Moucherolle à côtés olive (Contopus cooperi) évaluation et rapport de situation du COSEPAC : chapitre 2

Résumé

Moucherolle à côtés olive

Contopus cooperi

Information sur l’espèce

Le Moucherolle à côtés olive (Contopus cooperi (Swainson) [anglais : Olive-sided Flycatcher] est un oiseau chanteur de taille moyenne d’une longueur de 18 à 20 cm. Les adultes ont le plumage gris-vert olive brunâtre profond sur le dessus, les côtés et les flancs, tandis que la gorge, le centre de la poitrine et le ventre sont blancs. Les ailes sont foncées et présentent des bandes alaires pâles indistinctes; le bec est gros. Le Moucherolle à côtés olive se distingue principalement par sa tendance à se percher bien en vue à la cime de grands arbres ou de grands chicots pour chercher sa nourriture et par son chant--un sifflement puissant de trois notes qui, aux oreilles d’un anglophone, semble dire « Quick, THREE BEERS! » (Vite! TROIS BIÈRES!).

Répartition

Le Moucherolle à côtés olive se reproduit dans presque toutes les régions boisées du Canada ainsi que dans l’ouest et le nord-est des États-Unis. Environ 54 p. 100 de son aire de reproduction se trouve au Canada. La répartition hivernale est plus restreinte et se trouve principalement au Panama et dans les Andes, depuis le Venezuela jusqu’au Pérou et à la Bolivie.

Habitat

Le Moucherolle à côtés olive est le plus souvent associé aux zones ouvertes contenant des arbres ou des chicots de grande taille qui serviront de perchoirs. Les zones ouvertes peuvent être des ouvertures forestières, des lisières de forêts situées à proximité d’ouvertures naturelles (comme les rivières, les fondrières, les bogs ou les marécages) ou d’origine humaine (comme les zones forestières exploitées), des forêts brûlées ou des peuplements forestiers mûrs ouverts ou semi-ouverts. Il a été démontré que les oiseaux nichant dans des habitats exploités ont un succès de reproduction nettement plus faible que ceux nichant dans des ouvertures naturelles (p. ex. des brûlis). En règle générale, l’habitat est soit une forêt de conifères soit une forêt mixte. Dans la forêt boréale, l’habitat propice est plus susceptible de se situer dans les terres humides ou à proximité de celles-ci.

Biologie

Les Moucherolles à côtés olive arrivent dans leurs aires de reproduction canadiennes entre avril et juin, mais surtout entre le milieu et la fin de mai. Ils sont monogames et les territoires sont généralement bien espacés. Les nids sont d’ordinaire établis dans des conifères. La taille moyenne de la couvée est de trois œufs et une seule nichée est élevée. Le succès de nidification semble élevé (de 65 p. 100 environ), bien qu’il n’existe aucune information sur le taux d’éclosion ou d’envol des oisillons. La durée de vie et la survie des adultes sont d’autres variables pour lesquelles il n’existe aucune information. La migration automnale commence dès la fin juillet, mais la plupart des oiseaux migrent vers les aires d’hivernage entre la mi-août et le début de septembre.

Taille et tendances des populations

D’après les données du Relevé des oiseaux nicheurs (BBS), des déclins importants et généralisés seraient survenus au sein des populations de Moucherolles à côtés olive pour l’ensemble de l’Amérique du Nord et au Canada (déclin annuel de 4,0 p. 100 pour la période 1968-2006, déclin annuel de 3,3 p. 100 pour la période 1996-2006 et déclin total de 29 p. 100 au cours de cette décennie). L’Étude des populations d’oiseaux du Québec (ÉPOQ), faite à partir de feuillets d’observations, a également documenté un déclin dans la population de Moucherolles à côtés olive du Québec. En Ontario, le projet Atlas des oiseaux nicheurs de l’Ontario a permis de déceler un déclin de 7 p. 100 au sein de l’aire de reproduction entre les périodes 1981-1985 et 2001-2005.

Facteurs limitatifs et menaces

Les Moucherolles à côtés olive sont généralement associés à un couvert peu dense, ce qui donne à penser qu’ils pourraient réagir positivement à des activités d’aménagement forestier comme la récolte de bois. En effet, ils sont souvent plus abondants dans les peuplements de stade initial à intermédiaire suivant un incendie de forêt ou une récolte de bois commerciale. Le déclin continu des populations, malgré l’augmentation apparente du nombre d’habitats potentiels propices dans les aires de reproduction, est donc difficile à expliquer. Des études réalisées dans l’ouest des États-Unis donnent à penser que le succès de nidification est nettement plus faible dans les peuplements exploités que dans les peuplements poussant après un incendie. En raison de la répartition peu dense des populations, il est difficile de comprendre le rôle de l’aménagement forestier dans le déclin des populations canadiennes de Moucherolles à côtés olive.

La modification et la perte d’habitat dans les aires de migration et d’hivernage pourraient aussi être des facteurs de déclin des populations. C’est ce que laissent supposer les déclins constants des populations observés sur l’ensemble d’une aire de reproduction étendue, alors que les aires de non-reproduction sont plus restreintes géographiquement. Cependant, aucune donnée ne démontre un lien entre les déclins survenant dans un site de reproduction particulier et des populations non reproductrices spécifiques. Aucune donnée de surveillance du Moucherolle à côtés olive provenant des aires de migration et d’hivernage ne permettent de dégager des tendances concernant ces endroits.

Importance de l’espèce

Le Moucherolle à côtés olive est un migrateur néotropical répandu dont une grande partie de l’aire de reproduction se trouve au Canada.

Protection actuelle ou autres désignations de statut

Le Moucherolle à côtés olive a été classé G4 (apparemment non en péril) à l’échelle mondiale et aux États-Unis et N5 (non en péril) au Canada par NatureServe. Les cotes subnationales attribuées par NatureServe vont aussi de S4 à S5 (apparemment non en péril à non en péril) pour toutes les provinces sauf le Labrador (S2S3; en péril ou vulnérable) et Terre-Neuve (S3S4; vulnérable ou apparemment non en péril). L’organisme n’a attribué aucune cote aux populations des Territoires du Nord-Ouest et du Yukon. Par contre, sur la liste rouge de l’UICN, le Moucherolle à côtés olive est inscrit en tant qu’espèce « quasi menacée », et s’est presque qualifié en tant qu’espèce « vulnérable » (équivaut à la cote « menacée » du COSEPAC) lorsqu’il a été évalué en 2004. Au Canada, le Moucherolle à côtés olive est protégé par la Loi de 1994 sur la convention concernant les oiseaux migrateurs. Il est aussi protégé par des lois similaires au Mexique et aux États-Unis.

Historique du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d’une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale-provinciale sur la faune. Le Comité a été créé pour satisfaire au besoin d’une classification nationale des espèces sauvages en péril qui soit unique et officielle et qui repose sur un fondement scientifique solide. En 1978, le COSEPAC (alors appelé Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) promulguée le 5 juin 2003, le COSEPAC est un comité consultatif qui doit faire en sorte que les espèces continuent d’être évaluées selon un processus scientifique rigoureux et indépendant.

Mandat du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) évalue la situation, au niveau national, des espèces, des sous-espèces, des variétés ou d’autres unités désignables qui sont considérées comme étant en péril au Canada. Les désignations peuvent être attribuées aux espèces indigènes comprises dans les groupes taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons, arthropodes, mollusques, plantes vasculaires, mousses et lichens.

Composition du COSEPAC

Le COSEPAC est composé de membres de chacun des organismes responsable des espèces sauvages des gouvernements provinciaux et territoriaux, de quatre organismes fédéraux (le Service canadien de la faune, l’Agence Parcs Canada, le ministère des Pêches et des Océans et le Partenariat fédéral d’information sur la biodiversité, lequel est présidé par le Musée canadien de la nature), de trois membres scientifiques non gouvernementaux et des coprésidents des sous-comités de spécialistes des espèces et du sous-comité des connaissances traditionnelles autochtones. Le Comité se réunit au moins une fois par année pour étudier les rapports de situation des espèces candidates.

Définitions (2007)

Espèce
Toute espèce, sous-espèce, variété ou population indigène de faune ou de flore sauvage géographiquement définie.

Espèce disparue (D)
Toute espèce qui n’existe plus.

Espèce disparue du Canada (DC)
Toute espèce qui n’est plus présente au Canada à l'état sauvage, mais qui est présente ailleurs.

Espèce en voie de disparition (VD)*
Toute espèce exposée à une disparition ou à une extinction imminente.

Espèce menacée (M)
Toute espèce susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitatifs auxquels elle est exposée ne sont pas renversés.

Espèce préoccupante (P)**
Toute espèce qui est préoccupante à cause de caractéristiques qui la rendent particulièrement sensible aux activités humaines ou à certains phénomènes naturels.

Espèce non en péril (NEP)***
Toute espèce qui, après évaluation, est jugée non en péril.

Données insuffisantes (DI)****
Toute espèce dont le statut ne peut être précisé à cause d’un manque de données scientifiques.

* Appelée « espèce en danger de disparition » jusqu’en 2000.
** Appelée « espèce rare » jusqu’en 1990, puis « espèce vulnérable » de 1990 à 1999.
*** Autrefois « aucune catégorie » ou « aucune désignation nécessaire ».
**** Catégorie « DSIDD » (données insuffisantes pour donner une désignation) jusqu’en 1994, puis « indéterminé » de 1994 à 1999.

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d’une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale-provinciale sur la faune. Le comité avait pour mandat de réunir les espèces sauvages en péril sur une seule liste nationale officielle, selon des critères scientifiques. En 1978, le COSEPAC (alors appelé CSEMDC) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. Les espèces qui se voient attribuer une désignation lors des réunions du comité plénier sont ajoutées à la liste.

Le Service canadien de la faune d’Environnement Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du COSEPAC.

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