Plectrophane à ventre noir (Calcarius ornatus) : évaluation et rapport de situation du COSEPAC 2019

Titre officiel : Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le Plectrophane à ventre noir (Calcarius ornatus) au Canada 2019

Comité sur la situation des espèces en peril au Canada (COSEPAC)
En voie de disparition 2019

Matériel appartenant à des tierces parties 

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Photo de couverture
Plectrophane à ventre noir
Description longue 

Les rapports de situation du COSEPAC sont des documents de travail servant à déterminer le statut des espèces sauvages que l’on croit en péril. On peut citer le présent rapport de la façon suivante :

COSEPAC. 2019. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le Plectrophane à ventre noir (Calcarius ornatus) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa, xii + 50 p. (Registre public des espèces en péril).

Rapport(s) précédent(s) :

COSEPAC. 2009. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le bruant à ventre noir (Calcarius ornatus) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. vii + 41 p. (www.sararegistry.gc.ca/status/status_f.cfm).

Note de production : Le COSEPAC remercie Sarah Ludlow d’avoir rédigé le rapport de situation sur le Plectrophane à ventre noir (Calcarius ornatus) au Canada, aux termes d’un marché conclu avec Environnement et Changement climatique Canada. La supervision et la révision du rapport ont été assurées par Marcel Gahbauer, coprésident du Sous-comité de spécialistes des oiseaux du COSEPAC.

Pour obtenir des exemplaires supplémentaires, s’adresser au :

Secrétariat du COSEPAC
a/s Service canadien de la faune
Environnement et Changement climatique Canada
Ottawa ON K1A 0H3

Tél. : 819-938-4125
Téléc. : 819-938-3984
Courriel : ec.cosepac-cosewic.ec@canada.ca
www.cosepac.ca

Also available in English under the title “COSEWIC assessment and status report on the Chestnut-collared Longspur Calcarius ornatus in Canada”.

Illustration/photo de la couverture : Plectrophane à ventre noir — Photo fournie par la rédactrice.

COSEPAC sommaire de l’évaluation

Sommaire de l’évaluation – Novembre 2019

Nom commun : Plectrophane à ventre noir

Nom scientifique : Calcarius ornatus

Statut : En voie de disparition

Justification de la désignation : Ce remarquable oiseau chanteur des prairies ne se trouve que dans les grandes plaines de l’Amérique du Nord. La population a subi un déclin de plus de 50 % au cours de la dernière décennie et d’environ 95 % depuis 1970. L’aire de reproduction canadienne s’est contractée vers le sud et l’ouest depuis les années 1970. Les principales menaces sont la dégradation et la fragmentation de prairies indigènes, notamment causées par la conversion en terres agricoles. La perte d’habitat continue dans la principale région d’hivernage du nord du Mexique semble actuellement susciter la plus grande préoccupation, mais la diminution de l’étendue et de la qualité de l’habitat est également problématique au Canada, où les parcelles de prairies d’au moins 40 hectares sont généralement essentielles à la reproduction.

Répartition au Canada : Alberta, Saskatchewan, Manitoba

Historique du statut : Espèce désignée « menacée » en novembre 2009. Réexamen du statut : l’espèce a été désignée « en voie de disparition » en novembre 2019.

COSEPAC résumé

Plectrophane à ventre noir
Calcarius ornatus

Description et importance de l’espèce sauvage

Le Plectrophane à ventre noir est un oiseau chanteur de taille moyenne. Il s’agit de l’une des deux espèces de Plectrophanes (famille des Calcariidés) qui nichent dans les prairies. Les mâles nicheurs arborent des marques voyantes : ils ont la poitrine, le ventre, la calotte et les bandes oculaires noirs qui contrastent avec la gorge jaune chamois, les sourcils blanchâtres et la tache marron sur la nuque. En hiver, les mâles présentent une coloration très atténuée et ressemblent davantage aux femelles dont la livrée est striée et généralement chamois toute l’année. Dans tous ses plumages, le Plectrophane à ventre noir présente un triangle foncé inversé à l’extrémité de la queue, ce qui le distingue de tous les autres Plectrophanes. Le Plectrophane à ventre noir est l’une des six espèces de passereaux endémiques des grandes plaines de l’Amérique du Nord; cinq d’entre elles sont présentes au Canada et ont toutes été évaluées comme étant en péril.

Distribution

Le Plectrophane à ventre noir se reproduit dans les prairies à graminées courtes et mixtes dans les grandes plaines du Nord, au Canada et aux États-Unis. Il passe l’hiver dans les prairies à graminées courtes et les prairies désertiques du sud des États-Unis et du nord du Mexique.

Habitat

Spécialiste des prairies, le Plectrophane à ventre noir préfère une végétation courte (< 30 cm), une faible accumulation de litière et un couvert minime de végétation ligneuse. Il s’agit d’une espèce sensible à la superficie de l’habitat, car elle a besoin d’un habitat d’au moins 39 ha pour se reproduire. Le Plectrophane à ventre noir ne fréquente pas couramment les terres cultivées durant la saison de reproduction. Il passe l’hiver de préférence dans des zones abritant un dense couvert de graminées ou des herbes hautes, évitant les zones abritant de grands arbustes (> 1,2 m), de grandes herbacées non graminoïdes (> 30 cm) ou une couverture arbustive de plus de 10 %. La superficie des prairies indigènes a diminué, tant dans les aires de reproduction que dans les aires d’hivernage, en raison de la conversion constante de zones d’habitat en cultures annuelles.

Biologie

Le Plectrophane à ventre noir est monogame. Le mâle établit un territoire de reproduction, qui est souvent regroupé avec d’autres. La femelle creuse et aménage un nid dans le sol, puis pond de 3 à 5 œufs qu’elle couve pendant 11 à 13 jours. Les jeunes prennent leur envol 11 jours après leur éclosion (fourchette de 7 à 15 jours). Le couple entreprend plusieurs couvées au cours d’une même saison, en construisant un nouveau nid pour chaque couvée. La durée d’une génération se situe probablement entre deux et trois ans. La prédation est la principale cause de mortalité des œufs et des oisillons.

Taille et tendances des populations

La population de Plectrophanes à ventre noir au Canada est estimée à 680 000 individus matures (de 360 000 à 1,2 million). Selon les tendances du Relevé des oiseaux nicheurs, la population canadienne de l’espèce a diminué en moyenne de 6,6 % par année (intervalle de confiance [IC] à 95 % : -8,0 % à -5,3 %; n = 99 parcours) entre 1970 et 2017, soit une baisse cumulée de 96 % (IC à 95 % : -98 % à -92 %). Cette valeur est semblable à celle de Wilson et al. (2018) qui ont calculé une baisse de 92 % (IC à 95 % : -94 % à -89 %) dans les Grandes Plaines entre 1967 et 2014. La tendance à court terme (2007-2017) au Canada est tout aussi marquée, avec une moyenne de -7,3 % par an (IC à 95 % : -10,5 % à -4,6 % ; n = 84 parcours) et un total cumulé de -53 % (IC à 95 % : -67 % à -37 %; Smith et al., 2019).

Menaces et facteurs limitatifs

Voici les menaces qui pèsent sur Plectrophane à ventre noir : perte et fragmentation de l’habitat en raison de la conversion de prairies en cultures annuelles; production d’énergie et exploitation minière; corridors de transport et de service; modifications des systèmes naturels; espèces envahissantes; effluents agricoles; suppression des incendies; phénomènes météorologiques extrêmes. La plus grande menace actuelle est probablement la conversion en cultures annuelles de la prairie indigène du désert de Chihuahua, dans le nord du Mexique, une zone d’hivernage particulièrement importante pour l’espèce.

Facteur limitatif important, le Plectrophane à ventre noir est une espèce spécialiste sensible à la superficie de l’habitat, ce qui signifie que sa survie dépend des grandes étendues de prairie indigène qui restent. L’étape la plus limitante du cycle de vie pour la croissance de la population de Plectrophanes à ventre noir est la survie à la première année, suivie par la première année de reproduction, en particulier chez les femelles d’un an.

Protection, statuts et classements

Le COSEPAC a désigné le Plectrophane à ventre noir espèce menacée en novembre 2009. Le COSEPAC a réexaminé le statut de l’espèce et l’a désignée espèce en voie de disparition en novembre 2019. L’espèce est inscrite comme espèce menacée à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril et est protégée en vertu de la Loi de 1994 sur la convention concernant les oiseaux migrateurs. À l’échelle provinciale, elle n’est protégée qu’au Manitoba où elle est inscrite comme espèce en voie de disparition en vertu de la Loi sur les espèces et les écosystèmes en voie de disparition. NatureServe classe le Plectrophane à ventre noir dans la catégorie « non en péril » à l’échelle mondiale (G5) et aux États-Unis (N5B, N5N), mais dans la catégorie « vulnérable » (N3B, N3M) au Canada. Au Canada, l’espèce est classée « vulnérable à apparemment non en péril » (S3S4B) en Alberta, « vulnérable » (S3B) en Saskatchewan et « en péril à gravement en péril » (S1S2B) au Manitoba. Le Plectrophane à ventre noir est classé « vulnérable » par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et est inscrit à la liste de surveillance jaune « D » de Partenaires d’envol.

Résumé technique

Calcarius ornatus

Plectrophane à ventre noir

Chestnut-collared Longspur

Répartition au Canada : Alberta, Saskatchewan, Manitoba

Données démographiques
Sujet Information

Durée d’une génération (généralement, âge moyen des parents dans la population; indiquez si une méthode d’estimation de la durée d’une génération autre que celle qui est présentée dans les lignes directrices de l’UICN [2011] est utilisée)

2-3 ans, d’après des études de marquage-recapture dans les Prairies canadiennes.

Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre total d’individus matures?

Oui, déclin observé.

Pourcentage estimé de déclin continu du nombre total d’individus matures sur [cinq ans ou deux générations].

Déclin estimé à 31 % sur cinq ans, interpolation à partir du taux annuel moyen de déclin de 2007 à 2017, d’après les données du Relevé des oiseaux nicheurs du Canada.

Pourcentage [observé, estimé, inféré ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [dix dernières années ou trois dernières générations].

Déclin estimé à 53 % de 2007 à 2017, d’après les données du Relevé des oiseaux nicheurs du Canada.

Pourcentage [prévu ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [dix prochaines années ou trois prochaines générations].

Inconnu, mais d’après l’impact global des menaces très élevé, on prévoit que le déclin se poursuivra.

Pourcentage [observé, estimé, inféré ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours de toute période de [dix ans ou trois générations] commençant dans le passé et se terminant dans le futur.

Inconnu, mais, d’après les tendances récentes et l’impact global des menaces élevé à très élevé, le déclin est probablement supérieur à 50 %.

Est-ce que les causes du déclin sont a) clairement réversibles et b) comprises et c) ont effectivement cessé?

a) Non

b) Oui, généralement

c) Non

Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre d’individus matures?

Non

Information sur la répartition
Sujet Information

Superficie estimée de la zone d’occurrence

365 621 km2

Indice de zone d’occupation (IZO)

(Fournissez toujours une valeur établie à partir d’une grille à carrés de 2 km de côté)

> 2 000 km2

La population totale est-elle gravement fragmentée, c.-à-d. que plus de 50 % de sa zone d’occupation totale se trouvent dans des parcelles d’habitat qui sont a) plus petites que la superficie nécessaire au maintien d’une population viable et b) séparées d’autres parcelles d’habitat par une distance supérieure à la distance de dispersion maximale présumée pour l’espèce?

a) Non

b) Non

Nombre de « localités » (utilisez une fourchette plausible pour refléter l’incertitude, le cas échéant)

Inconnu, mais > 10.

Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] de la zone d’occurrence?

Oui, contraction de l’aire de répartition observée vers le sud et vers l’ouest.

Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] de l’indice de zone d’occupation?

Oui, déclin inféré d’après la perte d’habitat et la contraction vers le sud de l’aire de répartition.

Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] du nombre de sous-populations?

S.O. – aucune sous-population de l’espèce n’est relevée.

Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] du nombre de « localités »?

Oui, déclin inféré d’après la réduction de la zone d’occurrence.

Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] de [la superficie, l’étendue ou la qualité] de l’habitat?

Oui, déclin observé de l’étendue et de la qualité de la prairie indigène dans les aires de reproduction et d’hivernage.

Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de sous-populations?

Sans objet.

Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de « localités »?

Non

Y a-t-il des fluctuations extrêmes de la zone d’occurrence?

Non

Y a-t-il des fluctuations extrêmes de l’indice de zone d’occupation?

Non

*(Voir « définitions et abréviations » sur le site Web du COSEPAC et International Union for Conservation of Nature (IUCN) (en anglais seulement) pour obtenir des précisions sur ce terme.)

Nombre d’individus matures (dans chaque sous-population)
Sous-populations (utilisez une fourchette plausible) Nombre d’individus matures

Total

Environ 680 000 (360 000 – 1,2 million)

Analyse quantitative
La probabilité de disparition de l’espèce à l’état sauvage est d’au moins [20 % sur 20 ans ou 5 générations, ou 10 % sur 100 ans]? Inconnu; analyse non effectuée.

Menaces (directes, de l’impact le plus élevé à l’impact le plus faible, selon le calculateur des menaces de l’UICN)

Un calculateur des menaces a-t-il été rempli pour l’espèce? Oui; impact global des menaces élevé à très élevé. Voici les principales menaces :

i. Agriculture et aquaculture (2.1 – cultures annuelles et pérennes de produits autres que le bois) – impact élevé.

ii. Modifications des systèmes naturels (7.1 – incendies et suppression des incendies; 7.3 - autres modifications de l’écosystème) – impact moyen-faible.

iii. Pollution (9.3 – effluents agricoles et sylvicoles; 9.6 – apports excessifs d’énergie) – impact moyen-faible.

iv. Production d’énergie et exploitation minière (3.1 – forage pétrolier et gazier; 3.2 – exploitation de mines et de carrières; 3.3 – énergie renouvelable) – impact faible.

v. Corridors de transport et de service (4.1 – routes et voies ferrées; 4.2 – lignes de services publics) – impact faible.

vi. Espèces et gènes envahissants ou autrement problématiques (8.1 – espèces et maladies exotiques (non indigènes) envahissantes) – impact faible.

vii. Changements climatiques et phénomènes météorologiques violents (11.4 – tempêtes et inondations) – impact faible.

Quels autres facteurs limitatifs sont pertinents?

Le Plectrophane à ventre noir est une espèce spécialiste des prairies qui est sensible à la superficie de l’habitat et dont la survie à la première année constitue l’étape la plus limitante du cycle de vie pour la croissance de la population.

Immigration de source externe (immigration de l’extérieur du Canada)
Sujet Information

Situation des populations de l’extérieur les plus susceptibles de fournir des individus immigrants au Canada

Tendance annuelle de -2,3 % aux États-Unis

(2005-2015), de -1,9 % au Montana et de -3,4 % au Dakota du Nord.

Une immigration a-t-elle été constatée ou est-elle possible?

Oui

Des individus immigrants seraient-ils adaptés pour survivre au Canada?

Oui

Y a-t-il suffisamment d’habitat disponible au Canada pour les individus immigrants?

Oui, mais l’habitat est en déclin et pourrait de moindre qualité.

Les conditions se détériorent-elles au Canada+?

Oui, il y a perte, dégradation ou fragmentation d’habitat dans certaines parties de l’aire de répartition canadienne de l’espèce.

Les conditions de la population source se détériorent-elles?

Oui, il y a perte et fragmentation d’habitat dans certaines parties de l’aire de répartition de l’espèce aux États-Unis.

La population canadienne est-elle considérée comme un puits+?

Non

La possibilité d’une immigration depuis des populations externes existe-t-elle?

Oui, mais elle est limitée par les déclins dans l’aire de reproduction de l’espèce aux États-Unis.

+ Voir le tableau 3 (Lignes directrices pour la modification de l’évaluation de la situation d’après une immigration de source externe)

Nature délicate de l’information sur l’espèce

L’information concernant l’espèce est-elle de nature délicate? Non

Historique du statut

Espèce désignée « menacée » en novembre 2009. Réexamen du statut : l’espèce a été désignée « en voie de disparition » en novembre 2019.

Statut et justification de la désignation

Statut : En voie de disparition

Code alphanumérique : A2bc+4bc

Justification de la désignation : Ce remarquable oiseau chanteur des prairies ne se trouve que dans les grandes plaines de l’Amérique du Nord. La population a subi un déclin de plus de 50% au cours de la dernière décennie et d’environ 95% depuis 1970. L’aire de reproduction canadienne s’est contractée vers le sud et l’ouest depuis les années 1970. Les principales menaces sont la dégradation et la fragmentation de prairies indigènes, notamment causées par la conversion en terres agricoles. La perte d’habitat continue dans la principale région d’hivernage du nord du Mexique semble actuellement susciter la plus grande préoccupation, mais la diminution de l’étendue et de la qualité de l’habitat est également problématique au Canada, où les parcelles de prairies d’au moins 40 hectares sont généralement essentielles à la reproduction.

Applicabilité des critères

Critère A (déclin du nombre total d’individus matures) : Correspond aux critères de la catégorie « espèce en voie de disparition » A2bc+4bc, car un déclin de 53 % du nombre d’individus matures au cours des dix dernières années a été observé, d’après les données du Relevé des oiseaux nicheurs du Canada, et qu’un déclin de plus de 50 % est prévu sur une période de dix ans commençant dans le passé et se terminant dans le futur, d’après les tendances passées et l’impact global élevé à très élevé des menaces, surtout en raison de la perte continue considérable d’habitat.

Critère B (aire de répartition peu étendue et déclin ou fluctuation) : Ne s’applique pas, car la zone d’occurrence de 365 621 km2 et l’IZO de plus de 2 000 km2 dépassent les seuils.

Critère C (nombre d’individus matures peu élevé et en déclin) : Ne s’applique pas, car le nombre d’individus matures dépasse de beaucoup les seuils.

Critère D (très petite population totale ou répartition restreinte) : Ne s’applique pas, car l’estimation de la population dépasse de beaucoup le seuil du critère D1 et que la répartition de la population n’est pas très restreinte.

Critère E (analyse quantitative) : Ne s’applique pas, car l’analyse n’a pas été effectuée.

Préface

Le COSEPAC a désigné le Plectrophane à ventre noir espèce menacée en novembre 2009. Depuis, la taxinomie de l’espèce a été révisée, celle-ci étant maintenant classée dans la famille des Calcariidés. De nouvelles données sur la présence et l’abondance du Plectrophane à ventre noir ont été obtenues dans le cadre de projets comme les atlas des oiseaux nicheurs du Manitoba et de la Saskatchewan, la poursuite de la surveillance des parcours du Relevé des oiseaux nicheurs d’Amérique du Nord et des cercles du Recensement des oiseaux de Noël et l’intensification des recherches sur les effets des activités anthropiques (en particulier le développement énergétique) sur l’espèce (p. ex. Kalyn Board et Davis, 2014; Shaffer et Buhl, 2015; Thompson et al., 2015; Bernath-Plaisted et Koper, 2016; Davis et al., 2016; Rodgers et Koper, 2017; Yoo et Koper, 2017; Ng et al., 2019). Un programme de rétablissement du Plectrophane à ventre noir a été élaboré (Environment and Climate Change Canada, 2018) et mis à jour en février 2018 pour désigner la réserve nationale de faune dans laquelle se trouve de l’habitat essentiel de l’espèce (réserve nationale de faune des Prairies, secteur 11). En 2017, l’espèce a été classée dans la catégorie de risque plus élevé « vulnérable » de la liste rouge des espèces menacées de l’UICN.

Historique du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d’une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale-provinciale sur la faune. Le Comité a été créé pour satisfaire au besoin d’une classification nationale des espèces sauvages en péril qui soit unique et officielle et qui repose sur un fondement scientifique solide. En 1978, le COSEPAC (alors appelé Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) promulguée le 5 juin 2003, le COSEPAC est un comité consultatif qui doit faire en sorte que les espèces continuent d’être évaluées selon un processus scientifique rigoureux et indépendant.

Mandat du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) évalue la situation, au niveau national, des espèces, des sous-espèces, des variétés ou d’autres unités désignables qui sont considérées comme étant en péril au Canada. Les désignations peuvent être attribuées aux espèces indigènes comprises dans les groupes taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons, arthropodes, mollusques, plantes vasculaires, mousses et lichens.

Composition du COSEPAC

Le COSEPAC est composé de membres de chacun des organismes responsables des espèces sauvages des gouvernements provinciaux et territoriaux, de quatre organismes fédéraux (le Service canadien de la faune, l’Agence Parcs Canada, le ministère des Pêches et des Océans et le Partenariat fédéral d’information sur la biodiversité, lequel est présidé par le Musée canadien de la nature), de trois membres scientifiques non gouvernementaux et des coprésidents des sous-comités de spécialistes des espèces et du sous-comité des connaissances traditionnelles autochtones. Le Comité se réunit au moins une fois par année pour étudier les rapports de situation des espèces candidates.

Définitions (2019)

Espèce sauvage
Espèce, sous-espèce, variété ou population géographiquement ou génétiquement distincte d’animal, de plante ou d’un autre organisme d’origine sauvage (sauf une bactérie ou un virus) qui est soit indigène du Canada ou qui s’est propagée au Canada sans intervention humaine et y est présente depuis au moins cinquante ans.
Disparue (D)
Espèce sauvage qui n’existe plus.
Disparue du pays (DP)
Espèce sauvage qui n’existe plus à l’état sauvage au Canada, mais qui est présente ailleurs.
En voie de disparition (VD)
(Remarque : Appelée « espèce disparue du Canada » jusqu’en 2003.)
Espèce sauvage exposée à une disparition de la planète ou à une disparition du pays imminente.
Menacée (M)
Espèce sauvage susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitants ne sont pas renversés.
Préoccupante (P)
(Remarque : Appelée « espèce en danger de disparition » jusqu’en 2000.)
Espèce sauvage qui peut devenir une espèce menacée ou en voie de disparition en raison de l'effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces reconnues qui pèsent sur elle.
Non en péril (NEP)
(Remarque : Appelée « espèce rare » jusqu’en 1990, puis « espèce vulnérable » de 1990 à 1999.)
Espèce sauvage qui a été évaluée et jugée comme ne risquant pas de disparaître étant donné les circonstances actuelles.
Données insuffisantes (DI)
(Remarque :Autrefois « aucune catégorie » ou « aucune désignation nécessaire ».)
Une catégorie qui s’applique lorsque l’information disponible est insuffisante (a) pour déterminer l’admissibilité d’une espèce à l’évaluation ou (b) pour permettre une évaluation du risque de disparition de l’espèce.

Remarque : Catégorie « DSIDD » (données insuffisantes pour donner une désignation) jusqu’en 1994, puis « indéterminé » de 1994 à 1999. Définition de la catégorie (DI) révisée en 2006.

Le Service canadien de la faune d’Environnement et Changement climatique Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du COSEPAC.

Description et importance de l’espèce sauvage

Nom et classification

Nom scientifique : Calcarius ornatus

Nom français : Plectrophane à ventre noir

Nom anglais : Chestnut-collared Longspur

Classification : classe des Oiseaux, ordre des Passériformes, famille des Calcariidés

Le Plectrophane à ventre noir est l’une des trois espèces du genre Calcarius (Chesser et al., 2018); les deux autres sont le Plectrophane lapon (C. lapponicus) et le Plectrophane de Smith (C. pictus). Ces deux dernières espèces se reproduisent dans l’Arctique, tandis que le Plectrophane à ventre noir se reproduit des latitudes plus méridionales. En 2010, Plectrophane à ventre noir était l’une de six espèces que l’on a déplacées de la famille des Embérizidés à la famille nouvellement créée des Calcariidés (Chesser et al., 2018).

Description morphologique

Plectrophane à ventre noir est un oiseau chanteur de taille moyenne (longueur : 13-16,5 cm, masse : 17-23 g; Bleho et al., 2015). En période de reproduction, le mâle se distingue de la femelle par sa poitrine, son ventre, sa calotte et ses bandes oculaires noires, sa tache marron sur la nuque et sa gorge jaune chamois. Le plumage de base de la femelle et du mâle est généralement grisâtre à chamois avec des rayures foncées.  Les deux sexes ont les plumes externes de la queue blanches et les plumes internes de la queue foncées qui forment un triangle, ce qui les distingue des autres espèces de Plectrophanes dans tous leurs plumages.

Structure spatiale et variabilité de la population

Aucune variation géographique ou sous-espèce n’est décrite pour le Plectrophane à ventre noir (Bleho et al., 2015). Il n’existe pas non plus de données sur la structure de population du Plectrophane à ventre noir au Canada.

Unités désignables

Comme aucune population distincte ou importante sur le plan de l’évolution n’a été relevée pour le Plectrophane à ventre noir, celui-ci est évalué en tant qu’une seule unité désignable.

Importance de l’espèce

Le Plectrophane à ventre noir est l’une des six espèces de passereaux endémiques des prairies des grandes plaines de l’Amérique du Nord (Knopf, 1994). Quatre des cinq autres espèces sont également présentes au Canada : le Pipit de Sprague (Anthus spragueii), le Bruant de Baird (Ammodramus bairdii), le Bruant noir et blanc (Calamospiza melanocorys) et le Plectrophane de McCown (Rhynchophanes mccownii), qui sont tous désignés espèces en péril au Canada. La sixième espèce est le Bruant de Cassin (Peicaea cassinii), qui est présent dans le sud des Grandes Plaines et dont la conservation n’est pas préoccupante. Aucune connaissance traditionnelle autochtone n’est actuellement disponible sur le Plectrophane à ventre noir.

Répartition

Aire de répartition mondiale

Le Plectrophane à ventre noir est endémique aux prairies à graminées courtes et mixtes du nord des Grandes Plaines, au Canada et aux États-Unis (Bleho et al., 2015). Aux États-Unis, son aire de reproduction couvre l’est du Montana, le Dakota du Nord et le nord du Dakota du Sud. Il existe des populations reproductrices reliques dans le sud-est du Wyoming, le nord-est du Colorado, le nord-ouest du Nebraska et l’ouest du Minnesota (figure 1). L’aire de répartition s’est contractée dans ses parties est et nord au Canada, ainsi qu’aux États-Unis (p. ex., Minnesota, ouest du Kansas). Plus précisément, le centroïde de l’aire de répartition du Plectrophane à ventre noir s’est déplacé de 117 km vers le sud et de 30 km vers l’est entre 1967 et 2014 (Wilson et al., 2018).

Le Plectrophane à ventre noir passe l’hiver depuis le centre du Kansas et le centre-ouest de l’Oklahoma jusqu’au sud-est de l’Arizona et le nord du Mexique (figure 1).

Figure 1, lire la longue description

Figure 1. Répartition du Plectrophane à ventre noir durant la période de reproduction (été), les périodes de migration (printemps et automne) et la période d’hivernage (Bleho et al., 2015).

Veuillez voir la traduction française ci-dessous :

Breeding = Reproduction

Migration = Migration

Nonbreeding = Hivernage

Description longue 

Carte montrant la répartition mondiale (nord américaine) du Plectrophane à ventre noir durant la période de reproduction (été), les périodes de migration (printemps et automne) et la période d’hivernage.

Aire de répartition canadienne

Au Canada, l’aire de reproduction actuelle du Plectrophane à ventre noir s’étend  sur le sud-est de l’Alberta, le sud de la Saskatchewan et le sud-ouest du Manitoba (figures 1 et 2).

Figure 2, lire la longue description

Figure 2. Répartition estivale du Plectrophane à ventre noir d’après son abondance relative documentée dans le Relevé des oiseaux nicheurs d’Amérique du Nord 2011-2015 (Sauer et al., 2017).

Veuillez voir la traduction française ci-dessous :

Above 100 = Plus de 100 individus

0.05 - 1 = 0,05 – 1

None counted = Aucun individu détecté

Description longue 

Carte montrant l’abondance relative du Plectrophane à ventre noir dans son aire de reproduction l’été de 2011 à 2015, d’après les données du Relevé des oiseaux nicheurs d’Amérique du Nord (BBS).

Alberta

Auparavant, l’espèce était présente au nord jusqu’à Camrose et au lac Beaverhill (Semenchuk, 1992), mais elle a connu une contraction de son aire de répartition vers le sud jusqu’au coin sud-est de l’Alberta (Federation of Alberta Naturalists, 2008), les occurrences récentes les plus au nord se trouvant près de Provost, de Metiskow et du lac Pearl (eBird, 2018; S.K. Davis, données inédites).

Saskatchewan

Comme en Alberta, le Plectrophane à ventre noir a connu une contraction de son aire de répartition vers le sud des dernières décennies. Il était auparavant présent vers le nord jusqu’au lac Grill et aux lacs Quill (Smith, 1996), mais la limite nord de ses récentes observations (eBird 2018; Smith et al., 2018; S.K. Davis, données inédites) se trouve près de Kerrobert et de Central Butte, et il y a quelques autres mentions de l’espèce dans la réserve nationale de faune du Lac-de-la-Dernière-Montagne et près de Saskatoon.

Manitoba

Autrefois abondant au Manitoba, le Plectrophane à ventre noir a connu une contraction substantielle de son aire de répartition vers l’ouest et le sud. Il n’est maintenant présent que dans sud-ouest de la province, restreint à ce qu’il reste de prairie au sud et à l’ouest de Carberry, et le long de la rivière Assiniboine vers le nord jusqu’à St. Lazare. D’après le plus récent Atlas des oiseaux nicheurs du Manitoba, les importants bastions de l’espèce comprennent les prairies et pâturages des plaines de Shilo, les pâturages associés à la rivière Assiniboine vers le nord jusqu’à St. Lazare (en particulier les pâturages communautaires Ellice-Archie et Spy Hill-Ellice) et les prairies restantes dans la région de Lyleton et de Pierson, les vallées de la Souris et de la Blind Souris au sud de Melita et les plaines Poverty de Pierson à Broomhill (De Smet, 2018).

Zone d’occurrence et zone d’occupation

La zone d’occurrence du Plectrophane à ventre noir sur la période 2008-2018 couvre environ 365 621 km2, selon la méthode du plus petit polygone convexe entourant toutes les observations. Cette superficie est plus grande que celle de la zone d’occurrence qui avait été calculée dans le rapport de situation précédent (292 000 km2; COSEWIC, 2009). La zone d’occurrence précédente a été calculée à partir de la carte de répartition de NatureServe, qui représentait l’aire de répartition centrale, mais n’incluait pas certains sites périphériques. La zone d’occurrence actuelle pourrait refléter les efforts d’échantillonnage plus vastes et plus intenses déployés ces dernières années, mais elle n’est probablement pas représentative d’une expansion de l’aire de répartition de l’espèce. Au contraire, les données portent à croire que l’aire de répartition a continué de se contracter. L’indice de zone d’occupation (IZO) établie à partir d’une grille à carrés de 2 km de côté est inconnu, car les sites utilisés par l’espèce dans ses aires de reproduction et d’hivernage ne sont pas suffisamment documentés. Toutefois, compte tenu de la taille de la population et de la zone d’occurrence, l’IZO est très probablement supérieur à 2 000 km2.

Activités de recherche

Les données sur l’abondance et la répartition du Plectrophane à ventre noir au Canada proviennent de relevés de bords de route dans ses aires de reproduction et d’hivernage (voir Activités et méthodes d’échantillonnage ), ainsi que de centres provinciaux de données sur la conservation, des atlas des oiseaux nicheurs, d’eBird et de chercheurs universitaires ou gouvernementaux.

Habitat

Besoins en matière d’habitat

Aires de reproduction

Le Plectrophane à ventre noir est une espèce spécialiste des prairies qui niche au sol dans des prairies à graminées courtes ou mixtes. Son habitat de reproduction préféré présente une végétation courte (< 30 cm), une faible accumulation de litière et un couvert minime de végétation ligneuse (Owens et Myres, 1973; Johnson et Schwartz, 1993; Dieni et Jones, 2003; Grant et al., 2004; Davis et al., 2014). L’espèce préfère un relief plat ou vallonné dans les prairies à graminées courtes ou mixtes, ainsi que les zones plus sèches dans de basses terres humides (Owens et Myres, 1973; Kantrud et Kologiski, 1983).

Le Plectrophane à ventre noir niche également dans des prairies ensemencées (Davis et al., 1999, McMaster and Davis 2001, Davis et al., 2016), mais seulement si le pâturage ou le fauchage y maintient une structure de végétation appropriée. Les pâturages dominés par des espèces végétales exotiques, comme l’agropyre à crête (Agropyron cristatum), constituent un habitat de moins bonne qualité que la prairie indigène pour le Plectrophane à ventre noir. Plus précisément, les nids de Plectrophanes à ventre noir situés dans des prairies ensemencées ont présenté une survie, un succès d’envol et un taux de croissance des oisillons plus faibles, ainsi qu’un poids moindre des jeunes à l’envol, que les nids situés dans des prairies indigènes (Lloyd et Martin, 2005; Davis et al., 2016).

Le Plectrophane à ventre noir est sensible à la superficie de l’habitat, ayant besoin d’au moins 39 ha, et sa probabilité d’occurrence augmentant avec la superficie des pâturages (Davis, 2004). En Alberta, Sliwinski et Koper (2012) ont observé que l’espèce évitait d’approcher les lisières des champs cultivés à une distance allant jusqu’à 1,9 km et les lisières des milieux humides à une distance allant jusqu’à 1 km et que son abondance augmentait à mesure qu’on s’éloignait des champs cultivés et des milieux humides.

Habitat de migration

Il existe peu de données sur les préférences du Plectrophane à ventre noir en matière d’habitat durant ses migrations de printemps et d’automne. Toutefois, Bleho et al. (2015) ont montré qu’il préférait les prairies indigènes dans le centre du Kansas, et Smith et Lomolino (2004) ont observé qu’il préférait les colonies de chiens de prairie (Cynomys ludovicianus) aux grands pâturages libres sans chiens de prairie, aux prairies du Conservation Reserve Program dominées par le Bothriochloa ischaemum, aux habitats broussailleux et aux champs cultivés en jachère dans l’Oklahoma. Des bandes de Plectrophanes à ventre noir ont été fréquemment observées dans des champs cultivés durant la migration printanière dans le Dakota du Nord (Lokemoen et Beiser, 1997).

Aires d’hivernage

Le Plectrophane à ventre noir est également une espèce spécialiste des prairies dans ses aires d’hivernage. La présence du Plectrophane à ventre noir dans les prairies du désert de Chihuahua, dans le nord du Mexique, est positivement corrélée avec la pluviosité (Macías-Duarte et al., 2009). Son habitat d’hivernage préféré dans les prairies du désert de Chihuahua comprend des zones abritant un dense couvert de graminées ou des herbes hautes (Macías-Duarte et al., 2009), mais l’espèce évite les zones abritant un couvert arbustif de 10 % ou plus, de grands arbustes (> 1,2 m) et de grandes herbacées non graminoïdes (> 30 cm; Pool et al., 2012). Grzybowski (1983) a observé que la répartition du Plectrophane à ventre noir variait dans des prairies modérément ou fortement broutées de l’Oklahoma et de l’ouest du Texas, probablement en raison de la variabilité de la répartition des ressources en graines. L’espèce a également été observée dans des champs cultivés au Texas (Sedgewick, 2004).

Tendances en matière d’habitat

Avant la colonisation européenne, environ 162 millions d’hectares de prairies indigènes couvraient les grandes plaines de l’Amérique du Nord, y compris 29,2 millions d’hectares dans les Prairies canadiennes, mais en 1994 seulement 23 % de cette superficie étaient restés intacts au Canada (Sampson et Knopf, 1994). Entre 2003 et 2014, la superficie de prairies (indigènes et cultivées) dans l’écozone des prairies du Canada a diminué de 36 % (Gauthier et Wiken, 2003; Roch et Jaeger, 2014). Ces dernières années, la conversion des prairies en terres cultivées s’est poursuivie dans le nord des Grandes Plaines (Gage et al., 2016), et il reste probablement moins de 15 % de prairies indigènes intactes dans les Prairies canadiennes.

Biologie

À moins d’indication contraire, l’information présentée dans cette section est tirée de Bleho et al. (2015).

Cycle vital et reproduction

Comme peu de recherche a été effectuée sur la longévité, la fidélité au site et la survie des adultes du Plectrophane à ventre noir, davantage d’études sont nécessaires. Selon des études de marquage-recapture de l’espèce dans le sud-est de l’Alberta et le sud-ouest de la Saskatchewan, les mâles seraient plus susceptibles que les femelles de revenir au même site de reproduction les années suivantes, ce qui laisse croire que la fidélité au site ou la survie des adultes est plus faible chez les femelles que chez les mâles. Deux individus bagués à l’âge adulte sont revenus au même endroit durant trois saisons de reproduction consécutives après leur première capture, ce qui donne l’âge le plus vieux enregistré pour le Plectrophane à ventre noir, soit au moins quatre ans. La durée de vie moyenne de l’espèce est inconnue, mais elle est probablement de deux à trois ans d’après des études de marquage-recapture réalisées sur plusieurs années en Saskatchewan et en Alberta (Bleho et al., 2015), de sorte que la durée d’une génération est d’au plus deux à trois ans. Les individus sont sexuellement matures et probablement capables de se reproduire dès la première saison de reproduction après leur éclosion.

Le Plectrophane à ventre noir est monogame, et les couples se forment après que les mâles ont établi leurs territoires. Les mâles établissent et défendent des territoires individuels d’environ 1 ha en moyenne (fourchette de 0,25 à 4 ha), et ces territoires ont tendance à être regroupés. Les femelles construisent les nids, en faisant un nouveau nid pour chaque couvée. Le nid est une coupe ouverte tapissée d’herbes dans une petite dépression du sol creusée par la femelle ou autrement (p. ex. empreinte de sabot).

Seule la femelle couve les œufs durant 11 à 13 jours. Le mâle nourrit la femelle durant la couvaison, ce qui permet à celle-ci de passer plus de temps au nid (Kirkham et Davis, 2013; Ng, 2017). La couvée compte habituellement quatre œufs, mais parfois trois ou cinq. Les deux parents nourrissent les oisillons, qui prennent leur premier envol 11 jours en moyenne (fourchette de 7 à 15 jours) après l’éclosion. Le mâle nourrit les oisillons durant deux semaines après leur premier envol. Les individus immatures commencent à se rassembler plus tard dans la saison de reproduction. Le couple entreprend plusieurs couvées au cours d’une même saison, et le taux de reproduction annuel des femelles augmente avec le nombre de couvées (Hill, 1997).

Le succès de nidification apparent (pourcentage de nids produisant au moins un jeune à l’envol) du Plectrophane à ventre noir varie de 30 à 53 % dans son aire de répartition (tableau 1). Sa productivité varie de 2,2 à 3,6 jeunes à l’envol par nidification réussie dans son aire de répartition (tableau 2). La prédation est la principale cause d’échec de nidification (Davis, 2003; Jones et al., 2010) et est plus forte pour les oisillons que pour les œufs (Davis, 2003; Jones et al., 2010). Les nids du Plectrophane à ventre noir sont pillés par un large éventail d’espèces généralistes opportunistes (Vickery et al., 1992; Pietz et Ganfors, 2000; Jones et al., 2010). Pour en savoir plus sur les prédateurs, voir Relations interspécifiques .

Tableau 1. Succès apparent de nidification (pourcentage de nids produisant au moins un jeune à l’envol) du Plectrophane à ventre noir dans des sites d’étude au Canada

Succès apparent de nidification (%)

Nombre de nids

Lieu

Étude

30

474

sud de la Saskatchewan

Davis (2003)

30

30

sud de la Saskatchewan

Gaudet (2013)

35

30

pâturages cultivés du centre-sud de la Saskatchewan

Davis et al. (2016)

37

46

pâturages indigènes du centre-sud de la Saskatchewan

Davis et al. (2016)

41

133

sud de la Saskatchewan

Pipher (2011)

44

770

centre-nord du Montana

Jones et al. (2010)

44

155

sud-est de l’Alberta

Yoo (2014)

44

3

champs de foin du centre-sud de la Saskatchewan

Davis et al. (2016)

45

57

sud-ouest du Manitoba

Davis (1994)

45

301

Montana

Lloyd et Martin (2005)

50

20

sud-est de l’Alberta

Ng (2017)

50

78

sud-est de l’Alberta

Bernath-Plaisted (2016)

53

269

sud-est de l’Alberta

Hill (1997)

Tableau 2. Nombre moyen de jeunes à l’envol par nid et par nidification réussie du Plectrophane à ventre noir dans des sites d’étude au Canada

Nbre moyen de jeunes à l’envol / nidification réussie (n)

Nbre moyen de jeunes à l’envol / nid (n)

Lieu

Étude

2,2 (80)

1,6 (167)

champs indigènes du Montana

Lloyd et Martin (2005)

2,4 (55)

1,0 (134)

champs d’agropyre à crête du Montana

Lloyd et Martin (2005)

2,5 (2)

1,7 (3)

champs de foin du sud de la Saskatchewan

Davis et al. (2016)

3 (141)

0,9 (474)

sud de la Saskatchewan

Davis (2003)

3,1 (14)

1,5 (29)

pâturages cultivés du sud de la Saskatchewan

Davis et al. (2016)

3,2 (64)

1,0 (212)

sud-ouest de la Saskatchewan

Gaudet (2013)

3,4 (142)

-* (269)

sud-est de l’Alberta

Hill (1997)

3,4 (342)

3,6 (627)

nord du Montana

Jones et al. (2010)

3,5 (26)

1,6 (57)

sud-ouest du Manitoba

Davis (1994)

3,6 (26)

2,1 (45)

pâturages indigènes du sud de la Saskatchewan

Davis et al. (2016)

*données pas fournies par la source citée

Physiologie et adaptabilité

On ne sait pas très bien dans quelle mesure le Plectrophane à ventre noir est capable de s’adapter aux perturbations humaines et aux modifications anthropiques du paysage. Les résultats de plusieurs études portent à croire que le Plectrophane à ventre noir est sensible aux perturbations et infrastructures anthropiques. Par exemple, l’abondance, la densité, les soins parentaux aux nids et le succès d’envol de l’espèce sont réduits près des routes (Sutter et al., 2000; Ng et al., 2019) et des puits de pétrole et de gaz naturel (Linnen 2008; Gaudet 2013; Kalyn Bogard et Davis, 2014; Thomson et al., 2015; Unruh, 2015; Ng et al., 2019), et l’espèce a été déplacée plus d’un an après la construction d’un parc éolien (Shaffer et Buhl, 2015). Par contre, d’autres études indiquent que l’abondance et le succès de nidification du Plectrophane à ventre noir ne sont pas liés à la présence d’infrastructures pétrolières et gazières (Bernath-Plaisted et Koper, 2016; Rodgers et Koper, 2017) ni à la densité des puits (Hamilton et al., 2011; Yoo et Koper, 2017) et que le succès d’envol était plus élevé à proximité des puits (Gaudet, 2013). L’incohérence des réponses du Plectrophane à ventre noir aux perturbations et infrastructures anthropiques peut être attribuable à divers facteurs, notamment des différences dans la méthodologie des études ou des analyses, des variations régionales de la réponse comportementale, des différences dans la structure de la végétation (Kalyn Bogard et Davis, 2014) et des variations des dimensions ou de l’empreinte des infrastructures (Rodgers et Koper, 2017) ou de l’intensité du bruit et de la circulation associés aux sites. Voir à la section Menaces une description détaillée des réactions du Plectrophane à ventre noir aux perturbations et infrastructures anthropiques.

On s’attend généralement à ce que les aires de répartition des espèces se déplacent vers les pôles à mesure que les températures continuent de se réchauffer en raison du changement climatique (Root et al., 2003; La Sorte et Jetz, 2012). Toutefois, l’analyse des changements à long terme dans l’abondance et la répartition du Plectrophane à ventre noir dans les Grandes Plaines montre que son aire de répartition se déplace vers le sud et que sa dynamique spatiale n’est pas liée à la variabilité de l’environnement (Wilson et al., 2018).

Déplacements et dispersion

Les Plectrophanes à ventre noir qui se reproduisent au Canada effectuent une migration de distance moyenne vers leurs sites d’hivernage dans le sud-ouest des États-Unis et le nord du Mexique. Ils empruntent habituellement la voie migratoire du centre de l’Amérique du Nord (Bleho et al., 2015). L’espèce est grégaire durant la migration et l’hiver. Les individus commencent à se regrouper de la mi-juillet à la mi-août; les juvéniles se regroupent les premiers, suivis des adultes (Harris, 1944). En utilisant des géolocalisateurs à intensité lumineuse, Ellison et al. (2017) ont constaté que les individus du sud-ouest de la Saskatchewan commençaient leur migration à la fin de septembre ou au début d’octobre et arrivaient dans leurs aires d’hivernage en moyenne 41 jours plus tard; la durée de la migration printanière était presque identique (42 jours en moyenne), commençant généralement vers la mi-mars, de sorte que les individus arrivaient dans leurs aires de reproduction entre la mi-avril et le début de mai. On a observé que les mâles quittaient leurs zones d’hivernage en Oklahoma plus tôt que les femelles (Bleho et al., 2015) et qu’ils arrivaient plus tôt dans leurs aires de reproduction en Alberta (Hill, 1997) et au Montana (Lloyd et Martin, 2005). D’après deux études de marquage-recapture réalisées en Alberta et en Saskatchewan, les oiseaux adultes ont tendance à revenir chaque année au même site de reproduction (Bleho et al., 2015). Il existe peu de données sur la dispersion des juvéniles, mais leur philopatrie natale est faible (Hill, 1997).

Relations interspécifiques

Prédation des nids et des adultes

Les prédateurs documentés des adultes et des oisillons du Plectrophane à ventre noir comprennent le spermophile rayé (Ictidomys tridecemlineatus; Pietz et Granfors, 2000), la Chevêche des terriers (Athene cunicularia; Haug, 1985) et le renard véloce (Vulpes velox; Uresk et Sharps, 1986). Les prédateurs documentés des nids du Plectrophane à ventre noir comprennent la couleuvre des Plaines (Thamnophis radix; Yoo, 2014), le spermophile de Richardson (Urocitellus richardsoni; Kirkham et Davis, 2013), le spermophile rayé, le blaireau d’Amérique (Taxidea taxus), le Busard Saint-Martin (Circus cyaneus) et la Buse de Swainson (Buteo swainsoni) (Pietz et al., 2012; Bleho et al., 2015). Les prédateurs des nids d’oiseaux chanteurs des prairies sont très variés (Pietz et al., 2012) et opportunistes (Vickery et al., 1992). Par exemple, Pietz et al. (2012) ont documenté la prédation de nids d’oiseaux chanteurs des prairies par plus de 30 espèces de mammifères, d’oiseaux et de serpents dans les prairies du nord et le Midwest des États-Unis.

Le Vacher à tête brune (Molothrus ater) parasite des nids du Plectrophane à ventre noir, mais à un taux faible à modéré (10-30 %; Shaffer et al., 2019).

Relations interspécifiques autres que la prédation

Comme le Plectrophane à ventre noir a évolué avec le bison d’Amérique (Bison bison) et d’autres herbivores indigènes dans ses aires de reproduction, son habitat a besoin de pâturage pour lui rester convenable (voir Besoins en matière d’habitat ).

Des Plectrophanes à ventre noir ont été observés en train de poursuivre des Bruants de Baird, des Plectrophanes de McCown, des Sturnelles de l’Ouest (Sturnella neglecta) et des Alouettes hausse-col (Eremophila alpestris) et d’être poursuivis par ces oiseaux (Bleho et al., 2015). On a également observé des Bruants des prés (Passerculus sandwichensis), des Vachers à tête brune et des Perdrix grises (Perdix perdix) poursuivant des Plectrophanes à ventre noir (Bleho et al., 2015). Des Plectrophanes à ventre noir (individus et couples) ont été observés attaquant des Busard Saint-Martin, des Pies-grièches migratrices (Lanius ludovicianus) et des Chevêches des terriers près de leurs nids (COSEWIC, 2009).

Taille et tendances des populations

Activités et méthodes d’échantillonnage

Deux principales méthodes de relevé sont actuellement utilisées pour recueillir des données sur la taille et les tendances des populations de Plectrophanes à ventre noir, soit le Relevé des oiseaux nicheurs (BBS : Breeding Bird Survey) d’Amérique du Nord et le Recensement des oiseaux de Noël (CBC : Christmas Bird Count). Ces deux méthodes, ainsi que leurs limites pour ce qui est de la surveillance des populations de Plectrophanes à ventre noir, sont décrites ci-dessous. Le programme de surveillance des oiseaux de prairies (Grassland Bird Monitoring) utilise une méthode intégrant des relevés dans des parcelles d’habitat qui ne se trouvent pas au bord de routes pour tenir compte du fait que certaines espèces sont moins abondantes près des routes. Ce programme a fait l’objet d’un paragraphe distinct dans la version précédente du présent rapport (COSEWIC, 2009), mais comme il a depuis été entièrement intégré au Relevé des oiseaux nicheurs, il n’est plus décrit dans un paragraphe distinct.

Relevé des oiseaux nicheurs

Le Relevé des oiseaux nicheurs est un relevé effectué au bord de routes partout au Canada et aux États-Unis. Des observateurs expérimentés suivent des parcours fixes choisis au hasard une fois par année entre la fin de mai et le début de juillet. À chacun de 50 arrêts espacés d’environ 800 m, les observateurs notent tous les oiseaux qu’ils voient ou entendent (Sauer et al., 2017). Bien que ce relevé couvre l’aire de répartition du Plectrophane à ventre noir au Canada, les taux de détection sont relativement faibles parce que l’espèce a tendance à éviter les routes (Sutter et al., 2000) et qu’il y a généralement plus de routes dans les zones cultivées que dans les zones de prairie. Malgré ces limites, la taille de l’échantillon des parcours où l’espèce a été détectée est relativement grande, ce qui donne une assez bonne confiance dans les estimations des tendances pour la partie de la population qui se reproduit près des routes.

Recensement des oiseaux de Noël

Le Recensement des oiseaux de Noël est un relevé annuel effectué par des bénévoles dans les Amériques, surtout au Canada et aux États-Unis. Chaque relevé est réalisé à une date prédéterminée entre le 14 décembre et le 5 janvier par des bénévoles qui dénombrent tous les oiseaux qu’ils voient ou entendent dans un cercle de 24 km de diamètre. Les données du Recensement des oiseaux de Noël renseignent sur la partie de la population qui passe l’hiver aux États-Unis, mais très peu sur l’espèce au centre de son aire d’hivernage dans le nord du Mexique, où le recensement ne compte qu’un ou deux cercles d’échantillonnage.  

Abondance

L’organisation Partenaires d’envol (Partners in Flight, 2019) a estimé la population mondiale de Plectrophanes à ventre noir à 3,1 millions d’individus matures (intervalle de confiance [IC] à 95 % : 2,1 millions à 4,3 millions), dont 1,3 million (IC 95 % : 690 000 à 2,3 millions) au Canada, soit 42 % du total. Les estimations provinciales de Partners in Flight (2019) présentent une grande incertitude : 520 000 (IC 95 % : 230 000 à 1 million) en Alberta; 770 000 (IC 95 % : 280 000 à 1,6 million) en Saskatchewan; 16 000 (IC 95 % : 0 à 44 000) au Manitoba. La nouvelle estimation pour le Canada est plus du double de l’estimation précédente de 600 000 individus matures, qui représentaient 21 % de la population mondiale (Partners in Flight, 2013). Les données du BBS sur la répartition et l’abondance relative du Plectrophane à ventre noir dans son aire de reproduction au Canada et aux États-Unis (figure 2) suggèrent cependant que le pourcentage de la population qui reproduit au Canada serait plus proche de 21 % que de 42 %.

L’estimation précédente de Partenaires d’envol a été calculée principalement à partir des données du BBS de 1998 à 2007 pour le Canada et les États-Unis (Blancher et al., 2013), tandis que la dernière estimation reposait sur les données du BBS de 2006 à 2015 qu’elle a extrapolées aux parties de l’aire de reproduction non couvertes par le relevé (Will et al., 2019). Cette extrapolation pourrait sous-estimer l’abondance dans la mesure où la densité est plus importante loin des routes où les données sources ont été recueillies. En revanche, l’extrapolation s’est appuyée sur des cartes de répartition de 2005 (Ridgely et al., 2005) et ne tenait donc pas compte de la contraction en cours de l’aire de répartition canadienne ni de la réduction de l’habitat de prairie intact disponible dans cette aire (voir Tendances en matière d’habitat ).

Malgré les incertitudes susmentionnées, l’approche d’estimation de la population de Partners in Flight (2019) est la meilleure actuellement disponible. Toutefois, si l’on tient compte du fait que l’estimation est calculée à partir des données du BBS centrées sur 2010 ou 2011 et que le taux moyen de déclin au Canada s’est chiffré à 7,3 % par année au cours de la dernière décennie (voir Fluctuations et tendances ), on calcule une estimation de population corrigée pour 2019 d’environ 680 000 individus matures (avec une incertitude de 360 000 à 1,2 million).

Fluctuations et tendances

Relevé des oiseaux nicheurs (BBS)

Selon les analyses effectuées par le Service canadien de la faune (SCF), les données du BBS indiquent des déclins de population à long terme largement répandus (tableau 3; figure 3; Smith et al., 2019). La tendance de la population au Canada s’est chiffrée à -6,6 % par année (IC 95 % : -8,0 % à -5,3%; n = 99 parcours) de 1970 à 2017, pour un changement cumulatif de -96 % (IC 95 % : -98 % à -92 %) et est considérée par les responsables du BBS comme étant très fiable. À l’échelle provinciale, la tendance annuelle durant cette période était de -8,5 % en Alberta (IC : -10,1 % à -6,9 %; n = 46 parcours), de -4,4 % en Saskatchewan (IC : -6,3 % à -2,6 %; n = 41 parcours) et de -8,0 % au Manitoba (IC : -11,0 % à -5,1 %; n = 12 parcours). Aux États-Unis, les données du BBS présentent une tendance annuelle de -3,5 % de 1966 à 2015 (IC : -4,4 % à -2,5 %; n = 123 parcours) (Sauer et al., 2017).

Tableau 3. Tendances démographiques du Plectrophane à ventre noir à long terme (1970-2017 pour le Canada; 1966-2015 pour les États-Unis, l’Amérique du Nord et la RCO 11) et à court terme (2007-2017 pour le Canada; 2005-2015 pour les États-Unis, l’Amérique du Nord et la RCO 11) d’après les données du Relevé des oiseaux nicheurs, avec limites inférieures et supérieures de confiance à 95 % (LCI et LCS, respectivement); les taux annuels en caractères gras sont statistiquement significatifs. Sources : Smith et al. (2019) pour le Canada et Sauer et al. (2017) pour toutes autres régions

Région

Long terme
% de changement annuel (LCI, LCS)

Long terme
% de changement cumulatif
(LCI, LCS)

Long terme
Nbre de
parcours

Court terme
% de changement annuel (LCI, LCS)

Court terme
% de changement cumulatif
(LCI, LCS)

Court terme
Nbre de
parcours

Continent

-4,2
(-5,0, -3,4)

 -88,3
(-106,7, -69,9)

220

-2,9

(-4,6, -0,9)

 -27,7

(-38,0, -17,4)

220

Toute la RCO 11 (Canada et États-Unis)

-4,3
(-5,4, -3,3)

 -88,9
(-107,4, -70,4)

155

-3,5

(-5,3, -1,3)

 -32,4

(-43,6, -21,2)

58

Canada

-6,6
(-8,0, -5,3)

-95,9
(-98,0, -92,1)

99

-7,3

(-10,5, -4,6)

-52,9

(-67,2, -37,4)

84

Alberta

-8,5
(-10,1, -6,9)

-98,4
(-99,3, -96,5)

46

-11,8

(-16,6, -6,9)

-71,4

(-83,7, -51,3)

41

Saskatchewan

-4,4
(-6,3, -2,6)

-87,9
(-95,2, -71,0)

41

-4,6

(-8,3, -1,7)

-37,2

(-57,8, -15,7)

32

Manitoba

-8,0
(-11,0, -5,1)

-98,0
(-99,6, -91,3)

12

-8,3

(-14,4, -3,5)

-57,9

(-78,8, -29,8)

11

États-Unis

-3,5
(-4,4, -2,5)

 -83,1
(-101,0, -65,2)

123

-2,3

(-4,4, -0,2)

 -22,6

(-31,9, -13,3)

123

Montana

-2,3
(-3,6, -0,9)

 -68,8
(-85,1, -52,5)

32

-1,9

(-4,3, 1,2)

 -19,0

(-27,5, -10,5)

32

Dakota du Nord

-4,2
(-5,7, -2,8)

 -88,3
(-106,7, -69,9)

39

-3,4

(-7,2, 1,3)

 -31,6

 (-42,6, -20,6)

39

Dakota du Sud

-4,9
(-6,5, -3,2)

 -91,9
(-110,7, -73,1)

36

-1,0

(-7,2, -6,5)

 -10,5

(-16,8, -4,2)

36

Figure 3, lire la longue description

Figure 3. Tendance de la population de Plectrophanes à ventre noir d’après l’analyse faite par Environnement et Changement climatique Canada des données de 1970 à 2017 du Relevé des oiseaux nicheurs d’Amérique du Nord (BBS) (Smith et al., 2019). La ligne pleine représente la tendance de la population, et les lignes pointillées indiquent les intervalles de crédibilité à 95 %.

Veuillez voir la traduction française ci-dessous :

BBS Index = Indice du BBS

Year = Année

Description longue 

Graphique montrant la tendance de la population de Plectrophanes à ventre noir d’après l’analyse faite par Environnement et Changement climatique Canada des données de 1970 à 2017 du BBS.

Selon leurs analyses indépendantes des données du BBS, Wilson et al. (2018) ont estimé un déclin annuel moyen de 5,2 % par année (IC 95 % : -5,7 % à -4,6 %) de 1967 à 2014 dans le nord des Grandes Plaines, soit un déclin cumulatif de 92 % (IC 95 % : -94 % à -89 %). Les plus fortes baisses étaient dans la moitié nord de l’aire de répartition de l’espèce, c.-à-d. au Canada et juste au sud de la frontière américaine.

Les tendances à court terme au Canada montrent une accélération des déclins (Smith et al., 2019). De 2007 à 2017, la tendance annuelle de la population nationale était de -7,3 % par année, avec une fiabilité moyenne (IC 95 % : -10,5 % à -4,6 %; n = 84 parcours; figure 4), soit une baisse cumulative de 53 % (IC 95 % : -67 % à -37 %), avec une probabilité de 65 % de dépasser un déclin de 50 %. À l’échelle provinciale, les tendances annuelles durant cette période étaient de -11,8 % en Alberta (IC : -16,6 % à -6,9 %; n = 41 parcours), de -4,6 % en Saskatchewan (IC : -8,3 % à -1,7 %; n = 32 parcours) et de -8,3 % au Manitoba (IC : -14,4 % à -3,5 %; n = 11 parcours). Aux États-Unis, le déclin a quelque peu ralenti, la tendance annuelle se chiffrant à -2,3 % de 2005 à 2015 (IC : -4,4 % à -0,2 %; n = 123 parcours; Sauer et al., 2017).

Figure 4, lire la longue description

Figure 4. Tendance de la population de Plectrophanes à ventre noir d’après l’analyse faite par Environnement et Changement climatique Canada des données de 2007 à 2017 du Relevé des oiseaux nicheurs d’Amérique du Nord (BBS) (Smith et al., 2019). La ligne pleine représente la tendance de la population, et les lignes pointillées indiquent les intervalles de crédibilité à 95 %.

Veuillez voir la traduction française ci-dessous :

BBS Index = Indice du BBS

Year = Année

Dscription longue 

Graphique montrant la tendance de la population de Plectrophanes à ventre noir d’après l’analyse faite par Environnement et Changement climatique Canada des données de 2007 à 2017 du BBS.

Les rapports traditionnels sur les tendances du BBS utilisent la moyenne géométrique du pourcentage de changement annuel entre la première et la dernière année (p. ex. 1980 et 2017) de la période visée, ce qui peut être trompeur puisque les estimations peuvent varier considérablement d’une année à l’autre. Une autre approche qui tient compte des variations d’une année à l’autre consiste à examiner les tendances mobiles sur 10 ans : pour chaque année, on calcule un point de donnée représentant le pourcentage moyen de changement annuel durant la décennie précédente (voir la figure 5). La tendance mobile sur 10 ans met en évidence l’évolution générale au fil du temps ainsi que les grandes fluctuations qui se produisent. Pour le Plectrophane à ventre noir, les tendances mobiles sur 10 ans de 1980 à 2017 montrent que les tendances estimées se situent près ou en dessous de -30 % pour toutes les années et qu’elles ont été inférieures à -50 % pour trois des quatre dernières années (figure 5). Malgré les grands intervalles de crédibilité à 95 %, la population canadienne de Plectrophanes à ventre noir a probablement diminué de plus de 50 % au cours des dix dernières années (figure 5).

Figure 5, lire la longue description

Figure 5. Tendances mobiles sur 10 ans de la variation de la population de Plectrophanes à ventre noir au Canada d’après les données du BBS de 1980 à 2017 (gracieuseté d’Adam Smith, d’Environnement et Changement climatique Canada). Chaque point représente le taux annuel moyen de variation durant la décennie précédente, et les barres indiquent les intervalles de crédibilité à 95 %. Les lignes orange et rouge indiquent les taux annuels de déclin correspondant à des déclins décennaux de 30 % et de 50 %, respectivement, et la ligne pointillée représente le taux annuel de variation de -7,3 % estimé pour le Canada à partir des données du BBS de 2007 à 2017.

Veuillez voir la traduction française ci-dessous :

Chestnut-collared Longspur Canada rolling… = Tendances mobiles sur 10 ans de la population de Plectrophanes à ventre noir au Canada (IC à 95 % et à 50 %)

10-year trends… = Tendances sur 10 ans (% moyen de variation annuelle)

30% decline = déclin de 30 %

50% decline = déclin de 50 %

End-year… = Dernière année de chaque tendance sur 10 ans

Description longue 

Graphique montrant les tendances mobiles sur 10 ans de la population de Plectrophanes à ventre noir au Canada d’après les données du BBS de 1980 à 2017.

Recensement des oiseaux de Noël (CBC)

Les données à long terme du CBC indiquent une tendance significative de -8,7 % par année (IC 95 % : -17,4 % à -0,1 %; n = 9 à 30 dénombrements/année) dans les aires d’hivernage aux États-Unis de 1966 à 2017 (tableau 4, figure 6; Meehan et al., 2018). Sur la période de 10 ans allant de 2007 à 2017, le déclin a atteint 17,5 % par année, quoiqu’il soit largement attribuable par l’abondance exceptionnellement faible en 2017 (figure 6). Dans les aires d’hivernage au Mexique, les données à long terme du CBC indiquent une tendance de -25,8 % par année de 1996 à 2013 (figure 7), mais cette tendance n’est fondée que sur un ou deux dénombrements la plupart des années et met en évidence un grand contraste entre les données de 1996 à 1999 et celles recueillies depuis 2000.

Tableau 4. Tendances démographiques du Plectrophane à ventre noir à long terme (1966-2017 pour les États-Unis; 1996-2013 pour le Mexique) d’après les données du Recensement des oiseaux de Noël, avec limites inférieures et supérieures de confiance à 95 % (LCI et LCS, respectivement); les taux annuels en caractères gras sont statistiquement significatifs. Les chiffres de la dernière colonne représentent les nombres minimum et maximum de dénombrements effectués au cours d’une même année. Source: Meehan et al., 2018
Région % de changement annuel (LCI, LCS) % de changement cumulatif (LCI, LCS) Nbre de dénombrements / année

États-Unis

-8,7 (-17,4, -0,1)

-99,1 (-118,6, -79,6)

9 - 30

Texas

-14,3 (-22,6, -5,9)

-99,97 (-119,6, -80,4)

1 - 13

Nouveau-Mexique

-1,2 (-9,6, 6,5)

-48,7 (-62,4, -35,1)

1 - 12

Arizona

- 7,4 (-11,6, -2,7)

-98,1 (-117,5, -78,7)

1 - 7

Oklahoma

-3,0 (-8,7, 1,9)

-79,5 (-97,0, -62,0)

1 - 6

Kansas

0,2 (-10,7, 11,6)

12,7 (5,7, 19,7)

1 - 4

Mexico

-25,8 (-15,8, -35,8)

-99,5 (-119,1, -80,0)

1 - 2

Figure 6, lire la longue description

Figure 6. Nombre de Plectrophanes à ventre noir détectés par heure-équipe aux États-Unis de 1966 à 2017 dans le cadre du Recensement des oiseaux de Noël en Amérique du Nord (National Audubon Society, 2018).

Veuillez voir la traduction française ci-dessous :

Annual Index = Indice annuel

Year = Année

Description longue 

Graphique montrant la tendance du nombre de Plectrophanes à ventre noir détectés par heure équipe aux États Unis de 1966 à 2017 dans le cadre du Recensement des oiseaux de Noël en Amérique du Nord.

Figure 7, voir description longue

Figure 7. Nombre de Plectrophanes à ventre noir détectés par heure-équipe au Mexique de 1966 à 2013 dans le cadre du Recensement des oiseaux de Noël en Amérique du Nord (National Audubon Society, 2018).

Veuillez voir la traduction française ci-dessous :

Annual Index = Indice annuel

Year = Année

Description longue 

Graphique montrant la tendance du nombre de Plectrophanes à ventre noir détectés par heure équipe au Mexique de 1966 à 2013.

Résumé

Toutes les données disponibles concordent à montrer que le Plectrophane à ventre noir a connu des réductions significatives et soutenues de sa population à l’échelle de son aire de répartition. Le Relevé des oiseaux nicheurs fournit les tendances les plus fiables pour la population canadienne. Au cours de la dernière décennie pour laquelle des données sont disponibles, les déclins se sont accélérés au Canada, de sorte que 53 % de la population a probablement été perdue au cours de cette période. Bien que les tendances mobiles sur 10 ans présentent des fluctuations, elles sont restées négatives, toujours inférieures à -3 % par année, depuis 1980.

Immigration de source externe

Des Plectrophanes à ventre noir pourraient immigrer au Canada à partir de la population des États-Unis, qui est plus grande que celle du Canada, d’autant plus qu’il y a de grandes étendues d’habitat convenable à la frontière ou à proximité. Les données du BBS indiquent cependant un déclin significatif de 3,5 % par année (IC : -4,4 % à -2,5 %; n = 123 parcours) de 1966 à 2015 (Sauer et al., 2017), ainsi qu’un déclin à long terme significatif dans tous les États comptant suffisamment de parcours BBS pour permettre une analyse fiable des tendances, soit le Montana, le Dakota du Nord et le Dakota du Sud (Sauer et al., 2018). Par conséquent, bien qu’une immigration à partir de la population américaine soit possible, la probabilité qu’elle se produise est sans doute réduite par les déclins importants en cours aux États-Unis. De plus, la conversion de l’habitat de prairie se poursuit à un rythme alarmant (Gage et al., 2016), ce qui réduit davantage cette probabilité.

Menaces et facteurs limitatifs

Menaces

Le Plectrophane à ventre noir est vulnérable aux effets cumulatifs de diverses menaces, en particulier la perte et la conversion d’habitat dans ses aires de reproduction et d’hivernage. Les menaces sont évaluées à l’Annexe 1 et sont résumées ci-dessous selon le système unifié de classification des menaces de l’IUCN-CMP (Union internationale pour la conservation de la nature-Partenariat pour les mesures de conservation), d’après le lexique standard sur la conservation de la biodiversité de Salafsky et al. (2008). L’impact global des menaces pesant sur le Plectrophane à ventre noir est élevé à très élevé, ce qui cadre bien avec le déclin observé de 53 % de la population canadienne au cours des dix dernières années et les indications voulant que la tendance continue de s’aggraver. Les sept catégories de menaces de l’IUCN qui s’appliquent au Plectrophane à ventre noir sont décrites ci-dessous, dans l’ordre de l’impact le plus élevé à l’impact le plus faible.

UICN 2 Agriculture et aquaculture (impact élevé)

2.1 Cultures annuelles et pérennes de produits autres que le bois (impact élevé)

La conversion de prairies indigènes à graminées courtes et mixtes en cultures annuelles a commencé lors de la colonisation européenne il y a quelque 150 ans et se poursuit toujours dans le nord des Grandes Plaines (Gage et al., 2016). Hill et al., (2014) ont conclu que la perte d’habitat en raison du développement agricole constitue le plus grand facteur de déclin des populations d’oiseaux des prairies. C’est sans doute le cas pour les déclins historiques du Plectrophane à ventre noir, car il fréquente beaucoup plus les prairies indigènes ou ensemencées que les terres cultivées (Davis et al., 1999; McMaster et Davis, 2001) et évite les lisières des champs cultivés à une distance allant jusqu’à près de 2 km (Sliwinski et Koper, 2012). Le Plectrophane à ventre noir est sensible à la superficie de l’habitat, ayant besoin d’au moins 39 ha, et son abondance diminue à mesure que le rapport lisière-habitat intérieur augmente (Davis, 2004). Les pratiques agricoles comme le travail du sol, le fauchage et la fenaison nuisent à l’occupation du milieu par le Plectrophane à ventre noir (Dale et al., 1997; Martin et Forsyth, 2003). Par exemple, aucun Plectrophane à ventre noir n’a été détecté dans des champs de blé d’hiver (sans travail du sol) ou des champs en jachère estivale de la Saskatchewan, et le taux d’occurrence de l’espèce était de 5 % dans des champs de blé semé au printemps (la plupart sans travail du sol), de 52 % dans des pâturages indigènes et de 19 % dans des prairies ensemencées (S. Davis, données inédites).

La demande croissante de biocarburants pourrait accroître les taux de conversion des prairies en terres cultivées dans le nord des Grandes Plaines, ce qui pourrait restreindre davantage les populations de Plectrophanes à ventre noir. Par exemple, plus de 203 000 ha de prairies indigènes ont été convertis en terres cultivées dans le Dakota du Nord, le Dakota du Sud et le Montana entre 2002 et 2007, ce qu’on a attribué à la demande accrue d’éthanol, aux prix élevés du maïs et à la baisse de nombre de participants au Conservation Reserve Program (Fargione et al., 2009). De même, entre 2006 et 2011, près de 530 000 ha de terres dominées par les graminées ont été convertis en cultures de maïs et de soja pour la production de biocarburants dans le Dakota du Nord, le Dakota du Sud, le Nebraska, l’Iowa et le Minnesota (Wright et Wimberly, 2013). En 2007, le gouvernement du Canada a lancé un programme d’incitation visant à accroître la production de carburants de substitution (principalement à base de blé et de maïs) à l’essence et au diesel (Natural Resources Canada, 2014). Entre 2003 et 2014, plus de 5 millions d’hectares d’habitat de prairie ont été convertis en Alberta, en Saskatchewan et au Manitoba, ce qui représente une perte de 36 % de la superficie d’habitat qui restait dans les Prairies canadiennes (Roch et Jaeger, 2014). La production de biocarburants n’est qu’un exemple de la foule de pressions socioéconomiques qui entraînent la conversion d’habitats de prairie en cultures annuelles; les autres facteurs comprennent les fluctuations du prix du bétail, les changements de politique agricole et les progrès dans la mise au point de nouvelles cultures.

La conversion de l’habitat dans l’aire d’hivernage constitue actuellement une menace particulièrement importante pour les populations de Plectrophanes à ventre noir. Pool et al. (2014) ont documenté des taux rapides et non durables de conversion de prairies en terres cultivées entre 2006 et 2011 dans de vastes zones du désert de Chihuahua, dans le nord du Mexique, principalement en raison de l’expansion non autorisée des terres cultivées irriguées par les eaux souterraines. Plus précisément, la superficie des terres cultivées dans la région de Valles Centrales a augmenté d’environ 6 % par année, ce qui équivaut à une perte de plus de 69 000 ha d’habitat de prairie entre 2006 et 2011 (Pool et al., 2014). Dans l’ensemble, une grande partie de la population de Plectrophanes à ventre noir population est exposée à l’agriculture, et les effets sont d’une gravité élevée.

2.3 Élevage de bétail (habituellement pas une menace)

La gestion inappropriée des pâturages est considérée comme une menace dans le programme de rétablissement du Plectrophane à ventre noir (Environment and Climate Change Canada, 2018), car un broutage insuffisant ou trop intense peut créer des conditions d’habitat qui ne conviennent pas à l’espèce (Bleho et al., 2015). Le Plectrophane à ventre noir préfère une végétation courte et clairsemée (Davis, 2005), qui peut être maintenue par des perturbations comme le pâturage, le fauchage ou les incendies (Carragher et al., 2012; Bleho et al., 2015). Le pâturage est omniprésent dans l’aire de répartition de l’espèce. Bien que le surpâturage chronique réduise la qualité de l’habitat, il est économiquement non durable et généralement évité, de sorte que le pâturage a tendance à être bénéfique pour le Plectrophane à ventre noir en maintenant l’habitat de reproduction dans des conditions favorables. L’élevage de bétail n’est donc pas considéré comme une menace pour l’espèce. 

UICN 7 Modifications des systèmes naturels (impact moyen – faible)

7.3 Autres modifications de l’écosystème (impact moyen – faible)

Le taux de reproduction du Plectrophane à ventre noir est plus faible dans les prairies ensemencées (voir Biologie ), ce qui laisse croire que ces zones constituent des pièges écologiques. Les prairies ensemencées couvrent déjà de vastes étendues dans l’aire de reproduction canadienne de l’espèce et elles continueront probablement de prendre de l’expansion (voir UICN 2, plus haut). Une grande partie de la population est donc exposée à cette menace, dont la gravité des effets est considérée comme légère à modérée. Les espèces végétales envahissantes deviennent de plus en plus répandues dans ce qui reste des communautés de prairie, et des données indiquent que certaines de ces espèces (p. ex. l’agropyre à crête) sont associées à une réduction de la survie des nids et du taux de croissance des oisillons du Plectrophane à ventre noir. Peu de recherche a été effectuée sur le seuil de tolérance des Plectrophanes à diverses quantités de graminées envahissantes. La réduction des populations d’arthropodes proies causée par les pesticides n’est probablement pas très préoccupante pour le Plectrophane à ventre noir, car l’écosystème de prairie n’est pas régulé par le bas de la chaîne alimentaire.

7.1 Incendies et suppression des incendies (impact faible)

Richardson et al. (2014) ont observé que l’abondance relative du Plectrophane à ventre noir était le plus élevée dans les parcelles brûlées et qu’elle diminuait avec le temps écoulé depuis l’incendie, ce qui porte à croire que les incendies ont un effet favorable l’espèce. Toutefois, la réaction des oiseaux chanteurs des prairies aux incendies, au broutage et l’interaction de ces processus sont complexes, car il y a de la variabilité spatiale et temporelle dans les conditions d’humidité et la gestion des pâturages, et la réaction d’une espèce n’est pas nécessairement la même partout dans son aire de répartition. 

L’empiètement de plantes ligneuses pourrait limiter l’habitat disponible au Plectrophane à ventre noir dans ses aires de reproduction et d’hivernage. La présence du Plectrophane à ventre noir a diminué au Dakota du Nord à mesure que la superficie couverte par des plantes forestières y augmentait, et l’espèce était sensible aux plantes ligneuses allant de broussailles et de grands arbustes à des arbres (Grant et al., 2004). La densité et l’abondance du Plectrophane à ventre noir dans les prairies du désert de Chihuahua sont réduites dans les zones abritant une forte densité d’arbustes (couverture arbustive ≥ 10 %), de grandes herbacées non graminoïdes (≥ 30 cm) et de grands arbustes (≥ 1,2 m); on recommande d’effectuer des brûlages dirigés pour gérer cet habitat et maintenir les conditions que préfère le Plectrophane à ventre noir dans ses aires de reproduction et d’hivernage (Pool et al., 2012). La suppression des incendies est généralisée dans l’aire de répartition du Plectrophane à ventre noir, mais comme le pâturage joue en partie le rôle des incendies dans de nombreuses parties de l’aire de répartition, les effets de cette menace sont faibles.

UICN 9 Pollution (impact moyen – faible)

9.3 Effluents agricoles et sylvicoles (impact moyen – faible)

Les oisillons du Plectrophane à ventre noir mangent principalement des arthropodes (Bleho et al., 2015). La pulvérisation d’insecticides à large spectre pour combattre les populations de sauterelles dans les prairies n’est pas courante au Canada. Martin et al. (2000) l’ont cependant étudiée dans le sud de l’Alberta et ont constaté qu’elle n’avait que des effets minimes sur le succès de reproduction du Plectrophane à ventre noir, quoique les parents devaient chercher de la nourriture plus loin et se rabattre sur des proies moins abondantes pour nourrir leurs oisillons, ce qui pourrait avoir des conséquences pour le succès de nidification et la survie des adultes. Dans l’ensemble, le potentiel d’exposition de l’espèce à la pollution agricole est grand à généralisé durant tout son cycle vital (dans ses aires de reproduction et d’hivernage et durant la migration), mais il faut effectuer plus de recherche pour préciser la gravité de la menace, laquelle est actuellement considérée comme légère à modérée.

9.6 Apports excessifs d’énergie (impact faible)

La pollution lumineuse et les bruits d’origine anthropique peuvent nuire au Plectrophane à ventre noir. L’espèce migre surtout le jour, mais elle se déplace parfois la nuit et pourrait être sensible aux effets négatifs de la pollution lumineuse décrits chez d’autres espèces (Gauthreaux et al., 2006). Ng et al. (2019) ont observé que le Plectrophane à ventre noir était sensible au bruit produit par des infrastructures. Bien qu’une grande proportion de la population soit probablement exposée à des apports excessifs d’énergie, la gravité des effets est sans doute légère.

UICN 3 Production d’énergie et exploitation minière (impact faible)

3.1 Forage pétrolier et gazier (impact faible)

Linnen (2008), Kalyn Bogard et Davis (2014), Thompson et al., (2015) et Unruh (2015) ont constaté que le Plectrophane à ventre noir était moins fréquemment observé près de divers types de puits de pétrole et de gaz naturel en Alberta, en Saskatchewan et au Dakota du Nord. Les puits de gaz naturel semblent avoir moins d’impact que les puits de pétrole puisque Linnen (2008), Hamilton et al. (2011) et Rodgers et Koper (2017) n’ont pas observé de relation entre l’abondance de l’espèce et la densité ou la proximité de puits de gaz en Alberta ou en Saskatchewan. Nenninger et Koper (2018) ont comparé divers types de puits de pétrole et ont conclu que la probabilité d’occurrence de l’espèce était plus élevée près de puits à chevalet de pompage en Alberta, mais qu’il n’y a eu aucun effet des puits à pompe à vis et que l’abondance n’a pas varié entre les puits alimentés par génératrice ou ceux branchés au réseau public. Les études divergent quant aux effets de l’exploitation pétrolière et gazière sur le succès de reproduction du Plectrophane à ventre noir. Gaudet (2013), Bernaith-Plaisted et Koper (2016) et Yoo et Koper (2017) ont conclu que la présence ou de la proximité d’infrastructures pétrolières et gazières n’avaient aucun effet sur le succès de nidification et la survie du nid. Par contre, Yoo et Koper (2017) ont observé que la taille des couvées diminuait en fonction de la densité des puits, quoique cet effet s’atténuait avec l’âge des puits. Gaudet (2013) a observé que le nombre de jeunes à l’envol par nid était plus élevé à proximité de puits de gaz, mais que l’espèce évitait de nicher près des puits, tandis que Ng (2017) a constaté une réduction des soins parentaux aux nids situés près de puits de pétrole et de stations de compression. Une partie restreinte de la population est susceptible d’être exposée à l’exploitation pétrolière et gazière, et la gravité des effets est probablement modérée.

3.2 Exploitation de mines et de carrières (impact faible)

Il y a des activités d’extraction de gravier et d’exploitation minière (p. ex. potasse) en cours ou éventuelles dans l’habitat de prairie indigène dans les trois provinces des Prairies. Ces activités entraînent la perte complète de l’habitat à une échelle locale. Il est possible que les oiseaux puissent se déplacer dans un habitat adjacent, mais celui-ci peut être de moindre qualité. Une petite partie de la population de Plectrophanes à ventre noir est susceptible d’être exposée à cette menace, dont les effets sont considérés comme modérés. 

3.3 Énergie renouvelable (impact faible)

Au Dakota du Sud, les Plectrophanes à ventre noir dans un rayon de 300 m autour d’un parc éolien ont été déplacés plus d’un an après la construction (Shaffer et Buhl, 2016). Par contre, la densité des Plectrophanes à ventre noir n’a pas changé après la construction d’un parc éolien au Dakota du Sud (Shaffer et Johnson, 2008). Seule une petite partie de la population de Plectrophanes à ventre noir est susceptible d’être exposée au développement des énergies renouvelables dans les Prairies canadiennes dans un avenir proche, et la gravité des effets serait légère à modérée. Toutefois, l’impact de cette menace pourrait augmenter avec l’expansion de cette industrie dans les prairies naturelles et pâturages des Prairies canadiennes.

UICN 4 Corridors de transport et de service (impact faible)

4.1 Routes et voies ferrées (impact faible)

L’effet des routes sur le Plectrophane à ventre noir semble variable, mais tend à être négatif. Cette variabilité est probablement attribuable aux différences dans le débit de circulation, la structure de l’habitat et l’abondance relative des espèces envahissantes entre les études. En Saskatchewan, l’abondance du Plectrophane à ventre noir était plus faible près des routes (Sutter et al., 2000). En Alberta, Wellicome et al. (2014) ont constaté que l’abondance et la fréquence d’occurrence de l’espèce étaient significativement plus élevées dans les relevés hors route que dans les relevés en bord de route et qu’elles présentaient une corrélation négative avec les habitats modifiés par l’homme, comme les routes. En Alberta, Ng et al. (2019) ont constaté une baisse des soins parentaux aux nids situés près des routes, ce qui a réduit le nombre d’oisillons qui parvenaient à l’envol et prenaient plus de temps pour le faire. Par contre, Yoo et Koper (2017) n’ont trouvé aucun effet des routes et des sentiers sur le succès de nidification ou la taille des couvées du Plectrophane à ventre noir succès de nidification. De même, Sliwinski et Koper (2012) et Thompson et al. (2015) ont observé, en Alberta et au Dakota du Nord que le Plectrophane à ventre noir n’évitait pas les routes et qu’il n’était pas non plus attiré par celles-ci, tandis que Nenninger et Koper (2018) ont observé une plus forte présence de l’espèce près des routes en Alberta. Il arrive probablement que des individus entrent en collision avec des véhicules, mais rien n’indique que ces collisions soient assez fréquentes pour avoir un effet sur la population. Dans l’ensemble, une grande partie de la population est exposée aux routes à un moment ou un autre de son cycle de vie annuel, mais, compte tenu des données contradictoires, la gravité des effets n’est probablement que légère.

4.2 Lignes de services publics (impact faible)

Les lignes électriques et autres structures verticales offrent des perchoirs aux prédateurs aviaires et aux parasites des couvées, en particulier dans les paysages où les arbres sont naturellement rares (Patten et al., 2006; Lammers et al., 2007). Les collisions avec les lignes à haute tension constituent également une source de mortalité (Faanes, 1987; Erickson et al., 2005), mais on ne sait pas dans quelle mesure ces collisions touchent le Plectrophane à ventre noir. Une ligne de transport d’électricité proposée entre Birtle, au Manitoba, et Tantallon, en Saskatchewan, traverserait le pâturage communautaire Spy Hill-Ellice, qui a récemment été désigné comme faisant partie d’une zone importante pour la conservation des oiseaux en raison de ses fortes densités de Plectrophanes à ventre noir. Il est probable qu’une grande partie de la population de l’espèce soit exposée aux lignes de services publics, et la gravité des effets sur la population est sans doute au moins légère.

UICN 8 Espèces et gènes envahissants ou autrement problématiques (impact faible)

8.1 Espèces exotiques (non indigènes) envahissantes (impact faible)

Les chats domestiques et féraux constituent une source importante de mortalité des oiseaux au Canada et aux États-Unis, et les espèces qui nichent ou se nourrissent au sol y sont particulièrement vulnérables (Blancher, 2013; Loss et al., 2013). La prédation de nids d’oiseaux chanteurs des prairies par les chats domestiques a été documentée dans le Wisconsin (Renfrew et Ribic, 2003; Pietz et al., 2012), mais pas les effets particuliers de cette prédation sur le Plectrophane à ventre noir. Comme le Plectrophane à ventre noir se trouve habituellement loin des habitations humaines, il est probable que seule une petite partie de la population soit exposée à la prédation par les chats, et la gravité des effets est considérée comme légère.

UICN 11 Changements climatiques et phénomènes météorologiques violents (impact faible)

11.4 Tempêtes et inondations (impact faible)

Les phénomènes météorologiques violents peuvent tuer des Plectrophanes à ventre noir adultes et contribuer à l’échec de la nidification en inondant le nid ou en forçant les parents à l’abandonner. Martin et al. (2000) ont trouvé quatre ou cinq femelles couveuses (~1 % du total des nids) mortes dans leur nid après de violentes tempêtes de grêle dans le sud de l’Alberta. Dans le sud de la Saskatchewan, de grandes quantités de pluie ont directement contribué à l’échec de 10 nids d’oiseaux chanteurs des prairies (6 % des nids trouvés cette année-là; Pipher et al., 2016), et une tempête de grêle a fait échouer huit nids (2 % du total des nids) (Gaudet, 2013). De même, des tempêtes ayant produit de la grêle et inondé des nids ont causé la mortalité directe d’oiseaux chanteurs des prairies adultes au Colorado (Conrey et al., 2016). Au Montana, l’abandon de 38 nids d’oiseaux chanteurs des prairies (25 % des nids abandonnés) a été attribué à des phénomènes météorologiques violents, comme des pluies abondantes et des tempêtes de grêle (Jones et al., 2010). Comme les tempêtes sont souvent localisées, seule une partie petite à restreinte de la population est susceptible d’être exposée à un même phénomène météorologique extrême. Strasser et al. (2018) ont constaté que les tempêtes hivernales dans le désert de Chihuahua réduisaient la survie du Pipit de Sprague (Anthus spragueii), du Bruant sauterelle (Ammodramus savannarum) et du Bruant de Baird (Centronyx bairdii); le Plectrophane à ventre noir est présent dans cette région et pourrait également être vulnérable à ces tempêtes, mais leurs effets sur l’espèce sont actuellement inconnus. Dans un avenir proche, seule une partie petite à restreinte de la population est susceptible d’être exposée à un risque croissant de tempêtes et d’inondations. La gravité des effets est légère à modérée, car l’espèce peut facilement nicher de nouveau, mais il faut effectuer d’autres études pour déterminer si le recrutement diffère pour les nids établis plus tard dans la saison de reproduction. 

Facteurs limitatifs

Espèce spécialiste des prairies qui est sensible à la superficie de l’habitat, le Plectrophane à ventre noir utilise des prairies ensemencées, mais ces prairies constituent un habitat de moins bonne qualité (voir la section Menaces pour en savoir plus). La capacité de l’espèce à persister ou à se rétablir après un déclin de population dépend donc de la présence de vastes étendues contiguës de prairies indigènes, mais ces étendues d’habitat se font rares. Les pâturages dont l’état de santé est considéré comme mauvais ou passable en raison de leur végétation courte (< 30 cm) et de leur faible accumulation de litière (Abougendia, 1990; Henderson et Davis, 2014) peuvent être soumis à une pression économique visant à accroître la hauteur des graminées et l’accumulation de litière, ce qui les rendrait non convenables au Plectrophane à ventre noir.

Le facteur qui a le plus grand effet sur la viabilité de la population est la survie à la première année, suivie de la première année de reproduction des femelles (Sedgewick, 2004). La prédation et le parasitisme de nids par le Vacher pourraient être des facteurs limitatifs.

Nombre de localités

Il est difficile d’estimer le nombre de localités abritant le Plectrophane à ventre noir en raison de sa vaste aire de répartition et de la grande variété des menaces qui pèsent sur l’espèce. Toutefois, comme l’agriculture constitue la plus grande menace dans les aires de reproduction et d’hivernage de l’espèce et que cette utilisation des terres relève de nombreux propriétaires fonciers, le nombre de localités est certainement supérieur au seuil de dix fixé par le COSEPAC pour être considéré comme critère d’évaluation de la situation de l’espèce.

Protection, statuts et classements

Statuts et protection juridiques

Le COSEPAC a désigné le Plectrophane à ventre noir espèce menacée en novembre 2009. Le COSEPAC a réexaminé le statut de l’espèce et l’a désignée espèce en voie de disparition en novembre 2019. L’espèce est protégée en vertu de la Loi de 1994 sur la convention concernant les oiseaux migrateurs. L’espèce est également inscrite comme espèce menacée au Canada à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (LEP), qui interdit de tuer un Plectrophane à ventre noir, de lui nuire, de le harceler, de le capturer ou de le prendre, ou de posséder, de collectionner, d’acheter, de vendre ou d’échanger un individu et d’endommager ou de détruire la résidence d’un ou de plusieurs individus. Au Manitoba, le Plectrophane à ventre noir est inscrit comme espèce en voie de disparition en vertu de la Loi sur les espèces et les écosystèmes en voie de disparition, qui interdit de tuer, de blesser, de posséder ou de déranger un individu de l’espèce, de détruire ou de déranger l’habitat de l’espèce ou d’endommager, de détruire ou d’enlever une ressource naturelle dont dépendent la survie et la propagation de l’espèce. En Alberta, le Plectrophane à ventre noir est inscrit comme espèce en péril en vertu de la Wildlife Act, mais cette loi ne lui assure que peu de protection particulière (Fluker et Stacey, 2012). Le Plectrophane à ventre noir n’a aucun statut en vertu de la Loi sur la faune de la Saskatchewan. Il n’est pas inscrit à la liste des espèces en péril de l’Endangered Species Act des États-Unis.

Statuts et classements non juridiques

NatureServe (2018) classe le Plectrophane à ventre noir dans la catégorie « non en péril » à l’échelle mondiale (G5) et aux États-Unis (N5B, N5N) et dans la catégorie « vulnérable » (N3B, N3M) au Canada. À l’échelle provinciale, l’espèce est classée « vulnérable à apparemment non en péril » (S3S4B) en Alberta, « vulnérable » (S3B) en Saskatchewan et « en péril à gravement en péril » (S1S2B) au Manitoba. Tous les classements canadiens de l’espèce correspondent à des niveaux de préoccupation plus élevés que dans sa première évaluation effectuée par le COSEPAC (COSEWIC, 2009).

Aux États-Unis, le Plectrophane à ventre noir est non classé au Dakota du Nord et classé S2B (en péril) au Montana et S4B (apparemment non en péril) au Dakota du Sud, mais ces classements n’ont pas été mis à jour depuis 1997 ne correspondent peut-être pas à la situation actuelle de l’espèce.

L’espèce a récemment été reclassée dans la catégorie de risque plus élevé « vulnérable » de la liste rouge des espèces menacées de l’UICN en raison de ses rapides déclins de population, qui devraient se poursuivre (BirdLife International, 2017). Le Plectrophane à ventre noir n’est pas inscrit à la liste des espèces protégées par la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES).

Le Plectrophane à ventre noir est inscrit à la liste de surveillance jaune « D » du Plan de conservation des oiseaux terrestres de Partenaires d’envol en raison du déclin de la population et des menaces modérées à élevées qui pèsent sur elle (Rosenberg et al., 2016). Plus précisément, la population mondiale de l’espèce a baissé de 85 % de 1970 à 2014, et on estime que la population restante diminuera de 50 % au cours des 21 prochaines années si la tendance récente se poursuit (Rosenberg et al., 2016).

Protection et propriété de l’habitat

Les aires protégées n’offriront un habitat optimal au Plectrophane à ventre noir que si elles font l’objet d’une gestion active, comme le pâturage ou le brûlage dirigé. Ainsi, la seule augmentation du nombre de zones protégées, sans gestion active, ne permettra pas d’assurer l’avenir à long terme de l’espèce (COSEWIC, 2009).

Une superficie d’environ 8 % de l’écozone des Prairies au Canada est protégée sous une forme ou une autre : parcs nationaux et provinciaux, refuges fauniques, refuges d’oiseaux migrateurs, réserves écologiques, autres terres protégées par la législation provinciale, anciens pâturages communautaires relevant de la province ou de l’Administration du rétablissement agricole des Prairies et terres de conservation privées appartenant à des organismes environnementaux non gouvernementaux (p. ex. Conservation de la nature Canada, Canards illimités et Manitoba Habitat Heritage Corporation). Toutefois, le niveau de protection de ces terres est variable, et certaines d’entre elles restent vulnérables à la perturbation ou à la perte d’habitat important pour le Plectrophane à ventre noir. Environ 13 % (31 870 km2) de l’écozone des Prairies est protégé en Saskatchewan, contre seulement 2 % en Alberta (2 936 km2) ainsi qu’au Manitoba (1 086 km2). Au Canada, 79 % de la superficie de l’habitat de prairie appartiennent à des propriétaires privés (Riley et al., 2007).

Activités de rétablissement

Un programme de rétablissement a été établi pour le Plectrophane à ventre noir (Environment and Climate Change Canada, 2018) et son habitat essentiel a été désigné dans le sud-ouest de la Saskatchewan. Plusieurs mesures importantes du programme de rétablissement sont en cours : 1) la surveillance de la population se poursuit dans toute l’aire de répartition, principalement dans le cadre du BBS; 2) la recherche concernant le Plectrophane à ventre noir a augmenté ces dernières années, en particulier sur sa réponse aux perturbations ou modifications anthropiques du paysage (Sliwinski et Koper, 2015; Bernaith-Plaisted et Koper, 2016; Davis et al., 2016; Pipher et al., 2016; Rodgers et Koper 2017; Yoo et Koper, 2017; Nenninger et Koper, 2018; Ng et al., 2019) et au changement climatique (Wilson et al., 2018); 3) de nombreux projets de conservation de vastes prairies sont en cours et visent à identifier, à rétablir et à conserver l’habitat de prairie indigène, ainsi qu’à améliorer la gestion des terres.

Remerciements et experts contactés

Environnement et changement climatique Canada a financé la préparation du présent rapport. Les experts énumérés ci-dessous ont fourni des données et/ou des conseils précieux. La rédactrice du rapport remercie également les milliers de bénévoles qui ont participé au Relevé des oiseaux nicheurs, au Recensement des oiseaux de Noël et aux projets des atlas provinciaux des oiseaux nicheurs. Les commentaires judicieux de Christian Artuso, Liana Zanette, Andrew Horn, Stephen Davis, Barry Robinson et Ruben Boles ont grandement amélioré le document.

Experts contactés

Bennett, R. Manager, Conservation Planning and Stewardship, Canadian Wildlife Service, Edmonton (Alberta).

Benville, A. Data Manager, Saskatchewan Conservation Data Centre, Regina (Saskatchewan).

Buell, D. Land Administrator – Habitat, Wildlife & Access, Eastern Irrigation District, Brooks (Alberta).

Court, G. Provincial Wildlife Status Biologist, Environment and Parks, Edmonton (Alberta).

Davis, K. Chargé de projets scientifique et coordonnateur des CTA, Secrétariat du COSEPAC, Gatineau (Québec).

Davis, S.K. Wildlife Biologist, Canadian Wildlife Service, Regina (Saskatchewan).

De Smet, K. Biologiste des espèces en péril, Centre de données sur la conservation du Manitoba, Winnipeg (Manitoba).

Gutsell, R. Wildlife Status Biologist, Government of Alberta, Edmonton (Alberta).

Latremouille, L. Saskachewan Breeding Bird Atlas Coordinator, Bird Studies Canada, Saskatoon (Saskatchewan).

McLoughlin, P. Associate Professor, Department of Biology, University of Saskatchewan, Saskatoon (Saskatchewan).

Mehl, K. Manager, Landscape and Habitat Assessment, Saskatchewan Ministry of Environment, Saskatoon (Saskatchewan).

Murray, C., Gestionnaire de l’information sur la biodiversité, Centre de données sur la conservation du Manitoba, Winnipeg (Manitoba).

Nobre Soares, R. Chargée de projets scientifiques et SIG, Secrétariat du COSEPAC, Ottawa (Ontario).

Pruss, S. Species Conservation Specialist, Parks Canada, Fort Saskatchewan (Alberta)

Schnobb, S. Spécialiste en soutien des programmes, Secrétariat du COSEPAC, Gatineau (Québec).

Stephens, S. Resource Data Technician, Alberta Environment and Parks, Edmonton (Alberta).

Timm, K. Chargée de projets scientifiques, Secrétariat du COSEPAC, Gatineau (Québec).

Watkins, W. Zoologiste, Centre de données sur la conservation du Manitoba, Winnipeg (Manitoba).

Wilson, G. A/Head Conservation Planning Unit, Service canadien de la faune, Edmonton (Alberta).

Wu, J. Chargée de projets scientifiques et géomatiques, Secrétariat du COSEPAC, Environnement Canada, Ottawa (Ontario).

Sources d’information

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Sommaire biographique de la rédactrice du rapport

Sarah Ludlow est une scientifique en conservation de Conservation de la nature Canada qui est basée à Regina (Saskatchewan). Elle a obtenu des baccalauréats ès sciences en biologie et en géographie et une maîtrise ès sciences en biologie à l’Université de Regina. Ses travaux de maîtrise ont porté sur les effets de l’exploitation pétrolière et gazière sur les oiseaux chanteurs des prairies. Sarah a travaillé sur divers projets liés aux espèces en péril, à la surveillance et à l’évaluation des oiseaux et à la conservation des habitats. Elle a également contribué à la rédaction du programme de rétablissement du Plectrophane à ventre noir (Calcarius ornatus) au Canada.

Collections examinées

Aucun spécimen de musée n’a été examiné dans le cadre de la préparation du présent rapport de situation.

Annexe 1. Résultats du calculateur des menaces pesant sur le Plectrophane à ventre noir.

Nom scientifique de l’espèce ou de l’écosystème :
Calcarius ornatus

Date :
10/04/2019

Évaluateurs :
Sarah Ludlow rédactrice du rapport), Marcel Gahbauer (coprésident), Dwayne Lepitzki (animateur), Richard Elliot, Christian Artuso, Jean-Pierre Savard, Louise Blight, Andy Horn, Maggi Sliwinski, Stephen Davis, Nancy Mahoney, Gord Court, Ryan Fisher, Nicola Koper et Marie-France Noël

Calcul de l’impact global des menaces
Impact des menaces (descriptions) Comptes des menaces de niveau 1 : maximum de la plage d’intensité Comptes des menaces de niveau 1 : minimum de la plage d’intensité

A (Très élevé)

0

0

B (Élevé)

1

1

C (Moyen)

2

0

D (Faible)

4

6

Impact global des menaces calculé : Très élevé Élevé

Impact global des menaces attribué :
AB = très élevé - élevé

Impact global des menaces – commentaires :
La durée d’une génération est de 2 à 3 ans, donc la gravité et l’immédiateté sont évaluées sur une période de 10 ans. L’impact global des menaces calculé de très élevé à élevé cadre bien avec le taux de déclin estimé à 53 % au cours des dix dernières années et les indications voulant que la tendance continue de s’aggraver.

Tableau d'évaluation des menaces
Numéro Menace Impact des menaces Impact (calculé) Portée (10 prochai-nes années) Gravité (10 ans ou 3 gén.) Immédiateté Commentaires

1

Développement résidentiel et commercial

Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet

L’espèce n’étant généralement pas présente près des zones urbaines ou commerciales, il est peu probable qu’elle soit touchée par ce développement. 

1.3

Zones touristiques et récréatives

Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet

Aucune nouvelle installation n’est prévue dans un avenir proche.

2

Agriculture et aquaculture

B

Élevé

Grande (31-70 %)

Élevée (31-70 %)

Élevée (continue)

Sans objet

2.1

Cultures annuelles et pérennes de produits autres que le bois

B

Élevé

Grande (31-70 %)

Élevée (31-70 %)

Élevée (continue)

Les taux actuels de conversion de l’habitat en Alberta et en Saskatchewan sont faibles et ne devraient pas augmenter beaucoup au cours des dix prochaines années, mais il y a eu une perte accélérée de prairies indigènes au Manitoba ces dernières années. Les changements apportés à la politique agricole pourraient accroître le risque de conversion de prairies indigènes en cultures commercialisables. La perte d’habitat est actuellement plus préoccupante dans les aires d’hivernage, en particulier dans le nord du Mexique où la disponibilité et la qualité de l’habitat sont réduites par la conversion rapide des prairies en cultures ou en champs de foin, ainsi que par l’augmentation de l’irrigation et l’épuisement des nappes phréatiques.

2.3

Élevage de bétail

Sans objet

Pas une menace

Généralisée (71-100 %)

Neutre ou avantage possible

Élevée (continue)

Il y a du pâturage de bétail dans la majeure partie des aires de reproduction et d’hivernage. Le surpâturage peut réduire la qualité de l’habitat, et le piétinement des nids peut contribuer à la mortalité du Plectrophane à ventre noir. Toutefois, l’absence de pâturage pourrait être plus préoccupante puisque l’espèce préfère la végétation courte. Le pâturage est donc en principe bénéfique pour l’espèce en maintenant un habitat optimal, en particulier pour la reproduction. Or, comme les pâturages ne sont pas tous bien gérés, l’effet global sur l’espèce pourrait être neutre plutôt que positif.

3

Production d’énergie et exploitation minière

D

Faible

Restreinte (11-30 %)

Modérée (11-30 %)

Élevée (continue)

Sans objet

3.1

Forage pétrolier et gazier

D

Faible

Restreinte (11-30 %)

Modérée (11-30 %)

Élevée (continue)

Le Plectrophane à ventre noir semble être sensible aux perturbations associées au forage pétrolier et gazier, bien que les distances seuils ne soient pas bien comprises. Les effets de l’exploitation pétrolière et gazière sont quelque peu mitigés, mais dans l’ensemble ils sont négatifs, et les effets de l’exploitation pétrolière sont généralement plus importants que ceux de l’exploitation gazière. La production d’hélium pourrait constituer un nouveau problème en Saskatchewan.

3.2

Exploitation de mines et de carrières

D

Faible

Petite (1-10 %)

Modérée (11-30 %)

Élevée (continue)

Il y a de l’extraction de gravier et de l’exploitation minière dans les trois provinces des Prairies, mais la valeur de la portée se situe probablement près de la limite inférieure de la plage de 1 à 10 %. Ces activités entraînent la perte complète de l’habitat à une échelle locale; dans certains cas, les oiseaux peuvent se déplacer dans un habitat adjacent, mais celui-ci peut être de moindre qualité.

3.3

Énergie renouvelable

D

Faible

Petite (1-10 %)

Modérée - légère (1-30 %)

Élevée (continue)

Des données indiquent que le Plectrophane à ventre noir est déplacé par la construction d’éoliennes. Le risque de mortalité causée par les éoliennes est possible, mais non documenté.

4

Corridors de transport et de service

D

Faible

Grande (31-70 %)

Légère (1-10 %)

Élevée (continue)

Sans objet

4.1

Routes et voies ferrées

D

Faible

Grande (31-70 %)

Légère (1-10 %)

Élevée (continue)

À l’échelle du paysage, les Plectrophanes à ventre noir ont tendance à éviter les routes, mais la productivité de ceux qui nichent près des routes peut être réduite. Les effets des routes peuvent s’étendre à une distance allant jusqu’à 500 m. La valeur de la portée se situe probablement près de la limite supérieure de la plage de 31 à 70 %. Les routes présentent un risque de mortalité par collision avec des véhicules.

4.2

Lignes de services publics

D

Faible

Grande (31-70 %)

Légère (1-10 %)

Élevée (continue)

Il est probable que la plupart des Plectrophanes à ventre noir soient exposés aux lignes de services publics et qu’il y ait au moins un faible risque de mortalité due aux collisions, comme pour la plupart des autres espèces. Il existe de grands réseaux de lignes de transport d’électricité dans les Prairies. Ces lignes présentent un risque de collision et offrent des perchoirs pour les oiseaux prédateurs. 

6

Intrusions et perturbations humaines

Sans objet

Négligeable

Négligeable (< 1 %)

Négligeable (< 1 %)

Élevée (continue)

Sans objet

6.1

Activités récréatives

Sans objet

Négligeable

Négligeable (< 1 %)

Négligeable (< 1 %)

Élevée (continue)

Il y a peu d’activités récréatives dans la majeure partie de l’habitat du Plectrophane à ventre noir; leur fréquence et leur intensité limitent probablement la gravité des effets à négligeable. Les observateurs d’oiseaux cherchent activement l’espèce, mais ils se concentrent surtout sur les bords de route ou sur quelques endroits accessibles au public qui abritent une partie négligeable de la population.

6.2

Guerre, troubles civils et exercices militaires

Sans objet

Inconnu

Petite (1-10 %)

Inconnue

Élevée (continue)

Plusieurs bases des Forces canadiennes comprennent de vastes prairies indigènes (notamment les BFC Suffield et Shilo). Bien que les exercices militaires puissent causer certaines perturbations, les bases emploient des biologistes chargés de gérer les sites conformément à la Loi sur les espèces en péril du gouvernement fédéral, et la protection de vastes étendues de prairies contre le développement agricole ou industriel peut être favorable à l’espèce. Dans l’ensemble, les effets des activités militaires ne concernent qu’une petite partie de la population, et leur gravité est inconnue, mais ils pourraient être bénéfiques.

6.3

Travail et autres activités

Sans objet

Négligeable

Négligeable (< 1 %)

Négligeable (< 1 %)

Élevée (continue)

De la recherche est menée sur l’espèce, y compris des études de baguage (Hill, 1997). Les individus capturés sont manipulés selon des normes élevées de soins aux animaux, mais la présence des chercheurs et de leur matériel (p. ex. poteaux ou caméras pouvant servir de perchoirs aux prédateurs) peut nuire au

Plectrophane à ventre noir. Toutefois, la portée et la gravité sont probablement négligeables dans la plupart des cas.

7

Modifications des systèmes naturels

CD

Moyen - faible

Grande (31-70 %)

Modérée - légère (1-30 %)

Élevée (continue)

Sans objet

7.1

Incendies et suppression des incendies

D

Faible

Généralisée (71-100 %)

Légère (1-10 %)

Élevée (continue)

Les incendies peuvent être bénéfiques pour le Plectrophane à ventre noir, mais ils sont généralement combattus, sauf dans certaines aires protégées où l’on effectue des brûlages dirigés. L’empiètement de végétation ligneuse résultant de la suppression des incendies peut réduire davantage l’habitat de prairie qui reste. Le pâturage joue cependant le rôle des incendies dans de nombreuses parties de l’aire de répartition, ce qui réduit la gravité de la menace.

7.3

Autres modifications de l’écosystème

CD

Moyen - faible

Grande (31-70 %)

Modérée - légère (1-30 %)

Élevée (continue)

Les espèces végétales envahissantes se répandent dans ce qui reste des communautés de prairie, et des données indiquent que certaines de ces espèces (p. ex. l’agropyre à crête) sont associées à une réduction de la survie des nids et du taux de croissance des oisillons du Plectrophane à ventre noir. Peu de recherche a été effectuée sur le seuil de tolérance des Plectrophanes à diverses quantités de graminées envahissantes. La réduction des populations d’arthropodes proies causée par les pesticides n’est probablement pas très préoccupante pour le Plectrophane à ventre noir, car l’écosystème de prairie n’est pas régulé par le bas de la chaîne alimentaire.

8

Espèces et gènes envahissants ou autrement problématiques

D

Faible

Petite (1-10 %)

Légère (1-10 %)

Élevée (continue)

Sans objet

8.1

Espèces exotiques (non indigènes) envahissantes

D

Faible

Petite (1-10 %)

Légère (1-10 %)

Élevée (continue)

Les chats féraux sont préoccupants pour tous les oiseaux qui nichent au sol. Toutefois, comme le Plectrophane à ventre noir se trouve habituellement loin des habitations humaines, il est probable que seule une petite partie de la population soit exposée à cette menace.

8.2

Espèces indigènes problématiques

Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet

Le parasitisme de nids par le Vacher à tête brune étant relativement rare, il est considéré comme un facteur limitatif plutôt qu’une menace. De même, si le Plectrophane à ventre noir a divers prédateurs naturels, leur abondance ne semble pas avoir augmenté, de sorte que leur effet sur l’espèce est plutôt considéré comme un facteur limitatif.

9

Pollution

CD

Moyen - faible

Généralisée - grande (31-100 %)

Modérée - légère (1-30 %)

Élevée (continue)

Sans objet

9.3

Effluents agricoles et sylvicoles

CD

Moyen - faible

Généralisée - grande (31-100 %)

Modérée - légère (1-30 %)

Élevée (continue)

On a déjà observé des milliers de Plectrophanes lapons morts après avoir mangé des semences enrobées de pesticides. La migration printanière du Plectrophane à ventre noir correspond à la période d’ensemencement de semences enrobées aux États-Unis. Comme l’espèce a tendance à nicher à l’écart des terres cultivées et des lisières, cette menace est peut-être plus faible durant la saison de reproduction et plus préoccupante durant la migration et l’hivernage. Il faut poursuivre les études pour lever l’incertitude quant à la portée et à la gravité de la menace.

9.6

Apports excessifs d’énergie

D

Faible

Grande (31-70 %)

Légère (1-10 %)

Sans objet

Le Plectrophane à ventre noir migre surtout le jour, mais il vole parfois la nuit et pourrait être sensible aux effets de la pollution lumineuse. On a montré qu’il était sensible au bruit produit par des infrastructures jusqu’à une distance de 300-400 m, l’ampleur de l’effet variant selon le type de bruit et s’ajoutant souvent à d’autres effets de lisière.

11

Changements climatiques et phénomènes météorologiques violents

D

Faible

Restreinte - petite (1-30 %)

Modérée - légère (1-30 %)

Élevée (continue)

Sans objet

11.1

Déplacement et altération de l’habitat

Sans objet

Inconnu

Inconnue

Inconnue

Élevée (continue)

Il y a probablement des déplacements d’habitat en cours, mais ils ne sont pas faciles à quantifier sur une courte période et peuvent être modifiés ou masqués par les changements d’utilisation des terres.

11.2

Sécheresses

Sans objet

Inconnu

Généralisée (71-100 %)

Inconnue

Élevée (continue)

Les conditions d’humidité varient naturellement dans le temps et l’espace dans les Prairies canadiennes. Dans une étude à long terme, Wilson et al. (2018) ont trouvé peu de variation annuelle du centroïde de répartition en réponse aux fluctuations des conditions environnementales. L’effet des sécheresses pourrait donc être négligeable, mais doit être étudié davantage.

11.3

Températures extrêmes

Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet

La plage naturelle des températures durant la saison de reproduction est assez large, et il est peu probable qu’elle augmentera substantiellement au cours des dix prochaines années.

11.4

Tempêtes et inondations

D

Faible

Restreinte - petite (1-30 %)

Modérée - légère (1-30 %)

Élevée (continue)

Des nids peuvent être perdus en raison des phénomènes météorologiques extrêmes, et des données montrent que la fréquence l’intensité de ces phénomènes. Les tempêtes sont souvent localisées et ne couvrent pas toute l’aire de répartition, mais une partie de la population est probablement régulièrement touchée par des phénomènes météorologiques extrêmes. La gravité des effets est plutôt légère, car l’espèce peut facilement nicher de nouveau, mais le recrutement est plus faible pour les nids établis plus tard dans la saison de reproduction. 

Classification des menaces d’après l’IUCN-CMP, Salafsky et al. (2008).

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