Narval (Monodon monoceros) évaluation et mise à jour du rapport de situation du COSEPAC : chapitre 6

Biologie

Généralités

Jusqu’à ce jour, la détermination de l’âge des narvals est toujours source de débats et représente un problème pour les biologistes des populations. Durant presque toute la vie de l’espèce, sa croissance se poursuit et de nouvelles couches de tissu périostique, de dentine et de cément dentaire s’accumulent. Ces groupes de couches de croissance sont un indice de la croissance et de la longévité de l’espèce. Malheureusement, aucune expérience de marquage et de recapture n’a été réalisée pour vérifier le taux de dépôt de ces couches, lequel pourrait varier en fonction de l’âge (Hay, 1980). Les jeunes narvals, dont la croissance est rapide, peuvent accumuler trois couches de croissance par année, tandis que les femelles adultes n’en développent qu’une seule sur leur dent et leur mandibule. Lorsque les femelles arrivent à maturité physique, leurs couches de croissance semblent se résorber aussi vite qu’elles apparaissent. Aux fins de gestion des populations, on présume que les narvals du Canada produisent chaque année une couche de tissu périostique sur le mandibule et une couche de dentine sur la dent incluse (Hay, 1984). Le nombre maximum de couches de croissance périostiques mandibulaires qu’on a dénombrées s’élève à environ 50 chez les mâles et 30 chez les femelles. D’après la racémisation de l’acide aspartique dans les dents de narval, cette méthode pourrait sous-estimer l’âge réel des narvals (Bada et al., 1983). Bien que la longévité de l’espèce pourrait atteindre 50 ans, la plupart des individus ne vivent probablement pas jusqu’à 30 ans (Bada et al.,1983; Hay, 1984). De récentes études réalisées par Neve (1995b) semblent indiquer le dépôt de deux groupes de couches de croissance par année sur la mandibule et le cément dentaire des narvals mâles. Même si elle fait depuis longtemps l’objet de la convoitise humaine, on ignore toujours la fonction de la spectaculaire défense d’ivoire que portent les mâles.

Reproduction

Les narvals se reproduisent de façon saisonnière (Best et Fisher, 1974; Hay, 1984; Hay et Mansfield, 1989). Les femelles, polyœstriennes, ovulent jusqu’à quatre fois consécutives au cours de la saison de reproduction (Hay, 1984).

L’accouplement a lieu entre le 20 mars et le 19 mai, la période de pointe se situant à la mi-avril (Hay, 1984). On estime que la gestation dure de 14 mois (Best et Fisher, 1974) à 15,3 mois (Hay, 1984). Chez les narvals capturés au cours de l’été, on retrouve des fœtus de deux classes de longueur : les très petits (de 10 à 40 cm) et ceux qui arrivent à terme (de 140 à 170 cm) (Hay et Mansfield, 1989; Stewart et al., 1995; Gonzalez, 2001). Normalement, les nouveau-nés mesurent environ 160 cm et pèsent 80 kg (Hay, 1984; Neve, 1995a). En général, la mise bas a lieu en juillet ou en août (Mansfield et al., 1975; Hay, 1984; Hay et Mansfield, 1989). Toutefois, la présence de narvals nouveau-nés dans le détroit de Lancaster le 27 mai 1986, et régulièrement par la suite ce même printemps (Cosens et Dueck, 1990), laisse penser que les périodes de reproduction et de mise bas sont soit plus longues que ce qu’on croit généralement, soit extrêmement variables d’une année à l’autre ou d’un lieu à l’autre. À Repulse Bay, on compte peu de nouveau-nés à la lisière des glaces en juillet (Gonzalez, 2001).

En moyenne, les femelles adultes donnent naissance à un baleineau environ tous les trois ans (Hay et Mansfield, 1989; Kingsley, 1989). Près de 20 p. 100des femelles adultes mettent bas tous les deux ans (Hay, 1984). La proportion de femelles nouvellement gestantes varie annuellement de 0,30 à 0,38. Dans le détroit de Lancaster, le taux brut de natalité est d’environ 0,07 (Hay et Mansfield, 1989). Les petits sont sevrés entre 1 et 2 ans (Hay, 1984).

À défaut de renseignements précis sur l’âge véritable des narvals arrivés à maturité sexuelle, les biologistes des populations doivent présumer que cette espèce vit, se développe et se reproduise en grande partie comme les bélugas; ils ont donc employé les données sur les bélugas comme valeurs estimatives des caractéristiques biologiques des narvals (JCNB/NAMMCO, 2001).

Les indices vitaux des narvals sont entourés d’incertitude en raison de l’absence de méthode éprouvée pour estimer l’âge. D’après les données disponibles, on suppose que les femelles arrivent à maturité entre 5 et 8 ans (Braham, 1984; Kingsley, 1989), ou peut-être entre 4 et 9 ans (Neve, 1995a), et donnent naissance à leur premier petit entre 7 et 13 ans (Kingsley, 1989). Chez les femelles, la sénescence reproductive pourrait commencer vers 23 ans (Hay, 1984). On estime que les narvals mâles arrivent à maturité entre 11 et 13 ans (Hay, 1984; Kingsley, 1989), ou peut-être entre 12 et 16 ans (Neve, 1995a).

Comme on ne dispose d’aucune donnée fiable sur l’âge, il est impossible de calculer exactement la durée d’une génération au moyen de classes d’âge discrètes. Braham (1984) a estimé la durée d’une génération de narvals à environ 10 ans, ce qui semble peu. En supposant une maturité (a) à 7 ans et une sénescence reproductive (w) à 23 ans, un calcul simplifié de la durée d’une génération (T), T =(a+w)/2, permet de situer celle-ci à 15 ans. Ce calcul fait abstraction du fait que de nombreuses femelles meurent avant d’atteindre la sénescence reproductive. Cependant, l’effet de cette omission pourrait être largement compensé par l’incertitude de l’estimation de la longévité reproductive, estimation peut-être trop prudente. On ignore le taux de mortalité instantanée chez les adultes, ainsi que le taux de recrutement net.

Les biologistes et les Inuits ne s’entendent pas sur le taux de reproduction des narvals (Remnant et Thomas, 1992; Stewart et al., 1995; Gonzalez, 2001). Scientifiquement, le taux de reproduction est fondé sur l’examen des ovaires et de l’utérus. La période de gestation des narvals étant supérieure à 12 mois, comme en témoigne la présence de deux classes d’âge fœtal en été, les narvals ne peuvent s’accoupler chaque année. D’après la proportion de femelles adultes gestantes à tout moment, il semble que les narvals s’accouplent en moyenne tous les trois ans environ. Chez les Inuits, beaucoup croient que les narvals mettent bas plus fréquemment, car ils ont vu des femelles accompagnées de plusieurs petits, parfois un nouveau-né, un petit de un an et un autre de deux ans. Ils présument que ces femelles ont donné naissance à chacun des trois petits, mais cette hypothèse reste à vérifier.

Survie

On n’a jamais estimé directement le taux de survie des narvals; on l’a simplement déduit en se fondant sur les analogies entre cette espèce et d’autres odontocètes. En modélisant la dynamique d’une population de narvals, Kingsley (1989) a déterminé que l’incertitude relative aux valeurs du taux de survie des adultes et des jeunes contribue deux fois plus à l’incertitude des taux de croissance de la population que l’incertitude relative au taux de reproduction. La chasse est sans doute la cause de mortalité la plus importante et la plus constante chez les narvals. On ignore le taux de mortalité due à la prédation par les épaulards et les ours blancs (Ursus maritimus), mais il est possible qu’il varie beaucoup en fonction de la présence annuelle d’épaulards et de glace. Il est impossible de prévoir le potentiel de mortalité à grande échelle due à l’emprisonnement sous la glace ou à la maladie.

Emprisonnement sous la glace

À plusieurs endroits, on a rapporté la présence de narvals piégés par la glace. Des baleines de la population de la baie de Baffin ont été piégées sous la glace dans le détroit d’Éclipse (Munn, 1932); dans l’inlet Moffet et près de Pond Inlet (Degerbøl et Freuchen, 1935); dans la baie Adams(Remnant et Thomas, 1992; Stewart et al.,1995); dans l’anse Dundee(76°04’N, 100°10’O) de l’inlet May, à l’île Bathurst; dans la baie Agu et près de Pond Inlet (Mitchell et Reeves, 1981); dans les environs du détroit de Fury and Hecla (Stewart et al., 1995). Des narvals de la population de la baie d’Hudson ont été piégés par les glaces dans l’inlet Lyon (Degerbøl et Freuchen, 1935), près de l’île White et dans la baie Ross (66°52’N, 85°00’O) (Gonzalez, 2001). Dans les eaux canadiennes, on a rapporté peu d’emprisonnements à grande échelle. D’après les registres, c’est en mars 1924 qu’on a observé le plus grand nombre de narvals piégés, soit plus de 600 dans l’inlet Moffet (Degerbøl et Freuchen, 1935; Mitchell et Reeves, 1981). Environ 400 baleines ont été abattues, quelques-unes se sont noyées et les autres ont réussi à se dégager lorsqu’un chenal s’est formé dans la glace.

Lorsque les narvals sont ainsi piégés au début de l’hiver, le taux de mortalité a tendance à grimper, mais le taux de survie des individus piégés plus tard dans la saison est sans doute meilleur, à condition que les chasseurs ou les ours ne les trouvent pas. Ces catastrophes représentent une cause majeure, bien qu’imprévisible, de mortalité pour l’espèce.

Prédation

On ignore le taux de prédation des narvals par les épaulards et les ours blancs, mais il pourrait être important. En présence d’épaulards, les narvals se cachent dans la banquise fragmentée ou dans les eaux côtières peu profondes (Freuchen et Salomonsen, 1958; Steltner et al., 1984; Campbell et al.,1988; Reeves et Mitchell, 1988; Gonzalez, 2001). Ils respirent sans bruit pour éviter d’être détectés et cessent toute vocalisation aussitôt qu’un épaulard s’approche (Ford, 1987). Ils ont tellement peur qu’ils en ignorent les humains. Les épaulards semblent préférer les narvals qui ne portent pas de défense (Gonzalez, 2001).

Les chasseurs de la région de Repulse Bay, témoins d’un accroissement de la présence d’épaulards, se disent inquiets à propos de la prédation des narvals par les épaulards (Gonzalez, 2001). On ignore la fréquence saisonnière de la venue des épaulards dans la baie d’Hudson et l’effet de leur présence sur les narvals (Reeves et Mitchell, 1988; MPO, 1998a; Stewart et al., 1991). Il est possible que les épaulards aient repoussé les narvals près de Cape Dorset dans les années 1960 (Higgins, 1968), vers le sud jusqu’à Arviat en 1988 (W. Angalik, comm. pers., in Stewart et al., 1991) et dans les eaux peu profondes de la région de Repulse Bay en 1999 (Gonzalez, 2001). Cette année-là, par conséquent, les prises de narvals ont été anormalement nombreuses à Repulse Bay (tableaux 1 et 2). Les épaulards ont aussi facilité la chasse aux narvals dans la région de Repulse Bay en 1998 et aux alentours de l’inlet Lyon en 2000.

Les ours blancs tuent les baleineaux (Kingsley, 1990) et dévorent les narvals échoués (Smith et Sjare, 1990). Des chasseurs ont fait état de cicatrices parallèles laissées par des griffes d’ours malchanceux sur le dos, les flancs et la queue de narvals (Kingsley, 1990; Stewart et al., 1995). La laimargue atlantique (Somniosus microcephalus) dévore les narvals morts, mais on ignore s’il est également prédateur du narval (Beck et Mansfield, 1969; Stewart et al., 1995). On a déjà observé des morses mangeant des narvals morts (Gray, 1939, in Hay et Mansfield, 1989).

Maladies et parasites

Les connaissances actuelles sur les maladies des narvals et leur réaction aux agents pathogènes sont très limitées (Murray et al., 1995; Nielsen et al., 2000).

Le repli cutané situé à la base de la défense et les blessures à divers endroits du corps des narvals sont souvent infestés par les crustacés amphipodes Cyamus nodosusLütken et C. monodontis Lütken (Porsild, 1922; Hay et Mansfield, 1989). On a trouvé cinq espèces d’endoparasites chez les narvals (Hay et Mansfield, 1989).

Physiologie

On en sait peu sur les besoins physiologiques des narvals et sur la capacité de l’espèce à s’adapter aux changements dans son environnement.

Déplacements et dispersion

Les narvals suivent un cycle migratoire saisonnier très marqué, dont le calendrier peut varier de un mois ou plus d’une année à l’autre, dépendant des conditions de glace. En été, dans leurs déplacements locaux, ils se tiennent généralement en groupes dispersés de moins de 10 individus, mais pour les migrations dirigées du printemps et de l’automne, ils se rassemblent par centaines (Silverman, 1979; Koski, 1980a; Guinn et Stewart, 1988; Cosens et Dueck, 1991; Koski et Davis, 1994; Richard et al., 1994). Lorsqu’ils se dirigent vers de nouveaux lieux, les narvals nagent en surface; leur vitesse moyenne atteint 5,0 km/h, que ce soit en déplacement horizontal ou en plongée verticale (Heide-Jørgensen et al., 2001). Les narvals peuvent atteindre une vitesse de pointe de 20 km/h (Richard, 2001).

En ce qui a trait au calendrier général et à la progression des migrations de la population de la baie de Baffin, les connaissances scientifiques (p. ex. Finley, 1976; Koski et Davis, 1994; Richard et al., 1994; Dietz et al., 2001; Heide-Jørgensen et al., 2003) et traditionnelles (voir p. ex. Remnant et Thomas [1992], Stewart et al. [1995]) concordent. Les narvals de cette population se déplacent vers le nord le long de la lisière des glaces de la côte est de l’île de Baffin en avril et en mai (Remnant et Thomas, 1992; Stewart et al., 1995; Stewart, 2001; Heide-Jørgensen et al., 2003). Ensuite, ils vont vers l’ouest et pénètrent dans les détroits de l’est de l’île de Baffin et dans le détroit de Lancasteret les eaux contiguës, si les conditions de glace le permettent, en suivant les fissures et les chenaux, habituellement au cours de juin et de juillet. De là, ils atteignent leur habitat estival dans la région du détroit d’Éclipse et dans l’inlet de l’Amirauté, l’inlet du Prince-Régent, le détroit de Barrows et le détroit de Peel. Certains individus sortent parfois de l’inlet du Prince-Régent vers le sud en traversant le détroit de Fury and Hecla pour pénétrer dans le bassin de Foxe (Brody, 1976; Stewart et al., 1995). Lorsque la glace de rive commence à se former, normalement en septembre ou en octobre, les baleines commencent à sortir des détroits et des passages qui jouxtent le détroit de Lancaster et les détroits de l’est de l’île de Baffin. Certains individus de la région du détroit de Lancaster continuent vers l’est, au large du sud-est de l’île Devon, vers la baie de Baffin (Koski et Davis, 1994). La plupart sortent du détroit de Lancaster vers l’est, puis longent la côte est de l’île de Baffin vers le sud, en s’arrêtant dans plusieurs fjords sur le chemin qui mène aux aires d’hivernage du sud de la baie de Baffin et du nord du détroit de Davis. Les narvals qui passent par le détroit de Fury and Hecla reviennent parfois par le même chemin pour sortir par le détroit de Lancaster, ou poursuivent leur route vers le sud par le bassin de Foxe et le détroit d’Hudson pour compléter la boucle.

Treize narvals marqués en août dans le détroit de Tremblay sont restés dans le détroit d’Éclipse et ses affluents jusqu’à leur migration vers le sud à la fin de septembre (Dietz et al., 2001; Heide-Jørgensen et al., 2002). Cependant, 3 individus sont partis vers l’ouest pour rejoindre le sud de l’inlet de l’Amirauté et la région de la baie Creswell du détroit du Prince-Régent à la fin d’août et au début de septembre, avant d’aller vers l’est et le sud. En chemin, ils sont passés par plusieurs fjords le long de la côte est de l’île de Baffin; ils ont passé devant le cap Adair à la fin de septembre ou au début d’octobre avant d’atteindre leur aire d’hivernage dans la banquise du sud de la baie de Baffin et du détroit de Davis à la fin d’octobre ou au début de novembre. Leur vitesse a chuté, tout comme la distance quotidienne parcourue, qui est passée de 85 km/jour lors du voyage vers l’aire d’hivernage à 29 km/jour une fois arrivés à destination. Leur domaine vital principal à la fin de l’été et en hiver couvrait des superficies approximatives respectives de 3 417 km² (écart-type 3 900; intervalle de 874 à 11 275 km²) et d’environ 12 000 km² (Heide-Jørgensen et al., 2002). Au moins 3 des individus marqués dans le détroit de Tremblay ont hiverné dans le même secteur général du détroit de Davis que les narvals marqués dans la baie de Melville, au Groenland (Dietz et Heide-Jørgensen, 1995).

On a aussi suivi par satellite 16 narvals femelles marqués dans la baie Creswell (72°45’N, 94°05’O) en août 2000 et 2001 (Heide-Jørgensen et al., 2003). Au cours du mois d’août, elles sont demeurées à moins de 200 km du lieu de marquage, puis, à l’automne, elles ont suivi des couloirs de migration spécifiques vers l’est et le sud, jusqu’à leur aire d’hivernage dans la banquise consolidée de la baie de Baffin. Elles y sont restées de novembre à avril, mais dans un secteur différent de celui qu’occupaient les narvals du détroit de Tremblay. De mai à juillet, elles ont longé la lisière des glaces en recul pour retourner dans le détroit de Lancaster. Leurs aires d’estivage et d’hivernage avaient des superficies respectives de 9 464 km² (7 baleines, aire centrale commune à 95 p. 100, écart-type de 4 718) et d’environ 25 846 km² (3 baleines). Deux des individus ont été suivis durant un cycle migratoire complet et sont retournés à l’aire d’estivage qu’ils avaient occupée l’année précédente, dans le détroit de Peel.

Une grande question reste sans réponse : quel est le degré de fidélité des narvals, en particulier ceux de la population de la baie de Baffin, à leurs aires d’estivage et d’hivernage? Les deux seuls narvals qu’on a suivis durant un cycle migratoire complet sont retournés dans le détroit de Peel deux années de suite (Heide-Jørgensen et al., 2003). Ce fait démontre un fort degré de fidélité au site, du moins de la part de certains narvals femelles. Il ne suffit pas pour affirmer que ce comportement est courant chez les narvals ou uniforme tout au long de la vie de chaque individu. De même, bien qu’aucun des narvals du détroit de Tremblay et de la baie de Melville n’ait rejoint une autre aire de regroupement après avoir été marqué, on ignore si certains sont passés d’un groupe d’estivants à l’autre plus tôt dans la saison ou dans l’année précédente (Dietz et al., 2001). Les narvals qui estivent dans le détroit d’Éclipse sont menacés par les chasseurs de Pond Inlet en été et par ceux de Clyde River en automne. On ignore si les autres individus qui estivent dans les eaux canadiennes sont également menacés par les chasseurs de diverses collectivités canadiennes (JCNB/NAMMCO, 2001).

On ne connaît pas très bien les tendances des déplacements saisonniers des narvals de la baie d’Hudson. Au printemps, il est probable qu’ils délaissent leur aire d’hivernage présumée dans l’est du détroit d’Hudson (Richard, 1991; Koski et Davis, 1994) et nagent au large vers l’ouest, dans le détroit d’Hudson et le détroit de Foxe, jusqu’à ce qu’ils atteignent la limite de dislocation des glaces à l’est de Repulse Bay à la fin de juin (Gonzalez, 2001). Aussitôt que les conditions de glace le permettent, ils s’installent dans leurs aires d’estivage de l’ouest du détroit de Foxe, du détroit Frozen, de l’inlet Lyon et de la baie Repulse et y restent habituellement jusqu’à la fin d’août ou le début de septembre. Alors, ils quittent cette aire par le détroit Frozen, vers le sud-est, longeant la côte est de l’île Southampton. Il est rare qu’on observe des narvals à l’ouest de l’île Southampton ou le long de la côte ouest de la baie d’Hudson, à moins que les épaulards les y poussent, mais il arrive qu’on en voie à la limite de dislocation des glaces près de Coral Harbour à la fin de juin ou au début de juillet et à la fin d’août ou au début de septembre.

On n’a jamais observé de narvals de la population de la baie d’Hudson au nord de l’inlet Lyon (Richard, 1991; Gonzalez, 2001), mais l’observation de certaines baleines passant à l’est de l’île Igloolik, en route vers le nord et le détroit de Fury and Hecla (Stewart et al., 1995), indique qu’il pourrait y avoir un déplacement de narvals vers le nord dans la région. Il est aussi possible que ces baleines proviennent de la région ou soient des individus de la population de la baie de Baffin qui retournent vers le nord. Les études de marquage n’ont jamais étudié le déplacement des baleines de la population de la baie d’Hudson entre leurs habitats estival et hivernal, ni celui des baleines de la région d’Igloolik vers leur habitat hivernal.

Alimentation et relations interspécifiques

L’alimentation des narvals, peu diversifiée, se compose de poissons et d’invertébrés et varie selon la saison et le lieu, sans doute suivant leurs préférences alimentaires et la disponibilité saisonnière et géographique des proies (Neve, 1995a). Il semble que les narvals se nourrissent toute l’année, mais peut-être plus abondamment avant les périodes de migration (Remnant et Thomas, 1992; Stewart et al., 1995). Tomilin (1957) les a qualifiés de « teuthophages », ou mangeurs de calmars. Selon lui, la dentition presque inexistante, le rostre élargi, la rugosité de la surface du palais et la capacité de plongée en eau profonde des narvals témoigneraient de leur adaptation à l’alimentation à base de calmars.

Les narvals pris de la mi-juin au mois d’août dans la région de Pond Inlet se nourrissent principalement de poissons et de calmars (Finley et Gibb, 1982). Des échantillons stomacaux (n=93) prélevés pendant deux ans ont révélé le contenu suivant : de la morue polaire (Boreogadus saida) (51 p. 100 du poids humide), du flétan noir (Reinhardtius hippoglossoides) (37 p. 100), de l’encornet Gonatus fabricii (7 p. 100) et du saïda imberbe (Arctogadus glacialis) (6 p. 100). On note aussi de petites quantités (moins de 1 p. 100 du poids humide) d’autres poissons (raie boréale [Raja hyperborea], sébaste orangé [Sebastes marinus], chabots [Cottidés] et diverses espèces de limaces du genre Liparis et de lycodes) et invertébrés (pieuvre Bathypolypus arctiqueus et divers crustacés du genre Boreomysis). La plupart de ces échantillons (61 p. 100) proviennent de narvals mâles adultes. L’estomac des narvals pris à la lisière ou dans les fissures des glaces contenait plus de nourriture que celui des narvals nageant en eau libre. La plus grosse proie retrouvée dans un estomac est un flétan noir entier de 2,4 kg.

D’autres études scientifiques sur l’alimentation des narvals au Canada et dans l’ouest du Groenland ont confirmé la présence des mêmes proies, mais en proportions différentes (voir p. ex. Vibe, 1950; Bruemmer, 1971; Hay, 1984; Hay et Mansfield, 1989; Roberge et Dunn, 1990; Heide-Jørgensen et al., 1994; Neve, 1995a). Les chasseurs inuits ont fait des observations semblables (Remnant et Thomas, 1992; Thomsen, 1993; Stewart et al., 1995). Les narvals consomment de grandes quantités de morue polaire, de saïda imberbe, de flétan noir et de calmar durant la saison des eaux libres et favorisent plutôt les crevettes (Pasiphaea tarda) lors de leurs migrations dans les glaces de rive en dislocation de l’inlet Pond, du détroit d’Éclipse et de l’inlet de l’Amirauté à la fin de juin et en juillet (Hay et Mansfield, 1989). Les chasseurs inuits ont aussi trouvé de la morue ogac (Gadus ogac) (Stewart et al., 1995) et de l’omble chevalier (Salvelinus alpinus) (Remnant et Thomas, 1992) dans l’estomac de narvals. La morue polaire est abondante sous le bord de la banquise de l’inlet de l’Amirauté en juin, au moment où les narvals sont présents (Crawford et Jorgenson, 1990).

On ignore presque tout de l’alimentation du narval de la fin de l’automne au printemps. Neve (1995a) a surtout trouvé des encornets antlantoboréals (G. fabricii) dans des échantillons prélevés en octobre et en novembre sur des narvals pris dans l’ouest du Groenland (Uummannaq) et diverses espèces de crevettes du genre Pandalus dans des échantillons prélevés en mars et en avril dans la région de la baie Disko.

Les interactions entre les narvals et les autres espèces susceptibles de partager la même alimentation et le même habitat qu’eux sont peu connues. Leur préférence pour les habitats d’eau profonde les sépare effectivement des bélugas durant une grande partie de l’été. Cependant, en compagnie de bélugas, de phoques du Groenland (Phoca groenlandica) et d’oiseaux de mer, ils participent à des orgies de morue polaire, qu’ils repoussent parfois dans les eaux peu profondes à la fin de l’été (Finley et Gibb, 1982; Welch et al., 1993).

La pêche commerciale dans la baie de Baffin, le détroit de Davis et la baie Cumberland risque de faire de plus en plus concurrence aux narvals pour certaines espèces, dont le flétan noir et le sébaste orangé (Topolniski, 1993; Treble et Bowering, 2002; M. Treble, comm. pers., 2002). Cette pêche, qui se déroule en eau libre ou à travers la glace de rive, ne coïncide jamais ou presque avec la présence de narvals.

Personne ne s’est encore penché sur la question de savoir si la disponibilité de la nourriture est un facteur limitatif pour l’abondance des narvals. On sait que les narvals consomment de grandes quantités de morue et de flétan noir, mais on ignore dans quelle mesure leur alimentation dépend de ces espèces. Une modification majeure de l’abondance ou de la répartition de ces poissons pourrait avoir des effets néfastes sur les narvals.

Comportement et adaptabilité

Certains aspects particuliers du comportement des narvals pourraient avoir des effets sur l’abondance et l’évaluation de leurs populations. On pense notamment à leur sensibilité au bruit, à leur prédilection pour les fortes couvertures de glace, à leur peur des épaulards et à leur capacité à plonger en profondeur et à rester longtemps sous l’eau.

Sensibilité au bruit

Les narvals émettent une variété de sons et sont sensibles aux bruits sous-marins. Ils semblent se servir de clics sonores pour s’orienter et repérer leurs proies par écholocalisation et de couinements, de grognements et de sifflements pour communiquer (Reeves, 1977; Ford et Fisher, 1978; Ford, 1987; Miller et al., 1995). Les narvals peuvent détecter les navires à une distance de 80 km et afficher une réaction comportementale à une distance de 40 à 55 km (Finley et al., 1984, 1990; Miller et Davis, 1984; Cosens et Dueck, 1988, 1993). Contrairement aux bélugas, qui adoptent un comportement de fuite en se regroupant par troupeaux pour s’éloigner rapidement des navires qui approchent, les narvals réagissent en s’immobilisant, comme ils le font en présence d’épaulards (Finley et al., 1983, 1984, 1990; Miller et Davis, 1984). Ils retournent aux lieux perturbés et reprennent leurs activités normales plus rapidement que les bélugas, lorsque le bruit des opérations de déglaçage atteint encore 120 dB. Cosens et Dueck (1988) n’ont pas observé cette réaction d’immobilisation, peut-être en raison de l’absence de lisière de glaces dans la région étudiée ou de l’accoutumance des narvals à la circulation maritime, mais ils ont observé une augmentation des déplacements lents et orientés. Les chasseurs inuits ont remarqué que les narvals sont sensibles aux bruits provenant de machines et d’explosions et évitent ces bruits (Remnant et Thomas, 1992; Stewart et al., 1995; Gonzalez, 2001).

Comportement de plongée

Grâce à leur capacité à plonger en eau profonde et à retenir longtemps leur souffle, les narvals peuvent parcourir de longues distances sous l’eau pour fuir les chasseurs et trouver des endroits propices à la respiration en surface. Dans les profondeurs de la baie de Baffin, les narvals plongent à 1 500 m ou plus et nagent quotidiennement à des profondeurs supérieures à 500 m (Heide-Jørgensen et Dietz, 1995; Heide-Jørgensen et al., 2002). À la recherche de nourriture, ils peuvent rester sous l’eau au moins 26,2 minutes (Laidre et al., 2002) et, lorsqu’ils sont poursuivis par les Inuits, leur temps de plongée peut atteindre 30 minutes (Gonzalez, 2001). Leurs plongées rendent difficile toute estimation précise des populations. En outre, comme le comportement de plongée varie suivant la saison, le lieu et le sexe de l’individu, il est très compliqué de corriger les données de recensement pour tenir compte des individus nageant trop profondément pour être détectés. Au lieu d’employer un seul facteur de correction général, il faudrait peut-être déterminer des valeurs pour chaque lieu et chaque saison (Heide-Jørgensen et al., 2001).

Glace

Durant une grande partie de l’année, les narvals fréquentent les endroits où la glace est dense. Pour migrer vers leur aire d’estivage, ils empruntent les chenaux qui se forment dans la glace. Il arrive qu’ils se fassent piéger dans la glace, et leur passage dans les étroits chenaux les rend vulnérables face aux chasseurs. Les narvals empruntent parfois le sillage laissé dans la glace par les brise-glace (Finley et al., 1984; P. Richard, comm. pers., 2002). On ignore les effets sur les narvals des activités maritimes qui perturbent les habitats de glace.

Peur des épaulards

Normalement, les narvals évitent les humains, mais, en présence d’épaulards, ils les ignorent (MPO, 1998a; Gonzalez, 2001). Ils se réfugient alors en eau peu profonde et restent immobiles, comportement qui en fait des cibles idéales pour les chasseurs inuits. Ce comportement a contribué au nombre anormalement élevé de narvals tués en 1999 par les chasseurs de Repulse Bay (tableau 2) et a facilité la chasse en 1998 au même endroit et en 2000 dans la région de l’inlet Lyon.

Tableau 1a. Débarquements de narvals de la baie de Baffin dans les collectivitésNote de bas de pagea du Canada et du Groenland, de 1977 à 2001
Collec-
tivité
Quo-
ta
his-
tori-
que
1
9
7
7
1
9
7
8
1
9
7
9
1
9
8
0
1
9
8
1
1
9
8
2
1
9
8
3
1
9
8
4
1
9
8
5
1
9
8
6
1
9
8
7
1
9
8
8
1
9
8
9
1
9
9
0
1
9
9
1
1
9
9
2
1
9
9
3
1
9
9
4
1
9
9
5
1
9
9
6
1
9
9
7
1
9
9
8
1
9
9
9
2
0
0
0
2
0
0
1
T
o
t
a
l
Moy-
enne
Arctic
Bay
42
65
33
100
100
90
100
93
100
100
25
86
99
67
114
102
85
99
46
99
66
103
101
101
134
2150
86
Qikiq-
tarjua
(Brough-
ton
Inlet)*
35
26
21
49
50
50
20
36
49
7
47
26
46
50
50
40
52
50
50
23
50
50
81
135
87
1180
47
Clyde
River
50
42
4
9
35
37
19
46
49
5
5
19
44
36
26
35
33
34
25
26
10
15
27
4
48
28
661
26
Gjoa
Haven
10
0
0
0
0
0
0
22
0
2
0
0
2
0
0
0
0
0
0
0
0
0
ar
0
0
1
27
1
Grise
Fiord
20
0
0
12
0
0
28
3
2
8
2
2
7
5
19
20
1
9
12
9
1
1
10
16
 
24
191
8
Hall
Beach
10
13
0
2
11
17
7
1
0
2
0
0
0
3
0
0
1
0
6
0
1
2
10
0
0
7
83
3
Igloo-
lik
25
0
0
108
14
36
25
18
0
4
1
0
0
0
0
0
25
27
25
18
5
3
29
4
2
6
350
14
Iqaluit
(Fro-
bisher
Bay)
10
0
0
0
0
0
0
1
1
0
0
0
0
0
3
0
0
0
0
0
0
0
1
0
0
 
6
0
Pang-
nir-
tung
40
3
2
28
19
44
49
2
32
18
31
0
2
40
2
8
4
24
33
6
19
2
2
41
50
 
461
19
Ku-
gaaruk
(Pelly
Bay)
ar
0
0
0
0
0
0
0
10
0
0
1
1
0
0
0
0
0
5
7
15
8
0
30
41
118
5
Pond
Inlet
107
150
94
96
82
100
104
45
98
100
52
53
77
69
100
99
79
91
73
100
75
108
130
166
63
2311
92
Reso-
lute
et
Cres-
well
Bay
32
3
14
2
ar
ar
14
11
0
2
1
0
12
19
22
21
0
8
3
4
2
7
9
1
12
11
178
8
Talo-
yoak
(Spence
Bay)
10
ar
0
0
0
0
0
5
0
0
0
0
1
0
0
7
0
0
0
0
0
0
ar
0
3
13
29
1
Canada
207
245
261
309
324
366
382
333
258
298
247
145
234
326
258
355
305
318
344
237
267
236
357
378
547
415
7745
310
Groen-
land
 
387
612
377
462
609
461
439
666
256
237
505
500
312
1057
?
?
614
995
485
691
745
775
372
?
?
13340
550
Total
baie
de
Baffin
 
632
873
686
786
975
843
772
924
554
484
650
734
638
1315
?
?
932
1339
722
958
981
1132
750
?
?
21085
842

 

Tableau 1b. Débarquements de narvals de la baie d'Hudson dans les collectivitésNote de bas de pagea du Canada et du Groenland, de 1977 à 2001
Collec-
tivité
Quo-
ta
his-
tori-
que

1
9
7
7
1
9
7
8
1
9
7
9
1
9
8
0
1
9
8
1
1
9
8
2
1
9
8
3
1
9
8
4
1
9
8
5
1
9
8
6
1
9
8
7
1
9
8
8
1
9
8
9
1
9
9
0
1
9
9
1
1
9
9
2
1
9
9
3
1
9
9
4
1
9
9
5
1
9
9
6
1
9
9
7
1
9
9
8
1
9
9
9
2
0
0
0
2
0
0
1
T
o
t
a
l
Moy-
enne
Cape
Dorset
10
0
2
1
1
0
0
0
ar
0
0
0
1
0
0
16
0
0
1
0
0
0
0
0
0
1
23
1
Chester-
field
Inlet
5
ar
ar
ar
ar
ar
ar
ar
ar
ar
ar
ar
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
3
5
3
2
13
1
Coral
Harbour
10
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
12
0
0
0
0
0
1
0
10
10
9
4
0
0
0
46
2
Kim-
mirut
(Lake
Harbour)
10
0
0
0
0
0
0
ar
0
0
0
7
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
 
7
0
Repulse
Bay
ar
4
30
25
29
21
11
25
15
7
16
25
16
17
3
20
13
5
4
10
35
18
156
49
100
654
27
Rankin
Inlet
10
0
0
0
0
5
0
0
2
1
0
0
0
0
0
0
0
0
0
6
7
0
 
 
7
3
31
1
Whale
Cove
5
0
0
0
0
0
1
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
1
 
 
 
2
4
0
Total
baie
d'Hudson
50
0
6
31
26
34
22
11
27
16
7
35
26
16
17
19
20
14
6
20
27
45
25
161
59
108
778
31
Prises
cana-
diennes
 
245
273
371
376
434
426
355
312
330
261
215
286
358
292
393
345
346
356
277
321
326
407
700
665
631
9301
372

Sources : Prises canadiennes 1977-1987 (Strong, 1989); 1988 (MPO, 1991); 1989 (MPO, 1992a); 1990 (MPO, 1992b); 1991 (MPO, 1993); 1992 (MPO, 1994); 1993 (MPO, 1995); 1994 (MPO, 1996); 1995 (MPO, 1997); 1996 (MPO, 1999); 1997-2001 (MPO, données inédites); prises du Groenland (JCNB/NAMMCO, 2001).

 

Tableau 2. Débarquements et estimations des pertes et de la mortalité pour les collectivités dotées d’un régime de gestion communautaire de la récolte de narvals, de 1999 à 2001 (MPO, données inédites).
Population Collectivité Année Débarquements
(nombre de narvals)
Pertes estimées
(nombre d’indi-
vidus)
Abattus et perdus
Pertes estimées
(nombre d’indi-
vidus)
Blessés et échappés
Mor-
talité estimée
(nombre d’indi-
vidus)
minimum
Mor-
talité estimée
(nombre d’indi-
vidus)
maximum
Taux de perte
(% des débar-
que-
ments)
minimum
Taux de perte
(% des débar- que-
ments)
maximum
Narvals de la baie de Baffin Arctic Bay (Tununirusiq) 2001
134
12
12
146
158
 9
18
Narvals de la baie de Baffin Pelly Bay (Kugaaruk) 2001
 37
8
18
 45
 63
22
70
Narvals de la baie de Baffin Pond Inlet (Mittimatalik) 1999
130
16
14
146
160
12
23
Narvals de la baie de Baffin Pond Inlet (Mittimatalik) 2000
166
10
21
176
197
 6
19
Narvals de la baie de Baffin Pond Inlet (Mittimatalik) 2001
 63
27
5
 90
 95
43
51
Narvals de la baie de Baffin Qikiqtarjuaq (Broughton Island) 1999
 81
25
30
106
136
31
68
Narvals de la baie de Baffin Qikiqtarjuaq (Broughton Island) 2000
137
40
79
177
256
29
87
Narvals de la baie de Baffin Qikiqtarjuaq (Broughton Island) 2001
87
10
 9
 97
106
11
22
Narvals de la baie d'Hudson Repulse Bay (Naujaat) 1999
156
30
68
186
254
19
63
Narvals de la baie d'Hudson Repulse Bay (Naujaat) 2000
 49
 5
 9
 54
 63
10
29
Narvals de la baie d'Hudson Repulse Bay (Naujaat) 2001
100
21
38
121
159
21
59

Adaptation à la captivité

On n’a jamais réussi à garder des narvals en captivité. Six baleines ont été capturées en 1969-1970 pour être exhibées dans des aquariums publics, mais toutes sont mortes, probablement de pneumonie, dans les quatre mois suivants (Newman, 1970; Reeves, 1977). En 1987, une tentative de capturer des narvals à Pond Inlet pour les examiner sur place dans un grand réservoir-vivier a échoué (P. Hall, comm. pers., 2002). Lorsqu’on veut marquer des narvals, on les immobilise sans les sortir de l’eau et on les relâche aussitôt que l’émetteur est installé (Dietz et al., 2001; Laidre et al., 2002; Heide-Jørgensen et al., 2002).

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