Martinet ramoneur (Chaetura pelagica) évaluation et rapport de situation du COSEPAC : chapitre 6

Répartition

Aire de répartition mondiale

L’aire de nidification du Martinet ramoneur (figure 1) se limite essentiellement à l’est de l’Amérique du Nord (Chantler et Driessens, 2000; Chantler, 1999), du sud du Canada jusqu’au Texas et à la Floride (Gauthier et Aubry, 1995; Chantler et Driessens, 2000). Il niche parfois dans le sud de la Californie et peut-être en Arizona (Sibley et Monroe, 1990; Chantler et Driessens, 2000). Environ 26 p. 100 de l’aire de nidification de l’espèce est située au Canada. Les Martinets ramoneurs hivernent dans le bassin supérieur de l’Amazone, en Amérique du Sud, surtout au Pérou, dans le nord-est de l’Équateur et dans le nord-ouest du Brésil (Pearson, 1980; Snow et Perrins, 1998; Chantler, 1999). On l’observe aussi dans le sud de l’Équateur, l’ouest du Pérou et le nord du Chili (Bloch et al., 1991; Demetrio, 1993; Chantler, 1999).


Aire de répartition canadienne

Le Martinet ramoneur se reproduit au Canada dans le centre-est de la Saskatchewan, le sud du Manitoba, le sud de l’Ontario, le sud du Québec, au Nouveau-Brunswick, en Nouvelle-Écosse, probablement à l’Île-du-Prince-Édouard et peut-être dans le sud-ouest de Terre-Neuve (Godfrey, 1986). Au Canada, la zone d’occurrence est d’environ 1 302 000 km2, alors que la zone d’occupation est d’environ 200 000 km2. Cette dernière valeur a été estimée d’après les données des atlas des oiseaux nicheurs de l’Ontario et du Québec (100 km2 par carré d’atlas occupé, soit 165 000 km2), plus une valeur estimée de 35 000 km2 pour les Prairies et le Canada atlantique.


Figure 1 : Aire de répartition du Martinet ramoneur (Chaetura pelagica)

Figure1 : Aire de répartition du Martinet ramoneur (Chaetura pelagica).

Rouge : nidification; jaune : migration; bleu : hivernage. © 2005 NatureServe, 1101 Wilson Blvd., 15th floor, Arlington, Virginie 22209, États-Unis. Tous droits réservés. Le 28 septembre 2005.

D’après Smith (1996), l’aire de répartition saskatchewanaise du Martinet ramoneur se limite au centre-est de la province. La nidification de l’espèce a été confirmée à Nipawin, et des individus ont été signalés à Raymore, Fort Qu’Appelle, Langenburg, Regina et Estevan (A.R. Smith, données inédites). La nidification du Martinet ramoneur a été observée dans le sud du Manitoba aux environs de Winnipeg, de Dauphin, de St. Laurent, d’Indian Bay, de Steinbach, de Portage-la-Prairie et de Selkirk (Godfrey, 1986; Cleveland et al., 1988; Manitoba Museum of Man and Nature, 1998; Taylor et al., 2003).

En Ontario, le Martinet ramoneur niche jusqu’au 49e parallèle (Peck et James, 1983; Cadman et al., 1987), mais la plupart des oiseaux sont concentrés le long de la bordure méridionale de la province (figure 2). L’observation la plus nordique concerne des oiseaux vus à proximité de Pickle Lake (51,4º de latitude Nord) (Helleiner, 1987). D’après les données historiques, l’espèce aurait occupé dans le passé à peu près la même aire de répartition que l’aire de répartition actuelle, du moins dans la moitié sud de la province (Helleiner, 1987)


Figure 2 : Densités relatives de la population de Martinets ramoneurs en Ontario

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Figure 2 : Densités relatives de la population de Martinets ramoneurs en Ontario.

Selon les données des quatre premières années de recensement pour le deuxième Atlas des oiseaux nicheurs (2001-2004; M. Cadman, données indédites).

Au Québec, l’espèce niche dans la moitié sud de la province, à l’exception de l’île d’Anticosti et des îles de la Madeleine (où elle constitue un visiteur accidentel), et jusqu’en Abitibi et jusqu’à la haute Côte-Nord (Cyr et Larivée, 1995; Lemieux et Robert, 1995; David, 1996). Aucune mention de nidification au nord du 49e parallèle n’est rapportée dans l’Atlas des oiseaux nicheurs du Québec méridional; les mentions les plus nordiques de l’atlas proviennent de Saint-Maurice-de-Dalquier, en Abitibi, du réservoir La Mothe, dans la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean, et de Forestville, sur la haute Côte-Nord (Lemieux et Robert, 1995). Des Martinets ramoneurs ont déjà été observés à Matamec et à Harrington Harbour, sur la moyenne et la basse Côte-Nord, mais l’atlas n’en fait pas mention (Lemieux et Robert, 1995). Le Martinet ramoneur est aussi un visiteur accidentel dans des régions situées bien au nord de son aire de nidification connue, comme en fait foi l’observation d’un individu dans le détroit de Digges, près du 60e parallèle, à l’extrémité nord-ouest du Québec, en août 1980 (Gaston et al., 1985).

Selon l’Atlas of the Breeding Birds of the Maritime Provinces (Erskine, 1992), le Martinet ramoneur niche dans la plupart des régions du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse, y compris l’île du Cap-Breton. Cependant, l’espèce est plutôt rare dans les régions jouxtant le détroit de Northumberland. Godfrey (1986) et Chantler et Driessens (2000) ont mentionné que le Martinet ramoneur nichait à l’Île-du-Prince-Édouard. Cependant, Erskine (1992) indique que peu d’individus y ont été vus durant les relevés menés pour l’atlas des oiseaux nicheurs des provinces maritimes, et il décrit la nidification comme étant probable mais non confirmée dans cette province. Montevecchi et Tuck (1987) incluent l’espèce dans la liste des oiseaux nicheurs de Terre-Neuve; il existe aussi de nombreuses mentions pour Codroy, dans le sud-ouest de Terre-Neuve, mais aucun signe de nidification n’a été rapporté (Godfrey, 1986).

 

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