Paruline du Canada évaluation et rapport de situation du COSEPAC : chapitre 2

COSEPAC Résumé

Paruline du Canada
Wilsonia canadensis

Information sur l’espèce

La Paruline du Canada (Wilsonia canadensis) est un petit passereau aux couleurs vives. Les mâles arborent généralement des couleurs plus vives que les femelles et les oiseaux juvéniles, leurs parties supérieures et leur queue bleu-gris contrastant avec une gorge et une poitrine jaunes. Des lignes noires forment un collier autour de la poitrine des oiseaux des deux sexes, mais de manière moins définie chez les femelles. Les adultes conservent le même plumage toute l’année. Le plumage des oiseaux juvéniles est similaire à celui des adultes, mais est généralement plus terne.

Répartition

Environ 80 p. 100 de l’aire de reproduction mondiale de la Paruline du Canada se trouve au Canada, et celle-ci s’étend sur toutes les provinces et tous les territoires, à l’exception du Nunavut et de Terre-Neuve-et-Labrador. La Paruline du Canada hiverne dans le nord-ouest de l’Amérique du Sud.

Habitat

La Paruline du Canada occupe diverses forêts de feuillus, de conifères et mixtes dont l’étage arbustif est bien développé et le tapis forestier complexe. L’espèce est plus abondante dans les forêts humides et mixtes. La Paruline du Canada est également présente sur les pentes et dans les ravins des forêts arbustives riveraines, dans des peuplements qui se régénèrent après avoir subi des perturbations naturelles ou anthropiques et dans des forêts matures où il y a des ouvertures dans le couvert végétal et un épais étage arbustif. Dans son aire d’hivernage, la Paruline du Canada occupe principalement des forêts montagneuses humides situées entre 1 000 et 2 500 m d’altitude, mais on la trouve également dans des forêts secondaires, à l’orée des forêts, dans des plantations de café, en bordure des champs agricoles et dans des secteurs semi-dégagés.

On estime que l’habitat de la Paruline du Canada est en déclin surtout dans son aire d’hivernage, où jusqu’à 95 p. 100 des forêts primaires de montagnes ont été transformées en terres agricoles depuis les années 1970. Des pertes d’habitat ont également été observées dans l’est de l’aire de reproduction de l’espèce, où les forêts humides ont été drainées pour faire place à l’expansion urbaine ou transformées en terres agricoles.

Biologie

La Paruline du Canada est généralement monogame et pond de quatre à cinq œufs. L’incubation dure normalement une douzaine de jours. Les oisillons demeurent dans le nid pendant 10 jours et restent dépendants des parents pendant deux à trois semaines après avoir quitté le nid.

Taille et tendances des populations

La population canadienne de Parulines du Canada compterait environ 2,7 millions d’individus.Les données pour le Canada du Relevé des oiseaux nicheurs suggèrent que l’espèce aurait décliné de 4,5 p. 100 par année entre 1968 et 2007, ce qui signifie un déclin approximatif de 85 p. 100 durant cette période. Entre 1997 et 2007, l’espèce a décliné de 5,4 p. 100 par année, ce qui correspond à un déclin de la population de 43 p. 100 pour la période de 10 ans la plus récente.Ces déclins sont plus évidents dans les secteurs les plus à l’est de l’aire de reproduction, où vit la majorité de la population. D’autres méthodes de relevé montrent elles aussi un déclin de la population de Parulines du Canada.

Facteurs limitatifs et menaces

Les facteurs responsables du déclin de la Paruline du Canada n’ont pas été cernés. La perte et la dégradation de l’habitat dans l’aire d’hivernage seraient selon toute vraisemblance les facteurs ayant contribué le plus au déclin. Au Canada, les pertes d’habitat attribuables à la transformation des forêts marécageuses de l’est, aux activités agricoles et à la construction de routes dans la forêt boréale dans l’ouest de l’aire de répartition de l’espèce, et éventuellement à la diminution des épidémies de la tordeuse des bourgeons de l’épinette (Choristoneura fumiferana) dans les forêts de l’est depuis 1970 ont pu également contribuer au déclin de l’espèce.

Importance de l’espèce

Le Canada accueille 85 p. 100 de la population nicheuse mondiale de l’espèce. Le Canada joue donc un rôle majeur dans la protection de la Paruline du Canada.

Protection actuelle ou autres désignations de statut

Les adultes, les nids et les œufs de la Paruline du Canada sont protégés en vertu de la Loi de 1994 sur la convention concernant les oiseaux migrateurs. L’espèce est considérée prioritaire par Partenaires d’envol au Canada et aux États-Unis.

Historique du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d’une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale-provinciale sur la faune. Le Comité a été créé pour satisfaire au besoin d’une classification nationale des espèces sauvages en péril qui soit unique et officielle et qui repose sur un fondement scientifique solide. En 1978, le COSEPAC (alors appelé Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) promulguée le 5 juin 2003, le COSEPAC est un comité consultatif qui doit faire en sorte que les espèces continuent d’être évaluées selon un processus scientifique rigoureux et indépendant.

Mandat du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) évalue la situation, au niveau national, des espèces, des sous-espèces, des variétés ou d’autres unités désignables qui sont considérées comme étant en péril au Canada. Les désignations peuvent être attribuées aux espèces indigènes comprises dans les groupes taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons, arthropodes, mollusques, plantes vasculaires, mousses et lichens.

Composition du COSEPAC

Le COSEPAC est composé de membres de chacun des organismes responsable des espèces sauvages des gouvernements provinciaux et territoriaux, de quatre organismes fédéraux (le Service canadien de la faune, l’Agence Parcs Canada, le ministère des Pêches et des Océans et le Partenariat fédéral d’information sur la biodiversité, lequel est présidé par le Musée canadien de la nature), de trois membres scientifiques non gouvernementaux et des coprésidents des sous-comités de spécialistes des espèces et du sous-comité des connaissances traditionnelles autochtones. Le Comité se réunit au moins une fois par année pour étudier les rapports de situation des espèces candidates.

Définitions (2008)

Espèce sauvage

Espèce, sous-espèce, variété ou population géographiquement ou génétiquement distincte d’animal, de plante ou d’une autre organisme d’origine sauvage (sauf une bactérie ou un virus) qui est soit indigène du Canada ou qui s’est propagée au Canada sans intervention humaine et y est présente depuis au moins cinquante ans.

Disparue (D)

Espèce sauvage qui n’existe plus.

Disparue du pays (DP)

Espèce sauvage qui n’existe plus à l’état sauvage au Canada, mais qui est présente ailleurs.

En voie de disparition (VD) Note de bas de pagea

Espèce sauvage exposée à une disparition de la planète ou à une disparition du pays imminente.

Menacée (M)

Espèce sauvage susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitants ne sont pas renversés.

Préoccupante (P) Note de bas de pageb

Espèce sauvage qui peut devenir une espèce menacée ou en voie de disparition en raison de l'effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces reconnues qui pèsent sur elle.

Non en péril (NEP) Note de bas de pagec

Espèce sauvage qui a été évaluée et jugée comme ne risquant pas de disparaître étant donné les circonstances actuelles.

Données insuffisantes (DI) Note de bas de paged, Note de bas de pagee

Une catégorie qui s’applique lorsque l’information disponible est insuffisante (a) pour déterminer l’admissibilité d’une espèce à l’évaluation ou (b) pour permettre une évaluation du risque de disparition de l’espèce.

 

Service canadien de la faune

Le Service canadien de la faune d’Environnement Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du COSEPAC.

 

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