Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le Podistère du Yukon Podistera yukonensis au Canada - 2014

Yukon Podistera
Photo d'une touffe de podistère du Yukon (Podistera yukonensisis).
Photo: Syd Cannings.
Description longue pour la bannière

L'inflorescence est une ombelle composée dont les rayons sont peu nombreux à nombreux. Les cinq pétales sont jaune vif. Les feuilles basilaires sont dressées ou ascendantes, vert-bleu et pennées; elles comportent de 3 à 6 paires de folioles opposées. Les folioles les plus basses sont habituellement ternées (composées et divisées en trois parties égales) et les autres, simples.


COSEPAC
Comité sur la situation
des espèces en péril
au Cananda

Logotype du COSEPAC

COSEWIC
Committee on the Status
of Endangered Wildlife
in Canada

Les rapports de situation du COSEPAC sont des documents de travail servant à déterminer le statut des espèces sauvages que l'on croit en péril. On peut citer le présent rapport de la façon suivante :

COSEPAC. 2014. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le podistère du Yukon (Podistera yukonensis) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. xi + 36 p.

Le COSEPAC remercie Lori Schroeder d'avoir rédigé le rapport sur la situation du podistère du Yukon (Podistera yukonensis) au Canada, aux termes d'un marché conclu avec Environnement Canada. La supervision et la révision du rapport ont été assurées par Bruce Bennett, coprésident du Sous-comité de spécialistes des plantes vasculaires du COSEPAC.

Pour obtenir des exemplaires supplémentaires, s'adresser au :

Secrétariat du COSEPAC
a/s Service canadien de la faune
Environnement Canada
Ottawa (Ontario)
K1A 0H3

Tél. : 819-938-4125
Téléc. : 819-938-3984
Courriel : COSEPAC
Site web : COSEPAC

Also available in English under the title COSEWIC Assessment and Status Report on the Yukon Podistera Podistera yukonensis in Canada.

Podistère du Yukon -- Photo : Syd Cannings.


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Podistère du Yukon

Podistera yukonensis

Le podistère du Yukon est une plante vivace de 10 à 40 cm de hauteur qui pousse en touffes et forme souvent des colonies, à partir d'une racine pivotante allongée et charnue. Des feuilles basilaires pennées vert-bleu sous-tendent les tiges florifères, dépourvues de feuilles, portant des ombelles composées de petites fleurs qui sont jaune vif lorsqu'elles s'ouvrent puis passent au blanc.

À l'échelle mondiale, le podistère du Yukon est limité au centre-ouest du Yukon et à un petit secteur adjacent de l'est de l'Alaska. Les 22 sous-populations canadiennes connues se trouvent dans deux régions disjointes : la région nord, centrée dans le sud des monts Ogilvie, et la région sud, située dans les chaînons Dawson et Ruby.

Le podistère du Yukon est confiné à un habitat rocheux sec et bien drainé, où la végétation est clairsemée et le sol peu développé. Il ne tolère pas l'ombre. L'espèce privilégie les substrats, généralement en pente, où les matériaux de surface glissent périodiquement ou descendent lentement en aval par suite de l'action du gel. Le podistère du Yukon pousse sur des tors rocheux, des talus d'éboulis et des escarpements riverains où le substratum rocheux est exposé. La plupart des sites sont situés sur des pentes orientées vers le sud, mais, dans le cas de certains microsites abrités, quelques individus ont été trouvés sur des pentes orientées vers l'est ou l'ouest, à faible accumulation de neige. Le podistère du Yukon se trouve à une altitude allant de 702 à 1 757 m; 15 des 22 sous-populations du Yukon se trouvent entre 1 450 et 1 700 m.

Il existe très peu d'information sur la biologie du podistère du Yukon, mais l'espèce est probablement longévive. Fleurissant tôt, la plante semble fructifier de manière échelonnée. Dans la plupart des sous-populations, la majorité des individus n'avaient pas fleuri, à l'exception des deux sous-populations de basse altitude. Les sous-populations visitées plus tard dans la saison montraient toutes un certain niveau d'échec de la production de fruits (50 à 70 % des individus dans une sous-population). La reproduction se fait par les graines, qui sont probablement dispersées par le vent sur de courtes distances. Il n'a pas été établi si la plante peut résister ou s'adapter aux perturbations.

Le nombre total d'individus composant les sous-populations canadiennes de podistère du Yukon est estimé comme allant d'au moins 17 143 à plus de 24 093. Sept sous-populations comptaient 1 000 individus ou plus, 10 sous-populations en comptaient 200 à 1 000, et les 5 sous-populations restantes, moins de 200. Presque 20 000 individus du nombre total sont considérés comme matures. Aucune information sur les tendances n'est disponible.

Il est prévu que la perte d'habitat résultant des changements climatiques constituera la menace la plus grave pour le podistère du Yukon. Les activités minières, qui peuvent nuire directement aux sous-populations et à leur habitat, sont considérées comme une faible menace. Sept des 22 sous-populations canadiennes connues se trouvent dans des concessions de quartz exploitées (18 % de la population canadienne), et une de celles-ci se trouve en partie dans une concession de placers exploitée. Sept autres (40 % de la population canadienne) sont situées dans des secteurs très jalonnés et à 2 km d'une concession active; les effets directs à long terme sur ces sous-populations ne sont toutefois pas considérés comme imminents. Une seule sous-population se trouve dans une aire protégée.

Le podistère du Yukon ne jouit d'aucune protection et d'aucun statut juridiques au Canada et aux États-Unis à l'heure actuelle. Il n'est pas inscrit dans la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES).

NatureServe (2014) cote le podistère du Yukon « vulnérable » à l'échelle mondiale (G3), au Canada (N3) et au Yukon (S3). Aux États-Unis, sa cote est « gravement en péril à en péril » à l'échelle nationale (N1N2) et en Alaska (S1S2). Aux fins de la Situation générale des espèces au Canada et au Yukon, l'espèce est cotée 2 (possiblement en péril). Bien que l'extraction du quartz soit réglementé aux termes de la Loi sur l'extraction du quartz (2003), l'exploration est souvent menée à un niveau inférieur au seuil nécessitant un permis d'utilisation des terres et une évaluation environnementale. L'exploration à ce niveau peut poser une grave menace pour quelques petites sous-populations.


Nombre d'individus matures (dans chaque sous-population)
Sous-population Nbre d'individus matures
Mont Apex (à l'est du) 950
Mont Apex (au sud-est du) 3 800
Chandindu 1 425
Mont Chert 570
Little Gold 260
Crête Miller (à l'ouest de Carmacks) 105
Mont Nansen, site no 1 925
Mont Nansen, site no 2 (mont Victoria) 190
Mont Nansen, site no 3 690
Ruisseau Alder, partie supérieure du 95
Mont Harper, 15 km au sud du 475
Mont Ina, 11 km au nord du 665
Mont Nansen, crête ouest 27
Ruisseau Schist, 8 km au nord-ouest du 29
Pic Porphyry, 15 km au nord du 1 665
Pic Porphyry 120
Lac Sekulmun, à l'ouest du 190
Chaînon Syenite (Little Klondike) 190
Partie supérieure des ruisseaux Shell et Cliff 1 425
Ruisseau Eagle 475
Pic Incised 2 375
Ruisseau Fifteen-Mile 2 850
Total (see voir le tableau 1) 19 236

Les effets des changements climatiques qui entraîneront des changements dans l'habitat sont considérés comme une menace à long terme. L'exploitation actuelle et future des placers et du quartz (roche dure) et les perturbations connexes constituent une menace pour 14 des 22 sous-populations connues.

COSEPAC : Espèce désignée « préoccupante » en novembre 2014.


Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d'une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale-provinciale sur la faune. Le Comité a été créé pour satisfaire au besoin d'une classification nationale des espèces sauvages en péril qui soit unique et officielle et qui repose sur un fondement scientifique solide. En 1978, le COSEPAC (alors appelé Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) promulguée le 5 juin 2003, le COSEPAC est un comité consultatif qui doit faire en sorte que les espèces continuent d'être évaluées selon un processus scientifique rigoureux et indépendant.

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) évalue la situation, au niveau national, des espèces, des sous-espèces, des variétés ou d'autres unités désignables qui sont considérées comme étant en péril au Canada. Les désignations peuvent être attribuées aux espèces indigènes comprises dans les groupes taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons, arthropodes, mollusques, plantes vasculaires, mousses et lichens.

Le COSEPAC est composé de membres de chacun des organismes responsables des espèces sauvages des gouvernements provinciaux et territoriaux, de quatre organismes fédéraux (le Service canadien de la faune, l'Agence Parcs Canada, le ministère des Pêches et des Océans et le Partenariat fédéral d'information sur la biodiversité, lequel est présidé par le Musée canadien de la nature), de trois membres scientifiques non gouvernementaux et des coprésidents des sous-comités de spécialistes des espèces et du sous-comité des connaissances traditionnelles autochtones. Le Comité se réunit au moins une fois par année pour étudier les rapports de situation des espèces candidates.

Remarque : Catégorie « DSIDD » (données insuffisantes pour donner une désignation) jusqu'en 1994, puis « indéterminé » de 1994 à 1999. Définition de la catégorie (DI) révisée en 2006.

Le Service canadien de la faune d'Environnement Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du COSEPAC.


Nom scientifique : Podistera yukonensis Mathias & Constance

Synonymes : aucun

Nom français : podistère du Yukon

Noms anglais : Yukon Podistera, Yukon Woodroot, Yukon Goldcrown

Nom en tutchone du Nord : gé thą (« racine à lapins »)

Famille : Apiacées (Ombellifères)

Grand groupe végétal : Eudicotylédones

Le podistère du Yukon (Podistera yukonensis) est l'une des quatre espèces du genre Podistera; toutes sont limitées à l'ouest de l'Amérique du Nord. Le podistère de Macoun (Podistera macounii) est l'autre espèce présente au Canada. Les aires de répartition des deux espèces ne se chevauchent apparemment pas (Hultén, 1968; Cody, 1996). Le podistère du Yukon est facile à reconnaître par ses folioles vert-bleu et entières, alors que le podistère de Macoun a les folioles lobées, foncées et coriaces. Bien qu'aucune étude génétique portant uniquement sur le genre Podistera n'ait été publiée, une étude phylogénétique de la sous-famille des Apioïdées a été menée en 2004 (Sun et al., 2004). Selon cette étude, le genre Podistera n'est pas monophylétique : le podistère du Yukon et le podistère de Macoun n'ont pas le même ancêtre commun le plus récent. Le Consortium for the Barcode of Life mène actuellement d'autres recherches génétiques pour le Yukon Conservation Data Centre (Bennett, comm. pers., 2014). Le podistère du Yukon a été décrit pour la première fois par Mathias et Constance (1950); aucune révision n'a été faite depuis, et aucun synonyme, sous-espèce ou variété n'a été décrit.

Les premiers spécimens de podistère du Yukon ont été récoltés en 1948, dans le chaînon Syenite, à environ 120 km au sud-est de Dawson City, au Yukon (Mathias et Constance, 1950; Bostock, 1979; spécimens de l'Herbier national du Canada CAN127186 et CAN151857).

Le podistère du Yukon est une plante vivace poussant en touffes et formant même souvent des colonies denses, à partir d'une tige souterraine ramifiée (caudex) issue d'une racine pivotante charnue et allongée (figure 1 et figure 2). Les feuilles basilaires sont dressées ou ascendantes, vert-bleu, longues de 3 à 12 cm et pennées; elles comportent 3 à 6 paires de folioles opposées, les folioles les plus basses étant habituellement ternées (composées et divisées en trois parties égales) et les autres, simples. Les tiges, dépourvues de feuilles et teintées de rouge lorsqu'elles portent des fruits, mesurent 10 à 40 cm de hauteur. L'inflorescence est une ombelle composée dont les rayons, peu nombreux à nombreux, mesurent 5 à 10 mm de longueur. Les cinq pétales sont petits (environ 1 mm de longueur) et jaune vif lorsqu'ils s'ouvrent, puis passent rapidement au blanc. Les fruits, d'environ 3 à 7 mm de longueur et 1,5 à 3 mm de largeur, sont ovoïdes-oblongs, aplatis, rougeâtres initialement et se délavant au jaune paille avant de se fendre longitudinalement en deux méricarpes et de se disperser (Schroeder, obs. pers., 2012). Le nombre de chromosomes n'a pas encore été déterminé (Batten et al., 1979).

Figure 1. Podistère du Yukon en pleine floraison, à la crête Miller, le 16 mai 2012.
Photo d'une touffe de podistère du Yukon en pleine floraison.
Photo: Syd Cannings.
Description longue pour la figure 1

L'inflorescence est une ombelle composée dont les rayons sont peu nombreux à nombreux. Les cinq pétales sont jaune vif. Les feuilles basilaires sont dressées ou ascendantes, vert-bleu et pennées; elles comportent de 3 à 6 paires de folioles opposées. Les folioles les plus basses sont habituellement ternées (composées et divisées en trois parties égales) et les autres, simples.

Figure 2. Tige et pousses de podistère du Yukon, 11 km au nord du mont Ina, le 27 juin 2013.
Tige et pousses de podistère du Yukon
Photo: Syd Cannings.
Description longue pour la figure 2

Photo de la tige aérienne allongée du podistère du Yukon, portant des pousses.

Figure 3. Localités du podistère du Yukon. (La sous-population du ruisseau Fifteen Mile n'est pas indiquée.).
Localités du podistère du Yukon
Carte : Jenny Wu.
Description longue pour la figure 3

Carte illustrant les localités mondiales du podistère du Yukon dans l'est de l'Alaska et le centre-ouest du Yukon. Vingt-deux sous-populations de podistère du Yukon ont été répertoriées sur le territoire. Ces sous-populations sont séparées l'une de l'autre par des distances considérables, à l'exception des sous-populations du mont Nansen, situées à 6,5 km l'une de l'autre, et des sous-populations du mont Apex, séparées par 4 km. La différenciation génétique entre les sous-populations n'a pas été étudiée.

Une seule unité désignable est reconnue, car toute la population canadienne se trouve dans la même aire écologique nationale du COSEPAC, celle des Montagnes du Nord. Il n'existe pas de données sur le caractère distinct et la structure génétique des sous-populations, on ne connaît pas leur importance du point de vue de l'évolution, et aucune sous-espèce n'a été reconnue.

Le podistère du Yukon compte parmi les quelques espèces qui, à l'échelle mondiale, sont confinées à la partie est de la Béringie, qui inclut les zones d'Alaska et du centre-ouest du Yukon ayant été épargnées par les glaciations. L'écorégion du plateau du Klondike inclut la plus grande partie de la portion canadienne de l'est de la Béringie et correspond plus ou moins à la partie du Yukon qui a le plus longtemps échappé aux glaciations. Le podistère du Yukon, à l'exception d'une des sous-populations connues, est de plus limité au bassin supérieur du fleuve Yukon et pénètre à peine en Alaska, à la limite ouest de son aire de répartition. Environ 90 % de l'aire de répartition mondiale de l'espèce se trouve au Canada, d'après la zone d'occurrence mondiale.

Aucune utilisation traditionnelle du podistère du Yukon n'a été signalée par la Première Nation de Little Salmon/Carmacks (Moar, comm. pers., 2013), la Première Nation Tr'ondëk Hwëch'in (Olson, comm. pers., 2013), la Première Nation de Selkirk (Magrum, comm. pers., 2013) et la Première Nation des Na-Cho Nyak Dun (Hogan, comm. pers., 2013), mais la plante est appelée « gé thą » (racine à lapins) en tutchone du Nord.


Le podistère du Yukon se trouve dans des zones non englacées du bassin du fleuve Yukon, dans l'est de l'Alaska et le centre-ouest du Yukon, et une sous-population est en outre présente dans la partie supérieure du bassin hydrographique du Pacifique, au Yukon. En Alaska, il a été observé dans trois sites existants confirmés : le pic Hillard, le mont Kathul et le bassin supérieur du ruisseau Pleasant, dans le nord des monts Ogilvie; il a aussi été signalé dans un autre site, le mont Divide, considéré comme existant, quoique l'endroit exact n'a pas été déterminé (figure 3; University of Alaska, 2009; Lipkin, comm. pers., 2013; Nawrocki, comm. pers., 2013).

Le centre-ouest du Yukon abrite 22 sous-populations recensées du podistère du Yukon (Figure 3). L'écorégion du plateau du Klondike, qui regroupe 11 sous-populations, constitue le centre de l'aire de répartition canadienne : au nord-est, 5 sous-populations sont situées dans l'écorégion des monts Mackenzie; à l'est, une sous-population est située dans l'écorégion du nord du plateau du Yukon; au sud-est, deux se trouvent dans l'écorégion du centre du plateau du Yukon; enfin, au sud, trois sous-populations sont situées dans l'écorégion du chaînon Ruby (Smith et al., 2004). L'aire de répartition canadienne semble être scindée en deux zones isolées l'une de l'autre : la première est centrée dans le sud des monts Ogilvie et les plateaux adjacents à l'ouest, tandis que l'autre, plus au sud, est centrée dans les chaînons Dawson et Ruby. D'après la zone d'occurrence mondiale calculée selon la méthode du plus petit polygone convexe, environ 90 % de l'aire de répartition mondiale se trouve au Canada.

La zone d'occurrence du podistère du Yukon, calculée comme étant la superficie délimitée par la ligne continue la plus courte pouvant renfermer toutes les sous-populations connues, fait 39 805 km². L'indice de zone d'occupation (IZO), fondé sur des mailles carrées de 2 km × 2 km, s'élève à 96 km². L'étendue complète de plusieurs sous-populations n'a pas pu être déterminée, à cause de contraintes de temps et du terrain difficile.

Les premières activités d'exploration botanique au Yukon étaient souvent entreprises par des géologues et des botanistes qui centraient leurs recherches près des rivières et des ruisseaux – les autoroutes de l'époque et le foyer de la prospection aurifère (Hultén, 1940). À mesure que les lits de gravier et les exploitations de placers sont lentement devenus moins lucratifs après la ruée vers l'or du Klondike de 1897, de plus grands efforts ont été consacrés à l'exploration des hautes terres renfermant un habitat plus propice au podistère du Yukon. Il est intéressant que, même avec toutes les activités d'exploration minière qui se déroulaient, ce n'est qu'en 1948 qu'un botaniste associé à une équipe de la Commission géologique du Canada a récolté les tout premiers spécimens de podistère du Yukon. Et cela malgré une ruée vers l'or de moindre ampleur qui a déclenché l'exploration dans la région de Carmacks au début des années 1930 (Bostock, 1957).

Presque tous les spécimens de podistère du Yukon d'avant 2012 ont été récoltés dans le cadre d'une mission botanique non ciblée ou d'activités d'exploration géologique. En 2012, le Service canadien de la faune et des biologistes qualifiés ont mené des fouilles ciblant l'espèce. Sur une période de 41 jours, ils ont visité et exploré (Figure 4) plus de 174 sites (séparés par plus de 1 km). Ils ont accédé aux sites par hélicoptère, par des routes ou à pied. Les sites inaccessibles sur les escarpements longeant des rivières ont été observés uniquement d'un hélicoptère. En 2012, 51 jours-personnes ont été consacrés à la recherche du podistère du Yukon; en 2013, 25 jours-personnes ont été consacrés au relevé de 56 sites; en 2014, 28 jours-personnes ont été consacrés au relevé de 43 sites.

Les sites ciblés ont été choisis pour leur similarité avec les descriptions de l'habitat des sous-populations connues, leur proximité par rapport à des sous-populations connues et le fait qu'ils se trouvent dans l'aire de répartition connue de l'espèce et dans la portion non englacée du bassin du fleuve Yukon (Figure 4). Des efforts ont également été déployés pour visiter à nouveau les sous-populations connues afin d'établir leur taille et de recueillir de l'information plus précise sur les sites. Pour utiliser efficacement le temps et le budget disponibles, les parcelles d'habitat similaire situées dans les environs ont aussi été fouillées au même moment, ce qui a biaisé les efforts de recherche en faveur de ces endroits. Tous les sites visités ont été enregistrés selon des tracés et/ou des points de référence produits par les lecteurs GPS.

Figure 4. Activités de recherche visant le podistère du Yukon, 2012-2014.
Carte illustrant les activités de recherche visant le podistère du Yukon, réalisées au Yukon de 2012 à 2014.
Photo: Syd Cannings.
Description longue pour la figure 4

Carte illustrant les activités de recherche visant le podistère du Yukon, réalisées au Yukon de 2012 à 2014. Les symboles indiquent les endroits où de nouvelles sous populations ont été trouvées, où la présence des sous-populations connues a été confirmée et où des recherches ciblées ont été menées.

La position et la situation de plusieurs des sous-populations connues ont été révisées d'après les résultats des travaux de terrain réalisés en 2012. Lorsque J.D. Campbell a récolté le spécimen-type dans le chaînon Syenite en 1948, il a consigné le site comme étant situé entre 63 et 64° de latitude nord et 136 et 138° de longitude ouest, du côté sud de la rivière Little South Klondike, puis, à un moment donné, la mention « sud » a été biffée de l'étiquette d'herbier et remplacée par « nord » (Herbier national du Canada, CAN127186, CAN151857). Des fouilles ciblées menées par hélicoptère au cours des étés 2012 et 2014 ont permis de localiser une petite sous-population (110 à 500 individus) à proximité de ces coordonnées. Toutefois, compte tenu de l'incertitude entourant la position de cette sous-population, il est impossible d'établir si c'est une nouvelle sous-population ou s'il s'agit de la sous-population d'où provient le spécimen-type.

Une autre sous-population a été découverte au sud-est du mont Apex en 1982. Les coordonnées, d'origine inconnue, étaient indiquées à la minute près (Agriculture and Agri-Food Canada, 2012a; Collection nationale de plantes vasculaires, DAO582181). Bien qu'elles indiquent un point à l'est de la sous-population trouvée en 2012, il semblerait qu'elles correspondent à la même sous-population, car il n'y avait pas d'habitat propice à l'endroit indiqué par les coordonnées de 1982, et une carte dessinée à main levée par l'auteur de la récolte initiale (Frisch, 1983) correspond à la nouvelle découverte.

Il semble que la sous-population de podistère du Yukon trouvée près de la route Top of the World en 2012 soit la sous-population de Little Gold observée à l'origine par J.A. Calder et J.M. Gillett en 1960 (Agriculture and Agri-Food Canada, 2012b; Collection nationale de plantes vasculaires, DAO455475). La description de l'emplacement du site près de la route et des formes du relief présentes correspondent à la sous-population trouvée en 2012. Des botanistes de l'Alaskan Natural Heritage Program ont passé quelques jours à fouiller l'endroit où Calder avait récolté des spécimens du côté américain de la frontière, mais ils n'ont pas trouvé le moindre habitat propice à l'endroit décrit par Calder (Lipkin, comm. pers., 2013). Cette première récolte était enregistrée comme provenant d'un endroit situé près de la frontière entre l'Alaska et le Yukon.

Des spécimens ont été récoltés par Lloyd Spetzman, du U.S. Geological Survey, en juin 1963 (CAN 298888). Le site était consigné « mine de basalte, mont Divide », mais aucune coordonnée n'était donnée. Les spécimens ont été envoyés à Erling Porsild, botaniste réputé du Musée canadien de la nature, qui les a identifiés comme étant des spécimens de podistère du Yukon et a inscrit sur la feuille d'herbier « espèce nouvelle pour l'Alaska ». On ne connaît aucune publication subséquente sur cette récolte ni aucune reconnaissance de son existence, et le site demeure crédible mais non confirmé à l'heure actuelle (Lipkin, comm. pers., 2013; Nawrocki, comm. pers., 2013).

Un modèle d'évaluation du caractère propice de l'habitat a été utilisé pour choisir les secteurs où mener des fouilles ciblées en 2014 (Figure 4). Les paramètres étaient que les sites devaient être non englacés, dépourvus d'arbres, situés entre 1 200 et 1 800 m d'altitude, à pente de 5 à 40º avec orientation de 70 à 280º (voir Besoins en matière d'habitat). Malgré l'absence d'information sur la limite sud de l'aire de répartition du podistère du Yukon, le modèle montre que la majeure partie de l'habitat propice a été fouillée, et la plus grande partie des milieux (généralement très boisés) séparant les sous-populations est considérée comme n'étant pas propice à l'espèce.


Le podistère du Yukon est restreint à un habitat sec, bien drainé, à prédominance de roches et à végétation clairsemée, où le développement du sol est limité. Il pousse sur les tors rocheux, les talus d'éboulis (Figure 5) et les escarpements riverains à roche en place dénudée. Le podistère du Yukon se trouve principalement sur les pentes orientées vers le sud, mais, dans le cas de certains microsites très abrités, quelques individus ont été localisés sur des pentes orientées vers l'est ou l'ouest (orientation 70 à 280°). L'inclinaison des pentes varie de 5 à 40°, et l'accumulation de neige a tendance à y être faible, ce qui permet une exposition précoce des plantes (voir Cycle vital et reproduction). Au Yukon, l'espèce pousse à basse altitude (à moins de 800 m) à Chandindu et sur la crête Miller, bien qu'aucune autre sous-population du Yukon ne se trouve à moins de 1 200 m; la sous-population observée à la plus haute altitude (lac Sekulmun) pousse à 1 757 m. En Alaska, le podistère du Yukon se rencontre entre 360 et 1 280 m (Parker, 1995; University of Alaska Museum Herbarium, ALA15084).

Le podistère du Yukon semble intolérant à l'ombre, bien qu'une partie de la sous-population de la crête Miller (environ 20 individus) s'étend dans la lisière d'une tremblaie clairsemée qui pousse dans la coulée de débris (ou la tranchée minière) située à la base de la pente abritant la majeure partie de la sous-population. Il tolère ces conditions, mais les individus poussant en forêt ne semblent pas être aussi nombreux, robustes et fertiles que les individus poussant sur la pente surplombante exposée, orientée vers le sud. Il se peut que la forêt soit en train de s'étendre dans des secteurs où le podistère du Yukon s'est établi par le passé dans de meilleures conditions. L'âge relativement jeune des trembles appuie cette théorie. De même, quelques individus poussaient dans la lisière d'une tremblaie, en dessous de la sous-population principale du mont Kathul, en Alaska (Batten et al.,1979).

Le podistère du Yukon a une affinité pour la roche en place, quoiqu'il privilégie aussi les substrats où les matériaux de surface dégringolent périodiquement la pente. Il a été observé sur des corniches et dans des crevasses de parois rocheuses et, chez 9 des 17 sous-populations visitées en 2012-2013, parmi des blocs rocheux et des galets à la base de tors. Lorsque des individus poussant sur des corniches de tors ont été déterrés à Little Gold et au site no 1 du mont Nansen, la racine pivotante s'infiltrait profondément dans de très fines fissures de ce qui semblait être des blocs rocheux solides – dans les deux cas, il s'est révélé impossible de localiser le bout de la racine. Le podistère du Yukon a aussi été observé fréquemment sur des pentes d'éboulis, à lent mouvement sous l'effet du gel, constituées de cailloux et de blocs rocheux couverts de lichens (9 sous-populations). Il poussait le plus communément au bord de bandes de végétation orientées vers le bas de la pente et composées d'un tapis clairsemé de graminées basses, d'herbacées non graminoïdes et de lichens poussant sur une couche de sol très mince. Dans ces situations, la stabilité additionnelle offerte par la végétation clairsemée était communément associée au podistère du Yukon, pourvu que la végétation ne soit pas trop épaisse.

Figure 5. Site du podistère du Yukon, au sud-est du mont Apex, le 6 septembre 2012.
Photo de podistères du Yukon poussant sur un talus d'éboulis
Photo: Syd Cannings.
Description longue pour la figure 5

Photo de podistères du Yukon poussant sur un talus d'éboulis situé au sud-est du mont Apex, au Yukon.

Inversement, 5 sous-populations poussaient sur ce qui semblait être un substrat instable. Entre des affleurements rocheux, qui abritaient le podistère du Yukon, une partie de la sous-population de Chandindu poussait dans des zones de glissement constituées d'éboulis fins instables. Ces éboulis étant inaccessibles, il n'existe aucune façon de déterminer à quelle profondeur gît la roche en place, mais, étant donné la roche en place exposée entourant les zones de glissement, il est possible qu'elle gît près de la surface, offrant ainsi au podistère du Yukon un substrat stable pour s'ancrer juste en dessous des éboulis. La sous-population de la crête Miller était la seule qui poussait dans un milieu où la surface était constituée de matériaux fins instables (dans ce cas-ci, du sable grossier). Ces petits creux de déflation sableux étaient situés entre des tors de roche en place exposée, et il semble probable qu'ils reposaient sur de la roche en place relativement proche de la surface, bien qu'aucune tentative n'ait été faite pour le vérifier. Au mont Kathul, dans un habitat similaire, on a observé que le podistère du Yukon semblait suivre la disposition de la roche en place à la surface ou juste en dessous, ce qui le rendait moins abondant ou absent là où elle était profondément enfouie (Parker, 1995).

De petites parties de 5 sous-populations se trouvant en bordure du secteur sud des monts Ogilvie poussaient aussi sur un substrat instable, mais constitué de fragments de schiste argileux et d'éboulis. Ces endroits étaient entourés de tors rocheux et d'éboulis stabilisés par la végétation, où le podistère du Yukon poussait en plus grande abondance.

Compte tenu de l'affinité du podistère du Yukon pour un substrat rocheux, il est surprenant qu'il n'y ait pas de caractéristique commune évidente dans la géologie du substratum rocheux des sites situés au Yukon. Par exemple, la sous-population de la crête Miller et celle située à l'est du mont Apex poussent toutes deux sur des roches volcaniques basaltiques, qui sont très différentes au plan géochimique de la plupart des autres sites, qui ont pour substrat de la granodiorite, du schiste ou des roches volcaniques felsiques (Murphy, comm. pers., 2012; Yukon Energy, Mines and Resources, 2014). Aucune des sous-populations ne se trouve sur des roches sédimentaires calcaires, lesquelles représentent la plus grande partie des zones non englacées du Yukon. Il existe toutefois une petite sous-population de 32 individus en Alaska, dans la région du cours supérieur du ruisseau Pleasant, dans les monts Ogilvie, qui pousse sur un éboulis de schiste calcaire (Parker, 1997). Dans ce cas, il se peut que le podistère du Yukon tolère les conditions calcaires afin de tirer profit de la végétation clairsemée du secteur (Parker, comm. pers., 2013).

Le podistère du Yukon semble avoir une faible capacité de compétition et ne pousser qu'aux endroits où la végétation est clairsemée, où il se trouve fréquemment en présence de dryades (espèces du genre Dryas), de l'hiérochloé des montagnes (Anthoxanthum monticola ssp. alpinum) et de la saxifrage à trois dents (Saxifraga tricuspidata). Il est toutefois capable de pousser à une vaste gamme d'altitudes, sur une variété de substrats. Il se peut que ce soit une espèce alpine qui tolère des altitudes moins élevées en milieu rocheux exposé (Parker, 1995). Malgré la présence de grandes superficies de milieux apparemment propices et disponibles dans quelques-uns des sites fouillés, le podistère du Yukon a été trouvé dans seulement de très petites proportions de ces milieux (< 5 % dans la plupart des cas). Ceci peut indiquer que la plante a d'autres besoins importants en matière d'habitat, qui demeurent inconnus.

La plupart des sous-populations de podistère du Yukon se trouvent dans des zones éloignées, ce qui rend difficile l'évaluation des tendances en matière d'habitat. Par contre, pour les mêmes raisons, il est probable que la situation de l'espèce soit demeurée relativement stable au cours des dix dernières années. La seule chose qui était évidente dans bon nombre des nouveaux sites visités au cours des étés 2012 et 2013, ou à proximité de ces sites, était la présence de jalons de concession érigés au cours des dix dernières années, de matériel de creusage de tranchées et de divers articles ayant servi à l'exploration, comme des vestiges de camps.


Les connaissances sur la biologie du podistère du Yukon sont très limitées. Outre la monographie initiale décrivant l'espèce, la seule documentation portant uniquement sur la plante est constituée de trois rapports sur des relevés de plantes rares menés en Alaska (Batten et al., 1979; Parker, 1995, 1997). Les autres espèces du genre affichent une pauvreté de documentation semblable. Les informations ci-dessous sont un amalgame des observations faites par les participants aux relevés ciblés de 2012 et 2013 et de celles issues des relevés menés en Alaska.

Le podistère du Yukon est une plante vivace dont la longévité est inconnue. Cependant, compte tenu du caudex ramifié couvert de vestiges persistants de multiples années de croissance et de la longue racine pivotante, c'est probablement une espèce longévive; on peut estimer que la durée d'une génération se situe entre 10 et 20 ans. Plusieurs ombelles sèches de saisons précédentes ont été observées encore attachées à des individus en fleurs, ce qui confirme que la plante se reproduit plusieurs fois au cours de sa vie. La période de viabilité des graines dans le réservoir de semences après l'année où elles sont produites est inconnue, tout comme leurs exigences de germination.

Le podistère du Yukon est une plante à floraison hâtive qui commence rapidement à produire des graines après la floraison et qui continue à en produire tout au long de la saison. Le 16 mai 2012, il était en pleine floraison sur la pente dégagée du site de la crête Miller (altitude : 800 m), alors que le 16 juin 2012, au site no 1 du mont Nansen (altitude : 1 470 m), les plantes étaient en pleine floraison, ou leurs fleurs étaient en train de s'ouvrir. Environ au même moment (21 juin 2012), des capsules de taille moyenne s'étaient déjà développées sur les individus poussant aux endroits exposés du site de la crête Miller. Tard dans la saison (25 août 2012), des individus poussant au site no 1 du mont Nansen portaient encore des fruits à divers stades de développement. Il semble que la fructification continue tout au long de la saison, et il se peut que ce soit la durée de la saison qui détermine le nombre de fruits qui atteindront la maturité après la fécondation. La production de fruits semble également échelonnée, car des fruits à différents stades de développement ont été observés sur la même ombelle chez toutes les sous-populations.

L'âge auquel la plante atteint la maturité sexuelle et la durée d'une génération sont inconnus, tout comme le degré de fertilité des individus. Il est probable que le podistère du Yukon est une plante longévive dont la durée d'une génération se situerait entre 10 et 20 ans. Même si des fleurs, des fruits et une gamme de classes de taille ont été observés dans toutes les sous-populations, leur abondance relative variait. La sous-population de la crête Miller comprenait principalement des individus moyens (10 à 20 cm de diamètre) à grands (20 à 30 cm de diamètre), dont bon nombre portaient 6 ombelles ou plus, dans les secteurs dégagés. Dans la lisière de la forêt, les individus avaient tendance à être de taille moyenne (10 à 20 cm de diamètre) et à porter moins d'ombelles. Dans la partie supérieure du ruisseau Alder, quelques petits individus (4 à 5 cm de diamètre) avaient produit 1 ou 2 ombelles. À Chandindu, plus de 50 % des individus visibles de l'hélicoptère étaient grands à très grands, avec plus de 10 ombelles. Même si cela peut être en partie attribuable au fait que les petits individus n'étaient pas aussi visibles du haut des airs, aucune autre sous-population ne comportait la même proportion d'individus aussi grands ou produisant autant de fleurs.

Le port du podistère du Yukon (longue racine pivotante, caudex ramifié couvert des vestiges de multiples années de croissance antérieures) laisse supposer que certaines des rosettes peuvent être assez vieilles. La fréquence à laquelle le podistère du Yukon fleurit au cours de sa vie est inconnue. Il semble que la plupart des rosettes, même si elles ne sont pas en fleurs, sont matures. Aux fins du présent rapport, l'individu mature est défini comme un individu ayant plus deux feuilles partant du caudex.

Il a été impossible de visiter toutes les sous-populations plus tard dans la saison, mais, le 25 août 2012, au site no 2 du mont Nansen, environ 50 à 70 % des individus montraient un certain degré d'échec de production de fruits après avoir pourtant produit des fleurs (photo de la couverture), même si seuls quelque 5 % portaient des ombelles complètement dépourvues de fruits.

La reproduction se fait par les graines, bien qu'au mont Ina, un des individus était constitué de pousses multiples prenant naissance sur une tige aérienne allongée (Figure 2). Il n'a pas été établi si la tige produisait des racines aux nœuds. Cet individu a été trouvé sur un substrat atypique de schiste argileux instable en pente, qui couvrait seulement une petite partie du site du mont Ina, à la base d'affleurements rocheux où le podistère du Yukon poussait en beaucoup plus grande abondance (Syd Cannings, comm. pers., 2014). Les spécimens récoltés dans les sous-populations visitées en 2012 ont une racine pivotante distinctement effilée, sans aucun signe de la croissance de pousses autre qu'au niveau du caudex principal. Certains ont avancé l'hypothèse que, au pic Hillard, en Alaska, quelques individus qui semblent distincts en surface peuvent être rattachés dans le sol et se propager par mouvement vers le bas de la pente (Parker, 1995), mais aucun individu n'a été déterré pour confirmer cette hypothèse. Bien qu'il n'y ait aucune preuve directe de multiplication végétative, l'individu observé au mont Ina donne à penser que, sur un substrat instable, le podistère du Yukon peut occuper une plus grande surface au moyen de tiges allongées, peut-être en réaction au mouvement vers le bas de la pente.

Le podistère du Yukon produit du nectar, ce qui indique qu'il est pollinisé par des insectes, comme dans le cas de la plupart des membres de la famille des Apiacées, bien que l'espèce pollinisatrice n'ait pas encore été identifiée. En raison de leur proximité, il se peut qu'il y ait pollinisation croisée entre les sous-populations du mont Nansen et entre celles du mont Apex, mais il est peu probable qu'un transfert de pollen se produise entre les autres sous-populations, en raison des distances qui les séparent.

Le podistère du Yukon semble être adapté à une niche écologique comparativement étroite caractérisée par une végétation clairsemée, un substrat à prédominance de roches, pauvre en nutriments et bien drainé ainsi qu'une orientation sud relativement stable. Même si ces éléments semblent indiquer une absence d'adaptabilité, la plante paraît capable de survivre dans des conditions moins qu'optimales dans les lisières de forêt ainsi que sur des substrats calcaires et des substrats instables. Cependant, les sous-populations poussant dans ces conditions ne sont généralement pas aussi bien portantes ou productives.

Jusqu'à présent, les tentatives de multiplication du podistère du Yukon sont demeurées infructueuses; nul ne sait donc si la multiplication est possible. Nul ne sait également à quel point l'espèce peut résister ou s'adapter aux perturbations.

Il est probable que le vent disperse les graines du podistère du Yukon, comme dans le cas de nombreux membres de la famille des Apiacées. Lorsqu'il est mûr, le fruit se fend longitudinalement en deux graines plano-convexes qui se balancent dans la brise jusqu'à ce qu'un vent assez fort les libère et les disperse. Les graines de la famille des Apiacées dispersées par le vent ne voyagent généralement pas très loin. Dans le cadre d'une étude de 10 espèces de la famille des Apiacées, la distance de dispersion maximale était inférieure à 15 m (Jongejans et Telenius, 2001); la distance dépendait en partie de la hauteur des plantes et de la vitesse du vent. Les espèces que ces chercheurs ont étudiées mesuraient toutes plus de 50 cm de hauteur, alors que les tiges florifères du podistère du Yukon atteignent au plus 40 cm de hauteur en général et souvent moins. Bien que le podistère du Yukon vive dans des sites extrêmement exposés et venteux, sa petite taille nuit à la dispersion des graines sur de longues distances. Cela peut expliquer en partie pourquoi l'espèce ne pousse parfois que dans de petites parties de l'habitat disponible, même si une superficie beaucoup plus grande de milieux apparemment propices est disponible à proximité (dans les 15 à 30 m). On ne connaît aucun autre moyen de dispersion, mais on sait que la production de graines pouvant être transportées par les courants d'air sur une distance considérable à travers les champs de neige compactée par le vent est un mécanisme commun de dispersion pour de nombreuses plantes alpines.

Il n'existe aucun renseignement sur les relations interspécifiques.


Des efforts ont été déployés en 2012-2013 en vue de réévaluer les 8 sous-populations déjà connues de podistère du Yukon, afin de confirmer leur existence et de recueillir de l'information précise sur la taille et l'étendue de chacune. Celles de Little Gold et des sites nos 1 et 2 du mont Nansen ont été dénombrées, et leur étendue est connue. Comme la sous-population de Chandindu occupe un escarpement abrupt, elle est en grande partie inaccessible; sa taille a donc été estimée par des observateurs chevronnés depuis un hélicoptère en vol stationnaire au-dessus du site. La taille des autres sous-populations a été estimée par des observateurs, mais leur pleine étendue n'a pu être établie, à cause des contraintes de temps et du terrain difficile.

Des 10 sous-populations découvertes en 2012-2013, une seule, la sous-population du site no 3 du mont Nansen, a été dénombrée, et une carte du site a été établie. La taille des autres sous-populations a été estimée par des observateurs chevronnés. La pleine étendue de ces sous-populations n'a également pas pu être établie, car il était souvent difficile de préciser leur limite inférieure, à cause des contraintes de temps et du terrain difficile. Des détails sur les dénombrements des sous-populations sont présentés au tableau 1.

Lorsqu'un dénombrement était effectué, les individus de la sous-population étaient comptés en parcourant le site à pied. Il arrive que des individus en apparence distincts soient reliés par un caudex ramifié. Afin de pallier ce problème, plusieurs spécimens ont été déterrés lors du premier dénombrement pour évaluer le degré de ramification et déterminer de quelle façon il se manifestait à la surface du sol. Il est généralement facile de distinguer les individus, car les branches de chaque individu ont tendance à se regrouper. Les méthodes de dénombrement ont été vérifiées lors du prélèvement de spécimens.

Dénombrement des sous-populations
Sous-population Date et auteur de la découverte Date de confirmation Nom du dénombreur Superficie de la sous-population d'après les polygones du CDC du Yukon (ha) Nombre total d'individus Nbre d'individus matures (avec > 1 tige sur le caudex) Commentaires Menaces
Mont Apex (à l'est du) NOUVELLE 2012 2012-07-10 Syd Cannings 4,81 > 1 000 950 Pleine étendue inconnue Adjacente à une concession minière
Mont Apex (au sud-est du) 1982-06-09 Robert Frisch 2012-09-06 Syd Cannings 54,46 > 4 000 3 800 Ajustement de la position (voir Aire de répartition canadienne); étendue inconnue Adjacente à une concession minière
Chandindu 1993-05-22 Carl Roland 2012-06-22 Lori Schroeder, Syd Cannings 960,25 > 1 500 1 425 Estimations de la superficie et de la taille de la sous-population basées sur des observations depuis un hélicoptère Aucune
Mont Chert 1993-08-24 Catherine Kennedy 2013-06-26 Syd Cannings 2,92 > 600 570 On ne sait pas si la pleine étendue est connue : terrain difficile Aucune
Little Gold 1960-07-01 J.A. Calder et J.M. Gillett 2012-06-24 Lori Schroeder 1,81 250-300 260 Ajustement de la position (voir Activités de recherche); pleine étendue connue Exploitation minière
Little South Klondike 1948-08-04 J.D. Campbell s.o. s.o. Inconnue Inconnu Inconnu Voir chaînon Syenite (Activités de recherche) s.o.
Crête Miller (à l'ouest de Carmacks) 2007-05
Jim Pojar
2012-06-21 Syd Cannings 2,09 110 105 Estimation inexacte de la taille de la sous-population; on ne sait pas si la pleine étendue est connue Piétinement (claim minier expiré), adjacente à une concession minière active
Mont Nansen, site no 1 2008-07-14 Petra Foerster 2012-06-16 Lori Schroeder 0,67 975 925 Pleine étendue connue Exploitation minière
Mont Nansen, site no 2 (mont Victoria) 2008-07-14 Petra Foerster 2012-06-17 Lori Schroeder 0,26 200 190 Pleine étendue connue Exploitation minière
Mont Nansen, site no 3 NOUVELLE 2012 2012-08-26 Lori Schroeder 1,47 725 690 Pleine étendue connue Exploitation minière
Ruisseau Alder, partie supérieure NOUVELLE 2013 2013-05-30 Syd Cannings 0,47 100 95 On ne sait pas si la pleine étendue est connue : terrain difficile Aucune
Mont Harper (15 km au sud du) NOUVELLE 2013 2013-06-27 Syd Cannings, Bruce Bennett 2,91 350-650 475 On ne sait pas si la pleine étendue est connue : limite inférieure incertaine Aucune
Mont Ina (11 km au nord du) NOUVELLE 2013 2013-06-27 Syd Cannings, Bruce Bennett 2,09 600-800 665 On ne sait pas si la pleine étendue est connue : limite inférieure incertaine Aucune
Mont Nansen, crête ouest NOUVELLE 2013 2013-09-10 Saleem Dar, Shannon Stotyn 0,04 28 27 On ne sait pas si la pleine étendue est connue : limite inférieure incertaine Exploitation minière
Ruisseau Schist, 8 km au nord-ouest de l'embouchure NOUVELLE 2013 2013-09-10 Saleem Dar, Shannon Stotyn 0,16 30 29 Pleine étendue connue Adjacente à une concession minière
Pic Porphyry (15 km au nord du) NOUVELLE 2013 2013-09-10 Saleem Dar, Shannon Stotyn 3,99 1 750 1 665 On ne sait pas si la pleine étendue est connue : limite inférieure incertaine Exploitation minière
Pic Porphyry NOUVELLE 2013 2013-09-10 Saleem Dar, Shannon Stotyn 0,06 125 120 On ne sait pas si la pleine étendue est connue : l'habitat propice n'a pas été complètement répertorié Aucune
Lac Sekulmun, à l'ouest de l'extrémité nord du lac NOUVELLE 2013 2013-09-10 Saleem Dar, Shannon Stotyn 2,86 > 200 190 Pleine étendue inconnue Aucune
Chaînon Syenite
(Little Klondike?)
REDÉCOUVERTE en 2014 2014-05-28 Syd Cannings 100-500
(< 1 000)
190 Aucune (claim minier expiré); adjacente à des concessions minières actives
Partie supérieure des ruisseaux Shell et Cliff NOUVELLE 2014 2014-05028 Saleem Dar, Shannon Stotyn 1 000-2 000
(peut-être > 2 000)
1 425 Grande sous-population – pleine étendue inconnue Exploitation minière
Ruisseau Eagle (2,3 km au sud du) NOUVELLE 2014 2014-06-13 Saleem Dar, Shannon Stotyn 500+ 475 Espèce commune dans le site – pleine étendue inconnue Adjacente à une concession minière
Pic Incised (à l'est du) NOUVELLE 2014 2014-05-27 Saleem Dar, Shannon Stotyn 2 000-3 000 2 375 Adjacente à une concession minière
Ruisseau Fifteen-Mile NOUVELLE 2014 2014-07-16 Saleem Dar, Shannon Stotyn 1 000-5 000 2 850 Grande sous-population – pleine étendue inconnue Aucune

On estime que le nombre total d'individus de podistère du Yukon dans les 22 sous-populations canadiennes recensées à nouveau entre 2012 et 2014 se situe entre 17 143 et plus de 24 093 (tableau 2). De ce nombre, quelque 19 236 individus sont considérés comme matures. Aux fins du présent rapport, l'individu mature est un individu qui porte plus de deux feuilles émanant du caudex.

Tel qu'indiqué ci-dessus, 4 des 22 sous-populations existantes ont été dénombrées. Les sous-populations des sites nos 1, 2 et 3 du mont Nansen comptaient respectivement 975, 200 et 725 individus, et la sous-population de Little Gold, 250 à 300 individus.

Le nombre d'individus dans les plus grandes sous-populations n'a pas été établi précisément. Il a été estimé que 7 sous-populations comptaient 1 000 individus ou plus, 10 sous-populations en comptaient 200 à 1 000, et les 5 sous-populations restantes en comptaient moins de 200.

Aucune information n'est disponible sur les tendances de l'espèce. La plupart des sites ont été visités une seule fois depuis leur découverte, et aucun dénombrement complet de la sous-population n'a été fait dans plusieurs sites (voir Abondance). Comme, le podistère du Yukon est une plante longévive, les sous-populations ne devraient pas connaître des fluctuations extrêmes.

Compte tenu de la très courte distance à laquelle les graines de podistère du Yukon se dispersent (< 50 m) et du fait que la plus courte distance entre une sous-population connue d'Alaska et une du Yukon est d'environ 23 km, il est peu probable que la dispersion de graines de la sous-population d'Alaska pourrait atténuer un éventuel déclin de la sous-population du Yukon.


L'impact des menaces pesant sur le podistère du Yukon (annexe 1) a été évalué d'après Master et al. (2009). L'impact global des menaces a été calculé comme se situant entre moyen à faible. La perte d'habitat alpin attribuable aux changements climatiques se poursuit. Le changement de l'habitat devrait être marqué à long terme. L'exploitation minière pourrait toucher les 18 % de la population canadienne connue qui se trouvent dans des concessions minières exploitées (tableau 1); toutefois, la gravité de cette menace est considérée comme faible (1-10 %) car la plupart de ces concessions sont actuellement au stade de l'exploration. Un autre 40 % de la population canadienne se présente en colonies à 2 km de concessions minières actives. Les impacts des activités récréatives sont considérés comme négligeables.

Au Yukon, l'extraction de l'or est effectuée au moyen de techniques d'exploitation des placers et du quartz depuis bien avant la ruée vers l'or du Klondike, qui a débuté en 1896. Ces techniques peuvent nuire au podistère du Yukon et à son habitat, mais l'extraction du quartz risque davantage d'avoir un effet direct, car elle a lieu quasi exclusivement dans les hautes terres, où se trouve le podistère du Yukon. Depuis le site no 3 du mont Nansen, on peut apercevoir une exploitation de placers dans la vallée ainsi que des traces de tranchées d'exploration ciblant le quartz qui mutilent les flancs des collines. Dans ce site, la majorité des traces de tranchées présentent une certaine revégétalisation.

Le développement d'une concession d'extraction du quartz peut comporter des niveaux variables d'activité : prélèvement d'échantillons de roches superficielles, creusage de tranchées, forage et échantillonnage en vrac. Souvent, ce sont les aspects indispensables de l'exploration, comme les habitations et l'accès, qui auront le plus grand impact. Bien que les zones riveraines de gravier se prêtant à l'exploitation des placers ne constituent habituellement pas un habitat propice pour le podistère du Yukon, dans certaines régions, en particulier dans les zones subalpines, les concessions de placers peuvent s'étendre vers le haut de la pente des collines jusqu'à un habitat propice, comme c'est le cas de la sous-population du site no 1 du mont Nansen. Étant donné que le site est situé près de la limite supérieure de la concession de placers, il est peu probable qu'il sera directement touché par les activités d'excavation; il est toutefois vulnérable aux activités connexes, comme l'aménagement de routes d'accès.

Les concessions ne sont pas toutes développées, et le niveau de développement fluctue selon le prix de l'or. Plus de 114 000 concessions de quartz ont été jalonnées au Yukon en 2011 lorsque le prix de l'or a atteint un niveau sans précédent (Stephens, comm. pers., 2013). Ce niveau de jalonnement est cinq fois plus élevé que le pic antérieur. Cette vague de jalonnement était centrée dans l'aire de répartition connue du podistère du Yukon.

Sept des 22 sous-populations canadiennes connues de podistère du Yukon se trouvent dans des concessions de quartz actives (sites nos 1, 2 et 3 du mont Nansen, crête ouest du mont Nansen, au nord du pic Porphyry, partie supérieure du ruisseau Shell et Little Gold). Le site no 1 du mont Nansen est compris également, en partie, dans une concession de placers active (Figure 6). La concession active est une concession enregistrée, au 12 novembre 2013, comme étant en vigueur auprès du Bureau du conservateur des registres miniers (Figure 7). Les trois petites sous-populations du mont Nansen sont les plus en péril par suite de l'exploitation minière, en raison de l'accès routier existant à ces sous-populations et du fait qu'elles se trouvent dans des concessions comprises dans une grille complète de concessions s'étendant dans toutes les directions sur 3 km ou plus.

La sous-population de la crête Miller est située à presque 1 km au nord-est de la route d'accès aux sous-populations du mont Nansen. Des tranchées ont été creusées à travers la sous-population; les concessions ne sont toutefois pas exploitées à l'heure actuelle, mais elles sont adjacentes à des concessions existantes. Il n'a pas été établi si des individus ont été détruits lors de l'exploration à ce site.

La sous-population de la rivière Little South Klondike est située dans le chaînon Syenite, très jalonné; toutefois, le claim qui couvrait cette sous-population a expiré. De même, les claims qui couvraient autrefois la sous-population de la crête Miller ont expiré. Les deux sous-populations situées près du mont Apex sont entourées de concessions de quartz éparses, la concession active la plus proche étant située à une distance d'environ 1 km (Figure 7). Toutefois, des jalons d'âge inconnu y ont été observés et photographiés (Cannings, comm. pers., 2012-2013).

La concession minière la plus proche de la sous-population du ruisseau Schist est située à une distance d'environ 2,3 km, et le pic Incised est entouré de concessions actives, la plus proche étant à une distance de 1 km. La concession minière la plus proche de la sous-population du ruisseau Eagle est située de l'autre côté de la vallée, à environ 1,9 km.

La sous-population de Chandindu est située sur un escarpement des terres de catégorie A de la Première Nation Tr'ondëk Hwëch'in visées par une entente territoriale, qui inclut des droits d'exploitation du sous-sol (Tr'ondëk Hwëch'in Final Agreement, 1998).

La sous-population du mont Chert se trouve dans le parc territorial Tombstone, à 1,5 km à l'intérieur de sa limite. L'exploitation minière y est interdite, à part deux concessions bénéficiant d'une clause de droits acquis séparées de 14 km ou plus. Aucune concession minière n'est exploitée près des 6 autres sous-populations (ruisseau Upper Alder, mont Harper, mont Ina, ruisseau Fifteen-Mile, pic Porphyry et lac Sekulmun).

La récente ruée de jalonnement se déroule dans l'aire de répartition actuelle connue du podistère du Yukon. De nombreuses parcelles d'habitat propice s'y trouvent, mais elles n'ont pas encore été explorées dans le but d'établir si le podistère du Yukon y pousse. Ces secteurs (l'extrémité ouest du chaînon Dawson, les points élevés du plateau du Klondike, l'extrémité sud des monts Ogilvie et le chaînon Syenite) sont tous très jalonnés (Figure 7).

Figure 6. Concessions de placers actives et en instance au 12 novembre 2013. (La sous-population du ruisseau Fifteen-Mile n'est pas indiquée.).
Concessions de placers actives et en instance
Carte : Jenny Wu.
Description longue pour la figure 6

Carte illustrant l'emplacement des concessions de placers actives et en instance Exploration et exploitation minières (3.2) au 12 novembre 2013 et les sites abritant des sous-populations existantes du podistère du Yukon.

Figure 7. Concessions de quartz actives et en instance au 12 novembre 2013. (La sous-population du ruisseau Fifteen-Mile n'est pas indiquée.).
Concessions de quartz actives et en instance
Carte : Jenny Wu.
Description longue pour la figure 7

Carte illustrant l'emplacement des concessions de quartz actives et en instance Exploration et exploitation minières (3.2) au 12 novembre 2013 et les sites abritant des sous-populations existantes du podistère du Yukon.

Les projections de changement climatique établies pour Whitehorse (sud du Yukon), Pelly Crossing (centre-sud) et Dawson City (centre-nord-ouest) indiquent une augmentation de la température annuelle de 2,5 à 3,7 oC d'ici 2050 (Hennessey et al., 2011; Hennessey et Streicker, 2011; Northern Climate ExChange, 2011). Les précipitations devraient généralement augmenter aussi, bien qu'elles affichent une plus grande variation régionale : on prévoit une augmentation de 10 à 40 % pour Dawson, de 37 à 44 % pour Pelly Crossing et de 14 à 22 % pour Whitehorse, alors que la région au nord-est de Dawson devrait connaître une baisse des précipitations.

Avec le réchauffement climatique, il est probable que la limite des arbustes dans les chaînes de montagnes du Yukon, dont celles où pousse le podistère du Yukon, s'élèvera sur le flanc des montagnes (Danby et Hik, 2007). Une augmentation du couvert arbustif a aussi été observée dans la toundra arctique en Alaska au cours des 50 dernières années (Tape et al., 2006). Le podistère du Yukon est une espèce associée à un substrat rocheux exposé ou à un substrat couvert d'une très mince couche de matériaux meubles ou de matières végétales, le plus souvent dans des milieux alpins ou subalpins. Il est probable que la disparition de la toundra alpine et arctique et l'augmentation du couvert arbustif se traduiront par une réduction de l'habitat convenant au podistère du Yukon, ce qui menacera sa persistance. Il est probable que l'arbustification entraînera aussi une augmentation de l'accumulation de neige, qui pourrait davantage réduire le caractère propice de l'habitat pour une plante qui semble privilégier une exposition hâtive. C'est probablement aussi ce qui se passe dans le site de basse altitude de la crête Miller. La progression du peuplier faux-tremble semble dégrader l'habitat du podistère du Yukon sur les pourtours de la sous-population, ce qui fait que les individus y sont moins nombreux, moins robustes et moins fertiles que dans les sites exposés adjacents.

La sous-population du mont Chert se trouve dans les limites du parc territorial Tombstone. Depuis 1987, le nombre de visiteurs du centre d'interprétation du parc a grimpé, passant d'un peu plus de 2 000 à plus de 12 000 en 2012 (Tombstone Territorial Park Management Committee, 2013). Bien que seul un faible pourcentage de ces visiteurs se rendent dans l'arrière-pays, où pousse le podistère du Yukon, les activités récréatives privées et commerciales en milieu sauvage dans le parc sont à la hausse et peuvent nuire à la sous-population connue ainsi qu'aux sous-populations inconnues. La sous-population du mont Chert se trouve à plus de 5 km des routes les plus fréquentées. La crête Miller fait partie d'un parcours de randonnée populaire, sans sentier établi. La grimpe (escalade dans des zones de sol meuble) peut nuire à la sous-population qui y pousse.

Les 22 sous-populations connues se trouvent dans des localités distinctes : 21 localités sont distinctes et principalement menacées par les activités minières, tandis que la localité du mont Chert se distingue par la faible menace que posent les activités récréatives. Les deux seules sous-populations séparées par moins de 4 km sont celles des sites nos 1 et 3 du mont Nansen. Séparées par environ 2,3 km, elles se trouvent dans des concessions appartenant au même détenteur. Toutefois, la route du mont Nansen sépare les deux sous-populations, ce qui signifie qu'il est possible d'y accéder séparément et, bien qu'il existe entre les deux un trajet contigu traversant des concessions appartenant au même détenteur, la route la plus directe passe par une concession appartenant à quelqu'un d'autre. Bien qu'il soit possible que le développement de ces concessions se produise simultanément et nuise à ces deux sous-populations, le chemin existant, qui permet un accès séparé et empêche le creusage continu de tranchées entre celles-ci, rend une telle situation peu probable.


Le podistère du Yukon ne jouit actuellement d'aucune protection et d'aucun statut juridiques au Canada et aux États-Unis. Il n'est pas inscrit à la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction(CITES, 2013).

À l'échelle mondiale, NatureServe (2013) considère le podistère du Yukon comme vulnérable (G3), tout comme à l'échelle nationale au Canada (N3) et à l'échelle territoriale au Yukon (S3). Aux États-Unis, l'espèce est cotée comme gravement en péril à en péril à l'échelle nationale (N1N2) et à l'échelle infranationale en Alaska (S1S2).

Au Canada et au Yukon, le podistère du Yukon est coté 2, « possiblement en péril », dans le cadre du Programme sur la situation générale des espèces (Wild Species, 2010).

Toutes les sous-populations, sauf une, se trouvent sur le territoire public, où leur habitat ne fait pas l'objet d'une protection directe. Le mont Chert est compris dans le parc territorial Tombstone, qui est géré aux termes de la Loi sur les parcs et la désignation foncière du Yukon (LRY, 2002, ch. 165), de l'appendice A de l'Entente définitive des Tr'ondëk Hwëch'in (Tr'ondëk Hwëch'in Final Agreement, 1998) et du plan de gestion du parc (Tombstone Territorial Park Management Plan, Environment Yukon, 2009). Bien que ces ententes et cette mesure législative n'accordent pas une protection particulière au podistère du Yukon, elles préviennent et/ou limitent de nombreux types de développement et d'accès par véhicule motorisé dans le parc, y compris l'interdiction de nouvelles activités minières. Elles offrent aussi la possibilité d'une gestion visant à protéger l'espèce; par contre, comme aucune autre espèce végétale présente dans les parcs territoriaux du Yukon n'a été évaluée par le COSEPAC, le niveau de protection accordé au podistère du Yukon n'a pas encore été déterminé


La rédactrice remercie Bruce Bennett, Rhonda Rosie et Syd Cannings, pour leurs conseils et leur apport, ainsi que toutes les personnes identifiées ci-dessous, pour l'information et l'aide qui lui a été généreusement offerte. Elle désire remercier en particulier Mary Whitley, Saleem Dar, Mike Gill, Shannon Stotyn et Michael Svoboda pour leur aide sur le terrain, Jenny Wu pour la création de la plupart des cartes et Randi Mulder pour l'avoir aidée de nombreuses façons avec les données du Yukon Conservation Data Centre et les données de relevé.

Experts contactés
Nom Titre Affiliation Ville État, province ou territoire
Bruce Bennett Coordonnateur Yukon Conservation Data Centre, Environment Yukon; coprésident, Sous-comité des plantes vasculaires du COSEPAC Whitehorse Yukon
Greg Brunner Botaniste s.o. Dawson City Yukon
Syd Cannings Biologiste des espèces en péril Service canadien de la faune Whitehorse Yukon
Matthew Carlson Program Botanist Alaska Natural Heritage Program Anchorage Alaska
Tori-Ann Chislett Mining Lands Officer Yukon Energy, Mines and Resources Whitehorse Yukon
Jennifer Doubt Responsable des collections, Section de la botanique Musée canadien de la nature Ottawa Ontario
Petra Foerster Assistant de recherche Université du Nouveau-Brunswick Fredericton Nouveau-Brunswick
Joella Hogan Heritage Manager Na-Cho Nyak Dun Mayo Yukon
Lolita Hughes Parks Ranger Environment Yukon Dawson City Yukon
Neil Jones Chargé de projets scientifiques et coordonnateur des Connaissances traditionnelles autochtones Secrétariat du COSEPAC, Service canadien de la faune Ottawa Ontario
George Magrum Lands Manager Selkirk First Nation Pelly Crossing Yukon
Rhonda Milikin Chef par intérim. Évaluation des populations Centre de recherche sur la faune du Pacifique, Service canadien de la faune Delta Colombie-Britannique
Robert Moar Director, Lands and Resources Première Nation Little Salmon/Carmacks Carmacks Yukon
Don Murphy Head, Bedrock Geology Yukon Geological Survey Whitehorse Yukon
Randi Mulder Biodiversity Information Specialist Biodiversity Programs, Environment Yukon Whitehorse Yukon
Patrick Nantel Biologiste en conservation, biologiste des espèces en péril Parcs Canada Hull Québec
Jackie Olson Director, Heritage Department Première nation T'rondëk Hwëch'in Dawson City Yukon
Carolyn Parker Research Professional Museum of the North, University of Alaska Fairbanks Alaska
Lewis Rifkind Mining Coordinator & Webmaster Yukon Conservation Society Whitehorse Yukon
Carl Roland Écologiste, botaniste National Parks Service Fairbanks Alaska
Charlie Roots Chercheur scientifique Commission géologique du Canada Whitehorse Yukon
Rodney Savidge Professeur de foresterie Université du Nouveau-Brunswick Fredericton Nouveau-Brunswick
Mark Stephens Mining Policy Analyst Yukon Energy, Mines and Resources Whitehorse Yukon
Karen Timm Chargée de projet scientifique Secrétariat du COSEPAC, Service canadien de la faune Ottawa Ontario
Graham Van Tighem Executive Director Yukon Fish and Wildlife Management Board Whitehorse Yukon
Jenny Wu Agent de projet scientifique Secrétariat du COSEPAC, Service canadien de la faune Ottawa Ontario

Agriculture et Agroalimentaire Canada. 1212a. Collection nationale de plantes vasculaires. Photographie du spécimen DAO582181. Agriculture et Agroalimentaire Canada, Ottawa (Ontario).

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Lori Schroeder a travaillé comme éducatrice et entrepreneure en environnement à son arrivée au Yukon en 1989. Peu de temps après son arrivée, elle a commencé à récolter des plantes et à les étudier par intérêt personnel et a continué de le faire à titre d'employée et d'entrepreneure auprès d'Environnement Yukon, d'Environnement Canada et de la Première Nation des Kwanlin Dün. Dans le cadre de ses études de maîtrise en biologie de la conservation à l'Université de l'Alberta, à Edmonton, elle étudie actuellement l'impact de la harde de bisons des bois d'Aishihik sur la végétation des prairies.


Des spécimens pressés récoltés en 2012 dans les sous-populations du mont Nansen et la sous-population de Little Gold ont été examinés, ainsi que des spécimens vivants lors des relevés. Les images des spécimens conservés au Museum of the North (ALA) de l'Université de l'Alaska à Fairbanks, en Alaska, ainsi que la base de données connexe, ont été visionnées sur le site Web Arctos (University of Alaska, 2009). Les images numériques de spécimens conservés dans l'Herbier national du Canada (2012a, b, c) ont été visionnées à leur réception du Musée canadien de la nature.


Calcul de l'impact global des menaces
Impact des menaces Impact des menaces (descriptions) Comptes des menaces de nniveau 1
selon l'intensité de leur impact :
Maximum de la plage d'intensité
Comptes des menaces de nniveau 1
selon l'intensité de leur impact :
Minimum de la plage d'intensité
A Très élevé 0 0
B Élevé 0 0
C Moyen 0 0
D Faible 1 1
- Impact global des menaces calculé : Faible Faible
Tableau d'évaluation des menaces.
# Menace Impact
(calculé)
Critère
Impact
(calculé)
Portée
(10 prochaines
années)
Gravité
(10 années
ou
3 générations)
Immédiateté Commentaires
1 Développement résidentiel et commercial (en anglais seulement) - - - - - -
1.1 Habitations et zones urbaines - - - - - -
1.2 Zones commerciales et industrielles - - - - - -
1.3 Tourisme et espaces récréatifs - - - - - -
2 Agriculture et aquaculture (en anglais seulement) - - - - - -
2.1 Cultures annuelles et pluriannuelles de produits autres que le bois - - - - - -
2.2 Plantations pour la production de bois et de pâte - - - - - -
2.3 Élevage et élevage à grande échelle - - - - - -
2.4 Aquaculture en mer et en eau douce - - - - - -
3 Production d'énergie et exploitation minière (en anglais seulement) D Faible Restreinte
(11-30 %)
Faible
(1-10 %)
Élevée (constante) -
3.1 Forage pétrolier et gazier - - - - - -
3.2 Exploitation de mines et de carrières D Faible Restreinte
(11-30 %)
Faible
(1-10 %)
Élevée (constante) L'exploration minière touche 20 % de la population totale. La majorité des travaux sont au stade de l'exploration.
3.3 Énergie renouvelable - - - - - -
4 Corridors de transport et de service (en anglais seulement) - - - - - -
4.1 Routes et voies ferrées - - - - - -
4.2 Lignes de services publics - - - - - -
4.3 Transport par eau - - - - - -
4.4 Trajectoires de vol - - - - - -
5 Utilisation des ressources biologiques (en anglais seulement) - - - - - -
5.1 Chasse et prélèvement d'animaux terrestres - - - - - -
5.2 Cueillette de plantes terrestres - - - - - -
5.3 Exploitation forestière et récolte du bois - - - - - -
5.4 Pêche et récolte des ressources aquatiques - - - - - -
6 Intrusions et perturbations humaines (en anglais seulement) - Négligeable Négligeable (< 1 %) Faible
(1-10 %)
Élevée (constante) -
6.1 Activités récréatives - Négligeable Négligeable (< 1 %) Faible
(1-10 %)
Élevée (constante) Le piétinement par les randonneurs peut nuire à quelques sous-populations, y compris celle de la crête Miller, mais il est limité sinon absent au mont Chert.
6.2 Guerre, troubles civils et exercices militaires - - - - - -
6.3 Travaux et autres activités - - - - - -
7 Modification du système naturel (en anglais seulement) - - - - - -
7.1 Incendies et suppression des incendies - - - - - -
7.2 Barrages, gestion et utilisation de l'eau - - - - - -
7.3 Autres modifications de l'écosystème - - - - - -
8 Espèces et gènes envahissants ou problématiques (en anglais seulement) - - - - - -
8.1 Espèces exotiques/non indigènes envahissantes - - - - - -
8.2 Espèces indigènes problématiques - - - - - -
8.3 Introduction de matériel génétique - - - - - -
9 Pollution (en anglais seulement) - - - - - -
9.1 Eaux usées domestiques et urbaines - - - - - -
9.2 Effluents industriels et militaires - - - - - -
9.3 Effluents agricoles et forestiers - - - - - -
9.4 Détritus et déchets solides - - - - - -
9.5 Polluants atmosphériques - - - - - -
9.6 Énergie excessive - - - - - -
10 Phénomènes géologiques (en anglais seulement) - - - - - -
10.1 Volcans - - - - - -
10.2 Tremblements de terre et tsunamis - - - - - -
10.3 Avalanches et glissements de terrain - - - - - -
11 Changement climatique et phénomènes météorologiques violents (en anglais seulement) CD Faible à moyen Généralisée (71-100%) Faible à modérée (1-30 %) Élevée (constante) -
11.1 Déplacement et altération de l'habitat CD Faible à moyen Généralisée (71-100 %) Faible à modérée (1-30 %) Élevée (constante) La perte d'habitat alpin due aux changements climatiques est constante, mais on considère qu'elle aura un impact négligeable au cours des 10 prochaines années. Le déplacement de l'habitat devrait être important à long terme. Au cours des 3 prochaines générations (30 à 60 ans), les effets de l'arbustification et de l'accumulation de neige pourraient entraîner une mortalité additionnelle.
11.2 Sécheresses - - - - - -
11.3 Températures extrêmes - - - - - -
11.4 Tempêtes et inondations - - - - - -

Classification des menaces : IUCN-CMP, Salafsky et al. (2008).

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