Omble de fontaine aurora (Salvelinus fontinalis timagamiensis) évaluation et rapport de situation du COSEPAC : chapitre 9

Taille et tendances des populations

D’après des données paléolimnologiques récentes, les lacs natals auraient commencé à s’acidifier dès les années 1940 (Dixit et al., 1996). En 1951, le gouvernement de l’Ontario a commencé à surveiller les populations indigènes d’omble de fontaine aurora; à la fin des années 1950, celles-ci avaient sensiblement décliné. En 1967, l’omble de fontaine aurora avait disparu de son aire de répartition d’origine. Les autres espèces de poissons de ces lacs avaient également disparu.

Depuis 1958, l’omble de fontaine aurora a été préservé artificiellement dans les installations piscicoles du MRNO. La lignée de tous les ombles de fontaine aurora qui existent aujourd’hui peut être retracée jusqu’à une collecte de frai effectuée en 1958. Cette année-là, 3 644 œufs ont été prélevés chez une femelle du lac Whitepine et chez deux autres du lac Whirligig (Patrick et Graf, 1961). Les œufs de chacune de ces femelles ont été mélangés au sperme de deux mâles. La population fondatrice ne comptait donc ainsi que neuf individus (3 femelles et 6 mâles), et peut-être même seulement six, si tous les mâles n’ont pas contribué à la fécondation. À l’heure actuelle, pour une année donnée, de 500 à 1 000 poissons sont gardés comme stock reproducteur au site piscicole du lac Hill. Ce stock est maintenu par des récoltes bisannuelles d’œufs chez les poissons du lac Alexander (25 000-40 000 œufs/année). Le nombre total d’œufs récoltés par année dans le cadre du programme de reproduction en captivité (y compris les œufs provenant des poissons du lac Alexander) varie de 50 000 à 150 000.

La population du lac Whirligig s’est reproduite avec succès chaque année depuis le réensemencement avec des poissons élevés en écloserie en 1990; c’est également le cas de la population du lac Whitepine depuis 1994, à la suite d’ensemencements effectués en 1991 et en 1994. La biomasse d’omble de fontaine aurora dans le lac Whirligig a rapidement augmenté après l’ensemencement, pour atteindre des niveaux comparables à ceux des populations d’omble de fontaine dans les lacs non acidifiés, et les taux de croissance sont semblables à ce qu’ils étaient avant l’acidification (Snucins et al., 1995) (tableau 1). On a également documenté une reproduction naturelle dans le lac Campcot sud-est en 1991 et dans le lac Campcot nord-est en 1994; l’effectif a cependant commencé à diminuer à la fin des années 1990 et, en 2001, ces populations avaient disparu. Rien n’indique qu’il y ait reproduction réussie dans le lac Alexander (dont les poissons servent de source d’œufs pour le stock de géniteurs d’élevage) ni dans aucun des 9 autres lacs qui font l’objet d’une pêche sportive limitée.

 

Tableau 1 : Effectif (E) et biomasse (B) estimatifs d’omble de fontaine aurora ensemencés et naturels dans le lac Whirligig (Les chiffres entre parenthèses indiquent les intervalles de confiance à 95 p.100 inférieur et supérieur)
Année Ensemencés
E
Ensemencés
B (kg/ha)
Naturels
E
Naturels
B (kg/ha)
1990 209 (151-301) 6,7 (4,8-9,6) 0 0
1991 307 (173-463) 17,2 (9,7-26,0) 0 0
1993 156 (108-236) 11,3 (7,8-17,1) 300 (229-403) 4,5 (3,4-6,0)

Détails de la page

Date de modification :