Paruline de Kirtland (Setophaga kirtlandii) : Evaluation et rapport de situation du COSEPAC 2024
Titre officiel : Evaluation et rapport de situation du COSEPAC sur la Paruline de Kirtland (Setophaga kirtlandii) au Canada
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En voie de disparition 2024
Information sur le document
Les rapports de situation du COSEPAC sont des documents de travail servant à déterminer le statut des espèces sauvages que l’on croit en péril. Le présent rapport peut être cité de la manière suivante :
COSEPAC. 2024. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur la Paruline de Kirtland (Setophaga kirtlandii) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. xv + 66 p. (Registre public des espèces en péril).
Rapports précédents :
COSEPAC. 2008. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur la Paruline de Kirtland (Dendroica kirtlandii) au Canada — Mise à jour. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. vii + 33 p. (Registre public des espèces en péril).
COSEPAC. 2000. Évaluation et Rapport de situation sur la Paruline de Kirtland (Dendroica kirtlandii) au Canada — Mise à jour. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. v + 10 p.
James, R.D. 1999. Rapport de situation du COSEPAC sur la Paruline de Kirtland (Dendroica kirtlandii) au Canada — Mise à jour. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. Pages 1‑10.
Chamberlain, D. 1979. COSEWIC status report on the Kirtland's Warbler Dendroica kirtlandii in Canada. Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada. Ottawa. 22 pp.
Note de production :
Le COSEPAC remercie Alana Demko d’avoir rédigé le rapport de situation sur la Paruline de Kirtland (Setophaga kirtlandii) au Canada, aux termes d’un marché conclu avec Environnement et Changement climatique Canada. La supervision du rapport a été assurée par Louise Blight et Marcel Gahbauer, coprésidents du Sous‑comité de spécialistes des oiseaux du COSEPAC.
Note spéciale :
Certains renseignements de nature délicate ont été retirés du présent rapport. Pour de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec le Secrétariat du COSEPAC.
Pour obtenir des exemplaires supplémentaires, s’adresser au :
Secrétariat du COSEPAC
a/s Service canadien de la faune
Environnement et Changement climatique Canada
Ottawa ON K1A 0H3
Courriel : cosewic-cosepac@ec.gc.ca
Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC)
Also available in English under the title “COSEWIC Assessment and Status Report on the Kirtland’s Warbler (Setophaga kirtlandii) in Canada”.
Photo de la couverture :
Paruline de Kirtland, parcelle Packard, comté de Simcoe, Ontario (juin 2022). Photo de Diane Doran, reproduite avec autorisation.
© Sa Majesté le Roi du Chef du Canada, 2024.
No de catalogue CW69-14/546-2024F-PDF
ISBN 978-0-660-73024-0
COSEPAC sommaire de l’evaluation
Sommaire de l’évaluation - mai 2024
Nom commun : Paruline de Kirtland
Nom scientifique : Setophaga kirtlandii
Statut : En voie de disparition
Justification de la désignation : L’aire de reproduction mondiale de cette paruline au plumage éclatant se limite aux grands peuplements équiennes de pin gris et de pin rouge en régénération du Michigan ainsi que des provinces et États adjacents. Au Canada, les individus ne nichent que dans les comtés de Simcoe et de Renfrew, en Ontario; d’autres observations ont été faites pendant la période de reproduction dans le sud‑ouest de l’Ontario et dans la région du Pontiac au Québec. L’espèce passe principalement l’hiver aux Bahamas. On estime que la population mondiale compte moins de 5 000 individus; il n’y aurait que de 40 à 50 individus matures actuellement au Canada. Les individus sont limités par la disponibilité de l’habitat de nidification convenable et, parmi les menaces qui pèsent sur l’espèce, on trouve : la suppression des feux de friches, qui donne lieu à une perte d’habitat de début de succession; la conversion de l’habitat de nidification et d’hivernage aux fins de l’agriculture, de l’exploitation forestière et du développement; les répercussions des changements climatiques et les phénomènes météorologiques de plus en plus violents sur l’ensemble du cycle annuel. Sans initiatives de gestion, la succession des forêts pourrait mener à une perte de l’habitat convenable pour la reproduction de l’espèce au Canada, comme c’est le cas aux États‑Unis.
Répartition : Ontario et Québec.
Historique du statut : Espèce désignée « en voie de disparition » en avril 1979. Réexamen et confirmation du statut en avril 1999, en mai 2000, en avril 2008, et en mai 2024.
COSEPAC resume
Paruline de Kirtland
Setophaga kirtlandii
Description et importance de l’espèce sauvage
La Paruline de Kirtland (Setophaga kirtlandii) est un petit oiseau chanteur qui appartient à la famille des Parulidés. Chez le mâle adulte en plumage nuptial, les parties supérieures sont gris bleuté, la gorge et le ventre sont jaune citron, et les flancs et les côtés sont marqués de rayures noires. Le plumage de la femelle ressemble à celui du mâle, mais il est plus terne, les parties supérieures sont grises ou brunes, le ventre est jaune pâle, et les rayures sur la poitrine sont moins distinctes.
La Paruline de Kirtland revêt une importance particulière du fait de son aire de répartition mondiale très restreinte : elle est la seule espèce d’oiseau en Amérique du Nord qui se reproduit exclusivement dans des forêts de pin gris et de pin rouge de 5 à 20 ans d’âge. Il s’agit d’une espèce emblématique de l’écosystème de la pinède à sol pauvre.
Connaissances autochtones
Toutes les espèces sont importantes, interreliées et interdépendantes. Le présent rapport ne comprend pas de connaissances autochtones propres à l’espèce.
Répartition
Plus de 95 % de la population mondiale de Parulines de Kirtland se reproduit au Michigan (États‑Unis). La plupart des individus de cette population (plus de 98 %) se rencontrent dans la partie nord de la basse péninsule du Michigan, mais l’espèce est également présente en faibles nombres dans la haute péninsule du Michigan et au Wisconsin. Au Canada, la Paruline de Kirtland se reproduit dans les comtés de Simcoe et de Renfrew, en Ontario, et des individus ont été observés pendant la période de reproduction depuis les environs de Kenora, dans l’ouest de l’Ontario, jusque dans la région du Pontiac, au Québec. En outre, l’espèce est régulièrement observée, quoiqu’en faibles nombres (maximum de 5 à 10 individus par année), à des haltes migratoires printanières dans le sud‑ouest de l’Ontario. La Paruline de Kirtland hiverne principalement aux Bahamas; il y a aussi des occurrences de l’espèce dans les îles Turks et Caicos, et au moins une mention a été faite à Cuba pendant l’hiver.
Habitat
Pendant la période de reproduction, la Paruline de Kirtland occupe exclusivement de vastes peuplements jeunes, équiennes et denses de pins gris ou de pins rouges comportant de petites clairières. L’espèce est sensible à la superficie de l’habitat, et elle occupe généralement des parcelles d’habitat de plus de 32 hectares. Au Canada, la Paruline de Kirtland se reproduit dans des peuplements de pins gris, mais aussi dans des peuplements dominés par le pin rouge ou composés de pins gris et de pins rouges. Dans la basse péninsule du Michigan, où se trouve la majeure partie de la population mondiale de Parulines de Kirtland, la plupart des individus se reproduisent dans des peuplements de pins gris qui font l’objet de mesures de gestion active visant à protéger l’espèce. Durant la période d’hivernage, la Paruline de Kirtland occupe principalement des milieux de broussailles décidues à sol bien drainé qui comportent un sous‑étage dense d’espèces indigènes fructifères.
Biologie
La Paruline de Kirtland est généralement monogame. Elle se reproduit pour la première fois à 1 an, et la durée d’une génération est estimée à 2,2 ans. La femelle pond de trois à six œufs, et la plupart des couples ne produisent qu’une couvée par année. Le parasitisme des couvées et la prédation des œufs et des oisillons par le Vacher à tête brune (Molothrus ater) peuvent limiter le succès de reproduction. La Paruline de Kirtland se nourrit d’insectes et de fruits tout au long de l’année.
Taille et tendances des populations
La population canadienne de Parulines de Kirtland compterait actuellement de 40 à 50 individus matures (d’après les dénombrements effectués dans les sites où des observations de l’espèce ont été confirmées), mais ces chiffres sont approximatifs, car les protocoles de relevé et de suivi varient d’un site à l’autre. À la garnison de Petawawa, dans le comté de Renfrew, de 1 à 5 mâles chanteurs et de 0 à 2 nids par année ont été signalés entre 2006 et 2022. L’espèce est observée chaque année à un site dans le comté de Simcoe depuis 2013, et la nidification y a été confirmée en 2013 à 2014. En Ontario, jusqu’à 4 individus par année sont observés depuis 2012 dans divers sites qui abritent de l’habitat de reproduction convenable, notamment dans le comté de Simcoe et la région de la baie Georgienne. Toutefois, l’espèce n’est pas observée dans chaque site tous les ans. Dans l’ouest du Québec, au moins 4 Parulines de Kirtland — 3 mâles et 1 femelle — ont été détectées dans un habitat de reproduction convenable depuis 2016.
Selon le relevé des mâles chanteurs effectué régulièrement dans la basse péninsule du Michigan depuis 1951, la population principale de l’espèce, présente dans cette région, a augmenté à partir des années 1990. Plus de 2 000 mâles chanteurs y sont dénombrés chaque année depuis 2011, et 2 245 mâles ont été détectés lors du plus récent relevé effectué en 2021. Cependant, les déclins démographiques qui sont survenus avant 2021 à cause de la diminution de l’habitat disponible dans cette région devraient donner lieu à des baisses d’effectif de 20 à 50 % au cours de la prochaine décennie. La population du Wisconsin est petite, mais elle persiste depuis 2008. L’immigration au Canada d’individus appartenant à des populations externes a été observée, mais la quantité d’habitat de nidification convenable en Ontario et au Québec est très limitée, de sorte qu’il est peu probable que cette immigration change le statut de l’espèce.
Menaces
Les principales menaces qui pèsent sur la Paruline de Kirtland sont la diminution de la qualité de l’habitat de reproduction causée par la suppression des incendies et la maturation des plantations de pins actuellement occupées, la destruction et la fragmentation des habitats de reproduction, de migration et d’hivernage, et le parasitisme des couvées par le Vacher à tête brune. Les autres menaces comprennent la mortalité directe et la réduction de la superficie et de la qualité de l’habitat résultant des changements climatiques, la propagation d’espèces végétales envahissantes dans les sites de reproduction et d’hivernage, et les perturbations anthropiques attribuables aux activités menées sur les bases militaires. En outre, la Paruline de Kirtland ne produit généralement qu’une seule couvée, ce qui limite davantage la croissance de la population.
Protection, statuts et activités de rétablissement
Au Canada, la Paruline de Kirtland est inscrite comme espèce « en voie de disparition » aux termes de la Loi sur les espèces en péril. Elle est aussi protégée par la Loi de 1994 sur la convention concernant les oiseaux migrateurs. En Ontario, la Paruline de Kirtland est désignée « en voie de disparition » aux termes de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition. Au Québec, elle est partiellement protégée par la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune. Aux États‑Unis, la Paruline de Kirtland a figuré sur la liste des espèces en voie de disparition de 1973 à 2019, puis elle a été retirée de la liste parce que les objectifs du programme de rétablissement avaient été atteints. Aux Bahamas et dans les îles Turks et Caicos, l’habitat de la Paruline de Kirtland qui se trouve à l’intérieur de parcs nationaux bénéficie d’une protection juridique, mais cela ne représente qu’une petite partie de la superficie totale de l’habitat d’hivernage convenable pour l’espèce. Selon NatureServe, l’espèce est « vulnérable » (G3) à l’échelle mondiale, « vulnérable » (S3) au Michigan, « gravement en péril » (S1B) au Wisconsin et « gravement en péril » (S1B) en Ontario, et aucune cote (SNA) ne s’applique au Québec. En 2017, conformément au plan d’action fédéral pour la Paruline de Kirtland, des travaux de rétablissement de peuplements composés de chênes et de pins rouges ont été entrepris dans deux parcelles du comté de Simcoe, en Ontario, où des mâles chanteurs ont été détectés pour la première fois en 2022.
Résumé technique
Setophaga kirtlandii
Paruline de Kirtland
Kirtland’s Warbler
Répartition au Canada : Ontario et Québec.
Données démographiques
Durée d’une génération (généralement, âge moyen des parents dans la population)
Environ 2,2 ans.
D’après Bird et al. (2020)
Y a‑t‑il un déclin continu [observé, estimé, inféré ou prévu] du nombre total d’individus matures?
Non.
Il est inféré, d’après les relevés effectués dans les sites de reproduction connus au Canada, que le nombre total d’individus matures est demeuré relativement stable au cours des 10 dernières années.
Pourcentage [observé, estimé ou prévu] de déclin continu du nombre total d’individus matures sur 3 ans.
Sans objet.
Aucun signe de déclin continu.
Pourcentage [observé, estimé ou prévu] de déclin continu du nombre total d’individus matures sur 5 ans.
Sans objet.
Aucun signe de déclin continu.
Pourcentage [observé, estimé, inféré ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des 10 dernières années.
Inconnu — il semble que la petite population soit demeurée stable au cours de cette période.
D’après les relevés effectués dans les sites de reproduction connus.
Pourcentage [prévu, inféré ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des 10 prochaines années.
Inconnu.
Les relevés effectués dans les sites de reproduction connus indiquent que la population est petite, mais qu’elle serait stable. La succession végétale pourrait entraîner des déclins au cours des 10 prochaines années.
Pourcentage [observé, estimé, inféré, prévu ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures sur une période de 10 ans, commençant dans le passé et se terminant dans le futur (jusqu’à un maximum de 100 ans dans le futur).
Inconnu.
Est‑ce que les causes du déclin sont clairement réversibles?
Sans objet. Les causes du déclin historique aux États‑Unis sont toutefois partiellement réversibles.
Les politiques de création d’habitat et de gestion du Vacher à tête brune ont contribué à renverser le déclin qui était survenu aux États‑Unis, où se trouve la majeure partie de la population mondiale de Parulines de Kirtland.
Est‑ce que les causes du déclin sont clairement comprises?
Sans objet. Les causes du déclin historique aux États‑Unis sont toutefois comprises.
Les causes du déclin historique comprennent la perte et la fragmentation de l’habitat, la suppression des incendies et le parasitisme des couvées par le Vacher à tête brune.
Est‑ce que les causes du déclin ont effectivement cessé?
Sans objet.
Aucun déclin récent n’a été observé au Canada, mais la succession végétale sur les terres gérées pourrait entraîner un déclin en Ontario dans le futur, et il est prévu qu’elle causera des déclins au Michigan au cours des 10 prochaines années.
Y a‑t‑il des fluctuations extrêmes du nombre d’individus matures?
Non.
Information sur la répartition
Superficie estimée de la zone d’occurrence
83 620 km2
Calculée selon la méthode du plus petit polygone convexe autour des occurrences confirmées de l’espèce dans un habitat convenable pendant la période de reproduction. Comprend tous les sites occupés au cours d’une période de 20 ans (de 2004 à 2023) ainsi que 3 sites occupés dans le passé où l’habitat demeure convenable (voir la section Zone d’occurrence et zone d’occupation).
Indice de zone d’occupation (IZO), établi à partir d’une grille à carrés de 2 km de côté
Maximum de 56 km2
Estimé au moyen d’une grille à carrés de 4 km2 superposée sur chaque site utilisé pour calculer la zone d’occurrence. Pour chaque site, l’estimation est fondée sur la superficie connue de l’habitat convenable à deux sites qui comprennent plusieurs territoires de Parulines de Kirtland (Petawawa et principal site du comté de Simcoe).
La population est‑elle « gravement fragmentée », c.‑à‑d. que plus de 50 % de sa zone d’occupation totale (comme indicateur du nombre d’individus) se trouvent dans des parcelles d’habitat qui sont a) plus petites que la superficie nécessaire au maintien d’une sous‑population viable et b) séparées d’autres parcelles d’habitat par une distance supérieure à la distance de dispersion maximale présumée pour l’espèce?
- Oui, l’habitat est convenable à la reproduction de l’espèce au Canada, mais les parcelles d’habitat sont petites et isolées.
- Non, la dispersion de l’espèce entre les parcelles d’habitat au Canada et la population source aux États‑Unis est possible.
Nombre de « localités »
3 au Canada.
Les localités sont géographiquement distinctes; elles sont donc exposées séparément aux menaces comme les feux de friches et les phénomènes météorologiques extrêmes.
Y a‑t‑il un déclin continu inféré de la zone d’occurrence?
Non.
Aucune estimation n’a été effectuée dans les rapports de situation précédents. La persistance d’individus nicheurs à Petawawa et dans le comté de Simcoe, et l’augmentation du nombre d’observations faites pendant la période de reproduction en Ontario et au Québec au cours des 10 dernières années donnent à penser que la zone d’occurrence n’a pas diminué au cours des 10 à 15 dernières années.
Y a‑t‑il un déclin continu inféré de la zone d’occupation?
Non.
Aucune estimation n’a été effectuée dans les rapports de situation précédents. Il n’y a pas de déclin continu inféré de l’IZO au cours des 10 à 15 dernières années.
Y a‑t‑il un déclin continu inféré du nombre de sous‑populations?
Sans objet.
Il n’y a qu’une seule sous‑population.
Y a‑t‑il un déclin continu inféré du nombre de « localités »?
Non.
Deux localités sont occupées chaque année depuis plus de 10 ans. La troisième localité (Henvey Inlet) a été inoccupée de 2020 à 2022, à la suite d’un important feu de friches, mais 4 mâles ont été observés dans une zone en régénération à proximité en 2023 (la reproduction n’y a pas été confirmée).
Y a‑t‑il un déclin continu inféré de [la superficie, l’étendue ou la qualité] de l’habitat?
Possible.
La Paruline de Kirtland est associée à des milieux de début de succession. L’aire de répartition de l’espèce change fréquemment lorsque de nouvelles parcelles d’habitat sont créées par des feux de friches ou la replantation. La succession de la végétation dans la principale parcelle d’habitat occupée dans le comté de Simcoe pourrait entraîner une perte d’habitat au cours des 10 prochaines années, ce qui pourrait toutefois être compensé par la création d’habitat dans d’autres parties de cette zone.
Y a‑t‑il des fluctuations extrêmes du nombre de sous‑populations?
Sans objet.
Y a‑t‑il des fluctuations extrêmes du nombre de « localités »?
Non.
Y a‑t‑il des fluctuations extrêmes de la zone d’occurrence?
Non.
Y a‑t‑il des fluctuations extrêmes de l’indice de zone d’occupation?
Non.
Nombre d’individus matures (dans chaque sous‑population)
Total
De 40 à 50 individus matures.
D’après les relevés effectués dans les sites de reproduction connus (voir le tableau 1). Tous les individus au Canada appartiennent à la même sous‑population. Voir la section Abondance.
Analyse quantitative
La probabilité de disparition de l’espèce à l’état sauvage est d’au moins 20 % sur 20 ans ou 10 % sur 100 ans.
Inconnu.
Aucune analyse n’a été effectuée.
Menaces
Un calculateur des menaces a‑t‑il été rempli pour l’espèce?
Oui, le 3 août 2023 (annexe 1).
Impact global des menaces : Élevé‑moyen
Principales menacées relevées :
- Agriculture et aquaculture (UICN 2) — impact moyen‑faible : conversion des habitats de reproduction et d’hivernage en terres agricoles et en plantations de pins non indigènes; perte d’habitat dans le principal site de reproduction au Canada (plantation de pins) attribuable au vieillissement des arbres et à l’absence de plan de gestion.
- Modifications des systèmes naturels (UICN 7) — impact moyen‑faible : suppression des incendies entraînant la perte de milieux de début de succession; feux de friches dans l’habitat de reproduction; dominance d’espèces végétales non indigènes qui réduit la disponibilité d’espèces indigènes pour l’alimentation dans les habitats de reproduction et d’hivernage.
- Intrusions et perturbations humaines (UICN 6) — impact faible : activités d’instruction sur les bases militaires.
- Espèces, gènes et agents pathogènes envahissants ou autrement problématiques (UICN 8) — impact faible : prédation par les chats féraux et domestiques; parasitisme des nids par le Vacher à tête brune.
- Changements climatiques et phénomènes météorologiques violents (UICN 11) — impact faible : perte d’habitat (peuplements de pins gris) dans l’aire de reproduction causée par le réchauffement climatique; élévation du niveau de la mer et graves sécheresses dans les sites d’hivernage; phénomènes météorologiques extrêmes (par exemple ouragans) tout au long du cycle annuel.
Quels sont les facteurs limitatifs pertinents?
- Spécialiste des milieux de début de succession qui a besoin de types de végétation très précis dans les aires de reproduction et d’hivernage.
- Espèce sensible à la superficie de l’habitat qui préfère se reproduire dans des parcelles d’habitat de plus de 32 hectares et à proximité de congénères dans des colonies éparses.
- Espèce qui ne peut élever qu’une seule couvée par année, contrairement à de nombreux passereaux.
- Espèce vulnérable aux effets rémanents possibles des mauvaises conditions dans les zones utilisées au cours de la migration et de la période internuptiale.
Immigration de source externe (immigration de l’extérieur du Canada)
Situation des populations de l’extérieur les plus susceptibles de fournir des individus immigrants au Canada
Stable ou en baisse.
Aux États‑Unis, la population est demeurée stable ou a augmenté au cours des 30 dernières années. Toutefois, des déclins sont observés depuis 2021, et la population devrait continuer de diminuer au Michigan (de 20 à 50 % au cours des 10 prochaines années) à cause de la succession de la végétation sur les terres gérées.
Une immigration a‑t‑elle été constatée ou est‑elle possible?
Oui.
Des individus se dispersent entre la haute et la basse péninsule du Michigan, ainsi qu’entre le Michigan et Petawawa (Ontario), au cours de la période de reproduction et de la période internuptiale. Voir la section Déplacements, migration et dispersion.
Des individus immigrants seraient‑ils adaptés pour survivre au Canada?
Oui.
Les besoins de l’espèce en matière d’habitat sont semblables dans l’ensemble de l’aire de reproduction.
Y a‑t‑il suffisamment d’habitat disponible au Canada pour les individus immigrants?
Inconnu.
L’étendue de l’habitat convenable au Canada est actuellement limitée. Voir la section Taille et tendances des populations.
Les conditions se détériorent‑elles au Canada?
Inconnu.
L’étendue de l’habitat convenable au Canada est limitée. La succession végétale au principal site du comté de Simcoe pourrait également constituer un facteur limitatif pour les 10 prochaines années, ce qui pourrait être compensé par la remise en état de l’habitat dans des sites avoisinants.
Les conditions de la population source se détériorent‑elles?
Oui, partiellement
Les mesures de gestion de l’habitat et du Vacher à tête brune ont contribué à accroître les effectifs au cours des 10 à 15 dernières années. Toutefois, des déclins sont observés depuis 2021, et la population devrait continuer de diminuer au Michigan à cause de la succession de la végétation sur les terres gérées.
La population canadienne est‑elle considérée comme un puits?
Oui, probablement.
Il s’agit d’une petite population périphérique qui persiste depuis 2006, mais qui n’a pas connu une croissance comparable à celle de la population principale du Michigan, dont les effectifs ont augmenté assez régulièrement.
La possibilité d’une immigration depuis des populations externes susceptible d’entraîner un changement de statut existe‑t‑elle?
Non.
Une immigration est possible compte tenu de la proximité de la population principale au Michigan et de la capacité de dispersion de l’espèce. Toutefois, comme l’étendue de l’habitat convenable au Canada est limitée, il est peu probable que l’immigration de source externe change le statut de l’espèce.
Espèce sauvage dont les données sur l’occurrence sont de nature délicate (mise en garde à considérer)
La publication de certaines données sur l’occurrence pourrait‑elle nuire davantage à l’espèce sauvage ou à son habitat?
Oui.
II. Perturbation causée par l’observation
Le Centre d’information sur le patrimoine naturel (Ontario), eBird et iNaturalist ne diffusent pas les observations de Parulines de Kirtland pendant la période de reproduction au Canada, de sorte que l’impact des activités récréatives est actuellement négligeable. Cependant, si des détails sur les sites de nidification étaient rendus publics, les ornithologues amateurs et les photographes pourraient poser un risque de perturbation de la reproduction, ce qui aurait des répercussions à l’échelle de la population. De plus, l’accès aux principaux sites de nidification est restreint, et la divulgation de leur emplacement pourrait donner lieu à des intrusions (ce qui pourrait dissuader les gestionnaires des terres de préserver l’habitat de l’espèce).
Historique du statut
COSEPAC
Espèce désignée « en voie de disparition » en avril 1979. Réexamen et confirmation du statut en avril 1999, en mai 2000, en avril 2008, et en mai 2024.
Statut et justification de la désignation
Statut : En voie de disparition
Code alphanumérique : D1
Justification du changement de statut : Sans objet
Justification de la désignation : L’aire de reproduction mondiale de cette paruline au plumage éclatant se limite aux grands peuplements équiennes de pin gris et de pin rouge en régénération du Michigan ainsi que des provinces et États adjacents. Au Canada, les individus ne nichent que dans les comtés de Simcoe et de Renfrew, en Ontario; d’autres observations ont été faites pendant la période de reproduction dans le sud‑ouest de l’Ontario et dans la région du Pontiac au Québec. L’espèce passe principalement l’hiver aux Bahamas. On estime que la population mondiale compte moins de 5 000 individus; il n’y aurait que de 40 à 50 individus matures actuellement au Canada. Les individus sont limités par la disponibilité de l’habitat de nidification convenable et, parmi les menaces qui pèsent sur l’espèce, on trouve : la suppression des feux de friches, qui donne lieu à une perte d’habitat de début de succession; la conversion de l’habitat de nidification et d’hivernage aux fins de l’agriculture, de l’exploitation forestière et du développement; les répercussions des changements climatiques et les phénomènes météorologiques de plus en plus violents sur l’ensemble du cycle annuel. Sans initiatives de gestion, la succession des forêts pourrait mener à une perte de l’habitat convenable pour la reproduction de l’espèce au Canada, comme c’est le cas aux États‑Unis.
Applicabilité des critères
A : Déclin du nombre total d’individus matures
Sans objet.
Rien n’indique que le nombre total d’individus matures de la population canadienne a diminué.
B : aire de répartition peu étendue et déclin ou fluctuation
Sans objet.
L’IZO de 56 km2 est en deçà du seuil de la catégorie « espèce en voie de disparition », mais la population n’est pas gravement fragmentée, et il n’y a aucun signe de déclin continu ou de fluctuations extrêmes.
C : Nombre d’individus matures peu élevé et en déclin
Sans objet.
Il n’y a aucun déclin continu observé, estimé ou prévu du nombre d’individus matures.
D : très petite population totale ou répartition restreinte
Correspond au critère de la catégorie « espèce en voie de disparition » D1.
La population canadienne est estimée à moins de 250 individus matures.
E : analyse quantitative
Sans objet.
Aucune analyse n’a été effectuée.
Préface
La Paruline de Kirtland a été désignée pour la première fois comme étant « en voie de disparition » par le COSEPAC en 1979. Ce statut a été réexaminé et confirmé en 1999, en 2000 et en 2008, d’après les mises à jour du COSEPAC sur la situation de l’espèce. C’est aux États‑Unis qu’a été apporté le plus important changement au statut de conservation de l’espèce depuis 2008. En 2019, la Paruline de Kirtland a été retirée de la liste des espèces en voie de disparition des États‑Unis en raison de l’augmentation soutenue des effectifs depuis les années 1990, de la stabilité de la disponibilité de peuplements de pins gris en début de succession qui constituent l’habitat de reproduction de l’espèce, et de l’efficacité des mesures de réduction du parasitisme des nids par le Vacher à tête brune dans l’aire de reproduction principale située dans le nord de la basse péninsule du Michigan (USFWS, 2019). L’objectif principal du programme états-unien de rétablissement de la Paruline de Kirtland, c.‑à‑d. maintenir une population autosuffisante d’au moins 1 000 couples, a été dépassé chaque année depuis 2001 (USFWS, 2019), mais des déclins sont observés depuis 2021, et ils devraient se poursuivre (DNRM, 2021; Mensing, comm. pers., 2023). Une petite population se reproduit régulièrement au Canada depuis 2006. Les approches actuelles de gestion de l’habitat dans les trois sites de reproduction pourraient entraîner des déclins dans le futur, ce qui pourrait toutefois être atténué par la prise de mesures de gestion propres à l’espèce dans des sites voisins.
Historique du COSEPAC
Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d’une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale-provinciale sur la faune. Le Comité a été créé pour satisfaire au besoin d’une classification nationale des espèces sauvages en péril qui soit unique et officielle et qui repose sur un fondement scientifique solide. En 1978, le COSEPAC (alors appelé Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) promulguée le 5 juin 2003, le COSEPAC est un comité consultatif qui doit faire en sorte que les espèces continuent d’être évaluées selon un processus scientifique rigoureux et indépendant.
Mandat du COSEPAC
Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) évalue la situation, au niveau national, des espèces, des sous-espèces, des variétés ou d’autres unités désignables qui sont considérées comme étant en péril au Canada. Les désignations peuvent être attribuées aux espèces indigènes comprises dans les groupes taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons, arthropodes, mollusques, plantes vasculaires, mousses et lichens.
Composition du COSEPAC
Le COSEPAC est composé de membres de chacun des organismes responsables des espèces sauvages des gouvernements provinciaux et territoriaux, de quatre organismes fédéraux (le Service canadien de la faune, l’Agence Parcs Canada, le ministère des Pêches et des Océans et le Partenariat fédéral d’information sur la biodiversité, lequel est présidé par le Musée canadien de la nature), de trois membres scientifiques non gouvernementaux et des coprésidents des sous-comités de spécialistes des espèces et du sous-comité des connaissances traditionnelles autochtones. Le Comité se réunit au moins une fois par année pour étudier les rapports de situation des espèces candidates.
Définitions (2024)
- Espèce sauvage
- Espèce, sous-espèce, variété ou population géographiquement ou génétiquement distincte d’animal, de plante ou d’un autre organisme d’origine sauvage (sauf une bactérie ou un virus) qui est soit indigène du Canada ou qui s’est propagée au Canada sans intervention humaine et y est présente depuis au moins cinquante ans.
- Disparue (D)
- Espèce sauvage qui n’existe plus.
- Disparue du pays (DP)
- Espèce sauvage qui n’existe plus à l’état sauvage au Canada, mais qui est présente ailleurs.
- En voie de disparition (VD)*
- Espèce sauvage exposée à une disparition de la planète ou à une disparition du pays imminente.
- Menacée (M)
- Espèce sauvage susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitants ne sont pas renversés.
- Préoccupante (P)**
- Espèce sauvage qui peut devenir une espèce menacée ou en voie de disparition en raison de l'effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces reconnues qui pèsent sur elle.
- Non en péril (NEP)***
- Espèce sauvage qui a été évaluée et jugée comme ne risquant pas de disparaître étant donné les circonstances actuelles.
- Données insuffisantes (DI)****
- Une catégorie qui s’applique lorsque l’information disponible est insuffisante (a) pour déterminer l’admissibilité d’une espèce à l’évaluation ou (b) pour permettre une évaluation du risque de disparition de l’espèce.
* Appelée « espèce disparue du Canada » jusqu’en 2003.
** Appelée « espèce en danger de disparition » jusqu’en 2000.
*** Appelée « espèce rare » jusqu’en 1990, puis « espèce vulnérable » de 1990 à 1999.
**** Autrefois « aucune catégorie » ou « aucune désignation nécessaire ».
***** Catégorie « DSIDD » (données insuffisantes pour donner une désignation) jusqu’en 1994, puis « indéterminé » de 1994 à 1999. Définition de la catégorie (DI) révisée en 2006.
Le Service canadien de la faune d’Environnement et Changement climatique Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du COSEPAC.
Description et importance de l’espèce sauvage
Nom et classification
Classification actuelle
Classe : Oiseaux
Ordre : Passériformes
Famille : Parulidés
Genre : Setophaga
Espèce : kirtlandii
Changements taxinomiques depuis le rapport précédent
La Paruline de Kirtland a été classée dans le genre Setophaga en 2011, avec les autres parulines qui appartenaient au genre Dendroica, selon la plus récente phylogénie de la famille des Parulidés (Lovette et al., 2010; Chesser et al., 2011). Les plus proches parents de la Paruline de Kirtland sont la Paruline à capuchon (S. citrina), la Paruline flamboyante (S. ruticilla), la Paruline tigrée (S. tigrina), la Paruline azurée (S. cerulea), la Paruline à collier (S. americana) et la Paruline à joues noires (S. pitiayumi; Lovette et al., 2010). Rien n’indique que l’hybridation serait répandue chez la Paruline de Kirtland, mais un possible hybride avec la Paruline à gorge orangée (S. fusca) a été observé en République dominicaine en 1997 (Latta et Parkes, 2001).
Noms communs
Français : Paruline de Kirtland
Anglais : Kirtland’s Warbler
Description morphologique
La Paruline de Kirtland est une paruline relativement grande, qui pèse environ 14 g (Bocetti et al., 2020). Chez le mâle adulte en plumage nuptial, les parties supérieures sont gris bleuté, l’œil est entouré d’un cercle blanc interrompu, les lores sont noirs, la gorge et le ventre sont jaune citron, et les flancs et les côtés sont marqués de rayures noires. Le plumage des femelles et des jeunes ressemble à celui du mâle, mais il est plus terne, les parties supérieures sont brun à gris pâle, il y a moins de noir sur la face, le ventre jaune est plus pâle, et les rayures sur la poitrine sont plus fines et moins distinctes. La Paruline de Kirtland a l’habitude de hocher la queue comme la Paruline des prés (S. discolor) et la Paruline à couronne rousse (S. palmarum). Le plumage de la Paruline de Kirtland rappelle celui de la Paruline à tête cendrée (S. magnolia), mais cette espèce de plus petite taille ne hoche pas la queue et arbore des barres alaires et des marques sur la queue (Stephenson et Whittle, 2013; Bocetti et al., 2020).
Unités désignables
Aucune différence morphologique ou génétique connue au sein de la population ne justifie la reconnaissance d’unités désignables. Par conséquent, la Paruline de Kirtland (Setophaga kirtlandii) est traitée comme une seule unité désignable dans le présent rapport.
Importance de l’espèce
La Paruline de Kirtland a une très petite aire de répartition, et elle figure sur la liste des espèces quasi menacées à l’échelle mondiale de l’UICN. Il s’agit de la seule espèce d’oiseau en Amérique du Nord qui se reproduit exclusivement dans des forêts de pin gris (Pinus banksiana) et de pin rouge (P. resinosa) en début de succession. L’écosystème de la pinède à sol pauvre dont elle dépend abrite d’autres espèces animales et végétales sauvages, qui sont rares à l’échelle régionale au Michigan et dans le sud de l’Ontario (Corace et al., 2010; Burke, 2018).
Connaissances autochtones
Les connaissances traditionnelles autochtones (CTA) sont fondées sur les relations. Il s’agit de renseignements sur les rapports écologiques entre les humains et leur environnement, ce qui comprend les caractéristiques des espèces, des habitats et des localités. Les lois et les protocoles relatifs aux rapports entre les humains et l’environnement sont transmis par des enseignements et des récits ainsi que par les langues autochtones, et peuvent être fondés sur des observations à long terme. Les noms de lieux fournissent des renseignements sur les zones de récolte, les processus écologiques, l’importance spirituelle ou les produits de la récolte. Les CTA peuvent aider à déterminer les caractéristiques du cycle vital d’une espèce ou les différences entre des espèces semblables.
Importance culturelle pour les peuples autochtones
Le présent rapport ne comprend pas de CTA propres à l’espèce. Cependant, la Paruline de Kirtland a de l’importance pour les peuples autochtones, qui reconnaissent les interrelations de toutes les espèces au sein de l’écosystème.
Répartition
Aire de répartition mondiale
La Paruline de Kirtland se reproduit au Canada (en Ontario et possiblement au Québec) et aux États‑Unis (au Michigan et au Wisconsin) de mai à octobre, et elle hiverne principalement aux Bahamas, d’octobre à avril (figure 1).

Figure 1. Aires de reproduction, de migration et d’hivernage de la Paruline de Kirtland. Les données utilisées pour définir les aires de reproduction et d’hivernage sont tirées de publications de BirdLife International (2022) et d’Oiseaux Canada (Birds Canada, 2022a), et l’aire de migration est inspirée de la figure 4 de Cooper et al. (2017). Selon Cooper et al. (2017), un mâle suivi par satellite a passé l’hiver à Cuba, alors que ce pays ne faisait pas partie de l’aire d’hivernage connue de l’espèce (Bocetti et al., 2020). Figure : Karen Chung.
Description longue
Une carte des aires de reproduction, de migration et d’hivernage de la Paruline de Kirtland, qui sont concentrées dans l’est de l’Amérique du Nord.
L’aire de migration commence juste au nord‑est des Grands Lacs et couvre la majeure partie des lacs Michigan et Huron, la totalité des lacs Érié et Ontario, les zones environnantes dans le sud‑est de l’Ontario et une petite zone dans le sud du Québec, le sud‑est du Wisconsin, le nord‑est de l’Illinois, le sud du Michigan, l’est de l’Indiana, l’Ohio, l’ouest de l’État de New York et l’ouest de la Pennsylvanie. Au sud, l’aire de migration couvre l’est du Kentucky, l’est du Tennessee, la Virginie‑Occidentale, l’ouest du Maryland, la majeure partie de la Virginie et de la Caroline du Nord, l’est de l’Alabama, la Géorgie, la Caroline du Sud et la majeure partie de la Floride, et elle s’étend vers le sud‑est depuis la côte est de la Floride pour englober la majeure partie des Bahamas.
L’aire de reproduction est concentrée près des Grands Lacs et comprend une vaste zone dans le nord‑ouest du Wisconsin, près de la rive sud‑ouest du lac Supérieur; deux petites zones dans le centre‑sud du Wisconsin; six petites zones dans la haute péninsule du Michigan, entre le lac Supérieur et le lac Michigan; une grande zone dans la basse péninsule du Michigan, entre le lac Michigan et le lac Huron; deux petites zones dans le sud de l’Ontario, près de la rive est du lac Huron; et une petite zone près d’Ottawa.
L’aire d’hivernage couvre les Bahamas et les îles Turks et Caicos.
Reproduction
La majeure partie de la population mondiale de Parulines de Kirtland se reproduit au Michigan, et de très faibles nombres d’individus nicheurs sont observés en Ontario et au Wisconsin. Au Michigan, plus de 98 % de la population niche dans la principale aire de reproduction de l’espèce, qui comprend cinq comtés et s’étend le long du bassin hydrographique de la rivière Au Sable dans le nord de la basse péninsule du Michigan (USFWS, 2019). En outre, des mâles chanteurs sont observés régulièrement dans la haute péninsule du Michigan depuis 1982, et la nidification de l’espèce y a été confirmée pour la première fois en 1995. Au Wisconsin, la Paruline de Kirtland est observée régulièrement depuis 1988 (Probst et al., 2003), le premier nid y a été découvert en 2007 (Trick et al., 2008), et la reproduction de l’espèce a été confirmée dans trois comtés depuis (voir la section Abondance ci‑dessous; USFWS, 2019; Olah et al., 2022).
En Ontario, des mentions de nidification confirmée ou probable de la Paruline de Kirtland ont été rapportées dans trois divisions de recensement depuis 2006 (Cybulski, 2022; Tuininga, comm. pers., 2023; DND, données inédites), et des observations d’individus dans un habitat de reproduction convenable sont faites sporadiquement dans tout le sud de l’Ontario. Au cours de la dernière décennie, des individus ont été observés au Québec pendant la période de reproduction, mais il n’y a aucune mention de nidification de l’espèce dans cette province (tableau 1; figure 2).
Tableau 1. Sommaire des détections confirmées de parulines de kirtland dans un habitat de reproduction convenable au Canada depuis 2006. Le nombre total d’individus matures est une estimation prudente qui correspond au total des nombres minimums d’individus observés à chaque site au cours d’une année. La mention « ad » signifie qu’aucune donnée n’est disponible, mais que l’espèce est probablement présente selon l’historique du site; le signe « - » indique qu’aucun relevé n’a été effectué; l’astérisque (« * ») indique qu’un relevé partiel a été effectué dans de l’habitat convenable. Prendre note que les détections étaient sporadiques avant 2006 et que, dans les années 2000, l’espèce n’a pas été observée avant 2006. (sources : tuininga, comm. Pers., 2023; birds Canada, 2022a, 2022b; dnd, données inédites.)
Province | Région | Site | Sexe | 2006 | 2007 | 2008 | 2009 | 2010 | 2011 | 2012 | 2013 | 2014 | 2015 | 2016 | 2017 | 2018 | 2019 | 2020 | 2021 | 2022 | 2023 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Ontario | Renfrew | Garnison de Petawawa | M | 3 | 2 | 3 | 2 | 3 | 2 | 4 | 3 | 1 | 2 | 1 | 2 | 1 | 2 | 2 | 2 | 5 | AD |
Ontario | Renfrew | Garnison de Petawawa | F | 0 | 1 | 1 | 2 | 2 | 1 | 1 | 1 | 0 | 0 | 1 | 1 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | AD |
Ontario | Simcoe | Principal site du comté de Simcoe | M | ‒ | ‒ | ‒ | ‒ | ‒ | ‒ | ‒ | 15 | 22 | 16 | 17 | 9* | ‒ | 10* | ‒ | 22 | 27 | 16* |
Ontario | Simcoe | Principal site du comté de Simcoe | F | ‒ | ‒ | ‒ | ‒ | ‒ | ‒ | ‒ | 10 | 10 | AD | AD | 1* | ‒ | AD | ‒ | 4 | 5 | 3* |
Ontario | Simcoe | Parcelle Packard | M | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | 5‑6 | 1 |
Ontario | Parry Sound | Première Nation de Henvey Inlet | M | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | 1 | 1 | 2 | 1 | 1 | 0 | 0 | 0 | 0 |
Ontario | Parry Sound | Première Nation de Henvey Inlet | F | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | 1 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 |
Ontario | Parry Sound | Parc provincial de la Rivière‑des‑Français | M | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | 4 |
Ontario | Parry Sound | Réserve de conservation des rives et des îles de la baie Georgienne nord | M | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | 1 | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
Ontario | Parry Sound | Île Starr | M | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | 1 | 1 | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
Ontario | Algoma | Elliot Lake | M | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | 1 | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
Québec | Pontiac | Lac Rogecourt | M | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | 1 | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
Québec | sans objet | Lac Rogecourt | F | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | 1 | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
Québec | sans objet | Île du Grand Calumet | M | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | 1 | sans objet | sans objet |
Québec | sans objet | Cayamant | M | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | 1‑2 | sans objet |
Nombre total d’individus matures | sans objet | sans objet | sans objet | 3 | 3 | 4 | 4 | 5 | 3 | 6 | 29 | 34 | 21 | 22 | 15 | 3 | 13 | 2 | 29 | 43 | 24 |

Figure 2. Observations de Parulines de Kirtland dans de l’habitat de reproduction convenable en Ontario et au Québec, de 1945 à 2022. Les observations récentes (cercles) ont été faites au cours d’une période de 20 ans, soit de 2004 à 2023, et les observations historiques (triangles) sont antérieures à 2004 (Birds Canada, 2022a, 2022b; Robert, comm. pers., 2022). Figure : Karen Chung.
Description longue
Une carte des observations récentes et historiques de Parulines de Kirtland au Canada, qui sont concentrées en Ontario et dans le sud du Québec.
L’espèce a été observée récemment dans neuf sites : un site au nord du lac Huron et à l’ouest d’Elliot Lake, deux sites près de la rive nord‑est de la baie Georgienne du lac Huron, deux sites au sud‑est de la baie Georgienne et au nord‑ouest de Toronto et d’Oshawa, et un groupe de quatre sites, un en Ontario et trois au Québec, près de la frontière entre l’Ontario et le Québec, au nord‑ouest d’Ottawa.
La carte montre aussi quatre sites d’observations historiques : un site dans le sud‑ouest de l’Ontario, au nord‑ouest de Kenora; un site dans la péninsule Bruce, entre le lac Huron et la baie Georgienne; un site au sud‑est de la baie Georgienne, au nord‑ouest de Toronto et d’Oshawa; et un site au Québec, près de la frontière entre l’Ontario et le Québec, au nord‑ouest d’Ottawa et de Gatineau.
Migration
La Paruline de Kirtland emprunte différentes voies migratoires au printemps et à l’automne. Au cours de la migration printanière, des individus ont été observés dans des haltes migratoires des États côtiers de la Floride, de la Géorgie et de la Caroline du Sud, ainsi que dans le sud‑ouest de l’Ontario, où un maximum de 5 à 10 individus par année ont été détectés (Burrell, comm. pers., 2024). Pendant la migration automnale, les Parulines de Kirtland traversent les États du nord‑ouest du Centre‑Atlantique et les États côtiers de la Caroline du Nord et de la Caroline du Sud (Cooper et al., 2017; Cooper, comm. pers., 2023).
Hivernage
La Paruline de Kirtland est un migrateur néarctique‑néotropical qui hiverne presqu’exclusivement aux Bahamas (Cooper et al., 2017, 2019a). Les données obtenues au moyen de géolocalisateurs‑enregistreurs de luminosité, de relevés ciblés et de l’analyse de listes d’observation d’eBird indiquent que de 63 à 90 % des Parulines de Kirtland hivernent dans le centre des Bahamas, et que les autres individus passent l’hiver dans l’ouest et l’est des Bahamas, dans les îles Turks et Caicos et possiblement dans le centre de Cuba (Cooper et al., 2017, 2019a). Enfin, les mentions extralimites en République dominicaine (Faanes et Haney, 1989), au Mexique (État de Veracruz; Lane, 1975), aux Bermudes (Amos, 2005) et en Jamaïque (Weidensaul, 2019), correspondent probablement à des individus errants ou en migration.
Aire de répartition canadienne
Mentions de nidification et aire de répartition principale
Moins de 1 % de l’aire de répartition et de la population mondiale de la Paruline de Kirtland se trouvent au Canada. Les mentions de nidification de l’espèce sont concentrées dans deux zones isolées : le comté de Simcoe, dans le centre‑sud de l’Ontario, et le comté de Renfrew dans le sud‑est de la province (figure 2).
Dans le comté de Simcoe, un couple de Parulines de Kirtland nourrissant un jeune à l’envol a été observé en 1945 dans le canton d’Oro, près de Midhurst (Speirs, 1984). Depuis 2013, la présence de plusieurs couples a été confirmée à un ou plusieurs sites dans le comté de Simcoe, et la nidification de l’espèce y a été confirmée en 2013 et en 2014 (Burke, 2018; Burke et Tuininga, comm. pers., 2023). [Note de la rédactrice : Une référence a été retirée afin de ne pas donner la localisation précise des sites. Veuillez communiquer avec le Secrétariat du COSEPAC si vous avez besoin de cette information.]
Dans le comté de Renfrew, la Paruline de Kirtland est observée chaque année depuis 2006 à la garnison de Petawawa, et la nidification dans ce site a été confirmée de 2007 à 2012, en 2016 et en 2017 (Richard, 2013a; Cybulski, 2016, 2022). Les données recueillies après 2018 indiquent que la nidification de l’espèce est probable, mais non confirmée, car les activités de suivi sur le terrain menées à Petawawa ont été remplacées par des relevés à distance effectués au moyen d’unités d’enregistrement autonomes (UEA; Cybulski, 2022). La Paruline de Kirtland est observée dans cette région pendant la période de reproduction depuis de nombreuses années : l’espèce s’est probablement reproduite dans les environs de Petawawa au 19e siècle et au début du 20e siècle, et des mâles chanteurs y ont été détectés en 1916, 1939, 1946, 1977 et 1978 (Richard, 2010).
Dans le district de Parry Sound (Première Nation de Henvey Inlet), un seul couple a été observé en 2015, et plusieurs mâles chanteurs ont été détectés depuis 2014 (voir la section suivante).
Détections et observations pendant la période de reproduction
Des Parulines de Kirtland ont été récemment observées ou enregistrées par des UEA dans plusieurs sites de l’Ontario et du Québec qui abritent de l’habitat de nidification potentiellement convenable pour l’espèce.
En Ontario, de 1 à 4 mâles sont détectés presque chaque année depuis 2014 dans le district de Parry Sound, dans l’est de la baie Georgienne (tableau 1; Burke, 2018; Burke et Tuininga, comm. pers., 2022, 2023). Cela comprend les observations faites sur les terres de la Première Nation de Henvey Inlet (de 2015 à 2019), dont un couple en 2015, et dans le parc provincial de la Rivière‑des‑Français en 2023 (tableau 1; Burke, comm. pers., 2023). Un mâle chanteur a été détecté sur un enregistrement capté le 6 juin 2012 près d’Elliot Lake, dans le district d’Algoma; 38 UEA avaient été déployées dans la région entre 2012 et 2015 (tableau 1; Holmes et al., 2015; Burke, 2016). Dans le cadre des travaux de l’Atlas des oiseaux nicheurs de l’Ontario, des Parulines de Kirtland ont été observées dans deux sites du comté de Simcoe : un mâle chanteur a été détecté dans le comté en 1985 et, dans la parcelle Packard (un site de rétablissement de l’habitat de pins rouges et de chênes situé près de Barrie), 5 ou 6 mâles ont été détectés en 2022, et un mâle a été détecté en 2023 (d’autres travaux de remise en état de l’habitat sont en cours ailleurs dans le comté; Birds Canada, 2022a; Burke et Tuininga, comm. pers., 2022, 2023).
Au Québec, un mâle et une femelle ont été observés entre le 8 et le 13 juillet 2016 au lac Rogecourt, dans la municipalité régionale de comté de Pontiac. Des recherches ont été menées dans le secteur en juin 2017, mais aucune Paruline de Kirtland n’a été détectée (Boivin, 2017). Au cours des dernières années (2021 et 2022), le Service canadien de la faune (SCF) a déployé des UEA dans des sites abritant de l’habitat convenable pour la Paruline de Kirtland à Bristol Mines, dans l’île du Grand Calumet et à Cayamant, dans l’ouest du Québec. Au moins deux mâles ont été détectés dans deux de ces sites, et des relevés pourraient être effectués dans d’autres sites au moyen d’UEA (Robert, comm. pers., 2022; voir la section Sources de données, méthodes et incertitudes — Canada).
Autres détections et observations
Les données d’eBird indiquent que, depuis le milieu des années 1990, un faible nombre de Parulines de Kirtland sont observées chaque année dans le sud‑ouest de l’Ontario pendant la migration, que la plupart des observations sont faites au printemps, et qu’un maximum de 5 à 10 individus par année y sont observés (Birds Canada, 2022b; Burrell, comm. pers., 2024; voir la section Aire de répartition mondiale — Migration ci‑dessus). Toutefois, les observations sont fortement biaisées pendant la migration, car le nombre de visites est très élevé dans certains sites d’observation (c.‑à‑d. les seules parcelles d’habitat forestier restantes dans l’extrême sud‑ouest de l’Ontario; Burrell, comm. pers., 2024). Selon une récente étude de suivi de mâles en migration, le sud de l’Ontario ou les États du nord‑ouest du Centre‑Atlantique constitueraient une aire de repos importante pour la Paruline de Kirtland pendant la migration printanière (Cooper et al., 2017). Par conséquent, les observations annuelles dans le parc national du Canada de la Pointe‑Pelée, en bordure du lac Érié (Birds Canada, 2022b; Dobbie, comm. pers., 2023), pourraient indiquer dans une certaine mesure qu’il s’agit d’une halte migratoire d’importance pour l’espèce.
Structure de la population
Il n’y a aucune sous‑espèce reconnue de la Paruline de Kirtland, et il semble que la diversité génétique dans la population soit faible et qu’elle ait diminué au cours du dernier siècle. Une analyse génétique de locus microsatellites qui consistait à comparer des échantillons sur une période de 100 ans a révélé que la diversité génétique a diminué au fil du temps, ce qui est probablement attribuable aux déclins marqués de la population et à l’effet de goulot d’étranglement génétique qui en a résulté entre les années 1940 et 1970 (Wilson et al., 2012). En outre, les résultats préliminaires des analyses du génome complet donnent à penser que les taux de consanguinité sont très élevés chez la Paruline de Kirtland, car les « séquences d’homozygotie » (par exemple Szpiech et al., 2013) sont plus longues et plus nombreuses que celles de deux espèces de parulines étroitement apparentées (Toews et Calderon, comm. pers., 2023). Les effets de la faible diversité génétique et de la forte consanguinité sur les phénotypes demeurent inconnus.
Les comportements de migration et de dispersion de la Paruline de Kirtland semblent aussi limiter la divergence génétique dans la population (voir la section Déplacements, migration et dispersion). Premièrement, les études comparatives des sites de reproduction et d’hivernage fondées sur le nombre d’individus réobservés (n = 89) et des données recueillies au moyen de géolocalisateurs (n = 27) n’ont montré aucun signe de connectivité migratoire, c.‑à‑d. que les individus qui nichent dans des sites voisins hivernent à proximité les uns des autres (Cooper et al., 2017, 2018). Deuxièmement, les déplacements de 5 à 77 km effectués par des individus en dispersion au cours d’une période de reproduction donnée, principalement des individus non nicheurs ou qui ont terminé la reproduction (Probst et al., 2003; Cooper et Marra, 2020; Cooper, comm. pers., 2023), indiquent qu’un mélange de la population est possible à l’échelle de l’aire de répartition de l’espèce.
Zone d’occurrence et zone d’occupation
La superficie actuelle de la zone d’occurrence de la Paruline de Kirtland au Canada est d’environ 83 620 km2 (figure 3). Au total, 14 sites ont été pris en compte dans le calcul de la zone d’occurrence, et chacun répondait à l’un des 3 critères suivants : 1) présence de l’espèce en période de reproduction sur plusieurs années, entre 2004 et 2023 (n = 3; tableau 1; voir aussi la section Aire de répartition canadienne); 2) observation d’au moins un mâle chanteur dans un habitat convenable au cours d’au moins une saison de reproduction pendant cette période de 20 ans (n = 8; tableau 1; figures 2 et 3); 3) observations de l’espèce antérieures à 2004 dans des sites du comté de Simcoe, de la péninsule Bruce et de l’ouest du Québec, qui abritent de l’habitat convenable de façon continue (n = 3; figures 2 et 3; Burke, 2014, 2019; Robert, comm. pers., 2022). Les observations faites en dehors de la période de reproduction ou dans un habitat qui convient davantage à la migration (par exemple parc national de la Pointe‑Pelée) n’ont pas été prises en compte dans les calculs.

Figure 3. Superficie estimée de la zone d’occurrence de la Paruline de Kirtland au Canada, en 2023. Les sites où la reproduction de l’espèce a été confirmée ou ceux où des individus ont été observés en période de reproduction dans un habitat convenable au cours d’une période de 20 ans (de 2004 à 2023), ainsi que les sites occupés dans le passé où l’habitat demeure convenable ont été pris en compte dans l’estimation de la zone d’occurrence. (Prendre note que 14 sites ont été utilisés pour définir la zone d’occurrence, mais que les coordonnées exactes de 2 sites du nord‑est de la baie Georgienne n’étaient pas disponibles, et que ceux‑ci ne sont donc pas indiqués sur la carte. Ces sites se trouvent à moins de 10 km des deux sites de la baie Georgienne qui sont indiqués sur la carte et, comme ils se trouvent à l’intérieur des limites de la zone d’occurrence, leur absence n’a aucune incidence sur le calcul de cette zone.) Figure : Karen Chung.
Description longue
Une carte des sites de reproduction, des occurrences pendant la période de reproduction et de la zone d’occurrence de la Paruline de Kirtland au Canada, qui se concentrent dans le sud‑est de l’Ontario et le sud du Québec.
La carte montre trois sites de reproduction, tous situés en Ontario : un site près de la rive nord‑ouest de la baie Georgienne du lac Huron; un site au sud‑est de la baie Georgienne, juste au sud‑ouest de Barrie; et un site près de Pembroke, juste au sud de la frontière entre l’Ontario et le Québec.
Il y a neuf occurrences de l’espèce pendant la période de reproduction, dont cinq en Ontario et quatre au Québec. En Ontario, il y a une occurrence au nord‑ouest d’Elliot Lake; une autre dans la partie nord de la péninsule Bruce, entre le lac Huron et la baie Georgienne; deux occurrences au sud‑est de la baie Georgienne, juste au sud‑ouest de Barrie; et une dernière près de la rive est de la baie Georgienne. Au Québec, toutes les observations ont été faites près de la frontière entre l’Ontario et le Québec, et il y a une occurrence au nord‑ouest de Pembroke, en Ontario, et trois occurrences entre Pembroke et Ottawa‑Gatineau.
La zone d’occurrence forme un quadrilatère irrégulier d’une superficie de 83 620 kilomètres carrés. La limite nord de cette zone relie deux sites où l’espèce a été observée au cours de la période de reproduction, soit une occurrence au nord‑ouest d’Elliot Lake, en Ontario, et une autre occurrence à environ 100 kilomètres à l’est de la frontière entre l’Ontario et le Québec. La zone d’occurrence s’étend vers le nord‑est pour inclure trois occurrences de l’espèce au Québec pendant la période de reproduction, qui sont situées juste au nord de Pembroke, en Ontario, et entre Pembroke et Ottawa‑Gatineau. Vers le sud‑ouest, la zone d’occurrence comprend aussi deux occurrences et un site de reproduction qui se trouvent tout près de Barrie, en Ontario. De là, la limite de la zone d’occurrence longe la rive sud de la baie Georgienne vers le nord‑ouest jusqu’au site de la péninsule Bruce où l’espèce a été observée au cours de la période de reproduction pour ensuite rejoindre le site de reproduction situé près d’Elliott Lake.
L’indice de zone d’occupation (IZO) actuel de la Paruline de Kirtland au Canada est d’environ 56 km2, si tous les sites utilisés pour calculer la zone d’occurrence sont pris en compte. Pour déterminer l’IZO, une superficie de 4 km2 a été attribuée pour chaque site, compte tenu du fait que la plupart des sites représentent un seul territoire ou une seule observation, et que les deux sites abritant plusieurs territoires ont tous deux une superficie inférieure à 4 km2. Selon les estimations fournies par le ministère de la Défense nationale (MDN), la superficie d’habitat convenable serait de 187 ha (1,87 km2) à Petawawa (Cybulski, 2022) et de 132 ha (1,32 km2) au principal site du comté de Simcoe. [Note de la rédactrice : Une référence a été retirée afin de ne pas donner la localisation précise des sites. Veuillez communiquer avec le Secrétariat du COSEPAC si vous avez besoin de cette information.]
Fluctuations et tendances de la répartition
La zone d’occurrence et l’IZO n’ont pas été calculés pour les deux rapports de situation précédents sur la Paruline de Kirtland (COSEWIC, 2000, 2008). Toutefois, il semble que ces indicateurs n’ont pas connu de baisse depuis la dernière évaluation réalisée en 2008. Cette hypothèse est fondée sur la persistance d’individus nicheurs dans les deux sites de reproduction occupés de façon continue, soit Petawawa (depuis 2006) et le principal site du comté de Simcoe (depuis 2013), ainsi que sur l’augmentation du nombre d’observations de l’espèce pendant la période de reproduction en Ontario et au Québec au cours des 10 à 15 dernières années (voir la section Aire de répartition canadienne).
Biologie et utilisation de l’habitat
Cycle vital et reproduction
Comme la plupart des petits oiseaux chanteurs, la Paruline de Kirtland commence à se reproduire à l’âge d’un an (Bocetti et al., 2020). La durée approximative d’une génération est de 2,2 ans (Bird et al., 2020). La durée de vie maximale est de 11 ans pour le mâle et de 8 ans pour la femelle (Bocetti et al., 2020).
La Paruline de Kirtland niche au sol. Chaque année, la femelle construit un nouveau nid près de la base d’un petit pin ou d’un petit chêne, souvent sur le flanc d’une butte ou d’un sillon. Le nid est constitué de graminées, de carex, d’aiguilles de pin et de feuilles, et il est tapissé de mousses et de poils d’animaux (Mayfield, 1960; Bocetti et al., 2020). La Paruline de Kirtland est territoriale durant la période de reproduction, et la fidélité au site est habituellement élevée chez les mâles et les femelles âgés de plus de deux ans, lorsque l’habitat demeure convenable pendant plusieurs années (Bocetti et al., 2020).
La Paruline de Kirtland niche en colonies éparses (c.‑à‑d. que les individus ont un territoire exclusif, mais préfèrent les parcelles d’habitat où nichent leurs congénères) et la propension de l’espèce à rechercher la proximité de couples nicheurs peut limiter les effectifs dans certaines zones (Mayfield, 1960). La diffusion d’enregistrements de chants de mâles au cours de la période de reproduction a permis d’attirer des individus dans des sites remis en état au Wisconsin (Anich et Ward, 2017) et dans la parcelle Packard, dans le sud de l’Ontario (Burke, comm. pers., 2022).
La construction du nid commence peu après l’arrivée de la femelle dans les lieux de reproduction (période d’arrivée des femelles au Michigan : du 11 mai au 18 juin). Les durées moyennes de chacune des étapes de la nidification sont les suivantes : construction du nid (de 4 à 8 jours), ponte (de 3 à 6 jours), incubation (de 13 à 16 jours) et élevage des oisillons (de 9 à 11 jours). Les adultes peuvent prendre soin des jeunes à l’envol pendant 3 à 4 semaines (Mayfield, 1960; Bocetti et al., 2020). La Paruline de Kirtland est principalement monogame, mais jusqu’à 15 % des mâles sont polygynes. L’espèce élève habituellement une seule couvée par année, occasionnellement deux lorsque l’arrivée du mâle dans les lieux de reproduction est plus précoce (avant le 19 mai environ; Rockwell, 2013; Bocetti et al., 2020). La taille moyenne de la couvée est de 4,63 œufs (fourchette de 3 à 6; Mayfield, 1960; Bocetti et al., 2020). Le taux d’envol varie en fonction de la gravité du parasitisme des couvées par le Vacher à tête brune. Avant la prise de mesures de gestion du Vacher à tête brune dans l’aire de répartition principale de la Paruline de Kirtland au Michigan, le taux de parasitisme était d’environ 70 % et le taux d’envol moyen était inférieur à 1 jeune par nid (Walkinshaw, 1972). Celui‑ci est passé à 2,98 jeunes par nid une fois que des mesures de gestion ont été prises (taux moyen fondé sur les résultats de 4 études; Bocetti et al., 2020). Il semble que le parasitisme par le Vacher à tête brune soit une menace moins importante au Canada, car cette espèce est peu observée à proximité des sites de reproduction de la Paruline de Kirtland (voir la section Menaces — Catégorie 8). La prédation par les mammifères, les couleuvres et d’autres espèces d’oiseaux touche environ 15 % des nids (Bocetti et al., 2020; voir la section Relations interspécifiques).
Le taux de survie annuel global des adultes serait de 58 à 65 % (Mayfield et al., 1960; Rockwell et al., 2017; Bocetti et al., 2020). Une étude récente sur le taux de survie mensuel des mâles adultes a mis en évidence deux facteurs clés qui influent sur la survie de l’espèce : 1) la mortalité pendant la migration, qui représenterait environ 44 % de la mortalité annuelle totale; 2) les précipitations en mars aux Bahamas, qui étaient corrélées positivement avec la survie annuelle (Rockwell et al., 2017). Il existe en effet un lien entre des niveaux élevés de précipitations enregistrés en mars et une plus grande abondance de nourriture (fruits et arthropodes) à la fin mars et en avril, période pendant laquelle les Parulines de Kirtland font le plein d’énergie en vue de la migration printanière (Wunderle et al., 2010; Rockwell et al., 2017).
Besoins en matière d’habitat
Habitat de reproduction
La Paruline de Kirtland est une espèce spécialiste en matière d’habitat; elle se rencontre principalement dans les forêts de pins gris ou de pins rouges de début de succession. Jusqu’au milieu des années 1990, la plupart des sites occupés par l’espèce s’étaient régénérés naturellement à la suite de feux de friches (Probst et Weinrich, 1993; Donner et al., 2008). Toutefois, dans le nord de la basse péninsule du Michigan, soit la partie principale de l’aire de répartition de la Paruline de Kirtland, la majeure partie de la population se reproduit actuellement dans des plantations de pins gris gérées spécialement pour l’espèce (USFWS, 2019).
Caractéristiques de l’habitat de reproduction
Les Parulines de Kirtland nicheuses occupent des forêts de pins gris de 5 à 23 ans d’âge et d’une hauteur de 1,4 à 5 m (Probst et Weinrich, 1993; Donner et al., 2008), au sol généralement sablonneux et bien drainé (Kashian et al., 2003). Au Michigan, les taux d’occupation les plus élevés sont généralement observés dans les zones comportant des arbres de 2,4 à 3,8 m de hauteur, un couvert forestier modérément dense (de 35 à 65 %) et une forte densité de tiges (de 5 000 à 7 500 tiges/ha; Probst et Weinrich, 1993). L’espèce semble également sensible à la superficie de l’habitat; elle préfère les parcelles de plus de 32 hectares (Probst et Weinrich, 1993), mais utilise aussi des parcelles de 12 à 32 hectares adjacentes à de plus grandes parcelles d’habitat convenable (Donner et al., 2008). La Paruline de Kirtland peut persister plus longtemps dans de grandes parcelles d’habitat (Donner et al., 2010), mais la densité des individus peut être élevée aussi bien dans les grandes parcelles (plus de 150 ha) que dans les petites (moins de 40 ha), si elles présentent d’autres caractéristiques (par exemple âge des arbres) de l’habitat convenable (Donner et al., 2009).
La Paruline de Kirtland peut occuper des sites comportant, au minimum, des arbres d’environ 1,5 m de hauteur, un couvert forestier de 15 à 20 % et une densité de 3 000 tiges/ha. La densité de Parulines de Kirtland commence à diminuer lorsque les arbres dépassent 4 m de hauteur et que le couvert forestier est supérieur à 60 %. Un couvert forestier d’une densité uniforme n’est pas optimal, car cela empêche les rayons du soleil d’atteindre les arbustes du sous‑étage qui fournissent des abris pour les nids et des ressources alimentaires (Probst et Weinrich, 1993; Probst et Donnerwright, 2003).
La Paruline de Kirtland utilise aussi des forêts composées de pins gris et de pins rouges et des forêts à dominance de pin rouge en Ontario (Richard, 2010, 2013a) et au Wisconsin (Anich et al., 2011; Olah et al., 2022). Selon une récente étude réalisée au Wisconsin, le succès de reproduction de la Paruline de Kirtland dans des plantations à dominance de pin rouge où la densité des tiges est inférieure à 2 000 tiges/hectare est comparable à celui observé dans les habitats plus denses et dominés par le pin gris du Michigan lorsque d’autres caractéristiques de l’habitat, comme la couverture végétale, sont convenables (Olah et al., 2022). À Petawawa et dans le comté de Simcoe, en Ontario, la Paruline de Kirtland occupe également des zones où la proportion de pins blancs (P. strobus) peut atteindre jusqu’à 20 % (Richard, 2010, 2013a; DND, données inédites).
Microhabitat de nidification
La Paruline de Kirtland niche sur un sol bien drainé, généralement sablonneux, où les espèces suivantes sont habituellement présentes : chêne des marais (Quercus palustris), bleuet à feuilles étroites (Vaccinium angustifolium), raisin d’ours (Arctostaphylos uva‑ursi), fougère‑aigle (Pteridium aquilinum), cerisier nain (Prunus pumila), comptonie voyageuse (Comptonia peregrina), graminées (Andropogon spp.) et carex (Carex spp.; Probst et Donnerwright, 2003; Bocetti et al., 2020). À Petawawa, le bleuet (Vaccinium spp.), la cladonie étoilée (Cladonia stellaris), la cladonie des rennes (Cladonia rangiferina) et la dicrane à soies multiples (Dicranum polysetum) sont les espèces qui dominent la couverture végétale dans les territoires de Parulines de Kirtland (Richard, 2013b).
Gestion actuelle
À la garnison de Petawawa, en Ontario, les feux de friches causés par la foudre et les exercices militaires créent périodiquement de nouvelles parcelles d’habitat pour la Paruline de Kirtland (voir aussi la section Tendances historiques, à long terme et continues en matière d’habitat), et les récentes politiques de réensemencement des zones brûlées avec du pin rouge ou un mélange de pin gris et de pin rouge pourraient accroître la superficie d’habitat convenable (Richard, 2013a, 2013b).
Dans le nord du Michigan, 88 788 hectares de terres fédérales et étatiques faisaient l’objet de mesures de gestion de l’habitat en 2019. Les pratiques actuelles comprennent un régime de plantation de pins gris adapté aux besoins de la Paruline de Kirtland (c.‑à‑d. densité des arbres et superficie de l’habitat), la récolte des peuplements de 45 à 50 ans d’âge et la replantation (USFWS, 2019). Les lignes directrices en vigueur autorisent le recours à des pratiques de gestion non conventionnelles, comme les plantations composées de pins gris et de pins rouges et les densités de tiges variables, dans une proportion maximale de 25 % (USFWS, 2019; Mensing, comm. pers., 2023).
Dans le comté d’Adams, au Wisconsin, une terre privée d’une superficie de 145 hectares fait l’objet de régimes de plantation expérimentaux depuis 2013. Ceux‑ci consistaient notamment à établir des plantations de pins gris et de pins rouges et des plantations composées uniquement de pins rouges, dans lesquelles des mâles ont été observés à partir de 2020 (Lopez, comm. pers., 2022).
Habitat de migration
La Paruline de Kirtland est rarement observée pendant la migration. La plupart des observations sont faites en Ohio et en Ontario, le long des rives occidentales du lac Érié (Clench, 1973; Petrucha et al., 2013). Pendant les migrations printanière et automnale, la majorité des observations (82 %) sont faites dans des milieux broussailleux (arbustes de moins de 6 m de hauteur), mais l’espèce est aussi observée dans des zones résidentielles, des parcs, des boisés, des milieux ouverts et des vergers (Petrucha et al., 2013).
Habitat d’hivernage
La Paruline de Kirtland hiverne principalement aux Bahamas, dans des milieux broussailleux décidus en début de succession à sol bien drainé (Sykes et Clench, 1998; Wunderle et al., 2010; Cooper et al., 2019a). Des études antérieures indiquent que l’espèce occupait des forêts de pin de Cuba (P. caribaea; Haney et al., 1998). Pourtant, elle est rarement observée dans des peuplements dominés par les pins ou des forêts matures en hiver, car ces milieux sont habituellement dépourvus des arbustes du sous‑étage dont elle a besoin pour s’alimenter (Cooper et al., 2019a).
Les principales caractéristiques de l’habitat dans les sites d’hivernage occupés comprennent des peuplements ayant subi une perturbation humaine depuis 3 à 28 ans, un couvert forestier d’une hauteur moyenne de 1,8 m et une densité de feuillage plus élevée entre 0,5 et 1 m (Wunderle et al., 2010). La disponibilité de nourriture tout au long de l’hiver est un indicateur important de la qualité de l’habitat, ce qui dépend particulièrement de la présence de trois arbustes qui constituent des sources de nourriture privilégiées par l’espèce : le Lantana involucrata, l’Erithalis fruticosa et le Chiococca alba (Wunderle et al., 2010).
Déplacements, migration et dispersion
Migration
La Paruline de Kirtland effectue une migration complète et hiverne aux Bahamas (Bocetti et al., 2020; voir la section Aire de répartition mondiale — Hivernage). De récentes études réalisées à l’aide de géolocalisateurs indiquent que la plupart des individus effectuent une migration en boucle, ce qui signifie qu’ils empruntent des voies migratoires différentes au printemps et à l’automne (Cooper et al., 2017).
Lors de la migration printanière, la plupart des Parulines de Kirtland quittent les sites d’hivernage à la fin d’avril et au début de mai, et arrivent dans les sites de reproduction 16 jours plus tard en moyenne (Ewert et al., 2012; Rockwell et al., 2012; Cooper et al., 2017). De manière générale, elles se déplacent vers l’ouest, puis vers le nord, après avoir atteint la côte de la Floride. Selon les données recueillies au moyen de géolocalisateurs-enregistreurs de luminosité, les principales haltes migratoires printanières comprendraient les États côtiers de la Floride, de la Géorgie et de la Caroline du Sud, ainsi que l’Ohio et le sud‑ouest de l’Ontario, en bordure du lac Érié (Cooper et al., 2017). Il semble que l’arrivée dans les sites de reproduction est retardée lorsque le temps est sec à la fin de l’hiver dans les Bahamas, en particulier chez les mâles de première année, ce qui entraîne souvent une diminution du succès de nidification et du taux d’envol (Rockwell et al., 2012).
Lors de la migration automnale, la plupart des individus quittent les sites de reproduction entre la mi‑septembre et le mois d’octobre, et arrivent dans les sites d’hivernage environ 18 jours plus tard. La plupart des individus se déplacent vers l’est jusqu’aux principales haltes migratoires des États du nord‑ouest du Centre‑Atlantique, puis des États côtiers de la Caroline du Nord et de la Caroline du Sud (Cooper et al., 2017; Cooper, comm. pers., 2023). Il est à noter que les haltes migratoires automnales identifiées par Cooper et al. (2017) dans le sud de l’Ontario d’après des données recueillies au moyen de géolocalisateurs‑enregistreurs d’intensité lumineuse sont maintenant considérées comme erronées : une mauvaise interprétation des données de géolocalisation est à l’origine d’une erreur de longitude. En outre, les données récentes du système Motus indiquent qu’il n’y a aucune halte migratoire automnale en Ontario (Cooper, comm. pers., 2023).
Dispersion
La Paruline de Kirtland est une espèce territoriale qui est fidèle aux sites de reproduction et d’hivernage (Wunderle et al., 2014). La fidélité aux sites d’hivernage varie d’un individu à l’autre (moyenne de 43 %, fourchette de 11 à 67 %), et semble liée aux ressources alimentaires. Le domaine vital de chaque individu peut se déplacer, surtout pendant la période sèche à la fin de l’hiver, vers des sites où les fruits mûrs et les arthropodes sont plus abondants (Wunderle et al., 2014). Certains individus se dispersent sur de grandes distances au cours de la période de reproduction ou entre deux périodes de reproduction (Probst et al., 2003; Cooper et Marra, 2020; Cooper, comm. pers., 2023), mais aussi pendant la période d’hivernage (Wunderle et al., 2014). Il a été démontré que les individus qui se reproduisent pour la première fois peuvent choisir un site de reproduction situé jusqu’à 350 km de leur lieu de naissance, et que des individus bagués se sont dispersés depuis la basse péninsule jusqu’à la haute péninsule du Michigan pour coloniser de nouveaux sites (Probst et al., 2003). Des données inédites du système de suivi Motus indiquent que des individus qui migrent vers le Michigan peuvent se retrouver au Canada en mai et que, dans de rares cas, des individus peuvent se déplacer dans différentes zones au Canada au cours de la période de reproduction (Cooper, comm. pers. 2023).
Relations interspécifiques
Régime alimentaire
La Paruline de Kirtland est omnivore tout au long de l’année, et elle se nourrit principalement de fruits et d’arthropodes (généralement des insectes). Les principaux aliments consommés dans l’aire de reproduction sont les bleuets, les cercopes et les pucerons (Homoptères), les fourmis et les guêpes (Hyménoptères), les coléoptères et les larves de papillons nocturnes (Lépidoptères; Deloria‑Sheffield et al., 2001).
Dans l’aire d’hivernage, l’espèce consomme environ 70 % de fruits et 30 % d’arthropodes, ainsi que du nectar à l’occasion (moins de 1 % des observations d’alimentation; Wunderle et al., 2010, 2014). Les principaux fruits consommés comprennent ceux du Lantana involucrata, de l’Erithalis fruticosa et du Chiococca alba (Wunderle et al., 2010). Comme la Paruline de Kirtland a besoin de faire des réserves d’énergie avant la migration, la disponibilité de nourriture à la fin de l’hiver est cruciale, mais les ressources alimentaires sont souvent limitées aux Bahamas lorsque les conditions sont sèches au cours de cette période.
Prédateurs et compétiteurs
Aucune prédation de Parulines de Kirtland adultes n’a été observée, mais des preuves circonstancielles donnent à penser que l’Épervier brun (Accipiter striatus), le Busard des marais (Circus hudsonius), le Grand‑duc d’Amérique (Bubo virginianus) et le chat domestique (Felis catus) chassent les adultes (Bocetti et al., 2020). Les prédateurs des œufs et des jeunes comprennent la Corneille d’Amérique (Corvus brachyrhynchos), le Geai bleu (Cyanocitta cristata), le spermophile rayé (Ictidomys tridecemlineatus), l’écureuil roux (Tamiasciurus hudsonicus), le raton laveur (Procyon lotor), la mouffette rayée (Mephitis mephitis), le chat domestique et différentes espèces de couleuvres (Thamnophis spp.; Mayfield, 1960; Walkinshaw, 1972; Bocetti et al., 2020). En outre, les Vachers à tête brune détruisent des œufs et tuent des oisillons lorsqu’ils parasitent les nids de Parulines de Kirtland (Mayfield, 1960).
Interactions hôte‑parasite‑maladie
Relativement peu d’espèces d’oiseaux occupent les jeunes forêts de pins gris (Corace et al., 2010), et les relations interspécifiques, comme la compétition pour les sites de nidification, n’ont pas été documentées. Le parasitisme des couvées par le Vacher à tête brune est une menace importante qui pèse sur la population de la Parulines de Kirtland (USFWS, 2019). À cet égard, les mesures de gestion du Vacher à tête brune mises en œuvre en 1972 ont permis d’accroître le succès de reproduction de la Paruline de Kirtland au Michigan (Kelly et DeCapita, 1982; Cooper et al., 2019b; Margenau et al., 2022; voir la section Cycle vital et reproduction). Dans le comté d’Adams, au Wisconsin, les mesures de gestion du Vacher à tête brune se sont avérées moins efficaces, peut‑être parce que cette espèce abonde dans les milieux agricoles situés à proximité de l’habitat de la Paruline de Kirtland (Olah et al., 2022).
Adaptations physiologiques, comportementales et autres
Physiologie
Aucune information sur la physiologie de la Paruline de Kirtland n’est pertinente aux fins de l’évaluation du statut de conservation de l’espèce.
Comportement
Des observations récentes indiquent que la Paruline de Kirtland peut s’adapter et utiliser des peuplements de pins rouges ou des peuplements composés de pins gris et de pins rouges, en Ontario et au Wisconsin, ainsi que des milieux plus frais et plus humides du Bouclier canadien, dans le nord de l’Ontario (Richard, 2013b; Olah et al., 2022; Burke et Tuininga, comm. pers., 2022, 2023).
Dans les lieux d’hivernage, la Paruline de Kirtland occupe également des milieux de début de succession, qui sont vulnérables aux effets prévus des changements climatiques, y compris l’élévation du niveau de la mer, l’augmentation des températures hivernales et la diminution des précipitations à la fin de l’hiver aux Bahamas (Wolcott et al., 2018; voir la section Menaces — Catégorie 11). Si des individus sont confinés à un habitat d’hivernage de mauvaise qualité où les ressources alimentaires sont limitées avant la migration, les effets rémanents peuvent entraîner une diminution du succès de reproduction (Rockwell et al., 2012) et du taux de survie des adultes (Rockwell et al., 2017).
Facteurs limitatifs
La Paruline de Kirtland est une espèce spécialiste des milieux de début de succession qui a besoin de types de végétation spécifiques dans ses aires de reproduction et d’hivernage. Les individus choisissent un site de reproduction en fonction de la superficie de l’habitat, et ils préfèrent nicher à proximité de congénères dans des colonies éparses (voir les sections Cycle vital et reproduction, Habitat de reproduction et Habitat d’hivernage). La Paruline de Kirtland n’élève habituellement qu’une couvée par année (Rockwell, 2013; Bocetti et al., 2020), ce qui la rend particulièrement vulnérable au parasitisme des couvées par le Vacher à tête brune (Mayfield, 1960) et aux effets rémanents qui peuvent résulter des mauvaises conditions météorologiques dans les aires d’hivernage et de migration (Rockwell et al., 2012).
Taille et tendances des populations
Sources de données, méthodes et incertitudes
Canada
Au Canada, la majeure partie des observations de Parulines de Kirtland sont soumises dans eBird, et la plupart des individus sont observés pendant la migration printanière (Birds Canada, 2022b). Ces mentions ont tendance à être biaisées en faveur de sites très visités par les adeptes de la faune, mais il s’agit principalement de parcs nationaux et provinciaux qui abritent une bonne partie des dernières parcelles d’habitat convenable pour les oiseaux chanteurs migrateurs dans le sud‑ouest de l’Ontario (par exemple parc national de la Pointe‑Pelée).
En Ontario, le SCF et le ministère des Richesses naturelles et des Forêts de l’Ontario (MRNFO) effectuent des relevés de la Paruline de Kirtland depuis 1977 (Aird, 2018). Entre 2005 et 2016, des recherches ciblées ont été menées chaque année dans des zones exploitées par l’industrie forestière dans les districts de Chapleau, de Sault Ste. Marie, de Sudbury, de Kirkland Lake et de North Bay, ainsi que dans l’île Manitoulin. Des peuplements de pins gris de 5 à 20 ans d’âge ont été identifiés d’après les couches du SIG de l’Inventaire des ressources forestières du MRNFO, et des relevés ont été réalisés dans ceux‑ci (Burke, 2014). Cependant, aucune Paruline de Kirtland n’a été détectée durant ces relevés (Aird, 2007, 2009, 2010, 2011, 2016; Burke, 2014). Les activités de relevé sont maintenant concentrées dans le comté de Simcoe, la péninsule Bruce, les landes à pin gris de la baie Georgienne et la rive nord du lac Huron, des zones choisies parce qu’elles présentent des caractéristiques d’habitat comparables à celles de certains sites du Michigan (par exemple sols sablonneux, parcelles de plus de 30 ha) et que des mâles territoriaux y ont été détectés récemment (Burke, 2014, 2019). Hormis les sites brûlés par des feux de friches, il semble que la quantité d’habitat convenable soit limitée. Cette situation est attribuable aux pratiques d’exploitation forestière actuelles, qui ne favorisent pas la création d’habitat pour la Paruline de Kirtland (Burke, comm. pers., 2023).
Les méthodes de relevé utilisées à la garnison de Petawawa comprennent : des relevés avec diffusion de chants réalisés en 2002, puis de 2004 à 2012 (des individus ont été détectés chaque année entre 2006 et 2012); une combinaison de relevés par UEA et avec diffusion de chants réalisés de 2013 à 2018; des relevés réalisés uniquement à l’aide d’UEA depuis 2019 (Richard, 2010; Cybulski, 2022). Malgré le fait que les données recueillies à l’aide de ces deux méthodes diffèrent (par exemple les femelles vocalisent beaucoup moins que les mâles, et il est possible qu’elles ne soient pas détectées sur les enregistrements d’UEA), il est présumé que le nombre de mâles chanteurs détectés représente fidèlement le nombre de mâles (mais pas de couples nicheurs) présents dans le site, puisque la majeure partie de l’habitat convenable connu a fait l’objet de relevés chaque année (Cybulski, 2022). La Paruline de Kirtland est observée dans le comté de Simcoe depuis 2013, mais le principal site n’a pas fait l’objet de relevés annuels pour confirmer la présence ou l’absence d’individus (tableau 1). Sur les terres de la Première Nation de Henvey Inlet, dans le district de Parry Sound, la Paruline de Kirtland a été observée pour la première fois en 2015, et un suivi a été effectué chaque année parallèlement à un relevé des espèces sauvages réalisé pour un projet de développement éolien dans la région (Burke, 2016, 2018, 2019).
Au Québec, le SCF a effectué des relevés ciblés en 2007 à Kazabazua, dans l’île aux Allumettes, dans l’île du Grand Calumet et dans le parc de La Vérendrye, mais aucune Paruline de Kirtland n’a été détectée. En outre, les vérifications sur le terrain indiquent que l’habitat potentiel identifié au moyen de cartes forestières n’est probablement pas convenable (COSEWIC, 2008). Depuis 2021, le SCF a recours à des UEA pour faire le suivi de certaines parcelles d’habitat potentiel de la Paruline de Kirtland dans l’ouest du Québec, et cette méthode pourrait être utilisée dans d’autres zones susceptibles d’abriter de l’habitat convenable (Robert, comm. pers., 2022). En 2021 (n = 3 UEA déployées), un mâle a été détecté au cours d’un relevé d’une seule journée effectué à la mi‑juin dans l’île du Grand Calumet. En 2022 (n = 14 UEA), des chants de mâles ont été détectés sur des enregistrements captés par deux UEA adjacentes sur plusieurs jours, en mai et juin 2022, à Cayamant. Toutefois, il est possible que ces deux UEA aient enregistré le même individu puisqu’elles étaient très près (environ 200 m) l’une de l’autre (Robert, comm. pers., 2022).
États‑unis
La source d’information la plus complète sur la population mondiale de Parulines de Kirtland est le relevé des mâles chanteurs effectué en juin dans le nord du Michigan, où plus de 95 % de la population de l’espèce se reproduit (figure 4). Des relevés de l’ensemble de l’aire de répartition principale ont été effectués en 1951, en 1961, de 1971 à 2013, en 2015 et en 2021, et des relevés partiels ont été réalisés en 2017, 2019 et 2023 (USFWS, 2019; MDNR, 2021; Mensing, comm. pers., 2023). Étant donné que ces relevés ne ciblent que les mâles chanteurs, ce qui exclut les femelles et les nids, l’abondance de l’espèce est surestimée puisque le taux d’appariement des mâles n’est pas de 100 %. Il varierait plutôt entre 60 et 95 % (moyenne de 85 %) en fonction de la qualité de l’habitat (Probst et Hayes, 1987). Néanmoins, ces relevés fournissent des données normalisées sur les tendances et l’occupation de l’habitat pour la majeure partie de la population mondiale de Parulines de Kirtland depuis les années 1950 (USFWS, 2019).

Figure 4. Dénombrements annuels des mâles chanteurs au Michigan, selon les données des relevés exhaustifs effectués de 1951 à 2021 (USFWS, 2019; MDNR, 2021). Les espaces vides indiquent les années au cours desquelles un relevé partiel a été réalisé ou aucun relevé n’a été effectué. Figure : Alana Demko.
Description longue
Un diagramme à barres qui illustre les résultats des dénombrements annuels des mâles chanteurs effectués au Michigan de 1951 à 2021. Les données disponibles de 1951 à 1970 sont limitées, et les dénombrements de 1951 et de 1961 font respectivement état de quelque 430 et 500 mâles chanteurs. Selon les résultats des dénombrements effectués de 1971 à 1989, le nombre de mâles chanteurs est demeuré relativement stable et varie de 170 à 240 individus. De 1990 à 2013, le nombre de mâles chanteurs augmente progressivement et passe d’environ 270 individus en 1990 à près de 2 090 individus en 2012. Ensuite, le nombre de mâles chanteurs diminue légèrement pour atteindre environ 2 020 individus en 2013, puis s’élève à près de 2 380 individus en 2015 avant de connaître une nouvelle baisse pour s’établir à quelque 2 240 individus en 2021. Il n’y a pas de données disponibles pour 2014 et la période de 2016 à 2020.
Depuis 2008, le Wisconsin Department of Natural Resources effectue des relevés annuels de la Paruline de Kirtland, conformément au protocole utilisé au Michigan, dans 6 comtés du Wisconsin abritant de l’habitat convenable (Lopez, comm. pers., 2022). Les sites de relevé potentiels sont sélectionnés d’après les détections et les données historiques sur l’occupation par l’espèce, les mentions dans l’atlas des oiseaux nicheurs et les observations faites par des observateurs bénévoles. Des relevés sont ensuite effectués dans les sites où la composition de la végétation et l’âge des peuplements sont les plus convenables pour l’espèce (Lopez, comm. pers., 2022). Les résultats des relevés du Wisconsin peuvent donc être considérés comme une estimation prudente du nombre total d’individus dans cet État, étant donné que la majeure partie, mais pas la totalité, de l’habitat convenable fait l’objet de relevés annuels. Toutefois, l’abondance de l’espèce peut être surestimée puisque, comme dans le cadre des relevés effectués au Michigan, seuls les mâles chanteurs sont dénombrés.
Abondance
Canada
La population canadienne de Parulines de Kirtland compterait actuellement de 40 à 50 individus matures, une estimation fondée sur les données recueillies dans les sites où des observations ont été confirmées (tableau 1). À la garnison de Petawawa, de 1 à 5 mâles chanteurs par année ont été observés entre 2006 et 2022, et de 1 à 2 nids par année ont été détectés entre 2007 et 2012, ainsi qu’en 2016 et en 2017 (aucun nid n’a été détecté de 2013 à 2015 et de 2018 à 2022; Richard, 2013a; Cybulski, 2016, 2022). Le changement de méthode de relevé a probablement influé sur le nombre de nids détectés (voir la section Sources de données, méthodes et incertitudes). De plus, l’estimation de la taille de la population est fondée sur le nombre de détections de mâles chanteurs, dont le taux d’appariement varie en fonction de la qualité de l’habitat (voir la section Sources de données, méthodes et incertitudes — États‑Unis). Le nombre de couples nicheurs est donc inférieur au nombre de mâles chanteurs.
Au principal site du comté de Simcoe, des couples territoriaux sont observés depuis 2013, et la présence de nids a été confirmée en 2013 et en 2014. En outre, la détection annuelle d’individus et la disponibilité continue d’habitat convenable donnent à penser qu’il y a une forte probabilité que la Paruline de Kirtland niche actuellement dans ce site (Tuininga, comm. pers., 2022; voir la section Sources de données, méthodes et incertitudes). Les effectifs nicheurs ont été estimés à 22 mâles chanteurs et 4 femelles en 2021, 27 mâles et 5 femelles en 2022, et 16 mâles et 3 femelles en 2023 (Burke, 2018; Tuininga, comm. pers., 2022). [Note de la rédactrice : Une référence a été retirée afin de ne pas donner la localisation précise des sites. Veuillez communiquer avec le Secrétariat du COSEPAC si vous avez besoin de cette information.] Cependant, il est possible que les effectifs aient été sous‑estimés puisqu’aucun relevé systématique n’a été effectué et que le site ne fait pas l’objet d’un programme de suivi des nids de la Paruline de Kirtland (Burke et Tuininga, comm. pers., 2023).
Dans le nord‑est de la baie Georgienne, 1 ou 2 mâles ont été observés chaque année sur les terres de la Première Nation de Henvey Inlet de 2015 à 2019, et des mâles seuls ont été observés dans d’autres sites de la réserve de biosphère de la baie Georgienne et du parc provincial de la Rivière‑des‑Français, dans le district de Parry Sound, de 2014 à 2018, et en 2023 (Burke, 2018; Burke et Tuininga, comm. pers., 2022, 2023; tableau 1). Dans la parcelle Packard, dans le comté de Simcoe, où des travaux de remise en état de l’habitat ont été entrepris en 2017, 5 ou 6 mâles chanteurs ont été détectés en 2022, et 1 mâle a été observé en 2023 (Burke et Tuininga, comm. pers., 2022, 2023).
Dans l’ouest du Québec, au moins 3 mâles et 1 femelle ont été détectés dans un habitat de reproduction possiblement convenable depuis 2016, mais l’occupation d’un site sur plusieurs années n’a pas encore été confirmée (Robert, comm. pers., 2022).
États‑unis
Au total, 2 245 mâles chanteurs ont été détectés lors du relevé de la Paruline de Kirtland réalisé en 2021 au Michigan (MDNR, 2021; ce qui représente une baisse par rapport aux 2 383 mâles dénombrés en 2015; voir la section Fluctuations de la population ci‑dessous). Les résultats d’un relevé partiel effectué en 2023 dans l’aire de répartition principale de l’espèce indiquent que la population a connu un déclin au cours des 2 dernières années, et il y aurait actuellement moins de 2 000 mâles chanteurs dans l’ensemble de cette aire selon les estimations (Mensing, comm. pers., 2023). La population totale au Michigan compterait donc de 3 817 à 4 490 individus, la valeur la plus faible est fondée sur le taux d’appariement moyen de 85 % observé par Probst et Hayes (1987) chez la Paruline de Kirtland, et la valeur la plus élevée reflète un taux d’appariement de 100 %. Il s’agit d’une estimation relativement exacte de la population mondiale, car plus de 95 % des Parulines de Kirtland se reproduisent au Michigan (USFWS, 2019).
Au Wisconsin, la population est petite, mais persistante : les effectifs sont passés de 9 mâles chanteurs dans 2 comtés en 2008, à 32 mâles dans 4 comtés en 2022 (Lopez, comm. pers., 2022). Plus de 25 mâles chanteurs sont détectés chaque année dans 6 comtés depuis 2016. Depuis 2007, la nidification de l’espèce sur plusieurs années a été confirmée dans 3 comtés (USFWS, 2019; Olah et al., 2022).
Fluctuations et tendances
Fluctuations de la population
Il n’y a aucune source d’information sur les tendances démographiques à long terme de la Paruline de Kirtland au Canada. Des mâles chanteurs sont détectés sporadiquement, quoiqu’en faibles nombres, à la garnison de Petawawa depuis 1916, et quelques individus nicheurs persistent à Petawawa et au principal site du comté de Simcoe depuis 2006 et 2013, respectivement (Cybulski, 2016; Burke, 2018; DND, données inédites). Pendant la migration printanière, l’espèce est régulièrement observée dans le sud‑ouest de l’Ontario, une région qui constitue aussi une halte migratoire pour les oiseaux qui se reproduisent aux États‑Unis (Cooper et al., 2017; Birds Canada, 2022b).
Le relevé des Parulines de Kirtland au Michigan est une excellente indication de la taille de la population mondiale de l’espèce et des tendances que celle‑ci a connues au cours des 70 dernières années, notamment parce que les protocoles d’échantillonnage utilisés sont demeurés inchangés et que toutes les zones qui abritent de l’habitat de reproduction convenable au Michigan ont fait l’objet de relevés (USFWS, 2019). Lors du premier relevé exhaustif effectué en 1951, 432 mâles chanteurs ont été détectés. En 1961, le nombre de mâles chanteurs était de 502, et des creux de 167 mâles ont été atteints en 1974 et en 1987. Le nombre d’individus observé est demeuré faible de 1971 à 1986, et ce, malgré la gestion intensive du Vacher à tête brune dans presque tous les sites de reproduction de la Paruline de Kirtland depuis 1972 (Kelly et DeCapita, 1982). Les effectifs ont commencé à augmenter lorsque de nouveaux peuplements de pins gris ont été créés dans le cadre d’initiatives de gestion, mais aussi à la suite de deux grands feux de friches survenus en 1975 et en 1980 (Donner et al., 2008; Rapai, 2012). Depuis les années 1990, la population de Parulines de Kirtland au Michigan a augmenté de manière constante et sans grandes fluctuations, de sorte que 2 383 mâles chanteurs ont été détectés lors du relevé de 2015, et 2 245 mâles ont été dénombrés en 2021 (USFWS, 2019; MDNR, 2021; figure 4). Cependant, les résultats d’un relevé partiel des mâles chanteurs réalisé en 2023, qui couvrait environ 50 % de l’aire de répartition principale de l’espèce au Michigan, indiquent que la population est en déclin, et un déclin continu est prévu dans la région au cours des 10 prochaines années à cause de la disponibilité limitée de l’habitat (Mensing, comm. pers., 2023; voir les sections Menaces — Catégories 5 et 6 et Tendances historiques, à long terme et continues en matière d’habitat). En outre, la petite population au Wisconsin persiste depuis 2008 (Lopez, comm. pers., 2022).
Tendances démographiques historiques et à long terme
Le faible nombre d’observations historiques de Parulines de Kirtland au Canada donne à penser que l’espèce a toujours été rare au pays, du moins au cours des 200 dernières années. Il est probable que des individus se soient reproduits dans la région de Petawawa au 19e siècle et au début du 20e siècle, et des mâles chanteurs y ont été observés en 1916, 1939, 1946, 1977 et 1978 (Richard, 2010). Toutefois, jusqu’en 2007, le seul cas connu de reproduction réussie au Canada avait été observé en 1945 près de Midhurst, dans le comté d’Oro (près de Barrie, en Ontario; Speirs, 1984). La population mondiale de Parulines de Kirtland aurait atteint un sommet historique à la fin du 19e siècle, époque à laquelle de nombreux feux de friches au Michigan et le défrichage à grande échelle dans les aires de reproduction et d’hivernage ont contribué à l’établissement de milieux de début de succession qui favorisent l’espèce. Les politiques de suppression des incendies adoptées par l’industrie forestière à partir du 20e siècle, de même que l’accroissement du risque de parasitisme par le Vacher à tête brune résultant du déboisement et de l’expansion de l’aire de répartition de cette espèce, ont probablement contribué au déclin important de la population de Parulines de Kirtland entre 1900 et 1950 (Mayfield, 1960; USFWS, 2019).
Gravité de la fragmentation
Au Canada, plus de 50 % des individus occupent des parcelles d’habitat plus petites que la superficie nécessaire au maintien d’une sous‑population viable, mais tous ces sites se trouvent à distance de dispersion pour un oiseau chanteur migrateur. Par conséquent, la population de la Paruline de Kirtland ne peut être considérée comme « gravement fragmentée » selon la définition du COSEPAC.
Immigration de source externe
Les comportements de dispersion observés chez la Paruline de Kirtland donnent à penser que des individus en provenance du Michigan ou du Wisconsin pourraient se reproduire au Canada (Probst et al., 2003; Cooper et Marra, 2020). Il semble que les grandes distances et les vastes étendues d’eau ne constituent pas un obstacle, car au moins six mâles bagués dans la basse péninsule du Michigan se sont dispersés vers la haute péninsule du Michigan, et des déplacements réguliers ont été observés entre ces deux régions (Probst et al., 2003). En outre, des données récentes recueillies à l’aide du système de suivi Motus indiquent que des individus parcourent régulièrement de grandes distances pour se disperser au cours de la période de reproduction ou entre deux périodes de reproduction (Burke, 2018; Cooper et Marra, 2020; Cooper, comm. pers., 2023).
De plus, la population principale (source) dans le nord de la basse péninsule du Michigan connaît une croissance constante depuis le début des années 1990, ce qui augmente la probabilité d’une immigration de source externe (USFWS, 2019). Sur les terres gérées par l’État dans cette région, la disponibilité de l’habitat de la Paruline de Kirtland devrait toutefois diminuer au cours des 10 prochaines années, car les niveaux de récolte et de replantation sont en deçà des cibles depuis 2011. Il est prévu que cette perte d’habitat entraînera une diminution de 20 à 50 % du nombre de mâles chanteurs dans ces zones, et que la population au Michigan comptera moins de 1 000 mâles chanteurs en l’absence d’événements (par exemple de grands feux de friches) qui favorisent la création de nouvelles parcelles d’habitat pour la Paruline de Kirtland (Mensing, comm. pers., 2023).
Une récente analyse des caractéristiques du sol et de la végétation du paysage effectuée au moyen de SIG dans 33 comtés du sud de l’Ontario semble indiquer qu’il pourrait y avoir de l’habitat convenable pour la Paruline de Kirtland dans toute la région (Burke, 2018). Toutefois, les vérifications sur le terrain effectuées dans les zones des comtés de Simcoe et de Dufferin qui étaient susceptibles d’abriter de l’habitat selon cette analyse ont révélé que les peuplements de pins rouges et de chênes en début de succession y sont rares, ce qui signifie que la disponibilité d’habitat convenable pour les individus immigrants est actuellement limitée (Burke, 2018, 2019).
Toute cette information donne à penser que le potentiel d’immigration de source externe est limité, parce que la population aux États‑Unis demeure petite (elle est maintenant en déclin) et que l’habitat de reproduction convenable est rare au Canada. La population canadienne est probablement un puits, car il s’agit d’une population de petite taille qui ne semble pas avoir connu de croissance au cours de la dernière décennie, malgré une augmentation de la population aux États‑Unis au cours de la même période (tableau 1). Par ailleurs, les pratiques forestières actuelles ne favorisent pas la création d’habitat pour la Paruline de Kirtland.
Menaces
Tendances historiques, à long terme et continues en matière d’habitat
Ontario et Québec
Aucune information n’est disponible sur les tendances relatives à l’habitat de la Paruline de Kirtland au Canada, car l’espèce n’occupe régulièrement que les sites de Petawawa et du comté de Simcoe depuis 2006 et 2013, respectivement. De vastes peuplements de pins gris sont présents dans une grande partie de l’Ontario et du Québec et, dans le nord de ces provinces, ceux‑ci sont périodiquement exposés à des feux de friches et à des activités de récolte. Toutefois, aucune Paruline de Kirtland n’a été détectée dans le cadre des recherches menées par le SCF et le MRNFO dans six districts du nord de l’Ontario, de 2005 à 2016 (Aird, 2007, 2009, 2010, 2011, 2016; Burke, 2014), ce qui donne à penser que l’habitat dans ces régions pourrait être moins convenable, et ce, malgré la détection d’un mâle à Kenora (août 1988) et à Sudbury (juin 1982).
Certaines zones du sud de l’Ontario, en particulier dans le comté de Simcoe et la péninsule Bruce (Birds Canada, 2022b), présenteraient davantage de caractéristiques d’un habitat potentiellement convenable (Burke, 2014), et elles sont actuellement ciblées par les activités de relevé et de remise en état de l’habitat (Burke, 2018, 2019). Il semble toutefois que la quantité d’habitat convenable soit limitée dans ces régions à cause de la forte densité humaine et d’intérêts concurrents en matière d’utilisation des terres, comme l’agriculture et les plantations de pins (Burke, 2018, 2019).
À la garnison de Petawawa, les feux de friches ont grandement contribué à la création d’habitat pour la Paruline de Kirtland. En 2012, un feu de friches a brûlé 204,4 hectares d’habitat convenable à proximité de territoires actuellement occupés par l’espèce (Richard et Cybulski, 2013a). De 2013 à 2016, des individus ont continué d’occuper les territoires adjacents aux zones brûlées (Cybulski, 2016), et il semble que la régénération des arbustes dans ces zones ait fournit des ressources alimentaires essentielles (par exemple bleuets) pour l’espèce (Richard et Cybulski, 2013b; Cybulski et Wilson, 2014). Depuis 2019, cette zone en régénération constitue l’habitat principal de la Paruline de Kirtland à Petawawa, et cet habitat devrait demeurer convenable pour l’espèce jusqu’en 2033 (Cybulski, 2022). Une situation semblable a été observée sur les terres de la Première Nation de Henvey Inlet, dans le district de Parry Sound : des mâles ont été détectés pendant la période de reproduction en 2023 dans un peuplement de pins gris en régénération à la suite d’un important feu de friches survenu en 2018 (Burke, 2019; Burke et Tuininga, comm. pers., 2023; voir la section Menaces — Catégorie 8).
États‑unis
Dans l’aire de répartition principale de la Paruline de Kirtland au Michigan, la quantité et la qualité de l’habitat sont demeurées stables ou ont augmenté au cours des 20 dernières années. Toutefois, étant donné que les niveaux de récolte et de replantation sont en deçà des cibles, la quantité d’habitat disponible pour la Paruline de Kirtland sur les terres gérées devrait diminuer au cours des 10 prochaines années. Le nombre de mâles chanteurs pourrait donc connaître un déclin de 20 à 50 % au cours de la prochaine décennie (Mensing, comm. pers., 2023). Les phénomènes stochastiques, y compris les sécheresses graves et les épisodes de chaleur extrême (qui peuvent entraîner une mortalité accrue du pin gris), les infestations d’insectes comme la tordeuse du pin gris (Choristoneura pinus) et les infections fongiques, pourraient réduire la disponibilité de l’habitat dans le futur, tandis que les feux de friches pourraient accroître la quantité d’habitat disponible de 5 à 10 ans après qu’une zone ait été brûlée (USFWS, 2019).
Bahamas
Les tendances en matière d’habitat dans l’aire d’hivernage sont également inconnues. Cependant, de nouvelles parcelles d’habitat sont souvent créées par des perturbations anthropiques (par exemple feux de broussailles, déboisement, agriculture), et cet habitat peut être maintenu à long terme dans les zones faisant l’objet d’un défrichage périodique, comme le pâturage de chèvres (Wunderle et al., 2010; Fleming et al., 2019).
Dans les Caraïbes, les ouragans peuvent réduire la quantité d’habitat disponible dans une île, mais ils créent aussi périodiquement de nouvelles parcelles d’habitat convenable pour la Paruline de Kirtland. L’effet global sur la création d’habitat est toutefois imprévisible, car le moment, l’étendue et la gravité de ces tempêtes sont variables (Wunderle et al., 2007). D’autres effets liés aux conditions météorologiques qui résultent des changements climatiques, en particulier l’élévation du niveau de la mer, l’augmentation des températures hivernales et la diminution des précipitations à la fin de l’hiver aux Bahamas, devraient influer sur la disponibilité de l’habitat d’ici la fin du siècle, mais l’ampleur de ces effets est inconnue (Wolcott et al., 2018; voir la section Menaces — Catégorie 11).
Menaces actuelles et futures
La Paruline de Kirtland est vulnérable aux effets cumulatifs de diverses menaces, en particulier la diminution de la qualité de l’habitat de reproduction qui est attribuable à la suppression des incendies, la perte et la fragmentation de l’habitat de reproduction et d’hivernage qui sont causées par l’agriculture, l’exploitation forestière et le développement anthropique, et le parasitisme des couvées par le Vacher à tête brune. La nature, la portée et la gravité de ces menaces sont décrites à l’annexe 1, selon le système unifié de classification des menaces de l’UICN-CMP (Union internationale pour la conservation de la nature — Partenariat pour les mesures de conservation; voir Salafsky et al. [2008] pour les définitions, et Master et al. [2012] pour les lignes directrices). Le processus d’évaluation des menaces consiste à évaluer les impacts pour chacune des 11 grandes catégories de menaces et de leurs sous‑catégories, en termes de portée (proportion de la population exposée à la menace au cours des 10 prochaines années), de gravité (déclin prévu de la population au sein de la portée au cours des 10 prochaines années ou des 3 prochaines générations, selon la période la plus longue, jusqu’à un maximum d’environ 100 ans) et d’immédiateté de chaque menace. Le calcul de l’impact global des menaces tient compte des impacts de chacune des catégories de menaces et peut être ajusté par les spécialistes des espèces qui participent à l’évaluation des menaces.
L’impact global des menaces qui pèsent sur la Paruline de Kirtland est considéré comme élevé à moyen, ce qui correspond à un déclin prévu de 8 à 70 % au cours des 10 prochaines années (annexe 1). Ces valeurs doivent toutefois être interprétées avec prudence, puisqu’elles peuvent être fondées sur des renseignements subjectifs, comme l’opinion d’experts, même si des efforts ont été déployés pour corroborer les cotes par des études et des données quantitatives.
Agriculture et aquaculture (UICN 2) — impact moyen‑faible
2.1 Cultures annuelles et pérennes de produits autres que le bois
Aux Bahamas, une grande partie de l’habitat d’hivernage en début de succession ne bénéficie d’aucune protection juridique officielle, et le défrichage des terres pour de petites exploitations agricoles constitue une menace (USFWS, 2019). De nouvelles parcelles d’habitat d’hivernage de la Paruline de Kirtland sont périodiquement créées par les activités humaines, y compris l’agriculture et les feux de broussailles, mais le défrichage peut aussi modifier (par exemple diminution de la diversité des espèces d’arbustes) ou détruire l’habitat (Wunderle et al., 2010). La portée est considérée comme restreinte à petite parce qu’une grande partie de l’habitat existant a déjà été altérée par les activités humaines, et que l’espèce est adaptée aux milieux de début de succession. La gravité est considérée comme modérée à légère parce que les Parulines de Kirtland peuvent se disperser vers d’autres parcelles d’habitat convenable situées à proximité des sites d’hivernage. Il est toutefois difficile de déterminer avec certitude l’ampleur des modifications de l’habitat à l’avenir, en particulier dans les haltes migratoires (par exemple aménagement du territoire en Floride).
2.2 Plantations pour la production de bois et de pâte
Par le passé, l’exploitation forestière a entraîné la conversion permanente de landes à pin gris et d’écosystèmes de pins rouges et de chênes en plantations de pins, ce qui a eu des effets sur l’âge des peuplements et leur composition en espèces végétales, et ainsi réduit la disponibilité d’habitat convenable pour la Paruline de Kirtland (Mayfield, 1960). En Ontario et au Michigan, les pratiques de l’industrie forestière consistent souvent à planter des monocultures de pins dans des zones exploitées, mais ces milieux présentent généralement une couverture végétale clairsemée, une faible densité de tiges, et un nombre limité de milieux ouverts composés de graminées et d’arbustes pour l’alimentation et la protection du nid (Burke, 2018; Bocetti et al., 2020). La fragmentation et l’isolement des peuplements de pins gris peuvent également avoir contribué aux déclins historiques de la population de Parulines de Kirtland (Probst et Weinrich, 1993; Bocetti et al., 2020).
Bon nombre de plantations de pins et d’arbres de Noël dans le sud de l’Ontario constituent des sites de reproduction suboptimaux en raison de l’absence de sous‑étage arbustif, de la faible diversité d’espèces végétales, du couvert forestier élevé, de la dominance d’espèces d’arbres et d’arbustes non indigènes moins recherchées par la Paruline de Kirtland (par exemple pin sylvestre, P. sylvestris) et de l’âge des peuplements qui est supérieure à 20 ans (Burke, 2018). Les plantations comprenant des espèces de conifères indigènes et de la végétation de sous‑étage peuvent constituer un habitat convenable pour la Paruline de Kirtland, mais les mesures de gestion visant à maintenir un stade de succession optimal pour la reproduction de l’espèce représentent un facteur important. Au principal site du comté de Simcoe, où se reproduit environ 50 % de la population canadienne de Parulines de Kirtland, l’habitat principal est constitué de plantations de pins rouges et de pins blancs indigènes de 8 à 20 ans d’âge qui couvrent une superficie de 132 hectares. [Note de la rédactrice : Une référence a été retirée afin de ne pas donner la localisation précise des sites. Veuillez communiquer avec le Secrétariat du COSEPAC si vous avez besoin de cette information.] La future perte d’habitat qui sera causée par le vieillissement des arbres et l’absence d’un plan complet de gestion de l’habitat de la Paruline de Kirtland dans ce site ont été désignées comme des menaces potentielles (Burke et Tuininga, comm. pers., 2023). [Note de la rédactrice : Une référence a été retirée afin de ne pas donner la localisation précise des sites. Veuillez communiquer avec le Secrétariat du COSEPAC si vous avez besoin de cette information.] La portée est considérée comme grande parce que le principal habitat de reproduction occupé dans le comté de Simcoe ne sera probablement plus convenable d’ici 10 ans et qu’aucune initiative de rétablissement de l’habitat de la Paruline de Kirtland n’y est prévue. La gravité de la menace pourrait être élevée à cause de la perte potentielle de la majeure partie de l’habitat de reproduction au principal site du comté de Simcoe et d’une partie de l’habitat à Petawawa. Toutefois, des travaux de remise en état de l’habitat de la Paruline de Kirtland sont en cours dans d’autres sites de la région (par exemple dans les parcelles Packard et Museum) et des individus ont été observés dans ces sites (Burke, 2022; voir la section Activités de rétablissement ci‑dessous). Étant donné que la remise en état de l’habitat pourrait donner lieu à un gain net d’habitat, ou du moins compenser la perte d’habitat au principal site du comté de Simcoe (Burrell, comm. pers., 2024), la gravité est considérée comme modérée à légère.
Modifications des systèmes naturels (UICN 7) — impact moyen‑faible
7.1 Incendies et suppression des incendies
Les feux de friches peuvent entraîner un déplacement des individus à court terme (jusqu’à cinq ans après un feu de friches). Par ailleurs, comme le feu est essentiel à la germination du pin gris, il peut toutefois y avoir des effets bénéfiques de 5 à 20 ans après un feu de friches, à condition qu’une partie de l’habitat convenable demeure intacte. En Ontario, les feux de friches continuent de créer de nouvelles parcelles d’habitat pour la Paruline de Kirtland à l’échelle locale. En 2012, un feu de friches a brûlé plus de 200 hectares de terres adjacentes aux territoires de Parulines de Kirtland actuellement occupés à la garnison de Petawawa (Richard et Cybulski, 2013a). L’espèce avait abandonné la zone, mais le peuplement de pins gris en régénération est de nouveau occupé depuis 2019, et 5 mâles (nombre le plus élevé jamais observé dans ce site) y ont été détectés en 2022 (Cybulski, 2022; voir la section Tendances historiques, à long terme et en cours en matière d’habitat — Ontario et Québec). En 2018, un feu de friches a brûlé un peuplement de pins gris d’une superficie de plus de 100 km2 sur les terres de la Première Nation de Henvey Inlet, y compris une zone qui avait été occupée par la Paruline de Kirtland au cours des 4 années précédentes (voir la section Zone d’occurrence et zone d’occupation). En 2023, 4 mâles chanteurs ont été détectés dans un milieu en régénération à environ 10 km de la zone précédemment occupée (Burke et Tuininga, comm. pers., 2023). La portée est considérée comme généralisée, car la majeure partie de l’habitat de reproduction a été altérée par des feux de friches au cours des 10 dernières années ou risque de l’être au cours de la prochaine décennie. En outre, les conditions estivales plus chaudes et plus sèches que devraient entraîner les changements climatiques au cours du prochain siècle sont susceptibles d’accroître la fréquence des feux de friches dans l’ensemble du Canada et de nuire à la régénération des conifères, y compris le pin gris, à la suite d’un feu de friches (par exemple Van Bogaert et al., 2015; Boucher et al., 2020). La gravité est considérée comme modérée à légère, car les Parulines de Kirtland peuvent se disperser vers de nouveaux sites de reproduction si un territoire occupé est altéré par un feu de friches.
7.3 Autres modifications de l’écosystème
La suppression des incendies est l’une des causes de la réduction de la qualité de l’habitat dans l’aire de répartition principale de la Paruline de Kirtland au Michigan. Avant l’établissement des Européens à la fin du 19e siècle, les vastes peuplements de jeunes pins gris étaient régulièrement renouvelés par les feux de friches allumés par la foudre dans les landes à pins du Michigan (Mayfield, 1960). Ces feux de friches créaient des peuplements de pins gris aux caractéristiques (stade de succession, hauteur des arbres, densité des tiges et couverture végétale) convenables pour la reproduction de la Paruline de Kirtland (Probst et Donnerwright, 2003). Cependant, les politiques de suppression des incendies ont considérablement réduit l’étendue et la fréquence des feux de friches dans la région. Il convient de préciser que la petite population du Michigan a augmenté à la suite des grands feux de friches survenus dans les années 1970 et 1980 (Probst et Weinrich, 1993; Donner et al., 2008). L’absence de mesures de gestion de l’habitat altéré que la Paruline de Kirtland occupe au principal site du comté de Simcoe et la succession végétale qui pourrait rendre cet habitat non convenable sont des enjeux abordés au point 2.2 — Plantations pour la production de bois et de pâte.
La propagation agressive d’espèces végétales non indigènes, y compris le Leucaena leucocephala (faux mimosa), le Schinus terebinthifolius (faux poivrier du Brésil), le Panicum maximum (herbe de Guinée) et le Casuarina equisetifolia (filao) peut constituer une menace dans les sites d’hivernage. En effet, ces espèces pourraient supplanter des espèces végétales indigènes privilégiées par la Paruline de Kirtland dans les milieux de début de succession, ce qui réduirait la qualité de l’habitat (USFWS, 2019).
La portée est considérée comme généralisée parce que des menaces potentielles, en particulier des menaces liées à la suppression des incendies, pèsent sur la majeure partie de l’habitat de reproduction. La gravité est considérée comme modérée à légère, car les individus peuvent se disperser vers d’autres sites de reproduction ou d’hivernage qui présentent des caractéristiques de l’habitat de prédilection de l’espèce (par exemple arbustes fruitiers indigènes).
Intrusions et perturbations humaines (UICN 6) — impact faible
6.1 Activités récréatives
La Paruline de Kirtland est moins vulnérable aux perturbations humaines que bien d’autres espèces d’oiseaux chanteurs (Mayfield, 1960). Au Canada, des sites de nidification actuels de l’espèce se trouvent sur une terre militaire qui n’est pas accessible au public. Cependant, comme il s’agit d’une espèce très recherchée par les ornithologues amateurs et les photographes, les activités de reproduction peuvent être perturbées par le grand nombre de visiteurs dans les sites occupés pendant la période de nidification, ainsi que par la diffusion d’enregistrements pour attirer des Parulines de Kirtland afin de les observer et de les photographier (Mayfield, 1960). Cette menace peut être atténuée par la prise de mesures de prévention dans les sites de nidification connus. Au Michigan, les excursions d’observation d’oiseaux constituent une activité d’écotourisme populaire, et l’accès aux sites de reproduction est restreint à un nombre limité de visiteurs pour éviter toute perturbation excessive (Rapai, 2012; Bocetti et al., 2020). Dans le site de remise en état de l’habitat de la parcelle Packard, dans le comté de Simcoe, en Ontario, des mesures semblables ont été prises pour sensibiliser les visiteurs et réduire la perturbation des individus nicheurs (Burke, comm. pers., 2022). La portée est considérée comme petite parce que les perturbations potentielles sont limitées aux zones accessibles au public (par exemple Parry Sound) et que celles‑ci n’abritent qu’une petite partie de la population canadienne de l’espèce. La gravité est considérée comme négligeable parce que le taux de mortalité directe lié à cette menace est présumé faible, mais l’impact d’un déplacement de l’espèce vers des sites à l’extérieur de la terre militaire à accès restreint est inconnu.
6.2 Guerre, troubles civils et exercices militaires
En Ontario, une grande partie de l’habitat de reproduction occupé régulièrement par la Paruline de Kirtland se trouve sur une terre où des activités militaires sont menées et dont l’accès public est restreint; l’accès illégal pour observer l’espèce demeure toutefois une préoccupation (Richard, 2013b; Burke et Tuininga, comm. pers., 2022). Les activités d’instruction menées dans des installations militaires au Canada pourraient avoir un impact sur la Paruline de Kirtland. Toutefois, l’accès à ces zones est généralement restreint, et aucun exercice de tir réel n’est autorisé dans les sites de nidification pendant la période de reproduction (Richard, 2013b). Malgré ces mesures de prévention, les activités humaines demeurent une cause de perte d’habitat (par exemple le feu de friches de 2012 à Petawawa; voir la section Menaces — Catégorie 7). La portée est considérée comme généralisée parce qu’une grande partie de la population canadienne se reproduit sur une terre où des activités militaires sont menées. Étant donné que des restrictions s’appliquent aux exercices d’instruction menés à proximité des sites de reproduction occupés, la gravité de cette menace est considérée comme légère. Toutefois, aucun détail n’est disponible sur les politiques d’atténuation en vigueur, notamment la superficie des zones tampons établies autour de l’habitat de la Paruline de Kirtland pendant la période de reproduction.
6.3 Travail et autres activités
Aux Bahamas, la majeure partie de l’habitat d’hivernage occupé par la Paruline de Kirtland ne bénéficie d’aucune protection juridique officielle (voir la section Statuts et protection juridiques), et les ressources financières consacrées à la gestion et à la remise en état de l’habitat sont limitées. Cela pourrait limiter les activités de rétablissement de l’espèce à long terme (Ewert, comm. pers., 2023). La portée est considérée comme généralisée, car la majeure partie de la population mondiale de l’espèce hiverne aux Bahamas. La gravité est considérée comme légère, car la Paruline de Kirtland occupe de nombreuses îles, et il est donc probable que la perte d’habitat soit localisée.
Espèces, gènes et agents pathogènes envahissants ou autrement problématiques (UICN 8) — impact faible
8.1 Espèces ou agents pathogènes exotiques (non indigènes) envahissants
Tout au long du cycle annuel de l’espèce, la prédation des adultes et des oisillons par les chats domestiques et féraux constitue une menace potentielle (voir la section Relations interspécifiques — Prédateurs). La portée est considérée comme généralisée, car les chats sont abondants dans les sites d’hivernage et de migration ainsi que dans la plupart des sites de reproduction. La gravité de cette menace est considérée comme légère. Le taux de mortalité lié aux attaques de chats est élevé, mais ces attaques sont probablement peu courantes (c.‑à‑d. le nombre de cas de mortalité est faible), et le taux de survie des adultes serait élevé, en particulier dans les aires de reproduction et d’hivernage (Rockwell et al., 2017).
8.2 Espèces ou agents pathogènes indigènes problématiques
Le parasitisme des couvées par le Vacher à tête brune est une importante menace qui pèse sur la Paruline de Kirtland (Mayfield, 1960; USFWS, 2019). Le Vacher à tête brune, une espèce de l’ouest de l’Amérique du Nord dont l’aire de répartition s’est étendue sous l’effet du défrichage des terres à des fins agricoles, est arrivé relativement récemment (vers 1890) dans l’aire de reproduction de la Paruline de Kirtland. Cela explique pourquoi la Paruline de Kirtland ne s’est pas adaptée à la menace en éjectant l’œuf du parasite ou en faisant une nouvelle tentative de nidification (Mayfield, 1961; Walkinshaw, 1972). Le Vacher à tête brune réduit le succès de reproduction de la Paruline de Kirtland de plusieurs façons : 1) il pousse des œufs hors du nid de la paruline pour y pondre ses propres œufs; 2) le taux d’éclosion des œufs de paruline est réduit, car ils sont plus petits et reçoivent moins de chaleur que ceux du vacher pendant l’incubation; 3) la période d’incubation des œufs de vacher étant plus courte que celle des œufs de paruline, l’éclosion est plus précoce chez le vacher; 4) les jeunes vachers sont plus grands que les jeunes parulines avec lesquelles ils partagent le nid, et ils accaparent les ressources alimentaires, ce qui entraîne un faible taux d’envol chez la paruline.
Dans les années 1960 et 1970, environ 70 % de tous les nids de Parulines de Kirtland au Michigan étaient parasités par le Vacher à tête brune, et la productivité moyenne était inférieure à 1 oisillon par nid (Walkinshaw, 1972). Après la mise en œuvre de mesures de gestion du Vacher à tête brune en 1972, le pourcentage de nids parasités est passé en deçà de 5 %, et le taux d’envol moyen a augmenté pour atteindre un niveau plus viable de 2,72 à 3,59 jeunes à l’envol par nid (Kelly et DeCapita, 1982; Rockwell, 2013; Bocetti et al., 2020). La Paruline de Kirtland a été retirée de la liste des espèces en voie de disparition aux États‑Unis, mais le Department of Natural Resources du Michigan (MDNR) a toujours un fonds de dotation pour financer des initiatives de gestion du Vacher à tête brune (USFWS, 2019). Toutefois, des données indiquent que le parasitisme par le Vacher à tête brune pourrait devenir une menace moins importante pour la Paruline de Kirtland dans l’avenir. Une étude récente sur le parasitisme des nids de Parulines de Kirtland par le Vacher à tête brune au Michigan a révélé que, de 2018 à 2021, seulement 1,3 % des nids avaient été parasités malgré la réduction du nombre de pièges déployés dans la région de 2015 à 2017 et l’arrêt du piégeage à partir de 2018 (Cooper et al., 2019b; Margenau et al., 2022).
Le Vacher à tête brune est commun dans le sud de l’Ontario, et il représente donc une menace potentielle pour la Paruline de Kirtland au Canada, mais les tendances récentes dégagées du Relevé des oiseaux nicheurs indiquent que la population de Vachers à tête brune connaît d’importants déclins à court et à long terme dans la province (Smith et al., 2020). À Petawawa, le Vacher à tête brune serait peu commun (Richard, 2013b). En effet, aucun Vacher à tête brune n’a été détecté durant les relevés avec diffusion de chant et le suivi des territoires de Parulines de Kirtland, et aucun cas de parasitisme du nid n’a été observé dans ce site (Richard et Cybulski, 2011, 2013a, 2013b; Cybulski et Wilson, 2014; Cybulski et al., 2015; Cybulski, 2016). En outre, le suivi qui est effectué depuis 2017 dans les sites de remise en état de l’habitat des parcelles Packard et Museum semble indiquer que le Vacher à tête brune n’y est pas abondant (Burke, comm. pers., 2023).
La portée est considérée comme grande, car même si les effectifs du Vacher à tête brune sont en déclin dans l’ensemble de l’Ontario et faibles dans le nord (Petawawa), l’espèce est présente dans le sud de l’Ontario. La gravité de cette menace est inconnue parce que l’abondance du Vacher à tête brune est indéterminée dans les principaux sites de reproduction de la Paruline de Kirtland, notamment dans le comté de Simcoe.
Changements climatiques et phénomènes météorologiques violents (UICN 11) — impact faible
11.1 Déplacement et altération de l’habitat
Les modèles climatiques prévoient que les températures annuelles moyennes augmenteront de 1,2 à 4,5 °C au cours des 100 prochaines années dans l’aire de reproduction principale de la Paruline de Kirtland au Michigan, ce qui entraînera d’importants changements dans la composition de la communauté végétale (Handler et al., 2014). Étant donné que cette région se trouve près de la limite méridionale de l’aire de répartition actuelle du pin gris, une diminution d’environ 75 % du taux d’occupation de cette espèce est attendue dans toute la région des Grands Lacs, y compris en Ontario, à mesure que l’aire de répartition du pin gris se déplacera vers le nord (Donner et al. 2018). Même s’il est prévu que la disponibilité de l’habitat sera stable dans les zones actuellement occupées par la Paruline de Kirtland dans le nord de la basse péninsule du Michigan et au Wisconsin, la perte d’habitat attribuable à ce phénomène demeure préoccupante dans l’ensemble de l’aire de répartition de l’espèce, y compris dans le sud de l’Ontario et dans la haute péninsule du Michigan (Donner et al., 2018; USFWS, 2019). Les zones occupées par le pin gris dans le nord de l’Ontario sont plus froides et plus humides que l’habitat actuel de la Paruline de Kirtland (Tuininga, comm. pers., 2023), mais les tendances au réchauffement du climat pourraient entraîner un déplacement de l’aire de répartition de l’espèce vers le nord. Au cours du prochain siècle, il est prévu que les changements climatiques entraîneront une hausse des températures dans l’aire de reproduction de la Paruline de Kirtland, ce qui pourrait aussi accroître le nombre d’espèces nuisibles comme la tordeuse du pin gris (Handler et al., 2014; USFWS, 2019).
Dans les lieux d’hivernage, l’élévation du niveau de la mer causée par le réchauffement climatique pourrait réduire la superficie d’habitat convenable aux Bahamas. Il faudrait toutefois effectuer une caractérisation de l’habitat plus approfondie au moyen d’images à haute résolution pour évaluer la proportion des milieux côtiers menacés qui constituent un habitat convenable pour la Paruline de Kirtland, et déterminer si des milieux dans l’intérieur des îles pourraient compenser la perte de milieux côtiers (Wolcott et al., 2018). La portée est considérée comme généralisée, car une altération de l’habitat est attendue dans l’ensemble de l’aire de répartition de l’espèce. La gravité de cette menace est inconnue pour les 10 prochaines années, mais les effets à long terme (de 50 à 100 ans) pourraient être extrêmes.
11.2 Sécheresses
Selon une analyse récente, la hausse des températures hivernales et la diminution des précipitations à la fin de l’hiver aux Bahamas, qui devraient toucher particulièrement les îles centrales où hiverne la majeure partie de la population mondiale de Parulines de Kirtland, pourraient entraîner de graves sécheresses d’ici la fin du siècle (Wolcott et al., 2018). Les sécheresses qui surviennent à la fin de l’hiver pourraient réduire la disponibilité de la nourriture, ce qui aurait des effets négatifs sur la survie de l’espèce. Aux Bahamas, il existe une corrélation positive entre les quantités de pluie élevées en mars et le taux de survie annuel. En effet, les fruits et les arthropodes, qui sont d’importantes sources d’énergie pour la migration, sont plus abondants lorsque les conditions sont plus humides, et c’est au cours de ces années que les Parulines de Kirtland affichent un meilleur état corporel avant la migration, ce qui accroît leur taux de survie (Wunderle et al., 2010; Rockwell et al., 2012, 2017). Dans une certaine mesure, l’espèce peut s’adapter aux conditions sèches à la fin de l’hiver en se déplaçant vers des sites où la nourriture est plus abondante (Wunderle et al., 2014), mais une grave sécheresse risque d’entraîner la disparition complète ou partielle de ces « oasis » dans le paysage. La portée est considérée comme généralisée, car les sécheresses peuvent toucher l’ensemble de l’aire de répartition. La gravité est quant à elle considérée comme légère au cours des 10 prochaines années, car les individus pourraient se disperser vers un habitat plus convenable dans l’île qu’ils occupent ou dans une autre île, mais les effets à long terme (de 50 à 100 ans) pourraient être extrêmes si de graves sécheresses persistent pendant plusieurs années.
11.4 Tempêtes et inondations
Au cours du siècle prochain, la fréquence des phénomènes météorologiques extrêmes devrait augmenter en raison des changements climatiques, ce qui touchera l’ensemble du cycle annuel de la Paruline de Kirtland (USFWS, 2019). C’est pendant la migration que le taux de mortalité chez les adultes est le plus élevé. Par conséquent, l’augmentation du nombre de phénomènes météorologiques extrêmes causés par les changements climatiques (par exemple tempêtes, températures extrêmes) pendant la période de migration pourrait réduire le taux de survie des adultes (Rockwell et al., 2017). Dans les Caraïbes, la disponibilité de l’habitat d’hivernage pourrait être réduite à l’échelle locale (dans une île en particulier) par un ouragan. Cependant, les ouragans créent aussi des milieux de début de succession, et ils ne touchent généralement qu’une seule île (Wunderle et al., 2007).
Les changements climatiques devraient entraîner une augmentation des précipitations globales et des pointes annuelles extrêmes dans le nord du Michigan, et des conditions similaires sont attendues dans l’aire de reproduction canadienne de la Paruline de Kirtland. Les hivers et les printemps devraient être plus humides, et les étés plus secs (Handler et al., 2014). La fréquence des phénomènes météorologiques extrêmes devrait aussi augmenter (par exemple grandes quantités de pluie et de neige; Handler et al., 2014). Ces événements pourraient avoir divers effets négatifs sur la survie de la Paruline de Kirtland, y compris une réduction de la disponibilité de la nourriture pour les jeunes pendant les sécheresses estivales, et la mortalité des adultes et des jeunes causée par les tempêtes. Les effets pourraient varier d’une région à l’autre, étant donné que les zones dominées par le pin gris dans le nord de l’Ontario sont généralement plus fraîches et plus humides que dans le sud de l’Ontario ou au Michigan (Tuininga, comm. pers., 2023). La portée est considérée comme généralisée, car des phénomènes météorologiques peuvent se produire dans toute l’aire de répartition. La gravité est quant à elle considérée comme légère au cours des 10 prochaines années, car les tempêtes sont des phénomènes locaux et les individus pourraient se disperser dans de l’habitat convenable situé à proximité, mais les effets à long terme (de 50 à 100 ans) pourraient être extrêmes.
Développement résidentiel et commercial (UICN 1) — impact inconnu
1.1 Zones résidentielles et urbaines
La Paruline de Kirtland migre durant la nuit, ce qui l’expose à un risque de mortalité due aux collisions avec des bâtiments et d’autres structures éclairées pendant la migration printanière et automnale, particulièrement dans les grandes villes en bordure des Grands Lacs. La mortalité de cinq Parulines de Kirtland a été attribuée à des collisions nocturnes : deux avec des fenêtres et trois avec des structures anthropiques éclairées (par exemple des monuments; Mayfield, 1960; USFWS, 2019), et il est très probable que d’autres cas de mortalité n’aient pas été signalés. La portée est considérée comme généralisée, car la plupart des individus traversent des zones urbaines fortement développées et densément peuplées. La gravité de cette menace est inconnue, car les cas confirmés de mortalité de l’espèce par collision sont peu nombreux, mais il est probable que de nombreux cas ne soient pas signalés. Le développement urbain en Floride pourrait également réduire la superficie de l’habitat dans les haltes migratoires, mais la portée et la gravité de cette menace sont inconnues.
Corridors de transport et de service (UICN 4) — impact inconnu
4.1 Routes et voies ferrées
Les milieux de lisière comme les routes et les corridors de services publics peuvent avoir des effets positifs ou négatifs sur la Paruline de Kirtland. La présence d’un milieu de lisière dans un site de reproduction peut avoir un effet positif si celui‑ci abrite des arbustes qui constituent une source d’alimentation. En outre, l’espèce niche souvent à proximité d’une trouée ou de la lisière de la végétation, y compris près d’une route (Bocetti et al., 2020). La Paruline de Kirtland est toutefois sensible à la fragmentation de l’habitat, car elle préfère nicher dans de grandes parcelles (Probst et Weinrich, 1993; voir la section Habitat de reproduction). Dans les lieux d’hivernage, les corridors de services publics peuvent constituer des aires d’alimentation convenables s’ils sont maintenus à un stade de succession adéquat par le défrichage ou le pâturage de chèvres (Wunderle et al., 2010; Fleming et al., 2019). Des collisions de Parulines de Kirtland avec des véhicules motorisés sont signalées occasionnellement aux États‑Unis, mais la majeure partie de l’habitat de reproduction se trouve dans des zones peu peuplées et éloignées des routes principales (USFWS, 2019). Un cas de mortalité d’une Paruline de Kirtland causée par une collision avec un véhicule motorisé a été signalé aux Bahamas (Ewert, comm. pers., 2023). La portée est considérée comme généralisée, car l’espèce est exposée aux routes tout au long de son cycle annuel. La gravité de cette menace est inconnue, car le nombre de collisions, en particulier pendant la migration, n’est pas bien documenté.
Utilisation des ressources biologiques (UICN 5) — impact inconnu
5.3 Exploitation forestière et récolte du bois
Les pratiques forestières actuelles contribuent à créer de l’habitat pour la Paruline de Kirtland dans de nombreuses régions, mais l’exploitation forestière et la récolte du bois peuvent nuire à l’espèce globalement. Les activités de remise en état de l’habitat de la Paruline de Kirtland en Ontario visent à reproduire la succession végétale naturelle en tenant compte des plus récentes données disponibles sur le couvert végétal, la composition des espèces d’arbres et d’arbustes, l’âge des peuplements et la superficie privilégiés pour la nidification de l’espèce (Richard, 2013b; Burke, 2018). Toutefois, les pratiques d’exploitation forestière commerciale consistent souvent à laisser la succession végétale naturelle se poursuivre au‑delà de 20 ans ou à planter des espèces d’arbres moins convenables pour la nidification de la Paruline de Kirtland (Tuininga, comm. pers., 2023). Au Michigan, les pratiques forestières mises en œuvre au cours des 30 dernières années sur les terres du MDNR ont été bénéfiques pour l’espèce, notamment l’adoption d’un régime de plantation de pins gris en rotation qui suit un cycle de récolte et de replantation de 45 à 50 ans (Corace et al., 2010; USFWS, 2019). Cependant, comme ces pratiques forestières ne sont pas obligatoires en vertu de la loi, il est prévu que la disponibilité de l’habitat pour la Paruline de Kirtland sur les terres du MDNR diminuera au cours des 10 prochaines années parce que les niveaux de récolte et de replantation étaient en deçà des objectifs au cours de la dernière décennie (Mensing, comm. pers., 2023). Cette perte d’habitat pourrait entraîner un déclin de 20 à 50 % du nombre de mâles chanteurs dans ces zones (voir la section Immigration de source externe). La portée est considérée comme généralisée parce que la majeure partie de l’habitat de reproduction au Canada pourrait disparaître d’ici 10 ans si aucune mesure de gestion adaptative n’est prise. La gravité de cette menace est inconnue parce que l’impact global peut varier en fonction des récoltes effectuées dans ces sites au cours de la prochaine décennie.
Pollution (UICN 9) — impact inconnu
9.3 Effluents agricoles et sylvicoles
Tout au long de son cycle annuel, la Paruline de Kirtland utilise des milieux de début de succession, souvent dans des terres agricoles et des zones d’exploitation forestière ou à proximité de celles‑ci (voir la section Besoins en matière d’habitat). Par conséquent, le ruissellement en provenance des terres agricoles et sylvicoles représente la source de pollution la plus susceptible de nuire à l’espèce. La portée et la gravité de la menace sont considérées comme inconnues, car la présence d’aucun polluant n’a été confirmée à proximité des habitats de reproduction, de migration ou d’hivernage de la Paruline de Kirtland, et les effets négatifs des polluants sur la survie de l’espèce sont inconnus.
Nombre de localités fondées sur les menaces
En 2023, il y avait 3 localités fondées sur les menaces pour la Paruline de Kirtland au Canada : 1) la garnison de Petawawa, dans le comté de Renfrew; 2) le comté de Simcoe, y compris le principal site et les sites de remise en état de l’habitat (parcelles Packard et Museum); 3) le district de Parry Sound, y compris les terres de la Première Nation de Henvey Inlet, dans le nord‑est de la région de la baie Georgienne (voir la section Gravité de la fragmentation). Ces localités sont des zones géographiquement distinctes dans lesquelles des mâles chanteurs ont été observés ou la nidification de l’espèce a été confirmée sur plus d’une année au cours des 10 dernières années, et chacune d’entre elles est vulnérable aux effets des feux de friches ou aux phénomènes météorologiques extrêmes. Il y a probablement plus de 10 localités d’hivernage réparties dans les Bahamas et les îles Turkset Caicos, puisque des îles ou des groupes d’îles peuvent être touchés individuellement par des phénomènes météorologiques comme des ouragans.
Protection, statuts et activités de rétablissement
Statuts et protection juridiques
Au Canada, la Paruline de Kirtland a été désignée « espèce en voie de disparition » par le COSEPAC en 1979. Cette évaluation a été confirmée en 1999, en 2000, en 2008 et, plus récemment, en 2024. La Paruline de Kirtland est inscrite comme espèce en voie de disparition à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril du Canada (Government of Canada, 2019). Elle est également protégée par la Loi de 1994 sur la convention concernant les oiseaux migrateurs (Government of Canada, 2017).
En Ontario, l’espèce est inscrite comme espèce en voie de disparition à l’annexe 2 de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition (Government of Ontario, 2020). Au Québec, l’espèce n’est ni « menacée » ni « vulnérable » aux termes de la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables (RLRQ, c. E‑12.01), et elle n’est pas inscrite à la liste des espèces susceptibles d’être désignées menacées ou vulnérables de cette loi. Elle est toutefois protégée par la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune (RLRQ, c. C‑61.1). Selon l’article 26 de la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune, il est illégal de déranger, de détruire ou d’endommager les œufs, le nid ou la tanière d’un animal (mammifère, oiseau, amphibien ou reptile). Il est également interdit de capturer un animal, de le chasser ou de le garder en captivité.
Aux États‑Unis, la Paruline de Kirtland a été considérée comme une espèce « en voie de disparition » de 1973 à 2019. En 2019, elle a été retirée de la liste des espèces en voie de disparition de l’Endangered Species Act parce que la population avait connu une augmentation soutenue depuis les années 1990, et que les principaux objectifs du plan de rétablissement avaient été atteints (USFWS, 2019).
Dans les lieux d’hivernage, la Paruline de Kirtland n’a pas de statut de conservation officiel. Le Bahamas National Trust Act et le National Parks Ordinance protègent les espèces sauvages présentes dans les parcs nationaux des Bahamas et des îles Turkset Caicos. Dans les îles de ces régions, la majeure partie de l’habitat convenable de la Paruline de Kirtland se trouve toutefois à l’extérieur des parcs nationaux, principalement sur des terres communautaires ou privées (USFWS, 2019).
Statuts et classements non juridiques
À l’échelle mondiale, la cote de conservation attribuée à la Paruline de Kirtland par NatureServe est G3 (vulnérable). Le Centre d’information sur le patrimoine naturel a attribué à l’espèce la cote S1B (gravement en péril, population reproductrice) en Ontario, et la cote SNA (non applicable) au Québec. Aux États‑Unis, l’espèce est « gravement en péril » (S1) en Floride, en Ohio, en Caroline du Sud et au Wisconsin, « vulnérable » (S3) au Michigan et « non classée » (SNR) en Géorgie, et aucune cote de conservation ne s’applique (SNA) en Indiana, en Pennsylvanie et en Virginie (NatureServe, 2022; tableau 2). BirdLife International a inscrit la Paruline de Kirtland à la Liste rouge de l’UICN en tant qu’espèce « quasi menacée » en 2012. Il s’agit pratiquement d’une espèce « vulnérable », mais elle ne répond pas aux critères de cette catégorie en ce qui a trait à la taille de la population, aux tendances démographiques, à la zone d’occupation et au risque de disparition (BirdLife International, 2020).
Territoire | Statuta | Statut juridiqueb |
---|---|---|
Monde | G3 | sans objet |
Canada | N1B, NNRM | En voie de disparition |
Ontario | S1B | En voie de disparition |
Québec | SNA | Non classée |
États‑Unis | N3N4B | Non classée (retirée de la liste en 2019) |
Floride | S1 | sans objet |
Géorgie | SNRN | sans objet |
Indiana | SNA | sans objet |
Michigan | S3 | sans objet |
Ohio | S1N | sans objet |
Pennsylvanie | SNA | sans objet |
Caroline du Sud | S1?M | sans objet |
Virginie | SNA | sans objet |
Wisconsin | S1B | sans objet |
a G = mondial; N (au début de la cote) = national; S = infranational; B = population reproductrice; N (à la fin de la cote) = population non reproductrice; M = population migratrice; 1 = gravement en péril; 2 = en péril; 3 = vulnérable; 4 = apparemment en sécurité; 5 = en sécurité; NA = non applicable; NR = non classée; ? = cote numérique imprécise.
b Désignation en tant qu’espèce en voie de disparition, menacée ou préoccupante (ou statuts équivalents) à l’échelle du territoire.
Protection et propriété de l’habitat
En Ontario, la Paruline de Kirtland est observée presque chaque année (depuis les années 1990) pendant la migration printanière dans le parc national de la Pointe‑Pelée, en bordure du lac Érié (Birds Canada, 2022b; Dobbie, comm. pers., 2023), dans une zone considérée comme une halte migratoire pour l’espèce (Cooper et al., 2017). Une grande partie de l’habitat de reproduction occupé régulièrement par la Paruline de Kirtland se trouve sur une terre où des activités militaires sont menées et dont l’accès public est restreint (Cybulski, 2022; DND, données inédites). Les sites de remise en état de l’habitat des parcelles Packard et Museum appartiennent au comté de Simcoe, et les zones récemment occupées dans le district de Parry Sound se trouvent dans le parc provincial de la Rivière‑des‑Français et sur les terres de la Première Nation de Henvey Inlet (Burke, comm. pers., 2023).
Activités de rétablissement
Le Plan d’action pour la Paruline de Kirtland (Setophaga kirtlandii) au Canada a été publié en 2016. Celui‑ci comprend une évaluation préliminaire de l’habitat essentiel de l’espèce fondée sur les renseignements disponibles en date de 2011 (ECCC, 2016). Il est précisé dans le plan d’action qu’il est important de créer de nouvelles parcelles d’habitat convenable pour maintenir et accroître la taille de la population nicheuse canadienne. Des travaux de remise en état de l’habitat de pins rouges et de chênes ont été entrepris en 2017 dans les parcelles Packard et Museum, deux sites du comté de Simcoe, en Ontario (Burke, 2022; County of Simcoe, 2024). Le principal objectif de ce projet consiste à créer de l’habitat convenable pour la reproduction de la Paruline de Kirtland dans une zone où la nidification de l’espèce a été confirmée dans le passé (Speirs, 1984), mais il vise également à fournir un habitat à d’autres espèces animales et végétales rares associées à cet écosystème (Corace et al., 2010; Burke, 2018). En 2022, des mâles chanteurs ont été détectés pour la première fois sur le site de remise en état de l’habitat de la parcelle Packard (Burke, 2022; Burke, comm. pers., 2022, 2023).
Sources d’information
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Toews, D. et A. Calderon. comm. pers. 2023. Correspondance par courriel adressée à A. Demko. Professeur adjoint, département de biologie, Pennsylvania State University, State College, Pennsylvanie (États‑Unis).
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Collections examinées
Aucune collection n’a été examinée lors de la préparation du présent rapport.
Experts contactés
- Akresh, M. Directeur — Conservation Biology and Core Faculty, Antioch University New England, Keene, New Hampshire (États‑Unis).
- Anctil, A. Biologiste et coordonnateur CDPNQ — faune, Centre de données sur le patrimoine naturel du Québec, ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, Direction générale de la gestion de la faune et des habitats, Québec (Québec).
- Brett, J. Biologiste spécialiste des espèces en péril, Service canadien de la faune, Environnement et Changement climatique Canada, Toronto (Ontario).
- Burke, P. Écologiste principal, GEI Consultants, Kitchener (Ontario).
- Cooper, N. Chercheur en écologie, Smithsonian Migratory Bird Center, Washington, D.C. (États‑Unis).
- De Forest, L. Spécialiste de la conservation des espèces, Direction des programmes de conservation, Agence Parcs Canada, Halifax (Nouvelle-Écosse).
- Dobbie, T. Écologiste de parc — patrimoine naturel, Agence Parcs Canada, parc national de la Pointe‑Pelée, Leamington (Ontario).
- Ethier, D. Scientifique des populations d’oiseaux, Oiseaux Canada, Port Rowan (Ontario).
- Ewert, D. Spécialiste de la conservation et directeur du programme de la Paruline de Kirtland, American Bird Conservancy, Lansing, Michigan (États‑Unis).
- Filion, A. Agent de projets scientifiques et SIG, Soutien scientifique du COSEPAC, Service canadien de la faune, Environnement et Changement climatique Canada, Gatineau (Québec).
- Gauthier, I. Biologiste — Coordonnatrice provinciale des espèces fauniques menacées et vulnérables, ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, Direction générale de la gestion de la faune et des habitats, Québec (Québec).
- Jardine, C. Directrice associée, science des données et technologie, Oiseaux Canada, Port Rowan (Ontario).
- Jones, C. Zoologue provincial spécialiste des invertébrés, Centre d’information sur le patrimoine naturel de l’Ontario, ministère des Richesses naturelles et des Forêts de l’Ontario, Peterborough (Ontario).
- Lopez, D. Biologiste de la conservation, Wisconsin Department of Natural Resources, Madison, Wisconsin (États‑Unis).
- McDonald, R. Conseillère principale en environnement, ministère de la Défense nationale, Ottawa (Ontario).
- Mensing, C. Biologiste des poissons et de la faune, U.S. Fish and Wildlife Service, East Lansing, Michigan (États‑Unis).
- Robert, M. Biologiste, Relevés des oiseaux migrateurs, Service canadien de la faune, Environnement et Changement climatique Canada, Québec (Québec).
- Rupert, S. Responsable de la promotion, Agence Parcs Canada, parc national de la Pointe‑Pelée, Leamington (Ontario).
- Saini, A. Agent de projets scientifiques et SIG, Secrétariat du COSEPAC, Service canadien de la faune, Environnement et Changement climatique Canada, Gatineau (Québec).
- Toews, D. Professeur adjoint, département de biologie, Pennsylvania State University, State College, Pennsylvanie (États‑Unis).
- Tuininga, K. Écologiste, Birks Natural Heritage Consultants, Inc., Barrie (Ontario).
- Wu, J. Agente de projets scientifiques, Secrétariat du COSEPAC, Service canadien de la faune, Environnement et Changement climatique Canada, Ottawa (Ontario).
- Wunderle, J. Chef de l’équipe responsable de la faune, International Institute of Tropical Forestry, U.S. Fish and Wildlife Service, Luquillo (Puerto Rico).
Remerciements
Environnement et Changement climatique Canada a financé la préparation du présent rapport. La rédactrice du rapport remercie David Anthony Kirk et Jennie L. Pearce, les rédacteurs de la mise à jour du rapport de situation sur la Paruline de Kirtland publiée par le COSEPAC en 2008. Louise Blight et Marcel Gabhauer, coprésidents du Sous‑comité de spécialistes des oiseaux du COSEPAC, ainsi qu’Amit Saini, agent de projet du Secrétariat du COSEPAC, ont fourni des conseils utiles au cours de la préparation du rapport. Christian Artuso, Mike Burrell, Danielle Ethier et David Toews, du Sous‑comité de spécialistes des oiseaux du COSEPAC, ont révisé les ébauches du rapport de situation. Les experts énumérés ci‑dessous ont fourni des données et des conseils précieux. La rédactrice du rapport remercie tout particulièrement John Brett, Peter Burke et Ken Tuininga qui ont fourni des points de vue et de l’information sur la conservation de la Paruline de Kirtland en Ontario, Michel Robert qui a fait le point sur les relevés effectués à l’aide d’UEA et les observations de l’espèce au Québec, Chris Mensing et Davin Lopez qui ont fourni de l’information sur les populations du Michigan et du Wisconsin, ainsi que David Ewert, Joseph Wunderle et Nathan Cooper qui ont fourni des données récentes sur la migration et l’hivernage. Alain Filion a fourni les données du CIPN sur les observations de Parulines de Kirtland et Catherine Jardine et Danielle Ethier, d’Oiseaux Canada, ont permis à la rédactrice d’accéder à la base de données NatureCounts. Karen Chung et Danielle Ethier ont participé à la préparation des cartes et aux calculs de la zone d’occurrence et de l’IZO. La rédactrice du rapport remercie chaleureusement tous les citoyens scientifiques et les autres bénévoles qui fournissent depuis de nombreuses années de précieuses données pour les relevés de la Paruline de Kirtland au Michigan et au Wisconsin, l’Atlas des oiseaux nicheurs de l’Ontario et eBird.
Sommaire biographique de la rédactrice du rapport
Alana Demko est une écologiste de la faune qui a plus de 15 ans d’expérience en recherche dans les milieux universitaire, gouvernemental et de la consultation. Les études qu’elle a faites dans le cadre de sa maîtrise à l’Université Dalhousie et de son doctorat à l’Université de Windsor portaient sur l’écologie comportementale des parulines des zones tempérées et tropicales, plus particulièrement sur leur comportement vocal et territorial. Mme Demko a mené des recherches sur le terrain ciblant plusieurs espèces d’oiseaux en péril au Canada, aux États‑Unis et dans les Caraïbes, notamment un suivi de la Paruline de Kirtland au cours de deux hivers aux Bahamas, et un projet de recherche de nids et de suivi de l’espèce durant une saison au Michigan. Elle est actuellement écologiste chez LGL Limited, et ses travaux portent principalement sur l’évaluation de l’habitat faunique terrestre et sur l’utilisation de technologies bioacoustiques, comme les UEA, à des fins de suivi et de conservation.
Annexe 1. Résultats du calculateur des menaces pour la paruline de kirtland
Nom scientifique de l’espèce ou de l’écosystème : Setophaga kirtlandii
Date : 2023-08-10
Évaluateurs : Louise Blight, Peter Burke, Pete Davidson, Alana Demko, Richard Elliot, David Ewert, Kevin Hannah, Jennifer Heron, Andrew Horn, Colin Jones, Michel Robert, Ken Tuininga et Dean Whitehead
Références : Ewert, comm. pers., 2023; Fleming et al., 2016, 2019; Handler et al., 2014; Rockwell et al., 2012, 2017; Walkinshaw, 1972; Wolcott et al., 2018. Voir aussi la section Menaces du présent rapport pour d’autres références.
Impact des menaces | Comptes des menaces de niveau 1 selon l’intensité de leur impact - maximum de la plage d’intensité | Comptes des menaces de niveau 1 selon l’intensité de leur impact - minimum de la plage d’intensité |
---|---|---|
A (Très élevé) | 0 | 0 |
B (Élevé) | 0 | sans objet |
C (Moyen) | 2 | 0 |
D (Faible) | 3 | 5 |
Impact global des menaces calculé | Élevé | Moyen |
Impact global des menaces attribué : B‑C = Élevé‑moyen
Ajustement de la valeur de l’impact global calculée — justification : Aucun
Nombre | Menace | Impact (calculé) | Impact | Portée (10 prochaines années) | Gravité (10 ans) | Immédiateté | Commentaires |
---|---|---|---|---|---|---|---|
1 | Développement résidentiel et commercial | sans objet | Inconnu | Généralisée (71‑100 %) | Inconnue | Élevée (menace toujours présente) | sans objet |
1.1 | Zones résidentielles et urbaines | sans objet | Inconnu | Généralisée (71‑100 %) | Inconnue | Élevée (menace toujours présente) | La Paruline de Kirtland est vulnérable aux collisions avec les fenêtres et les autres structures anthropiques, surtout pendant la migration. La portée est considérée comme généralisée, car la plupart des individus traversent des zones urbaines fortement développées et densément peuplées pendant la migration. La gravité de cette menace est inconnue, car les cas confirmés de mortalité de l’espèce par collision sont peu nombreux, mais il est probable qu’un grand nombre de cas ne soient pas signalés. Le développement urbain en Floride pourrait réduire la superficie de l’habitat dans les haltes migratoires, mais la portée et la gravité de cette menace sont inconnues. |
1.2 | Zones commerciales et industrielles | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
1.3 | Zones touristiques et récréatives | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
2 | Agriculture et aquaculture | C‑D | Moyen‑faible | Grande (31‑70 %) | Modérée-légère (1‑30 %) | Élevée (menace toujours présente) | sans objet |
2.1 | Cultures annuelles et pérennes de produits autres que le bois | D | Faible | Restreinte-petite (1‑30 %) | Modérée-légère (1‑30 %) | Élevée (menace toujours présente) | La conversion de l’habitat de la Paruline de Kirtland (par exemple taillis de feuillus aux Bahamas) en terres agricoles peut réduire la disponibilité de sites convenables pour la reproduction et l’hivernage. La portée est considérée comme restreinte à petite, car la majeure partie de l’habitat actuellement occupé a déjà été modifié par des activités humaines (par exemple les peuplements de pins et de chênes en Ontario) et l’espèce est adaptée aux milieux de début de succession. La gravité est quant à elle considérée comme modérée à légère, car les individus pourraient se disperser vers d’autres parcelles d’habitat convenable à proximité, mais le degré d’altération de l’habitat, en particulier dans les haltes migratoires, demeure incertain. |
2.2 | Plantations pour la production de bois et de pâte | C‑D | Moyen-faible | Grande (31‑70 %) | Modérée-légère (1‑30 %) | Élevée (menace toujours présente) | Les monocultures de pins (par exemple plantations) dans le sud de l’Ontario ne sont généralement pas convenables pour la nidification de la Paruline de Kirtland à cause de la dominance d’arbres et d’arbustes non indigènes, de la faible densité du couvert du sous‑étage et de l’âge des peuplements (plus de 20 ans). La portée est considérée comme grande parce que le principal habitat de reproduction occupé au principal site du comté de Simcoe est une plantation vieillissante qui ne sera probablement plus convenable pour l’espèce d’ici 10 ans, et qu’aucune initiative de rétablissement de l’habitat n’est prévue dans ce site. La gravité pourrait être élevée à cause de la perte potentielle d’une partie de l’habitat à Petawawa et de la majeure partie de l’habitat de reproduction actuellement occupé au principal site du comté de Simcoe. Toutefois, des travaux de remise en état de l’habitat ont été entrepris en 2017 dans les parcelles Packard et Museum du comté de Simcoe, et des Parulines de Kirtland y ont déjà été observées (Burke, 2022; Burrell, comm. pers., 2024). Ces travaux pourraient donner lieu à un gain net d’habitat, ou du moins compenser la perte d’habitat au principal site du comté de Simcoe (Burrell, comm. pers., 2024); c’est pour cette raison que la gravité est considérée comme modérée à légère. |
2.3 | Élevage de bétail | sans objet | Négligeable | Grande-petite (1‑70 %) | Négligeable (< 1 %) | Élevée (menace toujours présente) | Dans l’aire d’hivernage, la Paruline de Kirtland utilise des milieux arbustifs en début de succession qui servent aussi de pâturages pour les chèvres, ce qui peut entraîner une compétition pour la nourriture. La portée est considérée comme grande à petite, car les élevages de chèvres sont dispersés et cette activité varie d’une île à l’autre aux Bahamas. La gravité est quant à elle considérée comme négligeable, car les chèvres sont généralement bénéfiques pour la Paruline de Kirtland puisqu’elles maintiennent l’habitat à un stade de succession convenable. Cependant, les chèvres peuvent aussi se nourrir des espèces d’arbustes indigènes privilégiées par la Paruline de Kirtland et réduire la disponibilité de la nourriture pour celle‑ci, ce qui varie en fonction des pratiques d’élevage (Fleming et al., 2016, 2019; D. Ewert, comm. pers., 2023). |
2.4 | Aquaculture en mer et en eau douce | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
3 | Production d’énergie et exploitation minière | sans objet | Négligeable | Négligeable (< 1 %) | Élevée-modérée (11‑70 %) | Élevée (menace toujours présente) | sans objet |
3.1 | Forage pétrolier et gazier | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
3.2 | Exploitation de mines et de carrières | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
3.3 | Énergie renouvelable | sans objet | Négligeable | Négligeable (< 1 %) | Élevée-modérée (11‑70 %) | Élevée (menace toujours présente) | L’aménagement de parcs éoliens dans la région de la baie Georgienne, en Ontario, pourrait entraîner un risque de collision avec les éoliennes ou de perte d’habitat durant les activités de construction, ce qui aurait des effets sur la Paruline de Kirtland. La portée est considérée comme négligeable parce qu’un faible pourcentage de la population se trouve dans des zones de développement de l’énergie éolienne. La gravité est quant à elle considérée comme élevée à modérée à cause du taux élevé de mortalité attribuable aux collisions directes. |
4 | Corridors de transport et de service | sans objet | Inconnu | Généralisée (71‑100 %) | Inconnue | Élevée (menace toujours présente) | sans objet |
4.1 | Routes et voies ferrées | sans objet | Inconnu | Généralisée (71‑100 %) | Inconnue | Élevée (menace toujours présente) | Les milieux de lisière procurent certains avantages à la Paruline de Kirtland tout au long de son cycle annuel. Comme ils favorisent la croissance des arbustes, les ressources alimentaires y sont plus abondantes, mais les Parulines de Kirtland sont toutefois exposées à un risque de collision avec des véhicules motorisés le long des routes. La portée est considérée comme généralisée, car la majeure partie de la population est exposée aux routes tout au long du cycle annuel. La gravité de cette menace est inconnue, car le nombre de collisions, en particulier pendant la migration, n’est pas bien documenté. |
4.2 | Lignes de services publics | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
4.3 | Voies de transport par eau | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
4.4 | Corridors aériens | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
5 | Utilisation des ressources biologiques | sans objet | Inconnu | Généralisée (71‑100 %) | Inconnue | Modérée (possiblement à court terme, < 10 ans ou 3 générations) | sans objet |
5.1 | Chasse et capture d’animaux terrestres | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
5.2 | Cueillette de plantes terrestres | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
5.3 | Exploitation forestière et récolte du bois | sans objet | Inconnu | Généralisée (71‑100 %) | Inconnue | Modérée (possiblement à court terme, < 10 ans ou 3 générations) | Les pratiques actuelles d’exploitation forestière et de récolte du bois dans les sites de reproduction canadiens pourraient entraîner une perte d’habitat de la Paruline de Kirtland d’ici 10 ans. Les enjeux comprennent les intérêts concurrents à l’égard des ressources (par exemple plantation d’espèces d’arbres moins convenables pour la Paruline de Kirtland dans des zones exploitées), et la succession végétale naturelle des peuplements au‑delà de 20 ans d’âge. La portée est considérée comme généralisée parce que la majeure partie de l’habitat de reproduction au Canada pourrait disparaître d’ici 10 ans si aucune mesure de gestion adaptative n’est prise. La gravité de cette menace est inconnue parce que l’impact peut varier en fonction des récoltes effectuées dans ces sites au cours de la prochaine décennie. |
5.4 | Pêche et récolte de ressources aquatiques | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
6 | Intrusions et perturbations humaines | D | Faible | Généralisée (71‑100 %) | Légère (1‑10 %) | Élevée (menace toujours présente) | sans objet |
6.1 | Activités récréatives | sans objet | Négligeable | Petite (1‑10 %) | Négligeable (< 1 %) | Élevée (menace toujours présente) | Les perturbations excessives de Parulines de Kirtland attribuables à la popularité de l’espèce chez les ornithologues amateurs et les photographes sont préoccupantes. La portée est considérée comme petite parce que les perturbations potentielles sont limitées aux zones accessibles au public (par exemple Parry Sound) et que la majeure partie de la population canadienne de l’espèce occupe des terres du MDN dont l’accès est restreint. La gravité est considérée comme négligeable, car les niveaux de mortalité directe et d’échec de la nidification devraient être faibles, mais les effets à long terme d’un déplacement de la population vers des sites de nidification à l’extérieur de la terre militaire à accès restreint sont inconnus. |
6.2 | Guerre, troubles civils et exercices militaires | D | Faible | Généralisée (71‑100 %) | Légère (1‑10 %) | Élevée (menace toujours présente) | En Ontario, une grande partie de l’habitat de reproduction occupé régulièrement par la Paruline de Kirtland se trouve sur une terre où des activités militaires sont menées et dont l’accès public est restreint; l’accès illégal pour observer l’espèce demeure toutefois une préoccupation (Richard, 2013b; Burke et Tuininga, comm. pers., 2022). Ces activités peuvent causer des feux de friches non intentionnels et du bruit excessif, et entraîner des perturbations et la perte d’habitat. La portée est considérée comme généralisée parce qu’une grande partie de la population canadienne de l’espèce se reproduit sur une terre où des activités militaires sont menées. La gravité est quant à elle considérée comme légère, car des restrictions s’appliquent aux exercices d’instruction menés à proximité des sites de reproduction occupés. Toutefois, aucun détail n’est disponible sur les politiques d’atténuation en vigueur, notamment la superficie des zones tampons établies autour de l’habitat de la Paruline de Kirtland. |
6.3 | Travail et autres activités | D | Faible | Généralisée (71‑100 %) | Légère (1‑10 %) | Élevée (menace toujours présente) | Aux Bahamas, la protection juridique des espèces en péril et les ressources financières qui leur sont consacrées sont limitées, ce qui pourrait restreindre les initiatives de rétablissement de l’espèce (D. Ewert, comm. pers., 2023). La portée est considérée comme généralisée, car la Paruline de Kirtland hiverne principalement aux Bahamas. La gravité est quant à elle considérée comme légère, car l’espèce occupe de nombreuses îles, et il est probable que la perte d’habitat attribuable à l’absence de protection juridique soit localisée. |
7 | Modifications des systèmes naturels | C‑D | Moyen-faible | Généralisée (71‑100 %) | Modérée-légère (1‑30 %) | Élevée (menace toujours présente) | sans objet |
7.1 | Incendies et suppression des incendies | C‑D | Moyen-faible | Généralisée (71‑100 %) | Modérée-légère (1‑30 %) | Élevée (menace toujours présente) | Les feux de friches périodiques ont généralement des effets positifs sur la Paruline de Kirtland, en particulier au cours de la période de 5 à 20 ans qui suit un feu. Au Canada, des feux de friches survenus à Petawawa en 2012 et à Parry Sound en 2018 ont créé des parcelles d’habitat qui sont actuellement occupées. Cependant, l’effet pourrait être négatif pour l’espèce s’il y a peu ou pas d’habitat de reproduction intact à proximité. La portée est considérée comme généralisée, car la majeure partie de l’habitat de reproduction a été altérée par un feu de friches au cours de la décennie précédente ou risque de l’être au cours de la prochaine décennie. La gravité est considérée comme modérée à légère, car les Parulines de Kirtland peuvent se déplacer à l’intérieur d’un site de reproduction ou se disperser vers de nouveaux sites si les territoires qu’elles occupent sont altérés par un feu de friches. Voir la menace 7.3 pour en savoir plus sur les effets de la suppression des incendies. |
7.2 | Gestion et utilisation de l’eau et exploitation de barrages | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
7.3 | Autres modifications de l’écosystème | C‑D | Moyen-faible | Généralisée (71‑100 %) | Modérée-légère (1‑30 %) | Élevée (menace toujours présente) | 1) Au Canada et aux États‑Unis, les politiques de suppression des incendies ont causé et continuent de causer d’importantes pertes de milieux de début de succession utilisés par la Paruline de Kirtland pour la reproduction. Si ces pertes sont compensées en partie par la récolte sélective et la replantation dans certaines régions, la suppression des incendies au Canada et aux États‑Unis continue de limiter la quantité d’habitat de reproduction disponible. 2) Dans les lieux d’hivernage, la dominance d’arbustes non indigènes causée par des perturbations comme le défrichage à des fins agricoles (voir la menace 2.1) et le pâturage des chèvres (voir la menace 2.3) peut réduire la qualité de l’habitat de la Paruline de Kirtland à l’échelle locale. La portée est considérée comme généralisée parce que des menaces potentielles, en particulier les menaces liées à la suppression des incendies, pèsent sur la majeure partie de l’habitat de reproduction. La gravité est considérée comme modérée à légère, car les individus se dispersent habituellement vers d’autres sites de reproduction ou d’hivernage qui présentent des caractéristiques de l’habitat de prédilection de l’espèce (par exemple arbustes fruitiers indigènes), mais la disponibilité de tels sites peut être limitée dans certaines zones. |
8 | Espèces et gènes envahissants ou autrement problématiques | D | Faible | Généralisée (71‑100 %) | Légère (1‑10 %) | Élevée (menace toujours présente) | sans objet |
8.1 | Espèces ou agents pathogènes exotiques (non indigènes) envahissants | D | Faible | Généralisée (71‑100 %) | Légère (1‑10 %) | Élevée (menace toujours présente) | La prédation de la Paruline de Kirtland par les chats domestiques et féraux constitue une menace potentielle tout au long du cycle annuel de l’espèce, car il s’agit de l’une des principales causes de mortalité chez les oiseaux chanteurs. La portée est considérée comme généralisée, car les chats sont abondants dans les sites d’hivernage et de migration ainsi que dans la plupart des sites de reproduction. La gravité est quant à elle considérée comme légère puisque le taux de mortalité lié aux attaques de chats est élevé, mais ces attaques sont probablement peu courantes (c.‑à‑d. le nombre de cas de mortalité est faible), et le taux de survie des adultes serait élevé, en particulier dans les aires de reproduction et d’hivernage. |
8.2 | Espèces ou agents pathogènes indigènes problématiques | sans objet | Inconnu | Grande (31‑70 %) | Inconnue | Élevée (menace toujours présente) | Le parasitisme des nids par le Vacher à tête brune a toujours été un facteur important du déclin de la population de Parulines de Kirtland, car il réduit le succès de reproduction (moins d’un jeune à l’envol par nid en présence de vachers; Walkinshaw, 1972). Cependant, des programmes de gestion du Vacher à tête brune mis en œuvre récemment au Michigan ont permis de renverser cette tendance. La portée est considérée comme grande, car même si les effectifs du Vacher à tête brune sont en déclin dans l’ensemble de l’Ontario et faibles dans le nord (Petawawa), l’espèce est présente dans le sud de l’Ontario. La gravité de cette menace est inconnue parce que l’abondance du Vacher à tête brune est indéterminée dans les principaux sites de reproduction de la Paruline de Kirtland, notamment dans le comté de Simcoe. |
8.3 | Matériel génétique introduit | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
8.4 | Espèces ou agents pathogènes problématiques d’origine inconnue | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
8.5 | Maladies d’origine virale ou maladies à prions | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
8.6 | Maladies de cause inconnue | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
9 | Pollution | sans objet | Inconnu | Inconnue | Inconnue | Inconnue | sans objet |
9.1 | Eaux usées domestiques et urbaines | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
9.2 | Effluents industriels et militaires | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
9.3 | Effluents agricoles et sylvicoles | sans objet | Inconnu | Inconnue | Inconnue | Inconnue | Étant donné que l’espèce utilise des milieux de début de succession, on compte parmi les sources de pollution les plus probables le ruissellement en provenance des terres agricoles et sylvicoles. La portée et la gravité de cette menace sont considérées comme inconnues, car la présence d’aucun polluant n’a été confirmée à proximité des habitats de reproduction, de migration ou d’hivernage de la Paruline de Kirtland. |
9.4 | Déchets solides et ordures | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
9.5 | Polluants atmosphériques | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
9.6 | Apports excessifs d’énergie | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
10 | Phénomènes géologiques | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
10.1 | Volcans | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
10.2 | Tremblements de terre et tsunamis | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
10.3 | Avalanches et glissements de terrain | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
11 | Changements climatiques et phénomènes météorologiques violents | D | Faible | Généralisée (71‑100 %) | Légère (1‑10 %) | Élevée (menace toujours présente) | sans objet |
11.1 | Déplacement et altération de l’habitat | sans objet | Inconnu | Généralisée (71‑100 %) | Inconnue | Élevée (menace toujours présente) | Au cours du prochain siècle, le réchauffement climatique devrait entraîner un déplacement vers le nord de la zone d’occupation du pin gris dans l’aire de reproduction de la Paruline de Kirtland, ainsi qu’une perte d’habitat côtier dans l’aire d’hivernage de l’espèce qui résultera de l’élévation du niveau de la mer (Handler et al., 2014). Il est donc possible que des Parulines de Kirtland se déplacent vers les peuplements de pins gris du nord de l’Ontario où les conditions sont actuellement plus fraîches et plus humides (K. Tuininga, données inédites), mais l’ampleur et le moment de ce déplacement sont inconnus. La portée est considérée comme généralisée, car une altération de l’habitat est attendue dans l’ensemble de l’aire de répartition de l’espèce. La gravité de cette menace au cours des 10 prochaines années est inconnue, mais les effets à long terme (de 50 à 100 ans) pourraient être extrêmes. |
11.2 | Sécheresses | D | Faible | Généralisée (71‑100 %) | Légère (1‑10 %) | Élevée (menace toujours présente) | Il est prévu que les sécheresses qui surviennent à la fin de l’hiver seront plus longues et plus graves dans les Caraïbes d’ici la fin du siècle (Wolcott et al., 2018). La gravité de cette menace au cours des 10 prochaines années est inconnue, mais la mauvaise qualité de l’habitat à la fin de l’hiver a des effets négatifs rémanents sur la Paruline de Kirtland, ce qui réduit le taux de survie pendant la migration (Rockwell et al., 2012, 2017). La portée est considérée comme généralisée, car les sécheresses peuvent toucher l’ensemble de l’aire de répartition. La gravité est quant à elle considérée comme légère au cours des 10 prochaines années, car les individus pourraient se disperser vers un habitat plus convenable dans l’île qu’ils occupent ou dans une autre île, mais les effets à long terme (de 50 à 100 ans) peuvent être extrêmes. |
11.3 | Températures extrêmes | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
11.4 | Tempêtes et inondations | D | Faible | Généralisée (71‑100 %) | Légère (1‑10 %) | Élevée (menace toujours présente) | Les ouragans, dont la gravité devrait augmenter sous l’effet des changements climatiques, peuvent entraîner la destruction de l’habitat dans les sites d’hivernage. Cependant, les tempêtes sont souvent localisées dans une petite zone (par exemple une île aux Bahamas) et l’intensité de la saison des ouragans varie d’une année à l’autre. La portée est considérée comme généralisée, car des tempêtes et des inondations peuvent se produire dans toute l’aire de répartition. La gravité est quant à elle considérée comme légère au cours des 10 prochaines années, car les tempêtes sont des phénomènes locaux et les Parulines de Kirtland pourraient se disperser dans un habitat convenable situé à proximité, mais les effets à long terme (de 50 à 100 ans) peuvent être extrêmes. |
11.5 | Autres impacts | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet | sans objet |
Classification des menaces d’après l’UICN‑CMP, Salafsky et al. (2008).