-81,2, -7,89) |
0,90 |
67 |
Élevée |
Yukon |
-1,23 (-4,58, 2,49) |
-45,6 (-90,0, 233,7) |
0,61 |
12 |
Faible |
La tendance mobile nationale montre un déclin continu sur plusieurs décennies, mais un changement minime s’est opéré au cours des trois dernières générations (figure 6). Cependant, il est évident qu’il existe une grande incertitude concernant les indices annuels, et les changements à court terme, positifs ou négatifs, pourraient être plus importants.

Figure 6. Tendances mobiles sur 13 ans (3 générations) de la variation démographique de la sous‑population de l’Ouest du Grèbe esclavon (Podiceps auritus) au Canada, d’après les données du BBS recueillies de 1970 à 2019 (A. Smith, données inédites, 2020). L’axe vertical représente la variation annuelle moyenne (pourcentage) de la taille de la population sur une période de trois générations. L’axe horizontal représente la dernière année de la tendance mobile sur 13 ans (c.‑à‑d., 2019 pour la période de 2006 à 2019). Les lignes horizontales orange et rouge représentent les taux de déclin cumulatifs à court terme de 30 et de 50 %, ce qui correspond aux seuils du COSEPAC pour la désignation des espèces menacées et en voie de disparition, respectivement. Les lignes verticales représentent les intervalles de crédibilité à 50 % (épaisses, bleu foncé) et à 95 % (minces, bleu pâle).
Description longue
Tendances mobiles sur 13 ans (3 générations) de la variation démographique de la sous‑population de l’Ouest du Grèbe esclavon, de 1970 à 2019, où chaque estimation ponctuelle représente la dernière année de la tendance sur 13 ans. Les lignes verticales représentent les intervalles de crédibilité à 50 % et à 95 % pour chaque point de donnée, et les lignes horizontales représentent les taux de déclin cumulatifs à court terme de 30 et de 50 % qui correspondent aux seuils du COSEPAC. La valeur du point de données de 1983 (la dernière année de la tendance mobile sur 13 ans pour la période commençant en 1970) est légèrement inférieure à -2,5. Les points de données affichent une tendance à la hausse, atteignant un sommet d’environ -1 en 2014, puis une très légère baisse jusqu’en 2019. Les intervalles de crédibilité à 50 % et à 95 % sont plus larges au début et à la fin de la période couverte par l’ensemble de données, et la figure indique que les intervalles les plus étroits sont entre 2001 et 2010 environ. La tendance globale pour la période de 13 ans la plus récente est une variation de -13 %.
Autres sources d’information
Selon les données recueillies du début de décembre au début de février dans le cadre du Relevé des oiseaux aquatiques des côtes de la Colombie-Britannique (Birds Canada, 2023), un projet de science citoyenne qui examine les tendances sur les oiseaux aquatiques côtiers, les effectifs de Grèbes esclavons ont affiché une baisse statistiquement significative de 2,60 % par année dans la mer des Salish (de 1999 à 2011; Crewe et al., 2012), tandis que, sur une plus longue période (de 1999 à 2019), la population s’est stabilisée ou aurait possiblement augmenté sur la côte de la mer des Salish (tendance annuelle : 1,51, IC à 95 % : -2,18, 4,92) et sur la côte du Pacifique (tendance annuelle : 6,40, IC à 95 % : -2,57, 15,26) (Ethier et al., 2020). Toutefois, il n’est pas possible d’écarter la possibilité que les mouvements interrégionaux soient la cause des tendances observées (Ethier et al., 2020).
Par ailleurs, la carte des tendances du Grèbe esclavon publiée par eBird en novembre 2022 montre des tendances négatives constantes et significatives de plus de 30 % à l’échelle de l’aire d’hivernage de l’espèce au cours des 3 dernières générations (du 28 décembre au 8 février, de 2007 à 2020; Fink et al., 2022; figure 7). Les tendances sont estimées pour chaque carré de 27 km de côté, et comme pour le RON, l’ensemble de la population canadienne est échantillonné. En outre, aucun carré n’affiche une tendance significative positive, et aucune estimation à l’échelle de l’aire de répartition de l’espèce n’a été réalisée d’après ces analyses.
Une étude menée dans le sud‑ouest du Manitoba indique que la densité de Grèbes esclavons nicheurs était en déclin à 2 sites : de 1,0 à 1,3 oiseau par km2 y était observé dans les années 1970, et la densité n’était plus que de 0 à 0,6 couple par km2 dans les années 2000 (Hammell, 2017).
Des atlas des oiseaux nicheurs ont été publiés pour plusieurs provinces, mais les seules provinces pour lesquelles il serait possible de comparer les tendances entre deux atlas sont l’Ontario et l’Alberta. Toutefois, comme les données de ces atlas ont été recueillies de 2001 à 2005, ceux‑ci ne donnent pas un aperçu des tendances récentes.

Figure 7. Tendances démographiques du Grèbe esclavon (Podiceps auritus) au cours de la période internuptiale (du 28 décembre au 8 février), de 2007 à 2020. La carte montre la variation cumulative de l’abondance relative estimée dans des carrés de 27 km de côté, et la taille des carrés reflète l’abondance relative estimée au milieu de la période couverte (2014). Les cercles rouges et bleus indiquent respectivement des diminutions et des augmentations (la carte de cette espèce ne comporte aucun cercle reflétant une tendance croissante), et les couleurs plus foncées correspondent à des tendances plus marquées. Source : Fink et al., 2022.
Description longue
La carte du Canada et des États‑Unis montre les tendances démographiques du Grèbe esclavon au cours de la période internuptiale (du 28 décembre au 8 février), de 2007 à 2020, à l’aide de points de différentes tailles, couleurs et intensité. Des carrés de 27 km de côté où il y a eu une diminution de l’abondance relative estimée au milieu de la période couverte (2014) sont visibles dans toute l’aire de répartition internuptiale du Grèbe esclavon : le long de la majeure partie des côtes du Pacifique, de l’Atlantique et du golfe du Mexique, et dans le sud‑est des États‑Unis. Les zones où les déclins sont les plus marqués s’étendent depuis les îles Aléoutiennes, le long des côtes de l’Alaska et de la Colombie‑Britannique, jusqu’à l’État de Washington. La zone affichant le déclin le plus important est Puget Sound, dans l’État de Washington. La carte indique aussi qu’il y a des déclins significatifs le long de la côte est de l’île de Vancouver et de la côte centrale de la Colombie‑Britannique, dans l’ouest, ainsi qu’à l’embouchure de la baie Chesapeake, le long des frontières entre le Kentucky et le Tennessee et entre le Missouri et l’Arkansas, et sur la côte ouest de la Floride, dans le sud‑est. Aucune zone affichant une tendance à la hausse n’est indiquée sur la carte.
Résumé
Les données les plus exhaustives sur les tendances démographiques du Grèbe esclavon sont celles du BBS et du RON. Les données du BBS fournissent des détails sur les tendances des populations nicheuses au Canada, mais l’estimation des tendances nationales est principalement fondée sur des observations faites dans les Prairies, où se trouvent la plupart des parcours le long desquels l’espèce est détectée. Cependant, les renseignements sur les individus qui nichent plus au nord sont limités. À l’inverse, les tendances continentales du RON devraient s’appliquer dans une large mesure à l’ensemble de la population canadienne, étant donné que 92 % de l’aire de répartition de la population nord‑américaine de Grèbes esclavons se trouve au Canada, et que la plupart des individus qui nichent au Canada hivernent aux États‑Unis.
La divergence des tendances (l’augmentation à l’échelle nord‑américaine inférée par le RON et le déclin au Canada inféré par le BBS) donne à penser que la population qui se reproduit dans les Prairies, sur laquelle pèse une plus grande variété de menaces, pourrait être en déclin, mais que cela serait compensé par une augmentation du nombre d’individus qui nichent dans les régions plus au nord. Cependant, les données limitées recueillies au Yukon et dans les Territoires du Nord-Ouest dans le cadre du BBS indiquent que la population y serait stable ou en déclin, ce qui signifie qu’il y a au moins quelques parties de l’aire de répartition septentrionale de l’espèce où les effectifs n’augmentent pas non plus (tableau 1; figure 5), une interprétation étayée par les récentes estimations des tendances établies d’après les données d’eBird (Fink et al., 2022).
Gravité de la fragmentation
La sous‑population des îles de la Madeleine est isolée, se trouvant à plus de 2 000 km du site le plus proche, dans le nord‑ouest de l’Ontario, qui est régulièrement occupé par des individus de la sous‑population de l’Ouest (figure 1). Cela ne correspond pas à la définition de population « gravement fragmentée » (voir la définition dans le résumé technique, encadré 11).
Immigration de source externe
L’immigration au Canada de Grèbes esclavons appartenant à des populations nichant aux États‑Unis n’est pas observée, mais elle est jugée possible. L’habitat de reproduction de l’espèce au Canada est très semblable à celui qu’utilisent les individus nicheurs aux États‑Unis, et il n’y a pas de différences climatiques importantes. Malgré le fait qu’une immigration est possible, environ 92 % de l’aire de répartition nord‑américaine du Grèbe esclavon se trouve au Canada. Par conséquent, une immigration en provenance de la population des États-Unis est jugée improbable.
Menaces
Tendances historiques, à long terme et continues en matière d’habitat
La fluctuation des niveaux d’eau, la hausse de la température et la conversion des terres à des fins agricoles sont les trois principaux facteurs qui influent sur l’habitat de reproduction du Grèbe esclavon. Les fluctuations des niveaux d’eau causées par la sécheresse auraient eu des effets négatifs sur la population de Grèbes esclavons à la fin des années 1990 et au début des années 2000 (ECCC, 2022). Cependant, l’espèce aurait bénéficié de l’augmentation des précipitations de 2005 à 2022, ce qui explique les récentes augmentations apparentes des effectifs (ECCC, 2022). La conversion des terres à des fins agricoles est la cause du drainage des milieux humides (Sugden et Beyersbergen, 1984; COSEWIC, 2009). Depuis la colonisation européenne, jusqu’à 70 % des milieux humides ont disparu dans certaines régions (Watmough et al., 2017; Benalcazar et al., 2019; DUC, 2021). Selon les estimations, 75 % des milieux humides des cuvettes des Prairies ont été drainés ou convertis en terres agricoles (Benalcazar et al., 2019). Dans la région des Prairies, plus de 90 % des zones humides présentent des signes d’altération, et le nombre de milieux humides non perturbés est en baisse à l’échelle du paysage (Environment Canada, 2013).
Menaces actuelles et futures
Le Grèbe esclavon est vulnérable aux effets cumulatifs de diverses menaces tout au long de son cycle vital. Ces menaces sont classées ci‑dessous et à l’annexe 1, d’après le système unifié de classification des menaces proposé par l’Union internationale pour la conservation de la nature et le Partenariat pour les mesures de conservation (UICN‑CMP; selon Salafsky et al., 2008).
L’évaluation porte sur les impacts de chacune des 11 grandes catégories de menaces et de leurs sous‑catégories, en fonction de la portée (proportion de la population exposée à la menace au cours des 10 prochaines années), de la gravité (déclin prévu de la population exposée à la menace au cours des 13 prochaines années ou 3 prochaines générations), et de l’immédiateté de chaque menace. Les cotes et les renseignements à l’appui ont été adaptés du plan de gestion proposé pour la population de l’Ouest (ECCC, 2022) et du programme de rétablissement de la population des îles de la Madeleine (Environment Canada, 2013).
L’impact global des menaces est calculé en tenant compte des impacts distincts de toutes les catégories de menaces (Master et al., 2012). Pour le Grèbe esclavon, l’impact global des menaces est moyen, ce qui signifie que l’espèce est susceptible de connaître un déclin de 3 à 30 % au cours des 3 prochaines générations.
UICN 2. Agriculture et aquaculture (impact faible)
UICN 2.1 - cultures annuelles et pérennes de produits autres que le bois
Par le passé, le drainage des milieux humides naturels destinés à être convertis en terres agricoles a considérablement réduit la disponibilité d’habitat de reproduction convenable pour le Grèbe esclavon dans les Prairies canadiennes. Au Canada, il est estimé que 70 % des milieux humides ont été perdus ou se sont dégradés depuis la colonisation européenne, et que près de 75 % des milieux humides des cuvettes des Prairies ont été convertis en terres agricoles (Sugden et Beyersbergen, 1984; Bartzen et al., 2010; Benalcazar et al., 2019; DUC, 2021). Plus de 90 % des milieux humides restants dans la région des Prairies ont subi des modifications ou une dégradation (Environment Canada, 2013). Le Grèbe esclavon préfère nicher dans des milieux humides d’une superficie de 0,1 à 1,25 ha. Dans les Prairies, bon nombre des milieux humides naturels restants sont trop grands pour être convenables pour la nidification du Grèbe esclavon, et la majeure partie des milieux humides de type cuvette les plus convenables ont disparu des zones plus développées (Kuczynski et al., 2012). Selon les estimations de Canards Illimités Canada, entre 6 et 8 ha de milieux humides sont perdus chaque jour, uniquement au Manitoba et en Saskatchewan (Benalcazar et al., 2019; DUC, 2021).
UICN 3. Production d’énergie et exploitation minière (impact faible)
UICN 3.1 - forage pétrolier et gazier
La construction et l’expansion d’installations d’extraction et de traitement du pétrole et du gaz sont prévalentes dans certaines parties de la forêt boréale de l’Ouest et des Prairies, et ces zones chevauchent souvent les milieux utilisés par le Grèbe esclavon pendant la période de reproduction. Ces industries ont besoin d’une grande quantité d’infrastructures, y compris des routes, des pipelines et des bassins de résidus, qui peuvent toutes entraîner la modification et la perte de milieux humides (PHJV, 2014). Dans ces zones, les milieux humides bénéficient d’un certain niveau de protection grâce aux pratiques de gestion exemplaires de l’industrie et des politiques provinciales et fédérales qui interdisent l’élimination de milieux humides aux fins de développement ou visent à atténuer les effets du développement. Néanmoins, des pertes de l’étendue et de la fonction des milieux humides sont observées. Les petits plans d’eau peu profonds exempts de poissons et les milieux humides de type cuvette qui ont la faveur des Grèbes esclavons nicheurs peuvent être négligés dans le cadre des études environnementales entreprises pour ce type de projets de développement. Cela s’explique par l’ampleur des projets et le peu d’importance qui est accordée aux petits milieux humides par rapport aux plans d’eau et aux complexes de milieux humides de grande taille (ECCC, 2022).
UICN 3.3 - énergie renouvelable
Des collisions de Grèbes esclavons avec des éoliennes ont été signalées au Canada (Environment Canada, 2013). Les grèbes sont considérés comme étant particulièrement vulnérables aux collisions avec des éoliennes, car ils migrent durant la nuit, volent à basse altitude et ont une manœuvrabilité limitée (Furness et al., 2013; Stedman, 2020). Les centrales solaires peuvent représenter une menace pour le Grèbe esclavon et d’autres espèces d’oiseaux aquatiques, qui peuvent confondre les panneaux solaires réfléchissants avec des plans d’eau et tenter de se poser sur ceux‑ci. Comme les grèbes ont de la difficulté à prendre leur envol, ils peuvent mourir de faim ou devenir la proie de prédateurs s’ils restent au sol (Kagan et al., 2014). Ces menaces pèsent davantage sur les deux sous‑populations pendant la migration.
Comme c’est le cas pour la menace 3.1, la construction continue d’éoliennes et de centrales solaires dans la région des Prairies pourrait également entraîner la perte de milieux humides utilisés par les Grèbes esclavons nicheurs.
UICN 4. Corridors de transport et de service (impact faible)
UICN 4.2 - lignes de services publics
Comme les grèbes volent à basse altitude, ont une manœuvrabilité limitée et migrent durant la nuit, ils sont particulièrement vulnérables aux collisions avec les lignes de transport d’électricité (APLIC, 2012; Environment Canada, 2013; Rioux et al., 2013; Stedman, 2020). La plupart des grèbes sont exposés à des lignes de transport d’électricité au cours de leur vie, mais seule une petite minorité d’entre eux sont victimes d’une collision. Cependant, comme les grèbes sont vulnérables aux collisions avec des lignes de transport d’électricité et qu’il est probable que la mortalité soit quelque peu sous‑estimée étant donné que toutes les carcasses ne sont pas détectées ou identifiées, la gravité à l’échelle de la population pourrait être légère (de 1 à 10 %). Il n’y a aucune estimation disponible concernant les taux de collision des Grèbes esclavons.
UICN 5. Utilisation des ressources biologiques (impact faible)
UICN 5.1 - chasse et capture d’animaux terrestres
Des prises accessoires de Grèbes esclavons sont possibles étant donné qu’une grande partie de la population traverse probablement des zones où la chasse à la sauvagine est pratiquée pendant la migration. La sous‑population des îles de la Madeleine est vulnérable aux prises accessoires ainsi qu’à la chasse et aux tirs non sélectifs, car la chasse à la sauvagine est pratiquée à la fin de l’automne à l’étang de l’Est, où muent la majorité des individus de cette sous‑population (Shaffer et Laporte, 2003). À tout le moins, une femelle a été abattue par arme à feu alors qu’elle était au nid en juin 2014, et la carcasse d’un individu possiblement tué par un tir d’arme à feu a été trouvée le long d’une route en 2011 (Shaffer, comm. pers., 2020). Toutefois, comme il y a peu de données probantes (anecdotiques ou autres) qui donnent à penser qu’il s’agit d’une préoccupation généralisée pour une quelconque partie du cycle annuel de l’espèce, la gravité globale est jugée négligeable.
UICN 5.4 - pêche et récolte de ressources aquatiques
Pendant la migration et dans les sites d’hivernage, le Grèbe esclavon se nourrit principalement de diverses espèces de poissons, ce qui, dans certaines régions, expose les individus à un risque d’empêtrement dans des filets de pêche et de noyade (Riske, 1976; Piersma, 1988; Ulfvens, 1989; Harrison et Robins, 1992). Des prises accidentelles de grèbes et d’autres oiseaux plongeurs ont été signalées dans les Grands Lacs pendant la migration (COSEWIC, 2009) ainsi qu’au lac Winnipegosis, au Manitoba, où près de 3 000 grèbes et plongeons sont capturés chaque année dans des filets dans la partie sud du lac (Bartonek, 1965). Peu de prises accidentelles de Grèbes esclavons ont été signalées sur les côtes canadiennes de l’Atlantique et du Pacifique; on estime toutefois que la pêche au saumon au filet maillant sur la côte du Pacifique est responsable de la mort de 12 085 oiseaux marins (fourchette de 1 129 à 24 002 individus) chaque année (Smith et Morgan, 2005). Les signalements ne sont pas systématiques, mais il est probable que les pêches côtières causent au moins quelques cas de mortalité de Grèbes esclavons. En effet, quelques prises accidentelles d’autres espèces de grèbes ont été rapportées dans le cadre d’activités de pêche au saumon au filet maillant sur la côte canadienne du Pacifique (Bertram et al., 2021), et des prises accidentelles de Grèbes esclavons ont été signalées dans la mer Baltique et la mer du Nord, en Europe (Žydelis et al., 2009). Dans l’ensemble, la mortalité et la gravité de cette menace sont probablement très légères.
UICN 7. Modifications des systèmes naturels (impact faible)
UICN 7.1 - incendies et suppression des incendies
Les incendies ont un effet important sur l’écologie de la forêt boréale : ils entraînent la perte d’habitat et contribuent à la régénération de l’habitat, à la modification de la composition de la végétation, à l’accroissement de la sédimentation, à la modification du cycle des nutriments et aux changements hydrologiques. Les effets des changements climatiques devraient prolonger la saison des incendies, et entraîner une augmentation de la superficie brûlée chaque année et du nombre de grands incendies de forêt (Amiro et al., 2003; Natural Resources Canada, 2020). Aucune information n’est disponible sur les répercussions directes des incendies de forêt sur le Grèbe esclavon, mais les effets potentiels comprennent la perte d’habitat de nidification convenable, la contamination des milieux humides et une diminution du succès de reproduction (Environment Canada, 2013). Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour comprendre l’effet des incendies de forêt sur les oiseaux aquatiques et les milieux humides qu’ils occupent pendant la période de reproduction.
UICN 7.3 - autres modifications de l’écosystème
Le Grèbe esclavon est vulnérable aux changements du niveau et de la qualité de l’eau, car il dépend des milieux aquatiques pour réaliser presque toutes ses fonctions vitales. Les changements du niveau et de la qualité de l’eau ont le plus grand impact sur les petits milieux humides peu profonds que le Grèbe esclavon occupe pendant la période de reproduction. Un large éventail d’activités humaines peuvent influer sur la qualité et le niveau de l’eau, y compris l’agriculture, l’élevage de bétail, l’extraction pétrolière et gazière, l’exploitation de mines et de carrières, l’exploitation forestière et la construction d’infrastructures. Ces activités sont courantes dans l’ensemble de l’aire de reproduction du Grèbe esclavon, et elles peuvent accroître la charge en nutriments et la sédimentation dans les milieux humides (Bayley et al., 2013). Ces effets peuvent modifier les débits d’eau, la dynamique des nutriments ainsi que la végétation aquatique et riveraine.
À court terme, les Grèbes esclavons ont une préférence pour les milieux humides eutrophes, car la charge en nutriments peut accroître l’abondance des proies macroinvertébrées (ECCC, 2022). Cependant, l’eutrophisation à long terme réduit la qualité de l’eau, favorise la croissance de la végétation aquatique émergente et submergée et accroît la turbidité (Scheffer et al., 2001; Bayley et al., 2013). Ces facteurs peuvent rendre la recherche de nourriture plus difficile pour le Grèbe esclavon et réduire la superficie des zones d’eau libre, ce qui pourrait rendre les petits milieux humides non convenables pour la reproduction. La sédimentation causée par des activités humaines peut également accroître la turbidité de l’eau et réduire le niveau de l’eau dans les milieux humides. Étant donné que le Grèbe esclavon préfère les petits plans d’eau peu profonds, le niveau de l’eau pourrait diminuer au point où l’habitat ne serait plus convenable ou serait complètement perdu (Bayley et al., 2013). Les espèces végétales envahissantes comme le roseau commun (Phragmites australis ssp. Australis) et la salicaire commune (Lythrum salicaria), qui forment des peuplements denses, peuvent réduire le caractère convenable des milieux humides pour la nidification du Grèbe esclavon (Catling et Mitrow, 2011; MNRF, 2018).
Les herbicides et les pesticides agricoles peuvent contaminer certains milieux humides sous l’effet du ruissellement de surface, du lessivage, de la dérive de pulvérisation et de l’érosion éolienne. L’atrazine et le glyphosate font partie des herbicides dont la présence a été détectée dans les milieux humides des cuvettes des Prairies (Environment Canada, 2013). Il a été démontré que le glyphosate représente un risque pour les algues et les végétaux d’eau douce ainsi que pour les invertébrés marins et estuariens (Pest Management Regulatory Agency, 2017). La perte de végétaux d’eau douce dans les milieux humides occupés par des Grèbes esclavons nicheurs peut réduire le caractère convenable de l’habitat. Les néonicotinoïdes, comme l’imidaclopride et le fipronil, sont maintenant largement utilisés dans les Prairies (Environment Canada, 2013; Main et al., 2014; Douglas et Tooker, 2015). Les néonicotinoïdes peuvent demeurer dans le sol pendant des années, et ils sont très solubles, de sorte qu’ils peuvent se retrouver dans les eaux de ruissellement et contaminer les milieux aquatiques (Main et al., 2014). Ces pesticides ont des effets négatifs sur les invertébrés aquatiques (Van Dijk et al., 2013; Douglas et Tooker, 2015). Il a été démontré que l’abondance des macroinvertébrés, en particulier les insectes aquatiques émergents, diminue de façon constante selon un gradient de concentrations croissantes d’imidaclopride (Van Dijk et al., 2013; Morrissey et al., 2015; Maloney et al., 2018).
UICN 9. Pollution (impact faible)
UICN 9.2 - effluents industriels et militaires
Le Grèbe esclavon pourrait être vulnérable aux déversements de contaminants. Les bassins de résidus associés aux activités d’exploitation minière et d’extraction pétrolière présentent un risque de mortalité important pour les oiseaux (Timoney et Ronconi, 2010). Le Programme de surveillance des contacts des oiseaux avec les sables bitumineux, lancé en 2011, estime le nombre d’oiseaux qui se posent sur les bassins de résidus d’exploitation des sables bitumineux en Alberta (Cassady St. Clair, 2014). Entre 2011 et 2018, la fréquence des observations de Grèbes esclavons posés sur des bassins de résidus était variable, mais la moyenne était de 145 individus par année (fourchette de 1 à 236; Canadian Natural Resources Limited et al., 2019). Malgré le nombre de signalements de Grèbes esclavons posés sur des bassins de résidus, le nombre d’individus mazoutés et morts était relativement faible (Canadian Natural Resources Limited et al., 2019). Il existe peu de données sur les effets non létaux chez les oiseaux qui étaient toujours en vie après s’être posés sur des bassins de résidus, mais un léger mazoutage des plumes peut être létal pour les oiseaux aquatiques ou avoir des effets sublétaux sur la santé (Morandin et O’Hara, 2016).
Les déversements d’hydrocarbures sont l’une des menaces qui pèsent sur le Grèbe esclavon dans ses sites d’hivernage, et ils peuvent avoir des effets à long terme sur le caractère convenable de ceux-ci. Un déversement de pétrole survenu en 1976 dans la baie de Chesapeake a causé la mort de plus de 4 000 Grèbes esclavons (Roland et al., 1977). Les données recueillies sur 8 déversements de pétrole qui ont eu lieu dans le sud des États‑Unis indiquent que 12,3 % des 34 717 oiseaux mazoutés qui ont été retrouvés morts étaient des Grèbes esclavons (del Hoyo et al., 1992). Les Grèbes esclavons qui hivernent le long de la côte du Pacifique sont aussi menacés par les déversements de pétrole. En Alaska, le déversement de pétrole de l’Exxon Valdez survenu en 1989 avait entraîné une diminution des effectifs hivernants, et les densités prévues n’étaient toujours pas atteintes plusieurs années après l’incident (Day et al., 1997; McKnight et al., 2008). Toutefois, l’aire de répartition hivernale étendue du Grèbe esclavon atténue en partie les effets des déversements d’hydrocarbures localisés (Stedman, 2020).
Le Grèbe esclavon est également vulnérable à la bioaccumulation de contaminants. Du DDE (dichlorodiphényldichloroéthylène) et des BPC (biphényles polychlorés) ont été détectés dans des coquilles d’œufs de Grèbes esclavons au Manitoba (Forsyth et al., 1994), tandis que Vermeer et al. (1993) ont mesuré des concentrations hépatiques élevées de dioxines et de furanes dans le foie de Grèbes esclavons capturés en aval d’une usine de pâtes et papiers, en Colombie-Britannique. La présence de contaminants (type et quantité) devrait varier selon l’endroit où les Grèbes esclavons passent l’hiver.
Un Grèbe esclavon empoisonné par de la grenaille de plomb a été signalé aux Îles‑de‑la‑Madeleine en 1995 (Shaffer et Laporte, 2003). Cependant, il est difficile de déterminer si ce type d’empoisonnement est plus fréquent en se fondant sur un seul cas. Depuis 1997, l’application du règlement interdisant l’utilisation de grenaille de plomb pour chasser la sauvagine à moins de 200 m d’un plan d’eau a probablement contribué à réduire ce risque (Environment Canada, 2013).
UICN 9.3 - effluents agricoles et sylvicoles
Puisque les effets de l’utilisation d’engrais sur l’habitat et les proies invertébrées sont abordés dans la sous‑catégorie de menace 7.3 (autres modifications de l’écosystème), il est ici question du risque de toxicité lié à l’ingestion de pesticides. Les effets directs des pesticides sur le Grèbe esclavon n’ont pas été documentés, mais il est possible qu’ils aient un effet sublétal entraînant une baisse du taux de reproduction de l’espèce (Environment Canada, 2013; Van Dijk et al., 2013; Douglas et Tooker, 2015).
UICN 11. Changements climatiques (impact faible)
UICN 11.4 - modifications des régimes de précipitation et des régimes hydrologiques
Les effets des changements climatiques sur le Grèbe esclavon sont mal compris, et il y a une grande incertitude concernant la façon dont l’habitat et la biologie de l’espèce seront touchés par le réchauffement climatique et les modifications des régimes de précipitation. Certaines prévisions peuvent être faites d’après les connaissances actuelles sur les besoins et les processus vitaux du Grèbe esclavon ainsi que sur les effets des changements climatiques, prévus ou déjà observés et étudiés.
Les espèces d’oiseaux qui se reproduisent dans les milieux humides dulcicoles sont particulièrement vulnérables aux changements climatiques, car l’augmentation de l’écart entre l’évapotranspiration et les précipitations devrait accroître le déficit hydrique (Steen et al., 2014). Dans la région des cuvettes des Prairies, où se reproduit une grande partie de la population de Grèbes esclavons, les milieux humides permanents et relativement peu profonds que préfèrent les individus nicheurs devraient être particulièrement vulnérables à ces changements (Steen et al., 2014). Il y a encore beaucoup d’incertitude concernant les répercussions qu’auront les changements climatiques sur les milieux humides au Canada, mais certains effets cumulatifs sont prévisibles (ECCC, 2022). Le réchauffement du climat et la modification des régimes de précipitation devraient accroître le nombre et la gravité des incendies de forêt. Il est également prévu que les températures plus élevées entraîneront le dégel du pergélisol et l’assèchement des milieux humides (Cheskey et al., 2011). À court terme, le dégel du pergélisol pourrait accroître la superficie d’eau libre disponible pour le Grèbe esclavon, mais cet avantage est hypothétique et devrait être temporaire.
UICN 11.5 - phénomènes météorologiques violents ou extrêmes
Des nids de Grèbes esclavons peuvent être submergés par des pluies abondantes et l’action des vagues combinées à des vents forts (Shaffer et Laporte, 2003). À l’inverse, les sécheresses prolongées peuvent entraîner une baisse des niveaux d’eau des étangs et les rendre non convenables pour la nidification. En outre, les nids occupés sont plus vulnérables à la prédation par des mammifères terrestres au cours des périodes sèches qui surviennent plus tard dans la saison (Shaffer et Laporte, 2003). Pendant la migration, les tempêtes et les orages peuvent causer la mort de Grèbes esclavons (Hodgson, 1979; Bell, 1980; Eaton, 1983). Compte tenu de sa petite taille, la sous‑population de Grèbes esclavons des îles de la Madeleine est particulièrement vulnérable aux phénomènes météorologiques extrêmes.
L’augmentation de l’intensité de l’oscillation australe El Niño (ENSO) ainsi que les changements des températures et des courants océaniques peuvent avoir une incidence sur les Grèbes esclavons qui hivernent le long des côtes. Cette variabilité du climat pourrait influer sur la disponibilité de ressources alimentaires dans les sites d’hivernage du Grèbe esclavon (Butler et Taylor, 2005). Par rapport aux années normales, certains oiseaux de mer affichent un taux de mortalité plus élevé lorsque le phénomène de l’ENSO se produit (Butler et Taylor, 2005). On ignore si l’intensité de l’ENSO a un effet sur la survie des Grèbes esclavons en hiver.
Nombre de localités fondées sur les menaces
Le Grèbe esclavon est largement répandu au Canada, et la plupart des individus se reproduisent dans les zones agricoles des Prairies canadiennes, où les principales menaces sont liées à l’utilisation des terres à des fins agricoles et aux pratiques de gestion de l’eau. Ces terres relèvent de nombreux gestionnaires, et il y a probablement des centaines, voire des milliers, de localités fondées sur les menaces au Canada.
Protection, statuts et activités de rétablissement
Statuts et protection juridiques
Au Canada, le Grèbe esclavon, son nid et ses œufs sont protégés par la Loi de 1994 sur la convention concernant les oiseaux migrateurs (Government of Canada, 2017). Le Grèbe esclavon est inscrit comme espèce en voie de disparition (population des îles de la Madeleine) et espèce préoccupante (population de l’Ouest) à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (2002). Au Québec, le Grèbe esclavon est inscrit comme espèce menacée à la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables (RLRQ, c. E-12.01) depuis 2000, et il est protégé par la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune (LCMVF; RLRQ, c. C-61.1). De plus, la LCMVF protège les habitats des Îles-de-la-Madeleine (chapitre C-61.1).
En décembre 2023, le COSEPAC a déterminé que les populations de l’Ouest et des îles de la Madeleine constituaient une seule UD dans toute l’aire de répartition canadienne de l’espèce, en plus de désigner cette unité comme étant « préoccupante ».
L’espèce n’est pas protégée par l’Endangered Species Act des États‑Unis (USFWS, 2020), mais elle l’est par le Migratory Bird Treaty Act (USC, 1918).
Statuts et classements non juridiques
Le Grèbe esclavon est considéré comme une espèce « en sécurité » à l’échelle mondiale (G5; tableau 2; NatureServe, 2020). En revanche, l’espèce est considérée comme étant vulnérable par l’UICN (BirdLife International, 2020). Le Grèbe esclavon est considéré comme étant « en sécurité » à l’échelle du Canada (N5B, N4N5N; NatureServe 2020), « apparemment en sécurité » (S4B) dans une grande partie de son aire de reproduction canadienne (Yukon, Colombie-Britannique et Alberta), « en sécurité » (S5B) en Saskatchewan, « vulnérable » (S3B) dans les Territoires du Nord-Ouest et au Manitoba, et « gravement en péril » en Ontario. Les individus non nicheurs sont considérés comme appartenant à des populations non reproductrices (S4B) « apparemment en sécurité » dans les océans Pacifique et Atlantique, et à des populations non reproductrices « vulnérables » (S3N) en Ontario, en Nouvelle-Écosse et au Nouveau-Brunswick. Au Québec, le Grèbe esclavon est classé comme une espèce migratrice vulnérable (S3M), et la sous‑population des îles de la Madeleine est désignée comme une « population reproductrice gravement en péril » (S1B; CESCC, 2020; NatureServe, 2020; tableau 2).
Aux États‑Unis, le Grèbe esclavon est considéré comme une espèce « en sécurité » (N5B; NatureServe, 2020; les cotes de chaque État sont présentées au tableau 2).
Trois zones importantes pour la conservation des oiseaux et de la biodiversité (ZICO) abritent d’importantes concentrations de Grèbes esclavons : l’île Brion et l’île de l’Est (sous‑population des îles de la Madeleine) ainsi que la rive sud du comté de Prince Edward (sous‑population de l’Ouest).
Région | Cotes* | Définition |
---|---|---|
Monde |
G5 |
En sécurité |
États‑Unis |
N5B, N5N |
En sécurité |
Canada |
N5B, N4N5N |
En sécurité |
Colombie-Britannique |
S4B, SNRN |
Apparemment en sécurité |
Alberta |
S4B |
Apparemment en sécurité |
Saskatchewan |
S5B |
En sécurité |
Manitoba |
S3B |
Vulnérable |
Ontario |
S1B, S3N, S4M |
Gravement en péril (population reproductrice) |
Québec |
S3M (Ouest); S1B (îles de la Madeleine) |
Vulnérable (Ouest); gravement en péril (îles de la Madeleine) |
Nouveau-Brunswick |
S3N |
Apparemment en sécurité |
Nouvelle-Écosse |
S3N, SUM |
Vulnérable |
Île-du-Prince-Édouard |
SNA |
Non applicable |
Terre-Neuve-et-Labrador |
SNA |
Non applicable |
Yukon |
S4B |
Apparemment en sécurité |
Territoires du Nord-Ouest |
S3 |
Vulnérable |
Nunavut |
SUB |
Non classable |
Alaska |
S4S5B, S4N |
Apparemment en sécurité |
Idaho |
S2N |
En péril |
État de Washington |
S3B, S5N |
Vulnérable |
Montana |
S3B |
Vulnérable |
Minnesota |
S1B |
Gravement en péril |
Dakota du Nord |
SNRB |
Non classé |
Michigan, New York |
SNRN |
Non classé |
Ohio, Vermont, New Hampshire |
SNA |
Non applicable |
Maine |
S4S5N |
Apparemment en sécurité |
* G = mondial; N (au début de la cote) = national; S = infranational; B = population reproductrice; N (à la fin de la cote) = population non reproductrice; 1 = gravement en péril; 2 = en péril; 3 = vulnérable; 4 = apparemment en sécurité; 5 = en sécurité; NA : non applicable; NR = non classé; U = non classable (en raison d’un manque de données ou de données contradictoires).
** Les cotes arrondies sont établies en convertissant les cotes combinées en une seule catégorie de cote pour faciliter la comparaison. Lorsque l’écart entre les cotes combinées est d’un intervalle, la cote dont la gravité est la plus élevée est utilisée (par exemple, S2S3B et S2S3M deviennent S2).
Protection et propriété de l’habitat
De nombreux Grèbes esclavons nichent sur des terres privées et publiques. Selon l’Agence Parcs Canada, l’espèce est présente dans 29 sites (parcs nationaux, réserves de parc national, lieux historiques nationaux et parcs marins nationaux). Elle est probablement aussi présente dans de nombreux parcs provinciaux, aires de conservation, réserves naturelles et autres terres publiques au Canada.
Activités de rétablissement
Un programme de rétablissement (Environment Canada, 2013) et un plan d’action (Environment Canada, 2015), décrivant les stratégies en place et à mettre en œuvre, ont été élaborés pour la population des îles de la Madeleine (maintenant considérée comme une sous‑population). Un plan de gestion proposé pour la population de l’Ouest (maintenant considérée comme une sous‑population) a également été élaboré (ECCC, 2022). Les mesures décrites ou proposées n’ont pas été menées à bien ou il est encore trop tôt pour en observer les effets.
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Collections examinées
Aucune collection n’a été examinée lors de la préparation du présent rapport.
Experts contactés
- Abraham, K. Chercheur scientifique à la retraite, ministère des Richesses naturelles et des Forêts de l’Ontario et Université Trent, Peterborough (Ontario)
- Anctil, A. Ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, Québec
- Bennett, B. Coordonnateur, Centre de données sur la conservation des espèces du Yukon, ministère de l’Environnement, Whitehorse (Yukon), et membre du COSEPAC
- Benville, A. Gestionnaire de données, Conservation Data Centre de la Saskatchewan, Regina (Saskatchewan)
- Breault, A. Biologiste spécialiste des oiseaux des milieux humides, Service canadien de la faune, Environnement et Changement climatique Canada, Delta (Colombie-Britannique)
- Brooks, R. Spécialiste de la recherche sur la faune - basses‑terres de la baie d’Hudson, ministère des Richesses naturelles et des Forêts de l’Ontario, Peterborough (Ontario)
- Brown, G. Chercheur scientifique, ministère des Richesses naturelles et des Forêts de l’Ontario et Université Trent, Peterborough (Ontario)
- Burrell, M. Zoologiste de projet, Centre d’information sur le patrimoine naturel de l’Ontario, ministère des Richesses naturelles et des Forêts de l’Ontario, Peterborough (Ontario), et membre du Sous‑comité de spécialistes des oiseaux du COSEPAC
- Campbell, M. Biologiste de la faune, Service canadien de la faune, Environnement et Changement climatique Canada, Whitehorse (Yukon)
- Cannings, S. Biologiste spécialiste des espèces en péril, Service canadien de la faune, Environnement et Changement climatique Canada, Whitehorse (Yukon), et membre du COSEPAC
- Cooke, H. Scientifique adjointe en conservation, Wildlife Conservation Society of Canada, Whitehorse (Yukon)
- Davy, C. Chercheuse scientifique, ministère des Richesses naturelles et des Forêts de l’Ontario et Université Trent, Peterborough (Ontario)
- Gardiner, L. Scientifique spécialiste des écosystèmes, Conservation des espèces, Direction des programmes de conservation, Agence Parcs Canada, Val Marie (Saskatchewan)
- Gauthier, I. Biologiste et coordonnatrice provinciale des espèces fauniques menacées et vulnérables, Direction générale de la gestion de la faune et des habitats, ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, Québec (Québec)
- Guile, A. Biologiste spécialiste de la conservation, Office des ressources renouvelables du Wek’èezhìı, Yellowknife (Territoires du Nord-Ouest)
- Jung, T. Biologiste principal de la faune (biodiversité), ministère de l’Environnement, Whitehorse (Yukon), et membre du COSEPAC
- Keith, J. Biologiste spécialiste de la biodiversité, Habitat Unit, Ministry of Environment, Regina (Saskatchewan)
- Laliberté, B. Biologiste de la faune, Service canadien de la faune, Environnement et Changement climatique Canada, Québec (Québec)
- McDonald, R. Conseillère principale en environnement, ministère de la Défense nationale, Ottawa (Ontario)
- Mehl, K. directrice, Habitat Unit, Fish, Wildlife and Lands Branch, Ministry of Environment, Saskatoon (Saskatchewan)
- Meijer, M. Gestionnaire de données, Alberta Conservation Information Management System, Edmonton (Alberta)
- Murray, C. Gestionnaire de données, Conservation Data Centre du Manitoba, Winnipeg (Manitoba)
- Mulder, R. Spécialiste de l’information sur la biodiversité, ministère de l’Environnement, Whitehorse (Yukon)
- Pickett, K. Biologiste, Service canadien de la faune, Environnement et Changement climatique Canada, Toronto (Ontario)
- Poulin, R. Directeur de la recherche et des collections, Museum Annex, Province de la Saskatchewan, Regina (Saskatchewan)
- Pruss, S. Scientifique spécialiste des écosystèmes, Conservation des espèces, Direction des programmes de conservation, Agence Parcs Canada, Edmonton (Alberta)
- Roy, C., Analyste quantitatif, Santé de la faune et des oiseaux migrateurs, Environnement et Changement climatique Canada, Ottawa (Ontario)
- Sabine, M. Biologiste spécialiste des espèces en péril, Ressources naturelles et Développement de l’énergie, Fredericton (Nouveau-Brunswick)
- Shaffer, F. Biologiste, Service canadien de la faune, Environnement et Changement climatique Canada, Québec (Québec)
- Shepherd, P. Conseillère principale en conservation du milieu marin, Agence Parcs Canada, Vancouver (Colombie-Britannique), et membre du COSEPAC
- Sinclair, P. Biologiste spécialiste de la conservation des oiseaux, Service canadien de la faune, Environnement et Changement climatique Canada, Whitehorse (Yukon)
- Smith, A. Biostatisticien principal, Service canadien de la faune, Environnement et Changement climatique Canada, Ottawa (Ontario)
- Stipec, K. Spécialiste des demandes des clients, Conservation Data Centre de la Colombie-Britannique, Delta (Colombie-Britannique)
- Taylor, S.S. Weaver Brothers Distinguished Professor, School of Renewable Natural Resources, Louisiana State University, Baton Rouge (Louisiane), et membre scientifique non gouvernemental du COSEPAC
- Taylor, T. Biologiste de l’information sur la biodiversité, Centre d’information sur le patrimoine naturel de l’Ontario, Peterborough (Ontario)
- Wilson, J. Responsable du programme de baguage, Observatoire d’oiseaux de Point Lepreau, Saint John (Nouveau-Brunswick)
Remerciements
Le financement nécessaire à la préparation du présent rapport a été fourni par Environnement et Changement climatique Canada, et le soutien administratif a été fourni par Marie‑France Noël, Tanya Pulfer, Amit Saini, Joanne Oscanesi et Karen Timm. Nous remercions les experts énumérés ci‑dessus, qui ont fourni des données utiles et de précieux conseils. Nous remercions également le personnel des centres de données sur la conservation, des centres d’information sur le patrimoine naturel et de l’Agence Parcs Canada d’avoir fourni des données et des conseils pour la préparation du présent rapport. Nous ne saurions trop insister sur l’importance de la contribution des nombreux bénévoles qui ont participé au Relevé des oiseaux nicheurs, au Recensement des oiseaux de Noël et aux divers projets d’atlas, car les données recueillies sont essentielles pour établir les tendances sur lesquelles s’appuie le présent rapport. Nous tenons à remercier tout particulièrement Adam Smith et Tim Meehan, qui ont fourni des estimations personnalisées des tendances sur trois générations, ainsi que le coprésident du Sous‑comité de spécialistes des oiseaux du COSEPAC, Marcel Gahbauer, pour ses conseils et son soutien inestimables dans la préparation du présent rapport. Les membres du Sous‑comité de spécialistes des oiseaux, Louise Blight (coprésidente en date de 2023), Pete Davidson, Richard Elliot, Andrew Horn et Elsie Krebs, ont examiné les versions antérieures du rapport et fourni des commentaires utiles. Amit Saini et Gerry Schaus ont créé les figures 1 et 2 et effectué les calculs de la zone d’occurrence. Nous remercions Margaret Docker, Sabrina Taylor et Dave Toews pour les discussions et les conseils utiles sur l’interprétation des renseignements génétiques qui a permis de définir les UD du Grèbe esclavon.
Sommaire biographique des rédacteurs du rapport
Kenneth Burrell est un biologiste spécialisé en ornithologie. Il étudie les oiseaux depuis plus de 20 ans et a mené d’innombrables études sur le terrain partout au Canada. Membre actif de la communauté des ornithologues de l’Ontario, il a publié de nombreux articles sur des sujets liés à l’ornithologie de terrain, notamment les espèces en péril et les effets des conditions météorologiques sur la migration, et il a récemment publié un guide des meilleurs sites d’observation des oiseaux en Ontario (Best Places to Bird in Ontario). M. Burrell fait beaucoup de bénévolat pour la conservation des oiseaux, et il participe notamment au Relevé des oiseaux nicheurs, au Recensement des oiseaux de Noël et aux programmes de rétablissement de diverses espèces en péril.
Daniel Riley est un biologiste spécialiste des milieux terrestres et humides qui travaille pour Natural Resource Solutions Inc., une société d’experts‑conseils en environnement située à Waterloo, en Ontario. À titre de spécialiste des oiseaux, il dirige la réalisation d’inventaires et d’évaluations des ressources naturelles, d’études d’impact environnemental et de recherches. Il est actif au sein de la communauté des ornithologues de l’Ontario, et il assume actuellement les fonctions de secrétaire de l’Ontario Bird Records Committee. Depuis l’obtention de son baccalauréat en architecture du paysage de l’Université de Guelph, M. Riley a travaillé à plusieurs projets axés sur les espèces en péril, notamment le projet de la promenade Windsor‑Essex (couleuvre à petite tête et couleuvre fauve de l’Est) et le programme de suivi du Martinet ramoneur d’Oiseaux Canada.
Nathan Miller est un biologiste spécialiste des milieux terrestres et humides qui travaille pour Natural Resource Solutions Inc. et effectue régulièrement des relevés et des études sur les oiseaux et leurs habitats partout au Canada. M. Miller compte près de 20 ans d’expérience en surveillance des migrations, dénombrement des oiseaux nicheurs, étude du comportement, recherche de nids et relevés ciblant des espèces en péril dans le cadre de nombreux projets. Membre actif de la communauté des ornithologues de l’Ontario et du Canada, il recueille régulièrement des données pour eBird et d’autres bases de données.
Annexe 1. Résultats du calculateur des menaces pour le Grèbe esclavon
Tableau d’évaluation des menaces
Nom scientifique de l’espèce ou de l’écosystème
Grèbe esclavon (Podiceps auritus)
Durée d’une génération
4 ans
Date
2021-03-05
Évaluateurs
Adapté du plan de gestion proposé pour la sous‑population de l’Ouest (ECCC, 2022), préparé par Ken Burrell et Marcel Gahbauer.
Impact des menaces |
Comptes des menaces de niveau 1 selon l’intensité de leur impact - maximum de la plage d’intensité |
Comptes des menaces de niveau 1 selon l’intensité de leur impact - minimum de la plage d’intensité |
---|---|---|
A (Très élevé) |
0 |
0 |
B (Élevé) |
0 |
0 |
C (Moyen) |
0 |
0 |
D (Faible) |
7 |
7 |
Impact global des menaces calculé : | Moyen | Moyen |
Impact global des menaces attribué :
C = Moyen
Nombre | Menace | Impact | Impact (calculé) | Portée (10 pro-chaines années) | Gravité (10 ans ou 3 géné-rations) | Immédiateté | Commentaires |
---|---|---|---|---|---|---|---|
1 |
Développement résidentiel et commercial |
sans objet | Négligeable |
Négligeable (< 1 %) |
Légère (1‑10 %) |
Élevée (continue) |
sans objet |
1.1 |
Zones résidentielles et urbaines |
sans objet | Négligeable |
Négligeable (< 1 %) |
Légère (1‑10 %) |
Élevée (continue) |
Une faible proportion des pertes de milieux humides est attribuable à l’expansion des zones résidentielles et urbaines (Watmough et Schmoll, 2007), et la plupart des étangs touchés ne conviennent pas à la nidification du Grèbe esclavon. La gravité devrait être relativement légère. |
1.2 |
Zones commerciales et industrielles |
sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
1.3 |
Zones touristiques et récréatives |
sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
2 |
Agriculture et aquaculture |
D |
Faible |
Restreinte (11‑30 %) |
Modérée (11‑30 %) |
Élevée (continue) |
sans objet |
2.1 |
Cultures annuelles et pérennes de produits autres que le bois |
D |
Faible |
Restreinte (11‑30 %) |
Modérée (11‑30 %) |
Élevée (continue) |
La perte et la dégradation passées des milieux humides dans les Prairies ont considérablement réduit l’habitat disponible pour le Grèbe esclavon. Cette menace demeure une préoccupation constante, mais elle ne devrait peser que sur une partie restreinte de l’habitat restant de l’espèce au cours de la prochaine décennie. La gravité des effets variera probablement en fonction de l’ampleur des changements qui toucheront les milieux humides et de la disponibilité d’autres habitats à proximité, mais elle est jugée modérée dans l’ensemble. |
2.2 |
Plantations pour la production de bois et de pâte |
sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
2.3 |
Élevage de bétail |
sans objet | Négligeable |
Petite (1-10 %) |
Négligeable (< 1 %) |
Élevée (continue) |
L’élevage de bétail peut augmenter la charge en nutriments et en sédiments dans les petites zones humides, et poser un risque de piétinement. Cependant, le Grèbe esclavon peut utiliser des étangs artificiels, et la protection ou la naturalisation de ces étangs pourrait être bénéfique pour l’espèce. La portée est probablement petite, et une diminution est possible si la production de cultures agricoles augmente. La gravité globale devrait être négligeable. |
2.4 |
Aquaculture en mer et en eau douce |
sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
3 |
Production d’énergie et exploitation minière |
D |
Faible |
Généralisée-grande (31‑100 %) |
Légère (1‑10 %) |
Élevée (continue) |
sans objet |
3.1 |
Forage pétrolier et gazier |
D |
Faible |
Petite (1-10 %) |
Légère (1‑10 %) |
Élevée (continue) |
La portée varie d’une région à l’autre, mais elle est probablement petite dans l’ensemble. La gravité des effets peut être négligeable lorsque de nombreux autres sites sont disponibles, ou élevée dans de rares cas, mais elle est probablement légère dans l’ensemble. |
3.2 |
Exploitation de mines et de carrières |
sans objet | Négligeable |
Négligeable (< 1 %) |
Négligeable (< 1 %) |
Élevée (continue) |
L’empreinte globale de l’exploitation de mines et de carrières est localisée, et probablement négligeable à l’échelle de l’aire de reproduction de la sous‑population de l’Ouest. Dans certains cas, ces activités peuvent n’avoir aucun effet sur le Grèbe esclavon, mais leur gravité peut être élevée dans d’autres cas. En outre, le succès de reproduction du Grèbe esclavon dans des étangs de zones d’emprunt a été observé (Fournier et Hines, 1999; Kuczynski et al., 2012). La gravité est probablement négligeable dans l’ensemble. |
3.3 |
Énergie renouvelable |
D |
Faible |
Généralisée-grande (31‑100 %) |
Légère (1‑10 %) |
Élevée (continue) |
Comme le nombre et la superficie des parcs éoliens et des centrales solaires devraient augmenter, en particulier dans les Prairies, il est probable qu’une proportion importante de la sous‑population de Grèbes esclavons soit exposée à ces installations, principalement pendant la migration. Des cas de mortalité ont été relevés, mais cette menace est probablement sous‑estimée étant donné que les carcasses ne sont pas toutes trouvées ou identifiées. Toutefois, il est peu probable que la gravité soit plus que légère à l’échelle de la population. |
4 |
Corridors de transport et de service |
D |
Faible |
Généralisée-grande (31‑100 %) |
Légère (1‑10 %) |
Élevée (continue) |
sans objet |
4,1 |
Routes et voies ferrées |
sans objet | Négligeable |
Petite (1-10 %) |
Négligeable (< 1 %) |
Élevée (continue) |
La construction de routes et de voies ferrées peut entraîner la perte et la fragmentation d’habitat. Dans certains cas, les effets peuvent être atténués lorsque des Grèbes esclavons utilisent les étangs qui se forment dans les zones d’emprunt créées lors de la construction de routes (Fournier et Hines, 1999; Kuczynski et al., 2012). La mortalité causée par les collisions avec des véhicules est également possible, mais il est probable qu’elle soit relativement rare étant donné que les Grèbes esclavons se déplacent rarement entre les milieux humides. Globalement, une petite proportion de la population peut être exposée aux routes et aux voies ferrées, mais les effets sont presque certainement négligeables. |
4.2 |
Lignes de services publics |
D |
Faible |
Généralisée-grande (31‑100 %) |
Légère (1‑10 %) |
Élevée (continue) |
Il est probable qu’une majorité d’individus sont exposés à des lignes de transport d’électricité au cours de leur cycle vital, le plus souvent pendant la migration. Comme les grèbes sont vulnérables aux collisions avec des lignes électriques et qu’il est probable que la mortalité soit légèrement sous‑estimée étant donné que les carcasses ne sont pas toutes trouvées ou identifiées, la gravité à l’échelle de la population peut être aussi élevée que légère. |
4.3 |
Voies de transport par eau |
sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
4.4 |
Corridors aériens |
sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
5 |
Utilisation des ressources biologiques |
D |
Faible |
Grande (31‑70 %) |
Légère (1‑10 %) |
Élevée (continue) |
sans objet |
5.1 |
Chasse et capture d’animaux terrestres |
sans objet | Négligeable |
Grande (31‑70 %) |
Négligeable (< 1 %) |
Élevée (continue) |
Des prises accessoires de Grèbes esclavons sont possibles étant donné qu’une grande partie de la population traverse probablement des zones où la chasse à la sauvagine est pratiquée pendant la migration. La gravité peut être aussi élevée que modérée dans certaines zones (par exemple, aux Îles‑de‑la‑Madeleine, la chasse à la sauvagine est pratiquée dans une zone où mue la petite sous‑population locale, et les cas de mortalité ne sont probablement pas tous signalés). Cependant, la gravité est probablement négligeable dans l’ensemble. |
5.2 |
Cueillette de plantes terrestres |
sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
5.3 |
Exploitation forestière et récolte du bois |
sans objet | Négligeable |
Petite (1-10 %) |
Négligeable (< 1 %) |
Élevée (continue) |
L’exploitation forestière et la récolte du bois peuvent avoir des effets sur les étangs de reproduction, mais l’échelle géographique de cette menace est restreinte par rapport à la population de Grèbes esclavons, et sa gravité est probablement négligeable compte tenu des pratiques de gestion exemplaires et des politiques de conservation des milieux humides qui visent à protéger les milieux humides contre la destruction par l’industrie. |
5.4 |
Pêche et récolte de ressources aquatiques |
D |
Faible |
Grande (31‑70 %) |
Légère (1‑10 %) |
Élevée (continue) |
Une grande partie de la population peut être exposée à la pêche hauturière en hiver. En l’absence de données précises sur les prises accessoires de Grèbes esclavons en Amérique du Nord, il est présumé que la mortalité est faible et que la gravité de cette menace est très légère. |
6 |
Intrusions et perturbations humaines |
sans objet | Négligeable |
Négligeable (< 1 %) |
Légère (1‑10 %) |
Élevée (continue) |
sans objet |
6.1 |
Activités récréatives |
sans objet | Négligeable |
Négligeable (< 1 %) |
Légère (1‑10 %) |
Élevée (continue) |
Le succès de reproduction peut être compromis par la présence humaine (Environment Canada, 2013), mais très peu de sites de nidification se trouvent dans des zones où des activités récréatives sont pratiquées, et il est probable que la proportion d’hivernants exposés à la navigation de plaisance soit aussi négligeable (ECCC, 2022). Les effets des perturbations pendant la période de reproduction peuvent être légers, et ils sont probablement négligeables le reste de l’année. |
6.2 |
Guerre, troubles civils et exercices militaires |
sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
6.3 |
Travail et autres activités |
sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
7 |
Modifications des systèmes naturels |
D |
Faible |
Grande (31‑70 %) |
Légère (1‑10 %) |
Élevée (continue) |
sans objet |
7.1 |
Incendies et suppression des incendies |
sans objet | Inconnu |
Inconnue |
Inconnue |
Élevée (continue) |
Les effets des incendies de forêt sur le Grèbe esclavon n’ont pas été étudiés, mais ils s’ajoutent probablement à ceux d’autres menaces causant la perte d’habitat et une diminution du succès de reproduction. |
7.2 |
Gestion et utilisation de l’eau et exploitation de barrages |
sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
7.3 |
Autres modifications de l’écosystème |
D |
Faible |
Grande (31‑70 %) |
Légère (1‑10 %) |
Élevée (continue) |
La plupart des milieux humides qu’utilise le Grèbe esclavon pour se reproduire dans les paysages agricoles sont vulnérables à la charge en nutriments, et c’est aussi le cas des sites où les eaux de ruissellement proviennent de zones d’exploitation forestière, d’installations pétrolières et gazières et de bandes défrichées, entre autres. Une grande proportion de la population peut être exposée à des changements de la qualité de l’eau. L’augmentation de la productivité pourrait être bénéfique dans une certaine mesure puisqu’elle permet de soutenir une plus grande population de macroinvertébrés, mais l’eutrophisation excessive et l’augmentation de la turbidité pourraient rendre les étangs non convenables pour la reproduction. Le ruissellement des herbicides et des pesticides influe sur les végétaux aquatiques et les proies invertébrées, respectivement. Les espèces végétales envahissantes, y compris le roseau commun (Phragmites australis ssp. australis) et la salicaire commune (Lythrum salicaria) peuvent rendre les milieux humides moins convenables pour la nidification du Grèbe esclavon (Catling et Mitrow, 2011; MNRF, 2018). À l’heure actuelle, la portée est négligeable, mais elle pourrait devenir petite au cours de la prochaine décennie, notamment en raison du rythme de propagation du roseau commun. Dans l’ensemble, la gravité est probablement légère. La truite arc‑en‑ciel (Oncorhynchus mykiss) et d’autres espèces de poissons non indigènes qui consomment des insectes aquatiques peuvent faire concurrence au Grèbe esclavon pour les mêmes proies (BirdLife International, 2020; Stedman, 2020). |
7.4 |
Arrêt ou réduction des activités d’entretien |
sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
8 |
Espèces, agents pathogènes et gènes envahissants ou problématiques |
sans objet | Négligeable |
Restreinte (11‑30 %) |
Négligeable (< 1 %) |
Élevée (continue) |
sans objet |
8.1 |
Espèces exotiques (non indigènes) envahissantes |
sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
8.2 |
Espèces indigènes problématiques |
sans objet | Négligeable |
Restreinte (11‑30 %) |
Négligeable (< 1 %) |
Élevée (continue) |
Le raton laveur, l’un des prédateurs potentiels du Grèbe esclavon, a vu son aire de répartition s’étendre et son abondance augmenter, plus particulièrement au cours du dernier siècle. Aujourd’hui, le raton laveur est largement répandu dans les Prairies canadiennes, et il se rencontre jusque dans les parties méridionales de la forêt boréale (Hammell, 2017; Stedman, 2020). Cependant, il est probable que l’augmentation de la pression de prédation qui en découle touche seulement une petite partie de la population du Grèbe esclavon, et cette menace pourrait n’avoir qu’un impact négligeable. |
8.3 |
Matériel génétique introduit |
sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
8.4 |
Agents pathogènes et microbes |
sans objet | Négligeable |
Petite (1-10 %) |
Négligeable (< 1 %) |
Modérée (possiblement à court terme, < 10 ans) |
Le Grèbe esclavon est particulièrement vulnérable au botulisme de type E, qui touche surtout les oiseaux piscivores des Grands Lacs au Canada. Les espèces non indigènes envahissantes qui pourraient être des hôtes intermédiaires contribuent à la mortalité associée au botulisme aviaire. La moule zébrée (Dreissena polymorpha) et les gobies (Gobius sp.) contribuent aux éclosions de botulisme de type E chez les oiseaux qui se nourrissent de poissons et de moules dans les Grands Lacs (CWHC, 2000). Cependant, seule une petite partie de la sous‑population de l’Ouest est présente dans les Grands Lacs, et rien n’indique actuellement que la gravité de cette menace est supérieure à négligeable. |
9 |
Pollution |
D |
Faible |
Grande (31‑70 %) |
Légère (1‑10 %) |
Élevée (continue) |
sans objet |
9.1 |
Eaux usées domestiques et urbaines |
sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
|
9.2 |
Effluents industriels et militaires |
D |
Faible |
Grande (31‑70 %) |
Légère (1‑10 %) |
Élevée (continue) |
Les sources d’exposition comprennent les bassins de résidus au cours des périodes d reproduction et de migration ainsi que les déversements d’hydrocarbures ou la présence d’effluents côtiers ou extracôtiers dans les sites d’hivernage. La bioaccumulation de contaminants est également une préoccupation. La gravité des effets est mal comprise, mais probablement légère dans l’ensemble. |
9.3 |
Effluents agricoles et sylvicoles |
D |
Faible |
Grande (31‑70 %) |
Légère (1‑10 %) |
Élevée (continue) |
Une grande partie de la population est probablement exposée, dans une certaine mesure, au ruissellement de pesticides utilisés dans les paysages agricoles. Rien n’indique actuellement que la gravité de cette menace est supérieure à légère, mais des recherches supplémentaires sont nécessaires. |
9.4 |
Déchets solides et ordures |
sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
9.5 |
Polluants atmosphériques |
sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
9.6 |
Apports excessifs d’énergie |
sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
10 |
Phénomènes géologiques |
sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
10.1 |
Volcans |
sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
10.2 |
Tremblements de terre et tsunamis |
sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
10.3 |
Avalanches et glissements de terrain |
sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
11 |
Changements climatiques |
D |
Faible |
Généralisée (71-100 %) |
Légère (1‑10 %) |
Élevée (continue) |
sans objet |
11.1 |
Empiétement sur les écosystèmes |
sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
11.2 |
Modifications des régimes géochimiques |
sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
11.3 |
Modifications des régimes de température |
sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
11.4 |
Modifications des régimes de précipitation et des régimes hydrologiques |
D |
Faible |
Généralisée (71-100 %) |
Légère (1-10 %) |
Élevée (continue) |
Des modifications des régimes hydrologiques et des régimes de précipitation sont attendues dans la majeure partie de l’aire de reproduction du Grèbe esclavon, et elles pourraient avoir des conséquences importantes à l’échelle locale. En particulier, les sécheresses pourraient entraîner une baisse du niveau de l’eau des étangs peu profonds, au point de les rendre non convenables pour l’espèce. À court terme, il est probable que cela entraîne des déplacements locaux, avec seulement un léger effet sur la population, mais la gravité pourrait augmenter en cas de sécheresses prolongées à grande échelle. |
11.5 |
Phénomènes météorologiques violents ou extrêmes |
sans objet | Inconnu |
Inconnue |
Inconnue |
Élevée (continue) |
Des nids de Grèbes esclavons peuvent être submergés par de fortes pluies ou l’action des vagues (Shaffer et Laporte, 2003). Les variations de l’intensité de l’oscillation australe El Niño peuvent influer sur la disponibilité des ressources alimentaires dans les sites d’hivernage du Grèbe esclavon, mais on sait peu de choses sur la corrélation potentielle entre les années où le phénomène El Niño se produit et la survie des Grèbes esclavons pendant l’hiver. |
Classification des menaces d’après la version 2.0 de la classification des menaces directes du CMP (Conservation Measures Partnership, 2016).
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