Lyonie faux-troène (Lyonia ligustrina) : évaluation et rapport de situation du COSEPAC au Canada 2020
Titre officiel : Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur la Lyonie faux-troène Lyonia ligustrina au Canada
En voie de disparition
2020
Matériel appartenant à des tierces parties
Suite à l’Avis pour ce site Web, certaines photos ainsi que certains dessins et éléments graphiques se trouvant dans les documents produit par le COSEPAC peuvent être assujettis à des droits d'auteur appartenant à d'autres organisations et personnes. Dans de tels cas, des restrictions concernant l’utilisation, la reproduction, la communication de telles œuvres protégées par le droit d’auteur peuvent s'appliquer, et il peut être nécessaire de demander l'autorisation aux détenteurs de ces droits, avant de reproduire, utiliser ou communiquer ces œuvres.

Information sur le document
Les rapports de situation du COSEPAC sont des documents de travail servant à déterminer le statut des espèces sauvages que l’on croit en péril. On peut citer le présent rapport de la façon suivante :
COSEPAC. 2020. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur la lyonie faux-troène (Lyonia ligustrina) au Canada, Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa, xi + 34 p. (Registre public des espèces en péril).
Note de production : Le COSEPAC remercie Sean Blaney (Centre de données sur la conservation du Canada atlantique) et Alain Belliveau (herbier E.C. Smith, Université Acadia) d’avoir rédigé le rapport de situation sur la lyonie faux-troène (Lyonia ligustrina) au Canada, avec le soutien financier du Nova Scotia Species at Risk Conservation Fund. La supervision et la révision du rapport ont été assurées par Del Meidinger, coprésident du Sous-comité de spécialistes des plantes vasculaires du COSEPAC.
Pour obtenir des exemplaires supplémentaires, s’adresser au :
Secrétariat du COSEPAC
a/s Service canadien de la faune
Environnement et Changement climatique Canada
Ottawa (Ontario)
K1A 0H3
Tél. : 819-938-4125
Téléc. : 819-938-3984
Courriel : ec.cosepac-cosewic.ec@canada.ca
Site web : www.cosepac.ca
Also available in English under the title “COSEWIC Assessment and Status Report on the Maleberry Lyonia ligustrina in Canada”.
Illustration/photo de la couverture : Lyonie faux-troène — Photo : Alain Belliveau et Sean Blaney.
COSEPAC sommaire de l’évaluation
Sommaire de l’évaluation – Novembre 2020
Nom commun : Lyonie faux-troène
Nom scientifique : Lyonia ligustrina
Statut : En voie de disparition
Justification de la désignation : Cet arbuste feuillu colonial fait partie des espèces à répartition disjointe de la flore de la plaine côtière de l’Atlantique. Il a été signalé dans un seul site, en bordure d’un lac dans une aire protégée du sud de la Nouvelle-Écosse. Ce site se trouve à plus de 245 km de l’autre site le plus proche et en est séparé par le golfe du Maine. La population canadienne semble stable, mais sa très petite taille (environ 33 individus matures) et sa répartition extrêmement restreinte (612 m2) la mettent en péril. Les menaces immédiates sont faibles, mais cette population est sujette aux menaces potentielles que représentent l’utilisation de véhicules hors route et le nerprun bourdaine, espèce envahissante.
Répartition au Canada : Nouvelle-Écosse
Historique du statut : Espèce désignée « en voie de disparition » en novembre 2020.
COSEPAC Résumé
Lyonie faux-troène
Lyonia ligustrina
Description et importance de l’espèce sauvage
La lyonie faux-troène est un arbuste décidu à feuilles larges composé de nombreuses tiges ligneuses dressées qui partent de rhizomes ramifiés et qui peuvent atteindre 4 m. Les feuilles, qui mesurent de 2 à 9 cm de long, sont ovales et généralement pointues aux deux extrémités, et leur marge est entière ou légèrement dentée. Les petites fleurs en forme de vase sont réunies en longues inflorescences à l’extrémité des tiges de l’année précédente, chaque fleur reposant sur un court pédicelle. Les fleurs fertilisées forment des capsules ligneuses globuleuses de 2 à 4 mm qui s’ouvrent le long de cinq sutures et qui demeurent sur l’arbuste jusqu’à la prochaine saison de croissance.
La lyonie faux-troène est intéressante, car il s’agit d’une espèce extrêmement rare au Canada et elle constitue un exemple typique d’espèce végétale géographiquement isolée de la plaine côtière de l’Atlantique, dans le sud de la Nouvelle-Écosse. Sa présence en Nouvelle-Écosse pourrait contribuer de façon importante à une colonisation vers le nord dans le contexte d’un futur climat plus chaud. La lyonie faux-troène est l’hôte d’un champignon qui s’attaque aux feuilles et est responsable la tache goudronneuse; ce champignon pourrait être uniquement présent à la seule occurrence de la lyonie faux-troène au Canada. La lyonie faux-troène est utilisée par certaines espèces d’insectes à hôte spécifique susceptibles d’être présentes au Canada. De plus, elle est à l’occasion utilisée comme plante d’ornement et comme remède homéopathique.
Répartition
La lyonie faux-troène est uniquement présente dans l’est des États-Unis, à l’exception d’une seule occurrence dans l’extrême sud de la Nouvelle-Écosse. L’espèce est présente depuis le centre-sud du Maine, le nord du Vermont et le centre de l’État de New York jusqu’au centre de la Floride, à l’est du Texas et en Oklahoma. Vers le nord, l’espèce est plus rare à l’ouest des Appalaches. La variété ligustrina que l’on retrouve au Canada est présente plus au sud et vers l’ouest jusqu’au nord de l’Alabama.
Habitat
La population néo-écossaise de la lyonie faux-troène est située en bordure d’un lac, dans un marécage tourbeux assez ouvert qui est dominé par l’érable rouge et parsemé d’épinettes rouges, de sapins baumiers, de bouleaux jaunes et de grands arbustes. Aux États-Unis, la lyonie faux-troène est surtout présente dans des milieux humides : marécages, fourrés d’arbustes, tourbières ombrotrophes (surtout en bordure), rivières, ruisseaux, rives d’étangs et de lacs et parfois tourbières minérotrophes riches. Elle est aussi souvent présente dans des boisés et des fourrés situés en terrain élevé, et parfois même dans des milieux perturbés (anciens champs, emprises de lignes de transport d’électricité et forêt de seconde venue).
Biologie
La lyonie faux-troène est un arbuste vivace à longue durée de vie qui peut se reproduire par voie sexuée (graines) ou par voie végétative, à partir de rhizomes traçants. Il est difficile de déterminer la durée d’une génération à partir des données disponibles, mais elle pourrait être d’environ 20 ans. En Nouvelle-Écosse, la lyonie faux-troène fleurit de la mi-juillet à la fin juillet. Elle est avant tout pollinisée par les abeilles, y compris certaines espèces spécialistes collectrices de pollen, et elle peut être autocompatible. Le fruit atteint sa maturité à la fin de l’été ou au début de l’automne et demeure sur l’arbuste tout l’hiver, et les petites graines qu’il contient sont disséminées par le vent ou, de façon secondaire, par l’eau, et peut-être même par la boue qui macule la fourrure ou les plumes d’animaux.
Taille et tendances des populations
Au Canada, on dénombre 780 tiges représentant au moins 33 individus matures (et l’on estime qu’il existe au total bien moins de 250 individus matures) sur une zone de 51 m par 12 m. Il n’y a pas de preuve connue de changement de la taille de la population, et l’on prévoit que la population demeurera stable dans le futur tant que les menaces potentielles liées à l’utilisation de véhicules hors route et à l’invasion du nerprun bourdaine seront gérées par le Nova Scotia Nature Trust.
Menaces et facteurs limitatifs
Les menaces qui pèsent sur la lyonie faux-troène en Nouvelle-Écosse sont limitées, car la seule occurrence connue se situe dans une aire qui appartient au Nova Scotia Nature Trust. L’utilisation non autorisée de véhicules hors route et les possibles activités de débroussaillage connexes pourraient avoir des répercussions sur une petite portion d’individus situés en bordure de la population. L’exclusion compétitive par le nerprun bourdaine, un arbuste envahissant, constitue une menace potentielle pour les prochaines décennies. La plus proche occurrence connue de cette espèce est située à 45 km, mais l’espèce est probablement présente plus près. L’expansion du nerprun bourdaine se fera lentement, sur une ou plusieurs générations, et elle pourrait être facilement gérée dans la petite occurrence connue de la lyonie faux-troène.
Les facteurs limitatifs potentiels au Canada sont la capacité restreinte de dispersion de l’espèce et d’établissement des plantules, les effets de la tache goudronneuse causée par un champignon qui s’attaque aux feuilles, et le broutage par le lièvre d’Amérique et le cerf de Virginie.
Protection, statuts et classements
La lyonie faux-troène n’a aucun statut juridique dans les administrations où elle est présente. L’Ohio (SH) et le Vermont (S3S4) sont les seules administrations, outre la Nouvelle-Écosse, dans lesquelles la cote attribuée dénote un certain niveau de préoccupation. Partout ailleurs, l’espèce est classée comme étant non en péril ou apparemment non en péril (S4 ou S5), ou encore non classée (SNR; dans le cas de cette espèce, le fait qu’elle ne soit pas classée indique probablement qu’elle est généralement considérée comme non en péril).
Résumé technique
Lyonia ligustrina
Lyonie faux-troène
Maleberry
Répartition au Canada : Nouvelle-Écosse
Sujet | Information |
---|---|
Durée d’une génération (généralement, âge moyen des parents dans la population; indiquez si une méthode d’estimation de la durée d’une génération autre que celle qui est présentée dans les lignes directrices de l’UICN [2011] est utilisée) | 20 ans (il s’agit d’une estimation; voir la section Biologie) |
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre total d’individus matures? | Non |
Pourcentage estimé de déclin continu du nombre total d’individus matures sur [cinq ans ou deux générations]. | Sans objet |
Pourcentage [observé, estimé, inféré ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [dix dernières années ou trois dernières générations]. | Sans objet |
Pourcentage [prévu ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [dix prochaines années ou trois prochaines générations]. | Inconnu; déclin possible sur 60 ans si le nerprun bourdaine finit par s’établir et n’est pas géré. |
Pourcentage [observé, estimé, inféré ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours de toute période de [dix ans ou trois générations] commençant dans le passé et se terminant dans le futur. | Inconnu; déclin possible à plus long terme si le nerprun bourdaine finit par s’établir et n’est pas géré |
Est-ce que les causes du déclin sont a) clairement réversibles et b) comprises et c) ont effectivement cessé? | a. Oui (déclin théorique futur); il serait facile de gérer le nerprun bourdaine dans l’unique petit site où la lyonie faux-troène est présente. b. Oui, les causes du déclin (théorique futur) sont connues. c. s.o. (déclin théorique futur). |
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre d’individus matures? | Non |
Sujet | Information |
---|---|
Superficie estimée de la zone d’occurrence | 4 km2 (la valeur réelle est de 612 m2, mais elle a été arrondie pour la faire correspondre à l’IZO) |
Indice de zone d’occupation (IZO) (Fournissez toujours une valeur établie à partir d’une grille à carrés de 2 km de côté). |
4 km2 |
La population totale est-elle gravement fragmentée, c.-à-d. que plus de 50 % de sa zone d’occupation totale se trouvent dans des parcelles d’habitat qui sont a) plus petites que la superficie nécessaire au maintien d’une population viable et b) séparées d’autres parcelles d’habitat par une distance supérieure à la distance de dispersion maximale présumée pour l’espèce? | a. Non b. s.o. (un site connu) Des graines viables sont en cours de production, et d’autres habitats apparemment convenables sont disponibles à proximité. |
Nombre de localités* (utilisez une fourchette plausible pour refléter l’incertitude, le cas échéant) | 0-1 localité. Il existe une seule petite occurrence appartenant à un seul propriétaire et relevant d’un seul régime de gestion. La petite population est intrinsèquement en péril en raison des effets stochastiques. |
Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] de la zone d’occurrence? | Non |
Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] de l’indice de zone d’occupation? | Non |
Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] du nombre de sous-populations? | Non |
Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] du nombre de localités*? | Non |
Y a-t-il un déclin prévu de [la superficie, l’étendue et/ou la qualité] de l’habitat? | Non |
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de sous-populations? | Non |
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de localités*? | Non |
Y a-t-il des fluctuations extrêmes de la zone d’occurrence? | Non |
Y a-t-il des fluctuations extrêmes de l’indice de zone d’occupation? | Non |
* Voir « Définitions et abréviations » sur le site Web du COSEPAC et IUCN (février 2014; en anglais seulement) pour obtenir des précisions sur ce terme.
Sous-population (utilisez une fourchette plausible) | Nombre d’individus matures |
---|---|
Lac Long, comté de Yarmouth, N.-É. | 33 individus; 780 tiges en tout |
Total | 33 (33 est une estimation prudente, mais la population est estimée avec confiance à moins de 250 individus; voir la section Abondance) |
Analyse quantitative
La probabilité de disparition de l’espèce à l’état sauvage est d’au moins [20 % sur 20 ans ou 5 générations, ou 10 % sur 100 ans]? Non évaluée
Menaces (directes, de l’impact le plus élevé à l’impact le plus faible, selon le calculateur des menaces de l’UICN)
Un calculateur des menaces a-t-il été rempli pour l’espèce? Oui. L’impact global des menaces calculé et attribué pour l’espèce dans l’ensemble du Canada est faible.
Les menaces ayant reçu la cote « Négligeable » et « Inconnu » dans le calculateur des menaces ne sont pas présentées ici.
- Utilisation non autorisée de véhicules hors route et agrandissement des sentiers sans autorisation (Menace 6.1 de l’UICN – Activités récréatives). Impact de la menace = Faible.
- Espèces ou agents pathogènes exotiques (non indigènes) envahissants (Menace 8.1 de l’UICN). Impact de la menace = Faible.
Quels autres facteurs limitatifs sont pertinents? Les limites en matière de dispersion ou d’établissement peuvent avoir un impact important en restreignant la répartition de la lyonie faux-troène au Canada (voir la section Facteurs limitatifs).
Sujet | Information |
---|---|
Situation des populations de l’extérieur les plus susceptibles de fournir des individus immigrants au Canada. | L’espèce est commune et non en péril dans le sud du Maine et plus au sud. |
Une immigration a-t-elle été constatée ou est-elle possible? | Aucune immigration n’a été constatée, mais l’espèce a atteint la Nouvelle-Écosse, probablement après avoir franchi plus de 245 km à travers le golfe du Maine. Il s’agit là d’un événement rare, mais qui pourrait se reproduire. |
Des individus immigrants seraient-ils adaptés pour survivre au Canada? | Oui. Les conditions dans le sud de la Nouvelle-Écosse semblent être similaires à celles de la Nouvelle-Angleterre. |
Y a-t-il suffisamment d’habitat disponible au Canada pour les individus immigrants? | Oui. Une grande superficie d’habitat inoccupé et apparemment convenable est présente. |
Les conditions se détériorent-elles au Canada?+ | Possiblement. À long terme (d’ici 50 à 100 ans), le nerprun bourdaine pourrait devenir une menace dans beaucoup d’habitats potentiels, mais il pourrait être géré au sein du seul petit site connu où l’espèce est présente. |
Les conditions de la population source (c.-à-d. de l’extérieur) se détériorent-elles?+ | Non. Les populations sources ne sont pas en péril. |
La population canadienne est-elle considérée comme un puits?+ | Non. |
La possibilité d’une immigration depuis des populations externes existe-t-elle? | Non. Une immigration sur plus de 200 km à travers le golfe du Maine est improbable. |
+ Voir le tableau 3 (Lignes directrices pour la modification de l’évaluation de la situation d’après une immigration de source externe)
Nature délicate de l’information sur l’espèce
L’information concernant l’espèce est-elle de nature délicate? Non.
Historique du statut
Espèce désignée « en voie de disparition » en novembre 2020.
Statut et justification de la désignation
Statut recommandé : Espèce en voie de disparition
Codes alphanumériques : D1
Justification de la désignation : Cet arbuste feuillu colonial fait partie des espèces à répartition disjointe de la flore de la plaine côtière de l’Atlantique. Il a été signalé dans un seul site, en bordure d’un lac dans une aire protégée du sud de la Nouvelle-Écosse. Ce site se trouve à plus de 245 km de l’autre site le plus proche et en est séparé par le golfe du Maine. La population canadienne semble stable, mais sa très petite taille (environ 33 individus matures) et sa répartition extrêmement restreinte (612 m2) la mettent en péril. Les menaces immédiates sont faibles, mais cette population est sujette aux menaces potentielles que représentent l’utilisation de véhicules hors route et le nerprun bourdaine, espèce envahissante.
Applicabilité des critères
Critère A (déclin du nombre total d’individus matures) : Sans objet. Aucun déclin n’a été observé ou n’est prévu.
Critère B (aire de répartition peu étendue et déclin ou fluctuation) : Sans objet. Tant la superficie de la zone d’occurrence (4 km2) que l’IZO (4 km2) se situent sous les seuils requis pour la catégorie « Espèce en voie de disparition », et le nombre de localités (0-1) est inférieur à 5. Toutefois, la population n’est pas gravement fragmentée, elle ne subit pas de fluctuations extrêmes et elle ne semble pas être en déclin.
Critère C (nombre d’individus matures peu élevé et en déclin) : Sans objet. Le nombre d’individus matures (33) se situe sous le seuil requis pour la catégorie « Espèce en voie de disparition », mais il n’y a aucune preuve d’un déclin continu.
Critère D (très petite population totale ou répartition restreinte) : Correspond au critère de la catégorie « Espèce en voie de disparition » D1. Le nombre d’individus matures, évalué à 33, se situe sous le seuil des 250 individus.
Critère E (analyse quantitative) : Sans objet. L’analyse n’a pas été réalisée.
Historique du COSEPAC
Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d’une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale-provinciale sur la faune. Le Comité a été créé pour satisfaire au besoin d’une classification nationale des espèces sauvages en péril qui soit unique et officielle et qui repose sur un fondement scientifique solide. En 1978, le COSEPAC (alors appelé Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) promulguée le 5 juin 2003, le COSEPAC est un comité consultatif qui doit faire en sorte que les espèces continuent d’être évaluées selon un processus scientifique rigoureux et indépendant.
Mandat du COSEPAC
Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) évalue la situation, au niveau national, des espèces, des sous-espèces, des variétés ou d’autres unités désignables qui sont considérées comme étant en péril au Canada. Les désignations peuvent être attribuées aux espèces indigènes comprises dans les groupes taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons, arthropodes, mollusques, plantes vasculaires, mousses et lichens.
Composition du COSEPAC
Le COSEPAC est composé de membres de chacun des organismes responsables des espèces sauvages des gouvernements provinciaux et territoriaux, de quatre organismes fédéraux (le Service canadien de la faune, l’Agence Parcs Canada, le ministère des Pêches et des Océans et le Partenariat fédéral d’information sur la biodiversité, lequel est présidé par le Musée canadien de la nature), de trois membres scientifiques non gouvernementaux et des coprésidents des sous-comités de spécialistes des espèces et du sous-comité des connaissances traditionnelles autochtones. Le Comité se réunit au moins une fois par année pour étudier les rapports de situation des espèces candidates.
Définitions (2020)
- Espèce sauvage
- Espèce, sous-espèce, variété ou population géographiquement ou génétiquement distincte d’animal, de plante ou d’un autre organisme d’origine sauvage (sauf une bactérie ou un virus) qui est soit indigène du Canada ou qui s’est propagée au Canada sans intervention humaine et y est présente depuis au moins cinquante ans.
- Disparue (D)
- Espèce sauvage qui n’existe plus.
- Disparue du pays (DP)
- Espèce sauvage qui n’existe plus à l’état sauvage au Canada, mais qui est présente ailleurs.
- En voie de disparition (VD)*
- Espèce sauvage exposée à une disparition de la planète ou à une disparition du pays imminente.
- Menacée (M)
- Espèce sauvage susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitants ne sont pas renversés.
- Préoccupante (P)**
- Espèce sauvage qui peut devenir une espèce menacée ou en voie de disparition en raison de l'effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces reconnues qui pèsent sur elle.
- Non en péril (NEP)***
- Espèce sauvage qui a été évaluée et jugée comme ne risquant pas de disparaître étant donné les circonstances actuelles.
- Données insuffisantes (DI)****
- Une catégorie qui s’applique lorsque l’information disponible est insuffisante (a) pour déterminer l’admissibilité d’une espèce à l’évaluation ou (b) pour permettre une évaluation du risque de disparition de l’espèce.
* Appelée « espèce disparue du Canada » jusqu’en 2003.
** Appelée « espèce en danger de disparition » jusqu’en 2000.
*** Appelée « espèce rare » jusqu’en 1990, puis « espèce vulnérable » de 1990 à 1999.
**** Autrefois « aucune catégorie » ou « aucune désignation nécessaire ».
***** Catégorie « DSIDD » (données insuffisantes pour donner une désignation) jusqu’en 1994, puis « indéterminé » de 1994 à 1999. Définition de la catégorie (DI) révisée en 2006.
Le Service canadien de la faune d’Environnement et Changement climatique Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du COSEPAC.
Description et importance de l’espèce sauvage
Nom et classification
Nom scientifique : Lyonia ligustrina (Linnaeus) de Candolle
Description originale : Vaccinium ligustrinum Linnaeus, Sp. Pl. 1:351.1753
Synonymes (The Plant List, 2019; IPNI, 2019) :
Vaccinium ligustrinum Linnaeus
Arsenococcus ligustrinus (Linnaeus) Small
Andromeda ligustrina Muhl.
Xolisma ligustrina (Linnaeus) Britton
Lyonia capraeifolia P. Watson
Lyonia salicifolia P. Watson
Nom commun français : lyonie faux-troène, lyonie ligustrine
Nom commun anglais : Maleberry, He-huckleberry, Male-blueberry
Noms autochtones : [inconnu au Canada]
Genre : Lyonia
Famille : Ericacées
Ordre : Ericales (APG, 2016)
Grand groupe végétal : Angiospermes – Eudicotylédones (APG, 2016)
La lyonie faux-troène varie grandement au sein de son aire de répartition. Les variétés typica Fernald, pubescens (A. Gray) Bean et Rehder, salicifolia (P. Watson) DC., capraeifolia (P. Watson) DC. et foliosiflora (Michx.) Fern. ont été décrites dans le sud des États-Unis (IPNI, 2019). Les variétés salicifolia et capraeifolia ont même été considérées comme des espèces distinctes par le passé (IPNI, 2019). Les classifications actuelles (Judd, 2009, dans Flora of North America; Weakley et al., 2015) regroupent toutes les variétés du sud dans la variété foliosiflora du sud-est des États-Unis et classent les plantes des Appalaches et des régions plus au nord dans la variété ligustrina (Judd, 2009). La population présente au Canada correspond à la variété ligustrina (VASCAN – Brouillet et al., 2019).
Description morphologique
La lyonie faux-troène (figure 1) est un arbuste à feuilles larges composé de nombreuses tiges ligneuses dressées pouvant atteindre 4,5 m qui partent d’une excroissance basale ou de rhizomes ramifiés. Les feuilles, qui mesurent de 2 à 9 cm de long, sont ovales ou obovées (de la forme d’un œuf, avec la partie la plus large vers le sommet) et généralement pointues aux deux extrémités, et leur marge est entière ou légèrement dentée. Au Canada, la lyonie faux-troène est décidue, mais ses feuilles peuvent être semi-persistantes chez la variété plus méridionale foliosiflora (Judd, 1981). Ses fleurs sont réunies en grappes (en longues inflorescences dans lesquelles chaque fleur repose sur un court pédicelle) à l’extrémité des tiges de l’année précédente. Les fleurs mesurent 4 mm de large par 4,5 mm de long, et les pétales sont soudés pour former une corolle en forme de vase comportant cinq courts lobes et se rétrécissant à l’extrémité. Le fruit, qui mesure 2 à 3 mm par 2 à 4 mm, est une capsule ligneuse globuleuse qui s’ouvre le long de cinq sutures et qui demeure sur l’arbuste jusqu’à la prochaine saison de croissance. Il s’agit de l’une des caractéristiques les plus distinctives de l’espèce.

Structure spatiale et variabilité de la population
Au Canada, une seule petite population de lyonie faux-troène comptant 33 individus a été repérée dans une zone de 51 m sur 12 m dans l’extrême-sud continental de la Nouvelle-Écosse. Ce site est isolé de quelque 245 km des populations connues les plus proches situées dans le sud du Maine. Aucune étude sur la diversité ou la distinction génétiques de l’espèce au Canada n’a été réalisée. Comme une petite population très isolée est probablement le fruit d’un épisode ponctuel de dispersion, l’espèce au Canada pourrait présenter une faible diversité génétique et de la consanguinité (Gaston, 2003; Blows et Hoffman, 2005; Bridle et Vines, 2007). L’isolement géographique de la population de la Nouvelle-Écosse pourrait également avoir favorisé une divergence adaptative par rapport aux populations américaines (Lenormand, 2002), lui conférant ainsi une importance disproportionnée dans la diversité génétique de l’espèce (Channell et Lomolino, 2000).
L’espèce présente une grande variation morphologique, deux variétés étant relativement bien définies dans le nord et le sud de son aire de répartition. Il existe une zone d’intergradation morphologique entre ces variétés, principalement située en Alabama, dans le nord de la Géorgie, en Caroline du Nord et en Caroline du Sud (Judd, 2009).
La lyonie faux-troène est reconnue comme étant autocompatible (Rathcke, 1988).
Admissibilité de l’espèce à l’évaluation
Aucun problème d’incertitude taxinomique ne complique l’évaluation de la population canadienne de lyonie faux-troène.
Bien que la lyonie faux-troène n’ait pas été repérée en Nouvelle-Écosse jusqu’en 2011 (AC CDC, 2019), on présume qu’il s’agit d’une espèce indigène. La discontinuité de l’aire de répartition de la lyonie faux-troène entre le sud du Maine et le sud de la Nouvelle-Écosse est également observée chez un large éventail d’espèces de la plaine côtière de l’Atlantique (Roland et Smith, 1969; EC et PCA Canada, 2015), et la seule occurrence canadienne au lac Long se trouve à tout juste 200 m du lac Wilsons, qui soutient l’une des plus diversifiées et des plus importantes communautés de plantes riveraines de la plaine côtière de l’Atlantique en Nouvelle-Écosse (AC CDC, 2019). Les individus de lyonie faux-troène présents au lac Long ont clairement plusieurs années et présentent de larges bases ligneuses qui prouvent la formation de rejets à long terme (Blaney, obs. pers., 2011). L’espèce est située sur un site non aménagé où il est peu probable qu’elle ait été introduite volontairement ou involontairement. Les mentions de récolte (AC CDC, 2019) ne donnent aucune indication selon laquelle des botanistes auraient déjà visité le site, ce qui signifie que l’absence de mention au lac Long avant 2011 peut s’expliquer par l’absence d’activités de recherche.
Unités désignables
Une seule petite population de lyonie faux-troène est connue au Canada, à un très petit site. La population canadienne est donc considérée comme une seule unité désignable.
Importance de l’espèce
La lyonie faux-troène est intéressante, car il s’agit d’une espèce extrêmement rare au Canada et elle constitue un exemple typique d’espèce végétale géographiquement isolée de la plaine côtière de l’Atlantique, dans le sud de la Nouvelle-Écosse. Elle est l’une des 30 espèces de plantes vasculaires de la plaine côtière de l’Atlantique dont la présence au Canada a uniquement été constatée en Nouvelle-Écosse (ECCC, 2016). La génétique de la population canadienne n’a pas fait l’objet d’études, mais l’isolement géographique de la population pourrait favoriser la divergence adaptative par rapport aux populations américaines (Lenormand, 2002), ce qui lui confère une importance disproportionnée dans la diversité génétique de l’espèce (Channell et Lomolino, 2000). L’occurrence en Nouvelle-Écosse pourrait contribuer de façon importante à une colonisation vers le nord dans le contexte d’un futur climat plus chaud (Parmesan, 2006).
La lyonie faux-troène est l’hôte d’un champignon qui s’attaque aux feuilles et cause la tache goudronneuse (le Rhytisma decolorans Fr. [synonymes : Xylota andromedae-ligustrinae, Rhytisma andromedae-ligustrinae; Wilson et Seaver, 1907; Farr et Rossman, 2019]). La présence de ce champignon au Canada pourrait être restreinte au site des lyonies faux-troène au lac Long, en Nouvelle-Écosse (voir la section Relations interspécifiques). De plus, la lyonie faux-troène est probablement la seule plante hôte du Nola pustulosa, une espèce de papillon qui n’est pas encore présente au Canada, et est une importante source de nourriture pour quatre espèces d’abeilles spécialistes du pollen qui sont étroitement liées au genre Lyonia et aux espèces apparentées, dont une seule est connue pour être présente au Canada (Fowler et Droege, 2019).
La lyonie faux-troène n’a probablement jamais été utilisée de façon importante par l’homme au Canada en raison de sa rareté, mais ailleurs, elle est occasionnellement utilisée comme plante horticole spécialement adaptée aux sols humides et acides (p. ex. New Jersey Pinelands Commission, 2015) et comme remède homéopathique pour des utilisations non précisées (Remedia Homeopathy Manufactory, 2018), en plus d’être connue pour être une plante utile servant à la production de miel (North Carolina State Extension, 2018). Toutefois, il a également été signalé qu’il s’agit de l’une des espèces de la famille des Éricacées qui produit de l’andromédotoxine (également appelée acétylandromédol, grayanotoxine ou rhodotoxine), une résine de diterpénoïdes qui peut être toxique pour le bétail et l’humain (Muencher, 1939, dans Judd, 1981; Constable et al., 2017). Les humains peuvent être intoxiqués par le « miel fou » après avoir ingéré du miel produit par des abeilles à partir de nectar de plantes produisant des toxines, ou peuvent y être exposés par des tisanes ou d’autres produits naturels.
Répartition
Aire de répartition mondiale
La lyonie faux-troène est uniquement présente dans l’est des États-Unis, à l’exception d’une seule occurrence dans l’extrême sud de la Nouvelle-Écosse (figure 2). L’espèce est présente depuis le centre-sud du Maine, le nord du Vermont et le centre de l’État de New York jusqu’au centre de la Floride, à l’est du Texas et en Oklahoma. Vers le nord, l’espèce est plus rare à l’ouest des Appalaches. La variété ligustrina que l’on retrouve au Canada est présente plus au sud et vers l’ouest jusqu’au nord de l’Alabama.

Description longue
Map of the global range of the Maleberry in Canada and the United States (distribution indicated at state and county level). For details, refer to report text under “Global Range.”
Aire de répartition canadienne
Au Canada, la lyonie faux-troène a uniquement été répertoriée dans une aire de 51 m sur 12 m au sein de l’aire protégée Jack and Darlene Stone Conservation Lands, près du lac Long, au nord-est de Yarmouth, dans l’extrême sud-ouest de la Nouvelle-Écosse (figure 3). Les relevés botaniques ont été suffisants pour indiquer clairement que l’espèce est très rare au Canada, mais des zones potentielles où d’autres occurrences pourraient être trouvées sont présentées à la section Activités de recherche.


Zone d’occurrence et zone d’occupation
La superficie de la zone d’occurrence de la lyonie faux-troène au Canada, calculée selon la méthode normalisée du polygone convexe minimal adoptée par le COSEPAC (COSEWIC, 2015), totalise seulement 612 m2. L’indice de zone d’occupation (IZO) est de 4 km2 au Canada, représentant un seul carré de 2 km de côté. Les lignes directrices du COSEPAC (COSEWIC, 2015) stipulent toutefois que la superficie estimée de la zone d’occurrence ne peut pas être inférieure à l’IZO; la zone d’occurrence a donc été arrondie à 4 km2 afin de correspondre à l’IZO.
Activités de recherche
Les habitats de rives tourbeuses, de zones humides et de marécages occupés par la lyonie faux-troène sont très communs dans les Maritimes. Il existe beaucoup d’habitats potentiels qui n’ont pas été inventoriés au sein de la zone où l’on trouve le plus de plantes de la plaine côtière de l’Atlantique isolées géographiquement (Nouvelle-Écosse, au sud d’une ligne s’étendant à peu près de la ville de Digby, dans la baie de Fundy, jusqu’à Halifax, sur la côte de l’Atlantique). Des endroits offrant un climat potentiellement convenable pour la lyonie faux-troène sont également présents dans la majeure partie de la Nouvelle-Écosse, de l’Île-du-Prince-Édouard et du sud du Nouveau-Brunswick (selon l’occurrence dans le nord du New Hampshire, caractérisé par des zones de rusticité 4a ou 3b; USDA-ARS, 2012; McKenney et al., 2014).
La répartition de la lyonie faux-troène se prolonge assez près de la frontière canadienne dans l’État de New York, aux extrémités est et ouest du lac Ontario, ainsi qu’au Vermont, au New Hampshire et dans le Maine (Kartesz, 2015 – bien que certaines occurrences dans la zone frontalière aient été cartographiées, elles sont remises en question par des botanistes d’État, Cameron, comm. pers., 2019; Popp, comm. pers., 2019). Parmi les régions canadiennes adjacentes, le sud-est de l’Ontario offre probablement le plus grand potentiel d’occurrence de la lyonie faux-troène en raison de l’abondance de milieux humides tourbeux acides dans le prolongement méridional du Bouclier canadien, de la faible altitude et du climat relativement chaud, ainsi que de la présence dans la flore d’éléments du sud et de la plaine côtière de l’Atlantique (Catling, 1985; Brownell et al., 1996).
Bien qu’il soit possible que des occurrences n’aient pas encore été repérées, il est clair que la lyonie faux-troène est très rare, même dans les environs immédiats de la seule occurrence connue. Des efforts spéciaux visant à localiser d’autres occurrences ont été déployés depuis 2011, mais sans succès. Tous les lacs d’eau douce en aval du lac Long qui font partie du bassin du ruisseau KiackNote de bas de page 1 ont été inventoriés de façon exhaustive, et des efforts ont été faits pour couvrir des zones situées loin des rives lorsque les milieux humides tourbeux en bordure de lac se transformaient en forêts marécageuses. Comme il s’agit d’une zone reconnue pour l’abondance de la flore de la plaine côtière de l’Atlantique, les alentours de l’occurrence connue de la lyonie faux-troène ont fait l’objet d’activités particulièrement intenses de recherche ciblant des plantes riveraines rares. Sur les 40 lacs d’eau douce naturels (définis comme des plans d’eau d’une longueur d’au moins 500 m) situés dans un rayon de 10 km du lac Long, 31 ont fait l’objet d’un inventaire exhaustif par des botanistes d’expérience depuis 2000, et quatre autres ont été visités sans avoir fait l’objet d’un inventaire exhaustif au cours de cette période (AC CDC, 2019).
Si la lyonie faux-troène était le moindrement répandue dans le sud de la Nouvelle-Écosse, l’étendue des activités d’inventaire botanique réalisées laisse à penser qu’on en aurait trouvé ailleurs. Il s’agit d’une espèce de grande taille et assez distinctive qui aurait attiré l’attention des observateurs, même d’un botaniste ne possédant qu’une expérience modeste. Le Centre de données sur la conservation du Canada atlantique (AC CDC, 2019) et le COSEPAC (COSEWIC, 2012) relatent des visites de sites à 402 lacs dans le sud de la Nouvelle-Écosse, au sud du 44,67°N (la latitude de Halifax; sur les 1 450 lacs [ce terme recouvrant les termes « lakes » et « ponds » en anglais] nommés dans cette région, selon Natural Resources Canada, 2003). De ce nombre, 220 ont été visités jusqu’à l’an 2000. Les travaux de terrain se sont intensifiés depuis 2000, réalisés surtout par le Centre de données sur la conservation du Canada atlantique et l’Institut de recherche Mersey Tobeatic (voir les renvois dans COSEWIC, 2012), de sorte que 263 lacs ont été visités, dont 186 lacs qui n’avaient pas été visités avant l’an 2000. Une grande portion des 186 lacs visités pour la première fois ont fait l’objet d’un inventaire complet de leur rivage pour y repérer des plantes rares.
Habitat
Besoins en matière d’habitat
La population de lyonie faux-troène du lac Long se situe en bordure du lac, dans un marécage tourbeux plutôt ouvert qui est dominé par l’érable rouge (Acer rubrum) et parsemé d’épinettes rouges (Picea rubens), de sapins baumiers (Abies balsamea), de bouleaux jaunes (Betula allegheniensis) et d’arbustes hauts (principalement le houx verticillé [Ilex verticillata] et le némopanthe mucroné [Ilex mucronata]). On y trouve également le smilax à feuilles rondes (Smilax rotundifolia, une espèce grimpante caractéristique de la zone occupée par la flore de la plaine côtière de l’Atlantique en Nouvelle-Écosse). Certaines espèces de plantes herbacées et de petits arbustes y ont également été observées : le carex raide (Carex stricta), l’osmonde cannelle (Osmunda cinnamomea), la ronce hispide (Rubus hispidus) et le petit thé (Gaultheria hispidula). La lyonie faux-troène est présente depuis le rivage tourbeux et ouvert d’une petite baie jusqu’à la limite d’un habitat de terres hautes situées à la base d’un drumlin peu élevé.
Judd (2009) décrit l’habitat de la variété ligustrina comme étant des boisés et des fourrés acides humides à secs, des rives de cours d’eau ou d’étangs, des marécages ou des tourbières ombrotrophes acides, ou encore des landes d’herbes ou d’Éricacées. La majorité des spécimens conservés dans des herbiers et accompagnés de descriptions d’habitat pouvant être obtenues auprès du Consortium of Northeast Herbaria (CNH, 2019; n = 171 descriptions d’habitat différentes) correspondent à ces catégories. D’autres habitats ont été consignés, notamment des milieux humides interdunaires (voir également Lortie et al., 1991), des marges de marais salés et divers milieux perturbés (ancien champ, pâturage, haie, emprise de ligne de transport d’électricité et forêt de seconde venue), ainsi que des tourbières minérotrophes calcaires et des marécages d’eau filtrante (confirmé par Marcus, comm. pers., 2019). Les emprises de lignes de transport d’électricité ont également été mentionnées en particulier par des botanistes du Maine et du Vermont (Cameron, comm. pers., 2019; Marcus, comm. pers., 2019). Une grande majorité de spécimens sont liés aux milieux humides (121 des 142 descriptions d’habitat ont été clairement assignées à des milieux humides ou situés en terrain élevé), en particulier à l’extrémité nord de l’aire de répartition. La latitude moyenne des spécimens provenant d’habitats secs (41,765°N, vers le nord à partir du sud du New Hampshire, à 42,985°N) était significativement plus au sud que la moyenne établie pour les habitats humides (42,529°N, vers le nord à partir du centre-sud du Maine, à 44,325°N; test t de Student bilatéral, P = 0,000755). La lyonie faux-troène est désignée comme une espèce facultative des milieux humides dans toutes les régions où elle est présente qui figurent dans la National Wetland Plants List des États-Unis (Lichvar et al., 2016), ce qui signifie qu’elle se trouve habituellement dans les milieux humides (probabilité de 67 % à 99 %), mais qu’elle peut être présente dans des milieux non humides.
Les données du CNH comportaient de nombreux exemples d’occurrence dans des habitats non ombragés, partiellement ombragés ou au couvert forestier fermé, et Judd (1981) souligne que l’espèce présente une tolérance intermédiaire à l’ombre, mais qu’elle croît mieux à la lumière. Les renseignements sur les spécimens et de nombreuses références (résumées dans Carey, 1994) font souvent mention d’occurrences dans des zones de transition arbustives entre la forêt et des milieux humides ou des clairières. On y trouve aussi bon nombre de mentions dans des marécages, des tourbières et des zones riveraines. Certaines espèces associées sont souvent citées, notamment l’érable rouge, la pruche du Canada (Tsuga canadensis), le Chamaecyparis thyoides (Atlantic White Cedar en anglais), le clèthre à feuilles d’aulne (Clethra alnifolia), diverses espèces de bouleau, surtout le bouleau jaune, l’épinette noire (Picea mariana), des houx (Ilex verticillata et Ilex mucronata), diverses espèces de bleuet, surtout le bleuet en corymbe (Vaccinium corymbosum) et des sphaignes (Sphagnum spp.).
Les habitats occupés en Nouvelle-Angleterre laissent soupçonner de possibles occurrences dans un éventail plus large d’habitats de milieux humides que pour bien d’autres espèces associées à la plaine côtière de l’Atlantique, dont la présence en Nouvelle-Écosse se limite aux rivages de grands lacs.
Tendances en matière d’habitat
Il y a eu peu d’indications d’une modification de l’habitat depuis 2011 sur le site où la lyonie faux-troène est présente au lac Long. Alain Belliveau (obs. pers., 2011-2019) a visité le site cinq fois au cours de cette période, et il souligne qu’en date d’avril 2019, la majorité des pruches du Canada, qui représentaient auparavant environ 20 % du couvert forestier dans la forêt située en terrain élevé près du marécage où l’on trouve la lyonie faux-troène, étaient maintenant mortes ou agonisantes à la suite de l’introduction d’un insecte nuisible, le puceron lanigère de la pruche (Adelges tsugae). Il semble peu probable que cette situation ait des répercussions négatives importantes sur la lyonie faux-troène, qui pourrait bénéficier temporairement de la hausse de la quantité de lumière au pourtour de la population. Belliveau (obs. pers., 2011-2019) a également indiqué qu’en date d’avril 2019, l’utilisation de véhicules hors route sur la portion du sentier qui longe l’occurrence de la lyonie faux-troène était minimale, ajoutant qu’un grand arbre était tombé depuis environ un an, bloquant l’accès au reste du sentier à environ 100 m au-delà des lyonies faux-troène. Belliveau a documenté une utilisation assez intensive de véhicules hors route non autorisés ailleurs au sein de l’aire protégée Jack and Darlene Stone Conservation Lands, qui entraîne la formation de grandes ornières et flaques d’eau loin de la zone occupée par la lyonie faux-troène, sur le côté gauche du même réseau de sentiers. Si jamais ces utilisateurs de véhicules hors route décidaient de rouvrir le sentier qui longe le site des lyonies faux-troène pour accéder à son extrémité, à la rivière Tusket, entre les lacs Wilsons et Bennetts, leurs activités pourraient avoir des conséquences sur l’habitat de la lyonie faux-troène (voir la section Menaces). Le propriétaire foncier, le Nova Scotia Nature Trust, n’a remarqué aucun autre changement important (Firth, comm. pers., 2019). Comme il s’agit d’une aire protégée gérée par le Nova Scotia Nature Trust, on ne prévoit aucune autre modification importante du site des lyonies faux-troène dans le futur, sauf concernant l’arrivée prévue au cours des prochaines décennies du nerprun bourdaine (Frangula alnus), une espèce envahissante dont la présence est actuellement connue à 45 km vers le sud, à Barrington, et à 57 km vers le nord, au lac Beverley, dans le comté de Digby. S’il n’est pas géré, le nerprun bourdaine pourrait ultimement réduire la qualité de l’habitat de la lyonie faux-troène en y ajoutant de l’ombre. Toutefois, il pourrait être facilement géré, par enlèvement manuel, dans la petite occurrence de la lyonie faux-troène (voir la section Menaces)
Il existe un grand réseau d’anciens chemins forestiers sur la propriété, quelques parcelles de jeunes forêts en régénération et une plantation de pins rouges (Pinus resinosa), mais l’exploitation forestière sur le site des lyonies faux-troène a été peu intense, se résumant à l’enlèvement d’arbres dispersés le long de la population pour en faire du bois de chauffage ou du bois d’œuvre il y a de cela 20 ans (Belliveau, obs. pers., 2011-2019). Les plus vieilles pruches situées sur le pourtour du milieu humide suggèrent la présence d’un couvert forestier continu sur le site depuis au moins 100 ans (Belliveau, obs. pers., 2011-2019).
L’habitat de sous-populations (théoriques) situées à proximité pourrait avoir été influencé par la construction, en 1929 et peu de temps après, de barrages hydroélectriques et de bassins d’amont au lac Vaughan, au lac Raynards et au lac Gavels. Ces barrages ont entraîné l’inondation des rives d’une série de lacs le long de la rivière Tusket à partir d’un peu plus haut que la limite des marées jusqu’au lac Bennetts, à 2,1 km à l’ouest de l’occurrence de la lyonie faux-troène du lac Long. Merritt Fernald, un des plus importants botanistes spécialisés en taxinomie d’Amérique du Nord du début du 20e siècle, a recueilli des données sur les lacs touchés en 1920 et en 1921, soit avant l’inondation de leurs rives, et il n’a pas trouvé de lyonie faux-troène. Malgré la perte indéniable d’habitat convenable, il se peut que la lyonie faux-troène n’ait même jamais été présente aux lacs qui ont été inondés.
Biologie
Cycle vital et reproduction
La lyonie faux-troène est un arbuste vivace à longue durée de vie. Il n’existe aucune information publiée sur sa longévité, mais chaque tige peut atteindre jusqu’à 4,5 m de hauteur et environ 3 cm de diamètre au Canada. Dans la population de la Nouvelle-Écosse, une tige de 1,5 cm de diamètre et de 0,6 m de hauteur présentait 13 anneaux de croissance, ce qui laisse à penser que les tiges les plus grosses au Canada (environ 3,0 cm) pourraient avoir de 30 à 50 ans (Belliveau, obs. pers., 2011-2019). La reproduction par voie végétative s’effectue par formation de rejets à partir de robustes rhizomes ramifiés tout juste sous la surface du sol, et des clones issus de ces rhizomes pourraient avoir beaucoup plus que 20 ans. Il est difficile d’évaluer avec précision la durée d’une génération (âge moyen des individus qui se reproduisent par voie végétative ou au moyen de graines; COSEWIC, 2015) (voir l’analyse portant sur les individus matures à la section Abondance). La durée d’une génération est probablement de 20 ans et plus pour les touffes de tiges traitées dans le présent rapport comme étant des individus (Blaney, obs. pers., 2011; Belliveau, obs. pers., 2011-2019).
Dans la partie septentrionale de son aire de répartition, la lyonie faux-troène fleurit au milieu de l’été. En Nouvelle-Écosse, on a observé, le 28 juillet 2013, des plantes ayant déjà perdu des corolles et portant des capsules de graines en développement (Belliveau, obs. pers., 2011-2019). Dans l’ensemble de l’aire de répartition, la floraison s’étend d’avril au début juillet (Judd, 1981). Rathcke (1988) a conclu que la lyonie faux-troène était l’une des espèces qui fleurissent le plus tard parmi une guilde de 14 arbustes partageant le même habitat qui ont étudiés sur une période de cinq ans au Rhode Island (12e ou 13e rang chaque année sur les 14 espèces). Elle a observé une floraison entre le 19 juin et le 15 juillet et a conclu que la date moyenne de floraison variait du 24 juin au 8 juillet, la moyenne globale étant le 4 juillet. La longévité de chaque fleur était de 1 à 6 jours (pour une médiane et un mode de 4 jours) et la longévité n’était pas réduite après la pollinisation. Au Canada, selon les observations effectuées année après année, seule une petite proportion de tiges fleurissent (un nombre estimatif de 20 à 30 tiges sur 780 en 2018, observées en avril 2019; Belliveau, obs. pers., 2019). La lyonie faux-troène est principalement pollinisée par les abeilles (voir la section Relations interspécifiques). Rathcke (1988) a conclu qu’il n’y avait pas de pollinisation insuffisante, puisque les graines produites par chaque fleur augmentaient légèrement, mais pas de façon importante, avec une augmentation de la pollinisation dans des conditions expérimentales. Elle a également déterminé que la lyonie faux-troène était complètement autocompatible. La période de fructification a été répertoriée comme s’étendant de septembre à octobre dans les Carolines (Radford et al., 1968) et de novembre à décembre au Rhode Island (Rathcke, 1988). Des graines viables étaient encore présentes dans les capsules de l’année précédente en avril 2019, en Nouvelle-Écosse (Belliveau, obs. pers., 2011-2019), et il pourrait donc y avoir une dispersion à partir de plantes-mères sur une période de six mois, et même au-delà.
Les modes de dispersion des graines les plus probables sont le vent, l’eau en mouvement et la boue collée aux animaux ou aux véhicules hors route (voir la section Dispersion). On ignore quelle est la longévité des graines, mais leur durée de vie est probablement courte, en raison de leur petite taille et de l’absence d’enveloppe dure autour de la graine, et d’après des études sur le réservoir de semences, dans le cadre desquelles la lyonie faux-troène a été identifiée dans la végétation au-dessus du sol, mais pas dans les essais de germination du réservoir de semences (Cohen et al., 2004; Bolin, 2007). Les besoins de stratification et de germination des graines sont peu documentés, mais selon les recommandations publiées, les graines doivent être semées au printemps après avoir été conservées tout l’hiver à température ambiante (Lady Bird Johnson Wildflower Center, 2019).
Physiologie et adaptabilité
Selon les descriptions de l’habitat publiées, les renseignements sur les spécimens et l’opinion de botanistes des États-Unis aux fins du présent rapport, la lyonie faux-troène est tolérante à un large éventail de régimes hydriques, de niveaux de luminosité et de conditions climatiques et elle peut croître dans divers types de sol, y compris la tourbe, le sable, le till et les sols minces d’affleurements rocheux. Comme c’est le cas pour beaucoup d’espèces de la famille des Éricacées, on constate souvent une association avec des sols acides causée par une combination de toxicité calcique et de capacité limitée d’obtenir du fer ou du phosphore dans des sols basiques (Marrs et Bannister, 1978, et références citées dans ce document). Dans le sud du Vermont, la lyonie faux-troène est présente dans des tourbières minérotrophes calcaires et des marécages à frêne noir (Fraxinus nigra) dans des régions associées à un substratum de marbre (Marcus, comm. pers., 2019), ce qui suggère qu’elle tolère également un large éventail de pH.
La lyonie faux-troène est considérée comme une plante facultative des milieux humides dans l’ensemble de son aire de répartition aux États-Unis (elle est présente dans les milieux humides de 67 % à 99 % du temps, Lichvar et al., 2016). Selon les renseignements sur les spécimens, la lyonie faux-troène est souvent présente dans des tourbières et des marais dont le sol est humide ou saturé, et plusieurs spécimens indiquent qu’elle est très abondante ou dominante dans la zone plus humide des marécages bordiers situés sur le pourtour des tourbières ombrotrophes (CNH, 2019; voir également Motzkin et al., 1991). Il est également rapporté qu’elle est dans une certaine mesure caractéristique des sommets dénudés de crêtes (Whittaker, 1956) et qu’elle est souvent présente dans les forêts mésiques à sèches situées en terrain élevé, les champs en régénération et les landes de sable (Judd, 1981; CNH, 2019; Nichols, comm. pers., 2019). Une corrélation a été faite entre la tolérance aux conditions sèches et le climat, en ce sens que l’espèce est davantage restreinte aux milieux humides dans les régions nordiques où la température est plus froide (voir la section Habitat). La lyonie faux-troène croît mieux en plein soleil, mais elle est tolérante à l’ombre (Judd, 1981) et peut être présente sous un couvert forestier fermé (Carey, 1994, et références citées dans ce document; CNH, 2019).
La lyonie faux-troène est tolérante au feu, et des tiges repoussent à partir de sa base ligneuse et de ses rhizomes si les parties aériennes sont brûlées (Judd, 1981). Elle peut coloniser d’autres habitats perturbés : zones érodées par des inondations le long de cours d’eau importants en Pennsylvania (Grund, comm. pers., 2019), et divers habitats perturbés par l’humain, comme des fossés en bordure de routes, d’anciens pâturages et des emprises de lignes de transport d’électricité (CNH, 2019).
La fourchette climatique de la lyonie faux-troène s’étend de la zone de rusticité 9b dans le centre de la Floride (températures hivernales minimales de -3,9 °C à -1,1 °C) à la zone 4a ou 3b au mont Washington, au New Hampshire (Arnold Arboretum, accession 01072342, dans CNH, 2019), où les températures hivernales minimales varient entre -37,2 °C et -31,7 °C (USDA-ARS, 2012). La population du sud de la Nouvelle-Écosse se situe dans une étroite bande de zone de rusticité 6b (températures hivernales minimales de -20,6 °C à -17,8 °C), l’une des zones les plus chaudes de l’est du Canada (McKenney et al., 2014).
Dispersion
Les graines de la lyonie faux-troène sont petites, légères, allongées et aplaties (0,98 mm de long par 0,2 mm de large en Nouvelle-Écosse; Jean, comm. pers., 2019). La forme aplatie des graines contribue probablement à leur dispersion par le vent et l’eau. Les graines peuvent probablement flotter pendant au moins une courte période après avoir été dispersées à partir de la plante-mère, et le déplacement des graines dans l’eau en mouvement est probablement une source importante de dispersion au sein des bassins versants (Gurnell et al., 2008).
Judd (1981) soupçonnait que la dispersion par le vent était le principal mode de dispersion ayant permis aux anciennes espèces du genre Lyonia d’atteindre les îles des Caraïbes, où elles ont donné naissance à de nombreuses espèces. Toutefois, selon lui, « Les épisodes de dispersion sur de longues distances doivent être très rares, puisque la majorité des graines tombent près de la plante-mère [traduction libre] (obs. pers.) ». En Nouvelle-Écosse, des graines ont été recueillies dans les capsules des années précédentes au début d’avril (Belliveau, obs. pers., 2011-2019), et la dispersion pourrait se dérouler sur une période encore plus longue, puisque les capsules de graines demeurent sur les arbustes jusqu’à un an après avoir atteint la maturité.
Il a été mentionné que la lyonie faux-troène était dispersée par les animaux (Boerner, 1981, et citations subséquentes de ces travaux), mais il s’agit probablement d’une erreur causée par le nom commun anglais « Maleberry », qui se termine par « berry » (équivalent de « baie »). Boerner (1981) a placé la lyonie faux-troène parmi un groupe d’espèces d’arbustes dispersés par les animaux et d’arbres pionniers, sans toutefois donner de preuve directe de dispersion par les animaux. Le fruit de la lyonie faux-troène n’a pas de caractéristique évidente qui le rendrait attractif pour les animaux, et il ne semble pas y avoir d’autres références soutenant une dispersion des graines de lyonie faux-troène attribuable à leur ingestion par les animaux. La dispersion des petites graines de lyonie faux-troène emprisonnées dans la boue sur les pattes, la fourrure ou les plumes d’oiseaux et de mammifères est probablement un moyen plus important de dispersion à l’échelle requise pour permettre à l’espèce d’avoir atteint la Nouvelle-Écosse (p. ex. Vivian-Smith et Stiles, 1994; Figuerola et Green, 2002).
La lyonie faux-troène peut également se disperser sur des dizaines, voire des centaines de mètres au fil du temps, en se multipliant par rhizomes. On rapporte que ces rhizomes peuvent atteindre 4 m entre les tiges aériennes (Laycock, 1967, dans Carey, 1994). Comme il en est fait mention à la section Relations interspécifiques, la dispersion génétique par le pollen est effectuée par les insectes pollinisateurs, et surtout les abeilles.
Relations interspécifiques
Les plantes de la famille des Éricacées dépendent étroitement des relations mycorhisiennes pour acquérir les nutriments de la matière organique du sol, qui leur seraient autrement inaccessibles (Vohník, 2012). Ces relations peuvent reposer sur des communautés fongiques complexes associées aux racines, y compris des espèces du phylum des Ascomycota et du phylum Basidiomycota (Allen et al., 2003; Walker et al., 2011). Dans la seule étude qui examinait en particulier les mycorhizes de la lyonie faux-troène (Cooke et al., 2004; au Connecticut, un seul individu a été échantillonné), la lyonie faux-troène était l’une des sept espèces sur 89 espèces de 75 genres différents pour lesquelles aucune mycorhize vésiculaire-arbusculaire n’a été détectée.
La lyonie faux-troène est l’hôte d’un champignon qui s’attaque aux feuilles et cause la tache goudronneuse, le Rhytisma decolorans. Il s’agit probablement de l’espèce que l’on retrouve fréquemment sur les feuilles de la lyonie faux-troène au lac Long (figure 5; Blaney, obs. pers., 2011; Belliveau, obs. pers., 2011-2019; voir la section Facteurs limitatifs). Ce champignon a également été trouvé sur trois arbustes apparentés de la famille des Éricacées aux États-Unis (Lyonia mariana, Leucothoe axillaris et Leucothoe racemosa, trois espèces qui ne sont pas présentes au Canada). Par conséquent, la mention du lac Long, s’il s’agit bien de cette espèce, est probablement la première mention canadienne de ce champignon.

Les fleurs de la lyonie faux-troène sont visitées par une grande diversité d’insectes, et les principaux pollinisateurs sont les bourdons (espèces du genre Bombus; le bourdon fébrile, B. impatiens, a été particulièrement documenté) et diverses abeilles plus petites (Rathcke, 1988; Essenberg, 2019). La taille des fleurs de la lyonie faux-troène indique aux bourdons le taux de production de nectar (Essenberg, 2019). Sam Droege (comm. pers., 2019) souligne que la lyonie faux-troène est une plante importante pour de nombreuses espèces d’abeilles, et Fowler et Droege (2019) ont recensé quatre abeilles récolteuses de pollen qui sont des spécialistes de la lyonie faux-troène et d’autres espèces apparentées de la famille des Éricacées :
Melitta melittoides (famille des Melittidés, sous-genre Cilissa)
Andrena kalmiae (famille des Andrenidés, sous-genre Scrapteropteris)
Perdita novaeangliae (famille des Andrenidés, sous-genre Alloperdita)
Colletes productus (famille des Colletidés) – signalée sur les genres Lyonia et Vaccinium
Parmi ces quatre espèces, seule l’Andrena kalmiae est présente au Canada (ECCC, 2016). La lyonie faux-troène est également considérée comme une plante nectarifère importante pour le papillon Satyrium favonius ontario au New Jersey, où il a été désigné comme une espèce préoccupante par l’État (Conserve Wildlife Foundation of New Jersey, 2019).
L’utilisation de la lyonie faux-troène à titre de plante hôte pour les larves du papillon Nola pustulata a été minutieusement documentée par McCabe (1997). Ce papillon, qui n’a pas encore été trouvé au Canada (Pohl et al., 2018) mais dont l’aire de répartition s’étend jusqu’au sud du Maine (Moth Photographers Group, 2019), dépend probablement grandement ou entièrement de la lyonie faux-troène, car les espèces du genre Nola sont habituellement monophages (McCabe, 1997) et parce que son aire de répartition documentée (Moth Photographers Group, 2019) correspond très étroitement à celle de la lyonie faux-troène. Il existe également un micropapillon causant des dommages foliaires de la famille des Gracillariidés qui a été signalé sur la lyonie faux-troène au Massachusetts et qui a été parasité par une guêpe de la famille des Eulophidée (BugGuide, 2013). En outre, on sait que le genre Phyllocnistis, de la famille des Gracillariidés, utilise le Lyonia lucida (BugGuide, 2016).
La lyonie faux-troène est une plante hôte des chenilles de six autres espèces de papillons nocturnes (Natural History Museum, 2019) : l’arpenteuse caténaire (Cingilia catenaria, Géometridés), le Paonias astylus, le Sphinx gordius (y compris S. pœcile), le Sphinx luscitiosa, le papillon du palmier Chrysoclista villella (Elachistidés, sous-famille des Agonoxenidés) et le Datana major (Notodontidés). Les quatre premières espèces sont connues en Nouvelle-Écosse (Pohl et al., 2018; AC CDC, 2019). Il a également été consigné que toutes ces espèces utilisent bien d’autres espèces de plantes hôtes, sauf le Chrysoclista villela, pour lequel aucune autre plante hôte n’est connue, mais dont l’aire de répartition canadienne se situe uniquement en Colombie-Britannique (Pohl et al., 2018), où aucune espèce de Lyonia n’est présente.
Des signes de broutage par le cerf de Virginie (Odocoileus virginianus) et le lièvre d’Amérique (Lepus americanus) ont été constatés à l’occurrence du lac Long, où le broutage par le lièvre d’Amérique est responsable d’une grande proportion des tiges mortes observées sur le site (Belliveau, obs. pers., 2011-2019; voir la section Facteurs limitatifs). La lyonie faux-troène semble être une espèce moins prisée par le cerf de Virginie et l’orignal (Alces americanus; Faison, 2006). La lyonie faux-troène a été déclarée comme étant « absente » de la diète hivernale du cerf au Massachusetts (Hosley et Ziebarth, 1935), a été désignée par Heinrich (1995) parmi les espèces les plus résistantes au cerf au New Jersey et a été classée dans la catégorie « Troisième choix » dans le cadre des évaluations de la sapidité des espèces ligneuses pour le cerf de Virginie dans l’est du Texas, derrière 52 espèces classées dans les catégories « Premier choix » et « Deuxième choix » (Lay, 1967; Hutchison, 2010). De plus, la lyonie faux-troène semble moins fréquemment broutée par le cerf que d’autres arbustes au site de la Nouvelle-Écosse (Belliveau, obs. pers., 2011-2019).
La lyonie faux-troène représentait 10,2 % de la diète hivernale du lapin à queue blanche et du lapin de Nouvelle-Angleterre (Sylvilagus floridanus et S. transitionalis) sauvages au Massachusetts, mais elle se classait seulement au 18e rang des espèces préférées par les animaux qui s’alimentent de rameaux dans le cadre d’une étude connexe sur les préférences des lapins en captivité (Dalke et Sime, 1941). Les feuilles de la lyonie faux-troène constituaient une petite portion (0,45 %) de la diète automnale du campagnol des prés (Microtus pennsylvanicus) dans des champs de canneberges abandonnés au New Jersey, mais il n’y a aucune mention de leur consommation en d’autres saisons (Shenko, 2014). L’utilisation de la lyonie faux-troène par les oiseaux ne semble pas être documentée.
Taille et tendances des populations
Activités et méthodes d’échantillonnage
En 2011, les botanistes Sean Blaney et David Mazerolle, du Centre de données sur la conservation du Canada atlantique, ont surveillé l’occurrence de l’espèce depuis l’extrémité du marécage en bordure du lac jusqu’au bout de l’occurrence, dénombrant chaque touffe observée, sans toutefois compter toutes les tiges. Un inventaire exhaustif du rivage du lac Long, du lac Springhaven Duck et du petit étang situé entre les deux lacs a permis de déterminer que la lyonie faux-troène était présente uniquement au site du lac Long. Les inventaires des rivages de tous les lacs en aval du lac Long, du ruisseau Kiack jusqu’à la limite des marées, ont été parachevés en 2012, et le lac Bennetts (situé à 1,25 km) et le lac Wilsons (situé à 0,24 km), dans le bassin versant de la rivière Tusket, ont fait l’objet de nombreux inventaires exhaustifs de leurs rivages en raison des nombreuses autres espèces en péril qui s’y trouvent. Tel que décrit à la section Activités de recherche, les rives de la majorité des autres lacs situés dans un rayon de 10 km ont également été méticuleusement inventoriées.
Alain Belliveau a parcouru le site du lac Long en avril 2019, l’a délimité à l’aide d’un GPS et a dénombré toutes les tiges, de façon plus exhaustive que le dénombrement de 2011, sans toutefois tenter de les regrouper en individus matures.
Abondance
Le dénombrement de 2019 a été établi à 33 individus, un individu mature consistant en une grande tige ou une touffe distincte de tiges généralement séparée des autres par au moins plusieurs mètres et considérée comme étant capable de survivre par elle-même. À de telles distances, les liens entre les rhizomes pourraient être rompus par la chute d’arbres ou la sénescence des rhizomes.
La population est composée de 21 « touffes distinctes » de 39 tiges, et d’un bouquet plus dense formé de 12 grandes tiges ou touffes de tiges et d’environ 729 tiges plus petites issues de rhizomes (environ 741 tiges) sur une superficie de 32 m sur 10 m, pour un total de 33 touffes et d’environ 780 tiges. Les petites tiges drageonnantes ne fleurissaient pas dans la majorité des cas, étaient souvent plusieurs dans un mètre carré et étaient susceptibles de ne pas pouvoir survivre par elles-mêmes. Elles ne sont pas considérées dans le présent rapport comme des individus (COSEWIC, 2019), mais il est impossible de les dénombrer avec précision puisqu’on ne sait pas avec certitude dans quelle mesure les tiges sont liées, à quel point elles pourraient survivre par elles-mêmes s’il elles étaient endommagées et à quelle fréquence les liens entre les rhizomes seraient rompus par des processus naturels. Le dénombrement de 33 individus peut probablement être considéré comme une estimation prudente, mais comme ils se trouvent sur une petite superficie et qu’il est probablement rare que les gros rhizomes se rompent de façon naturelle, un dénombrement indiquant une population de plus de 250 individus serait probablement trop élevé.
Fluctuations et tendances
La comparaison des dénombrements de 2011 et de 2019 et les discussions entre les observateurs (Sean Blaney en 2011 et Alain Belliveau en 2019) donnent à penser que la population est stable. Les différences consignées de 2011 à 2019 concernant les limites de la superficie occupée se situent dans la fourchette d’erreur attendue d’un GPS portatif, les principales touffes de tiges semblent être aux mêmes endroits et il n’y a pas eu de modification importante de l’habitat occupé (Belliveau, obs. pers., 2011-2019).
Immigration de source externe
La lyonie faux-troène a probablement atteint la Nouvelle-Écosse lord d’un épisode de dispersion sur une longue distance lui ayant permis de traverser le golfe du Maine, mais il est peu probable que de tels épisodes soit suffisamment fréquents pour constituer une importante immigration de source externe. Les sous-populations connues les plus proches dans le sud du Maine sont situées à 245 km de la population du lac Long et à 215 km de la partie de la Nouvelle-Écosse la plus près, soit l’île Brier, dans le comté de Digby. Presque toute cette distance est constituée d’eaux libres dans le golfe du Maine, et la lyonie faux-troène n’a pas de moyens évidents de se disperser fréquemment sur de longues distances (voir la section Dispersion).
Menaces et facteurs limitatifs
Menaces
Les menaces qui pèsent sur la lyonie faux-troène en Nouvelle-Écosse sont limitées, car la seule occurrence connue se situe dans une aire appartenant au Nova Scotia Nature Trust. L’utilisation non autorisée par les véhicules hors route et les possibles activités de débroussaillage connexes pourraient avoir des répercussions sur quelques individus en bordure de la population, mais il est peu probable que ces activités affectent une grande proportion de la population canadienne globale. La seule menace importante est l’exclusion compétitive par le nerprun bourdaine, un arbuste envahissant, dont la plus proche occurrence connue est située à 45 km. Il est toutefois probable que cette espèce soit présente plus près. L’expansion du nerprun bourdaine jusque dans la zone d’occurrence de la lyonie faux-troène se fera probablement sur une ou plusieurs générations, mais elle pourrait être facilement gérée dans la petite occurrence connue de la lyonie faux-troène. Les changements climatiques ne sont pas considérés comme une menace dans la présente évaluation, car il n’y a aucun mécanisme évident qui ferait en sorte que le futur climat prévu instaurerait des conditions moins convenables pour la lyonie faux-troène dans le sud de la Nouvelle-Écosse. Les effets d’un futur climat altéré sont toutefois incertains et ne sont pas nécessairement prévisibles à partir uniquement de la hausse anticipée des températures.
Dans le présent rapport, les menaces qui pèsent sur la lyonie faux-troène sont présentées et évaluées en fonction du système unifié de classification des menaces de l’Union internationale pour la conservation de la nature et du Partenariat pour les mesures de conservation (IUCN-CMP) (IUCN, 2017). Les menaces sont définies comme étant les activités ou les processus immédiats qui ont un effet direct et négatif sur la population de lyonie faux-troène, et sont abordées ci-dessous par ordre décroissant d’impact. Les résultats de l’évaluation de l’impact, de la portée, de la gravité et de l’immédiateté de ces menaces sont présentés sous forme de tableau à l’annexe 2. L’impact global des menaces calculé et attribué est faible pour la lyonie faux-troène.
Utilisation non autorisée de véhicules hors route et agrandissement des sentiers (Menace 6.1 de l’UICN – Activités récréatives) (impact faible)
Une touffe de lyonie faux-troène s’est établie en bordure d’une vieille plateforme de chemin utilisée occasionnellement par des véhicules hors route et risque fortement d’être touchée par les activités de débroussaillage illégales sur le sentier existant ou de se faire directement rouler dessus. D’autres lyonies faux-troène sont peu menacées par les véhicules hors route.

Les véhicules hors route ne sont pas autorisés dans l’aire protégée Jack and Darlene Stone Conservation Lands. Des panneaux d’interdiction et une corde ont été installés au principal point d’accès au réseau d’anciens chemins forestiers et sentiers pour véhicules hors route afin d’empêcher les véhicules de s’y aventurer, mais des véhicules hors route passent fréquemment sous la corde pour accéder à la section ouest du chemin, créant de grosses ornières et flaques d’eau (Belliveau, obs. pers., 2011-2019). La section est de ce chemin longe le côté situé en terrain élevé de la population de lyonie faux-troène du lac Long (figure 6) et semble se terminer 1,2 km plus au nord, aux rapides de la rivière Tusket, entre le lac Wilsons et le lac Bennetts (Google Earth, 2019; images de 2018). En date d’avril 2019, son utilisation était devenue peu fréquente, et un gros arbre tombé, probablement présent depuis environ un an, bloquait l’accès au reste du chemin environ 100 m au-delà des lyonies faux-troène (Belliveau, obs. pers., 2011-2019). Au site des lyonies faux-troène, ce sentier a été construit par de la machinerie lourde, puisqu’il a été surélevé à 20-30 cm au-dessus du niveau du marécage adjacent et qu’un petit fossé a été aménagé. Il pourrait facilement être rouvert à l’aide d’une scie à chaîne par un amateur de véhicules hors route déterminé. Comme la plateforme du chemin a été surélevée au-dessus du marécage, il est peu probable que le sentier soit prolongé dans la zone occupée et affecte plus d’individus. Il est également peu probable que de nouveaux sentiers soient aménagés dans le site des lyonies faux-troène pour donner accès au rivage du lac, car il existe déjà quelque part un sentier qui mène au lac.
Nerprun bourdaine (Menace 8.1 de l’UICN – Espèces exotiques [non indigènes] envahissantes) (impact faible)
Le nerprun bourdaine, un arbuste exotique, est l’une des espèces de plante envahissante les plus problématiques du Canada et du nord des États-Unis (Catling et Porebski, 1994; Frappier et al., 2003a; idem, 2003b; Catling et Mitrow, 2012; IPANE, 2019). Il est bien documenté que les milieux humides et les marécages tourbeux ouverts, surtout les marécages riverains, sont vulnérables aux invasions du nerprun bourdaine, qui créent un couvert ou un sous-couvert forestier dense (Reinartz et Kline, 1998; Catling et Mitrow, 2012; Fiedler et Landis, 2012), et il a été démontré que cela inhibe grandement la croissance des plantules ligneuse (Hamelin et al., 2016).
Le nerprun bourdaine est une espèce envahissante inhabituelle en Nouvelle-Écosse, car bien qu’il prolifère dans des sites perturbés, il colonise tout aussi bien des sites totalement intacts, très loin des établissements humains (AC CDC, 2019) grâce à la dispersion de ses graines par les oiseaux. Dans les milieux humides acides où il est présent dans le sud de la Nouvelle-Écosse, il est généralement la seule espèce non indigène présente (Hill et Blaney, 2009; Blaney, obs. pers., 1999-2019). Dans le sud de la Nouvelle-Écosse, le long des rivières Medway, Mersey et Pleasant dans les comtés de Queens et de Lunenburg (à 75 km au nord-est du lac Long), les plaines inondables riveraines dominées par l’érable rouge sont particulièrement susceptibles à l’invasion par le nerprun bourdaine (Blaney, obs. pers., 1999-2019; Hill et Blaney, 2009; AC CDC, 2019).
Dans le sud de la Nouvelle-Écosse, on trouve d’importants épicentres d’invasion dans les environs des villes de Digby (à 70 km au nord du lac Long) et de Caledonia (à 75 km au nord-est), ainsi qu’une nouvelle invasion plus petite à Barrington (à 45 km au sud-est). Il existe probablement d’autres occurrences non détectées plus près du lac Long. La similarité entre le site de lyonie faux-troène du lac Long et les sites envahis ailleurs dans le sud de la Nouvelle-Écosse laisse présager fortement qu’il est susceptible à une invasion par le nerprun bourdaine. Le taux de propagation depuis la plus ancienne détection, soit sur une période d’environ 40 ans en Ontario, était d’environ 1 km par année, mais il a été suggéré que le taux de propagation a grandement augmenté cinquante ans plus tard, à mesure que les populations se sont accrues (Catling et Porebski, 1994). Il semble donc probable que le nerprun bourdaine rejoindra la lyonie faux-troène en Nouvelle-Écosse d’ici une à trois générations (d’ici environ 20 à 60 ans) et qu’il pourrait commencer à avoir des impacts d’ici une à quatre générations (20 à 80 ans). Il est peu probable qu’il élimine rapidement la lyonie faux-troène, mais il pourrait diminuer l’établissement des plantules, réduire la croissance et la santé des individus, accroître la mortalité et ultimement abaisser la population. La hauteur maximale que peut atteindre le nerprun bourdaine (de 6 à 8 m; Gucker, 2008 et références citées dans ce document) est supérieure à celle de la lyonie faux-troène (4 m), ce qui signifie qu’au fil du temps, tous les individus de lyonie faux-troène sont susceptibles de composer avec un accroissement de l’ombre si aucune mesure de gestion n’est prise. Il est important de souligner que la très petite taille de l’occurrence connue de la lyonie faux-troène en Nouvelle-Écosse fait en sorte que la gestion du nerprun bourdaine par enlèvement manuel est faisable avec moins d’une journée-personne de travail par année. Le nerprun bourdaine constitue une menace plus grave pour les occurrences théoriques non documentées ailleurs dans le sud de la Nouvelle-Écosse.
Facteurs limitatifs
Les herbivores invertébrés limitent probablement la lyonie faux-troène jusqu’à un certain point, mais ce phénomène n’est pas documenté au Canada et il n’a pas été abordé dans le présent document.
Dispersion limitée
Les habitats humides apparemment convenables mais inoccupés sont abondamment répartis dans le sud de la Nouvelle-Écosse, et de façon plus générale dans l’ensemble des Maritimes, le sud de l’Ontario et le sud du Québec. Ces habitats se trouvent dans des zones climatiques qui sont occupées par la lyonie faux-troène aux États-Unis. L’absence générale de la lyonie faux-troène au Canada doit être attribuable à : a) un taux de dispersion n’ayant pas permis de coloniser tous les habitats convenables après le dernier maximum glaciaire, b) une limite abiotique ou biotique cryptique, ou c) une combinaison des deux facteurs précédents.
Outre le fait que son emplacement dans l’extrême-sud de la Nouvelle-Écosse se situe dans une zone climatique particulièrement clémente (zone climatique 6b; McKenney et al., 2014), il n’y a rien de particulièrement inhabituel concernant le site occupé par la lyonie faux-troène au lac Long, et il existe beaucoup d’habitats inoccupés et apparemment similaires dans la même zone climatique en Nouvelle-Écosse. Une limitation de la dispersion serait donc la plus simple explication pour cette absence généralisée au Canada.
Toutefois, si un facteur lié au climat limitait la présence de la lyonie faux-troène à la région particulièrement chaude située dans l’extrême-sud de la Nouvelle-Écosse, l’atteinte de cette région pourrait représenter un obstacle vraiment important, puisqu’elle est séparée des régions continuellement occupées dans le Maine par au moins 200 km d’eaux libres dans le golfe du Maine, ou par une voie migratoire continentale d’environ 800 km autour de la baie de Fundy qui traverse des zones climatiques plus froides et qui revient vers le sud jusqu’au sud de la Nouvelle-Écosse.
Pathogènes indigènes
En Nouvelle-Écosse, les feuilles de la lyonie faux-troène sont souvent infestées par un champignon responsable de la tache goudronneuse (figure 5), probablement le Rhytisma decolorans, une espèce indigène que l’on retrouve uniquement sur la lyonie faux-troène et les espèces qui lui sont étroitement apparentées (Farr et Rossman, 2019). La tache goudronneuse a été observée chaque année au cours de laquelle le site du lac Long a été visité (Blaney, obs. pers., 2011; Belliveau, obs. pers., 2011-2019). Des études sur d’autres champignons causant la tache goudronneuse ont montré qu’ils avaient des effets importants sur les espèces hôtes. Le champignon responsable de la tache goudronneuse de l’érable (Rhytisma acerinum) a causé une importante baisse du taux de croissance des érables de Norvège (Acer platanoides) matures et a haussé la mortalité des plantules après son arrivée au Québec (Lapointe et Brisson, 2010). Le Rhytisma polare a réduit de 118 % le carbone dans les feuilles infectées par rapport au taux présent dans les feuilles saines chez le saule polaire (Salix polaris), surtout en raison de la consommation du carbone par le pathogène (Masumoto et al., 2018). La tache goudronneuse de la lyonie faux-troène pourrait donc réduire la productivité et la santé de la population de la Nouvelle-Écosse, mais rien n’indique que son taux d’occurrence en Nouvelle-Écosse serait affecté par des facteurs anthropiques. Cependant, son taux d’occurrence pourrait être plus élevé au Canada que ce qu’on observe habituellement aux États-Unis. Dans le cadre d’un examen de plus de 120 photographies en ligne de plantes en milieu naturel ou de spécimens d’herbiers des populations américaines, seuls cinq individus étaient clairement porteurs du champignon de la tache goudronneuse, alors qu’il semble être présent sur la plupart, voire l’ensemble des individus de la population canadienne de lyonie faux-troène.
Climat
Tel que souligné à la section Activités de recherche, le climat ne semble pas limiter directement la lyonie faux-troène au Canada, car la majeure partie des Maritimes et certaines portions du sud de l’Ontario et du Québec sont classées dans les zones de rusticité (qui sont principalement définies par les températures minimales annuelles) où la lyonie faux-troène est présente dans le nord des États-Unis (McKenney et al., 2014; USDA-ARS, 2012). Le fait que la lyonie faux-troène soit restreinte à la partie la plus chaude des Maritimes dans le sud de la Nouvelle-Écosse pourrait être attribuable à une limitation liée au climat autre que les températures minimales en hiver, mais il pourrait également s’expliquer par un épisode de dispersion fortuit vers la région la plus près de la population de lyonie faux-troène aux États-Unis, et par un moment ou une capacité de dispersion inadéquats pour coloniser d’autres régions de la Nouvelle-Écosse.
Établissement des plantules
À part certaines touffes isolées qui proviennent probablement de graines, la majorité des tiges de la population de la Nouvelle-Écosse semblent provenir de rhizomes. Le fait que la lyonie faux-troène soit restreinte à un seul site connu en Nouvelle-Écosse serait conforme à la difficulté de l’espèce à s’établir à partir de graines, mais on ne sait pas exactement à quel point l’établissement des plantules est rare et constitue un facteur limitatif. Étant donné que la distance entre les tiges le long d’un rhizome peut atteindre 4 m (Laycock, 1967, dans Carey, 1994), la zone d’occupation observée au lac Long pourrait découler d’un ou de plusieurs épisodes d’établissement de plantules.
Broutage par les mammifères
Le broutage de la lyonie faux-troène par le cerf de Virginie et le lièvre d’Amérique a été observé en 2019, et les excréments de cerf et de lièvre étaient relativement abondants (Belliveau, obs. pers., 2011-2019). Ce broutage peut limiter la population dans une certaine mesure, mais ne semble pas être une menace.
Les données indiquent que la lyonie faux-troène est une espèce broutable moins prisée, surtout pour le cerf (voir la section Relations interspécifiques). Le cerf de Virginie est commun dans le sud-ouest de la Nouvelle-Écosse, mais sa population n’a pas atteint les niveaux de surabondance qui ont des effets importants sur la biodiversité de l’étage inférieur de la végétation forestière dans certaines régions du nord-est des États-Unis (Carson et al., 2014; Habeck et Schultz, 2015). D’autres espèces broutables sont communes à abondantes dans un rayon de 1 km de l’occurrence de la lyonie faux-troène, et l’intensité du broutage par le cerf au lac Long semble être plus élevée sur d’autres espèces que sur la lyonie faux-troène (Belliveau, obs. pers., 2011-2019). Il a été déterminé que le broutage par le lièvre d’Amérique est la cause d’une plus forte proportion de mortalité des rameaux observée au lac Long (selon les estimations, 40 rameaux morts sur un total de 820; Belliveau, obs. pers., 2011-2019). Il semble improbable que ce niveau de broutage pose problème pour un arbuste de grande longévité qui produit beaucoup de rhizomes.
Nombre de localités
La population canadienne connue de lyonies faux-troène pourrait représenter une seule localité, car elle occupe une très petite superficie appartenant à un seul propriétaire (le Nova Scotia Nature Trust) et cette superficie présente des conditions d’habitat et des menaces potentielles relativement uniformes. Il est également possible que les menaces soient trop négligeables sur le plan de la portée et de l’immédiateté pour que le concept de « localités » puisse être appliqué.
Protection, statut et classements
Statuts et protection juridiques
À l’heure actuelle, la lyonie faux-troène ne jouit d’aucun statut juridique dans les provinces et États où elle est présente. L’Ohio (SH) et le Vermont (S3S4) sont les seules administrations autres que la Nouvelle-Écosse où l’espèce a été classée dans des catégories d’espèces qui dénotent un certain niveau de préoccupation. Toutefois, les espèces végétales ne figurent pas sur les listes de la réglementation sur les espèces en péril de l’Ohio (Ohio Revised Code 1531.25, Ohio Department of Natural Resources, 2018), et la lyonie faux-troène n’est pas inscrite en vertu de la loi sur les espèces en péril du Vermont (10 V.S.A. Chap. 123; Vermont Natural Heritage Inventory, 2015).
Statuts et classements non juridiques
La lyonie faux-troène est classée comme étant non en péril à l’échelle mondiale (G5), et comme étant non en péril (S5) dans l’État de New York, en Virginie, au Kentucky et en Caroline du Nord, apparemment non en péril (S4) en Virginie-Occidentale et au Delaware, vulnérable à apparemment non en péril (S3S4) au Vermont et possiblement disparue (SH) en Ohio (NatureServe, 2019; ce qui équivaut à la catégorie « vraisemblablement disparue » – absente depuis les 20 dernières années de la liste officielle des plantes rares de l’Ohio, Gardner, comm. pers., 2020). Dans tous les autres États américains où elle est présente, la lyonie faux-troène est non classée (SNR). Compte tenu nombre de comtés où elle est présente dans chaque État (Kartesz, 2015), cela signifie probablement qu’elle est considérée comme non en péril dans ces États.
Protection et propriété de l’habitat
La seule occurrence canadienne de lyonie faux-troène se situe dans l’aire protégée Jack and Darlene Stone Conservation Lands, qui appartient au Nova Scotia Nature Trust. Cette aire est gérée afin de maintenir son statut d’aire de catégorie 1b de l’UICN – zone de nature sauvage, une catégorie qui comprend des aires intactes ou légèrement modifiées, qui ont conservé leur caractère et leur influence naturels, sans habitations humaines permanentes ou significatives, qui sont protégées et gérées aux fins de préserver leur état naturel (Dudley, 2008). L’aire ne jouit d’aucune protection réglementaire au titre de la réglementation provinciale.
Remerciements et experts contactés
Ce rapport a été grandement amélioré par l’apport des personnes mentionnées ci-après, qui ont communiqué leur savoir et leurs renseignements. Les rédacteurs du rapport remercient sincèrement tous leurs collaborateurs. La production du rapport a été financée par le Nova Scotia Species at Risk Conservation Program.
Experts consultés
Don Cameron, Ecologist / Botanist, Maine Natural Areas Program, Department of Agriculture, Conservation and Forestry, Augusta, ME.
Sam Droege, Bee Biologist, Bee Inventory and Monitoring Lab, Patuxent Wildlife Research Center, United States Geological Service, Patuxent, MD.
Steve Grund, Botanist, Natural Heritage Program, Western Pennsylvania Conservancy, Pittsburgh, PA.
Ross Firth, Director of Conservation, Nova Scotia Nature Trust, Halifax (Nouvelle-Écosse).
Jarrod Fowler, Bee Biologist, Agricultural Learning Center, Stockbridge School of Agriculture, University of Massachusetts, Amherst, MA.
Carla Essenberg, Assistant Professor, Department of Biology, Bates College, Lewiston, ME.
Christopher Frye, State Botanist, Wildlife and Heritage Service, Maryland Department of Natural Resources, Wye Mills, MD.
Paul Harmon, Rare and Endangered Plant Botanist, Natural Heritage Group, West Virginia Division of Natural Resources, Elkins, WV.
Samuel Jean, Herbarium Technician, E.C. Smith Herbarium, Acadia University, Wolfville (Nouvelle-Écosse).
Aaron Marcus, Assistant Botanist / Data Manager, Vermont Natural Heritage Inventory, Vermont Department of Fish and Wildlife, Montpelier, VT.
Mincy Moffett, Botanist/ Vegetation Management Ecologist, Wildlife Resources Conservation Center, Georgia Department of Natural Resources, Social Circle, GA
William Nichols, Senior Ecologist/State Botanist, New Hampshire Natural Heritage Bureau, Concord, NH.
Bob Popp, Department Botanist, Vermont Natural Heritage Inventory, Vermont Department of Fish and Wildlife, Barre, VT.
Richard Ring, Botanist, New York Natural Heritage Program, Albany NY.
Robert Wernerehl, State Botanist, Massachusetts Natural Heritage & Endangered Species Program, Westborough, MA.
Sources d’information
AC CDC (Atlantic Canada Conservation Data Centre). 2019. Maritimes’ species occurrence database, with special reference to Maleberry (Lyonia ligustrina) and Glossy Buckthorn (Frangula alnus) occurrence data. Digital database, Atlantic Canada Conservation Data Centre, Sackville NB [exporté en avril 2019].
Allen, T.R., T. Millar, S.M. Berch et M.L. Berbee. 2003. Culturing and direct DNA extraction find different fungi from the same ericoid mycorrhizal roots. New Phytologist 160: 255-272.
APG (Angiosperm Phylogeny Group). 2016. An update of the Angiosperm Phylogeny Group classification for the orders and families of flowering plants: APG IV. Botanical Journal of the Linnaean Society 181: 1–20. doi:10.1111/boj.12385
Belliveau, A.G., obs. pers. 2011-2019. Observations personnelles de lyonie faux-troène (Lyonia ligustrina) et de la zone adjacente à son occurrence au lac Long, en Nouvelle-Écosse, dans le cadre d’environ cinq visites entre 2011 et avril 2019. Collections Manager, E.C. Smith Herbarium, K.C. Irving Centre for Biodiversity, Acadia University, Wolfville, NS.
Blaney, C.S., obs. pers. 1999-2019. Observations personnelles de Sean Blaney dans le cadre de travaux botaniques de terrain dans le sud de la Nouvelle-Écosse et ailleurs dans les Maritimes. Executive Director and Senior Scientist, Atlantic Canada Conservation Data Centre, Sackville, NB.
Blaney, C.S., obs. pers. 2011. Observations personnelles de lyonie faux-troène (Lyonia ligustrina) au lac Long, en Nouvelle-Écosse, au moment de sa découverte au Canada, 21 sept. 2011. Executive Director and Senior Scientist, Atlantic Canada Conservation Data Centre, Sackville, NB.
Blows, M.W. et A.A. Hoffmann. A reassessment of genetic limits to evolutionary change. Ecology 86: 1371-1384 DOI: 10.1890/04-1209
Boerner, R.E.J. 1981. Forest structure dynamics following wildfire and prescribed burning in the New Jersey Pine Barrens. American Midland Naturalist 105: 321-333.
Bolin, J.F. 2007. Seed bank response to wet heat and the vegetation structure of a Virginia pocosin. The Journal of the Torrey Botanical Society 134: 80-88. (en anglais seulement)
Bridle, J.R. et T.H. Vines. 2007. Limits to evolution at range margins: when and why does adaptation fail? Trends in Ecology & Evolution 22: 140–147.
Brouillet, L., F. Coursol, S.J. Meades, M. Favreau, M. Anions, P. Bélisle et P. Desmet. 2019. Lyonia ligustrina (L.) DC. in VASCAN, the Database of Vascular Plants of Canada. Site Web : http://data.canadensys.net/vascan/taxon/23768 [consulté le 2 avril 2019]. [Également disponible en français : Brouillet, L., F. Coursol, S.J. Meades, M. Favreau, M. Anions, P. Bélisle et P. Desmet. 2019. Lyonia ligustrina (L.) DC. dans VASCAN, la Base de données des plantes vasculaires du Canada. Site Web : http://data.canadensys.net/vascan/taxon/23768?lang=fr]
Brownell, V.R., C.S. Blaney et P.M. Catling. 1996. Recent discoveries of southern vascular plants at their northern limits in the granite barrens area of Lennox and Addington County, Ontario. Canadian Field-Naturalist 110: 255-259.
BugGuide. 2013. Eulophid ex maleberry-mining gracillariid. Sturbridge, Worcester County, Massachusetts, USA. Contributed by Charley Eiseman. [consulté le 7 avril 2019] (en anglais seulement)
BugGuide. 2016. St. Andrews leaf miner on Lyonia lucida LA23 Phyllocnistis. Aberdeen Lake Park, Moore County, North Carolina, USA. Contributed by tracysfeldman. [consulté le 7 avril 2019] (en anglais seulement)
Cameron, D., comm. pers. 2019. Correspondance par courriel avec C.S. Blaney concernant l’habitat et la répartition de la lyonie faux-troène (Lyonia ligustrina) au Maine. Ecologist / Botanist, Maine Natural Areas Program, Department of Agriculture, Conservation and Forestry, Augusta, ME.
Carey, J.H. 1994. Lyonia ligustrina. Dans : Fire Effects Information System, [Online]. U.S. Department of Agriculture, Forest Service, Rocky Mountain Research Station, Fire Sciences Laboratory. [consulté le 7 avril 2019] (en anglais seulement)
Carson, W.P., A.A. Royo et C.J. Peterson. 2014. A pox on our land: a case study of chronic deer overbrowsing throughout the Allegheny National Forest region in Pennsylvania. Dans : F.S. Gilliam et M.R. Roberts, eds. The herbaceous layer in forests of eastern North America, 2nd ed. Oxford University Press, New York. pp. 400–411.
Catling, P.M. 1985. Notes on the occurrence, ecology, and identification of the Massachusetts Fern, Thelypteris simulata, in Ontario. Canadian Field-Naturalist 99: 300-307
Catling, P.M. et G. Mitrow. 2012. Major invasive alien plants of natural habitats in Canada: 4. Glossy Buckthorn. Canadian Botanical Association Bulletin 45:70-77.
Catling, P. M. et Z.S. Porebski. 1994. The history of invasion and current status of glossy buckthorn, Rhamnus fragula, in southern Ontario. Canadian Field Naturalist 108: 305-310.
Channell, R. et M.V. Lomolino. 2000. Dynamic biogeography and conservation of endangered species. Nature 403: 84–86.
CNH (Consortium of Northeastern Herbaria). 2019. Exportation de données sur la lyonie faux-troène – Lyonia ligustrina. [consulté le 4 avril 2019] (en anglais seulement)
Cohen, S., R. Braham et F. Sanchez. 2004. Seed Bank Viability in Disturbed Longleaf Pine Sites. Restoration Ecology 12: 503-515. (en anglais seulement)
Conserve Wildlife Foundation of New Jersey. 2019. New Jersey Endangered and Threatened Species Field Guide: Northern Oak Hairstreak. [consulté le 4 avril 2019] (en anglais seulement)
Constable, P.D., K.W. Hinchcliff, S.H. Done et W. Grünberg, (eds.). 2017. Veterinary Medicine, 11th Edition. Elsevier, St. Louis, MO, USA. 2308 pp. ISBN: 9780-7020-5246-8.
Cooke, J.C. et M.W. Lefor. 2004. The Mycorrhizal Status of Selected Plant Species from Connecticut Wetlands and Transition Zones. Restoration Ecology 6: 214-222. (en anglais seulement)
COSEWIC (Committee on the Status of Endangered Wildlife in Canada). 2012. COSEWIC assessment and update status report on Plymouth Gentian Sabatia kennedyana in Canada. Committee on the Status of Endangered Wildlife in Canada. Ottawa. [Également disponible en français : COSEPAC (Comité sur la situation des espèces en péril au Canada). 2012. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur la sabatie de Kennedy (Sabatia kennedyana) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa.]
COSEWIC (Committee on the Status of Endangered Wildlife in Canada). 2015. COSEWIC Assessment Process, Categories and Guidelines. COSEWIC Secretariat, Gatineau, QC. 19 pp. [Également disponible en français : COSEPAC (Comité sur la situation des espèces en péril au Canada). 2015. Processus d’évaluation, catégories et lignes directrices du COSEPAC. Secrétariat du COSEPAC, Gatineau (QC). 21 p.
COSEWIC (Committee on the Status of Endangered Wildlife in Canada). 2019. COSEWIC Operations and Procedures Manual, Appendix C – Definitions and Abbreviations. COSEWIC Secretariat, Gatineau, QC.
Dalke, P.D. et P.R. Sime. 1941. Food Habits of the Eastern and New England Cottontails. The Journal of Wildlife Management 5: 216-228.
Droege, S., comm. pers. 2019. Correspondance par courriel avec C.S. Blaney concernant les pollinisateurs de la lyonie faux-troène (Lyonia ligustrina). Bee Biologist, Bee Inventory and Monitoring Lab, Patuxent Wildlife Research Center, United States Geological Service, Patuxent, MD.
Dudley, N. (Editor). 2008. Guidelines for Applying Protected Area Management Categories. Gland, Switzerland: IUCN. x + 86pp. [Également disponible en français : Dudley, N. (Éditeur). 2008. Lignes directrices pour l’application des catégories de gestion aux aires protégées. Gland (Suisse), UICN. x + 96 p.] Publié conjointement avec Stolton, S., P. Shadie et N. Dudley (2013). IUCN WCPA Best Practice Guidance on Recognising Protected Areas and Assigning Management Categories and Governance Types, Best Practice Protected Area Guidelines Series No. 21, Gland, Switzerland: IUCN. 31 pp.
ECCC (Environment and Climate Change Canada). 2016. Wild Species 2015: Database of the Report. [consulté le 4 avril 2019] [Également disponible en français : ECCC (Environnement et Changement climatique Canada). 2016. Espèces sauvages 2015 : base de données du rapport.]
EC et PCA Canada (Environment Canada et Parks Canada Agency). 2015. Recovery Strategy and Management Plan for Multiple Species of Atlantic Coastal Plain Flora in Canada. Species at Risk Act Recovery Strategy Series. Environment Canada and Parks Canada Agency. Ottawa. 96 pp. + appendices. (en anglais seulement)
Essenberg, C. 2019. Bates University Pollination Lab: Reward variability and floral reward cues. [consulté le 4 avril 2019] (en anglais seulement)
Faison, E.K. 2006. Moose Foraging in the Temperate Forests of Massachusetts: A Natural Re-Wilding Experiment. Mémoire de maîtrise. Harvard University, Cambridge, MA. 34 pp.
Farr, D.F. et A.Y. Rossman. 2019. Fungal Databases, U.S. National Fungus Collections, Systematic Mycology and Microbiology Laboratory Database. Agricultural Research Service, United States Department of Agriculture. [consulté le 7 avril 2019] (en anglais seulement)
Fernald, M.L. 1921. The Gray Herbarium expedition to Nova Scotia 1920. Rhodora 23: 89-111, 130-152, 153-171, 184-195, 233-245, 257-78, 284-300.
Fernald, M.L. 1922. Notes on the flora of western Nova Scotia. Rhodora 24: 157-164, 165–181, 201-208.
Fiedler, A.K. et D.A. Landis. 2012. Biotic and abiotic conditions in Michigan Prairie Fen invaded by Glossy Buckthorn (Frangula alnus). Natural Areas Journal 32:41-53.
Figuerola, J. et A.J. Green. 2002. How frequent is external transport of seeds and invertebrate eggs by waterbirds? A study in Doñana. Archiv für Hydrobiologie 155: 557-565.
Firth, R., comm. pers. 2019. Conversation téléphonique avec C.S. Blaney concernant les impacts potentiels sur la lyonie faux-troène (Lyonia ligustrina) et la gestion de cette espèce dans l’aire protégée Jack and Darlene Stone Conservation Lands du Nova Scotia Nature Trust. Director of Conservation, Nova Scotia Nature Trust, Halifax, NS.
Fowler, J. et S. Droege. 2019. Pollen Specialist Bees of the Eastern United States. Site Web : jarrodfowler.com/specialist_bees.html [consulté le 8 avril 2019]
Frappier, B., R.T. Eckert et T.D. Lee. 2003a. Potential impacts of the invasive exotic shrub Rhamnus frangula L. (glossy buckthorn) on forests of southern New Hampshire. Northeastern Naturalist 10(3):277-296.
Frappier, B., T.D. Lee, K.F. Olson et R.T. Eckert. 2003b. Small-scale invasion pattern, spread rate, and lag-phase behavior of Rhamnus frangula L. Forest Ecology and Management 186:1-6.
Gardner, R., comm. pers. 2020. Conversation téléphonique avec C.S. Blaney concernant le statut de la lyonie faux-troène (Lyonia ligustrina) en Ohio. Chief Botanist, Ohio Natural Heritage Database, Ohio Department of Natural Resources, Division of Natural Areas and Preserves, Columbus, OH.
Gaston, K.J. 2003. The structure and dynamics of geographic ranges. Oxford University Press, Oxford, UK.
Google Earth. 2019. Aerial photography for Long Lake, Nova Scotia. 43.912424N, 65.880914W. Eye altitude 1.66 km. Digital Globe 2019 [consulté le 8 avril 2019].
Grund, S., comm. pers. 2019. Correspondance par courriel avec C.S. Blaney concernant l’habitat et la répartition de la lyonie faux-troène (Lyonia ligustrina) en Pennsylvanie. Botanist, Natural Heritage Program, Western Pennsylvania Conservancy, Pittsburgh, PA.
Gucker, C.L. 2008. Frangula alnus. In: Fire Effects Information System. U.S. Department of Agriculture, Forest Service, Rocky Mountain Research Station, Fire Sciences Laboratory. [consulté le 9 avril 2019]. (en anglais seulement)
Gurnell A.M., K. Thompson, J.M. Goodson et H. Moggridge. 2008. Propagule deposition along river margins: linking hydrology and ecology. Journal of Ecology 96: 553–565.
Habeck, C.W. et A.K. Schultz. 2015. Community-level impacts of white-tailed deer on understorey plants in North American forests: a meta-analysis. Ann. Bot. PLANTS 7: plv119. (en anglais seulement)
Hamelin, C., B. Truax et D. Gagnon. 2016. Invasive glossy buckthorn impedes growth of red oak and sugar maple under-planted in a mature hybrid poplar plantation. New Forests 47: 897-911.
Heinrich, H.H. 1995. Can we landscape to accommodate deer? The Tracy Estate Research Garden. Proc. Fast. Wildl. Damage Control Conf. 6:102-112. 1995.
Hill, N.M. et C.S. Blaney. 2009. Exotic and invasive vascular plants of the Atlantic Maritime Ecozone. Pages 1-18 in Assessment of species diversity in the Atlantic Maritime Ecozone. Edited by D. F. McAlpine and I. M. Smith. NRC Research Press, Ottawa.
Hosley, N.W. et R.K. Ziebarth. 1935. Some Winter Relations of the White‐tailed Deer to the Forests in North Central Massachusetts. Ecology 16: 535-553.
Hutchison, J.E. 2010. Deer Range Appraisal for East Texas Forests. Wildlife Management Handboook. Texas A&M University, College Station, TX. pp. 18-21.
IPANE (Invasive Plant Atlas of New England). 2019. [consulté le 9 avril 2019]. (en anglais seulement)
IPNI (The International Plant Names Index). 2019. Lyonia ligustrina. Site Web : http://www.ipni.org/ipni/plantnamesearchpage.do [consulté le 2 avril 2019] (actuellement pas un lien actif)
IUCN (International Union for the Conservation of Nature). 2017. IUCN-CMP Unified Classifications of Direct Threats and Conservation Actions. Site Web : http://cmp-openstandards.org/using-os/tools/threats-taxonomy [consulté le 9 avril 2019] (actuellement pas un lien actif)
Jean, S., comm. pers. 2019. Mesures des graines de lyonie faux-troène recueillies en avril 2019 au lac Long, en Nouvelle-Écosse. Herbarium Technician, E.C. Smith Herbarium, Acadia University, Wolfville, NS.
Judd, W.S. 1981. A monograph of Lyonia (Ericaceae). Journal of the Arnold Arboretum 62: 63-210.
Judd, W.S. 2009. Lyonia. Dans : Flora of North America Editorial Committee, eds. 1993+. Flora of North America North of Mexico. 20+ vols. New York and Oxford. Vol. 8, pp. 500-502.
Kartesz, J.T. 2015. The Biota of North America Program (BONAP) North American Plant Atlas. [consulté le 2 avril 2019] (en anglais seulement)
Lady Bird Johnson Wildflower Center. 2019. Plant Database: Lyonia ligustrina. [consulté le 8 avril 2019]
Lapointe, M. et J. Brisson. 2010. Tar spot disease on Norway maple in North America: Quantifying the impacts of a reunion between an invasive tree species and its adventive natural enemy in an urban forest. Ecoscience 18: 63-69. https://doi.org/10.2980/18-1-3378
Lay, D.W. 1967. Deer Range Appraisal in Eastern Texas. The Journal of Wildlife Management 31: 426-432.
Laycock, W.A. 1967. Distribution of roots and rhizomes in different soil types in the Pine Barrens of New Jersey. Geological Survey Professional Paper 563-C. Washington, DC: U.S. Department of the Interior, Geological Survey. 29 pp.
Lenormand, T. 2002. Gene flow and the limits to natural selection. Trends in Ecology and Evolution 17: 183–189.
Lichvar, R.W., D.L. Banks, W.N. Kirchner et N.C. Melvin. 2016. The National Wetland Plant List: 2016 wetland ratings. Phytoneuron 2016-30: 1-17. Published 28 April 2016. ISSN 2153 733X (en anglais seulement)
Lortie, J.P., B.A. Sorrie et D.W. Holt. 1991. Flora of the Monomoy Islands, Chatham, Massachusetts. Rhodora. 93: 361-389.
Marcus, A., comm. pers. 2019. Correspondance par courriel avec C.S. Blaney concernant l’habitat et la répartition de la lyonie faux-troène (Lyonia ligustrina) au Vermont. Assistant Botanist / Data Manager, Vermont Natural Heritage Inventory, Vermont Department of Fish and Wildlife, Montpelier, VT.
Marrs, R.H. et P. Bannister. 1978. Response of several members of the Ericaceae to soils of contrasting pH and base status. Journal of Ecology 66: 829-834.
Masumoto, S., M. Uchida, M. Tojo, M.L. Herrero, A.S. Mori et S. Imura. 2018. The effect of tar spot pathogen on host plant carbon balance and its possible consequences on a tundra ecosystem. Oecologia 186: 843–853.
McCabe, T.L. 1997. The biology of Nola pustulata (Walker) (Lepidoptera: Noctuidae; Nolinae). J. New York Ent. Soc. 104:79-82.
McKenney, D.W., J.H. Pedlar, K. Lawrence, P. Papadopol, K. Campbell et M.F. Hutchinson. 2014. Change and Evolution in the Plant Hardiness Zones of Canada. BioScience 64: 341–350.(en anglais seulement)
Moth Photographers Group. 2019. Nola pustulata – Sharp-blotched Nola Moth. [consulté le 7 avril 2019] (en anglais seulement)
Motzkin, G.H. et W.A. Patterson III. 1991. Vegetation patterns and basin morphometry of a New England moat bog. Rhodora 93: 307-321.
Muencher, W.C. 1939. Poisonous Plants of the United States. MacMillan Co., New York. pp. 184-185.
Natural History Museum (London, UK). 2019. HOSTS – a Database of the World's Lepidopteran Hostplants. [consulté le 4 avril 2019] (en anglais seulement)
Natural Resources Canada. 2003. Canadian Geographical Names. Geomatics Canada, Earth Sciences Sector, Centre for Topographic Information, Geographical Names Section. Ottawa ON. Site Web : GeoBase Data Collections [téléchargé en 2007; réglé pour « lake » et « pond » et en fonction de la latitude et de la longitude pour obtenir une liste des plans d’eau pertinents]. [Également disponible en français : Ressources naturelles Canada. 2003. Toponymes canadiens. Géomatique Canada, Secteur des sciences de la Terre, Centre d’information topographique, Section de toponymie. Ottawa (Ont.). Site Web : Portail du gouvernement ouvert]
NatureServe. 2019. NatureServe Explorer – Lyonia ligustrina. [consulté le 1er avril 2019]. (en anglais seulement)
New Jersey Pinelands Commission. 2015. Native Pinelands Plants for the Landscape. New Jersey Pinelands Commission. New Lisbon, NJ. [consulté le 4 avril 2019] (en anglais seulement)
Nichols, W., comm. pers. 2019. Correspondance par courriel avec C.S. Blaney concernant l’habitat et la répartition de la lyonie faux-troène (Lyonia ligustrina) au New Hampshire. Senior Ecologist/State Botanist, New Hampshire Natural Heritage Bureau, Concord, NH.
North Carolina State Extension. 2018. Lyonia ligustrina. Site Web : https://plants.ces.ncsu.edu/plants/all/lyonia-ligustrina/ [consulté le 2 avril 2019]
Ohio Department of Natural Resources. 2018. Ohio’s listed species: Wildlife that are considered to be Endangered, Threatened, Species of Concern, Special Interest, Extirpated, or Extinct in Ohio. Division of Wildlife Publication 5356(R0718). 10 pp.
Parmesan, C. 2006. Ecological and Evolutionary Responses to Recent Climate Change. Annual Review of Ecology, Evolution, and Systematics 37: 637-669. (en anglais seulement)
Pohl, G.R., J.-F. Landry, B.C. Schmidt, J.D. Lafontaine, J.T. Troubridge, A.D. MacAulay, E.J. van Nieukerken, J.R. deWaard, J.J. Dombroskie, J. Klymko, V. Nazari et K. Stead. 2018. Annotated checklist of the moths and butterflies (Lepidoptera) of Canada and Alaska. Pensoft Series Faunistica No. 118. ISBN 978-954-642-909-4. Pensoft, Sofia, Bulgaria. 580 pp.
Popp, R., comm. pers. 2019. Correspondance par courriel avec C.S. Blaney concernant l’habitat et la répartition de la lyonie faux-troène (Lyonia ligustrina) au Vermont. Department Botanist, Vermont Natural Heritage Inventory, Vermont Department of Fish and Wildlife, Barre, VT.
Radford, A.E., H.E. Ahles et C.R. Bell. 1968. Manual of the vascular flora of the Carolinas. The University of North Carolina Press, Chapel Hill, NC. 1183 pp.
Rathcke, B. 1988. Flowering Phenologies in a Shrub Community: Competition and Constraints. Journal of Ecology 76: 975-994. DOI: 10.2307/2260627
Reinartz, J.A. et J. Kline. 1998. Glossy buckthorn (Rhamnus frangula), a threat to the vegetation of the Cedarburg Bog. Field Station Bulletin, University of Wisconsin – Milwaukee 21:20-35.
Remedia Homeopathy Manufactory. 2018. Lyonia ligustrina – Potencies in stock. [consulté le 2 avril 2019] (en anglais seulement)
Roland, A.E. et E.C. Smith. 1969. The Flora of Nova Scotia. Nova Scotia Museum, Halifax. 743 pp.
Shenko, A.N. 2014. The influence of small mammals on succession and restoration of post-agricultural wetlands. Ph.D. Thesis, Graduate Program in Ecology and Evolution, Rutgers University, New Brunswick, New Jersey. 104 pp.
The Plant List. Lyonia ligustrina (L.) DC. [consulté le 2 avril 2019]
USDA-ARS (United States Department of Agriculture, Agricultural Research Service). 2012. Plant Hardiness Zone Map. Site Web : https://planthardiness.ars.usda.gov/PHZMWeb/# [consulté le 2 avril 2019] (actuellement pas un lien actif)
USDA-NRCS (United States Department of Agriculture, Natural Resource Conservation Section). 2019. Lyonia ligustrina in The PLANTS Database. USDA National Plant Data Team, Greensboro, NC 27401-4901 USA. [consulté le 8 avril 2019] (en anglais seulement)
Vermont Natural Heritage Inventory. 2015. Endangered and Threatened Plants of Vermont. Vermont Natural Heritage Inventory, Montpelier, VT. 5 pp.
Vines, R.A. 1960. Trees, shrubs, and woody vines of the Southwest. University of Texas Press. Austin, TX. 1104 pp.
Vivian-Smith, G. et E.W. Stiles. 1994. Dispersal of salt marsh seeds on the feet and feathers of waterfowl. Wetlands 14: 316-319.
Vohník, M., J.J. Sadowsky, P. Kohout, Z. Lhotáková, R. Nestby et M. Kolařík. 2012. Novel Root-Fungus Symbiosis in Ericaceae: Sheathed Ericoid Mycorrhiza Formed by a Hitherto Undescribed Basidiomycete with Affinities to Trechisporales. PLOS ONE 7(6): e39524. (en anglais seulement)
Walker, J.F., L. Aldrich-Wolfe, A. Riffel, H. Barbare, N.B. Simpson, J. Trowbridge et A. Jumpponen. 2011. Diverse Helotiales associated with the roots of three species of Arctic Ericaceae provide no evidence for host specificity. New Phytologist 191: 515-527.
Weakley, A.S. 2015. Flora of the Southern and Mid-Atlantic States. University of North Carolina Herbarium, North Carolina Botanical Garden, Chapel Hill, NC. 1225 pp.
Whittaker, R.H. 1956. Vegetation of the Great Smoky Mountains. Ecological Monographs 26: 1-79.
Wilson, G.W. et F.J. Seaver. 1907. Ascomycetes and lower fungi. Journal of Mycology 13: 48-52.
Sommaire biographique des rédacteurs du rapport
Sean Blaney est directeur général et scientifique principal au Centre de données sur la conservation du Canada atlantique (CDC du Canada atlantique), où il est chargé de tenir à jour les cotes de conservation et la base de données sur les occurrences de plantes rares dans chacune des trois provinces des Maritimes. Depuis son entrée en fonction au CDC du Canada atlantique en 1999, il a découvert des dizaines de nouvelles mentions provinciales de plantes vasculaires et il a documenté plus de 15 000 occurrences de plantes rares dans le cadre de travaux exhaustifs sur le terrain menés dans les Maritimes. Monsieur Blaney est membre du Sous-comité de spécialistes des plantes vasculaires du COSEPAC ainsi que de l’Équipe de rétablissement de la flore de la plaine côtière de l’Atlantique, en Nouvelle-Écosse. Il a été rédacteur ou corédacteur de nombreux rapports de situation, pour le COSEPAC et à l’échelon provincial. Avant de travailler au CDC du Canada atlantique, M. Blaney a obtenu un baccalauréat ès sciences en biologie (avec mineure en botanique) de l’Université de Guelph et une maîtrise ès sciences en écologie végétale de l’Université de Toronto. Il a également participé à la réalisation de plusieurs inventaires biologiques en Ontario, et a travaillé huit étés comme naturaliste au parc provincial Algonquin, où il a corédigé la deuxième édition de la liste des plantes du parc.
Alain Belliveau est gestionnaire des Irving Biodiversity Collections de l’herbier E.C. Smith, au K.C. Irving Environmental Science Centre for Biodiversity de l’Université Acadia, à Wolfville, en Nouvelle-Écosse. Il gère l’herbier E.C. Smith, la plus grande collection de spécimens de plantes vasculaires du Canada atlantique. Il a récolté des spécimens et a signalé des mentions pour des dizaines de milliers d’occurrences de plantes vasculaires et de lichens au Canada atlantique. Il est membre de plusieurs équipes responsables du rétablissement d’espèces, y compris de l’Équipe de rétablissement du frêne noir et de l’Équipe de rétablissement de la flore de la plaine côtière de l’Atlantique, en tant que représentant de la Nouvelle-Écosse. Il a rédigé ou corédigé, ou est en voie de le faire, plusieurs rapports de situation, pour le COSEPAC et à l’échelon provincial. Avant de travailler à l’Université Acadia, M. Belliveau a obtenu une maîtrise en gestion des ressources et de l’environnement et a travaillé durant plusieurs années à titre de botaniste au Centre de données sur la conservation du Canada atlantique et à l’Institut de recherche Mersey Tobeatic.
Collections examinées
Tous les spécimens canadiens de lyonie faux-troène étaient déjà documentés dans AC CDC (2019), de sorte qu’aucun examen plus poussé de spécimens n’a été réalisé aux fins du présent rapport.
Annexe 1. Évaluation des menaces de l’UICN pour la lyonie faux-troène
Tableau d’évaluation des menaces
- Nom scientifique de l’espèce ou de l’écosystème
- Lyonie faux-troène (Lyonia ligustrina)
- Identification de l’élément
- 127927
- Code de l’élément
- PDERI0R030
- Date
- 11/09/2019
- Évaluateur(s) :
- Blaney, C.S.
- Références :
- COSEPAC (2019) (en révision). Évaluation et rapport de situation du COSEPAC sur la lyonie faux-troène (Lyonia ligustrina) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa.
Impact des menaces | Impact des menaces (descriptions) | Comptes des menaces de niveau 1 selon l’intensité de leur impact : Maximum de la plage d’intensité |
Comptes des menaces de niveau 1 selon l’intensité de leur impact : Minimum de la plage d’intensité |
---|---|---|---|
A | Très élevé | 0 | 0 |
B | Élevé | 0 | 0 |
C | Moyen | 0 | 0 |
D | Faible | 2 | 2 |
- | Impact global des menaces calculé : | Faible | Faible |
- Impact global des menaces attribué :
- D = Faible
- Justification de l’ajustement de l’impact :
- Sans objet
- Impact global des menaces – commentaires
- Sans objet
# | Menace | Impact (calculé) |
Portée (10 prochaines années) |
Gravité (10 années ou 3 générations) |
Immédiateté | Commentaires |
---|---|---|---|---|---|---|
1 | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Ne représente pas de menace pour la seule sous-population connue, qui est située dans une aire protégée du Nova Scotia Nature Trust. Il pourrait s’agir d’une menace à d’autres sites qui n’ont pas encore été découverts. | |
2 | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Ne représente pas de menace pour la seule sous-population connue, qui est située dans une aire protégée du Nova Scotia Nature Trust. Il pourrait s’agir d’une menace à d’autres sites qui n’ont pas encore été découverts. | |
3 | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Ne représente pas de menace pour la seule sous-population connue, qui est située dans une aire protégée du Nova Scotia Nature Trust. Il pourrait s’agir d’une menace à d’autres sites qui n’ont pas encore été découverts. | |
4 | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Sans objet | Ne représente pas de menace pour la seule sous-population connue, qui est située dans une aire protégée du Nova Scotia Nature Trust. Il pourrait s’agir d’une menace à d’autres sites qui n’ont pas encore été découverts. | |
6 | Intrusions et perturbations humaines (en anglais seulement) | Faible | Petite (1-10 %) | Extrême - modérée (11-100 %) | Modérée (possiblement à court terme, < 10 ans ou 3 générations) | Sans objet |
6.1 | Activités récréatives | Faible | Petite (1-10 %) | Extrême - modérée (11-100 %) | Modérée (possiblement à court terme, < 10 ans ou 3 générations) | Une touffe isolée est immédiatement adjacente à un ancien chemin forestier qui était récemment utilisé par des véhicules hors route non autorisés. Cette touffe représente potentiellement jusqu’à 3 % de la population canadienne de 33 touffes. Il faut toutefois remarquer qu’on ne sait pas exactement comment les individus matures devraient être dénombrés, et par conséquent, cette touffe pourrait représenter moins de 1 % de la population canadienne. La récente utilisation de VTT semble être limitée par des arbres tombés. De futurs travaux de débroussaillage du sentier pourraient affecter cet individu, mais probablement pas les autres. L’individu pourrait mourir, mais il est plus probable qu’il serait coupé à sa base et qu’il reformerait des rejets. Ces facteurs font en sorte qu’il est difficile d’évaluer la « gravité » : elle pourrait être limitée, ou d’une valeur de 100 %. |
8 | Espèces et gènes envahissants ou problématiques (en anglais seulement) | Faible | Petite (1-10 %) | Modérée - légère (1-30 %) | Modérée (possiblement à court terme, < 10 ans ou 3 générations) | Sans objet |
8.1 | Espèces exotiques/non indigènes envahissantes | Faible | Petite (1-10 %) | Modérée - légère (1-30 %) | Modérée (possiblement à court terme, < 10 ans ou 3 générations) | Le nerprun bourdaine (Frangula alnus), un arbuste envahissant, fera probablement son apparition dans la zone occupée d’ici les trois prochaines générations et pourrait ultimement avoir des effets négatifs en raison de la compétition, car il peut atteindre une hauteur maximale plus élevée que la lyonie faux-troène et il peut produire une grande densité de plantules. Il s’agira d’une menace qui agira lentement et qui pourrait être facilement gérée par enlèvement manuel dans l’unique petite occurrence connue de la lyonie faux-troène. |
8.2 | Espèces indigènes problématiques | Inconnu | Généralisée - grande (31-100 %) | Inconnue | Élevée (menace toujours présente) | On retrouve fréquemment sur les feuilles un champignon responsable de la tache goudronneuse (probablement le Rhytisma decolorans, une espèce spécifique à la lyonie faux-troène et aux espèces qui lui sont étroitement apparentées), mais on soupçonne qu’il s’agit d’une espèce indigène, et ce champignon ne semble pas avoir d’effet négatif important sur la lyonie faux-troène. Il a donc été désigné dans le rapport de situation comme un facteur limitatif, et non comme une menace. |
Classification des menaces d’après l’IUCN-CMP, Salafsky et al. (2008).