Hibou des marais (Asio flammeus): évaluation et rapport de situation du COSEPAC 2021
Titre officiel : Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le Hibou des marais Asio flammeus au Canada
Comité sur la situation des espèces en peril au Canada (COSEPAC)
Menacée 2021
Matériel appartenant à des tierces parties
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Information sur le document
Les rapports de situation du COSEPAC sont des documents de travail servant à déterminer le statut des espèces sauvages que l’on croit en péril. On peut citer le présent rapport de la façon suivante :
COSEPAC. 2021. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le Hibou des marais (Asio flammeus) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa. xiv + 81 p. (Registre public des espèces en péril).
Rapport(s) précédent(s) : COSEPAC. 2008. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le Hibou des marais (Asio flammeus) au Canada – Mise à jour. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. vii + 28 p.
Cadman, M.D. et Page A.M. 1994. COSEWIC status report on the Short-eared Owl Asio flammeus in Canada. Comité sur le statut des espèces en péril au Canada. i + ii - 53 p.
Note de production : Le COSEPAC remercie Marcel Gahbauer d’avoir rédigé le rapport de situation sur le Hibou des marais (Asio flammeus) au Canada, aux termes d’un marché conclu avec Environnement et Changement climatique Canada. La supervision et la révision du rapport ont été assurées par Richard Elliot, coprésident du Sous-comité de spécialistes des oiseaux du COSEPAC.
Pour obtenir des exemplaires supplémentaires, s’adresser au :
Secrétariat du COSEPAC
a/s Service canadien de la faune
Environnement et Changement climatique Canada
Ottawa (Ontario)
K1A 0H3
Tél. : 819-938-4125
Téléc. : 819-938-3984
Courriel : ec.cosepac-cosewic.ec@canada.ca
Site web : www.cosepac.ca
Also available in English under the title “COSEWIC Assessment and Status Report on the Short-eared Owl Asio flammeus in Canada”.
Illustration/photo de la couverture : Hibou des marais — Photo : Marcel Gahbauer.
COSEPAC Sommaire de l’évaluation
Sommaire de l’évaluation – Avril 2021
Nom commun : Hibou des marais
Nom scientifique : Asio flammeus
Statut : Menacée
Justification de la désignation : La population canadienne de cette espèce de hibou nomade et répandue se reproduit dans des milieux ouverts, comme les prairies, la toundra et les milieux humides, dans l’ensemble des provinces et des territoires, et hiverne dans le sud du Canada et aux États-Unis. Selon de nouvelles procédures d’estimation de la population fondée sur les atlas, la taille de la population canadienne serait d’environ 31 000 individus matures, ce qui correspond approximativement à 10 % des estimations précédentes. Les effectifs varient dans l’espace et le temps en fonction des cycles de disponibilité des petits mammifères, principales proies de l’espèce. Cette variation ajoute de l’incertitude aux estimations du taux de déclin de la population canadienne. Les données du Relevé des oiseaux nicheurs et du Recensement des oiseaux de Noël indiquent une baisse supérieure à 30 % au cours des 3 dernières générations. On s’attend à ce que la population canadienne continue à diminuer sous l’effet des menaces futures, notamment la baisse de la disponibilité d’habitats de nidification et d’hivernage attribuable à la conversion des terres en cultures, à l’intensification de l’agriculture, à l’urbanisation et à la présence de plantes envahissantes. Dans les habitats du Bas-Arctique, la croissance accrue des arbustes découlant du réchauffement du climat (arbustification) réduira davantage la disponibilité des proies et augmentera le risque de prédation.
Répartition au Canada : Yukon, Territoires du Nord-Ouest, Nunavut, Colombie-Britannique, Alberta, Saskatchewan, Manitoba, Ontario, Québec, Nouveau-Brunswick, Île-du-Prince-Édouard, Nouvelle-Écosse, Terre-Neuve-et-Labrador
Historique du statut : Espèce désignée « préoccupante » en avril 1994 et en avril 2008. Réexamen du statut : l’espèce a été désignée « menacée » en mai 2021.
COSEPAC Résumé
Hibou des marais
Asio flammeus
Description et importance de l’espèce sauvage
Le Hibou des marais (Asio flammeus) est un hibou de taille moyenne qui mesure environ de 34 à 42 cm de longueur. Son plumage est tacheté de brun sur ses parties supérieures et de couleur blanc chamois avec des rayures prononcées sur ses parties inférieures, et il varie peu selon le sexe et l’âge. L’espèce est en grande partie crépusculaire et chasse le soir jusque dans la nuit, et elle est reconnaissable à son vol agile évoquant celui des papillons de nuit, dans les secteurs à découvert.
Répartition
Le Hibou des marais a la plus vaste répartition mondiale de tous les hiboux, avec une aire de répartition qui comprend la majeure partie de l’Amérique du Nord et de l’Eurasie, certaines parties de l’Amérique du Sud et de l’Afrique, et un grand nombre d’îles océaniques. En Amérique du Nord, son aire de reproduction s’étend de l’Arctique canadien jusqu’au Nevada, à l’ouest, et au Massachusetts, à l’est, et son aire d’hivernage s’étend du sud du Canada au Mexique. Il se reproduit partout au Canada, surtout dans la toundra et les prairies subarctiques, et plus rarement ailleurs.
Habitat
L’espèce préfère les habitats ouverts tout au long de l’année, comme les prairies, la toundra et les milieux humides. Les activités de reproduction ont généralement lieu dans des paysages ouverts d’une superficie d’au moins 50 à 100 ha, et les nids sont de préférence aménagés au sol, près de touffes de végétation plus hautes, ce qui permet de les dissimuler. L’hiver, le Hibou des marais se repose dans des conifères à proximité de zones ouvertes où il chasse, ou au sol, où il s’abrite dans des graminées ou des plantes herbacées non graminoïdes de grande taille. La diminution de l’étendue et de la qualité des habitats prairiaux dégagés et des milieux humides a sans doute réduit la répartition et l’abondance de l’espèce dans le sud du Canada.
Biologie
On estime que l’âge à la première reproduction est d’un an. La durée de vie de l’espèce est n’est pas bien documentée, mais l’on considère que la durée d’une génération est de quatre ans. Une seule couvée est élevée chaque année, mais une couvée de remplacement peut être pondue suivant un échec du premier nid. Le Hibou des marais se nourrit principalement de campagnols, de lemmings et d’autres petits mammifères. Il a tendance à être nomade, se déplaçant souvent sur de longues distances tout au long de l’année vers des régions où les rongeurs sont abondants. Il en résulte des fluctuations importantes de l’abondance à l’échelle locale et régionale, ce qui complique l’estimation des effectifs et des tendances en matière de population.
Taille et tendances des populations
L’estimation précédente du COSEPAC en ce qui concerne la taille de la population canadienne de Hiboux des marais, qui était d’environ 350 000 individus matures, était fondée sur les données du Relevé des oiseaux nicheurs (RON). Cependant, le RON n’échantillonne qu’une petite partie de l’aire de reproduction canadienne et les échantillons sont de très petite taille. L’interprétation et l’extrapolation des résultats des atlas des oiseaux nicheurs fournissent probablement une estimation plus précise du nombre d’individus matures, soit environ 31 000, dont plus de la moitié se reproduit dans les Territoires du Nord-Ouest et au Nunavut.
Les tendances des populations de l’espèce estimées à partir des données du RON indiquent un déclin de 70 % entre 1970 et 2019, et de 31 % au cours de la plus récente période correspondant aux trois dernières générations, bien que le RON n’échantillonne pas la population canadienne principale de l’espèce, qui se reproduit dans la toundra. Il y a un plus grand chevauchement entre l’aire d’hivernage et la couverture par le Recensement des oiseaux de Noël (CBC). Les tendances du CBC font état d’un déclin similaire de 79 % entre 1970 et 2019, et de 27 % au cours de la période correspondant aux trois dernières générations, les diminutions les plus marquées ayant été observées en Alberta, au Manitoba, en Ontario et au Québec. On connaît mal la répartition hivernale des oiseaux canadiens, mais il est probable que la majorité des individus hivernent aux États-Unis. À l’échelle continentale, les estimations des tendances du CBC de 2007 à 2019 varient de -6,5 % à -33,6 %, selon la méthode d’analyse. Depuis le précédent rapport de situation, des déclins du nombre de Hibous des marais et de l’aire de répartition de l’espèce ont également été documentés dans des atlas des oiseaux nicheurs réalisés en Colombie-Britannique et au Québec.
Menaces et facteurs limitatifs
Les modifications des systèmes naturels, les changements climatiques et les phénomènes météorologiques violents sont les plus importantes menaces pesant sur le Hibou des marais, et chacune d’elles devrait avoir un impact allant de faible à moyen sur les populations. Dans les habitats du Bas-Arctique, où niche une grande proportion de la population, la croissance accrue des arbustes (arbustification) en raison du réchauffement climatique réduira davantage la disponibilité des proies et augmentera le risque de prédation. L’effet cumulatif de ces menaces et de six autres menaces considérées comme ayant un faible impact devrait avoir un impact global moyen à élevé sur l’espèce.
Protection, statuts et classements
Le Hibou des marais est désigné « espèce préoccupante » en vertu de la Loi sur les espèces en péril du Canada. Selon les lois provinciales qui protègent les espèces en péril, il est inscrit sur la liste des espèces menacées au Manitoba, sur la liste des espèces préoccupantes en Ontario et au Nouveau-Brunswick, de même que sur la liste des espèces vulnérables à Terre-Neuve-et-Labrador. Au Québec, il figure sur la liste des espèces sauvages susceptibles d’être désignées espèces menacées ou vulnérables.
Aux États-Unis, le Hibou des marais est protégé en vertu de la Migratory Bird Treaty Act, mais il n’est pas inscrit à la liste de l’Endangered Species Act. L’espèce est considérée en voie de disparition dans 11 États et menacée ou préoccupante dans cinq autres États.
À l’échelle mondiale, le Hibou des marais est classé comme espèce de préoccupation mineure par l’UICN. NatureServe classe l’espèce comme étant non en péril (G5) à l’échelle mondiale et comme une espèce reproductrice et migratrice apparemment non en péril, mais la population non reproductrice/hivernante du Canada est considérée vulnérable (N4B-N3N-N4M au Canada) et non en péril à l’échelle nationale (S5) aux États-Unis. Le statut de reproduction du Hibou des marais est classé comme étant gravement en péril à vulnérable (de S1 à S3) dans l’ensemble des provinces et des territoires, ce statut s’étant aggravé dans quatre provinces et un territoire depuis la publication du précédent rapport de situation.
Résumé technique
Asio flammeus
Hibou des marais
Short-eared Owl
Inuktitut : Unnuasiutik ou Unnuasiutiapik (Nunavik), Ukpigjuaq
Répartition au Canada : Yukon, Territoires du Nord-Ouest, Nunavut, Colombie-Britannique, Alberta, Saskatchewan, Manitoba, Ontario, Québec, Nouveau-Brunswick, Île-du-Prince-Édouard, Nouvelle-Écosse, Terre-Neuve-et-Labrador.
Catégorie | Information |
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Durée d’une génération (âge moyen des parents dans la population) | Quatre ans, selon Bird et al. (2020). |
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre total d’individus matures? | Oui, d’après les tendances établies à partir du Recensement des oiseaux de Noël (CBC) et du Relevé des oiseaux nicheurs. |
Pourcentage estimé de déclin continu du nombre total d’individus matures sur deux générations, jusqu’à un maximum de 100 ans. | On estime qu’il est supérieur à 20 %, selon les résultats du CBC et du RON. |
Pourcentage [observé, estimé, inféré ou présumé] [de changement, de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des trois dernières générations, jusqu’à un maximum de 100 ans. | Réduction d’au moins 30 % sur trois générations (2007-2019), inférée d’après les données du CBC et du RON. |
Pourcentage [prévu ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [dix prochaines années ou trois prochaines générations, selon la période la plus longue, jusqu’à un maximum de 100 ans]. | Réduction future prévue d’environ 30 % sur trois générations, en fonction de l’impact prévu des menaces et du déclin continu de l’IZO et de la qualité de l’habitat. |
Pourcentage [observé, estimé, inféré ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours de toute période de [dix ans ou trois générations, selon la période la plus longue, jusqu’à un maximum de 100 ans], commençant par le passé et se terminant dans le futur. | Réduction continue prévue d’au moins 30 % sur trois générations, en fonction des tendances récentes, de l’impact prévu des menaces et du déclin continu de l’IZO et de la qualité de l’habitat. |
Est-ce que les causes du déclin sont clairement réversibles et comprises et ont effectivement cessé? | a. Partiellement. Certaines menaces ne peuvent pas être inversées. b. Oui, partiellement. L’impact de la perte d’habitat est bien compris, mais d’autres facteurs le sont moins. c. Non. La perte d’habitat et d’autres menaces se poursuivent. |
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre d’individus matures? | Non. Le nombre d’individus peut fluctuer considérablement à l’échelle locale, mais pas dans l’ensemble. |
Catégorie | Information |
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Superficie estimée de la zone d’occurrence | 12 196 000 km2; calculée selon la méthode du plus petit polygone convexe entourant l’aire de reproduction canadienne de l’espèce. |
Indice de zone d’occupation (IZO), selon une grille à carrés de 2 km de côté. | De 15 500 à 62,000 km2; selon l’estimation de la population médiane et l’hypothèse selon laquelle on retrouve de 1 à 4 couples par carré de quadrillage de 2 km de côté. |
La population totale est-elle gravement fragmentée, c.-à-d. que plus de 50 % de sa zone d’occupation totale se trouvent dans des parcelles d’habitat qui sont a) plus petites que la superficie nécessaire au maintien d’une population viable et b) séparées d’autres parcelles d’habitat par une distance supérieure à la distance de dispersion maximale présumée pour l’espèce? | a. Non. b. Non. |
Nombre de localités* | Inconnu, mais sans doute plus de dix, en raison de la grandeur de la zone d’occurrence et de la variété des menaces. |
Y a-t-il un déclin [continu] [observé, inféré ou prévu] de la zone d’occurrence? | Non. |
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de l’indice de zone d’occupation? | Oui. Déclin continu observé de l’IZO dans certaines parties du sud du Canada. |
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre de sous-populations? | Sans objet, aucune sous-population n’ayant été définie. |
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre de localités*? | Inconnu. Évaluation impossible sans une estimation précise du nombre de localités. |
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de [la superficie, l’étendue ou la qualité] de l’habitat? | Oui. Déclin continu inféré de l’étendue et de la qualité de l’habitat de reproduction et d’hivernage dans le sud du Canada. |
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de sous-populations? | Sans objet, aucune sous-population n’ayant été définie. |
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de localités*? | Non. |
Y a-t-il des fluctuations extrêmes de la zone d’occurrence? | Non. |
Y a-t-il des fluctuations extrêmes de l’indice de zone d’occupation? | Non. |
* Voir « Définitions et abréviations » sur le site Web du COSEPAC et IUCN (février 2014; en anglais seulement) pour obtenir des précisions sur ce terme.
Totaux par province et territoires (aucune sous-population identifiable) | Nombre d’individus matures (fourchette de l’estimation) |
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Colombie-Britannique | 410 (110-710) |
Alberta | 640 (150-1 130) |
Saskatchewan | 680 (160-1 200) |
Manitoba | 670 (190-1 150) |
Ontario | 4200 (520-7 880) |
Québec | 3685 (880-6 490) |
Nouveau-Brunswick | 125 (40-210) |
Nouvelle-Écosse | 30 (10-50) |
Île-du-Prince-Édouard | 80 (20-140) |
Terre-Neuve-et-Labrador | 555 (130-980) |
Yukon | 2 010 (200-3 820) |
Territoires du Nord-Ouest | 6 390 (620-12 160) |
Nunavut | 11 720 (1 120-22 320) |
Total | 31 195 (4 150-58 240) |
Analyse quantitative
La probabilité de disparition de l’espèce à l’état sauvage est d’au moins [20 % sur 20 ans ou 5 générations, selon la période la plus longue, jusqu’à un maximum de 100 ans, ou 10 % sur 100 ans]? Inconnu; aucune analyse n’a été effectuée.
Menaces et facteurs limitatifs
Un calculateur des menaces a-t-il été rempli pour l’espèce? Oui, le 21 mai 2019 (voir l’annexe 1 pour la liste des participants).
L’impact global des menaces calculé est moyen à élevé, et les menaces ci-dessous ont été relevées. Elles sont présentées ci-dessous par ordre décroissant de gravité.
Les principales menaces relevées sont les suivantes :
- UICN 7. Modifications des systèmes naturels – impact moyen-faible
- UICN 11. Changements climatiques et phénomènes météorologiques violents – impact moyen-faible
- UICN 1. Développement résidentiel et commercial – impact faible
- UICN 2. Agriculture et aquaculture – impact faible
- UICN 4. Corridors de transport et de service – impact faible
- UICN 5. Utilisation des ressources biologiques – impact faible
- UICN 6. Intrusions et perturbations humaines – impact faible
- UICN 8. Espèces et gènes envahissants ou autrement problématiques – impact faible
Quels autres facteurs limitatifs sont pertinents? La disponibilité des rongeurs servant de proies est le principal facteur pouvant limiter le nombre de Hiboux des marais, bien qu’il s’agisse rarement d’une préoccupation au niveau de la population, étant donné la tendance des individus à se déplacer à la recherche de proies.
Catégorie | Information |
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Situation des populations de l’extérieur les plus susceptibles de fournir des individus immigrants au Canada | En déclin dans la majorité des régions sources potentielles. Apparemment non en péril (S4) en Alaska et au Montana, mais gravement en péril à vulnérable (S1 à S3) dans tous les autres États qui bordent le Canada; en déclin dans tous les États frontaliers. |
Une immigration a-t-elle été constatée ou est-elle possible? | Oui, on sait qu’il y a immigration provenant des États américains adjacents. |
Des individus immigrants seraient-ils adaptés pour survivre au Canada? | Oui. |
Y a-t-il suffisamment d’habitats disponibles au Canada pour les individus immigrants? | Oui, bien que la disponibilité de l’habitat soit à la baisse dans certaines régions, en particulier dans le sud du Canada. |
Les conditions se détériorent-elles au Canada+? | Oui, les conditions de l’habitat se détériorent dans certaines régions, en particulier dans le sud du Canada. |
Les conditions de la population source se détériorent-elles? | Oui, les conditions de l’habitat se détériorent dans certaines régions sources des États américains frontaliers. |
La population canadienne est-elle considérée comme un puits? | Non. |
La possibilité d’une immigration depuis des populations externes existe-t-elle? | Peu probable. Une immigration est peut-être possible dans l’ouest du Canada, mais peu probable dans l’est du Canada. |
+ Voir le tableau 3 (Lignes directrices pour la modification de l’évaluation de la situation d’après une immigration de source externe).
Nature délicate de l’information sur l’espèce
L’information concernant l’espèce est-elle de nature délicate? Non.
Historique du statut
Historique du statut du COSEPAC Espèce désignée « préoccupante » en avril 1994 et en avril 2008. Réexamen du statut : l’espèce a été désignée « menacée » en mai 2021.
Statut et justification de la désignation
Statut : Menacée
Code alphanumérique : A2bc+4bc
Justification de la désignation : La population canadienne de cette espèce de hibou nomade et répandue se reproduit dans des milieux ouverts, comme les prairies, la toundra et les milieux humides, dans l’ensemble des provinces et des territoires, et hiverne dans le sud du Canada et aux États-Unis. Selon de nouvelles procédures d’estimation de la population fondée sur les atlas, la taille de la population canadienne serait d’environ 31 000 individus matures, ce qui correspond approximativement à 10 % des estimations précédentes. Les effectifs varient dans l’espace et le temps en fonction des cycles de disponibilité des petits mammifères, principales proies de l’espèce. Cette variation ajoute de l’incertitude aux estimations du taux de déclin de la population canadienne. Les données du Relevé des oiseaux nicheurs et du Recensement des oiseaux de Noël indiquent une baisse supérieure à 30 % au cours des 3 dernières générations. On s’attend à ce que la population canadienne continue à diminuer sous l’effet des menaces futures, notamment la baisse de la disponibilité d’habitats de nidification et d’hivernage attribuable à la conversion des terres en cultures, à l’intensification de l’agriculture, à l’urbanisation et à la présence de plantes envahissantes. Dans les habitats du Bas-Arctique, la croissance accrue des arbustes découlant du réchauffement du climat (arbustification) réduira davantage la disponibilité des proies et augmentera le risque de prédation.
Applicabilité des critères
Critère A (déclin du nombre total d’individus mature) : Correspond aux critères de la catégorie « Espèce menacée » A2bc et 4bc. Le déclin inféré de plus de 30 % du nombre d’individus matures au cours des trois dernières générations (2007-2019), d’après le Relevé des oiseaux nicheurs et le Recensement des oiseaux de Noël, est plus élevé que le seuil établi. Le déclin est fondé en partie sur la réduction de l’IZO et de la qualité de l’habitat. Le déclin devrait se poursuivre à l’avenir, compte tenu de l’impact des menaces, évalué comme étant de moyen à élevé, et de la réduction continue anticipée de l’IZO et de la qualité de l’habitat.
Critère B (aire de répartition peu étendue et déclin ou fluctuation) : Sans objet. La zone d’occurrence (12 196 000 km2) et l’IZO (de 15 500 à 62 000 km2) dépassent tous deux largement les seuils établis.
Critère C (nombre d’individus matures peu élevé et en déclin) : Sans objet. L’estimation de la population canadienne, qui est d’environ 31 000 individus matures, dépasse largement les seuils établis.
Critère D (très petite population totale ou répartition restreinte) : Sans objet. L’estimation de la population canadienne, qui est d’environ 31 000 individus matures, dépasse les seuils établis pour D1. L’IZO est supérieur à 20 km2, et la population n’est pas vulnérable à un déclin rapide et important.
Critère E (analyse quantitative) : Sans objet; aucune analyse n’a été effectuée.
Préface
Depuis la publication du précédent rapport du COSEPAC (COSEWIC, 2008), de nouvelles données sur la situation et l’écologie du Hibou des marais ont été obtenues, grâce à des recherches ciblées et dans le cadre d’études plus vastes, dont un grand nombre sont mentionnées dans le plan de gestion fédéral (ECCC, 2018a).
La publication des nouveaux atlas des oiseaux nicheurs pour la Colombie-Britannique (Davidson et al., 2015), le Manitoba (Artuso et al., 2018), le Québec (Robert et al., 2019), et les provinces Maritimes (Stewart et al., 2015) a permis d’obtenir de nouvelles perspectives au sujet de la distribution et de l’abondance relative du Hibou des marais et, dans le cas du Québec et des Maritimes, d’effectuer une comparaison avec les résultats du premier atlas, réalisé il y a une vingtaine d’années. De plus, des relevés ciblant l’espèce ont été effectués dans trois régions du Québec (Rivard et al., 2011; Gagnon et al., 2015) et dans certaines parties de Terre-Neuve-et-Labrador (Garland, comm. pers., 2019). Trois publications ont signalé des indices de nidification dans l’Arctique, au-delà de l’aire de répartition de l’espèce documentée antérieurement (Therrien, 2010; Reid et al., 2011; Smith et al., 2013). Les approches analytiques reposant sur des données tirées du Relevé des oiseaux nicheurs d’Amérique du Nord et du Recensement des oiseaux de Noël ont évolué au cours de la dernière décennie, et les plus récentes estimations des tendances établies à partir de ces sources offrent une interprétation plus fiable des tendances en matière de population que dans le passé. Il est devenu évident que les estimations de la population établies en grande partie à partir des données du Relevé des oiseaux nicheurs ont tendance à surestimer l’abondance de l’espèce, et que les estimations calculées à partir des données des atlas des oiseaux nicheurs étaient généralement moins élevées, mais sans doute plus fiables.
Un examen de la situation du Hibou des marais en Amérique du Nord par Booms et al. (2014) a mis en évidence des lacunes dans les connaissances jugées importantes pour ce qui est de la gestion et de la conservation efficaces de l’espèce. De leur côté, Larson et Holt (2016) ainsi que Swengel et Swengel (2017) ont recommandé des techniques de recensement propres à l’espèce et, dans la Western Asio flammeus Landscape Study, on a établi une approche systémique à la surveillance des changements dans les populations dans huit États de l’ouest des États-Unis (Miller et al., 2018). Des études sur l’écologie de reproduction dans le sud du Canada (Keyes et al., 2016) et sur le suivi des déplacements saisonniers à l’aide de la télémesure satellitaire (Johnson et al., 2017) ont récemment été publiées. Gahbauer et al. (2021) ont dressé un portrait actuel des déplacements du Hibou des marais et de la sélection de l’habitat par celui-ci en Amérique du Nord, y compris des irruptions en Alberta, l’utilisation de l’habitat d’hivernage dans l’État de New York, et le suivi par télémesure satellitaire d’individus migrant entre l’État de New York et la péninsule Québec-Labrador.
Le statut du Hibou des marais a continué de décliner aux États-Unis, l’espèce étant désormais considérée possiblement disparue, gravement en péril ou en péril dans 30 États (NatureServe 2020). Rosenberg et al. (2016) ont classé le Hibou des marais comme un « oiseau commun en déclin rapide » dans la plus récente évaluation de la situation des oiseaux en Amérique du Nord de Partenaires d’envol.
Historique du COSEPAC
Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d’une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale-provinciale sur la faune. Le Comité a été créé pour satisfaire au besoin d’une classification nationale des espèces sauvages en péril qui soit unique et officielle et qui repose sur un fondement scientifique solide. En 1978, le COSEPAC (alors appelé Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) promulguée le 5 juin 2003, le COSEPAC est un comité consultatif qui doit faire en sorte que les espèces continuent d’être évaluées selon un processus scientifique rigoureux et indépendant.
Mandat du COSEPAC
Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) évalue la situation, au niveau national, des espèces, des sous-espèces, des variétés ou d’autres unités désignables qui sont considérées comme étant en péril au Canada. Les désignations peuvent être attribuées aux espèces indigènes comprises dans les groupes taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons, arthropodes, mollusques, plantes vasculaires, mousses et lichens.
Composition du COSEPAC
Le COSEPAC est composé de membres de chacun des organismes responsables des espèces sauvages des gouvernements provinciaux et territoriaux, de quatre organismes fédéraux (le Service canadien de la faune, l’Agence Parcs Canada, le ministère des Pêches et des Océans et le Partenariat fédéral d’information sur la biodiversité, lequel est présidé par le Musée canadien de la nature), de trois membres scientifiques non gouvernementaux et des coprésidents des sous-comités de spécialistes des espèces et du sous-comité des connaissances traditionnelles autochtones. Le Comité se réunit au moins une fois par année pour étudier les rapports de situation des espèces candidates.
Définitions (2021)
- Espèce sauvage
- Espèce, sous-espèce, variété ou population géographiquement ou génétiquement distincte d’animal, de plante ou d’un autre organisme d’origine sauvage (sauf une bactérie ou un virus) qui est soit indigène du Canada ou qui s’est propagée au Canada sans intervention humaine et y est présente depuis au moins cinquante ans.
- Disparue (D)
- Espèce sauvage qui n’existe plus.
- Disparue du pays (DP)
- Espèce sauvage qui n’existe plus à l’état sauvage au Canada, mais qui est présente ailleurs.
- En voie de disparition (VD)*
- Espèce sauvage exposée à une disparition de la planète ou à une disparition du pays imminente.
- Menacée (M)
- Espèce sauvage susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitants ne sont pas renversés.
- Préoccupante (P)**
- Espèce sauvage qui peut devenir une espèce menacée ou en voie de disparition en raison de l'effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces reconnues qui pèsent sur elle.
- Non en péril (NEP)***
- Espèce sauvage qui a été évaluée et jugée comme ne risquant pas de disparaître étant donné les circonstances actuelles.
- Données insuffisantes (DI)****
- Une catégorie qui s’applique lorsque l’information disponible est insuffisante (a) pour déterminer l’admissibilité d’une espèce à l’évaluation ou (b) pour permettre une évaluation du risque de disparition de l’espèce.
* Appelée « espèce disparue du Canada » jusqu’en 2003.
** Appelée « espèce en danger de disparition » jusqu’en 2000.
*** Appelée « espèce rare » jusqu’en 1990, puis « espèce vulnérable » de 1990 à 1999.
**** Autrefois « aucune catégorie » ou « aucune désignation nécessaire ».
***** Catégorie « DSIDD » (données insuffisantes pour donner une désignation) jusqu’en 1994, puis « indéterminé » de 1994 à 1999. Définition de la catégorie (DI) révisée en 2006.
Le Service canadien de la faune d’Environnement et Changement climatique Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du COSEPAC.
Description et importance de l’espèce sauvage
Nom et classification
Nom scientifique : Asio flammeus
Nom en français : Hibou des marais
Nom en anglais : Short-eared Owl
Noms en espagnol : Lechuzón de campo / Búho campestre
Noms en inuktitut : Unnuasiutik ou Unnuasiutiapik (Nunavik), Ukpigjuaq
Classification : Classe : Oiseaux
Ordre : Strigiformes
Famille : Strigidés
Le genre Asio comprend les espèces de hiboux « à oreilles », qui présentent, sur le front, une paire de petites aigrettes érectiles. Le Hibou des marais est l’espèce la plus répandue à l’échelle mondiale parmi les sept espèces du genre, dont le Hibou moyen-duc (Asio otus) est la seule autre espèce présente au Canada (del Hoyo et Collar, 2014). Un hybride du Hibou des marais et du Hibou moyen-duc a été signalé en Ontario (Gosselin et Keyes, 2009).
Description morphologique
Le Hibou des marais est un hibou de taille moyenne qui mesure environ de 34 à 42 cm de longueur (photo de la couverture; Wiggins et al., 2006). La tête, grosse et ronde, est affublée d’aigrettes, semblables à des oreilles, qui sont habituellement cachées (Wiggins et al., 2006). Chez l’adulte, le plumage est tacheté de brun sur ses parties supérieures et de couleur blanc chamois avec des rayures prononcées sur ses parties inférieures. Les femelles ont tendance à être légèrement plus foncées, bien qu’il y ait un chevauchement considérable des couleurs, et le plumage ne permet généralement pas de distinguer les sexes (Pyle, 1997). En moyenne, les femelles sont légèrement plus grosses et plus lourdes que les mâles, la masse moyenne étant de 378 g (plage : 206-368 g, n = 20) chez les femelles et de 315 g (plage : 284-475 g, n = 27; Earhart et Johnson, 1970) chez les mâles. Les adultes des deux sexes présentent des disques faciaux de gris pâle à blanchâtre et des yeux jaunes (Pyle, 1997). L’apparence des juvéniles est similaire, mais la couleur blanc chamois sur les parties supérieures est plus marquée, les traits faciaux sont moins distincts et les yeux sont brunâtres (Pyle, 1997). Le Hibou des marais est facilement reconnaissable à son vol agile évoquant celui des papillons de nuit, avec des battements d’ailes amples. Il a tendance à voler au ras de secteurs à découvert et plane à l’occasion (Wiggins et al, 2006).
Structure spatiale et variabilité de la population
On reconnaît onze sous-espèces au Hibou des marais à l’échelle mondiale (del Hoyo et Collar, 2014), mais seul l’Asio flammeus flammeus se trouve au Canada (Wiggins et al., 2006). Bien que cette sous-espèce se reproduise partout en Amérique du Nord et en Europe et dans certaines parties de l’Afrique du Nord et de l’Asie, la variation géographique est jugée limitée à l’échelle mondiale (Wiggins et al., 2006) et aucune n’a été décrite au Canada.
Unités désignables
Comme il n’y a pas de sous-populations et de sous-espèces distinctes au Canada, ni de signes de divergence évolutive d’une partie quelconque de la population canadienne, le Hibou des marais est traité ici comme formant une unité désignable unique, comme dans les évaluations précédentes (voir par exemple COSEWIC, 2008).
Importance de l’espèce
Par le passé, le Hibou des bois était commun dans les Prairies canadiennes et un résident régulier et répandu des prairies, des marais et de la toundra ailleurs au pays. Au cours du dernier siècle, les effectifs ont diminué considérablement dans la majeure partie de l’Amérique du Nord. L’espèce fait partie de la communauté des oiseaux de prairie, qui connaît un déclin soutenu et considérable au Canada depuis la fin des années 1970 (NABCI Canada, 2019). L’intérêt du public envers l’espèce est considérable, et les sites où un grand nombre d’individus se regroupent attirent de nombreux ornithologues et photographes. Aucune connaissance traditionnelle autochtone accessible au public n’a été relevée, mais l’espèce fait partie d’écosystèmes canadiens qui sont importants pour les peuples autochtones, qui reconnaissent l’interdépendance de toutes les espèces dans les écosystèmes.
Répartition
Aire de répartition mondiale
Le Hibou des marais a la plus vaste répartition mondiale de tous les hiboux, avec une aire de répartition qui comprend la majeure partie de l’Amérique du Nord et de l’Eurasie, certaines parties de l’Amérique du Sud et de l’Afrique du Nord, et un grand nombre d’îles océaniques, y compris les Grandes Antilles, l’archipel des Galapagos et Hawaï (Duncan, 2003; del Hoyo et Collar, 2014). Toutefois, l’espèce a une répartition éparse dans la majorité de son aire de répartition, préférant les habitats ouverts où l’on retrouve de fortes concentrations de petits mammifères et évitant les secteurs boisés (Wiggins et al., 2006).
Aire de répartition canadienne
Le Hibou des marais se reproduit dans l’ensemble des provinces et des territoires, et seules les îles de l’Arctique les plus au nord semblent être exclues de son aire de répartition estivale régulière (figure 1). Son aire de reproduction principale se trouve dans la toundra du nord du Québec et de l’Ontario, et dans les prairies. Il est considéré comme peu commun dans la majeure partie de l’aire de reproduction restante, où la disponibilité de l’habitat de nidification est relativement limitée, en particulier dans la forêt boréale et les montagnes Rocheuses (figure 1).

Description longue
Carte montrant les aires de reproduction, les aires d’hivernage et les aires occupées à l’année du Hibou des marais en Amérique du Nord, illustrées à l’aide de la méthode de cartographie EBAR (Ecosystem-based Automated Range).
Veuillez voir la traduction française ci-dessous :
Short-eared owl Range Map = Carte de l’aire de répartition du Hibou des marais
All season version = Version toutes saisons
Presence = Présence
Breeding = Reproduction
Breeding irregular = Reproduction irrégulière
Year-round (breeding irregular) = Présence à l’année (reproduction irrégulière)
Wintering = Hivernage
kilometers = kilomètres
L’aire d’hivernage de l’espèce s’étend dans les 48 États contigus des États-Unis et le nord du Mexique, et certains oiseaux hivernent fréquemment dans le sud de la Colombie-Britannique, les provinces des Prairies, l’Ontario, le Québec et la Nouvelle-Écosse (figure).
Étant donné que l’espèce est répartie de manière éparse dans son aire de répartition canadienne, un aperçu de son occurrence dans chacun des territoires et chacune des provinces est offert ci-après.
Les mentions de reproduction de l’espèce sont dispersées un peu partout en Colombie-Britannique, et elles sont associées à des friches, à des prairies et à des bordures de milieux humides (Cannings, 2015). Compte tenu de ces préférences en matière d’habitat, la reproduction est largement limitée aux zones situées à moins de 1 000 m d’altitude (Campbell et al., 1990) et une grande partie de la province ne convient pas à l’espèce. L’Atlas des oiseaux nicheurs montre que les basses terres de la rivière de la Paix autour de Fort St. John constituent la dernière zone avec un regroupement modéré de mentions de reproduction (Davidson et al., 2015; figure 2); dans le passé, il y avait une forte concentration de mentions de reproduction dans le delta du fleuve Fraser (Campbell et al., 1990). La majorité des mentions hivernales proviennent des basses terres continentales et des vallées de l’intérieur méridional (eBird, 2021).
Dans les provinces des Prairies, le Hibou des marais se reproduit principalement dans les régions de prairie, mais aussi dans les basses terres de baie d’Hudson, au Manitoba, et dans des sites éparpillés de milieux humides suffisamment vastes ou d’autres habitats ouverts de la forêt boréale, dans les trois provinces (Smith, 1996; Federation of Alberta Naturalists, 2007; Artuso, 2018; Birds Canada, 2021; figures 3-5). Toutefois, même dans les régions de prairie, la répartition de l’espèce a tendance à être très localisée et variable d’une année à l’autre. Elle est en grande partie absente des Prairies pendant certains hivers, mais, d’autres années, un grand nombre d’oiseaux ont été observés (eBird, 2021), ce qui est généralement associé à des pics dans l’abondance des campagnols (Clayton, 2000). D’importantes concentrations atteignant 191 et 29 individus ont été observées au lac Beaverhill, en Alberta, au cours des hivers 2005-2006 et 2015-2016, respectivement (Priestley et al., 2008; Gahbauer et al., 2021).

Description longue
Carte montrant l’aire de reproduction du Hibou des marais en Colombie-Britannique, d’après l’Atlas des oiseaux nicheurs de la Colombie-Britannique (2008 à 2012).
Veuillez voir la traduction française ci-dessous :
Short-eared Owl Asio flammeus = Hibou des marais Asio flammeus
Breeding Evidence = Nidification
Confirmed = Confirmée
Not surveyed = Parcelle non visitée
Not observed = Espèce non observée

Description longue
Cartes montrant l’aire de reproduction du Hibou des marais en Alberta, d’après le deuxième Atlas des oiseaux nicheurs de l’Alberta (2001 à 2005) (à droite) et le premier Atlas (en bas à gauche). La carte en haut à gauche montre l’aire de répartition globale en Alberta.
Veuillez voir la traduction française ci-dessous :
Range = Aire de répartition
Observed Distribution Atlas 1/2 = Répartition observée, Atlas 1/2
Unsurveyed = Parcelle non visitée
Not observed = Espèce non observée
Observed = Espèce observée
Possible = Possible
Probable = Probable
Confirmed = Confirmée

Description longue
Carte montrant l’aire de reproduction du Hibou des marais en Saskatchewan au cours des premières années de l’Atlas des oiseaux nicheurs de la Saskatchewan (2017 à 2020).
Veuillez voir la traduction française ci-dessous :
Short-eared Owl Asio flammeus = Hibou des marais Asio flammeus
Breeding Evidence = Nidification
Confirmed = Confirmée
Not surveyed = Parcelle non visitée
Not observed = Espèce non observée

Description longue
Carte montrant l’aire de reproduction du Hibou des marais au Manitoba, d’après l’Atlas des oiseaux nicheurs du Manitoba (2010 à 2014).
Veuillez voir la traduction française ci-dessous :
Short-eared Owl Asio flammeus = Hibou des marais Asio flammeus
Breeding Evidence = Nidification
Confirmed = Confirmée
Not surveyed = Parcelle non visitée
Not observed = Espèce non observée
Le Hibou des marais est devenu une espèce reproductrice rare et irrégulière dans le sud de l’Ontario, et il est principalement associé à l’habitat restant près de Kingston, du cours inférieur de la rivière des Outaouais, de la péninsule du Niagara et de Sault Ste. Marie. Les observations au cours de la saison de reproduction sont rares dans la zone de la forêt boréale, sauf dans l’habitat de prairie non loin de la rivière à la Pluie (Gahbauer, 2007; eBird, 2021). En Ontario, le bastion de l’espèce semble être situé dans les basses terres de la baie d’Hudon, où la probabilité de l’observer lors des relevés effectués pour le deuxième atlas de l’Ontario (2001-2005) était sept fois plus élevée qu’en moyenne dans le reste de la province (Gahbauer, 2007; figure 6). L’aire d’hivernage et l’abondance varient annuellement en fonction des conditions météorologiques et de l’abondance des proies, et l’occurrence de l’espèce est généralement limitée à la zone carolinienne et la région de Kingston; Long Point, le comté d’Haldimand, l’île Amherst et l’île Wolfe revêtent une importance particulière (eBird, 2021).

Description longue
Cartes montrant l’aire de reproduction du Hibou des marais dans le nord (en haut), le sud (en bas à gauche) et l’ensemble (en bas à droite) de l’Ontario, d’après le deuxième Atlas des oiseaux nicheurs de l’Ontario (2001 à 2005).
Veuillez voir la traduction française ci-dessous :
Short-eared owl Asio flammeus = Hibour des marais Asio flammeus
Breeding evidence = Nidification
Square with adequate coverage = Parcelle adéquatement couverte
Found in second atlas, but not in first = Signalée dans le deuxième Atlas, mais pas dans le premier
Found in first atlas, but not in second = Signalée dans le premier Atlas, mais pas dans le deuxième
Source : Atlas of the Breeding Birds of Ontario (2001-2005) = Source : Atlas des oiseaux nicheurs de l’Ontario (2001-2005)
Map: Bird Studies Canada = Carte : Études d’Oiseaux Canada
Dans le sud du Québec, les seules concentrations importantes de mentions de reproduction se situent dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean ainsi que le long du fleuve Saint-Laurent et de l’estuaire du Saint-Laurent, mais le nombre de parcelles occupés le long du Saint-Laurent a diminué de façon marquée entre les périodes de l’Atlas (Shaffer, 2019). Dans le deuxième Atlas des oiseaux nicheurs (2010-2014), il y a aussi des observations éparses à l’est de Montréal et en Abitibi-Témiscamingue (Gagnon et al., 2015; Shaffer, 2019; figure 7). Comme en Ontario, les mentions de reproduction dans les zones de forêt boréale étaient rares dans le deuxième Atlas. Cependant, de nombreuses mentions ont été faites sur la péninsule d’Ungava, en particulier près des côtes de la baie d’Hudson et de la baie d’Ungava, ainsi que dans de grands milieux humides intérieurs (QBBA, 2019, figure 7). De faibles effectifs hivernent dans le sud du Québec et le long du fleuve Saint-Laurent (eBird, 2021).
Dans les provinces Maritimes, le Hibou des marais est un reproducteur rare et localisé, les seules concentrations de mentions ayant été observées dans le contexte du deuxième Atlas des oiseaux nicheurs (2006-2010) (Lauff, 2015; figure 8). En Nouvelle-Écosse et à l’Île-du-Prince-Édouard, la majorité des indices de nidification ont été observés dans les zones côtières (Lauff, 2015; figure 8). De leur côté, les mentions d’hivernage sont en grande partie limitées à l’habitat côtier de la moitié sud de la Nouvelle-Écosse (eBird, 2021).
À Terre-Neuve-et-Labrador, les mentions de reproduction historiques sont principalement associées à des zones côtières (Schmelzer, 2005). La recherche par télémesure satellitaire sur les Hiboux des marais qui hivernent dans l’État de New York a révélé que ceux-ci migrent au Labrador, à l’intérieur des terres (Gahbauer et al., 2021). Les mentions d’hivernage sont rares (eBird, 2021).

Description longue
Carte montrant l’aire de reproduction du Hibou des marais au Québec, d’après le deuxième Atlas des oiseaux nicheurs du Québec (2010 à 2014).
Veuillez voir la traduction française ci-dessous :
Breeding evidence = Nidification
Possible = Possible
Probable = Probable
Confirmed = Confirmée
Found in second atlas only = Signalée dans le deuxième Atlas seulement
Found in first atlas only = Signalée dans le premier Atlas seulement

Description longue
Carte montrant l’aire de reproduction du Hibou des marais dans les provinces Maritimes, d’après le deuxième Atlas des oiseaux nicheurs des provinces Maritimes (2006 à 2010).
Le Hibou des marais est un résident estival et un migrant dans la majeure partie de la portion continentale du Yukon, des Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut, où il est susceptible d’être présent partout où l’on retrouve de l’habitat ouvert convenable. Au Yukon, et sans doute partout ailleurs dans l’Arctique (Pitelka et al., 1955), l’abondance de l’espèce varie considérablement d’une année à l’autre en fonction du cycle d’abondance des lemmings (Sinclair et al., 2003). L’espèce est considérée comme étant peu commune dans le nord Yukon, et la densité est généralement beaucoup plus faible au sud de la limite des arbres, la reproduction étant largement limitée aux vastes deltas et complexes de milieux humides offrant des zones de nidification et de chasse suffisamment grandes (Sinclair et al., 2003; Reid et al., 2011). L’espèce se reproduit sur l’île Herschel uniquement au cours des années où l’abondance de campagnols et de lemmings est particulièrement élevée (Reid et al., 2011). La répartition de l’espèce dans les Territoires du Nord-Ouest et le Nunavut n’a pas fait l’objet d’une évaluation détaillée, mais les mentions sont plus fréquentes dans la toundra côtière, le long de la côte continentale de la mer de Beaufort (ECCC, 2018). Les limites nordiques de son aire de répartition ont récemment été étendues à l’île Banks (Smith et al., 2013) et à l’île Bylot (Therrien, 2010), mais on ne sait pas si elles représentent des occurrences occasionnelles ou une expansion de l’aire de répartition. La présence du Hibou des marais est généralement considérée comme étant limitée à la partie continentale du Nunavut (Richards et Gaston, 2018), bien que eBird (2021) fasse également état de mentions aux îles Victoria, Southampton et Coats.
Zone d’occurrence et zone d’occupation
Au Canada, la zone d’occurrence du Hibou des marais est d’environ 12 196 000 km2, établie selon la méthode du plus petit polygone convexe tracé autour des aires de reproduction, des aires d’hivernage et des aires occupées à l’année (figure 9). Dans le rapport précédent, on estimait la zone d’occurrence à 7 500 000 km2, d’après la base de données de Partenaires d’envol (COSEWIC, 2008). L’écart entre ces estimations découle en partie des différences dans les méthodes de calcul. Toutefois, étant donné que d’autres sites de reproduction dans l’Extrême-Arctique ont été documentés au cours des dernières années, plus particulièrement sur l’île Bylot par Therrien (2010), la zone d’occurrence actuelle serait malgré tout plus grande que ce qui avait été calculé précédemment.

Description longue
Carte montrant la zone d’occurrence du Hibou des marais au Canada, ainsi que ses aires de reproduction, ses aires occupées à l’année et ses aires d’hivernage.
Veuillez voir la traduction française ci-dessous :
Short-Eared distribution in Canada = Répartition du Hibou des marais au Canada
Breeding = Nidification
Breeding irregular = Reproduction irrégulière
Year-round (Breeding irregular) = Présence à l’année (reproduction irrégulière))
Year-round = Présence à l’année
Wintering = Hivernage
Extent of Occurrence = Zone d’occurrence
EOO: 13 272 895 km2[minimum convex polygon] = Zone d’occurrence : 13 272 895 km2[plus petit polygone convexe]
EOO : 12 195 786 km2[within Canada’s jurisdiction] = Zone d’occurrence : 12 195 786 km2[à l’intérieur du territoire canadien]
L’indice de zone d’occupation (IZO) du Hibou des marais a été établi à 1 500 000 km2 dans le rapport de situation précédent, en fonction de l’étendue de l’habitat convenable (COSEWIC, 2008). Toutefois, l’IZO est désormais calculé selon l’occupation de parcelles 2 km de côté. Étant donné que la population nationale est estimée à environ 31 200 individus matures (voir la section Taille et tendances des populations), l’IZO serait d’environ 62 000 km2 si chaque couple se trouvait dans une parcelle de 2 km de côté distinct, ce qui peut être considéré comme une estimation maximale. L’IZO est presque certainement plus petit, car les Hiboux des marais peuvent souvent nicher relativement près les uns des autres lorsque l’habitat et l’abondance des proies conviennent à la reproduction. Il est peu probable que l’IZO soit inférieur à 15 500 km2, ce qui équivaut à une densité de reproduction moyenne de quatre couples par parcelle et qui correspond à une plage de 15 500 à 62 000 km2. Bien que l’IZO actuel ne puisse pas être directement comparé à la valeur déclarée dans le rapport précédent (COSEWIC, 2008) en raison du changement dans la méthode de calcul, on suppose qu’il a diminué, compte tenu des signes de réduction de l’occupation dans plusieurs provinces, notamment les diminutions observées au Québec entre la publication des deux Atlas des oiseaux nicheurs (voir la section Taille et tendances des populations).
Activités de recherche
Les connaissances relatives à la répartition actuelle du Hibou des marais au Canada proviennent en grande partie des données des atlas des oiseaux nicheurs provinciaux et régionaux et d’eBird, ainsi que des bases de données du Relevé des oiseaux nicheurs (RON) et du Recensement des oiseaux de Noël (CBC), des données provenant de centres de données sur la conservation provinciaux/territoriaux et de biologistes et, dans le cas du Québec, de relevés ciblant l’espèce dans deux régions (voir la section Taille et tendances des populations).
Habitat
Besoins en matière d’habitat
Le Hibou des marais est un oiseau des paysages ouverts, qui comprennent les prairies, la toundra et les milieux humides, mais l’importance relative de ces types d’habitats et leurs principales caractéristiques demeurent mal comprises (Wiggins et al., 2006; Booms et al., 2014). Bien que l’espèce favorise les zones ouvertes tout au long de l’année, des attributs particuliers (décrits ci-dessous) sont associés à son habitat de reproduction et d’hivernage. En toute saison, l’habitat potentiellement convenable a tendance à être occupé uniquement en présence d’une source fiable de petits mammifères (Korpimaki et Norrdahl, 1991; Wiggins et al., 2006).
Habitat de reproduction
La nidification a généralement lieu dans de grandes zones ouvertes, et l’espèce est considérée comme sensible à la fragmentation de l’habitat (Wiggins, 2004). Austen et al. (1994) ont suggéré une superficie minimale d’environ 50 à 100 ha, ce qui correspond à la taille moyenne du territoire de 82 ha déclarée au Manitoba par Clark (1975). Les dépressions en forme de coupe creusées pour les nids sont généralement situées dans des zones sèches à proximité d’une végétation suffisamment dense pour dissimuler la femelle adulte pendant l’incubation et les oisillons après l’éclosion (Wiggins et al., 2006). Dans les parties méridionales de l’aire de répartition, les prairies non pâturées loin des arbres et des arbustes sont privilégiées pour la nidification, la hauteur des herbes étant généralement inférieure à 60 cm (Herkert et al., 1999; Fondell et Ball, 2004), mais souvent à proximité d’un amas d’herbes plus hautes (Evrard et al., 1991; Keyes et al., 2016). Certains individus de l’espèce nichent dans des champs de chaume, des champs de foin et d’autres terres agricoles, bien que le succès d’éclosion à ces sites puisse être réduit par les perturbations humaines (Campbell et al., 1990), le fauchage (Arroyo et Bretagnolle, 1999), ou des taux plus élevés de prédation (Fondell et Ball 2004). Dans les Maritimes, la majorité des nids se trouvent dans des prairies ou des milieux endigués bien drainés de milieux humides côtiers (Erskine, 1992), lesquels sont très souvent associés à des formations arbustives (Lauff, 2015). Dans le Nord, les nids se trouvent principalement dans la toundra (Sinclair et al., 2003), parfois à côté d’un petit arbuste procurant un couvert à l’espèce (Jehl, 2004).
Habitat d’hivernage
L’habitat d’hivernage est lui aussi avant tout caractérisé par une variété de zones ouvertes, mais l’espèce pourrait avoir une plus grande préférence pour les zones situées à proximité d’arbres pour se reposer et s’abriter (Clark, 1975; Bosakowski, 1986; Wiggins et al., 2006). Les recherches par télémesure satellitaire menées dans l’État de New York ont révélé que le Hibou des marais en hivernation préfère les zones à forte densité de pistes de campagnols et que, pour la chasse, il privilégie les champs présentant une forte couverture de plantes herbacées non graminoïdes, une épaisse couche de chaume et diverses espèces de plantes (Gahbauer et al., 2021). À plusieurs sites de l’étude, l’espèce se reposait exclusivement dans des conifères, notamment dans des plantations d’arbres de Noël et des brise-vent; ailleurs, l’espèce a utilisé des perchoirs au sol, principalement parmi des plantes hautes des milieux humides, comme le roseau commun (Phragmites australis), l’alpiste roseau (Phalaris arundinacea), la salicaire pourpre (Lythrum salicaria) et des quenouilles (Typha sp.). Deux ou trois perchoirs situés dans des conifères se trouvaient non loin d’édifices; de même, une aire de repos où se trouvaient 18 individus a été observée dans un genévrier de Virgine (Juniperus virginianus) se trouvant à 3 m d’une résidence occupée sur l’île Amherst, en Ontario (Keyes et al., 2016). Ces observations donnent à penser que la disponibilité des abris thermiques peut être un facteur clé dans le choix de l’habitat d’hivernage, en particulier pendant les périodes de conditions météorologiques extrêmes.
Tendances en matière d’habitat
La répartition et l’abondance du Hibou des marais au Canada avant l’arrivée des Européens sont inconnues, mais selon ses préférences en matière d’habitat, il était sans doute plus commun dans les Praires et la toundra arctique; le défrichage subséquent de terres forestières dans d’autres régions du Canada a probablement rendu de nouvelles zones disponibles pour la nidification. Cependant, au cours du dernier siècle, la conversion généralisée des prairies indigènes et des milieux humides pour le développement agricole et l’expansion urbaine a entraîné une perte importante d’habitat pour l’espèce dans une grande partie de son aire de répartition dans le sud du Canada (voir par exemple Campbell et al., 1990; Austen et al., 1994; Smith, 1996; Clayton, 2000). Telfer (1992) a estimé à 39 % la perte de prairies indigènes dans les Prairies de 1949 à 1986; Samson et Knopf (1994) ont conclu qu’au total, 61 % des prairies mixtes en Alberta, 81 % des prairies mixtes et 85 % des prairies à graminées courtes en Saskatchewan, et 99 % des prairies à graminées hautes et mixtes du Manitoba avaient été perdues depuis la colonisation européenne. Au cours des 25 dernières années, l’intensification de l’agriculture a fait en sorte que davantage d’habitats sont devenus non convenables.
Une augmentation de la biomasse, de la couverture et de l’abondance des arbustes (arbustification) a été observée dans les régions nordiques au cours du dernier siècle, notamment en raison de l’expansion d’arbustes comme le bouleau (Betula spp.), le saule (Salix spp.) et l’aulne (Alnus spp.) dans l’habitat de toundra d’une grande partie de l’ouest et de l’est de l’Arctique canadien (Myers-Smith et al., 2011). Cette production arbustive accrue reflète une augmentation de la durée de la saison de croissance attribuable au réchauffement climatique (Miller et Smith, 2012). L’arbustification réduit la superficie des terrains ouverts par l’augmentation du couvert arbustif entre les parcelles existantes (Myers-Smith et al., 2011). On s’attend à ce qu’elle atténue le caractère convenable d’un grand nombre d’habitats ouverts utilisés par le Hibou des marais, en particulier dans la toundra du Bas-Arctique, en perturbant l’efficacité de l’espèce à chercher de la nourriture, en réduisant la disponibilité des sites de nidification et en fournissant davantage de couverture et de perchoirs de chasse aux prédateurs.
Dans le sud du Québec et de l’Ontario, la perte de milieux humides est particulièrement préoccupante; par exemple, plus de 3 600 ha d’habitat des milieux humides ont disparu au Québec le long du fleuve Saint-Laurent entre 1950 et 1978 (Lands Directorate, 1986). Il est depuis longtemps reconnu que l’expansion urbaine constitue une menace pour le Hibou des marais aux États-Unis, surtout dans certaines régions du nord-est, où la densité de la population humaine est la plus élevée (Holt et Melvin, 1986). Au Canada, la croissance urbaine a eu une incidence particulière sur l’aire d’hivernage de l’espèce, avec une perte cumulative importante de sites anciennement occupés autour des villes, y compris les régions métropolitaines de Vancouver, Calgary, Toronto, Ottawa et Montréal, qui ont toutes connu une réduction continue de l’habitat convenable, laquelle s’est poursuivie au cours de la dernière décennie (M. Gahbauer, obs. pers.).
Biologie
Un aperçu détaillé de la biologie du Hibou des marais est fourni dans la portion de l’ouvrage « Birds of North America » consacrée à l’espèce (Wiggins et al., 2006). Clark (1975) et Holt (1992) ont décrit une grande partie des connaissances de base sur l’écologie de reproduction et d’hivernage de l’espèce en Amérique du Nord. Les principaux aspects de la biologie du Hibou des maraison pertinents pour l’évaluation de sa situation sont décrits ci-dessous.
Cycle vital et reproduction
L’âge de l’espèce à la première reproduction semble être d’un an (Wiggins et al., 2006). Les taux de survie post-envol et chez les adultes sont peu connus, et il n’existe que peu de données sur la durée de vie et la durée d’une génération de l’espèce. Le record de longévité d’un Hibou des marais sauvage en Amérique du Nord est de quatre ans et deux mois, mais il est fondé sur seulement 54 récupérations de bagues au cours du dernier siècle (Laurin, 2018). Il s’agit probablement d’une sous-estimation considérable, puisque le record de longévité européen est de douze ans et neuf mois (Wiggins et al., 2006).
BirdLife International a estimé la durée d’une génération (l’âge moyen des parents dans la population) à 4,0 ans, selon les estimations modélisées du taux de survie annuel de 0,59, l’âge à la première reproduction de un an et une durée de vie maximale de 21,8 ans (Bird et al., 2020). Cette estimation est supérieure à la période de deux ans utilisée par le COSEPAC (COSEWIC, 2008), mais de loin inférieure à la période de 7,2 ans estimée préalablement par Birdlife International (2016). L’estimation de 4,0 ans est utilisée tout au long du présent rapport. Comme il s’agit de la durée d’une génération la plus courte parmi celles qui ont été estimées par Bird et al. (2020) pour sept espèces du genre Asio (plage : 4,0-6,6 ans), l’estimation est considérée comme étant minimale. Les déclins de population à court terme ont été estimés sur une période de trois générations (12 ans).
La formation des couples peut commencer dès février, et les femelles peuvent commencer à pondre à partir de la fin mars dans le sud du Canada, où l’espèce est résidente, jusqu’à la fin de juin ou au début juillet dans l’Arctique (Wiggins et al., 2006). Les nids sont de simples dépressions aménagées dans le sol entourées de graminées et de plumes (Mikkola, 1983), et souvent dissimulées par la végétation adjacente (Wiggins et al., 2006). L’échec de la nidification causée par la prédation peut être élevé (voir par exemple Lockie, 1955), mais une couvée de remplacement peut être pondue. Il n’existe aucune preuve de deuxième couvée en Amérique du Nord, mais des couvées de remplacement ont été observées en Europe (Mikkola, 1983). Murray (1976) a établi que la taille moyenne des couvées en Amérique du Nord était de 5,6 œufs, avec, en moyenne, des couvées plus abondantes plus au nord. Par ailleurs, la taille des couvées est positivement corrélée avec l’abondance locale de proies (Clark, 1975). En moyenne, la période d’incubation est d’environ quatre semaines et est asynchrone, étant donné qu’elle commence dès la ponte du premier œuf.
Les plus jeunes oisillons ont une plus faible probabilité de survie, en particulier si les proies ne sont pas abondantes (Wiggins et al. 2006). Les oisillons sont semi-nidicoles et croissent rapidement; encore incapables de voler, ils s’éloignent du nid en marchant à l’âge de 12 à 18 jours, et continuent d’être entièrement dépendants de leurs parents pendant au moins deux autres semaines (Clark, 1975; Holt, 1992). Clark (1975) a signalé un succès d’éclosion de 86 % et un succès d’envol de 46 % dans le sud du Manitoba, et une importante étude menée au Montana a fait état d’un succès d’éclosion de 74 % et d’un succès d’envol de 91 % (Wiggins et al., 2006). D’autres études reposant sur des échantillons de plus petite taille ont indiqué des succès d’éclosion aussi bas que 21 % (Lockie, 1955) et des succès d’envol aussi bas que 10 % (Fondell et Ball, 2004). Dans l’ensemble, la variation de la disponibilité des proies, la pression exercée par les prédateurs et les conditions environnementales peuvent avoir une incidence importante sur le succès de la nidification, bien qu’il y ait eu trop peu d’études pour déterminer un taux typique pour l’espèce.
Physiologie et adaptabilité
La plupart des Hiboux des marais nichent loin de l’activité humaine et peuvent être sensibles aux perturbations pendant la ponte et l’incubation (Leasure et Holt, 1991; Reid et al., 2011). Cependant, certains individus nichent dans des zones agricoles où se déroulent des activités comme la fenaison, le fauchage et le pâturage du bétail.
Le Hibou des marais est surtout actif au crépuscule et chasse activement en soirée et pendant la nuit (Wiggins et al., 2006). Holt (1993) a examiné des études menées partout en Amérique du Nord et a conclu que les petits mammifères constituent environ 75 % de l’alimentation de l’espèce. Les petits mammifères dont se nourrit l’espèce comprennent généralement les campagnols, les lemmings, les souris, les musaraignes, les taupes, les rats et les gaufres. Elle chasse aussi à l’occasion des espèces de plus grande taille, comme les lapins, les belettes et les rats musqués (Ondatra zibethicus; Wiggins et al., 2006). Les campagnols sont particulièrement importants, les Hiboux des marais se déplaçant et s’installant souvent en grand nombre dans des zones où ils détectent des pics temporaires d’abondance de ce mammifère. Les aires de repos communes à ces endroits peuvent être actives pendant des semaines, voire des mois, et leur taille peut varier considérablement d’un jour à un autre (Clark, 1975; Gahbauer et al., 2021).
Déplacements et dispersion
On sait peu de choses au sujet la dispersion des juvéniles du Hibou des marais, car les quelques études portant sur les déplacements sur de longues distances étaient surtout axées sur les adultes. Les tendances en matière de dispersion sont sans doute très variables étant donné que l’espèce est souvent nomade, se déplaçant en fonction des densités de campagnols ou d’autres petits mammifères servant de proies (Korpimaki et Norrdahl, 1991; Houston, 1997; Poulin et al., 2001).
Le Hibou des marais est considéré comme un migrant partiel (Wiggins et al., 2006). Au Canada, les individus qui se reproduisent dans le nord sont de grands migrateurs, tandis que certains des individus qui se reproduisent dans le sud peuvent être des résidents. Les sept individus de l’espèce hivernant dans l’État de New York dont la migration a été suivie par télémesure satellitaire se sont dirigés vers le nord du Québec et le Labrador pour y passer l’été (Gahbauer et al., 2021). Cependant, on ne sait pas si les autres individus observés se reproduisant non loin de sites d’hivernage étaient des résidents à l’année ou s’ils venaient d’arriver après avoir hiverné ailleurs (Gahbauer et al., 2021).
Une vaste étude de télémesure portant sur 26 adultes de l’espèce dont les sites de reproduction se situaient en Alaska a révélé une variabilité considérable des aires d’hivernage, allant de la Californie vers l’est jusqu’au Kansas, et du Montana vers le sud jusqu’au Mexique (Johnson et al., 2017). La distance moyenne parcourue était de 4 722 km, sur une durée moyenne de 85 jours. De nombreux migrants sont passés par l’ouest du Yukon et le sud-est de l’Alberta ou le sud de la Saskatchewan pour se rendre à leur site d’hivernage. Tous les hiboux suivis jusqu’à l’été suivant ont établi leur site de reproduction en Idaho, au Montana ou en Alberta, et n’ont montré aucune fidélité à leur site de reproduction de l’année précédente en Alaska. En revanche, des données de télémesure satellitaire limitées provenant de sites d’hivernage du sud de l’Ontario et de l’État de New York (n = 6) suggèrent une utilisation plus uniforme des aires d’hivernage et d’estivage, et une meilleure connectivité migratoire vers les sites de reproduction au Québec et au Labrador (Bird Studies Canada, 2011; Gahbauer et al., 2021), ce qui laisse croire que les tendances en matière de déplacements peuvent varier entre l’est et l’ouest de l’Amérique du Nord. Les résultats de la télémesure satellitaire concordent avec les données dérivées de la récupération de bagues qui montrent que l’espèce est très nomade, mais qu’il y a relativement peu d’échanges est-ouest au Canada, la plupart des individus demeurant soit à l’ouest soit à l’est des Grands Lacs (Gahbauer et al., 2021).
Relations interspécifiques
Prédation des nids et des adultes
En tant qu’oiseau nichant au sol, le Hibou des marais est vulnérable à la prédation par des mammifères comme les renards et les mouffettes, ainsi que les hiboux et les faucons de plus grande taille, les goélands, les labbes et les corvidés (Bluhm et Ward, 1979; Maxson et Herr, 1990; Wiggins et al., 2006). Les œufs et les oisillons sont les plus à risque, mais les juvéniles demeurent vulnérables jusqu’à ce qu’ils soient capables de voler, et les adultes peuvent également être attaqués pendant l’incubation ou lorsqu’ils se reposent au sol à d’autres moments de l’année. En Écosse (Lockie, 1955) et en Alaska (Pitelka et al., 1955), il a été déterminé que la prédation des œufs et des nids était la source la plus importante d’échec de la reproduction chez le Hibou des marais.
Relations interspécifiques autres que la prédation
Les préférences en matière d’habitat du Hibou des marais et du Busard des marais (Circus hudsonius) se chevauchent et ces deux espèces coexistent souvent dans l’habitat convenable (Swengel et Swengel 2017). Bien qu’il ait été déclaré les Busards des marais harcelaient les Hiboux des marais et les forçaient à laisser tomber leurs proies (voir par exemple Clark et Ward, 1974), les conflits entre ces deux espèces peuvent être relativement peu fréquents étant donné que les busards sont principalement diurnes, tandis que les hiboux sont en grande partie crépusculaires et chassent souvent la nuit. Le Hibou des marais peut aussi entrer en compétition pour les proies avec le Harfang des neiges (Bubo scandiacus) et d’autres rapaces, tant dans les aires de reproduction que d’hivernage, mais rien n’indique que de telles interactions sont fréquentes ou qu’elles ont une incidence sur l’occurrence ou la survie de l’espèce.
Taille et tendances des populations
Activités et méthodes d’échantillonnage
Aucun des programmes de surveillance standard des oiseaux en Amérique du Nord n’offre une détection particulièrement bonne du Hibou des marais, mais les connaissances collectives acquises grâce au Recensement des oiseaux de Noël (RON), au Relevé des oiseaux nicheurs (BBS) et aux atlas des oiseaux nicheurs peuvent servir de base à des inférences sur la taille et les tendances des populations.
La Western Asio flammeus Landscape Study (WAfLS) est une initiative de surveillance normalisée des populations reproductrices qui a débuté en Idaho et dans le nord de l’Utah en 2015 et s’est étendue à huit États de l’ouest (Miller et al., 2018). Bien que ce programme ne s’étende pas encore au Canada, il démontre une approche réussie de surveillance ciblée du Hibou des marais et donne un aperçu des tendances à court terme des populations adjacentes aux populations canadiennes de l’ouest du Canada.
Recensement des oiseaux de Noël
Le Recensement des oiseaux de Noël (RON) est le plus ancien relevé systématique des oiseaux en Amérique du Nord, datant de 1900 (National Audubon Society, 2015). On compte plus de 2 400 cercles de dénombrement du RON en Amérique du Nord, chacun ayant un rayon de 12 km autour d’un centre fixe, ces cercles étant recensés par des observateurs bénévoles au cours d’une seule journée chaque année entre le 14 décembre et le 5 janvier (National Audubon Society, 2014; LeBaron, 2018).
Bien que le RON n’ait pas été conçu à l’origine pour le suivi des populations (Dunn et al., 2005), il pourrait être la meilleure source de données disponible pour comprendre les changements des effectifs du Hibou des marais au fil du temps, puisque la majeure partie de l’aire d’hivernage de l’espèce est bien échantillonnée dans le cadre du programme. Les résultats pour le Canada reflètent en partie les changements dans la disponibilité de l’habitat d’hivernage dans le sud du pays et tiennent compte des dénombrements dans les zones urbaines d’où le Hibou des marais a pu être déplacé au fil du temps. Selon les données de télémesure satellitaire disponibles à ce jour (Johnson et al., 2017), il semble que, généralement, les oiseaux de l’Alaska n’hivernent pas au Canada, de sorte que seuls les oiseaux nicheurs canadiens sont susceptibles d’être pris en compte dans les résultats du RON au Canada. Cependant, les résultats du RON sur le continent pourraient être encore plus pertinents, car la majorité des Hiboux des marais qui se reproduisent au Canada hivernent probablement aux États-Unis. Les tendances à cette échelle peuvent être difficiles à interpréter, car elles incluent également les individus qui se reproduisent aux États-Unis, et les tendances varient considérablement d’un État à l’autre, sans que l’on sache si les effectifs canadiens sont concentrés dans des régions particulières.
L’analyse standard du RON ajuste les données selon l’intensité des activités de recherche pour tenir compte de la participation accrue des observateurs au fil du temps au moyen d’une fonction non linéaire pour générer une estimation du nombre d’oiseaux observés par heure-équipe d’observateurs. Cette approche convient à la plupart des espèces d’oiseaux, pour lesquelles une augmentation de l’effort d’observation est positivement corrélée au nombre d’individus observés. Cependant, dans le cas du Hibou des marais, la plupart des individus sont probablement dénombrés dans les sites de repos connus, et le nombre d’individus observés est donc très peu lié au temps total passé sur le terrain. Étant donné que l’intensité des activités de recherche de sites de repos est probablement semblable d’une année à l’autre, et que le nombre de relevés du RON effectués en Amérique du Nord a été relativement stable au cours de la dernière décennie, le nombre absolu d’individus comptés annuellement dans tous les cercles de dénombrement donne probablement une indication directe de la tendance des populations.
Relevé des oiseaux nicheurs
Le Relevé des oiseaux nicheurs (BBS) est un programme normalisé lancé en 1966 qui établit les fondements pour le suivi des tendances des populations de plus de 400 espèces d’oiseaux (ECCC, 2018b). Chaque parcours de relevé de 39,2 km comprend 50 points d’écoute de 3 minutes à des intervalles de 800 m et est effectué une fois par année au plus fort de la période de reproduction par un observateur expérimenté (ECCC, 2018b).
Bien que les tendances des populations aient été calculées à l’aide des données du BBS, ce relevé n’est pas optimal pour suivre les tendances de l’espèce, car il est effectué tôt le matin, moment auquel les Hiboux des marais sont rarement actifs ou émettent rarement des cris et sont donc peu souvent détectés, même s’ils sont présents. De plus, on pense que la majeure partie de la population reproductrice canadienne est présente dans les régions du nord qui ne sont pas traversées par des routes et ne sont pas couvertes par le BBS. Ces facteurs sont exacerbés par la nature nomade de l’espèce, qui peut donner lieu à des pics temporaires d’abondance locale, susceptibles d’avoir une influence indue dans un ensemble de données à l’intérieur duquel les résultats sont par ailleurs généralement rares. En principe, ces contraintes sont constantes dans le temps, et les tendances estimées devraient donc être représentatives des changements démographiques. Cependant, les tendances d’après le BBS sont plus susceptibles d’être fiables lorsqu’elles sont considérées sur de grandes échelles temporelles et géographiques et doivent être considérées avec prudence à des échelles plus petites.
Le BBS est également la principale source de données utilisée par Partenaires d’envol pour estimer la taille des populations (Will et al., 2019). Les données du BBS sont limitées pour le nord de l’Ontario; pour cette région, Partenaires d’envol a plutôt extrapolé les résultats en se basant sur les dénombrements par points d’écoute effectués lors du deuxième (2001-2005) atlas des oiseaux nicheurs de l’Ontario. Toutes les autres provinces, à l’exception de la Colombie-Britannique, comptaient des régions pour lesquelles on ne disposait d’aucune donnée sur l’abondance relative provenant du BBS, et Partenaires d’envol a extrapolé des estimations de la population en supposant que les densités y étaient comparables à celles observées ailleurs dans la même région de conservation des oiseaux. Dans la plupart des cas, ces extrapolations étaient fondées sur les données provenant de quelques parcours du BBS seulement, de sorte que les intervalles de confiance de part et d’autre de la valeur estimée étaient très grands.
Atlas des oiseaux nicheurs
Les atlas des oiseaux nicheurs sont des relevés intensifs effectués par des bénévoles sur plusieurs années (habituellement cinq ans) qui visent à résumer la répartition et l’abondance relative des espèces d’oiseaux nicheurs à l’échelle provinciale ou régionale. Les données sont principalement compilées à l’échelle de parcelles de 10 km x 10 km, l’accent étant mis sur la documentation d’indices de nidification possible, probable ou confirmée pour chaque espèce dans toutes les parcelles recensées. On demande généralement aux participants d’effectuer un recensement d’au moins 20 heures dans chaque parcelle d’atlas, un niveau d’effort jugé suffisant pour détecter la majorité des espèces présentes. Cependant, comme le niveau réel d’effort varie, les résultats indiquant la présence ou l’absence d’une espèce sont généralement considérés comme étant plus robustes que les données d’abondance. L’Alberta, l’Ontario, le Québec et les Maritimes ont tous réalisé un deuxième atlas, ce qui permet de faire une comparaison avec l’effort initial réalisé environ 20 ans plus tôt, bien que les deux premiers atlas aient été préparés avant le dernier rapport de situation et ne reflètent plus la situation actuelle dans ces provinces. Pour la Colombie-Britannique et le Manitoba, un seul atlas a été produit au cours de la dernière décennie, tandis que les premiers programmes officiels d’atlas ont débuté en Saskatchewan en 2017 et à Terre-Neuve en 2020.
La plupart des atlas préparés depuis 2000 comprennent également des dénombrements par point d’écoute qui permettent de cartographier l’abondance relative des espèces communes, mais cela n’a pas encore été fait pour le Hibou des marais à cause de l’insuffisance des données pour la modélisation de l’abondance. Cependant, les résultats de base (présence/absence) sont généralement informatifs, car les observateurs expérimentés participant à chaque atlas consacrent des efforts particuliers à l’observation des espèces peu communes et rares. L’intensité des activités de recherche varie selon la région, les zones méridionales de la plupart des provinces faisant généralement l’objet d’une bonne couverture, comparativement à la couverture de relevés plus dispersés réalisés dans les zones septentrionales moins facilement accessibles.
Lors de l’interprétation des données des atlas des oiseaux nicheurs, il est important de noter que les cartes tiennent compte de toutes les observations effectuées au cours des cinq ou six années du projet; pour une espèce nomade comme le Hibou des marais, le nombre de parcelles occupées au cours d’une année donnée peut être considérablement plus petit. Cela peut compenser en partie le fait que des individus peuvent être présents dans certaines parcelles sans être détectés. D’autre part, les Hiboux des marais peuvent se regrouper dans une certaine mesure en groupes reproducteurs dispersés dans les emplacements où l’habitat est convenable. Cependant, il est peu probable que le nombre moyen de couples par parcelle occupée dépasse cinq, et, la plupart du temps, ce nombre est probablement bien inférieur. Par conséquent, une plage d’un à cinq couples (deux à dix individus matures) par parcelle d’atlas occupée est utilisée ici pour calculer les limites plausibles d’une estimation de la population calculée à partir des données des atlas des oiseaux nicheurs.
Le premier atlas des oiseaux nicheurs de la Colombie-Britannique a été préparé de 2008 à 2012, et plus de 56 000 heures d’activités de recherche sur le terrain dans plus de 4 500 parcelles et plus de 40 000 dénombrements ponctuels y ont été consacrés (Davidson et al., 2015). La couverture était plus faible dans les régions éloignées et à des altitudes plus élevées, mais le caractère convenable de l’habitat pour le Hibou des marais dans ces régions est généralement limité, de sorte que la couverture de la zone d’occurrence potentielle de l’espèce était probablement assez bonne, étant estimée entre 70 et 90 % (figure 2).
L’Alberta a entrepris la réalisation de son premier atlas des oiseaux nicheurs de 1987 à 1991 (Semenchuk, 1992), et de son deuxième, de 2001 à 2005 (Federation of Alberta Naturalists, 2007). Plus de 45 000 heures d’activités de recherche sur le terrain dans plus de 1 900 parcelles, représentant 29 % de la province, ont été consacrées au deuxième atlas. La couverture était la plus exhaustive dans la moitié sud de la province, où se trouve la majeure partie de l’habitat potentiellement convenable pour le Hibou des marais, et s’étendait sur probablement 40 à 60 % de l’aire de répartition habituelle de l’espèce (figure 3).
La préparation du premier atlas des oiseaux nicheurs de la Saskatchewan est en cours (2017-2021) (Birds Canada, 2021). Comme les activités de recherche sont en cours, les résultats provisoires n’ont pas été utilisés pour estimer la population, bien que la répartition des mentions à ce jour montre une plus grande concentration dans les régions de prairies du sud (figure 4).
Les données du premier atlas des oiseaux nicheurs du Manitoba ont été recueillies de 2010 à 2014, et plus de 42 000 heures d’activités de recherche sur le terrain dans près de 3 000 parcelles et plus de 38 000 dénombrements ponctuels y ont été consacrés (Artuso et al., 2018). Presque toutes les parcelles du tiers sud de la province ont été recensées; plus au nord, la couverture était exhaustive le long de la côte de la baie d’Hudson et des principales voies navigables (figure 5). Les activités d’échantillonnage concordaient bien avec la répartition du Hibou des marais dans la province (Artuso, 2018) et ont probablement permis de dénombrer de 75 à 90 % des effectifs présents.
Le premier atlas des oiseaux nicheurs de l’Ontario, qui couvrait la période de 1981 à 1985 (Cadman et al., 1987), a été suivi d’un deuxième atlas, couvrant la période de 2001 à 2005 (Cadman et al., 2007). Plus de 152 000 heures d’activités de recherche sur le terrain dans près de 5 000 parcelles et plus de 68 000 dénombrements ponctuels ont été consacrés au deuxième atlas (Cadman et al., 2007). Presque toutes les parcelles du sud de l’Ontario ont été recensées pour les deux atlas, ce qui représente une couverture d’au moins 90 à 95 % (figure 6). Les activités de recherche effectuées dans le nord de l’Ontario ont été généralement plus importantes dans le cadre du deuxième atlas, particulièrement dans les basses terres de la baie d’Hudson, que l’on croit être une importante zone de reproduction pour le Hibou des marais. Cependant, la couverture n’a probablement atteint que 25 à 40 % dans cette zone et, dans de nombreux cas, elle s’est limitée à une seule année pendant la période de l’atlas, de sorte que le taux de détection réel dans les parcelles occupées pourrait être aussi bas que 10-20 %. Les changements dans le nombre de parcelles occupées entre les périodes d’atlas étaient décrits dans les comptes rendus des espèces, compte tenu des différences dans l’intensité des activités de recherche par région (Cadman et al., 2007).
Les deux atlas des oiseaux nicheurs du Québec ont été préparés de 1984 à 1989 (Gauthier et Aubry, 1996) et de 2010 à 2014 (Robert et al., 2019), respectivement, des recensements ayant été effectués dans le nord de la province au cours des années suivantes. Plus de 97 000 heures d’activités de recherche sur le terrain dans plus de 4 000 parcelles et plus de 34 000 dénombrements ponctuels ont été consacrés au deuxième atlas. La couverture des atlas dans les parcelles renfermant de l’habitat convenable dans le sud de la province était probablement de l’ordre de 70 à 90 %, comparativement à seulement de 10 à 15 % dans le nord de la province (figure 7).
Le premier atlas des oiseaux nicheurs des Maritimes est fondé sur des relevés effectués sur le terrain de 1986 à 1990 (Erskine, 1992); le deuxième atlas, pour sa part, couvre la période de 2006 à 2010, et plus de 48 000 heures d’activités de recherche sur le terrain dans près de 1 700 parcelles et près de 13 000 dénombrements ponctuels lui ont été consacrés (Stewart et al., 2015). La couverture géographique était généralement bonne, à l’exception du centre du Nouveau-Brunswick, qui est en grande partie boisé avec un habitat potentiel limité pour le Hibou des marais, de sorte que des activités de recherche moins nombreuses dans cette région n’ont probablement pas nui aux résultats obtenus pour l’espèce. Cela pris en compte, la couverture de l’habitat potentiellement convenable est estimée à 90 % au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse et à 95 % à l’Île-du-Prince-Édouard (figure 8).
eBird
Le programme eBird est un programme en ligne sous forme de listes de vérification qui sont largement utilisées par les ornithologues amateurs pour signaler leurs observations sur le terrain (eBird, 2021). Le programme a été créé en 2002, et son utilisation a augmenté de façon marquée au cours des dernières années. Bien que certains utilisateurs aient saisi des données historiques et que de nombreuses mentions historiques de l’ancien programme du relevé des oiseaux des Territoires du Nord-Ouest (NWT Checklist Program) et d’Étude des populations d’oiseaux du Québec (ÉPOQ) aient été intégrées dans eBird, les données d’années récentes sont beaucoup plus nombreuses, ce qui empêche pour l’instant une analyse fiable des tendances. Cependant, les mentions d’eBird sont utiles pour déterminer les tendances récentes de la répartition de l’espèce et repérer les fortes concentrations d’individus.
Relevés du Hibou des marais
Relativement peu de relevés ciblant spécifiquement le Hibou des marais ont été effectués au Canada. En 2004, la Migration Research Foundation a mené des activités de recherche en période de reproduction dans les régions du sud et de l’est de l’Ontario qui avaient été identifiées comme étant occupées lors du premier atlas provincial (Hunt, 2004). Au Québec, le Hibou des marais était l’une des trois espèces en péril visées par les activités de recherche menées par le Service canadien de la faune dans l’île aux Grues et l’île aux Oies dans le fleuve Saint-Laurent (Rivard et al., 2011), et il était la seule espèce visée lors de relevés par transects effectués par le Zoo sauvage de Saint-Félicien et le ministère des Ressources naturelles et de la Faune dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean (Gagnon et al., 2013). La province de Terre-Neuve-et-Labrador effectue, pour sa part, des relevés annuels du Hibou des marais dans des sites sélectionnés depuis 2009 (Garland, comm. pers., 2019).
Western Asio flammeus Landscape Study (WAfLS)
La WAfLS a été mise sur pied en 2015 en réponse au besoin de mieux décrire les types d’habitats importants et d’améliorer le suivi des populations, reconnu par Booms et al. (2014) comme une priorité de conservation pour le Hibou des marais (Miller et al., 2016a). Des observateurs bénévoles recensent des transects sur les bords de routes dans l’habitat de reproduction convenable deux fois par année, entre le début du mois de mars et la mi-mai, effectuant de 8 à 11 dénombrements ponctuels de 5 minutes à des points d’écoute séparés par une distance d’environ 800 m, pendant la période de pointe de l’activité nocturne, de 10 à 100 minutes avant le crépuscule civil (Larson et Holt, 2016). Les observateurs classent également les proportions d’habitat dans un rayon de 400 m de chaque site de relevé selon que l’habitat est constitué d’arbustes, de prairies, de milieux humides ou de terres cultivées (jachère, chaume, labour ou récolte en cours de croissance; Miller et al., 2016b). En 2018, 368 sites de transects avaient été établis dans huit États américains, mais aucun site n’avait été établi au Canada (Miller et al., 2018).
Résumé
Aucune des sources de données existantes n’est considérée comme particulièrement fiable pour estimer l’abondance et les tendances du Hibou des marais au Canada. Seul Partenaires d’envol a publié des estimations de populations régionales, mais comme ces estimations présentent une grande incertitude et sont basées sur de rares données pour certaines régions, leur fiabilité est incertaine. Le calcul des estimations de population à partir des données d’atlas des oiseaux nicheurs s’appuie sur de nombreuses hypothèses et extrapolations, mais il est susceptible de donner des estimations plus précises dans l’ensemble. Les données sur les tendances pour de grandes échelles temporelles et spatiales ne sont disponibles qu’à partir du BBS et du RON. Malgré les limites du BBS quant à la détection du Hibou des marais, les tendances dégagées à partir de celui-ci sont toujours informatives sur la situation des populations dans le sud du Canada. Le RON offre une meilleure couverture géographique pour le Hibou des marais, mais l’interprétation des résultats pour la population canadienne est compliquée par l’incertitude quant à la proportion de ces individus qui hivernent aux États-Unis et quant à savoir s’ils sont concentrés dans des zones qui présentent des tendances à la hausse ou à la baisse.
Abondance
Selon l’estimation de BirdLife International (2016), la population mondiale de Hiboux des marais varie entre 350 000 et 2 000 000 d’individus matures, compte tenu d’estimations du Comité scientifique de Partenaires d’envol (PIFSC, 2013), mais, d’après une autre estimation obtenue par extrapolation à partir d’estimations récentes de la population en Europe (BirdLife International, 2015), elle compterait entre 780 000 et 2 660 000 individus.
Le Comité scientifique de Partenaires d’envol (PIFSC, 2019) estime que 26,4 % de la population mondiale est présente en Amérique du Nord et que 46 % de la population continentale (c.-à-d. 12 % de la population mondiale totale) se reproduit au Canada. D’après les deux plages de valeurs présentées pour la population mondiale, une estimation approximative du nombre d’individus matures au Canada s’élèverait à 42 000 à 319 000. L’estimation du Comité scientifique de Partenaires d’envol (PIFSC, 2019) de 280 000 individus matures au Canada (limites de l’intervalle de confiance à 95 % : 230 000-340 000), près de la limite supérieure de cette plage, est basée sur les données du BBS, du relevé des oiseaux des Territoires du Nord-Ouest (NWT Checklist Program) et du deuxième atlas des oiseaux nicheurs de l’Ontario ainsi que sur l’extrapolation fondée sur la carte de l’aire de répartition. Les deux estimations sont beaucoup plus élevées que celle proposée par Kirk et Hyslop (1998) qui se situe entre 20 000 et 40 000, bien que ces derniers aient reconnu que leur estimation était approximative, car ils disposaient de peu de données pour en évaluer la précision. Cependant, la plage qu’ils proposent cadre bien avec l’estimation de la population actuelle obtenue d’après l’atlas, qui est de 31 195 individus (tableau 1; voir les détails ci-dessous).
Province ou territoire | Nombre de parcelles recensées1 | Couverture d’atlas2 | Estimation basée sur l’atlas3 | Densité (Nombre/100 km2) |
---|---|---|---|---|
Colombie-Britannique | 50 | 70-90 % | 410 (110 - 710) | 0,071 |
Alberta | 45 | 40-60 % | 640 (150 – 1 130) | 0,104 |
Saskatchewan | Non disponible | Non disponible | 680 (160 – 1 200)4 | 0,110 |
Manitoba | 86 | 75-90 % | 670 (190 – 1 150) | 0,115 |
Ontario (sud) Ontario (nord) |
79
70 |
90-95 %
10-40 % |
525 (170 - 880)
3 675 (350 – 7 000) |
0,257 0,544 |
Québec (sud) Québec (nord) |
41 59 |
70-90 % 10-15 % |
340 (90 - 590) 3 345 (790 – 5 900) |
0,157 0,286 |
Nouveau-Brunswick | 17 | 80-90 % | 125 (40 - 210) | 0,172 |
Île-du-Prince-Édouard | 4 | 85-95 % | 30 (10 - 50) | 0,506 |
Nouvelle-Écosse | 11 | 80-90 % | 80 (20 - 140) | 0,149 |
Terre-Neuve-et-Labrador | Non disponible | Non disponible | 555 (130 - 980)5 | 0,143 |
Yukon | Non disponible | Non disponible | 2 010 (200 – 3 820)6 | 0,482 |
Territoires du Nord-Ouest | Non disponible | Non disponible | 6 390 (620 - 12 160)6 | 0,654 |
Nunavut | Non disponible | Non disponible | 11 720 (1 120 - 22 320)6 | 1,252 |
Total au Canada
Estimation basée sur l’atlas = 31 195 (4 150 - 58 240)
Densité (Nombre/100 km2) = 0,415
1 Nombre de parcelles de 10 km x 10 km renfermant des mentions de nidification possible, probable ou confirmée pour le Hibou des marais au cours du plus récent atlas des oiseaux nicheurs.
2 Proportion approximative de l’aire de reproduction provinciale du Hibou des marais qui a été recensée dans le cadre du plus récent atlas des oiseaux nicheurs, inférée d’après la couverture cartographique.
3 Estimation moyenne (et inférieure-supérieure) des effectifs des populations reproductrices provinciales, en supposant un nombre minimal d’un couple et un nombre maximal moyen de cinq couples d’individus matures par parcelle d’atlas renfermant des mentions de nidification.
4 En l’absence de données d’atlas des oiseaux nicheurs pour la Saskatchewan, l’estimation provinciale est obtenue en supposant que les densités dans l’aire de répartition principale et l’aire de répartition peu commune sont semblables à celles observées en Alberta.
5 En l’absence de données d’atlas des oiseaux nicheurs pour Terre-Neuve-et-Labrador, l’estimation provinciale est obtenue en supposant que les densités dans l’aire de répartition principale et l’aire de répartition peu commune sont semblables à celles observées dans le nord du Québec.
6 En l’absence de données d’atlas des oiseaux nicheurs pour les territoires, les estimations sont obtenues en supposant que les densités dans l’aire de reproduction principale (principalement la toundra) sont comparables à celles observées dans le nord de l’Ontario (basses terres de la baie d’Hudson), et que les densités dans l’aire de reproduction peu commune (principalement la forêt boréale) sont semblables à celles observées en Alberta.
Au Canada, le Hibou des marais serait le plus abondant dans les basses terres de l’Arctique et, dans une moindre mesure, dans les Prairies (ECCC, 2018a), bien qu’il soit généralement peu commun dans toute son aire de répartition. Il est difficile d’estimer l’abondance de l’espèce, en particulier dans les régions nordiques éloignées où peu d’activités de recherche sont effectuées. La nature nomade de l’espèce complique encore davantage l’interprétation des données disponibles, étant donné que les zones abritant de nombreux individus une année peuvent en abriter très peu les années suivantes, de sorte que les données de relevé pour une année donnée peuvent ne pas être représentatives des effectifs habituels (Clayton, 2000).
Le Comité scientifique de Partenaires d’envol (PIFSC, 2013) a fourni des estimations de population nationales et provinciales/territoriales, qui ont été mises à jour à l’aide de nouvelles méthodes en février 2019; par conséquent, les différences entre les deux séries d’estimations ne sont pas considérées comme reflétant des changements de population (PIFSC, 2019; tableau 2). Cependant, comme il a été mentionné plus haut, le BBS n’est pas bien adapté à la détection du Hibou des marais, et les extrapolations basées sur ses résultats peuvent être imprécises, en particulier pour les zones renfermant peu de mentions. Lorsqu’ils sont disponibles, les cartes et les comptes rendus des atlas des oiseaux nicheurs offrent de meilleures perspectives régionales sur l’abondance, comme il en sera fait mention ci-dessous.
Province ou territoire | Estimation d’après PIFSC, 2013 (cote de qualité des données) |
Estimation d’après PIFSC, 2019 (limites inférieure et supérieure de l’IC à 95 %) |
---|---|---|
Colombie-Britannique | 1 700 (mauvaise) | 30 000 (0 - 88 000) |
Alberta | 11 000 (assez bonne) | 27 000 (11 000 - 55 000) |
Saskatchewan | 20 000 (mauvaise) | 7 800 (730 - 23 000) |
Manitoba | 7 300 (assez bonne) | 1 600 (430- 3 400) |
Ontario | 5 000 (assez bonne) | 5 200 (5 100 – 5 800) |
Québec (total) Québec (sud) Québec (nord) |
Non disponible 20 000 (mauvaise) 30 000 (très mauvaise) |
37 000 (35 000 - 43 000) Non disponible Non disponible |
Nouveau-Brunswick | Non disponible | |
Île-du-Prince-Édouard | Non disponible | Non disponible |
Nouvelle-Écosse | Non disponible | Non disponible |
Terre-Neuve-et-Labrador | Non disponible | 2 900 (0 - 9 000) |
Yukon | 8 000 (mauvaise) | 14 000 (2 700 - 37 000) |
Territoires du Nord-Ouest | 52 000 (mauvaise/très mauvaise) | 33 000 (23 000 - 53 000) |
Nunavut | 188 000 (mauvaise/très mauvaise) | 120 000 (120 000 - 120 000) |
Total au Canada | 343 000 | 280 0001 (230 000 - 340 000) |
1 Estimation à l’échelle nationale, qui ne correspond pas à la somme des estimations provinciales/territoriales (278 500; 194 160 - 441 000).
Dans le cadre de l’atlas des oiseaux nicheurs de la Colombie-Britannique, on a recueilli des indices de nidification dans seulement 50 parcelles de 10 km x 10 km, bien que la plupart des zones présentant un habitat de nidification potentiellement convenable aient été visitées (Cannings, 2015). En tenant compte de l’étendue de la couverture, l’estimation de la population d’après les données de l’atlas s’élève à 410 individus matures (plage de 110-710; tableau 1). Cette estimation témoigne de la disponibilité limitée de l’habitat de reproduction convenable en Colombie-Britannique et est considérablement inférieure aux estimations du Comité scientifique de Partenaires d’envol (PIFSC, 2013; 2019; tableau 2).
Dans le cadre du deuxième atlas des oiseaux nicheurs de l’Alberta, on a recueilli des indices de nidification dans 45 parcelles (Federation of Alberta Naturalists, 2007); compte tenu de l’étendue de la couverture, on estime qu’il y aurait 640 individus matures dans la province (plage de 150-1 130; tableau 1). Au Manitoba, des indices de nidification ont été relevés dans 86 parcelles (Artuso, 2018), ce qui signifie qu’il y aurait environ 670 individus matures (plage de 190-1 150; tableau 1). Des données d’atlas ne sont pas encore disponibles pour la Saskatchewan, mais la densité globale est probablement comparable à celle observée en Alberta, ce qui se traduit par une estimation d’environ 680 individus matures (plage de 160-1 200; tableau 1). Toutes les estimations d’abondance pour les provinces des Prairies sont sensiblement inférieures à celles du Comité scientifique de Partenaires d’envol (PIFSC, 2013; 2019; tableau 2).
En Ontario, le deuxième atlas des oiseaux nicheurs a permis de relever des indices de nidification dans 70 parcelles du sud de l’Ontario, où la couverture était presque complète, et dans 79 parcelles du nord de l’Ontario, où la couverture était plus limitée (Gahbauer, 2007). En tenant compte de l’étendue de la couverture de l’atlas, l’estimation provinciale basée sur les résultats de l’atlas des oiseaux nicheurs est d’environ 4 200 individus matures (plage de 525-7 880; tableau 1). D’après les estimations du Comité scientifique de Partenaires d’envol, il y aurait 5 000 individus matures (PIFSC, 2013), et cette estimation n’a été que légèrement modifiée à 5 200 par la suite (IC à 95 % : 5 100-5 800), compte tenu des résultats de l’atlas des oiseaux nicheurs de l’Ontario (tableau 2).
Au Québec, le deuxième atlas des oiseaux nicheurs a permis de répertorier des indices de nidification dans 41 parcelles du sud du Québec, où la couverture était étendue, et dans 59 parcelles du nord du Québec, principalement sur la péninsule d’Ungava (QBBA, 2019). En tenant compte de l’étendue de la couverture de l’atlas, on estime qu’environ 340 individus matures (plage de 90-590) seraient présents dans le sud du Québec (tableau 1), bien que, d’après l’estimation de Shaffer (2019) fondée sur les résultats de l’atlas, moins de 100 couples du Hibou des marais nichent annuellement dans le sud du Québec. En utilisant la première estimation, et en supposant que seulement 10 à 15 % des parcelles occupées dans le nord ont été détectées dans le cadre de l’atlas des oiseaux nicheurs, on obtient une estimation provinciale d’environ 3 685 individus matures (plage de 880-6 490; tableau 2). Les estimations fournies par le Comité scientifique de Partenaires d’envol (PIFSC, 2013; 2019) étaient encore une fois sensiblement plus élevées (tableau 2).
Le deuxième atlas des oiseaux nicheurs des Maritimes a permis de relever des indices de nidification dans 17 parcelles au Nouveau-Brunswick, 11 parcelles en Nouvelle-Écosse et 4 parcelles à l’Île-du-Prince-Édouard (Stewart et al., 2015). Compte tenu d’une couverture relativement bonne, les estimations du nombre d’individus matures basées sur les résultats de l’atlas des oiseaux nicheurs sont de 125 au Nouveau-Brunswick (plage de 40-210), de 30 à l’Île-du-Prince-Édouard (plage de 10-50) et de 80 en Nouvelle-Écosse (plage de 20-140; tableau 1). La densité d’individus du Hibou des marais dans les Maritimes était trop faible pour que le Comité scientifique de Partenaires d’envol (PIFSC, 2013; 2019) puisse générer des estimations de population.
Pour Terre-Neuve-et-Labrador, Schmelzer (2005) a constaté que l’abondance fluctue d’une année à l’autre, et les données étaient insuffisantes pour estimer la taille ou les tendances des populations. Puisqu’il n’y a pas eu de projet d’atlas des oiseaux nicheurs à Terre-Neuve-et-Labrador, une estimation de la population a été établie, avec comme hypothèse que la densité d’individus du Hibou des marais y était comparable à celle observée dans la région voisine du nord du Québec. On obtient ainsi une estimation de 555 individus matures (plage de 130-980; tableau 1). Seul le Comité scientifique de Partenaires d’envol (PIFSC, 2019) a fourni une estimation pour Terre-Neuve-et-Labrador environ cinq fois plus grande que l’estimation obtenue à partir des données d’atlas (tableau 2).
On ne dispose d’aucune donnée d’atlas des oiseaux nicheurs ni d’aucune autre estimation de population pour les territoires. Cependant, on peut calculer des estimations en supposant que la densité dans les zones forestières est comparable à celle dans l’habitat « peu commun » en Alberta, et que la densité dans la toundra est semblable à celle dans l’habitat principal dans les basses terres de la baie d’Hudson, dans le nord de l’Ontario. Cela donne des estimations de 2 010 individus (200-3 820) pour le Yukon, de 6 390 individus (620-12 160) pour les Territoires du Nord-Ouest et de 11 720 (1 120-22 320) pour le Nunavut (tableau 1). Ces estimations sont nettement inférieures à celles fournies par le Comité scientifique de Partenaires d’envol (PIFSC, 2013; 2019; tableau 2).
Pour résumer, bien que les résultats les plus récents d’après le Comité scientifique de Partenaires d’envol (PIFSC, 2019) permettent d’estimer une population canadienne d’environ 280 000 individus matures, l’incertitude quant à la précision des données sources est importante. Par ailleurs, les estimations obtenues d’après les atlas des oiseaux nicheurs sont en moyenne d’un ordre de grandeur inférieur dans les provinces pour lesquelles des atlas ont été produits au cours des 18 dernières années. La seule exception est l’Ontario, province pour laquelle le Comité scientifique de Partenaires d’envol (PIFSC, 2019) a pris en compte les résultats de l’atlas des oiseaux nicheurs provincial et a généré une estimation assez semblable à celle obtenue par extrapolation à partir des résultats de l’atlas des oiseaux nicheurs, ce qui semble indiquer que l’approche basée sur l’atlas des oiseaux nicheurs pourrait avoir du mérite pour d’autres provinces également. Cette observation est appuyée par les résultats américains de la WAfLS dont les relevés ciblant le Hibou des marais en 2018 ont permis d’estimer une population totale d’environ 21 000 individus matures dans 8 États (Miller, comm. pers., 2019), l’estimation correspondante du Comité scientifique de Partenaires d’envol (PIFSC, 2019) de 172 400 étant environ 8 fois plus élevée. Les estimations obtenues à partir d’atlas pour le Canada utilisées ici laissent supposer une abondance totale dans toutes les provinces d’environ 11 075 individus, avec 20 120 autres individus dans les territoires, pour ainsi obtenir une estimation nationale de 31 195 individus matures (plage globale des estimations : 4 150-58 240 individus matures).
Fluctuations et tendances
Recensement des oiseaux de Noël
Une analyse normalisée des données du RON pour le Canada donne un taux de variation annuel d’environ -3,12 % (IC à 95 % : -4,47 %, -1,89 %) de 1970 à 2019, ce qui signifie un déclin cumulatif de -78,9 % (IC à 95 % : -89,3 %, -60,7 %) sur 49 ans (Meehan et al., 2020; tableau 3). La tendance à long terme était moins marquée à l’échelle continentale, avec un taux annuel de -2,01 % (IC à 95 % : -2,72 %, -1,14 %) et une tendance cumulative de -63,0 % (IC à 95 % : -74,1 %, -43,0 %). Il y a suffisamment de mentions du RON pour calculer des estimations à long terme à l’échelle provinciale dans 8 provinces, avec des déclins substantiels de -2,48 % à -4,41 % par année dans 6 d’entre elles, se traduisant par des pertes cumulatives à long terme de -70,8 à -89,0 %. Aux États-Unis, on observe des tendances négatives à long terme dans 36 des 41 États pour lesquels on dispose de suffisamment de données pour estimer les tendances, et dans 20 cas, ces tendances sont statistiquement significatives. Cinq États présentent des tendances positives à long terme (Oklahoma, Arkansas, Missouri, Indiana et Ohio), mais ce n’est qu’en Indiana et en Arkansas que les tendances sont statistiquement significatives (figure 10).
Durée du terme | Région | Taux de variation annuel (%) (limite supérieure/inférieure de l’IC à 95 %) |
Taux de variation cumulatif (%) (limite supérieure/inférieure de l’IC à 95 %) |
---|---|---|---|
À court terme (3 générations) | Colombie-Britannique | -1,94 (-9,40, 3,86) | -21,0 (-69,4, 57,6) |
À court terme (3 générations) | Alberta | -4,20 (-13,11, 5,04) | -40,2 (-81,5, 80,4) |
À court terme (3 générations) | Saskatchewan | -1,90 (-17,60, 14,94) | -20,5 (-90,2, 431,4) |
À court terme (3 générations) | Manitoba | -11,17 (-33,46, 2,83) | -75,9 (-99,2, 39,7) |
À court terme (3 générations) | Ontario | -4,66 (-10,46, 1,29) | -43,6 (-73,5, 16,7) |
À court terme (3 générations) | Québec | -5,17 (-16,66, 2,29) | -47,1 (-88,8, 31,3) |
À court terme (3 générations) | Nouveau-Brunswick | -2,35 (-25,26, 11,06) | -24,9 (-97,0, 252,2) |
À court terme (3 générations) | Nouvelle-Écosse | -2,87 (-8,29, 3,88) | -29,5 (-64,6, 58,0) |
À court terme (3 générations) | Canada | -2,56 (-8,07, 2,57) | -26,7 (-63,6, 35,5) |
À court terme (3 générations) | Amérique du Nord | -0,56 (-2,27, 2,40) | -6,5 (-24,1, 32,9) |
À long terme | Colombie-Britannique | -1,91 (-3,89, 0,19) | -61,1 (-85,7, 9,9) |
À long terme | Alberta | -4,41 (-6,53, -2,26) | -89,0 (-96,3, -67,3) |
À long terme | Saskatchewan | -2,48 (-4,62, -0,31) | -70,8 (-90,1, -14,1) |
À long terme | Manitoba | -4,18 (-8,20, -0,25) | -87,7 (-98,5, -11,7) |
À long terme | Ontario | -2,56 (-3,44, -1,65) | -71,9 (-82,0, -55,7) |
À long terme | Québec | -3,67 (-6,28, -1,00) | -84,0 (-95,8, -39,0) |
À long terme | Nouveau-Brunswick | 1,19 (-2,90, 5,68) | 78,5 (-76,3, 1396) |
À long terme | Nouvelle-Écosse | -3,29 (-5,81, -0,78) | -80,6 (-94,7, -31,9) |
À long terme | Canada | -3,12 (-4,47, -1,89) | -78,9 (-89,3, -60,7) |
À long terme | Amérique du Nord | -2,01 (-2,72, -1,14) | -63,0 (-74,1, -43,0) |

Description longue
Carte montrant la variation géographique du taux de variation annuel à long terme de l’indice d’abondance du Hibou des marais au Canada et aux États‑Unis, d’après les données du Recensement des oiseaux de Noël de 1970 à 2019.
Veuillez voir la traduction française ci-dessous :
Annual percent change = Variation annuelle en pourcentage
2.5 = 2,5, etc. [replace periods in numbers with commas]
Au cours de la période la plus récente de 3 générations (2007-2019), le taux de déclin annuel au Canada estimé d’après le RON a été légèrement inférieur au taux à long terme (-2,56 %), bien que les estimations comportent un degré élevé d’incertitude (IC à 95 % : -8,07 %, 2,57 %), et il équivaut à une tendance sur 3 générations de -26,7 % (IC à 95 % : -63,6 %, 35,5 %; Meehan et al., 2020; tableau 3). La tendance globale sur 3 générations pour l’Amérique du Nord est de -0,56 % par année (IC à 95 % : -2,27 %, 2,40 %) et de -6,5 % cumulativement (IC à 95 % : -24,1 %, 32,9 %) sur 3 générations (Meehan et al., 2020; tableau 3). Les tendances sur 3 générations sont négatives dans 26 États et positives dans 15 États. Étant donné les connaissances limitées sur les lieux d’hivernage des individus canadiens, on ne sait pas s’ils sont plus concentrés dans les États où les tendances sont à la hausse ou dans les États où elles sont à la baisse.
Un examen plus approfondi des données brutes des relevés du RON au cours des 3 dernières générations montre que 8 583 individus ont été observés dans 1 371 cercles de dénombrement, bien qu’une majorité (58 %) ait été observée dans seulement 58 sites « principaux » pour lesquels on dispose de mentions de l’espèce pendant 10 années ou plus, entre 2007 et 2019. Globalement, les effectifs dénombrés ont diminué en moyenne de -3,35 % (-33,6 % au total) au cours de cette période (figure 11); la diminution était légèrement moins importante dans les sites principaux, soit -2,58 % par année (-28,8 % au total). Dans les 212 cercles de dénombrement canadiens ayant fait l’objet d’observations du Hibou des marais entre 2007 et 2019, le déclin est plus marqué (-5,20 % par année; -47,3 % au total).

Description longue
Graphique montrant la tendance du nombre total non corrigé de Hiboux des marais dénombrés annuellement dans les cercles de dénombrement du Recensement des oiseaux de Noël en Amérique du Nord ayant fait l’objet d’au moins une observation de l’espèce de 2007 à 2019.
Veuillez voir la traduction française ci-dessous :
Total # Short-eared Owls counted = Nombre total de Hiboux des marais dénombrés
Christmas Bird Count Year = Année du Recensement des oiseaux de Noël
Relevé des oiseaux nicheurs
Les données du BBS pour le Canada analysées à l’aide d’un modèle additif généralisé (GAM pour Generalized Additive Model) hiérarchique montrent un taux de déclin annuel à long terme (1970-2019) de -2,44 % (IC à 95 % : -3,82 %, -1,25 %), ce qui équivaut à un déclin cumulatif de -70,1 % (IC à 95 % : -85,2 %, -46,1 %) sur 49 ans (A. Smith, données inédites; tableau 4). Les données sont suffisantes pour estimer individuellement les tendances au cours de cette période dans le cas de 4 provinces et 1 territoire, les déclins cumulatifs variant entre -63,5 % à -74,1 % (tableau 4). La tendance à long terme estimée pour les États-Unis au cours de la même période est légèrement plus modérée, soit -2,02 % par année (IC à 95 % : -3,23 %, -0,91 %) équivalant à un déclin cumulatif de -63,2 % (IC à 95 % : -80,0 %, -36,2 %). La tendance à long terme est négative dans tous les États disposant de données suffisantes pour l’estimation de la tendance, avec des intervalles de crédibilité à 95 % toujours inférieurs à zéro dans tous les États, sauf l’Oregon, le Montana, le Dakota du Sud et l’Utah.
Durée du terme | Région | Taux de variation annuel (%) (limite supérieure/inférieure de l’IC à 95 %) | Taux de variation cumulatif (%) (limite supérieure/inférieure de l’IC à 95 %) | Probabilité d’un déclin > 30 % | Nombre de parcours | Fiabilité |
---|---|---|---|---|---|---|
À cour terme | Yukon | -3,05 (-8,09, 2,48) | -31,0 (-63,7, 34,2) | 0,519 | 5 | Faible |
À cour terme | Alberta | -3,34 (-7,69, 0,93) | -33,5 (-61,7, 11,8) | 0,571 | 60 | Faible |
À cour terme | Saskatchewan | -3,23 (-8,32, 2,25) | -32,6 (-64,7, 30,6) | 0,549 | 22 | Faible |
À cour terme | Manitoba | -3,65 (-8,40, 0,67) | -36,0, (-65,1, 8,3) | 0,639 | 20 | Faible |
À cour terme | Terre-Neuve-et-Labrador | -2,80 (-8,40, 2,90) | -17,2 (-53,1, 50,1) | 0,481 | 5 | Faible |
À cour terme | Canada | -3,05 (-6,37, 0,52) | -31,1 (-54,6, 6,4) | 0,529 | 112 | Élevée |
À cour terme | Alaska | -3,07 (-7,04, 1,08) | -31,2 (-58,3, 13,7) | 0,534 | 25 | Faible |
À cour terme | Washington | -3,99 (-8,92, 0,73) | -38,6 (-67,4, 9,1) | 0,665 | 22 | Faible |
À cour terme | Idaho | -3,15 (-7,42, 1,14) | -31,9 (-60,4, 14,5) | 0,543 | 25 | Faible |
À cour terme | Montana | -1,50 (-5,11, 3,45) | -16,6 (-47,7, 50,3) | 0,229 | 52 | Faible |
À cour terme | Dakota du Nord | -3,29 (-7,82, 1,11) | -33,0, (-62,4, 14,1) | 0,565 | 32 | Faible |
À cour terme | Minnesota | -3,46 (-8,45, 1,11) | -34,4 (-65,3, 14,2) | 0,596 | 13 | Faible |
À cour terme | États-Unis | -2,62 (-5,60, 0,61) | -27,3 (-49,9, 7,6) | 0,417 | 309 | Moyenne |
À long terme | Yukon | -2,05 (-4,24, 0,31) | -63,7 (-88,0, 16,4) | 0,886 | 5 | Faible |
À long terme | Alberta | -2,56 (-4,38, -0,98) | -72,0 (-88,9, -38,4) | 0,988 | 67 | Élevée |
À long terme | Saskatchewan | -2,72 (-4,93, -0,84) | -74,1 (-91,6, -34,0) | 0,981 | 34 | Moyenne |
À long terme | Manitoba | -2,61 (-4,61, -1,00) | -72,6 (-90,1, -38,8) | 0,990 | 21 | Moyenne |
À long terme | Terre-Neuve-et-Labrador | -2,04 (-4,38, 0,25) | -63,5 (-88,9, 12,9) | 0,879 | 5 | Faible |
À long terme | Canada | -2,44 (-3,82, -1,25) | -70,1 (-85,2, -46,1) | 0,997 | 132 | Élevée |
À long terme | Alaska | -2,18 (-3,90, -0,65) | -66,1 (-85,7, -27,2) | 0,988 | 27 | Faible |
À long terme | Washington | -2,37 (-4,33, -0,54) | -69,1 (-88,6, -23,1) | 0,960 | 25 | Moyenne |
À long terme | Idaho | -2,24 (-3,94, -0,69) | -67,1 (-86,1, -28,9) | 0,973 | 26 | Élevée |
À long terme | Montana | -1,50 (-2,89, 0,23) | -52,2 (-76,4, 12,0) | 0,829 | 53 | Élevée |
À long terme | Dakota du Nord | -2,15 (-3,82, -0,45) | -65,5 (-85,2, -20,0) | 0,956 | 35 | Élevée |
À long terme | Minnesota | -2,23 (-4,15, -0,54) | -66,9 (-87,4, -23,3) | 0,956 | 13 | Moyenne |
À long terme | États-Unis | -2,02 (-3,23, -0,91) | -63,2 (-80,0, -36,2) | 0,916 | 335 | Élevée |
Au cours de la plus récente période de 3 générations (2007-2019), le taux de déclin annuel au Canada d’après le BBS s’est légèrement accéléré pour atteindre -3,05 % (IC à 95 % : -6,37 %, 0,52 %), ce qui équivaut à un déclin cumulatif de -31,1 % (IC à 95 % : -54,6 %, 6,4 %; A. Smith, données inédites; tableau 4). Comme l’indiquent les grands intervalles de confiance, l’incertitude entourant cette estimation est considérable. Parmi les 4 provinces et le territoire disposant de suffisamment de données pour estimer les tendances, les déclins ne varient que légèrement, de -2,80 % par année à Terre-Neuve-et-Labrador à -3,65 % par année au Manitoba. Aux États-Unis, le taux de déclin annuel s’est aussi aggravé, passant à -2,62 % (IC à 95 % : -5,60 %, 0,61 %), ce qui équivaut à un déclin de -27,3 % (IC à 95 % : -49,9 %, 7,6 %) au cours des 3 dernières générations (tableau 4). Les tendances sur 3 générations sont négatives de manière non significative pour les 13 États disposant de suffisamment de données pour l’estimation des tendances (A. Smith, données inédites; figure 12).

Description longue
Carte montrant les taux de variation annuels des populations de Hiboux des marais de 2007 à 2019, estimés à partir des données du Relevé des oiseaux nicheurs pour les régions de conservation des oiseaux, dans les provinces, les territoires et les États disposant de suffisamment de données pour l’estimation des tendances.
Veuillez voir la traduction française ci-dessous :
Trend 2007-2019 = Tendance 2007-2019
NA = N.D. (non disponible)
Atlas des oiseaux nicheurs et autres sources provinciales
Selon Campbell et al. (1990), la perte et la dégradation de l’habitat en Colombie-Britannique auraient causé un déclin marqué du nombre de Hiboux des marais hivernants et nicheurs et menaceraient la persistance d’une population reproductrice autrefois dense dans les basses terres du fleuve Fraser. L’aire de reproduction provinciale documentée dans l’atlas des oiseaux nicheurs est superficiellement similaire à celle donnée par Campbell et al. (1990), mais le Hibou des marais ne représente plus qu’un nicheur « possible » dans les basses terres du fleuve Fraser (Cannings, 2015).
D’après Clayton (2000), un déclin statistiquement significatif se serait produit au cours des trois décennies précédentes en Alberta. Le nombre de parcelles de 10 km x 10 km présentant des indices de nidification est passé de 107 dans le premier atlas des oiseaux nicheurs de l’Alberta à 45 dans le deuxième, malgré des activités de recherche sur le terrain plus nombreuses, avec des diminutions principalement dans les régions naturelles de la forêt boréale et de la forêt-parc (Federation of Alberta Naturalists, 2007; figure 3).
En Saskatchewan, Houston (1997) rapporte que, dans le cadre d’un programme de baguage de 50 ans, 63,5 % des Hiboux des marais ont été bagués en seulement 2 ans, 1960 et 1969, correspondant à d’importants pics d’abondance de campagnols du genre Microtus. Smith (1996), pour sa part, a constaté que les effectifs du Hibou des marais avaient diminué en Saskatchewan et que l’espèce y est un nicheur rare, sauf dans la région des lacs Last Mountain-Quill. D’autres déclins auraient eu lieu depuis, et ils seraient attribuables à la perte d’habitat, à la prédation et aux collisions avec des véhicules et des structures anthropiques (Smith et al., 2019).
Au Manitoba, le Hibou des marais aurait été abondant dans certaines régions à la fin du 19e siècle, notamment dans la région de Portage la Prairie (Thompson, 1891). Dans les années 1980, on ne le rencontrait que rarement sur les parcours du BBS, et le Manitoba Avian Research Committee (MARC, 2003) le considérait comme étant seulement un nicheur occasionnel dans la province. En revanche, d’après le dernier atlas des oiseaux nicheurs, récemment terminé, des indices de nidification ont été recueillis dans de nombreuses régions du Manitoba (Artuso et al., 2018), bien qu’il n’y ait pas eu d’activités antérieures comparables permettant d’évaluer les changements au fil du temps.
En Ontario, le Hibou des marais n’était probablement présent, dans le passé, que dans les prairies naturelles du sud, les grands milieux humides et brûlis partout dans la province ainsi que dans les basses terres de la baie d’Hudson (Austen et al., 1994). Le déboisement pour l’agriculture au 19e siècle a augmenté la disponibilité de milieux ouverts, et, d’après Nash (1913), le Hibou des marais était probablement le strigidé le plus abondant dans le sud de l’Ontario au début du 20e siècle. Le premier atlas des oiseaux nicheurs de l’Ontario n’a révélé que des îlots d’occurrence épars dans le sud de l’Ontario, où l’espèce était considérée comme rare à localement peu commune dans les années 1990 (Cadman et al., 1987; Austen et al., 1994). En 2004, des activités de recherche ciblées dans les zones principales du sud de l’Ontario, occupées pendant les travaux du premier atlas, ont révélé d’autres déclins (Hunt, 2004). Dans l’ensemble, le deuxième atlas des oiseaux nicheurs de l’Ontario révèle une répartition à peu près similaire à celle du premier atlas, les parcelles de 10 km x 10 km présentant des indices de nidification étant plus nombreuses si on tient compte des différences dans les activités de recherche (Gahbauer, 2007). La probabilité d’observation n’a augmenté de façon significative que dans les basses terres de la baie d’Hudson, où les activités de relevé ont été beaucoup plus nombreuses dans le cadre du deuxième atlas, et cette augmentation coïncide avec un pic d’abondance des petits mammifères en 2003; la probabilité d’observation a légèrement diminué par rapport à celle établie selon le premier atlas dans toutes les régions du sud de l’Ontario (Gahbauer, 2007). Aucune évaluation de la population provinciale n’a été effectuée depuis la fin des travaux de l’atlas en 2005.
Au Québec, le Hibou des marais était considéré comme une espèce commune dans la première moitié du 20e siècle dans des régions comprenant Montréal et le Saguenay-Lac-St-Jean (Macoun et Macoun, 1909; Godfrey et Wilk, 1948), mais des déclins ont été constatés dans les années 1970 (Ouellet, 1974). Le Hibou des marais a été observé dans 120 parcelles de 10 km x 10 km dans le sud du Québec pendant les travaux du premier atlas des oiseaux nicheurs (Bélanger et Bombardier, 2006), mais seulement dans 52 parcelles lors des travaux du deuxième atlas. Compte tenu de l’intensification des activités de recherche pour le deuxième atlas, cela représente un déclin de 74 % du pourcentage de parcelles recensées où des observations du Hibou des marais ont été effectuées. C’est la troisième plus grande réduction parmi toutes les espèces de l’atlas (Robert et al., 2019). Les déclins se sont apparemment produits dans toutes les régions, mais ont été plus marqués le long du fleuve Saint-Laurent, au Lac-St-Jean, dans les basses terres de l’Abitibi et aux Îles-de-la-Madeleine. Aucune comparaison n’est disponible pour la partie nord de la province, qui n’a pas été recensée lors du premier atlas.
Dans les Maritimes, d’après l’estimation d’Erskine (1992) tenant compte des résultats du premier atlas des oiseaux nicheurs, la population moyenne compterait 200 individus matures, notamment 60 couples au Nouveau-Brunswick, 10 couples à l’Île-du-Prince-Édouard et 30 couples en Nouvelle-Écosse. Aucune estimation de la population n’a été fournie dans le deuxième atlas des oiseaux nicheurs des Maritimes, mais le nombre de parcelles de 10 km x 10 km renfermant des indices de nidification a augmenté de 14 %, passant de 28 à 32, cette augmentation étant semblable à celle de 13 % de l’effort d’observation entre les deux atlas (Erskine, 1992; Stewart et al., 2015). Cela semble indiquer que la population est demeurée relativement stable dans les Maritimes entre les deux périodes d’atlas. Erskine (1992) mentionne qu’il n’y a pas d’indices solides permettant de conclure que le Hibou des marais était plus commun ou moins commun avant le premier atlas, mais que les effectifs régionaux ont fluctué en fonction de l’abondance des campagnols, et que l’endiguement des marais salés, dans le passé, a pu être bénéfique pour l’espèce, car il a créé des zones convenables à la reproduction dans les milieux humides côtiers.
À Terre-Neuve-et-Labrador, Schmelzer (2005) conclut que la répartition et l’abondance du Hibou des marais ont probablement peu changé dans la province au cours du siècle précédent, et que l’espèce a toujours été peu commune à rare dans les prairies et les marais côtiers. Garland (comm. pers., 2019) rapporte que, bien que les activités de surveillance provinciales aient été limitées, les effectifs observés ont diminué récemment, avec un nombre annuel moyen de 10,0 individus observés de 2014 à 2018, comparativement à 16,2 de 2009 à 2013.
On ne dispose pas de données suffisantes sur la situation des populations au Yukon, dans les Territoires du Nord-Ouest et au Nunavut pour estimer les tendances spécifiques à ces territoires, mais les résultats du Recensement des oiseaux de Noël à l’échelle du continent reflètent probablement les changements dans ces régions.
Western Asio flammeus Landscape Study (WAfLS)
Bien que les relevés de la WAfLS n’aient commencé qu’en 2015, la conception de l’étude permet d’estimer et de comparer les taux d’occupation annuels. Les résultats à ce jour montrent des taux d’occupation en baisse dans l’Utah et le Wyoming, quelque peu compensés par des augmentations dans l’Idaho et le Nevada (Miller et al., 2018). Cela semble refléter la nature nomade de l’espèce, la répartition se déplaçant d’année en année en fonction de la disponibilité des proies. L’expansion de la WAfLS au Canada, ou l’élaboration d’un programme complémentaire de surveillance propre à l’espèce, permettrait d’avoir une plus grande confiance dans la description des futures tendances de la population canadienne de Hiboux des marais.
Résumé
Étant donné qu’aucune source de données ne permet à elle seule d’estimer adéquatement les tendances des populations de Hiboux des marais, une méthode du poids de la preuve est appliquée ici, tenant compte des résultats de tous les programmes de suivi disponibles. Sur près de 5 décennies (1970-2019), les données du BBS et du RON indiquent respectivement des déclins statistiquement significatifs de -70 % et de -79 % au Canada. Au cours de la plus récente période de 3 générations (2007-2019), les estimations normalisées des tendances d’après les données du BBS et du RON pour le Canada indiquent des déclins continus de -31 % et de -27 %, respectivement. Cependant, la majorité des Hiboux des marais canadiens passent probablement l’hiver aux États-Unis. À l’échelle continentale, les tendances estimées d’après le RON pour cette période sont de -6,5 % et de -33,6 %, basées respectivement sur la modélisation et les dénombrements bruts, bien que l’on ne connaisse pas suffisamment la connectivité migratoire concernant les Hiboux des marais canadiens pour savoir si les individus de l’espèce sont présents en grande partie dans les États où les tendances de la population hivernante sont à la hausse ou dans les États où elles sont à la baisse.
Dans l’ensemble, les sources de données s’accordent largement sur le fait que la population canadienne de Hiboux des marais a diminué de façon substantielle à long terme et continue de connaître un déclin. Les tendances estimées au cours des trois dernières générations sont un peu plus variables, ce qui reflète les déplacements nomades de l’espèce et le pouvoir limité des programmes de suivi existants. Globalement, un déclin d’au moins -30 % au cours des 3 dernières générations est inféré pour la population canadienne compte tenu du poids de la preuve, des tendances estimées d’après le BBS et le RON, de la réduction de la zone d’occupation documentée dans les récents atlas des oiseaux nicheurs, de la détérioration de la cote de conservation dans de nombreux provinces/territoires/États (voir la section Statuts et classements non juridiques) et de la variété des menaces pouvant nuire à l’espèce (voir la section Menaces).
Immigration de source externe
Le Hibou des marais se reproduit dans tous les États américains limitrophes du Canada. Des recherches par télémesure satellitaire ont montré que certains individus qui avaient niché en Alaska au cours d’une année ont passé l’été suivant en Alberta ou en Saskatchewan (Johnson et al., 2017). Étant donné la nature nomade de l’espèce, il est probable que les individus se déplacent entre le Canada et les États-Unis et ailleurs également. L’Alaska et le Montana sont deux des quatre États où le Hibou des marais est considéré comme apparemment non en péril (NatureServe, 2020) et sont donc des sources possibles d’individus immigrants pour l’ouest du Canada, bien que les données du BBS indiquent que les populations sont en déclin même dans ces États. Dans le centre et l’est du Canada, le Hibou des marais est considéré comme étant gravement en péril, et il est considéré comme étant en péril dans tous les États adjacents, à l’exception du Minnesota (où il est vulnérable; NatureServe, 2020), ce qui porte à croire que l’immigration à partir de ces États est possible, mais très peu probable. On ne sait pas s’il y a des zones qui abritent, de façon constante, des populations sources ou puits de l’espèce.
Menaces et facteurs limitatifs
Menaces
Le Hibou des marais est vulnérable aux effets cumulatifs de diverses menaces dans ses aires de reproduction et d’hivernage, et probablement aussi le long de ses voies migratoires. Ces menaces sont classées plus bas selon le système unifié de classification des menaces de l’IUCN-CMP (Union internationale pour la conservation de la nature – Partenariat pour les mesures de conservation) (d’après Salafsky et al., 2008). Elles sont présentées par ordre décroissant de gravité de leur impact (de l’impact le plus grave à l’impact le moins grave), les dernières étant celles dont la portée ou la gravité est inconnue. L’impact global des menaces est considéré comme élevé à moyen, ce qui correspond à une baisse de 3 à 70 % au cours des dix prochaines années (Master et al., 2012; voir l’annexe 1 pour plus de détails, y compris les menaces considérées comme ayant un impact négligeable).
UICN 7. Modifications des systèmes naturels (impact moyen-faible)
UICN 7.3. Autres modifications de l’écosystème (impact moyen-faible)
L’envahissement de vastes étendues de prairie par le brome des toits (Bromus tectorum) est considéré comme une des principales causes de perte d’habitat dans la région intramontagneuse de l’ouest des États-Unis. Le brome des toits semble réduire le caractère convenable de l’habitat pour le Hibou des marais, car les prairies envahies par le brome des toits abritent une plus faible densité de proies. La propagation de l’agropyre à crête (Agropyron cristatum) dans les Prairies canadiennes présente des problèmes semblables. Toutefois, certaines plantes envahissantes, comme le roseau commun (Phragmites australis) et la salicaire pourpre (Lythrum salicaria), sont utilisées par le Hibou des marais comme abris dans ses aires de repos hivernales (Gahbauer et al., 2021).
UICN 11. Changements climatiques et phénomènes météorologiques violents (impact moyen-faible)
UICN 11.1. Déplacement et altération de l’habitat (impact moyen-faible)
Les hausses prévues de la biomasse, du couvert et de l’abondance des arbustes (arbustification) en raison de l’allongement de la saison de croissance attribuable aux changements climatiques devraient réduire la superficie de terrain ouvert, par densification du couvert arbustif épars existant, par croissance accrue des arbustes et par colonisation vers le nord (Myers-Smith et al., 2011; Miller et Smith, 2012). On prévoit que l’arbustification réduira le caractère convenable de l’habitat pour le Hibou des marais, particulièrement dans la toundra du Bas-Arctique, en nuisant à son efficacité de recherche de nourriture, en réduisant la disponibilité de sites de nidification et en procurant de l’abri aux prédateurs terrestres et des perchoirs de chasse aux prédateurs aériens.
UICN 11.2. Sécheresses (impact inconnu)
La sécheresse extrême pourrait limiter la croissance du couvert de graminées où le hibou des marais préfère s’abriter, particulièrement pour nicher. Par contre, en Alberta, des lits de lacs asséchés qui ont été colonisés par des graminées abritent d’importantes populations de campagnols et attirent de nombreux Hiboux des marais (Priestley et al. 2008).
UICN 11.4. Tempêtes et inondations (impact faible)
Comme le Hibou des marais niche au sol, il est vulnérable aux inondations causées par les tempêtes dans les basses terres pendant la saison de reproduction (Rivard et al., 2011). L’inondation détruit les nids et peut réduire la disponibilité des proies à court terme.
UICN 1. Développement résidentiel et commercial (impact faible)
UICN 1.1. Zones résidentielles et urbaines (impact faible)
L’expansion urbaine continue de détruire des habitats de nidification et d’hivernage du hibou des marais dans l’extrême sud de la Colombie-Britannique et de l’Ontario (M. Gahbauer, obs. pers.). Même si une grande partie de l’habitat convenable dans ces régions a déjà été perdue, l’urbanisation cause encore certaines pertes d’habitat.
UICN 2. Agriculture et aquaculture (impact faible)
UICN 2.1. Cultures annuelles et pérennes de produits autres que le bois (impact faible)
Rosenberg et al. (2016) ont noté que la plupart des espèces classées comme « oiseau commun en déclin rapide », y compris le Hibou des marais, dépendent en partie des paysages agricoles et sont sensibles à l’intensification de l’agriculture, qui entraîne la perte de pâturages et moins de champs laissés en jachère où l’espèce peut nicher. Une corrélation a été établie entre la conversion en terres agricoles et le déclin des populations de Hibou des marais dans le delta du fleuve Fraser en Colombie-Britannique (Campbell et al., 1990), dans les Prairies (Smith, 1996) et dans le sud de l’Ontario (Hunt, 2004). La conversion en terres agricoles ne menacerait que relativement peu de Hiboux des marais, étant donné les faibles nombres qui restent dans ces régions. Les individus et les nids sont toutefois menacés dans les champs de foin et autres terres agricoles où les activités de fauchage et de récolte contribuent à la mortalité des œufs et des oisillons (Arroyo et Bretagnolle, 1999).
UICN 4. Corridors de transport et de service (impact faible)
UICN 4.1. Routes et voies ferrées (impact faible)
Le Hibou des marais est connu pour se percher le long des routes et voler assez près du sol, avec le risque de collision avec un véhicule (Fajardo et al. 1994). Bien que l’espèce soit relativement rare, 13 individus ont été observés dans une étude sur la mortalité des hiboux causée par les véhicules dans le sud-ouest de la Colombie-Britannique (Preston et Powers, 2006). Dans le nord-ouest des États-Unis, 120 individus ont été trouvés morts sur les routes, surtout sur des routes peu achalandées, dans le cadre du projet WAfLS (Miller et al., 2018). Des 161 Hiboux des marais soignés par l’Owl Foundation dans le sud de l’Ontario de 1970 à 2018, 24 (15 %) avaient été percutés par des voitures, et 105 autres (65 %) présentaient des fractures évoquant une collision traumatique, sans doute avec un véhicule (Gionet-Rollick, comm. pers., 2019). Des 18 Hiboux des marais soignés par l’Union québécoise de réhabilitation des oiseaux de proie de 1986 à 2013 pour lesquels la cause des blessures a pu être déterminée, 16 (89 %) avaient subi une collision (Fitzgerald, 2015). La fragmentation de l’habitat de reproduction par les routes et autres aménagements anthropiques peut également favoriser les prédateurs et augmenter le risque de prédation (Johnson et Temple, 1986).
UICN 4.4. Corridors aériens (impact faible)
Le Hibou des marais est attiré par les habitats ouverts des aéroports. Dans la plupart des cas, il n’y a pas d’interactions, mais des individus sont parfois tués par collision avec des aéronefs ou en raison des mesures visant à prévenir ces collisions, comme le piégeage ou les attaques par des oiseaux de fauconnerie entraînés. Ces facteurs étaient en cause chez 10 des 161 Hiboux des marais blessés, principalement du sud de l’Ontario, que la Owl Foundation a documentés depuis 1970 (Gionet-Rollick, comm. pers., 2019). Linnell et al. (2018) ont recensé 467 collisions entre un aéronef et un Hibou des marais aux États-Unis de 1990 à 2014 et ont constaté que la fréquence des interactions a significativement augmenté au fil du temps.
UICN 5. Utilisation des ressources biologiques (impact faible)
UICN 5.1. Chasse et capture d’animaux terrestres (impact faible)
Certains Hiboux des marais se reproduisent ou hivernent dans des régions des États-Unis et du sud du Canada où les rodenticides peuvent réduire la disponibilité et l’état corporel des proies, et la bioaccumulation de ces produits toxiques pourrait causer de la mortalité chez les adultes de l’espèce. Les rodenticides anticoagulants peuvent nuire aux prédateurs qui se nourrissent de proies empoisonnées, mais le degré d’accumulation et de toxicité chez des espèces comme le Hibou des marais nécessite une étude plus approfondie (Elliott et al., 2013). Peakall et Kemp (1980) et Henny et al. (1984) ont trouvé des concentrations élevées de DDE et d’époxyde d’heptachlore dans des œufs de Hibou des marais, mais aucun signe d’un effet sur la reproduction. La vallée du bas Fraser (Lower Mainland), en Colombie-Britannique, est une importante aire d’hivernage du Hibou des marais au Canada; une étude récente menée dans cette région a révélé que 29 % des Effraies des clochers examinées présentaient des symptômes de toxicose qui correspondaient à des concentrations élevées de résidus de rodenticides anticoagulants dans le foie (Huang et al., 2016). Les Harfangs des neiges de la vallée du bas Fraser présentaient des niveaux de contamination plus faibles (Hindmarch, comm. pers., 2018), ce qui cadre bien avec l’attente voulant que les rapaces qui ne sont exposés que de manière saisonnière à des proies empoisonnées soient moins touchés (Christensen et al., 2012). L’empoisonnement des rapaces par les rodenticides est une grande préoccupation dans l’ouest des États-Unis puisqu’il cause une mortalité directe et des effets sublétaux qui peuvent affaiblir les oiseaux ou les rendre vulnérables à d’autres causes de mortalité (Miller, comm. pers., 2019).
UICN 6. Intrusions et perturbations humaines (impact faible)
UICN 6.1. Activités récréatives (impact faible)
Dans ses sites de repos communaux qui se trouvent dans des parcs ou d’autres zones publiques, le Hibou des marais peut être perturbé par des chiens non tenus en laisse, des photographes et d’autres humains, particulièrement là où un grand nombre de hiboux perchés attirent de nombreux ornithologues et photographes. On ignore cependant si l’effarouchement à répétition de ces hiboux nuit à leur survie.
UICN 8. Espèces et gènes envahissants ou autrement problématiques (impact faible)
UICN 8.2. Espèces indigènes problématiques (impact faible)
Espèce nichant au sol, le Hibou des marais est vulnérable à la prédation par divers mammifères indigènes (p. ex. raton laveur, Procyon lotor; coyote, Canis latrans; renard roux, Vulpes vulpes; renard arctique, V. lagopus) et oiseaux (p. ex. Grand-duc d’Amérique, Bubo virginianus; Corneille d’Amérique, Corvus brachyrhynchos). Les populations de certains prédateurs près des zones urbaines peuvent être favorisées par l’accès à des abris et à des ressources alimentaires, ce qui augmenterait le risque de prédation, mais le Hibou des marais niche peu dans ces zones. L’abandon de vieilles granges et l’installation de lignes électriques et d’autres équipements dans les prairies ont offert de nouvelles possibilités de nidification aux rapaces et au Grand Corbeau (Corvus corax) dans des régions où ils étaient auparavant rares (Schmutz et al., 1984; Gahbauer, obs. pers.). Les effets de la prédation du Hibou des marais par d’autres oiseaux n’ont pas été étudiés, mais Todd et al. (2003) ont constaté que 60 % des mortalités connues de Chevêches des terriers (Athene cunicularia) en Saskatchewan étaient attribuables à la prédation, principalement par des oiseaux de plus grande taille. Une pression de prédation semblable pourrait s’appliquer au Hibou des marais. Les populations de faucons pèlerins en rétablissement exerceraient une pression de prédation croissante, tout comme le renard roux, qui étend son aire de répartition dans l’Arctique canadien. Toutefois, rien n’indique que la pression de prédation sur le Hibou des marais augmente dans l’est de l’Amérique du Nord.
UICN 3. Production d’énergie et exploitation minière (impact inconnu)
UICN 3.1. Forage pétrolier et gazier (impact inconnu)
Aucune étude n’a été publiée sur les effets de l’exploitation pétrolière et gazière sur le Hibou des marais, mais les perturbations attribuables à l’exploration ou à la production peuvent causer le déplacement direct de l’espèce ou son évitement des zones touchées. Les zones de forage pétrolier et gazier continuent de s’étendre dans le nord-est de la Colombie-Britannique et dans plusieurs États de l’ouest des États-Unis situés dans l’aire de répartition hivernale des Hiboux des marais du Canada.
UICN 9. Pollution (impact inconnu)
UICN 9.5 Polluants atmosphériques (impact inconnu)
La plupart des Hiboux des marais qui nichent au Canada sont probablement exposés à des polluants atmosphériques à un moment donné de leur cycle de vie; les effets sont inconnus, mais considérés comme peu susceptibles d’être graves.
Facteurs limitatifs
L’abondance des proies est le principal facteur limitatif pour le Hibou des marais. Ce facteur n’est cependant pas très préoccupant, car l’espèce a tendance à se déplacer à la recherche de conditions propices et de proies et qu’elle peut accroître la taille de ses couvées et sa productivité les années où les proies sont abondantes (Wiggins et al., 2006).
Nombre de localités
Le Hibou des marais est très mobile et largement répandu au Canada. Il est donc difficile d’estimer le nombre de localités où il est présent (« localité » étant définie par le COSEPAC comme une zone particulière du point de vue écologique et géographique dans laquelle un seul phénomène menaçant peut affecter rapidement tous les individus du taxon), car la plupart des menaces susmentionnées ont des effets locaux sur la qualité ou la quantité de l’habitat (annexe 1). Toutefois, le nombre de localités dépasse certainement de loin le seuil de dix fixé par le COSEPAC.
Protection, statuts et classements
Statuts et protection juridiques
Le Hibou des marais est inscrit comme espèce préoccupante à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril du Canada (Government of Canada, 2019). Il n’est pas protégé au Canada par la Loi de 1994 sur la convention concernant les oiseaux migrateurs, mais il est protégé par une loi sur les espèces sauvages (ou l’équivalent) dans chaque province et territoire (Government of Canada, 2017). Il est également inscrit comme espèce menacée en vertu de la Loi sur les espèces et les écosystèmes en voie de disparition du Manitoba (Manitoba Sustainable Development, 2018), comme espèce préoccupante en vertu de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition de l’Ontario (Ontario Ministry of the Environment, Conservation and Parks, 2018) et de la Loi sur les espèces en péril du Nouveau-Brunswick (New Brunswick Natural Resources, 2018) et comme espèce vulnérable (catégorie équivalente à « espèce préoccupante ») en vertu de Endangered Species Act de de Terre-Neuve-et-Labrador (Newfoundland and Labrador Fisheries and Land Resources, 2018). Comme le Hibou des marais est désigné comme une espèce en péril en vertu de la Forest and Range Practices Act (Government of British Columbia, 2004) et de l’Oil and Gas Activities Act (Government of British Columbia 2011) de la Colombie-Britannique, il est admissible à des protections supplémentaires contre les impacts des activités réglementées par ces deux lois.
Aux États-Unis, le Hibou des marais est protégé par la Migratory Bird Treaty Act (USFWS, 2016), mais il n’est pas inscrit en vertu de l’Endangered Species Act. Il est cependant considéré comme une espèce en voie de disparition dans 11 États (Delaware, Illinois, Indiana, Iowa, Kentucky, Maryland, Massachusetts, Michigan, New Jersey, New York et Pennsylvanie), comme une espèce menacée dans deux États (Connecticut et Maine) et comme une espèce préoccupante dans trois États (Minnesota, Ohio et Utah).
Statuts et classements non juridiques
Depuis 2016, l’UICN classe le Hibou des marais dans la catégorie « préoccupation mineure » à l’échelle mondiale (BirdLife International, 2016), ce qui correspond à la cote mondiale G5 (non en péril) que lui attribue NatureServe (2020). Au Canada, sa cote nationale en date de 2020 est N4B, N3N, N4M, ce qui indique que sa population reproductrice et sa population migratrice sont apparemment non en péril et que sa population hivernante est vulnérable. Par contre, l’espèce est considérée comme étant gravement en péril à vulnérable (S1B à S3B) dans toutes les provinces et tous les territoires du Canada (figure 13). Par rapport à 2008, sa cote provinciale a empiré au Yukon (de S4B à S3B), en Saskatchewan (de S4B à S2B), au Manitoba (de S3B à S2S3B), en Ontario (de S3S4B à S2B) et au Nouveau-Brunswick (de S3B à S2B) (COSEWIC, 2008; NatureServe, 2020).

Description longue
Carte montrant la cote de conservation du Hibou des marais dans chaque territoire, province et État de son aire de répartition au Canada et aux États-Unis, en date de 2020.
Veuillez voir la traduction française ci-dessous :
Provincial/territorial/state conservation status (NatureServe 2020) = Cotes de conservation dans les provinces, territoires et États (NatureServe, 2020)
Critically imperilled = gravement en péril
Imperiled = en péril
Vulnerable = vulnérable
Apparently secure = apparemment non en péril
Possibly extirpated = possiblement disparue
No status rank = aucune cote
NatureServe (2020) considère que le Hibou des marais est non en péril (N5) aux États-Unis, bien que ce statut ait été réexaminé pour la dernière fois en 1997. Malgré cette cote nationale, les populations reproductrices de l’espèce sont classées comme étant disparues (SHB) dans deux États et le District de Columbia, gravement en péril (S1B) dans 16 États, en péril (S2B) dans 12 États, vulnérables (S3B) dans 10 États et apparemment non en péril (S4B) dans seulement trois États de l’aire de reproduction (Alaska, Montana et Utah) et deux autres qui abritent l’espèce uniquement en hiver (Géorgie et Texas; figure 13). Depuis 2016, la cote de l’espèce a empiré dans trois États (de S4 à S3 en Idaho, de S4 à S2 au Nevada, et de S2 à S1 au Wyoming), et une cote lui a été attribuée pour la première fois dans 10 États, notamment une cote S2 dans trois États (Alabama, Mississippi et Nouveau-Mexique) et une cote S1 dans un État (Vermont). Parmi les 16 États où le Hibou des marais est considéré comme étant gravement en péril, cinq États (Kentucky, New Jersey, Maryland, Rhode Island et Virginie) n’ont aucune mention de l’espèce durant la période de reproduction depuis 2009 (trois générations) dans eBird (2021), et sept autres États (Illinois, Iowa, Maine, Maryland, Massachusetts, Pennsylvanie et Vermont) ont cinq mentions ou moins depuis 2009.
Bien que l’espèce ne soit pas protégée par une loi sur les espèces en péril en Colombie-Britannique, en Alberta et au Québec, elle est considérée comme une espèce dont la conservation est préoccupante dans ces provinces. En Colombie-Britannique, elle est inscrite à la liste bleue (liste des espèces préoccupantes; BC CDC, 2018). En Alberta, elle est classée comme étant possiblement en péril (Alberta Environment and Parks, 2017). Au Québec, elle est inscrite à la Liste des espèces susceptibles d’être désignées menacées ou vulnérables (Gouvernement du Québec, 2018).
Rosenberg et al. (2016) ont classé le Hibou des marais dans leur liste des 24 oiseaux communs en déclin rapide en Amérique du Nord, qu’ils définissaient comme ceux dont la population a diminué de 50-90 % de 1970 à 2014 (65 % dans le cas du Hibou des marais) et dont on prévoyait qu’elle diminuerait encore de 50 % d’un autre au cours des 20-25 prochaines années, d’après les menaces qui pèsent sur l’habitat de reproduction et l’habitat utilisé hors de la saison de reproduction.
Protection et propriété de l’habitat
Le Hibou des marais a été observé dans de nombreuses aires patrimoniales protégées de l’Agence Parcs Canada, y compris des parcs nationaux, et dans des bases des Forces canadiennes dans au moins trois provinces (Colombie-Britannique, Alberta, Québec; McDonald, comm. pers., 2019), mais il n’est pas présent régulièrement ou en grands nombres dans ces endroits.
Certains programmes de protection de l’habitat d’autres espèces pourraient être bénéfiques pour le Hibou des marais. En particulier, l’Operation Grassland Community en Alberta et l’Operation Burrowing Owl en Saskatchewan visent à préserver et à améliorer l’habitat de prairie, ce qui profiterait au Hibou des marais. Le document du gouvernement de l’Ontario Forest Management Guide for Conserving Biodiversity at the Stand and Site Scales (OMNR, 2010) donne des instructions pour conserver la biodiversité en maintenant des caractéristiques particulières de l’habitat, y compris les nids au sol occupés par le Hibou des marais. La protection de milieux humides et de milieux secs adjacents par Canards Illimités Canada et les plans conjoints dans le cadre du Plan nord-américain de gestion de la sauvagine assure également la conservation d’habitats de reproduction du Hibou des marais (North American Waterfowl Management Plan, 2019).
Remerciements et experts contactés
Remerciements
Environnement et Changement climatique Canada a financé la préparation du présent rapport, et Marie-France Noël a fourni un soutien administratif fort utile. Nous remercions tout particulièrement Suzanne Carrière d’avoir produit une carte à jour de l’aire de répartition, Sydney Allen d’avoir aidé à calculer la zone d’occurrence et les densités de population, ainsi qu’Adam Smith d’avoir fourni et interprété les données de tendances de population. Les personnes suivantes ont fourni de précieuses données et perspectives sur le Hibou des marais dans leurs régions respectives : Erin Bayne, Bruce Bennett, Andrea Benville, Mike Cadman, Syd Cannings, Gord Court, Cameron Eckert, Shelley Garland, Sofi Hindmarch, Jeremiah Kennedy, Jérôme Lemaître, Rachel McDonald, François Shaffer et Pamela Sinclair. Les commentaires de Sofi Hindmarch, de Denver Holt et de Robert Miller sur les menaces nous ont été fort utiles, tout comme ceux que Richard Elliot, coprésident du Sous-comité de spécialistes des oiseaux (SCS) du COSEPAC, a fourni tout au long de la préparation du rapport. Nous remercions également les nombreux participants bénévoles, coordonnateurs et bailleurs de fonds du Recensement nord-américain des oiseaux nicheurs, du Recensement des oiseaux de Noël et des projets d’atlas des oiseaux nicheurs au Canada dont les efforts collectifs ont permis de mieux comprendre la répartition et la situation du Hibou des marais.
Experts contactés
Anctil, A. Biologiste, ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, Québec (Québec).
Bayne, E. Professor, Department of Biological Sciences, University of Alberta. Edmonton, Alberta.
Behrens, S. Cumulative Effects Biologist, Wildlife Division, Department of Environment and Natural Resources, Government of the Northwest Territories, Norman Wells (Territoires du Nord-Ouest).
Bennett, B. Coordonnateur, Yukon Conservation Data Centre, Whitehorse (Yukon); membre du COSEPAC.
Benville, A. Data Manager, Saskatchewan Conservation Data Centre, Regina (Saskatchewan).
Blight, L. Senior Biologist, British Columbia Ministry of Environment, Victoria (Colombie-Britannique); membre du Sous-comité de spécialistes des oiseaux du COSEPAC.
Boyne, A. Head, Conservation Planning and Engagement, Canadian Wildlife Service, Environment and Climate Change Canada, Dartmouth (Nouvelle-Écosse).
Cannings, S. Species at Risk Biologist. Canadian Wildlife Service, Environment and Climate Change Canada. Whitehorse, Yukon; membre du COSEPAC.
Carrière, S. Biologist (Biodiversity), Wildlife Division, Department of Environment and Natural Resources, Yellowknife (Territoires du Nord-Ouest); membre du COSEPAC.
Cooper, K. Species at Risk Biologist, Gwich’in Renewable Resources Board, Inuvik (Territoires du Nord-Ouest).
Côté, P. Directeur, Observatoire des oiseaux de Tadoussac, Tadoussac (Québec).
Court, G. Provincial Wildlife Status Biologist, Fish and Wildlife Policy Division, Environment and Parks, Edmonton (Alberta); membre du COSEPAC.
Dale, A. Director, Torngat Wildlife and Plants Co-Management Board, Happy Valley–Goose Bay (Terre-Neuve-et-Labrador).
Davis, K. Coordonnateur des CTA, Secrétariat du COSEPAC, Gatineau (Québec)
Eckert, C. Biologiste de la conservation, Yukon Parks, Whitehorse (Yukon).
Fournier, B. GIS and Wildlife Data Specialist, Biodiversity Conservation, Wildlife Division, Environment and Natural Resources, Government of the Northwest Territories. Yellowknife (Territoires du Nord-Ouest).
Garland, S. Endangered Species Biologist, Department of Fisheries and Land Resources, Government of Newfoundland and Labrador, Corner Brook (Terre-Neuve-et-Labrador).
Gauthier, I. Coordonnatrice provinciale des espèces fauniques menacées ou vulnérables, Direction générale de la gestion de la faune et des habitats, ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs. Québec (Québec); membre du COSEPAC.
Gionet-Rollick, A. Zoologiste, The Owl Foundation, Vineland Station (Ontario).
Girard, J. Biologiste de la faune, Section de la planification de la conservation et de l’intendance, Service canadien de la faune, Environnement et Changement climatique Canada, Ottawa (Ontario).
Hachey, M.-H. Biologiste, Regroupement QuébecOiseaux, Montréal (Québec).
Hindmarch, S. Independent Biologist, Vancouver (Colombie-Britannique).
Holt, D. Director, Owl Research Institute, Charlo (Montana).
Jung, T. Biologiste principal de la faune (biodiversité), Yukon Fish and Wildlife, Whitehorse (Yukon); membre du COSEPAC.
Kennedy, J. M.Sc. Student, University of Alberta. Edmonton (Alberta).
Kidd, T. Landscape Analyst. Canadian Wildlife Service, Environment and Climate Change Canada, Yellowknife (Territoires du Nord-Ouest).
Larson, M. Biologist, Owl Research Institute, Charlo (Montana).
Lemaître, J. Chercheur en avifaune, Service de la conservation de la biodiversité et des milieux humides, Direction de l’expertise sur la faune terrestre, l’herpétofaune et l’avifaune, ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, Québec (Québec).
McDonald, R. Conseiller principal en environnement, ministère de la Défense nationale, Ottawa (Ontario).
Miller, R. Research Biologist, Intermountain Bird Observatory, Boise State University. Boise (Idaho).
Nyce Sr., H. Director, Fisheries and Wildlife. Nisgaà Lisims Government, New Aiyansh (Colombie-Britannique).
Pruss, S. Species Conservation Specialist, Natural Resources Conservation Branch, Parks Canada, Fort Saskatchewan (Alberta); membre du COSEPAC.
Rand, G. Gestionnaire adjoint des collections, Musée canadien de la nature, Ottawa (Ontario).
Sabine, M. Biologiste, Programme des espèces en péril, Direction de la faune et des poissons, ministère des Ressources naturelles, Fredericton (Nouveau-Brunswick); membre du COSEPAC.
Savard, J-P.L. Scientifique émérite, Environnement et Changement climatique Canada, Québec (Québec); membre du Sous-comité de spécialistes des oiseaux du COSEPAC.
Shaffer, F. Biologiste, Service canadien de la faune, Environnement et Changement climatique Canada, Québec (Québec).
Sinclair, P. Biologiste de la conservation des oiseaux, Service canadien de la faune, Environnement et Changement climatique Canada, Whitehorse (Yukon).
Smith, A. Biostatisticien principal, Service canadien de la faune, Environnement et Changement climatique Canada, Ottawa (Ontario).
Song, S. Manager, Wildlife and Habitat Assessment Section, Canadian Wildlife Service, Environment and Climate Change Canada, Prairie Region, Edmonton (Alberta).
Wilson, J. Species at Risk Wildlife Biologist, Wildlife Division, Department of Environment and Natural Resources, Government of the Northwest Territories, Yellowknife (Territoires du Nord-Ouest).
Zanette, L. Professeur, Département de biologie, Université Western, London (Ontario); membre du Sous-comité de spécialistes des oiseaux du COSEPAC.
Sources d’information
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Sommaire biographique du rédacteur du rapport
Marcel Gahbauer a obtenu un baccalauréat ès sciences en écologie à l’Université de Toronto en 1998 et un doctorat en sciences des ressources naturelles à l’Université McGill en 2008 pour son étude du succès de reproduction et des déplacements du Faucon pèlerin en milieu urbain dans l’est de l’Amérique du Nord. Il a commencé à étudier le Hibou des marais en Ontario en 2002 et a effectué des relevés de terrain ciblant l’espèce dans six autres provinces et deux territoires. Il a établi le groupe international de recherche et de discussion sur l’Asio flammeus, a organisé un symposium sur le Hibou des marais dans le cadre de la conférence de 2016 de la Raptor Research Foundation et a coordonné un examen de la situation et des études récentes de l’espèce dans l’hémisphère occidental pour la World Owl Conference de 2017. Il a travaillé pendant de nombreuses années comme biologiste principal chez Stantec Consulting et est maintenant biologiste des populations au Service canadien de la faune d’Environnement et Changement climatique Canada et directeur exécutif de la Migration Research Foundation. À titre de coprésident du Sous-comité de spécialistes des oiseaux du COSEPAC depuis 2015, il a supervisé la production de plus de 20 rapports de situation du COSEPAC sur des oiseaux.
Collections examinées
Aucune collection n’a été examinée pour la préparation du présent rapport.
Annexe 1. Résultats du calculateur des menaces pesant sur le Hibou des marais
Tableau d’évaluation des menaces
- Nom scientifique de l’espèce ou de l’écosystème
- Asio flammeus Hibou des marais
- Identification de l’élément
- Sans objet
- Code de l’élément
- Sans objet
- Date
- 2019-05-21
- Évaluateur(s) :
- Marcel Gahbauer (rédacteur du rapport), Richard Elliot (coprésident), Dwayne Lepitzki (animateur), Marie-France Noël (Secrétariat du COSEPAC), Louise Blight, Travis Booms, Mike Cadman, Suzanne Carrière, Kaytlin Cooper, Gord Court, Shelley Garland, Andy Horn, Jessica Humber, Frankie Jean-Gagnon, Inge-Jean Hansen, Thomas Jung, Jérôme Lemaître, Robert Miller, Mary Sabine, Jean-Pierre Savard, Krystal Rancourt, Julie Steciw, Ken Tuininga, Greg Wilson et Liana Zanette
- Références :
- Ébauche du rapport de situation sur le Hibou des marais (avril 2019)
Impact des menaces | Impact des menaces (descriptions) | Comptes des menaces de niveau 1 selon l’intensité de leur impact : Maximum de la plage d’intensité |
Comptes des menaces de niveau 1 selon l’intensité de leur impact : Minimum de la plage d’intensité |
---|---|---|---|
A | Très élevé | 0 | 0 |
B | Élevé | 0 | 0 |
C | Moyen | 2 | 0 |
D | Faible | 6 | 8 |
- | Impact global des menaces calculé : | Élevé | Moyen |
- Impact global des menaces attribué :
- BC = Élevé – moyen
- Justification de l’ajustement de l’impact :
- Lors de la téléconférence sur l’évaluation des menaces, il y a eu une discussion à savoir s’il fallait réduire l’impact global des menaces à moyen, étant donné le possible chevauchement entre certaines catégories. Toutefois, la plupart des participants ont estimé que l’impact attribué devait rester élevé-moyen en raison du grand nombre de menaces plausibles et de l’absence de justification pour déclasser les résultats du calculateur de menaces.
- Impact global des menaces – commentaires
- Le Hibou des marais a été considéré comme une seule unité désignable aux fins de la présente évaluation. La durée d’une génération a été présumée être d’environ quatre ans.
# | Menace | Impact (calculé) |
Portée (10 prochaines années) |
Gravité (10 années ou 3 générations) |
Immédiateté | Commentaires |
---|---|---|---|---|---|---|
1 | D Faible | Petite (1-10 %) | Légère à élevée (1-70 %) | Élevée (continue) | Sans objet | |
1.1 | Zones résidentielles et urbaines |
D Faible | Petite (1-10 %) | Légère à élevée (1-70 %) | Élevée (continue) | La perte d’habitat pourrait être importante, particulièrement dans le sud de la Colombie-Britannique et de l’Ontario, mais il est peu probable qu’elle touche plus de 1 % de la population reproductrice au cours de la prochaine décennie. Ces régions abritent cependant une grande proportion de la population hivernante, et ce problème touche également les sites d’hivernage aux États-Unis, de sorte que la portée en hiver se situe probablement près de la limite inférieure de la catégorie « petite ». La gravité est probablement légère dans la plupart des cas, car le Hibou des marais est très mobile, mais les effets peuvent varier selon la disponibilité et la qualité de l’habitat de rechange. |
1.2 | Zones commerciales et industrielles |
Négligeable | Négligeable (<1 %) | Légère à élevée (1-70 %) | Élevée (continue) | L’expansion des zones commerciales et industrielles continue de détruire de l’habitat, mais à un rythme plus lent que celui de l’expansion des zones urbaines, de sorte que sa portée est probablement négligeable. |
1.3 | Zones touristiques et récréatives |
Négligeable | Négligeable (<1 %) | Légère à élevée (1-70 %) | Élevée (continue) | L’aménagement de zones récréatives continue de détruire de l’habitat, mais à un rythme beaucoup plus lent que l’expansion des zones urbaines, de sorte que sa portée est probablement négligeable. |
2 | D Faible | Petite (1-10 %) | Élevée (31-70 %) | Élevée (continue) | Sans objet | |
2.1 | Cultures annuelles et pérennes de produits autres que le bois |
D Faible | Petite (1-10 %) | Élevée (31-70 %) | Élevée (continue) | Dans les états de l’ouest des États-Unis, le Hibou des marais est plus souvent présent dans les champs en chaume que dans les champs de foin, peut-être en raison de l’abondance des proies, mais les conséquences de cette situation sont inconnues. Dans le sud du Canada, le fauchage des champs de foin est probablement plus préoccupant que leur conversion, car il met en péril les œufs et les oisillons qui ne peuvent pas voler. Toutefois, comme la plupart des individus se reproduisent dans le nord, ces risques concernent probablement moins de 10 % de la population. La gravité de la perte d’habitat n’est peut-être que légère à modérée, selon la disponibilité d’habitat inoccupé convenable, mais elle est considérée comme élevée dans l’ensemble en raison du risque d’échec de la nidification, qui peut se produire année après année. |
2.2 | Plantations pour la production de bois et de pâte |
Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet |
2.3 | Élevage de bétail |
N’est pas une menace | Petite (1-10 %) | Neutre ou avantage possible | Élevée (continue) | Seule une très faible proportion de la population canadienne est probablement exposée à l’élevage de bétail. Le pâturage de faible intensité est probablement bénéfique en général parce qu’il maintient l’habitat de prairie, mais le pâturage de forte intensité peut rendre l’habitat moins convenable pour la nidification et les proies de l’espèce. Le piétinement des nids constitue un risque, mais il se produit probablement rarement. Le Hibou des marais fait partie des espèces d’oiseaux que l’on trouve parfois noyés dans les points d’eau du bétail (Miller et al., 2018) |
2.4 | Aquaculture en mer et en eau douce |
Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet |
3 | Inconnu | Petite (1-10 %) | Inconnue | Élevée (continue) | Sans objet | |
3.1 | Forage pétrolier et gazier |
Inconnu | Petite (1-10 %) | Inconnue | Élevée (continue) | Les zones de forage pétrolier et gazier continuent de s’étendre dans le nord-est de la Colombie-Britannique et dans plusieurs États de l’ouest des États-Unis situés dans l’aire de répartition hivernale des Hiboux des marais du Canada. Aucune étude publiée ne démontre les effets du forage pétrolier et gazier sur le Hibou des marais, mais comme ces zones se trouvent souvent dans de l’habitat particulièrement convenable, on s’attend à un certain degré de déplacement de l’espèce. La gravité est inconnue et varie probablement selon la disponibilité d’habitat inoccupé convenable à proximité. |
3.2 | Exploitation de mines et de carrières |
Négligeable | Négligeable (<1 %) | Élevée - modérée (11-70 %) | Élevée (continue) | Comme il y a peu d’exploitation de mines ou de carrières dans l’habitat de reproduction ou d’hivernage de l’espèce, cette menace a probablement un effet très localisé et une portée négligeable. La gravité dépend de l’ampleur des activités et de la disponibilité d’habitat de rechange à proximité, et l’espèce peut localement éviter les perturbations (déplacement). |
3.3 | Énergie renouvelable |
Négligeable | Restreinte (11-30 %) | Négligeable (<1 %) | Élevée (continue) | L’empreinte des parcs éoliens (et dans une moindre mesure des parcs solaires) est faible mais en augmentation dans le sud du Canada. Cette empreinte chevauche l’aire de répartition de l’espèce dans les Prairies, le sud de l’Ontario, potentiellement dans les Maritimes, et une grande partie de l’aire d’hivernage aux États-Unis. Cette menace peut causer de la mortalité directe ou déplacer l’espèce d’un habitat par ailleurs convenable ou le lui faire éviter (Zimmerling et al. 2013). Aucun effet sur le Hibou des marais n’a été documenté, malgré la surveillance environnementale constante des projets d’énergie renouvelable. Si une faible proportion de la population peut être exposée à ces projets à un moment donné, les effets à l’échelle de la population sont probablement négligeables. |
4 | D Faible | Généralisée (71-100 %) | Légère (1-10 %) | Élevée (continue) | Sans objet | |
4.1 | Routes et voies ferrées |
D Faible | Généralisée (71-100 %) | Légère (1-10 %) | Élevée (continue) | Bien que de nombreux Hiboux des marais se reproduisent dans le Grand Nord, loin des routes, la plupart hivernent assez loin au sud pour croiser des routes. Les hiboux volent souvent à basse altitude et se perchent le long des routes. L’espèce serait davantage touchée par la mortalité routière dans les États de l’ouest des États-Unis, d’après les nombreux incidents rapportés; de la recherche plus formelle est en cours. La gravité globale est considérée comme légère, étant donné la faible probabilité qu’un individu soit heurté par un véhicule. |
4.2 | Lignes de services publics |
Négligeable | Grande (31-70 %) | Négligeable (<1 %) | Élevée (continue) | Une grande proportion de Hiboux des marais croisent probablement des lignes électriques et de service, du moins en hiver, et s’en servent comme perchoirs de chasse. Le Hibou des marais est trop petit pour risquer de s’électrocuter sur la plupart des lignes, mais de rares cas de mortalité par collision avec des lignes électriques et des clôtures de fil barbelé ont été rapportés (Fitzner, 1975; Knight et Skriletz, 1980; Miller et al., 2018; Gionet-Rollick, comm. pers., 2019). |
4.3 | Voies de transport par eau |
Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet |
4.4 | Corridors aériens |
D Faible | Petite (1-10 %) | Légère (1-10 %) | Élevée (continue) | Présent à des aéroports, le Hibou des marais semble être particulièrement vulnérable aux collisions avec les avions, d’après les données recueillies aux États-Unis. Les responsables de la gestion de la faune des aéroports peuvent prendre des mesures létales contre des hiboux, mais la fréquence de ces cas est probablement négligeable. La menace cause probablement une certaine mortalité chaque année, mais elle n’a probablement qu’un léger effet sur la population. |
5 | D Faible | Restreinte (11-30 %) | Légère (1-10 %) | Élevée (continue) | Sans objet | |
5.1 | Chasse et capture d’animaux terrestres |
D Faible | Restreinte (11-30 %) | Légère (1-10 %) | Élevée (continue) | Il est possible que l’espèce soit exposée à des rodenticides et à d’autres pesticides dans les proies qu’elle consomme dans les régions agricoles ou périurbaines. L’effet est sans doute plus important sur les oisillons, et il existe un risque de mortalité d’adultes par bioaccumulation. L’empoisonnement des rapaces par les rodenticides est une grande préoccupation dans l’ouest des États-Unis puisqu’il cause une mortalité directe et des effets sublétaux qui peuvent affaiblir les oiseaux ou les rendre vulnérables à d’autres causes de mortalité. L’abattage illégal des hiboux reste préoccupant dans de nombreuses régions, et la lutte contre cet abattage est considérée comme une priorité de gestion dans certains États de l’ouest des États-Unis. |
5.2 | Cueillette de plantes terrestres |
Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet |
5.3 | Exploitation forestière et récolte du bois |
Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet |
5.4 | Pêche et récolte de ressources aquatiques |
Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet |
6 | Intrusions et perturbations humaines (en anglais seulement) | D Faible | Petite (1-10 %) | Légère (1-10 %) | Élevée (continue) | Sans objet |
6.1 | Activités récréatives | D Faible | Petite (1-10 %) | Légère (1-10 %) | Élevée (continue) | Des Hiboux des marais hivernants dans des parcs ou d’autres aires publiques peuvent être dérangés par des promeneurs, des photographes et des chiens non tenus en laisse. Bien que ces sites soient relativement peu nombreux, plusieurs d’entre eux attirent beaucoup de hiboux et un grand nombre d’ornithologues et de photographes (p. ex. baie Boundary et estuaires des rivières Nanaimo et Cowichan en Colombie-Britannique; lac Frank Lake en Alberta; I. Cruickshank, comm. pers. 2020; M. Gahbauer, obs. pers.). Cette menace s’applique également aux hiboux qui hivernent aux États-Unis. On ignore si l’effarouchement à répétition de ces hiboux nuit à leur survie, mais comme ces perturbations se produisent pour la plupart dans des conditions hivernales, la gravité globale est probablement plus que négligeable. |
6.2 | Guerre, troubles civils et exercices militaires | N’est pas une menace | Négligeable (<1 %) | Neutre ou avantage possible | Élevée (continue) | Le Hibou des marais utilise de l’habitat convenable dans les bases des Forces canadiennes qui comportent de vastes étendues de prairie. Toutefois, le pourcentage de la population qui utilise ces zones est probablement négligeable, et comme ces zones sont souvent gérées à des fins de conservation de la faune, les effets nets sont probablement négligeables ou positifs. |
6.3 | Travaux et autres activités | Négligeable | Négligeable (<1 %) | Négligeable (<1 %) | Élevée (continue) | Il y a très peu de recherche en cours sur le terrain concernant le Hibou des marais, de sorte que les travaux limités de baguage et de télémétrie qui sont effectués n’ont probablement qu’un effet négligeable sur les individus concernés. |
7 | Modification du système naturel (en anglais seulement) | CD Moyen - faible | Restreinte (11-30 %) | Modérée - légère (1-30 %) | Élevée (continue) | Sans objet |
7.1 | Incendies et suppression des incendies | N’est pas une menace | Petite (1-10 %) | Neutre ou avantage possible | Élevée (continue) | Les incendies sont peu probables dans la majeure partie de l’aire de reproduction située dans la toundra et dans de nombreuses régions du sud; les incendies occasionnels dans les prairies sont suffisamment rares pour ne toucher que peu de Hiboux des marais. Un incendie peut causer de la mortalité s’il coïncide avec la présence d’œufs ou de jeunes incapables de voler dans le nid. Par contre, Dechant et al. (2001) ont observé que, dans la prairie à herbes hautes, le brûlage ou le fauchage périodique peut être bénéfique au Hibou des marais en favorisant un habitat propice aux campagnols. Dans de nombreux habitats ouverts, le feu maintient la structure de l’habitat et limite la croissance de la végétation plus haute, y compris les arbustes, et peut être un facteur important dans le maintien de la qualité de l’habitat. |
7.2 | Barrages, gestion et utilisation de l’eau | Négligeable | Négligeable (<1 %) | Élevée (31-70 %) | Élevée (continue) | Les réservoirs créés par les barrages peuvent ennoyer de l’habitat de prairie ou de milieu humide utilisé par le Hibou des marais. La zone qui sera touchée par le barrage du site C, dans le nord de la Colombie-Britannique, est régionalement importante pour l’espèce, et il y a peu d’habitat de nidification convenable à proximité (CEAA, 2014). Aucun autre barrage actuellement proposé au Canada ne présenterait un risque pour le Hibou des marais. |
7.3 | Autres modifications de l’écosystème | CD Moyen - faible | Restreinte (11-30 %) | Modérée - légère (1-30 %) | Élevée (continue) | Dans les États de l’ouest des États-Unis, l’envahissement de vastes étendues d’habitat par le brome des toits est préoccupant, car elles abritent alors une plus faible densité de proies. Il s’agit d’une des principales causes de perte d’habitat dans la région intramontagneuse de l’ouest. L’invasion de l’agropyre à crête et d’autres plantes envahissantes entraîne une réduction générale similaire de la productivité dans les Prairies canadiennes. Les modifications de l’écosystème sont probablement moins préoccupantes dans d’autres parties de l’aire de répartition. |
8 | Espèces et gènes envahissants ou problématiques (en anglais seulement) | D Faible | Grande (31-70 %) | Légère (1-10 %) | Élevée (continue) | Sans objet |
8.1 | Espèces exotiques/non indigènes envahissantes | Négligeable | Petite (1-10 %) | Négligeable (<1 %) | Élevée (continue) | La prédation par les chats féraux (Felis catus) est une importante cause de mortalité d’origine humaine chez les oiseaux au Canada (Calvert et al. 2013), particulièrement chez les oiseaux qui nichent au sol (Blancher, 2013; Loss et al., 2013). Ce risque s’applique principalement aux oisillons et aux juvéniles incapables de voler du Hibou des marais. Le virus du Nil occidental peut infecter le Hibou des marais (Fitzgerald et al., 2003), mais la fréquence d’infection est peu connue, et la gravité est probablement faible. Dans une étude sur des hiboux en captivité en Ontario, Gancz et al.(2004) ont observé que seulement 12,5 % des Hiboux des marais exposés au virus du Nil occidental sont morts (n=16), contre 92,3 à 100 % des individus de cinq autres espèces. Seule la petite proportion de Hiboux des marais se reproduisant dans le sud du Canada est susceptible d’être exposée aux chats ou au virus du Nil occidental.. |
8.2 | Espèces indigènes problématiques | D Faible | Grande (31-70 %) | Légère (1-10 %) | Élevée (continue) | L’abondance et l’impact probable de divers prédateurs ont augmenté dans une grande partie de l’aire de répartition du Hibou des marais en raison des activités humaines. Il n’y a pas de preuve directe que l’augmentation de la prédation a un effet sur les populations de l’espèce, mais il est possible que la gravité soit légère. |
8.3 | Introduction de matériel génétique | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet |
9 | Pollution (en anglais seulement) | Inconnu | Généralisée (71-100 %) | Inconnue | Élevée (continue) | Sans objet |
9.1 | Eaux usées domestiques et urbaines | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet |
9.2 | Effluents industriels et militaires | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet |
9.3 | Effluents agricoles et forestiers | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet |
9.4 | Détritus et déchets solides | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet |
9.5 | Polluants atmosphériques | Inconnu | Généralisée (71-100 %) | Inconnue | Élevée (continue) | De nombreux Hiboux des marais sont probablement exposés aux polluants atmosphériques à un moment donné de leur cycle vital. On ne sait pas si ces polluants peuvent nuire à l’espèce, et il est peu probable que leurs effets soient graves. |
9.6 | Énergie excessive | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet |
10 | Phénomènes géologiques (en anglais seulement) | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet |
10.1 | Volcans | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet |
10.2 | Tremblements de terre et tsunamis | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet |
10.3 | Avalanches et glissements de terrain | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet |
11 | Changement climatique et phénomènes météorologiques violents (en anglais seulement) | CD Moyen - faible | Grande (31-70 %) | Modérée - légère (1-30 %) | Élevée (continue) | Sans objet |
11.1 | Déplacement et altération de l’habitat | CD Moyen - faible | Grande (31-70 %) | Modérée - légère (1-30 %) | Élevée (continue) | Comme les modèles de changement climatique prédisent un réchauffement et un assèchement importants dans les Prairies et l’Arctique canadiens, qui constituent la majeure partie de l’aire de reproduction du Hibou des marais, la plus grande partie de la population est susceptible d’être exposée aux changements de la qualité de l’habitat qui en découlent, mais la portée de cette menace au cours des trois prochaines générations ne serait que grande. L’arbustification en cours est une importante préoccupation dans le Bas-Arctique, où elle réduit l’étendue de la toundra ouverte et des zones herbeuses où le Hibou des marais niche et s’alimente et fournit davantage d’abris aux prédateurs. |
11.2 | Sécheresses | Inconnu | Restreinte (11-30 %) | Inconnue | Élevée (continue) | Les sécheresses peuvent nuire à certains Hiboux des marais qui se reproduisent dans le sud du Canada. Les sécheresses sont également plus fréquentes dans certaines parties de l’aire d’hivernage de l’espèce aux États-Unis, mais on ne sait pas si les sécheresses estivales rendent l’habitat hivernal moins convenable. La gravité de la menace est inconnue, car les individus peuvent se déplacer pour éviter les conséquences négatives, tandis que dans certains cas, la sécheresse peut être bénéfique en augmentant la disponibilité des proies. |
11.3 | Températures extrêmes | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet |
11.4 | Tempêtes et inondations | D Faible | Restreinte - petite (1-30 %) | Légère (1-10 %) | Élevée (continue) | De nombreux modèles de changement climatique prédisent une augmentation de la fréquence et de la gravité des tempêtes. En tant qu’espèce nichant au sol, le Hibou des marais peut être vulnérable à l’échec de la nidification causé par une inondation, et il est possible que la disponibilité des proies soit réduite à court terme. L’effet toucherait principalement les oisillons et serait probablement tout au plus léger au cours des trois prochaines générations. |
Classification des menaces d’après l’IUCN-CMP, Salafsky et al. (2008).
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