Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus (Catharus minimus minimus) : évaluation et rapport de situation du COSEPAC 2023

Titre officiel : Evaluation et rapport de situation du COSEPAC sur la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus (Catharus minimus minimus) au Canada

Menacée

2023

Matériel appartenant à des tierces parties

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Petit oiseau qui est perché sur une branche et dont les parties supérieures et les ailes sont brunes, les parties inférieures sont claires avec des taches brunes, les yeux sont noirs et le bec est long et fin.
Grive à joues grises
Information sur le document

Les rapports de situation du COSEPAC sont des documents de travail servant à déterminer le statut des espèces sauvages que l’on croit en péril. On peut citer le présent rapport de la façon suivante :

COSEPAC. 2023. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus (Catharus minimus minimus) au Canada, Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa. xii + 83 p. (Registre public des espèces en péril).

Note de production :

Le COSEPAC remercie Darroch Whitaker, Jenna McDermott et Ian Warkentin d’avoir rédigé le rapport de situation sur la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus (Catharus minimus minimus) au Canada, aux termes d’un marché conclu avec Environnement et Changement climatique Canada. La supervision et la révision du rapport ont été assurées par Richard Elliot, coprésident du Sous‑comité de spécialistes des oiseaux du COSEPAC.

Pour obtenir des exemplaires supplémentaires, s’adresser au :

Secrétariat du COSEPAC
a/s Service canadien de la faune
Environnement et Changement climatique Canada
Ottawa ON K1A 0H3

Courriel : cosewic-cosepac@ec.gc.ca
Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC)

Also available in English under the title “COSEWIC Assessment and Status Report on the Gray‑cheeked Thrush minimus subspecies Catharus minimus minimus in Canada”.

Photo de la couverture :

Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus dans le parc national du Canada du Gros‑Morne (2020) — Photo : Darroch Whitaker (photo utilisée avec autorisation).

© Sa Majesté le Roi du Chef du Canada, 2023.

No de catalogue CW69-14/834-2024F-PDF
ISBN 978-0-660-71944-3

COSEPAC sommaire de l’evaluation

Sommaire de l’évaluation – décembre 2023

Nom commun : Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus

Nom scientifique : Catharus minimus minimus

Statut : Menacée

Justification de la désignation : Cette sous‑espèce d’oiseau chanteur se reproduit uniquement dans les forêts montagnardes denses de l’archipel de Terre‑Neuve et de la côte sud du Labrador. De petits nombres d’oiseaux sont également présents dans les îles côtières de la Nouvelle-Écosse et les îles françaises de Saint‑Pierre‑et‑Miquelon. Cette sous‑espèce passe probablement l’hiver dans les forêts du nord‑est de la Colombie et du nord‑ouest du Venezuela. Elle diffère génétiquement, par sa couleur et par son chant, de la sous‑espèce septentrionale de plus grande taille qui est répandue dans tout le Canada boréal. Autrefois abondante dans toute l’île de Terre‑Neuve, cette grive est aujourd’hui largement limitée à l’habitat de haute altitude et à certaines îles côtières. Cette situation est principalement due à la déprédation des nids par une espèce d’écureuil introduite à Terre‑Neuve en 1963. Selon des estimations prudentes, les effectifs globaux de la sous‑espèce ont diminué de 26,7 à 30,4 % au cours des 10 dernières années, et ce déclin devrait continuer. Parmi les autres menaces de faible impact figurent les modifications écosystémiques liées à l’introduction d’herbivores et à la lutte contre les éclosions d’insectes, le développement énergétique, l’exploitation minière et les effets de l’agriculture et de l’exploitation forestière sur l’habitat d’hivernage.

Répartition au Canada : Nouvelle-Écosse, Québec, Terre-Neuve-et-Labrador

Historique du statut : Espèce désignée « menacée » en décembre 2023.

COSEPAC resume

Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus

Catharus minimus minimus

Description et importance de l’espèce sauvage

La Grive à joues grises (Catharus minimus) est une grive de taille moyenne présente dans les forêts boréales de conifères et les forêts mixtes du nord du Canada, de l’Alaska et de la Sibérie. La Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus (C. m. minimus) a une taille et une coloration intermédiaires entre la sous‑espèce aliciae (C. m. aliciae), présente dans les régions continentales, et la Grive de Bicknell (C. bicknelli), une espèce sœur étroitement apparentée.

La quasi‑totalité de l’aire de reproduction de la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus se trouve au Canada : 92 % se trouvent dans des îles, dont 90 % dans l’île de Terre‑Neuve. La Grive à joues grises reste l’un des oiseaux chanteurs les moins étudiés d’Amérique du Nord en raison de ses habitudes furtives, de son affinité pour l’habitat dense et enchevêtré et de son aire de reproduction septentrionale.

Connaissances autochtones

Toutes les espèces sont importantes et interconnectées. Le rapport ne contient aucune connaissance traditionnelle autochtone spécifique à l’espèce.

Répartition

La Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus est un oiseau chanteur migrateur néotropical qui se reproduit dans tout l’archipel de Terre‑Neuve (y compris le territoire français de Saint‑Pierre‑et‑Miquelon) et dans des zones limitées le long de la côte nord du golfe du Saint‑Laurent (aire de répartition historique) et du détroit de Belle Isle dans le sud du Labrador, et probablement dans quelques petites îles de la côte atlantique de la Nouvelle-Écosse. Bien que la Grive à joues grises ait été autrefois commune à toutes les altitudes sur l’île de Terre‑Neuve, elle est maintenant largement limitée à l’habitat montagnard, probablement à cause des répercussions de l’écureuil roux (Tamiasciurus hudsonicus), une espèce introduite. L’aire de répartition hivernale de la sous‑espèce minimus est mal connue, mais comprend le nord‑est de la Colombie et le nord‑ouest du Venezuela.

Habitat

L’habitat de reproduction de la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus comprend des forêts côtières de conifères rabougris et balayés par le vent, des forêts montagnardes anciennes de conifères, des zones de coupe à blanc en régénération et des broussailles de conifères. Ces types d’habitat ont la caractéristique structurelle commune d’avoir une couverture basse et dense, en particulier le sapin baumier (Abies balsamea). On en sait peu sur l’habitat hivernal de la sous‑espèce, mais il comprend la forêt tropicale prémontagnarde du nord de l’Amérique du Sud.

Biologie

Le système d’accouplement de la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus est peu connu, mais il peut s’agir de groupes d’oiseaux reproducteurs comprenant possiblement plusieurs mâles et femelles s’occupant de nids individuels, comme c’est le cas chez certaines espèces de grives étroitement apparentées. La ponte commence à la mi‑juin, mais les autres aspects de la biologie de la reproduction sont peu connus. Selon des données probantes indirectes, l’écureuil roux est un prédateur important des nids de la sous‑espèce minimus. Les deux espèces coexistent désormais rarement.

Taille et tendances des populations

La population mondiale de Grives à joues grises de la sous‑espèce minimus est estimée à environ 91 000 individus matures, d’après la moyenne des estimations du Projet de modélisation de l’avifaune boréale et de Partenaires d’Envol et des calculs détaillés effectués pour la présente évaluation à partir des données de relevés locaux.

La Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus a connu l’un des déclins les plus importants enregistrés par le Relevé des oiseaux nicheurs (BBS) au Canada, avec une réduction estimée des effectifs nicheurs dans les zones échantillonnées par le BBS de ‑99,5 % (IC à 95 % : ‑99,9, ‑97,5) entre 1974 et 2019. Le déclin cumulatif enregistré par le BBS sur 10 ans (2009‑2019) était de ‑71,4 % (IC à 95 % : ‑90,7, ‑21,4). Le BBS surestime le déclin réel, car il n’échantillonne pas les hautes altitudes et les îles côtières, où la population persiste. Des estimations plus prudentes qui tiennent compte des zones non couvertes par le BBS laissent croire à un déclin global de la population à long terme de ‑93,5 à ‑95,5 %, et à un déclin de ‑26,7 à ‑30,4 % au cours des 10 dernières années.

Menaces et facteurs limitatifs

La principale menace pesant sur la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus est constituée par les espèces envahissantes non indigènes, en particulier l’écureuil roux, qui a été introduit pour la première fois à Terre‑Neuve en 1963 et a ensuite atteint d’autres îles dans l’aire de reproduction de l’espèce. Parmi les autres menaces de moindre importance figurent le développement énergétique et l’exploitation minière, les modifications écosystémiques liées à l’introduction d’herbivores et à la lutte contre les infestations d’insectes, ainsi que la perte et la dégradation constantes de l’habitat d’hivernage dues à la conversion des forêts à des fins agricoles et à la déforestation causée par l’exploitation forestière. Les répercussions de ces menaces sont exacerbées par le fait que les aires de reproduction sont largement confinées aux îles. Elles sont également aggravées par une productivité et un recrutement variables dans un contexte d’une faible survie et de fluctuations modérées de la population.

Protection, statuts et classements

La Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus ne figure pas à l’annexe I de la Loi sur les espèces en péril (L.C. 2002, ch. 29) du Canada, bien que la sous‑espèce et ses nids soient protégés en vertu de la Loi de 1994 sur la convention concernant les oiseaux migrateurs (L.C. 1994, ch. 22). La Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus a été inscrite à la liste des espèces vulnérables (vulnerable) de l’Endangered Species Act (S.N.L. 2001, c.E-10.1) de Terre-Neuve-et-Labrador en 2005, puis sur la liste des espèces menacées (threatened) en 2014. Elle n’est pas inscrite sur la liste du Québec et son statut n’a pas été évalué en Nouvelle-Écosse. NatureServe classe cette sous‑espèce G5T4 à l’échelle mondiale (sous‑espèce apparemment en sécurité). Dans l’île de Terre‑Neuve, où seule la sous‑espèce minimus est présente, l’espèce est classée dans la catégorie S2B, SUM (population nicheuse en péril, migrateur non classé).

Résumé technique

Catharus minimus minimus

Grive à joues grises de la sous-espèce minimus

Gray-cheeked Thrush minimus subspecies

Viu; Ittipornipippiok (inuktitut du Labrador; de Austin, 1932)

Répartition au Canada : Nouvelle-Écosse, Québec, Terre-Neuve-et-Labrador

Données démographiques

Durée d’une génération (généralement, âge moyen des parents dans la population)

2,31 ans

De Bird et al. (2020)

Y a-t-il un déclin continu [observé, estimé, inféré ou prévu] du nombre total d’individus matures?

Oui

Déclin observé et inféré d’après le BBS et corroboré par d’autres sources

Pourcentage [observé, estimé ou prévu] de déclin continu du nombre total d’individus matures sur 3 ans [ou 1 génération, selon la période la plus longue, jusqu’à un maximum de 100 ans]

Déclin de 33,2 % sur trois ans estimé par le BBS; estimation plus prudente d’une baisse de 9,1 à 10,6 % sur trois ans à l’échelle de la population

Déclin estimé de 2016 à 2019 d’après le BBS; une estimation plus prudente tient compte des zones où la population persiste et qui ne sont pas échantillonnées par le BBS (voir la section Fluctuations et tendances)

Pourcentage [observé, estimé ou prévu] de déclin continu du nombre total d’individus matures sur 5 ans [ou 2 générations, selon la période la plus longue, jusqu’à un maximum de 100 ans]

Déclin de 55,4 % sur cinq ans estimé par le BBS; estimation plus prudente d’une baisse de 15,1 à 17,6 % sur cinq ans à l’échelle de la population

Déclin estimé de 2014 à 2019 d’après le BBS; une estimation plus prudente tient compte des zones où la population persiste et qui ne sont pas échantillonnées par le BBS (voir la section Fluctuations et tendances)

Pourcentage [observé, estimé, inféré ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des dix dernières années [ou trois générations, selon la période la plus longue]

Déclin de 71,4 % sur dix ans estimé par le BBS; estimation plus prudente d’une baisse de 26,7 à 30,4 % sur dix ans à l’échelle de la population

Déclin estimé de 2009 à 2019 d’après le BBS; une estimation plus prudente tient compte des zones où la population persiste et qui ne sont pas échantillonnées par le BBS (voir la section Fluctuations et tendances)

Pourcentage [prévu, inféré ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [dix prochaines années ou trois prochaines générations, jusqu’à un maximum de 100 ans]

Déclin continu prévu de 3 à 70 % sur dix ans

Inféré d’après les effets prévus des menaces dont l’impact est élevé-moyen

Pourcentage [observé, estimé, inféré, prévu ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures sur une période de dix ans [ou trois générations, selon la période la plus longue, jusqu’à un maximum de 100 ans], commençant dans le passé et se terminant dans le futur (jusqu’à un maximum de 100 ans)

Déclin continu estimé et prévu de 3 à 70 % sur dix ans; jusqu’à 71,4 % d’après le déclin des dix dernières années

Le déclin récent devrait se poursuivre dans l’avenir à des rythmes similaires, comme l’indiquent les effets prévus des menaces dont l’impact est élevé‑moyen.

Est-ce que les causes du déclin sont clairement réversibles?

Non, les principales causes ne sont pas réversibles à court terme

Les espèces introduites sont maintenant établies à Terre‑Neuve et sont susceptibles de persister, bien que l’éradication soit possible dans certaines petites îles; certaines répercussions sur l’habitat causées par l’humain peuvent être réversibles.

Est-ce que les causes du déclin sont clairement comprises?

Oui, les principales causes sont bien comprises

Plusieurs sources de données indiquent que l’introduction de l’écureuil roux (et d’autres espèces) est la cause principale; la perte ou la dégradation de l’habitat hivernal est également soupçonnée.

Est-ce que les causes du déclin ont effectivement cessé?

Non

Les espèces introduites établies dans de nombreuses îles peuvent s’étendre à d’autres; la perte d’habitat dans les zones d’hivernage est probablement en cours.

Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre d’individus matures?

Non

Information sur la répartition

Superficie estimée de la zone d’occurrence

267 700 km2

Calculée à l’aide du plus petit polygone convexe comprenant toutes les occurrences connues durant la période de reproduction depuis 2009

Indice de zone d’occupation (IZO), établi à partir d’une grille à carrés de 2 km de côté.

3 965 km2 (IC à 95 % : 3 105‑5 185 km2)

Estimé d’après un modèle d’occurrence élaboré pour cette évaluation; l’utilisation d’une grille à carrés de 2 km de côté peut donner une estimation plus élevée

La population totale est-elle gravement fragmentée, c’est-à-dire que plus de 50 % de sa zone d’occupation totale se trouvent dans des parcelles d’habitat qui sont a) plus petites que la superficie nécessaire au maintien d’une population viable et b) séparées d’autres parcelles d’habitat par une distance supérieure à la distance de dispersion maximale présumée pour l’espèce?

  1. Non
  2. Non

La population n’est pas gravement fragmentée, bien que le degré d’isolement entre les groupes reproducteurs ait probablement augmenté et que la possibilité de reconstitution démographique ait été réduite par rapport aux années 1970.

Nombre de localités (utilisez une fourchette plausible pour refléter l’incertitude, le cas échéant)

Inconnu, mais probablement moins de dix

L’écureuil roux introduit constitue la menace la plus grave et, comme la Grive à joues grises de la sous-espèce minimus est répartie dans de nombreuses îles côtières et dans des sites continentaux qui sont menacés à divers degrés, chacun de ceux‑ci est considéré comme une localité distincte.

Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de la zone d’occurrence?

Oui, déclin inféré de 14,8 % par rapport aux niveaux historiques au cours des dix dernières années

Déclin inféré par la comparaison de la zone d’occurrence calculée à partir de toutes les observations historiques avec la zone d’occurrence utilisant les données de 2009 à 2019

Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de l’indice de zone d’occupation?

Oui, observé et inféré

Déclin d’après les données du BBS montrant un déclin généralisé de l’occurrence

Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre de sous‑populations?

Sans objet

Aucune sous‑population

Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre de localités?

Inconnu, mais probable

Les individus ont probablement disparu de nombreuses îles où l’écureuil roux a été introduit, et la propagation future des écureuils devrait entraîner de nouveaux déclins.

Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de [la superficie, l’étendue ou la qualité] de l’habitat?

Oui, déclin continu inféré et prévu de la qualité de l’habitat

L’habitat de reproduction est en grande partie intact, mais la qualité dans la plus grande partie de l’aire de répartition a diminué à cause de la colonisation par l’écureuil roux et est localement dégradée par les herbivores introduits. L’utilisation des terres a probablement réduit la superficie de l’habitat hivernal.

Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de sous‑populations?

Sans objet

Aucune sous‑population

Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de localités?

Non

Y a-t-il des fluctuations extrêmes de la zone d’occurrence?

Non

Y a-t-il des fluctuations extrêmes de l’indice de zone d’occupation?

Non

Nombre d’individus matures dans chaque sous‑population

Nombre d’individus matures dans chaque sous‑population
Sous‑population (aucune sous‑population, les estimations se font donc par éléments biogéographiques importants) Nombre d’individus matures Remarques sur les estimations d’individus
Île de Terre‑Neuve 128 284 (IC à 95 % : 100 259 à 167 408) Calculé pour cette évaluation
Canada continental 9 396 (IC à 95 % : 7 357 à 12 287) Calculé pour cette évaluation
Îles côtières 6 756 (IC à 95 % : 5 290 à 8 835) Calculé pour cette évaluation
Total ~ 91 000, selon la moyenne de trois estimations (plage : 41 245-144 182) Moyenne des estimations provenant de calculs pour cette évaluation : Boreal Avian Modelling Project (2020); Partners in Flight (2022)

Analyse quantitative

La probabilité de disparition de l’espèce à l’état sauvage est d’au moins 20 % sur 20 ans [ou 5 générations, ou 10 % sur 100 ans]

Inconnu

L’analyse n’a pas été effectuée

Menaces et facteurs limitatifs

Un calculateur des menaces a-t-il été rempli pour l’espèce?

Oui, le 27 février 2023 (voir l’annexe 1)

Impact global des menaces attribué : élevé-moyen

Les principales menaces sont les suivantes :

Menace no 8 de l’UICN – Espèces et gènes envahissants ou autrement problématiques (impact moyen)

Menace no 2 de l’UICN – Agriculture et aquaculture (impact faible)

Menace no 3 de l’UICN – Production d’énergie et exploitation minière (impact faible)

Menace no 5 de l’UICN – Utilisation des ressources biologiques (impact faible)

Menace no 7 de l’UICN – Modifications des systèmes naturels (impact faible)

Menace no 11 de l’UICN – Changements climatiques et phénomènes météorologiques violents (impact inconnu)

Quels facteurs limitatifs sont pertinents?

Immigration de source externe (immigration de l’extérieur du Canada)

Situation des populations de l’extérieur les plus susceptibles de fournir des individus immigrants au Canada

En déclin

La très petite population reproductrice du territoire français de Saint-Pierre-et-Miquelon a connu un déclin en même temps que la population canadienne.

Une immigration a-t-elle été constatée ou est-elle possible?

Oui

Saint-Pierre-et-Miquelon fait partie de l’archipel de Terre‑Neuve et l’immigration est vraisemblable.

Des individus immigrants seraient‑ils adaptés pour survivre au Canada?

Oui

Les quelques individus qui se reproduisent à Saint-Pierre-et-Miquelon sont présumés faire partie de la même population que celle qui se reproduit à Terre‑Neuve.

Y a-t-il suffisamment d’habitat disponible au Canada pour les individus immigrants?

Inconnu

Bien que l’habitat inoccupé au Canada semble intact, il est probablement dégradé par la présence d’écureuils introduits.

Les conditions se détériorent-elles au Canada?

Probablement

L’expansion continue de l’aire de répartition des écureuils à Terre‑Neuve en réponse à la modification de l’habitat et au réchauffement climatique pourrait entraîner une nouvelle expansion dans les zones encore utilisées par les grives.

Les conditions de la population source se détériorent‑elles?

Probablement

Les effectifs à Saint-Pierre-et-Miquelon sont en déclin et proches de la disparition (causes inconnues).

La population canadienne est‑elle considérée comme un puits?

Non

Le Canada abrite plus de 99 % de la population reproductrice mondiale.

La possibilité d’une immigration depuis des populations externes existe‑t‑elle?

Non

La seule population source potentielle est très petite et en fort déclin.

Nature délicate de l’information sur l’occurrence

La publication de certaines données sur l’occurrence pourrait‑elle nuire davantage à l’espèce sauvage ou à son habitat?

Non

Historique du statut

COSEPAC : Espèce désignée « menacée » en décembre 2023.

Statut et justification de la désignation

Statut actuel : Menacée

Code alphanumérique : A2bce+4bce

Justification du changement de statut : Sans objet

Justification de la désignation : Cette sous‑espèce d’oiseau chanteur se reproduit uniquement dans les forêts montagnardes denses de l’archipel de Terre‑Neuve et de la côte sud du Labrador. De petits nombres d’oiseaux sont également présents dans les îles côtières de la Nouvelle-Écosse et les îles françaises de Saint‑Pierre‑et‑Miquelon. Cette sous‑espèce passe probablement l’hiver dans les forêts du nord‑est de la Colombie et du nord‑ouest du Venezuela. Elle diffère génétiquement, par sa couleur et par son chant, de la sous‑espèce septentrionale de plus grande taille qui est plus répandue dans tout le Canada boréal. Autrefois abondante dans toute l’île de Terre‑Neuve, cette grive est aujourd’hui largement limitée à l’habitat de haute altitude et à certaines îles côtières. Cette situation est principalement due à la déprédation des nids par une espèce d’écureuil introduite à Terre‑Neuve en 1963. Selon des estimations prudentes, les effectifs globaux de la sous‑espèce ont diminué de 26,7 à 30,4 % au cours des 10 dernières années, et ce déclin devrait continuer. Parmi les autres menaces de faible impact figurent les modifications écosystémiques liées à l’introduction d’herbivores et à la lutte contre les éclosions d’insectes, le développement énergétique, l’exploitation minière et les effets de l’agriculture et de l’exploitation forestière sur l’habitat d’hivernage.

Applicabilité des critères

Critère A : Déclin du nombre total d’individus matures

Correspond aux critères de la catégorie « Espèce menacée » A2bce+A4bce

Correspond aux critères de la catégorie « Espèce menacée » A2bce+A4bce. Une réduction du nombre d’individus matures est estimée de manière prudente à 26,7‑30,4 % au cours des 10 dernières années. On a déduit des déclins continus dans la zone d’occurrence, on a observé et déduit des déclins de l’indice de zone d’occupation, et on a déduit un déclin de la qualité de l’habitat. Ces déclins devraient tous continuer dans l’avenir. La déprédation des nids par l’écureuil roux introduit est une cause importante du déclin de la population.

Critère B : Aaire de répartition peu étendue et déclin ou fluctuation

Sans objet

Sans objet. La zone d’occurrence estimée et l’indice de zone d’occupation inféré dépassent les seuils.

Critère C : Nombre d’individus matures peu élevé et en déclin

Sans objet

Sans objet. Le nombre d’individus matures dépasse les seuils.

Critère D : Très petite population totale ou répartition restreinte

Sans objet

Sans objet. Le nombre estimé d’individus matures dépasse les seuils.

Critère E : Analyse quantitative

Sans objet

Sans objet. Aucune analyse n’a été effectuée.

Historique du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d’une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale-provinciale sur la faune. Le Comité a été créé pour satisfaire au besoin d’une classification nationale des espèces sauvages en péril qui soit unique et officielle et qui repose sur un fondement scientifique solide. En 1978, le COSEPAC (alors appelé Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) promulguée le 5 juin 2003, le COSEPAC est un comité consultatif qui doit faire en sorte que les espèces continuent d’être évaluées selon un processus scientifique rigoureux et indépendant.

Mandat du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) évalue la situation, au niveau national, des espèces, des sous-espèces, des variétés ou d’autres unités désignables qui sont considérées comme étant en péril au Canada. Les désignations peuvent être attribuées aux espèces indigènes comprises dans les groupes taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons, arthropodes, mollusques, plantes vasculaires, mousses et lichens.

Composition du COSEPAC

Le COSEPAC est composé de membres de chacun des organismes responsables des espèces sauvages des gouvernements provinciaux et territoriaux, de quatre organismes fédéraux (le Service canadien de la faune, l’Agence Parcs Canada, le ministère des Pêches et des Océans et le Partenariat fédéral d’information sur la biodiversité, lequel est présidé par le Musée canadien de la nature), de trois membres scientifiques non gouvernementaux et des coprésidents des sous-comités de spécialistes des espèces et du sous-comité des connaissances traditionnelles autochtones. Le Comité se réunit au moins une fois par année pour étudier les rapports de situation des espèces candidates.

Définitions (2023)

Espèce sauvage
Espèce, sous-espèce, variété ou population géographiquement ou génétiquement distincte d’animal, de plante ou d’un autre organisme d’origine sauvage (sauf une bactérie ou un virus) qui est soit indigène du Canada ou qui s’est propagée au Canada sans intervention humaine et y est présente depuis au moins cinquante ans.
Disparue (D)
Espèce sauvage qui n’existe plus.
Disparue du pays (DP)
Espèce sauvage qui n’existe plus à l’état sauvage au Canada, mais qui est présente ailleurs.
En voie de disparition (VD)
(Remarque : Appelée « espèce disparue du Canada » jusqu’en 2003.)
Espèce sauvage exposée à une disparition de la planète ou à une disparition du pays imminente.
Menacée (M)
Espèce sauvage susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitants ne sont pas renversés.
Préoccupante (P)
(Remarque : Appelée « espèce en danger de disparition » jusqu’en 2000.)
Espèce sauvage qui peut devenir une espèce menacée ou en voie de disparition en raison de l'effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces reconnues qui pèsent sur elle.
Non en péril (NEP)
(Remarque : Appelée « espèce rare » jusqu’en 1990, puis « espèce vulnérable » de 1990 à 1999.)
Espèce sauvage qui a été évaluée et jugée comme ne risquant pas de disparaître étant donné les circonstances actuelles.
Données insuffisantes (DI)
(Remarque :Autrefois « aucune catégorie » ou « aucune désignation nécessaire ».)
Une catégorie qui s’applique lorsque l’information disponible est insuffisante (a) pour déterminer l’admissibilité d’une espèce à l’évaluation ou (b) pour permettre une évaluation du risque de disparition de l’espèce.

Remarque : Catégorie « DSIDD » (données insuffisantes pour donner une désignation) jusqu’en 1994, puis « indéterminé » de 1994 à 1999. Définition de la catégorie (DI) révisée en 2006.

Le Service canadien de la faune d’Environnement et Changement climatique Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du COSEPAC.

Description et importance de l’espèce sauvage

Nom et classification

Classification actuelle :

Classe : Oiseaux

Ordre : Passeriformes

Famille : Turdidés

Genre : Catharus

Espèce : minimus

Sous‑espèce : minimus

Noms communs :

Français : Grive à joues grises (sous‑espèce minimus), Grive à joues grises de Terre‑Neuve

Anglais : Gray-cheeked Thrush (minimus subspecies), Newfoundland Gray-cheeked Thrush

Autochtone (inuktitut du Labrador) : Viu, Ittipornipippiok (Austin, 1932)

La Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus est une sous‑espèce de la Grive à joues grises (Catharus minimus) qui fait partie d’un clade ayant divergé récemment du genre Catharus, qui comprend la Grive de Bicknell (C. bicknelli) et la Grive fauve (C. fuscescens), moins étroitement apparentée (Voelker et al., 2013; Fitzgerald et al., 2019; Whitaker et al., 2020). Wallace (1939) a noté que la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus était intermédiaire en taille et en coloration entre la forme continentale de la Grive à joues grises et la Grive de Bicknell. D’autres auteurs l’ont par la suite reconnue comme la sous‑espèce C. m. minimus (aussi appelée « Grive à joues grises de Terre‑Neuve »), et la forme continentale, comme la sous‑espèce C. m. aliciae; Whitaker et al., 2020; voir également Todd, 1963; Godfrey, 1986; Ouellet, 1993). Des évaluations génétiques récentes confirment cette division en deux sous‑espèces et indiquent que la sous‑espèce minimus pourrait être issue d’un refuge glaciaire disjoint du plateau de l’Atlantique datant du milieu ou de la fin du Pléistocène (Fitzgerald et al., 2017, 2019; voir également Topp et al., 2013).

La Grive de Bicknell était considérée comme une sous‑espèce de la Grive à joues grises, C. m. bicknelli, jusqu’en 1995 (Ouellet, 1993; A.O.U., 1995). Des études récentes montrent que C. bicknelli est une espèce sœur qui a divergé au milieu ou à la fin du Pléistocène (Topp et al., 2013; Voelker et al., 2013; Fitzgerald et al., 2019). De nombreuses mentions et études antérieures de la « Grive à joues grises » faisaient en fait référence à la Grive de Bicknell (voir par exemple Wallace, 1939; Erskine, 1992).

La rive nord du golfe du Saint‑Laurent semble être une zone étroite de mélange entre la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus et la Grive à joues grises de la sous‑espèce aliciae (Fitzgerald et al., 2017); on ne sait pas si des groupes non mélangés se trouvent dans cette partie continentale de l’aire de répartition de la sous‑espèce minimus. Un hybride apparent de la Grive à joues grises et de la Grive de Bicknell a également été capturé en 2016 dans cette portion de l’aire de reproduction située dans le sud du Labrador et identifié à l’aide d’une analyse génétique moléculaire (Fitzgerald et al., 2017).

Description de l’espèce sauvage

La Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus est un oiseau chanteur de taille moyenne qui mesure de 17,7 à 18,1 cm de longueur (Ouellet, 1993) et pèse en moyenne 32 g (plage de 29 à 36,2 g; Fitzgerald, 2017). Les mâles et les femelles ont une apparence similaire, avec des parties supérieures brun olive (tête, dos et queue), une gorge pâle bordée de lignes noires, une poitrine crème ou chamois avec des taches sombres s’étendant vers un ventre blanc, et une joue gris froid (Wallace, 1939; Whitaker et al., 2020). Les juvéniles ressemblent aux adultes, mais ont des pointes claires sur les tectrices, et le dos et les flancs sont plus fortement tachetés, ce qui donne une apparence plus tachetée dans l’ensemble (Whitaker et al., 2020).

La Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus, la Grive à joues grises de la sous‑espèce aliciae et la Grive de Bicknell se ressemblent beaucoup sur le terrain, mais leur aire de répartition ne se chevauche pas régulièrement pendant la période de reproduction. Lorsqu’un individu est tenu en main, on peut généralement utiliser les mesures corporelles pour déterminer l’espèce, bien qu’il y ait un chevauchement considérable des mesures (Frey et al., 2008). La sous‑espèce minimus est en moyenne légèrement plus petite que la sous‑espèce aliciae, mais il y a un chevauchement considérable de toutes les mesures morphologiques (voir le tableau 1 et la section Unités désignables).

Tableau 1. Mesures morphologiques de la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus et de la Grive à joues grises de la sous‑espèce aliciae d’après Ouellet (1993) et Fitzgerald et al. (2017). Les individus de la sous‑espèce minimus échantillonnés proviennent de l’île de Terre‑Neuve, et ceux de la sous‑espèce aliciae, de l’ouest du Labrador et du nord du Québec. Toutes les mesures sont en millimètres, sauf le pourcentage de noir le long de la mandibule (%)
Paramètre Sexe Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus : na Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus : Moyenne ± ETb Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus : Plage Grive à joues grises de la sous‑espèce aliciae : n Grive à joues grises de la sous‑espèce aliciae : Moyenne ± ETb Grive à joues grises de la sous‑espèce aliciae : Plage
Câble de l’aile
Mâle 59a 101,9 ± 2,9* 94,6-107,1 31 103,4 ± 2,8* 94,4-107,9
Mâle 69b 100,7 ± 2,8* 94-107 14 104,5 ± 3* 100-110
Femelle 26a 97,6 ± 2,2 93,4-102,5 15 99,0 ± 2,6 95-103,4
Longueur de la queue
Mâle 59a 72,9 ± 3,1 66,7-79,6 31 73,6 ± 2,6 68,5-80
Mâle 50b 68,6 ± 4,3* 61-78 15 73,3 ± 5* 65-79
Femelle 26a 69 ± 3,2 64-75,5 15 69,5 ± 3 64,3-75,2
Culmen exposé
Mâle 57a 13,16 ± 0,69 11,2-14,7 29 13,34 ± 0,52 12,3-14,3
Mâle 52b 12,53 ± 1,07* 9-15 15 13,29 ± 1,21* 10,8-15
Femelle 25a 13,07 ± 0,81* 11,3-14,8 13 13,50 ± 0,63* 12,6-14,5
Pourcentage de noir le long de la mandibule
Mâle 16b 39,5 ± 2,7 %* 34,5-43,6 % 5 44,3 ± 3,6 %* 41,8-50,5 %

a Sources : a) Ouellet (1993), b) Fitzgerald et al. (2017).

b Un astérisque (*) indique une différence statistiquement significative entre la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus et la Grive à joues grises de la sous‑espèce aliciae.

Unités désignables

Sous‑espèces reconnues au Canada

Deux sous‑espèces de Grive à joues grises sont présentes au Canada : C. m. aliciae se trouve depuis l’est de la Sibérie et l’Alaska jusqu’au Labrador, et C. m. minimus est observé dans le sud‑est du Labrador, dans des îles de l’archipel de Terre‑Neuve et dans quelques îles de la côte atlantique de la Nouvelle-Écosse (figure 1; Whitaker et al., 2020; (voir la section Aire de répartition mondiale). Seul le statut de la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus est évalué dans le présent rapport.

Figure 1. Veuillez lire la description longue.

Figure 1. Aire de reproduction approximative en Amérique du Nord de la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus (en rose) et de la Grive à joues grises de la sous‑espèce aliciae (en vert), et aires de migration (en jaune) et d’hivernage (en bleu) de l’espèce dans son ensemble. Les aires de reproduction et de migration et l’aire d’hivernage plus vaste en bleu clair sont adaptées de NatureServe (Ridgely et al., 2003), l’aire d’hivernage centrale en bleu foncé est tirée de Birds of the World (2022). Les triangles rouges indiquent les sites de collecte de spécimens de musée pendant la période en dehors de la période de reproduction qui ont été identifiés comme étant des Grives à joues grises de la sous‑espèce minimus (n = 38; Allen, 1900; Wallace, 1939). Les points bleus reliés par des lignes en pointillés montrent les voies migratoires vers le sud de quatre individus de la sous‑espèce minimus munis d’un GPS (Whitaker et al., 2018); un dispositif a cessé de fonctionner à Cuba, mais on présume qu’il a poursuivi sa route vers l’Amérique du Sud.

Description longue

La carte montre les aires de répartition de la Grive à joues grises de la sous‑espèce aliciae et de la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus en Amérique du Nord et dans une partie de l’Amérique du Sud, ainsi que les sites de collecte de spécimens de musée identifiés comme étant des Grives à joues grises de la sous‑espèce minimus et les voies migratoires vers le sud de quatre individus de la sous‑espèce minimus.

L’aire de reproduction de la Grive à joues grises de la sous‑espèce aliciae et l’aire de reproduction de la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus, ainsi que les aires de migration et d’hivernage combinées, sont indiquées.

L’aire de reproduction de la Grive à joues grises de la sous‑espèce aliciae s’étend principalement en Alaska et dans le nord du Canada. Elle couvre la majeure partie de l’Alaska, à l’exception de l’extrême nord et de l’enclave; la majeure partie du Yukon, à l’exception de l’extrémité nord et du coin sud‑est; une petite zone dans le nord‑ouest de la Colombie‑Britannique; le centre des Territoires du Nord‑Ouest; une partie du sud du Nunavut; le coin nord‑est de la Saskatchewan et du Manitoba; une petite zone dans le nord‑ouest de l’Ontario; le centre du Québec; la majeure partie du Labrador, à l’exception de deux petites zones dans le sud et le sud‑est.

L’aire de reproduction de la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus comprend l’île de Terre‑Neuve et une petite partie de la côte est du Labrador et du Québec.

L’aire de migration des deux sous‑espèces se trouve directement au sud de l’aire de reproduction de la Grive à joues grises de la sous‑espèce aliciae.

Au Canada, l’aire de migration s’étend vers le sud‑est, des alentours de Teslin, au Yukon, et couvre de petites parties du sud‑est du Yukon et le sud‑ouest des Territoires du Nord‑Ouest; le coin nord‑est de la Colombie‑Britannique; la majeure partie du nord et du centre de l’Alberta; la majeure partie de la Saskatchewan, à l’exception d’une petite zone dans le coin sud‑ouest; le sud du Manitoba; la majeure partie de l’Ontario, à l’exception du coin nord‑ouest; le sud du Québec; deux petites zones dans le sud et le sud‑est du Labrador; l’ensemble du Nouveau‑Brunswick, de la Nouvelle‑Écosse et de l’Île‑du‑Prince‑Édouard.

Aux États‑Unis, l’aire de migration couvre la moitié est du pays, la limite ouest suivant une ligne relativement droite du nord au sud. Elle s’étend du coin nord‑est du Montana et suit généralement les frontières ouest du Dakota du Nord, du Dakota du Sud, du Nebraska, du Kansas et de l’Oklahoma jusqu’au milieu du Texas.

L’aire de migration couvre également des parties du Mexique et de l’Amérique centrale. Elle englobe Veracruz, au Mexique, la péninsule du Yucatán, puis le nord du Guatemala, le Bélize, la côte nord du Honduras, la côte est du Nicaragua et la majeure partie du Costa Rica et du Panama. Elle s’étend ensuite vers les îles de la mer des Caraïbes, à l’ouest, notamment Cuba, la Jamaïque, Haïti, la République dominicaine et Puerto Rico.

L’aire d’hivernage s’étend de l’est du Panama vers le sud‑est, où elle couvre la majeure partie de la Colombie, l’ensemble du Venezuela et de la Guyane, la majeure partie du Suriname, une petite zone de l’ouest de la Guyane française, le nord‑est de l’Équateur, le nord du Pérou, une petite zone dans le sud‑est du Pérou, le coin nord‑ouest du Brésil et une petite zone dans le nord‑ouest de la Bolivie.

Une deuxième aire d’hivernage, plus petite et située au centre de l’aire d’hivernage globale, est également illustrée et représente des données provenant d’une source différente. Elle couvre le sud‑est de la Colombie et du Venezuela, l’ensemble de la Guyane, la majeure partie du Suriname, le nord‑est de l’Équateur, le nord du Pérou et le coin nord‑ouest du Brésil.

Les sites de collecte de spécimens de musée identifiés comme étant des Grives à joues grises de la sous‑espèce minimus sont également indiqués. Un site se trouve à la frontière entre le Nouveau‑Brunswick et le Maine, un autre se trouve à la frontière entre le Maine et le New Hampshire, au moins deux sites se trouvent dans le sud‑est du Massachusetts, quatre ou cinq sites se trouvent dans le sud‑est de l’État de New York, trois ou quatre sites se trouvent dans le Maryland ou le Delaware, un site se trouve dans le sud‑est de la Virginie, et un autre, dans l’ouest de la Caroline du Nord. Trois autres sites se trouvent en Colombie : un dans le centre de la Colombie et deux sur la côte nord‑est.

La carte montre également les voies migratoires vers le sud de quatre individus de la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus. Toutes les voies commencent sur la côte nord‑ouest de l’île de Terre‑Neuve, près de Rocky Harbour. La première voie passe par le nord‑ouest du Nouveau‑Brunswick, le nord de l’État de New York (près d’Albany), la péninsule de Delmarva, le centre du Panama, puis se termine sur la côte nord de la Colombie. La deuxième voie passe par la côte sud‑est du Maine, le sud‑est de la Virginie, puis se termine sur la côte ouest de Cuba. La troisième voie passe par la péninsule de Delmarva, la côte nord‑est du Bélize, puis se termine à la partie nord de la frontière entre la Colombie et le Venezuela. La quatrième voie passe aussi par la péninsule de Delmarva, puis se rend directement à la côte nord‑est de la Colombie.

Unités désignables

Les lignes directrices du COSEPAC pour reconnaître les unités désignables (UD), révisées en 2020, indiquent que les UD reconnues du fait qu’elles sont des sous‑espèces distinctes devraient également répondre aux critères du caractère distinct et du caractère important dans l’évolution (COSEWIC, 2020). Le caractère distinct signifie qu’il y a actuellement une transmission limitée de l’information héréditaire (culturelle ou génétique) à partir d’autres unités de ce type. Le caractère important dans l’évolution veut dire que l’unité possède des caractères adaptatifs héréditaires ou une trajectoire évolutive que l’on ne trouve pas ailleurs au Canada. Les lignes directrices actuelles du COSEPAC définissent deux critères pour le caractère distinct et deux pour le caractère important dans l’évolution, et une UD doit répondre à au moins un critère de chaque caractère.

Les sous‑espèces minimus et aliciae sont considérées comme des UD distinctes. Seul le statut de la première est évalué dans le présent rapport. Les données permettant de reconnaître cette sous‑espèce en tant qu’UD distincte suivent.

Preuve du caractère distinct

D1 : Preuve de caractère ou de marqueurs héréditaires qui distinguent clairement la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus de la Grive à joues grises de la sous-espèce aliciae, indiquant une transmission limitée de cette information héréditaire avec d’autres UD (COSEWIC, 2020).

D2 : Disjonction géographique naturelle entre les Grives à joues grises des sous‑espèces minimus et aliciae qui limite grandement la transmission d’information (par exemple individus, gamètes) entre ces « portions de l’aire de répartition » pendant une période prolongée et qui la rend peu probable dans un avenir prévisible (COSEWIC, 2020).

Il existe des preuves génétiques, morphologiques et comportementales indiquant que le critère D1 s’applique, et des données biogéographiques et génétiques indiquant que le critère D2 s’applique probablement aussi. Les analyses génétiques donnent à penser que les Grives à joues grises des sous‑espèces minimus et aliciae ont divergé au milieu ou à la fin du Pléistocène, bien que la distance génétique soit faible et qu’il puisse y avoir eu un certain mélange secondaire dans une zone de contact étroite le long de la côte nord du golfe du Saint‑Laurent (voir S1, ci‑dessous).

Preuve du caractère important dans l’évolution

S1 : Preuve directe ou forte inférence que la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus a suivi une trajectoire évolutive indépendante pendant une période importante de l’évolution, généralement une divergence phylogénétique intraspécifique indiquant des origines dans des refuges distincts du Pléistocène (COSEWIC, 2020).

Tableau 2. Répartition et étendue de l’habitat de reproduction potentiel de la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus dans les régions politiques et biogéographiques. Les îles de moins de 2 ha sont présumées être dominées par un habitat littoral et trop petit pour abriter un territoire de grives. Les pourcentages sont basés sur l’aire de répartition canadienne seulement; la superficie de Saint‑Pierre‑et‑Miquelon est présentée à titre de référence
Région Sous‑région Superficie de la sous‑région (%) Habitat potentiela (%)
Terre‑Neuve Terre‑Neuve (toutes les altitudes) 108 779 km2 (89,9 %) 72 921 km2 (89,6 %)
Terre‑Neuve Îles côtières de > 2 ha (n = 1 308) 2 129 km2 (1,8 %) 1 412 km2 (1,7 %)
Labrador Zone continentale 4 136 km2 (3,4 %) 2 865 km2 (3,5 %)
Labrador Îles côtières de > 2 ha (n = 81) 32 km2 (< 0,1 %) 23 km2 (< 0,1 %)
Québec Zone continentale 5 554 km2 (4,6 %) 3 965 km2 (4,9 %)
Québec Îles côtières de > 2 ha (n = 484) 301 km2 (0,2 %) 213 km2 (0,2 %)
Nouvelle-Écosse Îles côtières de > 2 ha (n = 172) 49 km2 (< 0,1 %) 31 km2 (< 0,1 %)
Canada (total) Terre-Neuve-et-Labrador, Nouvelle-Écosse, Québec 120 979 km2 (100 %) 81 429 km2 (100 %)
France Saint-Pierre-et-Miquelon 242 km2 -

a L’habitat potentiel est tiré de la page Web intitulée Couverture des terres du Canada 2015 (Government of Canada, 2019); les classes de couverture des terres présumées représenter un habitat de reproduction potentiel pour la grive comprennent les suivantes : forêt de conifères tempérée ou subpolaire, forêt de conifères de la taïga subpolaire, forêt mixte et arbustaie tempérée ou subpolaire.

S2 : Preuve directe ou une forte inférence permettant de déduire que la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus possède des caractères adaptatifs et héréditaires qui ne pourraient être reconstitués en pratique en cas de perte. Exemple : persistance d’une population distincte présumée dans un environnement écologique où un régime sélectif est susceptible d’avoir donné lieu à des adaptations locales de l’UD qui n’ont pas pu être reconstituées (COSEWIC, 2020).

Il existe donc des preuves génétiques et biogéographiques d’une trajectoire évolutive indépendante à l’appui de l’application du critère S1, de même que des preuves laissant croire à des caractères adaptatifs et héréditaires peu susceptibles d’être reconstitués en pratique en cas de perte à l’appui du critère S2.

Le poids global de la preuve soutient donc la sous‑espèce minimus en tant qu’UD distincte, car elle répond aux critères de caractère distinct (D1 et possiblement D2) et de caractère important (S1 et possiblement S2).

Importance de l’espèce

La Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus est largement endémique au Canada, et la quasi‑totalité de son aire de reproduction s’y trouve (tableau 3). L’exception est un très petit groupe reproducteur sur le territoire français de Saint‑Pierre‑et‑Miquelon, qui pourrait maintenant être proche de la disparition (Etcheberry, comm. pers., 2022; Jackman, comm. pers., 2022).

Tableau 3. Estimation du taux d’occurrence de la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus et du nombre d’individus matures dans les principaux éléments de l’aire de reproduction de la population
Régiona Superficie (km2) (% de l’aire de répartition) Taux d’occurrence estiméb Estimation de la zone occupée (km2) (IC à 95 %)c Estimation du nombre d’individus matures (IC à 95 %)d Estimation du % de la population totale
Terre‑Neuve (par plage d’altitude; m ASL)
0 à 9 27 002 (22,3 %) 0,004 103 (4 à 20) 3 738 (1 74 à  985) 2,6 %
100 à 149 13 687 (11,3 %) 0,004 52 (2 à 11) 1 895 (88 à  048) 1,3 %
150 à 199 16 339 (13,5 %) 0,007 108 (5 à 07) 3 926 (2 03 à  543) 2,7 %
200 à 249 14 701 (12,1 %) 0,011 168 (9 à 91) 6 120 (3 52 à 0 576) 4,2 %
250 à 299 10 483 (8,7 %) 0,020 207 (13 à 22) 7 534 (4 82 à 1 723) 5,2 %
300 à 349 8 315 (6,9 %) 0,034 282 (20 à 96) 10 253 (7 26 à 4 406) 7,1 %
350 à 399 6 314 (5,2 %) 0,058 364 (28 à 64) 13 222 (10 31 à 6 883) 9,2 %
400 à4 49 4 332 (3,6 %) 0,096 417 (35 à 91) 15 147 (12 80 à 7 869) 10,5 %
450 à 499 3 464 (2,9 %) 0,156 541 (47 à 14) 19 684 (17 31 à 2 312) 13,7 %
500 à 549 2 027 (1,7 %) 0,244 494 (42 à 66) 17 972 (15 58 à 0 594) 12,5 %
550 à 599 1 174 (1 %) 0,360 422 (35 à 95) 15 348 (12 884 à 17 999) 10,6 %
600 à 814 1 009 (0,8 %) 0,360 363 (30 à 25) 13 191 (11 07 à 5 470) 9,1 %
Sous-total 10 8847 (89,9 %) Sans objet 3521 (275 à 604) 128 029 (100 25 à 67 408) 88,8 %
Canada continental (Québec et Labrador)
Tout 9 690 (8,0 %) 0,027 258 (20 à 38) 9 396 (7 35 à 2 287) 6,5 %
Îles côtières
Toutes 2 511 (2,1 %) 0,074 186 (14 à 43) 6 756 (5 29 à  835) 4,7 %
Total 12 1046 Sans objet 3 965 (3 10 à  185) 144 182 (112 90 à 88 529) 100 %

a Les régions de Terre‑Neuve sont divisées en plages d’altitude au‑dessus du niveau de la mer (m ASL).

b Les taux d’occurrence à Terre‑Neuve sont basés sur McDermott et al. (2021), et supposent que les taux sont constants à des altitudes de moins de 100 m et de plus de 600 m; le taux d’occurrence pour le Canada continental correspond au taux d’observation lors des relevés du BBS dans la région; le taux d’occurrence pour les îles côtières correspond au taux d’observation lors de 94 dénombrements ponctuels effectués dans 14 îles de la baie de Plaisance et de la baie des Exploits en 2017, en utilisant le protocole de McDermott et al. (2021).

c L’estimation de la zone occupée a été calculée comme le produit du taux d’occurrence et de la zone représentée par chaque plage d’altitude. On ne disposait pas d’un IC à 95 % pour les zones continentales ni pour les îles côtières; il a donc été supposé proportionnel à celui de l’île de Terre‑Neuve.

d Le nombre estimé de grives matures a été calculé en divisant l’aire occupée estimée par 0,055 km2 (5,5 ha, la taille approximative du territoire de la Grive de Bicknell [Collins, 2007]) pour estimer le nombre de territoires, puis en doublant cette valeur pour estimer le nombre d’individus (en supposant un rapport des sexes égal).

Connaissances autochtones

Les connaissances traditionnelles autochtones (CTA) sont basées sur les relations écologiques entre l’humain et son environnement, y compris les caractéristiques des espèces, de l’habitat et des localités. Les lois et les protocoles relatifs aux relations humaines avec l’environnement sont transmis par le biais d’enseignements, d’histoires et de langues autochtones, et peuvent être fondés sur des observations à long terme. Les noms de lieux fournissent également de l’information sur les zones de récolte, les processus écologiques, la signification spirituelle ou les produits de la récolte. Les CTA permettent de déterminer les caractéristiques du cycle vital d’une espèce ou les différences entre des espèces similaires.

Importance culturelle pour les peuples autochtones

Le rapport ne fait état d’aucune CTA spécifique à l’espèce. Toutefois, la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus est importante pour les peuples autochtones qui reconnaissent l’interdépendance de toutes les espèces au sein de l’écosystème.

Répartition

Aire de répartition mondiale

La Grive à joues grises est un oiseau migrateur néotropical qui se reproduit dans la forêt boréale du nord de l’Amérique du Nord, depuis l’Alaska jusqu’à Terre‑Neuve (figure 1; Whitaker et al., 2020), ainsi que dans l’est de la Sibérie (Kretchmar, 1997). Elle passe l’hiver dans le nord de l’Amérique du Sud. L’aire de reproduction de la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus est presque entièrement limitée à l’est du Canada (> 99 %; Terre-Neuve-et-Labrador, Nouvelle-Écosse, Québec), bien qu’un très petit nombre d’individus se reproduisent encore sur le territoire français de Saint‑Pierre‑et‑Miquelon, au large de la côte sud de Terre‑Neuve (tableau 2; figure 2). Durant la période de reproduction, des individus sont présents localement dans tout l’archipel de Terre‑Neuve et dans quelques îles de la côte atlantique de la Nouvelle-Écosse (figures 2 et 3). Une étroite zone de mélange avec la Grive à joues grises de la sous‑espèce aliciae se trouve le long de la rive nord du golfe du Saint‑Laurent et du détroit de Belle Isle, dans l’extrême est du Québec et le sud du Labrador.

Figure 2. Veuillez lire la description longue.

Figure 2. Aire de reproduction de la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus au Canada (en rose) et à Saint‑Pierre‑et‑Miquelon (en bleu). Les points jaunes représentent les sites où la sous‑espèce a été observée pendant la période de reproduction (juin à août) de 1899 à 2008 (n = 899), et les points bleus indiquent les observations de 2009 à 2021 (n = 466; voir la section Répartition : Zone d’occurrence et zone d’occupation) pour les sources; il est à noter que de nombreuses observations historiques sont masquées par des observations récentes). La zone d’occurrence actuelle est délimitée par la ligne pointillée gris foncé, et les polygones rouges indiquent les principaux éléments géographiques de l’aire de reproduction de la population au Canada : Terre‑Neuve, la côte nord du golfe du Saint‑Laurent et la Nouvelle-Écosse. L’aire de reproduction approximative (présumée) de la Grive à joues grises de la sous‑espèce aliciae au Labrador (en vert) est indiquée à titre de référence.

Description longue

La carte montre l’aire de reproduction de la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus au Canada et à Saint‑Pierre‑et‑Miquelon (France). Elle montre l’île de Terre‑Neuve, la pointe est du Labrador et du Québec, l’est de l’Île‑du‑Prince‑Édouard, le nord‑est de la Nouvelle‑Écosse et les îles de Saint‑Pierre‑et‑Miquelon, tout juste au sud de Terre‑Neuve. La carte comprend les observations faites pendant la saison de reproduction de 1899 à 2008 et de 2009 à 2021, ainsi que la zone d’occurrence et l’aire de reproduction. Les observations de 1899 à 2008 sont plus nombreuses que celles de 2009 à 2021. Une partie de l’aire de reproduction de la Grive à joues grises de la sous‑espèce aliciae dans le sud‑est du Québec et du Labrador est également illustrée à titre de référence.

Au Canada, les observations de 1899 à 2008 sont réparties en lignes denses sur l’île de Terre‑Neuve. Cinq lignes se trouvent sur la péninsule Great Northern : une ligne latitudinale se situe à l’ouest de St. Anthony, une ligne latitudinale longe la côte du détroit de Belle Isle, une ligne latitudinale s’étend à l’ouest de Roddickton, une ligne forme un arc autour de la côte sud de Shoal Cove et une autre longe la côte entre St. Pauls et Rocky Harbour. Dans la partie principale de l’île, les observations se concentrent à trois endroits. Sur la côte sud‑ouest, les observations suivent la route 480, au nord de Burgeo. D’autres observations s’étendent longitudinalement le long de la route 360, au sud de Grand Falls, Windsor. Trois groupes denses se trouvent sur les côtes nord, sud et est de la baie de Bonavista : le long de la route 320, à l’intérieur du parc national Terra‑Nova et dans les environs de Bonavista, respectivement. Deux autres groupes se trouvent sur la presqu’île Avalon : un longe la côte est de la baie Trinity et l’autre longe la côte est près de St. John’s. Outre ces principales observations qui forment des lignes et des groupes, des observations isolées et de plus petits groupes sont répartis sur l’ensemble de l’île de Terre‑Neuve. Cinq autres observations ont été faites le long de l’extrémité la plus à l’est du Québec, et deux ont été faites à l’extrémité la plus à l’est du Labrador.

Les observations de 2009 à 2021 sont moins nombreuses et se présentent sous forme de groupes denses ou de lignes dans quelques régions seulement. Un groupe clairsemé se trouve sur la péninsule Great Northern à l’ouest de St. Anthony et chevauche le groupe d’observations faites de 1899 à 2008 à St. Anthony. Un groupe moyennement dense se trouve entre St. Pauls et Rocky Harbour, sur la péninsule Great Northern; il s’étend vers l’intérieur  à partir de la côte et chevauche partiellement la partie nord du groupe d’observations faites de 1899 à 2008 dans la même région. Un groupe dense s’étend longitudinalement de 30 à 50 kilomètres à l’est du groupe de St. Pauls et Rocky Harbour. Un troisième groupe se trouve sur la presqu’île Avalon, le long de la côte est, près de St. John’s, et chevauche le groupe d’observations faites de 1899 à 2008 à St. John’s. Les autres observations sont plus rares et sont réparties de façon éparse sur le reste de l’île de Terre‑Neuve. Un autre groupe dense longe la côte sud du Labrador, tandis que trois observations ponctuelles ont été faites sur la côte sud‑est de la Nouvelle‑Écosse.

À Saint‑Pierre‑et‑Miquelon (France), deux observations ont été faites de 1899 à 2008, une sur chaque île, et aucune observation n’a consignée de 2009 à 2021.

La zone d’occurrence ressemble grossièrement à un triangle. Le premier sommet, dans le coin sud‑ouest de la zone d’occurrence, se trouve sur la côte sud de la Nouvelle‑Écosse, près de Sheet Harbour. Le deuxième sommet, au point le plus au nord de la zone d’occurrence, se trouve sur la côte sud‑est du Labrador, au nord de Red Bay. Les troisième et quatrième sommets se trouvent juste à l’est de St. John’s et dans coin sud‑est de la presqu’île Avalon, respectivement. Ensemble, ces deux sommets correspondent au point le plus à l’est de la zone d’occurrence.

L’aire de reproduction de la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus comprend l’île de Terre‑Neuve, une petite zone sur la côte sud de la Nouvelle‑Écosse, à l’ouest de l’île Cap‑Breton, ainsi qu’une petite zone a l’extrémité la plus à l’est de la côte du Québec et du Labrador. L’aire de reproduction de la Grive à joues grises de la sous‑espèce aliciae illustrée dans la zone cartographiée couvre une petite partie du sud du Labrador, juste au nord de la frontière entre le Labrador et le Québec.

Figure 3. Veuillez lire la description longue.

Figure 3. Données sur la reproduction de la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus tirées des atlas des oiseaux nicheurs réalisés dans l’aire de reproduction de la sous‑espèce, y compris le deuxième atlas des Maritimes (2006‑2010; Whittam, 2015), le deuxième atlas du Québec (2010 à 2014; Robert et al., 2019) et les trois premières années de l’atlas de Terre‑Neuve (2020 à 2022; Newfoundland Breeding Bird Atlas, 2023). Les carrés gris de 10 km de côté représentent les zones où des relevés ont été entrepris dans le cadre de l’atlas, mais où la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus n’a pas été observée. Ils ne sont illustrés que dans les régions de la Nouvelle-Écosse, du Québec et du Labrador où la sous‑espèce pourrait être présente. Les carrés orange clair, orange foncé et rouges représentent respectivement ceux où la reproduction est possible, probable et confirmée.

Description longue

La carte montre les données sur la reproduction de la Grive à joues grises de la sous espèce minimus dans l’aire de reproduction connue. Elle montre l’île de Terre Neuve, la pointe est du Labrador et du Québec, l’est de l’Île‑du‑Prince‑Édouard et le nord est de la Nouvelle‑Écosse. Une grille est superposée aux aires de reproduction connues, notamment l’île de Terre Neuve, l’extrémité est du Québec et du Labrador et la côte sud centrale de la Nouvelle Écosse, à l’ouest de l’île du Cap Breton. Les carrés ombragés représentent les zones où des relevés ont été entrepris dans le cadre de l’atlas, mais où aucun indice de reproduction n’a été observé, ainsi que les zones où la reproduction est possible, probable ou confirmée.

Sur l’île de Terre Neuve, d’importantes activités de relevés ont été réalisées sur les côtes nord est, nord et ouest de la péninsule Great Northern; elles se sont poursuivies vers le sud, le long du reste de la côte ouest de Terre Neuve, et vers l’intérieur, à l’ouest du lac Grand. Un carré indique que la reproduction est possible sur la côte nord ouest de la péninsule. À l’extrémité sud de la péninsule, au point où elle se rattache au reste de l’île, plusieurs carrés présentent des indices de reproduction : un où la reproduction est confirmée, six où la reproduction est probable et cinq où la reproduction est possible.

Les activités de relevés menées dans le cadre de l’atlas sont également fortement concentrées depuis la côte nord de Terre Neuve, le long de la baie Notre Dame et de la baie de Bonavista, jusqu’à l’intérieur des terres, tout juste après Gander. Il n’y a aucun indice de reproduction à cet endroit.

Des relevés ont également été effectués dans la majeure partie de la presqu’île Avalon, et des indices de reproduction ont été trouvés le long de la côte est : un indice de reproduction confirmée, trois indices de reproduction probable et un indice de reproduction possible. La plupart de ces carrés sont regroupés sur la côte est centrale, et l’un des carrés indique un indice de reproduction probable juste au nord du groupe principal.

D’autres relevés ont été effectués dans des zones plus petites le long des côtes sud et sud ouest de Terre Neuve et dans quelques bandes dans le centre le l’île. Les indices de reproduction sont peu nombreux dans ces zones : seulement deux carrés indiquent des indices de reproduction possible, tous deux situés près de la baie Fortune, l’un près de l’anse Hardy et l’autre sur la côte nord de la péninsule de Burin.

En Nouvelle Écosse, des relevés ont été effectués dans la majeure partie de l’aire de reproduction connue, notamment la côte sud centrale, à l’ouest de l’île du Cap Breton. Deux carrés présentant des indices de reproduction possible sont indiqués, soit un à chaque extrémité de l’aire de reproduction à cet endroit.

Les activités de relevés étaient moins nombreuses au Québec et au Labrador et ne couvraient que trois petites zones le long de la côte, soit deux au Québec et une à la frontière entre le Québec et le Labrador. Il n’y a aucun indice de reproduction à cet endroit.

La migration de la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus suit la voie migratrice de l’Atlantique le long de la côte est des États‑Unis (figure 1). Certains individus peuvent traverser la mer des Caraïbes directement vers l’Amérique du Sud, tandis que d’autres passent par le golfe du Mexique pour ensuite emprunter une route terrestre à travers l’Amérique centrale et pénétrer en Amérique du Sud par la région de Darién, dans le nord de la Colombie (Whitaker et al., 2018). L’aire d’hivernage de la sous‑espèce n’a pas été établie avec exactitude, mais l’information disponible donne à penser qu’elle pourrait être centrée dans le nord‑est de la Colombie et le nord‑ouest du Venezuela (voir la section Unités désignables : D1). Les Grives à joues grises (probablement les deux sous‑espèces) quittent le nord de l’Amérique du Sud, volent directement à travers les Caraïbes, et survolent souvent la côte nord‑américaine pour continuer loin à l’intérieur des terres jusqu’au nord des États‑Unis ou même au sud du Canada avant de s’arrêter (Gómez et al., 2017). La Sierra Nevada de Santa Marta et la région de Darién, en Colombie, peuvent toutes deux constituer des haltes migratoires essentielles pour les deux sous‑espèces à l’automne, et la première est également importante pendant la migration printanière (Bayly et al., 2013; Gómez et al., 2014, 2019). Des Grives à joues grises (sous‑espèce inconnue) en migration ont été également observées au Honduras, au Belize et dans le sud de Veracruz, au Mexique, de la mi‑avril à la mi‑mai (Whitaker et al., 2020).

Aire de répartition canadienne

La plus grande partie (environ 92 %) de l’aire de reproduction de la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus se trouve dans l’archipel de Terre‑Neuve, qui comprend plusieurs centaines d’îles côtières à proximité de la côte de Terre‑Neuve (par exemple île Fogo [Peters et Burleigh, 1951], île Gull [Vassallo et Rice, 1981] et île Baccalieu [Wells et Montevecchi, 1984]). En outre, la sous‑espèce semble se reproduire dans quelques îles le long de la côte du centre du littoral de l’Atlantique de la Nouvelle-Écosse, où l’on a observé des mâles chanteurs dans les îles Raspberry, White Head et Harbour (Whittam, 2015), ce qui représente moins de 0,1 % de l’aire de reproduction. Une analyse génétique a permis de confirmer que les oiseaux de l’île Harbour faisaient partie de la sous‑espèce minimus (Fitzgerald et al., 2017), et d’autres individus de cette sous‑espèce y ont été observés en 2016 (eBird, 2022). Les relevés ont été limités, de sorte que la sous‑espèce pourrait être présente dans un plus grand nombre des quelque 170 petites îles le long de cette côte. Aucune donnée n’indique que la reproduction a lieu dans la partie continentale de la Nouvelle-Écosse ou du Cap‑Breton, malgré des activités de recherche considérables (Whittam, 2015). Une aire de reproduction plus importante pourrait se trouver le long de la rive nord inférieure du golfe du Saint‑Laurent, y compris dans le détroit de Belle Isle, où y a eu des mentions antérieures le long de la côte de La Tabatière, au Québec, à l’est de Cape Charles, au Labrador. Cette région représente jusqu’à environ 8 % de l’aire de reproduction (Townsend et Allen, 1907; Austin, 1932; Todd, 1963; Marshall, 2001). Cependant, elle forme une zone d’introgression avec la Grive à joues grises de la sous‑espèce aliciae (Fitzgerald et al., 2017), et on ne sait pas si des Grives à joues grises de la sous‑espèce minimus non mélangées se trouvent dans cette partie continentale de l’aire de répartition. Les limites historiques et contemporaines de l’aire de répartition dans la Basse‑Côte‑Nord du Québec et au Labrador sont mal décrites, et la limite intérieure a été délimitée arbitrairement d’après Todd (1963) pour la présente évaluation. Toutefois, comme toutes les mentions se trouvent le long de la côte (figure 2), cette partie continentale de l’aire de répartition pourrait être restreinte à une zone côtière plus étroite.

Plusieurs sources indiquent que l’aire de répartition de la sous‑espèce minimus s’est considérablement réduite et est devenue plus localisée dans la plus grande partie de son aire de reproduction. Selon des rapports antérieurs et des données du BBS, la sous‑espèce était commune ou abondante jusqu’au début des années 1980 dans une grande partie de la côte de Terre‑Neuve, y compris le sud‑ouest de l’île, la péninsule Great Northern, la côte nord‑est, la presqu’île Avalon et divers sites le long de la côte sud (figure 2; Peters et Burleigh, 1951; Lamberton, 1976a, b; Vassallo et Rice, 1981; Marshall, 2001). Elle était abondante dans les milieux de haute altitude (Mactavish, 1988), et Lamberton (1976a) l’a désignée comme la cinquième espèce d’oiseau nicheur la plus abondante dans les hautes terres du parc national du Gros‑Morne. Selon les données historiques du BBS, elle avait une répartition bimodale en altitude, avec une plus faible abondance aux altitudes intermédiaires (figure 4; Robineau‑Charrette et al., 2023). En revanche, des relevés du BBS, des rapports d’eBird, des données initiales de l’Atlas des oiseaux nicheurs de Terre‑Neuve et des relevés systématiques récents confirment que la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus est maintenant absente ou rare en dessous d’environ 400 m d’altitude dans la plus grande partie de l’île de Terre‑Neuve (figures 2‑4; FitzGerald et al., 2017; eBird, 2022; McDermott et al., 2023; Newfoundland Breeding Bird Atlas, 2023). Les données révèlent que cette tendance est principalement une conséquence de la prédation des nids par l’écureuil roux (Tamiasciurus hudsonicus), une espèce introduite qui est maintenant abondante à plus basse altitude (voir la section Menaces actuelles et futures : Espèces et gènes envahissants ou autrement problématiques).

La Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus est encore relativement abondante à des altitudes supérieures à approximativement 400 m au‑dessus du niveau de la mer (ASL) à Terre‑Neuve, y compris dans les hautes terres du parc national du Gros‑Morne et les monts Long Range environnants (Hogan, 1997; Whitaker et al., 2015; McDermott et al., 2023; D. Whitaker, données inédites), bien que sa présence au‑dessus de 400 m semble également être plus faible que par le passé (figure 4; Robineau‑Charette et al., 2023). Les données d’eBird et de l’Atlas des oiseaux nicheurs de Terre‑Neuve confirment également sa présence continue dans certaines zones côtières localisées de Terre‑Neuve (figures 2 et 3), dont la pointe nord de la péninsule Great Northern, la rive est de la baie Placentia, la rive est de la presqu’île Avalon et la péninsule Connaigre (voir également Fitzgerald et al., 2017). La sous‑espèce est encore présente dans certaines îles côtières autour de Terre‑Neuve, dont la l’île Great (Big) dans le groupe d’îles de Ramea, les îles Merasheen dans la baie Placentia et les îles Gull et Great dans la baie Witless (eBird, 2022; D. Whitaker, données inédites).

Figure 4. Veuillez lire la description longue.

Figure 4. Comparaison des taux de détection de la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus lors de dénombrements à des points d’écoute silencieux en fonction de l’altitude dans l’île de Terre‑Neuve. Les taux de détection antérieurs (4 200 observations; ligne orange) et récents (7 150 observations; ligne verte) sont présentés à partir de dénombrements ponctuels de 3 minutes le long de 17 parcours du BBS (Robineau‑Charrette et al., 2023) ainsi que de dénombrements ponctuels de 4 minutes effectués par McDermott (2021; ligne bleue) sur le versant est des monts Long Range en 2016 et en 2017. Des courbes splines ont été ajustées à l’aide de modèles additifs généralisés ayant une fonction de détection binomiale et un facteur de lissage de k = 4. L’important intervalle de confiance à faible altitude pour les données de McDermott (2021) résulte de la détection d’une seule grive à 105 m au‑dessus du niveau de la mer, alors qu’aucune autre n’a été observée en dessous de 350 m au‑dessus du niveau de la mer.

Description longue

Le graphique présente les taux de détection de la Grive à joues grises de la sous espèce minimus sur l’île de Terre Neuve en fonction de l’altitude. Les taux de détection proviennent de trois relevés différents effectués à des périodes différentes et sont exprimés sous forme de courbes splines de tendance dérivées de modèles additifs généralisés; les intervalles de confiance sont indiqués.

Le Relevé des oiseaux nicheurs de 1974 à 1984 recense le nombre d’individus entre 0 et 438 mètres au dessus du niveau moyen de la mer (AMSL). La courbe de tendance commence à 0,155 à 0 m AMSL (intervalle de confiance de 0,135 à 0,175), puis diminue à 0,094 à 130 m AMSL (intervalle de confiance de 0,08 à 0,11) et augmente ensuite à 0,239 à 438 m AMSL (intervalle de confiance à de 0,135 à 0,405).

Le Relevé des oiseaux nicheurs de 2001 à 2015 recense le nombre d’individus entre 0 et 438 m AMSL. La courbe de tendance commence juste au dessus de 0,00, et l’intervalle de confiance est très étroit, allant de juste en dessous à juste au dessus de la courbe de tendance. La courbe est relativement stable et l’intervalle de confiance est très étroit jusqu’à 250 m AMSL, où la courbe de tendance commence à augmenter légèrement et l’intervalle de confiance commence à s’élargir. À 300 m HAMSL, la courbe de tendance se situe à 0,004 (intervalle de confiance de 0,001 à 0,01), puis augmente à 0,025 à 400 m AMSL (intervalle de confiance de 0,01 à 0,05) et à 0,052 à 438 m AMSL (intervalle de confiance à de 0,018 à 0,15).

Un relevé réalisé par McDermott de 2016 à 2017 recense le nombre d’individus entre 75 et 610 m AMSL. La courbe de tendance commence à 0,006 à 75 m AMSL (intervalle de confiance de 0,00 à 0,142) et demeure relativement stable jusqu’à 200 m AMSL, où elle commence à augmenter légèrement. L’intervalle de confiance se rétrécit nettement entre 75 et 120 m AMSL, puis commence à se stabiliser, atteignant une limite supérieure de 0,016 à 250 m AMSL, soit son point le plus étroit. À 300 m AMSL, la courbe de tendance se situe à 0,009 (intervalle de confiance de 0,00 à 0,018), puis augmente progressivement à 0,016 à 350 m AMSL (intervalle de confiance de 0,005 à 0,024). À partir de ce point, la courbe de tendance commence à augmenter plus rapidement et atteint 0,18 à 610 m AMSL (intervalle de confiance de 0,105 à 0,29). L’intervalle de confiance s’élargit progressivement jusqu’à 525 m AMSL, où il commence à s’élargir plus rapidement.

Il existe peu de renseignements sur les changements possibles dans l’aire de répartition de la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus au Labrador, au Québec et en Nouvelle-Écosse. Townsend et Allen (1907) ont observé des Grives à joues grises depuis Forteau jusqu’à Cape Charles, dans le sud du Labrador, en juillet 1906, et quelques observations ont été signalées dans les environs de La Tabatière, au Québec, et vers l’est en direction de la frontière du Labrador des années 1930 aux années 1950 (figure 2; Gillet, 1935; Gabrielson, 1952; Todd, 1963; Ouellet, 1993; Marshall, 2001). Marshall (2001) estime que ces individus représentaient une localité s’étendant de La Tabatière à Cape Charles. Selon des observations récentes par Fitzgerald et al. (2017), des données du BBS (tableau 4) et des listes de vérification d’eBird, la Grive à joues grises est encore présente en nombre modéré le long de la côte du Labrador, au sud de Red Bay. Cependant, il n’y a pas d’observations récentes plus au nord‑est vers Cape Charles, et aucune le long de la Basse‑Côte‑Nord du Québec depuis 1981 (voir eBird, 2022). Malgré plus de 700 heures d’activités de recherche, l’espèce n’a pas été observée le long de la Basse‑Côte‑Nord dans le cadre des travaux du deuxième Atlas des oiseaux nicheurs du Québec (2010 à 2014), ce qui donne à penser qu’elle est, au mieux, rare et localisée dans cette région (Robert et al., 2019). Aucune donnée historique n’est disponible pour la Nouvelle-Écosse, où la sous‑espèce minimus n’a été observée que récemment.

Tableau 4. Statistiques sommaires issues des parcours du Relevé des oiseaux nicheurs (BBS) effectués dans l’aire de répartition de la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus de 1974 à 2019, regroupées par décennie. Les parcours du BBS se trouvant dans le sud du Labrador et l’est du Québec sont présentés séparément parce que des relevés n’y ont pas été effectués avant 2010. Il est à noter qu’en raison de l’application de filtres de contrôle de la qualité, les relevés présentés ici n’ont pas tous été utilisés pour déterminer les estimations normalisées présentées dans le tableau 5 et les figures 5‑7
Région/variable Années 1970 Années 1980 Années 1990 Années 2000 Années 2010
Terre‑Neuve
Nombre de parcours du BBS ayant fait l’objet d’un relevé 8 25 13 22 27
Pourcentage des parcours du BBS où la présence de la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus a été observée au moins une année 100 % 88 % 46,2 % 36,4 % 40,7 %
Nombre total de relevés du BBS 10 105 27 109 187
Pourcentage de relevés du BBS au cours desquels la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus a été observée 100 % 72,4 % 29,6 % 14,7 % 9,1 %
Nombre moyen de Grives à joues grises de la sous‑espèce minimus observées par relevé 16,50 5,12 0,41 0,23 0,13
Sud du Labrador et est du Québec
Nombre de parcours du BBS ayant fait l’objet d’un relevé 0 0 0 0 3
Pourcentage des parcours du BBS où la présence de la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus a été observée au moins une année - - - - 66,7 %
Nombre total de relevés du BBS 0 0 0 0 9
Pourcentage de relevés du BBS au cours desquels la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus a été observée - - - - 66,7 %
Nombre moyen de Grives à joues grises de la sous‑espèce minimus observées par relevé - - - - 1,56
Tableau 5. Tendances de la population à court terme (10 ans; 2009‑2019) et à long terme (1974 à 2019) pour les Grives à joues grises des sous-espèces minimus et aliciae au Canada, d’après l’analyse des données du BBS selon l’approche de Smith et Edwards (2020). Les tendances en gras sont statistiquement significatives. Prendre note de la différence frappante entre les tendances des sous‑espèces
Période Taux de variation annuelle en % (IC inférieur et supérieur à 95 %) Variation cumulative en % (IC inférieur et supérieur à 95 %) Prob. de déclin de > 30 % Prob. de déclin de > 50 % Nombre de parcours moyenne par an) Nombre de relevés
Court terme (2009 à 2019)
Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus -11,78 (-21,16, -2,37) -71,44 (-90,72, -21,35) 0,957 0,851 25 (15,6/an) 172
Grive à joues grises de la sous‑espèce aliciae 4,13 (-5,97, 13,12) 49,94 (-45,96, 242,98) 0,046 0,022 60 (25,3/an) 278
Long terme (1974 à 2019)
Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus -11,11 (-14,51, -7,83) -99,50 (-99,91, -97,45) 1,000 1,000 25 (7,9/an) 365
Grive à joues grises de la sous‑espèce aliciae -1,80 (-5,43, 1,44) -55,85 (-91,91, 90,10) 0,726 0,563 60 (11,8/an) 543

Structure de la population

Il n’y a pas de structure génétique connue au sein de la population de Grives à joues grises de la sous‑espèce minimus (Whitaker et al., 2020), bien que la zone située le long de la rive nord du golfe du Saint‑Laurent et du détroit de Belle Isle, depuis La Tabatière sur la Basse‑Côte‑Nord de l’est du Québec jusqu’à Cape Charles au Labrador, soit une zone d’intergradation avec la sous‑espèce aliciae (Fitzgerald et al., 2017).

Zone d’occurrence et zone d’occupation

Zone d’occurrence actuelle

La zone d’occurrence actuelle de la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus est d’environ 267 700 km2 au Canada, calculée à partir des observations signalées pendant la période de reproduction de 2009 à 2021 dans l’aire de reproduction de la sous‑espèce au Canada (n = 466; figure 2).

Indice de zone d’occupation actuel

Une estimation minimale de l’indice de zone d’occupation (IZO) actuel de la sous‑espèce minimus au Canada de 620 km2 a été obtenue en superposant une grille à carrés de 2 km de côté sur toutes les observations signalées durant la période de reproduction de 2009 à 2021 (n = 466; figure 2). Cependant, cette approche sous‑estime probablement l’IZO, car de nombreuses aires de reproduction potentielles qui sont difficiles d’accès n’ont pas fait l’objet de relevés. Une autre approche, plus réaliste, pour estimer l’IZO se fonde sur les taux d’occurrence estimés (la proportion du paysage où la grive est présente pendant la période de reproduction) à partir de données de relevés quantitatifs. Terre‑Neuve comprend 90 % de l’aire de reproduction de la population (tableau 2), et l’altitude est le prédicteur le plus important de la présence contemporaine des grives dans l’île (Whitaker et al., 2015). Les résultats de relevés (McDermott, 2021; 1 960 points de dénombrement de 75 à 608 m au‑dessus du niveau de la mer à Terre‑Neuve; figure 4) ont servi à calculer une zone d’occurrence estimée pour l’île de Terre‑Neuve. Cette estimation est basée sur les taux d’occurrence pour chaque plage d’altitude de 50 m, de 100 à 600 m (McDermott et al., 2021), en supposant une occurrence constante à des altitudes inférieures à 100 m et supérieures à 600 m. La zone occupée estimée a ensuite été calculée comme le produit du taux d’occurrence et de la superficie terrestre pour chaque plage d’altitude (tableau 3).

Une approche similaire a été adoptée pour le reste de l’aire de reproduction de la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus, mais : 1) pour les îles côtières (2 % de l’aire de reproduction), le taux d’occurrence correspond au taux d’observation lors de 94 dénombrements ponctuels effectués à l’aide de la même méthode de relevé que McDermott (2021) dans 14 îles de la baie Placentia et de la baie des Exploits en 2017 (D. Whitaker, données inédites); 2) pour la partie continentale de l’aire de répartition sur la Basse‑Côte‑Nord du Québec et au Labrador (8 % de l’aire de répartition), le taux d’occurrence correspond au taux d’observation lors de neuf relevés du BBS réalisés de 2011 à 2019 le long de trois parcours dans la région. On ne disposait pas des limites de confiance pour ces deux zones; elles ont été supposées proportionnelles à celles de l’île de Terre‑Neuve. La somme de ces estimations a donné une IZO estimée au Canada de 3 965 km2 (IC à 95 % : 3 105‑5 185 km2; tableau 3), et une estimation de l’IZO équivalente à la superposition d’une grille à carrés de 2 km de côté sur les sites occupés serait encore plus élevée. Cependant, l’approche adoptée ici surestime probablement légèrement la zone occupée parce que les taux d’occurrence pour Terre‑Neuve proviennent d’une zone d’étude qui a été spécifiquement sélectionnée parce qu’elle abrite une population robuste de grives.

Fluctuations et tendances de la répartition

L’estimation actuelle de la zone d’occurrence est inférieure de 14,8 % à la zone d’occurrence calculée à partir des observations historiques dans l’aire de reproduction de la sous‑espèce (1899‑2008; 318 877 km2; n = 899). Ces valeurs minimales sont basées sur la méthode du plus petit polygone convexe autour des observations actuelles et historiques signalées dans les comptes rendus publiés et les bases de données accessibles au public (Townsend et Allen, 1907; Gillet, 1935; Peters et Burleigh, 1951; Gabrielson, 1952; Todd, 1963; Lamberton, 1976a, b; Ouellet, 1993; Marshall, 2001; SSAC, 2010; Whitaker et al., 2015; Whittam, 2015; Fitzgerald, 2017; Smith et al., 2020; McDermott, 2021; eBird, 2022). On suppose que tous les sites actuellement occupés l’ont également été dans le passé (par exemple îles de la Nouvelle-Écosse). La plus grande partie du déclin présumé reflète le manque d’observations contemporaines dans l’aire de répartition de la sous‑espèce au Québec et dans le sud‑est du Labrador, malgré des activités de recherche récentes dans cette région (Fitzgerald et al., 2017; Robert et al., 2019).

Robineau-Charette et al. (2023) ont évalué les changements dans l’occurrence de la sous‑espèce minimus dans 17 parcours du BBS à Terre‑Neuve qui ont chacun fait l’objet d’au moins trois relevés de 1974 à 1984 et d’au moins trois relevés de 2001 à 2015, et lors desquels l’espèce avait été observée au moins une fois. Elle a été décelée lors de 339 arrêts sur l’ensemble des 17 parcours de 1974 à 1984 (39,9 % des arrêts, total de 84 relevés), mais lors de seulement 24 arrêts sur 8 parcours de 2001 à 2015 (2,8 % des arrêts; total de 143 relevés). Ces parcours ont tous échantillonné des zones situées en dessous d’environ 400 m d’altitude, ce qui donne à penser qu’il y a une réduction de 93 % de l’occurrence à ces altitudes depuis le milieu des années 1980. Comme 81,8 % de l’aire de reproduction de la population se trouve en dessous de 400 m d’altitude à Terre‑Neuve, il y aurait eu une perte de 76 % de la zone totale occupée depuis les années 1970. Les données du BBS donnent à penser que la population de la sous‑espèce minimus continue de décliner (voir la section Taille et tendances des populations); il est donc probable que l’IZO continue également de se réduire.

Biologie et utilisation de l’habitat

Les renseignements sur la biologie et l’utilisation de l’habitat de la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus proviennent principalement du compte rendu sur la Grive à joues grises dans Birds of the World (Whitaker et al., 2020). Sauf indication contraire, les renseignements concernent l’espèce dans son ensemble et non la sous‑espèce minimus.

Bien qu’il y ait des lacunes importantes dans notre compréhension de la biologie et de l’écologie de la reproduction de la Grive à joues grises, plusieurs études récentes se sont concentrées sur la sous‑espèce minimus (voir par exemple Fitzgerald et al., 2017, 2019; Whitaker et al., 2015, 2018; McDermott, 2021; Robineau‑Charette et al., 2023). Des progrès importants ont également été réalisés dans la compréhension du comportement durant la migration et dans les haltes migratoires pour l’ensemble de l’espèce (Bayly et al., 2013, 2016; Gómez et al., 2013, 2014, 2015, 2017, 2018, 2019).

Cycle vital et reproduction

Le record de longévité de la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus, de 6 ans et 11 mois (D. Whitaker et I. Warkentin, données inédites), égale celui de la sous‑espèce aliciae (Bird Banding Laboratory, 2019). On suppose que les individus se reproduisent pour la première fois à l’âge de un an et qu’ils se reproduisent chaque année, comme les autres grives du genre Catharus. La durée d’une génération est estimée à 2,31 ans, d’après les calculs effectués à partir de la survie annuelle des adultes, de l’âge de la première reproduction et de la longévité maximale (Bird et al., 2020).

La Grive à joues grises femelle construit un nid en forme de coupe sur le sol ou au pied d’un arbuste (Ouellet, 1996). Les seuls nids de Grives à joues grises de la sous‑espèce minimus qui ont été observés se trouvaient à moins de 2 m de hauteur le long du tronc de grands sapins baumiers (n = 2) ou dans des arbres tombés (n = 2; Bent, 1949; Birds Canada, 2022). Des nids de la sous‑espèce aliciae ont été trouvés dans des fourrés de saules et d’aulnes, à la base de petites épinettes noires et sur des souches et des troncs d’arbres tombés. Le nid est composé de fines brindilles, de prêles, de radicelles et d’herbes robustes, et l’intérieur est tapissé d’herbes fines ou de lichens. Bien que cet élément n’ait pas fait l’objet d’études directes, la Grive à joues grises pourrait nicher de manière semi‑coloniale et avoir un système de reproduction polygynandre, selon lequel plusieurs mâles et/ou femelles peuvent fréquenter un seul nid, comme on l’a observé chez la Grive de Bicknell (Townsend et al., 2020) et la Grive fauve (Halley et al., 2016). Par exemple, Marshall (2001) a décrit la sous‑espèce minimus comme étant présente en colonies, et la distance moyenne entre les nids de six individus était de 32 m en Sibérie (Kretchmar, 1997).

La Grive à joues grises élève une couvée par période de reproduction. Les couvées comptent de trois à cinq œufs (généralement quatre). La période entre la ponte des premiers œufs et le moment où les jeunes ont naturellement quitté les environs du nid peut s’étendre de la fin mai à la mi‑juillet, selon la latitude (Rousseu et Drolet, 2017). Des données limitées indiquent que la sous‑espèce minimus peut typiquement se reproduire plus tard dans cette période. Parmi les quatre nids observés, deux comptaient des œufs les 26 et 30 juin et deux comptaient des jeunes les 9 et 13 juillet. On pense que seules les femelles couvent, et ce, pendant 12 ou 13 jours (Baldwin, 1955; Jehl et Hussel, 1966), et les jeunes quittent probablement le nid de 11 à 13 jours après l’éclosion. Huit juvéniles ayant récemment pris leur envol ont été capturés passivement au filet japonais à Terre‑Neuve, du 14 au 18 août 2005 et 2006 (P. Taylor, I. Warkentin et D. Whitaker, données inédites). Aucune information n’est disponible sur les taux d’envol.

Selon les données du programme Monitoring of Avian Productivity and Survivorship (MAPS) qui proviennent des régions de conservation des oiseaux de l’ouest de l’Alaska et de la forêt intérieure du nord‑ouest, les estimations temporelles et spatiales moyennes de la survie apparente annuelle (c.‑à‑d. la probabilité combinée de survivre et de revenir dans une zone) des Grives à joues grises adultes sont de 0,487 et de 0,492, respectivement (DeSante et al., 2015). On ne dispose pas d’estimations directes de la survie des jeunes, mais les indices temporels et spatiaux moyens de productivité (un indice du nombre annuel de jeunes produits par adulte) étaient de 0,394 et de 0,357, respectivement (DeSante et al., 2015). La pertinence de ces taux pour la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus est inconnue. La survie des adultes pendant la période de reproduction est généralement élevée pour les oiseaux chanteurs boréaux (Whitaker et al., 2008), et la prédation par les rapaces est probablement le principal facteur affectant la survie des Grives à joues grises adultes pendant cette période (Whitaker et al., 2020). Certains nids font sans aucun doute l’objet de la prédation par la martre d’Amérique (Martes americana) et le Mésangeai du Canada, et la prédation par l’écureuil roux introduit a probablement réduit la survie des oisillons et des jeunes à l’envol (Whitaker et al., 2015; McDermott, 2021), comme c’est le cas pour la Grive de Bicknell (Townsend et al., 2020; (voir la section Menaces actuelles et futures : espèces et gènes envahissants ou autrement problématiques). Les causes de mortalité dans les aires de migration et d’hivernage comprennent probablement la prédation par les rapaces et les collisions avec des structures anthropiques.

Besoins en matière d’habitat

Habitat de reproduction

Par le passé, l’habitat de reproduction de la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus comprenait les forêts et les broussailles de conifères côtières balayées par le vent, les forêts montagnardes de conifères anciennes, les zones de coupe à blanc en régénération et les broussailles de conifères (Lamberton, 1976a, b; Vassallo et Rice, 1981; Thompson et al., 1999; Marshall, 2001). Cependant, au cours des dernières années, sa présence dans les forêts et les broussailles de conifères côtières a été fortement réduite dans l’île de Terre‑Neuve. L’utilisation de l’habitat de reproduction dans les zones montagneuses semble inchangée. La sous‑espèce minimus s’y trouve dans les broussailles de conifères, les forêts exploitées en régénération, les forêts mixtes et les forêts de sapins anciennes (Whitaker et al., 2015; McDermott et al., 2023). Tous ces types de végétation ont en commun une forte densité de tiges d’arbustes et d’arbres.

Habitat de migration

Dans les haltes migratoires, la Grive à joues grises utilise généralement des zones boisées comptant un sous‑étage dense. Dans l’important site de halte printanière de la Sierra Nevada de Santa Marta, dans le nord‑est de la Colombie, l’espèce migratrice s’observe dans une forêt prémontagnarde de 1 000 à 2 000 m d’altitude, dans des plantations de café d’ombre ou dans une forêt des basses terres (Gómez et al., 2013, 2015; 2017). Toutefois, la sous‑espèce minimus ne constituerait qu’une petite fraction du nombre total de Grives à joues grises observées (Gómez et al., 2019).

Habitat d’hivernage

Il n’existe pas de données sur l’utilisation de l’habitat hivernal par la sous‑espèce minimus, à l’exception d’un mâle muni d’un GPS qui a passé l’hiver sur un territoire d’environ 1 ha dans une forêt tropicale prémontagnarde à approximativement 975 m au‑dessus du niveau de la mer dans la Sierra Nevada de Santa Marta, en Colombie (Whitaker et al., 2018). Un seul site d’hivernage a été enregistré pour un deuxième individu dans une forêt dense à 120 m au‑dessus du niveau de la mer dans le parc national de la Sierra de Perijá, au Venezuela, bien que les détails du type de forêt utilisé soient inconnus. La Sierra Nevada de Santa Marta a connu une déforestation importante ainsi que la conversion de forêts prémontagnardes en plantations de café d’ombre (Hansen et al., 2013); ce dernier habitat fournit peu de fruits pour l’alimentation de la Grive à joues grises (Bayly et al., 2016).

Déplacements, dispersion et migration

La plupart des Grives à joues grises de la sous‑espèce minimus commencent leur migration automnale avant le 15 septembre (Whitaker et al., 2020; eBird, 2022). Les individus se déplacent vers le sud en empruntant la voie migratoire de l’Atlantique, et la plupart des mentions de migration proviennent des provinces des Maritimes et de la côte atlantique des États‑Unis (figure 1). Ils passent par le golfe du Mexique pour toucher terre dans la péninsule du Yucatán ou plus au sud; ils traversent ensuite l’Amérique centrale et pénètrent en Amérique du Sud par la région de Darién, en Colombie, ou empruntent une route plus directe à travers les Caraïbes vers l’Amérique du Sud (Gómez et al., 2014; Whitaker et al., 2018, 2020). Les oiseaux qui traversent les Caraïbes peuvent faire halte dans des îles telles que Cuba (figure 1; Aubry, données inédites). Des données de baguage provenant de la région de Darién indiquent des pics de migration du 8 au 30 octobre, le passage par la Sierra Nevada de Santa Marta atteignant son maximum à la fin octobre (Gómez et al., 2013, 2014). Au cours de la migration automnale vers le sud, quatre Grives à joues grises de la sous‑espèce minimus ont parcouru en moyenne 120 à 130 km par jour (Whitaker et al., 2018).

La migration printanière de la Grive à joues grises est plus directe, avec des haltes d’environ deux semaines dans la Sierra Nevada de Santa Marta avant un départ entre le 18 avril et le 21 mai (pic le 6 mai) pour une traversée vers le nord en passant par les Caraïbes vers des haltes situées à l’intérieur des terres aux États‑Unis ou au Canada (plage de 870 à 3 500 km; Gómez et al., 2017). Les individus qui traversent le golfe du Mexique dépendent de cette halte essentielle, et le taux de ravitaillement à cet endroit peut affecter leur condition physique (Bayly et al., 2013; Gómez et al., 2014, 2017, 2019).

La migration vers le nord de la Grive à joues grises est rapide, et les individus reviennent à Terre‑Neuve à partir de la dernière semaine de mai. Au cours des vols migratoires du printemps, le rythme minimal de déplacement était de 40 à 75 km/h (de 960 à 1 800 km par jour; Gómez et al., 2017). Cependant, ces estimations n’incluent pas le temps passé dans les haltes; le rythme moyen de déplacement sur l’ensemble du trajet serait donc beaucoup plus faible.

On dispose de peu d’information sur la dispersion des juvéniles ou la fidélité au site pour la sous‑espèce minimus. Lors d’une étude de marquage à Terre‑Neuve, 4 adultes mâles sur 29 ont été recapturés dans la même zone l’année suivante (Whitaker et al., 2018) et un autre a été recapturé à moins de 300 m de distance 6 ans plus tard (D. Whitaker et I. Warkentin, données inédites), ce qui indique une certaine fidélité au site de reproduction.

Physiologie

La Grive à joues grises a une charge alaire plus faible que les autres grives du genre Catharus, ce qui lui permet d’utiliser moins d’énergie pour parcourir une distance équivalente et pourrait se traduire par des haltes migratoires plus courtes (Yong et Moore, 1994). Les individus accumulent toutefois suffisamment de réserves de graisse sur un seul site de halte pour effectuer des vols de migration printanière de longue distance de plus de 3 000 km (Gómez et al., 2017). L’incapacité à accumuler suffisamment de réserves énergétiques pour alimenter de longs vols sans halte pourrait augmenter la durée de la migration jusqu’à 30 jours, ce qui aurait des conséquences importantes sur la valeur adaptative (« fitness ») (Gómez et al., 2017).

Relations interspécifiques

Alimentation

Sur le sol du sous‑bois, la Grive à joues grises se nourrit d’invertébrés, notamment de coléoptères, de fourmis, de guêpes et d’abeilles, de chenilles et d’araignées (Whitaker et al., 2020). Le régime alimentaire change pendant l’automne et l’hiver pour inclure une grande proportion de fruits, dont la consommation est apparemment plus élevée pendant la migration que dans les aires de reproduction ou d’hivernage (Gómez et al. 2018). L’espèce consomme les fruits des arbres forestiers des familles des Mélastomatacées, des Rubiacées et des Moracées, de même que des carludoviques palmées (Carludovica palmata; Blake et Loiselle, 1992; Bayly et al., 2013; Gómez et al., 2014).

Prédateurs et compétiteurs

On sait peu de choses sur la prédation de la Grive à joues grises. Les seuls cas de prédation observés durant la période de reproduction sont attribuables au Faucon pèlerin (Falco peregrinus) en Alaska (Whitaker et al., 2020). Bien que ce dernier ne niche pas dans l’aire de reproduction de la sous‑espèce minimus, celle‑ci est probablement chassée occasionnellement par d’autres rapaces, y compris le Faucon émerillon (F. columbarius), l’Épervier brun (Accipiter striatus) et l’Autour d’Amérique (A. atricapillus). Taverner et Swales (1907) ont observé un Épervier brun en train de chasser une Grive à joues grises durant la migration automnale en Ontario.

Il existe des données indirectes selon lesquelles l’écureuil roux est un prédateur important des œufs, des oisillons et des jeunes ayant récemment pris leur envol (voir la section Menaces actuelles et futures : Espèces et gènes envahissants ou autrement problématiques)); Whitaker et al., 2020), comme c’est le cas pour la Grive de Bricknell (Townsend et al., 2020). Les conséquences de la prédation de l’écureuil sur la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus semblent être si graves que les deux espèces coexistent maintenant rarement (Fitzgerald et al., 2017; McDermott, 2021). L’écureuil roux a été introduit avec succès pour la première fois à Terre‑Neuve depuis le Labrador en 1963 (à Main Brook et Roddickton; Whitaker, 2015). En 1964, il a été introduit dans l’île Camel, dans la baie Notre Dame, puis a été transféré ou s’est dispersé dans d’autres îles voisines et dans l’île de Terre‑Neuve en 1969. Au début des années 1970, des écureuils ont été transférés dans la presqu’île Avalon à l’est de Terre‑Neuve, dans le lac Little Grand à l’ouest de Terre‑Neuve et dans la rivière La Poile dans le sud‑ouest de Terre‑Neuve; on croit qu’il y a aussi eu d’autres translocations non consignées. L’espèce s’est répandue à partir de ces zones séparées à un rythme d’environ 5 km par année. Elle était largement répandue au milieu des années 1980, et avait colonisé la plus grande partie de l’habitat convenable de la grive à Terre‑Neuve au milieu des années 1990 (Whitaker, 2015). Cependant, la présence de l’écureuil roux diminue avec l’augmentation de l’altitude, et l’espèce est relativement rare au‑dessus de 300 m et très rare ou absente au‑dessus de 500 m (McDermott et al., 2020). Elle a également été introduite ou dispersée dans de nombreuses autres îles côtières autour de Terre‑Neuve (par exemple îles Change, Fogo, Thwart et Swale).

Il n’y a pas de données indiquant une compétition directe avec d’autres espèces pendant la période de reproduction. Durant la migration et l’hivernage, des Grives à joues grises ont été chassées d’essaims de fourmis par la Grive à dos olive (Catharus ustulatus) et plusieurs espèces d’oiseaux de la famille des Thamnophilidés. Des Grives à joues grises ont quant à elles causé le déplacement de la Grive fauve et du Fourmilier grivelé (Hylophylax naevioides; Willis, 1966).

Autres interactions

La Grive à joues grises est susceptible d’être parasitée par la tique du lapin (Haemophysalis leporis-palustris) et la tique à pattes noires (Ixodes scapularis), de même que par le mallophage (Myrsidea incerta) et les douves (trématodes : digénères; Whitaker et al., 2020). Il est peu probable que ces interactions affectent sa survie ou sa persistance.

L’habitat de nidification à Terre‑Neuve et dans d’autres îles peut être altéré ou dégradé par des herbivores introduits, notamment l’orignal (Alces alces), et possiblement exacerbé par le lièvre d’Amérique (Lepus americanus), à cause d’un broutage excessif qui réduit ou élimine les fourrés denses et les sous‑bois forestiers privilégiés par les grives (voir par exemple Connor et al., 2000; Gosse et al., 2011; (voir la section Menaces actuelles et futures : Modifications des systèmes naturels).

Adaptations physiologiques, comportementales et autres

La Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus semble capable de s’adapter à certains changements anthropiques dans les milieux forestiers, mais pas à tous. À titre d’exemple, pendant la période de reproduction, elle utilise largement les forêts exploitées par coupe à blanc et par coupe en bandes. En effet, le taux d’occurrence est positivement lié à l’étendue locale des blocs de coupe de 12 à 18 ans exploités selon l’une ou l’autre approche (Whitaker et al., 2015; McDermott, 2021). Cependant, la Grive à joues grises semble incapable de s’adapter à la conversion des forêts prémontagnardes dans le nord de la Colombie en plantations de café d’ombre, qui offrent une plus faible disponibilité de fruits fourragers (Bayly et al., 2013, 2016). Les grives qui sont présentes dans des plantations de café d’ombre ont une masse corporelle plus faible, ce qui laisse croire qu’elles sont moins susceptibles de réussir à accumuler des dépôts de graisse pour la migration (Bayly et al., 2013, 2016) et peuvent avoir besoin de se ravitailler plus souvent ou d’emprunter une route migratoire plus longue autour du golfe du Mexique, arrivant ainsi sur les sites de reproduction jusqu’à 30 jours plus tard (Gómez et al., 2017).

Facteurs limitatifs

Les facteurs limitatifs, généralement non anthropiques, comprennent des caractéristiques intrinsèques qui rendent l’espèce moins susceptible de répondre aux mesures de conservation. Les facteurs limitatifs susceptibles de devenir des menaces pour la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus sont : une aire de reproduction largement insulaire qui la rend vulnérable aux introductions d’espèces; une productivité et un recrutement variables dans le contexte d’une faible survie et de fluctuations modérées de la population; les menaces météorologiques qui pèsent sur un migrateur néotropical lors de sa longue migration.

Plus de 90 % de l’aire de reproduction de la sous‑espèce minimus se trouve dans des îles, dont beaucoup ont fait l’objet d’introductions d’espèces qui entraînent une dégradation irréversible de la qualité de l’habitat de reproduction (tableau 2; voir la section Menaces actuelles et futures : Espèces et gènes envahissants ou autrement problématiques et Modifications des systèmes naturels). Par exemple, l’île de Terre‑Neuve a fait l’objet d’introductions de prédateurs de nids tels que l’écureuil roux et le tamia rayé (Tamias striatus), ainsi que d’herbivores comme l’original et le lièvre d’Amérique, qui peuvent altérer ou dégrader les fourrés denses et les sous‑bois forestiers privilégiés par les grives (Dodds, 1983). De nombreuses petites îles côtières situées dans l’aire de reproduction de la sous‑espèce ont également fait l’objet de ces introductions (voir par exemple Whitaker, 2015). Cette répartition insulaire pourrait expliquer pourquoi la sous‑espèce minimus était par le passé plus abondante et présente dans des écosystèmes boréaux plus méridionaux que la sous‑espèce aliciae.

Le rétablissement potentiel de la population de Grives à joues grises de la sous-espèce minimus est probablement limité par une combinaison de faibles taux de productivité et de survie (voir la section Cycle vital et reproduction ci‑dessus). Les taux de productivité de la sous‑espèce minimus sont inconnus. Dans le cas de la sous‑espèce aliciae, ils sont plus élevés, mais plus variables, que chez quatre autres espèces du genre Catharus, ce qui est peut‑être lié à l’aire de reproduction plus septentrionale de la Grive à joues grises (DeSante et al., 2015). Toutefois, cette productivité comparativement élevée peut être contrebalancée par un faible taux de survie annuel (DeSante et al., 2015). Les groupes reproducteurs dont la taille fluctue peuvent être plus susceptibles de décliner (et donc d’être limités) lors de phénomènes environnementaux stochastiques, tels que des conditions météorologiques défavorables, au cours de la période de reproduction. La sous‑espèce minimus peut présenter des fluctuations modérées à des intervalles de deux à trois ans causées par un faible recrutement, ce qui reflète la présence d’un nombre élevé d’écureuils après les années semencières des sapins baumiers (McDermott, 2021; voir la section Fluctuations et tendances).

Comme il s’agit d’un migrateur néotropical, la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus est exposée à des menaces liées aux conditions météorologiques sur sa longue voie migratoire, qui comprend vraisemblablement de longs vols à travers la mer des Caraïbes (figure 1; Whitaker et al., 2018).

Taille et tendances des populations

Sources de données, méthodologies et incertitudes

Aucun ensemble de données ne rend entièrement compte de la situation de la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus, mais plusieurs relevés et rapports mentionnés ici offrent des renseignements utiles sur la taille et les tendances des populations. Comme la population résiduelle contemporaine se trouve principalement dans des sites difficiles d’accès, notamment des forêts montagnardes dépourvues de routes et des îles côtières, ces sites sont sous‑échantillonnés. Par conséquent, la réalisation de relevés ciblés semblables à ceux conçus pour la Grive de Bicknell (voir par exemple Kouwenberg, 2020) pourrait être nécessaire pour mieux repérer la population et en effectuer le suivi.

Relevé des oiseaux nicheurs de l’amérique du nord

Le Relevé des oiseaux nicheurs de l’Amérique du Nord (BBS) est un programme continental de science citoyenne qui assure le suivi des tendances des populations d’oiseaux (Hudson et al., 2017; Sauer et al., 2017). Les premiers parcours de relevé du BBS dans l’aire de répartition de la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus ont été établis à Terre‑Neuve au milieu des années 1970; le réseau s’est élargi au début des années 1980 et 25 parcours ont été échantillonnés. En 2019, 450 relevés individuels ont été menés le long de 34 parcours du BBS dans l’aire de répartition de la sous‑espèce minimus, ce qui a permis de produire un ensemble de données couvrant 46 ans. L’espèce a été détectée au moins une fois sur 26 (76 %) des parcours, mais les taux de détection ont diminué au fil du temps (tableau 4).

Les estimations normalisées de la population et des tendances à partir des données du BBS pour le Canada sont calculées à l’aide de modèles additifs généralisés hiérarchiques bayésiens (Smith et Edwards, 2020; Smith et al., 2020). Le calcul normalisé des tendances ne tient pas compte de tous les relevés du BBS, en raison des critères du contrôle de qualité aux fins d’inclusion, et les tendances régionales ne sont calculées qu’en fonction des frontières provinciales et des RCO. L’analyse présentée ici a été modifiée de deux façons par rapport aux analyses canadiennes normalisées du BBS : 1) des strates personnalisées ont été créées pour générer des tendances propres à l’aire de reproduction des deux sous‑espèces de Grives à joues grises et 2) de nombreux relevés menés dans l’aire de répartition de la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus et supprimés à l’aide de filtres normalisés (par exemple parce qu’ils ont commencé trop tôt ou trop tard, ou en raison des conditions météorologiques) ont été rajoutés, ce qui a fait passer le nombre de relevés compris dans l’évaluation de 305 à 365. Cette dernière modification était importante, car les filtres de contrôle de qualité avaient supprimé un nombre disproportionné de relevés historiques, réalisés au moment où le nombre de grives observées était le plus élevé (tableau 4). Selon cette approche, 25 des 34 parcours du BBS dans l’aire de répartition de la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus ont été utilisés pour estimer les tendances à long terme (de 1974 à 2019; moyenne de 8,6 parcours/année) et à court terme (de 2009 à 2019; moyenne de 15,9 parcours/année; Smith et al., 2020; tableau 5). Les estimations des paramètres présentées ici ne sont pas séparées par provinces, car aucun parcours n’a fait l’objet de relevé dans l’aire de répartition de la population en Nouvelle-Écosse, et le seul parcours au Québec a été établi en 2019.

Bien que le BBS constitue la base de données la plus rigoureuse pour évaluer les tendances de la population de Grives à joues grises de la sous‑espèce minimus, il présente des limites. Premièrement, les activités de relevé ont varié au fil du temps, étant très limitées au cours des années 1970 et 1990, et le réseau de parcours du BBS n’a inclus les parties de l’aire de répartition de la sous‑espèce dans le sud du Labrador et l’est de la Basse‑Côte‑Nord du Québec qu’après 2010 (tableau 4). Deuxièmement, les parcours du BBS dans la région suivent généralement les routes reliant les collectivités côtières; ils sont donc situés de manière disproportionnée dans les régions côtières où la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus a pratiquement disparu, et ils ne tiennent pas compte des altitudes élevées et des îles où les effectifs sont les plus importants aujourd’hui (Robineau‑Charette et al., 2023).

Atlas des oiseaux nicheurs

Les atlas des oiseaux nicheurs sont des projets de science citoyenne à grande échelle qui consignent la répartition et l’abondance relative des oiseaux nicheurs à l’échelle provinciale ou régionale. Les résultats des atlas sont présentés à l’aide d’une grille de parcelles de 10 km de côté (100 km2). Les relevés sont principalement effectués sur une base bénévole par des ornithologues amateurs expérimentés qui consignent des indices de nidification (possible, probable ou confirmée) pour toutes les espèces d’oiseaux dans chaque parcelle d’atlas. Les récents atlas des oiseaux nicheurs comprennent également des dénombrements ponctuels, effectués par des observateurs qualifiés ou à l’aide d’enregistreurs automatisés, qui peuvent être utilisés pour produire des estimations quantitatives de la présence ou de l’abondance des espèces.

Le premier Atlas des oiseaux nicheurs du Québec couvre la période de 1984 à 1989 (Gauthier et Aubry, 1996), et le deuxième, la période de 2010 à 2014 (Robert et al., 2019); le premier atlas ne couvrait toutefois pas la partie de l’aire de répartition de la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus qui se trouve dans la province. Les travaux du premier Atlas des oiseaux nicheurs de Terre‑Neuve ont commencé en 2020 et se poursuivront jusqu’en 2024 (Newfoundland Breeding Bird Atlas, 2023); cet atlas ne couvre pas la partie de l’aire de répartition de la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus qui se trouve au Labrador. Il existe deux atlas qui couvrent les trois provinces maritimes, le premier allant de 1986 à 1990 (Erskine, 1992), et le deuxième, de 2006 à 2010 (Stewart et al., 2015). Toutes les mentions de la Grive à joues grises du premier Atlas des oiseaux nicheurs des Maritimes sont probablement des mentions de la Grive de Bicknell; les îles où la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus a été observée dans le cadre des travaux du deuxième atlas n’ont pas fait l’objet de relevés dans le cadre des travaux du premier atlas (Whittam, 2015). De nombreuses zones d’habitat de reproduction potentiel de la sous‑espèce minimus sont sous‑échantillonnées lors des travaux, en raison de la difficulté d’accès pour les observateurs, notamment le long de la Basse‑Côte‑Nord du golfe du Saint‑Laurent, dans les milieux en altitude et sur les îles côtières (voir par exemple la figure 3.1 dans Robert et al., 2019). Comme aucun site fréquenté par la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus n’a été visé dans plus d’un atlas, ces ensembles de données ne fournissent pas de renseignements sur les tendances, mais ils offrent tout de même un aperçu de la répartition et de l’abondance.

Ebird

Le programme eBird est un outil de gestion de listes d’observation en ligne que de nombreux ornithologues amateurs utilisent pour consigner leurs observations (eBird, 2022). Le site a été créé en 2002, et son utilisation a considérablement augmenté au fil du temps. Bien que la quantité de données recueillies au cours des dernières années soit beaucoup plus importante que par le passé, les mentions consignées dans eBird constituent une bonne source d’information sur les tendances récentes de la répartition et les concentrations importantes d’individus. Cet outil est utile pour l’évaluation de la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus étant donné les limites des atlas des oiseaux nicheurs qui ont été mentionnées précédemment. Les coordonnateurs d’eBird pour Terre-Neuve-et-Labrador ont également ajouté des mentions historiques fiables provenant de rapports et de publications sur l’observation d’oiseaux et l’histoire naturelle, dont The Osprey (de 1970 à aujourd’hui; Nature Newfoundland and Labrador, 2022), The Bullbird (de 1986 à 1990; Mactavish, 1990) et le groupe de discussion en ligne de « nf.birds » sur l’observation d’oiseaux (de 1996 à aujourd’hui; Nf.birds, 2022). Des données antérieures tirées des listes d’observations d’Étude des populations d’oiseaux du Québec (ÉPOQ) qui remontent à 1975 ont également été ajoutées à eBird (ÉPOQ, 2022).

Autres sources de données

D’autres études donnant un aperçu de la taille et des tendances de la population de Grives à joues grises de la sous‑espèce minimus sont limitées sur le plan de la couverture spatiale et temporelle. Les inventaires de l’avifaune réalisés dans le parc national du Gros‑Morne en 1974 à 1975 (Lamberton, 1976a) et en 1992 (Jacques Whitford Environment, 1993) ont une valeur historique particulière, tout comme les recherches de la Grive à joues grises menées dans l’ouest de Terre‑Neuve de 1981 à 1983 par Marshall (2001). En 2014 et en 2015, Fitzgerald et al. (2017) ont effectué des relevés dans des milieux autrefois occupés à Terre‑Neuve et dans le sud du Labrador dans le but de comprendre le déclin apparent de la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus. Des relevés ciblant cette sous‑espèce ont également été effectués en 2006 à 2007 et en 2016‑2017 dans une zone d’étude située dans les monts Long Range (Whitaker et al., 2015; McDermott et al., 2023).

Abondance

Aucune estimation de la population historique ou contemporaine n’a été publiée pour la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus. Le Projet de modélisation aviaire boréal (Boreal Avian Modelling Project, 2020) a élaboré une carte de densité à l’échelle de l’aire de répartition pour la période de reproduction de la Grive à joues grises à partir des données de dénombrement ponctuel disponibles de 1991 à 2018, dont des données provenant du BBS et des atlas des oiseaux nicheurs; les modèles tenaient compte de prédicteurs environnementaux, notamment la végétation, le relief, l’utilisation des terres et le climat. Appliqués à l’aire de reproduction de la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus, ces modèles ont permis d’estimer une population médiane de 43 733 mâles reproducteurs (IC à 90 % : 19 518‑70 934). Même si le rapport des sexes pour la Grive à joues grises est inconnu (Whitaker et al., 2020), si l’on suppose que le rapport est de 1:1, la population d’individus matures serait estimée à 87 466 (IC à 90 % : 39 036‑141 868) pour la sous‑espèce minimus. Cependant, il convient de noter que, pour la Grive de Bicknell mature, le rapport des sexes est généralement d’environ 2,5 mâles pour 1 femelle (Townsend et al., 2020).

À l’aide des données du BBS pour la période de 2006 à 2015, Partenaires d’envol (Partners in Flight, 2022) a estimé la population de Grives à joues grises à 54 000 individus dans la RCO 8 (forêt coniférienne boréale) à Terre-Neuve-et-Labrador (IC à 95 % : 16 000 à 120 000). La RCO 8 correspond approximativement à l’aire de répartition de la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus dans la province, mais elle comprend 37 411 km2 supplémentaires (+ 30,9 % de l’aire de répartition) au Labrador (Environment Canada, 2013). Si les individus sont répartis uniformément dans la RCO 8, on peut estimer la population de Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus à 41 245 individus matures (IC à 95 % : 12 221‑91 657).

Aux fins de la présente évaluation, la taille de la population dans chaque principale composante biogéographique de l’aire de reproduction de la population a été estimée en fonction de la zone occupée par la sous‑espèce minimus (tableaux 3 et 6; voir la rubrique Aire de répartition canadienne – Zone d’occurrence et zone d’occupation). Le nombre d’individus matures a été estimé en divisant la superficie occupée par une taille normalisée du territoire, ce qui a permis d’estimer le nombre total de territoires de la Grive à joues grises. Comme il n’y a aucune estimation de la taille du territoire de la Grive à joues grises, cette taille a été estimée à partir de la taille maximale du territoire des femelles et de la taille minimale du territoire des mâles de la Grive de Bicknell, laquelle est de 5,5 ha (Collins, 2007). Il a été présumé que le nombre d’individus matures correspondait au double du nombre de territoires, d’après un rapport des sexes de 1:1. Ainsi, la population globale de la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus a été estimée à 144 182 individus matures (IC à 95 % : 112 907‑188 529; tableaux 3 et 6).

Les atlas des oiseaux nicheurs fournissent des renseignements qui peuvent être utilisés pour estimer la répartition et la taille de la population, mais les rares mentions dans l’aire de reproduction de la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus sont limitatives (figure 3). Les données soumises dans le cadre de l’Atlas des oiseaux nicheurs de Terre‑Neuve de 2020 à février 2023 comprenaient 6 594 heures de relevés effectués dans 687 parcelles d’atlas, et la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus a été détectée dans seulement 20 parcelles (2,9 %; figure 3; Newfoundland Breeding Bird Atlas, 2023). Une partie de ces heures de relevés a été consacrée à la réalisation de 1 563 dénombrements ponctuels en personne dans 159 parcelles, ce qui a permis de détecter 14 fois (0,9 % des dénombrements ponctuels) l’espèce dans 6 parcelles (3,8 %; Newfoundland Breeding Bird Atlas, 2023). Cependant, les milieux montagnards et les îles côtières, qui abritent probablement la majorité de la population actuelle, sont sous‑représentés dans ces résultats. Le deuxième Atlas des oiseaux nicheurs du Québec (2010 à 2014) couvrait l’aire de répartition de la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus au Québec et comprenait 741,2 heures d’activités d’observation dans 21 parcelles et 50 dénombrements ponctuels dans 9 parcelles de la région 44 (Basse‑Côte‑Nord; Robert et al., 2019). Toutefois, aucune Grive à joues grises n’a été observée, ce qui donne à penser que cette espèce est, au mieux, très rare maintenant le long de la Basse‑Côte‑Nord du Québec. Dans le cadre des activités du deuxième Atlas des oiseaux nicheurs des Maritimes (2006 à 2010), la Grive à joues grises n’a été observée que sur trois petites îles le long de la côte atlantique de la Nouvelle-Écosse (figure 3; Whittam, 2015).

En résumé, la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus est probablement très rare dans l’est du Québec, et le nombre d’individus en Nouvelle-Écosse est probablement très faible en raison de l’aire de répartition très limitée. On peut donc conclure que la majeure partie de la population nicheuse du Canada se trouve à Terre-Neuve-et-Labrador, et que la plupart des individus nichent en altitude sur l’île de Terre‑Neuve, sur les îles côtières et le long de la rive nord du détroit de Belle Isle. L’estimation de 144 182 individus matures calculée aux fins du présent rapport est la seule à tenir compte de l’effet important de l’altitude sur la répartition à Terre‑Neuve (figure 4; tableau 3). Cependant, ce nombre peut être surestimé, car les taux d’occurrence utilisés dans ce calcul proviennent de relevés ciblés menés dans un site qui abrite un grand nombre de grives. Par conséquent, la moyenne des trois estimations de la population, soit environ 91 000 individus matures, est utilisée ici (tableau 6).

Tableau 6. Estimations régionales et nationales du nombre d’individus matures de la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus au Canada
Source Estimation de la population % de la population canadienne Limite de confiance inférieure Limite de confiance supérieure
Calculs faits dans le cadre de la présente évaluationa
Île de Terre‑Neuve 128 029 88,8 % 100 259d 167 408d
Zone continentale du Canada 9 396 6,5 % 7 3 57d 12 2 87d
Îles côtières 6 756 4,7 % 5 2 90d 8 8 35d
Total 144 182 100 % 112 907d 188 529d
Projet de modélisation aviaire boréalb 87 466 100 % 39 036e 141 868e
Partenaires d’envolc 41 245 100 % 12 2 21d 91 6 57d

a Voir la rubriqueTaille et tendances des populations – Abondance et le tableau 3 pour les calculs.

b Voir le Projet de modélisation aviaire boréal (Boreal Avian Modelling Project, 2020) et la rubrique Taille et tendances des populations – Abondancepour les calculs.

c Voir Partenaires d’envol (Partners in Flight, 2022) et la rubrique Taille et tendances des populations – Abondance pour les calculs.

d IC à 95 %.

e IC à 90 %.

Fluctuations et tendances

Tendances historiques à long terme

D’après les données provenant de 25 parcours du BBS (moyenne de 7,9 parcours/ année), le taux de déclin annuel de la Grive à joues grises de la sous-espèce minimus pour la période de 1974 à 2019 était de -11,1 % (IC à 95 % : ‑14,5, ‑7,8; tableau 5; figures 5 et 6; analyses fondées sur la méthode de Smith et Edwards [2020]). Il s’agit de l’un des déclins les plus marqués estimés à partir du BBS pour une population d’oiseaux au Canada, et le déclin cumulatif estimé de 1974 à 2019 est de -99,5 % (IC à 95 % : ‑99,9, ‑97,5). La probabilité que les effectifs de la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus aient diminué d’au moins 50 % au cours de cette période est de 100 %.

Comme il a été mentionné précédemment, les parcours du BBS dans l’aire de répartition de la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus ne couvrent pas les altitudes élevées ni les îles côtières. La sous‑espèce minimus est demeurée relativement commune dans les milieux montagnards de Terre‑Neuve, où les écureuils sont rares (voir la rubrique Aire de répartition canadienne et Menaces actuelles et futures – Espèces et gènes envahissants ou autrement problématiques), mais ses effectifs ont probablement diminué aussi dans ces milieux (figure 4). Si l’on suppose que le nombre d’individus dans les milieux situés à une altitude supérieure à 400 m a diminué de 50 %, d’après la figure 4, et que ces milieux représentent seulement 10 % de l’habitat potentiel (tableau 3), le déclin global à long terme serait de 95,5 %. Si l’on suppose que les effectifs sur les îles côtières (2 % de l’habitat potentiel) ont aussi diminué de 50 %, le déclin global serait de 93,5 %. Aucune tentative n’a été faite pour ajuster ces estimations en fonction de l’abondance relative, car il n’existe aucune donnée de relevés antérieurs comparables pour les altitudes élevées, et les individus étaient relativement nombreux à toutes les altitudes à Terre‑Neuve dans les années 1970 et 1980.

Figure 5. Veuillez lire la description longue.

Figure 5. Tendance mobile sur 10 ans de l’évolution de la population de Grives à joues grises de la sous‑espèce minimus au Canada, de 1984 à 2019, d’après les données du BBS recueillies de 1974 à 2019 (n = 365 relevés effectués sur 25 parcours; analyses fondées sur la méthode de Smith et Edwards [2020]). Les lignes horizontales orange et rouge représentent les seuils de déclins sur 10 ans de 30 % et de 50 %, qui correspondent aux seuils du COSEPAC pour les espèces menacées ou en voie de disparition, respectivement. Chaque estimation ponctuelle représente la tendance sur 10 ans se terminant cette année‑là (par exemple, la valeur indiquée pour 2019 correspond à la tendance estimée de 2010 à 2019). Les lignes verticales représentent les intervalles de confiance à 50 % (bleu foncé) et à 95 % (bleu pâle).

Description longue

Le graphique montre l’évolution de la population de Grives à joues grises de la sous espèce minimus au Canada, de 1984 à 2019, et chaque estimation ponctuelle représente la tendance sur 10 ans se terminant cette année là. Les lignes verticales représentent les intervalles de confiance à 50 % et à 95 % pour chaque estimation ponctuelle, et les lignes horizontales représentent les seuils de déclin de 30 % et de 50 % du COSEPAC.

En 1984, la tendance sur 10 ans est d’environ 10,3 (intervalle de confiance à 50 % de 13,5 à 7,0; intervalle de confiance à 95  % de 19,8 à 0,8); elle diminue progressivement pour atteindre environ 13,1 en 2000 (intervalle de confiance à 50 % de 14,3 à 11,8; intervalle de confiance à 95 % de 17,0 à 9,3). La tendance commence à augmenter pour atteindre environ 7,1 en 2012 (intervalle de confiance à 50 % de 5,4 à 8,9; intervalle de confiance à 95 % de 11,8 à 2,0), puis diminue progressivement pour atteindre environ 11,6 en 2019 (intervalle de confiance à 50 % de 14,6 à 8,5; intervalle de confiance à 95 % de 20,0 à 2,6). La ligne du seuil de déclin de 30 % du COSEPAC se situe à environ 3,5, et la ligne du seuil de déclin de 50 % du COSEPAC se situe à environ 6,6. La tendance globale pour la période de 10 ans la plus récente est une diminution de 71 %.

Figure 6. Veuillez lire la description longue.

Figure 6. Indice d’abondance annuel de la population de Grives à joues grises de la sous‑espèce minimus au Canada, d’après les données du BBS recueillies de 1974 à 2019 (n = 365 relevés effectués sur 25 parcours; voir aussi le tableau 5; analyses fondées sur la méthode de Smith et Edwards [2020]). Les barres gris pâle indiquent le nombre de relevés du BBS inclus dans l’analyse chaque année, et les points gris foncé indiquent le nombre moyen d’individus observés durant les relevés de cette année‑là.

Description longue

Le graphique montre l’indice d’abondance de la Grive à joues grises de la sous espèce minimus au Canada de 1974 à 2019, ainsi que la courbe de tendance, les intervalles de confiance, le nombre de relevés des oiseaux nicheurs effectués chaque année et le nombre moyen de grives observées durant les relevés.

La courbe de tendance est à son point le plus élevé en 1974, avec un indice d’abondance d’environ 21 (intervalle de confiance de 7 à 81). Elle diminue de façon relativement constante jusqu’en 1990 (indice d’abondance de 3; intervalle de confiance de 2 à 7), puis commence à se stabiliser, avec un indice d’abondance de 1 en 2000 (intervalle de confiance de 0,9 à 1,8). En 2010, l’indice d’abondance est légèrement supérieur à 0 et l’intervalle de confiance est négligeable; les deux demeurent stables jusqu’en 2019.

De 1974 à 1979, il y a eu entre 0 et 5 relevés par année. De 1980 à 1984, il y a eu entre 11 et 20 relevés par année. De 1985 à 2001, il y a eu entre 0 et 5 relevés par année. De 2002 à 2019, il y a eu entre 8 et 23 relevés par année. Toutes les distributions sont irrégulières.

Les relevés de 1974 et 1975 ont enregistré les nombres moyens les plus élevés de Grives, soit 15 et 16,5 respectivement; ce nombre est passé à 9 en 1976. Aucun relevé n’a été effectué en 1977 et en 1978. De 1979 à 1988, le nombre moyen de grives observées se situait entre 0,5 et 8,5, et aucun relevé n’a été effectué en 1989 et 1990. De 1991 à 1999, le nombre moyen de grives observées se situait entre 0 et 1,5, et a diminué davantage pour se situer entre 0 et 0,5 de 2000 à 2019. Toutes les distributions sont irrégulières.

Le déclin à long terme de la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus établi d’après les données du BBS est corroboré par d’autres relevés et observations. Par exemple, la sous‑espèce est désormais absente ou extrêmement rare aux altitudes inférieures à environ 400 m dans la majeure partie de l’île de Terre‑Neuve, où la majorité de la population historique se serait trouvée (voir par exemple FitzGerald et al., 2017; eBird, 2022; McDermott et al., 2023; voir la rubrique Aire de répartition canadienne et Abondance). Conformément à la tendance temporelle établie d’après les données du BBS (figure 6), la première mention du déclin de la sous‑espèce provient d’un inventaire de l’avifaune réalisé en 1992 dans le parc national du Gros‑Morne, qui faisait état d’un déclin alarmant du nombre d’individus de la Grive à joues grises dans les basses terres du parc depuis le milieu des années 1970 (Jacques Whitford Environment, 1993).

Tendances à court terme

D’après les données provenant de 25 parcours du BBS (moyenne de 15,6 parcours/année), le taux annuel de déclin de la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus pour la période de 2009 à 2019 était de -11,8 % (IC à 95 % : ‑21,2, ‑2,4; tableau 5 et figure 7; analyses fondées sur la méthode de Smith et Edwards [2020]). Le déclin cumulatif sur 10 ans est estimé à -71,4 % (IC à 95 % : ‑90,7, ‑21,4), et la probabilité que les effectifs de la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus aient diminué d’au moins 30 % dans les sites ayant fait l’objet de relevés au cours de cette période est de 95,7 %, tandis que la probabilité qu’ils aient diminué d’au moins 50 % est de 85,1 %. Le taux de déclin estimé à partir de cette analyse des données du BBS pour la période de 5 ans allant de 2014 à 2019 était plus marqué (‑14,9 % par année; IC à 95 % : ‑28,5, ‑2,1; voir la figure 5) que le taux pour la période de 5 ans précédente, ce qui indiquerait un déclin cumulatif sur 5 ans de -55,4 % (IC à 95 % : ‑81,3 %, ‑10,0 %).

Comme il a déjà été mentionné, les parcours du BBS dans l’aire de répartition de la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus ne couvrent pas les altitudes élevées. Whitaker et al. (2015) ont signalé un taux d’observation de 7,4 % (119 points de relevé sur 1 613) lors de relevés menés en 2006 et en 2007 dans une zone d’étude de 200 km2 située dans les monts Long Range, dans l’ouest de Terre‑Neuve, où l’altitude varie de 300 à 600 m. En 2016 et en 2017, McDermott et al. (2023) ont revisité cette zone et ont observé la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus dans 14,9 % des points de relevé (240 points de relevé sur 1 670). Bien que les deux relevés comprenaient la diffusion de chants et d’appels de la Grive à joues grises, d’autres aspects des protocoles de relevé étaient différentsNote de bas de page 2 et ont probablement augmenté la probabilité de détection des grives en 2016 et en 2017, de sorte que les taux de détection ne sont pas directement comparables. Cependant, contrairement à la tendance dégagée d’après les données du BBS, ces études indiquent que le nombre de grives dans ce paysage montagnard n’a pas connu de déclin considérable entre 2006 à 2007 et 2016 à 2017.

Figure 7. Veuillez lire la description longue.

Figure 7. Taux annuel de variation de la population à court terme (2009 à 2019) pour la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus estimé à partir des données du BBS (n = 172 relevés effectués sur 25 parcours; voir aussi le tableau 5; analyses fondées sur la méthode de Smith et Edwards [2020]). Les gros points gris pâle indiquent le nombre de relevés du BBS inclus dans l’analyse chaque année, et les petits points gris foncé indiquent le nombre moyen d’individus observés durant les relevés de cette année‑là.

Description longue

Le graphique montre l’indice d’abondance de la Grive à joues grises de la sous espèce minimus de 2009 à 2019, ainsi que la courbe de tendance, les intervalles de confiance, le nombre de relevés des oiseaux nicheurs effectués chaque année et le nombre moyen de grives observées durant les relevés.

Le La courbe de tendance commence à 0,38 en 2009 (intervalle de confiance de 0,22 à 0,70) et diminue progressivement pour atteindre 0,11 en 2019 (intervalle de confiance de 0,07 à 0,26). Le nombre de relevés varie entre 11, en 2009 et en 2013, et 23, en 2011; la distribution est irrégulière. Le nombre moyen de grives observé durant les relevés varie entre 0,05 et 0,30; la distribution est irrégulière.

Bien que les effectifs de la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus soient demeurés élevés dans les milieux montagnards, les milieux situées à plus de 400 m au‑dessus du niveau de la mer ne représentent que 10 % de l’aire de reproduction globale de l’espèce (tableau 3). Par conséquent, si l’on suppose que le nombre d’individus n’a pas diminué dans ces régions depuis 2009 et que le taux d’occurrence était le même à toutes les altitudes cette année‑là, on peut inférer que le déclin global de la population n’était que de 64,3 %. Cependant, comme les effectifs avaient déjà diminué à basse altitude en 2009 (SSAC, 2010; Whitaker et al., 2015), il est plus réaliste d’ajuster ces estimations en fonction d’un indice d’abondance relative entre les milieux de basse altitude et de haute altitude en 2009. Le taux d’observation aux points d’écoute estimé à partir des données du BBS était de 0,008 en 2009; la meilleure estimation comparable pour des altitudes élevées est tirée de McDermott (2021), qui a signalé un taux d’observation de 0,098 pendant les quatre premières minutes d’écoute silencieuse durant les dénombrements ponctuels effectués à une altitude supérieure à 400 m (n = 1 189; J. McDermott, données inédites). Si l’on multiplie la proportion de l’aire de répartition de la population qui se situe à une altitude supérieure et inférieure à 400 m par ces taux, on constate que 42,6 % de la population se trouvait à une altitude inférieure à 400 m en 2009; par conséquent, le déclin global de 2009 à 2019 pourrait avoir été aussi bas que 30,4 %. Si l’on suppose que les effectifs de la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus sont demeurés stables sur les îles côtières, qui représentent 2 % de l’aire de reproduction de la population (tableau 3), et que le taux d’observation sur ces îles est semblable à celui des milieux montagnards, le déclin sur dix ans serait de 26,7 %. Pour la période de 2014 à 2019, si l’on applique ces mêmes approches et que l’on utilise le taux d’observation aux points d’écoute estimé à partir des données du BBS en 2014 (0,005 grive par point d’écoute), le déclin net sur cinq ans serait de 17,6 % si l’on suppose que les effectifs sont demeurés stables aux altitudes supérieures à 400 m, et de 15,1 % si l’on suppose également que les effectifs sont demeurés stables sur les îles côtières qui n’abritent pas d’écureuils.

Résumé

Selon les données du BBS, la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus a quasiment disparu des sites étudiés au fil du temps, où elle était autrefois abondante et répandue, et le déclin précipité dans ces sites s’est poursuivi au cours des dix dernières années. Ces conclusions s’appliquent principalement aux parties de l’île de Terre‑Neuve qui se trouvent à une altitude inférieure à environ 400 m, qui représentent environ 82 % de l’aire de reproduction de la sous‑espèce et auraient abrité la grande majorité de la population historique. Elles sont corroborées par d’autres études et observations. Si l’on suppose que, depuis 2009, les effectifs de la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus ont été relativement stables dans les refuges connus ou présumés qui ne sont pas couverts par le BBS (c.‑à‑d. les zones en altitude et les îles côtières) et que l’on tient compte de l’abondance relative de la sous‑espèce à des altitudes élevées et faibles, l’estimation du déclin global de la population de 2009 à 2019 est de -26,7 à -30,4 %. Une analyse semblable indique un déclin de -15,1 à -17,6 % pour la période de cinq ans allant de 2014 à 2019. Enfin, il convient de noter que les tendances à court et à long terme de la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus sont très différentes de celles de la Grive à joues grises de la sous‑espèce aliciae au Canada, qui sont généralement neutres ou positives (tableau 5; Smith et al., 2020).

Fluctuations de la population, y compris les fluctuations extrêmes

La Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus ne semble pas présenter de fluctuations extrêmes de ses effectifs supérieures à un ordre de grandeur. McDermott et al. (2023) ont indiqué que la baisse du taux de détection dans les points de relevé d’une zone d’étude de 257 km2, passant de 11,8 à 10,3 % de 2016 à 2017, pourrait être attribuable à un faible recrutement en 2016, année où le nombre d’écureuils roux était quatre fois plus élevé. De grandes fluctuations des effectifs des écureuils sont liées à la production massive de cônes par le sapin baumier, phénomène qui se produit généralement tous les deux à trois ans (Boutin et al., 2006; Robineau‑Charette et Whitaker, 2017a; McDermott et al., 2020). Des fluctuations de la population semblables, causées par des fluctuations cycliques des effectifs de l’écureuil roux et de la prédation des nids, ont été signalées chez la Grive de Bicknell (McFarland et al., 2008; Hill et al., 2019), le Grimpereau brun (Certhia americana; Poulin et al., 2010) et la Paruline flamboyante (Sherry et al., 2015; voir aussi Martin et Joron, 2003). Par conséquent, il est raisonnable de s’attendre à des fluctuations modérées des effectifs de la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus, tous les deux à trois ans, qui découlent d’un faible recrutement après les années de fructification abondante du sapin baumier dans les parties de l’aire de répartition où se trouve l’écureuil roux.

Fragmentation grave

Étant donné la prédominance des îles, l’aire de reproduction de la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus est naturellement plutôt fragmentée (tableau 2; figure 2). Par conséquent, bien qu’elle n’ait pas fait l’objet d’études (Whitaker et al., 2020), la sous‑espèce minimus est probablement bien adaptée et pourrait rejoindre d’autres groupes d’individus nicheurs, par exemple grâce à une dispersion natale importante, comme chez la Grive de Bicknell (Studds et al., 2012; Townsend et al., 2020). Cependant, le degré d’isolement des groupes d’individus nicheurs peut avoir augmenté considérablement depuis les années 1970, en raison de la perte d’environ 93,5 à 95,5 % de la population globale, en particulier dans une grande partie de la région côtière de Terre‑Neuve (voir la rubrique Taille et tendances des populations). Il est possible que ces régions agissent maintenant comme des puits de population à cause de la colonisation par l’écureuil roux (voir la rubrique Menaces actuelles et futures – Espèces et gènes envahissants ou autrement problématiques). La perte de ce vaste réservoir d’individus a probablement réduit la possibilité de reconstitution démographique des groupes restants sur les petites îles et de ceux qui occupent maintenant des massifs montagneux isolés. Dans l’ensemble, la population de Grives à joues grises de la sous‑espèce minimus n’est pas gravement fragmentée, car la plupart des individus ne forment pas des groupes très petits ou relativement isolés.

Immigration de source externe

La seule partie de l’aire de reproduction de la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus à l’extérieur du Canada se trouve sur le petit territoire français de Saint-Pierre-et‑Miquelon, à 20 km au large de la côte sud de Terre‑Neuve (figure 2). Ce groupe de trois îles et de plusieurs petits îlots, dont la superficie totale est d’environ 242 km2, fait partie biogéographiquement de l’archipel de Terre‑Neuve. L’immigration depuis Saint-Pierre-et‑Miquelon est biologiquement possible, et les individus immigrants seraient adaptés pour survivre au Canada. Cependant, bien que la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus était présente en grand nombre à Saint‑Pierre‑et‑Miquelon dans les années 1970, elle est maintenant très rare à cet endroit (Etcheberry, 1982; Etcheberry, comm. pers., 2022; Jackman, comm. pers., 2022), et seulement deux individus ont été observés à Miquelon à l’été 2023 (McDermott, données inédites). Les causes du déclin à Saint-Pierre‑et‑Miquelon sont inconnues, car, même si des écureuils y ont été introduits, ils n’y ont pas persisté (Whitaker, 2015). Ce territoire ne peut donc pas constituer une source importante d’immigration, et il n’y a pas de possibilité d’immigration importante ou de reconstitution démographique.

Menaces

Tendances en matière d’habitat passées, à long terme et en cours

Même si, depuis plus d’un siècle, l’exploitation forestière industrielle a été importante dans la majeure partie de l’aire de reproduction historique de la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus, elle a probablement touché une plus petite proportion du paysage que les perturbations forestières d’origine naturelle (Arsenault et al., 2016), et le déclin de la sous‑espèce s’est produit très rapidement au cours des quelque 40 dernières années. La récolte du bois et la sylviculture se sont limitées aux zones en altitude et aux îles côtières, où le plus grand segment de la population de grives persiste aujourd’hui. Par ailleurs, une grande partie de l’habitat qu’occupent les grives n’est pas touchée par les activités forestières (par exemple broussailles de conifères) ou est créée par celles‑ci (par exemple zones de coupe à blanc en régénération; McDermott, 2021), et les effectifs de la grive ont également diminué dans les aires protégées où il n’y a pas d’exploitation forestière à grande échelle (voir par exemple Jacques Whitford Environment, 1993). La dégradation généralisée de l’habitat dans les lieux de reproduction est plutôt attribuable à l’introduction d’espèces. Le broutage intensif par les orignaux et, dans une moindre mesure, par les lièvres d’Amérique peut entraîner la dégradation ou la destruction des milieux à végétation dense que préfère la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus. De plus, à mesure que les forêts évoluent en fonction de la succession après la récolte ou les perturbations, la qualité de l’habitat dans les milieux en altitude peut être réduite à cause de la colonisation par l’écureuil roux. Par conséquent, la qualité de l’habitat a été réduite dans une grande partie de Terre‑Neuve et sur certaines autres îles à cause de la colonisation par les écureuils et d’autres espèces introduites.

La déforestation et la conversion de vastes superficies de forêts prémontagnardes en plantations de café d’ombre et en pâturages ont eu lieu dans l’aire d’hivernage de la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus et pourraient prendre de l’ampleur en Colombie maintenant que le conflit y a pris fin (Hansen et al., 2013; Zúñiga‑Upegui et al., 2019; Clerici et al., 2020; Gonzalez et al., 2023). La Sierra Nevada de Santa Marta, en Colombie, est probablement une aire d’hivernage importante pour la sous‑espèce minimus et pourrait abriter les principales haltes de la migration printanière et automnale. La culture de café d’ombre dans cette région a donné lieu à des types de couverture terrestre qui offrent peu de nourriture par rapport à la forêt indigène et qui sont peu utilisés par la Grive à joues grises pendant la migration (Bayly et al., 2013, 2016; Gómez et al., 2015). De plus, la Sierra Nevada de Santa Marta et le Darién représentent deux des plus grandes étendues de forêt du nord de la Colombie et sont séparés par une vaste zone qui a largement été convertie aux fins de l’agriculture (Gómez et al., 2014). Par conséquent, les grives qui migrent vers le nord de l’Amérique du Sud en passant par le Darién traversent possiblement une étendue d’habitat dégradé d’environ 400 km de large.

Menaces actuelles et futures

La Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus est vulnérable aux effets cumulatifs de diverses menaces. Ces menaces sont classées ci‑dessous et à l’annexe 1 d’après le système unifié de classification des menaces proposé par l’Union internationale pour la conservation de la nature et le Partenariat pour les mesures de conservation (UICN‑CMP; selon Salafsky et al., 2008). L’évaluation porte sur les impacts de chacune des 11 grandes catégories de menaces et de leurs sous‑catégories, en fonction de la portée (proportion de la population exposée à la menace au cours des 10 prochaines années), de la gravité (déclin prévu de la population exposée à la menace au cours des 10 prochaines années ou des 3 prochaines générations, selon la période la plus longue) et de l’immédiateté de chaque menace. Le calcul de l’impact global des menaces tient compte des impacts de chacune des catégories de menaces et peut être ajusté par les spécialistes des espèces qui participent à l’évaluation des menaces.

L’impact global des menaces pesant sur la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus est considéré comme étant élevé-moyen, ce qui correspond à un déclin prévu de 3 à 70 % au cours des 10 prochaines années (voir l’annexe 1 pour plus de détails). Les menaces sont présentées dans les paragraphes suivants en ordre décroissant de l’ampleur de l’impact (du plus élevé au moins élevé) et se terminent par celles dont la portée ou la gravité est inconnue. Les menaces dont l’impact est négligeable sont mentionnées à l’annexe 1, mais ne sont pas abordées ici.

UICN 8. Espèces et gènes envahissants ou autrement problématiques (impact moyen)

Description de la menace

Plusieurs éléments indiquent que les espèces non indigènes envahissantes (UICN 8.1), plus particulièrement l’écureuil roux, constituent la principale menace ayant précipité la disparition de la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus dans une grande partie de son aire de reproduction. Les écureuils peuvent avoir de graves répercussions sur le recrutement, car ils s’attaquent aux œufs, aux oisillons et éventuellement aux jeunes ayant quitté le nid, comme chez la Grive de Bicknell (McFarland et al., 2008; Hill et al., 2019; Townsend et al., 2020). Le déclin précipité de la Grive à joues grises survenu à Terre‑Neuve des années 1970 aux années 1990 (figure 6) coïncide avec la propagation rapide des écureuils sur l’île, qui a été accélérée par des déplacements répétés (voir la rubrique Relations interspécifiques – Prédateurs et compétiteurs). Par exemple, la première mention de l’écureuil roux dans le parc national du Gros‑Morne remonte à 1975 (Minty, 1976), alors que la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus était l’une des espèces d’oiseaux les plus nombreuses dans les vastes basses terres côtières du parc (Lamberton, 1976a). Cependant, en 1992, les écureuils étaient communs et la grive avait pratiquement disparu de la région (Jacques Whitford Environment, 1993). Au cours de cette période, le nombre annuel moyen de Grives à joues grises le long du parcours 57021 du BBS dans la région est passé de 24 au milieu des années 1970 (n = 2 relevés) à 7,5 de 1981 à 1 984 (n = 4 relevés) et à 1 dans les années 1990 (n = 5 relevés); aucune grive n’a été observée sur ce parcours depuis 1997 (n = 10 relevés; Smith et Edwards, 2020). Les écureuils ont maintenant colonisé la majeure partie de l’île de Terre‑Neuve, mais leur nombre diminue à mesure que l’altitude augmente et ils sont très rares, voire absents, à une altitude supérieure à 500 mètres (McDermott et al., 2020). Ils ont également colonisé de nombreuses petites îles côtières dans l’aire de reproduction de la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus, mais bien d’autres îles n’abritent toujours pas d’écureuils (Whitaker, 2015). Malgré des données limitées, on constate que les sept îles de Terre‑Neuve où la grive persiste, à l’exception d’une seule, ne sont pas occupées par l’écureuil et que la grive semble avoir disparu des autres îles colonisées par des écureuils (D. Whitaker, données inédites). La Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus et l’écureuil roux sont désormais rarement présents au même endroit; il existe toutefois une zone de chevauchement aux altitudes d’environ 350 à 500 m (12 % de l’aire de reproduction), où les deux espèces sont peu communes, mais qui est susceptible de soutenir environ 33 % de la population actuelle de grives (tableau 3; McDermott, 2021; voir aussi Fitzgerald et al., 2017). Les effectifs de la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus et son succès reproductif dans cette zone de chevauchement peuvent varier à des intervalles de deux à trois ans en raison de la grande variation cyclique du nombre d’écureuils causée par les cycles de fructification abondante du sapin baumier (voir la rubrique Fluctuations et tendances – Fluctuations de la population). Les écureuils ont probablement déjà colonisé une grande partie de l’habitat convenable actuel à Terre‑Neuve, mais la fructification abondante des conifères, l’exploitation forestière et d’autres modifications de l’écosystème pourraient favoriser leur empiètement graduel sur les aires de reproduction de la grive qui se trouvent en altitude. En outre, les déplacements et la dispersion des écureuils pourraient donner lieu à l’envahissement d’autres îles côtières.

On ne dispose pas de données exhaustives sur les densités relatives d’écureuils roux dans l’aire de répartition de la Grive à joues grises de la sous‑espèce aliciae qui permettraient d’expliquer pourquoi cette sous‑espèce a persisté dans les régions où les écureuils sont naturellement présents. Cependant, la cooccurrence de ces deux espèces peut être relativement limitée, car la partie sud de l’aire de répartition de la sous‑espèce aliciae ne chevauche que légèrement la limite nord de l’aire de répartition de l’écureuil roux. De plus, il pourrait y avoir une certaine ségrégation entre ces espèces, car des populations de Grives à joues grises de la sous‑espèce aliciae qui se trouvent plus au sud ne fréquentent que des forêts montagnardes (Höhn et Marklevitz, 1974; Di Corrado, 2015), tandis que les populations qui se trouvent dans d’autres régions utilisent largement des fourrés de feuillus (Marshall, 2001; Whitaker et al., 2020) qui peuvent avoir une valeur limitée comme habitat pour l’écureuil roux.

D’autres espèces introduites à Terre‑Neuve et sur d’autres îles dans l’aire de reproduction nuisent probablement aussi à la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus. Le tamia rayé, introduit à Terre‑Neuve en 1963 (Dodds, 1983), s’attaque aux œufs et aux jeunes, et a colonisé de nombreux milieux productifs ainsi que des villes et des parcs. Parmi ces milieux, certains étaient autrefois occupés par la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus, notamment dans le sud‑ouest de la province. Bien que le chevauchement des aires de répartition actuelles de ces deux espèces soit limité, la dispersion ou des déplacements supplémentaires de tamias rayés, par exemple vers des îles côtières, pourraient avoir une incidence sur la sous‑espèce minimus.

La Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus ne semble pas menacée par des espèces ou agents pathogènes indigènes problématiques (UICN 8.2). Les milieux en altitude n’ont généralement pas subi de perturbations à grande échelle, ce qui a permis le développement de peuplements anciens de sapins qui abritent encore de nombreuses grives nicheuses (McCarthy et Weetman, 2006; Whitaker et al., 2015). Une infestation de tordeuses des bourgeons de l’épinette (Choristoneura fumiferana) touche actuellement l’ouest de Terre‑Neuve, notamment les forêts montagnardes dominées par les sapins (Government of Newfoundland and Labrador, 2022a). On ignore si cette infestation est susceptible d’entraîner la mort des peuplements en altitude, mais un programme de lutte contre la tordeuse des bourgeons de l’épinette est en cours. Les pratiques d’aménagement forestier et le broutage sélectif de jeunes feuillus par les orignaux introduits ont toutefois contribué à créer des paysages dominés par des peuplements équiennes à dominance coniférienne, ce qui, combiné aux changements climatiques, pourrait donner lieu à des infestations de tordeuses des bourgeons de l’épinette plus généralisées et plus graves que celles qui surviennent naturellement (voir par exemple Blais, 1983; Régnière et al., 2012; Robert et al., 2012, 2018; Pureswaran et al., 2015). Une défoliation généralisée aurait probablement des avantages alimentaires à court terme, car les oiseaux chanteurs boréaux bénéficieraient de l’abondance des chenilles de la tordeuse des bourgeons de l’épinette pour nourrir leurs oisillons au nid et ayant pris leur envol, et de nombreuses espèces connaîtraient donc un taux de recrutement élevé et une croissance de leur population à l’échelle locale ou à grande échelle (Holmes et al., 2009; Venier et al., 2009; Venier et Holmes, 2010; Walker et Taylor, 2020). Toutefois, ces avantages alimentaires peuvent être contrebalancés par des effets sur l’habitat (voir UICN 7, Modifications des systèmes naturels).

Portée : restreinte (11 à 30 %)

La menace de la colonisation par l’écureuil roux (UICN 8.1) pèse surtout sur les Grives à joues grises de la sous‑espèce minimus qui se trouvent sur les îles côtières où les écureuils ne sont pas encore présents (Payne, 1976) ainsi que sur les grives qui se trouvent à des altitudes intermédiaires ou élevés si la fructification abondante des conifères, l’exploitation forestière, les changements climatiques et d’autres modifications de l’écosystème permettent à la population d’écureuils de s’étendre dans ces milieux. Si l’infestation de tordeuses des bourgeons de l’épinette (UICN 8.2) atteint les forêts en altitude au cours des dix prochaines années, elle pourrait avoir des effets positifs, car elle augmenterait, à court terme, la disponibilité de la nourriture.

Gravité : élevée (31 à 70 %)

La Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus a disparu de pratiquement tous les milieux où les écureuils sont devenus abondants; par conséquent, toute expansion de l’aire de répartition des écureuils risque d’avoir de graves répercussions sur l’espèce ou même d’entraîner sa disparition à l’échelle locale. Ces répercussions pourraient être exacerbées par d’autres espèces envahissantes ou problématiques.

UICN 2. Agriculture et aquaculture (impact faible)

Description de la menace

La production de cultures annuelles et pérennes de produits autres que le bois (UICN 2.1) et l’élevage de bétail (UICN 2.3) peuvent entraîner la perte ou la dégradation de l’habitat dans le nord de l’Amérique du Sud, où se trouve de l’habitat d’hivernage et des haltes migratoires clés pour la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus (Gómez et al., 2014, 2017, 2019; Whitaker et al., 2018). Cette région continue de faire l’objet d’une déforestation de grande ampleur (Hansen et al., 2013; Gonzalez et al., 2023) qui est susceptible de s’accélérer maintenant que le conflit a pris fin en Colombie (Zúñiga‑Upegui et al., 2019; Clerici et al., 2020). Ces activités de déforestation visent entre autres à créer des pâturages défrichés, qui ne sont pas utilisés par les grives, ainsi qu’à convertir des forêts prémontagnardes en plantations de café d’ombre, qui offrent peu de nourriture (c.‑à‑d. des fruits) par rapport à la forêt indigène et qui sont peu utilisées par la Grive à joues grises (Bayly et al., 2013, 2016; Gómez et al., 2015). Kramer et al. (2018) ont constaté que les populations nicheuses de Parulines à ailes dorées (Vermivora chrysoptera) qui sont en déclin présentaient une connectivité migratoire élevée vers une aire d’hivernage restreinte dans la même région, alors que les populations nicheuses qui hivernaient ailleurs sont demeurées stables. Cependant, étant donné la diminution des effectifs de la population de Grives à joues grises de la sous‑espèce minimus, la disponibilité de l’habitat d’hivernage n’est peut‑être pas un facteur limitatif. Même si les pâturages et les plantations de café d’ombre ont une valeur limitée comme habitat, au moins 38 % des terres situées entre 1 000 et 2 300 m au‑dessus du niveau de la mer dans les Andes colombiennes conservent leur précieux couvert forestier, les proportions étant plus élevées dans le nord des Andes (Gonzalez et al., 2023), région qui chevauche l’aire d’hivernage présumée de la sous‑espèce minimus. Les aires de reproduction qui semblent actuellement utilisées par la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus ne conviennent pas au développement agricole et ne seront donc pas touchées par cette menace.

Portée : restreinte‑petite (1 à 30 %)

La conversion des forêts prémontagnardes en plantations de café d’ombre (UICN 2.1) ou en pâturages (UICN 2.3), notamment à l’intérieur des aires protégées, a été effectuée sur de vastes superficies en Colombie et aurait augmenté dans les dernières années (Zúñiga‑Upegui et al., 2019; Clerici et al., 2020; Gonzalez et al., 2023). Ces activités se poursuivront probablement au cours des dix prochaines années dans les milieux où la plupart des Grives à joues grises de la sous‑espèce minimus passeraient l’hiver.

Gravité : légère (1 à 10 %)

La conversion des forêts en pâturages ou en cultures annuelles entraîne une perte directe d’habitat potentiel, ce qui force les grives à se déplacer, tandis que la conversion en plantations de café d’ombre entraîne une réduction de la qualité de l’habitat. Cependant, étant donné la diminution des effectifs de la population de Grives à joues grises de la sous‑espèce minimus, il est possible que la disponibilité de l’habitat d’hivernage ne soit pas un facteur limitatif important.

UICN 3. Production d’énergie et exploitation minière (impact faible)

Description de la menace

Des projets d’exploitation de mines et de carrières (UICN 3.2) sont prévus dans l’aire de reproduction de la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus, dont le projet aurifère de Valentine, dans le centre de Terre‑Neuve (superficie de la zone du projet : 240 km2; Marathon Gold, 2019). La zone du projet couvre notamment des altitudes élevées (entre 320 et 480 m) où la sous‑espèce minimus a été observée (Marathon Gold, 2020). D’autres mines à ciel ouvert et souterraines sont exploitées dans la péninsule de Baie Verte (Anaconda et Rambler), dans des secteurs où la sous‑espèce se trouvait probablement autrefois (Government of Newfoundland and Labrador, 2022b).

Le moratoire sur l’exploitation de l’énergie éolienne (UICN 3.3) à Terre-Neuve-et-Labrador a été levé en 2022. Par la suite, un appel de désignation de zones d’intérêt a été lancé, et 31 soumissions ont été reçues. En décembre 2022, la province a lancé un appel d’offres pour des permis d’exploitation d’énergie éolienne sur environ 16 600 km2 de territoire domanial à Terre‑Neuve (plus de 15 % de l’île), et 19 entreprises ont présenté leur soumission. Une proposition existante concernant l’ouest de Terre‑Neuve (World Energy GH2, 2022) est en cours d’examen et prévoit un premier parc éolien de 164 éoliennes sur 135 km2 (altitude maximale de 350 m) de la péninsule de Port‑au‑Port; ce parc devrait être opérationnel d’ici 2024. Les deux autres sites suivants pourraient faire l’objet d’un projet d’ampleur similaire d’ici 2025 : les monts Lewis et Blow‑Me‑Down (altitude maximale de 814 m) et les monts Anguille (altitude maximale de 500 m); ces monts possèdent tous un vaste habitat convenable pour la nidification.

L’extraction pétrolière et gazière (UICN 3.1) est presque inexistante dans l’aire de reproduction de la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus. Le Venezuela est l’un des plus grands producteurs de pétrole au monde, mais la plus grande partie de l’extraction se fait dans le lac Maracaibo et le long de la ceinture de l’Orénoque, à l’est de l’aire d’hivernage présumée de la population de grives.

Portée : petite (1 à 10 %)

La superficie totale des projets d’exploitation minière (UICN 3.2) et de la phase initiale de l’aménagement d’un parc éolien (UICN 3.3) est limitée, et l’empreinte des projets d’énergie éolienne se limite généralement au défrichage localisé pour l’installation des éoliennes et la construction des routes d’accès et des lignes de transport d’énergie. Cependant, les milieux montagnards, côtiers et insulaires où la Grive à joues grises est encore très commune présentent généralement un potentiel élevé pour des parcs éoliens, et l’appel de propositions de 2022 à Terre-Neuve-et-Labrador pourrait entraîner une hausse de l’exploitation au cours des dix prochaines années. La superficie d’habitat susceptible d’être touchée par des projets d’exploitation comme des carrières est relativement limitée au cours de cette période.

Gravité : modérée‑légère (1 à 30 %)

L’aménagement des sites pour les mines et les carrières à ciel ouvert (UICN 3.2) et les parcs éoliens (UICN 3.3), ainsi que les infrastructures de soutien comme les routes et les lignes de transport d’énergie, nécessite l’élimination de toute la végétation, ce qui entraîne la destruction de l’habitat des grives à l’intérieur de l’empreinte du projet, ainsi qu’un risque de mortalité dû aux collisions directes avec les tours ou les pales des éoliennes. Certains effets peuvent se produire dans l’habitat résiduel environnant (par exemple les bruits industriels provenant notamment du dynamitage, du broyage du minerai et du fonctionnement des turbines), et la mortalité à la suite de collisions avec les éoliennes peut se produire pendant la migration.

UICN 5. Utilisation des ressources biologiques (impact faible)

Description de la menace

La coupe à blanc des forêts montagnardes a eu lieu dans l’aire de reproduction de la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus au cours des années 1990 et au début des années 2000 (McDermott, 2021). L’exploitation forestière ou la récolte du bois (UICN 5.3) à des fins commerciales devrait être faible, voire inexistante, dans cette aire au cours des dix prochaines années. Les zones de coupe à blanc offrent peu de couvert à court terme, mais sont régulièrement utilisées par les grives environ 10 à 20 ans et plus après la récolte. Toutefois, comme les peuplements de 30 à 80 ans peuvent avoir une valeur réduite comme habitat (Thompson et al., 1999; Whitaker et al., 2015; McDermott, 2021), la valeur de ceux ayant fait l’objet de coupes à blanc dans les années 1990 et au début des années 2000 diminuera probablement au cours des dix prochaines années. Ces peuplements de seconde venue sont également susceptibles d’abriter plus d’écureuils dans les forêts montagnardes (McDermott et al., 2021), ce qui se traduit par un accroissement de la prédation des nids (voir UICN 8.1, Espèces ou agents pathogènes exotiques [non indigènes] envahissants). L’éclaircie précommerciale des peuplements en régénération, qui diminue la qualité de l’habitat de la Grive de Bicknell (Chisholm et Leonard, 2008; Aubry et al., 2011) et qui devrait avoir des effets similaires sur l’habitat de la Grive à joues grises (Whitaker et al., 2015), était largement pratiquée à Terre‑Neuve dans les années 1990, mais ne l’est désormais presque plus (Government of Newfoundland and Labrador, 2014). La récolte de bois a également lieu dans l’aire d’hivernage de l’espèce et pourrait augmenter en Colombie maintenant que le conflit y a pris fin, mais l’impact global sur l’habitat de la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus pourrait être limité au cours des dix prochaines années (Hansen et al., 2013; Clerici et al., 2020).

Portée : petite (1 à 10 %)

.L’exploitation forestière (UICN 5.3) dans les lieux de reproduction au cours des dix prochaines années sera probablement limitée à la récolte de bois effectuée à petite échelle à des fins domestiques. Cependant, plus de 50 km2 des zones ayant fait l’objet de coupes à blanc dans les années 1990 et au début des années 2000 à Terre‑Neuve perdront de leur valeur comme habitat pour les grives, mais pourraient gagner de la valeur pour les écureuils. La récolte de bois a également lieu dans l’habitat d’hivernage de l’espèce, et elle pourrait être en hausse.

Gravité : modérée (11 à 30 %)

La qualité de l’habitat devrait diminuer pour les grives et augmenter pour les écureuils à mesure que les zones de coupe à blanc existantes font place à des forêts de seconde venue (UICN 5.3). On ignore dans quelle mesure la disponibilité de l’habitat est un facteur limitatif en hiver.

UICN 7. Modifications des systèmes naturels (impact faible)

Description de la menace

La lutte contre les infestations d’insectes défoliateurs (c.‑à‑d. la tordeuse des bourgeons de l’épinette et l’arpenteuse de la pruche [Lambdina fiscellaria]; UICN 7.3) pourrait avoir une incidence sur la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus. La Stratégie d’intervention précoce de Terre-Neuve-et-Labrador (Johns et al., 2019; Régnière et al., 2019) prévoit l’utilisation de l’insecticide bactérien Btk pour prévenir les infestations de tordeuses des bourgeons de l’épinette dans l’ouest de Terre‑Neuve. Même si le Btk n’est pas considéré comme toxique pour les oiseaux (Johns et al., 2019; MacLean et al., 2019), la pulvérisation de ce produit réduit la disponibilité de nourriture pour les insectivores, car il tue les chenilles, et les programmes de lutte contre les insectes forestiers peuvent réduire le succès reproductif et atténuer les réactions des populations d’oiseaux insectivores (Holmes, 1998; Norton et al., 2001; Awkerman et al., 2011; Drever et al., 2018). Les effets de la lutte contre la tordeuse des bourgeons de l’épinette sur la Grive à joues grises sont inconnus, et les mesures de prévention d’une infestation peuvent avoir des effets positifs et négatifs à court et à long terme (voir UICN 8.2, Espèces ou agents pathogènes indigènes problématiques). De vastes étendues de forêts anciennes peuvent céder leur place à de jeunes peuplements en régénération à la suite d’une infestation de tordeuse des bourgeons de l’épinette, ce qui peut avoir divers effets sur la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus au fil du temps. Pendant les infestations, les grives bénéficieraient d’une abondance de chenilles pour nourrir leurs oisillons au nid et ayant pris leur envol, et les peuplements de 10 à 20 ans ou plus en régénération pourraient servir d’habitat de reproduction. Cependant, la qualité des peuplements récemment perturbés (âgés de moins de 10 ans) et des peuplements plus âgés en régénération (entre 40 et 80 ans après la perturbation) peut être réduite, et les peuplements de 40 à 80 ans peuvent produire une plus grande quantité de cônes, ce qui permettrait aux écureuils d’étendre leur présence en altitude dans l’habitat de la grive à l’avenir (McDermott et al., 2020; McDermott, 2021).

Les orignaux introduits n’ont pas de prédateurs naturels à Terre‑Neuve et peuvent donc devenir surabondants dans les régions où la pression de la chasse est limitée, ce qui se traduit par le broutage excessif de la végétation ligneuse pouvant atteindre jusqu’à 4 m de haut (Connor et al., 2000; McLaren et al., 2000). Cette situation peut entraîner la dégradation ou la destruction de forêts denses en régénération et de fourrés arbustifs ainsi que l’ouverture des sous‑étages de forêts matures dominées par les sapins (McLaren et al., 2004; Gosse et al., 2011; Robineau‑Charette et Whitaker, 2017 b; voir aussi Smith et al., 2010), milieux qui servent d’habitat de reproduction à la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus. La dégradation et la perte des forêts causées par le broutage excessif sont devenues si graves dans les parcs nationaux du Gros‑Morne et Terra‑Nova que la chasse à l’orignal y a été autorisée en 2011 (Gosse, 2019; Robineau-Charette et al., 2021). Actuellement, la végétation montre des signes de rétablissement, bien que de nombreux peuplements gravement dégradés demeurent altérés, en particulier dans les zones où l’accès des chasseurs est limité (Gosse, 2019; Robineau-Charette et al., 2021). Le broutage par les lièvres d’Amérique introduits peut également avoir une incidence sur les fourrés denses et les sous‑étages forestiers utilisés par les grives nicheuses, mais sans doute dans une bien moindre mesure que le broutage par l’orignal (Dodds 1960, 1983).

Les feux de forêt sont rares dans les forêts boréales humides côtières et montagnardes où la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus se reproduit (Arsenault et al., 2016), de sorte que les incendies et la suppression des incendies (UICN 7.1) auraient des conséquences négligeables pour cette population. Même si plusieurs grands barrages et réservoirs hydroélectriques (UICN 7.2) ont été construits dans l’aire de reproduction de la population, aucune construction de grands barrages ou de réservoirs n’a été proposée au cours des dix prochaines années.

Portée : grande (31 à 70 %)

Dans le cadre de la Stratégie d’intervention précoce, des activités de pulvérisation de Btk ont eu lieu sur environ 3 400 km2 de forêts dans l’ouest de Terre‑Neuve en 2021 et 2022, dont des milieux en altitude qui abritent des grives nicheuses (Government of Newfoundland and Labrador, 2022a). À Terre‑Neuve, dans les zones où l’accès routier est limité et qui sont en grande partie inaccessibles aux chasseurs, notamment les vastes forêts montagnardes, la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus est menacée par le broutage excessif des orignaux (UICN 8.1; McLaren et al., 2004; Gosse et al., 2011).

Gravité : légère (1 à 10 %)

Les effets sur le succès reproductif sont hypothétiques et sont fondés sur les effets constatés chez d’autres oiseaux insectivores. Par ailleurs, les mesures de prévention d’une infestation de tordeuses des bourgeons de l’épinette peuvent avoir des effets positifs et négatifs sur l’habitat de la sous‑espèce minimus au cours des dix prochaines années. La dégradation de l’habitat causée par les herbivores introduits se poursuit.

UICN 11. Changements climatiques et phénomènes météorologiques violents (impact inconnu)

Description de la menace

Les forêts montagnardes de Terre‑Neuve n’ont pas été considérablement perturbées dans le passé, ce qui a permis la croissance de peuplements anciens de sapins qui soutiennent la reproduction des grives (McCarthy et Weetman, 2006; Whitaker et al., 2015). Cependant, une infestation de tordeuses des bourgeons de l’épinette se propage dans l’ouest de Terre‑Neuve, y compris dans les monts Long Range, et pourrait être en partie attribuable aux changements climatiques (UICN 11.1; voir UICN 8.2, Espèces ou agents pathogènes indigènes problématiques). Les changements climatiques devraient exacerber les infestations de tordeuses des bourgeons de l’épinette à des altitudes et à des latitudes élevées en raison des effets directs des conditions météorologiques sur la croissance et la survie des larves (voir par exemple Régnière et al., 2012) et de la synchronie accrue entre l’émergence de la tordeuse des bourgeons de l’épinette et le débourrement des arbres hôtes (Pureswaran et al., 2015; Bellemin‑Noël et al., 2021). Une grave infestation pourrait avoir des effets mixtes sur la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus et son habitat au cours des dix prochaines années et à long terme. Une augmentation de l’étendue des forêts de milieu de succession, qui produisent davantage de cônes et que les écureuils préfèrent (McDermott et al., 2020), pourrait également permettre aux écureuils d’étendre leur présence en altitude, ce qui aurait de graves conséquences sur le recrutement des grives (voir UICN 8.1, Espèces ou agents pathogènes exotiques [non indigènes] envahissants).

L’augmentation de la fréquence et de l’intensité des tempêtes (UICN 11.4) tout au long de l’année, en particulier des tempêtes tropicales qui se forment dans la mer des Caraïbes et le golfe du Mexique (Knutson et al., 2010; Walsh et al., 2016), pourrait accroître la mortalité pendant la migration (Wiley et Wunderle, 1993; Butler, 2000).

Portée : Grande (31 à 70 %)

Les effets des changements climatiques devraient toucher une grande partie des aires de reproduction, de migration et d’hivernage de la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus.

Gravité : inconnue

On ignore si une infestation de tordeuses des bourgeons de l’épinette se produira dans les forêts montagnardes de Terre‑Neuve ou si elle sera atténuée par les effets des conditions météorologiques annuelles ou par les programmes de lutte contre cet insecte. Même si la fréquence des phénomènes météorologiques violents devrait augmenter, les effets de ces phénomènes sur la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus seront variables et difficiles à prévoir au cours des dix prochaines années.

Nombre de localités fondées sur les menaces

L’aire de reproduction de la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus est naturellement discontinue, et les groupes qui se reproduisent dans différentes régions sont probablement reliés par des déplacements de dispersion. La plupart des menaces connues ne devraient pas toucher en même temps les individus dans ces différents éléments de l’aire de répartition. L’écureuil roux introduit est considéré comme la menace plausible la plus grave qui pourrait nuire rapidement aux individus de la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus, et les écureuils et autres espèces envahissantes auraient généralement des effets distincts dans des sites isolés comme des îles. On suppose que la colonisation d’un tel endroit par des espèces comme l’écureuil roux est susceptible d’entraîner un déclin rapide ou la disparition locale de la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus.

D’après le nombre de groupes régionaux d’individus de la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus observés depuis 2009, la population est répartie dans le sud du Labrador, sur plus de 10 îles côtières et dans 5 à 7 colonies nicheuses à Terre‑Neuve (figure 2), et il existe un grand nombre d’observations isolées dans l’ensemble de Terre‑Neuve. L’aire de reproduction de la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus comprend également plus de 2 000 îles (tableau 2), dont 24 ont une superficie supérieure à 20 km2. La plupart de ces îles n’ont pas fait l’objet de relevés, et il est probable que certaines abritent des groupes relativement importants de grives nicheuses qui n’ont pas encore été identifiées. Comme chaque île occupée par la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus ou colonie de nidification isolée est considérée comme une localité distincte, le nombre de localités est probablement bien supérieur à 10.

Protection, statuts et classements

Statuts et protection juridiques

Au Canada, la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus n’est pas inscrite à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril, mais l’espèce et ses nids sont protégés par la Loi de 1994 sur la convention concernant les oiseaux migrateurs. Elle a été inscrite comme espèce vulnérable à la liste de l’Endangered Species Act de Terre-Neuve-et-Labrador en 2005, et a été reclassée comme espèce menacée en 2014 (SSAC, 2010). Au Québec, la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus ne figure pas sur la liste de la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables (L.R.Q., 1 989, ch. E‑12.01) ni sur la Liste des espèces susceptibles d’être désignées menacées ou vulnérables. En Nouvelle-Écosse, elle n’est pas inscrite à la liste de l’Endangered Species Act (S.N.S., 1998, ch. 11).

Statuts et classements non juridiques

La Grive à joues grises (espèce à part entière) est classée dans la catégorie G5 à l’échelle mondiale (non en péril; NatureServe, 2022) et N5B à l’échelle nationale (population nicheuse non en péril; Canadian Endangered Species Conservation Council, 2020; NatureServe, 2022). À l’échelle mondiale, la sous‑espèce minimus est classée dans la catégorie G5T4 (apparemment non en péril; dernière évaluation en 2016). Elle n’est pas classée au Québec et en Nouvelle-Écosse, tandis qu’elle est non classée (SNR) sur l’île de Terre‑Neuve et au Canada (NNR) (NatureServe, 2022). Cependant, sur l’île de Terre‑Neuve, où seule la sous‑espèce minimus est présente, l’espèce est classée S2B,SUM (population nicheuse en péril, population migratrice non classée).

Partenaires d’envol (Partners in Flight, 2021) a évalué la Grive à joues grises dans la RCO 8, qui correspond approximativement à l’aire de répartition de la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus, et lui a attribué une cote régionale combinée (pendant la période de reproduction) de 10/25 (espèce moyennement préoccupante).

Protection et propriété de l’habitat

Depuis 2009, la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus a été observée dans un parc national du Canada, deux sites historiques nationaux, deux réserves écologiques provinciales et trois parcs provinciaux (tableau 7). Ces aires assurent la protection d’une superficie de 2 086 km2 et comprennent environ 1,7 % de l’aire de reproduction de la sous‑espèce. Parmi les 15 sites utilisés en dehors de la période de reproduction et déterminés à partir des déplacements de quatre Grives à joues grises de la sous‑espèce minimus mâles munis d’une étiquette GPS, trois se trouvaient dans des aires protégées à l’extérieur du Canada, soit le parc national La Guira, à Cuba, la réserve de la biosphère Río Plátano (pendant la migration d’automne), au Honduras, et le parc national Sierra de Perijá (en hiver), au Venezuela (Whitaker et al., 2018).

Tableau 7. Aires protégées où la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus a été observée depuis 2009
Aire protégée Superficie Année(s) et remarques Source(s)
Terre-Neuve-et-Labrador
Parc national du Gros‑Morne 1 805 km2 2010, 2014, 2017, 2019, 2020, 2022 Rae, 2014; H., Lightfoot, Parcs Canada; D. Whitaker, Parcs Canada; eBird, 2022
Lieu historique national de L’Anse aux Meadows 80 km2 2013 eBird (liste d’observation S33689329)
Lieu historique national du Phare‑de‑Cap‑Spear Sans objet 2014, 2022; 1 ou 2 migrateurs par année J. Gosse, Parcs Canada
Réserve écologique de Witless Bay 31 km2 2009, 2016, 2019, 2021 eBird (17 listes d’observation)
Réserve écologique du cap Burnt 3,6 km2 2015 eBird (liste d’observation S24910151)
Parc provincial de préservation d’une voie navigable de la rivière Main 152 km2 2016, 2017 McDermott, 2021
Parc provincial La Manche 13,9 km2 2009 (1 individu; espèce non détectée en 2014, 2019) Leonard, T.D. (données inédites); eBird (30 listes d’observation)
Parc provincial de la rivière Pinware 0,7 km2 2016 eBird (liste d’observation S30296761)
Québec
Nouvelle-Écosse
Cuba
Parc national La Guira 219 km2 Site de suivi par GPS, 27 octobre 2016 Whitaker et al. (2018)
Honduras
Réserve de la biosphère Río Plátano 5 300 km2 Site de suivi par GPS, 27 octobre 2016 Whitaker et al. (2018)
Venezuela
Parc national Sierra de Perijá 2 952 km2 Site de suivi par GPS, 15 décembre 2016 Whitaker et al. (2018)

Sources d’information

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Collections examinées

Aucune collection n’a été examinée pour la préparation du présent rapport.

Experts contactés

Remerciements

Le présent rapport a été financé par Environnement et Changement climatique Canada. Les experts énumérés ci‑dessous ont fourni des données et des conseils précieux. Les rédacteurs du rapport remercient : Adam Durocher (Centre de données sur la conservation du Canada atlantique) d’avoir aidé au traitement des données spatiales, Diana Stralberg (Ressources naturelles Canada) d’avoir fourni une estimation de la taille de la population de Grives à joues grises de la sous‑espèce minimus au nom de l’équipe du Projet de modélisation aviaire boréal, Sandra Marquez (Oiseaux Canada) d’avoir préparé la carte des régions couvertes par l’atlas, Greg Campbell et Becky Whittam (Environnement et Changement climatique Canada) d’avoir fourni des détails sur les observations de Grives à joues grises en Nouvelle-Écosse dans le cadre des travaux de l’Atlas des oiseaux nicheurs des Maritimes, Adam Smith (Environnement et Changement climatique Canada) d’avoir fourni des conseils sur l’analyse des tendances des populations à partir des données du BBS, Alain Filion (Environnement et Changement climatique Canada) d’avoir aidé à la délimitation de la zone d’occupation, Oiseaux Canada d’avoir fourni l’accès aux données de l’Atlas des oiseaux nicheurs de Terre‑Neuve, ainsi que tous les participants bénévoles qui ont recueilli des données pour le projet. Des remerciements sont également adressés à Richard Elliot, coprésident du Sous‑comité des spécialistes des oiseaux du COSEPAC pour son soutien et ses conseils dans la préparation de la présente évaluation, ainsi qu’aux membres du Sous-comité, soit Christian Artuso, Andrew Horn, Jean‑Pierre Savard et David Toews pour leur révision des ébauches antérieures du rapport.

Sommaire biographique des rédacteurs du rapport

Darroch Whitaker a obtenu une maîtrise ès sciences à l’Université Memorial de Terre‑Neuve en 1997, où il a étudié la conservation des oiseaux de rivage chanteurs dans les forêts aménagées de Terre‑Neuve, et un doctorat à Virginia Tech en 2003, où il a étudié l’écologie de l’habitat de la Gélinotte huppée (Bonasa umbellus). Depuis 2007, il travaille comme écologiste pour Parcs Canada, où il a contribué à diriger des programmes de suivi de l’intégrité écologique et des programmes sur les espèces en péril et la restauration écologique dans le parc national du Gros‑Morne et le parc national des Monts‑Torngat. Il est professeur adjoint à l’Université Memorial de Terre‑Neuve (campus Grenfell). Au cours de la dernière décennie, il a collaboré à une série d’études visant à comprendre les causes du déclin de la Grive à joues grises à Terre‑Neuve et à produire des données qui soutiennent la planification du rétablissement.

Jenna McDermott a obtenu une maîtrise ès sciences à l’Université Memorial de Terre‑Neuve en 2021, où elle a étudié les associations d’habitats et la répartition de la Grive à joues grises et de l’écureuil roux dans l’ouest de Terre‑Neuve. Elle participe à la recherche sur la Grive à joues grises à Terre‑Neuve et au Labrador depuis 2014, et a notamment participé à des études sur la différenciation génétique de la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus et de la Grive à joues grises de la sous‑espèce aliciae, ainsi que sur la connectivité migratoire de la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus. Depuis 2020, elle travaille pour Oiseaux Canada comme coordonnatrice adjointe pour l’atlas des oiseaux nicheurs de Terre‑Neuve, où elle effectue des relevés d’oiseaux sur l’île de Terre‑Neuve et fournit des ressources et de la formation aux bénévoles, entre autres.

Ian Warkentin a obtenu un doctorat de l’Université de la Saskatchewan, où il a étudié l’écologie hivernale du Faucon émerillon (Falco columbarius) en milieu urbain. Il est professeur au programme des sciences de l’environnement de l’Université Memorial (campus Grenfell) depuis 1994. Il a commencé à s’intéresser aux oiseaux chanteurs dans les forêts boréales de l’ouest de Terre‑Neuve en 1997 en étudiant la biologie de la reproduction et l’habitat de nidification de la Paruline des ruisseaux (Parkesia noveboracensis) dans le contexte de l’exploitation forestière. Il a ensuite travaillé avec Phil Taylor dans l’ouest de Terre‑Neuve sur l’écologie des communautés d’oiseaux chanteurs forestiers et sur l’écologie spatiale des espèces focales, soit la Paruline des ruisseaux, la Paruline rayée (Setophaga striata) et la Paruline à croupion jaune (S. coronata). Son travail de collaboration sur la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus porte sur les associations à l’habitat et les menaces liées à l’écureuil roux introduit, ainsi que sur la connectivité migratoire des individus qui nichent dans les forêts de l’ouest de Terre‑Neuve.

Annexe – calculateur des menaces

Nom scientifique de l’espèce ou de l’écosystème Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus (Catharus minimus minimus)

Date : 2023‑02‑27

Évaluateurs : Jenny Heron (animatrice), Darroch Whitaker, Jenna McDermott et Ian Warkentin (rédacteurs du rapport), Richard Elliot (coprésident du Sous-comité des spécialistes des oiseaux), Claire Murley (Secrétariat), Christian Artuso, Louise Blight, Mike Burrell, Pete Davidson, Bruno Drolet, John Gosse, Kevin Kardynal, Holly Lightfoot, Kathy St‑Laurent, Steven Matsouka, Peter Thomas

Références : Ébauche de rapport de situation sur la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus (octobre 2022) et ébauche du calculateur des menaces

Guide pour le calcul de l’impact global des menaces
Impact des menaces Comptes des menaces de niveau 1 selon l’intensité de leur impact - maximum de la plage d’intensité Comptes des menaces de niveau 1 selon l’intensité de leur impact - minimum de la plage d’intensité
A Très élevé 0 0
B Élevé 0 0
C Moyen 1 1
D Faible 4 4
Impact global des menaces calculé : Élevé Élevé

Impact global des menaces attribué : BC = Élevé‑moyen

Ajustement de la valeur de l’impact – justifications : Les experts des menaces ont ajusté à la baisse l’impact global des menaces en raison du manque d’information quantitative concernant plusieurs menaces et du chevauchement possible des résultats des menaces de niveau 2.

Impact global des menaces – commentaires : La durée d’une génération de la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus étant d’environ 2,31 ans (Bird et al., 2020), la période d’évaluation de la gravité et de l’immédiateté des menaces est de 10 ans. Les menaces sont étudiées sur les lieux de reproduction au Québec, en Nouvelle-Écosse et à Terre-Neuve-et-Labrador, dans les corridors de migration de l’est des États‑Unis, des Caraïbes et de l’Amérique centrale, et sur les lieux d’hivernage dans le nord de l’Amérique du Sud.

Guide pour le calcul de l’impact global des menaces
Numbre Menace Impact Impact (calculé) Portée (10 prochaines années) Gravité (10 ans ou 3 générations) Immédiateté Commentaires
1 Développement résidentiel et commercial Sans objet Négligeable Négligeable (< 1 %) Extrême (71‑100 %) Élevée (menace toujours présente) Sans objet
1.1 Zones résidentielles et urbaines Sans objet Négligeable Négligeable (< 1 %) Extrême (71‑100 %) Élevée (menace toujours présente) Aucun développement de zones résidentielles ou urbaines à grande échelle n’est prévu dans les aires de reproduction ou d’hivernage. Un nombre limité d’ensembles résidentiels et de chalets localisés peuvent être construits, mais les empreintes seront vraisemblablement localisées et n’entraîneront probablement que des déplacements. Le développement urbain sur les voies migratoires et dans les haltes migratoires peut entraîner une perte de l’habitat limitée et une augmentation du nombre de collisions contre les bâtiments.
1.2 Zones commerciales et industrielles Sans objet Négligeable Négligeable (< 1 %) Extrême (71‑100 %) Élevée (menace toujours présente) Le développement de zones commerciales ou industrielles devrait être limité dans les aires de reproduction ou d’hivernage, bien que certaines haltes migratoires puissent être touchées. Des cas de mortalité due à des collisions contre des bâtiments commerciaux ou industriels peuvent être observés au cours de la migration.
1.3 Zones touristiques et récréatives Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
2 Agriculture et aquaculture D Faible Restreinte‑petite (1‑30 %) Légère (1‑10 %) Élevée (menace toujours présente) Sans objet
2.1 Cultures annuelles et pérennes de produits autres que le bois D Faible Restreinte‑petite (1‑30 %) Légère (1‑10 %) Élevée (menace toujours présente) La conversion de forêts prémontagnardes en plantations de café d’ombre et en d’autres cultures se poursuit dans l’aire d’hivernage présumée et les principales haltes migratoires en Colombie et au Venezuela. Elle s’accélère probablement sous l’effet de l’utilisation des terres dans la période suivant le conflit et de la réforme foncière en Colombie. Les plantations de café d’ombre constituent un habitat de faible qualité en raison de l’absence de fruits.
2.2 Plantations pour la production de bois et de pâte Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
2.3 Élevage de bétail D Faible Petite (1‑10 %) Légère (1‑10 %) Élevée (menace toujours présente) Des données montrent que, sous l’effet de l’utilisation des terres suivant le conflit et de la réforme foncière, la conversion des terres en pâturages est de plus en plus fréquente dans les forêts prémontagnardes de la Colombie, y compris dans les aires protégées.
2.4 Aquaculture en mer et en eau douce Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
3 Production d’énergie et exploitation minière D Faible Petite (1‑10 %) Modérée‑légère (1‑30 %) Élevée (menace toujours présente) Sans objet
3.1 Forage pétrolier et gazier Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
3.2 Exploitation de mines et de carrières Sans objet Négligeable Négligeable (< 1 %) Extrême (71‑100 %) Élevée (menace toujours présente) La mine d’or à Valentine est actuellement exploitée dans le centre de Terre‑Neuve, où la Grive à joues grises de la sous‑espèce minimus est présente (altitude comprise entre 320 et 480 m; superficie de la zone de projet : 240 km2; empreinte de l’exploitation bien inférieure à la superficie totale du projet). D’autres mines à ciel ouvert et souterraines sont exploitées dans la péninsule de Baie Verte, à Terre‑Neuve, dans des milieux où des grives se trouvaient probablement dans le passé.
3.3 Énergie renouvelable D Faible Petite (1‑10 %) Modérée‑légère (1‑30 %) Élevée‑modérée La levée du moratoire sur l’exploitation de l’énergie éolienne à Terre‑Neuve en 2022 pourrait entraîner une augmentation importante de la menace liée à l’exploitation de l’énergie éolienne au cours des dix prochaines années; des appels d’offres pour des permis d’exploitation d’énergie éolienne visent 15,2 % de la superficie de l’île de Terre‑Neuve. Les milieux montagnards et les îles côtières où l’espèce est encore présente pourraient être privilégiés pour des projets d’énergie éolienne. L’impact (c.‑à‑d. la gravité) est probablement limité au défrichage localisé pour l’installation des éoliennes et aux collisions occasionnelles avec celles‑ci dans les lieux de reproduction et au cours de la migration.
4 Corridors de transport et de service Sans objet Négligeable Négligeable (< 1 %) Modérée (11‑30 %) Élevée (menace toujours présente) Sans objet
4.1 Routes et voies ferrées Sans objet Négligeable Négligeable (< 1 %) Modérée (11‑30 %) Élevée (menace toujours présente) La plupart des aires de reproduction et d’hivernage sont éloignées des routes, à l’exception de quelques routes d’accès peu fréquentées menant à des tours de communication, des zones d’exploitation forestière, des réservoirs ou des zones agricoles; aucune construction de route importante n’est prévue dans les aires de reproduction connues. Une route de 120 km sera construite dans le cadre de la phase 1 du projet de production d’énergie éolienne de World Energy GH2, et d’autres routes seront construites pour d’autres projets, mais la plupart d’entre elles se trouveront à une altitude inférieure à 400 m et auront une empreinte limitée en raison de l’étroitesse des corridors.
4.2 Lignes de services publics Sans objet Négligeable Négligeable (< 1 %) Légère (1‑10 %) Modérée (possiblement à court terme, < 10 ans ou 3 générations) La construction d’une ligne de transport d’énergie d’une longueur de 40 km et d’une largeur de 25 m est prévue pour le projet aurifère de Valentine, en plus des 165 km de lignes de transport aménagées dans le cadre de la phase 1 du projet de production d’énergie éolienne de World Energy GH2. D’autres lignes pourraient être aménagées pour d’autres projets. Toutefois, la plupart de ces lignes seront situées à une altitude inférieure à 400 m et auront une empreinte limitée en raison de l’étroitesse des corridors. La gestion de la végétation le long des lignes de services publics existantes peut entraîner des perturbations limitées et la perte d’habitat, mais le seul corridor important traversant l’habitat de reproduction (la ligne de transport d’énergie Labrador‑Île) a été achevé récemment et ne nécessitera donc que peu de défrichage supplémentaire au cours des dix prochaines années.
4.3 Voies de transport par eau Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
4.4 Corridors aériens Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
5 Utilisation des ressources biologiques D Faible Petite (1‑10 %) Modérée (11‑30 %) Élevée (menace toujours présente) Sans objet
5.1 Chasse et capture d’animaux terrestres Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
5.2 Cueillette de plantes terrestres Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
5.3 Exploitation forestière et récolte du bois D Faible Petite (1‑10 %) Modérée (11‑30 %) Élevée (menace toujours présente) L’exploitation forestière commerciale n’est pas ou presque pas prévue dans les aires de reproduction, mais la récolte de bois à petite échelle à des fins domestiques peut avoir lieu. Les zones de coupe à blanc offrent peu de couvert à court terme, mais sont très utilisées par les grives environ 10 à 20 ans et plus après la récolte; elles profitent donc à l’espèce. Les peuplements de sapins de seconde venue (de 40 à 80 ans après la récolte) peuvent abriter des densités plus élevées d’écureuils, ce qui entraîne des taux élevés de prédation des nids (voir 8.1 Espèces ou agents pathogènes exotiques [non indigènes] envahissants). La récolte de bois a également lieu dans l’aire d’hivernage en Colombie et pourrait être à la hausse maintenant que le conflit a pris fin.
5.4 Pêche et récolte de ressources aquatiques Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
6 Intrusions et perturbations humaines Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
6.1 Activités récréatives Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
6.2 Guerre, troubles civils et exercices militaires Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
6.3 Travail et autres activités Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
7 Modifications des systèmes naturels D Faible Grande (31‑70 %) Légère (1‑10 %) Élevée (menace toujours présente) Sans objet
7.1 Incendies et suppression des incendies Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Les incendies sont rares dans les forêts boréales humides où l’espèce niche; à court terme, la suppression des incendies peut maintenir l’habitat, mais, à long terme, elle peut empêcher le développement de l’habitat de succession privilégié, quoiqu’à très petite échelle.
7.2 Gestion et utilisation de l’eau et exploitation de barrages Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Aucun nouveau barrage ou réservoir hydroélectrique n’est prévu dans l’aire de reproduction.
7.3 Autres modifications de l’écosystème D Faible Grande (31‑70 %) Légère (1‑10 %) Élevée (menace toujours présente) Les orignaux introduits n’ont pas de prédateurs à Terre‑Neuve et deviennent donc surabondants lorsque la pression de chasse est limitée, ce qui entraîne la dégradation ou la perte de forêts denses en régénération et de fourrés arbustifs utilisés par les grives. Le lièvre d’Amérique introduit peut exacerber cet effet sur la qualité de l’habitat. La pulvérisation de Btk dans les forêts pour prévenir les infestations de tordeuses des bourgeons de l’épinette peut réduire la quantité de nourriture à court terme, car ce produit tue les chenilles dont se nourrit la Grive à joues grises. Pendant les infestations, la disponibilité de nourriture pour les oisillons est accrue, ce qui peut se traduire par un taux de recrutement élevé; les mesures de prévention d’une infestation de tordeuses des bourgeons de l’épinette peuvent avoir des effets mixtes sur l’habitat de la grive à court et à long terme (voir 8.2. Espèces ou agents pathogènes indigènes problématiques). Une défoliation localisée causée par la tordeuse des bourgeons de l’épinette peut entraîner, à court terme (c.‑à‑d. dans les 10 ans), la perte des forêts anciennes qui abritent des grives nicheuses, elle peut avoir des effets positifs de 10 à 20 ans ou plus après la perturbation en raison de la croissance de la forêt en régénération, et, à long terme (de 40 à 80 ans) elle peut profiter aux écureuils.
8 Espèces et gènes envahissants ou autrement problématiques C Moyen Restreinte (11‑30 %) Élevée (31‑70 %) Élevée (menace toujours présente) Sans objet
8.1 Espèces ou agents pathogènes exotiques (non indigènes) envahissants C Moyen Restreinte (11‑30 %) Élevée (31‑70 %) Élevée (menace toujours présente) L’expansion de l’aire de répartition de l’écureuil roux introduit peut avoir de graves répercussions sur le recrutement à Terre‑Neuve et dans les îles côtières et entraîner un déclin rapide ou la disparition des grives là où les écureuils deviennent abondants. Il existe une grande zone de chevauchement à des altitudes intermédiaires où les écureuils et la Grive à joues grises sont rares; les effets de ce chevauchement sont probablement généralisés, mais la gravité est modérée. Les écureuils ont probablement déjà colonisé une grande partie de l’habitat convenable à Terre‑Neuve, mais la fructification abondante des conifères, l’exploitation forestière et d’autres modifications de l’écosystème pourraient favoriser leur expansion graduelle dans les aires de reproduction de la grive qui se trouvent en altitude; les déplacements et la dispersion pourraient permettre l’envahissement d’autres îles côtières par les écureuils. D’autres espèces introduites peuvent également avoir des effets négatifs sur la Grive à joues grises, mais leurs effets sont inconnus (par exemple le vison d’Amérique et le tamia rayé).
8.2 Espèces ou agents pathogènes indigènes problématiques Sans objet Ne constitue pas une menace Restreinte‑petite (1‑30 %) Neutre ou avantage possible Élevée (menace toujours présente) Une infestation de tordeuses des bourgeons de l’épinette touche les forêts en altitude à Terre‑Neuve, milieux qui n’avaient jamais subi de perturbations à grande échelle. L’infestation actuelle pourrait être exacerbée par les changements climatiques et les pratiques d’aménagement forestier qui créent des peuplements équiennes dominés par les conifères. Une défoliation généralisée aurait probablement des avantages alimentaires à court terme en raison de l’abondance de chenilles de la tordeuse des bourgeons de l’épinette.
8.3 Matériel génétique introduit Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
8.4 Espèces ou agents pathogènes problématiques d’origine inconnue Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
8.5 Maladies d’origine virale ou maladies à prions Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
8.6 Maladie de cause inconnue Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
9 Pollution Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
9.1 Eaux usées domestiques et urbaines Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
9.2 Effluents industriels et militaires Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
9.3 Effluents agricoles et sylvicoles Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
9.4 Déchets solides et ordures Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
9.5 Polluants atmosphériques Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
9.6 Apports excessifs d’énergie Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
10 Phénomènes géologiques Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
10.1 Volcans Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
10.2 Tremblements de terre et tsunamis Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
10.3 Avalanches et glissements de terrain Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
11 Changements climatiques et phénomènes météorologiques violents Sans objet Inconnu Grande (31‑70 %) Inconnue Élevée (menace toujours présente) Sans objet
11.1 Déplacement et altération de l’habitat Sans objet Inconnu Grande (31‑70 %) Inconnue Élevée (menace toujours présente) Les changements climatiques peuvent modifier le régime de perturbation des forêts montagnardes à Terre‑Neuve (défoliation par les insectes, feux de forêt) et permettre aux écureuils d’étendre leur présence en altitude sous l’effet de l’augmentation de la production de cônes et des modifications de l’habitat. De nombreux effets peuvent se produire dans plus de dix ans, en particulier dans les milieux en haute altitude.
11.2 Sécheresses Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
11.3 Températures extrêmes Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
11.4 Tempêtes et inondations Sans objet Inconnu Grande (31‑70 %) Inconnue Élevée (menace toujours présente) L’augmentation de la fréquence et de l’intensité des tempêtes tout au long de l’année et des ouragans pendant la migration d’automne peut accroître la mortalité.
11.5 Autres impacts Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet

Classification des menaces d’après l’UICN‑CMP, Salafsky et al. (2008).

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