Noctuelle sombre des dunes (Copablepharon longipenne) évaluation et rapport de situation du COSEPAC : chapitre 9

Taille et tendances des populations

Activités de recherche

Des pièges lumineux (pièges à contenant de collecte cylindrique pourvus de lampes UV 12 V) ont été déployés à dix sites répartis dans des habitats de dunes actives ou semi-stables, des habitats sableux ou des prairies sèches, dans le sud de la Saskatchewan et de l’Alberta, du 31 juillet au 6 août 2004, et du 23 au 27 juillet 2005. Des adultes ont été récupérés dans 10 des 28 pièges déployés, aux 4 sites suivants : BFC Dundurn, au sud de Saskatoon (Saskatchewan); Seward (Webb) Sand Hills, près de Swiftcurrent (Saskatchewan); Cramersburg Sand Hills (Saskatchewan); Great Sand Hills (Saskatchewan). La présence du C. longipenne n’avait jamais été signalée auparavant à 3 de ces 4 sites. Un sommaire des résultats de piégeage enregistrés en 2004–2005 et des renseignements sur chaque site sont présentés dans l’annexe 2. La figure 3 montre l’emplacement des populations connues, des sites où le piégeage s’est révélé infructueux et des sites susceptibles d’abriter des populations de C. longipenne. Aucun adulte n’a été capturé dans les 6 autres sites de prairie sableuse sèche ou de dunes semi-stables ou stables.

Des observations visuelles additionnelles et des captures au filet ont été réalisées dans les SewardSand Hills, le 5 août 2004, et dans les Great Sand Hills, les 24 et 25 juillet 2005.

Deux éléments contribuent à accroître notre niveau de confiance à l’égard de notre compréhension de la répartition, de l’abondance et des besoins en matière d’habitat du C. longipenne au Canada. Premièrement, la noctuelle, là où elle est présente, est souvent abondante et facile à piéger et à observer. Elle est facilement attirée aux pièges lumineux et peut être observée dans les zones de dunes à la brunante. Deuxièmement, grâce aux échantillonnages effectués en 2004 et en 2005, nous comprenons maintenant mieux les besoins de l’espèce en matière d’habitat. Le piégeage a généralement été réalisé à l’aide de pièges multiples, et divers types d’habitats ont ainsi pu être échantillonnés (p. ex. les dunes actives et celles stabilisées). Le C. longipenne a été trouvé uniquement dans des habitats de dunes actives ou dans leur voisinage immédiat (moins de 100 m), et il était abondant seulement aux abords des dunes actives, dans des secteurs à couvert clairsemé.

En Alberta, le C. longipenne n’a été récolté qu’une seule fois au cours des 50 dernières années, en dépit d’échantillonnages récents effectués dans des habitats de dunes en apparence favorables. En 2007, des spécimens ont été capturés par Chris Schmidt dans de petits creux de déflation de dunes actives, au nord de Bindloss (annexe 1). Les recherches menées dans les localités anciennement occupées par l’espèce se sont révélées infructueuses.


Abondance

Au total, 409 individus ont été capturés, à raison de 1 à 142 individus par piège (moyenne de 41 individus par piège). Ces captures représentent approximativement de 5 à 65 p. 100du nombre total d’individus capturés à ces sites. Elles démontrent également que le C. longipenne peut être abondant localement. Toutefois, en raison des incertitudes qui se rattachent à l’évaluation du succès de capture et de la superficie de l’habitat de l’espèce et d’autres facteurs, il est impossible d’estimer la taille des populations de C. longipenne. Le nombre d’individus récupérés aux pièges lumineux fournit une estimation biaisée de la taille des populations, et il faut faire preuve de prudence lorsqu’on prévoit d’utiliser ces données pour évaluer la densité des populations à chaque site d’échantillonnage ou entre les sites.

Aucune estimation des effectifs larvaires, information susceptible de nous renseigner sur la densité globale de l’espèce, n’est disponible. Aucune chenille n’était présente lors des échantillonnages, en juillet et en août.


Fluctuations et tendances

On ne dispose d’aucune estimation quantitative des fluctuations et tendances des populations du C. longipenne. Il est difficile d’évaluer avec un niveau de certitude suffisant la taille, les fluctuations et les tendances des populations des insectes nocturnes rares.

Les tendances liées à la stabilisation des dunes actives dans le sud des Prairies canadiennes (Wolfe, 2001; Hugenholtz et Wolfe, 2005) laissent sous-entendre que les populations de C. longipenne déclinent selon un taux de 10 à 20 p. 100par décennie. On s’attend à ce que cette tendance se maintienne au cours des 20 prochaines années. Ces taux reposent sur la prémisse qu’aucun autre impact n’affectera les populations de cet insecte. En conséquence, le déclin réel des populations risque d’être encore plus important.

Outre les échantillonnages récents effectués par Page en Saskatchewan et Alberta (annexe 2), il convient de mentionner les séances de piégeage infructueuses effectuées à l’aide de lampes à vapeur de mercure et de pièges à lumière ultraviolette dans d’autres régions de dunes de l’Alberta, à savoir les dunes de la région d’Edgerton–Chavin (échantillonnages répétés et étendus), la réserve écologique des dunes Wainwright (un échantillonnage) et les dunes du lac Pakowki, où la présence de l’espèce a été observée en 1925 (plusieurs échantillonnages). Il convient de noter que dans les dunes des Burstall Sand Hills et des Great Sand Hills, le C. longipenne, lorsqu’il était présent, a été trouvé en abondance (J. Troubridge, comm. pers. à G. Anweiler).


Immigration de source externe

Aux États-Unis, la population établie près de Fort Peck, au Montana, se trouve à environ 270 km au sud de la population canadienne la plus proche. Une immigration de source externe sur une telle distance est peu probable. Un échantillonnage additionnel s’impose dans le nord du Montana pour déterminer si d’autres populations y sont établies.

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