Omble de fontaine aurora (Salvelinus fontinalis timagamiensis) admissibilité : évaluation et rapport de situation du COSEPAC 2011

Photographie d'un omble de fontaine aurora mâle (voir description longue ci-dessous).
Description pour la photo de couverture

Photographie d'un omble de fontaine aurora mâle (Salvelinus fontinalis timagamiensis) (vue latérale). Le dos est vert olive à brun foncé. Cette coloration vire au bleu acier et à l'argent sur les flancs. Chez cet individu, la portion inférieure des flancs et l'abdomen présentent la coloration rouge vif typique des mâles durant le frai. Le bord d'attaque des nageoires pectorales, pelviennes et anale est blanc et bordé d'une bande noire, puis d'une bande orange ou rouge.

Inadmissible à une évaluation
2011

Table des matières

Table des matières

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Liste des tableaux

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Omble de fontaine aurora Salvelinus fontinalis timagamiensis

Photographie d'un omble de fontaine aurora mâle (Salvelinus fontinalis timagamiensis) (vue latérale). Le dos est vert olive à brun foncé. Cette coloration vire au bleu acier et à l'argent sur les flancs. Chez cet individu, la portion inférieure des flancs et l'abdomen présentent la coloration rouge vif typique des mâles durant le frai. Le bord d'attaque des nageoires pectorales, pelviennes et anale est blanc et bordé d'une bande noire, puis d'une bande orange ou rouge.

Inadmissible à une évaluation
2011

COSEPAC -- Comité sur la situation des espèces en péril au Canada

Les rapports de situation du COSEPAC sont des documents de travail servant à déterminer le statut des espèces sauvages que l’on croit en péril. On peut citer le présent rapport de la façon suivante :

COSEPAC. 2011. Rapport du COSEPAC sur l'admissibilité à une évaluation de l’omble de fontaine aurora (Salvelinus fontinalis timagamiensis) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. vii + 46 p.

Note de production :
Le COSEPAC remercie Chris Wilson (Ph.D.) et John Gunn (Ph.D.) d’avoir rédigé le rapport de situation intermédiaire sur l’omble de fontaine aurora (Salvelinus fontinalis timagamiensis) dans le cadre d’un contrat avec Environnement Canada. Leur participation à la rédaction du rapport intermédiaire a pris fin avec l’adoption de celui-ci. Les modifications apportées au rapport de situation durant la préparation du rapport intermédiaire de six mois et du rapport intermédiaire de deux mois ont été effectuées sous la supervision d’Eric Taylor (Ph.D.), coprésident du sous-comité de spécialistes des poissons d’eau douce du COSEPAC.

Pour obtenir des exemplaires supplémentaires, s’adresser au :

Secrétariat du COSEPAC
a/s Service canadien de la faune
Environnement Canada
Ottawa (Ontario)
K1A 0H3

Tél.: 819-953-3215
Téléc.: 819-994-3684
Courriel : COSEWIC/COSEPAC@ec.gc.ca
Site Web : www.cosewic.gc.ca

Illustration/photo de la couverture :
Omble de fontaine aurora -- fournie par l’auteur.

© Sa Majesté la Reine du chef du Canada, 2011.
No de catalogue CW66-322/2012F-PDF
ISBN 978-1-100-99956-2

COSEPAC -- Résumé

Omble de fontaine aurora Salvelinus fontinalis timagamiensis

Description et importance de l’espèce sauvage

L’omble de fontaine aurora est un morphe de l’omble de fontaine dont il se distingue par la coloration de sa peau : 1) les adultes ne montrent pas les taches et vermiculures (taches évoquant des traces de vers) jaunes normalement présentes sur le dos des autres formes d’omble de fontaine; 2) les taches rouges auréolées de bleu normalement présentes en grand nombre sur les flancs de l’omble de fontaine sont très peu nombreuses ou même complètement absentes chez l’omble de fontaine aurora. L’omble de fontaine aurora est bien connu du public à titre d’espèce en péril et constitue un exemple emblématique d’organisme qui a grandement souffert des dommages biologiques causés par les précipitations acides. Sa présence dans son habitat d’origine témoigne également de l’efficacité des initiatives de remise en état de l’habitat et de restauration des conditions biologiques car, malgré le fait qu’il soit disparu de son habitat naturel et qu’il ait subi un important goulot d’étranglement génétique et ait fait l’objet d’un élevage en captivité durant plusieurs générations, il a été réintroduit avec succès dans les deux lacs qu’il occupait anciennement. Des données amassées dans le cadre d’études génétiques et d’essais d’élevage révèlent toutefois que l’omble de fontaine aurora n’est pas suffisamment « distinct » des autres populations d’omble de fontaine et « important » par rapport à ces dernières pour être reconnu comme une unité désignable au sein de l’omble de fontaine.

Répartition

L’aire de répartition naturelle de l’omble de fontaine aurora se limite à deux petits lacs, les lacs Whirligig et Whitepine, situés à 110 km au nord de Sudbury, en Ontario. Ces deux lacs sont ci-après simplement qualifiés d’originaux, par opposition aux autres lacs où l’omble de fontaine aurora n’était pas présent avant d’y avoir été introduit récemment. Les populations reproductrices qui ont été introduites et établies au cours des années 1990 dans les lacs Southeast Campcot et Northeast Campcot, près de Terrace Bay, en Ontario, ont depuis disparu. Dix autres lacs du nord de l’Ontario abritent actuellement des populations introduites d’omble de fontaine aurora dont la persistance est assurée au moyen de lâchers d’individus juvéniles élevés en écloserie. Un stock de géniteurs est maintenu dans une installation piscicole située à proximité du lac Kirkland, en Ontario. Récemment, quelques ombles ressemblant à l’omble de fontaine aurora ont été découverts dans deux lacs (lac de la Bidière [495 ha] et lac de la Hase [10 ha]) de la région des Laurentides, au Québec. À ce jour (depuis 2005), seulement 10 individus de ce morphe de couleur, qui vit apparemment en sympatrie avec l’omble de fontaine typique, y ont été observés. L’évaluation de ces populations et les études génétiques requises pour évaluer leur statut et leur similarité avec l’omble de fontaine aurora demeurent toutefois à effectuer. En conséquence, tant que de plus amples données n’auront pas été obtenues, les poissons habitant ces deux lacs du Québec seront considérés comme un phénotype parallèle et une variante de couleur intra-populationnelle.

Habitat

Les deux lacs originaux abritant l’omble de fontaine aurora font partie d’une chaîne de lacs répartis sur une crête montagneuse dans le parc provincial Lady Evelyn Smoothwater, dans le nord-est de l’Ontario, et ils comptent parmi les lacs les plus hauts de la province. Le lac Whirligig (superficie de 11 ha, profondeur maximale de 9,1 m, profondeur du disque de Secchi de 3,3 à 6,2 m en 1999; altitude de 435 m) se jette dans le lac Whitepine (superficie de 77 ha, profondeur maximale de 21,3 m, profondeur du disque de Secchi de 3,5 à 6,0 m en 1999; altitude de 430 m). Le territoire avoisinant est montagneux et accidenté, comme l’ensemble du paysage du Bouclier précambrien. Les lacs se trouvent à 10 km de la route la plus proche et sont accessibles uniquement par canot, sentier pédestre ou hydravion. Les bassins hydrographiques dans lesquels ils se trouvent présentent une faible capacité de neutralisation des dépôts acides et sont de ce fait vulnérables à l’acidification.

Biologie

Les besoins thermiques et écologiques de l’omble de fontaine aurora sont similaires à ceux de l’omble de fontaine typique. L’omble de fontaine vit généralement dans des eaux dont la température est inférieure à 20 °C. Lorsque la température de l’eau s’élève au-delà de cette valeur, il s’enfonce en eau plus profonde ou migre vers des secteurs plus frais alimentés par des sources d’eau souterraine. Durant le frai, les femelles, comme celles des autres populations d’omble de fontaine habitant les lacs du Bouclier canadien, recherchent les zones de résurgence d’eau souterraine pour y aménager leur nid. Un pH d’au moins 5,0 est essentiel au succès de la reproduction et au maintien de populations autosuffisantes. En captivité, l’omble de fontaine aurora présente des valeurs de survie, de fécondité et de valeur adaptative (fitness) inférieures à celles de l’omble de fontaine typique pour plusieurs traits de son cycle vital. On ignore si cette réduction de la valeur adaptative résulte d’une dépression de la consanguinité ou d’une perte de valeur adaptative survenue lors du déclin original des populations ou de l’établissement de la population fondatrice en captivité et/ou durant l’élevage des générations subséquentes en captivité.

Taille et tendances des populations

L’acidification des lacs a entraîné la disparition des deux populations indigènes au cours des années 1960. C’est la mise en place en 1958 d’un programme d’élevage en captivité à partir d’un stock reproducteur de seulement neuf individus qui a assuré la survie de l’omble de fontaine aurora. Le stock de géniteurs s’établit actuellement à 500 à 1 000 individus. Au cours des années 1990, des populations autosuffisantes ont été réintroduites dans les deux lacs originaux après qu’on ait pris des mesures pour y améliorer la qualité de l’eau. Par suite de ces empoissonnements, la biomasse des populations d’omble de fontaine aurora a rapidement augmenté pour atteindre des valeurs comparables à celles des populations d’omble de fontaine typique dans les lacs non acidifiés, et les taux de croissance se comparent maintenant à ce qu’ils étaient avant l’acidification. Au cours des années 1990, l’omble de fontaine aurora s’est reproduit naturellement dans deux autres lacs où il a été introduit (lacs Southeast Campcot et Northeast Campcot), mais ces populations ont depuis disparu. Aucun signe de reproduction naturelle n’a été observé dans le lac Alexander, où l’omble de fontaine aurora a été introduit et où sont recueillis les œufs assurant le renouvellement du stock de géniteurs maintenus en captivité, ni dans aucun des neuf lacs où une pêche sportive limitée est autorisée.

Menaces et facteurs limitatifs

Les deux lacs originaux se trouvent dans la zone touchée par les dépôts acides provenant des fonderies de Sudbury. La disparition de l’omble de fontaine aurora au cours des années 1960 a coïncidé avec l’acidification des lacs jusqu'à des valeurs de pH inférieures à 5,0, seuil en deçà duquel l’omble ne peut plus se reproduire. Bien que la qualité de l’eau de ces deux lacs originaux se soit améliorée depuis 1989 par suite du chaulage complet des lacs et de la réduction de la pollution atmosphérique, ces lacs présentent encore un faible pouvoir tampon et demeurent vulnérables à l’acidification. Bien que le dépôt de polluants atmosphériques soit la principale cause d’acidification, les quantités de soufre qui se sont accumulées au fil du temps dans les milieux humides adjacents pourraient contribuer à la réacidification des lacs en cas de sécheresse prolongée en favorisant la libération de soufre oxydé dans les lacs.

Toutes les frayères découvertes à ce jour se trouvent dans des zones alimentées par des sources d’eau souterraine. L’incapacité des ombles de fontaine élevés en captivité de se reproduire dans les dix lacs non originaux où ils avaient été ensemencés pourrait être attribuable à l’absence de zones de résurgence d’eau souterraine appropriées pour le frai et/ou au manque de refuges thermiques dans ces lacs. La réduction de la valeur adaptative résultant des goulots d’étranglement et de la dépression de la consanguinité historiques est également considérée comme un facteur limitatif probable et une menace à long terme.

Protection, statuts et classifications

L’omble de fontaine aurora est actuellement désigné « en voie de disparition » en vertu de la Loi sur les espèces en péril du gouvernement fédéral et de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition de l’Ontario. Ces deux lois confèrent une protection juridique à l’omble de fontaine aurora et à son habitat. L’omble de fontaine aurora bénéficie également d’une protection additionnelle en vertu de la Loi sur les pêches du gouvernement fédéral, qui a pour objet de protéger l’habitat de toutes les espèces de poissons. L’omble de fontaine aurora est coté S1 en Ontario et G5T1Q? à l’échelle mondiale (NatureServe) et désigné « en voie de disparition » par l’American Fisheries Society.

Résumé technique
Salvelinus fontinalis timagamiensis
Omble de fontaine aurora Aurora Trout
Répartition au Canada (province/territoire/océan) : Ontario
Données démographiques
Durée d’une génération 3+ ans
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre total d’individus matures? Non
Pourcentage estimé du déclin continu du nombre total d’individus matures pendant [cinq ans ou deux générations]. s/o
Pourcentage [observé, estimé, inféré ou présumé] de [la réduction ou l’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [dix dernières années ou trois dernières générations]. s/o
Pourcentage [prévu ou présumé] de [la réduction ou l’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [dix prochaines années ou trois prochaines générations]. s/o
Pourcentage [observé, estimé, inféré ou présumé] de [la réduction ou l’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours de toute période de [dix ans ou trois générations] couvrant une période antérieure et ultérieure. s/o
Est-ce que les causes du déclin sont clairement réversibles et comprises et ont effectivement cessé? Non (la réduction du pH des lacs est réversible, mais elle n’a pas cessé); incertaine (dépression de consanguinité)
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre d’individus matures? Non
Information sur la répartition
Superficie estimée de la zone d’occurrence < 500km²
Indice de la zone d’occupation (IZO) (populations se reproduisant naturellement seulement) 8 km²(grille de 2x2 km²)
La population totale est-elle très fragmentée? Non
Nombre de « localités* »
(* les occurrences potentielles au Québec ont été omises en raison d’un manque de données *)
Deux populations reproductrices; 10 lacs ensemencés (pas de reproduction).
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de la zone d’occurrence? Non
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de l’indice de la zone d'occupation? Non
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre de populations? Non
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre de localités*? Non
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de [la superficie, l’étendue ou la qualité] de l’habitat? Potentiellement (acidification des lacs originaux)
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de populations? Non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de localités? Non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes de la zone d’occurrence? Non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes de l’indice de la zone d'occupation? Non
Nombre d’individus matures (dans chaque population)
Population** Nbre d’individus matures
Lac Whirligig 450–780
Lac Whitepine 1 565-2 845
Total 2 005-3 625
** Seules les populations se reproduisant naturellement ont été incluses; les stocks de géniteurs maintenus en captivité et les populations dont la persistance est assurée par ensemencement ont été exclus du calcul du nombre total d’individus matures.  
Analyse quantitative
La probabilité de disparition de l’espèce de la nature est d’au moins [20 % sur 20 ans ou 5 générations, ou 10 % sur 100 ans]. Non calculée
Menaces (réelles ou imminentes pour les populations ou les habitats)
Réelles
Réduction de la valeur adaptative résultant de la dépression de consanguinité associée à la faible taille des populations.
Acidification causée par la libération de soufre à la suite de périodes de sécheresse.

Potentielles
Compétition exercée par des espèces introduites comme la perchaude, et perte et dégradation de l’habitat de reproduction.
Immigration de source externe (immigration de l’extérieur du Canada)
Situation des populations de l’extérieur
Il n’y a aucune population de l’extérieur, car l’omble de fontaine aurora est endémique.
Is immigration known or possible? Non
Would immigrants be adapted to survive in Canada? s/o
Y a-t-il suffisamment d’habitat disponible au Canada pour les individus immigrants? s/o
La possibilité d’une immigration de populations externes existe-t-elle? Possible en cas d’ensemencement, impossible autrement.
Statut existant
COSEPAC : Espèce désignée en voie de disparition en 2000; réexamen du statut : l’espèce a été désignée inadmissible à une réévaluation (mai 2011).
LEP : En voie de disparition, annexe  1 (2003)
LEVD 2007 : En voie de disparition (2008)
NatureServe : S1 en Ontario, G5T1Q(?) à l’échelle mondiale.
Autre source de renseignements :

Équipe de rétablissement de l’omble de fontaine aurora. 2006. Programme de rétablissement de l’omble de fontaine aurora (Salvelinus fontinalis timagamiensis) au Canada, Série de programmes de rétablissement de la Loi sur les espèces en péril, Pêches et Océans Canada, Ottawa, 44 p.
Statut recommandé et justification de la désignation
Statut recommandé :
S/O*
Code alphanumérique :
Justification de la désignation :Une révision de la cote « en voie de disparition » s’impose parce que de nouvelles données génétiques et observations d’élevage indiquent que l’omble de fontaine aurora ne constitue pas une unité désignable au sein de l’omble de fontaine.
Applicabilité des critères
Critère A (déclin du nombre total d’individus matures) :
Critère B (petite aire de répartition et déclin ou fluctuation) :
Critère C (nombre d’individus matures peu élevé et en déclin) :
Critère D (très petite population ou répartition restreinte) :
Critère E (analyse quantitative) :

* Voir la définition dans le manuel des opérations et des procédures.
* Sans objet, car l’omble de fontaine aurora n’est pas une unité désignable et est inadmissible à l’évaluation.

Préface

Ce rapport contient de nouvelles informations amassées depuis la publication du dernier rapport de situation du COSEPAC sur l’omble de fontaine aurora (Snucins et Gunn, 2000). De façon plus précise, il présente des données écologiques et démographiques sur les populations réintroduites dans leur habitat indigène d’origine, des données sur la biologie et le cycle vital recueillies dans le cadre d’essais d’élevage en captivité, les conclusions d’une réévaluation du statut taxinomique de l’omble de fontaine aurora et un sommaire des données disponibles sur la phylogénie et la génétique des populations. Il y est également fait mention de la découverte récente de populations d’omble de fontaine ressemblant à l’omble de fontaine aurora dans deux lacs du Québec. Toutefois, les données actuellement disponibles ne permettent de savoir si ces populations représentent un morphe de couleur distinct de l’omble de fontaine aurora ou des populations additionnelles d’omble de fontaine aurora. On a également tiré de nouvelles inférences à partir de données génétiques et d’essais d’élevage afin d’évaluer si l’omble de fontaine aurora peut être reconnu comme une unité désignable (UD) au sein de l’omble de fontaine (Salvelinus fontinalis). Un examen critique des nouvelles données génétiques donne fortement à croire que l’omble de fontaine aurora n’est pas suffisamment distinct des autres populations et important par rapport à celles-ci pour être reconnu comme une unité désignable et n’est donc pas admissible à une évaluation à titre d’espèce sauvage.

 

Historique du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d’une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale-provinciale sur la faune. Le Comité a été créé pour satisfaire au besoin d’une classification nationale des espèces sauvages en péril qui soit unique et officielle et qui repose sur un fondement scientifique solide. En 1978, le COSEPAC (alors appelé Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) promulguée le 5 juin 2003, le COSEPAC est un comité consultatif qui doit faire en sorte que les espèces continuent d’être évaluées selon un processus scientifique rigoureux et indépendant.

Mandat du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) évalue la situation, au niveau national, des espèces, des sous-espèces, des variétés ou d’autres unités désignables qui sont considérées comme étant en péril au Canada. Les désignations peuvent être attribuées aux espèces indigènes comprises dans les groupes taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons, arthropodes, mollusques, plantes vasculaires, mousses et lichens.

Composition du COSEPAC

Le COSEPAC est composé de membres de chacun des organismes responsable des espèces sauvages des gouvernements provinciaux et territoriaux, de quatre organismes fédéraux (le Service canadien de la faune, l’Agence Parcs Canada, le ministère des Pêches et des Océans et le Partenariat fédéral d’information sur la biodiversité, lequel est présidé par le Musée canadien de la nature), de trois membres scientifiques non gouvernementaux et des coprésidents des sous-comités de spécialistes des espèces et du sous-comité des connaissances traditionnelles autochtones. Le Comité se réunit au moins une fois par année pour étudier les rapports de situation des espèces candidates.

Définitions (2012)

Espèce sauvage
Espèce, sous-espèce, variété ou population géographiquement ou génétiquement distincte d’animal, de plante ou d’une autre organisme d’origine sauvage (sauf une bactérie ou un virus) qui est soit indigène du Canada ou qui s’est propagée au Canada sans intervention humaine et y est présente depuis au moins cinquante ans.

Espèce disparue (D)
Espèce sauvage qui n’existe plus.

Espèce disparue du Canada (DP)
Espèce sauvage qui n’existe plus à l’état sauvage au Canada, mais qui est présente ailleurs.

Espèce en voie de disparition (VD)*
Espèce sauvage exposée à une disparition de la planète ou à une disparition du pays imminente.

Espèce menacée (M)
Espèce sauvage susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitants ne sont pas renversés.

Espèce préoccupante (P)**
Espèce sauvage qui peut devenir une espèce menacée ou en voie de disparition en raison de l'effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces reconnues qui pèsent sur elle.

Espèce non en péril (NEP)***
Espèce sauvage qui a été évaluée et jugée comme ne risquant pas de disparaître étant donné les circonstances actuelles.

Données insuffisantes (DI)****
Une catégorie qui s’applique lorsque l’information disponible est insuffisante (a) pour déterminer l’admissibilité d’une espèce à l’évaluation ou (b) pour permettre une évaluation du risque de disparition de l’espèce.

* Appelée « espèce disparue du Canada » jusqu’en 2003,

** Appelée « espèce en danger de disparition » jusqu’en 2000.

*** Appelée « espèce rare » jusqu’en 1990, puis « espèce vulnérable » de 1990 à 1999,

**** Autrefois « aucune catégorie » ou « aucune désignation nécessaire ».

***** Catégorie « DSIDD » (données insuffisantes pour donner une désignation) jusqu’en 1994, puis « indéterminé » de 1994 à 1999, Définition de la catégorie (DI) révisée en 2006.

Le Service canadien de la faune d’Environnement Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du COSEPAC.

Rapport du COSEPAC sur l'admissibilité à une évaluation de l'omble de fontaine aurora Salvelinus fontinalis timagamiensis au Canada – 2011.

Description et importance de l'espèce sauvage

Nom et classification

Le nom scientifique de l’omble de fontaine aurora est Salvelinus fontinalis timagamiensis (Henn et Rinkenbach, 1925). Le nom commun anglais est Aurora Trout. Le schéma de classification hiérarchique actuellement reconnu de l’omble de fontaine aurora s’établit comme suit :

Embranchement : Chordés
Sous-embranchement : Vertébrés
Super-classe : Gnathostomes
Grade : Téléostomiens
Classe : Actinoptérygiens
Sous-classe : Néoptérygiens
Division : Téléostéens
Sous-division : Eutéléostéens
Super-ordre : Protacanthoptérygiens
Ordre : Salmoniformes
Famille : Salmonidés
Sous-famille :Salmoninés
Genus Salvelinus
Sous-genre : Baione
  Espèce : Salvelinus fontinalis

Le Salvelinus fontinalis timagamiensis est la seule sous-espèce décrite d’omble de fontaine et est considéré comme endémique au nord de l’Ontario. Il a d’abord été décrit dans la littérature scientifique comme une espèce distincte (Salvelinus timagamiensis) par Henn et Rinkenbach (1925), qui le considéraient comme une espèce sœur de l’omble chevalier (S. alpinus) (Henn et Rinkenbach, 1925). Les nombreuses similarités entre l’omble de fontaine aurora et l’omble de fontaine ont incité Martin (1939) à le traiter comme une sous-espèce d’omble de fontaine; quelques années plus tard, Vladykov (1954) l’a relégué au rang de morphe de couleur de l’omble de fontaine. D’autres auteurs ont subséquemment évoqué un certain nombre d’études morphométriques et écologiques incluant notamment les populations originales des lacs Whitepine et Whirligig pour justifier l’attribution d’un statut subspécifique (S. fontinalis timagamiensis) à l’omble de fontaine aurora (Sale, 1967; Qadri, 1968; Behnke, 1980). Les principales différences relevées entre l’omble de fontaine aurora et les autres morphes d’omble de fontaine avaient trait à la coloration et à la structure squelettique (nombres de vertèbres troncales, de rayons épineux simples, d’arêtes épineurales et d’arêtes bifides prononcées (Sale, 1967; Qadri, 1968). On croyait en outre que l’omble de fontaine aurora avait un comportement reproducteur distinct, comme le laissait supposer l’isolement reproducteur inféré sans hybridation significative apparente entre les populations sympatriques d’omble de fontaine aurora et d’omble de fontaine typique dans le lac Whitepine (Henn et Rinkenbach, 1925).

L’omble de fontaine aurora est encore considéré comme une sous-espèce par certains auteurs (Parker et Brousseau, 1988; Jelks et al., 2008), mais simplement comme un morphe de couleur de l’omble de fontaine par d’autres (Snucins et al., 1995). L’attribution d’un statut subspécifique à l’omble de fontaine aurora n’est pas étayée par les données sur les alloenzymes, l’ADN mitochondrial et l’ADN microsatellite amassées dans le cadre d’études génétiques (voir les commentaires ci-dessous, ainsi que Wilson et Mandrak, données inédites).

Description morphologique

La coloration générale de l’omble de fontaine aurora est similaire à celle de l’omble de fontaine typique (Sale, 1967). Le dos est vert olive à brun foncé. Cette coloration vire au bleu acier et à l’argent sur les flancs. L’abdomen est blanc, souvent teinté de rose. Le bord d’attaque des nageoires pectorales, pelviennes et anale est blanc et bordé d’une bande noire, puis d’une bande orange ou rouge. Durant le frai, la coloration des mâles s’intensifie, les flancs et la partie supérieure de l’abdomen s’enflamment et virent au rouge vif, avec souvent une bande noire le long de l’abdomen (figure 1). À l’âge adulte, l’omble de fontaine aurora se distingue de l’omble de fontaine typique par l’absence des taches et vermiculures (marques évoquant des traces de vers sur le dos et les nageoires) jaunes normalement présentes sur le dos des autres morphes d’omble de fontaine, et par la forte réduction ou l’absence complète de taches rouges auréolées de bleu sur les flancs, présentes en grand nombre chez l’omble de fontaine (Henn et Rinkenbach, 1925; Sale, 1967). Les taches jaunes sont cependant généralement présentes chez les jeunes ombles de fontaine aurora (Sale, 1964). Ces taches sont généralement considérées comme absentes chez les adultes, mais elles sont visibles chez les spécimens adultes préservés dans la formaline (Qadri, 1968) et les sujets adultes élevés en écloserie (R. Ward, MRNO, comm. pers., 2010). Enfin, l’iridescence prononcée observée chez l’omble de fontaine aurora fait défaut chez l’omble de fontaine typique (Sale, 1967).


Figure 1. a) Omble de fontaine typique; b) omble de fontaine aurora mâle en période de frai.

Photographies d'un omble de fontaine typique et d'un omble de fontaine aurora mâle (voir description longue ci-dessous).
Description pour la figure 1

La photo 1a montre un omble de fontaine typique. Le dos est vert olive à brun foncé, avec des taches et vermiculures jaunes et de nombreux points rouges auréolés de bleu. Cette coloration vire au bleu acier et à l’argent sur les flancs. L’abdomen est rose et blanc, liséré d’une bande noire. Le bord d’attaque des nageoires pectorales, pelviennes et anale est blanc et bordé d’une bande noire, puis d’une bande orange ou rouge.

La photo 1b montre un omble de fontaine aurora mâle. La coloration est de façon générale similaire à celle de l’omble de fontaine typique. Toutefois, les points et vermiculures jaunes et les points rouges auréolés de bleu font défaut. Chez cet individu, la portion inférieure des flancs et l’abdomen présentent la coloration rouge vif typique des mâles durant le frai.

Structure spatiale et variabilité des populations

Toutes les études génétiques réalisées à ce jour ont montré que l’omble de fontaine aurora possède des variants courants des populations d’omble de fontaine locales aux loci d’alloenzymes neutres, de mitochondries et de microsatellite. Toutefois, pour tous ces marqueurs, l’omble de fontaine aurora se distingue uniquement par le fait qu’il présente une diversité extrêmement faible (variation très faible ou nulle). Par exemple, les données sur les alloenzymes de l’omble de fontaine aurora révèlent l’existence d’un polymorphisme à un seul des 32 loci, avec seulement deux allèles (ministère des Richesses naturelles de l’Ontario [MRNO], données inédites, 2010). McGlade (1981) a fait valoir que l’omble de fontaine aurora ne peut être considéré comme une sous-espèce parce qu’il ne présente aucun variant unique de loci d’alloenzymes. Des études de l’ADN mitochondrial par analyse du polymorphisme de la longueur des fragments de restriction n’ont également révélé aucune différence entre les populations d’omble de fontaine aurora et d’autres populations d’omble de fontaine du nord-est de l’Ontario (Grewe et al., 1990; Danzmann et al., 1998). Ces résultats ont été confirmés par des travaux plus récents de séquençage de l’ADN mitochondrial (Kyle et Wilson, 2007; Wilson et Mandrak, données inédites, 2010), dans le cadre desquels aucune divergence par rapport à l’haplotype régional commun d’omble de fontaine n’a été mise en évidence (Danzmann et al., 1998). De la même façon, le séquençage de l’espaceur transcrit interne (ITS-1) de l’ADN ribosomal nucléaire, région nucléaire utile pour distinguer les unités taxinomiques, n’a révélé aucune différence entre l’omble de fontaine aurora et l’omble de fontaine typique (Wilson et Mandrak, données inédites, 2010).

L’absence de divergence évolutive entre l’omble de fontaine aurora et l’omble de fontaine typique est également mise en évidence par l’analyse de loci neutres. Parmi plus d’une centaine de populations d’omble de fontaine de diverses régions de l’Ontario chez qui l’on a étudié la variabilité alloenzymatique en 43 loci, l’omble de fontaine aurora a affiché la plus faible diversité, la variation n’étant décelée qu’à un seul locus (MRNO, données inédites, 2010). Cette absence de variation a été confirmée par des données de suivi génétique concernant des lots produits en écloserie, de stocks de géniteurs et d’œufs sauvages amassées entre 1984 et 1998, aucun polymorphisme additionnel ou caractère génétique unique n’étant observé (MRNO, données inédites, 2010). Une analyse des microsatellites a livré des résultats similaires : sur 17 loci polymorphes qui, chez l’omble de fontaine, sont normalement variables entre individus d’une même population et entre populations d’après des études portant sur des populations sauvages réintroduites, des stocks de géniteurs en écloserie et des individus provenant d’un lac désigné refuge ichthyologique (lac Alexander) réalisées en Ontario, 11 loci étaient monomorphes; 6 autres loci possédaient deux allèles chacun, dont un seulement faiblement polymorphe (allèle rare, fréquence de < 0,05) (C. Wilson, données inédites, 2010). En dépit de recherches approfondies, aucune variation génétique importante n’a été décelée parmi les populations réintroduites ou établies par empoissonnement ou entre les échantillons prélevés chez les populations historiques (années 1970) et les populations et stocks de géniteurs actuels (C. Wilson, données inédites, 2010). Dans chaque cas, les allèles observés ne sont pas exclusifs à l’omble de fontaine aurora, car ils sont également présents chez les autres populations d’omble de fontaine (C. Wilson, données inédites). Ces données génétiques donnent à croire que les caractères distinctifs de l’omble de fontaine aurora résultent d’une évolution in situ survenue depuis la colonisation des habitats indigènes par l’omble de fontaine à la fin du Pléistocène (Danzmann et al., 1998) et que les faibles niveaux observés de diversité génétique découlent à la fois des contraintes démographiques historiquement imposées sur la diversité génétique en raison de la superficie restreinte de l’habitat et des goulots d’étranglement génétique récents (20e siècle) associés à la dégradation de l’habitat et à l’effet fondateur en captivité.

L’omble de fontaine aurora a été découvert en 1923 (Henn et Rinkenbach, 1925). D’après certaines données paléolimnologiques récentes, il semble que l’acidification des lacs originaux a débuté dès les années 1940 (Dixit et al., 1996). En 1951, le gouvernement ontarien a commencé à effectuer un suivi des populations d’omble de fontaine aurora, et à la fin des années 1950, les populations accusaient déjà un déclin important. En 1967, l’omble de fontaine aurora avait disparu de son aire de répartition indigène. Les autres espèces de poissons qui habitaient les deux lacs originaux ont également disparu.

Depuis 1958, la survie de l’omble de fontaine aurora est assurée artificiellement dans des installations piscicoles du ministère des Richesses naturelles de l’Ontario (MRNO). Tous les ombles de fontaine aurora qui nagent aujourd’hui sont les descendants d’un petit groupe d’adultes réunis en 1958. Cette année-là, 3 644 œufs ont été recueillis d’une femelle du lac Whitepine et de deux femelles du lac Whirligig (Patrick et Graf, 1961), et les œufs obtenus de chaque femelle ont été exposés au sperme de deux mâles. La population fondatrice était donc composée de seulement neuf individus (trois femelles et six mâles), si l’on suppose que tous les mâles ont contribué à la fécondation des œufs. Pour réduire le plus possible la sélection en vue de l’élevage en captivité, on a relâché des individus dans un lac anciennement acidifié remis en état (lac Alexander, situé au sud-est de Timmins, en Ontario) en 1970 (deux générations après l’établissement de la colonie fondatrice en installation piscicole) afin d’assurer leur survie en milieu naturel. Depuis 1973, ce lac sert de source d’œufs produits en milieu naturel (MRNO, 2005). Un stock de 500 à 1 000 géniteurs est maintenu annuellement à la station piscicole de Hills Lake; la pérennité de ce stock de géniteurs est assurée par la collecte biannuelle d’œufs dans le lac Alexander (25 000 à 40 000 œufs par année). Le nombre total d’œufs recueillis par année dans le cadre du programme d’élevage en captivité, incluant les œufs recueillis au lac Alexander, fluctue entre 50 000 et 150 000 œufs.

L’omble de fontaine aurora s’est reproduit avec succès tous les ans dans le lac Whirligig depuis sa réintroduction par ensemencement d’individus élevés en écloserie en 1990, ainsi que dans le lac Whitepine, depuis 1994, depuis les empoissonnements réalisés en 1991 et en 1994. Par suite de ces empoissonnements, la biomasse des populations d’omble de fontaine aurora dans ces deux lacs a rapidement augmenté pour atteindre des valeurs comparables à celles des populations d’omble de fontaine typique dans les lacs non acidifiés, et les taux de croissance se comparent maintenant à ce qu’ils étaient avant l’acidification (Snucins et al., 1995) (tableau 1). L’omble de fontaine aurora s’est également reproduit naturellement dans le lac Southeast Campcot de 1991 à 1993 et dans le lac Northeast Campcot en 1993 et 1994. Ces populations ont cependant décliné à la fin des années 1990 pour finalement disparaître en 2001, pour des raisons inconnues. Aucun signe de reproduction naturelle n’a été observé dans le lac Alexander, où sont recueillis les œufs assurant le renouvellement du stock de géniteurs maintenus en captivité, ni dans aucun des neuf lacs où une pêche sportive limitée est autorisée.

Tableau 1. Nombre (N) et biomasse (B) estimés d’ombles de fontaine aurora aux lacs Whirligig (âge > 1 an) et Whitepine (longueur à la fourche > 320 mm). Les nombres indiqués entre parenthèses correspondent aux bornes inférieure et supérieure des intervalles de confiance à 95 %.
Lac Année N B (kg/ha)
Whirligig 1993 456 (337-639) 15,8 (11,2-23,1)
2003 598 (457-781) 20,2 (15,4-26,4)
Whitepine 2003 2 086 (1,565-2,845) 15,7 (11,8-21,4)

Unités désignables

L’omble de fontaine aurora est actuellement inscrit à titre de sous-espèce de l’omble de fontaine dans la Loi sur les espèces en péril et bénéficie de ce fait de la protection prévue par les anciennes lignes directrices relatives à la reconnaissance des unités désignables (UD, Green, 2005). Par suite de la clarification du statut taxinomique de l’omble de fontaine aurora et de l’établissement par le COSEPAC (2009) de nouveaux critères pour la reconnaissance des unités désignables, une réévaluation s’impose pour déterminer si les populations d’omble de fontaine aurora peuvent être reconnues comme une unité désignable au sein des populations d’omble de fontaine au Canada.

Les données génétiques moléculaires amassées dans le cadre d’études récentes n’appuient pas l’attribution d’un statut subspécifique à l’omble de fontaine aurora. D’après les données génétiques disponibles, rien n’indique que l’omble de fontaine aurora a connu un cheminement évolutif différent de celui des autres populations d’omble de fontaine dans le nord-est de l’Ontario. Selon l’actuel critère lié à la distinction génétique (COSEPAC, 2009), les populations d’omble de fontaine aurora diffèrent des autres populations d’omble de fontaine par leurs marqueurs génétiques neutres, mais ces différences résultent d’une réduction importante de la diversité des microsatellites plutôt que de la présence d’allèles nouveaux ou distinctifs chez l’omble de fontaine aurora. En réalité, l’analyse de 17 loci indique clairement que les allèles les plus communs ou l’un de des allèles les plus communs présents chez l’omble de fontaine sont fixés chez l’omble de fontaine aurora (voir par exemple la figure 3). Les seuls facteurs qui contribuent à l’isolement des populations indigènes d’omble de fontaine aurora des autres populations conspécifiques sont les limites naturelles imposées par la topographie locale et les connections directes entre les plans d’eau. De la même façon, les populations indigènes réintroduites ne sont pas isolées des autres populations d’omble de fontaine dans le nord-est de l’Ontario à l’échelle de l’écorégion aquatique (Mandrak et Crossman, 1992a), et elles partagent avec ces dernières une histoire de colonisation postglaciaire commune dans la région (Qadri, 1968; Mandrak et Crossman, 1992b; Danzmann et al.,1998; Karas,2002).

Des études morphométriques réalisées par Sale (1967) et Qadri (1968) ont révélé l’existence de différences morphométriques mineures entre l’omble de fontaine aurora et les autres formes d’omble de fontaine. Aucune différence significative n’a toutefois été relevée parmi les 25 caractères morphologiques et huit caractères méristiques mesurés (Sale, 1967; Qadri, 1968). Selon ces deux chercheurs, l’omble de fontaine aurora est fort probablement apparu par évolution in situ après la recolonisation postglaciaire et n’a aucune validité taxonomique au-delà du niveau subspécifique.

Le caractère distinctif le plus évident de l’omble de fontaine aurora est sa coloration. C’est d’ailleurs ce caractère qui a vraisemblablement incité Henn et Rinkenbach (1925) à le considérer comme une espèce distincte. Qadri (1968) s’est par contre dit d’avis que les différences de coloration relevées entre l’omble de fontaine aurora et les autres formes d’omble de fontaine ne justifiaient pas la reconnaissance de deux espèces distinctes, compte tenu de l’étendue de la variation observée chez les diverses populations et formes d’omble de fontaine. Bien que sa coloration soit jusqu’à un certain point variable, comme le démontrent les individus élevés en écloserie et les spécimens préservés dans la formaline (Henn et Rinkenbach, 1925; Qadri, 1968), l’omble de fontaine aurora se distingue de l’omble de fontaine typique par ses vermiculures systématiquement moins nombreuses et moins distinctes, ses taches rouges auréolées de bleu nettement moins nombreuses ou même complètement absentes et son iridescence plus prononcée (Sale, 1967). Ces différences s’estompent considérablement mais demeurent évidentes chez les individus élevés en captivité (C. Wilson, données inédites, 2010; R. Ward, MRNO, comm. pers., 2010; figure 4). Ces différences sont transmissibles, comme le démontrent des croisements réalisés à l’écloserie de recherche de Codrington du MRNO (C. Wilson, données inédites, 2010; figure 4). On procède actuellement à des croisements F2 afin de déterminer le nombre de gènes responsables des différences de couleur observées et l’échelle temporelle à laquelle ces changements surviennent (C. Wilson, données inédites, 2010). 

L’importance de la coloration distincte de l’omble de fontaine aurora demeure incertaine. Initialement, Henn et Rinkenbach (1925) ont traité l’omble de fontaine aurora comme écologiquement distinct sur la base de son comportement reproducteur en milieu lacustre. Toutefois, ce comportement a depuis été observé chez de nombreuses autres populations lacustres d’omble de fontaine (Scott et Crossman, 1973). Selon des observations effectuées au moment de sa découverte, l’omble de fontaine aurora vivait en sympatrie avec la forme « véritable » d’omble de fontaine dans le lac Whitepine mais ne s’hybridait pas avec cette dernière (Henn et Rinkenbach,1925; Karas, 2002). Cette affirmation n’était cependant étayée par aucune donnée (p. ex. données morphométriques prises chez des échantillons des deux types d’ombles, différences dans le choix des sites de ponte et la période de frai) (Henn et Rinkenback, 1925). Des hypothèses similaires ont été formulées pour les deux lacs du Québec où quelques individus d’un morphe de couleur semblable à l’omble de fontaine aurora ont été observés en compagnie d’ombles de fontaine typiques. Dans les lacs du nord-est de l’Ontario où des ombles de fontaine aurora et des ombles de fontaine typiques ont été ensemencés, les deux morphes s’hybrident fréquemment (Sale, 1967), et des études d’élevage en captivité ont montré que ces hybrides intraspécifiques sont fertiles et produisent une descendance viable (Fortier, 2010). En outre, la coloration distinctive de l’omble de fontaine aurora ne peut être raisonnablement imputée à aucune caractéristique unique connue ou soupçonnée liée à la composition chimique ou physique des lacs (Sale, 1967).

En résumé, certaines données révèlent que l’omble de fontaine aurora diffère des autres morphes d’omble de fontaine par un certain nombre de caractères liés à la génétique moléculaire et à la coloration. Les différences moléculaires sont toutefois liées à la réduction de la variation chez l’omble de fontaine aurora, et aucun allèle nouveau ou diagnostique n’a été trouvé chez ce poisson. En outre, les différences de coloration dépendent dans une large mesure des conditions environnementales, et l’importance fonctionnelle et adaptative des composantes génétiques sous-jacentes à ces différences, si tant est qu’elles existent, demeure inconnue. Pour toutes les raisons susmentionnées, les populations indigènes (réintroduites) d’omble de fontaine aurora ne satisfont pas aux critères justifiant leur reconnaissance à titre d’unité désignable distincte des autres populations de S. fontinalis (COSEPAC, 2009).

Importance de l'espèce

L’omble de fontaine aurora est bien connu du public à titre d’espèce en péril et constitue un exemple emblématique d’organisme qui a grandement souffert des dommages biologiques causés par les précipitations acides. Sa répartition naturellement limitée (deux lacs dans le parc provincial Lady Evelyn-Smoothwater) et sa valeur de symbole dans la lutte continue contre les précipitations acides et la protection des lacs sauvages lui confèrent une importance culturelle particulière pour la conservation de la nature et des écosystèmes aquatiques. Sa présence dans son habitat d’origine témoigne également de l’efficacité des initiatives de remise en état de l’habitat et de restauration des conditions biologiques car, malgré le fait qu’il soit disparu de son habitat naturel et qu’il ait subi un important goulot d’étranglement génétique et ait fait l’objet d’un élevage en captivité durant plusieurs générations, il a été réintroduit avec succès dans les deux lacs qu’il occupait anciennement.

Répartition

Aire de répartition mondiale

L’aire de répartition mondiale de l’omble de fontaine aurora se limite à deux petits lacs, les lac Whirligig (47° 22’ 32”, superficie de 12,1 ha) et Whitepine (47° 23’ 00”; superficie de 81,55 ha), situés à 110 km au nord de Sudbury (Ontario), au Canada, dans le parc provincial Lady Evelyn Smoothwater (figure 2).


Figure 2. Emplacement des lacs abritant des populations d’omble de fontaine aurora dans le nord-est de l’Ontario

Carte montrant l'emplacement des lacs abritant (voir description longue ci-dessous).
Description pour la figure 2

Carte montrant l'emplacement des lacs abritant des populations d'omble de fontaine aurora dans le nord-est de l'Ontario. Le carré fermé indique l’emplacement des deux lacs abritant des populations indigènes autosuffisantes. Le triangle fermé indique l’emplacement des deux lacs qui abritaient des populations reproductrices non indigènes aujourd’hui disparues. Les cercles ouverts indiquent l’emplacement des dix lacs qui abritent des populations introduites d’omble de fontaine aurora ne présentant aucun signe de reproduction et dont la persistance est assurée par empoissonnement périodique.


Figure 3. Fréquences moyennes (p) des allèles (couleurs différentes) à trois loci microsatellites chez trois populations d’omble de fontaine aurora (AT) et 14 populations d’omble de fontaine

Trois diagrammes en pointes de tarte (voir description longue ci-dessous).

Dans chaque cas (et à 11 autres loci), l’allèle le plus commun ou fixé chez l’omble de fontaine aurora est l’allèle le plus commun ou l’un des allèles les plus communs chez l’omble de fontaine (C. Wilson, MRNO, données inédites).

Description pour la figure 3

Trois diagrammes en pointes de tarte représentant les fréquences moyennes (p) des allèles (couleurs différentes) à trois loci microsatellites chez trois populations d'omble de fontaine aurora (AT) et 14 populations d'omble de fontaine. Dans chaque diagramme (locus), un segment est identifié par la fréquence de l’allèle correspondant à la couleur chez l’omble de fontaine aurora. Par exemple, à Sfo12, AT p268 = 1,0 signifie que l’allèle 268 est fixé (fréquence de 1,0) chez l’omble de fontaine aurora. Pour chaque locus, on constate que l’allèle fixé chez l’omble de fontaine aurora (soit Sfo12 268, Sfo18 175 et SfoC88 184) est l’allèle le plus commun ou l’un des allèles les plus communs chez l’omble de fontaine. Le nom des allèles (p. ex. Sfo 18 268) dénote le locus (Sfo 18) et le nombre de paires de bases de l’allèle.

Figure 4. Photographies d’ombles de fontaine aurora, d’ombles de fontaine typiques et de sujets F1 (première génération) âgés de cinq ans issus de divers croisements effectués en 2001

Quatre photographies montrant des ombles de fontaine aurora (voir description longue ci-dessous).

Photographies prises en octobre 2006.

Description pour la figure 4

Quatre photographies montrant des ombles de fontaine aurora, des ombles de fontaine typiques et des sujets F1 (première génération) âgés de cinq ans issus de divers croisements. Les lettres accompagnant chaque image indiquent l’origine maternelle x paternelle des poissons : ombles de fontaine aurora femelle et mâle (AA); omble de fontaine aurora femelle x omble de fontaine mâle (AB); omble de fontaine femelle x omble de fontaine aurora mâle (BA); ombles de fontaine femelle et mâle (BB). Chaque photo, à l’exception de la photo illustrant un seul sujet (mâle, croisement AB), montre un sujet mâle (en haut) et un sujet femelle (en bas). Tous les sujets sont illustrés à la même échelle pour rendre compte de leur taille relative. Les caractères phénotypiques importants sont le nombre, l’intensité et la répartition des taches rouges; la taille, la couleur et l’intensité des ocelles entourant ces taches rouges; l’intensité de la coloration des vermiculures jaunes et la couleur de fond générale; l’importance des vermiculures. Il convient de noter que les ombles de fontaine aurora élevés en écloserie présentent des taches vermiculures jaunes plus ou moins distinctes. Ces taches et vermiculures sont également visibles chez les spécimens conservés dans la formaline (Henn et Rinkenbach, 1925), mais elles sont beaucoup moins apparentes chez les sujets vivants (C. Wilson, MRNO, données inédites).

Aire de répartition canadienne

Bien que Henn et Rinkenbach (1925) aient évoqué la présence possible de l’omble de fontaine aurora dans un certain nombre de plans d’eau autres que les lacs Whirligig et Whitepine, la présence de populations reproductrices indigènes n’a jamais été confirmée dans aucun de ces plans d’eau, y compris les lacs Aurora et Wilderness, pourtant décrits par Parker et Brousseau (1988) comme abritant des populations indigènes. La population du lac Wilderness, tenue pour indigène par Sale (1967), a en réalité été établie en 1955 par transfert de quelques adultes depuis le lac Whitepine (C. Elsie et D. Butler, comm. pers., 2009). Les mentions occasionnelles de l’omble de fontaine aurora dans le lac Marina se rapportent vraisemblablement à des individus qui ont émigré en aval depuis le lac Whitepine et non à des membres d’une population reproductrice établie (Sale, 1964). Des échantillonnages additionnels s’imposent pour clarifier le statut d’un morphe ressemblant à l’omble de fontaine aurora qui a été découvert récemment dans deux lacs du Québec (lac de la Bidière et lac de la Hase). Lors d’échantillonnages effectués dans ces deux lacs en 2007 et 2009, le seul individu de ce morphe qui a été capturé a subséquemment été relâché (Turcotte et al., 2010).

Au cours des années 1990, après que la qualité de l’eau des lacs Whirligig et Whitepine se soit améliorée par suite du chaulage complet du lac Whirligig, des populations autosuffisantes d’omble de fontaine aurora y ont été réétablies. Des poissons élevés en écloserie relâchés dans les lacs Southeast Campcot et Northeast Campcot, près de Terrace Bay, se sont également reproduits avec succès, mais ces populations sont aujourd’hui disparues. À l’heure actuelle, 10 autres lacs du nord de l’Ontario, soit les lacs Liberty, Carol, Reed, Pallet, Nayowin, Big Club, Semple #54, Wynn, Borealis et Alexander, abritent des populations introduites d’omble de fontaine aurora dont la persistance est assurée par ensemencement de juvéniles élevés en écloserie (figure 2). La zone d’occurrence canadienne (selon la définition de COSEPAC, 2009) correspond à la zone d’occurrence mondiale et s’élève à environ 500 km². La zone d’occupation biologique est inférieure à 1 km² (d’après la superficie des deux lacs abritant des populations se reproduisant naturellement (superficie totale de 93,6 ha). L’indice de zone d’occupation (IZO) pour les lacs abritant des populations se reproduisant naturellement, calculé selon une grille à mailles de 2 x 2 km (COSEPAC, 2009), s’établit à 8 km². Si les poissons découverts au Québec sont réellement des ombles de fontaine aurora, la zone d’occupation demeurera sensiblement la même, mais la zone d’occurrence estimée augmentera considérablement.

Activités de recherche

Aucune autre population d’omble de fontaine aurora n’a été découverte dans les quelque 10 000 lacs inventoriés par le ministère des Richesses naturelles au cours des années 1970 et 1980, ni durant les nombreux relevés effectués dans la région du Grand Sudbury au cours des dernières décennies (Matuszek et al., 1992; Mandrak et Crossman, 1992a). 

Au Québec, des échantillons prélevés parmi de nombreuses populations indigènes d’omble de fontaine a révélé la présence d’une possible population allopatrique présentant un phénotype similaire à celui de l’omble de fontaine aurora, mais de plus amples analyses s’imposent pour déterminer si ces individus sont effectivement des ombles de fontaine aurora (Caroline Turcotte, biologiste, ministère des Ressources naturelles et de la Faune du Québec, comm. pers., 2010). Selon des renseignements obtenus de pêcheurs sportifs locaux, des individus appartenant à un morphe de couleur particulier seraient capturés de temps à autre dans deux lacs depuis de nombreuses années. Des relevés intensifs effectués à l’aide de filets (50 à 80 coups de filet répartis sur 6 jours d’échantillonnage) dans les lacs de la Bidière et de la Hase en 2007 et 2009 ont mené à la capture d’un seul individu ressemblant à l’omble de fontaine aurora dans chacun de ces lacs (Turcotte et al., 2010). En collaboration avec les pêcheurs locaux, les biologistes du Québec y ont capturé six individus présentant le phénotype de l’omble de fontaine aurora depuis 2007 (Caroline Turcotte, Québec, comm. pers., 2010). Il convient de noter que la forme normale de l’omble de fontaine est abondante dans ces deux lacs et vit en sympatrie avec les individus de la forme aurora (Turcotte et al., 2010).

Habitat

Besoins en matière d'habitat

Les deux lacs originaux abritant l’omble de fontaine aurora font partie d’une chaîne de lacs répartis sur une crête montagneuse dans le parc provincial Lady Evelyn Smoothwater, et ils comptent parmi les lacs les plus hauts de la province. Le lac Whirligig (superficie de 11 ha, profondeur maximale de 9,1 m, profondeur du disque de Secchi de 3,3 à 6,2 m en 1999, altitude de 435 m) se jette dans le lac Whitepine (superficie de 77 ha, profondeur maximale de 21,3 m, profondeur du disque de Secchi de 3,5 à 6,0 m en 1999, altitude de 430 m). Le territoire avoisinant est montagneux et accidenté, comme l’ensemble du Bouclier précambrien. Ces deux lacs se trouvent à 10 km de la route la plus proche et sont accessibles uniquement par canot, sentier pédestre (sentier) ou hydravion. Les bassins hydrographiques dans lesquels ils se trouvent présentent une faible capacité de neutralisation des dépôts acides et sont de ce fait vulnérables à l’acidification.

Les deux lacs originaux se trouvent dans la zone touchée par les dépôts acides provenant des fonderies de Sudbury (Neary et al., 1990). La disparition de l’omble de fontaine aurora au cours des années 1960 a coïncidé avec l’acidification des lacs jusqu’à des valeurs de pH inférieures à 5,0 (Keller, 1978), seuil en deçà duquel l’omble ne peut plus se reproduire (Beggs et Gunn, 1986). Le pH des eaux du lac Whitepine avait chuté à 4,7 en 1976. Au cours des années 1980, la piètre qualité de l’eau des deux lacs ne permettait plus la survie de l’omble de fontaine aurora (Snucins et al., 1988). Par suite d’un chaulage effectué en 1989, le pH du lac Whirligig est passé de 4,8 à environ 6,5. Le pH ayant de nouveau chuté, deux nouveaux chaulages ont dû être effectués en 1993 et 1995. Entre 1997 et 1999, le pH est demeuré relativement stable, oscillant entre 5,3 et 5,6 (figure 5). D’après des estimations obtenues par analyse paléolimnologique de carottes de sédiments (Dixit et al. 1996), ces valeurs s’approchent des valeurs normales pour le lac et sont propices à la reproduction de l’omble de fontaine aurora. La qualité de l’eau du lac Whitepine s’est également améliorée, le pH passant de 4,9 à la fin des années 1980 à 5,2 en 1993 et à 5,3-5,4 en 1999. Avant l’industrialisation, le pH  du lac Whitepine oscillait entre 5,4 et 5,7 (Dixit et al. 1996). Ces améliorations peuvent être attribuées aux traitements de chaulage effectués au lac Whirligig et/ou à la diminution des niveaux de pollution atmosphérique.


Figure 5. Graphique illustrant les fluctuations de pH ainsi que la période d’acidification et les trois traitements de chaulage au lac Whirligig, 1987-2002

Graphique illustrant les fluctuations de pH (voir description longue ci-dessous).

Données tirées de Keller et al., 2008.

Description pour la figure 5

Graphique illustrant les fluctuations de pH au lac Whirligig (cercles bleus) de 1987 à 2002, période durant laquelle trois traitements de chaulage ont été effectués. La ligne brisée rouge au pH 5 indique le seuil minimal en deçà duquel la reproduction de l’omble de fontaine aurora est impossible. Par suite d’un chaulage effectué en 1989, le pH du lac Whirligig est passé de 4,8 à environ 6,5. Le pH ayant de nouveau chuté, deux nouveaux chaulages ont dû être effectués en 1993 et 1995. Entre 1997 et 1999, le pH est demeuré relativement stable, oscillant entre 5,3 et 5,6.


Les deux autres lacs qui ont abrité des populations reproductrices au cours des années 1990, à savoir les lacs Southeast Campcot (superficie de 35,6 ha, profondeur maximale de 43 m et profondeur du disque de Secchi de 6,8 m) et Northeast Campcot (superficie de 20,8 ha, profondeur maximale de 28 m et profondeur du disque de Secchi de 8.3 m), se trouvent dans des bassins hydrographiques présentant un bon pouvoir tampon et ne sont donc pas menacés par l’acidification.

Dans le lac Whirligig, l’omble de fontaine aurora fraie dans des zones de résurgence d’eau souterraine sur un lit de sable, de gravier et de pierre, à des profondeurs variant entre 1,2 et 4,1 m, et à 2 à 45 m du littoral. Dans les autres lacs, les frayères n’ont pas été inventoriées. L’utilisation de zones de résurgence d’eau souterraine par l’omble de fontaine aurora est considérée comme typique des populations lacustres d’omble de fontaine (Scott et Crossman, 1973) et a été observée ailleurs en Ontario (Noakes et Curry, 1995; Blanchfield et Ridgway, 1997).

Tendances en matière d'habitat

Le déclin subit du pH provoqué par la pollution industrielle est la tendance la plus marquante liée à la qualité de l’habitat des deux lacs originaux abritant l’omble de fontaine aurora. Après que les fonderies aient considérablement réduit leurs émissions au cours des années 1970, la qualité de l’eau de nombreux lacs de la région de Sudbury a commencé à s’améliorer, les progrès les plus remarquables étant enregistrés au début des années 1980 (Keller et Pitblado, 1986; Keller et al., 1992; figure 5). Malheureusement, le redressement a été beaucoup modeste dans les deux lacs originaux, la qualité de l’eau demeurant insuffisante pour assurer la reproduction de l’omble de fontaine (pH < 5,0; Al > 130 µ/L; Snucins et al., 1988). Prenant acte de la réponse chimique limitée des lacs originaux aux dépôts acides et de l’échec des tentatives visant à établir des populations reproductrices dans des lacs n’ayant jamais abrité de populations indigènes d’omble de fontaine aurora non, les gestionnaires des pêches entrevoyaient de devoir assurer artificiellement la propagation à long terme du stock. Nombre d’intervenants étaient d’avis que si l’on parvenait à éliminer le problème d’acidification, les deux lacs originaux anciennement occupés offraient les meilleures chances de rétablir une population autosuffisante d’omble de fontaine aurora en milieu naturel. En octobre 1989, on entreprit le chaulage complet du lac Whirligig (pH avant traitement de 4,8) et de son lac de tête, le lac Little Whitepine (superficie de 19 ha; pH avant traitement de 5,6). Cette méthode éprouvée permet de réduire l’acidité et d’accroître la survie et la reproduction de l’omble de fontaine (Gloss et al., 1989). Par suite du déversement de 21 tonnes de poudre de calcite (CaCO3), le pH des deux lacs a effectivement augmenté (figure 5).

À la suite de ce traitement, le lac Whirligig s’est graduellement réacidifié, et en 1992, son pH avait chuté à 5,4. En septembre 1992, dans le but de renverser la détérioration de la qualité de l’eau, on traita un milieu humide qui rejetait des effluents acides (pH de 4,5) dans le lac Whirligig avec 32 tonnes de chaux agricole. Aucune amélioration immédiate de la qualité de l’eau n’ayant été observée, un deuxième traitement, ciblant cette fois le lac lui-même, fut réalisé en septembre 1993. Le déversement de 6 tonnes de poudre de calcite permit de porter le pH du lac à 6,8.

Depuis le plus récent chaulage du lac Whirligig réalisé en 1995, le pH des lacs se maintient légèrement au-dessus de 5,0, seuil en deçà duquel l’omble de fontaine ne peut plus se reproduire (figure 5). De façon générale, la communauté d’invertébrés est abondante dans tous les lacs étudiés, mais leur composition spécifique reflète les valeurs de pH généralement basses des lacs qui les abritent. Les communautés de phytoplancton et de zooplancton, autrefois dominées par des espèces tolérant les conditions acides, incluent depuis quelques années des espèces plus sensibles aux conditions acides (Keller et al., 2008).

Biologie

Cycle vital et reproduction

L’omble de fontaine aurora fraie à la fin d’octobre et au début de novembre, alors que la température de l’eau est inférieure à 8° C. Il semble se reproduire chaque année (Équipe de rétablissement de l’omble de fontaine aurora, 2006) après avoir atteint sa maturité sexuelle, à l’âge de 2+ à 4+ ans, et vit au maximum 9 ans. Si le nombre d’œufs produits varie en fonction de la taille des femelles matures, l’omble de fontaine aurora semble moins fécond que l’omble de fontaine typique. Dans les deux lacs d’origine, les femelles prêtes à frayer mesuraient entre 335 mm et 458 mm de longueur à la fourche. Les ombles de fontaine femelles de cet intervalle de taille produisent en moyenne entre 1 000 (longueur à la fourche de 325 mm) et 3 000 (longueur à la fourche de 470 mm) œufs (Vladykov, 1956). Le nombre d’œufs recueillis par femelle au lac Alexander fluctue normalement entre 1 400 et 1 600 œufs (MRNO, 2005); les femelles reproductrices maintenues en captivité (âgées de 4 à 7 ans) produisent normalement entre 400 et 1 000 œufs (R. Ward, Station piscicole de Hills Lake, MRNO, comm. pers., 2009). Un examen comparatif des caractéristiques du cycle vital réalisé dans le cadre d’essais en écloserie a par ailleurs montré que les ombles de fontaine aurora femelles semblent atteindre leur maturité sexuelle un an après les femelles d’une souche sauvage d’omble de fontaine provenant du lac Nipigon (Fortier, 2010).

Physiologie et adaptabilité

Un pH d’au moins 5,0 est essentiel au succès de la reproduction et au maintien de populations autosuffisantes (Beggs et Gunn 1986). Les ombles de fontaine aurora relâchés dans le lac Whirligig à la fin des années 1980, alors que les eaux du lac étaient encore passablement acides (pH de 4,8), ont survécu en faible nombre, mais ils étaient stressés physiologiquement et incapables de se reproduire, et leur durée de vie était réduite.

Toutes les frayères découvertes à ce jour se trouvent dans des zones de résurgence d’eau souterraine, comme c’est le normalement le cas chez les populations d’omble de fontaine habitant le Bouclier canadien (Noakes et Curry, 1995; Blanchfield et Ridgway, 1997). L’incapacité des individus ensemencés de se reproduire dans la plupart des lacs non originaux où l’omble de fontaine aurora a été introduit s’explique probablement par l’absence de telles zones de résurgence.

La physiologie thermique de l’omble de fontaine aurora est apparemment semblable à celle des autres morphes d’omble de fontaine (Sale, 1962). Utilisant la performance à différentes températures pour évaluer l’affinité taxinomique de l’omble de fontaine aurora, Sale (1962) a répété des essais à températures variées qui avaient déjà été effectués avec des populations géographiquement distinctes d’omble de fontaine (McCauley, 1958). Il a constaté que l’omble de fontaine aurora affiche la même tolérance thermique que l’omble de fontaine typique mais se distingue nettement à cet égard de l’omble chevalier, espèce utilisée à des fins de comparaison.

En captivité, l’omble de fontaine aurora est moins actif et plus sensible au stress et aux maladies que la forme typique d’omble de fontaine (C. Wilson, obs. pers.). Ces tendances ont été corroborées par l’observation de poissons produits à des fins d’ensemencement (R. Ward, MRNO, comm. pers., 2009). Les mécanismes responsables de ces différences demeurent toutefois inconnus.

Déplacements et dispersion

L’omble de fontaine aurora est confiné aux deux lacs originaux et aux quelques lacs où il a été introduit. La probabilité de déplacements d’un lac à l’autre est nulle, sauf dans le cas de la population du lac Whirligig, qui peut atteindre le lac Whitepine situé en aval. Il est également possible que les quelques ombles de fontaine aurora observés dans le lac Marina y aient émigré en aval depuis le lac Whitepine (Sale, 1964). L’omble de fontaine se tient habituellement dans des eaux dont la température est inférieure à 20 °C. Lorsque la température de l’eau s’élève au-delà de cette valeur, il s’enfonce en eau plus profonde ou migre vers des secteurs plus frais alimentés par des sources d’eau souterraine. (Scott et Crossman, 1973; Power, 1980). Durant le frai, les ombles de fontaine aurora femelles recherchent les zones de résurgence d’eau souterraine pour y aménager leur nid.

Relations interspécifiques

On dispose de très peu d’information sur les relations entre l’omble de fontaine aurora et les autres espèces qui partagent son habitat. Aucune autre espèce de poisson n’est présente dans les deux lacs originaux. Comme c’est le cas pour les autres morphes d’omble de fontaine, les lignes directrices de l’Ontario sur les ensemencements de poissons (MRNO, 2002) déconseillent l’ensemencement d’ombles de fontaine aurora dans les lacs abritant des Salmonidés introduits, en particulier la truite brune (Salmo trutta) et la truite arc-en-ciel (Oncorhynchus mykiss). Aucun des dix lacs où l’omble de fontaine aurora a été introduit ne contient d’espèces de poissons de pêche sportive ou des espèces compétitrices ou prédatrices connues (Équipe de rétablissement de l’omble de fontaine aurora, 2006).

Taille et tendances des populations

Activités et méthodes d'échantillonnage

Les populations d’omble de fontaine aurora réintroduites dans leur habitat d’origine ont été étudiées de 1992 à 1995 et en 2003 et 2004 (Keller et al., 2008). La taille et la biomasse de chaque population a été estimée à l’aide de la méthode de capture-marquage-recapture de Schnabel (Ricker, 1975). Pour obtenir les estimations recherchées, les chercheurs ont capturé des poissons quotidiennement au cours des deux dernières semaines d’octobre à l’aide de filets-pièges, de verveux et de filets maillants immergés durant de courtes périodes. En 2003 et en 2004, ils ont également utilisé des engins de pêche sportive. Les poissons capturés ont été anesthésiés, et leurs longueur à la fourche, longueur totale et poids ont été mesurés. L’âge des poissons a été déterminé par examen des rayons. Pour faciliter la reconnaissance des individus déjà capturés, les chercheurs ont percé un trou dans la nageoire caudale de chaque poisson. En 2003 et en 2004, les échantillons de tissu ainsi obtenus chez les 100 premiers poissons capturés dans chaque lac ont été conservés dans de l’éthanol à 95 % et soumis pour analyse génétique au laboratoire de génétique du MRNO à l’Université Trent (Trent University), à Peterborough (Ontario).

Abondance

Depuis sa réintroduction au lac Whirligig, l’omble de fontaine aurora s’y est reproduit chaque année avec succès. L’estimation des effectifs réalisé en 1993 par capture-marquage-recapture (N = 456; intervalle de confiance à 95 % : 337-639; tableau 1) y a révélé la présence de trois classes d’âge (1990-1992) se reproduisant naturellement et indiqué que 66 % des individus (N = 300; intervalle de confiance à 95 % : 229-403) âgés de plus d’un an étaient issus du recrutement naturel. Dans le lac Whitepine, la taille de la population a été estimée à N = 2 086 (intervalle de confiance à 95 % : 1 565-2 845; tableau 1). D’après ces estimations, la taille des populations des lacs Whirligig et Whitepine semble comparable à celle de populations d’omble de fontaine en santé (Keller et al., 2008).

Fluctuations et tendances

Sur les plans de la répartition par classe d’âge, de l’abondance et de la biomasse, la population du lac Whirligig présente de façon générale les mêmes valeurs qu’au milieu des années 1990 (Keller et al. 2008). La population du lac Whitepine semble avoir suivi la même tendance, même si les échantillonnages y ont été moins fréquents. Dans l’ensemble, les données disponibles donnent à croire que les chutes transitoires de pH enregistrées en 2001 et en 2002 n’ont pas eu un impact mesurable sur les populations d’omble de fontaine aurora dans ces deux lacs.

Immigration de source externe

Bien que certains individus de la population du lac Whirligig puissent se déplacer d’amont en aval pour atteindre le lac Whitepine, la probabilité qu’une population assure naturellement la survie de l’autre semble très faible. Le gradient d’altitude empêche tout déplacement autonome d’aval en amont d’individus du lac Whitepine vers le lac Whirligig. Comme les populations non indigènes d’omble de fontaine aurora introduites dans les dix autres lacs sont isolées des deux populations indigènes et ne présentent aucun signe de recrutement naturel, la probabilité d’une colonisation naturelle par des individus de ces populations est considérée hautement improbable.

Menaces et facteurs limitatifs

L’acidification demeure une menace pour les lacs Whirligig et Whitepine. Le dépôt de polluants atmosphériques est considéré comme la principale cause d’acidification, mais les quantités de soufre qui se sont accumulées au fil du temps dans les milieux humides adjacents pourraient contribuer à la réacidification des lacs en cas de sécheresse prolongée (Schindler, 1998).

Lorsque l’omble de fontaine aurora, le phénotype normal (« sauvage ») de l’omble de fontaine et leurs hybrides réciproques sont élevés en laboratoire en présence de conditions similaires, les données disponibles donnent fortement à croire que l’omble de fontaine aurora présente une performance réduite pour ce qui est des traits liés à la valeur adaptative, dont de nombreux traits liés à la reproduction et au cycle vital (Wang et al., 2002; Ryan et al., 2003; Frankham et al., 2005; Fortier, 2010). Les différences liées à la survie sont plus marquées au début du cycle vital, les taux de mortalité des œufs (34 %) étant comparables aux taux originalement observés (32%) par Patrick et Graf (1961). Des taux de mortalité significativement plus élevés que ceux observés chez des ombles de fontaine sauvages purs et leurs hybrides réciproques ont été notés au cours des quatre premiers mois suivant l’éclosion chez l’omble de fontaine aurora (Fortier, 2010). De façon globale, les ombles de fontaine aurora ont affiché une valeur adaptative nettement plus faible pour de nombreux traits liés au cycle vital : mortalité plus élevée chez les œufs et les juvéniles et, chez les individus purs, réduction de la taille en fonction de l’âge, maturité tardive et réduction de la fécondité, de la qualité des gamètes et du succès de la reproduction (Fortier, 2010).

Bien qu’on n’ait pas démontré de façon concluante que la nette réduction de la valeur adaptative observée (Fortier, 2010) résulte de la dépression de consanguinité, cette hypothèse paraît vraisemblable si l’on tient compte du déclin historique subi par les deux populations indigènes et du fait que tous les sujets élevés en captivité sont les descendants de seulement neuf individus (Wang et al., 2002; C. Wilson, données inédites, 2010). Une estimation fondée sur des données d’élevage (MRNO, 2005) de la taille réelle de la population (Ne) et du coefficient de consanguinité (F) pour la population après établissement d’une colonie en captivité (individus fondateurs et toutes les générations subséquentes) donne une valeur moyenne de Ne de 44 et une valeur moyenne estimée de F de 0,168 (C. Wilson, données inédites, 2010).

Il est peu probable que les programmes d’élevage passés et actuel représentent une menace pour le rétablissement de l’omble de fontaine aurora. Lors des deux premières générations élevées en captivité, on a utilisé des nombres suffisants de couples (72 et 46 couples, respectivement) pour éviter les goulots d’étranglement et réduire au maximum la dérive génétique dans l’écloserie, et l’introduction d’ombles de fontaine aurora dans le lac Alexander en 1970 et les collectes subséquentes d’œufs en milieu naturel ont favorisé une rétention maximale de la diversité génétique et réduit au maximum l’adaptation aux conditions d’élevage en écloserie (MRNO, 2005). Le programme d’élevage en écloserie du MRNO a joué un rôle critique dans la survie et le rétablissement de l’omble de fontaine aurora et demeure une composante intégrale du programme ciblant ce poisson (Équipe de rétablissement de l’omble de fontaine aurora, 2006). Comme les populations indigènes réintroduites présentent un niveau de recrutement naturel suffisant pour être autosuffisantes (Keller et al., 2008), les pratiques d’élevage en écloserie ne représentent aucune menace pour leur pérennité ou viabilité future.

Du fait qu’il utilise les zones de résurgence d’eau souterraine comme sites de reproduction ou refuges thermiques, l’omble de fontaine aurora est vulnérable aux pratiques d’utilisation des terres et aux changements climatiques qui influent sur la quantité et la qualité des sources d’eau souterraine. L’omble de fontaine aurora est également vulnérable à la compétition que peuvent lui livrer d’autres espèces comme la perchaude (Perca flavescens, Fraser 1978), et sa survie pourrait être compromise si ces espèces étaient introduites dans son habitat sous forme de poissons-appâts vivants. Heureusement, la pêche sportive est interdite dans les lacs comportant des populations reproductrices, et l’utilisation de poissons-appâts vivants dans tous les autres lacs occupés par l’omble de fontaine aurora est également prohibée. Malgré les interdictions en vigueur, un cas de braconnage été signalé en 1994 au lac Northeast Campcot (MRNO, données inédites).

Protection, statuts et classifications

Protection et statuts légaux

En 1987, l’omble de fontaine aurora a été désigné « en voie de disparition » par le COSEPAC. Il est à ce titre protégé en vertu de la Loi sur les espèces en péril du gouvernement fédéral et de la Loi sur les espèces en voie de disparition de l’Ontario. Tous les lacs qui ont abrité des populations reproductrices depuis les années 1990 ont été désignés refuges ichthyologiques. La pêche sportive est interdite en tout temps dans ces quatre lacs (Whirligig, Whitepine, Southeast Campcot et Northeast Campcot), de même que dans le lac Alexander, d’où proviennent les œufs assurant le renouvellement du stock de géniteurs maintenus en captivité. Une pêche sportive limitée est autorisée dans les neuf autres lacs abritant des populations non indigènes renouvelées par ensemencement en vertu du règlement de l’Ontario 242/08 pris en application de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition. La pêche sportive y est autorisée une fois tous les trois ans, du 1er août au 15 octobre. Les limites de prises et de possession s’établit à 1 omble dans le cas des pêcheurs détenant un permis de pêche ou de 0 omble pour les pêcheurs détenant un permis de conservation (50 % de la limite quotidienne normale). Afin de prévenir l’introduction accidentelle d’autres espèces de poissons, l’utilisation de poissons-appâts vivants est prohibée dans les lacs ouverts à la pêche sportive. En mai 2011, le COSEPAC a réévalué le statut de l’omble de fontaine aurora et a désigné ce dernier inadmissible à une évaluation.

En 1987, l’omble de fontaine aurora a été désigné « en voie de disparition » par le COSEPAC. Il est à ce titre protégé en vertu de la Loi sur les espèces en péril du gouvernement fédéral et de la Loi sur les espèces en voie de disparition de l’Ontario. Tous les lacs qui ont abrité des populations reproductrices depuis les années 1990 ont été désignés refuges ichthyologiques. La pêche sportive est interdite en tout temps dans ces quatre lacs (Whirligig, Whitepine, Southeast Campcot et Northeast Campcot), de même que dans le lac Alexander, d’où proviennent les œufs assurant le renouvellement du stock de géniteurs maintenus en captivité. Une pêche sportive limitée est autorisée dans les neuf autres lacs abritant des populations non indigènes renouvelées par ensemencement en vertu du règlement de l’Ontario 242/08 pris en application de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition. La pêche sportive y est autorisée une fois tous les trois ans, du 1er août au 15 octobre. Les limites de prises et de possession s’établit à 1 omble dans le cas des pêcheurs détenant un permis de pêche ou de 0 omble pour les pêcheurs détenant un permis de conservation (50 % de la limite quotidienne normale). Afin de prévenir l’introduction accidentelle d’autres espèces de poissons, l’utilisation de poissons-appâts vivants est prohibée dans les lacs ouverts à la pêche sportive. En mai 2011, le COSEPAC a réévalué le statut de l’omble de fontaine aurora et a désigné ce dernier inadmissible à une évaluation.

Statuts et classifications non prévus par la loi

Depuis 1983, un comité de gestion (comité de gestion de l’omble de fontaine aurora) composé de biologistes, de techniciens et de membres du personnel de l’écloserie du MRNO supervise la gestion de l’omble de fontaine aurora. Ce comité s’est donné pour objectifs : 1) de préserver le patrimoine génétique de l’omble de fontaine aurora et de rétablir des populations autosuffisantes dans leur habitat d’origine; 2) d’introduire l’omble de fontaine aurora dans un nombre restreint de lacs où il n’a jamais été présent afin de maintenir un stock de géniteurs, d’établir une population reproductrice satellite et de fournir des possibilités récréatives limitées aux amateurs de pêche sportive. L’omble de fontaine aurora est classé G5T à l’échelle mondiale et S1 en Ontario par le Conservation Data Centre. Il est désigné « en voie de disparition » par le gouvernement ontarien, mais il n’est pas réglementé en vertu de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition de l’Ontario. Enfin, NatureServe lui a attribué la cote G5T1Q?, tandis que l’American Fisheries Society le considère comme « en voie de disparition » (Jelks et al., 2008).

Protection et propriété

L’habitat de l’omble de fontaine aurora est protégé en vertu de la Loi sur les pêches du gouvernement fédéral, qui confère une protection générale à l’habitat du poisson et contient des dispositions particulières qui visent à réglementer les débits d’eau en considération des besoins du poisson et de manière à assurer la sécurité du poisson, à assurer le libre passage du poisson, à interdire la destruction du poisson par d’autres moyens que la pêche et à prévenir la pollution des plans d’eau abritant des poissons et la détérioration, la dégradation ou la perturbation de l’habitat du poisson. Les bassins hydrographiques des lacs Whirligig et Whitepine sont également protégés des impacts négatifs des activités industrielles (p. ex. exploitation forestière et minière) du fait qu’ils se trouvent dans un parc sauvage.

Remerciements et experts contactés

Le financement nécessaire à l’élaboration du présent rapport a été fourni par Environnement Canada par l’entremise du COSEPAC. Le programme de rétablissement de l’omble de fontaine aurora est financé et géré par le ministère des Richesses naturelles de l’Ontario. Les fonds nécessaires à la poursuite du programme de surveillance de la qualité de l’eau ont été fournis par le ministère de l’Environnement de l’Ontario et, depuis quelques années, par le ministère des Richesses naturelles de l’Ontario et le programme de Parcs Ontario. Au cours de la période 1992-1994, un soutien financier additionnel a été fourni par le Fonds de rétablissement des espèces en péril, initiative coparrainée par le Fonds mondial pour la nature Canada et le Service canadien de la faune d’Environnement Canada.

Liste des experts contactés – Renseignements sur l’omble de fontaine aurora
(courriel, 17 décembre 2010)

  1. Raymond Tyhuis, membre de l’Équipe de rétablissement de l’omble de fontaine aurora de 2006
  2. Karen Stokes, membre de l’Équipe de rétablissement de l’omble de fontaine aurora de 2006
  3. Chuck McCrudden, membre de l’Équipe de rétablissement de l’omble de fontaine aurora de 2006
  4. Larry Ferguson, membre de l’Équipe de rétablissement de l’omble de fontaine aurora de 2006
  5. Ron Ward, membre de l’Équipe de rétablissement de l’omble de fontaine aurora de 2006
  6. Thom Heiman, membre de l’Équipe de rétablissement de l’omble de fontaine aurora de 2006
  7. Alan Dextrase, membre de l’Équipe de rétablissement de l’omble de fontaine aurora de 2006
  8. Jeff Brinsmead, membre de l’Équipe de rétablissement de l’omble de fontaine aurora de 2006
  9. Kevin Pinkerton, membre de l’Équipe de rétablissement de l’omble de fontaine aurora de 2006
  10. Greg Deyne, ancien membre
  11. Rodger Leith, ancien membre
  12. Mike Mazzetti, ancien membre
  13. Bill McCord, ancien membre
  14. Ed Snucins, ancien membre
  15. Angela McConnell, à la demande du COSEPAC
  16. Ken Tuininga, à la demande du COSEPAC
  17. Lynn Gillespie, à la demande du COSEPAC
  18. Jennifer Doubt, à la demande du COSEPAC
  19. Simon Nadeau, à la demande du COSEPAC
  20. Christie Whelan, à la demande du COSEPAC
  21. Gilles Seutin, à la demande du COSEPAC
  22. Patrick Nantel, à la demande du COSEPAC
  23. Michael Oldham, à la demande du COSEPAC

Liste des experts contactés - Renseignements sur les connaissances traditionnelles autochtones (courriels, 17 décembre 2009 et 25 février 2010).

  1. Chuck McCrudden, membre de l’Équipe de rétablissement de l’omble de fontaine aurora de 2006
  2. John Salo, gestionnaire à l’emploi du MRNO, à la suggestion d’Ed. Morris, Parcs Canada
  3. Norm Dokis, bureau de North Bay du MRNO, à la suggestion d’Ed. Morris, Parcs Canada
  4. Neil Jones, à la demande du COSEPAC
  5. Sonia Schnobb, à la demande du COSEPAC

Les noms de deux personnes-ressources ont été proposés par Norm Dokis le 11 mars 2010.

Une demande de renseignements a été soumise par courriel le 11 mars 2010 à :

  1. Doug Friday, Resource Technician, Daki Menan Lands and Resources Corp., Première nation Temagami
  2. Rodney Wincikaby, Première nation de Matachewan

Dans sa réponse datée du 15 mars 2010, Doug Friday a indiqué qu’il s’informerait et ferait rapport après avoir obtenu les informations demandées.

Autres personnes contactées :

  1. T. Heiman, MPO, comm. pers.
  2. Caroline Turcotte, Biologiste, ministère des Ressources naturelles et de la Faune (Québec), comm. pers.

Sources d'information

Beggs, G.L., et J.M. Gunn. 1986. Response of Lake Trout (Salvelinus namaycush) and Brook Trout (S. fontinalis) to surface water acidification in Ontario, Water, Air, and Soil Pollution 30(3):711-717.

Behnke, R.J. 1980. A systematic review of the genus Salvelinus, p. 441-479 in E.K. Balon (éd.), Charrs: Salmonid fishes of the genus Salvelinus, W. Junk (Ph.D.), La Haye, PAYS-BAS.

Blanchfield, P.J., et M.S. Ridgway. 1997. Reproductive timing and use of redd sites by lake spawning brook trout (Salvelinus fontinalis), Journal canadien des sciences halieutiques et aquatiques 54:747-756.

COSEPAC. 2009. Manuel des opérations et des procédures, Environnement Canada, Ottawa.

Danzmann, R.G., R.P. Morgan, II, M.W. Jones, L. Bernatchez et P.E. Ihssen. 1998. A major sextet of mitochondrial DNA phylogenetic assemblages extant in eastern North American Brook Trout (Salvelinus fontinalis): distribution and postglacial dispersal patterns, Revue canadienne de zoologie 76:1300–1318.

Dixit, A.S., S.S. Dixit et J.P. Smol.1996. Long-term trends in limnological characteristics in the Aurora Trout lakes, Sudbury, CANADA, Hydrobiologia 335(3):171-181.

Équipe de rétablissement de l’omble de fontaine aurora. 2006. Programme de rétablissement de l’omble de fontaine aurora (Salvelinus fontinalis timagamiensis) au Canada, Pêches et Océans Canada (PDF; 526 Ko), Ottawa, 44 p., disponible à l’adresse (consulté le 15 mars 2010).

Fortier, J.L. 2010. Inbreeding depression and genetic rescue in the endangered Aurora trout (Salvelinus fontinalis timagamiensis): assessment and conservation, mémoire de maîtrise ès sciences, Trent University. 95 p.

Frankham, R., J.D. Ballou et D.A. Briscoe. 2010. Introduction to Conservation Genetics, 2e édition, Cambridge University Press, Cambridge, ROYAUME-UNI, 618 p.

Fraser, J.M. 1978. The effect of competition with yellow perch on the survival and growth of planted Brook Trout, splake, and rainbow trout in a small Ontario lake, Transactions of the American Fisheries Society 107(4):505-517.

Gloss,S.P., C.L. Schofield, R.L. Spateholts et B.A. Plonski. 1989. Survival, growth, reproduction, and diet of Brook Trout (Salvelinus fontinalis) stocked into lakes after liming to mitigate acidity, Journal canadien des sciences halieutiques et aquatiques 46(2):277-286.

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Grewe, P.M., N. Billington et P.D.N. Hebert. 1990. Phylogenetic relationships among members of Salvelinus inferred from mitochondrial DNA divergence, Journal canadien des sciences halieutiques et aquatiques 47:984-991.

Henn, A.W., et W.H. Rinkenbach. 1925. Description of the Aurora Trout (Salvelinus timagamiensis), a new species from Ontario, Annals of the Carnegie Museum 16:131-141.

Jelks, H.L., S.J. Walsh, N.M. Burkhead, S. Contreras-Balderas, E. Díaz-Pardo, DA. Hendrickson, J. Lyons, N.E. Mandrak, F. McCormick, J.S. Nelson, S.P. Platania, B.A. Porter, C.B. Renaud, J.J. Schmitter-Soto, E.B. Taylor et M.L. Warren, Jr. 2008. Conservation status of imperiled North American freshwater and diadromous fishes, Fisheries 33(8):372-407.

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Sommaire biographique des rédacteurs du rapport

John Gunn est titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les écosystèmes aquatiques stressés à l’Université Laurentienne et fondateur de l’Unité conjointe d’écologie d’eau douce. Cette unité mène à bien des recherches axées sur l’écologie de restauration des écosystèmes endommagés par les activités industrielles. Elle dispense une formation en sciences de l’environnement et administre des programmes importants d’éducation du public. Biologiste spécialiste des pêches et des écosystèmes aquatiques, John Gunn est titulaire de diplômes de la Mt. Allison University (B.Sc., 1973), de l’Université d’Ottawa (M.Sc., 1976) et de l’University of Guelph (Ph.D., 1987). Avec l’aide de collègues de l’Unité conjointe d’écologie d’eau douce de l’Université Laurentienne, il dirige le programme de rétablissement de l’omble de fontaine aurora depuis plus de 20 ans (Snucins et al., 1995, 2003; Snucins et Gunn, 2000; Keller et al., 2008).

Chris Wilson est chercheur scientifique au MRNO et à l’Université Trent et dirige l’unité de recherche sur la biodiversité et la conservation des ressources aquatiques du MRNO depuis 1998. Il est membre du sous-comité de spécialistes des poissons d’eau douce du COSEPAC et de l’Équipe de rétablissement de l’omble de fontaine aurora. Dans le cadre de ses recherches sur l’omble de fontaine aurora, il s’est consacré à l’examen des preuves génétiques à l’appui d’un éventuel statut subspécifique, à l’évaluation de la diversité au sein des populations historiques et contemporaines et l’étude comparative du cycle vital et de la valeur adaptative de ces populations.

Photographie d'un omble de fontaine aurora mâle (Salvelinus fontinalis timagamiensis) (vue latérale). Le dos est vert olive à brun foncé. Cette coloration vire au bleu acier et à l'argent sur les flancs. Chez cet individu, la portion inférieure des flancs et l'abdomen présentent la coloration rouge vif typique des mâles durant le frai. Le bord d'attaque des nageoires pectorales, pelviennes et anale est blanc et bordé d'une bande noire, puis d'une bande orange ou rouge.
Photographies d'un omble de fontaine typique et d'un omble de fontaine aurora mâle (voir description longue ci-dessous).
Carte montrant l'emplacement des lacs abritant (voir description longue ci-dessous).
Trois diagrammes en pointes de tarte (voir description longue ci-dessous).
Quatre photographies montrant des ombles de fontaine aurora (voir description longue ci-dessous).
Graphique illustrant les fluctuations de pH (voir description longue ci-dessous).

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