Phacélie rameuse (Phacelia ramosissima) évaluation et rapport de situation du COSEPAC : chapitre 2

COSEPAC Résumé

Phacélie rameuse
Phacelia ramosissima

Information sur l’espèce

La phacélie rameuse (Phacelia ramosissima) appartient à un genre qui comprend environ 150 espèces, surtout observées dans l’ouest de l’Amérique du Nord et au Mexique. On trouve huit de ces espèces en Colombie-Britannique et onze au Canada. Étant donné que le Phacelia ramosissima ne compte qu’une seule variété au Canada (var. ramosissima), on parlera simplement de P. ramosissima tout au long du rapport, sauf lorsqu’il sera nécessaire de distinguer la variété présente au Canada des autres variétés trouvées aux États-Unis. 

LePhacelia ramosissima est une herbacée vivace couchée à légèrement ascendante. La base de la tige est ramifiée et la racine est pivotante. Les feuilles alternes mesurent entre 10 et 20 cm de long et entre 3 et 10 cm de large. Les fleurs, de couleur lavande, crème pâle ou parfois blanche, sont réunies en groupes serrés en forme de têtes de violon. Les fruits sont des capsules qui contiennent de 8 à 12 graines à fossettes, d’une longueur de 1 à 2 mm.

Répartition

On trouve le Phacelia ramosissima dans l’ouest de l’Amérique du Nord, depuis le sud de la vallée de l’Okanagan dans le centre-sud de la Colombie-Britannique jusque dans le Nevada et le sud de la Californie, en passant par l’État de Washington et l’Oregon. En Colombie-Britannique, on a recueilli ou observé des Phacelia ramosissima à 12 endroits sur les versants du mont Kruger, près d’Osoyoos, dans le sud de la vallée de l’Okanagan.

Habitat

On trouve les populations de la Colombie-Britannique sur les pentes du mont Kruger, dans la zone biogéoclimatique de prairie à graminées cespiteuses du sud de la province. Cette zone, particulièrement le sud de la vallée de l’Okanagan, possède un climat de steppe froid et semi-aride. Elle occupe moins de un pour cent du territoire total de la Colombie-Britannique et est l’une des régions les plus peuplées et les plus développées de l’intérieur de la province. On y trouve le P. ramosissimaseulement sur des talus d’éboulis extrêmement secs situés au pied de falaises et d’affleurements rocheux habituellement calcaires.

Biologie

Peu de recherche a été effectuée sur la biologie du Phacelia ramosissima. L’espèce est une vivace qui pousse bien dans les endroits qui reçoivent peu de précipitations. La plante est héliotropique, ses fleurs s’orientant de façon à faire face au soleil tout au long de la journée.

Les abeilles sont d’importants pollinisateurs de l’espèce en Californie, et elles le sont probablement également dans le sud de la vallée de l’Okanagan. En Colombie-Britannique, les individus sont suffisamment rapprochés les uns des autres pour qu’il y ait transfert effectif de pollen, et les plantes produisent une grande quantité de graines. La dispersion à courte distance se fait probablement par de petits oiseaux ou mammifères et, dans certains cas, par le déplacement des graines vers le bas des pentes. Les mécanismes de dispersion à longue distance demeurent inconnus.

L’habitat de l’espèce reçoit peu de précipitations durant la saison de croissance, et il semble que l’eau du sol suffise à la croissance et à la reproduction. Étant très spécifique en ce qui a trait à son habitat au Canada, le Phacelia ramosissima a été observé uniquement dans des bandes étroites de talus d’éboulis et de débris rocheux en bas d’affleurements rocheux.

Taille et tendances des populations

Le Phacelia ramosissima a probablement toujours été rare en Colombie-Britannique, puisqu’il s’y trouve à la limite nord de son aire de répartition. L’effectif canadien total de Phacelia ramosissima, qui s’élève à moins de 1 000 individus, est composé de trois populations distinctes, toutes situées sur le mont Kruger, dans le sud de la vallée de l’Okanagan. La zone d’occupation totalise entre 800 et 1 000 m2. Deux sous-populations connues sont aujourd’hui disparues.

Facteurs limitatifs et menaces

Au Canada, on ne trouve le Phacelia ramosissima que dans les talus d’éboulis du sud de la vallée de l’Okanagan, en Colombie-Britannique. L’activité minière et l’urbanisation constituent des menaces importantes pour la population.

Importance de l’espèce

Les populations de Phacelia ramosissima de la Colombie-Britannique sont uniques en ce qu’elles se situent à la limite nord de l’aire de répartition de l’espèce. Cette dernière a été cultivée par des jardiniers spécialisés dans les plantes indigènes. Dans le sud de la Californie, des peuples autochtones utilisent les feuilles comme aliment et les racines pour traiter certaines affections.

Protection actuelle ou autres désignations de statut

Au Canada, le Phacelia ramossisima est classé N2. En Colombie-Britannique, l’espèce est classée S2 (en péril). Aucune législation portant sur les espèces en péril n’assure actuellement en Colombie-Britannique la protection des plantes vasculaires ayant reçu cette cote. Une population et une sous-population sont protégées par la Provincial Park Act.

Historique du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d’une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale-provinciale sur la faune. Le Comité a été créé  pour satisfaire au besoin d’une classification nationale des espèces sauvages en péril qui soit unique et officielle et qui repose sur un fondement scientifique solide. En 1978, le COSEPAC (alors appelé Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) promulguée le 5 juin 2003, le COSEPAC est un comité consultatif qui doit faire en sorte que les espèces continuent d’être évaluées selon un processus scientifique rigoureux et indépendant.

Mandat du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) évalue la situation, au niveau national, des espèces, des sous-espèces, des variétés ou d’autres unités désignables qui sont considérées comme étant en péril au Canada. Les désignations peuvent être attribuées aux espèces indigènes comprises dans les groupes taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons, arthropodes, mollusques, plantes vasculaires, mousses et lichens.

Composition du COSEPAC

Le COSEPAC est composé de membres de chacun des organismes responsables des espèces sauvages des gouvernements provinciaux et territoriaux, de quatre organismes fédéraux (le Service canadien de la faune, l’Agence Parcs Canada, le ministère des Pêches et des Océans et le Partenariat fédéral d’information sur la biodiversité, présidé par le Musée canadien de la nature), de trois membres ne relevant pas de compétences, ainsi que des coprésident(e)s des sous-comités de spécialistes des espèces et des connaissances traditionnelles autochtones. Le Comité se réunit au moins une fois par année pour étudier les rapports de situation des espèces candidates.

Définitions (Novembre 2004)

Espèce sauvage

Espèce, sous-espèce, variété ou population géographiquement ou génétiquement distincte d’animal, de plante ou d’une autre organisme d’origine sauvage (sauf une bactérie ou un virus) qui est soit indigène du Canada ou qui s’est propagée au Canada sans intervention humaine et y est présente depuis au moins cinquante ans.

Disparue (D)

Espèce sauvage qui n’existe plus.

Disparue du pays (DP)

Espèce sauvage qui n’existe plus à l’état sauvage au Canada, mais qui est présente ailleurs.

En voie de disparition (VD) Note de bas de pagea

Espèce sauvage exposée à une disparition de la planète ou à une disparition du pays imminente.

Menacée (M)

Espèce sauvage susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitants ne sont pas renversés.

Préoccupante (P) Note de bas de pageb

Espèce sauvage qui peut devenir une espèce menacée ou en voie de disparition en raison de l'effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces reconnues qui pèsent sur elle.

Non en péril (NEP) Note de bas de pagec

Espèce sauvage qui a été évaluée et jugée comme ne risquant pas de disparaître étant donné les circonstances actuelles.

Données insuffisantes (DI) Note de bas de paged, Note de bas de pagee

Espèce sauvage pour laquelle l’information est insuffisante pour évaluer directement ou indirectement son risque de disparition.

 

Service canadien de la faune

Le Service canadien de la faune d’Environnement Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du COSEPAC.

 

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