Hibou des marais (Asio flammeus) évaluation et rapport de situation du COSEPAC : chapitre 4

Répartition

Aire de répartition mondiale

Le Hibou des marais possède l’une des plus vastes aires de répartition parmi les strigidés : il se reproduit dans des habitats ouverts de la zone tempérée du Nord, en Amérique du Sud et sur un grand nombre d’îles océaniques, notamment les Grandes Antilles, l’archipel des Galapagos et Hawaï. Bien que son aire de reproduction en Amérique du Nord soit vaste (figure 1), l’espèce s’y trouve de façon sporadique, nichant dans des habitats convenables non boisés qui présentent des regroupements de petits mammifères.

Figure 1. Répartition du Hibou des marais en Amérique du Nord (modification de Wiggins et al. 2006). Notons que, au sein de la vaste aire de répartition représentée, le Hibou des marais est fortement nomade, qu’il se reproduit et hiverne dans des régions présentant une prolifération locale de campagnols du genre Microtus et d’autres petits rongeurs, et qu’il évite en grande partie les forêts. Le Hibou des marais est absent des régions boisées et montagneuses de la carte.

Figure 1.  Répartition du Hibou des marais en Amérique du Nord (modification de Wiggins et al. 2006).

Aire de répartition canadienne

Au Canada, le Hibou des marais se reproduit dans toutes les provinces et tous les territoires, mais on le trouve plus fréquemment dans les provinces des Praires (Alberta, Saskatchewan, Manitoba) et le long de la côte arctique. Pendant l’hiver, l’espèce est un résident habituel des habitats ouverts en bordure de la côte extrême sud de la Colombie-Britannique et dans le sud de l’Ontario. Il est un résident occasionnel des régions côtières du Canada atlantique, et on le trouve également de façon sporadique dans les provinces des Prairies où le nombre d’individus qui hivernent varie beaucoup d’une année à l’autre.

La répartition régionale actuelle de l’espèce au Canada est la suivante :

Territoire du Yukon

Résident et migrateur peu commun en été au Yukon, le Hibou des marais connaît une forte variation du nombre de couples nicheurs d’une année à l’autre (Sinclair et al., 2003). La reproduction a été documentée le long des plaines côtières et des zones de toundra de l’intérieur, et les observations effectuées pendant l’été indiquent que l’espèce pourrait également se reproduire dans des sites dispersés, dans le sud du Yukon. La migration d’automne a lieu de la fin août à la fin octobre (Sinclair et al., 2003; C. Eckert, communication personnelle).

Territoires du Nord-Ouest

Même s’il est susceptible de se reproduire dans des habitats convenables un peu partout dans les Territoires du Nord-Ouest, le Hibou des marais a le plus souvent été observé nichant dans un habitat de la toundra côtière. Voir le site suivant, disponible en anglais seulement : (http://www.enr.gov.nt.ca/_live/pages/wpPages/Short-eared_Owls.aspx).

Nunavut

Comme dans les Territoires du Nord-Ouest, le Hibou des marais couvre une vaste aire de répartition au Nunavut et, pendant les années de prolifération de lemmings dans les régions côtières de la toundra, les rassemblements sont plus denses.

Colombie-Britannique

L’aire de reproduction comprend la vallée du fleuve Fraser dans le Lower Mainland, le nord de la vallée de l’Okanagan jusqu’à la région de Thompson-Chilcotin, et le nord-est des Basses-Terres de la rivière Peace (Campbell et al., 1990). Les enregistrements effectués en été dans la vallée de la rivière Stikine et la région du col Chilkat indiquent une reproduction à tout le moins occasionnelle dans la partie nord-ouest de la province. Les oiseaux en hivernage sont en grande partie confinés au Lower Mainland et aux vallées intérieures du sud.

Alberta

L’aire de reproduction comprend la majeure partie de la région des prairies du sud-ouest, des prairies-parcs et de la région de la rivière Peace (Semenchuk, 1992). Des enregistrements effectués en divers endroits au cours de l’été indiquent également que l’espèce pourrait se reproduire dans un habitat (ouvert) convenable des forêts boréales méridionales. Au cours de l’hiver, les données enregistrées se limitent essentiellement à la région des prairies et subissent de fortes variations au fil des ans.

Saskatchewan

De récents travaux liés à la préparation d’un atlas indiquent que l’espèce se reproduit très couramment dans les régions méridionales et centrales de la province et que quelques enregistrements ont été effectués en divers endroits au cours de l’été vers le nord, dans la région des forêts boréales (Smith, 1996). Pendant l’hiver, la présence du Hibou des marais est occasionnellement relevée au nord, jusqu’à la lisière méridionale de la forêt boréale.

Manitoba

Dans le passé, le Hibou des marais se reproduisait fréquemment dans le tiers sud de la province, et sa présence était qualifiée d’abondante dans la région de Portage la Prairie (Thompson, 1891). Il est aujourd’hui qualifié de nicheur instable dans la zone de la toundra nordique et dans les habitats ouverts du sud de la province (Taylor, 2003).

Ontario

Les données préliminaires tirées de la carte de l’Atlas des oiseaux nicheurs de l’Ontario récemment mis à jour (figure 2; Birds Ontario, données non publiées) montrent des enregistrements relatifs à la reproduction concentrées sur le littoral de la baie d’Hudson près de Winisk, le long de la rivière des Outaouais dans l’est de l’Ontario, dans des localités très dispersées ailleurs, dans le sud de l’Ontario, et dans l’extrême-ouest de la province, dans le district de Rainy River. En général, les données de l’Atlas indiquent une répartition semblable pour les deux périodes, bien qu’il soit possible de constater une augmentation si on s’y efforce. Il importe de noter que le manque apparent d’enregistrements dans les régions des basses-terres (intérieures) du nord s’explique probablement par des relevés moins fréquents à ces endroits plutôt qu’il n’indique l’absence de hiboux.

Figure 2. Données comparatives sur la répartition du Hibou des marais en Ontario pendant la période de reproduction, d’après des relevés effectués récemment dans le cadre de l’atlas des oiseaux nicheurs (2000-2005; figure ci-dessous; Birds Ontario, données non publiées) et ceux effectués dans les années 1980 (Cadman et al., 1987). Dans la première figure, les points gris identifient les carrés dans lesquels l’espèce a été trouvée au cours du premier projet d’atlas, mais non pendant le deuxième; les points jaunes identifient les carrés dans lesquels l’espèce a été trouvée au cours du deuxième projet d’atlas, mais non pendant le premier.

Figure 2.  Données comparatives sur la répartition du Hibou des marais en Ontario pendant la période de reproduction, d’après des relevés effectués récemment dans le cadre de l’atlas des oiseaux nicheurs (2000-2005; figure ci-dessus; Birds Ontario, données non publiées) et ceux effectués dans les années 1980 (Cadman et al., 1987).
Figure 2.  Données comparatives sur la répartition du Hibou des marais en Ontario pendant la période de reproduction, d’après des relevés effectués récemment dans le cadre de l’atlas des oiseaux nicheurs (2000-2005; figure ci-dessus; Birds Ontario, données non publiées) et ceux effectués dans les années 1980 (Cadman et al., 1987).

Québec

Bien que des données relatives à la période de reproduction existent pour la plus grande partie de la province, la présence de l’espèce a surtout été enregistrée le long de l’estuaire du Saint-Laurent et dans la région du Saguenay-Lac Saint-Jean, dans le sud-ouest de la province (Cyr et Larivée, 1995; LaGauthier et Aubry, 1996).

Nouveau-Brunswick

Tous les enregistrements relatifs à la reproduction confirmés récemment ont été enregistrés dans des zones côtières (Erskine, 1992). Les marais de Tantramar près de la frontière entre le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse (Squires, 1952; Erskine, 1992) sont considérés comme un site historique de reproduction important.

Nouvelle-Écosse

Les données disponibles les plus récentes sont tirées du projet d’Atlas des oiseaux nicheurs des Maritimes, dans le cadre duquel un nombre plutôt restreint de Hiboux des marais a été relevé, dont trois enregistrements confirmés relatifs à la reproduction de l’espèce le long de la côte (Erskine, 1992).

Île-du-Prince-Édouard

L’Atlas des oiseaux nicheurs des Maritimes a enregistré trois occurrences de l’espèce pour l’Île-du-Prince-Édouard, deux sur la côte nord (y compris un enregistrement de nidification confirmé) et un enregistrement probable relatif à la reproduction à l’intérieur des terres (Erskine, 1992).

Terre-Neuve-et-Labrador

On estime que le Hibou des marais aurait été un nicheur répandu à Terre-Neuve-et-Labrador, et la vaste majorité des relevés historiques ont été effectués dans des sites côtiers (Schmelzer, 2005). Les données les plus récentes enregistrées à Terre-Neuve-et-Labrador proviennent des relevés consacrés au Hibou des marais, en juillet 2003. Seuls deux individus auraient été aperçus pendant le déroulement des relevés à Terre-Neuve, alors que 11 individus au total auraient été aperçus le long de la côte du Labrador (Schmelzer, 2005).

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