Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur la lamproie du ruisseau Morrison (Lampetra richardsoni) au Canada 2000

  1. Table des Matières
  2. COSEPAC Sommaire de l’évaluation
  3. COSEPAC Résumé du Rapport de situation de 1999
  4. Résumé
  5. Introduction
  6. Répartition
  7. Protection
  8. Taille et tendances des population
  9. Habitat
  10. Biologie générale
  11. Importance de l'espèce
  12. Facteurs limitatifs
  13. Évaluation
  14. Résumé technique
  15. Remerciements
  16. Ouvrages cités
  17. Communications personnelles
  18. Les auteurs


Les rapports de situation du COSEPAC sont des documents de travail servant à déterminer le statut des espèces sauvages que l’on croit en péril. On peut citer le présent rapport de la façon suivante :

Nota : Toute personne souhaitant citer l’information contenue dans le rapport doit indiquer le rapport comme source (et en citer les auteurs); toute personne souhaitant citer le statut attribué par le COSEPAC doit indiquer l’évaluation comme source (et citer le COSEPAC). Une note de production sera fournie si des renseignements supplémentaires sur l’évolution du rapport de situation sont requis.

COSEPAC. 2000. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur la lamproie du ruisseau Morrison (Lampetra richardsoni) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada.Ottawa . vii + 15 p.

(http://www.registrelep-sararegistry.gc.ca/sar/assessment/status_f.cfm).

BEAMISH, R.J., J.H. YOUSON et L.A. CHAPMAN. 1999. Rapport de situation du COSEPAC sur la lamproie du ruisseau Morrison (Lampetra richardsoni) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. Pages1-15.

Note de production :

Veuillez remarquer que le statut proposé à la section « Évaluation et statut proposé » du rapport peut différer de la dernière désignation assignée à l’espèce par le COSEPAC.

Also available in English under the title COSEWIC Assessment and Status Report on the Morrison Creek lamprey Lampetra richardsoni in Canada.

Illustration de la couverture :

Lamproie du ruisseau Morrison (Lampetra richardsoni) mâle – Fournie par R.J. Beamish, MPO, Station biologique du Pacifique, Nanaimo (Colombie-Britannique).

©Ministre de Travaux publics et Services gouvernementaux Canada, 2002

No de catalogue CW69-14/186-2002F-IN

ISBN 0-662-87572-9

COSEPAC Sommaire de l’évaluation

Nom commun : Lamproie du ruisseau Morrison

Nom scientifique : Lampetra richardsoni

Statut : Espèce en voie de disparition

Justification de la désignation : Cette petite population unique et endémique de la Colombie-Britannique est vulnérable à la perte de l’habitat en raison du développement urbain et de la construction d’autoroutes.

Répartition : Colombie-Britannique

Historique du statut : Espèce désignée « menacée » en avril 1999. Réexamen du statut : l'espèce a été désignée « en voie de disparition » en mai 2000. Dernière évaluation fondée sur un rapport de situation existant.

COSEPAC Résumé du Rapport de situation de 1999

Les lamproies (Petromyzontidae) constituent un groupe de vertébrés qui a réussi à survivre pendant près de 350 millions d’années en évoluant très peu. On ne sait pas très bien ce qui explique ce succès, mais il pourrait être lié à leur capacité de passer d’un type de cycle vital à l’autre : anadromie avec adulte parasite, non-anadromie avec adulte parasite, et non-anadromie avec adulte non parasite. Une indication directe de cette possibilité nous est fournie par une population de Lampetra richardsoni d’un type rare qui n’a été observée à ce jour que sur l’île de Vancouver, au Canada. Chaque année, cette population produit des individus dont le cycle vital est caractérisé par l’apparition d’adultes potentiellement parasites, et d’autres individus dont le cycle vital est caractérisé par l’apparition d’adultes non parasites, ces lamproies étant dans les deux cas non anadromes. La forme parasite est une variété non décrite du Lampetra richardsoni, dite la variété du ruisseau Morrison. Bien que la variété du ruisseau Morrison puisse être considérée comme une nouvelle espèce sur la base de sa morphologie et du mode de vie de l’adulte, la similarité génétique observée entre les deux formes nous porte à croire que la variété parasite n’est probablement pas une nouvelle espèce, mais bien une forme particulière au sein d’une seule et même population, représentant dans l’évolution du Lampetra richardsoniune forme intermédiaire issue d’un ancêtre anadrome parasite.

Répartition

Cette population polymorphique de Lampetra richardsonin’a été observée que dans le bassin du ruisseau Morrison, sur l’île de Vancouver (Colombie-Britannique), au Canada.

Protection

Il n’existe actuellement aucune mesure de protection pour la lamproie de l’ouest du ruisseau Morrison.

Taille et tendances de la population

Il n’existe pas d’estimation fiable des effectifs de l’une ou de l’autre forme du Lampetra richardsoni dans le ruisseau Morrison. Les données laissent croire que la population de la variété du ruisseau Morrison a été assez stable durant les premières études, qui ont été menées de 1978 à 1984, mais qu’elle a diminué ces dernières années.

Habitat

La région du ruisseau Morrison est caractérisée par la présence de milieux humides interconnectés et parsemée de prés, de broussailles denses et de barrages et d’étangs de castors. Le lit du ruisseau est dominé par un till compressé et comprend des zones limitées de gravier fin et une abondance de débris qui diversifient l’habitat. On ne connaît pas les caractéristiques de l’habitat responsables du maintien d’une population polymorphique de lamproies.

Biologie générale

La biologie de la variété de lamproie de l’ouest du ruisseau Morrison n’est pas totalement connue. À part sa longue période post-métamorphique et sa capacité de vivre comme parasite, sa biologie est très semblable à celle du Lampetra richardsoni type. Dans le ruisseau Morrison, le Lampetra richardsoni type passe sa vie entière en eau douce et commence à se reproduire en mai et en juin. Cette lamproie fraye une seule fois. Après leur éclosion, les larves s’enfouissent rapidement dans les sédiments meubles, où elles demeurent pendant une période de longueur inconnue (peut-être de trois à sept ans) à l’état d’ammocètes, se nourrissant par filtration, avant de se métamorphoser en juvéniles.

Les lamproies de l’ouest du ruisseau Morrison débutent leur métamorphose en juillet ou en août, et deux formes adultes apparaissent au printemps de l’année suivante : une variété qui se reproduira dans l’année même et dont la maturation sexuelle est visiblement avancée, soit le Lampetra richardsoni type, et une variété parasite qui n’est pas complètement mature et pourrait retarder sa reproduction d’un an. On ne peut toutefois pas distinguer les deux formes au stade de l’ammocète.

La biologie inhabituelle de la variété du ruisseau Morrison semble correspondre à une phase clé dans l’évolution des lamproies. L’incapacité à l’osmorégulation en eau salée, le comportement alimentaire observé en laboratoire, le développement précoce des gonades chez les mâles et le développement retardé des autres organes indiquent que cette variété est une forme intermédiaire entre une forme parasite et une forme non parasite.

Importance de l’espèce

L’existence au Canada d’une population de lamproies au sein de laquelle ontrouve deux types distincts de cycle vital n’a été signalée que dans le ruisseau Morrison. Cette population rare représente une transition importante dans l’évolution des modes de vie des lamproies adultes et pourrait être essentielle pour nous aider à comprendre pourquoi les lamproies connaissent un tel succès depuis plus de 300 millions d’années.

Facteurs limitatifs

La survie du complexe de l’espèce Lampetra richardsoni au ruisseau Morrison dépend de la protection de l’ensemble de cette population de lamproies et de son habitat. On s’est inquiété du fait que l’exploitation rapide de la région a compromis la capacité de protéger les habitats sensibles. L’expansion résidentielle, qui a empiété sur le tronçon principal du ruisseau, a altéré la végétation riveraine, mettant ainsi sérieusement en péril l’habitat du poisson. Plus récemment, on a exprimé des craintes quant aux effets à court et à long terme d’aménagements routiers sur l’habitat du poisson au ruisseau Morrison. Une réduction importante de cette population, que l’on croit de faible taille, combinée à une perte considérable d’habitat, pourrait compromettre la survie de ce rare complexe d’espèce.

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) détermine le statut, au niveau national, des espèces, des sous-espèces, des variétés et des populations sauvages canadiennes importantes qui sont considérées comme étant en péril au Canada. Les désignations peuvent être attribuées à toutes les espèces indigènes des groupes taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons, lépidoptères, mollusques, plantes vasculaires, mousses et lichens.

Le COSEPAC est composé de membres de chacun des organismes fauniques des gouvernements provinciaux et territoriaux, de quatre organismes fédéraux (Service canadien de la faune, Agence Parcs Canada, ministère des Pêches et des Océans, et le Partenariat fédéral sur la biosystématique, présidé par le Musée canadien de la nature), de trois membres ne relevant pas de compétence, ainsi que des coprésident(e)s des sous-comités de spécialistes des espèces et des connaissances traditionnelles autochtones. Le Comité se réunit pour étudier les rapports de situation des espèces candidates.

Espèce : Toute espèce, sous-espèce, variété ou population indigène de faune ou de flore sauvage géographiquement définie.

Espèce disparue (D) : Toute espèce qui n’existe plus.

Espèce disparue du Canada (DC) : Toute espèce qui n’est plus présente au Canada à l'état sauvage, mais qui est présente ailleurs.

Espèce en voie de disparition (VD)* : Toute espèce exposée à une disparition ou à une extinction imminente.

Espèce menacée (M) : Toute espèce susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitatifs auxquels elle est exposée ne sont pas renversés.

Espèce préoccupante (P)** : Toute espèce qui est préoccupante à cause de caractéristiques qui la rendent particulièrement sensible aux activités humaines ou à certains phénomènes naturels.

Espèce non en péril (NEP)*** : Toute espèce qui, après évaluation, est jugée non en péril.

Données insuffisantes (DI)**** : Toute espèce dont le statut ne peut être précisé à cause d’un manque de données scientifiques.

* : Appelée « espèce en danger de disparition » jusqu’en 2000.

** : Appelée « espèce rare » jusqu’en 1990, puis « espèce vulnérable » de 1990 à 1999.

*** : Autrefois « aucune catégorie » ou « aucune désignation nécessaire ».

**** : Catégorie « DSIDD » (données insuffisantes pour donner une désignation) jusqu’en 1994, puis « indéterminé » de 1994 à 1999.

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d’une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale-provinciale sur la faune. Le comité avait pour mandat de réunir les espèces sauvages en péril sur une seule liste nationale officielle, selon des critères scientifiques. En 1978, le COSEPAC (alors appelé CSEMDC) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. Les espèces qui se voient attribuer une désignation lors des réunions du comité plénier sont ajoutées à la liste.

Environment Canada Environnement Canada

Canadian Wildlife Service Service canadien de la faune

Le Service canadien de la faune d’Environnement Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du COSEPAC.

Résumé

La population de lamproie de l’ouest endémique du ruisseau Morrison, petit cours d’eau de l’île de Vancouver (Canada), est une population d’un type rare et particulier de la lamproie de l’ouest (Lampetra richardsoni), espèce par ailleurs largement répandue. Dans cette population spéciale, on trouve aussi bien des adultes non parasites que des adultes potentiellement parasites, ce qui constitue un type de polymorphisme unique chez les lamproies. La population du ruisseau Morrison montre l’existence d’un lien entre les lamproies parasites et les lamproies non parasites, offrant ainsi la possibilité de mieux comprendre la spéciation et l’évolution des lamproies. Cependant, cette population rare se trouve actuellement en péril en raison de menaces anthropiques importantes pesant sur son habitat. Elle doit être protégée vu son importance pour notre connaissance de la taxinomie et de l’évolution des lamproies, et le caractère inusité du cycle vital de la variété potentiellement parasite est actuellement une énigme pour les spécialistes.

Mots clés : lamproie du ruisseau Morrison, Morrison Creek lamprey, Lampetra richardsoni, lamproies polymorphes, lamproies parasites, Colombie-Britannique, espèces rares et en voie de disparition, Pétromyzontiformes.

Introduction

Les lamproies (Petromyzontidae) constituent un groupe de vertébrés qui a réussi à survivre pendant près de 350 millions d’années en évoluant très peu (Forey et Janvier, 1994). On ne sait pas très bien ce qui explique ce succès, mais il pourrait être lié à leur capacité de passer d’un type de cycle vital à l’autre : anadromie avec adulte parasite, non-anadromie avec adulte parasite, et non-anadromie avec adulte non parasite (Beamish, 1987). Une indication directe de cette possibilité nous est fournie par une population de Lampetra richardsoni d’un type rare qui n’a été observé à ce jour que sur l’île de Vancouver, au Canada. Chaque année, cette population produit des individus dont le cycle vital est caractérisé par l’apparition d’adultes potentiellement parasites, et d’autres individus dont le cycle vital est caractérisé par l’apparition d’adultes non parasites, ces lamproies étant dans les deux cas non anadromes. La forme parasite est une variété non décrite du Lampetra richardsoni, que nous appelons provisoirement la variété du ruisseau Morrison. Il est à noter que cette variété n’a pas reçu de statut taxinomique officiel, malgré son cycle vital et sa morphologie distincts qui ne correspondent pas à ce qu’on trouve dans la description du Lampetra richardsoni type. La variété est parasite en laboratoire, et, dans la taxinomie des lamproies, on utilise le mode de vie du stade adulte comme caractère propre à l’espèce (Zanandrea, 1959; Vladykov et Kott, 1979; Potter, 1980). Ainsi, en un certain sens, la population du ruisseau Morrison produit deux espèces, selon les critères taxinomiques classiques utilisés pour les lamproies. Cependant, bien que la variété du ruisseau Morrison puisse être considérée comme une nouvelle espèce sur la base de sa morphologie et du mode de vie de l’adulte, la similarité génétique observée entre les deux formes nous porte à croire que la variété parasite n’est probablement pas une nouvelle espèce, mais bien une forme particulière au sein d’une seule et même population (Beamish et Withler, 1986).

On pense que la variété du ruisseau Morrison serait, dans l’évolution du Lampetra richardsoni, une forme intermédiaire issue d’un ancêtre anadrome parasite (Beamish, 1985; Beamish et Withler, 1986; Youson et Beamish, 1991). Cette forme parasite offre une rare occasion d’étudier le produit d’une transition évolutionnaire et d’accroître notre connaissance de la taxinomie et de l’évolution des lamproies. C’est pourquoi la population de Lampetra richardsoni du ruisseau Morrison doit impérativement être préservée et protégée.

Répartition

L’aire de répartition connue de cette lamproie est extrêmement restreinte, cette population polymorphique de Lampetra richardsoni n’ayant été observée que dans le bassin du ruisseau Morrison, sur l’île de Vancouver (Colombie-Britannique), au Canada (figures 1 et 2). Le ruisseau Morrison est un petit cours d’eau douce alimenté par une série de sources (Beamish, 1985). La largeur des chenaux est habituellement de 1 à 2 m dans les eaux de tête aux pentes prononcées, et de 3 à 4 m environ dans le cours inférieur (Lough, 1995; Beamish, 1985). Ce ruisseau coule sur approximativement 35 km avant de se jeter dans la rivière Puntledge, à quelques kilomètres de l’océan (Beamish, 1985). On a déjà signalé la présence en faible nombre de la lamproie du Pacifique (Lampetra tridentata, espèce anadrome) dans le ruisseau Morrison (Beamish et Withler, 1986).

Protection

Il n’existe actuellement aucune mesure de protection pour la lamproie de l’ouest du ruisseau Morrison. Cependant, à cause du déclin des stocks de saumon coho sauvage du détroit de Géorgie, on a accru les efforts de protection et de mise en valeur de l’habitat du poisson. On a notamment publié un atlas des habitats sensibles de la région de Comox-Strathcona. Cet atlas répertorie les zones renfermant des habitats aquatiques et terrestres fragiles afin que ceux-ci soient pris en considération dans tout projet d’exploitation du territoire (Comox-Strathcona Sensitive Habitat Atlas, 1995). Dans ces zones, l’habitat du poisson fait l’objet de mesures de protection établies en vertu des lignes directrices et de la réglementation pour la protection des pêches, mais certains empiètements sur les habitats sensibles ne peuvent être évités, de sorte que les plans d’exploitation doivent prévoir des stratégies d’atténuation des impacts et de compensation des pertes.

Taille et tendances des population

Il n’existe pas d’estimation fiable des effectifs de l’une ou de l’autre forme du Lampetra richardsoni dans le ruisseau Morrison. Dans des captures au piège, les reproducteurs (considérés comme des Lampetra richardsoni types) ont été plus nombreux que les lamproies de la variété du ruisseau Morrison (Beamish et Withler, 1986). Par ailleurs, Beamish (1985) a observé que parmi 18 lamproies métamorphosées recueillies dans le ruisseau Morrison, 2 sont devenues des adultes de la forme argentée (variété du ruisseau Morrison), tandis que les autres sont parvenues à maturité, se sont reproduites et sont mortes au printemps comme le font les Lampetra richardsoni types. Les données laissent croire que la population de la variété du ruisseau Morrison a été assez stable durant les premières études, qui ont été menées de 1978 à 1984 (Beamish, 1985). Cependant, il se pourrait qu’elle ait diminué ces dernières années (Beamish, données inédites). La longueur des adultes de la variété du ruisseau Morrison est comprise entre 10 et 15 cm, et on pense que chez cette lamproie l’augmentation de la longueur est faible après la métamorphose (Beamish, 1985). Le sex-ratio de la variété semble être d’environ 4 mâles pour 1 femelle, et les mâles possèdent des gonades se trouvant à un stade avancé de maturité à un moment où les femelles sont encore immatures ou commencent leur maturation (Beamish, 1985). Il a été impossible de capturer des adultes après l’été (ou plutôt de distinguer les adultes des lamproies récemment métamorphosées), ce qui fait que la biologie et le devenir de la variété du ruisseau Morrison après l’été demeurent inconnus (Beamish, 1985).

Habitat

Des études de l’habitat dans le bassin supérieur (Lough, 1995; Knight et Blood, 1997) ont établi que la région du ruisseau Morrison est caractérisée par la présence de milieux humides interconnectés et parsemée de prés, de broussailles denses et de barrages et d’étangs de castors. Le lit du ruisseau est dominé par un till compressé et comprend des zones limitées de gravier fin et une abondance de débris qui diversifient l’habitat (Lough, 1995).

Le ruisseau est réputé pour son habitat propice au saumon coho (Oncorhynchus kisutch) et produit une large part des cohos du bassin de la Puntledge (comm. pers. de Brian Allen, ministère des Pêches et des Océans, 148, Port Augusta, Comox, C.-B.). On ne connaît pas les caractéristiques de l’habitat responsables du maintien d’une population polymorphique de lamproies.

Le territoire jouxtant le ruisseau Morrison a dans le passé fait l’objet d’une exploitation forestière et minière qui a contribué à la complexité de son hydrographie (Knight et Blood, 1997). Les pressions de l’exploitation sont aussi apparentes sur le cours principal du ruisseau, où la dégradation des berges et l’enlèvement des débris ont eu pour effet d’appauvrir sa mosaïque de fosses et de radiers (comm. pers. de Brian Allen, ministère des Pêches et des Océans, 148, Port Augusta, Comox, C.-B.).

Biologie générale

La biologie de la variété de lamproie de l’ouest du ruisseau Morrison n’est pas totalement connue. À part sa longue période post-métamorphique et sa capacité de vivre comme parasite, sa biologie est très semblable à celle du Lampetra richardsoni type (Beamish, 1985). Dans le ruisseau Morrison, le Lampetra richardsoni type passe sa vie entière en eau douce et commence à se reproduire en mai et en juin (Youson et Beamish, 1991). Cette lamproie fraye une seule fois, et ses œufs sont pondus dans le gravier du lit fluvial. Après leur éclosion, les larves s’enfouissent rapidement dans les sédiments meubles, où elles demeurent pendant une période de longueur inconnue (peut-être de trois à sept ans) à l’état d’ammocètes, se nourrissant par filtration, avant de se métamorphoser en juvéniles.

Les lamproies de l’ouest du ruisseau Morrison débutent leur métamorphose enjuillet ou en août, et deux formes adultes apparaissent au printemps de l’année suivante : une variété qui se reproduira dans l’année même (figure 3 : C et D) et dont la maturation sexuelle est visiblement avancée, soit le Lampetra richardsoni type, et une variété parasite (figure 3 : A et B) qui n’est pas complètement mature et pourrait retarder sa reproduction d’un an (Beamish, 1987; Youson et Beamish, 1991). On ne peut toutefois pas distinguer les deux formes au stade de l’ammocète.

Des données électrophorétiques et morphologiques (Beamish et Withler, 1986; Beamish, 1987) ont montré que les deux formes du Lampetra richardsoni observées au ruisseau Morrison appartiennent à une même population, formant ainsi un complexe d’espèce. On a notamment établi que la forme non parasite est génétiquement plus semblable à la forme parasite qu’aux Lampetra richardsoni de populations d’autres cours d’eau. On ne sait pas cependant si les deux formes se reproduisent suivant des lignées indépendantes. Il est possible que la variété du ruisseau Morrison n’atteigne pas le stade de la reproduction, son développement interne à la métamorphose n’étant pas complet chez tous les individus (Youson et Beamish, 1991). Cependant, Beamish (1985) a observé en laboratoire que certains individus de la variété ont pu frayer et produire des œufs viables dont sont sorties des larves. Ces résultats de laboratoire laissent penser que cette variété peut se reproduire dans le ruisseau Morrison. De plus, il semble y avoir échange génétique entre les deux formes du Lampetra richardsoni au ruisseau Morrison, Beamish et Withler (1986) ayant mesuré des fréquences d’allèles identiques.

Figure 3. (A) Mâle de la variété du ruisseau Morrison avec sa coloration de camouflage apparaissant au printemps qui suit la métamorphose. Cette variété peut vivre un an de plus que le Lampetra richardsoni type et peut s’alimenter durant cette période en laboratoire. Sa longueur totale est de 13 cm. (B) Mâle mature de la variété du ruisseau Morrison amené au laboratoire en juin 1981 et élevé jusqu’à la maturité, atteinte en 1982. Sa longueur totale est de 18,5 cm. (C) Femelle mature et (D) mâle mature du Lampetra richardsoni type du ruisseau Morrison, lequel se reproduit et meurt au printemps qui suit la métamorphose. Leurs longueurs totales sont respectivement de 12,5 cm et 11 cm.

Beamish (1987) a observé en laboratoire que la variété du ruisseau Morrison peut vivre une année de plus que le Lampetra richardsoni type. Youson et Beamish (1991) ont établi que le retard de la phase finale de maturation chez les mâles de la variété du ruisseau Morrison leur permet de conserver un système digestif fonctionnel qu’ils pourraient utiliser pour se nourrir. Dans une étude de laboratoire, des lamproies de la variété se sont nourries (sur des poissons vivants et sur des poissons morts) et ont grandi de juillet à la mi-novembre, leur maturation sexuelle s’étant terminée au cours du printemps suivant (Beamish, 1985). On ne sait cependant pas si la variété du ruisseau Morrison se nourrit dans la nature; il se pourrait qu’elle ne le fasse que pour une courte période, et qu’elle ait des sources de nourriture autres que des poissons vivants (Beamish, 1985). Il se pourrait aussi qu’elle ne se nourrisse pas du tout dans le ruisseau Morrison et qu’elle meure avant de pouvoir se reproduire.

La variété du ruisseau Morrison, quand elle n’a pas encore atteint la maturité sexuelle, se distingue nettement du Lampetra richardsoni type par sa livrée de camouflage - dos argenté et ventre blanc - qui apparaît au début du printemps, et par ses dents pleinement développées (Beamish, 1985). On a observé que des individus de la variété élevés en laboratoire et s’alimentant perdaient leur coloration argentée et devenaient uniformément foncés vers la fin de septembre (Beamish, 1985).

La variété paraît très semblable à une espèce étroitement apparentée, le Lampetra ayresi, mais elle s’en distingue par le nombre de cuspides sur certaines dents, par certains aspects de sa morphologie, par sa couleur et par le fait qu’elle n’est pas capable d’osmorégulation en eau salée (Beamish, 1985). Il est possible que la variété du ruisseau Morrison soit un hybride naturel du Lampetra richardsoni et du Lampetra ayresi, mais aucun Lampetra ayresi n’a jamais été signalé dans le ruisseau Morrison ni dans les bassins hydrographiques voisins (Beamish, 1985; Beamish et Withler, 1986). De plus, on n’a jamais observé dans le ruisseau Morrison d’ammocètes affichant la pigmentation caractéristique des hybrides de Lampetra ayresi (Beamish et Withler, 1986).

Youson et Beamish (1991) ont comparé la morphologie interne des deux formes et ont avancé que le mode de vie parasitique intermédiaire de la forme parasite est dû à sa maturation sexuelle plus lente et, peut-être, au fait que sa métamorphose est plus lente et incomplète. La métamorphose incomplète était particulièrement évidente chez les femelles, qui étaient beaucoup moins développées que les mâles, ce qui pourrait expliquer le sex-ratio anormal (Youson et Beamish, 1991). De plus, on a observé que les mâles de la variété parasite possédaient des gonades qui se trouvaient à un stade avancé de maturité à un moment où ils n’affichaient aucun signe extérieur de maturation et étaient capables de s’alimenter (Beamish, 1985; Beamish et Withler, 1986; Beamish, 1987; Youson et Beamish, 1991). Il s’agit du premier cas documenté de lamproie s’alimentant activement à un stade avancé de maturité (Beamish et Withler, 1986; Youson et Beamish, 1991). La biologie inhabituelle de la variété du ruisseau Morrison semble correspondre à une phase clé dans l’évolution des lamproies. L’incapacité à l’osmorégulation en eau salée, le comportement alimentaire observé en laboratoire, le développement précoce des gonades chez les mâles et le développement retardé des autres organes indiquent que cette variété est une forme intermédiaire entre une forme parasite et une forme non parasite (Beamish, 1985; Beamish et Withler, 1986; Beamish, 1987; Youson et Beamish, 1991).

Importance de l'espèce

L’existence au Canada d’une population de lamproies au sein de laquelle on trouve deux types distincts de cycle vital n’a été signalée que dans le ruisseau Morrison. Cette population rare représente une transition importante dans l’évolution des modes de vie des lamproies adultes et pourrait être essentielle pour nous aider à comprendre pourquoi les lamproies connaissent un tel succès depuis plus de 300 millions d’années.

Le Lampetra richardsoni est étroitement apparenté à l’espèce parasite anadrome Lampetra ayresi, au point qu’ils sont considérés comme des « espèces couplées » (paired species) (Zanandrea, 1959; Vladykov et Kott, 1979; Potter, 1980). La relation phylogénétique entre espèces couplées de lamproies demeure incertaine, mais on pense généralement que les formes non parasites sont issues de formes parasites anadromes (Vladykov et Kott, 1979; Potter, 1980). La variété du ruisseau Morrison est une forme intermédiaire entre le Lampetra richardsoni, non parasite, et le Lampetra ayresi, parasite, quant à sa biologie et à sa morphologie (Beamish et Withler, 1986). Selon Zanandrea (1959, 1961), une forme dulcicole capable de s’alimenter pourrait constituer une étape dans l’évolution des lamproies dulcicoles non parasites issues de formes parasites anadromes. La variété du ruisseau Morrison serait un exemple d’une telle forme intermédiaire dulcicole capable de s’alimenter.

Des observations histologiques indiquent que le mode de vie dulcicole parasitique de la variété de Lampetra richardsoni du ruisseau Morrison découle d’une maturation sexuelle retardée et, peut-être, d’une métamorphose retardée et incomplète (Youson et Beamish, 1991). Sur cette base, on a avancé l’hypothèse que la présence des deux formes dans la même population pourrait être due à la sensibilité de la métamorphose des lamproies aux facteurs environnementaux, plutôt qu’être la manifestation d’une transition évolutionnaire (Youson, sous presse). Selon Youson (sous presse), l’existence des deux formes pourrait découler de l’apparition récente d’une hétérochronie dans la métamorphose, qui aurait affecté le taux de maturation sexuelle post-métamorphique. Cette sensibilité aux facteurs environnementaux et la modification du rythme de développement pourraient expliquer le succès des lamproies et la présence de deux types de mode de vie chez les adultes dans le groupe des lamproies.

Quoiqu’il en soit, l’existence d’une variété parasite de Lampetra richardsoni présente un grand intérêt pour la communauté scientifique du fait qu’elle témoigne d’une relation très étroite entre les deux types de mode de vie, et a une incidence importante sur la systématique des lamproies (Beamish, 1985; Beamish et Withler, 1986). Il semblerait qu’à l’étape de la métamorphose, deux directions peuvent être prises quant au mode de vie de l’adulte. L’existence de populations polymorphiques comme celle du Lampetra richardsoni du ruisseau Morrison remet aussi en question l’utilisation du type de mode de vie de l’adulte comme critère de définition des espèces (Beamish et Withler, 1986).

Facteurs limitatifs

La survie du complexe de l’espèce Lampetra richardsoni au ruisseau Morrison dépend de la protection de l’ensemble de cette population de lamproies et de son habitat. On s’est inquiété du fait que le développement rapide de la région a compromis la capacité de protéger les habitats sensibles (Comox-Strathcona Sensitive Habitat Atlas, 1995). L’exploitation résidentielle, qui a empiété sur le tronçon principal du ruisseau, a altéré la végétation riveraine, mettant ainsi sérieusement en péril l’habitat du poisson. Plus récemment, on a exprimé des craintes quant aux effets à court et à long terme d’aménagements routiers sur l’habitat du poisson au ruisseau Morrison. Le Ministry of Transportation and Highways de la Colombie-Britannique a proposé pour 1999 des aménagements routiers traversant le ruisseau Morrison à deux endroits (Lough, 1995; Vancouver Island Highway Project Schedule, 1998). Les principales menaces que présentent pour les pêches ces deux traversées sont la possibilité d’une perte considérable d’habitat du poisson et une possible obstruction de la voie de passage des poissons à l’une des traversées (Ship Environmental Consultants, 1993).

Bien qu’on ait proposé, à titre de mesures d’atténuation, de compenser la perte d’habitat par l’aménagement d’une superficie égale de nouvel habitat, il n’est pas sûr que tous les besoins en matière d’habitat s’en trouveront satisfaits (Lough, 1995; Knight et Blood, 1997). Il est important de bien veiller à ce que les populations de poissons présentes ne soient pas mises en péril par les projets d’atténuation des impacts et de mise en valeur, et de prendre en considération les effets de ces activités sur l’ensemble des espèces de l’écosystème.

Vu les impacts potentiels de l’exploitation des terrains, le Lampetra richardsoni du ruisseau Morrison est sérieusement en péril. Une réduction importante de cette population, que l’on croit de faible taille, combinée à une perte considérable d’habitat, pourrait compromettre la survie de ce rare complexe d’espèce.

Évaluation

En raison de sa répartition limitée et des menaces qui pèsent sur son habitat, la population polymorphique de Lampetra richardsoni du ruisseau Morrison est à la fois menacée et en voie de disparition. On doit protéger d’urgence ce complexe d’espèce des plus particuliers et encore mal connu.

Résumé technique
Lamproie du ruisseau Morrison
Lampetra richardsoni

Répartition

Zone d’occurrence au Canada : < 100 km2

Zone d’occurrence en Amérique du Nord : endémique au Canada

Zone d’occupation au Canada : < 50 km2

Province abritant l’espèce : Colombie-Britannique

Information sur la population

Nombre total d’individus au Canada : inconnu

Nombre d’individus matures (reproducteurs) au Canada : inconnu, mais le sex-ratio est de 4 mâles pour 1 femelle

Durée d’une génération : 4-9 ans

Tendance de la population : déclin

Taux de déclin de la population sur 10 ans ou sur trois générations : inconnu

Nombre de sous-populations : S.O.

Nombre d’emplacements toujours existants : 1

Nombre d’emplacements aujourd’hui disparus : 0

La population est-elle fragmentée? : non

L’espèce connaît-elle des fluctuations d’effectif? : non

Menaces

Destruction et dégradation de l’habitat de l’espèce dues à l’exploitation résidentielle et à la construction routière.

Potentiel de sauvetage

Comme il n’y a aucune autre population de ce type, le potentiel de sauvetage
est nul.

Remerciements

Ce rapport a été financé par le Service canadien de la faune d’Environnement Canada. Nous tenons à remercier Robert Campbell qui, par son insistance bienveillante, nous a incités à entreprendre ce travail, Ray Scarsbrook pour son aide technique dans la production des cartes nécessaires, Bonita Wallace pour son travail de secrétariat, et enfin Edward Matko et Michael Folkes pour leurs compétences en infographie.

Ouvrages cités

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Beamish, R. J. 1987. Evidence that parasitic and non-parasitic life history types are produced by one population of lamprey. Can.J. Fish. Aquat. Sci.44: 1779-1782.

Beamish, R. J. 1987.Status of the Lake Lamprey, Lampetra macrostoma, in Canada. Canadian Field-Naturalist 101(2):186-189.

Beamish, R. J., et R. E. Withler. 1986. A polymorphic population of lampreys that may produce parasitic and a non-parasitic varieties, p. 31-49, in T. Uyeno, R. Arai, T. Taniuchi et K. Matsuura (éd.), Indo-Pacific fish biology: Proceedings of the second international conference on Indo-Pacific fishes. Ichthyological Society of Japan, Tokyo. 983 p.

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Communications personnelles

Brian Allen, conseiller communautaire, ministère des Pêches et des Océans, Direction de l’habitat et de la mise en valeur, 148, Port Augusta, Comox (C.-B.). Conversation, tenue en 1998, où il a été question de la description et de la protection de l’habitat du ruisseau Morrison.

Les auteurs

Richard Beamish, ancien directeur de la Station biologique du Pacifique, à Nanaimo (C.-B.), y est actuellement scientifique principal. Il agit depuis 1990 à titre de commissaire du gouvernement du Canada à la Commission internationale du flétan du Pacifique (CIFP) et est membre de la délégation canadienne auprès de l’Organisation pour les sciences marines dans le Pacifique Nord (PICES) et de la Commission des poissons anadromes du Pacifique Nord (CPAPN). Monsieur Beamish s’est récemment vu décerner l’Ordre du Canada pour sa contribution aux sciences halieutiques. Il étudie actuellement les facteurs influant sur la capacité biotique du détroit de Géorgie pour le saumon et d’autres espèces commerciales importantes. Il étudie aussi la relation entre les tendances climatiques à long terme et les changements à long terme dans l’abondance du poisson dans le nord du Pacifique Nord, et travaille sur des méthodes de détermination de l’âge des poissons. Il étudie la biologie et la taxinomie des lamproies depuis plus de 20 ans, et a décrit plusieurs espèces nouvelles.

John Youson est professeur de zoologie à la University of Toronto, au campus de Scarborough. Il est spécialiste de la biologie du développement et a publié ou co-rédigé 211 articles scientifiques dans des revues à comité de lecture de même que des chapitres de livres. Le principal organisme étudié dans son laboratoire est la lamproie. Il mène des travaux de premier plan dans des domaines très divers, depuis la taxinomie jusqu’à la manipulation de la métamorphose. Il a notamment mis au point une méthode permettant d’induire précocement la métamorphose chez la grande lamproie marine de façon à rendre possible l’étude des facteurs touchant la métamorphose durant toute l’année. Monsieur Youson a aussi étudié les lamproies de la côte du Pacifique, notamment la biologie du développement du Lampetra ayresi et de la variété du Lampetra richardsoni du ruisseau Morrison.

Lesley Ann Chapman est actuellement algocultrice chez Island Scallops Ltd., sur l’île de Vancouver. Elle a terminé le programme de pêches et aquaculture du Malaspina University College de Nanaimo (C.-B.) en 1997. En plus de s’intéresser à l’aquaculture, madame Chapman s’occupe de la protection et de la conservation des écosystèmes aquatiques sur l’île de Vancouver. Son intérêt pour le Lampetra richardsoni var. marifuga est lié à son expérience concernant les cours d’eau associés à l’habitat de cette lamproie.

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