Onagre de Cleland (Oenothera clelandii) : évaluation et rapport de situation du COSEPAC 2023

Titre officiel : Evaluation et rapport de situation du COSEPAC sur l’onagre de Cleland (Oenothera clelandii) au Canada

Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC)

En voie de disparition

2023

Matériel appartenant à des tierces parties

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Haute tige portant de petites et minces feuilles arrondies, se terminant par quatre fleurs jaunes. Chaque fleur comporte quatre pétales pointus et des étamines proéminentes.
Onagre de Cleland
Information sur le document

Les rapports de situation du COSEPAC sont des documents de travail servant à déterminer le statut des espèces sauvages que l’on croit en péril. On peut citer le présent rapport de la façon suivante :

COSEPAC. 2023. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur l’onagre de Cleland (Oenothera clelandii) au Canada, Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa, xiv + 46 p. (Registre public des espèces en péril).

Note de production :

Le COSEPAC remercie Patrick W. Deacon d’avoir rédigé le rapport de situation sur l’onagre de Cleland (Oenothera clelandii) au Canada, aux termes d’un marché conclu avec Environnement et Changement climatique Canada. La supervision et la révision du rapport ont été assurées par Bruce Bennett, coprésident du Sous‑comité de spécialistes des plantes vasculaires du COSEPAC.

Pour obtenir des exemplaires supplémentaires, s’adresser au :

Secrétariat du COSEPAC
a/s Service canadien de la faune
Environnement et Changement climatique Canada
Ottawa ON K1A 0H3

Courriel : cosewic-cosepac@ec.gc.ca
www.cosepac.ca

Also available in English under the title “COSEWIC Assessment and Status Report on the Cleland’s Evening‑primrose Oenothera clelandii in Canada.”

Illustration/photo de la couverture :
Onagre de Cleland (Oenothera clelandii) — Photo : Patrick Deacon (août 2022, comté de Washtenaw, Michigan, États‑Unis).

© Sa Majesté le Roi du Chef du Canada, 2023.

No de catalogue CW69-14/831-2024F-PDF
ISBN 978-0-660-71919-1

COSEPAC sommaire de l’evaluation

Sommaire de l’évaluation – décembre 2023

Nom commun

Onagre de Cleland

Nom scientifique

Oenothera clelandii

Statut

En voie de disparition

Justification de la désignation

Cette relique des communautés de prairies sèches à grandes graminées est présente du centre‑ouest des États‑Unis à l’Ontario. Au Canada, cette fleur sauvage des prairies est connue dans quatre sites isolés du sud‑ouest de l’Ontario. Bien qu’aucune plante n’ait été observée depuis 2001, il est possible que l’espèce soit encore présente dans le réservoir de semences du sol. Son déclin au Canada serait dû à la dégradation et à la perte d’habitat causées par les activités de développement, la suppression des incendies et la compétition avec les plantes terrestres exotiques et indigènes.

Répartition

Ontario

Historique du statut

Espèce désignée « en voie de disparition » en décembre 2023.

COSEPAC résumé

Onagre de Cleland

Oenothera clelandii

Description et importance de l’espèce sauvage

L’onagre de Cleland (Oenothera clelandii) est une plante herbacée généralement bisannuelle qui, en Ontario, produit des fleurs jaunes en épi entre les mois de juillet et d’août. L’espèce pourrait être une relique des communautés de prairie à herbes hautes qui s’étendaient depuis le Midwest des États‑Unis jusqu’à l’Ontario et qui constituaient une grande partie du paysage du sud de l’Ontario après le retrait de l’inlandsis laurentidien.

La population canadienne d’onagre de Cleland se limite à la zone carolinienne du sud‑ouest de l’Ontario, où elle fait partie d’un ensemble d’espèces d’importance nationale qui, se trouvant à la limite nord de leur aire de répartition, sont préoccupantes sur le plan de la conservation.

Connaissances autochtones

Toutes les espèces sont importantes, interreliées et interdépendantes. Le présent rapport ne contient pas de connaissances traditionnelles autochtones propres à l’espèce.

Répartition

L’aire de répartition de l’onagre de Cleland atteint sa limite nord au Canada, où ont été documentées quatre sous‑populations situées dans la zone biologique carolinienne du sud‑ouest de l’Ontario. Aux États‑Unis, l’aire de répartition de l’espèce s’étend depuis le Wisconsin jusqu’au New Jersey, à l’est, et jusqu’à l’Arkansas, au sud.

Habitat

L’onagre de Cleland pousse sur des sols sableux secs dans les champs, les prairies, les landes sableuses et les savanes ainsi que le long des routes et des couloirs ferroviaires. Dans ces milieux, l’espèce privilégie souvent le plein soleil et les zones où la perturbation du sol a créé une couverture irrégulière de végétation herbacée et de substrat nu. En Ontario, l’espèce a été observée dans des prairies sèches à herbes hautes et des zones sableuses dégagées le long des couloirs ferroviaires et des routes. La qualité de l’habitat est généralement en baisse dans une grande partie de son aire de répartition en raison de la compétition exercée par des espèces envahissantes et de l’absence de perturbations naturelles, notamment par suite de la suppression des incendies.

Biologie

L’onagre de Cleland est une plante herbacée principalement bisannuelle qui se reproduit par graines. La plupart des plantes ont un cycle vital de deux ans; elles produisent une rosette basale la première année, puis une tige florifère et des graines la deuxième année. Les plantes sont autocompatibles et capables de s’autoféconder. Les fleurs, munies d’un tube floral relativement long, s’ouvrent la nuit et sont pollinisées par des insectes à langue longue, notamment les sphinx (Sphingidés), ainsi que par d’autres papillons de nuit, les abeilles, les papillons diurnes, les mouches et les colibris. Les graines d’onagre peuvent demeurer viables durant plusieurs décennies et rester en dormance dans le réservoir de graines jusqu’à ce qu’une perturbation du sol se produise et crée des conditions favorables à la germination de l’espèce.

Taille et tendances des populations

Toutes les sous‑populations connues de l’espèce au Canada semblent avoir disparu, si l’on se fonde sur les relevés ciblés effectués en 2022 dans les quatre sites en question. En ce qui concerne la sous‑population de Jaffa, aucune estimation du nombre de tiges n’a été fournie en 1975, mais les plantes ont été documentées comme étant éparses et rares; on présume donc que la sous‑population ne comptait que peu d’individus matures. On a noté que les plantes de la sous‑population de Mississauga étaient peu communes et qu’il y avait environ 30 individus en fleur en 1985. La sous‑population de London était composée de quelques plantes en 1993. Dans ces trois sous‑populations, l’habitat a subi des modifications importantes en raison de la prolifération d’espèces envahissantes. La sous‑population de Komoka comptait, dans les années 1990, pas moins de 200 à 300 plantes dans une zone restreinte, et les plantes ont été décrites comme étant abondantes au début des années 2000. L’espèce a été observée pour la dernière fois au Canada à Komoka en 2001, avant un projet de développement qui a probablement fait disparaître cette sous‑population, ou du moins l’a fortement réduite. Si l’on se fonde sur le nombre de tiges estimé dans chaque sous‑population, les activités de recherche infructueuses effectuées dans l’intervalle, et les changements qui se sont produits à chaque site, il est possible que les plantes matures aient toutes disparu avant 2012. En l’absence de plantes matures, la persistance continue de toutes les sous‑populations de l’espèce repose maintenant sur la germination des graines du réservoir, le cas échéant.

Menaces et facteurs limitatifs

Parmi les principales menaces pesant sur l’espèce figurent la modification du régime de perturbation du sol et du régime des feux ainsi que l’établissement de plantes concurrentes (dont des espèces envahissantes) qui entraîne la dégradation de l’habitat. Le développement résidentiel représente également une menace importante pour l’une des sous‑populations. La compétition accrue exercée par des espèces envahissantes, observée dans les quatre sous‑populations, est largement attribuable à la suppression des incendies, laquelle menace la persistance des prairies sèches. Les activités de développement continues représentent une menace pour les sites se trouvant le long de couloirs ferroviaires à London et à Mississauga.

Protection, statut et activités de rétablissement

L’onagre de Cleland ne bénéficie actuellement d’aucune protection juridique au Canada. L’espèce est protégée dans l’État de l’Ohio, où elle figure sur la liste des espèces en voie de disparition. L’espèce est cotée S1 (gravement en péril) en Arkansas et S2 (en péril) au Missouri. NatureServe a attribué à l’onagre de Cleland la cote de conservation G3G5 (vulnérable à en sécurité) à l’échelle mondiale. L’espèce est cotée N1 (gravement en péril) au Canada et S1 en Ontario, et elle non classée aux États‑Unis à l’échelle nationale. Trois des quatre sous‑populations canadiennes documentées sont situées sur des terres privées, et l’une des trois, sur une terre appartenant à un office de protection de la nature. Le quatrième site se trouve sur une terre appartenant au gouvernement de l’Ontario.

Résumé technique

Oenothera clelandii

Onagre de Cleland

Cleland’s Evening-primrose

Répartition au Canada : Ontario

Données démographiques

Durée d’une génération (généralement, âge moyen des parents dans la population)

12 à 22 ans

D’après le cycle vital bisannuel de la plante. La longévité du réservoir de graines est inconnue, mais il devrait persister durant des décennies. La période de 3 générations est estimée à 36 à 66 ans.

Y a-t-il un déclin continu [observé, estimé, inféré ou prévu] du nombre total d’individus matures?

Oui

Aucune plante n’a été trouvée dans les quatre sous‑populations lors des relevés de 2022. On observe un déclin lorsque l’on compare les résultats des activités de recherche de 2022 aux spécimens et aux mentions d’observation historiques.

Pourcentage [observé, estimé ou prévu] de déclin continu du nombre total d’individus matures sur 3 ans [ou 1 génération, selon la période la plus longue, jusqu’à un maximum de 100 ans]

Inconnu

D’après les relevés effectués en 2022, l’espèce aurait disparu des sites correspondant aux quatre sous‑populations connues.

Pourcentage [observé, estimé ou prévu] de déclin continu du nombre total d’individus matures sur 5 ans [ou 2 générations, selon la période la plus longue, jusqu’à un maximum de 100 ans]

Inconnu

D’après les relevés effectués en 2022, l’espèce aurait disparu des sites correspondant aux quatre sous‑populations connues.

Pourcentage [observé, estimé, inféré ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des 10 dernières années [ou 3 dernières générations, selon la période la plus longue]

Réduction de 100 % au cours des 47 dernières années (de 1975 à 2022)

On présume que les sous‑populations de Jaffa et de Mississauga ont disparu avant 2012, car l’habitat convenable y est très limité et soumis à une compétition bien établie. On estime que les sous‑populations de Komoka et de London pourraient avoir disparu avant 2012 à cause de la construction d’un terrain de golf et du faible nombre de plantes, respectivement.

Pourcentage [prévu, inféré ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des 10 prochaines années [ou 3 prochaines générations, jusqu’à un maximum de 100 ans]

Inconnu

Les relevés effectués en 2022 indiquent que l’espèce aurait déjà disparu des sites correspondant aux quatre sous‑populations connues ou qu’elle n’y persisterait que sous forme de réservoir de graines.

Pourcentage [observé, estimé, inféré, prévu ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures sur une période de 10 ans [ou 3 générations, selon la période la plus longue, jusqu’à un maximum de 100 ans], commençant dans le passé et se terminant dans le futur (jusqu’à un maximum de 100 ans dans le futur)

Réduction de 100 %

La sous‑population de Komoka, soit la seule occurrence qui était constituée d’un nombre important d’individus (plantes au nombre de 200 à 300 dans les années 1990, décrites comme étant « abondantes » en 2001), aurait été perdue au début des années 2000 au profit d’activités de développement. Si le réservoir de graines persiste, les graines pourraient demeurer viables durant des décennies, mais leur viabilité serait en diminution constante.

Est-ce que les causes du déclin sont clairement réversibles?

Oui

La remise en état de la prairie sèche périodiquement perturbée à proximité des sous‑populations pourrait renverser le déclin si un réservoir de graines viables ou du matériel végétal réintroduit sont présents.

Est-ce que les causes du déclin sont clairement comprises?

Oui

La construction d’un terrain de golf et/ou l’arrêt de la perturbation du sol ont entraîné le déclin de la sous‑population de Komoka. Les trois autres sous‑populations étaient vulnérables en raison de leur faible effectif, de la faible superficie de l’habitat convenable, de l’arrêt des perturbations ainsi que des modifications de l’habitat attribuables aux espèces indigènes et non indigènes.

Est-ce que les causes du déclin ont effectivement cessé?

Non

L’habitat convenable connaît un déclin continu en termes de qualité et de superficie.

Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre d’individus matures?

Inconnu

Comme les données d’observation sont limitées (9 observations en 27 ans pour les 4 sous‑populations), on ne sait pas s’il y a eu des fluctuations extrêmes du nombre d’individus matures.

Information sur la répartition

Superficie estimée de la zone d’occurrence

2 775 km2 si l’on utilise l’aire de répartition des sous‑populations historiques

Cette valeur a été calculée par le personnel de NRSI, qui a créé le plus petit polygone convexe englobant les quatre sous‑populations historiques en utilisant les données de géolocalisation disponibles. La valeur de la zone d’occurrence comprend les observations faites entre 1975 et 2001.

Indice de zone d’occupation (IZO), valeur établie à partir d’une grille à carrés de 2 × 2 km

16 km2 si l’on utilise l’aire de répartition des sous‑populations historiques

Chacune des quatre sous‑populations s’inscrit dans un seul carré de grille de 2 × 2 km. La valeur de l’IZO comprend les observations faites entre 1975 et 2001.

La population est-elle gravement fragmentée, c’est-à-dire que plus de 50 % de sa zone d’occupation totale (comme indicateur du nombre d’individus) se trouvent dans des parcelles d’habitat qui sont a) plus petites que la superficie nécessaire au maintien d’une sous‑population viable et b) séparées d’autres parcelles d’habitat par une distance supérieure à la distance de dispersion maximale présumée pour l’espèce?

  1. Non
  2. Oui

L’onagre de Cleland est une plante autocompatible et autogame, ce qui porte à croire que même une très petite sous‑population peut être viable et permettre aux plantes de se reproduire. La distance séparant les sous‑populations canadiennes connues varie entre 20 et 150 km, et les graines ne sont pas dispersées par le vent.

Nombre de « localités » (utilisez une fourchette plausible pour refléter l’incertitude, le cas échéant)

0 à 4

Les quatre sous‑populations sont géographiquement distinctes et sont séparées par un habitat non convenable. Les quatre sous‑populations sont exposées à une menace principale similaire (de la catégorie Modifications des systèmes naturels); cependant, cette menace surviendrait indépendamment dans chaque sous‑population.

Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de la zone d’occurrence?

Oui

Observé, d’après les relevés de 2022 qui n’ont révélé la présence d’aucune plante; cependant, il se peut qu’un réservoir de graines soit présent mais en déclin.

Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de la zone d’occupation?

Oui

Inféré, d’après les conditions apparemment non convenables qui prévalent à proximité des sous‑populations connues ainsi que la prévalence observée d’espèces envahissantes qui ont entraîné, continuent d’entraîner ou entraîneront probablement un déclin de la zone d’occupation.

Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre de sous‑populations?

Oui

Observé, d’après la présence de plantes dans les quatre sous‑populations entre 1975 et 2001 et l’absence de plantes dans les mêmes sous‑populations lors les relevés de 2022.

Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre de « localités »?

Oui

Observé, d’après la présence de plantes dans les quatre sous‑populations entre 1975 et 2001 et l’absence de plantes dans les mêmes sous‑populations lors des relevés de 2022.

Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de [la superficie, l’étendue et/ou la qualité] de l’habitat?

Oui

Déclin observé de la superficie, de l’étendue et de la qualité de l’habitat dans toutes les sous‑populations, d’après la construction d’un terrain de golf, la plantation de conifères ainsi que la propagation d’espèces envahissantes et d’autres espèces, à savoir le dompte‑venin de Russie, le sumac vinaigrier et le peuplier faux‑tremble.

Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de sous‑populations?

Non

Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de « localités »?

Non

Y a-t-il des fluctuations extrêmes de la zone d’occurrence?

Non

Y a-t-il des fluctuations extrêmes de l’indice de zone d’occupation?

Non

Nombre d’individus matures (dans chaque sous‑population)

Jaffa 0

Komoka 0

London 0

Mississauga 0

Total 0

D’après les relevés sur le terrain effectués par NRSI (2022).

Analyse quantitative

La probabilité de disparition de l’espèce à l’état sauvage est d’au moins [20 % sur 20 ans ou 5 générations, ou 10 % sur 100 ans].

Non effectué

Analyse non effectuée.

Menaces

Un calculateur des menaces a‑t‑il été rempli pour l’espèce?

Oui (voir l’annexe 2)

Impact global des menaces attribué : très élevé à élevé (2023).

Voici les principales menaces relevées :

  1. modifications de l’écosystème (7.3) (impact très élevé à élevé)
  2. développement résidentiel et commercial (1.1) (impact très élevé à moyen)
  3. zones touristiques et récréatives (1.3) (impact élevé à moyen)
  4. effluents agricoles et sylvicoles (9.3) (impact moyen à faible)
  5. suppression des incendies (7.1) (impact faible)
  6. espèces indigènes problématiques (8.2) (impact inconnu)

Quels sont les facteurs limitatifs pertinents?

Immigration de source externe (immigration de l’extérieur du Canada)

Situation des populations de l’extérieur les plus susceptibles de fournir des individus immigrants au Canada

S1 (gravement en péril) en Ohio, S4S5 (apparemment en sécurité) au Michigan, SNR (non classée) dans l’État de New York

Possiblement historique dans l’État de New York. Une seule sous‑population connue en Ohio. Au Michigan, limitée aux secteurs sud de la péninsule inférieure et plus fréquente dans l’ouest.

Une immigration a‑t‑elle été constatée ou est‑elle possible?

Possible, mais peu probable

Les sous‑populations américaines connues les plus proches se trouvent à plus de 50 km du comté de Windsor‑Essex et sont séparées du Canada par un habitat non convenable. Les graines ingérées par les oiseaux pourraient permettre la dispersion sur de longues distances. Les graines ne sont pas dispersées par le vent.

Des individus immigrants seraient‑ils adaptés pour survivre au Canada?

Oui

Des sous‑populations américaines connues sont situées à la même latitude que l’île Manitoulin. Il se peut que les préférences en matière de pH et d’humidité du sol varient d’une sous‑population à l’autre.

Y a‑t‑il suffisamment d’habitat disponible au Canada pour les individus immigrants?

Oui, mais limité

L’habitat disponible au Canada pour les individus immigrants est limité. Plusieurs des sous‑populations américaines se trouvent dans des prairies sableuses ou des landes sableuses, des types d’habitat qui, au Canada, sont très rares et limités à l’Ontario. On trouve des couloirs ferroviaires et des bords de route sableux dans tout le sud‑ouest de l’Ontario.

Les conditions se détériorent‑elles au Canada?

Oui

Les milieux non anthropiques convenables (par exemple landes sableuses et écosystèmes de prairies sèches) se détériorent au Canada en raison des activités de développement, de la suppression des incendies et de l’établissement d’espèces envahissantes. Les milieux entretenus par les humains (par exemple voies ferrées et corridors routiers) contribueraient au maintien d’un habitat convenable pour l’espèce.

Les conditions de la population source se détériorent‑elles?

Inconnu

Les landes sableuses et les prairies sèches sont menacées aux États‑Unis comme au Canada, mais les activités de conservation réalisées dans le cadre de l’intendance de ces milieux sont courantes partout aux États‑Unis.

La population canadienne est‑elle considérée comme un puits?

Non

La population canadienne serait en mesure de se maintenir malgré le fait qu’elle est isolée des sous‑populations américaines.

La possibilité d’une immigration depuis des populations externes susceptible d’entraîner un changement de statut existe‑t‑elle?

Non

La possibilité d’une immigration depuis des États américains est très faible, car la population source la plus proche est très petite, située à plus de 50 km de la frontière canadienne et séparée par un habitat non convenable; il se peut aussi qu’il n’y ait plus d’habitat convenable au Canada.

Espèce sauvage dont les données sur l’occurrence sont de nature délicate (mise en garde à considérer)

La publication de certaines données sur l’occurrence pourrait‑elle nuire davantage à l’espèce sauvage ou à son habitat?

Non

Historique du statut

COSEPAC

Espèce désignée « en voie de disparition » en décembre 2023

Statut et justification de la désignation

Statut

En voie de disparition

Codes alphanumériques

A2ace; B1ab(i,ii,iii,iv,v)+2ab(i,ii,iii,iv,v); C2a(i); D1

Justification du changement de statut

Sans objet.

Justification de la désignation

Cette relique des communautés de prairies sèches à grandes graminées est présente du centre‑ouest des États‑Unis à l’Ontario. Au Canada, cette fleur sauvage des prairies est connue dans quatre sites isolés du sud‑ouest de l’Ontario. Bien qu’aucune plante n’ait été observée depuis 2001, il est possible que l’espèce soit encore présente dans le réservoir de semences du sol. Son déclin au Canada serait dû à la dégradation et à la perte d’habitat causées par les activités de développement, la suppression des incendies et la compétition avec les plantes terrestres exotiques et indigènes.

Applicabilité des critères

A : Déclin du nombre total d’individus matures

Correspond au critère de la catégorie « en voie de disparition » A2ace.

Il y a eu un déclin observé de 100 % du nombre d’individus matures au cours des 3 dernières générations (66 dernières années). Le déclin est fondé sur l’observation directe; un déclin de l’indice de zone d’occupation, de la zone d’occurrence et de la qualité de l’habitat; ainsi que les effets d’espèces et de taxons concurrents introduits. Les causes de la réduction sont comprises et possiblement réversibles, mais elles n’ont pas cessé.

B : Aire de répartition peu étendue et déclin ou fluctuation

Correspond aux critères de la catégorie « en voie de disparition » B1ab(i,ii,iii,iv,v)+2ab(i,ii,iii,iv,v).

Si l’on suppose que l’espèce persiste sous forme de réservoir de graines dans certaines localités historiques ou dans toutes ces localités, la zone d’occurrence et l’IZO ne dépassent pas 2 275 km2 et 16 km2, respectivement, et le nombre de localités ne dépasse pas 4. L’espèce connaît un déclin continu observé i) de la zone d’occurrence, ii) de l’indice de zone d’occupation, iii) de la superficie, de l’étendue et de la qualité de l’habitat, iv) du nombre de localités ou de sous‑populations, et v) du nombre d’individus matures.

C : Nombre d’individus matures peu élevé et en déclin

Correspond au critère de la catégorie « en voie de disparition » C2a(i).

Il y a un déclin observé de 100 % du nombre d’individus matures de même qu’un déclin continu prévu du réservoir de graines. Le nombre d’individus matures est de 0, soit moins de 50 individus matures dans une sous‑population donnée.

D : Très petite population totale ou répartition restreinte

Correspond au critère de la catégorie « en voie de disparition » D1.

Le nombre d’individus matures est inférieur à 250.

E : Analyse quantitative

Sans objet.

Analyse non effectuée.

Historique du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d’une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale-provinciale sur la faune. Le Comité a été créé pour satisfaire au besoin d’une classification nationale des espèces sauvages en péril qui soit unique et officielle et qui repose sur un fondement scientifique solide. En 1978, le COSEPAC (alors appelé Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) promulguée le 5 juin 2003, le COSEPAC est un comité consultatif qui doit faire en sorte que les espèces continuent d’être évaluées selon un processus scientifique rigoureux et indépendant.

Mandat du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) évalue la situation, au niveau national, des espèces, des sous-espèces, des variétés ou d’autres unités désignables qui sont considérées comme étant en péril au Canada. Les désignations peuvent être attribuées aux espèces indigènes comprises dans les groupes taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons, arthropodes, mollusques, plantes vasculaires, mousses et lichens.

Composition du COSEPAC

Le COSEPAC est composé de membres de chacun des organismes responsables des espèces sauvages des gouvernements provinciaux et territoriaux, de quatre organismes fédéraux (le Service canadien de la faune, l’Agence Parcs Canada, le ministère des Pêches et des Océans et le Partenariat fédéral d’information sur la biodiversité, lequel est présidé par le Musée canadien de la nature), de trois membres scientifiques non gouvernementaux et des coprésidents des sous-comités de spécialistes des espèces et du sous-comité des connaissances traditionnelles autochtones. Le Comité se réunit au moins une fois par année pour étudier les rapports de situation des espèces candidates.

Définitions (2019)

Espèce sauvage
Espèce, sous-espèce, variété ou population géographiquement ou génétiquement distincte d’animal, de plante ou d’un autre organisme d’origine sauvage (sauf une bactérie ou un virus) qui est soit indigène du Canada ou qui s’est propagée au Canada sans intervention humaine et y est présente depuis au moins cinquante ans.
Disparue (D)
Espèce sauvage qui n’existe plus.
Disparue du pays (DP)
Espèce sauvage qui n’existe plus à l’état sauvage au Canada, mais qui est présente ailleurs.
En voie de disparition (VD)
(Remarque : Appelée « espèce disparue du Canada » jusqu’en 2003.)
Espèce sauvage exposée à une disparition de la planète ou à une disparition du pays imminente.
Menacée (M)
Espèce sauvage susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitants ne sont pas renversés.
Préoccupante (P)
(Remarque : Appelée « espèce en danger de disparition » jusqu’en 2000.)
Espèce sauvage qui peut devenir une espèce menacée ou en voie de disparition en raison de l'effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces reconnues qui pèsent sur elle.
Non en péril (NEP)
(Remarque : Appelée « espèce rare » jusqu’en 1990, puis « espèce vulnérable » de 1990 à 1999.)
Espèce sauvage qui a été évaluée et jugée comme ne risquant pas de disparaître étant donné les circonstances actuelles.
Données insuffisantes (DI)
(Remarque :Autrefois « aucune catégorie » ou « aucune désignation nécessaire ».)
Une catégorie qui s’applique lorsque l’information disponible est insuffisante (a) pour déterminer l’admissibilité d’une espèce à l’évaluation ou (b) pour permettre une évaluation du risque de disparition de l’espèce.

Remarque : Catégorie « DSIDD » (données insuffisantes pour donner une désignation) jusqu’en 1994, puis « indéterminé » de 1994 à 1999. Définition de la catégorie (DI) révisée en 2006.

Le Service canadien de la faune d’Environnement et Changement climatique Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du COSEPAC.

Description et importance de l’espèce sauvage

Nom et classification

Classification actuelle : Oenothera clelandii W. Dietrich, P.H. Raven et W.L. Wagner

Classe : Equisetopsida

Ordre : Myrtales

Famille : Onagracées

Section : Oenothera, sous‑section Candela

Genre : Oenothera

Espèce : Oenothera clelandii

Noms communs : Brouillet et al., 2022; NatureServe, 2022

Français : Onagre de Cleland

Anglais : Cleland’s Evening‑primrose, Lesser Four‑point Evening‑primrose

Autochtone : Aucun connu

Synonymes et remarques : Avant 1983, l’onagre de Cleland faisait partie de l’espèce Oenothera rhombipetala; elle a ensuite été reconnue comme une espèce distincte à cause de ses fleurs plus petites et de ses stigmates portés au même niveau que les anthères (Wagner, 1983). L’onagre de Cleland est une plante autocompatible, contrairement à l’O. rhombipetala.

L’O. rhombipetala est avant tout une espèce des plaines centrales qui se rencontre dans des localités dispersées du Midwest américain en Illinois, au Michigan et au Wisconsin, et qui pénètre à peine dans les parties les plus à l’est du Colorado et du Nouveau‑Mexique (Wagner, 2021). Elle n’a pas été observée ou signalée au Canada (Brouillet et al., 2022).

Description de l’espèce sauvage

L’onagre de Cleland est une plante herbacée bisannuelle qui appartient à la famille des Onagracées. La tige mesure de 20 à 100 cm de hauteur et porte un ou plusieurs épis denses composés de fleurs jaunes qui s’épanouissent graduellement du sommet vers la base de l’épi (Wagner, 2021; photo de la couverture). Chaque fleur comporte quatre pétales généralement pointus ainsi qu’un long tube floral (Hilty, 2020). En Ontario, l’espèce fleurit en juillet et en août; les fleurs sont ouvertes toute la nuit et fermées au milieu de la journée (vespérales) et elles se fanent généralement après un ou plusieurs jours (Hall et al., 1988; Hilty, 2020; Wagner, 2021; Reznicek, comm. pers., 2022). Les capsules sont minces et courtes comparativement aux espèces d’onagres similaires qui sont présentes dans le sud de l’Ontario (Deacon, obs. pers., 2022).

Unités désignables

La population canadienne d’onagre de Cleland est considérée comme une seule unité désignable au sein de l’aire écologique des plaines des Grands Lacs (COSEWIC, 2018). Bien que les sous‑populations soient séparées les unes des autres par une distance pouvant atteindre 150 km, elles occupent des milieux similaires au sein d’une région qui renfermait autrefois de grandes étendues de ce type d’habitat. Rien n’indique que cette espèce est divisée en plusieurs unités désignables.

Importance de l’espèce

La population canadienne d’onagre de Cleland se limite à la zone carolinienne du sud‑ouest de l’Ontario, où elle fait partie d’un ensemble d’espèces d’importance nationale qui, se trouvant à la limite nord de leur aire de répartition, sont préoccupantes sur le plan de la conservation. En tant qu’espèce souvent associée aux landes sableuses et aux prairies sèches restantes, l’onagre de Cleland est représentative du riche patrimoine naturel du sud de l’Ontario et, plus particulièrement, des communautés de prairie à herbes hautes qui ont été en grande partie perdues en raison de la conversion des terres à partir des années 1800.

Connaissances autochtones

Les connaissances traditionnelles autochtones (CTA) sont fondées sur les relations. Elles comportent des renseignements sur les relations écologiques entre les humains et leur environnement, y compris des caractéristiques des espèces, des habitats et des sites. Les lois et protocoles en matière de relations humaines avec l’environnement se transmettent par des enseignements et des récits et par les langues autochtones, et peuvent être fondés sur des observations à long terme. Les noms de lieux fournissent des renseignements sur les territoires de récolte, les processus écologiques, l’importance spirituelle ou les produits récoltés qui sont associés à ces lieux. Les CTA peuvent permettre de déterminer les caractéristiques du cycle vital de l’espèce ou les différences permettant de distinguer des espèces semblables.

Importante culturelle pour les peuples autochtones

Le présent rapport ne contient pas de CTA propres à l’espèce. Cependant, l’onagre de Cleland a de l’importance pour les peuples autochtones, qui reconnaissent l’interrelation de toutes les espèces au sein de l’écosystème.

Répartition

Aire de répartition mondiale

L’onagre de Cleland a été observée dans le Midwest américain et le sud du Canada. Son aire de répartition principale comprend le Michigan, l’Illinois, le Wisconsin et le Minnesota et des sous‑populations sont présentes jusqu’en Arkansas et au Kentucky, au sud (figure 1). Il y a une seule sous‑population existante en Ohio (Gardner, comm. pers., 2022; Wagner, comm. pers., 2022). L’onagre de Cleland est considérée comme une espèce exotique (SNA) au New Jersey et en Caroline du Sud (NatureServe, 2022). On croit que les sous‑populations de l’est de l’État de New York sont indigènes (Wagner, comm. pers., 2022), mais on ne les connaît que par des récoltes historiques, dont les plus récentes remontent aux années 1940 (Northern Great Plains Herbaria, 2022). Selon le New York Flora Atlas (Werier et al., 2023), l’onagre de Cleland est non indigène dans l’État de New York. Les sous‑populations situées près de Duluth, au Minnesota, et dans le nord de la péninsule inférieure du Michigan représentent la limite nord de l’aire de répartition de l’espèce (figure 1). Les mentions provenant de la Virginie‑Occidentale et du Maryland ne sont pas considérées comme représentant des sous‑populations établies (Frye, comm. pers., 2022; Knapp, comm. pers., 2022).

Carte de la répartition de l’onagre de Cleland en Amérique du Nord. L’espèce se concentre dans le sud de l’Ontario et le Midwest des États-Unis. La description longue suit.

Figure 1. Répartition de l’onagre de Cleland en Amérique du Nord. Adaptée de Kartesz (2022). Les États ou provinces où l’espèce est présente sont indiqués en vert foncé. Les comtés des États‑Unis où l’espèce n’est pas rare pour l’État sont indiqués en vert clair. Les comtés où l’espèce est rare pour l’État sont indiqués en jaune. Les zones en bleu sarcelle indiquent que l’espèce est adventice dans l’État. Les sites approximatifs abritant les sous‑populations canadiennes, où l’espèce est considérée comme indigène (Brouillet et al., 2010; NatureServe, 2022), sont indiqués par des points rouges.

Description longue

Carte de la répartition de l’onagre de Cleland en Amérique du Nord. La carte montre principalement la zone continentale des États-Unis et une petite portion du sud du Canada. Les frontières des États, des provinces et des comtés sont délimitées.

Au Canada, l’onagre de Cleland est présente dans le sud de l’Ontario. Le nord de l’Ontario n’est pas montré sur la carte. Il y a quatre sous-populations entre Toronto et Windsor, dont deux dans le Middlesex, une à Elgin et une à Halton.

Aux États-Unis, l’onagre de Cleland est présente au Minnesota, au Wisconsin, au Michigan, dans l’État de New York, en Iowa, en Illinois, en Indiana, en Ohio, au Maryland, au New Jersey, au Missouri, au Kentucky, en Arkansas et en Caroline du Sud.

Les régions dans lesquelles l’onagre de Cleland n’est pas rare se concentrent autour du lac Michigan, notamment dans le sud-est du Minnesota, le sud-ouest du Wisconsin, l’est et le centre du Michigan, le nord de l’Illinois, le nord de l’Indiana et l’est de l’Iowa. L’espèce est rare et ne se rencontre que dans de petites parcelles au Missouri, au Kentucky et en Ohio. L’espèce est adventice dans de petites zones dans l’État de New York, au New Jersey, au Maryland, en Arkansas et en Caroline du Sud.

Aire de répartition canadienne

La population canadienne d’onagre de Cleland se limite à la zone biologique carolinienne du sud‑ouest de l’Ontario. On estime que moins de 1 % de l’aire de répartition et de la population mondiales de l’espèce se trouve au Canada.

Quatre sous‑populations représentent la limite nord canadienne de l’aire de répartition de l’espèce. Deux sous‑populations sont situées dans le comté de Middlesex – une dans la ville de London et l’autre à proximité de Komoka. Le site de Komoka représente la sous‑population la plus à l’ouest du Canada. La sous‑population située dans le quartier Lorne Park de Mississauga, dans la municipalité régionale de Peel, est la plus au nord et à l’est. La sous‑population située près de Jaffa, dans le comté Elgin, est la plus au sud (figure 2). La sous‑population la plus récemment découverte est celle de la ville de London; elle a été observée pour la première fois en 1993. Aucune nouvelle observation de l’espèce n’a été faite au Canada depuis 30 ans, et aucune plante n’a été trouvée dans les sites connus depuis plus de 20 ans. L’espèce a été observée pour la dernière fois au Canada en 2001 à Komoka (annexe 1).

Carte de la répartition de l’onagre de Cleland au Canada, montrant la zone d’occurrence et les sous-populations possiblement disparues. La description longue suit.

Figure 2. Répartition des sous‑populations historiques d’onagre de Cleland en Ontario, au Canada (carte produite par Alain Filion du Secrétariat du COSEPAC en août 2023).

Description longue

Carte de la répartition de l’onagre de Cleland (Oenothera clelandii) au Canada, qui se concentre dans le sud-ouest de l’Ontario. La carte montre la zone d’occurrence historique et les sous-populations possiblement disparues. La zone d’occurrence historique forme un triangle, dont les angles se situent à Komoka, à Jaffa et à Mississauga. Il y a quatre sous-populations possiblement disparues, soit une à chaque extrémité de la zone d’occurrence historique ainsi qu’une à London.

L’aire de répartition canadienne de l’onagre de Cleland était possiblement plus grande avant la colonisation européenne; les notes prises au cours de relevés ainsi que la présence de parcelles d’habitat restantes laissent en effet supposer que les communautés des prairies sèches et des landes sableuses s’étendaient alors depuis Windsor jusqu’aux plaines du lac Rice, vers l’est, et jusqu’à Barrie, vers le nord (Bakowsky et Riley, 1994). La sous‑population canadienne la plus à l’ouest se trouve à plus de 150 km des sous‑populations américaines existantes connues les plus proches, et la couverture naturelle est fragmentée par l’utilisation agricole et urbaine des terres dans tout le sud de l’Ontario et du Michigan.

Bien que les quatre sous‑populations se trouvent dans des parcelles restantes de prairie à herbes hautes ou dans des milieux indicateurs de ce type d’habitat, tous les sites sont associés à des perturbations anthropiques. Les sous‑populations de London et de Mississauga se trouvent à proximité immédiate d’un couloir ferroviaire, où du matériel végétal pourrait avoir été introduit par des wagons ou les machines utilisées pour entretenir le couloir. Le site de Jaffa, acheté par l’Office de protection de la nature du ruisseau Catfish en 1963, était auparavant un champ agricole où la forêt avait été récoltée au début des années 1900, et des conifères y ont été plantés dans les années 1980 (Catfish Creek Conservation Authority, 2021). Le site occupé par la sous‑population de Komoka a été exploité comme carrière d’agrégats jusqu’à la fin des années 1990 (Buck, comm. pers., 2022); le matériel et les camions de transport utilisés dans la carrière pourraient donc y avoir transporté du matériel végétal. Les sous‑populations d’onagre de Cleland de l’Ontario sont situées entre des occurrences indigènes, à l’ouest, et une combinaison d’occurrences indigènes et d’occurrences adventices, à l’est (voir Aire de répartition mondiale). L’aire de répartition principale de l’espèce est entourée de sous‑populations indigènes isolées en Iowa, au Missouri, en Arkansas, en Illinois, en Indiana et au Kentucky (Kartesz, 2022); de même, les sous‑populations du sud de l’Ontario représentent une extension vers l’est au‑delà de cette aire de répartition principale. L’espèce est considérée comme indigène en Ontario (Brouillet et al., 2010; NatureServe, 2022).

Les quatre sites historiques ayant abrité les sous‑populations ont fait l’objet de relevés en 2022 pendant la période prévue de floraison maximale; cette période était fondée sur les notes sur la phénologie des fleurs prises pour un sous‑ensemble des neuf mentions d’observation en Ontario ainsi que sur la période de floraison observée dans le sud du Michigan. En 2022, le sud‑ouest de l’Ontario a connu des conditions proches de la sécheresse à la fin du printemps et durant l’été (Deacon, obs. pers., 2022), ce qui peut avoir eu une incidence sur la vigueur des plantes et les résultats des relevés. Un effort de recherche total de 21 heures a été déployé sur 5 jours. En 2022, le rédacteur du rapport a également consacré du temps à la réalisation de relevés des plantes vasculaires dans plusieurs sites qui pourraient constituer un habitat convenable pour l’espèce dans les comtés suivants : Essex, Lambton, Middlesex, Elgin, Norfolk et Northumberland.

Bon nombre d’autres zones qui pourraient offrir un habitat convenable à l’espèce sont considérées comme relativement bien étudiées sur le plan botanique (Bakowsky, comm. pers., 2022). Ces zones comprennent l’est de l’Ontario (Catling et Catling, 1993), Ojibway Prairie, Walpole Island, Port Franks ainsi que la plaine sableuse de Norfolk. D’autres zones pourraient avoir fait l’objet de recherches moins intensives, notamment les terres privées à proximité de Kingsville, la plaine sableuse de Bothwell, les environs de la plage de Wasaga ainsi que les plaines du lac Rice. Les petites prairies qui restent en bordure des voies ferrées à proximité de Komoka et de Mount Brydges pourraient constituer un habitat potentiel permettant d’abriter l’onagre de Cleland (Buck, comm. pers., 2022), et d’autres sections du réseau de couloirs ferroviaires de l’Ontario pourraient contenir un habitat n’ayant pas encore fait l’objet de recherches intensives.

Structure de la population

La population canadienne d’onagre de Cleland se limite à quelques sites isolés du sud‑ouest de l’Ontario, en grande partie à cause du défrichage et de la fragmentation de l’habitat qui ont eu lieu par le passé. En raison de la séparation géographique variant entre 20 et 150 km et des possibilités très limitées d’échange génétique, chaque site est considéré comme hébergeant une sous‑population unique.

Il y a peu de possibilités d’échange génétique entre les sous‑populations du Canada et des États‑Unis, car elles sont séparées par de vastes étendues de milieux non convenables pour l’espèce, notamment les grandes étendues d’eau des lacs Érié, Sainte‑Claire et Huron et des rivières Détroit et Sainte‑Claire. L’onagre de Cleland n’est pas vendue en pépinière sous forme de semences ou de plantes vivantes, et la présence de sous‑populations introduites n’a jamais été signalée au Canada.

Lorsqu’elle a été reconnue comme une espèce, l’onagre de Cleland a été décrite comme une espèce hétérozygoteNote de bas de page 1 de complexes; chez cette espèce, un anneau de 14 chromosomes se forme au cours de la métaphaseNote de bas de page 2 méiotique, et le taux de fertilité du pollen n’est que d’environ 50 % (Wagner, 1983). Des données de code à barres de l’ADN de spécimens d’herbier ont été recueillies pour les sous‑populations de Komoka, de Mississauga et de Jaffa (European Molecular Biology Laboratory-European Bioinformatics Institute [EMBL‑EBI], 2022; International Barcode of Life Consortium [IBOL], 2022). À ce jour, aucune recherche n’a été effectuée pour examiner les discontinuités génétiques.

Zone d’occurrence et zone d’occupation

La superficie de la zone d’occurrence pour toutes les sous‑populations canadiennes existantes connues d’onagre de Cleland est de 2 775 km2, valeur calculée selon la méthode du plus petit polygone convexe englobant toutes les occurrences historiques. L’indice de zone d’occupation (IZO) comprenant toutes les sous‑populations historiques est de 16 km2 (figure 2).

Pour calculer la superficie de la zone d’occurrence et l’IZO, les observations historiques et les occurrences d’élément (OE; Natural Heritage Information Centre [NHIC], 2022a; idem, 2022b) s’étendant sur 27 ans (de 1975 à 2001) ont été reportées sur une grille à carrés de 2 × 2 km fondée sur la projection cartographique équidistante conique d’Albers du Canada. La zone d’occurrence est la zone totale comprise dans le plus petit polygone convexe reliant les sous‑populations périphériques de l’espèce au Canada (figure 2). L’IZO est calculé en incluant la zone de tout carré de la grille qui est chevauché par une occurrence existante ou historique. Pour la détermination de l’IZO, on suppose que les données de localisation fournies pour chaque OE sont exactes.

Comme il n’existe aucune évaluation antérieure de la zone d’occurrence et de l’IZO, aucune comparaison entre les données spatiales historiques et les données spatiales actuelles n’a pu être effectuée.

Fluctuations et tendances de la répartition

Comme aucune plante n’a été trouvée depuis 2001, on considère que la zone d’occurrence et l’IZO sont tous deux de 0 km2. Cela représente un déclin par rapport à la zone d’occurrence de 2 775 km2 (illustrée à la figure 2) et à l’IZO de 16 km2 fondés sur les 4 sous‑populations. Les données disponibles ne permettent pas d’évaluer les fluctuations et les tendances de la répartition, mais elles semblent indiquer que la zone d’occupation a subi un déclin important au cours des cinq dernières décennies, ce qui aurait mené à la situation actuelle où la présence de l’espèce au Canada est gravement réduite et où l’espèce est possiblement disparue du pays.

Biologie et utilisation de l’habitat

Cycle vital et reproduction

L’onagre de Cleland a une courte durée de vie; la plupart des plantes arrivent à maturité, produisent des graines, puis meurent en l’espace de deux ans (Wagner, 2021). Bien que la plupart des plantes produisent une rosette basale la première année, puis une tige florifère la deuxième année, certaines plantes fleurissent et produisent des graines en l’espace d’un an (Dietrich et al., 1997; Hilty, 2020). Les lignes directrices de l’UICN (International Union for Conservation of Nature’s Red List of Threatened Species [IUCN], 2022) mentionnent que « pour des plantes avec banques de graines, il convient d’utiliser la période juvénile + soit la demi‑vie des graines de la banque, soit le temps moyen jusqu’à la germination (utiliser celle des deux données qui est connue avec plus de précision) ». Aucune étude ne documente la longévité du réservoir de graines de l’onagre de Cleland, mais les graines d’autres espèces d’onagres peuvent demeurer viables dans le réservoir durant plusieurs décennies, et les graines d’onagre bisannuelle peuvent être viables après avoir été enfouies durant 80 ans (Telewski et Zeevaart, 2002). La durée d’une génération, fondée sur le cycle vital bisannuel de la plante et la longévité du réservoir de graines, est estimée à 12 à 22 ans. La durée de 3 générations est estimée à 36 à 66 ans.

L’espèce est autocompatible, ce qui peut lui procurer un avantage génétique en lui permettant de contourner les difficultés liées à la reproduction croisée dans les milieux écologiquement marginaux (Dietrich et Wagner, 1988). L’autopollinisation est privilégiée, car le pollen commence à être libéré directement sur le stigmate, à l’intérieur des pétales convolutés, alors que la plante est encore en bouton (Dietrich et Wagner, 1988; Hall et al., 1988).

La pollinisation animale des fleurs vespérales allongées de l’espèce est principalement assurée par des insectes nocturnes à langue longue, notamment les sphinx (Sphingidés) (Hilty, 2020). Plusieurs fleurs peuvent s’ouvrir chaque jour durant la période de floraison (de juillet à août) et elles se fanent après un ou plusieurs jours (Hall et al., 1988; Deacon, obs. pers., 2022), selon les conditions météorologiques qui prévalent pendant la période de floraison. Comme l’espèce n’est pas pollinisée par le vent et que les sous‑populations canadiennes sont séparées par des distances de 20 km ou plus, il est peu probable qu’une pollinisation croisée ait lieu entre les sous‑populations. D’autres espèces d’onagres communes, notamment l’onagre bisannuelle (Oenothera biennis) et l’onagre parviflore (O. parviflora), sont présentes dans certaines sous‑populations; toutefois, on n’a pas observé d’hybrides entre ces espèces et l’onagre de Cleland. L’onagre de Cleland se distingue facilement de ces espèces par ses pétales très pointus (Wagner, 1983; Reznicek et al., 2011; Hilty, 2020). Les plantes en fruit se distinguent par leurs capsules relativement étroites et courtes dont la taille équivaut à environ la moitié de celles des autres espèces similaires (Deacon, obs. pers., 2022). Les rosettes de l’onagre de Cleland (figure 3) diffèrent de celles des espèces similaires présentes en Ontario par leurs feuilles moyennement à profondément divisées, presque pinnatifides, plutôt qu’à marge entière ou grossièrement ondulée‑dentée (Reznicek, comm. pers., 2022). Bien que cette différence dans la morphologie des feuilles puisse aider à identifier l’onagre de Cleland, un ou une botaniste d’expérience n’ayant aucune connaissance de l’espèce pourrait facilement confondre sa rosette basale avec celle de l’une des espèces les plus communes en Ontario. Les quatre sous‑populations canadiennes comprenaient des plantes en fleur au moment de la dernière observation. Voir l’annexe 1.

Groupe de trois rosettes poussant dans un sol tourbeux sec, chacune composée de feuilles vertes en forme de plumes sinueuses émanant du centre.

Figure 3. Rosettes basales d’onagre de Cleland de la première année à Toledo, en Ohio. Photo : P. Deacon.

La reproduction se fait exclusivement par les graines (Wagner, 1983). Malgré leur préférence pour les sols secs, les plantes d’onagre ont des besoins élevés en eau lorsqu’une tige florifère se développe, et une humidité du sol suffisante est également nécessaire à la germination des graines (Greiner et Köhl, 2014). En général, les douzaines de capsules d’une seule plante contiennent des milliers de graines qui arrivent à maturité à la fin de l’automne et se dispersent une fois les capsules ouvertes (Hall et al., 1988; Deacon, obs. pers., 2022). Le nombre total de graines produites par une seule capsule d’onagre bisannuelle peut varier entre 180 et 500 (Hall et al., 1988; Dietrich et al., 1997), et une plante entière produit environ 25 000 à 120 000 graines (Ridley, 1930; Stevens, 1932; Gross, 1980). On en déduit que malgré ses capsules plus petites, une plante d’onagre de Cleland produirait plusieurs milliers de graines également. Les graines d’onagre viables germent rapidement en plein soleil, à la surface du sol ou près de la surface du sol, après une brève période de stratification froide humide (Greiner et Köhl, 2014; Deacon, obs. pers., 2022). On sait que les graines d’autres espèces du genre Oenothera demeurent viables pendant une longue période et que les graines provenant de spécimens d’herbier peuvent réussir à germer plusieurs décennies après la date de récolte (Wagner, comm. pers., 2022). La viabilité des graines à long terme n’a pas été étudiée chez l’onagre de Cleland. En 1879 a été amorcée une expérience sur la viabilité des graines à long terme comprenant des graines d’onagre bisannuelle entreposées dans du sable modérément humide sous le niveau du sol. Cette expérience a permis d’observer une germination jusqu’en 1960, soit 80 ans après que les graines aient été récoltées et entreposées (Telewski et Zeevaart, 2002). La longévité des graines d’onagre a une incidence sur la persistance et la viabilité potentielles des occurrences de l’onagre de Cleland au Canada, où il semble qu’aucun individu mature n’ait été produit dans les dernières années ou décennies.

Besoins en matière d’habitat

Les sous‑populations canadiennes d’onagre de Cleland poussent dans un éventail de milieux ouverts relativement secs. Parmi les caractéristiques de l’habitat communes aux différentes communautés qui abritent l’espèce figurent un sol bien drainé, la perturbation périodique du substrat ainsi que des conditions de plein soleil.

Dans toute son aire de répartition, l’espèce se rencontre dans des milieux naturels et anthropiques comme les prairies sableuses, les dunes, les savanes sableuses des hautes terres, les champs sableux abandonnés, les bordures de sentiers sableux ainsi que les plateformes et les remblais de voies ferrées (Reznicek et al., 2011; Hilty, 2020; Wagner, 2021; Oldham, comm. pers., 2022). Tous les sites correspondant aux sous‑populations canadiennes abritent, ou ont déjà abrité, une flore de prairie à herbes hautes. Des communautés des prairies sèches étaient autrefois présentes à divers endroits dans le sud de l’Ontario (Bakowsky et Riley, 1994) et quelques‑unes persistent encore aujourd’hui dans quelques petits sites isolés. Les feux, qui sont une importante composante des écosystèmes de prairie à herbes hautes, étaient autrefois plus courants en raison des pratiques des Premières Nations ou de leur utilisation des terres, de la foudre et de la non‑suppression des incendies. Ces dernières années, l’allumage de feux le long des couloirs ferroviaires et la gestion de la végétation par essouchage (enlèvement des arbres et des arbustes jusqu’aux souches) ont contribué au maintien des sites de prairie à herbes hautes dans le sud de l’Ontario (Bakowsky, comm. pers., 2022; Buck, comm. pers., 2022). Une description plus détaillée des conditions actuelles de l’habitat pour chaque sous‑population est présentée à l’annexe 1.

Le rédacteur du rapport a visité, au Michigan et en Ohio, deux sites occupés par l’onagre de Cleland où l’habitat est décrit comme étant une lande sableuse. Parmi les espèces associées à ces sites figuraient la monarde ponctuée (Monarda punctata), la téphrosie de Virginie (Tephrosia virginiana), le liatris rugueux (Liatris aspera), le souchet petit‑houblon (Cyperus lupulinus), l’oponce de l’Est (Opuntia cespitosa), la lespédèze capitée (Lespedeza capitata), la verge d’or voyante (Solidago speciosa), la casse fasciculée (Chamaecrista fasciculata), l’aristide fléchée (Aristida purpurascens), la digitaire d’automne (Digitaria cognata) et la comptonie voyageuse (Comptonia peregrina). Ces sites présentaient un couvert forestier de 0 à 10 % et une couverture herbacée au sol estimée à 25 à 50 %, entrecoupée de parcelles de sol sableux dénudé. La prairie intacte qui reste à Komoka diffère des parcelles d’habitat au Michigan et en Ohio par son substrat graveleux, lequel contraste avec le sol beaucoup plus sableux des sites américains. À Komoka, l’habitat est composé de crêtes sèches dominées par le barbon à balais (Schizachyrium scoparium) et parsemées de barbon de Gérard (Andropogon gerardii). Parmi les plantes herbacées au sol figurent des espèces des prairies comme l’euphorbe pétaloïde (Euphorbia corollata), la desmodie du Canada (Desmodium canadense), l’asclépiade tubéreuse (Asclepias tuberosa), l’aster lisse (Symphyotrichum laeve) et la lespédèze capitée (Lespedeza capitata) ainsi qu’un petit nombre d’espèces introduites comme la centaurée maculée (Centaurea stoebe) et le mélilot blanc (Melilotus albus). Les crêtes sèches sont entrecoupées de dépressions humides renfermant le cladium faux‑mariscus (Cladium mariscoides) et la verge d’or d’Ohio (Solidago ohioensis); ces dépressions ne constituent pas un habitat convenable pour l’espèce. Il se peut que cette différence de substrat reflète l’utilisation passée du site de Komoka comme carrière d’agrégats, laquelle peut avoir altéré le profil du sol.

En conséquence de la préférence de l’espèce pour les légères perturbations du sol, deux des sous‑populations canadiennes d’onagre de Cleland poussent dans des milieux anthropiques. Les notes sur l’habitat associées aux spécimens d’herbier mentionnent notamment ce qui suit : [traduction] « terrain ouvert sableux, graveleux dans une carrière de gravier abandonnée », « gravier de voie ferrée dans une gare de triage abandonnée » et « terrain vague adjacent à une voie ferrée ». Ces sites servent d’habitat de substitution pour l’espèce en ceci que le substrat y est bien drainé et que la couverture végétale y est généralement limitée, comme ce serait le cas dans une lande sableuse ou une prairie sèche. Du point de vue de la qualité de l’habitat, ces sites anthropiques ne sont pas optimaux, mais ils peuvent offrir le régime de perturbation nécessaire au maintien de conditions convenables pour l’espèce.

Dispersion

Les graines que produit l’onagre de Cleland ne se dispersent pas facilement sur de grandes distances par des moyens naturels. Des oiseaux comme le Chardonneret jaune (Spinus tristis) se nourrissent de graines d’onagre (Hilty, 2020; Deacon, obs. pers., 2022) et l’excrétion de graines intactes pourrait rendre possible la dispersion de l’espèce sur de longues distances (Hall et al., 1988). Toutefois, la probabilité que des graines d’onagre de Cleland soient dispersées dans d’autres milieux convenables au sein d’un paysage très fragmenté présentant différents types de sol est très faible. Le matériel qui adhère aux pneus des véhicules ou à la machinerie peut également faciliter la dispersion des graines (Hall et al., 1988). Il reste que la plupart des graines tombent au sol à proximité immédiate de la plante et que la germination serait limitée par la présence d’un substrat convenable ainsi que par l’humidité du sol et l’ensoleillement (Greiner et Köhl, 2014). On estime qu’en l’espace d’une génération, les plantes peuvent se propager jusqu’à 5 m plus loin au moyen des graines que les capsules libèrent lorsqu’elles sont heurtées par les tiges d’autres plantes ou lorsque des mammifères les touchent au passage (Deacon, obs. pers., 2022). Dans le paysage actuel du sud de l’Ontario, la combinaison de champs agricoles et de grandes étendues de sol argileux non convenable constituerait un obstacle à la dispersion à grande échelle de l’onagre de Cleland.

Certaines des populations du sud et de l’est des États‑Unis (par exemple de l’Arkansas, de l’État de New York, du New Jersey et de la Caroline du Sud) auraient été introduites (Wagner, 1983; Bradley, comm. pers., 2022; Kartesz, 2022; Snyder, comm. pers., 2022; Ring, comm. pers., 2023; Werier, 2023). Deux des sous‑populations canadiennes sont situées le long du grand Chemin de fer Occidental, maintenant exploité par le Canadien National (CN). Ce chemin de fer a été construit dans les années 1850 (Zadro et Delamere, 2009). Les avis divergent quant à la probabilité que certaines espèces des prairies du Midwest américain soient arrivées en Ontario par des wagons ou du bétail. Les sous‑populations de London et de Mississauga sont adjacentes à une voie ferrée, mais elles sont associées à des zones qui renferment un assemblage diversifié d’espèces indigènes de prairie à herbes hautes, ce qui laisse croire que ces plantes pourraient être des éléments naturels d’une prairie relique (Bakowsky, comm. pers., 2022; Buck, comm. pers., 2022). Bien que le barbon de Gérard, le faux‑sorgho penché (Sorghastrum nutans) et l’asclépiade tubéreuse soient présents en grand nombre dans la sous‑population de London, les plantes qui y ont été observées se trouvaient dans une zone très perturbée, sur du gravier de voie ferrée; il est donc possible qu’elles aient été introduites par des wagons (Oldham, comm. pers., 2022).

Relations interspécifiques

Prédateurs et compétiteurs :

Lors des relevés de 2022, un petit nombre de plantes d’onagre bisannuelle se trouvant dans les sous‑populations de Komoka et de London montraient des signes de broutage par les cerfs : leurs épis floraux étaient endommagés et une repousse était visible (Deacon, obs. pers., 2022). On peut penser que l’onagre de Cleland subirait une pression de broutage similaire.

Autres relations :

Les membres du genre Oenothera sont pollinisés par les sphinx et peuvent également être visités par diverses autres espèces de papillons de nuit ainsi que par les abeilles (Halictidés, Anthophoridés et Bombus spp.), les papillons de jour, les syrphes et les oiseaux‑mouches (Trochilidés) (Gregory, 1963). Les larves de la noctuelle rose de l’onagre (Schinia florida) s’alimentent sur des plantes d’onagre, et des adultes de l’espèce ont été observés sur d’autres espèces d’onagres lors des relevés de 2022 (Deacon, obs. pers., 2022).

Adaptations physiologiques, comportementales et autres

Plusieurs adaptations de l’onagre de Cleland lui permettent de persister dans des conditions défavorables. L’espèce est adaptée aux milieux artificiels, comme en témoignent les sous‑populations américaines qui prospèrent le long de voies ferrées et d’allées et dans des sites d’extraction d’agrégats. La viabilité à long terme apparente des graines d’onagre est une autre adaptation physiologique; elle permet aux graines de rester en dormance dans le sol pendant de longues périodes et de germer lorsque les conditions deviennent favorables. L’épanouissement séquentiel d’une petite proportion du nombre total de fleurs sur plusieurs semaines ou mois permet à la plante d’être pollinisée sur une plus longue période de temps, ce qui expose la plante à une variété de conditions météorologiques et d’espèces pollinisatrices potentielles. En étant ouvertes le soir et toute la nuit, les fleurs sont protégées des conditions chaudes et sèches du jour et sont privilégiées par les insectes nocturnes qui ne trouvent pas d’autres plantes herbacées comme sources de nectar.

Facteurs limitatifs

Régime de perturbation du sol

L’onagre de Cleland semble tirer avantage de la perturbation du substrat. Parmi les perturbations anthropiques périodiques du sol qui ont eu lieu dans les sous‑populations canadiennes figurent l’extraction d’agrégats, la gestion de la végétation le long d’un couloir ferroviaire et dans une gare de triage, et possiblement le nivellement et la tonte en bordure d’une route. Dans le passé, des feux allumés intentionnellement ou provoqués par la foudre ou les étincelles produites par les wagons auraient réduit la couverture végétale et exposé le sol minéral. Il se peut que les sécheresses et le déplacement des particules du sol par le vent aient également contribué au maintien du substrat dynamique privilégié par l’onagre de Cleland. L’absence prolongée de perturbation du sol dans les sous‑populations canadiennes a probablement rendu ces milieux moins propices au recrutement.

Pollinisation

En plus d’être autopollinisée (voir Cycle vital et reproduction), l’onagre de Cleland fleurit la nuit et est pollinisée par les sphinx ainsi que par d’autres papillons de nuit à langue longue (voir Relations interspécifiques). On peut inférer que le milieu urbain entourant les sous‑populations de London et de Mississauga n’empêcherait pas la présence des sphinx. Comme l’onagre de Cleland est une plante bisannuelle, l’échec de la pollinisation des plantes matures au cours d’une année donnée pourrait entraîner un déclin rapide et potentiellement néfaste de l’effectif des sous‑populations.

Taille et tendances des populations

Sources de données, méthodologies et incertitudes

Le Centre d’information sur le patrimoine naturel a fourni des données d’observation sur trois des quatre sous‑populations (Natural Heritage Information Centre [NHIC], 2022a; idem, 2022b). Les renseignements relatifs à une quatrième sous‑population à Jaffa, dans le comté d’Elgin, ont été obtenus grâce au réexamen d’un spécimen d’onagre parviflore qui avait été récolté par W. G Stewart et dont Brunton a par la suite déterminé qu’il s’agissait de l’onagre de Cleland. De plus amples détails sur cette récolte et les activités de recherche subséquentes ont été fournis par Brinker (comm. pers., 2022) et Oldham (comm. pers., 2022). L’examen de la version numérisée du spécimen (Doubt et Blades, 2022) a permis d’obtenir des données de localisation approximatives ainsi qu’une description générale de l’habitat et de l’abondance de l’espèce au moment de l’observation en 1975. Compte tenu du nombre limité d’observations canadiennes, dont seulement deux ont permis d’obtenir une estimation grossière du nombre de tiges, il n’est pas possible de déterminer l’abondance et les tendances historiques depuis 1975.

Abondance

Les relevés effectués en 2022 (annexe 1) n’ont permis de repérer aucune plante d’onagre de Cleland, y compris les rosettes basales et les tiges florifères, et ce, dans aucune des quatre sous‑populations. Comme les voies ferrées actives à proximité des sous‑populations de London et de Mississauga n’ont pas fait l’objet de recherches, il se pourrait que des plantes soient présentes sur le ballast du chemin de fer. Dans les quatre sous‑populations, des graines pourraient être présentes dans le sol à l’endroit où des plantes ont déjà été observées. Il se peut que des graines et des rosettes de la première année qui étaient cachées par d’autres plantes, ou peu développées à cause de la compétition ou de la sécheresse, aient été oubliées.

Fluctuations et tendances

La dernière observation de l’espèce au Canada remonte à 2001. Depuis, toutes les sous‑populations connues semblent avoir été perdues, car aucun individu n’a été détecté au cours des relevés ciblés de 2022. Cela représente une perte complète par rapport aux 200 à 300 plantes de Komoka, aux quelque 30 plantes de Mississauga, et au petit nombre inféré de plantes de London et de Jaffa. Dans les sous‑populations de London et de Jaffa, on a observé des plantes une seule fois, et dans celles de Komoka et de Mississauga, on n’a estimé le nombre de tiges qu’une fois. Dans les 4 sous populations, l’habitat a subi des modifications importantes au cours des 20 à 30 dernières années.

Dans la sous‑population de Komoka, les plantes étaient dispersées sur environ 15 hectares de carrière de gravier abandonnée lorsqu’elles ont été observées pour la dernière fois, en 2001 (Buck, comm. pers., 2022). Ce milieu était contigu à une prairie restante située le long du couloir ferroviaire voisin; cette prairie a fait l’objet de recherches en 2022, mais aucune plante n’y a jamais été trouvée. Bien que le terrain de golf aménagé en 2003 ait été conçu de manière à préserver les zones d’habitat de la plus haute qualité au sein du site (Buck, comm. pers., 2022), l’habitat convenable de l’onagre de Cleland a été réduit à environ cinq hectares de parcelles isolées séparées par des allées et des sentiers pour voiturettes.

On ne connaît pas l’emplacement exact des plantes ni la superficie qu’elles occupaient dans la gare de triage de London, mais il s’agissait probablement d’une petite zone restreinte si l’on se fie à l’étiquette d’herbier indiquant « rare » et au souvenir du site qu’a l’observateur (Oldham, comm. pers., 2022). Lors du relevé de 2022, ce site contenait environ six hectares d’habitat convenable, notamment des zones de sable et de gravier perturbées, une prairie restante ainsi qu’un bout de chemin de fer et de ballast divisant le site sableux en deux. La quantité d’habitat convenable observée en 2022 est probablement légèrement réduite par rapport à celle qui avait été observée en 1993, car la couverture arborée a augmenté, et en 2017, un sentier pédestre et un pont d’étagement ont été construits.

Dans la sous‑population de Jaffa, les plantes ont été documentées comme étant « éparses et rares » et poussant dans une ouverture herbeuse lorsqu’elles ont été observées en 1975. Bien que les recherches subséquentes effectuées en 1989 aient révélé la présence d’espèces associées aux prairies sèches ou aux landes, cette ouverture avait depuis été recouverte d’une couverture arborée et arbustive et elle n’est actuellement plus visible sur les images aériennes (Oldham, comm. pers., 2022). On estime que la superficie occupée par les plantes en 1975 ne dépassait pas 500 m2 dans une zone qui a depuis été plantée de pin rouge (Pinus resinosa). À l’exception d’un remblai sableux tondu situé dans une emprise routière, il ne restait plus d’habitat convenable en 2022.

En ce qui concerne la sous‑population de Mississauga, les observations de plantes de 1984 et de 1985 ont été faites le long du couloir ferroviaire, dans une prairie relique et un terrain vague adjacents à la voie ferrée. D’après la répartition très limitée des graminées de prairie observées en 2022 et l’absence de prairie relique reconnaissable, on présume que l’habitat observé dans les années 1980 était composé d’une ou de plusieurs très petites parcelles linéaires de prairie situées le long des remblais sableux qui sont maintenant des bosquets. Ce milieu ne dépassait probablement pas 500 m2 au total dans les années 1980, et il est maintenant disparu. On ne connaît pas la superficie qu’occupaient les plantes en 1985, dans le terrain vague adjacent à la voie ferrée, mais il s’agissait probablement d’une petite zone restreinte. À cet endroit, environ 11 km de couloir ferroviaire chevauchent un important dépôt de sable situé à l’embouchure de la rivière Credit (Hoffman et Richards, 1953) et contiennent probablement la majeure partie de la zone qui pourrait offrir à l’espèce des conditions convenables. Le terrain vague est exempt de végétation; il serait traité régulièrement dans le cadre de l’entretien de la voie ferrée.

Le déclin de ces sous‑populations a probablement été causé par une combinaison de facteurs, notamment les activités de développement, la suppression des incendies et l’arrêt de la perturbation du sol, la compétition exercée par des espèces envahissantes, et l’établissement d’une plantation de conifères qui a altéré les conditions du site jusqu’à un point où l’onagre de Cleland ne pouvait plus y persister.

Déclin continuNote de bas de page 3 du nombre d’individus matures :

Aucune plante n’a été trouvée dans les quatre sous‑populations lors des relevés de 2022. Un déclin potentiellement grave a été constaté en comparant les résultats des activités de recherche de 2022 aux spécimens et aux mentions d’observation historiques – Komoka : « environ 200 à 300 plantes, locale » (1990), « abondante » (2001); London : « rare sur du gravier de voie ferrée dans une gare de triage abandonnée » (1993); Jaffa : « éparse et rare » (1975); Mississauga : « peu commune, +/- 30 » [traduction].

Preuve d’un déclin continu (1 génération ou 3 ans, selon la période la plus longue, généralement jusqu’à un maximum de 100 ans) :

D’après les résultats des travaux effectués sur le terrain en 2022, on présume que l’espèce pourrait avoir disparu des sites correspondant aux quatre sous‑populations connues. Comme aucune plante mature produisant des graines n’était présente en 2022, la germination des graines du réservoir offre la seule possibilité de maintenir la présence de l’espèce dans ces sites. Comme les graines d’onagre peuvent demeurer viables dans le réservoir de graines durant plusieurs décennies (Telewski et Zeevaart, 2002), le déclin d’une sous‑population donnée pourrait être renversé si la germination des graines du réservoir se produisait.

Preuve d’un déclin continu (2 générations ou 5 ans, selon la période la plus longue, généralement jusqu’à un maximum de 100 ans) :

Voir le texte dans la section ci‑dessus.

Preuve d’un déclin passé (3 générations ou 10 ans, selon la période la plus longue) qui a cessé ou se poursuit (précisez) :

On présume que les petites sous‑populations de Jaffa et de Mississauga ont disparu avant 2012, car à ces sites, l’habitat convenable est très limité et soumis à l’empiètement de la végétation concurrente.

En ce qui concerne la sous‑population de Komoka, l’extraction d’agrégats avait déjà cessé dans le site lorsque les 200 à 300 plantes ont été observées pour la première fois, en 1990, et le site était possiblement inexploité depuis un certain nombre d’années. L’observation faite en 2001 a permis de constater que les plantes étaient abondantes et que dans l’intervalle, la carrière était restée inactive (Buck, comm. pers., 2022). Au cours de cette période, la perturbation du sol était probablement minime et le substrat s’est probablement déposé. Compte tenu de l’abondance des plantes en 2001, de la conversion d’une partie du site en terrain de golf en 2003 et de l’absence de plantes en 2022, il est inféré que cette sous‑population a diminué au début des années 2000 et qu’elle a disparu en 2012 ou avant.

La sous‑population de Jaffa a probablement disparu entre 1975 et 1988; en effet, les recherches effectuées en 1989 n’ont permis de repérer aucune plante, et les responsables du relevé ont noté que ce milieu qui auparavant était ouvert avait été presque entièrement envahi d’arbustes et d’arbres, dont le pin rouge (Oldham, comm. pers., 2022). Le faible nombre de plantes en 1975 aurait rendu ce site vulnérable à un événement stochastique comme le broutage des dernières plantes en fleur par les cerfs ou la mort des plantes par suite d’une sécheresse.

Comme aucun relevé ciblé n’a été effectué dans la sous‑population de London entre 1993 et 2022, il est difficile d’estimer le moment où les plantes ont disparu du site. Il se peut que les quelques plantes observées en 1993 aient permis de maintenir une petite sous‑population dans les années qui ont suivi ou bien que l’effectif ait subi un déclin rapide en raison de la mortalité des plantes ou de leur incapacité à produire des graines viables.

Les plantes de la sous‑population de Mississauga ont probablement disparu entre 1985 et 1999, car les activités de recherche réalisées en 2000 dans le secteur n’ont permis de repérer aucune plante (Varga, comm. pers., 2022). En 2022, il restait peu de graminées de prairie, et la prairie relique observée en 1984 et en 1985 semblait avoir fait place à un bosquet. L’observation faite en 1985 par Oldham et Webber a permis de constater que des plantes poussaient dans le terrain vague adjacent à la voie ferrée; ce terrain constituait peut‑être une partie du site différente de la prairie relique. Ce terrain vague existe toujours, bien que les relevés de 2022 n’aient permis d’observer aucune plante mature en fleur le long du couloir ferroviaire. L’accès limité au site n’a pas permis d’effectuer une recherche approfondie des rosettes basales sur le ballast du chemin de fer.

Preuve d’un déclin prévu ou présumé dans l’avenir (3 prochaines générations ou 10 prochaines années, selon la période la plus longue, jusqu’à un maximum de 100 ans) :

Les relevés récents effectués dans les sites portent à croire que les quatre sous‑populations connues ont déjà disparu. S’il subsiste un réservoir de graines, les graines pourraient demeurer viables durant des décennies, mais leur viabilité diminuerait continuellement. Si certaines de ces sous‑populations sont toujours existantes, on peut s’attendre à ce qu’elles subissent un déclin continu compte tenu de la détérioration observée de l’habitat convenable causée par la suppression des incendies, l’absence de perturbation du sol et l’empiètement de la végétation concurrente. La possibilité d’une immigration depuis des sous‑populations américaines est extrêmement faible.

Risque de disparition d’après l’analyse quantitative :

Aucune analyse quantitative n’a été effectuée.

Tendances à long terme :

Compte tenu du nombre limité d’observations canadiennes, dont seulement deux ont permis d’obtenir une estimation grossière du nombre de tiges, il n’est pas possible de déterminer l’abondance et les tendances historiques depuis 1975.

Fluctuations de la population, y compris les fluctuations extrêmes :

Comme les données d’observation sont limitées (9 observations en 27 ans pour les 4 sous‑populations), on ne sait pas s’il y a eu des fluctuations extrêmes du nombre d’individus matures.

Fragmentation grave

Les 4 sous‑populations d’onagre de Cleland sont séparées par des distances allant de 20 à 150 km et se trouvent dans un paysage très fragmenté constitué de terres agricoles et de zones urbaines. La quantité et la qualité de l’habitat convenable ont subi un déclin dans les quatre sous‑populations depuis les dernières observations réalisées. L’absence de perturbation du sol, la succession végétale en cours ainsi que la conversion de certaines parties des sites en terrain de golf et en plantation de conifères ont toutes contribué au déclin de l’habitat. Les zones localisées de sol sableux ou graveleux qui persistent dans les quatre sites constituent un habitat qui est probablement assez étendu pour soutenir une population viable. L’onagre de Cleland est une plante autocompatible et autogame, ce qui porte à croire que même une très petite sous‑population peut être viable et permettre aux plantes de se reproduire. Le critère de fragmentation grave, tel qu’il est défini par le COSEPAC, n’est donc pas rempli.

Immigration de source externe

Une immigration depuis des sous‑populations situées dans les États adjacents au sud de l’Ontario, particulièrement au Michigan et en Ohio, est possible, mais peu probable, car il faudrait que des graines soient dispersées sur de longues distances vers des zones d’habitat convenable. Les sous‑populations américaines connues les plus proches se trouvent à plus de 50 km de la frontière ontarienne et sont séparées de l’Ontario par des régions métropolitaines, des terres agricoles, et les rivières Sainte‑Claire et Détroit.

Le sud‑ouest de l’Ontario renferme encore des milieux convenables qui permettraient de soutenir les individus immigrants provenant de sous‑populations américaines, y compris de rares landes sableuses et prairies sèches éparses et des milieux anthropiques plus communs, comme les couloirs ferroviaires, les corridors routiers et les carrières d’emprunt. Certaines des sous‑populations américaines les plus proches occupent des sites où des activités d’intendance permettent de maintenir les landes sableuses abritant des sous‑populations en santé d’onagre de Cleland (par exemple Pinckney Recreation Area, région des Oak Openings) (Reznicek, comm. pers., 2022).

Menaces

L’onagre de Cleland est vulnérable aux effets cumulatifs de diverses menaces, en particulier les modifications de l’écosystème (c.‑à‑d. la suppression des incendies, l’arrêt de la perturbation du sol et la prolifération d’espèces envahissantes). La nature, la portée et la gravité de ces menaces sont décrites à l’annexe 2, selon le système unifié de classification des menaces de l’UICN‑CMP (Union internationale pour la conservation de la nature – Partenariat pour les mesures de conservation; voir Salafsky et al. [2008] pour les définitions et Master et al. [2012] pour les lignes directrices). Le processus d’évaluation des menaces consiste à évaluer les impacts pour chacune des 11 grandes catégories de menaces et de leurs sous‑catégories, en termes de portée (proportion de la population exposée à la menace au cours des 10 prochaines années), de gravité (déclin prévu de la population au sein de la portée au cours des 10 prochaines années ou des 3 prochaines générations, selon la période la plus longue, jusqu’à un maximum d’environ 100 ans) et d’immédiateté de chaque menace. Le calcul de l’impact global des menaces tient compte des impacts de chacune des catégories de menaces et peut être ajusté par les spécialistes des espèces qui participent à l’évaluation des menaces.

L’impact global des menaces qui pèsent sur l’onagre de Cleland est considéré comme très élevé à élevé. Cette valeur doit être interprétée avec prudence, car elle peut être fondée sur des renseignements subjectifs (par exemple, l’opinion d’un expert), et ce, même si des efforts ont été déployés pour corroborer les cotes attribuées avec les études et les données quantitatives disponibles.

Menaces actuelles et futures

Autres modifications de l’écosystème (7.3, impact très élevé‑élevé)

L’onagre de Cleland préfère les sols sableux perturbés qui peuvent se former par suite d’activités anthropiques ou d’une combinaison de processus naturels façonnant le paysage (incendies, sécheresses, érosion par le vent et dépôt du sable, ou scarifiage du sol par de grands mammifères). Comme aucune plante mature n’a été observée en 2022, la perturbation du substrat dans les quatre sites pourrait s’avérer cruciale pour la germination des graines du réservoir. L’absence de perturbation du sol et de perturbation par les incendies, qui permet à la succession végétale de progresser jusqu’à ce qu’une végétation haute et dense soit présente, est la menace la plus répandue et la plus imminente et elle pourrait avoir causé la plupart des déclins observés. Même dans les aires protégées, la succession végétale constitue une menace répandue et imminente. En 2022, les quatre sous‑populations présentaient un substrat très peu perturbé ou non perturbé.

Lorsque le site de Komoka était utilisé pour l’extraction d’agrégats, les conditions favorables pour l’onagre de Cleland étaient maintenues grâce au matériel utilisé et à la perturbation fréquente du substrat. La prairie sèche qui se trouve au sud du terrain de golf porte à croire que des zones de sable et de gravier bien drainées à végétation éparse pourraient avoir été présentes avant les activités d’extraction d’agrégats et que ces zones auraient abrité des plantes d’onagre de Cleland. On estime qu’avant l’aménagement du terrain de golf en 2003, il y avait 15 hectares de prairie dans la parcelle (Buck, comm. pers., 2022); par la suite, cette superficie a été réduite à environ 5 hectares. Lors des relevés de 2022, environ 5 % de la prairie présente au sein du terrain de golf étaient constituée de végétation éparse sur substrat exposé, un substrat privilégié par l’onagre de Cleland; la majeure partie de la prairie présentait une couverture modérément dense de graminées et de plantes herbacées non graminoïdes. Les conditions favorables pour l’onagre de Cleland se sont possiblement détériorées à mesure que le sol s’est déposé et qu’il a ainsi permis à d’autres espèces de plantes herbacées, à savoir le barbon à balais, de bien s’établir. La propagation de plantes herbacées sur le substrat stable a entraîné une accumulation de feutre racinaire et un durcissement de la surface du sol, lesquels ne sont pas favorables pour les espèces qui dépendent des perturbations, comme l’onagre de Cleland.

L’ouverture qui était présente au site de Jaffa en 1975 a été progressivement perdue en raison de la succession végétale et de la plantation de conifères. À mesure que les conifères grandissaient, un couvert forestier dense s’est formé et les conditions n’étaient plus favorables pour les espèces qui ont besoin du plein soleil et d’un substrat exposé. La plantation de conifères dans la zone de protection de la nature de Springwater a donné lieu à un sol stable couvert d’une couche d’humus d’aiguilles de pin, lequel retient probablement plus d’humidité que le sol qui existait lorsque le site était plus ouvert.

Dans les sous‑populations de London et de Mississauga, une perturbation du sol situé le long du couloir ferroviaire est susceptible de se produire de façon intermittente à certains endroits. Dans les deux sous‑populations, on retrouve une voie empruntée par les véhicules et les machines du côté sud du couloir ferroviaire; cette voie comprend deux pistes présentant un substrat exposé et une parcelle de végétation entre les deux. Parmi les perturbations localisées figurent les plateformes de gravier entourant l’infrastructure, les zones où l’on empile des traverses ainsi que les zones où la machinerie sur chenilles fait demi‑tour et scarifie le sol. En 2022, les sites de London et de Mississauga semblaient relativement inactifs et ne présentaient pas de signes de perturbation récente du sol.

Le site de Komoka renferme toujours de grandes zones de prairie sèche et pierreuse, mais l’empiètement d’espèces ligneuses réduit peu à peu la superficie de l’habitat convenable. Le site abrite plusieurs espèces envahissantes contre lesquelles on peut lutter par le feu (voir Incendies et suppression des incendies), notamment le nerprun bourdaine, le roseau commun (Phragmites australis ssp. australis), le mélilot blanc (Melilotus albus) et la centaurée maculée (Centaurea stoebe). Le voisinage de la sous‑population de Mississauga est couvert de dompte‑venin de Russie (Vincetoxicum rossicum) et caractérisé par la présence sporadique du sumac vinaigrier (Rhus typhina), de l’érable à Giguère (Acer negundo), du robinier faux‑acacia (Robinia pseudoacacia), du nerprun cathartique (Rhamnus cathartica) et de la saponaire officinale (Saponaria officinalis) le long de la voie ferrée. Le site correspondant à la sous‑population de London abrite un peuplement de peuplier faux‑tremble (Populus tremuloides) ainsi que des colonies localisées de centaurée maculée dans toutes les zones d’habitat convenable de la gare de triage. Près de la sous‑population de Jaffa, quelques plantes de rosier multiflore (Rosa multiflora) et d’oléastre à ombelles (Elaeagnus umbellata) sont présentes le long de la lisière de la plantation de conifères.

Zones résidentielles et urbaines (1.1, impact très élevé‑moyen)

Le terrain de golf au site de Komoka est zoné « milieu naturel » et « utilisation à des fins récréatives » et est désigné comme une zone régie par une politique spéciale dans le plan officiel de la municipalité (Middlesex Centre, 2022). La désignation de zone régie par une politique spéciale limite l’aménagement de nouvelles parties du site en terrain de golf et les utilisations accessoires et exige qu’une étude d’impact environnemental soit préparée et soumise à l’examen d’un organisme avant leur approbation. Ce règlement confère une certaine protection à l’habitat restant. Même s’il est actuellement zoné pour une utilisation à des fins récréatives, le terrain de golf se trouve juste à la limite de la zone de peuplement de Komoka et il se peut qu’à l’avenir, des changements soient apportés au zonage pour permettre le développement résidentiel. Lors du relevé de 2022, les terres se trouvant juste au nord du terrain de golf étaient nivelées en prévision de l’aménagement d’un lotissement. La limite du lotissement se trouve à environ 50 m de l’endroit où l’on sait que l’onagre de Cleland était présente (Buck, comm. pers., 2022).

Les trois autres sous‑populations ne sont pas exposées à la menace du développement résidentiel et urbain.

Zones touristiques et récréatives (1.3, impact élevé‑moyen)

La sous‑population de Komoka pourrait être touchée par des modifications de la configuration du terrain de golf ou par la création de nouveaux sentiers pour voiturettes dans les zones actuellement constituées de prairie à herbes hautes. Comme les plantes matures étaient plus abondantes dans la sous‑population de Komoka et qu’elles étaient réparties sur une vaste étendue (Buck, comm. pers., 2022), ce site est le plus susceptible de contenir des graines viables dans le réservoir de graines. La quantité de graines produite par une seule plante ainsi que la viabilité à long terme des graines d’onagre (voir Cycle vital et reproduction) portent à croire que des milliers de graines pourraient persister dans le sol, et ce, durant plusieurs années. En 2022, aucune servitude de conservation formelle n’était associée aux surfaces extensives de prairie du terrain de golf.

Le plan directeur de la zone de protection de la nature de Springwater (Catfish Creek Conservation Authority, 2021) prévoit que les emplacements de camping qui se trouvent dans le secteur où l’on croit que des plantes d’onagre de Cleland étaient présentes en 1975 seront raccordés aux réseaux d’aqueduc et d’électricité entre 2022 et 2025. Ce document indique également une zone d’installations couvertes permanentes qui sera aménagée le long de la Conservation Line si le financement le permet. On ignore si ces activités de développement impliqueraient l’enlèvement d’une partie ou de la totalité des conifères plantés. L’aménagement du terrain de camping pourrait avoir pour effet d’accroître l’ensoleillement et la perturbation du sol, ce qui stimulerait la germination des graines du réservoir, mais il entraînerait également des risques liés au piétinement des plantes, à la tonte et à l’empiètement des structures permanentes sur l’habitat convenable.

Effluents agricoles et sylvicoles (9.3, impact moyen‑faible)

Dans la sous‑population de Komoka, la prairie où a été observée l’onagre de Cleland s’est vue fragmentée par une série d’allées de terrain de golf. Dans les zones entretenues, des engrais et des herbicides sont appliqués sur la pelouse. La topographie ouverte et vallonnée permet au ruissellement de surface et aux herbicides dérivés d’atteindre la zone de prairie, ce qui pourrait se traduire par des concentrations élevées d’azote ainsi que par des dommages à la végétation de prairie qui entre en contact avec les herbicides.

Lors des relevés de 2022, l’application d’herbicides le long du couloir ferroviaire a été constatée dans la sous‑population de London, et on est également susceptible d’y avoir recours au site de Mississauga dans le cadre des activités de gestion de la végétation. Au site de London, les herbicides étaient pulvérisés sur la largeur des deux voies ferrées actives et jusqu’à environ deux mètres au‑delà du ballast du chemin de fer. Les plantes observées à ce site poussaient dans une gare de triage, où les herbicides sont moins susceptibles d’être appliqués, mais une des observations de Mississauga a été faite dans une zone qui est probablement traitée de façon périodique (un terrain vague adjacent à la voie ferrée).

Incendies et suppression des incendies (7.1, impact faible)

L’onagre de Cleland a besoin de milieux ouverts dépourvus de couverture arborée ou arbustive (voir Besoins en matière d’habitat). La suppression à long terme des incendies dans les quatre sous‑populations a permis à des espèces indigènes et non indigènes de s’établir dans des zones qui offraient auparavant un habitat ouvert convenable à l’espèce. Bien que l’espèce et son habitat sableux dénudé naturel soient en bonne partie maintenus par les périodes de sécheresse, les sites de l’Ontario renferment tous des éléments des communautés de prairie à herbes hautes qui, dans le passé, étaient maintenues par des incendies périodiques. L’espèce est associée aux landes sableuses dans toute son aire de répartition américaine, où les incendies ont pour effet de réduire l’empiètement des espèces concurrentes qui pourraient coloniser les landes (ou autres types de milieux ouverts secs). Bien que l’espèce privilégie les milieux où la compétition et la charge de combustible sont faibles et où la chaleur et les flammes sont ainsi moins intenses, les plantes poussant à proximité de combustible accumulé pourraient être endommagées ou tuées par le feu.

Plusieurs des espèces envahissantes qui sont présentes dans les sous‑populations contribuent à la mésification et à l’évolution vers des milieux au couvert forestier plus fermé, où l’accumulation de feuilles mortes et l’humidité accrue rendent les feux intenses moins susceptibles de se produire avec le temps. Certaines espèces envahissantes peuvent réagir positivement aux feux de faible intensité par une meilleure germination des graines du réservoir ou une meilleure croissance des rhizomes, ce qui peut se traduire par une couverture végétale concurrente accrue à proximité des plantes d’onagre de Cleland. En outre, les quatre sous‑populations sont situées près de zones ou d’infrastructures urbaines, où tout incendie serait rapidement éteint. Dans le paysage densément peuplé du sud de l’Ontario, la probabilité que des incendies se produisent dans les sites, naturellement ou par mégarde, est très faible.

À l’heure actuelle, le rétablissement du feu grâce au brûlage dirigé ne pourrait se faire que dans la sous‑population de Komoka. La personne possédant ce terrain a toutefois indiqué que le service des incendies n’appuie actuellement pas le brûlage réalisé dans les limites de la ville.

Espèces ou agents pathogènes indigènes problématiques (8.2, impact inconnu)

Le broutage d’autres espèces d’onagres par le cerf de Virginie (Odocoileus virginianus) a été constaté dans la sous‑population de Komoka, et on peut penser que dans toutes les sous‑populations, l’onagre de Cleland serait soumise à une pression de broutage similaire. Il se peut que les plantes ne soient pas déracinées par le broutage, mais l’enlèvement de la partie supérieure des tiges fertiles en croissance pourrait éliminer la possibilité qu’elles produisent des graines viables. Dans les petites sous‑populations de cette espèce à courte durée de vie, le broutage pourrait réduire le nombre de plantes matures et la taille du réservoir de graines.

Routes et voies ferrées (4.1, impact inconnu)

La sous‑population de London est située dans une gare de triage du CN où des plateformes de wagons et du matériel d’entretien sont entreposés dans plusieurs dépendances. Cet endroit est entouré de prairie restante à herbes hautes et de substrats perturbés qui ont été colonisés par des espèces de cette prairie. Des travaux importants effectués dans la gare de triage, comme la construction d’un nouveau chemin de fer, d’un nouveau bâtiment ou d’une voie d’accès asphaltée, pourraient détruire l’habitat convenable. Des perturbations légères ou modérées, comme le nivellement d’une voie d’accès en gravier, pourraient avoir un impact positif ou négatif sur l’espèce. La sous‑population de Mississauga est située le long d’une portion très active du corridor de Metrolinx, lequel est fortement utilisé, et il se peut que cette infrastructure soit élargie pour supporter un plus grand débit de circulation ferroviaire.

Nombre de localités fondées sur les menaces

Le nombre de sous‑populations est utilisé comme approximation du nombre de localités. Il y a zéro à quatre localités, ce qui correspond aux quatre sous‑populations possiblement disparues. Parmi les principales menaces pesant sur l’espèce figurent l’absence de perturbation régulière du substrat et la perte d’habitat causée par le développement résidentiel. Les quatre sous‑populations sont exposées à une menace principale similaire (de la catégorie Modifications des systèmes naturels); cependant, cette menace surviendrait indépendamment dans chaque sous‑population.

Protection, statuts et activités de rétablissement

Statuts et protection juridiques

L’onagre de Cleland ne figure pas sur la liste de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition de l’Ontario ni sur celle de la Loi sur les espèces en péril du Canada. L’espèce est inscrite sur la liste des espèces en voie de disparition de l’Ohio (Ohio Department of Natural Resources, 2020); elle bénéficie donc des dispositions de protection prévues dans cet État.

Statuts et classements non juridiques

L’onagre de Cleland s’est vue attribuer la cote de conservation mondiale G3G5 (statut examiné pour la dernière fois en 1994); cette cote combinée reflète l’incertitude entourant la situation de l’espèce (NatureServe, 2022).

NatureServe a attribué à l’espèce la cote nationale N1 (gravement en péril) au Canada. En Ontario, l’espèce s’est vue attribuer la cote infranationale S1 (gravement en péril), laquelle reflète la cote nationale N1 et lui sert de fondement.

En ce qui concerne les États américains limitrophes de l’Ontario qui abritent l’onagre de Cleland, on a également appliqué la cote infranationale S1 (gravement en péril) en Ohio, alors qu’on n’a pas attribué de cote à l’espèce au Minnesota, au Michigan et dans l’État de New York (SNR; NatureServe, 2022). À la limite sud‑ouest de l’aire de répartition de l’espèce, on a appliqué les cotes infranationales S2 (en péril) et S1 dans les États du Missouri et de l’Arkansas, respectivement. L’onagre de Cleland est considérée comme une espèce exotique (SNA) au New Jersey et en Caroline du Sud (NatureServe, 2022), et elle l’est peut‑être aussi dans l’État de New York (Werier et al., 2023). L’Illinois a récemment attribué à l’espèce la cote S4 (apparemment en sécurité; Cox, comm. pers., 2022).

Bien que l’espèce soit non classée (SNR) en Indiana, en Iowa, au Michigan, au Minnesota et au Wisconsin, des experts locaux ont proposé les cotes qui suivent pour leur administration.

Au Kentucky, où l’espèce est toujours non classée (SNR), trois mentions potentielles nécessitent une confirmation (Littlefield, comm. pers., 2022).

Protection et propriété de l’habitat

Deux des quatre sous‑populations (Komoka et London) se trouvent entièrement sur des terres privées (voir l’annexe 1). Au site de Komoka, un organisme non gouvernemental de conservation pourrait négocier une entente relative au régime foncier de la prairie à herbes hautes qui reste autour du terrain de golf. Une parcelle de voie ferrée située juste au sud du terrain de golf appartient au Canadien National et renferme 3,5 hectares de prairie restante à herbes hautes. L’habitat qui se trouve sur le terrain du Canadien National à London est peu susceptible d’être protégé et présenterait peu d’intérêt pour les organismes de conservation privés. Les sous‑populations de Jaffa et de Mississauga sont situées sur des terres publiques. La sous‑population de Jaffa a été trouvée dans la partie nord de la zone de protection de la nature de Springwater, laquelle appartient à l’Office de protection de la nature du ruisseau Catfish. Le couloir ferroviaire de Mississauga appartenait auparavant au Canadien National, mais il a été acheté par Metrolinx, une agence provinciale de transport en commun du gouvernement de l’Ontario. Toutes les plantes dont la présence dans ce site est documentée étaient confinées à une parcelle de couloir ferroviaire.

Sources d’information

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Collections examinées

Lors de la préparation du présent rapport de situation, des spécimens du Musée canadien de la nature (collection CAN) à Ottawa, en Ontario, ont été examinés. L’Université Western (herbier UWO) a confirmé qu’elle possédait le double d’un spécimen récolté par M. J. Oldham à Komoka en 1990 et que leur collection ne comprenait pas d’autre matériel. Il a été confirmé qu’aucun nouveau spécimen d’O. clelandii n’est actuellement conservé dans les herbiers suivants : DAO d’Agriculture et Agroalimentaire Canada à Ottawa, en Ontario; OAC de l’Université de Guelph à Guelph, en Ontario; TRT du Musée royal de l’Ontario à Toronto, en Ontario; TRTE de l’Erindale College de l’Université de Toronto à Toronto, en Ontario; et UWO de l’Université Western à London, en Ontario.

Experts contactés

Tableau des experts contactés
Nom Titre Appartenance

Anderson, Derek

Botaniste/écologiste des plantes

Minnesota Biological Survey

Bakowsky, Wasyl

Écologiste des communautés

Centre d’information sur le patrimoine naturel de l’Ontario

Bassett, Tyler

Botaniste

Michigan Natural Features Inventory

Bradley, Keith

Botaniste

South Carolina Department of Natural Resources

Briggler, Malissa

Botaniste de l’État

Missouri Department of Conservation

Brinker, Sam

Botaniste provincial

Centre d’information sur le patrimoine naturel de l’Ontario

Buck, Graham

Écologiste, planification

Ministère des Richesses naturelles et des Forêts de l’Ontario

Burkhart, John

Écologiste/botaniste

West Virginia Division of Natural Resources

Cox, Philip

Écologiste des plantes

Illinois Department of Natural Resources

Doubt, Jennifer

Conservatrice, botanique

Musée canadien de la nature

Doyle, Kevin

Botaniste

Wisconsin Department of Natural Resources

Frye, Christopher

Botaniste de l’État

Maryland Department of Natural Resources

Gardner, Rick

Botaniste principal

Division of Natural Areas et Preserves, Ohio

Heidel, Bonnie L.

Gestionnaire du programme de botanique

Wyoming Natural Diversity Database

Knapp, Wesley

Botaniste principal

NatureServe

Littlefield, Tara

Botaniste

Kentucky State Nature Preserves

Namestnik, Scott

Botaniste

Indiana Department of Natural Resources

Oldham, Michael

Botaniste provincial (retraité)

Centre d’information sur le patrimoine naturel de l’Ontario

Pearson, John

Écologiste

Iowa Department of Natural Resources

Reznicek, Anton

Chercheur scientifique émérite et conservateur émérite de la collection de plantes vasculaires

University of Michigan

Ring, Richard M.

Botaniste principal

New York Natural Heritage Program

Snyder, David

Botaniste de l’État

New York Natural Heritage Program

Townsend, John F.

Botaniste

Virginia Department of Conservation and Recreation

Varga, Steve

Biologiste, gestion des ressources

Ministère des Richesses naturelles et des Forêts de l’Ontario

Wagner, Warren

Botaniste chargé de recherches et conservateur en botanique (Onagracées et plantes des îles du Pacifique)

Smithsonian Institution – National Museum of Natural History

Remerciements

Environnement et Changement climatique Canada a financé la préparation du présent rapport. Les experts énumérés ci‑dessus ont fourni des données ou des conseils précieux. La cartographie et le calcul de l’IZO et de la superficie de la zone d’occurrence ont été effectués par Alain Filion du Secrétariat du COSEPAC. Bruce Bennett, coprésident du Sous‑comité de spécialistes des plantes vasculaires (SCS des PV), a fourni des conseils techniques et des commentaires rédactionnels très précieux tout au long de la rédaction du rapport. Le rédacteur du rapport souhaite remercier toutes les personnes qui ont fourni une expertise (voir Experts contactés) et des observations personnelles, en particulier Wasyl Bakowsky, Sam Brinker, Graham Buck, Mike Oldham et Steve Varga pour leurs commentaires concernant les occurrences et leur participation aux relevés. Tony Reznicek a fourni des observations utiles sur l’habitat de l’espèce et a accompagné le rédacteur du rapport lors de la visite de sous‑populations existantes du Michigan et de l’Ohio. Les membres suivants du personnel des herbiers ont été d’une aide précieuse en cherchant des mentions additionnelles dans leurs collections : Jennifer Doubt (CAN), Shannon Asencio (DAO), Carole Ann Lacroix (OAC) et Kris Mendola (UWO). Amanda Cosentino du FireRock Golf Club a généreusement permis l’accès à la propriété aux fins de la réalisation de relevés. Plusieurs examinateurs ont contribué à améliorer le présent rapport, notamment Syd Cannings, Holly Bickerton, Marie Archambault, Rebecca Sutherland, Lingfei Li et Karolyne Pickett d’Environnement et Changement climatique Canada ainsi que Vivian Brownell, David Mazerolle et Cary Hamel du SCS des PV. Del Meidinger et Anna Hargreaves du SCS des PV ont aidé à tenir la téléconférence sur les menaces.

Sommaire biographique du rédacteur du rapport

Patrick W. Deacon est un biologiste‑conseil qui possède plus de 15 ans d’expérience dans la réalisation d’inventaires botaniques dans tout l’Ontario et l’Ouest canadien. Il détient un baccalauréat en études environnementales du programme Études de l’environnement et des ressources de l’Université de Waterloo. Patrick a été directeur de Tallgrass Ontario, du Waterloo Stewardship Council et de Field Botanists of Ontario. Il consacre une bonne partie de son temps libre à explorer les communautés de prairie à herbes hautes qui restent dans tout le sud de l’Ontario et participe aux activités d’intendance en cours. Patrick a récemment corédigé la mise à jour de 2021 du rapport de situation du COSEPAC sur le chicot févier (Gymnocladus dioicus).

Annexe 1. Sous‑populations d’onagre de cleland au Canada ainsi que le statut, les données d’observation et le régime foncier associés

Tableau de l'annexe 1. a Sauf indication contraire, le nombre de tiges ou une estimation du nombre de tiges n’a pas été consigné(e)

Comté

Sous‑population

Statut

Dernière observation

Description et remarquesa

Propriété/gestion

Middlesex

Komoka
(IDOE no 5487 du CIPN)

Possiblement disparue

(historique)

2001

(1990) M. Oldham repère une nouvelle sous‑population : une colonie de tiges d’onagre de Cleland (Oenothera clelandii) en fleur poussant dans une zone sableuse dégagée et sèche au sein d’une carrière de gravier abandonnée abritant aussi la monarde ponctuée et d’autres espèces des prairies. Estimation du nombre de tiges : 200 à 300. Des spécimens de référence sont récoltés.

(1992) M. Oldham et W. Bakowsky observent des plantes en fleur.

(1993) M. Oldham observe des plantes en fleur.

(2001) G. Buck observe des plantes éparpillées dans toute la partie ouest du site et remarque qu’elles sont grandes et abondantes malgré la mauvaise saison de croissance. Une grande partie de l’habitat est aménagée en terrain de golf en 2003.

(2022) P. Deacon effectue un relevé détaillé (600 minutes, aucune plante trouvée). Il inclut également dans le relevé la prairie restante adjacente à la voie ferrée que le rédacteur du rapport a visitée à de nombreuses reprises au cours des 15 dernières années. Le site abritant la sous‑population est aménagé en terrain de golf en 2003 malgré l’opposition d’organismes de conservation (Buck, comm. pers., 2022). Les surfaces extensives comprises dans le terrain de golf sont toujours constituées de prairie à herbes hautes, et plusieurs abritent au moins deux espèces suivies à l’échelle provinciale. Les zones de prairie sont maintenant entourées par des allées tondues et les sols sont stables, présentent peu de zones dénudées et ne subissent aucune sorte de perturbation. On trouve aussi de l’habitat convenable alentour, dans une prairie restante située en bordure d’une voie ferrée. Quelques espèces de graminées à gazon se propagent dans les zones de prairie restantes. Le nerprun bourdaine (Frangula alnus) et le pin sylvestre (Pinus sylvestris) sont communs sur les surfaces extensives où il y a des parcelles de prairie restantes. D’autres espèces sont présentes en plus petit nombre, notamment l’oléastre à ombelles (Elaeagnus umbellata) et le peuplier blanc (Populus alba). Outre les espèces envahissantes, la succession végétale et l’ombrage accru causé par l’établissement d’espèces ligneuses dégradent la prairie (Oldham, comm. pers., 2022).

Privée

(1 propriétaire, le FireRock Golf Club)

Middlesex

London
(IDOE no 64734 du CIPN)

Possiblement disparue

(historique)

1993

(1993) M. Oldham note la présence de plantes en fleur sur du gravier de voie ferrée dans une gare de triage abandonnée. Les plantes sont décrites comme étant rares dans la sous‑population. Des spécimens de référence sont récoltés.

(2022) P. Deacon effectue un relevé (360 minutes, aucune plante trouvée). L’accès au couloir ferroviaire du CN ne peut être organisé, mais la presque totalité du site est examinée à partir de divers points d’observation. Seuls un bâtiment et une allée de la gare de triage sont actuellement utilisés, et le reste de la gare est un terrain improductif. Des zones de pré sableux sont présentes à l’intérieur et à l’extérieur de l’enceinte de la gare de triage et elles offrent un habitat convenable, de même que le ballast situé le long du chemin de fer. Un parc municipal voisin abrite un boisé à chênes remis en état qui ne constitue pas un habitat convenable pour l’onagre de Cleland. Le long de la voie ferrée, la végétation semble avoir fait l’objet d’un essouchage périodique et des herbicides ont également été appliqués le long d’une voie d’entretien. La centaurée maculée (Centaurea stoebe) est commune dans le pré sableux et la gare de triage. L’établissement du peuplier faux‑tremble (Populus tremuloides) dans toute la gare de triage et le long d’un sentier récréatif appartenant à la ville entraîne une succession dans l’habitat ainsi qu’une augmentation de l’ombre projetée sur le pré et la prairie restante à herbes hautes située à proximité.

Privée

(1 propriétaire, le Canadien National)

Elgin

Jaffa
Aucun IDOE du CIPN actuellement attribué

Présumée disparue

1975

(1975) W. Stewart récolte une plante sur le sol sableux sec d’une ouverture herbeuse et il note que l’espèce est éparse et rare. D. Brunton a déterminé que ce spécimen, initialement identifié comme appartenant à l’espèce Oenothera parviflora (onagre parviflore), était un spécimen d’onagre de Cleland.

(1989) W. Stewart et M. Oldham revisitent le site mais sont incapables de repérer des plantes. Des espèces ayant une préférence pour les sols sableux, notamment le carex de Mühlenberg (Carex muehlenbergii) et le carex à têtes courtes (C. brevior), sont observées à proximité de l’endroit où l’onagre de Cleland aurait été signalée.

(2022) P. Deacon effectue un relevé (60 minutes, aucune plante trouvée). Presque toute la bordure nord de la zone de protection de la nature de Springwater est constituée de peuplements de conifères de densité variable. On note la présence d’un remblai sableux près de l’entrée du terrain de camping se trouvant dans la zone de protection de la nature, mais le mince couvert de pin rouge (Pinus resinosa) et la dense couverture de cornouiller à grappes (Cornus racemosa), de chèvrefeuille non indigène (Lonicera sp.), de rosier multiflore (Rosa multiflora) et de vigne des rivages (Vitis riparia) ont supplanté la couverture végétale au sol, et il ne reste aucune ouverture sableuse. L’emprise routière sableuse est régulièrement tondue et libre de végétation ligneuse. Le secteur où des plantes étaient probablement présentes en 1975 est indiqué dans le plan directeur de Springwater comme étant une zone où des emplacements de camping et des installations couvertes seront aménagés (Catfish Creek Conservation Authority, 2021).

Publique

(1 propriétaire, l’Office de protection de la nature du ruisseau Catfish – zone de protection de la nature de Springwater)

Peel

Mississauga
(IDOE no 2466 du CIPN)

Présumée disparue

1985

(1984) D. Brunton et S. Varga documentent la présence de l’espèce dans une prairie relique. Plusieurs des plantes se trouvent sur le ballast du chemin de fer, mais quelques‑unes poussent dans la prairie adjacente (Varga, comm. pers., 2022). Cette observation constitue la première mention connue de l’onagre de Cleland au Canada. Un spécimen de référence est récolté.

(1985) M. Oldham et J. Webber observent des plantes poussant dans un terrain vague adjacent à la voie ferrée. Leur description de l’habitat diffère de celle de la prairie relique où Brunton et coll. ont observé des plantes.

(1985) D. Brunton et K. McIntosh observent des plantes poussant dans la prairie relique. Des spécimens de référence sont récoltés.

(2000) S. Varga effectue une recherche dans le secteur et ne trouve aucune plante à proximité du site de collecte de 1984 (Varga, comm. pers., 2022).

(2022) P. Deacon effectue un relevé (240 minutes, aucune plante trouvée). L’accès au corridor de Metrolinx ne peut être organisé, mais la sous‑population fait l’objet d’un relevé à partir de divers points d’observation. Le parc dégradé Lorne Park Prairie est visité; on aperçoit de très petites colonies de graminées de prairie le long du couloir ferroviaire, mais il ne semble rester aucune parcelle importante de prairie à herbes hautes. Le ballast du chemin de fer pourrait continuer d’offrir un habitat convenable à l’onagre de Cleland : on remarque la présence de milliers de plantes d’onagre bisannuelle (Oenothera biennis) et d’onagre parviflore (O. parviflora). Des colonies de dompte‑venin de Russie (Vincetoxicum rossicum) et des bosquets de sumac vinaigrier (Rhus typhina) et d’érable à Giguère (Acer negundo) sont présents le long d’une grande partie du couloir ferroviaire. Il semble que la végétation ligneuse fasse l’objet d’un essouchage périodique, mais il y a très peu de zones de substrat exposé, et celles qui existent ne dépassent pas 25 m2.

Publique

(1 propriétaire, Metrolinx)

Annexe 2. Calculateur des menaces pesant sur l’onagre de cleland

Tableau d’évaluation des menaces

Nom scientifique de l’espèce ou de l’écosystème :

Onagre de Cleland; Oenothera clelandii

Identification de l’élément :

1056644

Code de l’élément :

PDONA0C1T0

Date :

2023-02-21

Évaluateurs :

Bruce Bennett et Del Meidinger (coprésidents); Syd Cannings, Jennifer Thompson et Holly Bickerton (ECCC); Vivian Brownell, Anna Hargreaves, David Mazzerole et Sam Brinker (membres du SCS); Pat Deacon (rédacteur); Graham Buck (MRNF); Alyssa Pogson (Secrétariat)

Guide pour le calcul de l’impact global des menaces
Impact des menaces Comptes des menaces de niveau 1 selon l’intensité de leur impact - Maximum de la plage d’intensité Comptes des menaces de niveau 1 selon l’intensité de leur impact - Minimum de la plage d’intensité

A (Très élevé)

2

0

B (Élevé)

0

1

C (Moyen)

1

1

D (Faible)

0

1

Impact global des menaces calculé : Très élevé Élevé

Impact global des menaces attribué :

AB = Très élevé-élevé

Impact global des menaces – commentaires :

Espèce bisannuelle; durée d’une génération : 2 ans et plus (« et plus » à cause du réservoir de graines); peut‑être 12 à 22 ans, donc trois générations équivalent à environ 36 à 66 ans; aucun individu mature; viabilité des graines du réservoir inconnue, mais elles pourraient demeurer viables durant des décennies jusqu’à ce qu’une perturbation se produise; des graines d’onagre bisannuelle étaient toujours viables après des décennies (80 ans); la dernière observation d’une plante remonte à 2001; terrain de golf aménagé à Komoka en 2003; on a tenté, lors de l’aménagement du terrain de golf, de conserver l’habitat des plantes en péril; la zone est une ancienne carrière d’agrégats; le site de London appartient au CN; le site de Mississauga appartient à Metrolinx (province de l’Ontario); le site de Jaffa appartient à l’Office de protection de la nature du ruisseau Catfish.

Tableau d’évaluation des menaces
Numbre Menace Impact (calculé) Impact Portée (10 prochaines années) Gravité (10 ans ou 3 gén.) Immédiateté Commentaires

1

Développement résidentiel et commercial

AC

Très élevé-moyen

Généralisée-restreinte
(11 à 100 %)

Extrême-élevée
(31 à 100 %)

Élevée-modérée

sans objet

1.1

Zones résidentielles et urbaines

AC

Très élevé-moyen

Généralisée-restreinte
(11 à 100 %)

Extrême-élevée
(31 à 100 %)

Élevée-modérée

Un nouvel ensemble résidentiel est en construction à environ 50 m de la limite nord du site de Komoka, et il se peut qu’à l’avenir, le terrain de golf lui‑même soit reconverti en zone résidentielle.

1.2

Zones commerciales et industrielles

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

1.3

Zones touristiques et récréatives

BC

Élevé-moyen

Généralisée-restreinte
(11 à 100 %)

Élevée
(31 à 70 %)

Élevée-modérée

La sous‑population de Komoka pourrait être touchée par la création de nouveaux sentiers pour voiturettes de golf divisant la surface extensive de prairie à herbes hautes en deux. Le voisinage du site de Jaffa pourrait bientôt être réaménagé en emplacements de camping avec services, possiblement reliés par de nouvelles allées.

2

Agriculture et aquaculture

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

2.1

Cultures annuelles et pérennes de produits autres que le bois

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

2.2

Plantations pour la production de bois et de pâte

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

La sous‑population de Jaffa a été trouvée dans une zone qui abrite maintenant une plantation mature de pin blanc. L’espèce n’a pas été observée lors des relevés de 2022, mais la récolte de cette plantation rétablirait le niveau d’ensoleillement et la perturbation du sol sableux.

2.3

Élevage de bétail

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

2.4

Aquaculture en mer et en eau douce

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

3

Production d’énergie et exploitation minière

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

3.1

Forage pétrolier et gazier

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

3.2

Exploitation de mines et de carrières

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

La sous‑population de Komoka occupait une carrière d’agrégats qui a ensuite été aménagée en terrain de golf au début des années 2000. Il n’y a pas de risque que de nouvelles activités d’extraction d’agrégats soient réalisées dans n’importe lequel des sites correspondant aux quatre sous‑populations.

3.3

Énergie renouvelable

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

4

Corridors de transport et de service

sans objet

Non calculé (en dehors de la période d’évaluation)

Grande (31 à 70 %)

Élevée
(31 à 70 %)

Faible (possiblement à long terme, > 10 ans ou 3 gén.)

sans objet

4.1

Routes et voies ferrées

sans objet

Non calculé (en dehors de la période d’évaluation)

Grande (31 à 70 %)

Élevée
(31 à 70 %)

Faible (possiblement à long terme, > 10 ans ou 3 gén.)

Les sites de London et de Mississauga se trouvent le long d’une voie ferrée. La construction de nouvelles voies ferrées ou voies d’accès pourrait avoir lieu à ces sites.

À London, les plantes ont été trouvées dans une gare de triage du CN où des plateformes de wagons et du matériel d’entretien sont entreposés dans plusieurs dépendances. Cette gare est entourée de prairie restante à herbes hautes et de substrats perturbés colonisés par des espèces de cette prairie. Des travaux importants effectués dans la gare de triage pourraient détruire l’habitat convenable, mais des perturbations légères ou modérées pourraient améliorer cet habitat. La sous‑population de Mississauga est située le long d’une portion très active du corridor de Metrolinx.

4.2

Lignes de services publics

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

Il est peu probable que de nouvelles lignes de services publics soient installées dans n’importe lequel des sites correspondant aux quatre sous‑populations.

Au site de London, une ligne télégraphique abandonnée est présente du côté nord du couloir ferroviaire, mais cette structure n’est pas entretenue et est retirée de l’emplacement historique des plantes. Aucun service public souterrain ou en surface n’a été observé dans les sous‑populations de Komoka et de Mississauga. Au site de Jaffa, une ligne électrique est présente de l’autre côté de la route près de laquelle des plantes ont été trouvées.

4.3

Voies de transport par eau

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

4.4

Corridors aériens

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

5

Utilisation des ressources biologiques

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

5.1

Chasse et capture d’animaux terrestres

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

5.2

Cueillette de plantes terrestres

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

5.3

Exploitation forestière et récolte du bois

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

Sans objet. Voir la menace 2.2 pour une discussion sur la plantation d’arbres.

5.4

Pêche et récolte de ressources aquatiques

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

6

Intrusions et perturbations humaines

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

6.1

Activités récréatives

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

Au site de Komoka, la prairie à herbes hautes est régulièrement piétinée par les golfeurs qui cherchent des balles de golf; cela pourrait entraîner le piétinement de plantes d’onagre de Cleland, mais aussi une légère perturbation du sol qui serait bénéfique pour l’espèce.

6.2

Guerre, troubles civils et exercices militaires

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

6.3

Travail et autres activités

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

7

Modifications des systèmes naturels

AB

Très élevé-élevé

Généralisée
(71 à 100 %)

Extrême-élevée
(31 à 100 %)

Élevée (menace toujours présente)

sans objet

7.1

Incendies et suppression des incendies

D

Faible

Généralisée
(71 à 100 %)

Légère
(1 à 10 %)

Élevée (menace toujours présente)

La suppression des incendies dans les quatre sous‑populations a probablement réduit la superficie de l’habitat ouvert convenable de l’espèce. L’augmentation de la couverture arborée et arbustive entraîne la mésification ainsi que des modifications de l’habitat qui rendent les conditions moins favorables pour l’espèce. On sait que le feu permet de maintenir la prairie à herbes hautes, mais l’habitat précis de l’onagre de Cleland peut être maintenu en grande partie par des cycles de scarifiage du sol et de sécheresse.

Comme l’espèce est associée aux landes sableuses dans toute son aire de répartition américaine, on croit que les incendies ont pour effet de réduire l’empiètement des espèces concurrentes qui pourraient coloniser les landes (ou autres types de milieux ouverts secs) où pousse l’espèce. Il est peu probable que le feu entraîne la mortalité des plantes, car l’espèce privilégie les milieux où la compétition et la charge de combustible sont faibles et elle ne serait probablement pas exposée à la chaleur et aux flammes intenses. Les conditions de sécheresse sont peut‑être le principal facteur maintenant les ouvertures où l’espèce se trouve habituellement.

La sous‑population de Komoka est menacée par l’empiètement du peuplier faux‑tremble, dont les graines s’établissent dans les zones de prairie à partir des peuplements adjacents. Le site de Komoka renferme toujours de grandes zones de prairie sèche ou pierreuse, mais l’empiètement d’espèces ligneuses réduit peu à peu la superficie de l’habitat convenable. Le brûlage dirigé pourrait être remis en place à Komoka, mais il se peut que des règlements municipaux interdisent la mise en œuvre de telles activités.

À proximité de la sous‑population de Mississauga, les grands bosquets de sumac vinaigrier qui bordent le couloir ferroviaire ont probablement réduit la superficie d’habitat convenable dans le site. L’érable à Giguère est également présent en petit nombre dans le couloir ferroviaire. Au site de Mississauga, l’habitat convenable se limite à environ cinq petites ouvertures sableuses ou graveleuses; une dense végétation ligneuse et herbacée pousse le long du reste du couloir et sur les remblais.

La sous‑population de London est menacée par l’empiètement du Populus tremuloides, lequel est présent dans une grande partie de la gare de triage sous forme de peuplement clairsemé. La gare de triage de London est soumise à l’empiètement d’espèces ligneuses et herbacées (voir la menace 8.0). Cet empiètement est notamment causé par l’arrêt du déboisement, car une grande partie de la gare de triage est restée inactive durant plusieurs années.

La plantation de conifères de Jaffa est présente dans une zone qui, dans le passé, était possiblement constituée de prairie ou de pré sec maintenus par des incendies périodiques.

7.2

Gestion et utilisation de l’eau et exploitation de barrages

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

7.3

Autres modifications de l’écosystème

AB

Très élevé-élevé

Généralisée
(71 à 100 %)

Extrême-élevée
(31 à 100 %)

Élevée (menace toujours présente)

L’onagre de Cleland préfère les sols sableux perturbés, lesquels peuvent se former par suite d’activités anthropiques ou d’une combinaison de processus naturels façonnant le paysage (incendies, sécheresses, érosion éolienne et dépôt du sable, grattage ou creusage par les mammifères). Les quatre sous‑populations sont exposées à un régime de perturbation limité ou ne sont exposées à aucun régime de perturbation (la gestion périodique de la végétation le long des couloirs ferroviaires est la seule perturbation quelque peu régulière). On sait que le site de Komoka occupait la plus grande superficie, mais l’habitat a été fragmenté par suite de l’aménagement du terrain de golf. Dans toutes les sous‑populations, il y a un manque de perturbation du substrat, et l’habitat est modifié à cause des espèces envahissantes (indigènes et non indigènes). L’irrigation du terrain de golf pourrait modifier l’habitat et permettre à un autre type de végétation de dominer le site.

La sous‑population de Komoka est menacée par l’empiètement du nerprun bourdaine; le roseau commun, le mélilot blanc et la centaurée maculée sont également présents en petit nombre. Comme la centaurée maculée est une espèce allélopathique, elle pourrait nuire à l’établissement des graines. Komoka était la dernière sous‑population existante et elle représentait une grande proportion de la population canadienne de l’espèce. Le voisinage de la sous‑population de Mississauga est couvert de dompte‑venin de Russie et caractérisé par la présence sporadique du robinier faux‑acacia, du nerprun cathartique et de la saponaire officinale le long de la voie ferrée. Le site correspondant à la sous‑population de London abrite des colonies localisées de centaurée maculée dans toutes les zones d’habitat convenable de la gare de triage. Près de la sous‑population de Jaffa, quelques plantes de rosier multiflore et d’oléastre à ombelles sont présentes le long de la lisière de la plantation de conifères. Grâce à son microbiote, l’oléastre à ombelles fixe l’azote, ce qui pourrait modifier les conditions du site.

8

Espèces et gènes envahissants ou autrement problématiques

sans objet

Inconnu

Généralisée
(71 à 100 %)

Inconnu

Modérée (possiblement à court terme, < 10 ans ou 3 gén.)

sans objet

8.1

Espèces ou agents pathogènes exotiques (non indigènes) envahissants

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

Il est peu probable que les vers de terre exotiques constituent une menace pour les plantes dans n’importe quelle sous‑population.

8.2

Espèces ou agents pathogènes indigènes problématiques

sans objet

Inconnu

Généralisée
(71 à 100 %)

Inconnu

Modérée (possiblement à court terme, < 10 ans ou 3 gén.)

Le broutage des plantes par le cerf de Virginie pourrait avoir lieu dans les quatre sous‑populations. Les relevés de 2022 ont permis de constater que d’autres espèces d’onagres avaient été broutées. Le broutage des fleurs et des fruits pourrait réduire la production de graines viables.

8.3

Matériel génétique introduit

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

L’onagre de Cleland n’est généralement pas utilisée dans les plantations réalisées à des fins de restauration et elle n’est généralement pas disponible sur le marché sous forme de semences ou de plantes vivantes.

8.4

Espèces ou agents pathogènes problématiques d’origine inconnue

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

On ne connaît pas d’espèce ou d’agent pathogène qui menace les onagres.

8.5

Maladies d’origine virale ou maladies à prions

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

Sans objet.

8.6

Maladies de cause inconnue

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

Sans objet.

9

Pollution

CD

Moyen-faible

Grande (31 à 70 %)

Modérée-légère
(1 à 30 %)

Élevée (menace toujours présente)

sans objet

9.1

Eaux usées domestiques et urbaines

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

Les eaux usées domestiques et urbaines ne représentent une menace pour aucune des sous‑populations.

9.2

Effluents industriels et militaires

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

Les effluents industriels et militaires ne représentent une menace pour aucune des sous‑populations.

9.3

Effluents agricoles et sylvicoles

CD

Moyen-faible

Grande (31 à 70 %)

Modérée-légère
(1 à 30 %)

Élevée (menace toujours présente)

L’entretien du terrain de golf pourrait causer une nitrification. Des herbicides sont utilisés le long des emprises ferroviaires.

9.4

Déchets solides et ordures

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

Sans objet.

9.5

Polluants atmosphériques

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

L’onagre de Cleland est probablement tolérante aux polluants atmosphériques, y compris possiblement les vapeurs de diesel émises par les locomotives qui fonctionnent au ralenti.

9.6

Apports excessifs d’énergie

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

Sans objet.

10

Phénomènes géologiques

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

10.1

Volcans

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

Sans objet.

10.2

Tremblements de terre et tsunamis

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

Sans objet.

10.3

Avalanches et glissements de terrain

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

Aucune sous‑population ne se trouve au pied d’une pente abrupte.

11

Changements climatiques et phénomènes météorologiques violents

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

11.1

Déplacement et altération de l’habitat

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

Le déplacement et l’altération de l’habitat ne représentent une menace pour aucune des sous‑populations.

11.2

Sécheresses

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

Les sécheresses peuvent être bénéfiques pour l’espèce. L’onagre de Cleland est une espèce tolérante à la sécheresse et on la rencontre souvent dans les landes sableuses et autres sites xériques. La plante possède une racine pivotante ainsi que des racines fibreuses latérales qui lui permettent de tirer l’eau des profondeurs du sol et qui peuvent servir de réserve d’éléments nutritifs durant les périodes de stress de sécheresse.

11.3

Températures extrêmes

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

Chez l’onagre de Cleland, les rosettes basales de la première année survivent à l’hiver et tolèrent les conditions froides. Le genre Oenothera est généralement adapté au temps chaud et il est rare que les plantes se flétrissent ou se dessèchent. En fleurissant pendant les périodes les plus fraîches de la journée (le soir et la nuit), les fleurs à courte durée de vie arrivent généralement à éviter les températures chaudes du jour.

11.4

Tempêtes et inondations

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

Aucune des sous‑populations ne risque d’être touchée par une tempête ou une inondation. Toutes les sous‑populations poussent en terrain élevé sur un sol sableux bien drainé.

11.5

Autres impacts

sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet

Aucun connu.

Classification des menaces d’après l’UICN‑CMP, Salafsky et al. (2008).

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