Pic à tête blanche (Picoides albolarvatus): évaluation et rapport de situation du COSEPAC 2010

Photographie d’un Pic à tête blanche dans un arbre.

En voie de disparition – 2010

Table des matières

Table des matières

Liste des figures

Liste des tableaux

Information sur le document

COSEPAC – Comité sur la situation des espèces en péril au Canada

Les rapports de situation du COSEPAC sont des documents de travail servant à déterminer le statut des espèces sauvages que l’on croit en péril. On peut citer le présent rapport de la façon suivante :

COSEPAC. 2010. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le Pic à tête blanche (Picoides albolarvatus) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. x + 26 p.

Rapport(s) précédent(s) :

COSEPAC. 2000. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le Pic à tête blanche (Picoides albolarvatus) au Canada – Mise à jour. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. vi+ 17 p.

CANNINGS, R.J. 2000. Rapport de situation du COSEPAC sur le Pic à tête blanche (Picoides albolarvatus) au Canada – Mise à jour in Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le Pic à tête blanche (Picoides albolarvatus) au Canada – Mise à jour. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. Pages 1-17.

CANNINGS, R.J. 1992. COSEWIC status report on the White-headed Woodpecker Picoides albolarvatus in Canada. Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada. Ottawa. 17 p.

Note de production :
Le COSEPAC remercie Richard J. Cannings d’avoir rédigé le rapport de situation sur le Pic à tête blanche (Picoides albolarvatus) au Canada, dans le cadre d’un contrat passé avec Environnement Canada. La supervision et la révision du présent rapport a été assurée par Marty Leonard, coprésident du sous-comité des spécialistes des oiseaux du COSEPAC.

Pour obtenir des exemplaires supplémentaires, s’adresser au :

Secrétariat du COSEPAC
a/s Service canadien de la faune
Environnement Canada
Ottawa (Ontario)
K1A 0H3

Tél. : 819-953-3215
Téléc. : 819-994-3684
Courriel
Site Web

Illustration/photo de la couverture :
Pic à tête blanche -- © Christian Artuso.

© Sa Majesté la Reine du chef du Canada, 2011.
No de catalogue CW69-14/211-2011F-PDF
ISBN 978-1-100-97260-2

COSEPAC
Sommaire de l’évaluation

Sommaire de l’évaluation – novembre 2010

Nom commun
Pic à tête blanche

Nom scientifique
Picoides albolarvatus

Statut
En voie de disparition

Justification de la désignation
Au Canada, ce pic distinctif ne niche qu'en Colombie-Britannique. La population canadienne est extrêmement petite et compte probablement moins de 100 individus. Elle est exposée aux menaces continues provenant de la perte et de la dégradation de son habitat. Un effet rescousse en provenance des États-Unis, où les populations sont clairsemées, serait limité en raison du déclin des populations américaines et de l’habitat limité restant au Canada.

Répartition
Colombie-Britannique

Historique du statut
Espèce désignée « menacée » en avril 1992. Réexamen du statut : l'espèce a été désignée « en voie de disparition » en novembre 2000 et en novembre 2010.

COSEPAC
Résumé

Pic à tête blanche
Picoides albolarvatus

Description et importance de l’espèce

Le Pic à tête blanche, ou White-headed Woodpecker en anglais, est un oiseau facilement reconnaissable, car il est la seule espèce de pic au monde à avoir la tête blanche et le reste du corps noir. Deux sous-espèces sont reconnues, mais seule la sous-espèce nominale se rencontre au Canada. Comme celle-ci est confinée à une seule zone biogéographique, une seule unité désignable est visée par le présent rapport. Le Pic à tête blanche vit en étroite association avec les forêts de pin ponderosa.

Répartition

Le Pic à tête blanche est une espèce résidente depuis l’extrême-sud de la Colombie-Britannique et le long du versant est des monts Cascades jusqu’aux montagnes de la Californie et du Nevada. Au Canada, l’espèce se reproduit uniquement dans la vallée de l’Okanagan, depuis Naramata au nord jusqu’à la frontière canado-américaine.

Habitat

Le Pic à tête blanche niche dans des forêts conifériennes sèches. De la Colombie-Britannique à l’Oregon, il se rencontre uniquement dans des forêts de pin ponderosa, mais il fréquente également d’autres types de forêts en Californie. La présence de pins mûrs produisant de gros cônes et de grosses graines est cependant essentielle. La structure des forêts de pin ponderosa a considérablement changé au cours des cent dernières années. Ces forêts sont aujourd’hui dominées par des peuplements denses de pins plus jeunes moins propices à l’espèce parce que la production de cônes y est généralement peu abondante et les chicots susceptibles d’être utilisés comme sites de nidification y sont peu nombreux.

Biologie

Comme la plupart des autres espèces de pics, le Pic à tête blanche niche ou se repose dans des cavités qu’il creuse dans des arbres morts ou mourants. Toutefois, contrairement aux autres pics, le Pic à tête blanche se nourrit principalement de graines de pin durant l’hiver, et les insectes occupent une place beaucoup moins importante dans son régime alimentaire. On ne dispose d’aucune donnée sur les taux de survie de cette espèce, mais la durée de génération moyenne est estimée à trois ou quatre ans.

Taille et tendances des populations

La population canadienne est très petite et compte certainement moins d’une centaine et probablement même seulement une dizaine d’adultes reproducteurs. D’après la fréquence des observations, l’espèce était probablement plus abondante au Canada durant les années 1960, mais même alors, la population comptait probablement moins de 100 individus. L’espèce semble un résident régulier au Canada, car elle y est observée chaque année, mais en raison de ses faibles effectifs, il est impossible de déterminer les tendances de sa population. L’espèce est également très peu abondante dans les États de Washington et en Idaho, mais relativement commune dans certaines régions du sud de l’Oregon et en Californie.

Facteurs limitatifs et menaces

La population canadienne est largement limitée par la perte et la dégradation des forêts de pin ponderosa. Au cours de la première moitié du 20e siècle, la plupart des pins ponderosa mûrs ont été abattus à l’échelle de l’aire de répartition canadienne du Pic à tête blanche. L’exploitation forestière n’est plus considérée comme une menace importante de nos jours, mais les jeunes peuplements denses qui ont remplacé les vieilles pinèdes ne conviennent généralement plus au Pic à tête blanche. Par ailleurs, les incendies de forêt de forte intensité et fréquents qui ont touché les régions comprises dans l’aire de répartition canadienne du Pic à tête blanche au cours de la dernière décennie, en particulier en 2003, ont transformé de vastes étendues d’habitat propice à l’espèce en prairies, et plusieurs siècles s’écouleront probablement avant que ces dernières redeviennent des peuplements de pin ponderosa mûrs. Enfin, l’infestation de dendroctone de pin ponderosa qui a touché les forêts de pin ponderosa de la Colombie-Britannique au cours de la dernière décennie risque d’avoir un impact considérable sur les dernières forêts mûres de pin ponderosa dans la portion sud de la vallée de l’Okanagan au cours des cinq prochaines années.

Protection ou autres désignations de statut

Le Pic à tête blanche est désigné en voie de disparition à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril. Sa situation a été évaluée pour la dernière par le COSEPAC en 2000. Le Pic à tête blanche figure sur la liste rouge des espèces susceptibles d’être désignées menacées ou en voie de disparition établie par la Colombie-Britannique. Il est coté G4 à l’échelle mondiale, S1 en Colombie-Britannique, S2 en Idaho et S2S3 dans les États de Washington et de l’Oregon. En vertu de la Loi de 1994 sur la Convention concernant les oiseaux migrateurs, il est interdit de chasser l’espèce ou de récolter des nids ou des œufs de l’espèce. Le Pic à tête banche est également protégé en Colombie-Britannique en vertu de la Wildlife Act, 1982. La province a également créé quatre aires d’habitat faunique totalisant une superficie de 198,5 ha dans le but de protéger l’habitat de reproduction du Pic à tête blanche.

Résumé technique

Picoides albolarvatus

Pic à tête blanche White-headed Woodpecker

Zone d’occurrence au Canada : Colombie-Britannique

Données démographiques

Durée d’une génération (habituellement l’âge moyen des parents dans la population : indiquer si une autre méthode d’estimation de la durée des générations inscrite dans les lignes directrices de l’UICN (2008) est employée). Environ 3 à 4 ans
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre total d’individus matures?
Déclin inféré de la perte continue d’habitat.
Possible
Pourcentage estimé du déclin continu du nombre total d’individus matures pendant [cinq ans ou deux générations]. Inconnu
Pourcentage [observé, estimé, inféré ou soupçonné] de [la réduction ou l’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [dix dernières années ou trois dernières générations]. Inconnu
Pourcentage [prévu ou soupçonné] de [la réduction ou l'augmentation] du nombre total d'individus matures au cours des [dix prochaines années ou trois prochaines générations]. Inconnu
Pourcentage [observé, estimé, inféré ou soupçonné] de [la réduction ou l’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours de toute période de [dix ans ou trois générations] commençant dans le passé et se terminant dans le futur. Inconnu
Est-ce que les causes du déclin sont clairement réversibles et comprises et ont effectivement cessé? Non; les causes de la perte d’habitat sont connues, mais elles n’ont pas cessé.
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre d’individus matures? Non

Information sur la répartition

Superficie estimée de la zone d’occurrence 1 500 km²
Indice de la zone d’occupation (IZO)
[Toujours fournir une valeur selon la grille de 2 x 2; d’autres valeurs peuvent également être inscrites si elles sont clairement indiquées (p. ex., grille de 1 x 1, zone d’occupation biologique)].
< 20 km²
La population totale est-elle très fragmentée? Non
Nombre de « localités* »
Établi en fonction de la menace posée par le dendroctone du pin ponderosa.
1
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de la zone d’occurrence? Non
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de l’indice de la zone d'occupation?
Déclin inféré de la perte continue d’habitat.
Possible
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre de populations? Non
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre de localités? Non

Nombre d’individus matures (dans chaque population)

Population Nbre d’individus matures
   
   
Total < 100

Analyse quantitative

La probabilité de disparition de l’espèce de la nature est d’au moins [20 % en 20 ans ou 5 générations, ou 10 % en 100 ans].
 

Menaces (réelles ou imminentes, pour les populations ou leur habitat)

  1. Les peuplements denses de petits arbres produisant relativement peu de cônes créés par les pratiques d’exploitation forestière passées sont de piètre qualité.
  2. La fréquence et la gravité des incendies de forêt pouvant entraîner la destruction de peuplements entiers augmenteront probablement au cours des années à venir.
  3. L’infestation du dendroctone du pin ponderosa a causé et continuera de causer au cours des cinq prochaines années la destruction de vastes étendues d’habitat propice.

Immigration de source externe (immigration de l’extérieur du Canada)

Statut des populations de l’extérieur : densité faible dans l’État de Washington.
Une immigration a-t-elle été constatée ou est-elle possible? Oui
Des individus immigrants seraient-ils adaptés pour survivre au Canada? Oui
Y a-t-il suffisamment d’habitat disponible au Canada pour les individus immigrants? Oui
La possibilité d’une immigration de populations externes existe-t-elle?
La faible densité de la population dans l’État de Washington limite vraisemblablement la possibilité d’une immigration de source externe.
Possible, mais selon toute évidence limitée.

Statuts existants

COSEPAC : en voie de disparition (novembre 2010)

Statut recommandé et justification de la désignation

Statut recommandé :
En voie de disparition
Code alphanumérique :
B1ab(ii,iii)+2ab(ii,iii); C2a(i,ii); D1 
Justification de la désignation :Au Canada, ce pic d'aspect distinctif ne niche qu'en Colombie-Britannique. La population canadienne est extrêmement petite et compte probablement moins de 100 individus. Elle est exposée aux menaces continues que sont la destruction et la dégradation de son habitat, et on estime improbable un sauvetage à partir des États-Unis, où les populations sont clairsemées.

Applicabilité des critères

Critère A (déclin du nombre total d'individus matures) : Sans objet. Il n’existe aucune donnée sur les tendances de la population canadienne.
Critère B (petite aire de répartition, et déclin ou fluctuation) : Correspond au critère de la catégorie « en voie de disparition », B1ab(ii,iii) + B2ab(ii,iii), car la zone d’occurrence est inférieure à 5 000 km², l’indice de la zone d’occupation est inférieur à 500 km² et l’espèce est tenue pour présente dans moins de 5 localités; en outre, on prévoit un déclin soutenu de l’indice de la zone d’occupation et de la qualité de l’habitat.
Critère C (nombre d’individus matures peu élevé et en déclin) : Correspond au critère de la catégorie « en voie de disparition », C2a(i,ii), car le nombre total d’individus matures est inférieur à 2 500 et devrait continuer de décliner en raison de la dégradation soutenue de la qualité de l’habitat; aucune population ne compterait plus de 250 individus, et une population comprend à elle seule plus de 95 % de tous les individus matures.
Critère D (très petite population totale ou répartition restreinte) : Correspond au critère de la catégorie « en voie de disparition », D1, car la population compterait moins de 250 individus matures.
Critère E (analyse quantitative) : Non effectuée.

* Voir la définition d’emplacement.

Mandat du COSEPAC
Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) détermine la situation, à l'échelle nationale, des espèces, sous-espèces, variétés et populations (importantes à l'échelle nationale) sauvages jugées en péril au Canada. Les désignations peuvent être attribuées aux espèces indigènes des groupes taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, amphibiens, reptiles, poissons, mollusques, lépidoptères, plantes vasculaires, lichens et mousses.

Composition du COSEPAC
Le COSEPAC est formé de représentants des organismes provinciaux et territoriaux responsables des espèces sauvages, de quatre organismes fédéraux (Service canadien de la faune, Agence Parcs Canada, ministère des Pêches et des Océans et Partenariat fédéral en biosystématique) et de trois organismes non gouvernementaux, ainsi que des coprésidents des groupes de spécialistes des espèces. Le Comité se réunit pour examiner les rapports sur la situation des espèces candidates.

Définitions

Espèce
Toute espèce, sous-espèce, variété ou population indigène de faune ou de flore sauvage géographiquement définie.

Espèce disparue (D)
Toute espèce qui n'existe plus.

Espèce disparue du Canada (DC)
Toute espèce qui n'est plus présente au Canada à l'état sauvage, mais qui est présente ailleurs.

Espèce en voie de disparition (VD)
Toute espèce exposée à une disparition ou à une extinction imminente.

Espèce menacée (M)
Toute espèce susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitants auxquels elle est exposée ne sont pas inversés.

Espèce préoccupante (P)*
Toute espèce qui est préoccupante à cause de caractéristiques qui la rendent particulièrement sensible aux activités humaines ou à certains phénomènes naturels.

Espèce non en péril (NEP)**
Toute espèce qui, après évaluation, est jugée non en péril.

Données insuffisantes (DI)***
Toute espèce dont le statut ne peut être précisé à cause d'un manque de données scientifiques.

* Appelée « espèce rare » jusqu'en 1990, puis « espèce vulnérable » de 1990 à 1999.
** Autrefois « aucune catégorie » ou « aucune désignation nécessaire »
*** Catégorie « DSIDD » (données insuffisantes pour donner une désignation) jusqu'en 1994, puis « indéterminé » de 1994 à 1999.

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d'une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale-provinciale sur la faune. Le Comité avait pour mandat de réunir les espèces sauvages en péril sur une seule liste nationale officielle, selon des critères scientifiques. En 1978, le COSEPAC (alors appelé CSEMDC) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. Les espèces qui se voient attribuer une désignation au cours des réunions du comité plénier sont ajoutées à la liste.

Le Service canadien de la faune d'Environnement Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du COSEPAC.

Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le Pic à tête blanche Picoides albolarvatus au Canada – 2010

Information sur l’espèce

Nom et classification

Nom scientifique : Picoides albolarvatus

Nom français : Pic à tête blanche

Nom anglais : White-headed Woodpecker

Classe : Aves

Le Pic à tête blanche est un membre atypique du genre Picoides. En raison de ses caractères morphologiques particuliers (langue courte, queue noire, corps noir avec taches alaires et motifs faciaux réduits blancs) (figure 1) qui le distinguent de ses congénères, il a pendant un certain temps été rangé dans le genre monotypique Xenopicus. Deux sous-espèces sont reconnues, à savoir le P. a. gravirostris, qui habite les montagnes du sud de la Californie, et la sous-espèce nominale P. a. albolarvatus, qui occupe le reste de l’aire de répartition de l’espèce. Le P. a. gravirostris est considéré comme faiblement différencié sur la base de son bec légèrement plus long (Garrett et al., 1996).

Figure 1.  Pic à tête blanche. Dessin au trait par Robert A. Cannings. Reproduit avec l’autorisation de R.A. Cannings

Pic à tête blanche. Illustration en noir et blanc.

Description morphologique

Le Pic à tête blanche a un aspect unique. Aucune autre espèce de pic d’Amérique du Nord n’a la tête blanche, et seul le Grand pic (Dryocopus pileatus), beaucoup plus grand, a également le corps entièrement noir (à l’exception de la tête). Le seul oiseau avec lequel il est parfois confondu est le Cassenoix d’Amérique (Nucifraga columbiana), un Corvidé à la tête gris pâle et aux ailes blanc et noir qui possède un bec ressemblant à celui d’un pic et qui se comporte souvent comme le Pic à tête blanche lorsqu’il s’affaire à grands coups de bec à extirper les graines des cônes de pin ponderosa (Pinus ponderosa).

Structure spatiale et variabilité de la population

Alexander et Burns (2006) ont constitué un échantillon de 78 Pics à tête blanche afin d’élucider les relations génétiques entre les populations à l’échelle de l’aire de répartition de l’espèce. Leurs résultats confirment la validité des deux sous-espèces susmentionnées. Aucun individu de la population canadienne ne figurait parmi les oiseaux étudiés, mais la population adjacente de l’État de Washington faisait partie d’un clade largement réparti. La diversité nucléotidique moyenne (p) pour l’espèce s’élevait à 0,002, et l’analyse AMOVA a donné une valeur de Фst de 0,33, les différences intrapopulationnelles et interpopulationnelles expliquant respectivement 67 % et 33 % de la variation moléculaire observée. Lorsque les populations étaient départagées en groupes subspécifiques, 27 % de la variation étaient expliqués par des différences entre les sous-espèces du Nord et du Sud.

Unités désignables

Une seule sous-espèce est présente au Canada, et la population canadienne est confinée à une seule zone biogéographique. En conséquence, une seule unité désignable est visée par la présente évaluation.

Importance de l’espèce

Les pinèdes servant d’habitat au Pic à tête blanche abritent plusieurs autres espèces en péril visées par la LEP, dont le crotale des Prairies (Crotalus viridis), la couleuvre agile à ventre jaune de l’Ouest (Coluber constrictor), la couleuvre à nez mince du Grand Bassin (Pituophis melanoleucus), l’oreillard maculé (Euderma maculatum), le lapin de Nuttall de la sous-espèce nuttallii (Sylvilagus nuttallii), la souris des moissons de la sous-espèce megalotis (Reithrodontomys megalotis) et le pic de Lewis (Melanerpes lewis), ainsi que le mouflon d’Amérique de la sous-espèce californiana (Ovis canadensis californiana) et le moucherolle gris (Empidonax wrightii), inscrits sur la liste bleue de la province.

Répartition  

Aire de répartition mondiale

Le Pic à tête blanche est un résident des forêts conifériennes depuis l’extrême-sud de la Colombie-Britannique, l’est de l’État de Washington et le nord de l’Idaho jusque dans le sud de la Californie et au Nevada (American Ornithologists' Union, 1998) (figure 2). Dans l’État de Washington, l’espèce est pour l’essentiel confinée à une étroite bande de territoire qui s’étend le long du versant est des monts Cascades, mais elle forme également de petites populations isolées dans les régions de Spokane et des monts Blue (Smith et al., 1997).

Figure 2.  Aire de répartition du Pic à tête blanche (d’après Garrett et al., 1996).

Carte de l’aire de répartition du Pic à tête blanche en Amérique du Nord.

Aire de répartition canadienne

Au Canada, le Pic à tête blanche se rencontre uniquement en Colombie-Britannique, où il est un résident très rare dans la vallée de l’Okanagan depuis Naramata au nord jusqu’à la frontière canado-américaine et un visiteur occasionnel (non observé tous les ans) dans la vallée de la Similkameen et les régions de Grand Forks et des Kootenays (Weber et Cannings, 1976; Cannings et al., 1987; Campbell et al., 1990) (figure 2; figure 3). Toutes les mentions de nidification et environ 90 % de toutes les observations visuelles enregistrées à ce jour proviennent du sud de la vallée de l’Okanagan (Weber et Cannings, 1976; Campbell et al., 1990). L’aire de répartition canadienne n’a pas subi de changement détectable depuis les cent dernières années (Campbell et al. 1990), bien que le Pic à tête blanche était considéré comme un visiteur irrégulier au Canada avant 1950 (Munro et Cowan, 1947). La présence de l’espèce au Canada a été signalée pour la première fois en 1890, et seulement cinq fois par la suite jusqu’aux années 1950 (Campbell et al., 1990). Bien que ce très faible nombre d’observations puisse attester l’absence réelle de l’espèce au Canada avant les années 1950, elle reflète probablement davantage le faible nombre d’observateurs d’oiseaux actifs dans la vallée durant cette période.

Figure 3.  Aire de répartition du Pic à tête blanche en Colombie-Britannique. Les cercles pleins correspondent aux mentions confirmées et les cercles ouverts, aux mentions non confirmées; les triangles indiquent l’emplacement des sites de nidification connus (adapté de Cannings, 1992).

Carte de l’aire de répartition du Pic à tête blanche en Colombie-Britannique.

La superficie de l’habitat potentiellement propice [forêts de pin ponderosa et forêts sèches de douglas (Pseudotsuga menziesii)] dans le sud de la vallée de l’Okanagan s’élève à environ 66 000 ha (Ministry of Environment, Lands and Parks, 1998). Cette superficie pourrait atteindre 100 000 ha si l’on inclut certains secteurs adjacents comme ceux du district de Bridesville-Rock Creek, dans la vallée de la Kettle. Selon toute vraisemblance, la proportion de ce territoire occupée par l’espèce varie considérablement d’une année à l’autre, mais il serait fort hasardeux de proposer une estimation précise, car l’espèce est généralement difficile à détecter et se rencontre à des densités très faibles au Canada.

La zone d’occurrence canadienne, mesurée par la méthode du polygone convexe, est estimée à environ 1 500 km², et l’indice de la zone d’occupation, établi selon une grille de 2 x 2 km en supposant l’existence de cinq couples nicheurs défendant chacun un domaine vital de moins de 4 km², s’établit à 20 km².

Habitat

Besoins en matière d’habitat

Le Pic à tête blanche est depuis longtemps considéré comme un exemple classique d’une espèce dépendante du pin ponderosa et/ou d’un certain nombre d’essences étroitement apparentées comme le pin de Jeffrey (P. jeffreyi), le pin à sucre (P. lambertiana) et le pin de Coulter (P. coulteri) (Garrett et al., 1996). En Oregon, il affiche une préférence pour les forêts anciennes de pin ponderosa à structure verticale pluriétagée caractérisées par un couvert fermé à plus de 51 %, une hauteur maximale de plus de 32 m et un couvert arbustif de plus de 30 % (Dixon, 1995). À l’échelle de son aire, l’espèce se rencontre principalement dans des forêts présentant un couvert relativement clairsemé (50 à 70 %) et contenant un grand nombre de pins mûrs et de chicots pouvant servir de sites de nidification (Garret et al., 1996). Localement, l’espèce est plus commune dans les forêts brûlées ou exploitées comportant des arbres résiduels vivants ou morts de grand diamètre (Raphael, 1981; Raphael et White, 1984; Raphael et al. 1987). Le Pic à tête blanche atteint son abondance maximale dans les forêts comportant plus d’une espèce de pin produisant de grosses graines (Garret et al., 1996).

En ce qui a trait à la structure de l’habitat, Milne et Hejl (1989) mentionnent que le Pic à tête blanche niche généralement dans des peuplements mûrs ou surannés ouverts : 22 nids ont été trouvés dans des peuplements à couvert clairsemé (< 40 %), et 21 dans des peuplements à couvert relativement ouvert (41 à 69 %); 10 nids avaient été excavés dans des chicots, dans des prés vraisemblablement entourés par la forêt. Enfin, 87 % des nids se trouvaient dans des peuplements conifériens mûrs ou surannés, et 68 %, dans des milieux exposés au sud plutôt qu’au nord.

Selon Thomas (1979), le Pic à tête blanche fréquente principalement les peuplements purs de pin ponderosa et les forêts mixtes parvenus à maturité ou surannés et, dans une moindre mesure, les peuplements de sapin grandissime (Abies grandis), de sapin subalpin (Abies lasiocarpa) et de pin tordu latifolié (Pinus contorta). Ces peuplements doivent comporter un nombre suffisant de chicots, et ces derniers doivent mesurer au moins 25 cm dhp (diamètre à hauteur de poitrine) pour servir de sites de nidification ou de repos (Thomas, 1979; Bull, 1977). Les populations atteignent leur densité maximale dans les forêts qui contiennent au moins 558 chicots par 100 ha (environ 45 chicots par territoire). Aucun autre pic de l’Oregon n’a besoin d’une densité aussi élevée de chicots (Thomas, 1979).

Tendances de l’habitat

Si la superficie des forêts de pin ponderosa n’a pas diminué de façon appréciable à l’échelle de l’aire de répartition canadienne du Pic à tête blanche au cours des cent dernières années, la structure de ces forêts a changé considérablement. Anciennement, les forêts dominées par le pin ponderosa couvraient près de 32 000 ha dans les vallées du sud de l’Okanagan et du cours inférieur de la Similkameen. Au cours des cent dernières années, plus du huitième de cette superficie (4 358 ha) a été converti en terres agricoles ou en zones urbaines (BC Ministry of Environment, Lands and Parks, données inédites; Cannings et al., 1998). Au milieu des années 1990, les forêts anciennes couvraient environ 9 500 ha (34,5 %) des quelque 27 500 ha restants (Ministry of Environment, Lands and Parks, 1998).

On ignore le pourcentage du territoire occupé par les forêts anciennes avant sa colonisation par les Européens au milieu du 19e siècle, mais selon toute vraisemblance, ce pourcentage s’élevait à plus de 75 % (Klenner et al., 2008). Le volume marchand de pin ponderosa à l’échelle de la région intérieure de la Colombie-Britannique a chuté de 3 921 450 m3 en 1917 à 1 239 542 m3 en 1937 et à seulement 715 761 m3 en 1957 (18 % du volume estimé en 1917) (Department of Land and Forests, 1957). Au cours des années 1950, des voix s’élevèrent pour dénoncer le caractère non durable de l’exploitation des forêts de pin ponderosa dans la province (Klenner et al., 2008). Les forêts anciennes de pin ponderosa sont aujourd’hui considérées comme l’un des types de forêt les plus rares dans l’ouest de l’Amérique du Nord (Illg et Illg, 1994). L’intensité de l’exploitation forestière dans l’habitat du Pic à tête blanche a décliné de façon soutenue depuis les années 1960. Au cours de cette décennie, environ 7 % de cet habitat a été exploité en Colombie-Britannique. Ce pourcentage a chuté à près de 5 % au cours des années 1970 et 1980, et à environ 1,5 % au cours des années 1990 (Klenner et al., 2008). Presque toutes les coupes effectuées durant cette période étaient sélectives (élimination des arbres de fort diamètre et rétention des sujets de plus faible diamètre), mais dans la grande majorité des cas, les chicots essentiels pour le Pic à tête blanche étaient éliminés avant même le début des coupes (Stone et al., 2002).

Des déclins similaires se sont produits dans l’État de Washington. Commentant la situation de l’espèce dans cet État, Jim Acton (in Stepniewski, 1999) mentionnait que les environs de Fort Spokane étaient pratiquement le seul endroit où l’on pouvait encore observer le Pic à tête blanche régulièrement. L’espèce était beaucoup plus largement répartie autrefois. Les pins de fort diamètre, autrefois abondants, ont tous été abattus. Dans ces conditions, même si la population canadienne a fort probablement toujours été limitée au cours des cent dernières années, la probabilité d’une immigration externe en provenance des États-Unis semble extrêmement faible.

L’exploitation forestière a entraîné la conversion des forêts anciennes en jeunes peuplements denses comportant très peu de chicots. La politique de suppression des incendies appliquée depuis 1950 et l’abandon du brûlage dirigé par les populations autochtones à la fin du 19e siècle ont contribué au maintien de cette structure forestière (Everett et al., 2007). Ces jeunes peuplements ne conviennent pas au Pic à tête blanche, car ils contiennent très peu de chicots et produisent moins de cônes que les vieux peuplements ouverts (Oliver et Ryker, 1990). Ils sont également beaucoup plus vulnérables aux incendies catastrophiques pouvant entraîner la destruction de peuplements entiers (Mutch et al., 1993).

Récemment, le nombre, la superficie et la gravité des incendies de forêt ont augmenté dans la région (Klenner et al., 2008). Cette augmentation est vraisemblablement attribuable à la structure dense des jeunes peuplements et au réchauffement, à l’allongement et à l’assèchement des étés depuis quelques années. L’augmentation de la gravité et de la fréquence des incendies pourrait avoir un impact important sur la superficie de l’habitat du Pic à tête blanche au Canada si les tendances climatiques récentes se confirment. En 2003, trois incendies majeurs ont détruit plus de 10 000 ha de forêt de pin ponderosa propice au Pic à tête blanche dans la vallée de l’Okanagan. Les pertes étaient réparties comme suit : mont Okanagan, 25 000 ha (dont environ 7 000 ha de forêt de pin ponderosa); lac Vaseux, 3 300 ha (forêt de pin ponderosa en presque totalité); mont Anarchist, 1 230 ha (forêt de pin ponderosa en presque totalité) (BC Forest Service, 2003). Ces incendies ont donc dévasté près du tiers de l’habitat propice à l’espèce dans la vallée de l’Okanagan.

Si l’infestation de dendroctone du pin ponderosa (Dendroctonus ponderosae) qui sévit actuellement en Colombie-Britannique a jusqu’à maintenant touché principalement les forêts de pin tordu latifolié, environ 95 % des pins ponderosa mûrs dans la vallée Thompson sont morts en août par suite de l’immigration massive du ravageur dans la vallée (Klenner et Arsenault, 2009). Quelque 83 420 ha de forêts de pin ponderosa ont été touchés par l’infestation de dendroctone du pin ponderosa en 2007 (Westfall et Ebata, 2008), soit près du double de la superficie endommagée l’année précédente. Le ravageur cause actuellement la mort de nombreux pins ponderosa plus au sud, dans les vallées de la Nicola et de la Similkameen. La presque totalité des pertes infligées par le dendroctone du pin ponderosa ont été enregistrées immédiatement au nord de l’aire de répartition du Pic à tête blanche, mais l’infestation devrait entraîner la disparition de plus de la moitié des pins présents dans la vallée de l’Okanagan d’ici 2014 (Westfall et Ebata, 2008; Klenner et Arsenault, 2009). Si les dendroctones constituent à court terme une importante source de nourriture pour les autres espèces de pics, ils ne contribuent pas de façon substantielle au régime alimentaire du Pic à tête blanche. Ce dernier ne tire donc aucun profit des infestations (Garret et al., 1996).

Protection et propriété

En 2000, les droits de propriété des terres comportant des parcelles d’habitat propice (y compris des sites d’alimentation dans des forêts sèches de douglas) dans le sud de la vallée de l’Okanagan étaient répartis comme suit : terres domaniales provinciales, 35 %; réserves indiennes, 28 %; terres privées, 21 %; aires de conservation (parcs, propriétés de Nature Trust, etc.), 16 % (données adaptées et mises à jour d’après Ministry of Environment, Lands and Parks, 1998). Les aires protégées provinciales suivantes sont constituées en grande partie d’habitat propice : Vaseux (1 014 ha), Anarchist (188 ha) et White Lake Grasslands (3 408 ha). L’aire protégée South Okanagan Grasslands (1 106 ha) contient également des parcelles d’habitat propice. Autour du lac Vaseux, l’habitat du Pic à tête blanche est également protégé dans la Réserve nationale de faune Vaseux-Bighorn et sur diverses terres appartenant à Nature Trust of BC. Les droits de propriété des terres et les endroits où l’espèce a été observée dans le sud de la vallée de l’Okanagan sont présentés à la figure 4.

Figure 4.  Carte de la région d’Okanagan-Similkameen Sud indiquant les droits de propriété des terres et l’emplacement des observations enregistrées jusqu’en 2009. Le parc provincial Okanagan apparaît en vert foncé dans le coin supérieur de la carte.

Carte de la région d’Okanagan-Similkameen Sud indiquant les droits de propriété des terres et l’emplacement des observations enregistrées jusqu’en 2009.

Les habitats de forêt de pin ponderosa dans les régions susmentionnées sont de qualité diverse. Environ la moitié du territoire protégé se trouve dans le parc provincial Okanagan Mountain, en grande partie dévasté par des incendies de forêt en 2003. La même année, le feu a également détruit de vastes superficies d’habitat propice dans les aires protégées Vaseux et Anarchist (BC Forest Service, 2003). En conséquence, la proportion d’habitat propice comprise dans des aires de conservation est aujourd’hui certainement beaucoup plus faible qu’elle l’était encore tout récemment et probablement inférieure à 10 % (au lieu des quelque 16 % mentionnés au paragraphe précédent).

Une centaine d’hectares font actuellement l’objet de projets de mise en valeur de l’habitat dans la Réserve nationale de faune Vaseux-Bighorn et l’aire protégée White Lake Grasslands. Ces projets visent à créer une forêt plus ouverte au moyen de coupes d’éclaircie visant à éliminer un certain pourcentage des jeunes pins et de feux dirigés (Orville Dyer, comm. pers.).

Biologie

Le Pic à tête blanche est une espèce territoriale et monogame. Comme les autres espèces de pics, il se repose et niche dans des cavités qu’il creuse dans des arbres morts ou mourants (Garrett et al., 1996).

Le Pic à tête blanche se nourrit de divers insectes, mais il consomme plus de graines, en particulier des grosses graines de pins, que la plupart des autres espèces de pics (Beal, 1911; Tevis, 1953; Koch et al., 1970; Garrett et al., 1996). Les graines de pin ponderosa sont habituellement abondantes seulement à la fin de l’été et en automne, sauf durant les années de forte production de cônes (Dahms et Barrett, 1975). Ce sont les grands arbres mûrs poussant en milieu ouvert qui produisent le plus de graines, et les années de forte production surviennent tous les quatre ou cinq ans dans la région du Pacifique Nord-Ouest (Oliver et Ryker, 1990).

Le Pic à tête blanche cherche généralement des insectes en soulevant des fragments d’écorce et en inspectant les aiguilles, et il se nourrit plus souvent sur des arbres vivants que les autres espèces de pics (Ligon, 1973; Morrison et With, 1987).

Cycle vital et reproduction

Les couvées contiennent généralement quatre ou cinq œufs, et habituellement, entre un et trois jeunes par couvée atteignent l’âge de l’envol (Garrett et al., 1996). Le seul nid ayant fait l’objet d’un suivi étroit en Colombie-Britannique contenait quatre œufs fraîchement pondus (Cooper, 1969). Tout indique que l’espèce n’élève qu’une couvée par année. En Colombie-Britannique, des jeunes ont été trouvés dans leur nid entre le 30 mai et le 16 juillet (Campbell et al., 1990).

On ne dispose d’aucune donnée sur les taux de survie de l’espèce (Garrett et al., 1996). D’après des observations se rapportant à des espèces similaires (p. ex. Pic mineur [Picoides pubescens] et Pic chevelu [P. villosus]), le Pic à tête blanche pourrait vivre plus de 10 ans en nature (Clapp et al., 1983). La durée de génération moyenne s’établit probablement à trois ou quatre ans.

Physiologie

Le Pic à tête blanche est adapté aux forêts montagnardes continentales et, de ce fait, tolère probablement un large éventail de températures et d’autres conditions climatiques si les sources de nourriture sont abondantes.

Déplacements et dispersion

Le Pic à tête blanche est une espèce non migratrice, mais il peut se disperser sur de grandes distances. Des individus ont été observés à l’extérieur de l’aire de répartition normale de l’espèce en Colombie-Britannique, parfois jusqu’à 250 km en périphérie (p. ex. parc provincial Manning, Golden; Campbell et al., 1990). Il est possible que la population canadienne augmente après une année de reproduction fructueuse dans l’État de Washington, car les jeunes en dispersion peuvent facilement atteindre le sud de la vallée de l’Okanagan.

Relations interspécifiques

Le Pic à tête blanche, la Sitelle pygmée (Sitta pygmaea) et le Bec-croisé des sapins (Loxia curvirostra) se livrent une compétition pour les graines de pin, et des Pics à tête blanche pourchassant ces deux espèces de leurs sites d’alimentation ont été observés (Garrett et al., 1996). Ils chassent également les Pics chevelus de sources de cônes, mais les rôles sont souvent inversés (Garrett et al., 1996).

Le Pic à tête blanche interagit souvent avec d’autres espèces cavicoles comme les merlebleus (Sialia spp.), la Sitelle pygmée et l’Hirondelle à face blanche (Tachycineta thalassina) autour des sites de nidification. Des cas d’usurpation de sites de nidification par des grands polatouches (Glaucomys sabrinus) et des Étourneaux sansonnets (Sturnus vulgaris) ont été documentés en Oregon (Garrett et al., 1996).

L’Épervier de Cooper (Accipiter cooperi) et le Grand-duc d’Amérique (Bubo virginianus) sont reconnus comme des prédateurs des adultes, tandis que les tamias (Tamias sp.) peuvent s’attaquer aux œufs et aux oisillons (Garrett et al., 1996).

Adaptabilité

En raison de ses exigences passablement étroites en matière d’habitat et de sa dépendance à l’égard des pins de fort diamètre et des fortes densités de chicots, le Pic à tête blanche est de toutes les espèces de pics présentes en Oregon celle qui présente le plus faible indice de versatilité (Thomas, 1979). Sa dépendance à l’égard des graines de pin en hiver est un autre facteur qui explique cette cote. Seuls les grands pins mûrs produisent des graines en abondance (Oliver et Ryker, 1990).

Taille et tendances des populations

Activités de recherche

La plupart des mentions de l’espèce au Canada sont le résultat d’observations fortuites effectuées par des observateurs d’oiseaux ou des naturalistes. Comme le Pic à tête blanche est l’une des espèces les plus convoitées par les observateurs d’oiseaux au Canada, des efforts considérables ont été investis dans la recherche de l’espèce au cours des 50 dernières années, et une bonne partie de l’habitat propice fait l’objet de visites approfondies et régulières (R.J. Cannings, obs. pers.). Entre 1952 et 1991, 112 observations ont été signalées dans 37 localités situées dans le sud de la vallée de l’Okanagan (BC Ministry of Environment, 1992). Il est plus difficile de quantifier l’intensité des activités de recherche entreprises avant cette période. Il convient toutefois de noter qu’avant 1950, moins de 10 observateurs d’oiseaux vivaient dans la vallée de l’Okanagan. Ce chiffre avait grimpé à environ 50 en 1960, et il s’établit à plus de 100 aujourd’hui.

Au milieu des années 1990, des efforts considérables ont été investis dans la conduite de relevés ciblés dans le sud de la vallée de l’Okanagan. Joy et al. (1995) ont visité 66 sites tenus pour potentiellement propices à l’espèce d’après l’analyse de cartes du couvert forestier, mais seulement 21 de ces sites se sont révélés réellement favorables à l’espèce. En 1996, un relevé comportant 595 postes de diffusion d’enregistrements de chants et de cris répartis dans environ 51 régions a été réalisé (Ramsay, 1997). Ce relevé s’est poursuivi l’année suivante, mais avec 216 postes de diffusion d’enregistrements additionnels (BC Ministry of Environment, données inédites). En 1996 et en 1997, d’autres relevés (diffusion d’enregistrements et recherche de nids) ont été effectués dans deux régions visées par un permis d’exploitation forestière (Gyug, 1996; Gyug, 1997).

Entre 2002 et 2008, 50 propriétaires fonciers ont participé à un programme de dénombrement des oiseaux aux mangeoires dans le cadre duquel ils devaient signaler toutes observations de l’espèce aux mangeoires à suif. Aucun Pic à tête blanche n’a été observé, mais durant cette même période, 13 mentions d’observation ont été signalées aux responsables du projet par d’autres membres de la population (Bezener, 2009).

Abondance

La population mondiale de Pics à tête blanche est estimée à 70 000 individus d’après des extrapolations effectuées pour les années 1990 à partir des données du Relevé des oiseaux nicheurs (BBS) (Blancher et al., 2007). La taille de la population canadienne est cependant très difficile à déterminer. Tous les relevés ciblés réalisés au cours des années 1990 (voir la section précédente) ont mené à la détection d’un seul individu. Cette espèce est difficile à détecter à faible densité et affiche un faible niveau de philopatrie à long terme, à tout le moins dans les régions situées à la limite nord de son aire de répartition. La majorité des couples observés durant les quelque 20 dernières années ont déserté la région où ils avaient niché au cours de l’année ou des deux années précédentes pour s’installer dans une autre localité (BCINTBIRD listserve archives). Les observations visuelles compilées annuellement démontrent clairement que l’espèce est présente chaque année au Canada, et selon toute vraisemblance, quelques couples y nichent également tous les ans (tableau 1). Les mentions de nidification récentes proviennent de la vallée de l’Okanagan, au sud d’Oliver. Un groupe familial était présent en 2001 le long du chemin McKinney, à l’est d’Oliver, et des individus y ont été observés de 2002 à 2004, puis de nouveau en 2009-2010 (tableau 1). Entre 2005 et 2008, jusqu’à quatre individus ont été observés sur le mont Anarchist, à l’est d’Osoyoos (tableau 1; Bezener, 2009). S’il est vrai que les recherches effectuées annuellement ne couvrent pas la totalité de l’habitat de l’espèce, les forêts de pin ponderosa occupées par le Pic à tête blanche se trouvent à une altitude relativement faible et sont facilement accessibles pour les observateurs d’oiseaux, qui arpentent régulièrement cet habitat dans l’espoir d’y apercevoir cette espèce fétiche. Au vu de la faible superficie de l’habitat disponible et du faible nombre d’oiseaux observés, la population doit être extrêmement faible (certainement moins de 100 et probablement moins de 10 individus reproducteurs).

Tableau 1. Observations du Pic à tête blanche signalées au Canada depuis 2001. Seules l’année et une indication générale de la localité sont fournies, car bon nombre des mentions présentées ci-dessous réfèrent à plusieurs observations effectuées au même endroit au cours de la même année. Tableau des observations du Pic à tête blanche signalées au Canada depuis 2001.
Année Localité Source
2001 Chemin McKinney, Oliver BC Interior birding listserve
2002 Chemin McKinney, Oliver BC Interior birding listserve
2003 Lac Green Bezener, 2009
2003 Naramata Bezener, 2009
2003 Chemin McKinney, Oliver Drew Campbell, comm. pers., 2003
2003 Ruisseau McLean Bezener, 2009
2003 Mont Anarchist Bezener, 2009
2004 Chemin McKinney, Oliver Greg Tellier, comm. pers., 2004
2004 Mont Anarchist Bezener, 2009
2005 Mont Anarchist Bezener, 2009
2005 Ruisseau McLean Bezener, 2009
2006 Mont Anarchist Bezener, 2009
2007 Mont Anarchist Bezener, 2009
2007 Lac White Bezener, 2009
2008 Mont Anarchist Bezener, 2009
2008 Lac White Bezener, 2009
2009 Summerland Alex Westman, comm. pers., 2009
2009 Chemin McKinney, Oliver Tanya Luszcz, comm. pers., 2009
2009 Lac Mahoney Tanya Luszcz, comm. pers., 2009

Fluctuations et tendances

Le Pic à tête blanche a toujours été une espèce rare au Canada, mais les données disponibles indiquent que ses effectifs ont décliné au cours des 40 dernières années.

Au cours des années 1960, 112 observations de Pics à tête blanche ont été enregistrées en Colombie-Britannique. Le nombre d’observations a chuté considérablement par la suite, passant à seulement 68 observations au cours des années 1970 et à seulement 16 entre 1980 et 1987 (Campbell et al., 1990; St. John, 1992). Selon St. John (1992), le déclin subit observé en 1970 pourrait avoir été causé par les froids records enregistrés durant l’hiver 1969 dans la vallée de l’Okanagan; cette vague de froid, documentée par Cannings et al. (1987), pourrait avoir détruit les bourgeons de cônes des pins ponderosa à l’échelle de la vallée. Quatre mentions de nidification ont été enregistrées au cours des années 1960, contre trois au cours des années 1970 et seulement une au cours des années 1980 (Cannings et al., 1987). Aucune mention de nidification n’a été enregistrée au cours des années 1990, mais des groupes familiaux ont été observés au moins trois fois entre 2001 et 2009. L’espèce est encore observée tous les ans (tableau 1).

Selon Weber et Cannings (1976), la hausse du nombre d’observations au cours des années 1960 serait en grande partie attribuable à une augmentation de l’effort d’observation. Cette hypothèse n’explique cependant pas le déclin du nombre d’observations enregistré après 1970, car on peut supposer que l’effort de recherche a augmenté de façon soutenue au cours des 40 dernières années. Les pertes d’habitat résultent principalement d’une diminution de la qualité plutôt que de la superficie de cet habitat et se sont en grande partie produites avant les années 1960. En conséquence, l’augmentation des effectifs durant les années 1960 pourrait avoir été causée par des changements climatiques ou une augmentation des sources de nourriture résultant de plusieurs années de bonne production de cônes. Malheureusement, on ne dispose d’aucune donnée précise permettant d’étayer une ou l’autre de ces hypothèses.

Dans l’État de Washington et en Idaho, le Pic à tête blanche est encore largement réparti quoique rare dans les forêts de pin ponderosa. En Idaho et dans la région des monts Blue du sud-est de l’État de Washington et du nord-est de l’Oregon, la dégradation de l’habitat provoquée par les coupes et la fragmentation des forêts ont causé un déclin des populations (Blair et Servheen, 1993; Gilligan et al., 1994).

Immigration de source externe

D’après les données du Relevé des oiseaux nicheurs (BBS), les populations de Pics à tête blanche sont stables ou en hausse aux États-Unis (Sauer et al., 2008). Toutefois, la majorité de ces données proviennent de la Californie, et pour l’État de Washington et l’Oregon, on ne dispose pas de suffisamment de données pour calculer des tendances. Le BBS ne comporte aucune donnée sur l’espèce en Idaho. On dispose toutefois de données relatives à la saison de reproduction dans l’État de Washington, à seulement 50 km au sud du Canada (Smith et al., 1997), et l’habitat propice est plus ou moins continu entre ces sites et la frontière canado-américaine. Il est donc possible que de Pics à tête blanche se dispersent depuis les sites de reproduction de l’État de Washington et peut-être de l’Idaho jusque dans des sites propices en Colombie-Britannique. Une telle immigration serait probablement lente, étant donné la faible densité des populations au sud de la frontière canado-américaine et la menace que posent la perte et la dégradation soutenue de l’habitat pour ces populations, tant aux États-Unis qu’au Canada.

Menaces et facteurs limitatifs

Le Pic à tête blanche a vraisemblablement toujours été rare au Canada, à tout le moins au cours des cent dernières années, mais divers facteurs contribuant à la dégradation et à la perte d’habitat compromettent probablement sa capacité de maintenir une population viable au pays. Étant donné que la répartition et l’abondance du Pic à tête blanche sont intimement liées à la présence de forêts de pin ponderosa et que sa survie hivernale dépend de l’abondance des graines de pin, les principaux facteurs limitatifs et les principales menaces qui pèsent sur l’espèce sont liés à ce type de forêt (Garret et al., 1996). Au cours de la première moitié du 20e siècle, l’exploitation intensive des peuplements mûrs de pin ponderosa a profondément modifié le paysage forestier en entraînant le remplacement de vastes superficies de peuplements clairsemés de grands pins ponderosa rappelant des forêts-parcs par des peuplements denses d’arbres plus jeunes produisant peu de cônes et comportant peu de chicots convenant à la nidification de l’espèce (Everett et al.,2007). Au cours des 50 dernières années, d’autres facteurs ont contribué à réduire encore davantage la superficie de l’habitat propice.

L’abandon du brûlage dirigé par les populations autochtones à la fin du 19e siècle et la politique de suppression des incendies appliquée depuis 1950 ont contribué au maintien de la structure dense de ces forêts et accru leur vulnérabilité aux incendies catastrophiques. Les incendies de forêt pouvant entraîner la disparition de peuplements entiers constituent également une menace importante pour l’habitat du Pic à tête blanche dans la vallée de l’Okanagan. Presqu’aucun recrutement d’arbres n’a été observé au cours des 40 dernières années dans un peuplement mûr de pin ponderosa de 4 000 ha dévasté par un incendie en 1970 dans la région d’Oliver (R.J. Cannings, obs. pers.). En 2003, des incendies ont transformé pour de nombreuses décennies à venir de vastes étendues de peuplements de pin ponderosa en steppes arbustives. En provoquant le réchauffement, l’allongement et l’assèchement des étés, les changements climatiques pourraient accroître la fréquence des incendies catastrophiques à l’échelle du paysage et la rareté des forêts mûres de pin ponderosa, à tout le moins au cours des quelques prochaines décennies.

L’infestation de dendroctone du pin ponderosa est une autre importante menace qui pèse sur l’habitat du Pic à tête blanche au Canada. Le ravageur a eu très peu d’impact jusqu’à présent, mais il a dévasté des forêts mûres de pin ponderosa dans la vallée de la Thompson entre 2005 et 2008, et il cause actuellement des dommages importants dans la région des rivières Nicola et Similkameen à l’ouest de la vallée Okanagan (Klenner et Arsenault, 2009). Les forêts situées dans la portion nord-ouest de la vallée de l’Okanagan ont subi de graves dommages, mais on ignore si l’infestation aura des impacts aussi importants dans les forêts de pin ponderosa du sud de la vallée de l’Okanagan.

On considère la population de Pics à tête blanche comme présente à un seul endroit en Colombie-Britannique, car le dendroctone du pin ponderosa pourrait dans un avenir rapproché détruire les forêts mûres de pin ponderosa dans le sud de la vallée de l’Okanagan (Westfall et Ebata, 2008; Klenner et Arsenault, 2009).

Protection ou autres désignations de statut

Le Pic à tête blanche a été désigné « espèce menacée » par le COSEPAC en 1992 (Cannings, 1992), puis « espèce en voie de disparition » en 2000 (Cannings, 2000). Il est inscrit sous cette catégorie à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril d’application fédérale. Il figure sur la liste rouge d’espèces susceptibles d’être désignées « menacées » ou « en voie de disparition » du Conservation Data Centre de la Colombie-Britannique (BC Ministry of Environment, 2009a). NatureServe lui a accordé la cote G4 (apparemment non en péril - apparently secure) à l’échelle mondiale, S1 (gravement en péril - critically imperiled) en Colombie-Britannique, S2 en Idaho et S2S3 dans l’État de Washington et en Oregon (NatureServe, 2009). Le Pic à tête blanche est désigné « espèce préoccupante » (Species of Special Concern) en Idaho (Blair et Servheen, 1993) et « espèce vulnérable » (Sensitive Species) en Oregon (Garrett et al., 1996) et à l‘échelle des régions intermontagnardes des États-Unis (Spahr et al., 1991). Le Pic à tête blanche et d’autres espèces dépendantes des vieilles forêts de pin ponderosa étaient considérées comme à risque dans le bassin intérieur du Columbia (Marcot et al., 1997).

Le Pic à tête blanche et ses nids et ses œufs sont protégés de la chasse et de la cueillette aux termes de la Loi sur la Convention concernant les oiseaux migrateurs (1964). L’espèce est également protégée en Colombie-Britannique en vertu de la Wildlife Act provinciale.

Le Pic à tête blanche est inscrit à titre d’espèce sauvage désignée (« identified Wildlife Species » en Colombie-Britannique. Cette désignation a permis de créer des aires d’habitat faunique (Wildlife Habitat Area) permettant de restreindre les activités d’exploitation forestière autour des sites de nidification ou d’autres zones d’habitat importantes (Ministry of Forests, 1999). Quatre aires d’habitat faunique couvrant une superficie totale de 198,5 ha ont été créées : Arawana Creek (87,2 ha); Chute Creek (42 ha); Long Joe Creek (50,1 ha) et Wolf Cub Creek (19,2 ha) (BC Ministry of Environment, 2009b). À l’intérieur de ces aires, la construction de routes et la récupération du bois est interdite à moins de détenir un permis spécial; tous les pins ponderosa et douglas de grande taille (> 60 cm dhp) doivent être conservés; au moins six arbres morts sur pied (les plus gros sujets encore sur place) par hectare doivent être préservés; les coupes doivent être effectuées selon un régime de coupe partielle visant la rétention de grands pins ponderosa et douglas mûrs bien espacés et d’un nombre de jeunes arbres suffisant pour assurer le recrutement.

Remerciements et experts consultés

Dave Fraser, Ministry of Environment de la Colombie-Britannique, Victoria (Colombie-Britannique)
Orville Dyer, Ministry of Environment de la Colombie-Britannique, Penticton (Colombie-Britannique)
John Surgenor, Ministry of Environment de la Colombie-Britannique, Kamloops (Colombie-Britannique)
Leah Ramsay, Conservation Data Centre de la Colombie-Britannique, Victoria (Colombie-Britannique)
Lucy Reiss, The Land Conservancy of BC, Penticton (Colombie-Britannique)
Wendy Easton, Service canadien de la faune, Delta (Colombie-Britannique)
Nancy Mahony, Service canadien de la faune, Delta (Colombie-Britannique)
David Cunnington, Service canadien de la faune, Delta (Colombie-Britannique)
Tanya Luszcz, Partners in Flight, Penticton (Colombie-Britannique)

Sources d’information

Alexander, M. P., et K. J. Burns. 2006. Intraspecific phylogeography and adaptive divergence in the White-headed Woodpecker. Condor 108:489-508.

American Ornithologists' Union. 1998. Check-list of North American Birds, 7ème édition. American Ornithologists’ Union, Washington D.C. 829 p.

Service des forêts de la Colombie-Britannique, 2003. Saison des feux de 2003 (en anglais seulement). (consulté le 10 septembre 2010).

Ministry of Environment de la Colombie-Britannique. 1992. Site Web du Species Inventory Web Explorer (en anglais seulement). (consulté le 7 juillet 2009).

Ministry of Environment de la Colombie-Britannique 2009a. BC Species and Ecosystems Explorer (en anglais seulement). (consulté le 9 juillet 2009).

Ministry of Environment de la Colombie-Britannique. 2009b. Approved Wildlife Habitat Areas (en anglais seulement). (consulté le 8 juillet).

Beal, F. E. L. 1911. Foods of the woodpeckers of the United States. USDA Biological Service Bulletin 37:1-64.

Bezener, A. M. 2009. White-headed Woodpecker Suet Feeder Watch Program. Rapport d’évaluation 2002-2008. Préparé par One Wild Earth Ecological Services for The Land Conservancy of BC. 22 p.

Blair, G. S., et G. Servheen. 1993. Species conservation plan for the White-headed Woodpecker (Picoides albolarvatus). USDA Forest Service (R-1) et Idaho Dept. Fish and Game.

Blancher, P. J., Rosenberg, K. V., Panjabi, A. O., Altman, B., Bart, J., Beardmore, C. J.,  Butcher, G. S., Demarest, D., Dettmers, R., Dunn, E. H., Easton, W.,  Hunter, C.,  Iñigo-Elias, E. E., Pashley, D. N., Ralph, C. J., Rich, T. D., Rustay, C. M., Ruth, J. M. et Willl, T. C. 2007. Guide to the Partners in Flight Population Estimates Database. Version: North American Landbird Conservation Plan 2004. Partners in Flight Technical Series no 5.

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Sommaire biographique du rédacteur du rapport

Richard (Dick) Cannings est né et a grandi dans la vallée de l’Okanagan, dans une famille vivement intéressée par l’histoire naturelle. Son intérêt précoce pour les oiseaux, les insectes et les végétaux l’ont orienté vers des études universitaires en zoologie. Il a notamment obtenu un B.Sc. de l’Université de la Colombie-Britannique (University of British Columbia) et une M.Sc. de l’Université Memorial de Terre-Neuve (Memorial University of Newfoundland). Il a travaillé pendant 15 ans à titre de conservateur du Cowan Vertebrate Museum du Département de zoologie de l’Université de la Colombie-Britannique. Il a quitté l’Université de la Colombie-Britannique en 1995 pour retourner dans la vallée de l’Okanagan.

M. Cannings travaille aujourd’hui à temps partiel pour Études d’Oiseaux Canada, où il coordonne le recensement canadien des oiseaux de Noël, le programme eBird et le recensement des rapaces nocturnes de la Colombie-Britannique et du Yukon (British Columbia-Yukon Owl Survey). Son travail en tant que consultant porte principalement sur les espèces en voie de disparition, en particulier celles du sud de la Colombie-Britannique. Il a été coprésident du sous-comité des spécialistes des oiseaux du COSEPAC pendant huit ans. En outre, il a été membre de l’Environmental Appeal Board et de la Forest Appeals Commission de la Colombie-Britannique. Il est également l’auteur de plusieurs ouvrages, notamment The Birds of the Okanagan Valley, British Columbia (rédigé en collaboration avec ses frères, Sydney et Robert), British Columbia: A Natural History (rédigé en collaboration avec Sydney Cannings), The BC Roadside Naturalist, The Rockies: a Natural History et An Enchantment of Birds.

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