Phoque commun (Phoca vitulina mellonae) : sommaire du statut de l’espèce du COSEPAC 2018

Titre officiel : Sommaire du statut de l’espèce du COSEPAC sur le Phoque commun de la sous espèce des lacs des Loups Marins (Phoca vitulina mellonae) au Canada 2018

Comité sur la situation des espèces en peril au Canada (COSEPAC)
En voie de disparition 2018

Matériel appartenant à des tierces parties

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Information sur le document

Les sommaires du statut de l’espèce du COSEPAC sont des documents de travail servant à déterminer le statut des espèces sauvages au Canada que l’on croit en péril. On peut citer le présent document de la façon suivante : COSEPAC. 2018. Sommaire du statut de l’espèce du COSEPAC sur le phoque commun de la sous-espèce des lacs des Loups Marins (Phoca vitulina mellonae) au Canada, Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa. xvi p. (Registre public des espèces en péril).

Note de production :

Le COSEPAC remercie Caroline Sauvé et Mike Hammill d’avoir rédigé le sommaire du statut de l’espèce sur le phoque commun de la sous-espèce des lacs des Loups Marins (Phoca vitulina mellonae) au Canada, aux termes d’un marché conclu avec Pêches et Océans Canada. La supervision et la révision du sommaire ont été assurées par Hal Whitehead, coprésident du Sous-comité de spécialistes des mammifères marins du COSEPAC.

Pour obtenir des exemplaires supplémentaires, s’adresser au :

Secrétariat du COSEPAC
a/s Service canadien de la faune
Environnement et Changement climatique Canada
Ottawa (Ontario)
K1A 0H3

Tél. : 819-938-4125
Téléc. : 819-938-3984
Courriel : ec.cosepac-cosewic.ec@canada.ca
Site web : COSEPAC

Also available in English under the title COSEWIC Status Appraisal Summary on the Harbour Seal des Loups Marins subspecies (Phoca vitulina mellonae) in Canada.

COSEPAC sommaire de l’évaluation

Sommaire de l’évaluation – avril 2018

Nom commun : Phoque commun de la sous-espèce des lacs des Loups Marins

Nom scientifique : Phoca vitulina mellonae

Statut : En voie de disparition

Justification de la désignation : Cette sous-espèce confinée aux eaux intérieures est endémique au Québec et pourrait compter moins de 100 individus. On la trouve dans un petit groupe de lacs situés dans le nord du Québec. Il s’agit de la seule sous-espèce à vivre entièrement en eau douce. Les changements climatiques pourraient entraîner des changements généralisés de l’habitat et augmenter la pression exercée par les prédateurs sur la population. La population a fait et continue de faire l’objet d’une récolte par les Cris à un taux faible, mais inconnu. La possibilité d’aménagements hydroélectriques et d’activités d’exploration minière hors de l’habitat essentiel désigné pourrait potentiellement altérer l’habitat.

Répartition : Québec

Historique du statut : Espèce désignée « préoccupante » en avril 1996. Réexamen du statut : l’espèce a été désignée « en voie de disparition » en novembre 2007 et en avril 2018.

COSEPAC sommaire du statut de l’espèce

Nom scientifique : Phoca vitulina mellonae

Nom français : Phoque commun de la sous-espèce des lacs des Loups Marins

Nom anglais : Harbour Seal Lacs des Loups Marins subspecies

Répartition au Canada : Québec (Nunavik/lacs intérieurs : lacs des Loups Marins, Petit lac des Loups Marins, Lac Bourdel et peut-être lac à l’Eau Claire)

Historique du statut

Espèce désignée « préoccupante » en avril 1996. Réexamen du statut : l’espèce a été désignée « en voie de disparition » en novembre 2007 et en avril 2018.

Espèce sauvage

Changement quant à l’admissibilité, à la taxinomie ou aux unités désignables :
Non
Explication :
Aucun changement.

Aire de répartition

Changement dans la zone d’occurrence :
Inconnu
Changement dans l’indice de zone d’occupation :
Inconnu
Changement du nombre de localitésNote de bas de page 1  actuelles connues ou inférées :
Inconnu
Nouvelles données importantes issues de relevés :
Oui
Explication :

Lors de consultations tenues par le ministère des Pêches et des Océans (MPO) à Kuujjuaraapik et à Umiujaq en mars 2009 (Bérubé, inédit), des chasseurs inuits ont exprimé leur opinion selon laquelle l’aire de répartition des phoques dulcicoles était plus grande que celle décrite dans le rapport de situation le plus récent (COSEWIC, 2007). Certains chasseurs sont d’avis que ces phoques sont également présents dans le lac Minto et la partie nord de la rivière Nastapoka. Dans le cadre d’un relevé aérien réalisé en mai 2014, on a observé un phoque au sud de la rivière Nastapoka, ce qui confirme que les phoques pourraient être présents hors des principaux lacs.

En mars 2015, le MPO a entrepris des entrevues auprès de trappeurs cris de Whapmagoostui et de chasseurs inuits d’Umiujaq et de Kuujjuaraapik pour obtenir de l’information sur les lieux d’observation ou de rassemblement du phoque commun de la sous-espèce du lac des Loups Marins, qui est dulcicole (DFO, inédit). Les participants aux entrevues considèrent que l’aire de répartition actuelle des phoques dulcicoles comprend les lacs des Loups Marins, le Petit lac des Loups Marins et le lac Bourdel, et ont mentionné que d’autres personnes de leur collectivité ont observé des phoques communs dans le lac à l’Eau Claire. L’information tirée de ces entrevues a été utilisée pour concevoir le plan de vol du relevé aérien réalisé en mai 2015 afin d’estimer l’aire de répartition et l’abondance des phoques d’eau douce dans le nord du Québec. Ce relevé, qui a couvert les lacs des Loups Marins, le lac Bourdel, le lac Minto et la section inférieure du Petit lac des Loup Marins, a permis de confirmer que 80 et 20 % des animaux observés se trouvent respectivement dans les lacs des Loups Marins et le lac Bourdel (Hammill et al., inédit).

Malgré l’information fournie par les trappeurs et les chasseurs et obtenue lors des plus récents relevés aériens, il est impossible de déterminer si l’aire de répartition de l’espèce dans le nord du Québec a changé depuis le dernier rapport (COSEWIC, 2007). Les données du nouveau relevé confirment que le phoque vit principalement dans les lacs des Loups Marins, le Petit lac des Loups Marins et le lac Bourdel (c.-à-d. l’habitat essentiel désigné), mais qu’il peut fréquenter la rivière Nastapoka, laquelle fait partie de l’aire de répartition historique de la sous-espèce. Aucun phoque n’a été observé dans le lac Minto et le lac à l’Eau Claire lors des plus récents relevés aériens.

Information démographique

Changement du nombre d’individus matures :
Inconnu
Changement dans les tendances démographiques :
Inconnu
Changement dans la gravité de la fragmentation de la population :
Non
Changement dans les tendances relatives à la superficie et/ou à la qualité de l’habitat :
Non
Nouvelles données importantes issues de relevés :
Oui
Explication :

Il n’y a aucune estimation fiable de l’abondance actuelle de la sous-espèce. Les premières données sur la taille de la population sont des approximations de Doutt (1942; N = 500) et de Power et Gregoire (1978; N = 600) fondées sur le nombre annuel d’animaux récoltés qu’a déclaré Low (1898). Une capacité de charge de 200 individus a également été estimée d’après la productivité des poissons et la consommation théorique des phoques dans les lacs des Loups Marins (Power et Gregoire, 1978). De même, une étude par marquage-recapture d’un petit échantillon a permis d’obtenir une estimation de 80 à 100 animaux (DFO, 2008). Puisque les données sur l’abondance sont limitées, aucune tendance démographique n’est disponible.

Certains chasseurs cris interviewés en 2009 et en 2015 ont souligné que, à leur avis, la population de phoques dulcicoles a été stable de 1997 à 2000 et qu’elle augmente depuis 2000. Cette opinion est fondée sur des observations d’un nombre croissant d’animaux à proximité des camps de chasse.

En mai 2011, un vol de reconnaissance au-dessus des lacs des Loups Marins a indiqué que les phoques étaient plus facilement comptés lorsqu’ils sont sur la glace, près de trous de fonte, que lorsqu’ils se trouvent sur les côtes lors des relevés estivaux (Hammill et al., inédit). Un total de 52 phoques ont été observés durant le vol. Des relevés aériens additionnels ont été réalisés en mai 2014 et 2015 au-dessus des lacs des Loups Marins, du Petit lac des Loups Marins, du lac Bourdel et du lac Minto (Hammill et al., inédit). Lors de ces relevés, un maximum de 15 et de 51 phoques a été dénombré en 2014 et en 2015, respectivement. Aucune tentative n’a été faite pour tenir compte des animaux qui étaient dans l’eau au moment des relevés. En 2015, les lacs des Loups Marins, le lac Bourdel et la partie sud du Petit lac des Loups Marins (c.-à-d. l’habitat essentiel désigné de la sous-espèce) ont fait l’objet de deux relevés (Hammill et al., inédit). Au cours du premier relevé, un total de 51 phoques ont été observés, alors qu’aucun ne l’a été lors du deuxième vol, réalisé 10 jours plus tard. Dans l’ensemble, les relevés confirment qu’au moins une cinquantaine de phoques sont présents dans l’habitat essentiel désigné, mais ils font également ressortir la variabilité considérable du nombre d’observations entre des relevés effectués dans la même région. Ainsi, les résultats de tels relevés doivent être interprétés avec prudence, et le nombre total de phoques observés en 2011, en 2014 et en 2015 ne peut être utilisé pour inférer les tendances démographiques ou estimer l’abondance.

Menaces

Changement de la nature ou de la gravité des menaces :
Oui
Explication :

Les menaces d’origine humaine établies dans le rapport de situation de 2007 incluaient la chasse occasionnelle par les peuples autochtones et l’aménagement hydroélectrique (COSEWIC, 2007). Toutefois, à l’heure actuelle, les changements climatiques constituent probablement la menace la plus importante pesant sur cette sous-espèce.

La récolte de phoques dulcicoles au nord du 55e parallèle est réservée aux peuples cris, inuits et naskapis, conformément à la Convention de la Baie-James et du Nord québécois et de la Convention du Nord-Est québécois. Les Inuits chassent seulement le long des côtes, mais, dans les zones intérieures, les Cris récoltent des phoques dulcicoles de façon fortuite (Consultations, Whapmagoostui, Kuujjuarapik, Umiujaq, 2009; Bérubé, inédit). L’estimation du prélèvement biologique potentiel (PBP) est de 0,3 (c.-à-d. un phoque prélevé tous les trois ans) dans le cas d’une population de 50 individus (DFO, 2008). Pour que la population puisse soutenir un prélèvement par année, sa taille doit être d’au moins 167 animaux (DFO, 2008). Si la méthode de calcul du PBP est très conservatrice, elle indique néanmoins que des prélèvements, même en faible nombre, pourraient constituer une menace pour cette petite population. En effet, la taille de la population indique que la sous-espèce est vulnérable à la disparition à cause de la stochasticité démographique. Le nombre exact de phoques dulcicoles récoltés chaque année est inconnu, mais, selon des membres de la collectivité de Whapmagoostui, seule une famille pratique encore cette chasse traditionnelle (Consultations, Whapmagoostui, Kuujjuarapik, Umiujaq, 2009; Bérubé, inédit), et moins de dix animaux auraient été récoltés au cours des trois dernières décennies (DFO, 2017). Il est impossible d’estimer les tendances du nombre d’individus prélevés depuis le rapport de situation de 2007, et l’intérêt de la prochaine génération de chasseurs cris pour la récolte de phoques dulcicoles est difficile à prévoir. Un suivi étroit des prélèvements s’impose pour évaluer la gravité de la menace.

L’aménagement hydroélectrique peut entraîner la destruction d’habitat et la contamination d’animaux au méthylmercure provenant de la végétation inondée. De plus, la construction de gros réservoirs d’eau aux fins d’aménagement hydroélectrique altère les débits en amont, ce qui pourrait avoir des conséquences sur la population de phoques à cause de changements de la répartition et de la disponibilité des proies. Un débit altéré entraînerait aussi la disparition de zones libres de glace, dont les phoques communs dulcicoles en quête de nourriture l’hiver ont besoin pour respirer (Consortium Gilles Shooner & Associés, 1991; Smith et Horonowitsch, 1987). En effet, contrairement aux phoques de l’Arctique (phoque annelé [Pusa hispida] et phoque barbu [Erignathus barbatus]), les phoques communs, incapables de creuser ou d’entretenir des trous de respiration, sont dépendants des zones d’eau libre. Le principal projet d’aménagement hydroélectrique qui menace l’habitat du phoque dulcicole est celui du bassin versant de la rivière Nastapoka, qui sera une extension du projet de La Grande Rivière de la Baleine. Cependant, en juillet 2013, la Province de Québec a créé le parc national Tursujuq (anciennement le parc national des Lacs Guillaume-Delisle et à l’Eau-Claire). Cette aire protégée de 26 107 km2 comprend les lacs des Loups Marins le long du bassin entier de la rivière Nastapoka, où l’aménagement hydroélectrique est interdit aux termes de la Loi sur les parcs (L.R.Q., c. P-9). Ainsi, la menace liée aux projets hydroélectriques à venir, qui pourraient altérer l’habitat du phoque dulcicole, n’est plus une source de préoccupation à l’intérieur des limites du parc. Néanmoins, il pourrait y avoir des aménagements hydroélectriques dans l’habitat potentiel en amont, à l’extérieur du parc. L’aménagement hydroélectrique demeure donc une menace possible pour l’espèce, mais il est considéré comme peu préoccupant depuis la création du parc national Tursujuq. De même, l’exploration et l’exploitation minières constituent d’autres menaces possibles pour les phoques communs dulcicoles en altérant la qualité et le débit de l’eau (DFO, 2017). Les opérations minières sont une autre activité anthropique interdite dans le parc national Tursujuq, ce qui réduit la gravité de cette menace pour les phoques. Toutefois, comme des projets éventuels dans la portion nord du bassin versant de la rivière Nastapoka ne peuvent pas être exclus, les activités d’exploration minière demeurent une menace possible peu préoccupante pour l’espèce.

Le Nunavik est la région du Québec qui sera la plus touchée par les changements climatiques (Bourque et Simonet, 2008). Les collectivités autochtones locales soulignent par exemple que l’aire de répartition des prédateurs qui pourraient se nourrir de phoques communs s’élargit (Consultations, Whapmagoostui, Kuujjuarapik, Umiujaq, 2009; Bérubé, inédit). L’aire de répartition de l’ours noir (Ursus americanus) s’étend vers le nord, tandis que l’ours blanc (Ursus maritimus) s’aventure parfois vers les terres intérieures, au-delà de son aire de répartition régulière, pour rechercher de la nourriture (Bérubé, inédit). Ces deux espèces d’ours ainsi que le loup (Canis lupus) pourraient chasser le phoque commun et, étant donné la petite population de la sous-espèce dulcicole, toute augmentation de la prédation pourrait menacer la survie de la population. De plus gros rassemblements de proies pourraient augmenter le risque de prédation, et les conséquences de l’expansion des aires de répartition des prédateurs pourraient être exacerbées par des altérations éventuelles de l’habitat, qui diminueraient la disponibilité de trous de respiration en hiver.

Au nombre des autres menaces récentes possibles qui pèsent sur l’espèce, on compte le touisme et les activités de recherche (DFO, 2017). La création du parc national Tursujuq en 2013 a soulevé des préoccupations chez les Cris et les Inuits en raison d’une hausse possible de la présence humaine dans la région, compte tenu de l’accès plus facile pour les touristes et les scientifiques (Consultations, Whapmagoostui, Kuujjuarapik, Umiujaq, 2009 et 2015; Bérubé, inédit; DFO, inédit). Les chasseurs consultés considèrent que les phoques communs dulcicoles sont facilement perturbés par les activités humaines. Cependant, on ne prévoit pas construire de routes dans la zone du parc occupée par les phoques, qui est isolée, et l’accès ne devrait pas être rendu plus facile pour les touristes. En raison de la désignation de l’espèce comme « en voie de disparition » et de la nature délicate de l’information sur l’espèce, les recherches sur l’espèce pourraient augmenter dans un avenir rapproché. Néanmoins, tous les permis de recherches doivent être délivrés par le parc national Tursujuq en vertu de la LEP. Ainsi, des conditions particulières limitant la perturbation pourraient être établies afin de réduire les menaces liées aux activités de recherche.

Protection

Changement de la nature ou de la gravité des menaces :
Oui
Explication :

Le phoque commun de la sous-espèce des lacs des Loups Marins a été inscrit à titre d’espèce en voie de disparition en vertu de la LEP en 2007 et figure sur la Liste des espèces floristiques et fauniques susceptibles d’être désignées menacées ou vulnérables du Québec. Depuis, l’habitat essentiel de la sous-espèce a été désigné comme incluant les lacs des Loups Marins, le lac Bourdel et le Petit lac des Loups Marins (DFO, 2017). Cette zone, d’environ 750 km2, pourrait offrir un habitat à 300 individus selon la productivité des poissons estimée. L’habitat est ainsi considéré comme suffisant pour atteindre un objectif en matière de population de 210 phoques, c’est-à-dire une occupation de 70 % de la capacité de charge de l’habitat (DFO, 2008). Cet habitat essentiel, établi selon la meilleure information accessible sur le phoque commun dulcicole, est considéré comme approprié pour soutenir toutes les fonctions nécessaires au cycle vital de l’espèce. Les seules caractéristiques nécessaires sont la présence permanente de zones d’eau libre et une disponibilité suffisante de proies (DFO, 2017). Cependant, comme les connaissances au sujet de la taille de la population, de l’aire de répartition et des caractéristiques de l’habitat requises demeurent très limitées, il faut mener plus de recherches pour obtenir une meilleure description des éléments cruciaux de l’habitat essentiel du phoque commun de la sous-espèce des lacs des Loups Marins.

L’habitat essentiel doit être protégé juridiquement en vertu de la LEP. Dans le cas présent, un décret sur l’habitat essentiel en vertu de la LEP interdisant la destruction de l’habitat est prévu. Dans l’intervalle, la création du parc national Tursujuq en 2013 a permis la protection de tout l’habitat essentiel de l’espèce en vertu de la Loi sur les parcs (L.R.Q., c. P-9). Les règlements pris en application de cette loi interdisent toute forme de prospection, d’utilisation et d’exploitation des ressources à l’intérieur d’un parc, empêchant ainsi l’aménagement hydroélectrique, l’exploitation minière et la chasse (sauf lorsque les droits des Autochtones en matière de chasse sont maintenus). De plus, l’Administration régionale Kativik prévoit la préparation d’un plan de conservation dans le parc, qui comprendrait un niveau de protection adapté à des zones particulières du parc afin d’optimiser les mesures de conservation des phoques communs dulcicoles. La création du parc national Tursujuq a ainsi augmenté la protection de l’espèce en réduisant les menaces liées aux activités anthropiques dans l’habitat désigné. Enfin, puisque l’espèce figure sur la Liste des espèces floristiques et fauniques susceptibles d’être désignées menacées ou vulnérables du Québec, elle ferait l’objet d’une attention particulière lors d’une évaluation de projet par les autorités environnementales aux termes de la Loi sur la qualité de l’environnement.

Immigration de source externe

Changement quant à l’immigration de source externe constatée :
Non
Explication :
Le phoque commun de la sous-espèce des lacs des Loups Marins (Phoca vitulina mellonae) est considéré comme isolé de ses congénères marins (P. v. concolor) depuis le retrait de l’inlandsis Laurentidien il y a de 3 000 à 8 000 ans (Low, 1988). Les lacs des Loups Marins sont situés à approximativement 160 km à l’est de la baie d’Hudson, où se trouvent les phoques communs marins les plus proches, et les phoques dulcicoles semblent passer toute l’année dans la région des lacs des Loups Marins. Si certains échanges génétiques entre les deux sous-espèces ne peuvent être complètement écartés, les différences morphologiques et génétiques ainsi que celles liées au cycle vital indiquent que ces échanges seraient à un niveau extrêmement bas (Smith et al., 1999). Dans ce contexte, on ne peut s’attendre à une immigration de source externe. De plus, rien n’indique qu’une telle immigration a eu lieu depuis la dernière évaluation.

Analyse quantitative

Changement dans la probabilité de disparition du pays :
Non
Précisions :
Aucune analyse quantitative n’a été réalisée.

Sommaire et autres points à examiner (p. ex. activités de rétablissement)

Le phoque commun des lacs des Loups Marins est une sous-espèce isolée du phoque commun dont l’aire de répartition est limitée à quelques lacs intérieurs du nord du Québec. Contrairement aux autres populations de phoques communs qui s’alimentent parfois dans des milieux dulcicoles de la zone circumpolaire de l’hémisphère Nord, le P. v. mellonae passe l’année entière dans la région des lacs des Loups Marins. À cause de l’aire de répartition isolée et de la petite taille de la population, les connaissances sur la biologie et l’écologie de la sous-espèce sont limitées. L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) classe la sous-espèce dans la catégorie « données insuffisantes » (Seal Specialist Group, 1996). Par conséquent, les données sont insuffisantes pour estimer l’abondance de la population et déterminer les tendances démographiques. Dans ce contexte, les principales mesures de rétablissement devraient mettre l’accent sur l’amélioration des connaissances écologiques (cycle vital, comportement, prédateurs, etc.) de la sous-espèce (DFO, 2017). De même, il est prioritaire de procéder à des évaluations additionnelles de la taille, de la répartition et de la composition de la population aux fins de planification du rétablissement. Dans le cadre de ces mesures, il faudrait envisager d’autres méthodes que des relevés aériens afin de déterminer l’abondance et l’aire de répartition puisque les animaux ne sont pas tous hors de l’eau au même moment.

Depuis la dernière évaluation, l’inclusion de l’habitat essentiel entier de la sous-espèce dans l’aire protégée du parc national Tursujuq a considérablement amélioré la protection de la sous-espèce et réduit les menaces pesant sur celle-ci. Il est toutefois difficile d’évaluer la gravité des différentes menaces auxquelles fait face la sous-espèce à cause du manque de données concernant la chasse de subsistance. Il est également difficile de prévoir les conséquences des changements climatiques sur l’habitat et de la pression exercée par les prédateurs. La mise en œuvre d’un programme de suivi des récoltes de subsistance de la population aiderait à évaluer la gravité de la menace associée aux prélèvements et à combler les lacunes dans les données.

À cause de la petite taille de la population, la population de phoques dulcicoles est vulnérable aux événements démographiques de nature stochastique. Dans ce contexte, des activités de recherche devraient être mises en œuvre avec précaution, et les méthodes envahissantes devraient être évitées. De plus, les collectivités autochtones sont très réticentes à assurer un suivi télémétrique des phoques dulcicoles (voir par exemple Consultations, Whapmagoostui, Kuujjuarapik, Umiujaq, 2009 et 2015). Puisque des activités de recherche et des mesures de rétablissement doivent être mises en œuvre en collaboration avec des partenaires locaux, dont les autorités cries et inuites, la culture et les croyances autochtones jouent un rôle essentiel dans la conception des recherches et des programmes de rétablissement.

Remerciements et experts contactés

Les rédacteurs aimeraient souligner le soutien offert par le Programme des espèces en péril, la Société Makivik et le Grand Conseil des Cris, qui les ont autorisés à réaliser des relevés en 2014 et en 2015 et à mener des entrevues auprès de chasseurs de Whapmagoostui, de Kuujjuaraapik et d’Umiujaq.

Sources d’information

Bérubé, M. [inédit]. Extrait des comptes-rendus des rencontres de consultations relatives à l’inscription du phoque commun de lacs des Loups Marins à la LEP.

Bourque, A. et G. Simonet. 2008. Québec. In : Vivre avec les changements climatiques au Canada. D. S. Lemmen, F. J. Warren, J. Lacroix et E. Bush (Ed.). Gouvernement du Canada. Ottawa. p.171-226.

Consortium Gilles Shooner & Associés, SOMER et Environnement Illimité. 1991. Complexe Grande-Baleine, Avant-projet Phase 2, Bilan des connaissances sur le phoque d’eau douce. Vice-présidence Environnement, Hydro-Québec. 150 pp.

COSEWIC. 2007. Assessment and update status report on the harbor seal Phoca vitulina - Atlantic and Eastern Arctic subspecies (Phoca vitulina concolor), Lacs des Loups Marins subspecies (Phoca vitulina mellonae) in Canada. [Également disponible en français : COSEPAC. 2007. Mise à jour – Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le phoque commun Phoca vitulina : sous-espèce de l’Atlantique et de l’est de l’Arctique (Phoca vitulina concolor), sous-espèce des Lacs des Loups Marins (Phoca vitulina mellonae) au Canada.]

DFO. 2008. Recovery potential assessement for freshwater harbor seal, Phoca vitulina mellonae, (Lac des Loups marins designated unit DU). DFO Can. Sci. Advis. Sec. Sci. Advis. Rep. 2008/062. [Également disponible en français : MPO. 2008. Évaluation du potentiel de rétablissement du phoque commun d’eau douce, Phoca vitulina mellonae (Unité désignable (UD) du Lac des Loups marins). Secr. can. de consult. sci. du MPO. Avis sci. 2008/062.]

DFO. 2017. Recovery Strategy for the Harbour Seal, Lacs des Loups Marins subspecies (Phoca vitulina mellonae) [Proposed]. Species at Risk Act Recovery Strategy Series. Fisheries and Oceans Canada, Ottawa. v +28 pp. [Également disponible en français : MPO. 2017. Programme de rétablissement du phoque commun, sous-espèce des lacs des Loups Marins (Phoca vitulina mellonae) [version proposée]. Série des programmes de rétablissement de la Loi sur les espèces en péril, Pêches et Océans Canada, Ottawa. v + 30 p.]

DFO. [inédit] Summary report of interviewa with Cree trappers of Whapmagoostui and Inuit hunters of Umiujaq for the Lacs des Loups Marins Freshwater Seal (Phoca vitulina mellonae).

Doutt, J.K. 1942. A review of the genus Phoca. Ann. Carnegie Mus. 29: 61-125.

Hammill, M. O., T. Doniol-Valcroze et J.-F. Gosselin. [inédit]. Distribution and abundance of freshwater seal in northern Québec, May 2015.

Low, A. P. 1898. Report on a traverse of the northern part of the Labrador Peninsula from Richmond Gulf to Ungava Bay. Geological Survey of Canada Annual Report. 9: 1-43.

Power, G. et J. Gregoire. 1978. Predation by freshwater seals on the fish community of Lower seal Lake, Québec. J. Fish. Res. Board Can. 35: 844-850.

Seal Specialist Group. 1996. Phoca vitulina spp. Mellonae. In IUNC 2004. 2004 IUCN Red List of Threatened Species. [consulté en juillet 2017]. (en anglais seulement)

Smith, T.G. et G. Horonowitsch. 1987. Harbour Seals in the Lacs des Loups Marins and eastern Hudson Bay drainage. Canadian Technical Report of Fisheries and Aquatic Sciences 1539. [Également disponible en français : Smith, T.G. et G. Horonowitsch. 1987. Phoques communs dans les Lacs des Loups Marins et le Bassin hydrographique de l’est de la Baie d’Hudson. Rapport technique canadien des sciences halieutiques et aquatiques, n° 1536.]

Smith, R.J. 1999. The Lacs des Loups Marins Harbour Seals, Phoca vitulina mellonae Doutt 1942: Ecology of an isolated population. Thèse de doctorat, University of Guelph, Guelph, Ontario, Canada. 208 pp.

Rédacteurs du sommaire d’évaluation de la situation

Caroline Sauvé, Mike Hammill

Résumé technique

Nom scientifique : Phoca vitulina mellonae

Nom français : Phoque commun de la sous-espèce des lacs des Loups Marins

Nom anglais : Harbour Seal Lacs des Loups Marins subspecies

Répartition au Canada (province/territoire/océan) : Québec (Nunavik/lacs intérieurs : lacs des Loups Marins, Petit lac des Loups Marins, Lac Bourdel et peut-être lac à l’Eau Claire)

Données démographiques

Durée d’une génération (généralement, âge moyen des parents dans la population; indiquez si une méthode d’estimation de la durée d’une génération autre que celle qui est présentée dans les lignes directrices de l’UICN [2011] est utilisée)
9 ans (COSEWIC, 2007)
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre total d’individus matures?
Inconnu
Pourcentage estimé de déclin continu du nombre total d’individus matures sur [cinq ans ou deux générations].
Inconnu
Pourcentage [observé, estimé, inféré ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [dix dernières années ou trois dernières générations].
Inconnu
Pourcentage [prévu ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [dix prochaines années ou trois prochaines générations].
Inconnu
Pourcentage [observé, estimé, inféré ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours de toute période de [dix ans ou trois générations] commençant dans le passé et se terminant dans le futur.
Inconnu
Est-ce que les causes du déclin sont a) clairement réversibles et b) comprises et c) ont effectivement cessé?
a. Inconnu
b. Non
c. Inconnu
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre d’individus matures?
Non

Information sur la répartition

Superficie estimée de la zone d’occurrence zone d’occurrence :
Environ 900 km2
Indice de zone d’occupation (IZO) (Fournissez toujours une valeur établie à partir d’une grille à carrés de 2 km de côté:
Environ 670 km2
La population totale est-elle « gravement fragmentée », c.-à-d. que plus de 50 % de sa zone d’occupation totale se trouve dans des parcelles d’habitat qui sont a) plus petites que la superficie nécessaire au maintien d’une population viable et b) séparées d’autres parcelles d’habitat par une distance supérieure à la distance de dispersion maximale présumée pour l’espèce?:
a. Non
b. Inconnu, mais possible
Nombre de « localités »* (utilisez une fourchette plausible pour refléter l’incertitude, le cas échéant) :
Une localité comprenant trois lacs (lacs des Loups Marins, lac Bourdel et possiblement Petit lac des Loups Marins). Quelques observations dans la rivière Nastapoka et peut-être dans d’autres lacs à proximité, mais l’importance pour la sous espèce de ces autres localités n’est pas claire.
Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] de la zone d’occurrence?:
Inconnu
Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] de l’indice de zone d’occupation?:
Inconnu
Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] du nombre de sous-populations?:
Non
Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] du nombre de localités*?:
Inconnu
Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] de [la superficie, l’étendue ou la qualité] de l’habitat?:
Inconnu
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de sous-populations?:
Non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de localités*?:
Non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes de la zone d’occurrence?:
Non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes de l’indice de zone d’occupation?:
Non

*(Voir « Définitions et abréviations » sur le site Web du COSEPAC et International Union for Conservation of Nature (IUCN) (en anglais seulement) pour obtenir des précisions sur ce terme.)

Number of mature individuals (in each subpopulation)
[Sous-]population (utilisez une fourchette plausible) Nombre d’individus matures
Inconnu Sans objet
Total Probablement < 250

Analyse quantitative

La probabilité de disparition de l’espèce à l’état sauvage est d’au moins [20 % sur 20 ans  ou 5 générations, ou 10 % sur 100 ans]? : Non disponible

Menaces (réelles ou imminentes pour les populations ou leur habitat, de l’impact le plus élevé à l’impact le plus faible, selon le calculateur des menaces de l’UICN)

Un calculateur des menaces a-t-il été rempli pour l’espèce? Non.

  1. Changements climatiques
  2. Aménagement hydroélectrique
  3. Récolte (occasionnelle et fortuite)

Quels autres facteurs limitatifs sont pertinents?

Immigration de source externe (immigration de l’extérieur du Canada)

Situation des populations de l’extérieur les plus susceptibles de fournir des individus immigrants au Canada. :
Sans objet
Une immigration a-t-elle été constatée ou est-elle possible? :
Non
Des individus immigrants seraient-ils adaptés pour survivre au Canada? :
Inconnu
Y a-t-il suffisamment d’habitat disponible au Canada pour les individus immigrants? :
Inconnu
Les conditions se détériorent-elles au Canada? :
Inconnu
Les conditions de la population source se détériorent-elles? :
Sans objet
La population canadienne est-elle considérée comme un puits? :
Non
La possibilité d’une immigration depuis des populations externes existe-t-elle? :
Non

+ Voir le tableau 3 (Lignes directrices pour la modification de l’évaluation de la situation d’après une immigration de source externe)

Nature délicate de l’information sur l’espèce

L’information concernant l’espèce est-elle de nature délicate? : Oui

Historique du statut

COSEPAC : Espèce désignée « préoccupante » en avril 1996. Réexamen du statut : l’espèce a été désignée « en voie de disparition » en novembre 2007 et en avril 2018.

Statut et justification de la désignation :

Statut : En voie de disparition

Code alphanumérique : D1

Justification de la désignation : Cette sous-espèce confinée aux eaux intérieures est endémique au Québec et pourrait compter moins de 100 individus. On la trouve dans un petit groupe de lacs situés dans le nord du Québec. Il s’agit de la seule sous-espèce à vivre entièrement en eau douce. Les changements climatiques pourraient entraîner des changements généralisés de l’habitat et augmenter la pression exercée par les prédateurs sur la population. La population a fait et continue de faire l’objet d’une récolte par les Cris à un taux faible, mais inconnu. La possibilité d’aménagements hydroélectriques et d’activités d’exploration minière hors de l’habitat essentiel désigné pourrait potentiellement altérer l’habitat.

Applicabilité des critères :

Critère A (déclin du nombre total d’individus matures) : Sans objet. Les tendances de la population sont inconnues sur plus de trois générations.

Critère B (aire de répartition peu étendue et déclin ou fluctuation) : Sans objet. Données insuffisantes.

Critère C (nombre d’individus matures peu élevé et en déclin) : Sans objet. Aucune donnée précise sur le déclin.

Critère D (très petite population canadienne totale ou répartition restreinte) : Correspond au critère de la catégorie « en voie de disparition » D1. Il y a probablement moins de 250 individus matures.

Critère E (analyse quantitative) : Aucune analyse n’a été effectuée.

Carte illustrant les lacs considérés comme un habitat probable des phoques dulcicoles dans le nord du Québec
Figure 1. Carte montrant les lacs qui composeraient l’habitat des phoques dulcicoles : lac Minto, lac Bourdel, lacs des Loups Marins et Petit lac des Loups Marins.

Historique du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d’une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale-provinciale sur la faune. Le Comité a été créé pour satisfaire au besoin d’une classification nationale des espèces sauvages en péril qui soit unique et officielle et qui repose sur un fondement scientifique solide. En 1978, le COSEPAC (alors appelé Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) promulguée le 5 juin 2003, le COSEPAC est un comité consultatif qui doit faire en sorte que les espèces continuent d’être évaluées selon un processus scientifique rigoureux et indépendant.

Mandat du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) évalue la situation, au niveau national, des espèces, des sous-espèces, des variétés ou d’autres unités désignables qui sont considérées comme étant en péril au Canada. Les désignations peuvent être attribuées aux espèces indigènes comprises dans les groupes taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons, arthropodes, mollusques, plantes vasculaires, mousses et lichens.

Composition du COSEPAC

Le COSEPAC est composé de membres de chacun des organismes responsables des espèces sauvages des gouvernements provinciaux et territoriaux, de quatre organismes fédéraux (le Service canadien de la faune, l’Agence Parcs Canada, le ministère des Pêches et des Océans et le Partenariat fédéral d’information sur la biodiversité, lequel est présidé par le Musée canadien de la nature), de trois membres scientifiques non gouvernementaux et des coprésidents des sous-comités de spécialistes des espèces et du sous-comité des connaissances traditionnelles autochtones. Le Comité se réunit au moins une fois par année pour étudier les rapports de situation des espèces candidates.

Définitions (2018)

Espèce sauvage
Espèce, sous-espèce, variété ou population géographiquement ou génétiquement distincte d’animal, de plante ou d’un autre organisme d’origine sauvage (sauf une bactérie ou un virus) qui est soit indigène du Canada ou qui s’est propagée au Canada sans intervention humaine et y est présente depuis au moins cinquante ans.
Disparue (D)
Espèce sauvage qui n’existe plus.
Disparue du pays (DP)
Espèce sauvage qui n’existe plus à l’état sauvage au Canada, mais qui est présente ailleurs.
En voie de disparition (VD)
(Remarque : Appelée « espèce disparue du Canada » jusqu’en 2003.)
Espèce sauvage exposée à une disparition de la planète ou à une disparition du pays imminente.
Menacée (M)
Espèce sauvage susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitants ne sont pas renversés.
Préoccupante (P)
(Remarque : Appelée « espèce en danger de disparition » jusqu’en 2000.)
Espèce sauvage qui peut devenir une espèce menacée ou en voie de disparition en raison de l'effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces reconnues qui pèsent sur elle.
Non en péril (NEP)
(Remarque : Appelée « espèce rare » jusqu’en 1990, puis « espèce vulnérable » de 1990 à 1999.)
Espèce sauvage qui a été évaluée et jugée comme ne risquant pas de disparaître étant donné les circonstances actuelles.
Données insuffisantes (DI)
(Remarque :Autrefois « aucune catégorie » ou « aucune désignation nécessaire ».)
Une catégorie qui s’applique lorsque l’information disponible est insuffisante (a) pour déterminer l’admissibilité d’une espèce à l’évaluation ou (b) pour permettre une évaluation du risque de disparition de l’espèce.

Remarque : Catégorie « DSIDD » (données insuffisantes pour donner une désignation) jusqu’en 1994, puis « indéterminé » de 1994 à 1999. Définition de la catégorie (DI) révisée en 2006.

Le Service canadien de la faune d’Environnement et Changement climatique Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du COSEPAC.

Détails de la page

2018-12-04