Hespérie ottoé (Hesperia ottoe) évaluation et rapport de situation du COSEPAC : chapitre 8

L’Hesperia ottoe ne se rencontre que dans des prairies mixtes (à barbons) sèches-mésiques ainsi que dans des prairies sablonneuses. L’espèce est extrêmement vulnérable aux changements du milieu susceptibles de modifier la flore et la structure des communautés végétales qu’elle privilégie comme habitat. Les sources de nourriture essentielles aux chenilles et aux adultes doivent être présentes dans le milieu pour que l’espèce puisse y survivre à long terme.

Plantes nectarifères

L’accès régulier à des sources de nectar est essentiel à la survie des adultes. En effet, le nectar contient des glucides, qui sont une source d’énergie indispensable au vol et permettent aux femelles d’atteindre leur fécondité maximale (Murphy et al., 1983). S’il n’y a pas de source de nectar facilement accessible, les femelles pondraient sans doute moins d’œufs et produiraient donc moins de descendants. Le nectar contient également de l’eau, qui est probablement la ressource la plus essentielle à la survie des adultes dans leur habitat de prairie, souvent dépourvu d’étendues d’eau libre (Dana, 1991). Des Hesperia leonardus pawnee Dodge privés d’eau par inadvertance, alors qu’ils étaient confinés en cage, sont morts en quelques heures au cours d’une journée chaude et venteuse (Dana, 1991). 

Bien que l’H. ottoe soit relativement généraliste à l’égard des sources de nectar, il préfère celui de certaines espèces (Dana, 1991). Ces préférences varient d’une région à l’autre, en partie selon l’abondance relative des espèces végétales disponibles dans les milieux où elle se rencontre. L’Echinacea angustifolia et le Verbena stricta sont au nombre des plantes nectarifères préférées de l’H. ottoe, et ces espèces sont des éléments caractéristiques de la flore des prairies mixtes indigènes non perturbées du Canada et des États-Unis. Il n’existe aucune donnée sur les plantes nectarifères utilisées par les populations canadiennes.

Les H. ottoe mâles peuvent aussi barboter (Dana, 1991), ce qui leur permet sans doute d’absorber de l’eau et des sels minéraux (Arms et al., 1974; Adler et Pearson, 1982).

Plantes hôtes des chenilles

En nature, les chenilles d’H. ottoe se nourrissent d’une variété de graminées (Nielsen, 1958; McGuire, 1982; Dana, 1991). Ces chenilles privilégient cependant comme plantes hôtes les graminées cespiteuses, comme l’Andropogon scoparius) et le Bouteloua curtipendula (Dana, 1991). Toutes les graminées hôtes sont des espèces à maturation tardive qui produisent une touffe dense de feuilles dressées ainsi qu’une masse de parties basales persistantes qui demeure comestible tout l’été et même jusqu’en automne (Dana, 1991). Ces plantes sont caractéristiques des prairies indigènes de l’Amérique du Nord qui n’ont pas été perturbées.

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