Rosier sétigère (Rosa setigera) évaluation et rapport de situation du COSEPAC addenda : chapitre 8

Habitat

Exigences de l’espèce

Au Canada, le Rosa setigera pousse dans les champs abandonnés et les fourrés, le plus souvent sur des sols lourds et humides, mais parfois aussi sur des sols sableux ou peu profonds qui s’assèchent durant une partie de la saison de végétation. L’espèce colonise les habitats dégagés, souvent les terres agricoles abandonnées et les terrains vagues des villes. À mesure que progresse la succession, l’habitat lui devient moins favorable, de sorte que les individus qu’on peut apercevoir dans les fourrés plus anciens sont généralement sénescents. Comme son habitat est un milieu changeant, il est difficile de faire une juste évaluation de la situation de l’espèce. La colonisation de nouveaux habitats, essentielle à sa survie, est tributaire de la capacité de ses principales populations à produire des graines en abondance. À proximité des principales populations, les habitats susceptibles d’être colonisés par l’espèce sont peu nombreux : prés à arbustes du parc provincial Wheatley, prairie du St. Clair College, alvar du chemin Stone et aire de conservation Rowsoms. Il y en a probablement d’autres, notamment quelques espaces naturels du secteur nord-est de Windsor (Office de protection de la nature de la région d’Essex [ERCA], 1992) où le rosier sétigère est réputé être commun.

Le rosier sétigère pousse dans des régions où la saison de végétation est longue et le climat est tempéré par la proximité du lac Érié. Les semis s’établissent dans les prés et les champs à couverture végétale clairsemée (sauf indication contraire, toutes les observations sont celles de l’auteur).

Tendances

La comparaison des relevés de 2000-2001 avec ceux réalisés pour le premier rapport du Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC), en 1984, ainsi qu’avec les données du Centre d’information sur le patrimoine naturel révèle un déclin d’environ 38 p. 100 (perte d’environ 48 p. 100 et gain d’environ 10 p. 100) du nombre de sites de l’espèce, sans compter les sites mentionnés près de Windsor, mais non confirmés. L’habitat urbain du rosier sétigère, notamment dans la région de Windsor, est en régression, au profit de la construction. La succession qui s’opère dans les prés à arbustes réduit aussi la qualité et l’étendue de l’habitat de l’espèce. Cependant, comme il s’agit d’une espèce colonisant les espaces dégagés, il est probable qu’on découvrirait plusieurs nouveaux sites à proximité des populations principales. Dans le Sud-Ouest de l’Ontario, plusieurs habitats convenant au rosier sétigère (alvars, prairies et savanes) font l’objet de mesures de conservation. Par contre, une grande partie des habitats susceptibles d’être colonisés par l’espèce se trouvent en bordure de terres agricoles ou de zones aménagées dont l’affectation peut changer, ce qui risque d’entraîner une perte de qualité de l’habitat.

Protection et propriété des terrains

Au Canada, la plupart des populations importantes de l’espèce sont situées sur des territoires protégés. Plusieurs se trouvent sur des terres publiques, notamment dans le parc provincial Wheatley, dans l’aire de conservation Rowsoms et dans le marais Hillman (Office de protection de la nature). L’alvar du chemin Stone est une propriété conjointe de la Federation of Ontario Naturalists, de la Société canadienne pour la conservation de la nature et de l’Office de protection de la nature de la région d’Essex. L’île Walpole est sous l’intendance de la Première nation de l’île Walpole. Dans la région de Windsor, une demi-douzaine de populations comptant chacune plusieurs individus se trouvent sur des terrains privés (ERCA, 1992). D’autres encore, plus petites, se trouvent dans le parc national de la Pointe-Pelée (probablement introduites; V. McKay, comm. pers.) et sur des terrains privés.

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